Chapitre 25 : Un baiser sous la pluie
Table des matières
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Chapitre 25 : Un baiser sous la pluie
Partie 1
***Point de vue de Seryanna***
La porte derrière moi avait été claquée, la clé tournée, verrouillée, et j’étais tombée à genoux au sol. Les larmes me montaient aux yeux, mes émotions éclatant ainsi.
J’étais fâchée, frustrée et en colère contre cet idiot d’humain ! De toutes les choses qu’il aurait pu dire, c’était les seuls mots que je ne voulais pas entendre !
Pourquoi ne pouvait-il pas simplement dire qu’il a fait tout ce chemin pour moi ?! avais-je crié intérieurement en serrant les poings, en perçant presque des trous dans mes paumes avec mes ongles.
Au moins, j’étais partie avant que tout le monde ne puisse me voir pleurer. En tant que chevalière, je devais toujours garder la tête haute, et être fière devant tout le monde. Rien n’était supposé m’affecter, me troubler, mais j’étais là, pleurant à cause de quelques mots prononcés par un simple humain stupide.
J’étais une honte…
Toc ! Toc !
« Qui est-ce ? » avais-je demandé en essuyant mes larmes.
« Ce n’est pas Alkelios, » une femme avait répondu.
J’avais immédiatement reconnu cette voix.
« Kataryna ? » demandai-je.
« Oui. Ouvre. Je suis seule. Le crétin est en bas avec ta sœur, » m’avait-elle répondu.
« Comment puis-je croire que tu dises la vérité ? » demandai-je pendant que je me levais.
« Franchement, fillette ? Ouvre, avant que je n’ouvre cette porte et te fasse manger ta propre queue ! » me menaça-t-elle.
En déglutissant, j’avais tourné la clé dans la serrure et avais ouvert la porte. La porte avait grincé, et j’avais regardé à l’extérieur. Là, j’avais vu la dragonne aux écailles argentées qui me regardait en haussant les sourcils et croisant les bras.
« Est-ce que tu vas me laisser entrer ou me laisser poiroter ici ? » demanda-t-elle.
J’avais hoché la tête et j’étais ensuite sortie du chemin. Après qu’elle fut entrée, j’avais fermé à nouveau la porte à clé et l’avais regardée.
« Le garçon t’a fait pleurer, n’est-ce pas ? » Elle avait souri.
« Ce n’est pas vrai. » Je lui avais répondu avec un regard, ne voulant pas admettre la vérité.
« Tes yeux sont rouges et tes larmes coulent alors que nous parlons, » avait-elle indiqué.
J’avais essuyé mes larmes, en essayant d’effacer la preuve, mais quelle en était l’utilité ? Elles n’arrêteraient pas de couler.
Le visage rouge et les joues humides, j’avais abandonné et je m’étais assise sur le lit. Kataryna s’était assise à côté de moi, mais elle n’avait rien dit. Elle resta silencieuse et regarda par la fenêtre pendant un moment.
« Comment était le voyage ? » demandai-je en essayant de ne pas pleurer.
« Assez amusant. Nous avons fini par voyager à dos de Coq Royal au lieu de venir en volant. Nous nous sommes perdus dans une mine abandonnée, quasiment noyés dans une rivière, avons été poursuivis par des monstres. Tu sais, les trucs habituels, » dit-elle en haussant les épaules, mais il n’y avait rien d’habituel dans cette aventure.
La plupart des aventuriers ou des voyageurs empruntaient généralement la route la plus sûre, voyageant sur des sentiers connus. Les monstres les évitaient généralement, et les bandits avaient plus de difficultés à choisir une proie appropriée. Pour moi, c’était un voyage plutôt ennuyeux sans aucune personne m’ayant attaquée. J’étais bien préparée, mais d’après les paroles de la dragonne, il n’y avait qu’une partie attirant ma curiosité.
« Un Coq Royal ? » demandai-je.
Même moi je connaissais ce nom. Mon Maître en avait aussi un, et il était terriblement possessif envers elle et était aussi fort que fier.
« Oui, il en a invoqué un en utilisant une compétence. C’était vraiment étrange, » elle hocha la tête.
