Chapitre 4 : Seryanna
J’entendis un grondement sourd et bruyant derrière moi. Une paire de dents acérées essayait de mordre ma chair succulente au moment où je me baissais sous un arbre. Il n’en restait que des éclats tandis que je continuais à courir à travers la forêt dense.
Qu’est-ce que je faisais exactement ?
Je courrais pour ma vie aussi vite que mes jambes me le permettaient.
Apparemment, j’étais tellement chanceux que j’avais fini par tomber sur le dos d’un énorme chien à quatre têtes qui pouvait faire des souffles de feu, d’eau, d’éclair et envoyer de puissantes attaques de vent. Sa fourrure noire, ses dents acérées et ses grands yeux rouges le rendaient féroce et incroyablement dangereux. Des branches et de vieux arbres abattus étaient pulvérisés sous ses puissantes pattes ornées de dangereuses griffes noires. Quant à moi, je ne savais pas comment j’étais encore en vie, mais tant que mes jambes étaient intactes et que je pouvais courir, je ferai de mon mieux pour m’éloigner de cette chose.
Honnêtement parlant, je me sentais comme un personnage de niveau 1 face au boss de fin de jeu. Normalement, je devrais déjà être mort, mais ma chance me tenait probablement en vie parce que l’énorme chien qui grognait derrière moi continuait à manquer ses attaques. Dans un jeu, cela avait du sens si vous possédiez une forte esquive, mais en réalité, vous esquivez une fois, deux fois, mais ensuite cela devient ridicule, surtout quand votre adversaire est un faible petit humain.
« Quelqu’un, sauvez-moi ! » Criai-je désespérément en sautant par dessus un tronc d’arbre.
Lors de l’atterrissage, mon pied avait glissé et tout mon corps était tombé de l’autre côté.
« Hein ? »
J’étais tombé et avais roulé sur une pente raide. Comme il y avait des branches basses et des buissons devant moi, j’avais réussi à diriger mon corps. Même en essayant de m’arrêter en attrapant une branche ou tout autre objet sur mon chemin, je n’étais pas capable de le faire. Dans tous les cas, je ne m’étais pas cogné la tête sur l’un des innombrables rochers répartis sur la pente. La même chose s’appliquait également aux arbres autour de moi.
Quand j’avais fini de tomber, je m’étais finalement arrêté, mais je l’avais fait en tombant sur quelqu’un.
« KYA! » cria l’autre personne.
Outch... J’avais gémi et avais senti le monde entier trembler et tourbillonner autour de moi.
Ma tête me faisait mal et tout mon corps était douloureux. Je n’avais que quelques coupures et ecchymoses désagréables, mais il n’y avait rien exigeant de voir un docteur. Cependant, si je continuais à tomber sur des monstres comme ça, il y avait de fortes chances pour que je meure avant la fin de la journée.
Même si c’était dur et douloureux, j’avais essayé de me lever et de m’éclaircir l’esprit. Cet énorme monstre était toujours là, peut-être juste derrière moi. Je devais fuir, mais quand j’avais ouvert les yeux, j’avais réalisé que je n’étais pas seul.
Elle avait de beaux yeux bruns foncés captivants et charmants. De longs cheveux roux et noirs se trouvaient derrière elle, qui s’étalaient parce qu’elle était couchée sur le sol. Ses traits étaient au niveau d’une actrice populaire ou peut-être un modèle, et de toute façon, ils étaient très attrayants. En dépit de son apparence, elle portait une cotte de mailles grise, mais contrairement à celles que j’avais vues dans beaucoup de jeux et d’animés, celle-ci était de type pratique. Tout son corps était protégé, et la partie au niveau de la poitrine ne laissait pas de place aux fantasmes.
Elle est... magnifique... pensai-je alors que j’étais hypnotisé par ses yeux.
« Éloigne-toi de moi. » Dit-elle calmement, mais son poing serré m’indiquait une attaque si je ne faisais pas comme elle le disait.
« Pardon ! Je... Euh... eurgg ! » mon estomac avait finalement révélé sa vraie et laide forme.
Tous ces mouvements en descendant la pente avaient confondu mon oreille interne ainsi que mon estomac. Je m’étais précipité à gauche à quatre pattes et avais lâché la délicieuse soupe au poulet que j’avais mangé ce matin-là. C’était inesthétique, mais pas comme si je pouvais y faire quelque chose.
C’est... Honteux. Pensai-je en m’essuyant avec la main afin d’enlever mon propre vomi.
« Est-ce que ça va ? » Me demanda-t-elle après qu’elle se soit levée et ait dépoussiéré son armure.
Elle était calme, et ne semblait pas dérangée par mon apparence disgracieuse.
« Je pense... Il y avait un énorme chien noir à quatre têtes. J’ai couru, puis suis tombé et ai roulé sur cette pente... Euh, je pense que je l’ai semé. » Ai-je dit, puis en baissant les yeux, j’ai ajouté : « Je suis désolé, je ne voulais pas vous tomber dessus. »
Son expression n’avait pas changé quand j’avais expliqué ma situation. Bien sûr, je voulais laisser de côté la question de savoir comment j’avais réussi à arriver ici.
« Excuses acceptées. Mais s’il te plaît, couvre ton vomi de terre, sinon, cela attirera des monstres. Passe une bonne journée. » Dit-elle avant de s’éloigner.
Attends, quoi ? Pensai-je en la regardant partir si calmement.
Je voulais lui courir après, mais j’avais le sentiment que ce n’était pas une bonne idée de ne pas suivre ses conseils, alors j’avais rapidement couvert les restes de mon repas.
« Attendez ! » Ai-je crié après elle.
Elle ne marchait pas trop vite, mais le moment où je m’étais trop approchée d’elle, elle dégaina son épée et la pointa vers mon cou. Je m’étais arrêté et avais levé les mains comme un criminel face à la police.
« Pourquoi me suis-tu ? » Demanda-t-elle avec un air sérieux.
« Hein ? Non, je suis... vous voyez, je ne sais pas comment je suis arrivé dans cette forêt ! Je ne suis qu’un pathétique humain ! J’ai besoin d’aide, et vous avez mentionné plus tôt quelque chose à propos des monstres. S’il y a plusieurs de ces chiens de plus de six mètres de haut, je ne veux pas finir comme leur déjeuner ! » M’étais-je expliqué en prenant un ton humble.
J’avais appris à un moment donné qu’il valait mieux faire preuve d’humilité et de modestie envers quelqu’un qui pourrait être plus fort ou un allié possible. Être amical, serviable et gentil permettait ensuite d’approfondir la relation, et il était hautement improbable que cette personne ne vous aide pas. La même chose s’appliquait encore mieux lorsque vous étiez fort, mais ensuite, vous deviez vous assurer de ne pas en profiter.
« Humain ? Non, ça ne peut... » Dit-elle en secouant la tête.
« Euh, pourquoi ? » ai-je demandé.
« Nous sommes actuellement dans la forêt Séculiar sur le continent-dragon, au milieu du Royaume Dragon d’Albeyater ! Il n’y a pas d’humains ici ! Et il est impossible pour une espèce si faible de survivre ici ! » Expliqua-t-elle.
« Quoi ? Mais n’êtes-vous pas humaine ? » Demandai-je un peu confus.
Autant que je puisse le voir, elle n’avait pas de queue, pas d’ailes, de seins gigantesques, d’yeux fendus ou de langues fourchues. Elle ressemblait à un chevalier humain ou a une guerrière.
En fronçant les sourcils, elle avait approché le bout de son épée vers mon cou, me faisant tressaillir.
« Ne m’insulte pas ! Je suis une fière dragonne, pas une humaine ! » Déclara-t-elle avec colère.
S’il vous plaît, ne me tuez pas. Ai-je dit dans mon esprit.
Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Après s’être calmée, elle retira son épée et la rangea dans son fourreau.
« Disons que je te crois. Disons que tu es... humain. Pourquoi es-tu ici ? Comment es-tu arrivé ici ? » Demanda-t-elle en me regardant droit dans les yeux.
À ce moment, j’avais dégluti et je savais qu’au moindre mensonge, je finirais par être jeté ou directement envoyé vers ce chien. Elle était aussi sur ses gardes, sa main sur la poignée de son épée, elle était prête à la dégainé au moindre danger.
