Chapitre 38 : Chaleur
***Point de vue de Seryanna***
Grâce à Alkelios, je me sentais déjà beaucoup mieux. Ma fièvre avait diminué et ma toux avait cessé. Après seulement une nuit, j’avais senti que je n’étais plus malade. Je ne savais pas s’il souhaitait que je me remette aussi rapidement ou s’il savait quoi faire pour m’aider, mais je me sentais déjà en pleine forme et prête à partir. Pourtant, il avait refusé de me laisser sortir du lit.
« J’ai dit que je me sentais bien, » je le foudroyais du regard.
« Oui ! Oui ! Nous partirons demain. Une fois que je serai sûr à 100 % que tu l’es ! » rétorqua-t-il en travaillant méticuleusement sur des flacons au laboratoire d’alchimie situé dans le coin.
Le marchand-dragon s’appelant Vanalez l’avait fait installer pour lui pendant que je dormais encore plus tôt ce matin.
« Argh…, » je laissai échapper un gémissement insatisfait et lui tournai le dos.
Il s’était retourné et m’avait fait un sourire.
« Détends-toi, Seryanna. Ce temps de détente et de repos te fera du bien, » avait-il déclaré.
Je n’avais pas répondu.
Après avoir pris le petit-déjeuner, il m’avait donné une autre potion de Rotiqus à boire et du jus de fruits. La potion avait un goût de terre, mais il disait que ça m’aiderait, je ne voyais donc aucune raison de ne pas le croire.
« Que fais-tu ? » demandai-je vers midi, après m’être tellement ennuyée que je ne pouvais plus le supporter.
« De la potion de Virlullian pour monsieur Vanalez. C’était la condition pour nous laisser rester ici. Il ne s’attend qu’à une potion par jour, mais je vais lui en faire 10 pour sa gentillesse, » avait-il répondu.
« N’est-il pas trop gentil avec nous, des étrangers ? » lui demandai-je, surprise.
Habituellement, nous, les dragons, faisions attention à ceux que nous accueillions chez nous, en particulier les marchands. Même grand-père était extrêmement méfiant envers Alkelios jusqu’à ce qu’il lui ait parlé, mais sa relation amicale avec moi et ma sœur avait dû aider. Lorsque je m’étais souvenue de cette scène, je ne pouvais m’empêcher de penser que la principale raison pour laquelle il agissait ainsi avec Alkelios était que, bien qu’humain, il n’était pas effrayé par un massacreur d’humain renommé sur le champ de bataille. Il n’avait pas non plus essayé de prendre avantage sur moi parce que je n’étais pas éveillée. Mais un autre facteur important état également la façon dont il avait traité ma sœur, Kléo.
Alors que d’autres dragons gardaient leurs distances ou même la considéraient comme quelque chose de sale, il la regarda non pas par ses écailles, mais comme une amie.
Après tout le temps que j’avais passé avec lui pendant nos voyages et aventures, je ne pouvais m’empêcher de me sentir étonnée par sa nature gentille et douce, complètement différente de ce que j’avais entendu des humains par les autres dragons. Même s’il était un dragon, ce serait difficile à trouver dans un monde où le fort dominait le faible, et parfois la famille dans laquelle vous naissiez pouvait décider pour vous de votre avenir.
D’une certaine manière, j’espérais aussi qu’il ne verrait jamais le mauvais côté de notre monde… et avec ce tournoi, la princesse m’avait appelée ainsi que la possibilité que quelqu’un prépare quelque chose derrière nous, les chances qu’Alkelios n’observe pas le côté sombre du monde étaient minces… au mieux.
Peut-être que c’était une des choses que je craignais pour nous… le fait qu’un jour il découvre le côté obscur de ce monde et ne soit entouré que de dragons, il finirait par le voir en moi… et finirait par me détester.
Dans la soirée, après qu’Alkelios ait terminé avec ses potions, il les avait donnés au vieil homme, Vanalez. Au moment où il les avait vus, il était ravi. Tellement, que je l’avais entendu de l’intérieur de ma chambre. Apparemment, il ne s’attendait pas à en recevoir autant et de si haute qualité.
