Légendaire
Partie 1
***Point de vue d’Alkelios***
« Ça en fait beaucoup..., » déclara Kataryna.
L’armée de Draejan avançait avec des dragons planant dans les cieux et des soldats se chiffrant par centaines de milliers marchant vers nous sous leur forme de demi-bête. Ils étaient tous en quête de victoire, me faisant sentir une pression sur mes épaules et mon âme.
On ne peut pas gagner ça… J’avais été amené à penser ça, mais j’avais refusé de laisser cette fausse pensée me gagner.
Ma femme se tenait à mes côtés et dans ses yeux, je voyais la volonté ardente de combattre et de repousser cette force ennemie. À côté d’elle se trouvait Kléo, et bien qu’Iolaus lui tienne la main, je pouvais constater la détermination et le désir en eux de se battre ensemble et de ne pas laisser l’ennemi les séparer.
Kataryna se trouvait à ma droite et sa queue était immobile. Elle regardait le tsunami d’ennemis cracheurs de feu avec des yeux sérieux et planifiait la façon de les éliminer. Dire que cela n’était rien pour elle aurait signifié surestimer ses capacités. Je connaissais son passé, mais à l’époque, elle faisait face à un plus petit nombre d’ennemis et elle avait de la chance de ne pas souffrir de la maladie du Berserker comme l’avait subie Brekkar.
Il y avait beaucoup de tension dans l’air alentour. Il y avait beaucoup de chuchotements d’inquiétude, et même moi sentais la possibilité imminente d’une défaite.
« Je n’aime vraiment pas ça... » Dis-je.
En regardant en arrière, j’ai vu la reine entourée de ses trois gardes éveillés supérieurs : Reyades Undrakan, Leone Sylvaran et Malavan Verona. Sa Majesté était assise sur une chaise alors qu’elle cachait son visage derrière l’éventail d’argent qu’elle portait. Seuls ses yeux fixaient le champ de bataille.
Cette demoiselle à écaille blanche était la figure la plus en vue du royaume d’Albeyater. Sa voix et sa volonté régissaient tout le monde, y compris le roi. Normalement, j’aurais pensé que la laisser rester à l’extérieur était un choix de stratégie très médiocre, mais grâce à son action risquée, la reine avait non seulement fait preuve de courage, mais aussi montrer sa volonté de défendre son peuple. Cela avait apporté du courage aux dragons et aux dragonnes qui se tenaient devant moi, aux simples soldats amenés ici par les ordres des nobles sous lesquels ils travaillaient.
Honnêtement, j’avais eu l’impression que la seule raison pour laquelle ils n’avaient pas fui malgré la vague accablante qui s’approchait de nous était uniquement la reine Elliessara Seyendraugher. Comment pourraient-ils tourner la queue et courir quand elle était ici pour veiller sur eux ?
Ils ne se permettaient pas de fuir, mais quand même... c’était effrayant de regarder cette masse de dragons qui couraient vers nous uniquement avec l’intention de nous tuer.
Nous nous étions tous sentis plus ou moins dépassés et inquiets.
La théorie, la planification, la simulation d’une bataille que vous aviez menée dans votre esprit, c'était une chose mais s'en était une autre que de rester sur le champ de bataille, regardant dans les yeux de votre ennemi en vous demandant comment et quand vous devez appuyer sur la gâchette.
« Dragons et dragonnes du royaume d’Albeyater ! » Cria la reine « Il est temps de se battre pour défendre votre pays, vos familles et votre liberté ! Il est temps de montrer à ces misérables imbéciles que des chiffres simples ne font pas le poids face à notre volonté et à notre force ! » Elle replia son éventail et le souleva. Le regard dans ses yeux contenait une détermination et une résolution absolues. « Enfants d’Albeyater ! Marchez en avant et rapportez la victoire ! » Cria-t-elle en baissant son éventail et le pointant vers la vague ennemie.
« POUR ALBEYATER ! POUR ALBEYATER ! » Crièrent les soldats en même temps, levant leurs épées et leurs boucliers.
« Vous avez entendu la reine ! Montrons à ces dragons bâtards qu’ils ne peuvent pas jouer avec nous ! Suivez-moi au combat et à la gloire ! Suivez-moi pour la victoire ! » Cria Feryumstark puis il laissa échapper un rugissement.
