100 en Chance et une Compétence en Domptage de Dragons – Tome 4 – Chapitre 122

***

Chapitre 122 : L’entraînement de Seryanna et la capitale des elfes

***

Chapitre 122 : L’entraînement de Seryanna et la capitale des elfes

Partie 1

***Point de vue de Seryanna***

Le sang sur mon épée des monstres qui menaçaient les citoyens d’Amir’Dalla, avait été nettoyé d’un seul coup dans l’air. Kataryna l’avait juste gelé et avait ensuite brisé la glace.

« Il n’était pas si difficile de les tuer. » Dis-je en regardant le champ de bataille.

Les soldats et les aventuriers pleuraient tous de joie d’avoir gagné contre ces monstres. Il y avait aussi ceux qui ne pouvaient pas célébrer parce qu’ils étaient trop tristes d’avoir perdu des amis et de la famille dans cette tragique bataille. C’était un spectacle assez similaire à celui de la victoire de la guerre contre Draejan. Cependant, cette fois, au lieu de regarder les corps de draconiens induits en erreur, je regardais les restes des créatures corrompues par la magie.

En en jetant un sur le côté, j’avais regardé ses caractéristiques. Une main était plus grosse que l’autre, elle avait une paire d’yeux secondaire poussant au sommet de sa tête, une queue qui se fendait en deux à la fin, et des pointes sortant de son dos, déchirant sa chair. Des blessures béantes sur son corps, du sang noir suintait comme un vil poison qui voulait se répandre et contaminer la terre.

« Ce sont des monstres corrompus, n’est-ce pas ? » Fis-je remarquer en regardant Kataryna.

Elle fronça les sourcils et reporta son attention sur la créature en face de moi.

« Oui, mais... pourquoi autant ? » se demanda-t-elle.

J’avais regardé vers le champ de bataille et je n’avais pas pu m’empêcher de me demander si les elfes avaient été confrontés à des vagues similaires de monstres année après année. Il était rare de voir ces nombreuses bêtes différentes se rassembler pour lancer une attaque, mais ce n’était pas si étrange que ce soit des créatures corrompues. Après tout, lorsque l’énergie magique débordait du noyau d’un monstre, cela commencerait le processus de transformation en ces créatures grotesques ou, s’il leur arrivait de survivre et d’être compatibles avec ce changement artificiel, elles deviendraient des créatures beaucoup plus puissantes que leurs homologues normaux.

Le problème avec ces monstres corrompus était qu’ils n’agissaient pas comme n’importe quelle autre bête. Ils ne s’enfuyaient pas quand ils étaient blessés et ils ne refusaient pas de se rassembler avec des créatures différentes d’eux.

En d’autres termes, les moutons et les loups étaient des prédateurs et des proies dans la nature, mais leurs versions corrompues étaient des alliés qui visaient à atteindre la même chose, à savoir chasser et tuer toute créature non corrompue, en particulier les créatures bipèdes comme les draconiens et les humains. Certains pensaient que plus un individu était intelligent, plus il avait de chances d’être ciblé. Le raisonnement derrière cela était le fait que ceux qui avaient une haute intelligence possédaient également une réserve d’énergie magique élevée, ce qui était un régal attrayant pour ces créatures corrompues affamées.

Lorsque nous avions nettoyé la zone, nous nous étions assurés de tuer tous les corrompus, mais nous en avions également repéré des normaux. Ils étaient probablement en train de retourner où il était jusqu’à présent avec un très faible degré de corruption. Nous les avions tués aussi juste pour être sûres.

Après avoir quitté le champ de bataille, nous étions retournés auprès de Son Altesse, qui semblait prendre une tasse de thé avec la duchesse Desterus. Notre rapport était court, mais nous avions inclus nos soupçons qu’un nombre aussi élevé de créatures corrompues n’était pas normal. Nous avions suggéré que les autorités locales patrouillent plus souvent dans les environs et tentent de réduire le plus possible leur nombre à moins qu’elles ne souhaitent être confrontées à une deuxième vague.