« Une compétence ? » Je m’étais alors souvenue du fait qu’Alkelios était un humain d’un autre monde invoqué par un Dieu.
Si je n’avais pas déjà été témoin de ses talents et de sa chance, j’aurais peut-être pensé à lui comme d’un fou, mais trop de choses ne correspondaient pas quand je le comparais aux humains dépeints par mon grand-père. L’une d’elles était le fait que je le trouvais attirant. D’après ce qu’on m’avait dit, les humains méprisaient instinctivement toutes les autres espèces, d’autant plus qu’ils étaient ennemis de leur royaume. Alkelios n’avait jamais montré de haine ou de mépris pour moi, c’était en fait le contraire. Mais il s’agissait d’une raison de plus pour laquelle je ne comprenais pas les mots qu’il m’avait déclarés avant ça.
A-t-il changé d’avis après avoir sauvé Kléo ? m’étais-je demandé en regardant le sol.
« Il est l’humain le plus étrange et le plus intéressant que je n’ai jamais vu ! » déclara Kataryna en souriant.
« Pour moi, il est le premier humain que je n’ai jamais rencontré..., » déclarai-je à voix basse.
« Hm ? »
Je laissai échapper un soupir et regardais la dragonne argentée.
« Voulais-tu dire ses mots en les disant ? » demandai-je avec la voix tremblante.
« Quels mots ? » elle inclina la tête vers la gauche, et le bout de sa queue s’agita de gauche à droite comme un pendule à l’envers.
« À pro-propos de vouloir t’accoupler avec lui et d’avoir un œuf ? » continuai-je.
« Oui, » elle hocha la tête sans montrer le moindre doute.
« C’est ainsi..., » je laissai échapper un autre soupir puis baissai les yeux.
« Oh ? L’aimes-tu ? Tu l’aimes, n’est-ce pas ? » La dragonne avait souri en m’interrogeant.
« Je-Je..., » rougissante, je détournai la tête.
J’étais gênée, et même si je savais que je ne pouvais le cacher, je ne pouvais toujours pas dire ces mots.
« Ma pauvre enfant, tu n’as pas à t’inquiéter de moi ! » Elle me tapota la tête.
« Que veux-tu dire par là ? Tu as clairement dit que tu voulais t-t’accoupler avec lui ! » avais-je rétorqué en lui lançant un regard noir.
« Tu rougis comme une jeune fille venant de recevoir la confession du garçon qu’elle aime, » déclara Kataryna en me faisant un large sourire.
J’étais tombée dans son piège.
« Euh..., » j’avais baissé la tête et fermé les yeux.
« Comme je l’ai dit, je veux seulement qu’il me fasse un enfant, je ne veux pas être son amante. Je pense que tu es mieux adaptée pour ça, » déclara-t-elle en me tapotant l’épaule.
« N’est-ce pas… N’est-ce pas tromper ? » demandai-je en lui jetant lentement un coup d’œil.
« Pour les humains peut-être, » elle haussa les épaules.
« Pourquoi n’est-ce pas la même chose pour nous ? » lui avais-je demandé.
La dragonne avait souri et tout à coup, elle me repoussa sur le lit, se posant sur moi et me regardant droit dans les yeux.
« Parce que nous sommes des dragons, des enfants stupides, et j’ai atteint l’éveil supérieur. Une fois que tu l’auras atteint, tu réaliseras que toutes tes croyances passées ne seront plus les mêmes. Il n’y a pas de mal à vouloir porter l’enfant d’un homme que je trouve digne. D’ailleurs, je doute qu’il y ait une autre occasion pour moi avant longtemps… Cependant, alors que je ne reçois qu’une partie de lui, tu obtiens le reste et bien plus encore. Mais pour moi, c’est assez, car je ne souhaite rien de plus. Si les Dieux ont d’autres projets pour moi, seul le temps me le dira, » déclara-t-elle en gigotant.
