Chapitre 45 : Duel officiel
Partie 1
***Point de vue d’Alkelios***
Brisé et confus, je m’étais promené dans le couloir du palais royal, perdu dans mes pensées et ma douleur. Je n’avais répondu à aucun appel ni regardé les gardes qui passaient près de moi. Je ne craignais même pas la possibilité d’être vu comme un intrus et tué sur place.
Il n’y avait plus de force dans mes membres, plus de désir de me battre. Avec la réponse de Seryanna, j’avais tout perdu… Du moins en ce qui me concernait. Même le combat pour la Terre ne semblait pas être une raison suffisante pour continuer à se battre.
C’est drôle… maintenant que je l’ai perdue, pourquoi est-ce que j’ai l’impression de ne jamais pouvoir aimer une autre femme ? Pourquoi ai-je l’impression d’avoir eu qu’une seule chance et que j’ai fini par la gaspiller avec une peur stupide ? avais-je pensé en m’arrêtant.
En levant les yeux vers le plafond, je sentais que plus rien ne comptait. Ensuite, j’avais réalisé qu’il n’y avait pas de place certaine pour moi dans ce monde.
L’idée d’aller dans les royaumes humains m’avait traversé l’esprit, mais je ne savais pas si je pouvais communiquer avec eux. Je ne connaissais que la langue parlée à Albeyater. Même si je réussissais à l’apprendre, je n’avais aucune idée de comment les atteindre. En ce moment, j’étais à Drakaria, la capitale du royaume d’Albeyater. J’avais été amené ici par mes amis, par mon ex-petite-amie… alors je ne savais pas comment y aller. J’étais complètement perdu.
« Hein ? Est-ce que je suis inutile ? » avais-je pensé à voix haute. Puis j’avais regardé à gauche.
Sur le mur, il y avait une peinture représentant une sorte de paysage, mais cela ne m’était pas familier. Les dragons vivant dans ce palais avaient peut-être été en mesure de le reconnaître, mais je ne pouvais le faire. Cela ressemblait à quelque chose de composé même si ce n’était que la peinture d’une simple montagne telle qu’elle était vue du rivage d’un lac au lever du soleil.
Est-ce que ce monde même est réel ? Ça ne peut être le cas non ? Des choses aussi folles se passent autour de moi… Des dragons, de la magie… Peut-être que je suis tout simplement devenu fou devant un jeu ? Où peut-être… suis-je pris au piège dans un jeu de réalité virtuelle que je ne rappelle pas avoir acheté ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Pourquoi ai-je été choisi, tu es stupide comme Dieu ! J’aimerais que tu me montres ton visage et que tu me dises… Dis-moi… être avec Seryanna n’était-ce qu’un rêve ? Je secouai la tête et je l’attrapai dans mes mains.
J’avais envie de me tirer les cheveux et même de crier au désespoir, mais je ne pouvais pas relâcher les bruits coincés dans ma poitrine, car j’avais toujours peur… des dragons… des gardes… tout le monde autour de moi, des meurtriers fous qui ne pensaient aux humains que comme des ennemis.
« Eh bien ! Eh bien ! Qu’avons-nous là ? » La voix moqueuse était venue de derrière moi.
Je voulais répondre : un fou. Mais je m’étais abstenu et avais pris une profonde respiration.
« Qui êtes-vous et que voulez-vous ? » demandai-je froidement.
« Ce n’est pas une manière de parler à celui qui va bientôt devenir le général de l’armée de Brekkar, » répondit-il avec un ton moqueur.
Général ? Est-ce que c’est... lui ? avais-je pensé, puis je m’étais retourné.
Le bâtard à écaille blanche qui m’avait volé Seryanna était juste là, me regardant avec un sourire triomphant. Je voulais le frapper, alors j’avais serré le poing, mais je n’avais pas attaqué.
« Je n’ai rien à vous dire. Laissez-moi tranquille, » déclarai-je en le foudroyant du regard.
« Eh bien ! Autant que je veuille le faire, c’est un peu impossible pour moi, » il tapa la garde de son épée.
« Vous avez déjà gagné. Seryanna est à vous. Le groupe de la troisième princesse est vaincu. Qu’est-ce que vous voulez de moi ? » demandai-je en colère.
« Vrai. C’est vrai, » acquiesça-t-il. « Mais tu dois encore faire quelque chose de plus, » sourit-il.
« Quoi ? » demandai-je.
« Ramper à mes pieds en demandant pardon pour être né humain de… parents humains puants, » sourit-il.