Mes paroles semblaient avoir déclenché un soupçon d’inquiétude dans le regard de la duchesse, cependant, il restait à voir si les elfes prenaient nos paroles au sérieux ou non. C’était leur terre, leurs citoyens, leur responsabilité, après tout.

Notre séjour à Amir’Dalla avait été court. Pour moi, cela s’était passé en un clin d’œil, mais Tanarotte était apparemment assez occupée alors qu’elle faisait le tour des tavernes pour recueillir des informations pour Son Altesse. Il y avait des affaires sur lesquelles elle voulait des détails plus précis. L’Empire Anui’Yahna n’était pas aussi stable qu’il y paraissait. Au contraire, le nombre actuel de factions était assez inquiétant, d’autant plus que toutes se battaient pour le contrôle de l’empire.

Même si je ne souhaitais pas prêter attention aux discours des nobles, mon ouïe sensible captait toujours leurs chuchotements. Ils n’étaient pas satisfaits de la façon dont ils étaient traités par la princesse et ils avaient expliqué comment ils pourraient essayer de l’utiliser pour leurs propres avantages. Ils la voyaient comme une enfant, quelqu’un qu’ils pouvaient contrôler ou une étrangère qui n’était pas aussi sage qu’eux. Ils ne savaient pas que Son Altesse était déjà consciente de leurs pensées sales. Elle les conduisait simplement par le nez jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle voulait d’eux et leur montrait ensuite pourquoi ils ne devraient pas jouer avec une dragonne aux écailles dorées.

Si l’un de ces idiots essayait de nous menacer par la force, eh bien... je les invitais à essayer, je ne savais toujours pas comment faire des coups extrêmement précis. Les conseils de Kataryna étaient bons, mais il me restait encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir faire de même. Pour mon propre processus d’apprentissage, une cible vivante pourrait être considérée comme idéale.

L’idée de créer un nouvel ensemble de compétences pour moi-même était, sans aucun doute, tentante, mais... à moins que je ne surmonte ma faiblesse actuelle, quel que soit le nouveau mouvement que je proposerais, je ne pourrais pas montrer son véritable potentiel.

Plus tard dans la nuit, au lieu de m’endormir de bonne heure, je m'étais envolée dans la forêt et j’avais commencé à m’entraîner sur certains des arbres. La dureté de l’écorce des arbres sur le continent elfe pâlissait par rapport à celle du continent Dragon, où les individus de faible puissance ne pouvaient même pas laisser une égratignure dessus. En d’autres termes, ces arbres étaient parfaits pour moi qui manquais de contrôle et de précision.

Avec un esprit concentré et une simple épée dans mes mains, j’avais visé les arbres devant moi et j’avais effectué des coups. Une Éveillée supérieure pouvait ne pas dormir pendant des jours, et l’armure qu’Alkelios m’avait donnée avait également des enchantements magiques qui aidaient à restaurer ma fatigue.

« Gauche. Droite. Haut. Gauche. Droite. Retour. Coup oblique verticale. Diagonale. Demi-tour. Trancher. Esquiver à gauche. Revenir en arrière. Coup de queue.. Coup de poing. Saisir. Poignarder. Poignarder. Poignarder. Couper. Trancher. Saisir... »

Chaque fois que je frappais, je disais ce que je visais. Au début, pour éviter d’endommager les arbres, je m'étais tenue à distance d’eux, puis, quand je m'étais sentie prête, je m'étais approchée. La raison pour laquelle j’avais fait cela était parce que j’espérais sentir la poussée de l’écorce contre ma lame lorsque je l’avais frappée. Ainsi, s’habituer d’abord à couper l’air était crucial pour moi.

Même ainsi, je sentais à peine la réponse des arbres, et mes coupes étaient... chaotiques. Parfois, elles étaient trop profondes, parfois trop peu profondes. Les coups créaient toujours une onde de choc à la fin, et peu importe à quel point j’essayais de contrôler ma force, j’avais l’impression que je ne pouvais pas l’éviter.