Ce rugissement unique et puissant ressemblait à une poussée d’énergie. C’était une compétence limitée à ces quelques dragons ayant l’élément Autorité. Cela avait remonté le moral et donné du courage à ceux qui en manquaient.
« POUR ALBEYATER ! POUR ALBEYATER ! » Crièrent à nouveau les soldats.
« ALLEZ ! » Les quatre perceurs de front chargés de diriger l’armée de 26 000 hommes avaient donné l’ordre.
Tous les soldats avaient avancé, prêts à entrer en collision avec les forces ennemies.
Voir autant de dragons et de dragonnes se déplacer pour combattre un nombre bien supérieur au leur m’avait donné un sentiment étrange. C’était peut-être à cause du rugissement d’autorité de Feryumstark, mais je sentais au fond de mon âme que cette bataille allait être… légendaire.
Cela allait être quelque chose de digne d’être mentionné dans les livres d’histoire et raconté par des bardes du monde entier comme la bataille la plus époustouflante de tous les temps.
Et ces histoires... allaient probablement concerner mes amis et moi ici. Ils allaient parler de ceux qui avaient inversé le cours de la bataille.
Puis, alors que je regardais les deux forces s’approcher, je sentais comme si ma respiration s’était arrêtée.
Les cris venaient des deux côtés.
Les rugissements étaient répartis partout.
Il n’y avait pas de dragons humanoïdes, seulement des mi-bêtes et des bêtes. Rester dans leurs formes les plus faibles aurait été idiot. À l’exception de la reine, nous nous étions tous transformés en forme de demi-bêtes, serrant la poignée de nos épées, prêts à nous lancer dans la bataille, prêts à nous couper et à leur montrer tout ce dont nous avions été exclus.
« Cela a commencé…, » avait déclaré Kataryna lorsque les premières épées s’étaient affrontées et que les deux vagues s’étaient rencontrées.
Du sang avait été versé à ce moment des deux côtés. Pourtant, l’ennemi qui était plus nombreux que nous avait continué à avancer.
J’avais dégluti.
« C’est le moment. » Dis-je.
« Tout le monde, montrons-leur nos crocs ! » déclara Seryanna en se changeant en bête avec tout le monde.
Ils n’avaient pas besoin de s’inquiéter de mes armures et armes, ils étaient censés prendre la forme d’une couche protectrice autour de leurs parties les plus sensibles, tandis que les armes se transformaient en une armure de griffe.
J’étais le seul à ne pas pouvoir changer, mais pour moi, cette forme mi-bête suffisait.
J’avais dégainé Enfer et Paradis dès que la transformation de chacun s’était arrêtée.
Seryanna était une belle dragonne avec des écailles rose-rouge et de courtes pointes dans son dos. Ses ailes déployées, montrant qu’elle était plus que capable de dompter les vents, et son armure couvrait sa poitrine, son ventre, sa colonne vertébrale et son cou. L’arme que je lui avais donnée s’était transformée en armure de griffe rouge vif sur sa main droite.
Kataryna était une dragonne couverte d’écailles d’argent, mais avec des pointes plus courtes que Seryanna. Le regard dans ses yeux et la façon dont elle se présentait lui donnaient une sensation élégante, presque royale, mais tout comme dans le cas de ma femme, son armure bleue et blanche couvrait son ventre, sa poitrine, sa colonne vertébrale et son cou. L’épée que je lui avais donnée avait la forme d’une griffe d’armure bleue autour du doigt de sa patte droite.
La forme de bête de Kléo avait été la première que j’avais eu le « plaisir » de rencontrer et ce fut la même chose : grande, majestueuse, effrayante et complètement recouverte d’écailles brillantes noires. À côté d’elle se trouvait Iolaus qui ressemblait à un dragon étonnamment mince et maigre par rapport à Kléo, mais son cou ainsi que sa queue étaient plus longue, et ses ailes étaient un peu plus petites. Il était le seul à être complètement recouvert par mon armure parce que c’était le type de protection max.
« Tout le monde est-il prêt ? » avais-je demandé.
Seryanna souffla un nuage de fumée. Kataryna hocha la tête. Kléo avait un sourire sinistre et je pouvais jurer avoir vu quelque chose bouger dans son ombre. Iolaus claqua la queue et acquiesça.
« Alors..., » j’avais pris une profonde inspiration et fermai les yeux.
Le son des épées qui s’entrechoquent et des dragons qui se battent... Qui aurait su que je pourrais voir une scène aussi ridicule, non... participer à cette bataille ridicule ? Ah, mais... je suis l’un d’eux maintenant, n’est-ce pas ? avais-je réfléchi. Puis, j’avais ouvert les yeux.
Du fond de mes poumons, je laissai échapper le rugissement le plus puissant que je pus produire.
« RUGISSSSEMMENNNT !!! »
C’était beaucoup plus puissant que celui du roi parce que je l’avais amplifié avec la compétence [Fatty McFat], ce qui lui avait permis de se répandre jusqu’au bout de ce champ de bataille. Tous ceux qui se trouvaient près de moi sentiraient tout son effet, mon rugissement affecterait également ceux que je pensais être des alliés et ceux que je pensais être des ennemis de différentes manières.
L’une des raisons pour lesquelles je m’étais envolé plus tôt dans le ciel était pour les marquer tous comme ennemis et accepter ceux de ce côté-ci du camp comme des alliés.
Mon rugissement renforcerait la force et le moral de mes alliés et ferait tomber ceux de l’ennemi. Cependant, j’y avais également ajouté Intimidation, qui sous cet effet amplifié rendrait mon camp encore plus fort.
« C’était un sacré rugissement, Alkelios ! » Me complimenta Kataryna.
« Je sens que je peux affronter toute l’armée maintenant ! » avait déclaré Seryanna.
« S’il te plaît... laisse-nous en quelques-uns. » Lui dis-je.
Pendant que nous volions, j’avais sauté et je l’avais chevauchée. C’était probablement l’image la plus redoutable que je puisse imaginer... Un demi-dragon qui brandissait deux épées longues, puissantes et incroyables, aux éléments complètement opposés : Ténèbres et Lumière, tout en portant une puissante armure aux lignes épurées de couleurs noires et argent métallisé, tout en chevauchant une puissante dragonne rouge et entouré de trois autres.
Nous avions survolé notre armée de cette manière, puis nous nous étions affrontés dans le camp des dragons volants ennemis.
« Ne laisse personne en vie ! » Rugit Seryanna.
Kataryna laissa échapper un souffle de glace qui gela trois dragons et Kléo les brisa avec des lances noires. Iolaus laissa échapper un éclair de lumière aveuglant sur l’un des dragons, puis le heurta, l’envoyant s’écraser sur ses troupes alliées. Créant une lance de lumière, il la jeta ensuite au dragon et l’empala.
Je sautai de Seryanna et volai vers un énorme dragon avec des écailles rouge foncé. Il avait ouvert la bouche remplie de dents acérées et forma une volée de boules de feu qu’il me tira dessus. Je les avais toutes esquivées et j’avais fait en sorte qu’Enfer mange toutes celles qui auraient frappé mes amis. Le dragon se prépara alors à rugir, mais je passai à côté de son cou et avec Paradis, je lui coupai net la chair. La tête massive avait été séparée de son corps et était tombée au sol.
En utilisant Saut dans l’Air, je m’étais repoussé et j’avais évité la grande hallebarde qui m’était destinée. Avec Ralentissement, tout s’était passé autour de moi beaucoup plus lentement que d’habitude, environ dix fois plus lentement. J’avais identifié ma cible et dès que j’avais annulé cette compétence, j’avais utilisé Tornade d’Épées de Lumières sur lui, l’une de mes attaques les plus puissantes de Jeu des Ténèbres. L’attaque avait créé une tornade de lumière tourbillonnante et des épées de lumière qui avaient englouti le dragon aux écailles brunes. Ses hurlements d’agonie cessèrent rapidement et seuls des morceaux de viande hachée tombèrent du ciel.
En baissant les yeux, j’avais vu Seryanna sauter sur l’un des dragons à écailles blanches. Elle avait ouvert avec force la bouche en le tenant avec ses mains griffues avant de laisser échapper un souffle de feu imparable. Le dragon avait gémi de douleur avant de périr carbonisé de l’intérieur. Elle lâcha son corps sans vie et utilisa ensuite une Épée de feu pour couper un dragon proche en deux. Saisissant les restes avec la tête, elle le jeta sur un groupe de dragons sur le sol qui repoussaient nos alliés.
« Je vais te tuer. » M’avait crié dessus un dragon et avait essayé de m’attaquer dans mon moment de distraction. Mais un énorme Pique de Glace avait volé d’en bas et avait embroché le dragon, le tuant sur le coup.
C’était Kataryna. Elle m’avait fait un sourire narquois et avait ensuite libéré un souffle de glace sur les ennemis en bas, des milliers avaient été gelés sur place, permettant à nos alliés de les tuer facilement.
J’avais tourné la tête vers l’arrière puis regardai plusieurs dragons voler vers moi.
C’était à mon tour d’utiliser cette compétence...
« HYOH ! » J’avais crié et j’avais pris une position de combat.
L’instant suivant, j’avais ciblé le torse d’un des dragons et utilisé Frappe de 100 mètres de long. Lorsque j’avais libéré la compétence, j’avais poussé Paradis vers l’avant dans une frappe d’art martial parfaite qui avait envoyé une frappe invisible dans les airs et avait coupé le cœur de mon ennemi en deux. Bien sûr, s’il était habile, il aurait vu les nuages se séparer et aurait évité le coup ou ne l’aurait pas touchée. Heureusement, il ne l’était pas.
Avec Paradis dans ma main gauche et Enfer dans ma main droite, j’avais activé Jeu de Miroir, ce qui avait fait apparaître trois illusions de moi. Chacune d’elles s’était avancé dans une direction différente, tandis que le vrai moi avait attaqué la cible à l’arrière, un dragon argenté. Il avait essayé de se défendre avec ses griffes, mais Enfer ne serait pas arrêté par quelque chose comme ça. Le dragon avait été frappé par ma lame et ses restes s’étaient écrasés sur ses alliés présents sur le sol.
Le prochain avait été un dragon à écailles vertes, dont les ailes avaient été détachées et son cœur transpercé par Enfer. De lui, j’avais sauté sur l’autre à écailles blanches, qui venait de remarquer que celui contre lequel il se battait n’était qu’illusion. Quand il s’était retourné, j’avais coupé son cou avec mes épées et laissé son corps sans vie tomber par terre.
Le dernier était un dragon à écailles bleues. Lorsqu’il s’était vu devant moi, il avait tremblé et avait ensuite tenté de s’enfuir. J’avais levé la main et pensai à la descendre, mais je m’étais arrêté.
C’est vrai, c’est un champ de bataille… c’est la guerre… Mais tuer quelqu’un qui a déjà perdu sa volonté de se battre et qui tente seulement de fuir est un acte lâche. Non... c’est inhumain. Ou... indragon ? J’avais réfléchi, secouai la tête et laissai échapper un soupir.
Je combattrai ceux qui m’attaquaient et tuerai ceux qui croisaient les lames avec moi, mais je ne voulais pas jouer le rôle de chasseur pour ceux qui tournaient la queue et s’enfuyaient. Si je faisais cela, je craignais que mon cœur se brise et que je finisse par marcher sur un chemin que je ne devrais pas...
Quand je serai grand, je ne veux pas être le genre de père qui doit expliquer à ses enfants pourquoi il a tué de sang-froid un ennemi qui s’est enfui, avais-je pensé.
Je ne voulais tout simplement pas être l’un de ces gars...
CLANG ! CRACK !
« Hein ? » Je clignai des yeux surpris quand j’entendis ce son.
En regardant en arrière, j’avais vu un dragon avec des écailles brunes tenant une grosse épée dans ses mains, mais elle était cassée au milieu.
J’avais penché ma tête à gauche et il m’avait montré un sourire ironique.
Est-ce qu’il m’a frappé avec ça ? avais-je pensé.
Je n’avais rien senti...
Déposant les restes de l’épée, il commença à lancer deux sorts d’éclair, mais je le visais et jetais des Flèches d’ombre amplifiée avec Fatty McFat. Le projectile le traversa, l’empêchant de lancer ses sorts.
En regardant le trou dans sa poitrine, il commença à perdre la force présente dans ses ailes et tomba sur le sol.
Merci pour le chapitre.
merci pour cette première partie, j’attend la suite avec grande hâte^^.
Merci pour le chapitre!
Hum, même sans bombe H, il aurait du employé un sort de zone comme une pluie d’éclairs lorsque l’ennemi était regroupé.
Merci pour le chap ^^