Chapitre 60 : Un jour pas comme les autres
Table des matières
***
Chapitre 60 : Un jour pas comme les autres
Partie 1
***Points de vue d’Alkelios***
Une semaine après avoir rencontré la reine Elliessara Seyendraugher du royaume d’Albeyater, je m’étais retrouvé à attendre devant les grandes portes menant à la salle du trône. Les dragons avaient réussi à les réparer, et aucun signe de mon entrée forcée ne pouvait être vu nulle part. Eh bien, étant donné l’importance de cette pièce et le fait que les dragons aient accès à la magie, il était très improbable qu’elle reste longtemps brisées. C’était inesthétique d’abord, et ensuite, les foudres du roi Seyendraugher et de son Premier ministre n’étaient pas quelque chose qu’un ouvrier voulait recevoir.
Je portais l’armure que j’avais utilisée lors de mon combat contre Draejan. Au niveau des hanches, Enfer et Paradis étaient dans leur fourreau enchanté. Il y avait aussi des gardes devant moi, et tous deux se méfiaient de ma présence. Après tout, la dernière fois que nous avions eu le plaisir de nous croiser, ils avaient fini par voler et étaient restés inconscients pendant la majeure partie de la journée.
La raison pour laquelle j’étais là était la cérémonie à laquelle j’allais prendre part. Selon la coutume, je devais attendre ici jusqu’à ce que je sois convoqué. Comme tous les précédents, je devais me présenter avec mes meilleurs armes et armures, pour paraître propre et présentable, et certainement pas ivre ou sous l’influence de stupéfiants. Apparemment, ils avaient fait cette règle après qu’un dragon soit arrivé tard à cette cérémonie, à moitié saoul, et également dans une tenue décontractée. Il avait quand même obtenu le rang, mais la plupart des nobles présents l’avaient vivement critiqué.
Seryanna, la Princesse Elleyzabelle et même la reine avaient pris soin de me le rappeler à plusieurs reprises. En parlant de cela, après une audience avec Sa Majesté, j’étais venu plus souvent dans le but de lui préparer le thé et de leur raconter mes aventures dans la forêt Seculiar.
Feryumstark avait craché son thé quand il entendit parler de l’armée de monstres insectes qui se dirigeaient vers Albeyater. Parce que c’était trop gênant, je lui avais dit qu’aucune récompense supplémentaire n’était nécessaire. Je me trouvais au bon moment au bon endroit, mais j’étais heureux d’apprendre qu’ils n’étaient pas des alliés ou quoi que ce soit du genre.
Malheureusement, étant donné les dangers de la forêt Seculiar, il n’y avait aucun moyen d’envoyer une équipe de surveillance dans le désert pour appuyer mes dires. Je lui avais cependant montré quelques pièces d’armures et des armes à moitié cassées que j’avais stockées.
Outre la reine et le roi, les jumeaux m’avaient aussi écouté avec grand intérêt, quand je parlais de mes histoires. Ils s’étaient retrouvés entraînés par les nombreuses batailles que j’avais eues et les choses que j’avais réussi à construire. Ils m’appelaient toujours, Grand héros, Héros humain, Héros-dragon, Héros courageux, mais ils n’avaient jamais prononcé ne serait-ce qu’une seule fois mon nom, même après que je leur ai demandé. Je n’avais aucun problème à être appelé ainsi, mais je ne voulais pas que les jeune prince et princesse grandissent avec une étrange idée de moi… ou s’attendent à ce que je sois une sorte d’être surnaturel ou une sorte d’être omnipotent.
Cette cérémonie à laquelle j’allais assister était celle du roi lui-même, et la reine l’accepta également. Voyant qu’elle se sentait beaucoup mieux, elle voulait trouver le moment idéal où elle pourrait se montrer à nouveau en public, et quelle meilleure occasion de le faire que la cérémonie d’anoblissement de celui qui lui avait sauvé la vie ?
L’événement avait été annoncé publiquement il y a exactement une semaine et j’avais entendu dire que d’innombrables dragons et dragonnes allaient assister à la cérémonie. Pour ma part, je n’en connaissais même pas un quart, mais après aujourd’hui, beaucoup d’entre eux essaieront de faire ma connaissance.
D’autre part, j’avais eu le sentiment que tout le monde vibrait de l’intérieur avec l’apparition soudaine de la reine, ce qui attirerait aussi PLUS d’attention sur moi. C’est pourquoi j’avais décidé de porter ma meilleure armure et mes meilleures armes.
« Maintenant, vous pouvez entrer, Alkelios Yatagai ! » Cria quelqu’un de l’autre côté de la porte, qui commença à s’ouvrir lentement.
J’avais dégluti et m’étais tenu droit. Même moi je voulais paraître au mieux possible.
Voilà…, pensais-je en m’avançant.
Des murmures et yeux curieux me tombèrent dessus au moment où j’étais entré.
Contrairement à l’époque où les traîtres étaient rassemblés, toute la pièce était emplie de dragons et dragonnes ainsi que de chevaliers qui se rangeaient à ma droite ou à ma gauche. Le nombre de femmes dépassait largement celui des hommes et les vêtements qu’elles portaient étaient tous exquis et représentatifs d’un goût raffiné. Il y avait d’innombrables visages que je ne pouvais pas reconnaître, mais je ne cherchais pas à regarder autour de moi. Je m’avançai et me dirigeai vers l’endroit devant la reine et le roi où je devais m’agenouiller. Faire autre chose aurait été impoli ou irrespectueux, et je voulais éviter cette possibilité à tout prix.