Au moment où Nocturnia et Nocturnis quittèrent le ciel nocturne et que Gaias brillait au bord de l’horizon, j’avais abattu suffisamment d’arbres autour de moi pour faire une prairie. Certains d’entre eux, malheureusement, avaient été effacés de ces terres à cause de ma colère face à mon propre échec.

En poussant un soupir, je rengainai mon épée qui, bien qu’elle soit tant utilisée, n’avait même pas une seule égratignure dessus.

« Et de penser que ce noble el’doraw pensait que c’était une lame ordinaire… » Je m'étais moquée de moi, puis l’avais absorbée dans mon anneau de Stockage.

Les arbres que j’avais abattus avaient également été utilisés comme entraînement, car je les avais tous transformés en bois pour le feu ou... en cure-dents.

« Je me rapproche... je peux le sentir. » Dis-je en regardant ma main, puis je la serrai en un poing.

J’étais déterminée à maîtriser ma force et ma vitesse.

De retour en ville, tout le monde était déjà debout. J’avais pris le petit-déjeuner avec eux, puis nous étions partis d’Amir’Dalla. Sur le chemin de la capitale, au lieu de m’asseoir dans la voiture, j’avais demandé à Son Altesse de me laisser me tenir au front avec les principaux soldats, pour que je puisse continuer mon entraînement. Elle avait accepté et je l’avais remerciée avec un sourire heureux sur mon visage.

Il n’y avait pas beaucoup de monstres sur le chemin, mais j’avais abattu chacun d’entre eux. Certains d’entre eux avaient été coupés en deux à cause de mes attaques, tandis que d’autres avaient souffert misérablement jusqu’à ce que je leur porte le coup final. À un moment donné, un serpent m’avait sautée dessus des buissons et par instinct, je l’avais frappé. La créature a éclaté dans un désordre de sang et de tripes, ce qui avait en quelque sorte effrayé les soldats.

Parce que tout le convoi se déplaçait trop lentement à mon goût, j’avais sorti mon épée normale et j’avais avancé tout en coupant en avant. Les mouvements étaient minimes et simplistes, mais si j’y ajoutais trop de force, je m’éloignais trop du convoi. Si je frappais trop lentement, les soldats derrière moi me rattrapaient. C’était un jeu amusant, mais les soldats étaient un peu déconcertés par mes actions. Peut-être était-ce parce que j’avais accidentellement coupé un arbre en deux lorsque j’avais éternué au milieu d’un coup ?

À un moment donné, j’avais vu Kataryna prendre son envol vers le ciel, puis la température avait chuté. Quand j’avais suivi la dragonne du regard, je l’avais vue pratiquer ses attaques au milieu des airs, créer des pointes de glace avec de la magie puis se précipiter après elles pour les couper avec son épée. Je ne pouvais pas faire cela avec mes sorts de feu, et il y avait presque 60 % de chances, sinon plus, de manquer.

Lorsque nous étions finalement arrivés à El’Damaran, la capitale de l’Empire Anui’Yahna, j’avais rengainé mon épée et étais retournée aux côtés de ma princesse. Pour une raison inconnue, les soldats avaient poussé un soupir de soulagement en me voyant rentrer. Étais-je si intimidante ? Je pratiquais juste l’épée de base en tuant des monstres de temps en temps. Il n’y avait pas eu de mort accidentelle, car même les bandits n’étaient pas assez stupides pour attaquer un convoi entièrement armé comme celui-ci, cependant, j’avais senti que plusieurs d’entre eux nous fuyaient aussi vite que leurs jambes pouvaient les porter. Je n'avais pas ressenti le besoin de leur donner une chance à ce moment-là.

***

Partie 2

La ville d’El’Damaran était… en quelques mots : extravagante, belle, imposante et ne faisant qu’un avec la nature, si c’était une manière de décrire ce que nous avons vu.