« Une entité puissante m’a kidnappé de chez moi et m’a laissé au milieu de cette forêt. Je n’ai rien pu y faire, et je ne sais vraiment pas comment retourner chez moi... » Lui ai-je dit, même si j’avais évité les passages importants, techniquement, je ne mentais pas.
La dragonne me regarda un long moment, réfléchissant si je mentais ou non. Les chances étaient qu’elle méditait sur comment elle allait m’embrocher. Dans les deux cas, je tremblais, et j’étais littéralement en train de suer en ayant peur pour ma vie. C’était la première fois que quelqu’un me menaçait ainsi, les Européens n’étaient pas célèbres pour porter des épées, effrayant les personnes comme ça.
Sur tous les endroits où atterrir, il a fallu que j’arrive dans l’endroit le plus dangereux qu’on m’avait conseillé de ne pas m’approcher ! pensai-je en déglutissant.
« Bien, tu peux me suivre, mais attention, je me dirige plus profondément dans la forêt ! Si nous sommes attaqués par un grand groupe de monstres, je ne serai pas responsable de ta mort. En outre, je suis actuellement à la recherche d’un certain champignon avec une tête rouge foncé qui ne pousse que proche d’un nid de griffon. C’est ce qu’on appelle un champignon sanglant, donc, si tu en vois, fais-le-moi savoir immédiatement. Cela étant dit, humain, veux-tu toujours me suivre ? » Demanda-t-elle sérieusement.
J’avais dégluti.
Voyons voir... ne pas la suivre, et je finis comme un jouet pour chien. La suivre et je pourrai devenir un jouet pour chien. D’un autre côté, elle est une dragonne ou prétend en être une. Le fait qu’elle soit seule dans cette effrayante forêt signifie qu’elle est assez confiante dans sa force pour y entrer et sortir sans perdre un membre ? Hmm... pensai-je en pesant le pour et le contre.
Cependant, en y pensant, la réponse m’était claire. J’étais plus en sécurité avec elle que de rester seul dans l’une des forêts les plus dangereuses du continent.
« Je vais vous suivre ! Je garderai les yeux ouverts pour un champignon à tête rouge ! » Lui répondis-je d’un hochement de tête.
« Hmm, bien ! Je m’appelle Seryanna Draketerus, une chevalière récemment promue ! » Déclara-t-elle en posant la main sur sa poitrine comme un soldat.
« Un plaisir de vous rencontrer, euh... Sir Seryanna, je m’appelle Alkelios Yatagai. » Dis-je avec un sourire.
Hein ? Qu’est-ce que je viens de dire ? Mon nom n’est pas Alkelios Yatagai, c’est... qu’est-ce que c’était encore ? Euh... Je l’ai oublié ? Est-ce une autre condition afin de venir dans ce monde ? Tout oublier des technologies et tout ? Non... Je me souviens encore d’autre chose comme la technologie et l’histoire... Alors pourquoi ? J’y avais réfléchi jusqu’à ce que je me souvienne de ce qu’il y avait d’écrit sur ma fenêtre à côté de mon nom ! Cette stupide entité semblable à Dieu a même changé mon nom ! J’ai crié frustré dans mon esprit.
Eh bien, cela ne change plus rien maintenant. Mon prochain objectif était de sortir de cette forêt en toute sécurité. Si je pouvais contacter les autres de mon monde, et peut-être faire un groupe avec eux, je m’étais dit que cela m’aiderait beaucoup, mais pourrais-je leur faire confiance ?
Pour l’instant, mon seul membre de groupe était la dragonne devant moi... qui n’était plus là.
« Ah, attendez ! » avais-je crié en me dépêchant de la suivre.
Ainsi, j’avais commencé mon aventure en tant que héros de niveau 1 à travers la forêt la plus dangereuse.
Merci pour le chapitre !
Merci infiniment pour le chapitre !
PS:Haaaa… J’ai vraiment bien fait de pas avoir lu trop loin en anglais !
Merci pour ce chapitre 🙂
Merci pour le chapitre.
Je me demande vraiment si il est chanceux ou malchanceux parce que là ….
Merci pour le chapitre.