Quand Alkelios revint, il avait un air médusé.
« Je pense qu’il était content, » déclarai-je avec un sourire.
« Ouais..., » dit-il avec un air étrange.
« Quelque chose est arrivé ? » lui avais-je demandé.
« Il m’a serré si fort que je pensais que mes os allaient se briser… et c’était la première fois qu’un dragon m’embrassait sur la joue… et un vieil homme en plus, » il cligna des yeux et vint vers mon lit.
Je penchai un peu ma tête vers la gauche.
« Hya ! » Je laissai échapper un petit cri quand il tomba soudainement sur le lit, le visage en premier.
« J’ai besoin de guérison..., » dit-il d’une voix étouffée.
« G-Guérison ? » Avais-je demandé, confuse.
« Oui, » il leva alors les yeux puis il m’enlaça. « J’ai besoin de ma belle dragonne rousse pour me faire un câlin. Pour effacer la sensation du vieil homme, » déclara-t-il presque en larmes.
Je laissai échapper un petit rire.
« S’il te plaît, ne ris pas… c’est sérieux..., » se plaignit-il.
« Voilà, voilà..., » déclarai-je en le serrant contre moi, lui tapotant doucement la tête. « Tu exagères beaucoup, n’est-ce pas ? » lui dis-je après un moment.
« Oui... »
« Tout va bien..., » lui dis-je.
Il était mon copain, cela ne me dérangeait pas.
Plus tard dans la nuit, après qu’il soit venu dans le lit, mon cœur s’était mis à battre très vite. C’était la première fois de ma vie que j’étais consciente d’un homme à côté de moi, et la veille, quand je pouvais à peine tenir debout, cela ne comptait pas. Et les nombreuses autres fois où nous nous étions retrouvés dans le même lit ne comptaient pas non plus. C’était aussi la première fois que j’étais certaine que Kléo ou Kataryna ne viendraient pas jeter un coup d’œil furtif dans notre chambre avec des yeux montrant qu’elles attendaient quelque chose.
Jusqu’à présent, je ne pensais pas de moi comme une femme possédant une beauté pouvant éclipser celle de dragonnes même simple. Comparée à une éveillée, je n’étais qu’une enfant sans queue ni ailes… Je n’étais pas belle. Pourtant, Alkelios… il…
« Penses-tu que je suis mignonne ? » lui demandai-je à voix basse. Puis j’avais caché mon visage embarrassé sous la couverture.
Qu’est-ce que je fais à lui demander ça ? ai-je pensé.
« Hm ? » Il se rapprocha de moi et tira la couverture. « Pas seulement mignonne, mais belle, forte, gentille, vaillante, ouverte d’esprit, charmante, et aussi incroyable, » déclara-t-il avec un sourire.
Mon cœur battait comme un fou et je savais que mes joues étaient aussi rouges que le souffle d’un dragon.
« Comment peux-tu dire quelque chose comme ça avec un visage aussi calme ? » lui avais-je demandé. Pour une raison quelconque, je lui lançai un regard furieux.
« Hé, ce n’est pas facile pour moi non plus… c’est difficile d’avouer ces choses..., » il baissa la tête. « Mais c’est la vérité… c’est comme ça que je te vois..., » me dit-il.
« M’aimes-tu ? » lui avais-je demandé.
« Oui… je t’aime..., » il me fit un sourire.
J’avais dégluti.
En regardant dans ses yeux marron foncé, je m’étais étrangement retrouvée entraînée dans une sorte de magie. J’étais gênée, mon cœur battait fort et si j’avais une queue, elle aurait sûrement oscillé sans relâche sous les couvertures, et pourtant je le regardais toujours. Alkelios était comme une drogue qui suscitait toutes sortes d’émotions en moi, et j’aime un imbécile téméraire… je voulais plus.
Comment ça serait s’il… s’il allait plus loin ? S’il était mon premier… M’étais-je demandée, mais au moment où cette phrase dans ma tête était prête, j’avais déjà passé ma main sur sa tête et l’avais approché.