J’avais dégluti et serré les poings.
Si un regard pouvait tuer, je l’aurais détruit maintenant, pourtant il était toujours là, se moquant de moi, insultant moi et ma famille.
« Ramper à vos propres pieds, bâtards ! » rétorquai-je.
« Comme tu vois. Je suis un noble avec du sang royal dans mes veines. Regarde les écailles dorées ? » Il se tapa le menton. « C’est une preuve de cela. En tant que tel, je ne peux pas prendre une insulte à la légère et simplement l’ignorer, d’autant plus qu’elle provient d’un humain. Penser qu’ici, dans le palais royal de Drakaria, un humain comme toi au lieu de mendier pour être pardonné le fait d’être né et de respirer le même air que nous, dragons, il se dresse et ose me défier ! Ah~ ! Une telle honte et manque de respect ! Eh bien, peu importe. Je suis un dragon miséricordieux, alors je vais devoir te donner une chance de te repentir… dans un duel, » sourit-il.
« Un duel ? Pourquoi devrais-je accepter ? » demandai-je en lui lançant un regard noir.
« Parce que sinon je suis libre de te tuer. Alors je peux juste dire que je le fais parce que tu as comploté quelque chose contre Sa Majesté. Tu es humain, personne ne va chercher la vérité, » il haussa les épaules comme si de rien n’était.
« Quoi ? » Je fronçai les sourcils.
« Tu ne comprends pas ? C’est pour ça que je déteste ton genre… tellement stupide de ne pas comprendre la plus simple des choses ! Eh bien ! Disons les choses ainsi, je m’ennuie. On dit que tu es assez fort, alors un duel contre moi devrait être considéré comme un honneur ! Mais détends-toi, je te promets de ne pas te tuer si je gagne. Tu seras tout simplement expulsé du palais et interdis de revoir Seryanna. Toutefois ! Si tu gagnes, je vais… que vais-je faire… Hm. » Il se gratta le menton. « Oh oui ! Que dirais-tu si je… j’envoie une lettre à Sa Majesté par laquelle je lui demande de dissoudre mon engagement avec Sire Seryanna ? » demanda-t-il avec un sourire narquois sur les lèvres.
C’était un piège, je le sentais… je le savais, mais c’était la seule chance que je n’aurais jamais de faire les choses. Si j’avais encore une chance avec Seryanna. Si je pouvais encore venir et lui dire… non, lui prouver que j’étais assez fort pour être à ses côtés, alors… alors… les choses se passeraient différemment.
C’était le raisonnement dans ma tête. Le résultat de ma logique m’avait dit que c’était la seule chance, la seule que je n’aurais jamais.
Même si ce n’est qu’un rêve ou un jeu bizarre de réalité virtuelle… Même si c’est la réalité, j’ai déjà tout perdu, alors je n’ai absolument aucune raison de ne pas l’accepter. Pensais-je en regarder ce dragon.
« D’accord. Nous avons un accord, » lui avais-je dit.
« Génial ! Je te rencontrerai dehors dans la cour, où les chevaliers royaux s’entraînent habituellement. Ne sois pas en retard ! » déclara-t-il avec un sourire narquois en me laissant seul dans le couloir.
J’avais poussé un soupir en essayant de me calmer.
Quelques minutes plus tard, quelqu’un avait posé sa main sur mon épaule. Clignant des yeux surpris, je me retournai et vis Kataryna.
« Comment vas-tu ? » demanda-t-elle d’un air doux.
« Je suis désolé… je dois avoir l’air pathétique..., » je détournai les yeux, fixant mon regard vers le sol.
« Oui, je ne le nierai pas, mais tu as aussi beaucoup de choses en tête, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.
Je n’avais pas répondu.
« Retournons vers les autres. Nous devons voir ce que veut Draejan, » me déclara-t-elle.
« Je ne vais pas revenir, et je l’ai déjà rencontré… il m’a lancé un duel officiel et je l’ai accepté. Je vais aller le combattre maintenant, » déclarai-je en lui serrant la main avant de m’éloigner.
***
***Point de vue de Kataryna***
Qu’est-ce qu’il vient de dire ? pensais-je en l’entendant parler du duel.
J’étais trop choquée et n’ai pu l’arrêter. Faisant claquer ma langue, je secouai la tête et serrai mes poings.
« Je ne peux pas laisser ça se reproduire, » grognai-je.
Il était impossible que la tragédie se répète. Il était hors de question que je laisse Alkelios tomber dans le même piège politique que mon ami. Ces duels de nobles étaient tous un moyen pratique d’essayer de tuer quelqu’un. C’était un moyen pour les plus forts d’affronter les faibles, mais surtout la noblesse contre les roturiers.
Alkelios ne savait pas, mais dans un duel comme celui-ci, un roturier n’était pas autorisé à tuer le noble, mais l’inverse était considéré la plupart du temps comme une erreur malheureuse. L’idée que les nobles soient plus puissants que les roturiers flottait autour de ces duels et permettait à la tragédie de se reproduire encore et encore.
En outre, il était impossible de savoir si le gagnant du duel allait tenir sa promesse ou non. Si c’était entre nobles, alors la promesse devait être tenue. Même le roi lui-même imposerait cela, mais Alkelios était humain. Il était un ennemi. Ainsi, si Draejan le tue, ce ne sera pas considéré comme une erreur, mais comme un honneur. Même si Alkelios était un noble lui-même, cela n’avait pas vraiment d’importance.
Maudits soient ces couloirs ! Si je ne m’étais pas perdue ou que je ne suis pas tombée par hasard sur ces deux gamins, j’aurais atteint Alkelios à temps ! Je maudissais dans mon esprit et me précipitais vers Seryanna et les autres.
Elles devaient être au courant pour ce duel et être là pour y mettre un terme, sinon j’allais le faire, et ça ne serait pas beau.
***
***Point de vue d’Alkelios***
Les terrains d’entraînement pour les chevaliers royaux se trouvaient justes à droite de l’endroit où nous étions rentrés en arrivant. J’y étais arrivé grâce aux conseils d’une femme de chambre qui travaillait par là, sinon je me serai retrouvé perdu dans ces couloirs luxueux. Quoi qu’il en soit, j’étais bien trop énervé et distrait pour remarquer leur beauté ou même penser que peut-être ce duel entier était quelque chose dans laquelle je m’étais laissé séduire.
En fait, cela n’aurait pas été surprenant si ce Draejan visait ce duel depuis le moment où la convocation avait été envoyée. Cela avait du sens, cependant, il avait mal calculé un facteur très important.
Je suis la personne avec 100 de chances. Le seul avec une chance parfaite ! Je ne peux pas perdre ! Il n’y a absolument pas moyen ! avais-je pensé en me dirigeant vers le terrain d’entraînement.
Honnêtement, Draejan était peut-être un dragon puissant. Il pourrait devenir un général dirigeant l’armée de Brekkar, mais j’étais un humain ayant vaincu une éveillée supérieure. J’étais quelqu’un pouvant lutter contre le destin lui-même parce que je tenais tous les dés.
Dans cette épreuve, il n’y avait pas moyen de perdre contre une mauvaise personne comme Draejan.
Je ne peux pas perdre… il n’y a pas moyen, j’avais continué à penser cela.
Lorsque j’avais atteint le terrain, j’avais à peine retenu ma colère, mais j’étais content de cela, car je pouvais entièrement la libérer sur ce dragon.
Comment ose-t-il voler ma dragonne ! avais-je pensé.
Le terrain d’entraînement était un grand morceau de terre avec un cercle au milieu. Il y avait une piste de course autour et avec plusieurs mannequins éparpillés au centre pour l’entraînement à l’épée. Ce n’était pas très impressionnant de mon point de vue. J’avais vu de plus grandes choses sur les images de camps militaires sur terre.
Comme prévu, il y avait beaucoup de regards sur moi. J’étais un nouveau et plus encore, je ressemblais à un dragon non éveillé. C’était normal et d’après ce que j’avais entendu de Seryanna, bien que ce ne soit pas impensable, c’était encore très rare. Les dragons ne traitaient pas ceux n’étant pas éveillés avec le même respect que s’ils l’étaient. C’était presque instinctif pour eux.
Malgré tout, je les avais ignorés et avais patiemment attendu que cet enfoiré fasse son apparition. J’étais là pour me battre contre un général dragon pas pour me socialiser avec les chevaliers ou quelque chose comme ça.
Après plusieurs minutes, Draejan était finalement arrivé, mais il portait une armure complètement différente. Celle-ci était plus volumineuse et n’avait pas d’emblème, mais je pouvais y sentir un flux de magie beaucoup plus intense.
merci beaucoup pour ce chapitre !!
Merci pour le chapitre.
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Hmm… Je le sens pas… Merci pour cette double sortie en tout cas ^^
Merci pour le chapitre.