J’avais attentivement écouté ses paroles. Le regard dans ses yeux était celui d’une femme disant la vérité et de quelqu’un n’ayant pas peur d’assumer ses choix. Après tout, porter l’œuf d’un homme n’étant même pas son compagnon n’était pas quelque chose, que n’importe quelle femme pouvait accepter avec une telle facilité et une détermination sans faille. En même temps, j’avais l’impression que si je la laissais faire, je pourrais perdre Alkelios pour de bon.
Et s’il la trouve meilleure que moi ? Elle est déjà éveillée… Elle est plus belle et plus forte que moi. Je suis une chevalière, donc, je ne suis pas sûre de pouvoir être avec lui, commençai-je à réfléchir, mais chaque mot qui circulait dans mon esprit provoquait une vive douleur dans mon cœur.
« Pourquoi ne le veux-tu pas comme compagnon ? » demandai-je en déglutissant.
Un doux sourire apparut sur ses lèvres, et elle me regarda avec des yeux attentifs pendant un moment avant de répondre.
« Parce que je ne suis pas dans son cœur de la même manière que toi. Avec moi, il est seulement un ami, et je respecte cela. D’autres hommes n’auraient pas hésité à me sauter dans les bras, mais pas lui… Même durant tout le voyage, il n’a jamais cessé de parler de toi ou de penser à toi. Nous avons tous dormi ensemble, mais il ne m’a pas touché comme il souhaiterait te toucher..., » elle avait ensuite fermé les yeux un moment. « Pourtant pour moi… ce n’est pas douloureux de le voir ainsi. » Elle avait ouvert les yeux. « Au contraire, j’admire en quelque sorte ce côté de lui… Comme je l’ai dit, peu d’hommes peuvent le faire. Quant à savoir pourquoi je veux qu’il me fasse un œuf, eh bien… C’est juste que je n’ai jamais eu de famille, et je ne pense pas que j’aurais la chance d’en avoir une de si tôt. C’est pourquoi je ne peux que lui demander de m’aider en tant qu’ami. Et toi… Tu ne le vois pas comme un ami. Tu ne veux pas juste être une amie pour lui, tu veux être plus. » Elle sourit.
Même si je ne voulais pas l’admettre, je savais qu’elle disait vrai. Je ne voulais pas juste être son amie, mais il y avait tellement de choses agissant contre nous, tant d’ombres se jetaient sur nous et menaçaient de briser le petit lien nous liant. J’avais peur de la façon dont nous pourrions finir, de l’endroit où ce chemin nous mènerait, et de notre rupture imminente.
Cela ne serait-il pas trop douloureux pour moi ? Mais encore une fois, Kataryna veut seulement qu’il lui fasse un œuf, alors que je pourrais l’avoir tout entier, même si ce n’était qu’un petit moment. Mais puis-je le faire ? pensais-je en regardant les yeux de la dragonne.
« Oui, je veux être plus que ça… Mais comment puis-je lui dire ? » Je fermai les yeux et versais à nouveau quelques larmes.
Si elle avait raison, alors les mots qu’il m’avait dits étaient là parce qu’il ne savait pas comment je me sentais. Fondamentalement, il avait trébuché dans ses propres sentiments.
« Eh bien..., » elle se recula, mais juste à ce moment, il y avait eu une grosse claque venant de la porte.
« Ooops ! Euh… je ne voulais pas… Je ne savais pas que vous étiez comme ça… Je veux dire… Je suis désolé… Et pour la porte… Au revoir, » déclara à ce moment-là un Alkelios agité alors qu’il lâchait la poignée cassée et se précipita dehors.
« De quoi parle-t-il ? » demanda la dragonne aux écailles argentées un peu confuse.
En regardant la situation, nous avions toutes les deux remarqué en même temps la position étrange dans laquelle nous nous trouvions.
Cet idiot a mal compris ! Non, attends ! Comment peut-il en premier lieu mal comprendre quelque chose comme ça !? avais-je crié intérieurement en rougissant.
« Eh bien, je ne suis pas contre ça de temps en temps. Un trio n’est pas si mal avec les bons dragons, tu sais ? » Kataryna m’avait déclaré ça avec un clin d’œil.