Les murs extérieurs avaient été moulés avec de la Magie de Terre et utilisaient des arbres géants comme tours. Des vignes épineuses recouvraient le sommet et des lances s’étalant vers l’extérieur, cachées derrière des buissons qui recouvraient complètement la base. Il n’y avait pas de fossé autour, juste une large plaine sur laquelle poussait seulement de l’herbe. Cela avait permis aux soldats au sommet de tuer facilement les attaquants en dessous avec de la magie ou des flèches.

D’après ce que j’avais pu en dire, cependant, cette structure était censée se défendre davantage contre les vagues de monstres qui pourraient menacer les citoyens qu’une éventuelle armée ennemie. D’où nous étions, nous ne pouvions voir aucune sorte d’arme antiaérienne non plus, mais s’ils avaient des archers qualifiés, peut-être que c’était suffisant ?

Les portes qui permettaient d’entrer dans la ville fortifiée étaient assez grandes pour accueillir deux dragons debout côte à côte dans leur forme de bête et assez grandes pour leur permettre de se tenir sur leurs pattes arrière et de se dégourdir le cou sans se soucier de heurter le cadre. C’était impressionnant, et en même temps, une défense solide contre tout ce qui voulait pénétrer. Les armes de siège étaient pratiquement inutiles contre cette forteresse, du moins au niveau du sol, ce qui signifiait qu’avoir des Éveillés supérieurs dans son armée était un impératif absolu si l’on attaque cet endroit.

En arrivant à la longue file devant les portes, un des soldats s’était avancé devant nous et était allé parler avec les gardes. D’après ce que nous avions pu voir, il y avait de nombreux elfes, el’doraw et humains qui attendaient d’entrer. Certains d’entre eux étaient fatigués du long voyage, tandis que d’autres avaient l’air frais et bavardaient joyeusement avec leurs compagnons. Tous portaient un sac à dos de taille décente, à l’exception de ceux qui avaient leur propre voiture. Une fois le soldat revenu, il avait échangé quelques mots avec la duchesse puis le convoi était entré dans la ville sans vérifier nos identités ni nos bagages.

De là, dix chevaliers royaux nous avaient accueillis dans la ville. Ils portaient une armure de cérémonie au lieu d’une armure pratique. Elle était décorée de feuilles d’or et de vrilles en spirale. Les épées avaient de grosses pierres précieuses rouges incrustées dans leurs poignées et le fourreau était attaché à une ceinture en or. Leurs casques étaient pointus vers le haut, avec une tache de fourrure dépassant à l’arrière, presque comme une crête d’animal. C’était accrocheur et cela exprimait non seulement la prospérité de l’empire, mais aussi la noblesse. Quant à savoir si c’était quelque chose que quelqu’un porterait quotidiennement? J’en doutais fortement, l’armure de cérémonie était censée être accrocheuse, mais pas très pratique. Elle avait été conçue pour impressionner les étrangers et afficher le statut de la nation mère. Même l’armure de chevalier royal d’Albeyater était raide et peu pratique. Kataryna s’était enfuie comme si elle était poursuivie par une horde de moutons lorsque nous lui avions demandé de la porter pour un événement une fois.

C’était la première fois que j’avais vu un Éveillé supérieur prétendant être malade.

La duchesse Alve'Yahna Desterus avait été la première à s’avancer et à les saluer, puis elle m’avait présenté Kataryna et moi comme des Starscryers de Son Altesse. Quand ils avaient entendu cela, les gardes royaux n’avaient pas semblé impressionnés. Ils avaient probablement déjà entendu parler de nous, mais les habitants qui l’avaient entendue nous regardaient avec admiration.

Ensuite, nous avions suivi les dix individus à un rythme soutenu jusqu’au palais impérial.

