Chapitre 51 : Éveille
***Point de vue de Seryanna***
Après le départ d’Alkelios, j’étais allongée sur mon lit, la fine couverture étant le seul tissu qui recouvrait mon corps, quand un mal de tête m’avait soudain frappée. Je me sentais étourdie et mes tempes palpitaient, mais je pensais que c’était dû à l’épuisement après que nous l’ayons fait tant de fois.
Il y avait une autre potion de guérison sur la table, alors je l’avais avalée et m’étais allongée.
Mes yeux semblaient brûler et mon ventre se réchauffait également. Je n’avais pas paniqué parce que je ne me sentais pas du tout en danger, cependant, quelque chose m’arrivait…
J’avais fait porter le blâme à mon épuisement et peut-être une légère indigestion de potion, mais quand j’avais ouvert les yeux, j’avais une vision floue. Un battement d’ailes attira mon attention et, lorsque je regardai par la fenêtre, je vis Kléo en forme de bête, une belle dragonne noire alors qu’elle s’éloignait du palais.
Est-elle avec Alkelios ? Je me le demandais en fermant les yeux.
Après cela, je m’étais endormie.
Quand je m’étais réveillée, il était presque déjà midi. J’avais ouvert les yeux et le flou avait disparu. Je m’étais sentie rafraîchie et remplie d’énergie.
Je devais être fatiguée. J’avais réfléchi puis j’avais regardé autour de moi.
L’odeur de ma nuit d’amour était toujours forte autour de moi. Je rigolai toute seule puis me levai du lit. Plus tard dans la journée, je devrais nettoyer les draps. Maintenant, non seulement ils sentaient mauvais, mais il y avait aussi une petite tache de sang.
En me dirigeant vers le seau d’eau, je m’étais lavé le visage et le cou, mais ensuite… j’avais remarqué quelque chose d’étrange dans mon reflet.
Qu’est-ce que c’est que ça ? avais-je pensé.
Surprise, je m’étais levée et m’étais précipitée vers mon épée et l’avais sorti du fourreau. À l’aide de mon chiffon, je l’avais essuyé plusieurs fois, puis j’avais regardé la lame. Sur elle, je pouvais voir quelque chose que je ne pensais jamais voir…
« Des yeux rouges..., » déclarai-je en déglutissant.
Lorsqu’un dragon expérimentait son éveil, la première chose à changer serait ses yeux. Ils se fendaient et la plupart du temps, ils changeaient de couleur. Les miens étaient maintenant fendus et rouges, comme ceux de n’importe quel autre dragon éveillé.
Lorsque j’avais baissé l’épée, j’étais heureuse, mais je ne pouvais pas comprendre comment ou pourquoi…
Mon regard tomba sur le lit, puis je me souvins de ce qu’Alkelios m’avait dit une fois.
Deux conditions sur quatre étaient remplies… Ainsi... ai-je validé les deux autres ? Qu’est-ce qu’elles étaient ? pensais-je en me souvenant de ce que Kataryna m’avait dit à propos du processus d’éveil. Cet éveil signifie d’être fidèle à moi-même.
Presque immédiatement, la réponse à ma question me vint à l’esprit et je réalisai quelles étaient ces deux autres conditions.
J’avais ri en y pensant. J’avais beaucoup ri.
Quand je m’étais arrêtée, je regardais le plafond avec des larmes de joies.
Alkelios, petit humain stupide… tu sous-estimes vraiment à quel point tu es bon…, pensais-je.
Après tout, si cela n’était pas pour lui, je ne me serais peut-être jamais éveillée.
Les deux autres conditions pour mon éveil étaient simples. La première concernait le fait de me permettre de me libérer de la cage dans laquelle je m’étais enfermée, le monde de la politique, des lois et des règles, des ordres et de la justice dictée. J’avais achevé celui-ci lorsque j’avais dépassé les ordres suprêmes du roi et je m’étais laissée prendre par Alkelios, même si j’étais promise à Draejan. En fait, ce dragon n’avait aucun droit sur moi pour le moment.
Le dernier était probablement encore plus difficile… accepter que quelqu’un puisse m’aimer et souhaiter rester avec moi malgré le fait que je sois une dragonne non éveillée. Cependant, je devais être sûr à 100 % dans mon cœur et que cela était vrai et prouvé de TOUTES les manières. Alkelios avait agi ainsi en enfreignant les lois, en risquant la peine de mort ou la réclusion à perpétuité, le tout pour être avec moi cette nuit-là… il m’avait même demandé ma main… celui auquel je m’étais fiancée était lui, pas Draejan. Les nobles pourraient voir ce dernier comme mon fiancé, mais en vérité… Alkelios avait réécrit ça ce soir.
Oui… J’appartiens à Alkelios maintenant, et il est à moi… et… je ne laisserai personne changer CELA. avais-je pensé et convoqué avec facilité une petite boule de feu.
Je n’avais plus besoin de chant maintenant… parce que c’était mon élément.
***Point de vue d’Alkelios***
« Sommes-nous arrivés ? » demandai-je.
« Si tu demandes ça une fois de plus, je te jette. » Grommela Kléo.
Après ma discussion avec le roi, qui s’était terminée étonnamment bien… dans le sens où j’avais toujours ma tête sur les épaules, j’avais appelé Kléo comme nous l’avions planifié, puis je m’étais envolé avec elle pour quitter Drakaria. Comme Kataryna et elle étaient toutes deux reconnues comme faisant partie du parti de la troisième Princesse, les gardes ne s’étaient pas posé de questions sur leur identité et leur destination.
Ainsi, elles avaient pu facilement m’emmener loin de là.
Maintenant, deux jours plus tard, Kléo volait pour la seconde fois et nous avions la forêt Seculiar sous les yeux. Dans une demi-heure, nous y arriverions.
« Es-tu prêt ? » Demanda Kataryna.
« Nous avons fait les derniers contrôles ce matin. Tout est là. » Je tapotai la bague, ce chant n’était pas aussi facile à apprendre que je le pensais au début.
Au moins, Kléo s’était amusée de mes erreurs.
« Je ne parlais pas de ça… mais ici, » elle plaça ensuite sa main sur ma poitrine.
J’avais hoché la tête et lui avais souri.
« Grâce à toi, j’ai pu me réveiller… et je crois avoir bien agi avec Seryanna… Maintenant, tout ce qu’il reste à faire, c’est de devenir assez puissant pour nettoyer la saleté avec Draejan. » Déclarai-je avec un sourire narquois.
« Alors, c’est bien, » elle acquiesça.
Environ vingt minutes plus tard, nous étions enfin au-dessus de la forêt. En effet, voler était bien mieux que d’utiliser un Khosinni.
« Pourquoi n’avons-nous pas fait ça dès le début ? » avais-je demandé alors que je me préparais à sauter.
« Parce que je ne voulais pas blesser les sentiments de ma sœur… elle n’est pas éveillée, tu sais ? » Répondit Kléo.
« Les dragons, en particulier les dragonnes, sont très attentifs à ce qu’ils portent. En plus, vous deux n’avez jamais demandé, » répondit Kataryna en haussant les épaules.
« Je vois… ça à du sens..., » je hochai la tête.
« Oh, avant que tu partes. » Kataryna s’arrêta puis me tira vers elle.
Elle avait enroulé ses bras autour de moi et nous avait couverts de ses ailes.
« Un petit cadeau d’adieu, » me dit-elle avec un sourire, puis elle m’embrassa.
J’avais été surpris par cette « attaque » soudaine, mais puisque c’était elle… je l’avais acceptée. Quand nos lèvres s’étaient séparées, elle me poussa du dos de Kléo.
« Reviens fort, jeune bébé ! Fais-moi vibrer d’excitation la prochaine fois que je te verrai ! » Cria-t-elle.
« Je le ferai ! » J’avais levé le pouce, puis étais tombé à travers les arbres, comme un personnage de dessins animés… « Aïe ! Omph ! Ow! Pouah ! Pas le visage ! Aïe ! Gah ! Aïe ! Pouah ! Owie! »
‘CHUTE’
« Ça va ? » demanda Kléo un peu inquiète.
J’avais probablement frappé toutes les branches en tombant.
« Je vais bien ! Mon visage a amorti l’impact avec le sol ! » répondis-je.
***
***Point de vue de Kataryna***
« Partons… il ira bien, » lui avais-je dit.
« Es-tu sûre ? Je suis un peu inquiète, » répondit Kléo.
« Oui, » je hochai la tête. « En plus, nous devons aussi nous entraîner, » lui répondis-je.
« Hein ?! Pourquoi dois-je m’entraîner ? » demanda-t-elle, surprise.
« Parce que la Troisième Princesse a besoin de toute la puissance de combat possible. Aussi, tant que tu es aussi faible que maintenant… tout le monde va te critiquer pour ta couleur d’écailles. Tu dois leur prouver qu’ils ne peuvent pas le faire. Après tout, tu es aussi une Draketerus, non ? » répliquai-je.
Kléo était ensuite restée silencieuse et avait continué à nous ramener vers la capitale. Maintenant qu’Alkelios avait pris au sérieux sa formation, je devais former cette petite fille jusqu’à son retour. Pourtant, j’étais très curieuse de voir à quel point il allait se renforcer dans les prochains mois.
Montre-moi quelque chose d’amusant, Alkelios… Pensais-je alors que je souriais.
***
***Point de vue d’Alkelios***
Après avoir enlevé la poussière de mes vêtements, j’avais revêtu mon armure en draconium enchantée nouvellement acquise et équipé mon épée de draconium enchantée. Les statistiques de ces choses étaient ridicules, mais ce que j’étais sur le point de faire nécessitait au moins cela.
Prenant une profonde inspiration, j’avais crié : « JE VEUX SURVIVRE À TOUS LES DANGERS DE CETTE FORÊT ! JE SOUHAITE MONTER DE NIVEAU AUSSI VITE QUE POSSIBLE EN TUANT DES MONSTRES ET EN FABRIQUANT DES OBJETS DANS CETTE FORÊT ! JE SOUHAITE DANS LES 9 MOIS À VENIR ATTEINDRE LE NIVEAU 1000 ! VOUS M’AVEZ ENTENDU ?! VENEZ MAINTENANT ! »
Quand j’avais fini, j’avais dégluti et avais serré la poignée de mon épée.
« GRRRRRR ! »
« RUGISSEMENT ! »
« KYAKAKA! »
D’innombrables rugissements avaient soudainement pu être entendus. C’était comme si toute la forêt m’avait entendu et répondait à mon souhait.
En face de moi… j’avais vu une horde arriver…
J’avais dégluti.
« Les voilà..., » m’étais-je dit à voix haute en prenant une profonde inspiration.
***
***Point de vue de Seryanna***
Une semaine après le départ d’Alkelios et le début de l’entraînement de Kléo avec Kataryna, j’étais en chemin pour rejoindre la Troisième Princesse lorsque Draejan m’avait soudainement appelée.
« Sire Seryanna ! Un plaisir de vous voir après tout ce temps ! » déclara-t-il, mais je ne m’étais pas retournée.
Je m’étais arrêtée et j’avais regardé le sol. À l’intérieur de moi, il y avait un feu vengeur qui voulait le réduire en cendres, alors je faisais de mon mieux pour le calmer. Avec mon éveil en cours, j’étais un peu irritable, et regarder le visage de ce bâtard était la dernière chose que je voulais.
« Sire Draejan, ce n’est pas un plaisir, je vous l’assure. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je dois y aller, » déclarai-je d’un ton légèrement contrarié.
« Attendez une seconde, » déclara-t-il en plaçant sa main sur mon épaule.
Je m’étais figée et j’avais serré la mâchoire.
« Je vais simplement vous dire ceci de bonté de cœur, mais vous devriez oublier cet humain sans valeur. Il n’est rien comparé à nous. Vous êtes destinée à occuper une place à mes côtés, menant la grande armée de Brekkar et en la transformant en une gemme pour Albeyater. Un humain comme lui ne vous aurait apporté que de la honte, » cracha-t-il.
J’avais fermé les yeux un instant et posai ma main sur la sienne.
« J’étais certain que vous alliez reprendre vos esprits… Argh ! » déclara-t-il avant de gémir.
Bien sûr que ça ferait mal, j’avais serré sa main et appliqué de la chaleur. En me retournant lentement, je le regardai et vis à quel point il n’avait aucune valeur.
Je ne peux pas croire que j’avais peur de lui… Un rang supérieur au mien ? Comme si je m’en souciais…, pensais-je.
« S-Sire Seryanna ? » Il cligna des yeux surpris en voyant mes yeux rouges.
« Draejan… Je vous dis cela par “bonté de cœur”. Si vous osez me toucher à nouveau… je vous tuerai, » j’avais lâché sa main et j’étais partie.
J’étais certaine que mon changement soudain était à la fois une surprise et un choc pour lui, mais je m’en fichais. Tant que je serais à l’intérieur du palais et que Kataryna serait mon amie, ce dragon n’oserait rien faire pour essayer de me ridiculiser.
***
[9 mois et un jour après le départ d’Alkelios du palais]
***Point de vue d’Alkelios***
« Is Bitsy BOOM ! » avais-je crié à pleins poumons en déchaînant l’attaque dévastatrice du haut des nuages.
La sphère d’environ trois mètres de diamètre de feu rouge vif avait volé de ma main griffue et s’était dirigée vers le centre de l’armée que j’avais ciblée sur ces terres stériles. Je souriais en la lâchant… C’était l’une de mes attaques les plus puissantes, et aussi la plus meurtrière à ce jour.
« Je suis assez curieux de voir ce que ça va faire..., » m’étais-je dit à voix haute.
Dommage que leurs armures et matériaux se transforment en poussière après l’explosion… avais-je pensé en regrettant un peu, mais ce n’est pas comme si je ne les avais pas avertis.
C’était un groupe de créatures ressemblant à des insectes qui étaient soudainement arrivés sur la Côte-Nord du continent. Je savais que cet endroit était stérile, mais les monstres ici n’étaient pas une décoration. Tous avaient dépassé le niveau 700. Malheureusement, parce que j’utilisais cet endroit pour récupérer des matériaux et de la viande savoureuse, j’avais fini par anéantir presque toute la faune… et ainsi, leur accordant un passage libre vers Albeyater. Oops.
Quoi qu’il en soit, lorsque les monstres étaient arrivés, j’avais d’abord essayé de négocier avec eux. Je m’étais approché et avais eu une petite discussion avec leur commandant, qui parlait un peu le draconien. Je leur avais dit qu’au-delà de cet endroit se trouvait la forêt Seculiar qui appartenait au royaume d’Albeyater. Continuer avec leurs armées comme cela ne ferait que violer leurs frontières… Apparemment, c’était leur intention… Des bâtards sanglants avaient essayé de me tuer après. Si je ne portais pas mon armure, je serais mort !
Eh bien… tant pis pour leur armée, la totalité des 40 000 individus allait y passer.
L’attaque que j’avais lancée contre l’armée visait leur centre. Bien sûr, j’étais hors des 25 km de portée, pour être plus précis, je volais dans les airs à environ 2 km d’altitude et à une distance d’environ 30 km de leur ligne d’avant garde.
« 3... 2... 1..., » déclarai-je en faisant le compte à rebours jusqu’à impact.
BOOOM !
Les trois dômes de confinement avaient été instantanément libérés et la dévastation provoquée pouvait facilement être observée. Ça avait englouti toute leur armée en un clin d’œil et ravagea les terres arides, bien que… rien ne pouvait vraiment être détruit ici de toute façon.
Il faut aussi noter que l’explosion avait également touché la majorité de leurs bateaux, mais les survivants allaient probablement mourir à cause des radiations. Heureusement pour moi, je portais des sous-vêtements en plomb. C’était une précaution supplémentaire, mais ça me démangeait.
« C’était… incroyable, » déclarai-je.
Je n’avais aucun regret au fait d’avoir anéanti l’armée d’insectes. Si je ne l’avais pas fait, Seryanna et les autres l’auraient combattu, mais jusqu’à ce que cela se produise, ils auraient atteint Tomeron, où vit actuellement mon ami, Brekkar. Le nombre de dragons morts suite à cette attaque aurait été une grande perte pour le royaume.
Maintenant, de la grande armée de 40 000 insectes, il n’y avait même pas assez pour envoyer une force d’exploration. Je doutais sérieusement qu’ils puissent même retourner dans leur pays natal, où que ce soit.
Avec un haussement d’épaules, j’étais sur le point de partir, quand, tout à coup…
« Brillant ? » avais-je demandé.
Ouaip… l’explosion avait révélé un gisement caché de minéraux. Plusieurs en fait…
« BRILLANT ! » criai-je m’y dirigeant.
Bien sûr, j’avais changé d’armure en vol pour équiper une armure antiradiation que j’avais développée dans mon temps libre, au cas où je devais utiliser cette compétence. J’avais également sorti une pioche en alliage de draconium et de Dregaryum que j’avais créée avec mes compétences de forgerons.
Eh bien, rien ne presse de rentrer à Drakaria. Je pouvais l’atteindre en 4 ou 5 jours, selon le temps qu’il me faudrait pour emballer toutes mes affaires, mais jusque là… c’était le moment de l’extraction !
Ouaip ! Il n’y avait aucune honte à admettre le fait que j’étais un joueur accumulant les ressources… un demi-dragon !
tout bonnement génial^^. merci beaucoup pour ce chapitre, j’attend la suite avec hâte^^.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
absolument génial ce chapitre et comme d’habitude il donne vraiment envie de lire la suite, merci
Des slips en plomb ? Notre auteur peut envoyer Akhelios en visite touristique à Tchernobyl 🙂
merci beaucoup pour ce chapitre génial !!
Merci pour le chapitre, dommage pour le spoil je trouve, j’espère qu’on va avoir les 9 mois d’aventure )
Je pense pas parce que ça reste 9 mois de farm intensif en fait. Mais un chapitre qui relate les moments importants de cet période serait plus intéressant du coup.
Merci pour le chapitre !