« S’il te plaît, arrête avec les blagues salaces ! » Je l’avais repoussée et avais couru après Alkelios.
Je devais arrêter cet idiot.
***Point de vue d’Alkelios***
Laissant échapper un long soupir déprimé, je me cognais la tête sur la table. L’hydromel était collant, mais j’étais trop énervé pour le laver maintenant. Eh bien, une chose était claire, j’avais fait une erreur, et ma seule et unique dragonne rousse s’était éloignée de moi… encore une fois.
« Je suis un idiot..., » grognai-je.
« Eh bien, d’habitude, je ne vois pas ma sœur si énervée à moins de faire quelque chose de très très stupide. Comme le fait de voler sa culotte et l’utiliser comme un drapeau pour conquérir des terres inconnues, » déclara la dragonne à écailles noire en s’asseyant devant moi.
Elle portait une robe de lolita gothique, légèrement déchirée et complètement trempée, semblable aux armures d’invocateur dans le MMORPG auquel je jouais sur Terre. Eh bien, mes quêtes journalières avaient probablement expiré maintenant, tout comme mes sept jours de bonus.
Je laissai échapper un soupir en me souvenant que je n’avais pas touché à un ordinateur depuis un mois. Eh bien, il n’y avait aucun moyen d’obtenir une connexion internet au milieu d’un royaume dragon sur une autre planète dans un autre univers… non ?
« Eh oh ! Est-ce que tu m’écoutes ? » Kléo m’avait pincé la joue.
Clack !
Je l’avais mordue.
« HAN ! H-hey ! Q-Qu’est-ce que tu fais ?! » Elle a crié et a rapidement retiré sa main.
« Laisse-moi tranquille..., » grognai-je.
***
Partie 2
« Non ! » Répondit-elle en secouant la tête.
« Pourquoi ? » Demandai-je en détournant la tête.
« Parce que tu n’as pas l’air… énergique ? »
« Je n’ai plus de piles… Va m’en acheter. Il y a un magasin de l’autre côté de la planète, » grommelai-je.
« Je ne sais pas ce que c’est, mais je suis certaine que je ne peux pas les utiliser pour quelque chose de pervers. Aussi ! Pourquoi essayes-tu de te débarrasser de moi, ton amie, comme ça ! Tu es méchant ! » déclara-t-elle en frottant son poing sur ma tête.
« Aïe ! Arrête ça ! » déclarais-je en écartant sa main et en frottant l’endroit douloureux.
Elle me fit un grand sourire.
« Quoi ? » Lui ai-je demandé.
« Huhuhu ! Tu aimes vraiment ma sœur, n’est-ce pas ? » m’avait-elle demandé en faisant un sourire malicieux.
« Nooon… Oui, » je laissai échapper un soupir vaincu.
« Alors ? Pourquoi ne peux-tu pas lui dire ça ? » Elle haussa les épaules en me demandant ça.
« Euh… Si je n’y pensais pas sérieusement, je pourrais le faire. Je le prendrais comme une blague, un jeu, mais je ne peux pas faire ça, » je m’étais effondré sur ma chaise.
« Donc, pour être clair, tu as juste peur de dire ces mots ? » avait-elle demandé en fronçant un sourcil.
« Ouais… je veux dire, et si elle me répond “non” ? » demandai-je.
« N’étais-tu pas dans la même situation quand tu l’as rencontrée ? Où est le problème ? » demanda Kléo.
« Euh…, » je m’étais gratté l’arrière de la tête.
J’avais techniquement couru tout le long du chemin jusqu’ici parce que je voulais être avec elle. Je savais que j’avais plus de sentiments vers elle que je n’avais jamais eus pour quelqu’un d’autre. Mais même ainsi, je ne me sentais pas prêt pour cette étape. Il y avait aussi la question de nos espèces… pourrais-je la rendre heureuse ? Serais-je capable de la satisfaire ? Et pas de cette façon… eh bien, peut-être de cette façon aussi.
« Et si je ne suis pas celui qu’il lui faut ? » demandai-je.
« Est-ce important ? » Elle haussa les épaules en me répondant.