Une chose que j’avais remarquée, c’est que le grade des gardes appartenant à la famille dirigeante portait également le même nom que le nôtre, Chevalier Royal, mais traduis dans leur langue Chevalier impérial était apparemment le rang qui suivait juste après celui-ci, ce qui, honnêtement, était un peu déroutant. Un chevalier impérial ne serait-il pas considéré comme supérieur pour un chevalier royal ? Ou peut-être que je l’avais mal traduit ? J’avais étudié la langue des elfes avec la Princesse pendant que nous venions ici, mais je ne pouvais pas dire que j’étais une experte en la matière. La langue el’doraw était juste un dialecte différent de celui-ci, mais il était encore un peu difficile à parler. Kataryna ne semblait pas avoir de problème avec cela et Tanarotte non plus.

Au moins, je le parlais assez bien pour que les autres me comprennent, et assez mal pour qu’ils comprennent immédiatement le fait que j’avais un accent.

La ville elle-même était assez grande d’après ce que je pouvais voir, au moins plus grand que la capitale d’Albeyater. Tous les bâtiments ici avaient trois étages, le premier étant réservé à une sorte de magasin. Il y avait des ruelles sombres et aussi des signes d’individus frappés par la pauvreté. Pour la plupart, tout le monde semblait vivre en paix, mais tout cela aurait pu être juste une illusion qui nous avait été présentée parce que nous étions les invités de cet empire.

Il y avait une différence significative entre entrer dans une ville en proie à la pauvreté et à la maladie et une ville qui semblait pour le moins normale sinon prospère.

Les maisons et les bâtiments en général semblaient emprunter l’esthétique de la nature, car la plupart d’entre eux incorporaient des motifs de feuilles et de vignes. Les arbres avaient également été naturellement plantés sur le bord de la route, ce qui en faisait un endroit idéal pour s’arrêter et s’asseoir pour récupérer. En regardant ce spectacle, je m’étais rendu compte qu’en faisant cela, ils étaient obligés de rendre les routes plus grandes et plus spacieuses, conduisant à une croissance globale des limites de la ville.

Cela m’avait rendue curieuse de savoir comment ils avaient pu élargir la taille de cet endroit, mais cette question avait été rapidement répondue lorsque nous avions atteint le deuxième mur intérieur. Ici, une porte similaire nous avait accueillis, suivie de bâtiments de quatre étages, plus anciens et ressemblants davantage à des arbres qu’à de véritables bâtiments. Puis vinrent les troisième et quatrième murs intérieurs. Tous avaient été construits de la même manière avec des portes similaires.

« Quatre murs intérieurs… Assiéger cet endroit ne serait rien de plus qu’une perte de temps. » Kataryna avait dit cela alors que nous traversions cette quatrième zone.

« Les elfes connaissent également bien la culture des plantes, donc réduire leur approvisionnement alimentaire pourrait également être un problème. Je ne pense pas qu’il soit possible d’attaquer cet endroit à moins d’avoir une force écrasante. » Son Altesse avait ajouté au commentaire de la dragonne.

« Cela semble intentionnel…, » dis-je dans un murmure.

« Intentionnel ? Pourquoi penses-tu cela ? » demanda Kataryna en haussant un sourcil.

La plupart des villes et des colonies avaient grandi avec les gens qui s’y étaient installés, ce qui avait conduit certaines parties de celles-ci à dépasser leurs murs défensifs initiaux. Parfois, ces murs avaient été abattus pour en faire de nouveaux ou avaient été laissés tels quels et une « zone noble » était née de l’autre côté.

« Tous les murs sont surveillés par des escouades de soldats… Cela n’a pas de sens de faire cela. Avoir deux ou trois soldats placés comme éclaireurs pour détecter d’éventuels signes de danger est suffisant, à moins que vous ne vous attendiez à ce que quelque chose d’assez puissant pour écraser le premier mur attaque. »

« Donc, ce que tu sous-entends, c’est que les elfes pourraient avoir peur d’être attaqués par quelqu’un ? Mais, qui cela pourrait-il être ? » demanda Kataryna.