Maintenant, nous partagions le même souffle. Son odeur, sa chaleur, son toucher… Ils soulevaient des flammes en moi. Il agitait une étrange énergie qui me disait que tout allait bien… non, cela me poussait vers lui et exigeait que je revendique cet être humain. Oui… humain, pas dragon… cette énergie, ce désir… exigeait Alkelios.
Je l’avais embrassé et il m’avait embrassée.
Je me fichais de tout…
Noblesse… classe… rang… statut… au diable ! Je voulais Alkelios… et je le voulais maintenant !
Mes baisers devinrent plus forts et avant que je ne le sache, j’étais au-dessus de lui. J’étais fiévreuse et chaude, mes joues rouges et j’étais en haleine. Je déglutis et l’embrassai encore et encore…
Qu’est-il arrivé et comment, je ne savais pas. Mais j’étais une dragonne, et comme tous ceux de mon espèce, nous revendiquions nos compagnons. Nous voulions les dominer ou être dominés par eux… Je voulais la même chose.
La chaleur dans mon corps, dans mon cœur… ça me brûlait comme la lave d’un volcan. Pourtant, je désirais cette chaleur torride et je voulais qu’elle grandisse et me libère.
J’avais enlevé ma blouse et avais continué à l’embrasser… à le vouloir…
Ses mains bougeaient aussi sur moi. Lui aussi me voulait. La chaleur à l’intérieur de lui était également excellente, elle exigeait la mienne. Une fusion de flammes était ce que notre nature voulait.
Par des baisers et des étreintes… je m’étais lentement perdue dans ma nature draconique, même ma vue était devenue étrange.
Pourtant, quand il était temps de passer à autre chose…
C’était mou.
« Hein ? » Je l’avais cassé.
« Je suis désolé..., » Alkelios détourna les yeux avec un air compliqué.
À l’intérieur de moi, les flammes tremblaient. Il m’avait dit qu’il m’aimait… qu’il me trouvait belle et attrayante, mais pourquoi était-il mou ? Comment ?
Je ne pouvais pas comprendre, mais à cause de ça… Les larmes coulaient sur mes jours. Quelques gouttes étaient tombées sur son visage.
Surpris, il leva les yeux vers moi.
« Seryanna ? » demanda-t-il avec de grands yeux.
« Non… je suis désolée, je ne suis pas… je ne suis pas..., » j’avais essayé de finir ma phrase, je ne suis pas assez bien pour toi.
Son corps était honnête avec les mots dans son cœur. Il m’aimait. Il prenait soin de moi. Peut-être, mais il ne me trouvait pas si attrayante. Après tout, j’étais une dragonne et il était humain… à quoi m’attendais-je ?
Malgré cela, il s’excusa et continua de s’excuser en me prenant dans ses bras en m’enlaçant. Je ne savais même pas pourquoi je pleurais si fort, pourquoi je me sentais si rejetée, mais il continuait à s’excuser et essayait de me calmer, d’essuyer les larmes que je versais… pourtant, la douleur dans mon cœur ne diminuait pas.
Je l’avais accepté et je voulais qu’il soit au cœur même de mon être, pourtant… ce n’étaient finalement que des sentiments unilatéraux ? Comment pourrais-je ne pas me sentir dévastée, triste… brisée ? Alors, j’avais pleuré… j’avais pleuré jusqu’à m’endormir dans ses bras, car peu importe à quel point je luttais, il ne m’avait pas laissé partir.
Mais à l’intérieur, j’étais heureuse qu’il l’ait fait. S’il m’avait libérée de son étreinte, s’il m’avait laissée pleurer seule… ça aurait été la fin de notre relation. Mais comme ça, je savais… d’une certaine manière qu’il essayait de son mieux pour surmonter ça parce que peut-être… juste peut-être, il me voulait autant que je le voulais ?
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
merci beaucoup !
Merci pour le chapitre !
Merci pour le chapitre.
Merci, pour le Chapitre.
PS: Mou….
Merci pour le chapitre.
PS : Je parie qu’il y à une bonne raison telle que la chance qui interfère… Ou une peur instinctive d’avoir un dragon agissant aussi soudainement !
Harg, il aurait dû mettre au point un aphrodisiaque !
lol le gros pd