Cependant, dans un certain sens, je comprenais maintenant pourquoi Feryumstark avait déclaré que ce pays était matriarcal où les femmes dominaient l’intrigue politique et où les hommes s’épanouissaient sur les champs de bataille. Toutes les dragonnes présentes dans cette salle se tenaient devant les dragons, à l’exception du couple royal, dont les positions étaient symboliques. Ces femmes exerçaient une pression incroyable. Leur regard n’était que partiellement curieux et plus intrigué par mon existence même. Elles m’analysaient, disséquant ma personne pour trouver mes faiblesses ou mes points forts. Pour voir si j’étais plus utile en tant qu’allié ou ennemi. Les dragons avaient essayé de faire de même, mais leur présence était largement éclipsée par les dragonnes. Il n’y avait même pas de comparaison entre les deux.
Quand je m’étais arrêté devant Leurs Majestés, je m’étais agenouillé et j’avais incliné la tête. Le silence couvrait toute la pièce et l’attention de tout le monde était sur nous.
Le roi se leva et fit un pas en avant. Sa présence était imposante, comme toujours, faisant comprendre à tous ceux qui le regardaient quelle était leur place dans la chaîne alimentaire. La seule personne n’ayant pas été affectée était la reine, qui, rien qu’en étant présente, donna à toute la cérémonie un tout autre niveau d’importance.
« Alkelios Yatagai, vous avez fait preuve de courage, d’intelligence et de détermination lorsque le sort du royaume d’Albeyater était en jeu. Vous avez fait preuve de sagesse et de compréhension lorsqu’il a été prouvé que mon épouse, la reine Elliessara Seyendraugher, avait été empoisonnée par les traîtres cherchant à nuire à notre royaume. Vous avez montré une force semblable à celle d’un éveillé supérieur et une incroyable dévotion envers les dragons lorsque vous avez choisi de devenir un dragon ! En tant que dirigeant légitime, je suis parvenu à la conclusion qu’il serait à la fois imprudent et injuste de ne pas vous récompenser pour vos accomplissements ! » déclara-t-il d’un ton puissant, qui résonna dans toute la pièce.
Pendant qu’il parlait, tout le monde l’écoutait attentivement. Personne n’osait faire un seul bruit. J’avais aussi fait attention à ses mots.
Après avoir fini, la reine Elliessara se leva et se plaça à côté de son mari.
« Alkelios Yatagai, vous avez fait beaucoup pour le royaume d’Albeyater. Vous avez montré votre valeur non seulement pour moi, mais également pour de nombreuses personnalités importantes de ce pays. Le Général Brekkar Draketerus, Sire Seryanna Draketerus, Lady Thraherkleyoseya, Sire Kataryna Georg, le Premier ministre Elovius Seyendraugher, la Princesse Elleyzabelle Seyendraugher et beaucoup d’autres. Votre désir de protéger ce royaume a été démontré à plus d’une occasion et, comme l’a déclaré mon mari, cela ne peut rester sans récompense, » déclara-t-elle sur un ton laissant comprendre qu’elle était la dirigeante ici.
Quand on les regardait tous les deux, on pense normalement que le grand dragon est celui chargé de tout, mais quand ils parlent, il y a une nette différence entre les deux. La pression de leur présence était également différente.
« Nous avons longuement réfléchi à ce que cette récompense pourrait être. Voyant que vous n’avez ni rang ni titre, nous avons décidé de vous en attribuer un en fonction de vos capacités, relations et réalisations, » avait déclaré la reine.
« Mais avant de vous annoncer lequel, Alkelios Yatagai, levez la tête et tenez-vous droit ! » Déclara le roi.
« Comme vous le souhaitez, Votre Majesté ! » répondis-je en me levant.
« Bien ! Maintenant, je vous demande de faire un serment ici, devant tous ces dragons et nos dieux au-dessus. Alkelios Yatagai, jurez-vous de protéger et de défendre le royaume d’Albeyater comme vous le feriez avec votre propre famille ? » avait demandé Feryumstark.
« Je jure de protéger et de défendre désormais le royaume d’Albeyater comme s’il s’agissait de ma propre famille ! » avais-je répondu d’un ton ferme.
« Alkelios Yatagai, acceptez-vous moi et mon épouse en tant que votre roi et reine, à qui vous obéirez et dont vous acceptez les lois ? »
« Je jure d’accepter Feryumstark Seyendraugher et Elliessara Seyendraugher comme mon roi et ma reine à qui j’obéis et à leur loi ! » Répondis-je.
« Alors, à partir de maintenant, vous n’êtes plus seulement, Alkelios Yatagai, vous serez nommé Duc Yatagai du royaume d’Albeyater ! Dans tout ce que vous ferez à partir de maintenant, apportez la gloire à votre roi et votre reine ! Puissiez-vous apporter la gloire au royaume d’Albeyater ! » déclara Feryumstark Seyendraugher avec un ton puissant résonnant dans toute la salle pour que tous ceux présents puissent l’entendre haut et fort.
« Merci, Vos Majestés ! Je jure que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire respecter vos lois et écouter vos ordres ! » Je m’inclinai jusqu’à ma hanche.
« Alors ainsi soit-il ! » déclara le roi.
Je m’étais redressé et avais fait un pas en arrière.
Avec cela, la cérémonie fut terminée et tout le monde dans la salle avait commencé à murmurer. La plupart des dragonnes ici semblaient être choquées par le fait que je sois devenue duc sur le coup. En fait, même moi étais surpris. Je m’attendais à devenir un baron, à un comte, peut-être même vicomte, mais certainement pas duc, un titre juste en dessous de prince.
Tandis que le roi et la reine regagnaient leurs trônes respectifs, plusieurs dragonnes m’avaient approché pour me féliciter de mon titre de duc. Bien que je ne possède aucune terre à proprement parler, je n’étais un duc que par mon titre et je jouais un rôle plus militaire dans le royaume. Ce n’était pas comme si cela me dérangeait, je n’aurais pas eu le temps nécessaire pour bien administrer les terres de toute façon, et j’avais même énoncé ce fait à plusieurs reprises à Leurs Majestés, soulignant que j’avais pour objectif de voyager à travers le monde et visiter d’autres nations. Alors que le royaume d’Albeyater allait désormais être mon pays d’origine, il était inutile que je m’enracine ici.
Quant à ceux m’ayant félicité, ils étaient formels et manifestaient de l’intérêt pour mon armure, mes armes et les couleurs de mes écailles. J’avais répondu avec les mots que la reine elle-même m’avait dit de dire :
« Un plaisir de vous rencontrer [Rang] [Nom de famille], mais je m’excuse, car pour le moment, je suis incapable de répondre à vos questions. Peut-être à une prochaine occasion ? Je serai ravi d’en discuter plus alors. »
Ce n’était qu’un problème formel, le nombre incroyable de nobles qui me félicitait ne permettait que de petites discussions. En outre, derrière moi se trouvaient deux dragonnes avec peu de patience qui jetaient un regard noir à quiconque tentait de s’approcher de trop ou de prolonger la discussion.
Une fois les formalités terminées, j’étais sorti de la salle du trône avec Kataryna et Seryanna, puis nous étions allés tous les trois chercher quelque chose à manger à l’auberge de Brekkar. Collentra et Bayuk nous attendaient avec un repas chaud et le petit Askanti, leur enfant, dormait dans la pièce au fond.
« Alors quel titre t’a-t-on donné, Alkelios ? » avait demandé Collentra en nous apportant trois bols de soupe, un pour chacun.
« Je suis duc maintenant, » répondis-je calmement après que la nourriture ait été placée sur la table.
« UN DUC ?! » Dit-elle en élevant la voix.
« Je t’avais dit qu’elle serait surprise. » Kataryna me sourit.
« Mes excuses, mais l’année dernière, tu étais sans aucun rang, et encore plus… tu étais humain, alors avant que je le sache, tu es devenu un dragon, et maintenant, un duc ! C’est comme si tu avais toute la chance des Dieux, Alkelios ! » commenta la dragonne en secouant la tête.
« Tu ne sais pas tout encore, » répondit Seryanna avec un petit sourire narquois.
« Eh bien, dans ce cas, je suis heureuse que tu continues à venir manger ici, Alkelios ! Faire venir de grands noms dans notre humble auberge ne peut être que bon pour les affaires ! » Collentra éclata de rire.
« Bien sûr ! La nourriture est bonne et l’ambiance est géniale ! » Dis-je en hochant la tête.
« Contente de l’entendre ! Bon appétit, alors tu en auras besoin pour l’événement principal de cette soirée ! » Elle me fit un clin d’œil puis partit.
« Eh bien, elle a raison à ce sujet. La journée vient de commencer et il reste encore la cérémonie, » avait déclaré Kataryna.
« Et comment te sens-tu à ce propos ? » demanda Seryanna en jetant un coup d’œil à la dragonne argentée.
« Ah, c’est une bonne question ! Qu’est-ce que j’en pense ? » Répondit Kataryna avant de s’asseoir dans son fauteuil. Levant les yeux vers le plafond, elle dit : « ça ne me dérange pas, et je suis vraiment heureuse pour vous deux… quant à moi, je ne sais pas vraiment ce que je ressens... » Elle secoua la tête et nous avait fait un sourire ironique.
« Ne voulais-tu pas avoir un œuf avec moi ? » demandai-je en plissant les sourcils.
« C’est le cas, et je le veux toujours. » Elle acquiesça.
« Des mots étranges à dire devant sa future femme. » Fit remarquer Seryanna.
« Es-tu contre ? » Demanda Kataryna.
Seryanna la regarda puis répondit : « je suis contre le fait d’être témoin de l’acte. Mais s’il veut te faire un œuf, ça ne me dérange pas… tant que ça. » Elle plissa les yeux. « Je voudrais garder Alkelios pour moi seule et laisser les choses ainsi. » Déclara-t-elle avant de pousser un soupir. « Mais toi… ça ne me dérangerait pas en tant que sœur épouse. » Elle avait souri à Kataryna.
La dragonne argentée cligna des yeux de surprise puis lui fit un sourire chaleureux. « Cela ne me dérange pas que tu gardes tes griffes sur lui tout le temps, tant que je peux l’avoir de temps en temps. » Dit-elle.
« Bien sûr. Nous pouvons gérer, mais... » Seryanna sourit. « Nous verrons si tu ressens toujours la même chose une fois que j’aurai eu mon premier œuf avec lui. Une fois que je l’aurai, tu pourras l’avoir. » Dit-elle.
« Euh… désolé de m’impliquer dans la conversation apparemment importante, mais cela ne vous dérangerait pas de ne pas parler comme si j’étais une sorte de “jouet” sans volonté que vous pouvez échanger sans aucune réserve ? Surtout quand ledit “jouet” est debout ici entre vous deux ? » Je leur avais demandé cela.
« Oh, ne t’inquiète pas, Seryanna, je vais m’assurer de ne pas le briser ! Je vais le ramener en bon état ! » dit Kataryna avec un petit rire.
« Assure-toi de bien le nourrir aussi. Je ne veux pas qu’il manque d’énergie pour me faire plaisir par la suite, » déclara Seryanna avec un clin d’œil.
« Bien sûr ! »
Les deux rirent.
« Tu m’ignores volontairement et t’amuses bien avec, n’est-ce pas ? » Demandai-je en plissant les yeux vers Seryanna.
« Quoi ? N’importe quoi ! » Ria-t-elle.
« Tu rigoles ! » avais-je souligné.
« Détends-toi, Alkelios, c’est une affaire entre dragonnes. » Kataryna me caressa l’épaule.
« Oui, à propos de qui m’entraîne en première dans son lit ! » Je plissai les yeux.
« Hé, c’est un royaume matriarcal, tu te souviens ? » me répondit-elle.
« Pourquoi tu… D’ACCORD ! Si tu veux jouer ainsi, alors j’ai aussi quelque chose à dire à ce sujet ! » déclarai-je en montrant le plafond.
***
Partie 2
« Oh, vraiment ? » Déclara Seryanna en regardant Kataryna puis de nouveau vers moi.
« Oui, vraiment. Euh… Si Kataryna veut toujours avoir un œuf avec moi après que j’en ai eu un avec Seryanna, alors ce sera avec plaisir ! » Dis-je en frappant la table de mon poing.
Cela avait eu pour résultat que les bols de soupe avaient volé et atterri juste au-dessus de nos têtes.
Splash !
La table se brisa en plusieurs morceaux...
Crack !
Les deux dragonnes avaient lentement tourné leurs regards furieux vers moi, et j’avais dégluti.
« Euh… désolé ? » Dis-je en faisant un sourire ironique alors qu’une pâte tombait de ma joue gauche.
« Alkelios… tu as dit que tu avais atteint l’éveil supérieur, non ? » demanda Collentra qui se tenait derrière moi.
Je déglutis de nouveau et me retournai lentement pour regarder la troisième dragonne en colère qui avait les bras croisés sur la poitrine.
« Euh… Oui ? » Répondis-je avec un sourire ironique.
« Bien ! Alors tu survivras à mon coup de poing ! » Dit-elle en serrant un poing.
« Attends ! Mais je suis un duc maintenant, non ? Est-ce que frapper un duc n’est pas mauvais ?! » J’avais essayé de me défendre.
« Oui, c’est pour ça que ces deux charmantes dames que tu as trempées de soupe vont te frapper aussi ! » Dit-elle.
« Attend quoi ? » Je clignai des yeux puis regardai Seryanna et Kataryna qui se levèrent en se préparant à me frapper. « D’accord, je sais que je mérite une petite gifle, mais je pense que vous exagérez un peu… Seryanna, s’il te plaît. Euh, Kataryna, pourquoi enveloppes-tu ton poing de glace ? Collentra… c’est un poêle à frire, pas un poing ! » déclarai-je en m’éloignant des trois.
« Nooooonnn, nous n’exagérons pas le moins du monde. Tu nous as renversé de la soupe et tu as cassé la table. Tu es un éveillé supérieur, alors tu devrais savoir quoi faire. Surtout, tu devrais savoir contrôler correctement ta propre force. » Seryanna me fit un sourire froid.
« Je m’en fiche, mais je suis juste le courant, » déclara Kataryna avec un haussement d’épaules et un sourire froid.
Comme si tu t’en fichais ! Pensais-je alors que je reculais jusqu’à atteindre le mur.
« Collentra ! Askanti vient de se réveiller… Euh, tu es occupée ? » Demanda Bayuk en arrivant avec le bébé.
« Abububu ! » Le petit fit un bruit mignon de bébé et les trois dragonnes avaient fondu, m’oubliant complètement.
« Awww ! Tellement mignon ! » Réagirent les trois.
Suis-je sauvé ? Me demandai-je.
Alors que j’essayais de me faufiler, Kataryna m’avait piégée dans une cage de glace allant jusqu’à mon cou.
« Ne pense pas que nous t’ayons oublié. Reste là jusqu’à ce que nous ayons fini de jouer avec le joli bébé, » déclara-t-elle avant de prendre des nouilles dans mes cheveux.
« Moi et ma foutue chance..., » m’étais-je murmuré.
On pourrait penser que mes statistiques auraient dû empêcher cet incident de se produire, mais l’univers ne le voyais pas comme une menace pour ma vie, moi non plus, et malgré la façon dont la conversation avançait, je n’avais pas l’impression d’être en danger imminent et souhaitais que cela ne se produise pas.
Une fois de plus, si l’on regardait la situation sous un autre angle, quelles étaient les chances pour moi de pouvoir envoyer les trois bols de soupes sur elle en même temps ainsi que de casser la table, en un seul coup ?
Peu de temps après, Seryanna me donna une tape sur la joue gauche, Kataryna me frappa sur la droite et Collentra me donna un coup de poêle sur la tête… toutes en même temps avec un timing parfait. Après avoir purgé la peine d’avoir brisé la table et de les arroser de soupe, Bayuk m’avait donné un balai et m’avait dit de nettoyer ce que j’ai fait… je l’avais fait… c’était probablement la première fois qu’un duc devait passer par quelque chose d’aussi embarrassant, mais j’avais cassé la table. J’aurais dû mieux contrôler ma force.
Une fois le nettoyage terminé, Collentra me donna un bol de soupe chaude à une nouvelle table, où Kataryna et Seryanna me rejoignirent. Nous avions parlé d’autre chose, comme du tournoi et de nouvelles choses que je pourrais faire pour elles. Seryanna m’avait parlé de sa rencontre avec la meilleure forgeronne du royaume d’Albeyater, son amie, Dregarya Gorrashy.
Ensuite, après avoir mangé, nous avions loué deux salles séparées à l’auberge pour nous permettre de nous laver et de nous changer. Je pensais que j’allais prendre un bain avec Seryanna, mais Kataryna l’éloigna.
Grâce à nos sorts, les armures trempées avaient toutes été nettoyées en un rien de temps. Nous avions quitté l’auberge et remercié Collentra pour son hospitalité… et son coup de poêle.
De retour au château, nous avions tous été à des endroits différents. J’étais allé dans une pièce que le roi m’avait préparée. Ici, j’avais retrouvé Brekkar et Feryumstark qui jouaient aux échecs. Je leur avais présenté le jeu il y a quelques jours sur un coup de tête, mais cela avait apparemment provoqué une rivalité entre les deux. Ils avaient tous deux réussi à me battre, peu de temps après que je leur avais montré comment jouer.
J’avais essayé de prendre ma revanche une fois de plus aujourd’hui, mais je ne pouvais pas le faire, alors je m’étais résigné au rôle d’humble observateur. Cependant, au fil du temps en étudiant leurs mouvements, le sentiment d’urgence en moi grandissait.
La raison étant assez importante et urgente que je devais traiter. Dans une heure à peine, je me rendrais au temple de Drakartus dans la capitale, où une autre cérémonie allait avoir lieu.
Cette fois, je n’allais pas recevoir de titre ni de grade dans le royaume d’Albeyater, mais j’allais devenir le mari de Seryanna. En effet, aujourd’hui… c’était le jour où j’épousais ma dragonne rousse.
« Alkelios, détends-toi. Ce n’est pas si dur, et tu as mémorisé tout ce que tu as à faire, » déclara Brekkar avant de déplacer un pion noir sur C5.
Ils commençaient une nouvelle partie.
« Vieux lézard, qu’est-ce que tu racontes ? » Grommela Feryumstark en regardant la table, puis en déplaçant son chevalier blanc en F3.
« Je suis totalement détendu, Brekkar, » répondis-je.
« Tu es suspendu au plafond dans ta forme hybride. Tu ressembles plus à une chauve-souris stressée qu’à un dragon. Chevalier en C6. » Dit-il.
« Hein ? Je n’avais pas remarqué, » déclarai-je alors que je descendais du plafond.
J’étais vraiment dans une position de chauve-souris.
Au moins, je n’ai pas dit : Silence ! Je rôde la nuit, car je suis batdragon ! J’avais réfléchi et j’avais secoué la tête.
Cela aurait été… embarrassant.
« Laisse-moi te dire quelque chose, jeune dragon. Même moi j’étais nerveux le jour de mon mariage avec Elliessara ! Pion G3. » Dit-il.
« Vous l’étiez ? » Demandai-je.
« Il n’y a pas de dragon qui puisse prétendre ne pas être nerveux le jour de son mariage. Pour toi, c’est aussi le jour de ton anoblissement, ce qui te rend d’autant plus digne de la main de ma petite-fille ! Pion E5. » avait déclaré Brekkar.
« Je suppose que c’est le cas… mais si je me trompais ? » avais-je demandé.
« Alors, souhaite que rien de mauvais n’arrive. » Suggéra le roi.
« Vous savez, vous avez raison. Je souhaite que rien de mal ne se passe lors de la cérémonie de mariage d’aujourd’hui ! » déclarai-je fièrement.
« Au fait, tu ne vas pas porter ÇA au mariage de ma fille ! » Brekkar leva la tête de la table et me montra du doigt.
« Que veux-tu dire ? » Demandai-je un peu confus.
« Tu portes ton armure à l’envers ! » rétorqua-t-il.
« Fou G2. Le garçon doit être plus nerveux qu’on ne le pensait. » Feryumstark soupira et secoua la tête.
« Oh, c’est… vraiment à l’envers… Comment est-ce arrivé ?! » Déclarai-je alors que je me retournais.
« Tu es chanceux, les enchantements font des trous pour tes ailes à l’endroit nécessaire sinon ton armure se serait brisée, » déclara Brekkar.
« En effet. » Acquiesça Feryumstark.
« Je suis doué avec les enchantements..., » déclarai-je en reprenant ma forme humaine. « D’ailleurs, quels est le score jusqu’à maintenant ? » Demandai-je.
« 45 à 45. » Répondit Brekkar.
« Ce vieux lézard est doué. » Fit remarquer Feryumstark.
« Je ne suis pas général uniquement pour le spectacle ! » Ria Brekkar.
« Et je ne suis pas non plus un roi juste pour le spectacle ! » Rit l’autre dragon.
« Vous aimez vraiment ce jeu, n’est-ce pas ? » Demandai-je.
« En effet. Nous en avons un similaire, mais celui-ci à des règles bien mieux définies. » Avait répondu Brekkar.
« Je vois… eh bien, je vais aller me changer puis relire les règles de la cérémonie d’aujourd’hui. » Dis-je alors que je me dirigeai vers la commode et m’habillais pour le mariage.
C’était une armure argentée avec de jolies décorations dorées. C’était la vieille armure du mariage de Brekkar qu’il avait conservé pour une telle occasion. Je n’en avais pas, mais même si je pouvais la faire à partir de zéro, il me semblait plus approprié d’accepter celle-ci. Cela avait… une valeur sentimentale. Apparemment, Seryanna allait porter la tenue de mariée de sa grand-mère… euh… une armure… quelque chose.
Je n’avais pas encore vu à quoi elle ressemblait, mais quand j’avais essayé de jeter un coup d’œil quand elle l’essayait, Kataryna m’avait donné un coup de poing m’envoyant à l’autre bout de la ville… j’avais atterri dans la charrette à poisson d'un pauvre dragon. Bien sûr, j’avais payé pour cela sans rien prendre. Je l’avais donné aux dragons pauvres des bidonvilles. Je leur avais également donné un tas de potions de guérison à ceux que je trouvais chétifs, raison pour laquelle j’étais apparemment devenu très apprécié d’eux.
Au moment de partir, Feryumstark et Brekkar avaient arrêté de jouer et étaient partis avec moi. Ils prirent tous deux le carrosse royal, alors que je devais y aller avec Iolaus. Seryanna, Kataryna et les autres femmes étaient déjà présentes, ce qui signifie que nous, les hommes, étions les derniers à arriver.
« Comment vas-tu ? » demanda Iolaus avec un sourire narquois.
« Tu le découvriras bientôt aussi, » répondis-je avec un sourire.
« Quoi ? Je… euh… ouais... » Il détourna le regard.
« Est-ce le chariot par lequel nous y allons ? » demandai-je en montant dans le chariot argenté à côté de lui.
« Bien sûr, tu es duc maintenant. Voyager à pied serait inconcevable, » répondit-il avec une expression sévère sur le visage.
« Je pense que je pourrai me débrouiller. Ça ne peut pas être pire que de fuir des moutons affamés. » Je haussai les épaules.
« Ah, ça a dû être horrible. » Dit-il.
« Oh oui ! Tu ne veux pas savoir comment je me suis échappé, mais disons simplement que cela implique la chance et que je tombe la tête la première dans quelque chose de dégoûtant. » Dis-je avec un sourire.
« Ew! » Grimaça-t-il.
« Hey ! Ça a fonctionné ! C’est ce qui compte ! » J’avais souri.
« Toujours dégoûtant. » Dit-il.
« Soupir. Allons-y… je ne veux pas laisser Seryanna attendre..., » dis-je.
« Tu ne le feras pas, crois-moi. Les filles ont travaillé très dur pour préparer ce mariage, en particulier la fête, » m’avait-il rappelé.
« En effet, elles ont fait de leur mieux..., » je hochai la tête puis nous étions montés dans le chariot.
« Pour ma part, je suis impatient de voir le moment où Brekkar te frappera au visage ! » Iolaus me fit un large sourire en disant cela.
« C’est un moment pour lequel je n’ai pas trop de hâte..., » rétorquai-je en plissant les yeux.
Le conducteur avait tiré les rênes et le Khosinni avait commencé à trotter et à doucement accélérer. Nous nous dirigions vers le temple de Drakartus et aucune pause n’était autorisée.
Pendant le trajet, on m’avait rappelé que lorsque les discussions sur les préparatifs avaient commencé, moi-même, Iolaus et Brekkar avions été littéralement éjectés de la salle par Kataryna et Kléo. Plus tard, la reine les avait également rejoints alors que le roi nous avait rejoints. Ces dragons m’avaient aidé à comprendre les traditions et à apprendre mes répliques pour la cérémonie à venir, mais bien que je les avais très bien pratiquées, j’étais beaucoup trop nerveux.
***
Partie 3
Alors que notre calèche arrivait devant le temple, je pouvais voir beaucoup d’autres invités pénétrer dans le temple. Beaucoup de ces personnes étaient nobles, mais il y aurait aussi des roturiers présents, comme Collentra, Bayuk et leur enfant.
Le temple de Drakartus était situé dans la zone noble à côté des temples des autres dieux. C’était comme un petit coin religieux où la plupart des nobles allaient prier. Il y en avait aussi dans la zone commune, mais elles n’étaient pas aussi grandes et bien décorées. Celui-ci était presque entièrement fait de marbre blanc, mais il était décoré de pierres rouges. Le thème de couleur général de ce temple était blanc, rouge et or. Chaque temple avait ses propres couleurs. Quant aux décorations elles-mêmes, elles étaient des représentations de dragons dans leur forme de bête. À l’intérieur, les murs étaient couverts de scènes représentant une grande importance dans leurs traditions religieuses, telles que des batailles à grande échelle ou un mariage.
Iolaus est sorti de la calèche en premier. J’étais sorti après lui et étais resté debout.
« Je ne peux pas croire que ce jour soit enfin arrivé..., » dis-je en levant les yeux vers le Temple.
« Ouais… qui aurait cru que le petit humain que j’ai rencontré à Pertiko allait épouser la petite-fille la plus âgée du général Brekkar Draketerus ? » commenta Iolaus.
« Je suis aussi devenu un éveillé supérieur et un duc. » Je lui avais souri.
« Avec autant de réalisations en une année, tu vas rentrer dans l’histoire, » avait-il déclaré.
« Je le sais… mais je ne me plains pas, » je haussais les épaules.
« Rappelle-toi juste ce que tu dois faire. Je vais annoncer ton arrivée, » avait déclaré Iolaus.
« Bien… je vais attendre ici..., » répondis-je avec un sourire narquois.
Pour les dragons, ce n’était pas : « Voici la mariée ! », mais « Voici le marié ! ». Bien que je n’aie jamais été témoin d’un mariage en Roumanie, j’avais une idée approximative de ce qui s’y passait grâce aux merveilles d’internet ! À cause de cela, je savais que les traditions des dragons et orthodoxes ainsi que catholiques présentaient plusieurs points de ressemblances.
La première partie se déroulait ainsi :
Après l’assemblée, le prêtre s’avançait et annonçait le début de la cérémonie. À l’arrière, une musique était interprétée par les acolytes et les prêtres du temple. Ce n’était qu’un instrumental, mais le son était calme, apaisant, et avait une certaine note heureuse.
Alors que le prêtre expliquait comment Drakartus unissait dans le saint mariage les Dieux Lumenya et Lumenos, l’assemblée écoutait en s’asseyant. À la fin de la première musique, l’histoire était terminée.
Maintenant, Seryanna, la future épouse, allait se tenir devant le prêtre et recevoir une prière. À travers elle, elle était informée sur la manière de prendre soin de la famille et de toujours en faire une priorité, mais jamais au-dessus des paroles de leurs dieux ou de leur roi et reine. Comme elle faisait également partie de forces militaires du royaume d’Albeyater, on lui avait également dit de se rappeler que son temps sur les champs de bataille était une période au cours de laquelle elle protégerait non seulement les habitants de ce pays, mais aussi sa propre famille, et elle devrait toujours se souvenir de ça lors de ses batailles à partir de maintenant.
À ce stade, Iolaus, qui était celui amenant le marié, avait annoncé mon arrivée et m’avait ouvert la porte. Jusqu’à présent, je devais attendre à côté du chariot pour ne pas entendre ce qui était dit à Seryanna, mais j’avais une bonne idée de ce qui pouvait lui être dit. Feryumstark et Brekkar m’avaient fourni une explication détaillée de la situation. La tradition dictait que je ne ferais pas un seul pas avant d’être appelé. Si je le faisais, cela serait perçu comme un mauvais présage et ce mariage serait semé d’embûches. Quand j’avais entendu cela pour la première fois, j’avais souri intérieurement.
« Le marié est arrivé ! » annonça Iolaus en ouvrant les grandes portes du temple.
C’est mon tour. Je pensais en me redressant.
Avec un sourire, je m’étais approché de l’entrée du temple. Là, j’avais fait un salut à gauche et à droite. Cela avait signifié mon acceptation de la bénédiction de Drakartus lors de la cérémonie.
Ensuite, j’étais entré dans le temple. Je tenais mon dos bien droit et une main sur la poitrine, la paume de ma main posée sur mon cœur. Cela signifiait que j’étais disposé à participer à cette cérémonie et à cette déclaration d’amour envers celle se tenant sur l’autel. Tandis que j’approchais la future mariée, une autre musique pouvait être entendue.
Seryanna à ce stage était dos à l’autel et me regardait. Elle avait également passé sa main sur sa poitrine, la paume vers son cœur, geste qui signifiait l’acception de mon amour.
En la voyant pour la première fois au mariage… euh… l’armure me fit rougir et m’étonna simplement de sa beauté.
Ses longs cheveux roux étaient enveloppés dans une chaîne dorée avec neuf épingles dans un petit chignon à l’arrière de sa tête. Sur ses épaules, elle portait un manteau blanc transparent en soie. L’armure était blanche et faite de fines plaques recouvrant un maillot léger. En dessous, elle portait une robe d’une seule pièce, qui s’étendait jusqu’au sol, dissimulant sa queue. Des plaques blanches d’armures constituées de trois parties étaient disposées autour de ses hanches. La robe avait des manches longues atteignant ses poignets, où elle s’étendait en plusieurs tailles. Dans sa main gauche, elle tenait un bouquet de multiples fleurs rouges et une bougie au milieu. Traditionnellement, elle devait toujours avoir la même couleur que les écailles de la mariée. C’était la raison pour laquelle un mariage n’était jamais célébré pour un dragon non éveillé.
Quand j’étais arrivé à l’autel, la musique s’était terminée. J’avais fait un salut devant Seryanna, un autre devant l’autel, puis je dus faire demi-tour et faire un autre salut au roi et à la reine qui se trouvaient au premier rang.
Enfin, je m’étais retourné pour faire face à Seryanna et j’avais dit : « Je suis béni d’être en ta présence aujourd’hui, mon amour. »
« Je suis bénie d’être en ta présence aujourd’hui, mon amour, » répondit-elle.
C’étaient les lignes de la cérémonie pour se saluer.
Après cela, je m’étais déplacé à sa droite. Ici, Brekkar, qui représentait le dragon de sa famille et remplaçait son père décédé, m’avait offert un bouquet de fleurs semblable au sien, mais avec des fleurs rouges, blanches, noires et jaunes. Encore une fois, cela représentait la couleur de mes écailles.
J’avais incliné la tête devant Brekkar en prenant le bouquet dans ma main droite. Je m’étais retourné pour faire face au prêtre.
« Béni soit ce jour ! Car nous sommes tous réunis ici pour témoigner que ces deux dragons se lient volontairement et égoïstement dans le mariage et l’amour ! » déclara le prêtre en prenant ma main gauche et la droite de Seryanna, puis les unissant dans l’air pour que tout le monde les voie.
« Avec amour, je déclare ma volonté de participer à cette cérémonie, » avais-je dit.
« Avec amour, je déclare ma volonté de participer à cette cérémonie, » avait-elle déclaré.
Une musique avait été jouée en arrière-plan et le prêtre avait baissé nos mains.
« L’amour est un cadeau bénit offert par les dieux. Et bien que peu de personnes le chérissent comme ils le font, je vous exhorte à toujours essayer et, comme Lumenos et Lumenya, de le garder haut dans vos cœurs ! Ne le laissez jamais vaciller ni se dessécher. L’amour est un acte de volonté et non une nécessité. Tant que vous le gardez en vous, les dieux vous bénissent. Maintenant, je me tiens ici en tant que représentant de notre grand dieu Drakartus pour unir ces deux individus lors de la cérémonie sacrée du mariage ! Je vous bénis, Alkelios Yatagai ! » déclara le prêtre en utilisant un petit sort de feu pour allumer ma bougie. « Puissent tous les deux chérir l’amour que vous vous portez et qu’il ne fléchisse jamais ni ne vacille tant que vous serez sur cette terre ! » Le prêtre leva les mains en l’air et un chœur chanta pour accompagner les instruments.
La mélodie dura environ une minute, puis il baissa les mains et revint à l’autel. De là-haut, il avait pris deux couronnes, une en or et l’autre en argent. Il s’était approché de nous et avait poursuivi la seconde partie de la cérémonie.
« Au nom de Drakartus, dieu de la vie et gardien de tous les dragons du monde, je vous bénis, Seryanna Draketerus, pour mener une vie heureuse, emplie d’amour et de moments précieux aux côtés de votre mari, Alkelios Yatagai. Puisse cette couronne en or signifier votre volonté d’accepter le rôle de diriger la famille et de la garder en sécurité. » Dit-il avant de placer la couronne en or sur sa tête.
Seryanna ferma les yeux et baissa la tête une fois, puis le prêtre se tourna vers moi.
« Au nom de Drakartus, dieu de la vie et gardien de tous les dragons du monde, je vous bénis, Alkelios Yatagai, pour mener une vie heureuse, emplie d’amour et de moments précieux aux côtés de votre femme, Seryanna Draketerus. Puisse cette couronne en argent signifier que vous êtes disposé à accepter le rôle de protéger votre famille, » dit-il avant de placer la couronne en argent sur ma tête.
J’avais aussi fermé les yeux et incliné la tête une fois.
Le prêtre avait levé les mains et un autre chœur avait chanté pendant environ une minute, il ne restait alors que la mélodie instrumentale.
« Devant notre dieu, Drakartus, Alkelios Yatagai, sortez les alliances du mariage, » avait-il déclaré.
À ce stade, j’avais activé ma compétence Trou Noir, ce qui avait surpris un peu tout le monde, vu que je ne les sortais pas de ma poche. De l’intérieur, j’avais sorti une boîte de cristal.
Après que le trou noir ait disparu, je m’étais retourné pour faire face au prêtre et j’ai ouvert la boîte. À l’intérieur se trouvaient deux bagues spéciales que j’avais moi-même fabriquées. C’étaient de simples bagues identiques en alliage enchanté de Celestium-Dregaryum, gravé avec les mots : « Que notre amour soit éternel. » Les enchantements que j’y avais placés étaient que la bague s’adapte à notre transformation et l’un d’eux donnait de la chance.
À ma surprise, un Grand Enchanteur Divin pouvait ajouter des enchantements très intéressants sur les objets. Celui que j’avais trouvé assez incroyable était celui ajoutant 10 points en chance. Bien sûr, il y avait un inconvénient : l’objet enchanté ne pouvait avoir d’autre enchantement au même niveau que celui qui s’adaptait à la forme de la personne. Je ne pouvais pas ajouter plus de 10 points, et un seul de cette sorte d’objet pouvait être porté par un individu. Si quelqu’un portait deux anneaux du même type, l’effet ne s’activerait que sur le premier. En outre, l’enchantement n’avait aucun effet sur moi et ne pouvait être fait sur des métaux communs comme l’or, l’argent, le fer, le cuivre, etc.
« Ce sont des bagues... assez remarquables, » déclara le prêtre, de surprise.
« C’est mon propre travail. Un alliage de Celestium-Dregaryum, et elles sont également enchantées, » avais-je dit.
« Celestium ? Le matériau utilisé pour les artefacts de niveau divin ? » demanda-t-il, surpris.
« Pour ma dragonne spéciale, seul le meilleur est digne d’elle, » déclarai-je avec un sourire alors que je tournai la tête pour la regarder dans les yeux.
En m’entendant dire cela, Seryanna avait souri et avait rougi.
« Très bien, alors nous allons procéder ! » Dit le prêtre puis il sortit les deux anneaux et les souleva.
Des murmures et des chuchotements se répandirent dans tout le temple après que tout le monde ait entendu les matériaux utilisés pour les créer.
« Oh, Drakartus, dieu de la vie, bénissez ces anneaux avec votre lumière et qu’ils soient la preuve physique de l’union entre Seryanna Draketerus et Alkelios Yatagai ! » déclara-t-il trois fois avant de les baisser.
« Seryanna Draketerus, prenez-vous Alkelios Yatagai comme votre mari légitime dans les bons et les mauvais moments, dans la maladie et la santé, pour l’aimer et l’honorer tous les jours que vous avez dans ce monde, comme l’a accordé Drakartus, le dieu de la vie ? Et vous, Alkelios Yatagai, considérez-vous Seryanna Draketerus comme épouse légitime dans les bons et les mauvais moments, dans la maladie et la santé, pour l’aimer et l’honorer tous les jours que vous avez dans ce monde, comme l’a accordé Drakartus, le dieu de la vie ? » demanda-t-il.
Nous avions chacun pris un anneau de la main du prêtre et nous nous étions regardés.
« Moi, Seryanna Draketerus, je prends Alkelios Yatagai pour mari légitime dans les bons et les mauvais moments, dans la maladie et la santé, pour l’aimer et l’honorer tous les jours que j’aie dans ce monde, accordé par Drakartus, le dieu de la vie. » Déclara-t-elle avant de placer l’anneau sur mon annulaire gauche.
« Moi, Alkelios Yatagai, je prends Seryanna Draketerus pour épouse légitime dans les bons et les mauvais moments, dans la maladie et la santé, pour l’aimer et l’honorer tous les jours que j’aie dans ce monde, accordé par Drakartus, le dieu de la vie. » Déclarai-je avant de placer l’anneau sur son annulaire gauche.
« Alors, au nom de Drakartus, je vous proclame mari et femme ! Puissiez-vous tous les deux mener une vie heureuse ensemble, dotés de richesses, d’amour et de nombreux enfants ! Vous pouvez maintenant embrasser la mariée ! »
Et c’est ce que j’avais fait.
Devant le prêtre du temple de Drakartus et l’assemblée qui s’était levée et avait applaudi, avec la musique de fond et les chœurs, j’avais pris Seryanna dans mes bras et l’avais embrassée.
Ce fut en effet une journée unique dont je me souviendrais toujours, peu importe où mon destin me mènera dans le futur.
Ooooh déja le mariage ! Merci pour le chap ^^
Je trouve que le mariage était trop tôt mais bon félicitations.Merci c’était génial et merci pour le chapitre