« C’est le cas… n’est-ce pas ? » J’avais incliné la tête.
Tout en mettant un pied sur la table et me regardant comme un yakuza dans un bar, elle m’avait demandé : « Es-tu idiot ? Comment pourrais-tu savoir si c’est elle ou pas si tu n’as même pas le courage d’aller essayer ? »
« Mais... »
« PAS DE MAIS ! » M’avait-elle coupé, avec sa paume ; et avait secoué la tête. « Écoute ! Quand tu sens que tu aimes quelqu’un, tu dois l’accompagner et non pas fuir. Tu vas la rejoindre et te confesser ! Et quoi qu’il arrive, tu sauras que tu as au moins essayé. Elle pourrait ne pas être la seule, ou tu pourrais finir dans une relation durant deux jours. Mais cela n’a pas d’importance ! Tu auras au moins essayé, et tu pourrais passer à autre chose ! » déclara-t-elle fièrement.
« Mais c’est une chevalière, » avais-je ajouté.
« C’est vrai ! Cela pourrait compliquer les choses, mais..., » elle leva un doigt. « Cela ne t’a pas empêché de flirter avec elle jusqu’à présent. Tsk ! Tsk ! » Elle secoua la tête de gauche à droite.
J’avais baissé les yeux et soupiré.
Oui… ça ne m’avait pas arrêté… alors pourquoi j’hésite maintenant, me demandais-je.
Même si c’était Kléo la farceuse qui parlait d’amour, ses paroles étaient vraies, et au fond, j’étais d’accord avec elle. Peut-être que j’étais juste un imbécile qui regardait les choses avec peur plutôt que de simplement laisser aller comme avant.
Ai-je peur de perdre Seryanna ? Même si elle n’était pas humaine, ai-je peur de la perdre ? pensais-je en regardant la chope vide qu’elle m’avait jetée.
« Écoute..., » déclara Kléo, et j’ai levé les yeux. « Je pense que tu es juste un peu lâche. Alors, écoute-moi et va la voir maintenant et confesse-toi ! Dans le pire des cas, tu as Kataryna. Elle a déjà un faible pour toi. » Elle sourit.
Je levai seulement un sourcil à sa dernière remarque. La différence d’âge était un peu trop grande pour moi. Puis encore… Seryanna avait aussi l’âge d’une grand-mère d’un point de vue humain.
« Arg… ouais… Rien à perdre. Peut-être que je suis juste un lâche, » hochai-je la tête en me levant.
« Deux pièces d’argent qu’il se fait larguer, » déclara l’un des dragons nous ayant entendus.
« Oh ? Des paris ? J’en parie cinq ! » avait déclaré Kléo.
« Pourquoi est-ce que tu paries contre moi ? » demandai-je à Kléo.
« Hehehe ! » Elle avait simplement ri et se frotta l’arrière de la tête.
Laissant échapper un soupir, je m’étais retourné et m’étais dirigé vers le bar.
Est-ce que ça va vraiment aller ? me demandais-je.
« Excusez-moi, pouvez-vous..., » j’avais essayé de demander au barman.
« Troisième chambre sur la droite. Va la chercher, gamin. Je parie deux pièces d’argent sur toi ! » Il a souri.
« Vous aussi, hein ? » avais-je soupiré en montant les escaliers.
Je suppose que, d’une façon ou d’une autre, les gens avaient trouvé quelque chose d’intéressant à faire alors qu’ils s’ennuyaient à cause de la météo.
Dois-je aussi parier ? me demandais-je en montant les marches.
Une fois que j’étais arrivé devant la porte, j’avais pris une profonde inspiration, et avais tourné la poignée. Malheureusement, j’avais oublié de contrôler ma force et l’avais arraché de la porte.
« Oups ! » déclarai-je en remarquant alors Kataryna allongée sur Seryanna. « Euh… Je ne voulais pas..., » j’avais reculé alors que je commençais à marmonner quelque chose. « Je ne savais pas que Kataryna et toi étiez comme ça… Je veux dire… Je suis désolé… Et pour la porte… Au revoir, » j’avais laissé tomber la poignée et m’étais enfui.
Pourquoi est-ce que je cours ? Bordel ? pensais-je en descendant et en passant Kléo.
« Qu’est-il arrivé ? Où vas-tu ? » Me demanda-t-elle en me voyant. Cependant, j’étais déjà sorti par la porte.
Il pleuvait toujours, et mon esprit divaguait de gauche à droite, de haut en bas, en cercles, partout. Franchement, je ne savais pas quoi penser, et en tant qu’homme, je voulais me frapper au visage pour ce que je venais de faire.
Pourquoi ai-je fui ? Bon sang ! criai-je intérieurement alors que je m’arrêtais à l’extérieur de la ville, respirant fortement et laissant la pluie me tremper.
Le ciel avait été traversé par un éclair, et un bruit de tonnerre avait suivi. Je serrai les mâchoires et je me demandais si je pleurais, mais c’était vraiment stupide ;
Pourquoi ai-je l’impression d’avoir perdu ? Que se passe-t-il ? Je suis un homme ! J’avais essayé de me forcer à ne pas me sentir comme une merde, mais même je ne savais pas pourquoi je me sentais comme ça.
Normalement, la fille n’était-elle pas censée être celle s’enfuyant comme ça, et moi qui la suivrais ? C’était la façon normale dont les choses se déroulaient ! J’aurais pu être en colère contre elle ou quelque chose du genre, mais pas fuir comme ça !
« Merde..., » avais-je lâché un juron tout en frappant l’arbre.
Il avait cassé comme un cure-dent et était tombé.
« Alkelios ! » m’appela Seryanna.
Je ne m’étais pas retourné et je n’avais pas répondu.
Pourquoi est-elle ici ? me demandais-je.
« Ce n’était pas à quoi ça ressemblait ! Je te le jure ! Moi et Kataryna ne sommes pas comme ça..., » continua-t-elle.
Oh, mon Dieu ! S’il te plaît, tue-moi maintenant… En fait, j’ai une chance bizarre, alors dans ce cas et s’il te plaît ne le fais pas ? pensais-je en laissant échapper un soupir.
J’avais fermé les yeux et laissé passer un moment alors que je vidais mon esprit de toutes pensées inutiles.
Sans faire attention, je m’étais retourné et l’avais regardée droit dans les yeux.
Prenant une profonde inspiration, je m’étais confessé à elle. « Je t’aime. »
« Quoi ? » demanda-t-elle avec des yeux écarquillés.
« Je t’aime, » déclarai-je à nouveau en rougissant.
« C’est… euh… Je ne sais pas quoi dire..., » elle avait évité mon regard et avait baissé les yeux.
J’avais poussé un long soupir et avais levé les yeux.
« Aujourd’hui a vraiment été une montagne russe émotionnelle, » annonçai-je.
« Une quoi ? » Avait-elle demandé en étant confuse.
« Les émotions qui montent et descendent, et vont dans tous les sens… C’était un gâchis, un désordre étrange, à peine compréhensible. Je me suis probablement ridiculisé en courant comme ça, et même en pensant à Kataryna et toi comme ayant de tels goûts..., » soupirai-je.
« Moi et Kataryna ne sommes pas comme ça ! » rétorqua-t-elle fermement.
« Oui, je sais… ce n’était que mes pensées stupides…, » avais-je ri en pleurant peut-être en même temps ?
Je ne pouvais le dire, car il pleuvait trop fort.
« Alors, tes mots tout à l’heure ? » demanda-t-elle doucement.
« Ils étaient vrais… Je n’ai pas fait tout ce chemin juste pour te dire que nous sommes amis. Oui, nous sommes amis, mais je suis venu comme ça parce que je ne voulais pas te laisser partir. Parce que peut-être, quelque part au fond de moi, je veux être avec toi, » je lui avais répondu sincèrement.
Seryanna me regarda sans faire un seul geste. Grâce à la pluie, je ne pouvais pas dire si elle pleurait ou non. Pendant tout ce temps, les éclairs continuaient à frapper, tandis que les bruits du tonnerre essayaient de couvrir nos voix.