« Je suppose… » J’avais ensuite regardé les deux dragonnes. « L’armée du Dieu fou dont parlent les rumeurs… »

Kataryna avait plissé les yeux vers moi et avait ensuite dit : « Cela… a du sens, surtout compte tenu de la façon dont leurs mythes et leurs histoires sur cette entité circulent. Pour nous, cette soi-disant divinité ne pourrait être rien de plus qu’un Éveillé fictif au mieux, mais pour eux, c’est une entité qui existe certainement, détient une puissance terrible, et ils font de leur mieux pour trouver des méthodes pour se défendre contre elle et les forces qu’elle pourrait employer. »

« Une divinité mythologique prouvée par les actes des elfes… » dit la princesse Elleyzabelle en fermant les yeux. « Je pourrai peut-être en savoir plus sur cette entité une fois nos négociations terminées. »

Que notre observation soit vraie ou non, Son Altesse était probablement la seule à pouvoir l’apprendre. Kataryna et moi étions restées silencieuses pour le reste du voyage jusqu’au palais.

Les seuls qui pouvaient franchir les portes massives de la cour impériale étaient les dix chevaliers royaux, la duchesse et notre voiture. Les militaires qui nous accompagnaient jusqu’à présent avaient été renvoyés et envoyés à la caserne pour se reposer et récupérer.

Une fois arrivés aux portes d’entrée du Palais, nous étions descendus de la voiture et avions pris un moment pour regarder ce bâtiment impressionnant devant nous. Il avait presque la même taille que le palais Seyendraugher, mais celui-ci avait plus de tours, sept au total, debout comme des flèches pointant vers le ciel, avec de profondes rainures en spirale autour de lui, se terminant par des racines faites d’une pierre verte. Semblable au jade. Les fenêtres étaient teintées, mais l’énergie magique traversait toute la structure, de sorte que même la partie la plus faible de celle-ci était probablement assez solide pour survivre au marteau d’un forgeron.

Il y avait des chevaliers royaux et des soldats royaux partout, debout et fiers, portant les armures qui représentaient leur loyauté envers la couronne ainsi que leur talent. Tout le monde ne pouvait pas rejoindre leurs rangs, du moins j’aurais aimé le croire. Il n’était pas si improbable pour certains nobles d’essayer de ramener leur progéniture dans leurs rangs dans l’espoir de leur permettre d’acquérir une renommée et une réputation.

Les dix Chevaliers Royaux qui nous avaient amenés ici avaient formé deux lignes à notre gauche et à notre droite, puis s’étaient tenu droit, la poitrine bombée, une main sur leur épée et l’autre derrière eux. Leurs yeux étaient sérieux, libérant la pression d’un guerrier entraîné au combat et discipliné dans les rangs militaires.

L’Empire Anui’Yahna n’était pas une nation actuellement submergée par des guerres et des batailles pour l’honneur et la gloire en dehors de quelques escarmouches ici et là avec l’Empire Akutan. La paix qui entourait la capitale aurait dû montrer ses marques sur les soldats et les chevaliers que nous avions rencontrés jusqu’à présent, mais ils semblaient tous prêts à se précipiter sur le champ de bataille à tout moment, ce que… j’avais trouvé cela un peu bizarre, mais en même temps respectable.

En regardant au-delà de ces chevaliers alors que nous avancions, je pouvais voir que la même discipline stricte pouvait également être trouvée chez les soldats royaux réguliers. Donc, soit leur commandant était quelqu’un qui voulait que ses troupes soient sur ses gardes et prête à l’action à un moment donné, soit les elfes se préparaient à une bataille qui nécessitait ce type d’entraînement et de discipline.

Pourtant, en termes de force, je ne pourrais pas dire que je me sentais menacée par eux. En dehors de quelques-uns qui semblaient pouvoir supporter plus qu’une frappe de mon épée, tout le monde ressemblait tout au plus à l’un des chevaliers moyens d’Albeyater. Quant à savoir s’ils pouvaient ou non surpasser les chevaliers royaux qui gardaient notre reine et notre roi? Eh bien, ce n’était certainement pas le cas. Même s’ils les égalaient en termes de force et de compétence, nos chevaliers avaient un meilleur équipement qu’eux.