« Mais je suis une dragonne. »
« Et je suis humain. »
« Je suis une chevalière. »
« Et je suis techniquement un héros, » avais-je souri en le disant.
« Si mon maître me demande de choisir entre toi et le royaume… je..., » elle s’arrêta et serra un poing devant sa poitrine.
« Tu feras le bon choix. » Mais ce que je voulais dire, c’était : « Tu me choisiras ».
« Alkelios… je..., » elle s’approcha de moi et s’arrêta à deux pas.
« Seryanna... »
« Si nous pouvons être ensemble… je veux que nous soyons ensemble. Moi aussi je t’aime..., » m’avoua-t-elle avec un doux sourire.
En réponse à ses paroles, je m’étais avancé et l’avais embrassée. Notre baiser était le plus agréable que j’avais eu de toute ma vie. La pluie ne se calmait pas du tout, et le ciel grondait au-dessus de nous. Ce n’était pas exactement l’endroit le plus romantique où nous pouvions nous trouver, mais ce baiser était tout simplement divin. Cela avait rendu tout ce qui nous entourait insignifiant, y compris ce déluge, qui emportait nos peurs et nos problèmes.
***Point de vue de Kataryna***
Après que Seryanna se soit précipitée, je m’étais levée du lit et j’avais regardé la porte cassée.
« Je ne paie pas pour ça, » murmurai-je en descendant pour aller dans la salle à manger.
« Hey ! Hey ! Que s’est-il passé ? » demanda Kléo.
« Il s’agit d’une longue histoire, mais pour le dire rapidement, l’idiot a pensé que moi et la rousse étions ensemble, » lui avais-je répondu.
« Quoi ?! Toi et ma sœur êtes dans une telle relation ? Pourquoi ne m’as-tu pas appelée ? » se plaignit-elle.
J’avais haussé les sourcils et l’avais regardée en étant abasourdie.
« Franchement, qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? » lui demandai-je.
« Rien… je suis une dragonne mignonne et tout à fait normale. Tehe ! » Elle avait tiré la langue.
« Dans quel royaume !? » rétorquai-je.
« De toute façon, vas-tu être pour ou contre Alkelios ? Huhu ! Tout le monde a déjà parié ! » Elle souriait en annonçant ça.
En regardant autour de moi, j’avais vu les personnes qui souriaient.
« D’accord ! Vingt pièces d’or sur Alkelios gagnant le cœur de Seryanna, » avais-je dit en souriant.
« Quoi ? » Kléo cligna des yeux en raison de la surprise.
« Pas de retrait maintenant, » avais-je souri.
« Hey ! Hey ! Pas juste ! C’est trop ! » se plaignit-elle.
« Bien… Dans ce cas, cinq pièces d’argent, » lui avais-je dit.
« Huhu ! C’est beaucoup mieux ! Maintenant, tous les paris sont fermés ! » annonça-t-elle en souriant.
Eh bien, je savais déjà ce qui allait se passer, et cela ne servait à rien de parier contre Alkelios. Si l’humain ne disait ou ne faisait pas quelque chose d’incroyablement stupide, alors il n’y avait rien pouvant les empêcher d’être ensemble. Là encore, l’idée du trio restait présente dans ma tête.
Peut-être que nous devrions essayer ? me demandai-je en m’asseyant devant le bar et payant un verre.
Alkelios et Seryanna revinrent en se tenant par la main. J’avais ainsi gagné une grosse somme, que j’utilisais pour plus de boissons. Le garçon avait payé pour la porte qu’il avait cassée, et elle était déjà réparée au moment où le dîner était prêt. Pourtant, certains dragons félicitaient Alkelios, mais s’ils savaient qu’il était humain, les choses auraient pu être un peu différentes. Même Seryanna pouvait ressembler à une humaine avec toute son armure.
Après que nous avions ainsi pu manger, nous avions décidé de rester dormir ici pour une nuit, mais en raison du manque de chambres, nous étions tous entassés dans la même pièce. Les deux amoureux dormaient ensemble dans le lit, tandis que moi et Kléo utilisions nos sacs de couchage.
Merci pour le chapitre.