Maintenant, l’intérieur du palais était quelque chose que les dragons avec des écailles vertes pouvaient trouver apaisant, alors que j’avais l’impression que je venais de reculer dans la forêt de Seculiar. Il y avait des vignes partout. La mousse recouvrait les murs et l’herbe recouvrait le sol, changeant de forme en or brillant au moment où nous avions marché dessus. Il y avait des fleurs et de petits arbres qui poussaient dans les couloirs au lieu de vases et de statues.

En fait, quand j’avais jeté un meilleur perçant sur l’un de ces arbres, j’avais remarqué que son tronc se développait sous la forme d’une statue. C’était presque comme si un elfe avait fusionné avec l’arbre lui-même et ne faisait plus qu’un avec lui. Bien sûr, il était hautement improbable que ce soient de véritables elfes, juste des arbres façonnés sous cette forme par un utilisateur expérimenté de magie de la nature, mais l’idée même d’utiliser une vie pour en façonner une autre comme celle-là m’avait donné des frissons.

« Ces statues d’arbres sont… effrayantes. » Kataryna avait prononcé les mots qui étaient dans mon esprit, mais personne n’avait osé le confirmer ou le nier.

Nous les avions acceptés dans nos cœurs et avions continué.

« Au-delà de ces portes, vous trouverez la salle du trône. J’espère que les quelques conseils d’étiquette que je vous ai enseignés au cours de ce voyage seront utiles, Votre Altesse. » Dit la duchesse Alve'Yahna Desterus, puis elle fit un pas de côté.

« Merci encore une fois, duchesse. J’espère que nous aurons le plaisir de parler à nouveau. » Répondit son Altesse avec un sourire.

« De même, Votre Altesse, » la duchesse baissa la tête et resta ainsi.

Nous étions ensuite entrées dans la salle du trône.

Dire que nous étions entrés dans un jardin de fleurs avec des oiseaux qui chantaient à l’intérieur et même un petit étang avec une cascade à l’arrière ne serait pas une exagération. Des oiseaux arc-en-ciel étaient perchés sur les branches qui poussaient des colonnes, des fleurs multicolores poussaient à gauche et à droite, pointant la tête vers nous et nous suivant à chaque pas. Deux statues en bois avaient été placées à gauche et à droite du trône. Avec un bouclier dans une main et une lance dans l’autre, les deux étaient remplis d’énergie magique à ras bord et ressemblaient à un chevalier elfe avec le bas du corps d’un cheval blindé.

« Golems ? » Se demanda Kataryna en fronçant les sourcils.

Le trône proprement dit était en cristal, tandis que quatre chaises plus petites étaient placées à gauche et à droite. Entre eux et nous, il y avait un étang sans fond rempli de poissons et recouvert d’une fine feuille de verre.

Toutes les chaises étaient vides, à l’exception d’une seule. Un homme humain à la peau noire, aux longs cheveux noirs qui ressemblaient à une corde de marin et aux yeux bruns pointus était assis dessus. Il portait une armure de chevalier royal, mais c’était légèrement différent à cause de l’emblème sur la poitrine, qui signifiait un statut plus élevé que les autres.

Nous nous étions arrêtés au bord de l’étang, et l’humain s’était assis, écartant largement ses bras.

« Bienvenue à El’Damaran, hôte estimé de pays lointains ! Je m’appelle Xardun Overtur Anui’Yahna, premier prince de l’empire Anui’Yahna et actuel représentant politique en l’absence de Sa Majesté, l’impératrice Eld’Wanna Anui’Yahna. » il nous avait accueillis avec un grand sourire.

« C’est un plaisir de faire votre connaissance, Votre Altesse. Je suis la 7e princesse Elleyzabelle Seyendraugher et la représentante politique du royaume d’Albeyater et de l’Alliance dont il fait partie. » Répondit-elle avec un sourire sans incliner la tête.

Kataryna, Tanarotte et moi avions fait un pas en arrière et avions simplement baissé la tête une fois.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire