Monster no Goshujin-sama – Tome 1

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Chapitre 1 : Incident Dans Une Certaine Grotte

Les êtres humains — ne sont que des ordures.

J’étais recroquevillé dans les profondeurs d'une profonde grotte et alors même que j'étais tourmenté par des douleurs incessantes, je continuai à cracher mes malédictions.

C’était la seule chose que je pouvais faire.

Épuisé et incapable de me reposer correctement, mon corps ne pouvait pas se mouvoir correctement.

J’avais tellement faim que l’acide de mon estomac brûlait mes entrailles et les vertiges faisaient tournoyer mes yeux .

Ma respiration était fiévreuse et instable.

Si je tombais malade à ce moment-là, ce serait certainement la fin pour moi.

Je ne voulais pas admettre que j’avais été conduit jusqu’au pied du mur.

Bon sang. Bon sang.

Mourir d’une mort en solitaire, dans un endroit inconnu comme celui-là...

Je me demandai ce que j’avais commis comme péchés pour subir quelque chose comme cela.

Non, cela n’allait pas bien du tout.

Je n’avais jamais rien fait de mal.

C’était eux qui l’avaient fait. Tout au plus, j’étais seulement une victime.

Voilà pourquoi je continuai à les maudire.

Ce faisant, j’essayai désespérément de ne pas perdre connaissance.

Car quand cette haine s’effacera complètement ... Je pensais que mon existence disparaîtra probablement en même temps avec elle.

Mais, comme pour se moquer des efforts de quelqu'un comme moi, j'entendis une sorte de bruit venant de la direction de l'entrée de la grotte.

Le bruit de quelque chose qui rampait sur le sol.

C’était le son d’un sinistre raclement, comme si cela érodait mon âme.

... Ne viens pas. Ne viens pas, ne viens pas, ne viens pas!

Je criai dans mon cœur, mais le son continua à progressivement se rapprocher.

C’était la fin. Je ne pouvais pas y échapper.

Avec mon cœur rempli de désespoir, je tournai mon regard vers le son, tout en étant recroquevillé.

Debout, avec une structure de corps semi-liquide était présente une créature de plus de deux mètres de haut.

« ... Ah. » (Protagoniste)

Des Monstres.

Voilà comment nous les avions appelés, les ennemis naturels des êtres humains.

La créature que nous avions commodément nommée [Slime], en dépit de ne pas avoir d'yeux, semblait m’avoir trouvé. Elle s’approcha de moi avec une agilité à laquelle on ne s'attendrait pas avec son apparence.

Je ne pensai même pas faire quelque chose pour pouvoir m’échapper. En premier lieu, je n’avais même pas assez de force physique en réserve pour simplement me tenir debout.

« Bon sang ! » (Protagoniste)

Mon bras tendu vers lui fut le premier à être mangé par les puissants fluides digestifs du monstre. À la place de douleurs, je ressentis une forme d'engourdissement et la perte des sensations fut transmise à mon cerveau épuisé, alors que l'uniforme que je portai fondait.

Il me semblait que ma vie serait bientôt finie ici.

Non Non Non !

Je ne voulais pas cela.

« ... Que quelqu’un... sauvez-moi ! » (Protagoniste)

Laissant derrière ces mots pathétiques, je perdis conscience à la toute fin.

C’était un matin, il y a 3 jours, quand je commençai à désespérer à propos des êtres dits "humains".

***

Chapitre 2 : Étudiants Transférés Vers Un Autre Monde

Il y a un mois, Moi, ―Majima Takahiro―fut transporté dans un autre monde avec les étudiants et le personnel du lycée que je fréquentais. Le Lycée Préfectoral XX No.1.

Juste après avoir subitement été frappés par une sensation d’intoxication en pleine classe, nous nous sommes retrouvés entourés d’un paysage inconnu.

Une forêt dense. L’air humide.

C’était clairement un autre lieu que notre Japon moderne.

Honnêtement, je fus stupéfait. Incapable de comprendre la situation, je ne pouvais qu’errer en pleine confusion.

Après quelques minutes, les enseignants et plusieurs étudiants commencèrent à rassembler les étudiants confus.

L’un des enseignants nous annonça qu’il irait faire de la reconnaissance et il disparut dans la forêt.

C’était vraiment une action héroïque.

Il devait avoir été un bon enseignant avec un grand sens des responsabilités. Mais malheureusement, parce qu’il était responsable des classes d’une année différente, je ne connaissais même pas son nom.

Juste après que les cris des derniers instants de sa vie se firent entendre, la chose arriva.

Ce qui nous fit trembler d’une terreur sans limites fut l’apparition d’une monstruosité de type lézard de plus de cinq mètres qui marchait droit devant nous,―― un dragon.

Dans sa bouche, le dragon tenait le cadavre du professeur qui était allé faire de la reconnaissance.

Les étudiants tombèrent en pleine panique.

Au milieu de ce chaos, je fus poussé de côté par quelqu’un et tombai au sol. Je pensai être vraiment chanceux d’avoir quand même évité de recevoir des blessures graves, en dépit d’être marché dessus un certain nombre de fois même si j’avais crié à haute voix.

En outre, j’avais également la chance d’être dans un endroit éloigné du dragon.

Je voyais des étudiants qui, contrairement à moi, eurent la malchance d’être engloutis les uns après les autres par le dragon.

Si cela continuait ainsi, je serais moi aussi bientôt mangé. C’était alors que tout devant mes yeux sombra dans le désespoir.

Et c’est alors que cela se produisit.

Je pensai que cela devait être la troisième personne qui allait être avalée.

Un autre étudiant fut ainsi acculé par le dragon.

Parce que j’étais tombé au sol et que je ne pouvais pas fuir, je me retrouvai à regarder fixement la scène.

L’étudiant était incapable de se tenir debout et le dragon tenta alors de mordre la partie supérieure de son corps.

« Hiii-hiyaaaaaaaaaa--! » (Étudiant A)

Il n’avait probablement pas pensé à quoi que ce soit à ce moment-là.

L’étudiant essayait de lutter aussi fort qu’il le pouvait, agitant largement ses deux bras.

Et avec une vitesse que mes yeux ne purent pas suivre.

Avec une force inimaginable.

L’instant d’après, la mâchoire du dragon fut arrachée.

La scène était telle une blague. En fait, la personne la plus surprise fut probablement l’étudiant lui-même qui avait tué le dragon.

Et ainsi, nous fument en mesure de surmonter la première menace.

Avec le pouvoir conféré à nous――une [capacités de tricher].

***

Je me demande si vous avez déjà lu des histoires au sujet de transfert vers un autre monde.

C’était regrettable, mais je ne le l’avais jamais fait.

Cependant, d’après une discussion que j’avais eue avec un bon ami à moi, "des élèves du Japon moderne qui sont transférés vers des mondes imaginaires" était un thème apparemment populaire parmi les jeunes.

Bien que même si vous souhaitiez réellement vivre cela par vous-même, il n’y plus rien avec cela, à part juste du malheur.

Mais pourquoi est-ce que les histoires d’un tel genre étaient devenues si populaires ? Quand j’en avais entendu parler, je ne pouvais pas vraiment le comprendre.

Eh bien, vous ne croyez pas ?

Nous sommes nés et élevés dans un Japon moderne qui était à la fois complaisant et disposait de la paix. Et donc, des étudiants qui étaient sans pouvoir spécial, arrivés dans un autre monde où il existait des épées et de la magie, notre existence serait tout simplement celui d’être dévoré.

Même si vous étiez transféré dans un autre monde, vous ne pourriez probablement pas jouer un rôle actif. Au mieux, vous ne seriez capable que de vivre dans la clandestinité. Toutefois, cela ne ferait pas une bonne intrigue.

La réponse à mes questions était quelque chose appelé la [capacité de tricher].

"Tricher" était à l’origine un mot avec un sens tel que "truc" ou "tromper", mais au Japon, il est maintenant utilisé comme un terme de jeu dans des choses telles que des jeux sur internet, où dans les outils modifiés permettait d’effectuer des manipulations normalement impossibles.

C’était un modèle utilisé dans toutes sortes d’histoires où les personnes qui se réincarnaient ou étaient transférées dans un autre monde possédaient des pouvoirs tellement puissants qui transcende le bon sens.

Voilà sans doute pourquoi ces pouvoirs acquis étaient également appelés des "tricheries".

Quoi qu’il en soit, je ne pouvais toujours pas comprendre la mentalité de mon meilleur ami qui m’avait dit : "Pour ceux d’entre nous qui sont venus dans ce monde, il est naturel d’être doté de capacités de tricher."

En tout cas, nous avions été réellement en mesure d’obtenir de mystérieux pouvoirs.

Une personne avait été en mesure d’ouvrir le sol en utilisant ses mains nues et une autre avait été en mesure d’exercer une puissance indescriptible qui pouvait tout à fait être appelée de la magie. Curieusement, elles semblaient savoir instinctivement comment utiliser leurs pouvoirs et les contrôler aussi naturellement que leur respiration.

Puis, sans autre considération, nous les avons appelés des [capacités spéciales].

Merci à ces capacités, un monde dans lequel nous n’aurions normalement rien, mais accablé par des monstres était devenu très facile à vivre.

Nous avions donc construit un abri temporaire, repoussant les monstres et ayant ainsi la menace retirée. En fait, nous les avions ajoutés à nos rations quotidiennes.

Cependant, ce n’était pas tout le monde qui avait été béni avec une telle capacité.

Tout au plus, seul un tiers possédait une telle capacité―soit environ 300 personnes.

Ceux qui avaient des capacités spéciales étaient donc allés dans la forêt pour chasser et protéger l’abri temporaire. Parce qu’ils menaient principalement des explorations dans la forêt, nous les avions nommés le "Groupe d’Exploration".

Ceux sans capacité se mirent donc à la construction de l’abri temporaire. En contraste avec le "Groupe d’Exploration", ils furent ainsi désignés comme le "Groupe Résidant à l’Abri". Nous avions nommé notre abri sous le nom de La "Colonie".

Par ailleurs, je n’avais pas eu de capacité spéciale et mon ami qui m’avait tout appris sur les capacités spéciales n’en avait pas non plus. Il y avait ceux avec des capacités spéciales et les autres. Peut-être qu’il y avait une théorie sous-jacente, mais malheureusement, je ne connaissais pas les raisons.

Pour être précis, il semblerait y avoir une certaine amélioration de la force physique, etc., pour les 700 personnes restantes, mais celle-ci était trop triviale ; pas dans une mesure où ceci pourrait être considéré comme une capacité spéciale. Je sentais aussi un léger inconfort dans mon corps, mais qui pourrait être au niveau d’une illusion, ou alors dus aux stress provoqués par tout ce chaos ?

Une semaine plus tard...

Même s’il y avait eu des victimes supplémentaires, les étudiants qui avaient été transférés dans un autre monde étaient devenus provisoirement capables de faire l’expérience d’un style de vie assez stable.

À ce moment-là, quelque chose comme un système de gouvernement, dirigé par une partie des étudiants, avait également commencé à fonctionner.

Parce qu’il y avait près de 1000 personnes, l’existence d’un système unificateur était absolument nécessaire.

Après avoir fait cela, la prochaine chose qui vint à nos esprits était de découvrir dans quel genre de monde nous étions.

À ce stade, personne ne croyait que ce fut encore notre monde d’origine. Si nous avions aussi pu demander à ceux qui avaient les capacités spéciales de type contrôle de la magie de nous enseigner, certains auraient même pu apprendre à utiliser la magie.

Bien sûr, seuls ceux qui avaient déjà des capacités spéciales avaient eu l’occasion d’apprendre la magie. Ils avaient dû se battre pour notre subsistance et comme on pouvait s’y attendre, n’avaient pas de temps libre pour enseigner la magie à ceux d’entre nous qui étaient restés en arrière et qui vivaient dans les logements temporaires assemblés à partir de toutes sortes d’arbres qu’on avait coupés.

En tout cas, nous étions à la recherche de connaissances sur ce monde.

Y a-t-il des humains comme nous ici ?

S’il y en avait, comment pourrions-nous sortir de cette forêt pour les rencontrer ?

Ainsi, la première unité d’expédition fut ainsi formée. Leur but était de sortir de cette forêt. En y repensant maintenant, je ne peux rien faire à part sentir un sentiment d’ironie envers ce nom. Parce qu’une deuxième unité d’exploration ne serait jamais envoyée pour le restant de l’éternité.

Une semaine après le départ de l’unité d’expédition, notre colonie fut détruite.

Certaines des personnes ayant des capacités spéciales organisèrent un coup d’État.

Propulsé depuis leur ancien monde en plein milieu d’une forêt dans un monde où il n’y avait pas de loi, il était difficile pour certains étudiants de conserver leur moralité. Et c’était encore plus le cas pour ceux qui avaient gagné quelque chose comme des capacités spéciales. La puissance poussait les gens à agir follement. La jeunesse conduisant les personnes à s’égarer. C’était ce genre de chose qui arriva.

Attendant l’absence de l’unité d’expédition en premier lieu, un groupe de personne ambitieuse, le Groupe des Révoltés se réunirent et mirent en scène un Coup d’État.

Une intense bataille eut lieu entre les étudiants qui avaient essayé de maintenir l’ordre et les étudiants du Groupe des Révoltés.

Une capacité spéciale était une puissance qui pouvait facilement tuer même des dragons.

En raison du conflit entre ceux qui détenaient ces pouvoirs, les étudiants sans capacité, y compris moi-même, ne purent que courir, essayant de fuir.

Ceci aurait encore pu être correct, s’il n’y avait pas eu encore plus de choses qui s’étaient déroulées alors que j’essayais de fuir.

Car non seulement ceux ayant des capacités spéciales agirent, mais une partie de ceux sans pouvoir avait elle aussi perdu la raison.

Et c’est alors que même les étudiants sans capacité spéciale s’abandonnèrent à la violence.

Au milieu de cela, je fus violemment agressé par d’autres élèves du groupe des résidents.

Si je devais dire ce qui avait mal tourné, je pense que cela serait juste de la malchance. Il y eut d’autres comme moi qui fus également victimes de l’agitation.

Personne ne vint nous aider.

Je suppose que personne n’avait le loisir de faire quelque chose comme ça. Tout le monde était désespéré pour sa propre survie. C’était une raison logique.

Cependant, mes émotions étaient une autre affaire. La vue de nombreux étudiants qui furent témoins de ces agressions, mais en faisant semblant de ne pas le voir et qui continuaient à s’échapper déchira mon cœur en lambeaux.

La seule raison pour laquelle je survécus fut parce que j’eus de la chance.

À ce moment-là, un combat entre les utilisateurs de capacités spéciales éclata à proximité et tout le monde fut frappé par l’onde de choc résultante.

Les étudiants qui étaient violents envers moi furent tous transformés en cendres noires.

Seulement moi, qui étais tombé à terre, survécus à cela.

C’était une question de chance. Il n’y avait plus rien d’étrange à mourir ou à se faire tuer.

Au moment où je reconnaissais cela, mon cœur blessé se sentit comme s’il était devenu terriblement vide.

Forçant mon corps blessé à aller de l’avant, je parvins à m’échapper dans les profondeurs de la forêt et errai ainsi à l’intérieur de la zone pendant plusieurs jours.

Puis, ce matin-là, je vis une grotte et y trouvai refuge.

Même si j’avais trouvé un endroit pour me réfugier dedans, moi, qui avais à peine échappé à la mort, ne pouvais plus faire quoi que ce soit de plus.

Après tout, il y a beaucoup de monstres rampants dans cette forêt et sans aucune capacité spéciale ou de moyens de combattre, j’étais devenu incapable de quitter la grotte.

Si je voulais vraiment survivre, peut-être que je devrais prendre des risques et aller chercher des gens en qui je pouvais faire confiance avant de quitter la zone de la colonie.

Cependant, au milieu de cette confusion, je n’étais plus en mesure de le faire. Non, même si je n’étais pas dans une telle situation, où je ne savais pas ce qui se passerait dans la prochaine minute, je pense qu’il aurait quand même été impossible pour moi dans l’état ou j’étais à faire ce choix.

Je ne pouvais plus croire en l’être humain.

Les êtres humains n’étaient que des ordures.

Cette conviction pourrait avoir été la seule chose que j’avais gagnée après être venu dans ce monde.

Ou peut-être que je pourrais avoir perdu quelque chose d’important en tant que personne.

De toute façon, tout cela était sans conséquence pour moi, comme j’étais sur le point de mourir.

 

***

Chapitre 3 : Le Premier Monstre de ma Famille

« ... C’est vrai, les humains ne sont que des ordures. » (Takahiro Majima)

Je fus réveillé par le son de ma propre voix.

J’étais dans un endroit sombre. Ceci semblait être une petite grotte.

Je ne me rappelais de rien d’avant que je sois tombé inconscient. Que s’est-il passé ?

Malgré ma tête lourde, je réussis à me lever.

Et pour la première fois, je remarquai une présence autre que la mienne.

« U-uwa. » (Takahiro Majima)

À côté de moi se trouvait un monstre du genre que nous avions appelé "Slime".

« ... Aa !? » (Takahiro Majima)

Avec cela, je me rappelai tout ce qui s’était produit.

Criant un "Hiih!", je couvris ma tête et m’accroupis au sol.

Bien, il va sans dire qu’un tel réflexe était complètement dénué de sens.

Me protégeant ainsi, est-ce que j’attendais ma mort―ou non ? Ce fut alors que je levai involontairement la tête.

« ...? » (Takahiro Majima)

Peu importe combien de temps j’attendis, il n’y avait aucun signe de la Slime ne s’approchait plus pour m’attaquer.

Et pourtant, ceci ne devrait pas être le cas.

Pour une raison quelconque, la Slime continua à se tenir au même endroit.

Il n’y avait aucune chance qu’elle ne m’ait pas remarqué, n’est-ce pas ?

« Pourquoi... » (Takahiro Majima)

Tout en parlant, je baissai les bras de dessus ma tête et remarquai alors une autre chose importante.

« Hein ? J’... ai encore mon bras ? » (Takahiro Majima)

Si ma mémoire était bonne, avant je me suis évanouie, mon bras aurait déjà dû être digéré par la Slime qui était juste devant mes yeux.

J’avais eu la chance de m’enfuir avec juste une blessure grave ; en fait, c’était le genre de situation où il ne serait pas étrange d’avoir perdu un bras en entier.

Cependant, ma main était encore présente. Tous mes doigts se déplaçaient librement comme je le voulais.

Au contraire, même mes blessures avaient disparu.

Et pas seulement ceux qui étaient présents sur mon bras.

Plus aucune des blessures qui m’avaient causé des douleurs sourdes dans tout mon corps n’était encore présente.

« Pourquoi... » (Takahiro Majima)

Comme pour répondre à ma requête, la Slime se rapprocha de moi.

Je savais instinctivement qu’elle n’était pas hostile.

... Vraiment, je me demandai pourquoi.

En fait, c’était mon impression.

En premier lieu, si la Slime juste en face de moi avait voulu, elle aurait probablement pu faire fondre tout mon corps pendant que j’étais inconscient― voilà quelle était la théorie que j’avais. Mais cela n’avait pas été la raison fondamentale pour laquelle j’avais jugé que la Slime en face de moi était amicale.

C’était plutôt sur un plan plus instinctif, j’étais convaincu que "Ce n’était pas un ennemi."

« Hn? » (Takahiro Majima)

Pendant que j’étais perplexe à cause ma conviction inexplicable, la Slime prolongea plusieurs de ces tentacules vers moi.

Les tentacules touchèrent un de mes genoux. Ceci semblait plus soyeux que je m’y attendais. Et c’est alors une légère douleur traversa mon genou. Peut-être que je m’étais blessé alors que j’étais recroquevillé en boule et que j’avais couvert ma tête dans la panique plus tôt ; mais mon genou avait une légère éraflure dessus.

Une petite lumière blanche fut émise à l’extrémité des tentacules qui frôlait doucement mon genou.

« !? » (Takahiro Majima)

La lumière dépeignait un motif géométrique complexe.

Ceci était appelé un cercle magique ; moi-même, qui avait vécu dans ce monde alors qu’un mois s’était écoulé, je le savais. La raison était que les personnes ayant des capacités spéciales l’avaient souvent utilisé.

La couleur de lumière de la magie révélait son attribut. Le Blanc était la Magie de Lumière. Elle était spécialisée dans l’exorcisme et les soins.

Alors que le tentacule brillait, ma blessure fut complètement guérie.

Maintenant qu’on était arrivé à cette situation, même moi pouvais comprendre la situation.

« Par hasard... Est-ce que tu es venu m’aider ? » (Takahiro Majima)

Je demandai cela, mais il n’y eut pas de réponse. Évidemment. L’autre côté était un monstre après tout. Mais peu importe comment je pensais à son sujet, celui-ci était mon allié.

Comme le fait qu’il était mon allié était une autre certitude sans fondement.

Rassemblant différents conseils donnés jusqu’à ce jour, enfin, mon esprit commença à comprendre la situation actuelle.

« ... Aa, je vois. » (Takahiro Majima)

Comme si je laissais s’échapper un soupir, ces mots sortir à son insu.

« Donc ceci est ma capacité spéciale ? » (Takahiro Majima)

Parmi les mille personnes qui avaient été transférées dans cet autre monde, trois cents avaient déjà éveillé leurs capacités spéciales.

Les nantis et les démunis. Je me demandais toujours à propos de ce qui faisait la différence. Merde, je comprenais maintenant que ces pensées étaient en fait loin de la vérité.

Les sept cents étudiants n’avaient simplement pas encore réalisé quel était leur propre pouvoir.

Exactement comme moi.

Se retrouvant dans un endroit sûr, il était impossible de prendre conscience de quelque chose comme de [La Capacité de Transformer les Monstres en sa propre Famille]

« ... C’est parfait pour moi. » (Takahiro Majima)

Dans ce monde dans lequel nous étions trop brusquement plongés dedans, moi, blessé et sur le point de mourir, avait été forcé de me rendre compte que la puissance était nécessaire pour des raisons de survie.

J’étais maintenant indépendant et c’était alors que mon propre pouvoir fut nécessaire.

Après tout, tout ceci était parce que les humains ne pouvaient pas être de confiance. Ces gars-là allaient automatiquement vous trahir. J’étais finalement venu à le savoir. Même les camarades de classe qui étaient assis à côté de moi m’avaient cassé les côtes et avaient ri dédaigneusement de moi.

Je devais survivre par mes propres moyens.

Voilà ce en quoi ma puissance était destinée.

Je ne pouvais pas faire confiance en un compagnon humain, mais seulement en une famille de monstres... Mais bizarrement, je pouvais accepter cela sans ressentir de sentiment désagréable. Mes instincts me disaient que même le faire était correct.

C’était vraiment une chose bizarre. Mais pour moi, c’était devenu naturel.

« Je vais compter sur toi à partir de maintenant. » (Takahiro Majima)

Je caressai le corps de la Slime. Sa surface lisse était confortable.

« Voyons voir... Tu vas avoir probablement besoin d’un nom. » (Takahiro Majima)

En regardant son apparence telle une gelée, je trouvai immédiatement un nom pour elle.

« Ton nom sera Lily. » (Takahiro Majima)

Pour une raison ou une autre, je lui avais donné le nom d’une fille.

Si vous y pensez normalement, c’était incroyable de donner un nom féminin à une telle créature qui ne semble pas vraiment être d’un genre donné. Alors peut-être, ma capacité spéciale avait jugé que la slime était en fait féminin.

À tout prix.

« À partir de là, je vais compter sur toi. Afin de survivre, s’il te plaît, prête-moi ta force. » (Takahiro Majima)

En dépit de ne pas être en mesure de faire confiance à l’homme, pour moi de dire une chose pareille à un monstre... Il semble que quelque part, une partie essentielle de moi en tant qu’être humain était brisé.

Toutefois, ceci n’avait pas d’importance. Si cela signifie que je pouvais survivre, rien d’autre ne comptait.

Ainsi, j’avais obtenu le pouvoir.

***

Chapitre 4 : L’Extérieur de la Grotte

Le pouvoir que j’avais gagné — Je suppose qu’il s’agissait là d’un bon pouvoir, mais je ne pus m’empêcher de reconnaître que la situation actuelle était encore très grave.

Ceci faisait déjà le troisième jour que je n’avais pas mangé suffisamment de nourriture.

Mes blessures avaient été guéries. Et j’étais heureux d’être encore capable de me déplacer, car je n’étais pas encore dans un état d’épuisement physique, mais à ce rythme, peu à peu, j’allais mourir lentement et en douceur.

« Hé Lily ! Si je ne peux pas garantir l’approvisionnement en eau et en nourriture, que dois-je faire ? » (Takahiro Majima)

En réponse à ma question, je sentis un « Oui » qui me fut retourné.

... Je vois, c’est vraiment pratique. Comme je suis dans un monde ayant de la magie, un lien magique entre nous a ainsi été fabriqué. Un lien entre le Maître et le Serviteur a ainsi été établi.

Mais, je me demande bien qui a permis de le faire.

En raison de la situation, la question avait été posée. Je pense que le retour en arrière pourrait être impossible, mais il s’agissait quand même d’une situation agréable.

« Et donc, préparons-nous pour y aller dès que possible. » (Takahiro Majima)

Après que j’ai déclaré cela, elle me répondit joyeusement avec une sensation de « Je suis d’accord. »

Et alors, la pointe d’une de ses tentacules s’allongea avant de briller d’une lumière bleue.

« Hein !? » (Takahiro Majima)

L’eau se répandit alors depuis le sommet de ma tête avant de couler en de petits filets d’eau à l’intérieur de la grotte.

« ... » (Takahiro Majima)

Lily secoua alors son corps semi-liquide. Elle semblait fière d’elle.

« D’accord, tu as très bien fait, Lily. » (Takahiro Majima)

Il n’y avait aucune erreur possible que ses intentions étaient bonnes.

Mais, un peu de temps est nécessaire pour que nous nous comprenions vraiment.

***

*AH... AH... ATCHOUUUM*

Je me remplissais l’estomac avec une brochette d’un lézard rôti alors que je réchauffais mon corps à l’aide d’un feu de camp.

Mes vêtements mouillés étaient en train de sécher.

Tout en m’escortant, mon bon partenaire m’avait aidé à apporter du bois pour le feu, un lézard et quelques petits animaux.

Mon estomac était désormais bien rempli. Et j’avais accès à de l’eau à volonté. Mais même ainsi, nous devions quand même réfléchir à notre avenir.

« Que devrions-nous faire en premier ? » Murmurant cela, je pensais que je devais d’abord tout faire afin d’avoir les moyens d’assurer ma propre sécurité.

Dans une telle situation, les monstres, ainsi que les étudiants qui étaient venus avec moi dans ce monde étrange, étaient tous des ennemis potentiels.

Lily était un monstre vraiment exceptionnel. Elle était bonne avec la magie. Ses points forts semblaient être la magie du vent et de l’eau. Vraiment, un slime capable d’utiliser la magie était exceptionnel en soi. Je n’avais jamais entendu dans les histoires ce genre de chose avant aujourd’hui.

Malheureusement, Lily n’était nullement un monstre ayant une grande force physique. Au sein de cette forêt, si l’on comparait uniquement ses capacités de combats, alors elle serait vraiment dans les plus bas rangs.

Bien que cela ne signifie pas que Lily soit juste un monstre qui serait facilement vaincu.

Elle avait pu comprendre beaucoup de choses — J’avais commencé à l’appeler au féminin — concernant sa nature même, car Lily était un être appelé un Slime mimétique.

Et c’était vraiment unique ce genre de capacité qu’était le mimétisme. Lily était capable de se transformer en tout ce qu’elle mangeait.

J’avais accidentellement demandé ce qu’elle pouvait faire, et je fus alors surpris quand elle se transforma en un lézard.

Je pouvais donc dire que, par elle-même, l’utilisation d’une telle capacité unique en tant que capacité de combat était possible.

Lily était parfaite.

Cependant, je dirais que l’utilisation de cette capacité est assez compliquée.

Si un monstre ayant une forte capacité de combat était mangé, alors elle pourrait l’imiter. Mais pour cela, vous devriez en premier pouvoir vaincre les monstres plus fort que vous.

Nous nous trouvions donc devant un dilemme.

Bien que cela soit déjà le cas avant qu’elle ne devienne une membre de ma famille. Mais après qu’elle soit devenue ainsi, le nombre de mes options avait augmenté.

« D’accord, Lily. Après cela, j’irai acquérir plus de membres dans notre famille. Alors, s’il te plaît, prête-moi ta force. » (Takahiro Majima)

Je voulais augmenter ma famille. Et ainsi, améliorer notre capacité à nous battre.

Nous allions donc avancer sur cette voie pour le moment.

Un seul pouvait se battre tout en me protégeant, mais s’il y a un autre monstre familier avec nous, l’un d’eux pourrait assurer ma défense.

Plus que tout, la simple augmentation de la force nous permettrait en s’unissant de vaincre les monstres. Et la force de Lily augmenterais par la même occasion plus il y aurait des compagnons avec nous et plus nous aurions vaincu de monstres puissants.

C’était vraiment faible si l’on considère la capacité de combat que cela m’apportait par rapport à d’autres capacités de triche que j’avais pu voir jusqu’à présent.

Et tout ceci était parce que, avant de fuir la colonie, les monstres de cette forêt avaient été écrasés par les utilisateurs de telles capacités de triche. Pour ma part, ma puissance au combat dépendait uniquement des monstres qui me suivaient.

En pensant à cela, j’étais plutôt instable concernant ma propre force au combat. Sa qualité était compensée par le nombre. Augmenter ma force était urgent.

Mais ceci ne voulait pas dire que je n’étais pas inquiet. Mais, je devais faire avec.

« Ne t’inquiète pas. Je ne vais pas être vaincu si facilement. » (Takahiro Majima)

En lisant l’anxiété se trouvant à l’intérieur de mon cœur, Lily avait approché son corps de deux mètres de long et je m’étais alors mis à la caresser avec ma main.

Par le lien qui nous unissait, certaines de mes émotions lui avaient été transmises, et ses sentiments d’inquiétudes étaient directement venus de moi.

En devenant une membre de ma famille, Lily semblait sérieusement penser à tout ce qui me concernait.

Même si cette conscience avait été créée en raison de ma capacité spéciale, j’étais quand même heureux.

Un sentiment agréable et chaud emplissait ma poitrine.

On dirait que je ne suis désormais plus seul. Je ne suis pas avec mes soi-disant copains humains.

Au fait, ces gars étaient tellement extrêmes que je ne savais même plus ce qu’ils pensaient.

Il est temps de rester dans l’ombre encore un certain temps.

Pour l’instant, il est correct de changer d’un endroit à l’autre, et tout en agissant ainsi, nous devons rassembler des forces.

« Le problème est que... quand je fais face à un monstre, je ne sais pas comment activer ma capacité de triche. Et je ne sais pas non plus quand elle s’active. Je ne suis vraiment sûr de rien. » (Takahiro Majima)

À propos de la capacité de triche que j’avais acquise, je pensais maintenant que tous les étudiants qui avaient été transférés dans cet étrange monde avaient eu accès à leur capacité.

De même que moi.

En raison de ce même pouvoir, il n’y a aucune chance pour Lily et moi de ne pas nous sentir mal à l’aise encore à l’heure actuelle vis-à-vis de son utilisation.

Pour ainsi dire, je n’avais pas confiance en ma capacité. Quelles étaient les conditions pour savoir si je pouvais dompter ou non un monstre que je rencontrais ?

Mais une chose était sûre, il n’y avait pas d’avenir pour nous si nous restions dans cette petite grotte. Et pour cette raison, nous devions nous déplacer.

***

Tout en emmenant Lily hors de la grotte, l’odeur désagréable de la forêt entra dans mon nez.

Il s’agissait d’un parfum que je n’avais plus connu depuis un mois, et depuis quelques jours, j’avais même réussi à oublier ce parfum. Ceci avait été causé par les dommages subits à mon nez qui était devenu inutile pendant cette période.

Et c’est alors que nous avons commencé à observer notre environnement.

J’étais à l’intérieur d’une petite grotte se trouvant dans une petite colline qui était les prémisses d’une montagne. Les arbres dans la zone étaient denses, ce qui faisait qu’il n’y avait aucune possibilité de voir ce qu’il y avait en dessous. En d’autres termes, ce lieu était très difficile à trouver.

Pour le trouver, il fallait chercher soigneusement dans les bois environnants.

« ... Le voilà. » Une heure s’était écoulée depuis le début de notre recherche. Nous avions finalement trouvé un monstre. Il s’agissait d’une poupée en bois de grande taille qui se promenait dans la forêt.

Il s’agissait d’un monstre que nous appelions Marionnette Magique. Et vous pouvez tout à fait dire que c’était vraiment un monstre très commun dans cette forêt.

Les Marionnettes Magiques avaient la capacité de créer des armes. Chacune d’elles était équipée avec des armures en bois ainsi que des armes. Bien sûr, tout ceci était fabriqué uniquement en bois. Mais d’une manière assez surprenante, ce bois était plus dur que l’acier, car il avait été renforcé par la magie.

En fait, ce type d’arme était aussi l’arme principale des utilisateurs de capacité de triche qui avaient été transférés dans ce monde parallèle. Le principal problème de ces personnes-là concernait la façon d’obtenir des armes.

Dans mon cas, je ne voulais pas continuer pour toujours à combattre les monstres à mains nues, mais il n’y a pas de manière facile d’obtenir de telles armes.

Lorsque vous vainquiez un monstre ennemi dans les jeux vidéo, vous pourriez peut-être même obtenir une arme en tant qu’objet lâché, mais ici, nous étions dans le monde réel. De telles choses ne se produisaient pas à notre bon plaisir.

Mais si nous pouvions les vaincre, alors nous pourrions obtenir les armes utilisées par les Marionnettes Magiques. En conséquence, les forces de chasses avaient réduit à zéros leur nombre afin de rassembler les armes des Marionnettes Magiques se trouvant autour de la colonie.

Il me fallait survivre.

« C’est vraiment un bon signe ! » Dis-je en faisant une petite tape sur le corps de Lily qui se trouvait à mes côtés. « Je vais pouvoir obtenir des armes. »

La Marionnette Magique était équipée avec un bouclier et une lance. Actuellement, Lily et moi étions sans armes. Je ne savais pas si Lily pouvait utiliser une arme, mais cela ne ferait aucun mal d’en avoir.

Après cela, la chose la plus importante était de savoir si oui ou non elle pouvait devenir un membre de ma famille.

Tout d’abord, juste pour être sûr, je devais planifier soigneusement ce que je devais faire dans cette bataille.

Pour commencer, nous devions avancer dans la direction de la Marionnette Magique. Et une fois arrivée en face d’elle, je verrais si j’avais de la chance ou non. Mais même si elle ne devenait pas une membre de ma famille, nous pouvions nous défendre contre ses attaques.

Si vous considérez la réalisation d’un combat, vous devriez agir en fonction d’un plan minutieusement préparé, mais je n’avais pas les connaissances appropriées pour cela. Mais heureusement ou malheureusement, il y avait peu de place qui me permettrait de créer un plan complexe.

Je peux le faire. Voici la résolution que je m’étais dit.

J’avais alors fermement serré les dents, car un sentiment de peur m’emplissait.

... Alors. Commençons mon plan.

« Hé, toi là-bas ! Regarde par ici ! » (Takahiro Majima)

J’étais alors apparu depuis l’endroit où j’étais caché afin d’attirer son attention en utilisant ma voix. La Marionnette Magique se tourna alors vers moi.

« ―sk. »

À ce moment-là, je me rendis compte que j’étais inutile.

Mes sens m’avaient dit « Il ne va jamais m’obéir ».

Au moment où je jetai un coup d’œil sur sa silhouette, j’eus alors une très mauvaise sensation.

Oh Zut !

Il s’agissait d’une des situations où je devais croire en mes sens. Et ceci m’indiquait clairement que je ne pouvais pas éviter le combat. La Marionnette Magique commença alors à courir vers moi avec toute sa puissance.

« ... *clench* »

Ce fut intense.

Et c’est alors que je me rendis compte que je n’étais absolument pas de taille face à un tel adversaire et ceci me pétrifia de peur. Mes dents grincèrent dues à la terreur qui me gagnait. Le pouvoir de faire face à cela, peut-être que c’était ce que les personnes appelaient la confiance.

« Lily ! » (Takahiro Majima)

Venant d’une autre direction que la mienne, une boule d’eau vola jusqu’à toucher la Marionnette Magique. Un morceau de bois se détacha. Il s’agissait d’un de ses bras qui volait dans les airs.

Les balles d’eau continuèrent à être projetées depuis l’énorme corps caché de Lily. Lily ne pouvait pas se mouvoir très rapidement, car elle appartenait à la famille des slimes, mais attaquer un ennemi à l’aide d’une attaque-surprise n’était pas difficile.

Le corps semi-liquide se pencha alors vers le corps en bois de la Marionnette Magique.

*Crack* *Crack* les blessures de la Marionnette grinçaient horriblement

« Oui, vas-y ! » (Takahiro Majima)

Et ainsi, je laissai sortir ma joie, mais cela n’était pas si simple.

La Marionnette Magique, à l’aide de la lance qui n’avait pas été arrachée par l’Attaque Magique, poignarda Lily en plein centre de son corps.

« Haaa !? » (Takahiro Majima)

La pointe était coincée dans sa chair transparente, la transperçant profondément. Du liquide se répandait sur le sol et la douleur de Lily me fut transmise par notre connexion, affligeant à mon esprit un sentiment fort désagréable.

« Lily ! » (Takahiro Majima)

Deux fois, puis trois. La lance s’enfonça encore plus profondément dans le corps de Lily. Tout en étant ainsi bloquée, elle était incapable d’utiliser la magie, alors Lily attaqua à de nombreuses reprises. Mais à chaque fois, un fluide corporel sanguinolent s’échappait de son corps. Bien sûr, Lily n’était pas forte.

Ses tentacules essayaient d’interférer avec le bras de la Marionnette Magique, mais la pointe de la lance était plantée dans son corps. Mais peu à peu, le corps de la Marionnette Magique fut rongé par le liquide digestif. Mais, la situation restait imprévisible.

Je ne devrais vraiment pas regarder ça.

« Va au diable ! Meurs rapidement ! » (Takahiro Majima)

Face aux deux corps emmêlés des deux monstres, je haussai la voix tout en courant.

Pour moi, Lily était ma seule force de combat. Si je la perdais, alors cela serait fini de moi. — d’un point de vue rationnel, le simple fait de pouvoir perdre ma partenaire me remplissait d’une véritable peur.

Je ne veux plus être seul.

Je ne peux plus supporter la solitude.

Lily avait soulevé le rideau du désespoir qui avait failli me faire perdre la vie, elle était mon dernier espoir.

Je ne peux pas risquer de la perdre.

« Aaahhhhh! » (Takahiro Majima)

J’attrapai alors la lance qui blessait Lily. La force de Lily et ma pauvre capacité physique. Avec ces deux-là réunie, enfin, nous avions pu arrêter les mouvements de la lance.

Si l’attaque préventive n’avait pas achevé son bras, alors que peut-être maintenant, il serait possible de le faire. Il y avait encore une chance de pouvoir le faire. Le fait que nous puissions ou non utiliser cette chance nous avait été donné.

« Toi ! Toi... meurs... meurs, j’ai dit meurs !!! » (Takahiro Majima)

J’avais alors frappé de toutes mes forces la tête de la Marionnette Magique.

Merde ! C’est inutile même ainsi, je ne peux même pas lui faire le moindre dommage.

Les liquides digestifs de Lily avaient peu à peu blessé la Marionnette Magique. Si nous pouvions garder cet équilibre, alors nous aurions notre victoire.

Mais, pouvons-nous vraiment garder cet équilibre... ?

Cette mauvaise pensée arriva dans ma tête, je tentais désespérément de la faire partir.

C’est bon. Nous pouvons sûrement le faire. Je dois continuer ainsi !

Il y avait une erreur dans mon calcul, car la force physique de Lily était plus faible que ce que je pensais, mais nous avions encore un avantage.

Je veux vraiment y croire. Nous sommes dans la phrase critique.

« ... Ah. » (Takahiro Majima)

Alors que je pensais cela, je fus comme figé sur place.

Au-delà de la ligne d’arbres, je venais d’apercevoir la silhouette d’une nouvelle Marionnette Magique.

Elle tenait une hache et un bouclier. Elle ressemblait à un guerrier avec les armes qu’elle avait. Une nouvelle Marionnette Magique, avec son visage lisse, sans yeux ni nez, se tourna à cet instant vers nous.

« Vous plaisantez... » (Takahiro Majima)

En un instant, ma gorge se tarit, incapable de sortir le moindre son.

C’est quoi ce pire moment imaginable !?

Même si en général, je me considérais comme malchanceux, là, c’était bien trop cruel.

Nous ne pouvions pas nous permettre de réagir face à ce nouveau venu.

Lily ne pouvait pas se permettre de libérer son adversaire actuel.

Je possédais la force d’un simple humain, et donc, notre différence de puissance était bien trop grande. Donc la seule chose que je pouvais faire était de lui faire gagner du temps. Mais je ne pouvais pas non plus me permettre de lâcher la lance de notre adversaire. Dans ce cas, devrions-nous nous échapper ? Non, c’est impossible. Lily était bien trop lente et je n’avais même plus la force de courir.

Que faire ?

Que devrais-je faire ?

Comme pour répondre à cela, la nouvelle Marionnette Magique commença à courir.

Merde ! C’est bien plus rapide que nos mouvements et que même la chose que nous bloquons fermement au sol.

En un instant, elle se déplaça de plus de dix mètres.

« Lily ! Attaque ! » (Takahiro Majima)

Suivant mes instructions, Lily envoya plusieurs de ses tentacules dans sa direction. Mais si nous devions parler du résultat, alors je dirais qu’il s’agissait là d’une très mauvaise action que je lui avais demandé de faire.

« Arggg. » (Takahiro Majima)

En utilisant toute sa force afin de se secouer, la Marionnette Magique sortit la lance qui jusqu’à présent avait été enfoncée dans le corps de Lily.

« À, aahhh !? » (Takahiro Majima)

Je tentais de tenir sa lance, mais j’échouai, ce qui m’avait alors envoyé au sol lors de son mouvement.

Et c’est alors que je fermai les yeux involontairement, car la pointe de la lance de bois descendait là où j’étais. La Marionnette Magique était déjà devant moi, regardant vers le bas avec son visage inexpressif.

Les tentacules de Lily recommencèrent à s’entrelacer, mais ceci n’arrivera pas à temps.

*Booom*, un son retentit et une tête fut écrasée en bouilli.

Ceci se dispersa partout sur le sol en de petits fragments brisés.

Une vie venait de s’éteindre, et ainsi, soudainement, le bruit de la bataille cessa.

« ... Que s’est-il passé ? » (Takahiro Majima)

J’étais là, avec des gouttes de sueur froide qui tombaient et une pointe de lance qui perçait le sol à quelques centimètres de mon visage, essayant de comprendre la scène se déroulant devant moi.

Écrasée en petits morceaux en un unique coup — une scène où une Marionnette Magique était courbée tout en tenant sa lance avec sa tête totalement écrasée.

Quelque chose était venu vers nous en volant, j’avais au moins compris cela.

Mais, je ne savais pas quoi et d’où cela provenait-il ?

Je pouvais entendre le bruit de quelque chose qui se brisait.

Quand je regardais dans la direction du bruit, je vis qu’il y avait là une énorme hache de bataille enfoncée dans un arbre.

L’arbre avait été coupé en plein centre et il générait du bruit tout en finissant de tomber.

« ... » (Takahiro Majima)

Je me relevai sur mes coudes. Immédiatement, une lumière m’enveloppa totalement, soignant la petite blessure que j’avais subie lors du combat. Il s’agissait bien entendu de la magie de soins de Lily. Si l’on comparait les dégâts, j’aurais préféré qu’elle se guérisse elle en premier, et donc, je devrais le lui dire plus tard.

Plus près moi se trouvait la silhouette d’une Marionnette Magique tenant une hache et un bouclier. Elle était vraiment proche de moi, puis, respectueusement, elle posa un genou au sol après avoir déposé sa hache au préalable.

« ... Ne me fais pas peur comme ça. » (Takahiro Majima)

Alors que je me plaignais, un signe d’embarras provint de la Marionnette Magique.

Il s’agissait du même type de connexion que j’avais ressenti entre moi et Lily.

Il me semblerait que je pouvais savoir si un monstre pouvait ou non devenir un membre de ma famille simplement le regardant.

... Du moins, dans le cas où je suis calme. On pouvait dire que je viens de recueillir de bonnes informations aujourd’hui.

Avec cet affrontement, j’étais tombé d’une manière assez dramatique. Mais il semblerait que j’avais quand même pu survivre à mon premier combat.

Et en plus de cela, il semblerait que j’avais obtenu un nouveau camarade très rassurant.

***

Chapitre 5 : La Cabane de la Tragédie

Maintenant, je ne pouvais toujours pas m’arrêter de marcher.

Les sons de notre combat avaient dû parcourir une longue distance, alertant les monstres et les étudiants de notre présence. Je les considérais tous deux comme mes ennemis. Je devais donc prendre en compte cette possibilité afin de partir immédiatement des lieux.

Tout en faisant avancer mon corps fatigué, j’étais finalement retourné jusque dans la grotte.

Les gains que nous avions acquis aujourd’hui étaient une lance de bois magique, des informations supplémentaires sur ma capacité de domptage de monstres ainsi que la présence d’un nouveau membre dans la famille.

« Désormais, ton nom sera Rose. Tous mes vœux pour ce qui suivra. » (Majima)

L’humble Marionnette Magique sera donc Rose. Parce que Lily était Lily [1], j’avais décidé de donner à notre deuxième compagnon le nom d’une fleur. Ce monstre était sexuellement neutre, ou plutôt asexué. Donner le nom d’une femme pourrait ne pas être une bonne chose. Eh bien, la personne elle-même ne semblait pas être dérangée par ça. Et en plus, je serai le seul qui l’appellera. Donc il n’y devrait pas avoir vraiment de problèmes.

Comme prévu, je ne me sentais pas particulièrement en forme d’avoir dû traverser deux événements ayant un danger de mort présent, et cela en une seule journée. J’avais donc décidé de passer le reste de la journée dans la grotte. Étant donné que la main-d’œuvre totale était augmenté à deux personnes, il était désormais possible d’en avoir un qui resterait en tant que garde du corps en tout temps.

Pour me procurer la nourriture, je décidais de confier cette tâche à Rose.

J’avais alors posé mon corps fatigué sur Lily que j’avais dès lors utilisé en tant que canapé, et alors que je dormais profondément, Rose revint. Rose était beaucoup plus agile que Lily, mais en contrepartie, ne pouvait pas utiliser de Magie.

Elle avait avec elle, un rat, un lézard et un écureuil.

En raison de la nature de son arme de type hache de combat, les petits animaux que Rose avait rassemblés étaient tous soit écrasés, soit coupés en deux. Mais tout ce qui pouvait combler mon estomac était une bonne chose pour moi. Je les avais donc tous rôtis sur le feu de camp.

Mais pour être franc, le goût n’était vraiment pas terrible. Cependant, je ne pouvais pas me plaindre, car ces aliments remplissaient mon ventre.

Apparemment, il n’y avait pas de gros animaux se trouvant à proximité de la grotte. Peut-être était-ce parce qu’il y avait des monstres et qu’ils avaient peut-être tous été mangés.

Par ailleurs, pendant que j’étais à la colonie, j’avais entendu dire que la différence entre un animal et un monstre était l’existence de la magie. Je ne pouvais pas sentir la présence ou l’absence de Pouvoir Magique, mais il semblerait que je puisse l’utiliser.

La différence avec la magie étant absolue. Un ours tout à fait normal qui dépassait trois mètres de haut ne pouvait pas gagner contre un monstre du genre rat de 5 cm de long. C’était une vérité absolue.

Par conséquent, je pensais que les grands animaux qui avaient seulement eu une taille augmentée étaient liés à la difficulté à survivre dans cet environnement.

Et aussi, cette chose que l’on appelait la Puissance Magique habitait dans l’âme.

Lors d’un combat contre des monstres, il était possible de leur voler leur Pouvoir Magique. Les monstres ayant une grande Puissance Magique étaient plus forts, mais le Pouvoir Magique qu’on pouvait gagner en les tuant augmentait également.

En fait, les utilisateurs d’une capacité de triche avaient rapidement pu se renforcer en chassant des monstres se trouvant dans la zone. Finalement, d’autres personnes qui les avaient aidés lors de ces chasses aux monstres avaient aussi été renforcées par la magie, au point où l’on avait commencé à parler de se défendre en utilisant ce principe. Mais avant qu’on puisse mettre en œuvre ce fait, la colonie avait disparu de la surface de ce monde.

Ce que je voulais dire par là, c’était que dans la forêt se trouvaient des monstres, donc en plus de pouvoir augmenter le nombre de membres de ma famille, il était aussi possible d’améliorer notre force. Bien sûr, être en mesure de le faire en toute sécurité était une tout autre question. Aujourd’hui, notre attaque avait comme été comme marcher sur une corde raide, je vais donc m’en passer à l’avenir.

« Tout va bien. Maintenant, allons dormir. » (Majima)

Après avoir rempli mon estomac, j’avais envie de dormir. Mon état mental tendu implorait pour du repos. C’était un peu tôt, mais j’allais quand même essayer de dormir. Avec la présence de mes compagnons, je pouvais dormir en paix.

***

Plusieurs jours s’étaient écoulés. J’étais resté dans ma caverne.

La vie c’était stabilisé. J’essayais de ne pas me souvenir de la crise que j’avais vécu et je m'étais mis au travail afin de sécuriser une source alimentaire stable. J’avais même commencé à accumuler de la viande séchée. C’était vraiment un monde différent par rapport à la situation de quelques jours auparavant.

Lily n’était actuellement pas dans la caverne. Je lui avais demandé d'investiguer sur la zone environnante. Rose était restée avec moi, parce que j’avais d’autres choses à lui demander de faire.

« Oui, en voici un qui me semble bon qui vient d’être fini. » (Majima)

Rose me présentait respectueusement un bouclier de bois que je reçus afin de l’inspecter soigneusement.

Le bouclier était lourd. Le bouclier que j’avais en main était plus large que celui qui était équipé par Rose. Il était assez grand pour couvrir la moitié de mon corps. Et comme il était fait en bois, je pouvais le mouvoir relativement facilement avec ma force actuelle. Mais il avait la solidité de l’acier, car une magie l’habitait, ce qui aurait pu être vu comme une tricherie.

Il était un peu difficile à manipuler, mais c’était en raison de sa taille. Mais je serais condamné de toute façon avec mes capacités de combat lorsque nous entrerons dans le prochain combat. Je devais donc uniquement me concentrer sur ma protection, et c’était déjà bien assez.

Ce qui avait été récemment créé par Rose, c’était une armure afin de me protéger.

La capacitédes Marionnettes Magiques était la « Création d’Outils ».

Bien sûr, Rose qui s’était jointe à ma famille avait aussi ce pouvoir. Tous les outils qu’elle confectionnait avec cette capacité avaient de la magie infusée en eux.

Elle avait coupé avec enthousiasme les arbres en utilisant sa hache de bataille, puis avait utilisé un couteau pour tailler habilement le bois.

Une protection pour ma poitrine et le bas du corps avait déjà été créée. Bien que je pense que c’était un peu trop semblable à mon uniforme scolaire, ce n’était pas le moment d’exiger d’être à la mode.

Il y avait aussi la lance que j’avais récupérée de la Marionnette Magique que j’avais vaincue afin d’obtenir son arme. Mais, je ne comptais pas l’utiliser, car il valait mieux pour moi rester en dehors du combat.

« Merci beaucoup. Peux-tu, s’il te plaît, continuer à faire mon armure ? » (Majima)

En réponse à mes mots de remerciement, Rose me retourna une sensation de bonheur qui arriva dans ma tête.

Au fait, Rose n’avait rien d’autre que sa hache et un bouclier équipé. L’équipement fabriqué à partir de maintenant serait donné à Rose afin qu’elle puisse l’utiliser.

Alors que je lui faisais faire ça, Lily était revenue, mais son apparence était différente d’avant.

« Lily, bon retour. » (Majima)

Lily, qui était entrée dans la grotte, ressemblait à Rose. Elle était devenue une Marionnette Magique. Il s’agissait de l’aptitude des slimes mimétique.

En fait, j’avais laissé Lily manger le cadavre de la Marionnette Magique vaincue. Ce faisant, il était devenu possible pour Lily de prendre la forme d’une Marionnette Magique à travers sa capacité de mimétisme. Elle pouvait toujours utiliser sa magie sous cette forme, donc notre force de combat avait largement augmenté.

Malheureusement, sa capacité de création d’armes et d’armures était inférieure à celle de l’original, alors je lui avais à la place demandé d’explorer la région. Eh bien, je n’oserais pas voler le travail de Rose.

« Hm. » (Majima)

Par le lien magique qui nous unissait, j’avais le sentiment que Lily voulait me dire quelque chose.

« Lily, que se passe-t-il ? As-tu découvert quelque chose ? » (Majima)

Une réponse affirmative vint immédiatement.

En passant, je pouvais échanger des pensées à travers ce lien magique, les sentiments peuvent aussi être transmis. Les intentions pouvaient vaguement être comprises, même si elle n’avait pas la quantité d’informations véhiculées par une vraie conversation.

Par conséquent, il ne pouvait pas être appelé comme était un bon moyen de communication. À cet égard, des mesures devaient être prises.

« Levons-nous et allons-y. Rose, prépare-toi. » (Majima)

Nous quittâmes tous la caverne une fois entièrement équipés.

Je me demande de quoi il s’agit.

***

Après avoir quitté la grotte pour la première fois depuis une longue période, nous avions marché pendant environ une heure. Nous avions été guidés par Lily jusqu’à notre destination.

Là, de la même école que moi, j’avais vu la silhouette d’un étudiant se trouvant maintenant dans l’autre monde.

Comme je l’avais déjà dit précédemment à Lily, si elle voyait le moindre étudiant, elle devait me le rapporter le plus rapidement possible. Lily avait donc agi selon son devoir.

En conséquence, depuis l’effondrement de la colonie, il y a quelques semaines, j’avais pu trouver pour la première fois un étudiant autre que moi-même.

Mais dans ce cas, il s’agissait de son corps.

Une fille que je connaissais et avec qui j’avais quelques fois interagi était morte seule dans la forêt. Le fait qu’une connaissance soit morte était difficile à encaisser, j’avais alors lourdement mordu ma lèvre inférieure.

Avant sa mort, elle avait une très belle apparence, car vous auriez pu demander à n’importe qui et ils auraient tous été d’accord sur le fait que Miho Mizushima était magnifique. Ses cheveux teints en blond étaient traversés par une bande de cheveux de couleur laiton et ses cheveux atteignaient ses épaules.

Son cadavre n’avait pas encore été mangé par des monstres. De ce fait, je pouvais spéculer qu’il ne s’était pas passé beaucoup de temps depuis sa mort. En outre, la cause de la mort n’était nullement un monstre.

L’uniforme qu’elle portait était sale et déchiré de partout.

Si vous regardiez de plus près, tout en examinant son corps avec attention, il était facile de prouver qu’elle avait été agressée sexuellement.

En plein désespoir, elle devait avoir enfoncé un couteau dans sa gorge. Il était là, encore serré dans sa main rigide. Même maintenant, elle serrait toujours le couteau resté planté dans sa gorge.

Il était tout à fait possible qu’elle eût choisi la mort afin de protéger sa dignité, puis quelqu’un avait fini par commettre de la nécrophilie à son encontre. Et dans les deux cas, c’était vraiment horrible.

Le beau visage de Miho Mizushima était comme figé dans un désespoir absolu.

Ces actes s’étaient peut-être produits parce qu’elle avait été classée la 5e beauté de l’école. Elle était une deuxième année tout comme moi.

Je me souvins alors d’une ancienne conversation que j’avais eue avec elle.

« Merci. Les garçons sont après tout fiables en ce qui concerne le travail physique. Et en ce qui concerne Majima-kun, c’est parce que vous étiez si sérieux, que j’ai pu survivre. » (Miho)

« On ne peut pas briller n’importe où, mais c’est juste une chose insignifiante que j’ai faite là. » (Majima)

« Hmm ? En tout cas, moi, je ne le vois pas de cette façon. » (Miho)

Puisqu’elle n’avait pas de capacité de triche, Miho Mizushima appartenait au groupe qui était resté dans la colonie. Je lui avais alors seulement parlé une fois, et c’était lorsque je travaillais à la construction de la colonie.

Elle se souvenait de moi et de mon nom alors même que j’étais un étudiant discret. Je me souvenais qu’à l’époque, j’avais été très surpris. Je me souvenais encore de son sourire lumineux.

Jusqu’à il y a quelques jours, elle devait sûrement encore beaucoup sourire.

« Lily. » Je lui donnai alors un ordre en n’affichant aucune trace d’émotion dans la voix. « Mange là. »

Lily réagit immédiatement à l’ordre que je venais de lui donner. Elle se transforma. Perdant sa forme de Marionnette Magique pour redevenir un slime possédant un vaste corps. Puis, elle couvrit entièrement la fille à l’aide de son corps semi-liquide.

À l’intérieur du corps transparent, l’existence même de Miho Mizushima se fondit réellement. Je regardai attentivement cet acte se produire.

« ... » (Majima)

Du blanc pour les yeux. Du rouge pour les organes internes. Du jaune pour le gras et du blanc pour les os. Et toutes les autres choses informes que je voyais, c’était des choses que je devrais me souvenir pour le restant de mes jours.

Ceci avait finalement pris du temps, mais le corps de Miho Mizushima fut complètement digéré. Au moment où je remarquai ce fait, le soleil s’était couché.

Le soleil couchant ne pouvait pas être vu depuis l’intérieur de la forêt. Cependant, le ciel avait encore été teinté en rouge, et une noirceur mélangée avec ce rouge créant une nuance effrayante. Partout où je pouvais voir, j’étais comme enveloppé dans cette lueur.

Et dans ce contexte, le corps nu et d’une grande blancheur d’une jeune fille pouvait être vu.

Ironiquement, ses membres étaient magnifiques. Il n’y avait aucune des souillures qu’elle avait eues alors qu’elle était encore en vie.

Le mot renaissance était alors immédiatement venu à l’esprit. J’avais directement effacé cette pensée, car ce n’était pas le cas. Ce n’était pas comme ce genre de chose qui s’était déroulé devant mes yeux.

« Maître, acquisition complète. » (Lily)

Pour la première fois, je pouvais entendre la voix de Lily, mais bien sûr, c’était exactement la même que celle de Miho Mizushima.

Vraisemblablement, sa manière de parler avait probablement été entièrement copier de celle de Miho Mizushima. C’était presque identique à ce que je me rappelais. La seule chose de différent était qu’elle se référait à moi en tant que son maître.

Pour cette raison, il y avait un écart sans espoir qui ne pourrait jamais être comblé.

C’était bien sûr le cas. Car elle n’était pas Miho Mizushima. Elle était un monstre portant la peau d’une autre.

Et, j’étais sûr que moi aussi, j’étais un monstre portant une peau humaine. Sinon, comment aurais-je pu faire quelque chose de si cruel, et cela sans aucune trace d’hésitation ?

J’avais décidé d’utiliser le corps de Miho Mizushima. J’avais laissé Lily l’imiter. Il s’agissait là d’une conduite horrible, et j’étais conscient que c’était totalement impardonnable. Cependant, depuis que j’avais décidé de vivre dans ce monde, j’étais prêt à faire tout ce qui était approprié afin de survivre.

Il était également de ma responsabilité de m’occuper de Lily et Rose qui m’accompagnaient. C’était la meilleure des choses à faire, bien que, en tant qu’humain, ce soit la pire chose à faire.

Bien que j’eus la nausée, j’avais tout avalé. J’avais fait ce que je devais faire...

« As-tu compris les spécificités de ce corps ? » (Majima)

« Spécificités ? » (Lily)

« À l’intérieur de ce corps, il devrait y avoir un Pouvoir Spécial. » (Majima)

Comme, même la personne originale ne savait pas ce qu’était son pouvoir, il n’est pas étonnant qu’il faille du temps pour que l’imitation sache ce que c’était.

Au pire, il était possible que ma supposition soit fausse.

« Ce n’est pas grave si tu ne le sais pas. » (Majima)

Comme elle était maintenant capable de prendre une forme humaine, c’était déjà très utile en soi.

Le problème était la capacité de combat, Lily était capable d’utiliser ses capacités même sous la forme d’un autre monstre. Par exemple, dans sa forme de Marionnette Magique, elle était encore capable d’utiliser sa magie. Pour être précise, Lily imitait, mais elle était capable de séparer la "Compétence" et l’"Apparence" du corps original qu’elle copiait.

Bien sûr, elle était également limitée par son "Apparence". Par exemple, sous l’apparence d’une Marionnette Magique, la capacité de prédation originale de sa forme de slime ne pouvait être utilisée à son plein potentiel.

« Je pense que ce sera utile pour ce dont le maître a besoin. » (Lily)

« C’est très bien alors. » (Majima)

Je m’étais alors retourné. Je n’avais pas particulièrement envie de rester ici. Cependant, la voix de Lily résonna dans mon dos.

« Maître, je voudrais vous parler à propos de quelque chose. » (Lily)

« Quoi ? » (Majima)

« Il y a d’autres humains, semblables au maître et à cette fille, se trouvant à proximité. Il est probable qu’ils aient tué cette fille. Non, ce sont eux qui ont causé la mort de cette fille. » (Lily)

Je m’arrêtai d’un coup. Je me retournai avant de lui poser la question. « Vraiment ? Et comment le sais-tu ? »

« Et bien, c’est parce que je possède tous les souvenirs de la fille. » (Lily)

Ces mots (elle les avait annoncés sûrs d’elle) avaient fait trembler mon esprit.

« Est... – ce la vérité ? » (Majima)

« Oui, mais aussi non. Mes souvenirs pourraient être différents si l’on regarde les détails. Mais c’est aussi comme s’ils avaient été enregistrés en moi. Les choses dont je me souviens sont un certain sens, les mêmes que l’original. » (Lily)

« Ha OK. C’est donc pourquoi tu possèdes le même timbre de voix ainsi que la même manière de t’exprimer que Miho Mizushima. » (Majima)

La capacité de Lily était celle d’un slime mimétique. Elle pouvait être une capacité phénoménale si elle était utilisée avec soins.

Bien sûr, la capacité de Lily lui permettant de créer des outils ne pouvait pas être comparée à celle de Rose, car dans une certaine mesure, il existait comme une certaine carence ou dégradation. Mais là, il semblerait qu’elle acquit la majorité de l’être qui était appelé avant ça, Miho Mizushima.

Le mimétisme complet équivalait à la saisie presque totale de l’existence de l’autre. Je me sentais étourdi, pensant que cet acte était impossible. Moi qui venais peut-être de faire quelque chose d’encore pire que je pensais au départ, à Miho Mizushima.

« Maître, que comptez-vous faire maintenant ? » (Lily)

Lily qui avait pris la forme de Miho Mizushima me demanda ça, tout en exposant généreusement sa belle silhouette dans ce contexte de ciel rouge-noir.

« C’est donc ça. » (Majima)

Les informations qu’elle m’avait racontées étaient des informations importantes. Maintenant que je pensais à tout cela, plutôt que de s’inquiéter, il y avait d’autres choses que je devais faire.

Je devais m’occuper des personnes absolument méprisables qui avaient tué Miho Mizushima.

Qu’ils lui aient fait toutes ces choses, et qu’ils soient toujours en vie, tout ça me semblait être quelque chose d’impardonnable.

« J’ai décidé. » Ma réponse fut emplie par de la colère. « Je ne peux pas ignorer ma responsabilité. »

Je vais tuer la personne qui avait tué Miho Mizushima. Une revanche, ce que je voulais faire ne portait pas ce type de sens.

À l’origine, nous n’étions pas devenus amis, mais nous avions eu une interaction amicale. Mais mes sentiments à son égard étaient plus quelque chose comme si j’avais pitié pour ce qu’elle avait subit, ainsi que ma volonté d’agir et mes ressentiments envers ses assaillants.

Ainsi, oui, c’était ce que je pouvais appeler comme étant le fait d’agir selon ma responsabilité.

Les personnes qui avaient profané la fille nommée Miho Mizushima, j’étais tout à fait comme eux.

***

Nous nous étions après ça dirigés vers un lieu ne se trouvant pas loin d’où Miho Mizushima avait été tuée.

« ... Quoi ? » (Majima)

Dans cette forêt infestée de démon se trouvait une petite cabane en bois.

C’était évidemment étrange. Pourquoi y avait-il une cabane ici ? Pourquoi les démons ne l’avaient-ils pas détruit ? Pour commencer, il aurait fallu faire quelque chose pour empêcher qu’ils interfèrent lors de sa construction.

Avec suspicion, je me dirigeai alors vers le bâtiment. Puis, Lily et Rose s’arrêtèrent soudainement et elles ne purent avancer plus loin.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » (Majima)

« Je ne peux pas m’approcher plus de la cabane. » (Lily)

Selon Lily, il existait apparemment un mécanisme qui les tenait loin et cela se trouvait dans la cabane.

Que je le veuille ou non, je m’étais dès lors dirigé seul vers elle. Comme les monstres ne pouvaient pas se rapprocher plus, il ne devrait pas y avoir de danger.

De l’intérieur de la cabane, je pus entendre un garçon rire, et le cri d’une fille. Les deux semblaient jeunes, semblables à moi. Ils pourraient tout à fait être des étudiants venus dans ce monde parallèle.

Il semblerait qu’il y avait plus de personnes.

« Donc ce n’était pas seulement Miho Mizushima... » (Majima)

Pour une raison inconnue, mon cœur sembla comme s’il avait cessé de battre.

À l’instant, j’avais eu le même sentiment que si le nombre de chiens avait augmenté.

Donc, en d’autres termes, je ne les considérais même plus comme étant des humains.

Je pouvais être un monstre insensible qui ne se souciait pas des personnes autres que lui-même, mais ces personnes-là n’étaient que des bêtes sous-humaines. J’étais vraiment soulagé. J’étais soulagé du fond du cœur.

Dans une telle situation, je n’avais pas besoin d’hésiter à les tuer

J’avais alors enquêté sur l’endroit que Lily m’avait déclaré au préalable. "Elle se sent extrêmement dégoûtée par cet endroit en particulier". Mais, même si nous avons un lien entre nous, en fin de compte, le fait d’être capable de converser était bien mieux. Les détails vis-à-vis d’une information étaient à un tout autre niveau.

En regardant autour de la zone, je trouvai finalement une belle pierre transparente se trouvant sur le sol. Des personnages sophistiqués où quelque chose comme ça avaient été dessiné dessus. À en juger par son apparence, il pouvait s’agir d’un objet magique. Et c’était probable si vous imaginez qu’il s’agissait du propriétaire original de la cabane qui l’avait créé.

Ces informations suggéraient clairement certains faits importants. Dans ce monde, il y avait des humains autres que les extraterrestres.

En y pensant, l’unité d’expédition principale avait peut-être trouvé ces "traces d’humains", et il était possible qu’ils aient changé leur mission afin de trouver une zone peuplée au sein de cette forêt.

Les humains de ce monde semblaient posséder des connaissances inconnues de nous. Ils avaient été capables de créer un objet afin de repousser les monstres. C’était vraiment magnifique. Malheureusement, je n’avais pas les connaissances afin de connaître la vraie valeur ou le fonctionnement derrière cet objet.

« Et ainsi... » (Majima)

Précisément comme je n’avais pu comprendre comme cet objet fonctionnait, je l’avais brisé sans une once d’hésitation.

Il se peut que ce fût un objet extrêmement précieux, mais c’était aussi simplement quelque chose qui était sur mon chemin. De plus, je serai toujours accompagné par des monstres et donc, je ne pourrais jamais l’utiliser. Je ne comprenais pas comment il fonctionnait et ainsi, je ne regrettais pas de devoir le casser.

Maintenant, le destin des hommes se trouvant dans la cabane fut scellé. Ils venaient déjà de perdre la chose qui les protégeait de ce monde infesté de monstres.

Ainsi, je n’aurais même pas besoin de lever intentionnellement la main afin que leur destin s’accomplisse.

Ceci n’était pas nécessaire, mais laisser la main des autres finir ce qu’il fallait faire ici serait irresponsable.

« Tuez toutes les personnes se trouvant à l’intérieur, à l’exception de celle qu’ils sont en train d’agresser. » Je donnais ainsi l’ordre à Lily et à Rose. Je n’avais alors ressenti aucune angoisse à ce sujet.

J’avais honnêtement envie de faire exploser la cabane avec de la magie, mais il y avait une personne agressée à l’intérieur, alors ce n’était pas une option possible. Je détestais les humains. Mais, cette personne n’avait encore rien fait de mal. Et donc, je ne pouvais pas être comme eux et tuer une fille innocente.

« Ha, attendez ! » (Majima)

Je me plaçai alors devant elles, afin de les bloquer.

« Bloquez-leur les bras et les jambes afin de les empêcher de bouger, puis arrêtez-vous après avoir fait ça. Compris ? Je m’en fiche si vous devez aller un peu plus loin. » (Majima)

« Hein !? Oui, je comprends. » (Lily)

Faire une telle chose pouvait ne pas avoir de sens. Je ne savais même pas si Miho Mizushima l’aurait souhaitée.

Mais pour elle qui était désormais morte, c’est la seule chose que je pouvais faire.

***

Lorsque nous étions subitement entrés dans la cabane, les garçons de mon école firent des visages choqués. Pas étonnant, car après tout, elle était supposée être morte.

En passant, pour ne pas provoquer encore plus de honte pour Miho Mizushima, je lui avais prêté la veste de mon uniforme scolaire. Une manche avait été arrachée, mais il suffisait amplement afin de cacher le corps mince d’une jeune fille.

« Faites-le. » (Majima)

En réponse à mon ordre, Rose commença férocement à courir sur eux.

Le garçon qui agressait la jeune fille fut frappé alors qu’il se retournait vers nous. Bien que le coup de pied n’était pas particulièrement précis, les testicules du garçon furent totalement écrasés.

Les autres écoliers furent tout comme figés. Ils pensaient probablement qu’il était impossible pour les monstres de venir dans la cabane.

C’était leur paradis.

Et maintenant, c’était devenu leur abattoir.

« J’y vais. » (Lily)

Lily s’avança, brandissant la lance que je lui avais donnée au préalable.

« Haaaaa! » (Garçon)

Les garçons de mon école ne pouvaient même plus réagir, sauf en se remuant un peu alors que leurs mains et leurs pieds avaient été coupés. Le sang qui jaillit était tel des geysers. Une scène de l’enfer avait été créée en ce lieu.

J’étais alors entré dans la cabane où le sang était en train d’être projeté partout. Puis, enlevant ma chemise, je la plaçai sur le corps nu de la jeune fille.

L’écolière semblait être un peu plus jeune que moi. Son visage avait de belles caractéristiques, bien qu’il soit actuellement souillé. Il semblait comme mort.

« Vous êtes... » (Jeune fille)

« Calmez-vous. Je n’ai aucune intention de vous faire du mal. » (Majima)

Elle leva les yeux puis regarda directement mes yeux. Il y avait une couleur étrange au fond d’eux. J’avais vu une étrangeté dans ses yeux.

Mais, avant de pouvoir comprendre le sens de tout ça, elle perdit connaissance. Elle avait probablement atteint la limite à ce qu’elle pouvait endurer.

Pendant que je détachais ses bras qui étaient liés derrière son dos, un écolier puis un deuxième furent transpercés par Lily.

L’un d’eux commença à mendier pour un pardon. Une fin appropriée pour un méchant telle que lui.

« Ça fait mal, ça fait mal. Qu’es — Qu est-ce que c’est que ça. Tu es... Tu es en vie. Haaaaaaaa! » (Garçon)

Le dernier garçon encore debout hurlait.

Mais ça n’avait nullement dérangé Lily. Elle avait alors soulevé la lance que je lui avais prêtée. Il n’y avait pas eu la moindre résistance jusqu’ici. C’était naturel. Ces personnes-là étaient juste un tas de méchants minables qui ne pouvaient que s’en prendre qu’aux faibles.

« Attends Lily. J’aimerais entendre ce qu’il a à me dire. » (Majima)

Lily stoppa alors sa main. Après avoir reçu l’arme, je pris la tête de l’étudiant par les franges.

« Ça fait mal. Aide-moi. Je t’en supplie, mec. Ça fait mal. Ça fait vraiment mal !!! » (Garçon)

« Reponds d’abord à mes questions si tu veux que je t’aide. » (Majima)

Même si un garçon de mon école avait l’air si pitoyable, je m’en fichais royalement.

« Étiez-vous seulement les trois ici présents ? Avez-vous d’autres compagnons dans votre groupe ? » (Majima)

« On était juste les trois... Haaaaa, ça fait mal, ça fait vraiment malllllllll ! » (Garçon)

Il ne semblerait plus avoir d’autres compagnons. Eh bien, c’était bien ainsi. Au moins, ce n’était pas le pire scénario possible. Par exemple, s’ils avaient un camarade ayant une capacité de triche alors ce serait vraiment dangereux. C’était donc une préoccupation inutile que j’avais eue.

« Ça fait mal, mec. Je t’ai répondu, alors aide-moi, mec. » (Garçon)

« C’est vrai ! » (Majima)

L’écolier me regarda et moi, je le regardai dans ses yeux avant de hocher la tête. Puis, je posai la pointe de la lance sur sa gorge avant de l’enfoncer dedans.

Je l’avais alors entendu crier et faire des bruits, * guba, toka, ge-gya *

« Eh bien, souffre autant que possible. » (Majima)

Les yeux de l’élève s’ouvrirent, comme s’il ne pouvait pas croire ce qui se passait. Après avoir regardé son expression de désespoir, j’avais alors lentement sorti la pointe de la lance.

La lumière avait alors disparu des yeux de l’écolier.

C’était la première fois que j’assassinai une personne. Depuis mon transfert dans ce monde, je pensais que ce jour pourrait un jour venir. Mais à la fin, c’était plutôt décevant.

Mais, même avec tout ça, les choses étaient finalement toujours dans un état terrible.

Je poussai alors un profond soupir.

« Débarrassez-vous des cadavres. C’est correct si vous les laissez dans la forêt. » (Majima)

« Je ne pourrais pas tout simplement les manger ? » (Lily)

« ... Ces gars-là ne me donnent que des sentiments négatifs. Alors ce n’est pas bon de le faire. » (Majima)

Ces personnes étaient des utilisateurs de capacité de triche. Même si elles ne connaissaient pas leur propre pouvoir, et cela jusqu’à leur dernier souffle, il serait intéressant de les faire manger.

Si Lily mangeait leurs cadavres, elle pourrait sûrement obtenir leurs pouvoirs.

Cependant, ça pourrait être une trahison envers Miho.

Elle qui avait été tout comme fusionnée avec Lily serait dès lors avec ces garçons. Je me sentirais mal si cela arrivait. Car pour moi, Lily pourrait être souillée.

Si leurs corps étaient absorbés, certains d’entre eux seraient incorporés tout comme avec Miho, et il y avait alors des préoccupations à se faire. Lily pourrait être affectée par cette fusion. Compte tenu de l’utilisation de l’"Enregistrement" des compétences, de leur personnalité et de leurs souvenirs, ils seraient alors stockés à l’intérieur de Lily en tant qu’entité distincte. Il me fallait éviter d’avoir ces préoccupations. Et de ça, j’étais très inquiet. Il m’était possible d’éviter cette inquiétude en évitant de les faire manger.

« Rose, prends soin de cette fille. Nettoie son corps et dépose-la dans le lit. » (Majima)

« Que fera le Maître ? » (Lily)

« Je ferai... quelque chose au sujet de cette dévastation. » (Majima)

L’intérieur de la cabane était sanglant. En pensant à la fille agressée dont je ne savais même pas le nom, pour son bien, je devrais nettoyer l’endroit. Car à mon avis, mais je ne voudrais jamais dormir dans un tel endroit.

C’était un endroit coloré par le sang, un lieu de tragédie.

« ... » (Majima)

J’avais alors retenu ma tête. J’étais devenu mal à l’aise. Je sentais qu’ils me regardaient, les yeux vides des écoliers morts.

Bien sûr, ce n’était qu’une illusion. Et parce que mon cœur était faible, je voyais ce qui me donnait l’impression d’être des fantômes.

... Attends, je suis si affaibli.

« Maître, allez-vous bien ? » (Lily)

« ... Je vais bien. » (Majima)

Je me devais de mieux aller. Je ne pouvais pas me permettre de m’effondrer dans un endroit comme celui-ci.

Ainsi, avec Lily et Rose qui me suivaient, en utilisant le corps de Miho Mizushima, j’avais assumé la responsabilité d’abattre ces écoliers fautifs.

Si je ne pouvais pas le faire, alors il aurait été préférable d’avoir eu ma vie achevée dans cette grotte.

« Je vais bien. » (Majima)

Je m’étais alors immergé dans le travail afin de nettoyer la cabane ensanglantée.

Je remarquais alors que c’était comme si j’essayais de fuir quelque chose.

Notes

  • 1 Phonétiquement, en japonais le nom utilisé pour elle signifie Lily donc en français Muguet.

***

Chapitre 6 : Rendez-vous au cours d’une nuit silencieuse

La nuit était totalement silencieuse autour de la cabane. Il n’y avait qu’un seul petit lit dans la cabane.

À l’heure actuelle, il y avait une étudiante dormant sur celui-ci, dont je ne connaissais même pas le nom.

Il n’y avait aucun signe que son réveil allait arriver sous peu. Elle s’était évanouie à la suite d’un traumatisme physique et mental intense.

Et ainsi, je me trouvais à l’intérieur, en train de dormir sur le canapé formé par le corps de Lily.

Soit dit en passant, Rose n’était pas à l’intérieur de la cabane, car je lui avais demandé de monter la garde depuis l’extérieur. Il s’agissait là d’une nuit bien silencieuse.

Je regardais d’un air absent l’intérieur de la cabane, car elle me semblait comme fondre dans l’obscurité. J’étais encore choqué par les événements récents que j’avais subis, et donc, je ne pensais à rien de particulier.

Après un certain temps...

« Vous ne pouvez pas dormir ? » (Lily)

La question vint depuis dessous moi.

En me basant sur la sensation que je ressentais depuis mon dos, je savais que Lily déplaçait son corps.

Son corps de slime était comme un sac rempli de gel avec une texture caoutchouteuse.

Elle avait alors converti une partie de substance dure en quelque chose de bien plus doux.

Il n’y avait aucune question à se poser à ce sujet. Car c’était les membres d’une jeune fille.

« ... C’est vraiment impressionnant. » (Takahiro)

Le corps de slime de Lily était toujours sous moi, rendant ma position confortable, m’évitant ainsi le sol froid et dur, et pourtant, en même temps, elle m’enlaçait la poitrine et le cou avec les bras délicats de sa forme de fille.

C’est-à-dire qu’elle n’avait transformé qu’une partie de son corps.

Bien que je pensais que c’était très habile de faire cela, je me demandais aussi pourquoi elle se donnait la peine de le faire.

Avec un point de vue défavorable sur mon visage, je me tordis un peu sur mes coudes, ma joue touchant la joue de Miho Mizushima — le visage humain que Lily imitait.

Sa capacité à imiter Miho semblait si parfaite, même la douce sensation de ses cheveux blonds était la même.

Le plaisir et l’excitation s’étaient emballés avec violence à l’intérieur de moi.

En plus, j’avais quelques mauvaises pensées.

Son contact était si agréable.

C’était la première fois que cette situation se produisait, après les trois derniers jours remplis de solitude et de désespoir, c’était incomparable vis-à-vis du restant de ma vie.

Même en provenance de la partie de corps de Slime, je ressentais de la sécurité et du confort.

Puis, en changeant son corps pour prendre celui d’une jeune fille, ce n’était pas quelque chose que je pouvais supporter.

Je ne voulais pas dire cela d’une manière indécente. Je pensai juste que j’aimerais bien l’embrasser.

Peut-être, j’étais maintenant coincé. Tout avait ainsi commencé, lorsque j’avais tué ces personnes ce soir-là. Cependant, ce n’était que le dernier moment décisif.

La stabilité de ma vie civilisée avait été considérablement ébranlée. Il était nécessaire, dans des moments désespérés, d’oublier certaines choses.

Au cours de ce dernier mois, tout avait changé, et maintenant j’essayais de prendre le contrôle de mon ancienne attitude de mécontentement...

Dans un désir de protéger une partie de mon mode de vie, j’avais laissé mon raisonnement être balayé.

« Arrête ça. » (Takahiro)

J’avais laissé l’émotion prendre le contrôle au lieu de la raison.

Le cadavre de Miho Mizushima faisait maintenant partie de Lily. Lily était capable d’imiter totalement l’apparence de Miho, l’apparence d’une fille violée et tuée.

Je ne voulais pas souiller à nouveau son corps. Je ne le ferai pas.

« Pourquoi ? » (Lily)

La sensation derrière mon dos disparut et mon torse recula. Cependant, Lily m’attrapa avec son corps de Slime élastique et résistant.

« Maître... » (Lily)

Entre mes jambes, je pus voir le haut de Miho grandir, nue dans toute sa gloire. Lily continua à déplacer sa forme humanisée et grimpa de façon provocatrice sur mes genoux, au-delà de mes mains et de ma poitrine. Devant mes yeux, deux larges monticules oscillaient en réponse à la gravité et à ses mouvements.

Personne ne pouvait me reprocher ce que je pourrais faire puisque je n’avais rien entrepris par moi-même... probablement.

Non, c’est faux, ce que j’allais probablement faire était motivé par mon instinct. Quelle folie !

« Je veux vous guérir, maître. » (Lily)

« Je te l’ai dit, arrête ça. » (Takahiro)

Contrairement au plaisir que mon corps voulait avoir, mon cœur était rempli d’inconfort et de malaise.

Il semblait également être en train de gagner.

« Je ne veux pas souiller ce corps. » (Takahiro)

À l’origine, je ne devrais même pas regarder son corps nu. C’est ce que je pensais.

« Arrête ça. » (Takahiro)

J’avais dit ces derniers mots mélangés avec ma voix de commandement.

Maintenant, Lily se retira à la suite de mon ordre. Du moins, elle était supposée le faire.

Le souffle d’un monstre déguisé... d’une fille était envoyé sur mes oreilles, et cela m’excitait au plus haut point.

« Mon pauvre maître. Est-ce que vous culpabilisiez ? » (Lily)

Mon visage était recouvert par une douce sensation. Lily avait mis sa généreuse poitrine contre ma tête.

« Moi, je veux vous aider, Maître. Je comprends que mon Maître ait été endommagé. Pour cet enfant... pour moi, vous avez été blessé. » (Lily)

« ... Lily ? » (Takahiro)

Quelque chose est étrange. Alors que je continuai à réfléchir, Lily continua.

Alors que je continuai à réfléchir, Lily continua.

« Je veux me consacrer à cette “personne” que vous considérez comme importante. Il s’agit là de l’humble désir de ce “corps”. Si cela aide votre “personne” importante, je me ferais une joie de vous aider. Maître, la chose la plus importante pour “moi” en ce moment c’est vous. Je veux dire, c’est parce que je suis votre famille. » (Lily)

Lily rougissait intensément alors qu’elle s’expliquait avec des paroles qui semblait presque incohérente. Ceci fit ouvrir mes yeux.

« ... Ahh » (Takahiro)

Lily me regardait amoureusement alors qu’elle me tenait langoureusement contre sa poitrine.

Devant moi se trouvait Lily. Non, Miho Mizushima. Mais, ses regrets, son désir final d’être enlacé, ils étaient finalement devenus ceux de Lily, ce sentiment que je connaissais seulement à travers notre lien créé grâce à ma capacité. Pourquoi ?

Les émotions de la défunte ne devraient pas affecter Lily. Lily avait simplement pris ces souvenirs comme s’il s’agissait d’un enregistrement. Pour que cela l’affecte, Lily devrait les passer en revue. Pour qu’ils débordent comment ça...

... Dommage, donc c’est comme ça.

Rien à faire maintenant à ce sujet.

C’est ma faute ce qui était arrivé.

Sans le vouloir, les regrets que Miho Mizushima avait eus lors de son décès avaient été transmis à Lily. Lily essayait donc de les accomplir. Elle était désormais ma famille, une "personne" importante en raison de ma capacité de triche.

Il semblerait que c’est quelque chose comme ça. Lily reste Lily. Cependant, ce désir est celui de Miho Mizushima.

Après tout, les deux sont maintenant inséparables. Elles font toutes deux partie de l’existence qu’est Lily.

« Je vous aime maître. S’il vous plaît, acceptez-moi. » (Lily)

Elle proclama cela d’une voix emplie d’un amour fiévreux, telle une fille passionnée.

« ... » (Takahiro)

Je me demandai alors ce que je devrais faire.

Je suis responsable du résultat final vis-à-vis de Miho Mizushima. Lily est ma famille, elle fait également partie de mes responsabilités.

Je voudrais la prendre dans mes bras. Cependant, ce serait hors de ma responsabilité, ce serait plutôt quelque chose d’autre.

... C’est différent. Ce n’est pas ça.

Je regardai à nouveau dans ses yeux.

« Maître... » (Lily)

Les cils de la jeune fille tremblèrent, attendant avec impatience ma réponse.

Alors que je la regardais, elle avait pris la forme de Miho jusqu’au niveau des cuisses. Tout ce qui était en dessous était encore sous la forme d’un slime.

Même dans cette situation insensée, son corps était vraiment magnifique. Ses membres féminins si excitants avaient une beauté éphémère... elle était vraiment très féminine.

Je m’en fiche de ce que les autres pensent. Indépendamment de ce que pensent les autres, c’est ce que je ressens pour de vrai.

« ... » (Takahiro)

Peut-être que c’est une mauvaise décision. Peut-être que cela est même contraire à l’éthique. Peut-être que cette situation est anormale parce que des monstres existent.

Mais même avec ces considérations, il fallait faire quelque chose. Les pensées devaient être respectées. Les émotions devaient être acceptées.

Je ferai ce que mon cœur veut faire par-dessus tout.

« ... Je vais te chérir de tout mon cœur. » (Takahiro)

J’achevai mon vœu sur ses lèvres alors que je les embrassais, passionnément, et j’allai jusqu’au bout de mon envie.

***

Après tout cela, avec son visage juste devant moi, j’étais extrêmement heureux.

Bien sûr, Lily m’attendait à mon réveil avec un doux sourire sur le visage.

Maintenant, alors que je la regardais, je ne la reconnais plus comme étant Miho Mizushima, mais uniquement en tant que la personne nommée Lily.

Je pensais que les regrets de Miho s’effaçaient de Lily, et bien que cela soit triste, elle pouvait maintenant avancer.

Celle qui était en face de moi était Lily. C’est ce que j’avais décidé.

« Bon matin, Lily. » (Takahiro)

Mais je n’allais pas prétendre que la nuit dernière ne s’était jamais produite, alors je l’avais enlacée et embrassée.

Comme toujours, son corps principal était celui d’un Slime, qui était aussi mon lit, mais en même temps, sortant du corps principal, elle avait fait "grandir" une forme humaine. Cette situation étrange sera la nouvelle norme.

« Bon matin, Maître. » (Lily)

« Bonjour... et à toi aussi bonjour Rose. » (Takahiro)

Je l’avais salué maladroitement. Rose était revenue dans la cabane sans que je la remarque. Et elle s’était inclinée vers moi avec son visage toujours aussi inexpressif.

À l’heure actuelle, j’étais flambant nu, enlaçant une Lily, elle aussi nue. Apparemment, alors que nous nous embrassions plus tôt, nous n’avions pas remarqué la présence de Rose. Elle restait dans une posture courbée vers nous.

... C’est très gênant. Je me sens comme un fils qui avait été vu par sa mère en train de partager son lit avec une autre. Ma chose s’est maintenant flétrie. C’est vraiment dommage.

Dommage, je n’aurai donc pas la chance d’avoir le service du matin.

Après avoir essuyé mon corps à l’aide d’un chiffon humide, je m’étais habillé et avais quitté la cabane. De plus, j’avais laissé la porte ouverte afin d’aérer la pièce. Car ce serait embarrassant si des personnes sentaient l’air ayant l’odeur du sexe.

Après tout ce qui avait été dit et fait, le sentiment de Lily s’accrochant contre ma poitrine et mon bras persistait. La douce et moelleuse sensation de Lily était encore présente.

Par pure coïncidence, hier, elle était vêtue d’un uniforme scolaire, et maintenant, elle apparut avec un chandail. Il semblerait que les vêtements que portaient hier les étudiants tués avaient été récupérés. Bien qu’il y avait eu une certaine hésitation due à la source des vêtements, après un lavage complet, il ne devrait pas y avoir de problèmes en ce qui concerne les risques pour la santé.

Ce qui restait uniquement, c’était les sentiments désagréables liés à eux. Bon, après tout, nous avions vraiment besoin de vêtements de rechange, et cela jusqu’à ce que nous puissions sécuriser un approvisionnement réguler.

Un peu après, nous étions retournés dans la cabane. La fille se trouvant sur le lit ne s’était toujours pas réveillée.

Et bien ! Je dois réfléchir à nos prochaines actions. Je devrais demander à Rose de nous préparer certaines choses. Les meubles en bois de la cabane peuvent facilement être utilisés afin de nous fournir du bois pour notre futur équipement.

Notre objectif principal n’avait pas changé d’un iota. Tout en restant caché, je devais devenir plus fort. Et pour ça, j’avais besoin d’augmenter le nombre de monstres se trouvant dans ma famille, et ainsi, j’augmenterais mes chances de survie.

De plus, comme la majeure partie de ma force provenait de la force de ma famille, la soumission de nouveaux monstres devrait avoir une priorité élevée.

Cependant, le problème actuel était que j’avais récupéré une fille que je devais protéger.

Tout en pensant à ma propre capacité de dompter des monstres, et au fait qu’il faille que je sois présent face au monstre pour que ma capacité puisse fonctionner.

Jusqu’à présent, Rose et Lily avaient exploré les environs alors que je restais en arrière. Mais si cela continuait ainsi, je ne pourrais jamais augmenter le nombre de membres de ma famille. Afin d’augmenter ma famille, je devais m’aventurer dehors.

Mais, il y avait aussi la fille se trouvant dans cette cabane. Elle aura besoin de quelqu’un pour la garder.

Ma force résidait dans celle de Lily et Rose, car sans elles, j’étais tout simplement faible.

Si nous devions nous séparer, alors notre force serait grandement diminuée. Je pourrais laisser Rose ici et m’aventurer avec Lily, mais ce serait dangereux.

Il était également possible de la laisser affronter son destin, mais je ne pouvais pas me résoudre à faire ça. Sa situation actuelle me rappelait trop mon passé fragile.

J’avais une fois eu besoin d’aide, alors l’abandonner serait bien trop difficile. Si je l’abandonnai, alors je serai comme ceux qui m’avaient abandonné et comme ces méchants garçons qui l’avaient agressé.

C’est sûr que je ne pouvais pas faire ça. Je ne pourrais plus vivre si je lui faisais ça.

Mais si l’on regarde bien, je devrais bien un jour me séparer d’elle, mais pour l’instant...

« Hmmmm... »

Alors que je pensais à notre situation, la jeune fille commença à remuer.

Alors que je l’observais, elle se réveilla lentement, et elle reprit connaissance petit à petit.

« Vous êtes donc réveillé. » (Takahiro)

Je m’étais assis à une certaine distance d’elle sur un rondin que j’avais utilisé en tant que chaise.

La jeune étudiante était petite. Elle était probablement plus jeune que moi, probablement une étudiante de première année. Ses couettes qui tombaient sur ses épaules la rendaient encore plus jeune. Même par rapport aux autres filles de son âge, elle semblait plus jeune et très jolie.

Cependant, alors que son cerveau recommençait à fonctionner, elle se souvient de ce qui s’était passé, et son expression s’obscurcit d’un coup. Bien sûr, c’était quelque chose de prévu.

« Celui... qui m’a sauvée, est-ce que c’est vous ? » (jeune fille)

Elle était plus calme que ce que je m’attendais. Compte tenu des cicatrices présentes dans sa mémoire, je pensais qu’elle s’éveillerait en criant et en panique après avoir vu mon visage. Sa question tout à fait calme semblait quelque peu décevante.

Après que je me fus présenté, elle se présenta en annonçant que son nom était Mana Kato, et je l’avais prévu, elle était d’une année ma cadette.

Après les présentations, elle baissa la tête et s’inclina devant moi.

« Pour cela... merci de m’avoir aidé. » (Kato)

« Ne vous inquiétez pas à ce propos. » (Takahiro)

En fait, dans un certain sens, je ne voulais même pas l’aider.

À l’origine, je voulais seulement venger Miho Mizushima en tuant les étudiants qui l’avaient violée et qui l’avaient forcée à se tuer. Je ne savais même pas que Mana Kato se trouvait en ces lieux.

Mais si je lui disais ça, cela ne nous aiderait pas du tout. Mais elle avait survécu à cause des événements qui avaient précédé. Elle avait eu de la chance — bien que j’hésitais à dire une telle chose en considérant ce qui s’était passé pour elle.

« C’est une bonne chose que vous ne soyez pas morte. » (Takahiro)

« Oui, merci. » Me répondit-elle en s’inclinant.

« Si vous le souhaitez, il y a de l’eau ici que vous pouvez utiliser afin de nettoyer votre corps. Je vais aller dehors pendant ce temps. » (Takahiro)

« Que voulez-vous dire, où allez-vous ? » Demanda Kato d’une manière qui indiquait son inquiétude.

« Ne vous inquiétez pas, j’ai le pouvoir de dompter les monstres. Si vous regardez Rose et Lily se trouvant là-bas, vous comprendrez rapidement ce que je veux dire. En réalité... » (Takahiro)

Pour ce faire, je lui avais expliqué ma propre situation. Et aussi, le fait que j’allais l’aider, mais que pour ce faire, j’avais besoin d’engranger de la force, et pour cela, je devais sortir et explorer la forêt.

Je lui avais également dit que je laisserais Rose avec elle afin de l’escorter. Je n’avais pas mentionné que Lily était un monstre, car elle était encore avec sa forme humanoïde. Je ne savais pas vraiment comment elle réagirait à cette information.

Alors même que je protégerais Kato, je n’étais pas du tout enclin à faire confiance à d’autres personnes.

Cependant, je n’avais pas l’intention de lui mentir tout le temps, car il y avait aussi la possibilité qu’elle eût connu réellement Miho Mizushima alors qu’elle était en vie.

Lily restait toujours collée à moi, et aussi, elle m’appelait « Maître ». Je pensais que Kato pourrait m’en parler, mais ce ne fut pas le cas, elle resta silencieuse.

Cependant, quelque chose d’autre la dérangeait.

« En d’autres termes... je ne suis qu’un fardeau supplémentaire. » (Kato)

« Cela peut sembler être négatif, mais ce n’est pas ainsi. Je veux vivre en paix, mais je ne veux pas non plus vous mettre en danger, Kato-san. Donc au minimum, je vais vous emmener jusqu’à un endroit sûr. » (Takahiro)

En ce qui me concerne, c’était le mieux que je puisse faire. Mais il n’y avait pas de place à l’erreur. Il était donc préférable que mes objectifs soient présentés dès le départ. Il était inutile de tenter de la rassurer sur son passé.

Cependant, Kato secoua la tête.

« Je suis heureuse que vous pensiez de cette façon, mais... il y a autre chose que je voudrais vous demander. » (Kato)

« Me demander ? » (Takahiro)

« Je voudrais que vous... emmenez-moi avec vous dans la forêt. » (Kato)

J’avais alors regardé Kato, surpris.

« Est-ce que c’est impossible ? » (Kato)

« ... » (Takahiro)

Je l’avais regardée d’un air ébahi. Tout en la regardant, j’avais essayé d’estimer son état mental.

À quoi pense-t-elle ?

Quelle demande inhabituelle, c’était à cela que je pensais à la suite de sa question si abrupte.

Cela dit, ne plus avoir l’énergie nécessaire après avoir essayé n’importe quoi serait une mauvaise idée. Ce serait encore pire.

... Eh bien, je ne devrais pas trop penser à ça.

De plus, cette offre était pratique pour moi, car je ne voulais pas diviser ma famille. Je n’aurais donc pas besoin de laisser Rose afin de la protéger.

« Veuillez, s’il vous plaît, y réfléchir. » Déclara Kato tout en inclinant la tête face à moi.

Il n’y a aucune raison de la refuser, n’est-ce pas ?

« C’est d’accord. Il n’y a pas à réfléchir plus longtemps. » (Takahiro)

« Merci beaucoup ! » (Kato)

J’avais fini par accepter son caprice.

Kato avait baissé la tête une fois de plus, puis elle l’avait lentement relevée. Elle semblait sourire, même s’il s’agissait d’un petit sourire.

***

Chapitre 7 : Rencontre avec un loup

J’avais demandé à Lily de créer de l’eau à l’aide de sa magie afin de permettre à Kato de se laver. Mais avant qu’elle ne commence à se laver, j’avais quitté la cabane. Et, afin de l’aider, j’avais demandé à Rose de rester avec elle.

Je me disais que Kato serait plus détendue en se lavant avec l’aide de Rose, puisque le corps de Rose était totalement différent de celui d’un être humain. Au départ, Kato avait rejeté ma proposition, mais après avoir un peu insisté, elle avait finalement cédé. Vu que je suis un homme, je ne savais pas trop si la forcer ainsi était une bonne chose à faire.

Une partie de la raison pour laquelle je voulais que Rose l’aide était que je voulais qu’elle surveille Kato, mais bien sûr, je ne l’avais pas mentionné.

« Maître, allons-nous vraiment prendre avec nous cette fille ? » Me demanda Lily.

« C’est tout à fait inattendu ! » Lui répondis-je.

Lily m’avait demandé ça avec un petit sourire après que nous fûmes tous deux sortis de la cabane. Pour ma part, j’avais fait un sourire un peu désabusé.

« Ne ris pas, pff. » Dis-je.

« Pardon ! » Me répondit-elle.

Lily se mit à bouder un peu, faisant serrer ses lèvres pulpeuses. Elle avait l’air vraiment enfantine en agissant ainsi.

« N’es-tu pas d’accord avec ma décision ? » Lui demandai-je.

« Je ne m’opposerais jamais à une décision de mon Maître. » Répondit Lily.

« Mais tu n’as pas répondu à ma question. » Rajoutai-je.

Lily suivra donc ma décision, bien qu’il soit difficile de dire si elle était convaincue ou non que cela soit la bonne décision.

Elle me demandait maintenant alors que nous étions seulement nous deux probablement parce qu’elle ne pouvait pas supporter ça.

Bien sûr, si ma décision n’était pas acceptable, les choses deviendraient désagréables. Ou alors, c’était peut-être qu’elle était malheureuse parce que je m’étais ainsi mis dans une situation ayant un plus grand risque.

« Je ne dis pas que tu dois la protéger séparément, » lui dis-je. « Pense d’abord à ton bien-être, puis à ma sécurité, et en troisième place, à celle de Kato. Comme ça, la priorité n’est-elle pas simple ? Il est difficile de se tromper avec ce genre de chose. »

« Mais Maître, » répondit-elle, choquée. « Vous avez fait une erreur dans les priorités entre la première place et deuxième place. »

« Quoi qu’il en soit, je n’ai pas le pouvoir de changer son désir. » Dis-je.

J’avais alors décidé que nous nous étions assez détournés de nos conversations et qu’il fallait plutôt y retourner maintenant.

« Il est peu probable qu’elle soit une menace directe pour nous, plus probablement un petit désagrément. » Dis-je. « Je pense que nous pouvons nous en accommoder pour le moment. »

« Mais d’un autre côté, cela ne deviendra-t-il pas un problème si je suis vu par Kato ? » Me demanda-t-elle. « Car actuellement, je lui cache ma réelle identité. »

« Ça ne me dérange pas si elle le découvre. Ce n’est pas si important. C’est une simple précaution du départ. » Dis-je.

« Maître, la discussion est partie sur une tangente. Je ne vous permettrai pas de me tromper. » (Lily)

Mais, au lieu que Lily me semble insatisfaite, elle affichait un visage anxieux.

« Cette enfant est-elle vraiment importante ? » (Lily)

« Ce n’est pas le cas. » Dis-je en lui caressant la tête, passant mes doigts dans ses cheveux blonds et soyeux.

« Je veux la protéger, » continuai-je. « Peut-être parce que je veux conserver ce “quelque chose”. Du moins, c’est ce que je pense. »

« Qu’est-ce que c’est ? » Me demanda-t-elle.

« Hier, j’ai sauvé Kato. » Lui répondis-je. « Après l’avoir sauvée, je ne peux pas l’abandonner parce qu’elle devient un léger fardeau pour nous. C’est au même niveau qu’après avoir ramassé un chat et l’avoir ramené à la maison, puis décider finalement de le rejeter dehors. Je dois assumer mes responsabilités. »

... c’est ce que je pense en ce moment.

C’est difficile à croire, et qui sait si c’est vraiment juste de faire ça.

Mon raisonnement était que je ne voulais plus perdre mon sens de l’éthique et de la morale. Car après tout, j’avais déjà assassiné trois personnes.

Maintenant, pourquoi était-ce comme ça ?

Même après y avoir longuement réfléchi, je ne connaissais toujours pas mon propre cœur.

Donc, il n’y avait pas d’autre moyen que de l’appeler « quelque chose. » C’était la seule solution.

« Le Maître est... » (Lily)

Je me réfléchissais dans les yeux de Lily alors qu’elle se penchait sur moi, réfléchissant à quoi dire. Elle se mit à rire un peu, car elle ne pouvait pas trouver de réponse adéquate.

« Le Maître est donc sérieux. » (Lily)

« Ce que je viens de dire n’a peut-être pas de sens. » Dis-je.

« Il n’en a pas. » (Lily)

Cette conversation me faisait avoir un sentiment de nostalgie.

« En ce qui concerne mon maître, ce n’est pas le cas. » Lily inclina sa tête afin de la poser contre mon épaule. « Alors oui. Si c’est pour mon Maître, alors je protégerai aussi cette fille. »

« Je vois. » Je caressai sa tête avec mon autre bras. « Merci beaucoup. »

Comme c’est curieux.

Même si nous étions dans une zone dangereuse, même si les choses étaient trépidantes, le sentiment que je ressentais en ce moment n’était que le bonheur.

C’était probablement que je pensais que je ne voulais pas perdre ce « quelque chose », car un moment tel que celui-là pourrait être perdu...

Voilà ce que je pensais en ce moment.

Puis, soudainement, je me rendis compte de quelque chose.

Si j’ai raison, alors, ce que je veux vraiment protéger, et qui est vraiment important pour moi, ce sont des moments de joie irremplaçable.

***

Après avoir attendu que Kato finisse de se laver le corps, nous avions abandonné la cabane.

« Avez-vous oublié quelque chose ? Assurez-vous d’apporter tout ce que vous pouvez, car nous ne reviendrons pas ici. » Dis-je.

« ... D’accord, » me répondit Lily.

Puis, Lily qui me tenait toujours le bras inclina la tête vers le haut, avant de me poser une question. « Hein !? Maître, abandonnez-vous la cabane ? »

Kato lança un regard sur Lily. Mais elle ne dit rien du tout. Elle ne posa aucune question.

Lily avait l’air d’être tout comme moi, un étudiant qui avait été téléportée vers ce monde depuis le Japon, et donc, le fait qu’elle m’appelait « Maître » devrait susciter des soupçons. Pourtant, Kato ne le mentionna même pas, alors je me demandais bien ce qu’elle pensait en ce moment.

Je ne savais pas ce qu’elle pensait, alors je devrais probablement lui demander, même s’il était très probable qu’en réaction, elle me poserait des questions. En outre, il n’y avait aucune garantie qu’elle répondra honnêtement à mes interrogations. Comme je le disais avant, c’était très gênant.

Je faisais parfaitement confiance à Lily. Je faisais aussi confiance à Rose, car d’une certaine manière, nous avions tous une connexion à travers mon pouvoir. Et surtout, j’avais dès le départ confiance en elles. Donc en pensant à ça, la présence de Kato à mes côtés était stressante. Et ainsi, le fait d’avoir invité un humain à voyager avec nous nous créait des problèmes. Mais pour le moment, je supposai qu’il n’y avait pas d’autre choix que de supporter ça.

« Maître. » (Lily)

« Ha, et bien. C’est correct. » Dis-je.

Éliminant mes pensées inutiles, je m’étais alors tourné vers Lily avant de dire. « Quelque chose de semblable à une barrière était présent afin de la protéger, empêchant les monstres de venir proches de la cabane. Cependant, maintenant, elle a disparu. Il n’est donc pas nécessaire de rester dans un endroit qui se distingue tellement du reste de l’environnement. »

Je devais être vigilant, non seulement face aux nombreux monstres, mais aussi aux humains. Et en analysant les lieux, je m’étais rendu compte que la cabane se voyait depuis trop loin.

Et aussi, en considérant le fait que je devais escorter Kato, il m’était nécessaire d’obtenir un contact avec d’autres humains. Car après tout, je devais m’assurer de leurs intentions afin d’être sûr de la sécurité de Kato une fois avec eux. Il fallait que je garde tout cela à l’esprit lors de mes décisions.

Mais il était vrai que le meilleur scénario serait de trouver un groupe d’humains où elle pourrait être en parfaite sécurité, et de leur laisser Kato, et cela sans même avoir besoin d’avoir le moindre contact avec eux. Mais je doutais déjà que cela puisse si bien se dérouler.

« Et bien, allons-y dans ce cas. » (Takahiro)

« D’accord. » (Lily)

« ... OK. » (Kato)

Alors que nous quittions la cabane, Lily semblait avoir le moral haut alors qu’en contraste, Kato semblait dépressive.

Rose avait automatiquement pris la tête du groupe alors que Lily s’occupait de la position d’arrière-garde. Et au centre de cette formation se trouvait Kato et moi qui étions escortés à travers la forêt.

« Kato-san, marcher dans la forêt peut être difficile. Alors, dites-le-moi quand vous serez fatiguée. » Dis-je.

« Je le sais déjà. Je suis correct pour le moment, cependant... je suis désolée. » Me répondit Kato.

« Maître, êtes-vous fatigué ? » Me demanda Lily.

« Ho, non. Je vais très bien. » Lui répondis-je.

Comme prévu de Lily, elle avait relâché mon bras. Et après qu’elle ait fait ça, je me sentais très réticent à la laisser faire, car sa chaleur disparaissait de mon bras. Ceci faisait que je me sentais très mal... mais je m’étais rendu compte que c’était une attitude égoïste que j’avais là.

Après avoir parcouru dans la forêt un trajet de plusieurs heures nous prime une pause. Nous n’avions rencontré aucun monstre, alors nous nous étions aperçus qu’il se passait quelque chose d’anormal.

« ... ça sent la pourriture ? » avais-je murmuré, ayant pincé mon nez avec ma main. Quelque chose de proche émettait une forte odeur de pourriture.

« Maître, que devons-nous faire ? » Me demanda Lily.

« Et bien. » Dis-je. Après tout, j’étais le chef du groupe. Je devais prendre une décision, même si j’étais un chef pathétique qui n’était même pas capable de se protéger. Je ne pouvais pas compter sur Lily et Rose pour toujours.

Nous devrions trouver ce qui émettait cette odeur, mais je devais avant ça réfléchir à comment nous allions devoir réagir face à ça. Car aller vers cette chose pourrait s’avérer très dangereux. Cependant, il n’y avait pas vraiment de lieux sûrs dans cette forêt.

Cette anomalie semblait être facile à comprendre, mais nous devions procéder avec attention. Même les choses insignifiantes pouvaient se révéler être dangereuses.

« Allons-y ! » Dis-je après y avoir réfléchi pendant quelques secondes. « Kato-san, allez-vous bien ? »

« ... Oui. » Me répondit-elle.

Je m’étais ensuite dirigé vers la source de l’odeur fétide. L’odeur de la forêt était fade en comparaison de cette odeur putride. Après quelques instants, nous arrivâmes dans une zone où se trouvaient les corps en pièces de probablement au moins cinq étudiants.

La raison pour laquelle j’utilisais un mot aussi ambigu que « probablement » était parce que seuls les membres dispersés un peu partout étaient visibles.

« C’est... une vision vraiment terrible ! » Dis-je.

Les morceaux de leurs corps jonchaient la zone, et certains de ces morceaux de viande semblaient avoir été partiellement mangés.

À cette distance relativement faible de la zone des corps, j’avais essayé de déterminer si la menace était encore présente. Et après avoir estimé qu’elle était probablement partie depuis un moment, nous étions allés sur le site du carnage.

« D’après ce qu’on voit là, est-ce que c’est possible que cela soit une grande bête qui fut le responsable ? » Demandai-je à Lily.

Mais Lily semblait déjà avoir deviné la cause, mais je ne savais toujours pas.

« Ou est-ce qu’ils ont été attaqués par un monstre ? » continuai-je.

« C’est plus probable que ce soit un monstre. » Me répondit-elle.

« Je vois. Examinons plus attentivement la scène afin d’obtenir plus d’informations. » Dis-je.

Pour cela, j’avais commencé à marcher vers l’un des cadavres, mais je m’étais brusquement arrêté. Contrairement à celui de Miho Mizushima, ces cadavres étaient là depuis un bon moment. Ils étaient déjà en partie décomposés et de nombreuses mouches bourdonnaient autour des cadavres.

Je ne me sentais pas du tout à ma place ici, même si j’étais une personne qui avait déjà commis un meurtre. Mais, car cela devait être fait. Mais ici, des personnes étaient mortes, et donc qu’il y eût une menace claire dans la zone, nous devions connaître le plus rapidement possible.

Ce massacre avait été vraisemblablement perpétré par un monstre, mais il était aussi possible qu’un humain ayant une capacité de triche ait fait cela. Je regretterais vraiment de mourir parce que nous n’avions pas enquêté sur cette scène alors que nous en avions parfaitement l’occasion.

« Et bien, il est temps d’enquêter... Hmm, qu’est-ce qu’il y a, Rose ? » Demandai-je.

Alors que je me préparais à avancer avec précaution, Rose m’avait bloqué en levant son bras devant moi. Puis, Rose s’avança seule.

« Serait-il possible que tu veuilles le faire toi-même ? » Demandai-je.

Elle m’avait alors confirmé ça à l’aide du lien qui nous unissait.

« Hé... » Dis-je.

Rose avait commencé à avancer avant même de recevoir mon consentement. Elle était allée examiner le premier cadavre.

Elle resta bien sûr silencieuse... car après tout, elle était incapable de parler. Elle examina avec soins les corps des étudiants morts. Grâce à mon lien, j’avais reçu de sa part un sentiment qui m’indiquait qu’elle se sentait obligée de le faire à ma place.

« Hé ! Rose, ne devrais-tu pas patrouiller alors que moi, je vais vérifier ces choses ? Je ferais un rapport au Maître après ça. » Lily avait proposé cela, mais Rose avait tenu sa main pour montrer qu’elle n’était pas d’accord avec sa proposition.

Après ça, Rose s’était rapidement déplacée entre chaque corps, vérifiant par la même occasion les effets personnels. Quant à nous, nous avions décidé d’observer les alentours. Mais alors que nous faisons ça, j’avais pour ma part concentré toute mon attention sur l’un des cadavres. Après un petit moment de réflexion, il était maintenant évident qu’il avait subi une blessure fatale, le tuant sur le coup. Il y avait donc quelque chose d’assez dangereux dans le coin pour infliger une telle blessure.

« Maître ! » M’appela Lily, m’avertissant brusquement.

Bien que son avertissement m’ait mis sur mes gardes, comme toute mon attention était placée sur le corps, je fus lent à réagir.

« Quoi... !? » Dis-je.

Alors que je regardais dans les environs, je vis quelque chose sortir d’un coup de l’un des buissons se trouvant à proximité.

« Yaaaa! » (Lily)

Au même moment où je la remarquai, Lily se précipita vers elle. Cette chose se jeta littéralement sur moi. Lily n’avait même pas le temps nécessaire pour lancer l’un de ses sorts.

Je n’avais pas utilisé la lance, car je doutais qu’elle fût capable d’arrêter une telle charge.

« Grrrrraooooo ! »

« Kya!? » (Lily)

Bien que faible, la contre-attaque de Lily avait détourné avec succès la charge de l’assaillant, même si elle avait été renversée du même coup.

Les crocs de la bête étaient positionnés afin de m’attaquer, et ils se trouvaient à environ 50 centimètres de mon visage.

La créature récupéra son équilibre, se préparant de nouveau à attaquer. Quant à moi, je m’étais rapidement redressé et je préparais à recevoir une attaque avec mon bouclier.

Quelque chose avait sauté sur moi. Au moment où je reconnus un loup gris, la bête se préparait à nouveau à sauter sur moi. Je lui faisais face avec mon bouclier, préparant mon corps à recevoir le choc.

Puis — *Collision*...

« Grrrr, Gwoaar!? » (loup)

Après le choc, j’avais momentanément perdu l’équilibre. Après que je fus tombé sur le sol, je roulai de manière à toujours avoir le bouclier entre le loup et moi. Pendant ce temps, le grognement du loup était clairement audible devant moi, alors qu’il poussait sur mon bouclier.

« Woah ! »

Soudainement, la pression du loup disparut, et je pus me remettre rapidement dans une position défensive. Le loup s’était un peu éloigné de moi. Au même moment, Rose était venue à moi, et avait poussé plus loin le loup qui me menaçait.

« Rose, tu me sauves la vie. » Dis-je.

Rose n’avait plus entre ses mains sa hache. Apparemment, elle avait dû la lancer sur le loup afin de me sauver. Elle m’avait vraiment sauvé la vie, mais maintenant, elle n’avait plus que son bouclier.

« Grrrrr... »

Le loup gris se remit à grogner.

Ce type de loup devait être un « Croc de Feu » dont j’avais entendu parler alors que je vivais dans la colonie. Il avait exactement les mêmes caractéristiques que l’on m’avait décrites.

« Fais attention ! Rose, attention au feu ! » Criai-je.

Au moment où je criais ça, le loup ouvrit sa bouche comme s’il se préparait à mordre.

« GrAoOOoo ! »

Puis un jet de flamme se précipita dans ma direction.

Rose se plaça directement devant moi sans la moindre hésitation, bloquant les flammes avec son bouclier.

―Les flammes continuaient de venir sur nous, menaçant de submerger la défense de Rose, puis cela s’arrêta pendant une fraction de seconde.

Puis les flammes revinrent à nouveau.―

« Quoi... Haaaa — !? » Criai-je.

―Alors que j’étais sur le point de me faire avaler par les flammes, je fus saisi et envoyé sur le côté.

« Maître, allez-vous bien ? » Me demanda Lily.

« Lily !? » Dis-je.

Afin de m’aider, elle modifierait son corps si c’était nécessaire.

Plus tôt, après l’attaque-surprise initiale, elle s’était relevée et immédiatement après ça, elle m’avait sauvé de l’attaque de flamme.

« Désolé Lily. Tu m’as sauvé. » Dis-je.

« Je suis contente que vous ne soyez pas blessé. » Me répondit-elle.

Lily avait commencé à courir, saisissant ma main tout en tenant déjà celle de Kato qui se trouvait derrière elle.

« Rose, tiens-le en respect pendant quelques secondes. » Déclara Lily en tant qu’instruction.

Rose s’arrêta là où elle était, puis bloqua de nouveau le jet de flamme que le loup projetait. Sa position était très difficile à tenir, et elle était résolue à ne pas permettre au Croc de Feu de nous poursuivre.

Même si Rose était en bois, elle ne prenait pas feu, probablement en raison de la magie innée qui la protège de la plupart des flammes. Après avoir reculé un peu, Rose commença diverses manœuvres évasives.

Les flammes du Croc de Feu suivaient les mouvements de Rose, mais elle était assez compétente lors de son esquive pour tout éviter. Ses capacités défensives étaient plus élevées que ce que je m’attendais pour une marionnette magique. Les flammes avaient un peu brûlé Rose, mais après avoir vu ses mouvements, il était évident qu’elle encaissait peu de dégâts.

Je laissai échapper un soupir de soulagement.

« Maître, ce monstre, est-ce que c’est correct de le vaincre ? » Me demanda Lily.

Lily était à côté de moi, dessinant un cercle magique sur sa paume.

« Permission accordée ! Ce monstre ne peut pas faire partie de notre famille. » Dis-je.

« Compris. » Me répondit-elle.

Le cercle magique se trouvant sur la paume de Lily devint bleu. D’après ce que je savais, les cercles magiques étaient nécessaires afin de créer de la magie. La couleur du cercle déterminait l’élément. Et le symbole déterminait la forme et la taille déterminait la puissance.

Il était difficile de le décrire en termes humains, mais après un mois d’observation de combat magique, il y avait une certaine classification qui s’était créée. Pour une magie de combat, un cercle d’environ trente centimètres de diamètre aurait le pouvoir d’une petite arme de poing... et ainsi de suite.

La magie de Lily fut créée en quelques secondes.

Il s’agissait d’un sort de magie d’eau, avec la puissance d’une grosse arme de poing, et la forme d’une épée.

Lorsqu’il fut relâché, le sort fit apparaître une épée d’eau d’environ 3 pieds de long qui vola comme un faucon en train d’attaquer.

« Graoooo ! »

Bien que l’épée semble se déplacer à la vitesse de l’éclair, le Croc de Feu arrêta de cracher son jet de flamme et esquiva l’attaque. Cependant, cette action était exactement ce que Lily s’attendait.

« Gyaa!? »

Rose lança son bouclier sur le loup, frappant avec violence son museau. ... Dans tous les cas, Rose savait très bien viser. Alors que cette idée insouciante traversait mon esprit, Rose se précipita sur le loup qui était déséquilibré et dans les airs.

Il est impossible pour le loup de retrouver l’équilibre en étant dans les airs, donc Rose accéléra à pleine vitesse. La charge éclair de Rose écrasa le loup sur le sol, le bloquant totalement. C’était comme s’il avait été poinçonné contre le sol.

Dans la colonie, on savait que les Crocs de Feu étaient beaucoup plus fort que les Marionnettes Magiques. Cependant, Rose semblait plus forte, ayant réussi à le saisir et à le plaquer au sol sans avoir eu besoin d’armes.

Je poussai un autre soupir de soulagement.

À la base, le réel danger des Crocs de Feu était qu’ils voyageaient souvent en meute. Mais dans des circonstances comme celle-là, il semblerait que Rose puisse gagner.

Lily utilisa de la magie de vent afin de faire suffoquer le Croc de Feu.

« ... C’est fini. » Dis-je.

Jusqu’à la fin, j’étais angoissé et inquiet. Et mon cœur était rempli de préoccupation.

« C’était un peu effrayant. Heu... Kato-san, allez-vous bien ? » Demandai-je.

« ... Oui. » Me répondit Kato. Elle hocha la tête et s’inclina.

Son expression faciale était un peu raide, même si la mienne était probablement similaire.

« J’ai été inutile... Je suis vraiment désolée de tout ça. » Me dit-elle.

« Non, moi aussi je suis dans le même cas de figure. » Lui répondis-je.

Je lui avais répondu avec un regard amer.

La Marionnette Magique précédente que nous avions combattue, nous l’avions combattue ainsi, et bien sûr, il était possible d’attaquer de cette manière. Cela devait être pris en considération à l’avenir pour minimiser les dangers. Nous avions survécu grâce à la chance.

Et aussi, en raison de la diligence de Rose et Lily.

Mais dans tous les cas, nous avons eu la chance d’avoir pu chasser le Croc de Feu. Lily avait ainsi pu obtenir le sens de l’odorat du Croc de Feu à l’aide de sa capacité de mimétisme.

Malheureusement, il n’y avait eu aucune information à obtenir sur les cadavres des étudiants. Mais, cela ne comptait pas autant, car dès le départ, je ne m’attendais à rien avoir. Peut-être que c’était parce qu’avant ça, ils avaient été trop endommagés par le Croc de Feu.

Après cela, nous n’avions rencontré aucun autre monstre alors que nous avancions dans la forêt en direction de la grotte.

***

Chapitre 8 : La Dévotion de la Poupée

Avant la fin de journée, nous avions décidé de retourner à la grotte que nous avions précédemment utilisée comme repaire.

Lily et Rose avaient toutes deux une Vision Nocturne, donc elles seraient notre principale force de combat, ou plutôt, « Rose n’a pas d’organes sensoriels tels que des globes oculaires », contrairement à nous les humains.

Pour ceux qui ne connaissaient pas la forêt de nuit, le danger d’avancer à travers la forêt avec une faible visibilité augmentait beaucoup.

Je craignais qu’il y ait le risque que nous ayons des ennuis si nous restions ici trop longtemps, alors pour cette raison nous étions retournés jusqu’à la grotte et avions immédiatement commencé à préparer un repas une fois là-bas.

Le dîner d’aujourd’hui allait être un vrai festin.

Après tout, nous mangions toute la viande du loup de deux mètres de long en une seule fois.

Le traitement de la viande commençait par le fait de la faire saigner, donc nous avions laissé ça à Rose. Après ça, nous avions juste à faire cuire les morceaux une fois découpés.

L’odeur de la viande grillée remplissait la grotte.

J’avais inconsciemment dégluti.

Puis, le résultat fut...

« Haa... »

J’ai été piégé. C’est ainsi que je me sentais. Honnêtement, c’était à prévoir.

Ceci ressemblait à du caoutchouc, mais c’était aussi dur qu’un caillou. Ce n’était nullement quelque chose de comestible.

Bien que j’avais entendu dire que les carnivores avaient une viande dure, je ne pensais pas que ce serait à un tel niveau. Ou une erreur avait été commise lors de la préparation.

Dans tous les cas, je ne savais pas ce qui s’était mal passé.

Je ne savais même pas comment le saigner, alors bien sûr, je ne savais pas comment cela allait affecter le goût ou la texture.

En premier lieu, en ce qui concernait la façon de s’occuper d’une proie, il semblerait que cela provînt d’un livre ou de quelque chose comme ça que Miho Mizushima avait lu, et que Lily avait tiré de ses souvenirs.

Il y avait aussi la possibilité que la viande de monstre soit déjà mauvaise de base.

J’appréciais maintenant l’excellence des entreprises japonaises de conditionnement de viandes.

Eh bien ! Bien que le goût de la nourriture était un peu décevant, c’était une excellente source de protéines.

Ceci faisait un moment depuis que je n’avais pas été si plein. J’appréciais vraiment la nourriture que j’avais mangée avec ça.

Lily ne semblait pas penser que c’était mauvais, elle avalait la nourriture avec enthousiasme.

Kato ne s’était pas plainte de la viande dure et désagréable, elle l’avait simplement placé dans sa bouche par petit morceau.

« Pardon... Je vous prie de m’excuser, » déclara Kato.

Kato devait être fatiguée, car après qu’elle eut fini de manger sa nourriture, elle était immédiatement allée dormir.

« Vous devez être fatiguée, » dis-je.

Kato semblait petite depuis où j’étais. Elle s’était placée loin de l’entrée, et s’était enveloppée dans les couvertures que nous avions prises du lit dans la cabane.

En provenance de sa silhouette endormie, je pus rapidement l’entendre doucement ronfler.

Couplée avec une apparence un peu jeune, elle ne semblait pas si différente de moi.

J’étais aussi un peu fatigué.

Je suppose que je vais aussi dormir tôt aujourd’hui, pensai-je. Je m’étais alors déplacé vers mon lieu de sommeil habituel dans la grotte.

Puis, Lily avait libéré mon bras et avant de se placer devant moi.

Elle avait utilisé ses deux bras pour m’enlacer tandis que le bas de son corps était sous la forme d’un slime.

« Allez-y, Maître, » dit-elle.

Un spectacle surréaliste comme toujours. Mais, à partir de maintenant, ce sera ma vie quotidienne.

« Lily. Kato-san est..., » dis-je.

« C’est correct. Elle est déjà en train de dormir, » répondit-elle.

Comme l’avait dit Lily, Kato ronflait doucement et elle semblait confortablement dormir.

Je suppose que tout va bien dans ce cas, pensai-je.

Pour commencer, la vraie forme de Lily n’était pas un secret qui devait absolument être caché.

Au début, je l’avais caché juste pour être en sécurité, mais si cela se résumait à cela, je serais heureux de révéler la vérité. Donc, il n’y avait pas vraiment besoin de le cacher à elle.

Après la fin du premier jour, j’étais en mesure de saisir à peu près l’état mental et physique de Kato. Bien sûr, elle n’avait pas l’énergie de faire quoi que ce soit.

Tout simplement, elle nous suivait silencieusement tel un robot qui bougeait ses pieds de manière automatique.

Ce n’était pas une enveloppe vide, mais c’était quand même quelque chose de proche.

Et puis... heu...

Qu’est-ce que c’était ?

Il y avait probablement d’autres raisons, car en ce moment mon cerveau ne fonctionnait pas très bien. Quoi qu’il en soit, je suppose qu’il est temps pour moi d’aller au lit.

Alors que j’avais mon estomac plein, je ne savais pas trop si cela me donnait vraiment l’impression d’être satisfait de ça.

Je devais arrêter d’essayer de rester éveillé, Lily s’était mise à grandir à côté de l’endroit où je m’étais assis.

Je me sentis alors comme si ma fatigue quittait lentement mon corps depuis qu’un contact dans mon dos s’était formé. Involontairement, un soupir « ouf » s’échappa,

« Maître, avez-vous sommeil ? » me demanda Lily.

« Ahhh... ! » m’exclamai-je.

Avec une réponse sans enthousiasme, je m’étais appuyé contre le corps délicat de Lily.

« Maître, pourquoi avez-vous le sommeil léger ? » demanda Lily. « Vous vous êtes réveillé plusieurs fois ce matin. Est-ce que vous vous en êtes rendu compte ? »

« ... un, Ahh, oui, » dis-je.

« Mais, d’une certaine façon, Maître, c’est mignon, » tout en disant ça d’une voix extrêmement heureuse, Lily enroula l’un de ses bras autour de mon bras.

Au fait, Lily portait actuellement le chandail qui avait été volé à l’un des garçons de la nuit dernière, et naturellement elle n’avait pas de sous-vêtements pour son corps supérieur ou inférieur.

Par conséquent, une merveilleuse élasticité avait été pressée contre mon bras.

Et cela ne se limitait pas qu’à moi, car tout homme aimerait ça.

C’est peut-être parce que mon cerveau était un peu problématique, mais cela avait même soulagé une partie de mon épuisement.

C’était comme deux personnes sur un canapé, se blottissant l’un contre l’autre tels des amants. J’appréciais ça tout en laissant passer le temps.

« ... Hm !? Que fais-tu, Rose ? » demandai-je.

Alors que je me retournais pour la nuit, laissant mes pensées vagabonder pendant que je m’endormais, mon attention se concentra soudainement sur le bras de Rose.

Aujourd’hui, Rose avait continué sa patrouille quotidienne tout comme Lily, et elle avait coupé un arbre près du feu de camp.

J’avais demandé qu’elle fasse des armes et des armures.

En regardant la bataille d’aujourd’hui, si je n’avais pas eu le grand bouclier qu’elle avait fait, j’aurais été gravement blessé, ou, pire encore, tué. C’est un travail peu spectaculaire, mais il avait joué un grand rôle.

Cette Rose était actuellement en train de tailler un morceau du bois qu’elle avait coupé, et il semble être différent d’une arme ou d’une armure.

Rose avait sûrement quelque chose à me demander, et elle semblait hésiter à propos de ça.

Il est difficile de la comprendre parce que son visage est lisse et qu’il n’y a pas d’expressions faciales. Mais elle avait complètement arrêté de bouger, afin de pouvoir répondre avec hésitation à ma question.

Cependant, Rose était de ma famille et donc ce n’était pas une possibilité pour elle que de refuser ma demande.

Rose était donc venue vers moi et m’avait fait face. Elle s’était agenouillée sur un genou, tenant respectueusement l’objet qu’elle était en train de sculpter.

« Désolé d’interrompre ton travail, mais, c’est... hum, » dis-je.

J’étais perplexe. Alors j’avais essayé de le retourner afin de pouvoir l’observer sous toutes les coutures.

« Est-ce un bras ? » demandai-je.

Il était rugueux sur les bords. C’était sûrement parce qu’il était encore en cours de fabrication.

C’était clairement une partie d’un corps humain qui avait des caractéristiques propres à un bras.

J’étais perplexe face à cela. Pourquoi Rose ferait-elle une telle chose ? Je ne savais vraiment pas pourquoi.

Après que j’eus incliné mon cou, Rose avait alors tendu ses bras. J’avais regardé ses bras qu’elle avait présentés avec désinvolture.

Devant le feu de camp d’un rouge scintillant, ses bras de bois avaient commencé à briller. C’était rigide.

« C’est... C’est... ! » dis-je.

La pointe du bras en bois.

L’un des doigts de Rose avait été totalement carbonisé.

« Est-ce à cause de la bataille que nous avons eue aujourd’hui ? » demandai-je.

Ma somnolence s’était totalement évaporée.

« Ah, merde ! Je ne l’ai même pas remarqué ! » dis-je.

Je tenais ma tête d’une main, étourdie de constater seulement maintenant de ça...

Que j’avais raté ça était vraiment exaspérant.

« Ho ! En parlant de ça. Ne l’aurais-tu pas caché par hasard ? » demandai-je à Rose.

J’avais alors senti un sentiment d’inconfort passer à travers mon lien.

J’étais tombé dans le mille.

« Merde, » dis-je.

J’avais libéré l’air se trouvant dans ma poitrine. L’expirant dut à la frustration.

On ne pouvait pas y faire grand-chose, car je n’étais pas vraiment en mesure de la gronder pour ça.

Rose ne voulait probablement pas m’inquiéter, alors elle était restée silencieuse.

D’ailleurs, la frustration que je ressentais maintenant, c’était plus dirigé vers mon ineptie.

Je ne devrais pas l’évacuer sur elle.

À l’avenir, je devrais accorder plus d’attention à son bien-être.

Mais, il y avait une chose que je voudrais maintenant confirmer.

« Pouvons-nous le réparer d’une manière ou d’une autre avec la Magie de Lily ? » demandai-je.

« Ma magie de récupération est seulement au troisième rang. Elle ne peut pas guérir les parties du corps perdues, » répondit Lily.

« Si je ne me trompe pas. La magie de récupération qui peut guérir les parties du corps perdues est le rang 5. Un rang spécial, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Mon ami otaku m’avait souvent parlé de toutes les nouvelles informations qu’il arrivait à obtenir sur les capacités de triche et cela avec un maximum de détails. Par conséquent, j’étais également devenu très bien informé au sujet de la magie.

... En y pensant, je me demandais s’il allait bien en ce moment. Mais je supposais déjà que nous ne pourrions jamais ravoir ce genre de bavardages un peu idiot que nous avions au cours de la journée.

« Je comprends mieux. C’est pourquoi Rose fabrique une prothèse pour son bras, » dis-je.

Si c’était bien le cas, alors c’était très logique.

C’était ce que je pensais, mais après que je l’ai dit, Rose réfuta mon avis en bougeant la tête négativement.

« Que veux-tu dire alors ? » demandai-je.

J’avais des difficultés à comprendre, alors Rose me retira le bras de mes mains.

À la place d’une explication, il semblerait qu’elle allait me faire une démonstration.

Rose plaça temporairement le bras sur le sol juste devant moi.

Puis, Rose enleva son bras brûlé depuis le coude, puis attacha le nouveau bras dans l’emplacement qui venait d’être libéré.

Les parties s’assemblèrent en produisant un *clic*, produisant un écho à travers toute la grotte.

Pendant que je la regardais, les doigts qui n’avaient pas encore été sculptés se déplacèrent soudainement.

« ... Wôw !? » m’écriai-je.

Il se peut que ce soit parce qu’il venait d’être placé, ou même, parce qu’il était encore en train d’être fabriqué, mais son mouvement était un peu gauche.

Mais, cela arrivait à bouger, c’était certain.

Après sa démonstration, Rose rattacha son vieux bras. Bien sûr, celui-ci se déplaçait en douceur puisque c’était l’original.

« Par hasard, peux-tu changer tes composants ? Comme les bras ou les jambes ? » demandai-je, surpris de ce que je venais de comprendre.

Alors que je pensais que c’était « utile et pratique », j’avais pensé avant ça qu’il n’y avait aucune chance de le faire.

Il s’agissait d’une construction assez simple, alors je me demande comment cela marchait.

... Non, c’était faux.

Le fait qu’il soit simpliste était précisément la raison.

À l’origine, le corps de Rose était celui d’une poupée en bois, quelque chose qui n’était pas censé bouger. C’était un mystère. Les monstres les plus susceptibles d’exister avaient des pouvoirs étranges... c’était peut-être en raison du Pouvoir Magique.

En pensant dans cette direction, il n’était donc pas étrange si le nouveau bras soit capable de bouger comme l’original.

Rose était restée silencieuse au sujet de son bras, essayant de s’en occuper par elle-même.

Mais, je n’avais pas besoin de plus de surprises.

« Rose. Je vais maintenant te donner un ordre, » dis-je après avoir fait face à Rose. « En plus de fabriquer des armures, tu dois maintenant faire des bras et des jambes de rechange. Non, en fait, priorise ça pour le moment. Tu dois avoir des pièces de rechange aussi souvent que possible. »

Rose refusant mon ordre n’était pas possible. Son consentement m’avait été envoyé par notre lien.

Mais, je sentais aussi un mince filet de doute en elle, je pouvais le sentir à travers le lien que ma capacité créait.

« Est-ce que c’est bizarre que je t’ordonne de faire tes propres bras et jambes ? » demandai-je.

Devant ma question, Rose avait fait un signe de tête. Il semble qu’elle ne comprenait vraiment pas la raison. J’avais presque laissé échapper un soupir en constatant ça.

Si elle ne comprenait vraiment pas mes intentions, comment dois-je le dire... c’était à fendre l’âme.

C’était une chose triste, alors c’était pourquoi je ressentais une certaine forme de responsabilité.

Et je sentais maintenant une certaine perturbation à l’intérieur de Rose qui semblait avoir perçu mes sentiments.

« Je vais juste le dire ainsi. “Au milieu de la bataille si tu perds ta main ou ta jambe, tu pourras rapidement récupérer”. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle je pensais à ça. Mais je ne te mentirai pas en disant qu’il n’y a pas aussi une telle pensée, » dis-je.

Rose était devenue encore plus abasourdie et était complètement paralysée. C’était très troublant.

Comment le dire pour qu’elle puisse comprendre ce que je veux dire, pensai-je. À celle qui me sert si courageusement.

J’y avais réfléchi, j’avais essayé de le reformuler et j’avais enfin trouvé une solution plus simple.

« Hé, Rose, » dis-je.

J’avais pris la main en bois de Rose, caressant le doigt brûlé. C’était ce que Rose avait perdu pour moi.

Même si elle pouvait être restaurée comme si rien ne s’était passé, le fait qu’elle avait fait un sacrifice ne changera pas.

« Ceci pourrait être difficile à comprendre, mais je pense à toi et à Lily en tant que des compagnons extrêmement importants pour moi, » dis-je.

Il n’y avait personne d’autre en qui je pouvais avoir confiance, sauf Lily et Rose.

La Famille pourrait grandir à l’avenir, mais même alors, ce n’était pas comme si ces deux filles perdaient de leur valeur.

« Eh bien ! Si possible, fais attention à ton corps à partir de maintenant. Ce n’est pas un ordre. C’est une demande personnelle, » dis-je.

Avec moi qui voulais me battre, quelque chose comme ça n’était probablement rien de plus qu’un mensonge.

Néanmoins, ce serait ma véritable motivation à partir de maintenant.

Rose était revenue à sa position habituelle de poupée et avait arrêté de bouger.

Alors que je réfléchissais à la façon dont elle pouvait revenir de sa rigidité cadavérique, après quelques secondes, Rose s’agenouilla et baissa énormément la tête.

Elle avait déjà séparé ses doigts de moi, cependant une chaleur particulière restait à l’intérieur de moi.

« Rose, s’il te plaît, lève la tête. C’est correct aussi longtemps que tu le comprends, » dis-je.

Bien que ce soit juste un sentiment vague, et même si Lily et Rose étaient de ma famille, je ressentais une légère différence sur leur position à mon égard.

Lily était plutôt franche. Ceci me donnait cette impression, et même son comportement était plus accessible. C’était sûrement parce que je voulais un endroit afin de pouvoir m’enlever un poids de mon esprit. J’avais vraiment été guéri par elle. Je croyais que c’était très certainement parce que Lily avait consommé les restes de Miho Mizushima. Et à ce moment-là, elle avait acquis le pouvoir d’imiter les humains.

Alors, qu’en est-il de la structure mentale de Rose ?

À cet égard, je pensais qu’elle était très différente de celle de Lily. Autrement dit, elle était ferme et sévère. Tout comme un soldat, elle accomplira silencieusement son devoir, ou une chose comme ça. Par exemple ce qu’elle avait fait aujourd’hui.

Face aux cadavres de ces étudiants, elle avait pris la tête du travail morne qui aurait dégoûté quelqu’un d’autre. Bien sûr, il y avait le problème des sentiments, mais il y avait aussi la possibilité d’être infecté par de mauvaises maladies si les cadavres en décomposition devaient être touchés avec insouciance. Lily n’avait pas fait ça parce qu’elle avait beaucoup d’opportunité où elle me touchait. C’était en tout cas ce que je pensais. En conséquence, Rose avait fait seule le sale boulot.

Si je pensais plus à ce sujet, même pour juste aujourd’hui, elle savait que son doigt avait été perdu à cause du combat. Le sacrifice de soi en raison de sa loyauté.

C’était ça l’essence de Rose.

Si Lily était la guérisseuse de mon cœur, alors Rose pourrait être ici plus spécifiquement pour éliminer les dangers physiques.

En pensant à cela, ainsi, afin de rendre ce monde très cruel un peu plus sûr, Rose allait probablement se plier à mes souhaits.

Juste en la regardant, je ne pouvais pas m’empêcher de penser ça.

Si c’était vrai... Non, même si cela ne l’était pas alors, comme elle n’avait aucune exigence, et que sa présence était devenue peu imposante, je ne devais pas oublier son dévouement.

Je devais rembourser sa dévotion. Non. Je pensais même que je voulais la récompenser par moi-même.

« Tu aurais dû pouvoir parler, » dis-je.

Ce que tu veux, ce que tu attends de moi, je veux l’entendre de ta bouche, pensai-je.

« Si le Maître le désire, alors, sûrement, un jour, nous y arriverons, » déclara Lily.

À la place de Rose qui n’avait pas de bouche, Lily avait répondu à mes murmures, tout en me serrant dans ses bras.

« Parce que nous sommes de la même famille, » rajouta-t-elle.

« Lily... » dis-je.

Lily le disait très sérieusement, et ses sentiments m’avaient été transmis. J’étais capable de le ressentir. Pour ma famille, créée pour mon bien-être. Je me demandais ce que je pouvais leur faire en retour.

« C’est agréable, » à ce moment-là, ces mots venaient de Kato qui nous regardait en étant enveloppée dans sa couverture. « Comme je les envie. »

« ... Hein !? Vous étiez éveillée ! » m’exclamai-je.

J’avais presque oublié son existence, et j’étais donc un peu surpris.

Kato qui avait son corps enveloppé dans un drap blanc légèrement sale, sans changer de posture, avait les yeux ouverts et me fixait.

« Après tout, Lily-san était également un monstre, » déclara-t-elle.

« Vous l’avez donc entendue ? » demandai-je.

« La dernière partie, juste un peu. En plus... Lily-san est maintenant dans une telle forme, » répondit-elle.

Kato avait vu de ses propres yeux que le bas du corps de Lily était devenu celui d’un Slime.

Je vois. Je ne peux pas le nier, pensai-je.

« Il y a un petit moment, soudain... je me suis réveillée. ... Je suis désolée, » dit-elle.

« Non. C’est probablement parce que j’ai fait trop de bruit, » répondis-je. « D’ailleurs... le “après tout” signifie que vous l’avez remarqué depuis le début, non ? »

« ... Exacte. Cela aussi, je suis désolée, » répondit-elle.

« Ce n’est pas nécessaire de s’excuser de ça. Mais pourquoi avez-vous gardé le silence ? » demandai-je.

Dans un tel cas, c’était moi qui avais un secret qui devrait m’excuser.

Parce qu’il n’y avait pas de raison de parler de cette circonstance, il n’y avait donc pas besoin de s’excuser.

« Juste pour le savoir, comment l’avez-vous remarquée ? » demandai-je.

« Laisse-moi voir. Contre le Croc de Feu, Lily-san n’a même pas bougé d’un pas, » répondit-elle.

« C’est certainement le cas. Mais, n’avez-vous pas pensé qu’elle était une personne avec une capacité de triche ? » demandai-je.

« Et elle ne cessait pas de vous appeler Maître, » répondit Kato.

Eh bien, nous avions été découverts.

Quand j’avais compris ça, Kato m’avait regardé comme si elle était troublée, puis m’avait regardé à nouveau normalement.

« ... d’ailleurs, plus que tout... parce qu’elle avait l’apparence de Mizushima-senpai, » rajouta-t-elle.

« Connaissiez-vous Miho Mizushima ? » demandai-je.

« Oui, » répondit-elle.

Pendant quelques secondes, Kato baissa les yeux. Peut-être qu’elle se souvenait de Miho Mizushima qui était décédée.

« Je suis désolé de n’avoir rien dit, » dit-elle alors qu’elle baissait encore plus la tête. « Jusqu’à hier, je voyageais avec Mizushima-senpai. »

« Je vois, » dis-je.

« N’êtes-vous pas surpris ? » me demanda-t-elle.

Quant à Kato qui avait avoué certains faits, je me posais des questions sur mon attitude.

« J’avais déjà pensé à une telle possibilité. Bien que c’était seulement l’une des nombreuses possibilités, » répondis-je.

Il y avait le point commun que les deux filles avaient été attaquées par ces étudiants.

Et Lily, qui avait les souvenirs de Miho Mizushima, connaissait l’existence des étudiants se trouvant dans la cabane. À l’origine, Miho Mizushima était avec Kato Mana, et elles étaient ensemble dans cette cabane.

Je ne l’avais pas confirmé avec Lily, car je voulais autant que possible ne pas me mêler de la vie privée de Miho Mizushima. Je n’avais pas le droit de faire comme je voulais en ce qui concernait les souvenirs d’un défunt. Je devais les laisser là où il était et ne pas chercher à les connaître sans raison.

Je me sentais aussi très redevable envers Miho Mizushima. Tant qu’il n’y avait pas de risques imminents pour moi, je prévoyais de ne pas toucher ses « souvenirs » en dehors de ses « connaissances ».

« Vous êtes-vous échappé avec Miho Mizushima de la colonie ? » demandai-je.

« Tout à fait. Que j’ai pu réussir à vivre jusqu’à maintenant... c’était grâce à Mizushima-senpai et à une connaissance..., » répondit-elle.

Il s’agissait d’une voix morose, mais pendant que Kato répondait à ma question, elle semblait aussi être une voix avec de la douceur.

... Le jour de l’effondrement de la colonie.

Kato s’enfuyait avec un groupe d’étudiantes qui s’était transformé en une foule.

Miho Mizushima était aussi dans ce groupe. Leur connexion précédente n’était pas significative maintenant qu’elles avaient été téléportées dans ce monde, cependant, elles étaient toujours aînées et cadettes du même club.

Comme je l’avais moi-même fait, elles s’étaient échappées de la colonie, mais heureusement pour elles, elles avaient reçu une protection contre les utilisateurs de capacité de triche en provenance de l’unité de protection.

Malheureusement, le groupe avait été brisé par les émeutes. Toutes deux, Kato et Miho Mizushima, avaient été protégées par un garçon de l’Unité de Protection et ils s’étaient tous réfugiés dans la cabane.

Je ne savais pas comment ça marchait, mais la pierre mystérieuse dans la cabane avait le pouvoir de repousser les monstres. Le garçon de l’Unité de Protection connaissait la pierre, alors les deux filles avaient attendu à la cabane avec des provisions pendant qu’il allait chercher la première Unité Expéditionnaire afin d’obtenir de l’aide.

Une place n’étant pas attaquée par des monstres, je suppose que cette cabane était un endroit correct à cet égard pour une paire de faibles filles.

Mais le garçon n’avait pas pris en compte les insurgés qui avaient détruit la colonie, et il n’avait pas pris en compte les désirs de ces méchants.

En conséquence, Miho Mizushima et Kato Mana avaient été rapidement agressées et violées par des étudiants qui avaient trouvé par hasard la cabane.

Je pensais que c’était un peu trop sévère de blâmer l’étudiant qui avait poursuivi la première Unité Expéditionnaire.

En premier lieu, la première Unité Expéditionnaire avait été créée dans le but de contacter d’autres humains en s’échappant de la forêt. Si elle arrêtait cette recherche et revenait pour neutraliser la force d’insurrection, puisque chaque membre dans l’expédition était des élites avec une morale élevée, personne ne saura réellement le résultat.

Même s’ils avaient l’avantage en nombre de personnes à pouvoir, leur potentiel de guerre variait.

Par exemple, ma capacité Domptage de Monstre était l’une des classes qui étaient considérablement faibles. Mais en même temps, c’était l’une des « capacités uniques », car c’était très rare.

Les capacités de triche se présentaient généralement sous la forme de force physique ou de Pouvoir Magique. Donc, de telles capacités étaient particulièrement utiles dans le combat réel.

Cependant, ce n’était que la majorité.

Ceux que l’on appelait les « guerriers » étaient généralement chargés de la défense de la colonie et des explorations dans la forêt.

Si je pensais aux capacités et les classifiais, alors il y avait « ceux qui avaient manifesté des capacités qui avaient pris une forme facile à comprendre » et une catégorie rare avec des « capacités qui appartiennent à une classe à part ».

Mais là, on s’éloigne un peu trop du sujet.

Quoi qu’il en soit, l’efficacité de combat des personnes avec une capacité de triche était généralement élevée, mais il y avait aussi quelques différences selon le type.

En fait, les pouvoirs de triche améliorant le corps étaient beaucoup plus forts que les autres. Et ils avaient été assez rares en nombre. Seulement une douzaine de personnes avaient eu ce genre de pouvoir.

Nakajima Kojiro, un troisième année surnommée l’« Épée de Lumière » était le président du conseil étudiant dans notre précédent monde. Il dirigeait en fait un nouveau conseil étudiant dans ce monde, composé de personnes puissantes et célèbres. Dans la même année que moi, il y avait Todoroki Miya, surnommé la « Bête du Vide ».

Les autres étaient « Le Lancé Céleste » Iino Yuna. Hibiya Kouji qui était la « Frappe Absolue ». Ainsi que Jinguuji Tomoya surnommé l’« Homme Dragon ». Ils étaient tous très connus dans la colonie.

Bien que les détails de leurs pouvoirs n’aient pas été racontés, on disait qu’ils pouvaient facilement affronter des douzaines de monstres simultanément. C’était les plus puissants utilisateurs de capacités de triche.

En d’autres termes, un membre du conseil étudiant était capable de tuer instantanément à peu près n’importe quoi.

« Takaya-kun était un guerrier typique alors..., » déclara Kato.

Le garçon de la force de sécurité se nommait Takaya Jun.

Il avait jugé que voyager à travers la forêt et protéger deux étudiantes en même temps était impossible.

Et à cause de ça, il avait décidé qu’il valait mieux les protéger à l’intérieur de la cabane pour un séjour de moyenne durée. Avec un tel plan en tête, il avait laissé les deux filles là-bas.

Bien que le résultat se soit avéré assez misérable, à l’époque, seul Dieu savait si c’était pour le meilleur ou pour le pire.

« ... Attendez une seconde. Ceci ne signifie-t-il pas que la première Unité Expéditionnaire pourrait être de retour ? » demandai-je.

Je réalise soudainement un dilemme gênant en écoutant l’histoire de Katou.

« Oui, c’est possible. Cependant, cela dépend de la situation de Takaya-kun, » répondit-elle.

« Il y a aussi une possibilité qu’ils viennent à la cabane, » dis-je.

« Oui... hein !? Senpai ? Est-ce, par hasard, quelque chose, de mauvais ? » demanda-t-elle.

« Ce n’est pas que c’est quelque chose de mauvais, cependant..., » répondis-je.

Jusqu’à présent, nous étions cachés dans une forêt dense, donc la possibilité de rencontrer d’autres personnes avec des capacités de triche était relativement faible.

Cependant, tant que cette cabane existait, la possibilité qui était infiniment proche de zéro sera considérablement modifiée.

... Je ne faisais plus confiance aux humains.

En plus de cela, nous faisions face à un groupe de singes intelligents. Ils n’avaient absolument aucune crédibilité selon moi.

Ce fut la seule leçon que j’avais apprise du jour de la destruction de la colonie, celle remplie de désespoir, de disgrâce et de violence.

Et beaucoup plus encore, chacun de ces groupes avait encore des pouvoirs bien au-delà de ce que je pouvais faire face.

En pensant ainsi, abandonner la cabane était, en fait, la réponse la plus correcte.

Cependant, c’était assez gênant que cette personne, Takaya, sût à propos des deux filles qui résidaient à l’intérieur. Car si elles n’étaient pas à l’intérieur alors il saurait qu’il y avait d’autres humains dans le voisinage. Et notre cachette dans cette caverne n’était pas si loin de la cabane. Si nous n’avions pas de chance, alors il était possible que cet endroit soit découvert.

Je me demandais donc si je devrais déplacer notre base d’opérations à un endroit lointain.

Ceci était une question qui devait être considérée avec soins.

« Huh... Senpai ? » demanda Kato.

Comme j’étais trop absorbé par mes pensées, l’appel de Kato me fit retourner à la réalité.

« Haha, désolé. Qu’est-ce qu’il y a ? » dis-je.

Kato m’avait regardé avec un visage très sérieux.

« Il y a quelque chose que je voudrais entendre, » dit-elle.

« Quoi ? » demandai-je.

« Qu’est-il arrivé à Mizushima-senpai ? » Demanda-t-elle.

À cette question, j’avais brièvement hésité à répondre.

« ... Elle est morte, » annonçai-je.

Je ne l’avais pas trompée, parce que Kato avait demandé ça avec une expression résolue dans son visage.

« Nous nous sommes occupés de son cadavre. Le résultat a été que l’apparence actuelle de Lily est devenue ainsi. Mais ceci ne me cause aucune perturbation, » dis-je.

« ... Vraiment ? » me demanda-t-elle.

Avait-elle déjà deviné une telle chose avec son intuition ? Kato ne semblait pas être surprise.

Cependant, de grosses gouttelettes de larmes commencèrent à jaillir de ses yeux.

« Mizushima-senpai..., » dit-elle.

Cette fille qui pleurait la mort d’une connaissance avait continué à pleurer tranquillement pendant un moment.

« ... Désolée. Bien que nous soyons au milieu de cela, » déclara-t-elle.

« C’est correct, » répondis-je.

J’avais secoué la tête.

Je détestais les humains et me méfiais beaucoup d’eux, mais je n’étais pas un diable qui blâmerait une jeune fille pour avoir pleuré la mort de l’une de ses connaissances.

« S’il vous plaît, ne faites pas attention à ça. S’il vous plaît, ne soyez pas modeste à propos de ce genre de chose, » dis-je.

« D’accord, » dit-elle.

« Si Takaya est capable de revenir avec des camarades de l’Unité Expéditionnaire, tout irait bien. Alors, Kato, vous serez probablement en sécurité, » dis-je.

J’avais changé mes plans.

Avant ça, bien que je pensais que c’était une emmerde, afin d’assurer la sécurité de Kato, il est nécessaire d’entrer en contact avec ces singes.

Mais dans un tel cas, ce groupe devait avoir une moralité irréprochable. Ceci ne devait pas nécessairement être l’Unité Expéditionnaire, mais je ne voulais pas avoir à faire avec d’autres humains à partir de maintenant. Nous ne pouvions pas non plus exclure la possibilité de viols.

Comme prévu précédemment, je devais simplement leur envoyer Kato tout en ayant le moins de contact possible. Mais j’avais aussi besoin de voir si le groupe était approuvé ou non. Mais je devais agir ainsi pour le moment.

« Est-ce correct ? » demandai-je.

« Oui... Bon... » s’exclama Kato.

« Hm ? » dis-je.

« Senpai... ? » demanda Kato.

Kato me regardait par-dessous alors que je m’installais sur le canapé que générait le corps de Lily.

« Après avoir assuré ma sécurité... que ferez-vous, senpai ? » demanda-t-elle.

« Je ne sais pas, mais je ne vais certainement pas venir avec l’Unité d’expédition. »

J’avais répondu rapidement et sans aucune hésitation.

Une fois que je ne serais plus avec Kato, je partirais rapidement de cet endroit.

Dans tous les cas, j’allais entrer en contact avec l’Unité Expéditionnaire seulement afin de m’assurer de la sécurité de Kato.

Je n’abandonnerai jamais ma famille.

« Pourquoi ? À l’instant, tout comme juste avant... vous faisiez un visage comme si vous aviez mangé quelque chose d’aigre, alors... » demanda-t-elle.

Fondamentalement, le comportement évident pour la douce Kato était : mange et obéit dans la peur.

Mais il semblerait que son état s’améliorait, même si tel était le cas, qu’elle était raison de demander ça.

De toute façon, je n’avais pas l’intention de lui mentir. Par conséquent, je devais lui répondre avec franchise.

« Je ne leur fais pas confiance. C’est tout ce qu’on peut en dire, » dis-je.

« Vous voulez dire... que l’Unité Expéditionnaire n’a aucune morale ? » demanda Kato.

« Bien sûr que c’est un groupe digne de confiance, ils devront facilement pouvoir fournir une protection à une fille, sinon cela ne serait pas correct que je vous laisse là-bas. Cependant, à propos de moi, c’est à un niveau plus fondamental... c’est toute la race humaine dans son ensemble qui me pose problème, » dis-je.

J’avais bougé la tête en même temps. Ma bouche s’était déformée en un sourire amer et moqueur.

« J’ai personnellement une petite histoire avec les humains, mais pour résumer, je suis arrivé au point où je ne fais plus du tout confiance aux autres... Je ne peux plus le faire. C’est ce que j’ai décidé en plein milieu de la première journée de la chute de la colonie, » dis-je.

« ... Ah ! » s’exclama Kato.

En entendant mes paroles, elle avait réalisé qu’elle avait touché un point douloureux. Kato desserra son froncement de sourcils qui était causé par son stress.

Même elle en avait fait l’expérience ce jour-là.

Elle savait déjà sur leur sujet. Les parties laides de l’humanité.

Par conséquent, il n’y avait qu’une seule différence entre elle et moi.

Moi, qui avais été sauvé de la mort par Lily, un monstre, j’avais seulement vu les parties laides de ces singes, alors qu’elle, qui avait été protégée et aidée par d’autres, avait été témoin du beau côté de l’humanité.

... Haha, peu importe

En vérité, Kato n’avait-elle pas, dans un certain sens, déjà vécu des choses plus cruelles que moi ?

... Faire confiance... essayons juste une fois de plus de le faire...

... Ce n’était pas comme si chaque humain était mauvais.

Dans cette situation, quand j’avais dit « je ne peux plus faire confiance aux humains », cela ne pouvait que lui faire susciter de la sympathie dans son cœur... car elle ne peut même pas imaginer, l’enfer que j’avais vécu.

Tout ce qui nous était arrivé jusqu’à présent était peut-être considéré comme de la chance.

Si je devais choisir quelle action à faire vis-à-vis d’elle, alors je préférerais certainement protéger une fille plutôt que d’abuser d’elle.

Mais pour être honnête, le fait que Kato ne me craignait pas était étrange.

Si j’étais à sa place, alors j’essaierais de m’enfuir à la première occasion.

Ce n’était pas seulement une hypothèse. C’était une question physiologique.

« Senpai... je vois, vous avez également rencontré du danger ce jour-là, » dit-elle.

Néanmoins, Kato ressentait à la place maintenant de la pitié pour moi.

« ... mais, senpai, vous avez le pouvoir de contrôler les monstres, n’est-ce pas ? » me demanda-t-elle.

« Je ne me suis éveillé à ce pouvoir qu’après la destruction de la colonie, » répondis-je. « J’ai été sauvé ici même par Lily alors que j’étais sur le point de mourir... haha, en vérité non. J’ai été tué ici et je suis revenue à la vie ici, pile à cet endroit. »

Ma douleur avait été attachée à ma voix. Lily se rapprocha de moi et m’enlaça encore plus étroitement avec son corps.

Je lui rendis son affection en lui tapotant la tête, puis je posai une question à Kato qui était assise contre le mur. « Ce jour-là, Kato-san. J’ai été presque tué par un passage à tabac de trois de mes camarades de classe à côté de qui j’étais assis en classe. Alors, essayez d’imaginer une telle situation. Mes voisins de siège ont ri de moi et ont donné des coups de pied alors que je roulais sur le sol, impuissant, ils se moquaient de moi avec mépris. C’était vraiment un spectacle dégoûtant. Après avoir vécu une telle chose, pourquoi devrais-je penser à faire confiance à un autre humain ? »

« ... alors, qu’en est-il de moi... ? » demanda-t-elle d’une voix emplie de timidité.

Je laisse échapper un sourire tendu. « N’ai-je pas dit que c’est un sujet compliqué ? »

« D-Désolé, » déclara-t-elle. Kato avait l’air honteuse et s’inclina devant moi. « Ce-cependant. » Kato leva les yeux, déplaçant sa ligne de vision vers Lily qui se blottissait contre moi puis sur la silhouette de Rose.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.

« Cependant, senpai... vous chérissez Lily-san et Rose-san, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

Je vois, pensai-je.

Je ne faisais pas confiance à Kato, car elle est une « autre » comme je l’avais déjà dit, mais mon comportement envers Lily et Rose était empli par une confiance étrangement importante.

Eh bien ! Du point de vue d’un autre, cela pouvait être un mystère.

De mon point de vue, ce genre de pinaillage était un peu désagréable.

« Elles sont ma famille. Elles sont mes compagnons. Elles ont du mérite et je crois en ce mérite, » dis-je.

Elles ne pouvaient pas être regroupées dans la même catégorie que les humains... je ne pouvais pas dire la même chose à propos de Kato. Tout ceci était ma véritable pensée.

« Vraiment !? » Kato murmura ça. « ... après tous, je suis bel et bien envieuse. »

Je ne savais pas quelle était la meilleure manière de lui répondre.

En effet, pour Kato qui n’avait pas la force de se débrouiller seule, mon pouvoir était enviable.

Après avoir pensé à de telles choses si triviales, j’avais repris conscience de la réalité. J’avais alors vu Kato qui me regardait fixement dans la grotte faiblement éclairée. J’avais alors sursauté à cause de la surprise.

Une paire d’yeux, émettant une certaine brillance, mais à l’intérieur de ceux-ci se trouvait des traces de paranoïa. J’étais en train d’être observé par de tels yeux.

Je pensais déjà l’avoir vu quelque part. Je me souvins soudainement de quand c’était déjà arrivé.

C’était la même chose que notre première rencontre. C’étaient les mêmes yeux qui me regardaient dans la cabane.

« Majima-senpai, » alors que j’étais sous la pression, Kato ouvrit à nouveau la bouche.

À ce moment-là, son expression disparut de son visage comme de la fumée qui disparaissait. Au lieu de ça, un visage léthargique sans la moindre expression apparut un moment.

... est-ce juste mon imagination ? Me demandai-je.

« Il y a aussi cette affaire avec Takaya-kun, » déclara-t-elle.

J’avais totalement perdu le moment propice pour demander ça.

Elle ne pourrait pas non plus me répondre en toute honnêteté si je lui demandais. Et ceci n’était pas assez important pour que cela reste un important sujet. Du moins, c’était ce que je supposais.

En tout cas, je n’avais aucune idée de ce qui se passait dans l’esprit de Kato, mais à partir de maintenant, je devrais être vigilant vis-à-vis d’elle.

J’avais donc décidé d’écouter ce que Kato me disait.

« Alors à propos de Takaya, quel est le problème ? » demandai-je.

« Supposons qu’il soit entré en contact avec l’Unité Expéditionnaire et qu’il soit revenu. Alors je ne sais pas si c’est une bonne idée d’avoir un face à face avec lui. Car cela pourrait causer des problèmes, » déclara-t-elle.

« Que voulez-vous dire ? » demandai-je.

« C’est juste que... Takaya-kun est l’ami d’enfance de Mizushima-senpai, » répondit-elle.

Je regardai Lily.

« Moi ? » demanda Lily.

« Exacte. Avec votre apparence actuelle, Lily-san, je suis sûr qu’il le fera..., » déclara Kato.

« Sont-ils en couple ? » demandai-je.

« Heu, non. Je ne pense pas qu’il le soit, mais c’est juste que... » répondit Kato.

Est-ce difficile à dire parce que tout cela est lié à la vie privée des autres ? pensai-je

« C’est juste que... il est un peu... avec Mizushima-senpai, » continua-t-elle.

Je comprends mieux. Une telle chose était gênante à être énoncée ici, pensai-je.

« Après tout, Miho Mizushima était une telle beauté, » dis-je tout en hochant la tête.

« De plus, elle a aussi une bonne personnalité, » déclara Kato. « Je ne peux même pas compter avec mes deux mains le nombre de garçons que je connais qui était amoureux d’elle. Alors, si son ami d’enfance est un garçon, alors il ne serait pas étrange qu’il soit aussi amoureux d’elle, même si c’est un peu cliché. »

Takaya Jun gardait Miho Mizushima et Kato Mana, les conduisant même jusqu’à la cabane. Mais ses actions n’étaient pas basées sur la gentillesse ou le sens du devoir.

Bien sûr, si nous interprétons cela un peu malicieusement alors il le faisait avec des arrière-pensées.

« Pour Takaya, Miho Mizushima est quelqu’un pour qui il est prêt à mettre sa vie en jeu afin de la protéger, » dis-je.

« Exact, » répondit Kato.

« Alors, s’il voyait Lily qui utilise l’apparence de sa bien-aimée, alors il pourrait nous attaquer de rage, » énonçai-je.

« C’est tout à fait exact, » confirma-t-elle.

Cependant, c’était vraiment pénible. J’avais déjà pris la résolution de rencontrer l’Unité Expéditionnaire.

Non. C’est correct. Je l’ai déjà décidé, pensai-je.

« Je comprends. Lily sera dissimulée à ce moment-là. Et le pire des cas, nous pouvons juste lui faire annuler sa capacité mimique quand elle est en face de ce garçon, » dis-je.

« Ainsi, ça devrait être parfait, » dit-elle.

« Merci de nous avoir prévenus de ce danger, » dis-je.

Mais si on l’analysait dans son ensemble, cette information était le résultat de la protection que je faisais pour Kato.

Bien que Kato soit protégée, le risque d’entrer en contact avec Takaya était toujours présent.

Si je n’avais pas rencontré Kato hier soir, alors j’aurais sûrement passé encore plus de temps dans cette grotte.

Nous ne serions pas au courant de la possibilité que l’Unité Expéditionnaire connaissait la cabane. Et qu’elle allait revenir ici. Il y avait aussi la possibilité que Takaya rencontre Lily dans sa forme de Miho Mizushima.

Puisque la zone et la période de temps de ce danger m’étaient totalement inconnues, il était préférable de préparer au préalable un contre-plan dès que possible. Voilà ce que je ressentais en ce moment.

« Bien que je puisse seulement exprimer ma gratitude, je promets de vous protéger correctement jusqu’à ce que nous rencontrions l’Unité Expéditionnaire, ou du moins jusqu’à ce que vous arriviez à un endroit sûr, » dis-je.

« ... Merci beaucoup, » répondit Kato avant de s’incliner.

Sa bouche qui était presque cachée par sa frange bougea légèrement.

« Cependant, pour exprimer ma gratitude... » murmura-t-elle.

« Hm ? » demandai-je. J’avais demandé cela, car je n’avais pas réussi à la comprendre. Mais Kato secoua la tête en entendant ma question.

C’était une paire d’yeux qui brillait tandis qu’une trace de paranoïa persistait à l’intérieur.

« Non, ce n’est rien, » répondit-elle.

***

Chapitre 9 : Rencontre dans les bois

Quelques semaines plus tard.

Nous restions toujours dans la grotte dans laquelle nous vivions, même si j’avais décidé de laisser Kato à la garde de l’Unité Expéditionnaire.

Je passais mes nuits dans la grotte, et explorais pendant la journée.

C’était maintenant ma vie.

J’avais rencontré plusieurs fois des monstres.

J’étais resté en vie jusqu’à présent grâce à la protection de Lily et Rose.

C’était un exploit assez impressionnant.

Cependant, à chaque fois, nous avions combattu les monstres que nous avions rencontrés.

En d’autres termes, l’objectif initial de « Augmenter notre famille » ne se déroulait pas bien.

Je savais qu’il n’y avait pas d’autre choix que d’agir patiemment, mais j’étais agité.

Le plus gros problème était que je ne comprenais pas complètement les conditions selon lesquelles je pouvais apprivoiser un monstre.

Quand je voyais un monstre, je pouvais sentir que ce n’était « pas bon ».

Je n’avais pas bien compris le cas de Rose, car je paniquais à l’époque, mais si je regardais avec calme et observais un monstre, je pouvais dire s’il pouvait faire partie de la famille ou pas.

Mais, je ne comprenais toujours pas la condition.

Si je connaissais les conditions, alors nous n’aurions pas autant à nous battre.

Récemment, j’avais commencé à penser que la condition avait quelque chose à voir avec moi.

Je ne veux pas penser de cette façon si...

« Je suis revenue, » déclara Lily.

« Tu es revenue, » dis-je.

Lily était revenue à la grotte, alors j’avais arrêté de frapper avec mon épée de bois.

« Ah, vous vous entraînez, » dit Lily.

*pas pas pas*

Lily avait souri avec ironie alors qu’elle courait vers moi.

« Arrête de faire ce sourire, » dis-je.

« OK ! Pourquoi ? » demanda-t-elle.

« C’est gênant. Je ne fais que passer du temps avec ça, » dis-je.

Récemment, pendant mon temps libre, je m’entraînais à frapper avec mon épée dans le cadre de ma routine quotidienne.

Depuis que j’avais suivi des cours de kendo au lycée, je savais m’entraîner à frapper avec une épée.

Sans cela, je ferais juste imiter ce que j’avais vu faire par d’autres personnes.

S’il y avait un bon point à faire toute cette formation, pour être honnête, je n’en avais aucune idée.

Eh bien, il valait mieux être préparé en cas d’urgence.

Au moins, j’espérais que je serais prêt.

Je n’avais pas la moindre idée de ce que l’avenir me réservait.

Eh bien ! Si je devais demander à quelqu’un d’autre quoi faire, je parie qu’ils resteraient tranquilles...

C’est peut-être parce que rien ne pouvait être fait, mais l’entraînement de mon corps était la bonne chose à faire.

À ce propos, j’avais demandé à Rose de faire une épée avec un arbre qui semblait être convenable.

C’était il y a quelques jours.

Parce que Rose n’avait pas besoin de dormir comme nous les humains, elle pouvait librement utiliser la nuit pour d’autres choses.

Cela étant dit, récemment, elle avait fabriqué des objets selon mes instructions.

J’avais donc demandé à ce niveau-là. « C’est bon si vous le faites pendant votre temps libre. La lame peut être attachée plus tard, la poignée peut être avec un peu de jeu, il suffisait qu’elle soit d’une certaine longueur et d’un certain poids pour que cela soit bon. »

Mais, elle avait été plutôt excitée à la suite de ma demande, et m’avait également fait une armure.

Le jour après que j’avais fait ma demande, elle m’avait étonné avec ce qu’elle avait fait.

... Bien qu’elle soit faite avec du bois, la lame était brillante et grisâtre.

... La poignée était sombre et solide. Elle permettait également une bonne prise en main.

... Elle était plus légère qu’il n’y paraît, et le centre de gravité était parfait.

... Une haute durabilité avec un tranchant aiguisé.

... Elle dégageait une apparence d’arme utilisable, bien que le motif du grain sur l’épée indiquait qu’elle était faite en bois.

Et cela, car je lui avais demandé quelque chose pour m’entraîner à frapper.

Ceci était complètement exagéré.

Même un amateur comme moi pouvait dire que Rose avait mis toute son âme dans la fabrication de cette épée.

Elle l’avait fait un peu trop bien.

Lily utilisa les connaissances de Miho Mizushima et avait dit : « Cela ressemble à “l’acier de Damas”. » Bien que je ne sache pas ce que c’était, il semblait être un métal célèbre.

Il semblait que je venais d’obtenir une épée qui était extraordinaire.

J’aurais donné ça à Lily... mais Rose avait créé ça pour moi, avec son dévouement envers moi. Je ne pensais pas que ce serait une bonne idée de tuer ses attentes.

Dans ce cas, mieux valait ne pas faire ça.

Actuellement, Rose avait créé un stock de pièces améliorées, afin de moderniser son corps avec elles.

Rose faisait de la fabrication quand nous allions au lit, et en raison de la familiarité prolongée avec cette technique... elles seraient certainement bientôt terminées. La mise à jour était déjà prévue.

Cependant, si je n’avais pas demandé une épée, elle aurait peut-être déjà fini.

« Désoler Lily de te demander d’y aller seule, » dis-je.

« Hmm, » répondit-elle.

Alors que je lui parlais, Lily vint vers moi comme un chien amical envers moi. Ainsi, je lui avais caressé la tête alors qu’elle me tenait fermement le bras droit.

Après avoir fini l’exploration d’aujourd’hui, j’allais faire une pause dans la grotte, et quant à elle, elle était partie à la recherche de nourriture.

Bien sûr, elle vérifierait également si l’Unité Expéditionnaire était présente.

C’était un travail que Lily pouvait faire.

En effet, si, par hasard, Rose rencontrait l’Unité Expéditionnaire, ils n’hésiteraient pas à l’attaquer puisqu’ils ne peuvent pas faire la différence entre elle et un monstre.

Face à une telle rencontre, Lily sous forme humaine ne soulèverait pas trop de suspicion.

En outre, elle avait acquis la capacité d’odorat aiguisé du Croc de Feu.

Bien que sa capacité ne soit pas aussi grande que l’original, cela aidait toujours à renforcer ses sens et augmentait sa capacité de recherche. Cela lui permettrait également de trouver l’autre groupe tout en restant hors de vue.

Cependant, ce serait un problème si Takaya la découvrait. Mais même cette situation avait au mieux une faible chance d’arriver.

Et dans tous les cas, elle devrait avoir suffisamment de temps pour se retirer et nous rejoindre.

Pour ces raisons, et parce que Rose était occupée à la fabrication, je devais compter sur Lily pour chercher d’autres humains et pour l’approvisionnement alimentaire.

« Quelque chose a-t-il changé ? » demandai-je.

Tout en passant mes doigts dans ses cheveux alors qu’elle s’accrochait à mon bras, je posai la même question que ces derniers jours.

Je ne pouvais pas la blâmer de ne pas les avoir trouvés, et pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce qu’elle puisse le faire.

Même si l’Unité Expéditionnaire revenait dans la région, il restait encore des conjectures quant à leur localisation.

Selon les informations de Kato, Takaya connaissait la route prise par l’Unité Expéditionnaire. Je ne savais pas s’il avait fini par les trouver.

Six jours après le départ de l’Unité Expéditionnaire, la rébellion de la colonie avait commencé.

Et à ce moment-là, Kato et moi venions juste de nous échapper de là.

Je m’étais caché dans cette caverne pendant trois jours pendant les retombées de cette affaire. Takaya avait escorté son petit groupe en utilisant sa capacité de triche, ce qui lui avait donné une force physique supplémentaire.

Elle avait dit que Takaya était parti après avoir trouvé la cabane afin de rattraper l’Unité Expéditionnaire, mais même pour lui, essayer de rattraper une distance égale à celle effectuée en une semaine serait difficile.

Surtout vu qu’ils continuaient toujours d’avancer.

Même quand il les aura rattrapés, il leur faudra encore un peu de temps pour faire demi-tour et couvrir la même distance de retour.

Pour ces raisons, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’ils reviennent cette semaine.

Ce serait bien si c’était le plus tôt possible.

« Vous connaissez cette cabane... la cabane avec la marque protectrice. J’ai trouvé des traces là-bas, » déclara Lily.

Avec ça, les mots de Lily me surprirent.

« Quelqu’un de l’Unité Expéditionnaire est-il revenu ? » demandai-je.

« Je ne sais pas. C’est quelque chose qui est étrange. C’est trop tôt, » déclara-t-elle. « Ce n’est peut-être pas l’Unité Expéditionnaire, il semble qu’il n’y ait qu’une seule personne. »

Lily avait présenté une autre possibilité.

« Il n’y a qu’une seule personne ? » demandai-je.

« Oui. Il ne serait pas logique pour un étudiant de l’Unité Expéditionnaire d’être seul, ça pourrait être un autre survivant. Même le maître est une personne de la colonie qui a réussi à rester en vie, » déclara Lily.

« Certes, il y a aussi cette possibilité, » dis-je.

Il y avait souvent des monstres dangereux qui erraient dans les bois, mais en y faisant gaffe, les éviter n’était pas si difficile. Il était possible de ne même pas en voir un pour un jour ou deux.

Alors que certains monstres comme le Croc de Feu avaient des capacités de poursuite élevées, rester dans un endroit comme cette caverne aidait à les éviter.

À la fin, cependant, cela dépendait de la chance... car même un homme sans capacité de triche pouvait se promener sans être chassé par les monstres du coin.

En effet, un mois après notre téléportation dans ce monde, l’Unité Expéditionnaire avait été formée.

Comme je faisais partie du groupe de Ceux Restés en Arrière, je ne connaissais pas tous les faits, mais il était possible que ce soit un effet résiduel de l’Unité Expéditionnaire que cette région soit plus sûre.

C’était également possible que ce soit la raison qui faisait que Takaya, qui connaissait le chemin de l’Unité Expéditionnaire, connaissait également l’existence de la cabane.

Afin d’assurer la sécurité de la colonie, l’Unité Expéditionnaire s’était également déplacée avec une priorité de neutraliser des monstres.

Par conséquent, le chemin de l’Unité Expéditionnaire et un rayon autour d’elle étaient relativement exempts de monstres.

En y réfléchissant maintenant, cela n’avait de sens que si les monstres étaient chassés.

Regrettable. Eh bien, il n’y avait rien à faire à ce sujet maintenant.

En y pensant, c’était vraiment chanceux qu’ils n’aient pas trouvé Lily pendant ce temps.

Car parce que je l’avais rencontrée, mon destin avait été meilleur.

« Que ce soit un étudiant ou quelqu’un d’autre, nous devrions aller le confirmer, » dis-je.

J’avais pris ma décision.

« Qu’il s’agisse d’un membre de l’Unité Expéditionnaire ou d’un survivant de la colonie, nous devons vérifier s’il serait prudent de laisser Kato-san à sa charge, » déclara Lily.

« ... ce serait bien si ça allait si bien, » déclarai-je.

J’avais remarqué que Kato était à proximité et se dirigeait vers nous.

Récemment, elle avait commencé à afficher un air plein de santé.

Elle avait toujours l’air un peu hagarde, mais elle n’avait plus l’air si déprimée.

Il y avait même des moments, comme les heures de repas, qu’elle affichait un petit sourire.

« Si la personne que nous trouvons n’a pas de capacité de triche... que ferons-nous ? » demanda Kato.

Ainsi, il était devenu nécessaire pour nous de le vérifier.

C’était une bonne tendance.

En raison des circonstances de Kato, sa méfiance avait été augmentée jusqu’à être extrême.

« C’est sûr..., » répondis-je.

Je réfléchissais à la réponse à donner à Kato.

« Que nous obtenions des informations directement de la personne, ou par observation, l’objectif final est toujours le même, » dis-je.

« ... Que voulez-vous dire par là ? » demanda Kato.

« Si l’autre personne n’a pas de capacité de triche, il n’y a aucun avantage à contacter la personne. Mais, s’il en a une, alors il pourrait faire partie de l’Unité Expéditionnaire qui était associée à la colonie, » dis-je.

« Ah. Il y a cette possibilité. Je reviens tout de suite, » déclara Lily.

Lily avait exprimé son accord et était partie se préparer.

J’avais alors continué.

« En plus, cette personne pourrait avoir des informations sur le statut de la colonie. Pour trouver cette information, il est logique de contacter cette personne, » déclarai-je.

« Je... vois, merci beaucoup, » répondit Kato.

Kato baissa la tête et s’inclina devant moi.

N’ayant plus de raisons de ne pas le faire, nous nous étions préparés à quitter la grotte.

***

Nous nous étions déplacés dans la forêt, marquant notre chemin sur les arbres.

Lily, avec sa capacité olfactive du Croc de Feu, pouvait sentir tout danger potentiel se trouvant autour de nous. Ceci nous donnait une plus grande tranquillité d’esprit par rapport à avant que nous ayons rencontré le Croc de Feu.

Pourtant, il était inutile d’être imprudent et donc, nous avions continué d’avancer avec précaution.

Et heureusement, nous n’avions pas rencontré de monstres.

Quand nous étions arrivés à la cabane, cela ne ressemblait à rien par rapport à la première fois où nous l’avions vu.

Après avoir détruit la pierre de la barrière, la cabane semblait avoir été détruite par des monstres.

Maintenant, il ne restait plus grand-chose de la cabane, sauf quelques débris, et avec si peu de monstres capables de se promener dans la zone, je ne m’attendrais même pas à ça avant quelques semaines.

Bientôt, il pourrait même sembler qu’il n’y avait jamais eu de bâtiment ici avant.

Maintenant, cependant, il y avait la silhouette d’un étudiant errant autour des ruines.

Il semblait un peu plus grand que moi et un peu plus musclé.

Cependant, l’atmosphère autour de lui semblait frivole. Quoiqu’avec l’uniforme de lycéen que le garçon portait, c’était quelque chose de commun au Japon.

Le garçon se promenait dans les ruines et se penchait de temps en temps afin d’inspecter quelque chose.

... À quoi pensait-il ?

Eh bien, c’était ce qui m’était venu à l’esprit quand je l’avais vu.

S’il pouvait penser que la cabane avait été détruite par des monstres, il ne devrait pas rester dans cet endroit pendant longtemps.

En fait, j’étais à moitié partagé sur le fait de devoir quitter la piste en direction de la cabane et j’avais demandé à Lily de fouiller la région, mais il ne semblerait pas que ce soit nécessaire maintenant.

« Est-il avec... l’Unité Expéditionnaire ? » Kato murmura la même question à quoi je pensais.

S’il était avec l’Unité Expéditionnaire, alors il était tout à fait possible qu’il se promenât nonchalamment avec la menace de monstres qui se profilait.

Son comportement indiquait qu’il ne se souciait pas de la menace des monstres, et cela pouvait aussi être dit de la négligence d’une personne forte. Mais...

« Non, c’est différent, » dis-je.

J’avais rejeté cette possibilité.

En vérité, il n’était tout simplement pas conscient du danger.

Il s’agissait d’une évidence.

« Il fait partie du groupe de Ceux Restés en Arrière, » dis-je.

« Est-ce que... par hasard, vous le connaissez ? » demanda Kato.

« Ahh, » dis-je.

Je m’étais amèrement mordu la lèvre et regardai le garçon qui marchait autour des ruines, donnant des coups de pied dans les débris dus à la frustration, puis hocha la tête.

« C’est un camarade de classe, » déclarai-je.

***

Après quelques considérations, nous décidions de nous séparer.

Juste au cas où.

Moi, accompagné de Lily, je m’étais approché de la cabane.

Je pouvais entendre le garçon grommeler à une faible distance de là.

« Salut, Kaga, » dis-je.

« Hiiii! » cria-t-il.

Il semblait qu’il était concentré quand j’étais arrivé.

Après que je l’ai appelé depuis derrière lui, il avait sursauté à cause de la surprise et s’était caché derrière une ruine...

« ... Ho ! Holà ! Ne vous enfuyez pas, » dis-je.

On dirait qu’il pensait que j’étais un monstre. Après avoir appelé à nouveau, il avait cessé de désespérément essayer de se cacher.

De par ses actions, j’étais convaincu que Kaga faisait partie du groupe de Ceux Restés en Arrière, et qu’il n’avait donc aucune capacité de triche.

« Vous êtes..., » déclara Kaga

Le visage de Kaga avait changé en un instant.

« Est-ce vraiment... oh, c’est Mizushima-san ! » déclara Kaga

Après l’avoir remarqué, son attitude avait changé.

Il était bien ce genre de personne.

Même en disant ça, en vérité, je ne connaissais pas très bien cette personne.

Kaga était qu’un camarade de classe, mais seulement dans la mesure où nous nous saluions quand l’on se voyait. Nous n’avions jamais été amis ou même parlés plus que ça.

Je n’aimais pas vraiment son caractère.

Il était probable que mes sentiments étaient mutuels.

« Vous étiez en sécurité ! » déclara-t-il.

« Vous aussi, Kaga, » dis-je.

Kaga s’avança afin de pouvoir attraper les mains de Lily, mais j’avais fait un pas devant elle afin de bloquer son chemin.

« Dans toute cette confusion, vous avez bien fait de rester en sécurité, » déclara-t-il.

Parce que je pensais que ça finirait comme ça, je m’y étais préparé.

Comme je m’y attendais, Kaga avait agi comme je le pensais.

Il était probable que nous ne nous entendions pas aussi bien cette fois-ci.

« Majima, » déclara-t-il.

Il m’avait regardé avec des yeux effrontés quand je lui avais bloqué son chemin.

« Je vois que vous allez aussi très bien. Majima, comment est-ce que vous vous êtes retrouvé avec Mizushima-san ? » demanda-t-il.

Les yeux de Kaga retournèrent sur Lily pendant qu’il me parlait.

« Ah..., » dis-je.

J’avais avalé mes sentiments désagréables.

Il n’y avait pas de moyen sûr de le faire.

Lily était une magnifique femme. Sa gentillesse se distinguait également.

Bien que c’est difficile à dire puisqu’elle me souriait toujours.

« ... heureusement, Mizushima-san et moi nous nous sommes échappés dans la confusion causée par la rébellion, » expliquai-je.

J’avais consciemment gardé mon ton à un niveau utilisé lors de conversation quotidienne occasionnelle.

« Et ainsi, nous avons travaillé ensemble jusqu’à maintenant, » dis-je.

Je me demandais si cela allait bien se passer en lui disant ça ainsi.

Avant de venir dans ce monde, avais-je dû autant mentir ?

... Je ne me souvenais pas vraiment.

Les jours paisibles du passé, même si c’était il y a quelques mois, j’avais l’impression que cela faisait une éternité.

« Je vois, » dit-il.

Heureusement, Kaga n’avait pas l’air trop méfiant.

C’était probablement parce que Kaga ne faisait pas vraiment attention à moi ni à mon mensonge ô combien charismatique.

Kaga avait toujours ses yeux rivés vers Lily, mais finalement il s’arrêta et se tourna vers moi.

« Hehe, Kaga s’est également échappé de la colonie, » dis-je.

« Ahh. J’ai eu l’impression comme si j’allais en mourir, » répondit-il.

« Votre chance semble être vraiment très bonne, » déclarai-je.

« Ahh. Content de vous voir, » dit-il.

« Ouais, » déclarai-je.

Kaga était peu susceptible de mentir dans ce type de conversation, alors j’avais réussi à obtenir une réponse honnête.

Je ne pouvais pas facilement dire quand une personne mentait, alors c’était plus facile dans un tel contexte.

Il valait mieux être prudent que désolé.

Bien sûr, c’était ce que je pensais.

L’envie de survivre était la nouvelle norme pour moi.

Je n’avais pas de pensées de « Tous les humains devraient mourir. » Ou du genre de celles qu’aurait un monstre.

Eh bien, ce n’était pas non plus comme si je voulais devenir un héros, surtout en considérant ma méfiance envers les humains.

« Je suis venu ici aujourd’hui, mais Majima et Mizushima-san, étiez-vous tous les deux dans cette cabane ? » demanda-t-il.

« Ce serait impossible, » déclarai-je.

Cette fois, je n’avais pas pu cacher ma surprise.

« Nous vivons dans une grotte cachée et discrète, » déclarai-je.

« Hehe, une grotte. Comme c’est primitif, » répliqua-t-il.

« Même si c’est primitif, c’est mieux que cet endroit... n’avez-vous pas remarqué que cet endroit a été détruit par des monstres ? » demandai-je.

« Quoi !? Vraiment !? » demanda-t-il à son tour.

Kaga se tourna vers moi avec surprise, me faisant relâcher un petit soupir.

« Pourquoi les humains détruiraient-ils un endroit comme celui-ci... et ce niveau de dégâts n’est pas causé par la dégradation naturelle. Si vous examinez attentivement, vous verrez des signes, » dis-je.

La preuve était claire quant à la destruction de la cabane. Il était clair que cela ne pouvait être que des monstres qui avaient fait ça.

Kaga avait pris le temps d’examiner les ruines avec attention... et n’avait rien dit de plus sur ce sujet.

« Eh bien, dans ce cas, quittons rapidement ces lieux, » dit-il

« D’accord, » répondis-je.

Kaga semblait paniquer et nous exhortait à rapidement quitter ce lieu.

« Maintenant que je réfléchis à ça, vous avez bien fait de rester en sécurité jusqu’à présent. Y a-t-il quelqu’un d’autre avec une capacité de triche avec vous deux ? Majima et Mizushima-san, vous devez faire partie du groupe de Ceux Restés en Arrière, n’est-ce pas ? » demanda Kaga, inquiet.

Dans sa voix, je pouvais voir la présence d’un trouble.

Donc je répondis à ça avec une question.

« N’est-ce pas la même situation que la vôtre ? » demandai-je.

« S’il y avait une telle personne avec moi, je ne le quitterais jamais. Jusqu’à maintenant, j’ai vraiment eu beaucoup de chance, » répondit-il.

« Nous sommes à peu près dans le même cas. Nous nous sommes sauvés en plein désespoir, et nous avons réussi à rester en étant relativement indemnes. Nous avons même réussi à ramasser quelque chose comme ça, » déclarai-je.

J’avais touché l’épée en bois qui était à ma taille.

« Elle a été prise à une Marionnette Magique, » expliquai-je.

Kaga avait fait un étrange visage.

« ... hein ? N’y a-t-il pas quelque chose d’étrange à propos de ça ? » demanda-t-il.

« ... Je viens de la ramasser, donc je ne sais pas vraiment quoi que ce soit à ce sujet, » répondis-je.

En fait, Rose l’avait fait avec son Esprit Combatif.

« Même si j’ai ceci, nous ne pourrions pas vraiment nous battre face à des monstres. Je l’utilise principalement pour l’autodéfense... ou pour la chasse de petits animaux afin de trouver de la nourriture, » dis-je.

« J’ai survécu à l’aide de la nourriture se trouvant dans la colonie, » déclara-t-il.

« Vous êtes une personne astucieuse, » déclarai-je.

Kaga avait ri bruyamment et pointa du doigt son sac à dos.

Cet élève avait probablement survécu jusqu’à maintenant parce qu’il était intelligent.

Était-ce grâce à sa force ou juste par pure chance, je ne pouvais pas vraiment le dire.

Et alors que nous parlions, nous nous déplacions dans la forêt.

Après un moment, mon souffle s’était altéré parce que je laissais habituellement tout le dur travail à Rose.

Laissant de côté Kaga, « Maho Mizushima » m’avait parfois aidé.

« Hehe, d’une manière ou d’une autre, Majima s’est retrouvé avec Mizushima-san, » déclara-t-il.

« Cela vient d’arriver, » répondis-je.

« En ce qui concerne la grotte, est-ce proche d’ici ? » demanda-t-il.

« C’est un peu plus loin. Faites attention cependant, car il reste encore à environ une heure de trajet, » déclarai-je.

« Êtes-vous seul vous deux dans cette grotte ? » demanda-t-il.

« Tout à fait, » répondis-je.

En cours de route, Kaga avait posé beaucoup de questions.

J’étais inquiet, mais ce n’était pas si déraisonnable ce genre de réaction.

Habituellement, une personne restée longtemps seule désirait avoir une conversation.

Ceci pourrait être interprété ainsi.

Ce n’était pas bon de penser à des choses inutiles. J’avais juste besoin de me concentrer sur le retour en toute sécurité.

« Alors, je suis allé à la cabane parce que l’Unité Expéditionnaire pouvait passer par là, » déclarai-je.

« C’est encore trop tôt. Il leur faudra du temps avant de revenir. Et de toute façon, il n’y a aucune garantie qu’ils vont même passer par là, » déclara-t-il.

« C’est correct ! Nous survivrons jusque-là ! » dis-je.

« Oui ! » répliqua-t-il.

J’avais continué sur le chemin du retour jusqu’à la grotte tout en répondant de manière appropriée.

Nous avions finalement cessé de nous interroger et la conversation s’était dégradée en quelque chose telle une petite conversation.

« En y pensant, n’y avait-il pas quelqu’un qui combattait les monstres dans cette région ? » demandai-je.

« Se sont-ils fait tuer ? » demanda-t-il en retour.

Je me souvenais des étudiants que nous avions trouvés une semaine dernière. J’avais passé du temps à en rechercher d’autres, mais je n’avais jamais trouvé d’autres cadavres.

« Je me cachais pendant tout ce temps. Quelque chose est-il arrivé ? » demandai-je,

« Non. C’était une personne toute seule de l’Unité Expéditionnaire, » déclara-t-il.

« ... Quoi ? Est-ce vrai ? » demandai-je.

Il s’agissait d’une information que je ne connaissais pas

J’avais involontairement levé la main afin d’arrêter Kaga.

« Ah. Cela devait être une personne avec une capacité de triche qui n’était pas assignée à l’Unité Expéditionnaire, mais plutôt à la défense de la colonie, » déclara-t-il.

« Je n’ai pas... remarqué cela, » dis-je.

« C’était juste un garçon que je ne connaissais pas vraiment. Je suppose que ses capacités n’étaient pas aussi utiles vu qu’il ne faisait pas partie de l’Unité Expéditionnaire, » déclara-t-il.

« ... Je vois, » dis-je.

Kaga gardait quelques informations pour lui, mais j’allais laisser ça de côté pour le moment.

Si cette personne voulait garder des informations pour elle, je le ferais également.

Mais, si ce que Kaga disait était vrai, ça pourrait être très mauvais.

Ce garçon qui pouvait tuer des monstres avec sa capacité de triche était un inconnu, et cela devrait être pris en considération.

En plus, il pourrait tuer les monstres de la forêt afin de garder les étudiants en sécurité... Je ne devrais pas supposer dès le départ le pire.

De toute façon, je devrais déplacer ma base.

Cependant, je devais aussi considérer que puisqu’il tuait des monstres, cela signifiait que cette zone était relativement plus sûre...

Non, c’était bien trop optimiste.

De toute façon, nous devrions dans tous les cas déménager.

Pendant que je considérais ces choses, derrière moi, Kaga discutait avec Lily.

J’avais dit à Lily de juste répondre sèchement et avec le sourire. Car si elle parlait trop, son vrai caractère pourrait être révélé.

Heureusement, Kaga semblait seulement vouloir l’impressionner.

Mais même ainsi, pendant un certain temps, je me posais des questions quant à sa situation. Il essayait de s’entendre avec les femmes.

Bien qu’il sût que c’était improbable que cela fonctionne, il essayait quand même.

« Nous sommes arrivés, » dis-je.

« Hmm. C’est donc cet endroit, » déclara-t-il.

Nous étions retournés à la grotte sans rencontrer de problèmes majeurs.

Kaga regarda avec curiosité autour de lui.

Pendant que je récupérais mon souffle dû à cette randonnée, je regardai attentivement Kaga.

« À partir de maintenant, je vais vous demander de l’aide pour diverses choses, comme la collecte de nourriture et de fournitures. Nous sommes à court de gens ici, » dis-je.

« Je sais. Ho ! Ho ! Ne me harcelez pas. Vous essayez d’être le chef ici ? » demanda-t-il, agressif.

« Je n’ai nullement cette intention. En premier lieu, il n’y a pas besoin d’un chef avec seulement trois personnes, » dis-je.

« Vous avez totalement raison, » déclara-t-il.

* Hehe hehe hehe * Kaga se mit à rire avant de faire craquer ses doigts comme s’il venait de réaliser quelque chose.

« En y pensant, nous devons d’abord parler de quelque chose, » dit-il.

« Devons-nous parler de quelque chose ? De quoi s’agit-il exactement ? » demandai-je.

« Hum, comment dois-je le dire ? » dit-il.

Kaga prit une position alors qu’il réfléchissait, affichant une arrogance absolue.

« Avant ça... Mizushima-san, peut-elle aller à l’arrière de la grotte ? » demanda-t-il.

« Pourquoi ? » demandai-je en retour.

« Ceci est une discussion seulement pour les hommes. Vous comprenez ? » déclara-t-il.

Cet élève, de quoi voulait-il parler ?

Alors qu’il faisait ça, Kaga baissa la force de sa voix et se rapprocha de moi.

« Cela a été dit plus tôt, c’est à propos de l’Unité Expéditionnaire, » annonça-t-il.

« L’Unité Expéditionnaire ? » demandai-je.

J’avais également baissé ma voix.

« Ahhh. Personne ne sait quand ces personnes-là vont revenir... en premier lieu, vont-ils vraiment revenir ? Voulez-vous entendre ce que j’ai à dire ? » demanda-t-il.

Si ce que disait cet étudiant était vrai, alors je devrais l’écouter.

Bien que je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas que Miho Mizushima entende ça.

Cependant, d’après l’expression de Kaga, je devais céder sur ce point.

Je n’avais pas le choix.

J’avais sorti « Miho Mizushima » de mon esprit.

« J’ai compris. Êtes-vous d’accord avec cela, Mizushima-san ? Pourriez-vous aller un peu plus loin ? » demandai-je.

« Hum. Je comprends, » répondit Lily.

Après avoir fait un signe de tête, elle avait disparu dans la grotte.

Puis je m’étais retourné et j’avais fait face à Kaga.

« Et donc ? Poursuivez votre histoire concernant l’Unité Expéditionnaire..., » dis-je.

« Idiot. Mizushima-san pourrait encore être en mesure de l’entendre, » déclara-t-il.

Kaga bloqua ainsi ma demande.

« Cette histoire est très choquante. C’est pourquoi Mizushima-san ne devrait pas l’entendre. Alors, allons un peu plus loin, » déclara-t-il.

Sans attendre ma réponse, Kaga avait commencé à marcher.

Après ça, j’avais poussé un profond soupir avant de le suivre.

***

Chapitre 10 : Accord dans les Bois

J’avais suivi Kaga alors qu’il marchait au milieu des bois.

Après avoir rencontré Rose et Lily, j’avais toujours agi avec elles. Il s’agissait d’une sensation étrange que je ressentais maintenant.

Je n’étais pas un petit garçon qui voulait être avec sa mère... du moins, c’était ce que je pensais, mais je me sentais quand même un peu agité.

« Mais je suis vraiment sauvé parce que vous avez réussi à rester en vie, » déclara Kaga. « Bien sûr, c’est super que Mizushima-san le soit aussi. »

Pendant que je pensais à de telles choses, Kaga avait dit cela d’une manière inattendue. Il ne m’avait jamais regardé en face, alors je ne pouvais pas voir l’expression sur son visage.

« Je suis également content que vous ayez survécu, Kaga, » dis-je.

J’avais renvoyé ces mots à l’arrière de son uniforme scolaire.

« Pour survivre, travaillons ensemble à partir de maintenant, » dis-je.

« Vous avez sacrément raison. Puisqu’il s’agit d’une telle situation, nous devons unir nos forces, » dit-il.

« Kaga, je vous remercie de le dire, » dis-je.

« Je vous retourne la pareille, » dit-il. « Majima, je vais aussi vous demander la même chose. »

« Ahh. En passant, Kaga. À propos de cette chose dont vous parliez avant..., » dis-je.

« Hein !? Oh, oui ! Voici ce dont je voulais parler..., » dit-il.

Nous nous étions retrouvés dans une clairière se trouvant en plein cœur de la forêt.

Kaga devait considérer cet endroit comme assez bien, car il arrêta de marcher et se tourna pour me faire face.

Notre environnement n’avait pas beaucoup changé, ce qui rendait cet endroit difficilement discernable par rapport à d’autres endroits, mais nous n’étions pas très loin de la grotte.

Puisque je vivais dans cette grotte déjà depuis un bon moment, même si je n’étais pas tout à fait sûr de l’endroit où j’étais, je devrais pouvoir y retourner sans faute.

Si nécessaire, je pouvais abandonner Kaga et retourner facilement à la grotte par moi-même.

En pensant à de telles choses dans le fond de mon esprit, j’avais arrêté de bouger.

« Juste avant, Kaga, vous parliez de quelque chose à propos d’une “histoire de l’Unité Expéditionnaire” n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Ah. Je l’ai dit, n’est-ce pas ? » répondit-il.

« Laissez-moi vous poser une question en premier. Comment connaissez-vous des informations concernant l’Unité Expéditionnaire ? » demandai-je.

« Eh bien, je m’entendais bien avec l’un des Senpais de l’Unité Expéditionnaire, » dit-il.

« Senpai... Senpai, hm. » Je laisse ces mots rouler au bout de ma langue.

Bien sûr, je ne connais personne dans l’Unité Expéditionnaire. Donc, j’étais un peu méfiant vis-à-vis du fait que mon camarade de classe puisse connaître une personne plus âgée se trouvant dans ce groupe.

« Oui, un senpai que je connais grâce à mon club, » dit-il.

« C’est vrai ! Vous étiez dans le club de tennis, » dis-je.

« Tout à fait, » répondit-il tout en riant. « Pour cette raison, je connais les plans de l’Unité Expéditionnaire. Ceci est une information qui ne doit pas être diffusée avec négligence. »

« Oui, c’est sûr, » dis-je.

J’avais montré mon consentement vis-à-vis de l’opinion de Kaga.

Si c’était vrai, alors l’insistance de Kaga vis-à-vis du secret était correcte.

Kaga avait souri. Que ce soit parce que j’étais d’accord avec lui ou pour une autre raison, je ne savais pas.

J’avais décidé de faire avancer la conversation.

« Alors, quel genre d’information est-ce ? » demandai-je.

« Voyons voir, » dit-il.

Je pris une posture d’écoute, mais Kaga se mit soudainement à sourire.

« Au fait Majima, l’avez-vous déjà fait avec Mizushima-san ? » demanda-t-il.

« Quoi ? » demandai-je.

« N’essayez pas de me tromper, » dit-il. « Vous étiez tous les deux ensemble. Vous étiez seul avec une telle beauté. Même si vous êtes du genre “aussi sérieux de vous”, je ne vous laisserai pas me dire que vous n’y avez pas pensé. »

« ... Qu’est-ce que ça a à voir avec quoi que ce soit de ce qui se déroule maintenant ? » demandai-je.

« C’est totalement en rapport avec tout ça, n’est-ce pas ? » Parlant d’une voix un peu plus calme, il répondit d’un ton comme si c’était évident.

« À partir de maintenant, si je dois partager un secret, vous avez aussi besoin de le faire, » dit-il. « Si vous ne pouvez pas accepter cela, nous ne pourrons jamais travailler ensemble. Bien sûr, je ne pourrais pas non plus vous raconter l’histoire. »

« Si c’est ainsi, c’est d’accord. Mais pourquoi est-ce important, si oui ou non Mizushima-san et moi avons une relation spéciale ? » demandai-je.

« Parce que c’est important, » dit-il. « Considérez ça. Il y a une nana et deux gars. Si nous ne précisons pas à qui appartient Mizushima-san, cela provoquera un conflit. »

« Mizushima-san n’est la propriété de personne, » dis-je.

« Haha. Vous pouvez arrêter de jouer la comédie, » dit-il.

Kaga serra sa main comme si quelque chose l’agaçait.

« Arrêtons les conneries et énonçons nos véritables intentions, » dit-il. « Soyez honnête. Majima, on est d’accord ? Considérez le fait que si vous et moi nous nous battions pour une femme, cela serait une mauvaise chose, n’est-ce pas ? »

« Pour commencer, cette situation ne s’est jamais produite. C’est un gaspillage de temps de penser à ça, » dis-je.

« Alors, ça veut dire que vous n’avez jamais mis la main sur Mizushima-san ? » demanda-t-il. « Majima, vous êtes un idiot. Car même dans ce genre de situation, vous n’avez rien fait. D’une manière inattendue, vous êtes un gars si ennuyeux. N’avez-vous jamais envisagé de la pousser au sol pour pouvoir profiter d’elle ? »

« Comme si je pouvais faire quelque chose comme ça ? » demandai-je.

« Haha, moi, je ne suis pas une mauviette, » dit-il. « HAA ! Étonnamment, vous n’avez pas de couilles. »

« Fermez-là, » je fronçai les sourcils et me détournai après lui avait dit ça. « Cela n’a rien à voir avec vous. »

« Rien à voir avec moi ? » Kaga se moqua de moi et prit un ton amusé. « Ça... Ça a quelque chose à voir avec moi ! »

Soudain, j’entendis un rire de dérision depuis derrière moi. Et le son de quelqu’un qui frappait le sol.

Mon temps de réaction fut lent alors que je me retournais.

« Oof, » criai-je.

Je fus frappé sur la joue. Ses jointures rencontrèrent ma pommette.

Je ne pouvais pas résister, et j’avais été renversé au sol.

« Arghh, »

Il attaqua à nouveau. Il me donna des coups de pied.

Si je n’avais pas retiré la langue, j’aurais pu finir par me la mordre.

Cet assaut acharné me fit le même effet que ce que j’avais déjà subit avant.

« Perds connaissance, connard ! » Les paroles ridicules de Kaga atteignirent mes oreilles. « Montrer ainsi une ouverture dans une telle situation, il y a une limite à la naïveté que tu peux avoir ! »

« Gah!? »

Maintenant, il me frappait à l’estomac.

Et un poids avait soudainement disparu de ma taille.

Il venait de prendre mon épée.

« ... Qu’essayez-vous de faire ? » demandai-je.

Je levai les yeux du sol avec un regard misérable, et Kaga avait une expression triomphante qui emplissait son visage alors qu’il maniait l’épée.

« Ha, Kaga. Que faites-vous là ? » demandai-je.

« Connard, ne sais-tu pas dans quelle position tu es ? » cria-t-il.

Les yeux de Kaga étaient injectés d’excitation alors qu’il m’observait attentivement.

Si je devais montrer la moindre intention de riposter, Kaga frapperait probablement avec l’épée sans montrer la moindre hésitation. Après avoir vérifié ça, je ne pouvais pas bouger avec insouciance.

« Ne t’inquiète pas. Je serai sûr de faire à Mizushima-san tes salutations, » dit-il.

« Salutations... de quoi parlez-vous ? Comment allez-vous expliquer cela à Mizushima-san ? » demandai-je.

« Toi, tu es vraiment un idiot. Nous sommes dans un monde différent, n’est-ce pas ? En tant que tel, tu as été attaqué par un monstre, c’est tout, » dit-il.

« Après m’avoir invité d’une manière si suspicieuse dans la forêt, est-ce que vous pensez vraiment que c’est crédible ? » demandai-je.

« Peu importe si c’est crédible, » dit-il. « N’étiez-vous pas seulement vous deux ? Après ton départ, il restera juste Mizushima-san. Cela n’aura donc plus aucune importance. »

« Je vois, » dis-je.

J’étais convaincu que cela pourrait fonctionner dans une situation normale, et Kaga affichait un sourire dégoûtant.

« Vous êtes une ordure, » dis-je. 

« Tu peux dire ce que tu veux, » dit-il. Kaga leva l’épée alors qu’il ricanait. « Tout ce qui sort de ta bouche est juste de la saloperie provenant d’un perdant. »

« J’imagine, » je regardai Kaga sans afficher la moindre émotion.

« ... ? » Pendant qu’il leva son épée, le visage de Kaga me regarda pendant un moment d’un air interrogateur.

Cette personne pensait probablement que je pleurerais et crierais, suppliant désespérément pour ma vie.

Kaga semblait être déçu que je n’agisse pas comme il l’imaginait, mais il n’avait pas réfléchi à la raison derrière tout cela.

Il était bien ce genre de personne.

Je le savais déjà.

Dès le début, je savais cela.

« Meurs ! » cria-t-il tout en frappant avec son épée.

J’étais toujours allongé pathétiquement. À ce rythme, je serai tué comme un imbécile, qui ne pouvait pas du tout résister.

Mais je n’étais pas particulièrement inquiet.

« Faites attention ! »

Une silhouette se plaça entre Kaga et moi.

« Hein !? » Kaga avait exprimé sa surprise, mais en raison de l’élan de son attaque, il ne pouvait pas l’arrêter.

Une fille en pull avait pris l’attaque qui m’était destinée. L’épée lui avait entaillé la gorge, s’enfouissant profondément dans son corps.

« Ha, Hm... geh. » La bouche de la fille avait fait sortir des sons sans signification.

« À, AaaaAAAAAA... ! » Kaga avait crié après avoir sorti son épée.

Lorsque l’épée avait été retirée, le corps de la fille qui avait perdu son soutien s’effondra sur le sol.

Tout en ayant ses cheveux blonds qui couvraient son visage, « Miho Mizushima » s’effondra sur le sol, face cachée.

« AAH, bon sang ! Pourquoi cela a-t-il fini ainsi ? » Kaga avait déploré avec force son malheur.

Je me demandais s’il avait ressenti quelque chose parce qu’il avait commis cet acte en lui-même, et que peut-être il s’était senti coupable.

... c’était faux.

« Quel gâchis ! » cria-t-il. « Mais même si je n’ai pas vraiment comme passion de donner mes salutations à un cadavre, eh bien... »

Il n’y avait aucun regret dans sa voix.

« Kaga. Vous..., » dis-je.

« Ce n’est pas ma faute. Je ne suis pas le méchant ici ! Tu devrais juste te comporter correctement et rapidement mourir  ! » dit-il.

Kaga déplaça son épée pendant son accès de colère égoïste.

Son visage était déformé par la frustration d’un homme qui était incapable de se satisfaire.

Je regardai en ce moment l’expression la plus laide du monde...

« C’est assez, » murmurai-je.

« Hein !? » Kaga fronça les sourcils en entendant mes paroles.

Mais, je n’avais aucune obligation à lui répondre.

J’avais déjà assez enduré.

Je lui avais même donné une chance.

Celui qui l’avait raté n’était nul autre que Kaga.

Alors...

« C’est assez, Lily, » j’avais tranquillement donné mon ordre.

« Toi, Majima. Qu’est-ce que tu marmonnes... hi ! » Alors que Kaga disait quelque chose d’idiot, il recula soudainement en hurlant.

« Gaah... gii, ahh. »

La fille qui s’était effondrée se releva lentement.

Les yeux de Kaga étaient grands ouverts alors qu’il regardait Lily, qui commençait à se lever.

Je ne pouvais pas voir le visage de Lily, mais ceci devait probablement être un peu grotesque en ce moment.

« Uo, a... a, A, AH — . UH — »

Lily secoua quelques fois la tête.

Le liquide crémeux clair qui tombait de son corps était absorbé par ses pieds.

« Hmm, Hmm »

Sa voix était brouillée, mais elle devenait lentement plus claire.

« Hmm, HAA... Oui. C’est bon maintenant ? » demanda-t-elle.

Quand elle se tourna pour me faire face, la coupure à sa tête avait déjà disparu.

« ... Cela m’a un peu surprise, » Lily avait dit cela d’une voix comme si rien ne s’était produit quelques secondes auparavant.

« Qu’est-il arrivé ? » demandai-je.

« Quand ma tête a été tranchée, j’ai perdu connaissance pendant un instant, » répondit Lily. « C’est un problème associé à ma capacité de mimétisme. »

Les slimes mimétiques, comme Lily, étaient à l’origine des organismes qui n’avaient pas d’organe de réflexion.

Cependant, quand elle eut créé un cerveau avec ses capacités, elle avait dès lors utilisé cela afin de penser... alors quand il avait été détruit, cela lui avait pris du temps avant de pouvoir récupérer.

« De plus, l’épée de Rose est vraiment terrifiante, » déclara-t-elle. « C’était quoi ça ? La lame m’a tranché comme dans du beurre. »

« Désolé de t’avoir fait te faire blesser, » dis-je.

« Hm ! Ceci ne me dérange pas vraiment, » répondit-elle. « Ce niveau de douleur n’est rien du tout. Mais vous, Maître, vous avez été blessé. »

« Ce n’est qu’une égratignure, » répondis-je.

« Mensonge ! Vous essayiez simplement d’endurer ça. ... Ah non. Vous saignez. Bon sang, » dit-elle.

Lily s’approcha de moi avec sa paume remplie d’un Cercle Magique blanche de guérison, puis elle caressa ma joue avec amour.

Puis, pour la première fois depuis que je la regardais, elle affichait un regard empli de reproches.

« Vous savez, si vous me l’aviez ordonné, j’aurais pu immédiatement vous soutenir avec de la magie, » dit-elle.

« ... désolé, » dis-je.

À l’origine, quand je déciderai de quitter Kaga, j’avais donné à Lily des instructions afin qu’elle utilise une attaque magique.

Mais même ainsi, à cause de mon jugement tardif à propos de Kaga, elle avait hésité à l’attaquer, et je l’avais laissée vivre une expérience douloureuse.

« Ma condition n’a pas d’importance, » dit-elle.

« Lily..., » dis-je.

« S’il vous plaît, ne soyez pas si téméraire, » dit-elle.

La main de Lily me caressa la joue jusqu’au menton, puis elle laissa tomber sa main. Mes blessures mineures avaient été complètement guéries, et je ne ressentais plus aucune douleur.

« Quoi !? C’est quoi cette merde !? » s’écria Kaga.

Kaga, que nous avions ignoré, haletait avec force, comme s’il paniquait. « Mi-Mizushima-san, c’est toi... c’est ça ? »

Le regard de Kaga se déplaçait frénétiquement, et quand il arriva sur Lily, son vrai caractère se reflétait.

Quand les yeux de Kaga rencontrèrent ceux de Lily, il se mit à grandement frissonner, comme s’il avait peur. Puis, presque comme s’il fuyait, son regard se déplaça vers moi.

« Ci... Ceci, qu-quel est le sens de ceci ? » demanda-t-il. « Qu’essayiez-vous de faire ! Pourquoi, pourquoi, Mizushima-san... et toi... »

J’avais haussé les épaules avant de dire. « Penseriez-vous que je n’avais aucune chance ? »

« Ah... ? »

« Si c’est le cas, c’est vous qui étiez naïf. Pas vis-à-vis à la présente situation, mais concernant votre réflexion dans son ensemble, » dis-je.

Kaga ne semblait pas comprendre les paroles que je venais de dire.

Probablement depuis notre première rencontre dans la forêt, c’était probablement la première fois que Kaga réfléchissait réellement.

Dans ces yeux grands ouverts, j’avais alors vu d’innombrables pensées se croisant. Finalement, il semblait que Kaga comprenait ce que je disais.

« T-Toi... Je vois. Maintenant, je comprends ! » dit-il.

Kaga qui avait finalement compris la situation me regardait avec des yeux injectés de sang.

« Salaud, Majima ! Tu t’es joué de moi, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

« Vous êtes un idiot. Celui qui s’est fait avoir si simplement était vous, » dis-je.

La vérité était sévère.

J’avais moi aussi ma part de secrets.

J’acceptais avec calme la responsabilité sur le fait que j’étais celui qui l’avait berné.

Cependant, c’était finalement Kaga lui-même qui avait choisi ce résultat.

Je pensais lui donner une chance de montrer qui il était vraiment, mais à la fin, il l’avait gaspillée, et il était clair que son humanité était pourrie.

Et plus encore, il était allé jusqu’à m’isoler dans les bois afin de me tuer.

« Fais-le, Lily, » ordonnai-je.

Kaga pourrait lâcher quelques informations, mais en regardant son visage se contracter dans la colère et la peur, c’était peu probable.

Je pensais qu’il pourrait aussi avoir une capacité de triche, mais il semblerait qu’il n’en ait pas.

Ce mec était juste un imbécile qui s’en sortait grâce à la chance.

Non. Il était juste une ordure. Et peut-être même plus bas que ça.

Ça ne valait pas la peine de l’écouter plus longtemps.

« Putain, c’est bon ! » Kaga cria de désespoir et chargea avec l’épée dans ses mains.

Lily contre-attaqua avec ses mains nues.

Dans la forêt, le bruit sourd d’un cou se brisant se réverbéra.

***

« Est-ce fini ? » demanda Kato.

« Oui, » répondis-je.

Kato qui était escortée par Rose me l’avait immédiatement demandé quand elle me vit, et moi, je lui ai répondu succinctement.

« Bon travail sur ce dur labeur, » dit-elle.

« Pas du tout. Je ne suis même pas fatigué, » répondis-je en secouant la tête.

En vérité, je n’avais rien fait de particulièrement fatigant.

Du début jusqu’à la fin, cela avait été selon les limites de mon estimation.

... Depuis le moment où j’avais vu Kaga à la cabane, nous avions décidé de nous séparer et j’avais prévu de le contacter.

À l’origine, j’allais juste un peu l’observer, mais avec la cabane détruite par les monstres, il était probable que Kaga soit aussi tué, et il y avait toujours la possibilité qu’il ait des informations.

Le groupe de Rose et Kato nous avait donc surveillés après notre séparation.

S’il y avait eu plus de personnes, alors notre but qui était de révéler le véritable caractère de Kaga aurait été plus difficile. Pour cette raison, elles étaient restées cachées.

Cependant, cela augmentait le risque que nous soyons attaqués par des monstres.

Par conséquent, je leur avais demandé d’observer à distance tout en restant aussi proche que possible.

En revanche, j’avais Lily qui était venue avec moi afin de jouer le rôle de « l’appât » qui permettrait de juger du caractère de Kaga.

De plus, je lui avais aussi demandé de jouer le rôle de garde du corps.

Même sans l’invitation de Kaga pour aller dans les bois, j’aurais fait autre chose pour tester le caractère de Kaga.

C’était allé un peu différemment de ce que j’avais prévu, mais on pourrait dire que tout était selon les calculs.

Bien sûr, si Kaga avait montré que son caractère était correct, alors je l’aurais protégé. Je l’aurais traité comme Kato. Même si je ne lui avais jamais fait entièrement confiance, j’aurais pris la responsabilité de le protéger autant que ma capacité me le permettrait.

Peu importe, c’était désormais fini.

« ... Est-il mort ? » demanda Kato.

« Oui, » je lui répondis en faisant également un petit signe de tête.

« Je suis celui qui l’a tué, » dis-je.

En y pensant, je me demandais comment Kato voyait cela.

Ici se trouvait le cadavre de Kaga, mais cela aurait pu être Kato « si » les choses avaient été différentes.

Kato et Kaga. Aucun d’eux ne connaissait au départ la vérité à propos de Lily, bien que la situation de Kato soit considérablement différente de celle de Kaga.

Même si cela ne s’était pas produit, je ne pouvais pas nier que j’aie déjà imaginé une situation où je devais tuer Kato.

En y pensant, il serait normal qu’elle soit déconcertée par cette situation.

Et il était plus que probable qu’elle aurait encore plus peur qu’auparavant.

Et dans ce cas, quand une peur nous écrasait de son poids, cela pouvait facilement modifier le caractère d’une personne.

De la même manière que lorsque les étudiants de la colonie avaient paniqué.

J’étais devenu comme ça, parce que j’avais vécu en direct leur violence.

C’était aussi possible que parce que Kaga errait dans la forêt depuis si longtemps, son humanité s’était évanouie.

Kato n’était probablement pas exemptée de cette possibilité.

Du moins, après avoir vu la mort de Kaga, les pensées de Kato allaient probablement changer.

Je regardai tranquillement Kato.

Kato regardait le cadavre de Kaga sans montrer la moindre émotion.

Puis elle tourna ses yeux vers moi.

Curieusement, je n’avais senti aucune méfiance ou hostilité dans son regard.

« Je comprends vos sentiments, Senpai, » dit-elle.

Au contraire, toutes mes attentes avaient été trahies quand elle annonça ça.

« ... Les humains sont indignes de confiance, » murmura-t-elle. « Ceux qui sont dignes de confiance sont... » Kato me regardait tranquillement.

De plus, elle avait de nouveau ses yeux.

Après tout, je ne pouvais pas comprendre ce que cette fille pensait.

C’était probablement que depuis le début, je n’avais pas eu une bonne compréhension d’elle.

Que pourrait-elle comploter ?

... Ou était-ce qu’elle ne complotait pas du tout ?

Il était possible que je ne puisse rien trouver chez elle, parce qu’elle ne pensait à rien de mal...

« Kato-san est... » J’avais commencé à le dire, mais soudain, je m’étais senti étourdi. « Ah. »

J’avais alors chancelé.

Et commençait à tomber.

« Ma-Maître !? » cria Lily.

Lily était à proximité et elle se déplaça rapidement afin de me soutenir.

Grâce à ça, je ne m’étais pas effondré sur le sol.

Cependant, je regardais toujours le sol.

« A-Allez-vous bien ? » demanda-t-elle.

« ... Haaa, ça va. Je suis juste un peu fatigué, » dis-je.

C’était étrange.

Depuis le début jusqu’à maintenant, les choses allaient selon mon plan.

Rien de ce que j’avais fait n’aurait dû me rendre si fatigué.

Encore plus étrange, mon corps semblait lourd.

« En tout cas, pour l’instant, revenons à la grotte, » dis-je.

« Oui. Faisons ça. Vous serez bientôt capable de dormir confortablement, » déclara une Lily en panique.

Lily m’avait alors aidé à marcher jusqu’à la grotte.

Je ne remarquerais que beaucoup plus tard que j’avais oublié à ce moment-là quelque chose d’important.

***

Chapitre 11 : L’Étreinte d’une Poupée

J’étais plongé dans les profondeurs.

Tout en coulant dans de telles profondeurs, que j’étais incapable de me lever. L’obscurité était étouffante.

Et ainsi, j’avais été plongé encore plus profondément dans cette noirceur.

Les choses que vous ne vouliez même pas voir, toucher, sentir ou entendre.

Plusieurs fois.

Oui, plusieurs fois.

Même si j’avais pleuré ou crié, l’aide ne viendra jamais pour moi.

Parce qu’il n’y avait personne d’autre ici.

J’étais... tout seul.

Parce que je m’enfonçai encore plus profondément.

« ... »

C’était à ce moment-là.

Que j’avais entendu quelque chose.

C’était... la voix de quelqu’un qui criait au loin.

Si j’écoutais en me concentrant, alors je pouvais entendre cela comme si une personne appelait quelqu’un d’autre.

Il criait...

... Pour qui ?

« ... ! ... Ah ! »

L’obscurité qui m’entourait vacillait.

La voix continuait d’appeler.

Et à chaque fois, mon existence semblait avoir été ébranlée par ça.

Ma conscience oscillait... et mon corps tremblait.

Cette voix qui appelait quelqu’un, j’avais finalement remarqué qu’elle m’appelait.

Ma conscience semblait nager dans de la boue. C’était comme si j’étais dans un rêve.

Une fois que vous réalisiez cela, il n’était pas si difficile de se sortir des profondeurs de l’obscurité.

« Maître ! »

Je m’étais alors réveillé à la suite d’un choc.

« Ha..., ha..., ha..., » ma respiration était difficile.

Mon souffle produisait une chaleur désagréable.

En luttant contre le vertige, j’avais rapidement cligné des yeux. Et derrière mes paupières se trouvait le feu de joie d’une forêt en flammes.

Il semblerait que je me sois endormi.

N’y avait-il pas eu un incident impliquant Kaga ?

Oui, immédiatement après ça, nous étions retournés à la grotte.

Je ne voulais prendre un peu de repos que lorsqu’il serait temps de manger, mais je m’étais endormi accidentellement.

« Haa... »

Pendant un moment, en toussant de temps en temps, je m’étais concentré afin d’essayer d’ajuster ma respiration, pour enfin prendre une profonde inspiration.

C’était comme... avoir eu un cauchemar très horrible.

Je ne me souvenais pas du contenu.

Je ne voulais même pas me souvenir.

« Est-ce que ça va, Maître ? Peut-être, était-ce un cauchemar ? »

Une serviette était tendue sur le bord de mon champ de vision.

Il semblerait qu’elle avait été là pendant tout ce temps en attendant que je calme.

« Oh, oh. Désolé, » dis-je.

J’avais pris la serviette offerte avec les deux mains et l’avais pressée sur mon visage.

La plus grande partie de la sueur du cauchemar avait déjà séché.

Ma tête était lourde. Peut-être que c’était parce que je m’étais réveillé au milieu de mon sommeil, mais il semblait y avoir une illusion que j’avais laissé derrière moi une partie de mon cerveau dans ce cauchemar.

Cauchemar.

Je nageais dans les profondeurs de l’obscurité.

Mon corps commença alors à trembler.

Peut-être que c’était à cause du froid, ou d’autres facteurs.

« Vous transpiriez beaucoup. Vous laissez dans cet état vous causerait probablement de l’inconfort. Dois-je essuyer votre corps ? »

Il semblait que mon tremblement était interprété comme une réaction dut au froid.

Une voix pleine d’inquiétude déclara, « S’il vous plaît, enlever tous vos vêtements. Je vais les laver. »

« Ho ! D’accord, » dis-je. Presque comme un enfant, j’avais docilement hoché la tête.

Je me demandais si c’était parce que j'avais fait un cauchemar.

Le fait qu’il y ait des personnes qui étaient prêtes à s’inquiéter pour moi semblait être terriblement rassurant.

Si c’était comme cela qu’être un enfant, alors je pourrais me moquer de moi-même.

Mais même ainsi, s’il y avait aussi une possibilité de retrouver l’insouciance qui me permettrait de rire.

C’est pourquoi... c’est pourquoi...

« Hm !? »

Moi, qui étais finalement à l’aise avec ces personnes-là, je m’étais soudainement souvenu de mon malaise alors que j’étais recouvert par une épaisse serviette.

En d’autres termes : « Il y a quelques instants, à qui diable ai-je parlé ? » fut une pensée qui était apparue en moi en retard.

« Quel est le problème ? Maître ? » C’était une voix inconnue.

Il avait un ton poli qui n’était pas familier.

Si c’était Lily, alors ce serait plus familier, si c’était Kato, elle ne m’appellerait pas « Maître ».

En premier lieu, Lily devait être partie à la chasse pour notre approvisionnement alimentaire interrompu, Kato, qui n’avait aucune force physique et se fatiguait facilement dans la journée, et donc, elle somnolait souvent dans la grotte.

Donc, il ne devrait pas y avoir quelqu’un qui puisse me parler.

Non, il y avait une autre personne dans cette grotte qui était ma camarade.

Mais, elle ne devrait pas être capable de parler.

Cela devrait être le cas.

Bien que cela doive être le cas...

J’avais levé mon visage qui avait été recouvert par la serviette.

« Maître, quel est le problème ? » en quelque sorte, Rose était celle qui m’avait parlé.

« Rose... ? » demandai-je.

« Oui. Je suis Rose, » dit-elle. « Le Maître est celui qui m’a accordé ce nom. »

J’avais alors pris environ dix secondes pour accepter la réalité de cette situation.

Parce que j’étais bouleversé que cela eût été possible.

« Rose ? Vraiment ? Es-tu celle qui me parle ? » demandai-je.

« Oui. Mon souhait de pouvoir parler au Maître m’a finalement été accordé. Je suis honorée de pouvoir le faire, » dit-elle.

Cela ne semblait pas être une erreur.

Pendant un instant, je soupçonnais si c’était un type de ventriloquie.

Mais, peu importe comment je le voyais, cela ne semblait pas être une farce. Et en premier lieu, en me basant sur la personnalité de Rose, il était peu probable qu’elle aiderait quelqu’un à me jouer un tour.

« Je n’aurais jamais pensé que tu serais capable de parler, » dis-je.

Même quand cela avait été accepté comme étant la réalité, il était toujours difficile d’y croire.

Bien qu’il y ait certainement un souvenir de quand ce sujet avait été discuté dans le passé.

« Devenir capable de parler si facilement..., » dis-je.

Même si cela devrait être considérablement difficile à réussir.

... Non, finalement, cela ne devait pas être le cas ?

Si vous y réfléchissez plus attentivement, même Lily, qui avait pris la forme d’une humaine, avait immédiatement pu parler.

Grâce à mon lien avec Rose, je savais qu’elle avait l’intelligence correspondante. De plus, par le simple fait qu’elle était capable de suivre toutes mes instructions, je savais aussi qu’elle était capable de comprendre ma langue.

En d’autres termes, la raison initiale pour laquelle les filles de ma famille ne pouvaient pas parler... plutôt que d’avoir une intelligence insuffisante afin de converser, c’était parce qu’elles n’avaient pas les fonctions vocales pour le faire.

En utilisant les capacités liées au fait d’être un monstre, si elles étaient capables de provoquer des vibrations dans l’air, elles devraient être capables de converser avec moi. Cela avait toujours été possible.

Et la capacité de Rose n’était nul autre que la capacité de créer les outils magiques.

En outre, je l’avais même déjà vu fabriquer son propre bras.

Si vous assembliez tous ces faits, alors la réponse apparaîtrait très naturellement.

« As-tu reconstruit ton corps ? » demandai-je.

« Il s’agit d’un discernement tout à fait sage, » répondit-elle.

En effet, récemment, j’avais eu l’impression qu’elle semblait construire quelque chose.

Je pensais que c’était certainement les pièces de rechange produites en série pour ses membres, mais elle semblait avoir créé ses propres organes vocaux.

Même si vous insériez des cordes vocales, les organes vocaux d’un être humain devraient être complètement différents des autres. Le visage de Rose était à l’origine sans relief et en forme d’œuf, n’ayant pas d’organes appropriés tels qu’une bouche.

Si vous regardiez de près, la zone autour de la gorge de Rose semble être plus épaisse. Les organes vocaux devraient avoir été intégrés là.

« Je ne pensais pas que tu pouvais vraiment parler, » dis-je. « Comment puis-je dire cela, je suis mauvais avec les louanges, mais... C’est incroyable. »

« Ce n’est pas un si grand accomplissement, » répondit-elle.

Peut-être qu’elle voulait correspondre au nom que je lui avais donné, car sa voix était féminine.

C’était un ton de voix légèrement inférieur à celui des femmes normales, mais parfait pour l’image de Rose.

C’est très réconfortant à l’écouter parler.

« Le fait de reconstruire mon corps, c’est quelque chose que tout le monde peut facilement faire par rapport à ce que peut faire Lily. Au contraire, il serait embarrassant de le faire, » dit-elle.

« Je ne le pense pas ainsi, » dis-je.

Mes mots étaient mes véritables sentiments, mais Rose avait alors secoué la tête.

En tout cas, elle semblait avoir une faible évaluation d’elle-même.

Plus tard, j’avais discrètement découvert que Rose pensait à Lily et l’adorait comme si elle était sa sœur aînée.

Certes, elle était devenue ma famille après Lily. Ce n’était donc pas une erreur, mais...

Il y avait un sentiment indescriptible.

Eh bien, je devrais m’y être habitué après un certain temps.

« Maître ! » Alors que je pensais à des choses inutiles, Rose avait continué à m’appeler.

« Quoi ? » dis-je.

« S’il vous plaît, mettez-vous des vêtements, » dit-elle. « Voulez-vous que je vous nettoie aussi le corps ? J’ai déjà demandé à ma grande sœur Lily et la préparation de l’eau a déjà été achevée. »

« Ho ! Vraiment ? » dis-je.

En raison du choc que j’avais reçu lorsque Rose m’avait parlé, j’avais complètement oublié.

J’avais déjà enlevé les vêtements trempés de sueur.

« De nouveaux vêtements sont également disponibles, » dit-elle.

« Tout est préparé en avance comme d’habitude, génial, » dis-je.

« S’il vous plaît, excusez-moi, » dit-elle.

« C’est rafraîchissant de recevoir une réponse ici, » dis-je.

La baignoire remplie d’eau, était quelque chose que Rose avait elle-même été faite à partir de bois et de vignes.

J’étais vraiment redevable à Rose de prendre soin de moi, mais comme il n’y avait rien que je puisse faire en retour, ce sentiment était vraiment terrible.

Je mouillais la serviette avec de l’eau et frottai la saleté se trouvant sur mon corps. Puis je versai lentement l’eau restante sur ma tête afin de me laver les cheveux.

J’étais maintenant assez propre.

Malheureusement, ce n’était pas aussi rafraîchissant que ce que j’aurais ressenti après un bain dans le monde précédent, même si je ne m’attendais pas à une telle chose dans ce monde, j’espérais toujours.

Parfois, le savon et le shampoing me manquaient également.

Puisque je ne savais pas comment nous pouvions le faire, c’était dommage que je ne puisse pas demander à Rose de les fabriquer.

Même s’il s’agissait de Rose, sans connaître les matières premières ni le processus de fabrication, il serait impossible de les recréer.

... C’est impossible non ?

Ce serait effrayant si Rose était capable de faire ça.

La prochaine fois, je demanderai plus de choses.

En pensant à de telles choses, j’avais essuyé mon corps avec une grande serviette qui m’avait été donnée et j’avais passé ma main à travers la manche du maillot qui avait été préparé.

Presque en même temps, Rose avait fini de laver l’uniforme scolaire que je portais.

Elle était allée l’accrocher au même endroit où les vêtements lavés avaient toujours été placés, près de l’entrée.

Alors que je chauffais mon corps près du feu, Rose s’agenouilla à côté de moi.

Il semble qu’elle avait quelque chose en tête.

J’avais alors fait un sourire ironique.

« On dirait que tu veux dire quelque chose, » dis-je.

Après avoir dirigé l’eau afin qu’il s’écoule dans cette direction, Rose plaça sa main sur la poitrine avec raideur.

« Le Maître est vraiment perspicace, » dit-elle.

« Alors quoi ? Dis-le tout simplement, » dis-je.

« Est-ce que vous avez quelque chose qui vous inquiète ? » demanda-t-elle.

« C’est simple, hein, » dis-je.

Mon sourire ironique s’approfondissait.

Rose inclina à nouveau la tête.

« Je suis profondément désolée, » dit-elle.

« Non. Je n’étais pas vraiment malheureux, » dis-je.

C’était plutôt à cause de sa personnalité honnête qui lui ressemblait tellement que j’avais envie de sourire encore plus.

« Je vais demander juste pour être sûr, pourquoi avez-vous pensé à ça ? » demandai-je.

« Quand le Maître a fait un cauchemar, c’était la première fois que cela se produisait. En outre, cet incident s’est produit après la rencontre avec quelqu’un qui était autrefois votre camarade de classe, avec une telle suite d’événements, la somme de tous ces facteurs m’a conduit à penser à ça, » dit-elle.

« Oui, c’est vrai, » dis-je.

On dirait que je suis aussi un nigaud, pensai-je.

Je ne pouvais plus rire de Kaga.

« Puis-je avoir la permission de poursuivre ma question ? » demanda-t-elle.

« Ah. Tu sais, je n’ai aucune intention de garder ça secret, » dis-je.

Rose avait cordialement remplacé ses lèvres à leurs positions d’origine en attendant de recevoir la permission.

Elle avait ça demandé d’une voix terriblement sérieuse.

« Maître, regrettez-vous de mettre fin à votre camarade de classe de vos propres mains ? » demanda-t-elle.

« Ce n’est pas vraiment le cas, » dis-je.

Face à la question que Rose avait posée, j’avais répondu avec ton neutre.

Je ne le regrettais pas.

Il y avait toujours Lily et Rose qui était là pour moi.

Même Kato, que j’avais promis de protéger, était ici avec moi.

Une personne telle que lui qui était faible contre les tentations ne pouvait pas être autorisée à rester dans ce cercle.

« Pour commencer, l’autre camp a essayé en premier de me tuer, » dis-je. « Je ne suis pas un homme si bon pour permettre ce genre de chose sans sourciller. »

Je n’étais pas un saint.

J’étais juste un étudiant de dix-sept ans que l’on pouvait trouver n’importe où.

En premier lieu, il n’était pas possible de faire une telle bonne action. Et si je devais en dire plus à ce sujet, on pouvait considérer une telle action que comme une simple bêtise.

Au contraire, si cet homme avait survécu à cette situation, ce fou ne ferait que produire plus de victimes telles que Miho et Kato.

En ce sens, on pourrait même considérer que j’avais fait une bonne action.

... Cela dit, on pourrait aussi le considérer comme quelque chose comme de l’autodéfense excessive.

Cependant, c’était un fait qu’il y avait effectivement un tel raisonnement derrière tout ça.

« Dans ce cas, qu’est-ce qui trouble les pensées de Maître ? » demanda-t-elle.

Rose semblait être convaincue que j’avais des regrets sur le fait que j’avais tué Kaga.

« De troublantes inquiétudes... je n’ai pas de pensées aussi sérieuses, » dis-je.

Rose exagérait un peu trop.

Parce qu’elle était prête à considérer sérieusement de telles choses pour moi, je me sentais émue par l’énorme ampleur de ses émotions.

« Veux-tu le savoir ? » demandai-je.

« Si le Maître est à l’aise avec le fait de le divulguer, » dit-elle.

« Alors, écoute bien, » dis-je.

Elle, qui pensait sérieusement à moi, je voulais qu’elle le sache.

Il s’agissait de mes pensées honnêtes.

« Je ne peux pas croire aux humains, » dis-je. « Peu importe qui est l’autre personne en face de moi. Je suis conscient de ma vision déformée de l’humanité. Je pense que c’est une bonne chose. Au moins, il n’y aura pas de possibilité que je sois trompé par d’autres. Le fait que je ne sois pas dupe signifie que je ne serais pas soumis aux intentions contraires venant des autres ou attiré par inadvertance dans des situations dangereuses. »

« Maître, vous êtes un homme respectable, » dit-elle.

« Je m’interroge à ce sujet, » dis-je. « À cet égard, je peux seulement dire que je suis devenu timide. »

Au moins, j’étais au courant de cela.

J’étais mal à l’aise, mais je n’étais pas assez fort pour être quelqu’un qui pourrait encore croire aux autres ou rire de cette situation.

« Conformément à mes croyances, j’ai douté de Kaga et j’ai éliminé le risque lié au fait d’être associé avec lui, » dis-je. « Cela pourrait être une conjecture sauvage, mais il n’était pas possible que Kaga ait travaillé avec des utilisateurs de triche. Mais à partir des informations que nous avons recueillies sur la colonie, nous avons également obtenu des informations sur les dangers que nous n’avons jamais imaginés jusqu’à présent. »

« Tout comme ce cas précédent des corps démembrés, » déclara Rose.

J’avais déjà parlé à Rose et aux autres des informations que j’avais en ma possession.

Rose avait donc une bonne idée de la situation et avait compris ce que je voulais dire.

« Kaga était un homme du genre simple d’esprit, » dis-je. « Nous ne pouvions rien faire, car son comportement était dans le cadre de nos attentes. La pensée de “nous aurions dû trouver une contre-mesure, peu importe laquelle,” ne pouvait quand même pas être garantie. »

« C’est à dire ? » demanda-t-elle.

« Je suis convaincu que ce type nous aurait trahis tôt ou tard, » dis-je.

Voilà pourquoi les événements qui s’étaient produits aujourd’hui étaient tout à fait ce que je m’attendais.

Il n’y avait rien d’incertain le concernant.

Toutefois... Non, plus exactement, à cause de ça, ceci m’avait fait me souvenir de certaines choses.

« J’ai fait ce que j’avais à faire, » dis-je. « Voilà pourquoi je ne regrette rien... Cependant, dire que je n’ai rien ressenti vis-à-vis de ça... eh bien ! Ce n’est pas exactement comme ça que je le ressens. »

Je déteste les humains.

... Cependant, je serais au moins soulagé si quelqu’un qui avait étudié avec moi respirait encore maintenant.

Je ne fais pas confiance aux humains.

... Cependant, par exemple, même si j’avais été trahie par quelqu’un d’autre à qui je ne faisais pas confiance, je me sentirai quand même blessé dans une certaine mesure.

Je n’hésiterai pas à protéger le bien-être de mes camarades et du mien.

... Cependant, cela signifie simplement que j’étais résolu à ignorer mes propres hésitations.

Je m’étais résolu à le faire, sans aucune hésitation, sans ressentir quoi que ce soit. Ce serait le chemin idéal pour moi. Par exemple, même si s’agissait de l’acte interdit de tuer une autre personne.

J’étais à peine capable d’accomplir ça sans hésitation, mais il était impossible d’éviter le meurtre.

Même si l’autre était un salopard, qui avait essayé de me tuer pour avoir une fille, et même s’il avait essayé de faire du mal à son ancien camarade de classe, j’avais quand même ressenti quelque chose, alors même que je ne voulais pas.

Les seuls qui ne ressentiraient probablement rien à propos de ça seraient les Héros et les Monstres.

En tant que « maître » de « monstres » tels que Lily et Rose, je devrais être en premier lieu l’un de ceux-là.

Cependant, je n’étais ni un héros ni un monstre.

Pour un enfant tel que moi, qui n’avait que dix-sept ans, quoi qu’il arrive, je ne pouvais pas devenir aussi fort.

« ... Je ne comprends pas, » Rose qui avait écouté mon histoire, avait soudainement exprimé qu’elle ne comprenait pas.

« Je vois, » je ne m’étais pas découragé.

Cependant, je pensais que je ne pourrais pas y faire grand-chose.

« Le Maître ne se trompe pas, » dans le ton de Rose, un peu d’entêtement pourrait être reconnu. « Au moins, le Maître devrait savoir qu’il n’y avait pas d’autres options disponibles. »

« J’imagine. Je pense que je n’ai pas à avoir honte de quoi que ce soit, » dis-je.

« ... Mais dans ce cas, n’est-ce pas une bonne chose ? » demanda-t-elle.

Je secouais tranquillement ma tête.

Tant que je ne rejetterais pas totalement mon cœur humain, je ne pourrais jamais arrêter de ressentir.

« Ce n’est pas seulement lors d’une situation de “si”, mais avec une pensée que je ne peux pas faire confiance à aucun humain, c’est peut-être naturel que je perde confiance dans le cœur des hommes. »

Peut-être que j’étais censé être un monstre.

Si c’était le cas, je n’arriverais pas à devenir ainsi aussi facilement.

La raison pour laquelle je ne m’étais pas retrouvé comme ça était ironiquement liée au fait que j’avais rencontré Lily qui était un monstre.

Parce que je l’avais rencontrée, j’avais été sauvé.

Mais si vous regardiez d’un autre point de vue.

Parce que j’avais été sauvé par Lily, j’avais peut-être perdu l’opportunité de jeter mon cœur humain.

... Je me demandais ce que Rose pensait de mon apparence.

En tant que maître, en tant que parent, je me demande comment elle se sentait par rapport à ma situation de maître.

Elle pouvait peut-être finir par en avoir marre.

Je ne pensais pas qu’elle m’abandonnerait, mais... En fait, je ne voulais même pas y penser, mais il pouvait être mauvais de continuer ainsi sans leur demander leurs avis.

Eh bien, en pensant ainsi, j’aurais pu faire la lumière sur la détermination de ces filles.

« Je m’excuse, Maître, » dit-elle.

C’était quelque chose qui était soudainement arrivé.

C’était si soudain, que pendant un instant, je regardais fixement ce qui venait de se produire.

Après avoir fait ses excuses, Rose posa les deux mains sur le sol et baissa la tête.

« ... Rose, pourquoi t’excuses-tu ? » demandai-je.

Je ne savais vraiment pas la raison de son acte.

Cette scène était quelque chose qui montrait mon côté pathétique.

Moi, en tant que son maître qui ne pouvait pas répondre aux attentes de ses proches, je devrais être celui qui s’excuse, et Rose devrait être celle qui me pardonne.

Pourtant, le fait était que Rose était celle qui en ce moment baissait la tête.

« Je ne peux pas comprendre cette chose que le Maître possède, qui est appelée la subtilité des émotions humaines, » dit-elle. « Le moi actuel ne peut pas donner le salut au cœur du maître. »

Le ton de Rose était resté calme, mais il y avait un léger sentiment d’impuissance.

« J’existe afin de protéger le maître. Pour réaliser ça, cela ne me dérange pas que ce corps se transforme en copeaux de bois, » dit-elle.

Les choses que Rose voulait, même si le vrai sens de ses paroles ne se transmettait pas facilement, étaient que la sincérité de ses paroles si sérieuse me soit quand même transmise.

Avoir des monstres en tant que famille.

Afin de répondre à mes ordres, elles étaient des existences dont le seul but était de réaliser mes souhaits.

Sa loyauté était une chose bien réelle.

Pour cette raison, elle pourrait de temps en temps avoir un sentiment d’impuissance dû à cette loyauté.

« La seule chose que je peux faire est de protéger le corps du maître, et rien d’autre, » dit-elle. « Je ne suis pas capable de protéger le cœur du maître. De plus, même si c’est le rôle de Lily-sama, je me trouve pathétique. Si celle qui se tenait ici était Lily-sama, alors elle aurait pu consoler le maître. »

« Hé, qu’est-ce que tu dis ? Ce n’est pas ainsi ! Ce n’est pas du tout comme ça ! » dis-je.

Parce que Rose avait fait un énorme malentendu.

« De te laisser penser que tu n’as pas pu sauver mon cœur, comment pourrai-je permettre un tel malentendu ! » dis-je.

Après avoir été sauvé par Lily, j’avais déjà décidé de jeter mon humanité.

Certainement, si j’avais vraiment jeté mon cœur humain, je ne ressentirais rien concernant les incidents impliquant la trahison de Kaga et les événements qui avaient suivi.

Je n’aurais peut-être non plus pas eu ce cauchemar.

Cependant, à cause de cela, je n’avais jamais regretté ce que j’étais devenu.

À partir de maintenant, je ne pourrais plus hésiter à prendre des décisions.

Même si l’adversaire était quelqu’un avec qui j’étais ami, s’il devenait un ennemi, j’aurai la détermination de me battre.

La raison pour laquelle je pouvais rester comme ça, c’était vraiment parce que Lily et Rose se consacraient à moi.

Peu importe si elle ne pouvait pas me consoler avec des mots.

Par ses actions, elle m’avait toujours soutenu à sa manière.

C’était pourquoi.

Le malentendu que Rose avait était quelque chose qui devait être résolu dès maintenant.

« Rose, » dis-je.

Je serrai la main que Rose avait laissée tomber au sol.

« Maître ? » demanda Rose.

« Viens par ici, Rose, » dis-je.

Je tenais fermement sa main.

Pendant un moment, j’avais vraiment pensé qu’elle était contre ça, mais Rose m’avait docilement confié son corps et avait suivi le mouvement.

J’avais alors étreint la simple tête sphérique de Rose.

C’était dur, mais il y avait une bonne sensation de chaleur alors qu’elle se trouvait dans mes bras.

Et plus que tout, je sentais que la présence de Rose était plus proche de moi.

« Maître... ? » demanda-t-elle.

De sa poitrine, je pouvais sentir sa soudaine confusion passer à travers notre connexion.

Juste pour cette fois, je voulais lui transmettre à elle ce fort sentiment de soulagement que je ressentais en ce moment

« Rose, tu es prête à tout pour moi, » dis-je.

« C’est vrai, mais je suis..., » dit-elle.

« C’est correct si tu ne peux pas me consoler. Cependant, rester juste près de moi est plus que suffisant, » dis-je.

J’aimais croire que mes vrais sentiments sans aucun mensonge lui étaient transmis.

Même quand ces filles pensaient que ce n’est toujours pas assez, je ne pouvais pas leur montrer comment j’étais reconnaissant.

En fin de compte, je ne pouvais que sourire avec ironie face aux actions que je faisais.

« Je suis désolé, mais peux-tu me laisser comme ça pendant un moment ? » dis-je.

À ce rythme, que je sois ici pour la convaincre ou que je sois ici pour me sentir en sécurité, je ne savais pas laquelle était.

Et même quand je pensais à ça, je ne prévoyais pas de lâcher sa main.

« Seulement si vous ne détestez pas ça, » dis-je.

« Impossible. Quelque chose comme ça ne peut pas ne pas être aimé. Quelque chose comme ça, c’est absolument impossible, » dit-elle.

Lentement, ses bras de bois atteignirent mon dos.

C’était simplement une façon timide de retourner mon câlin.

« ... Au contraire, je suis si heureuse que j’en avais presque peur, » dit-elle.

« Je vois, » dis-je.

Alors que je me penchais plus près de Rose, j’avais fermé les yeux.

Alors que nous restions comme ça pendant un moment, soudainement ma conscience avait commencé à s’estomper.

La somnolence avait rapidement consommé mon corps et mon esprit fatigués.

S’endormir parce que j’étais soulagé pouvait paraître enfantin. À ce moment-là, je m’étais endormi devant Rose. Je suppose que je n’avais pas d’autre choix.

J’avais laissé partir ma conscience.

On dirait que cette fois, je ne verrai pas de cauchemar.

***

Chapitre 12 : Kaibutsu

Le lendemain, à l’aube.

« Bonjour, Maître ~, »

« ... Bonjour, » dis-je.

Finalement, je m’étais endormi hier tout en enlaçant Rose. Me blottissant contre sa poitrine, je m’étais réveillé pour voir le sourire étrangement heureux de Lily.

Apparemment, elle était de bonne humeur parce que sa petite sœur et moi nous nous entendions bien.

Même si je me sentais mal en entendant le terme « Grande Sœur Lily » de Rose, elle pourrait effectivement être une Grande Sœur étonnamment bonne.

***

« Changer de base ? Pourquoi ? » demanda Lily.

J’avais commencé à parler de ça après avoir terminé le petit déjeuner. Les yeux noirs de Lily brillaient alors qu’elle s’accrochait fermement à mon bras. C’était comme si elle disait qu’il lui appartenait.

« Est-ce à cause de... la conversation avec l’autre étudiant que vous avez eu hier ? » demanda Kato.

Contrairement à Lily, Kato semblait avoir immédiatement compris ce que je voulais dire. Rose avait été la seule à avoir déjà entendu la conversation, mais comme si elle ne voulait pas se joindre à la discussion à venir, elle continuait aujourd’hui à sculpter du bois.

En retournant un clin d’œil à Kato, j’avais commencé à expliquer à Lily. « Si ce que Kaga nous a dit hier était vrai, il y a la possibilité qu’un monstre puissant se trouve dans cette zone et qui est même capable de tuer un utilisateur de capacité de triche. Alors, rester ici est dangereux. »

« Ah, je vois, » répondit Lily. « Par exemple, il y avait aussi cette histoire concernant les cinq corps mutilés et démembrés qui aurait eu un des membres de l’Unité Expéditionnaire... Mais est-ce vrai ? Je n’arrive toujours pas à y croire. »

« Je ne crois pas que cela soit vrai, » déclara Kato.

J’avais haussé les épaules. « C’est juste que, je n’ose pas prendre de risque. »

J’avais répondu à Lily qui n’était pas convaincue.

J’avais déjà jugé que Kaga avait dit la vérité sur les corps.

Par exemple, l’autre sujet que Kaga avait mentionné. « Je connais les projets d’exploration de l’Unité Expéditionnaire », c’était un mensonge, juste pour attirer mon intérêt.

Mais à la place de ça, le sujet de « trouver cinq corps démembrés, dont l’un était un utilisateur de capacité de triche », il n’y avait aucun avantage pour Kaga à mentir à ce sujet.

Il n’y avait aucune raison de mentir. Kaga était un imbécile dévoré par ses propres désirs. Cependant, il n’était pas un homme qui se vantait de choses insignifiantes qui ne lui profiteraient pas.

Tout d’abord, il était correct de supposer que l’un de ces cinq étudiants était un utilisateur de capacité de triche de l’Unité Expéditionnaire.

Même un guerrier commun était à un niveau de force qu’il lui permettait de vaincre la plupart des monstres se trouvant dans cette forêt.

S’il y avait un monstre comme ça, qui vivait dans un tel endroit, nous voudrions partir aussi vite que possible.

« Mais même ainsi, pour que quelque chose existe qui soient capables de tuer des utilisateurs de capacité de triche... ? » dis-je.

Je ne peux pas le croire. Mais même si je ne le veux pas, c’est un fait, pensai-je.

Ils auraient pu être entourés de nombreux monstres, mais il n’y avait pas d’autres cadavres à proximité. Par conséquent, il était raisonnable de penser que c’était juste une seule créature qui les avait massacrés unilatéralement.

« Est-ce vraiment si bizarre ? » demanda Lily.

« Lily, ne penses-tu pas que c’est bizarre ? » demandai-je. « Les utilisateurs de capacité de triche qui sont venus dans ce monde peuvent tuer un dragon à mains nues. Le fait qu’un monstre ait pu les tuer si facilement est inimaginable pour moi. »

« Et pourtant, les monstres sont également divisés en différents rangs, » dit-elle.

« Rangs ? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit Lily. Elle frotta sa joue contre mon bras tout en hochant la tête.

« Que veux-tu dire par là ? » demandai-je.

« Hmm... » Lily se mit à réfléchir pendant un moment avant d’ouvrir sa bouche. « Vous savez que ces existences que les étudiants qui ont été transférés dans ce monde appellent des monstres sont des êtres vivants qui possèdent un Pouvoir Magique, n’est-ce pas ? »

« C’est exact..., » dis-je.

« En gros, plus les monstres ont de pouvoirs magiques, et plus ils sont puissants, » dit-elle.

Cela, je le comprenais bien. Par exemple, dans un cas extrême : « Un gros ours sans Pouvoir Magique ne peut absolument pas gagner contre une souris qui a de la magie ».

« De plus, la Puissance Magique moyenne d’un monstre est proportionnelle à la Puissance Magique de la terre dans laquelle il vit, » dit-elle.

« Attends, » dis-je. « Que veux-tu dire par le Pouvoir Magique de la terre ? »

« Hmm ? Ah, c’est vrai, le Maître ne peut pas sentir la magie, » dit-elle.

Juste au moment où je voulais me plaindre que c’était le bon sens de ne pas pouvoir le faire, Lily sortit sa langue rouge et toucha mon bras avec elle.

« La magie est quelque chose qui provient de la terre, » dit-elle. « Elle se déplace avec le flux de l’air. Elle s’infiltre dans la terre grâce à la pluie, et prend racine dans le sol. Et ceux qui l’absorbent et le concentrent dans leur corps sont les monstres. »

« Eh... Pour le dire simplement, il s’agirait d’une usine qui prélève des métaux bruts et les transforme en rejetant des substances nocives en tant que déchets industriels, » dis-je.

« ... C’est vrai, mais je ne veux vraiment pas être d’accord avec ça... Même si c’est théoriquement correct, » répondit Lily.

Lily avait fait une expression négative quand elle entendit ça. Peut-être que l’image produite par l’exemple était trop désagréable.

Eh bien, l’image était certainement la pire que l’on puisse penser, mais je croyais que cela rendait le phénomène plus facile à comprendre.

Au départ, les métaux lourds se dissolvaient dans l’eau, le plancton absorbait ces métaux, puis les petits poissons mangeaient ce plancton, qui à leur tour étaient la proie de plus gros poissons...

Ces matières nocives étaient transmises le long de la chaîne alimentaire jusqu’à ce que les humains finissent par les consommer.

« Même si c’est qu’une petite quantité, les petits animaux et les plantes de cette forêt contiennent également de la magie, » dit-elle. « Et bien sûr, la magie est également dans l’air. Il est recueilli et stocké dans les corps des monstres. Donc, pour être précis, les monstres devraient être définis comme des “créatures vivantes qui peuvent accumuler de la magie”. Parce que la magie peut être absorbée par la terre, alors bien sûr, si la terre est également riche en magie, les monstres qui y vivent vont absorber encore plus de magie. »

« Tu sembles bien connaître le sujet..., » dis-je.

« Et bien, c’est parce que c’est quelque chose à voir avec notre biologie, » répondit Lily.

« Biologie ? » demandai-je.

« Oui, » dit-elle en hochant la tête. « En accumulant de la magie au-dessus d’un certain point... Je veux dire, une partie des monstres ont la capacité de stocker la Puissance Magique en eux-mêmes, et après avoir vécu longtemps, ils deviennent capables d’effectuer régulièrement des activités de reproduction. En termes simples, ils deviennent capables de produire des enfants. »

« ... Je vois, » dis-je.

Je me demande, c’est quoi ? pensai-je.

Quand une jolie fille telle que Lily disait quelque chose comme des « activités de reproduction », je commençais à ressentir un étrange sentiment bouillonnant à l’intérieur de moi.

Je sais que c’est une conversation sérieuse, mais quand même..., pensai-je.

« Je me demande si c’est une reproduction asexuée, » dit-elle. « Ah ! Mais les monstres qui naissent de cette façon ont des Capacités Magiques différentes, je me demande ce qui est différencié les uns des autres ? Désolé, je ne comprends pas très bien les détails de tout cela. Quoi qu’il en soit, les Slimes comme moi et les Marionnettes Magiques comme Rose devraient être de ce genre. Mais, je ne sais rien à propos de monstres comme les Crocs de Feu. »

« Cela signifie donc qu’afin de maintenir l’équilibre de la magie dans une zone, la population de monstres avec de grandes Capacités Magiques n’augmentera pas ? » demandai-je.

« Exact, » répondit-elle. « C’est pourquoi le pouvoir des monstres dépend de la quantité de Pouvoir Magique dans la terre. Cependant, ceci n’est applicable qu’aux monstres normaux. »

« Des monstres normaux ? » demandai-je.

En d’autres termes, il y avait aussi des monstres anormaux.

« Pour l’expliquer en utilisant les connaissances de Miho Mizushima concernant les jeux..., » dit-elle. « En ce qui concerne les capacités de reproduction des monstres ordinaires... Par exemple, je suppose que ceux qui peuvent faire cela ont une sorte de sentiment de “Reines des Monstres” ? »

« Bien sûr, ils sont plus forts que la plupart des monstres ordinaires, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Oui, considérablement, » répondit-elle. « Cependant, chaque fois qu’ils effectuent des activités de reproduction, ils perdent une certaine quantité de magie, de sorte que leurs niveaux de puissance sont variables en fonction de la période. Alors, après ça, un monstre comme moi est, Hmm, je suppose que je serais appelé un “Monstre Unique”. »

« Unique !? En d’autres termes, est-ce qu’il y en a qu’un seul exemplaire ? » demandai-je.

« On peut le dire, » dit-elle. « Je suppose qu’on peut dire qu’ils sont nés d’une manière irrégulière grâce à cette reproduction asexuée... on peut le voir comme une mutation. Eh bien, vous pouvez les considérer comme des êtres uniques. Cependant, ce n’est pas comme s’ils étaient forts juste parce qu’ils sont un “Monstre Unique”. Dans mon cas, je suis unique parmi les Slimes. »

Certes, à l’origine, Lily n’avait pas de grandes capacités martiales.

Cependant, la capacité de mimétisme qu’elle détenait était en effet quelque chose d’unique en son genre. Par conséquent, être appelé un « Monstre Unique » était approprié pour elle.

« Alors que Rose serait quelque chose comme un Monstre Rare, » dit-elle.

« Quoi ? » demandai-je. « Rose n’est pas un monstre ordinaire ? »

Pris par surprise, je m’étais involontairement tourné vers Rose.

Elle s’inclina légèrement devant moi.

« Rose est plus forte qu’une Marionnette Magique ordinaire. Ne l’avez-vous pas senti ? » demanda Lily.

« Maintenant que tu me le dis, dans le passé, je me suis souvent senti impressionné par les capacités de Rose, » dis-je.

« Comparée à l’excellence de Grande Sœur Lily, je suis plus quelque chose comme une erreur, » déclara Rose.

Rose intervint, mais je n’étais pas d’accord avec elle

Lily avait un peu ri avant de poursuivre la conversation tout en regardant sa petite sœur avec une expression troublée.

« En outre, classé parmi les “Monstres Rares”... Voyons voir, il y a ceux qui pourraient être surnommés “Monstre Supérieur”, » dit-elle.

« En quoi sont-ils différents des “Monstres Rares” ? » demandai-je.

« En tout, » Lily avait déclaré ça avec une voix neutre. « Je me sens mal de dire ça pour Rose, mais les “Monstres Rares” dont je parlais. Et bien, cela signifie seulement que, dans la même race, ils sont plus fort en tout, et rien de plus. En comparaison, je peux dire sans hésitation que je suis un rare “Rare”. Une entité parmi des milliers. Par exemple, un jour je peux même devenir une Reine... Cependant, les “Monstres Supérieurs” sont des existences à un niveau totalement différent. »

Lily avait un visage si sérieux que cela en étant effrayante. « Ils existent en dehors de l’écosystème. Ils sont quelque chose comme une “Reine des Monstres”, mais ils n’exécutent pas d’activités de reproduction. Je me demande s’ils peuvent dépasser leurs limites en accumulant de la magie. »

« La Capacité Magique d’un monstre détermine sa force, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Oui. Voilà pourquoi nous ne pouvons absolument pas rivaliser avec eux, » dit-elle. « La lutte est inutile face à eux. Si vous essayez de les combattre, vous ferez face à une mort certaine. Vous devriez avoir de la chance si vous arrivez à leur échapper. Par exemple, dans le passé, j’ai vu un seul individu anéantir un troupeau de près d’une centaine de Croc de Feu. C’était sûrement un Kaibutsu. »

« Un monstre parmi les monstres, hein..., » dis-je.

Le simple fait de penser me battre contre une créature comme ça avait créé des frissons dans ma colonne vertébrale.

Il était naturel de fuir immédiatement si on en découvrait un. Alors que je réfléchissais à ça, j’étais arrivé à la conclusion qu’il vaudrait mieux changer l’emplacement de notre base pour ne pas avoir à rencontrer quoi que ce soit de dangereux.

Alors que je décidais d’un plan pour aller de l’avant, j’avais soudainement remarqué quelque chose.

« Hé, Lily, » dis-je.

« Oui ? » dit-elle.

« La chose que tu appelles un “Monstre Supérieur”. Pourrait-il tuer un utilisateur de capacité de triche ? » demandai-je.

« ... Exacte. Cela pourrait être possible, » elle avait répondu de manière incertaine. « Cela dépend de la situation, mais s’ils se battaient en un contre un dans une bataille au corps à corps, je pense que ce serait une bataille difficile. »

« ... Ce serait donc quelque chose de difficile ? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit-elle.

Face à la réponse de Lily, j’étais incapable de trouver quoi que ce soit à dire, alors j’avais soupiré.

Quel est le niveau de puissance d’un utilisateur de triche ? pensai-je.

Pourtant, les êtres humains étaient également terrifiants.

« Cependant, il pourrait y avoir des monstres encore plus puissants que ceux que je connais. » Répondit-elle. « J’étais seulement un Slime, et je ne pouvais vivre que dans une zone limitée. Peut-être que Rose en saurait plus. »

« Non, » répondit Rose. « Je n’ai vu aucun “Monstre Unique”, autre que Grande Sœur, bien entendue. Et je n’ai jamais vu de “Monstre Rare” à part moi-même. »

Selon elles, la possibilité de trouver un « Monstre Rare » semblait plutôt faible.

Mais nous devrions prendre des mesures de prudence pour être en sécurité. Il serait trop tard pour regretter si nous mourions et étions arrivés en enfer.

« De toute façon, dès que nous le pourrons, nous devrions nous éloigner le plus possible d’ici. Mais depuis n’importe où ces monstres pourraient apparaître. Mais je me sens mal pour Kato-san, » dis-je.

Après avoir résumé toute l’histoire, à la fin, j’avais jeté un coup d’œil vers Kato.

Si Kato attendait ici, il y avait une forte possibilité de rencontrer l’Unité Expéditionnaire lorsqu’elle passerait ici.

Cependant, si nous partions loin d’ici, nous reviendrons à la case départ.

J’avais regardé vers elle. Kato regardait tranquillement par ici en caressant les tresses avec ses doigts.

Elle n’avait pas l’air découragée.

Peut-être que je devrais dire que, comme d’habitude, elle avait l’air impassible. Elle avait l’air d’avoir un peu récupéré, mais elle était encore loin d’être normale.

En premier lieu, quelque chose comme la récupération de troubles mentaux était quelque chose d’assez vague.

Ce serait bien s’il y avait quelque chose à célébrer pour ce changement d’endroit, mais je n’avais pas quelque chose comme ça à fêter.

« Je n’ai... pas de problèmes particuliers avec ça, » répondit Kato.

« Je vois... Dans ce cas, dépêchons-nous et quittons cet endroit, » dis-je.

Puisque nous avions rapidement pris la décision, cela rendait les choses plus faciles.

Nous avions immédiatement commencé à emballer nos affaires.

Les armes créées par Rose jusqu’à présent étaient : trois épées, deux lances et deux haches. Après cela, il y avait des boucliers, des cuirasses et une protection pour le bas du corps.

Lily utilisait une lance comme arme principale et une épée en tant qu’arme secondaire. Rose avait une hache dans une main et portait une pièce de rechange sur son épaule. J’avais une épée sur la taille, j’en portais une autre sur le dos et j’étais équipé d’un grand bouclier.

Un plastron et un petit bouclier, qui ne seraient pas un obstacle dans la bataille, avaient été distribués à tout le monde. J’avais le même équipement que les autres, sauf qu’à la place, j’étais équipé d’un grand bouclier.

En fait, je voulais donner à Kato, qui avait la même faible puissance de bataille que moi, un grand bouclier pour lui servir de mur. Mais peu importe comment il était fait de manière légère, sa force physique était insuffisante pour l’utiliser, alors je n’en avais pas fait faire pour elle.

En plus de ces armes et armures, il y avait plusieurs autres nécessités quotidiennes et bien utiles que j’avais demandé de faire à Rose. Cependant, j’avais décidé de les jeter parce qu’ils étaient trop gros pour être transportés.

J’avais pris la décision de les refaire en cas de besoin.

Cela pourrait créer plus de travail pour Rose, mais elle ne semblait pas particulièrement s’en soucier.

Nous avons récupéré les objets qui se trouvaient dans le sac à dos de Kaga. Les vêtements étaient empaquetés dans le sac à main de Kato, les aliments (viande fumée et autres) étaient enveloppés dans une peau tannée de Croc de Feu et attachée par les quatre côtés et il en était de même pour les pièces de rechange de Rose.

« Quelqu’un a-t-il oublié quelque chose ? ... OK, alors partons, » dis-je.

Et donc, nous avions quitté la grotte dans laquelle nous avions l’habitude de vivre.

***

Une branche d’arbre s’écrasa sur le sol.

Un coup aussi tranchant qu’un fouet. Il était rempli de suffisamment de puissance pour faire un gros trou dans le sol.

Si une voiture avait été touchée par ça, elle aurait été détruite. Si j’étais frappé par ça, alors je deviendrais une simple tache sur le sol.

Celle qui avait réussi à esquiver au tout dernier moment un tel coup qui aurait fait couler son sang, une attaque qui se vantait d’un grand pouvoir destructeur, n’était qu’une simple poupée de bois...

... Il s’agissait de Rose.

« Merrr~~~~ ! »

Dès que Rose avait atterri, elle avait bondi en avant, lâchant un cri de guerre perçant. Devant elle se trouvait un majestueux monstre appelé un « Tréant ».

Son apparence, décrite en deux mots, serait celle d’un « arbre qui marche ».

Quand Lily était sous sa forme de Slime, elle était aussi assez grande, mais le Tréant l’aurait dominée avec ses quatre mètres de haut.

Il abattait les arbres environnants par son approche. Une maison pourrait être détruite par sa puissance.

Cependant, Rose n’avait montré aucune hésitation envers un tel gigantesque ennemi.

Elle coupait les branches qui l’attaquaient de gauche et de droite avec une hache à une main et utilisait l’autre pour bloquer...

« !? »

Des branches, qui étaient apparues d’en dessous d’elle, la poursuivaient tels des serpents.

Juste à l’instant, Rose le repoussa avec le bouclier qu’elle tenait dans son autre main.

Elle s’était défendue avec succès, mais elle avait perdu pied et donc, son équilibre était rendu précaire.

Le Tréant avait immédiatement essayé de poursuivre son attaque, en déplaçant les innombrables racines qui étaient ses pieds.

« Grande Sœur ! » cria Rose.

« Je sais ! » répondit Lily.

Alors que Rose le distrayait, Lily avait fini ses préparatifs afin d’effectuer une attaque magique de grande puissance. Derrière son dos, ses mains avaient commencé à briller.

La Magie du Vent classée au troisième rang était compressée sous la forme d’une balle avec une puissance comparable à celle d’un gros fusil à la puissance écrasante.

... Puis, *craaacccck*.

Un son aigu qui agressait les tympans retentit et une partie du Tréant explosa.

« Giii!? »

Le trou était plus grand que la distance combinée de deux adultes qui auraient leurs bras étendus. Il avait presque coupé en deux le Tréant. Je pouvais clairement voir le feuillage qui se trouvait de l’autre côté.

Comme attendu du Tréant, il était toujours en vie même après avoir encaissé une telle attaque. Cependant, il ne s’était pas sorti indemne et ses deux bras avaient cessé d’attaquer.

Sans manquer cette opportunité, Rose avait frappé avec sa hache de combat dans un large mouvement de balancier.

« Haaaaa...! » cria-t-elle.

Elle avait porté le dernier coup en utilisant le grand trou que Lily avait déjà ouvert dans le Tréant afin de l’agrandir.

Au lieu d’un cri d’agonie, le Tréant laissa échapper un craquement alors que son corps était magnifiquement coupé en deux, tombant enfin au sol.

***

« Je pense que nous commençons à nous habituer à nous battre ensemble, » murmurai-je calmement.

J’avais repoussé les branches qui s’étaient approchées de ma tête. Rose ouvrait la voie en se tenant devant moi. Mais en raison de sa petite taille, il y avait des branches qui me gênaient parfois pendant que je marchais juste derrière elle.

« C’était une première bataille assez terrible, n’est-ce pas ? » Lily, qui marchait à côté de moi, avait répondu à mes paroles. « J’étais prête à mourir là-bas. »

« Moi aussi. Mon cœur s’est arrêté, surtout quand Rose est apparue, » dis-je.

« Je suis profondément désolée. J’avais également été surprise à ce moment-là, » déclara Lily.

« Non. Après tout, j’ai survécu grâce à vous. Bon travail avec la bataille d’aujourd’hui, » déclarai-je.

« Je suis reconnaissante pour vos éloges, » déclara Rose.

« Lily aussi..., » dis-je.

« Ahaha. C’est parce que tu l’as facilement eu, » déclara Lily.

« Qu’est-ce que vous racontez ? » déclara Rose. « Si Grande-Sœur n’avait pas été là, je n’aurais pas pu me battre comme l’avant-garde avec une telle confiance. Ce rôle est bien plus que ce que je pouvais gérer toute seule. »

Après la rencontre avec le Tréant, nous avions continué notre progression dans la forêt.

Nous nous dirigions généralement dans la direction de l’endroit où le soleil se levait.

Actuellement, nous nous déplacions donc vers l’est.

Plus précisément, dans la direction opposée de la colonie.

Ou alors c’est supposé l’être, pensai-je.

Le paysage forestier était indiscernable pour un urbain comme moi, donc je ne pouvais pas vraiment le dire, mais nous devrions normalement nous en éloigner.

Je ne pouvais pas compter sur mon sens de l’orientation, bien qu’il ne devrait pas y avoir de problème depuis que j’avais demandé à Rose de montrer le chemin.

Même dans cette forêt où le ciel ne se voyait pas la plupart du temps, on pouvait parfois voir les contours montants et descendants des montagnes au loin. On voyait aussi une splendide grande... silhouette qui ressemblait au Mt. Fuji. La première Unité Expéditionnaire semblait l’avoir utilisé comme point de repère de base.

Il s’agissait d’une information fournie par Kato. Pour être précis, c’était ce que Takaya lui avait dit.

Toujours avancer dans la même direction signifiait automatiquement que nous nous éloignions de la colonie. En d’autres termes, c’était une direction qui nous éloignait du voisinage de la grotte. Cinq jours avaient déjà passé depuis que nous avions quitté cette grotte.

On avait l’impression d’avoir parcouru une distance considérable à pied.

Bien sûr, ce serait vrai que si nous n’avions pas tourné en rond.

Pour nous, être humains, normalement nous n’aurions pas été capables de traverser une forêt comme celle-ci aussi facilement que nous le faisions maintenant. Ce n’était que parce que Lily et Rose, qui avaient une force et une endurance incomparables, nous ouvraient la voie, que nous étions capables de le faire si facilement.

Kato avait fait du bon travail malgré les capacités physiques les plus faibles parmi nous. En fait, comme elle avait tendance à faire trop de choses, nous devions à la place lui prêter une attention particulière.

Bien que nous n’étions pas à l’aise de camper en pleine nature, nous n’avions jamais été attaqués alors que nous dormions.

De plus, même si nous étions attaqués, Lily et Rose, qui n’avaient pas besoin de dormir, avaient toujours été à l’affût. C’était devenu la norme pour moi de dormir en serrant Lily, tandis que Kato dormait près de Rose, qui fabriquait silencieusement ses membres de rechange.

« Arrêtons-nous ici pour aujourd’hui, » dis-je.

La nuit tombait tôt dans la forêt.

Nous, les humains qui n’avaient pas de Vision Nocturne et qui étaient incertains avec nos pieds quand la lumière devenait faible, avions un risque beaucoup plus élevé de causer ou d’être impliqués dans un accident.

Tout comme nous l’avions fait ces derniers jours, nous avions campé pendant que le soleil illuminait encore la forêt.

Lorsque nous trouvions un endroit approprié pour camper, tout d’abord, Lily retournait à sa forme de Slime et faisait fondre les plantes qui étaient dans le coin, avant de les consommer.

Comme cela, un peu d’espace était dégagé dans la forêt. Après quoi, Rose commençait à faire un feu de camp.

Même s’il y avait un grand risque d’être découvert lorsqu’un feu de camp était présent, j’avais décidé de le faire, car le fait d’avoir une visibilité nulle pour nous les humains était encore plus dangereux.

Bien sûr, je faisais attention quant à l’emplacement afin d’avoir un endroit qui empêchait au maximum la lumière d’être vue de loin. Les obstacles dans la forêt étaient vraiment très utiles dans ces moments-là.

Parce que j’avais prêté main-forte à l’établissement du camp, nous avions pu manger sans avoir à attendre trop longtemps.

Nous nous étions alors assis en cercle autour du feu de camp qui crépitait.

C’était la norme chaque fois que nous avions à manger.

D’ailleurs, les arbres que Rose avait coupés brûlaient très bien. Normalement, un arbre vivant était difficile à faire brûler, mais là, il brûlait très facilement. Je pensais que c’était dû au pouvoir de la magie.

« Eh bien, même si nous sommes arrivés en toute sécurité jusqu’ici... Continuons sans baisser notre garde, » dis-je.

« C’est vrai. En fait, je pense que la vraie difficulté va commencer à partir de maintenant, » répondit Lily.

J’avais fait un clin d’œil à Lily qui était d’accord avec moi.

« Ce ne serait pas étrange si nous avions maintenant quitté la portée des effets de la chasse effectuée par l’Unité Expéditionnaire, » dis-je. « Le nombre de monstres augmentera progressivement à partir de maintenant. Nous verrons donc si la direction était bonne. »

Jusqu’ici, nous n’avions rencontré que des monstres qui étaient seuls. Mais c’était seulement parce que l’Unité Expéditionnaire avait chassé dans la région, réduisant considérablement leur nombre.

Nous voyagions dans la même direction que la Première Unité Expéditionnaire, car ils tuaient la plupart des monstres. Et donc, il y avait moins de monstres qui peupleraient cette zone même si cela réduisait que de peu leur nombre.

Eh bien, c’était l’une des maigres attentes que nous avions lorsque nous nous étions dirigés de cette façon.

Bien sûr, l’autre attente était de leur laisser la garde de Kato. Ce serait bien si elle pouvait se joindre à eux avec succès.

« S’il y avait vraiment un monstre dangereux dans la zone autour de cette grotte, la question serait : jusqu’où cela nous mènerait-il, avant que nous soyons à une distance sécuritaire ? » demandai-je.

« Nous avons progressé plus facilement que prévu, » déclara Lily. « Ce serait génial de trouver un endroit où nous pourrions maintenant nous reposer. »

« Allons-nous encore poursuivre l’Unité Expéditionnaire, même après avoir quitté la forêt ? » demanda Kato.

« Si c’est possible, ce serait génial, » dis-je. « Le problème est, ne serait-ce pas difficile de le faire à partir de ce moment-là ? »

En outre, après avoir voyagé pendant des jours et des jours à travers cette forêt, avec à peine quelques changements dans le paysage, plutôt qu’un sentiment de fatigue, j’avais ressenti un lourd sentiment de futilité.

Je ne savais rien à propos de monstres comme Lily et Rose, mais c’était assez dur mentalement pour nous les humains.

Une fois que vous commenciez à vous détendre émotionnellement, les dangers du voyage augmentaient également.

Bien sûr, la fatigue s’accumulait également.

Même si nous n’étions pas attaqués par des monstres, un humain avait seulement besoin de perdre pied sur une pente pour facilement mourir.

Nous n’avions pas d’autre choix que d’être prudent en tout temps.

« Cela fait seulement cinq jours que nous avons quitté la grotte, mais c’est peut-être le moment de faire une nouvelle base, » dis-je.

« Si c’est ce que dit le Maître, je le ferais, » répondit Rose.

« Au moins, après être arrivés si loin, nous devrions nous reposer un peu, » déclarai-je. « Pour être honnête, je me sens un peu fatigué. Je sais que je vous ai ralenti. Mais je ne veux pas commettre une erreur fatale. »

Tout en parlant ainsi, nous avions pris un morceau de viande de monstre lézard fumé que nous avions emballé pour le voyage, et l’avions réchauffé dans le feu de camp.

J’avais pris un tel lézard dans ma main et j’avais mordu dans sa tête.

Oh oui. Il y a aussi un problème concernant l’approvisionnement alimentaire, pensai-je.

Assurer un approvisionnement alimentaire stable était incroyablement difficile pendant un déplacement. Les monstres qui nous attaquaient, comme les Crocs de Feu, pouvaient être mangés, mais les Tréants n’étaient pas comestibles.

Comme je le pensais, nous devions accumuler de la nourriture après que nous soyons installés et ensuite restaurer notre force en nous reposant. Je voulais trouver un endroit comme la grotte précédente où nous avions séjourné aussi longtemps que nous avions pu.

« À bien y penser, il..., » Kato, qui mangeait un lézard grillé avec ses deux mains, était celle qui avait soudainement ouvert la bouche.

Elle était fondamentalement une fille silencieuse.

Je ne savais pas si elle était comme ça depuis le début, ou si elle était devenue comme ça après, mais elle avait surtout écouté les conversations entre Lily et moi.

Même après que Rose soit enfin capable de parler en créant des cordes vocales par elle-même, sa personnalité ne s’était jamais beaucoup affirmée. Alors c’était plus ou moins uniquement Lily et moi qui conversions tout au long du voyage.

« « Quoi ? » » C’était tellement inhabituel pour elle de parler que Lily et moi nous nous étions tournés pour la regarder en même temps et avions demandé ça en même temps.

« Ah, c’est..., » commença-t-elle.

Mal à l’aise, Kato, qui était restée enveloppée dans des draps comme toujours et qui était assise les genoux contre sa poitrine, s’étaient agenouillés.

« J’écoutais vos conversations sur vos projets, mais, à ce moment-là, je me suis mise à penser..., vous savez..., » déclara Kato.

« Quoi ? » demandai-je.

« Senpai... n’avez-vous jamais pensé à retourner dans notre monde ? » demanda-t-elle.

Cette question était comme une grenade soudaine jetée en plein sur mon chemin.

Lily qui était câline et qui était collée contre moi trembla légèrement.

Rose, qui fabriquait un objet en bois, se tourna vers moi, légèrement paniquée.

Ces réactions étaient faciles à comprendre.

Le sujet était important.

« Je n’y ai pas particulièrement pensé, » répondis-je.

Cependant, ma réponse était très simple.

Kato ouvrit largement les yeux dans un mouvement inhabituel pour elle. C’était peut-être de la surprise.

« Vraiment... ? » demanda-t-elle.

« Oui, » dis-je.

J’avais arraché une patte du lézard et je l’avais mâchée.

« Eh bien, quand je suis arrivé dans ce monde, je pensais toujours à quand je pourrais retourner chez moi. C’était tout ce que je pouvais penser à ce sujet, » dis-je.

« Dans ce cas..., » commença-t-elle.

« Mais maintenant, j’ai ces personnes avec moi, » je caressais la tête de Lily qui était à côté de moi tout en disant ça.

« ... Maître, » Lily m’avait appelé d’une voix inhabituelle qui était pleine de retenue. « Nous... Si le Maître veut revenir... »

« Ah non. Ce n’est pas ça. Ma façon de le dire était mauvaise, » dis-je.

Lily avait tiré sur mon bras, m’attirant plus près de son haut du corps tout en fronçant les sourcils.

« Maintenant, je veux juste être avec elles, » corrigeai-je.

« Maître..., » déclara Lily.

« En premier lieu, il n’y a pas de sens à émettre des hypothèses, » dis-je. « Que je revienne ou non, j’y penserai qu’après avoir eu les moyens de le faire. Dans les conditions actuelles, il n’y a pas d’indices sur la façon dont on peut le faire. Et avant même de penser à cela, il faut que je me concentre uniquement pour juste penser à la façon de survivre au jour le jour. Je n’ai donc pas le temps de penser à de telles choses. »

Ce n’était pas comme si je ne pensais pas à mes frères et à mes parents que j’avais laissés derrière moi.

Je voulais pouvoir leur dire que j’étais en sécurité.

Cependant, même si cela pouvait vraiment être fait, je ne voulais pas être séparé des choses importantes que j’avais désormais ici.

En tout cas, je voulais emmener ces filles avec moi quand je reviendrai dans mon Ancien Monde.

Bien que ce soit un dilemme si vous y réfléchissiez, heureusement, la situation actuelle n’en était pas encore là.

Plutôt que de penser aux possibilités d’être capable de revenir ou non, penser à comment survivre dans ce monde avait la plus grande priorité.

Cependant, même si vous acceptiez de rester dans ce monde, juste le fait de vivre dans une forêt aussi dangereuse comme celle-ci, posait bien d’autres problèmes.

Pour le dire franchement, une limite apparaîtra finalement.

Vous pourriez perdre la vie à cause d’attaques de monstres, mais la question de l’approvisionnement alimentaire était également un sérieux problème. Récemment, j’avais commencé à penser aux valeurs nutritionnelles de la nourriture que nous avions à manger. Nous avons aussi mangé de petits fruits que la colonie avait confirmés comme étant comestibles, mais je supposais qu’ils manquaient de vitamines.

Nous pourrions tomber malades si nous continuions à vivre comme ça pendant trop longtemps... C’était le problème que Lily, qui possédait les connaissances de Miho Mizushima, avait soulevé.

Je ne connaissais pas ce genre de choses, mais le scorbut pourrait être un exemple extrême qui démontrait la gravité de cette situation.

J’étais quelqu’un qui pouvait maîtriser des monstres. Mais je ne savais pas comment les humains de ce monde réagiraient à cela. Donc une fois que nous serions sortis de cette forêt, il était fort possible qu’il devienne nécessaire d’entrer dans la civilisation.

Je ne savais pas ce qui se passerait à ce moment-là, ou même si ce temps arrivera un jour.

Parfois, je me sentais mal à l’aise.

Je me demandais s’il y avait un refuge pour nous.

« Maître, »

À ce moment-là.

Rose, qui avait été silencieuse jusqu’à présent, avait parlé à voix basse.

Simultanément, Lily, qui était appuyée contre moi, leva les yeux.

Un bruit de reniflement pouvait être entendu. Elle avait acquis cette capacité quand nous avions vaincu l’autre jour ce Croc de Feu. Elle rassemblait des informations sur ce qui se trouvait autour de nous.

« Faites attention... Nous avons été encerclés, » murmura Rose.

« Compris, » dis-je.

Après l’avertissement de Rose, j’avais immédiatement déplacé mon dos et avais pris le grand bouclier dans ma main. Nous portions toujours nos armures, et cela même pendant le sommeil, afin de toujours être prêts pour des moments comme ceux-ci. Et donc, nous étions déjà prêts pour la bataille.

Lily tira sa lance vers elle d’une main et commença avec l’autre main à faire les préparatifs pour le déploiement de Cercle Magique. Kato vint à mes côtés. C’était notre routine habituelle.

Plusieurs secondes après que nous eûmes fini nos préparatifs de combat...

« Grrrrr... »

Ce qui sortit des profondeurs de la forêt fut deux Crocs de Feu.

« Non. Il y en a un de plus, » déclara Rose.

Avec une attitude pleine de vigilance, Rose se tenait en état d’alerte avec sa tête sans visage pointée vers la direction opposée des deux Crocs de Feu.

Elle avait dit que nous étions entourés. Tout comme elle l’avait prédit, un autre Croc de Feu qui avait été caché dans les buissons était alors apparu.

Il semblerait qu’il avait compris que l’attaque-surprise était un échec.

D’un autre côté, les loups ne semblaient pas vouloir se retirer.

Autrement dit, ils avaient jugé qu’ils allaient triompher face à nous.

« Trois, hein ? Cela a l’air problématique, » dis-je.

Nous n’avions jamais rencontré autant de Crocs de Feu en même temps.

Nous nous étions battus plusieurs fois contre les Crocs de Feu, mais ce n’était que contre un exemplaire à la fois.

Il y avait... maintenant trois Crocs de Feu contre nous.

C’était quelque chose que je m’attendais un jour à voir se produire, mais même ainsi, je ne pouvais pas contrôler la peur qui avait surgi en moi alors que nous étions encerclés.

« Quoi qu’il en soit, nous devons tuer rapidement l’un d’entre eux, » dis-je.

Léchant mes lèvres qui étaient asséchées par la tension, je chuchotais cela en gardant mon regard devant moi.

Les loups avaient commencé à nous contourner lentement dans le sens des aiguilles d’une montre.

Ils cherchaient une opportunité.

Le but était... merde. C’était évident ce qu’ils étaient en train de cibler, Kato et moi.

Peut-être que leurs intuitions de loup sauvage leur avaient dit que nous étions tous les deux les plus faibles du groupe.

Si c’était le cas, cela pourrait être mauvais pour nous. Viser la personne la plus faible d’un groupe était une stratégie de combat classique.

Involontairement, j’avais laissé sortir un son de déglutition.

Dans cette situation critique, même Lily et Rose pourraient ne pas passer à travers une telle situation. Sans parler de nous deux, qui étions une gêne pour elles.

« Tout va bien, Maître, » déclara Lily.

« S’il vous plaît, soyez à l’aise, Maître, » déclara Rose.

Elles devaient avoir pris conscience de mon malaise à l’aide de notre lien.

« Parce que nous allons protéger le Maître, » déclara Lily.

« Même si je dois remplacer mon corps, je vais assurer la survie du Maître, » déclara Rose.

À travers le lien entre nous, mon malaise avait été totalement transmis à ces deux filles.

Elles m’avaient donc immédiatement parlé afin de me rassurer.

Moi aussi j’étais également connecté à leurs cœurs.

Elles possédaient une solide résolution de me protéger. Une résolution absolue de faire tout ce qu’il fallait faire. Leurs pensées transmises emportèrent la peur et le malaise qui avaient dominé mon cœur.

Grâce à ça, elles m’avaient donné assez de courage pour affronter ce combat difficile.

« Lily, Rose..., » dis-je.

Je serrai fermement mon poing pour arrêter mon tremblement et transformai de force les coins de mes lèvres pour en faire un sourire.

Ce serait trop gênant d’appeler cela un sourire intrépide, mais c’était le seul moyen pour moi de faire preuve de courage, afin de répondre aux préoccupations de ces filles.

« Ne dis pas des choses stupides. Si nous devons survivre, nous le faisons ensemble, » dis-je.

« D’accord ! » déclara Lily.

« Compris ! » déclara Rose.

Peu importe qui était l’adversaire, nous ne perdrons pas.

Je croyais sincèrement en ça.

Parce que je le croyais, cela devrait leur donner de la force à travers le lien qui nous unit.

À travers le lien entre nous, elles devraient devenir plus fortes grâce à la foi que j’avais envers elles.

« Lily, tu dois t’occuper de l’un des Crocs, » dis-je. « Essaye de le tuer dès que possible ! Rose nous protégera en essayant de gagner du temps face aux deux autres. Kato-san, restez à côté de moi ! »

Il n’y avait pas de raison d’attendre plus longtemps.

Comme il y avait trois adversaires qui visent Kato et moi, il était impossible que Lily et Rose nous protègent tout en les affrontant dans une tactique classique.

Tout d’abord, Lily utilisera toute sa force afin d’en battre un aussi vite que possible.

En attendant, Rose, qui était supérieure dans le combat au corps à corps, se concentrera sur le gain de temps.

Après ça, tout ce que je pouvais faire était de croire en ces filles.

Je pouvais le faire, parce que c’était le moins que je puisse faire.

« Allez-y ! » J’avais ainsi annoncé mon ordre.

Une lueur verte avait été émise par le Cercle Magique qui avait commencé à se former dans la main de Lily. Par conséquent, une explosion s’était alors produite.

Rose était notre bouclier, elle n’avait pas l’intention de reculer d’un pouce.

« Gggggggrrrrrrrrrrrrr! »

Semblant n’avoir aucune envie vis-à-vis de nous deux, l’un des loups avait intercepté Lily tandis que les deux autres continuaient à courir vers nous. Eux nous visaient délibérément.

Les trois loups se mirent à se battre contre Lily et Rose...

... Juste avant que cela n’arrive.

Quelque chose de blanc avait traversé mon champ de vision.

« Grrrrrr !? »

Un des loups qui se dirigeait vers nous avait sauté dans les airs avec sa bouche ouverte et pleine de flammes, mais soudainement, il était tombé en étant dans une étrange posture.

La situation devant moi était un incroyable spectacle.

Quelque chose volait droit dans le corps du loup qui mesurait plus de deux mètres.

Le loup n’avait même pas réalisé ce qui lui était arrivé.

Juste avant d’être emporté dans les arbres qui se trouvant dans les environs, la tête du loup avait été tranchée par quelque chose avec une force semblable à celui d’une balle... * éclaboussures *.

Dans la nuit, des « fleurs rouges » inquiétantes avaient commencé à tomber, un arbre géant avait absorbé le choc et était tombé au sol, provoquant un tremblement.

C’était trop abrupt.

Personne ne pouvait saisir ce qui venait de se passer.

« Graaah...? »

À ce moment, tout le monde avait été stupéfait de la façon dont le Croc de Feu avait été tué.

Les deux autres Crocs de Feu qui bougeaient dans notre direction semblèrent remarquer quelque chose et levèrent les yeux en l’air.

Trop tard.

« Grooaah!? »

Quelque chose était tombé et avait écrasé les loups tout en hurlant.

Puis, il n’y avait plus eu de mouvement.

« Qu... Quoi ? » J’avais soulevé un gémissement en regardant ce qui était en face de moi... une araignée d’un blanc pur.

Des poils blancs velus couvraient l’intégralité du corps gigantesque de l’araignée.

Huit griffes pointues peuvent être vues sur les extrémités des pattes de l’araignée, et l’une d’elles devait avoir été ce qui avait embroché le crâne du Croc de Feu.

« C’est... ça ne peut pas être, » dis-je.

Avec des jambes de trois mètres de long lorsqu’elles étaient allongées, sur ce thorax d’araignée blanche, il existait quelque chose qui n’aurait pas dû s’y trouver.

C’était le haut du corps d’une jeune fille.

La gracieuse fille, qui avait de longs cheveux blancs qui ressemblaient à de la soie d’araignée, sourit diaboliquement dans notre direction.

***

Chapitre 13 : Les Atrocités de l’Araignée Blanche

L’air s’était gelé.

Ce qui bougeait était le feu vacillant du feu de joie, qui produisait des ombres.

Nos consciences étaient paralysées, elles avaient été attirées par la soudaine apparition d’un intrus.

« Arachne... ? » De ma bouche, le mot avait inconsciemment débordé.

Arachne.

Je connaissais ce monstre de nom depuis que j’étais à la colonie.

On disait qu’il s’agissait d’un monstre géant avec une femme qui poussait sur le haut de son corps.

Eh bien ! Dans les jeux, il était commun pour les monstres d’avoir l’apparence à moitié humaine. Cependant, dans cet univers parallèle, de tous les monstres qui étaient apparus autour de la Colonie, l’Arachne était le seul monstre que nous connaissions qui possédait cette caractéristique.

Mais, il était impossible que cette Arachne puisse être confondue avec un humain.

Et ce n’était pas seulement à cause du bas du corps de l’araignée qui était très laid. « Une araignée géante qui voit naître le corps d’une femme-monstre sur le haut du corps » était la pensée que vous aviez lorsque vous la voyiez pour la première fois. Mais le gros problème était que même la femme elle-même ressemblait totalement à un monstre plus qu’à un être humain.

Sa bouche était une fente d’une oreille à l’autre. Deux grands crocs étaient visibles aux coins de cette bouche. Ses yeux étaient ronds et enfoncés, les pupilles étaient d’un rouge sang.

La peau était dure avec un mince revêtement de fourrure, et le tout avec un corps terriblement maigre. Ses os étaient inclinés dans des positions tout à fait non naturelles tout au long de son corps.

Même dans une situation où le corps inférieur était séparé, le cadavre d’une Arachne ne serait jamais confondu avec celui d’un humain.

Si la silhouette avait ressemblé à celle d’un humain, les membres de l’Unité Expéditionnaire pourraient même avoir hésité à le chasser. Cela aurait même pu causer des victimes.

En fait, il y avait eu un cas comme ça dans le passé.

Ceci était arrivé au moment où l’Unité Expéditionnaire, qui était composée d’étudiants ayant des capacités de triche, avait été fondée. Même avec un tel pouvoir de combat, ceux qui n’avaient jamais connu lors de réelles batailles avaient subi de nombreuses pertes en combattant des monstres tout en explorant la forêt.

Il y avait une fois un étudiant qui était mort et dans le processus, il était devenu un monstre mort-vivant. À l’époque, les étudiants qui ne pouvaient pas tuer le monstre mort-vivant ayant l’apparence de leur ami, avaient vu encore plus de victimes causées lors de cette catastrophe.

Mais, vis-à-vis de l’Arachne, d’après ce que j’avais entendu, il n’y en avait pas eu de telle situation.

À la place, la partie humaine était celle qui se distinguait le plus comme étant celle semblable à un monstre. Et ceci avait fait qu’elle avait été classée comme dégoûtante par les membres de l’Unité Expéditionnaire.

Autrement dit, il s’agissait du monstre appelé Arachne que je connaissais.

Mais, la chose qui était devant mes yeux était totalement différente de ce que j’avais entendu.

L’araignée d’un blanc pur qui était apparu devant nous avait quant à elle le torse bien formé et vêtu d’une femme adulte qui était attachée à son corps inférieur. Cela ne donnait pas l’impression qu’il s’agissait d’un monstre. Plutôt que de dire que c’était monstrueux, son visage ressemblait à celui d’une jeune femme de moins de vingt ans. La seule chose remarquable à ce sujet était les yeux d’un rouge profond qui semblaient avoir des paillettes dorées dedans. Mais même ainsi, il n’y avait aucune impression qu’elle était un monstre.

Comme si elle était fabriquée à partir de soie d’araignée, le tissu mince, translucide et semblable à de la mousseline obstruait la ligne de son corps avec élégance. Luxueux et élégant, c’était comme s’il s’agissait d’un produit fait pour séduire les hommes.

Il n’y avait pas de place pour la discussion, car il s’agissait sans le moindre doute d’une belle femme.

Même si elle avait poussé à partir du corps de l’araignée, la vérité n’était nullement éclipsée par ça.

« Fufu... » Ses lèvres rouge foncé laissèrent échapper un sourire, ses pupilles rouges essayèrent d’inspecter chacun de nous, se déplaçant lentement de la gauche vers la droite.

Je l’avais instinctivement compris.

Elle cherchait quelque chose. Le son de ses pas se rapprocha de nous.

... Mais, qu’est-ce qu’elle cherche ? pensai-je.

Au moment où je pensais à cela, le son d’une alarme qui se trouvait ma tête depuis un certain temps avait augmenté de volume.

Les yeux cramoisis s’étaient fixés sur moi. Elle plissa les yeux et me regarda.

« ... Je t’ai trouvé, » déclara l’Arachne.

Après avoir entendu la voix de la fille, j’avais eu la chair de poule.

Sans raison, j’étais convaincu.

Autrement dit, nous ne devions pas la rencontrer, et c’était la pire chose qui puisse arriver.

En d’autres termes, un « Monstre Supérieur ».

L’araignée blanche devant mes yeux n’était pas normale, c’était un monstre hors de notre portée.

« Courrrrr... ! » Mes mots ne purent jamais être finis, disparaissant dans le néant. « O, guh... Ooo!? »

Au moment où j’avais réalisé que le flanc droit de mon corps avait été touché par quelque chose, mon corps fut tiré avec une énorme force.

Par réflexe, j’avais essayé de tenir ma position, mais ma force ne faisait pas le poids.

Mon corps supposément adulte flottait dans les airs.

En même temps, un bruit étrange avait été produit par ce qui était sur la moitié droite de mon corps suspendu. Ce bruit m’avait fait dresser les cheveux.

« Arrrg... ... h !? »

Une douleur assez importante me fit clignoter ma vision.

« ... kh,... !? »

Il n’y avait pas de sons qui sortaient.

Beaucoup de choses avaient été brisées.

Ça faisait tellement mal que je ne savais même pas où cela faisait mal.

Ma conscience était fugace et à peine connectée avec la réalité. C’était peut-être causé par la peur et un sentiment de crise. Je ne savais même pas pour combien de temps tout cela avait duré.

J’avais alors baissé la tête afin de regarder mon corps.

Du matériel collant blanc enveloppait mon corps, de mon bras jusqu’à ma poitrine.

Il partait au loin... et c’était rattaché à la main de l’Arachne qui me tenait fermement.

... Une toile d’araignée.

J’étais maintenant tiré par l’Arachne. C’était la même chose que le Croc de Feu qui avait été tué plus tôt. Si l’Arachne en avait envie, je pouvais aussi devenir une tache rouge foncé qui aurait coloré la forêt.

Et, la crise n’était toujours pas finie.

Ma vie était entre les mains d’un monstre maléfique.

Bien sûr, ma « famille » ne se contenterait pas de regarder.

La première à agir après avoir été attrapé par l’araignée blanche fut Rose. Elle était la plus proche de moi.

La distance entre l’Arachne qui me tirait, et moi, était d’environ cinq mètres. Il s’agissait d’une distance qui n’était rien pour Rose qui était un monstre.

Quand je l’avais vu agir, elle courait vers moi en balançant sa hache.

« Relachez Monnnn..., » déclara Rose.

L’instant d’après, Rose avançait devant moi comme au ralenti.

Rose avait été soufflée sur plusieurs mètres avant d’arriver dans des buissons, créant des sons * baki baki * alors elle les frappait.

J’étais abasourdi par une telle vue.

J’étais sûr que quelque chose s’était passé, mais je ne pouvais pas admettre la réalité.

L’Arachne Blanche qui me tenait venait de déplacer l’une de ses pattes d’araignée et l’avait mise en avant.

Avec ce seul geste, Rose avait été éjectée un peu plus loin.

Et je n’avais même pas l’occasion de m’inquiéter pour ce qui venait de lui arriver.

J’étais toujours détenue par l’Arachne Blanche qui avait maintenant commencé à fuir.

Puisque le côté droit de mon corps était blessé et que je ne pouvais donc plus bouger, ma résistance pouvait être considérée comme nulle. Non. Même si mon corps avait pu bouger, résister face à une créature qui avait réussi à battre Rose d’un seul coup serait inutile.

La vue du feu qui brûlait à l’intérieur de la forêt et qui se reflétait encore dans mes yeux devint noire en un instant. En même temps que cela se produisit, ma conscience avait été saturée par la souffrance et je m’étais finalement engloutie dans les ténèbres.

« Maîtreeeeee... ! »

La dernière chose que j’avais vue fut la main de Lily qui était dirigée vers moi, ainsi que son visage qui semblait indiquer qu’elle allait pleurer.

***

Cela faisait environ une heure que j’avais perdu connaissance.

Ma conscience flottait entre le rêve et la réalité.

La sensation de froid m’avait alors réveillé.

J’avais ouvert les yeux.

À ce moment, je m’étais souvenu de ce qui s’était passé avant que je perde connaissance.

« C’est endroit est... !? » murmurai-je.

Le haut de mon corps se leva d’un coup sec, comme s’il était gêné par quelque chose.

Après avoir fait ça, j’avais gémi en réponse à la douleur venant du côté droit de mon corps. « Haaa... ha... Ohhh, »

J’avais en quelque sorte été capable de stabiliser ma respiration et ensuite j’avais vérifié l’état de mon propre corps.

Mon esprit était loin.

Les restes de la chemise que je portais... son côté droit était dans un état déplorable.

Le contour de mon poignet avait l’air bizarre.

L’un de mes doigts était également dans une position étrange.

Mes côtes... que j’avais très clairement entendu se briser... étaient, naturellement, douloureuses.

Il semblerait également que je me sois accidentellement tordu la cheville. Une douleur sourde pouvait être ressentie en provenance de là-bas.

Alors que je m’étais évanoui, le pire de la douleur avait été présent, mais heureusement, pour le moment, une bonne partie de cette douleur avait fini par disparaître.

Mais mon corps pouvait à peine bouger dans ces conditions.

Même si cela avait été possible, il n’y avait rien que je puisse faire.

Dès que j’eus réalisé cela, mon corps avait commencé à trembler.

... Froid.

Si froid.

... Lily.

... Rose.

Ces filles ne se trouvaient pas à proximité.

À travers le lien que j’avais toujours utilisé avant aujourd’hui, je pouvais sentir que leurs consciences n’étaient pas proches de moi.

Je n’avais jamais pensé que ça me ferait ressentir encore plus de cette solitude.

« Merde. Je ne dois pas perdre mon sang froid ! » J’avais alors grondé mon esprit effrayé.

J’avais une responsabilité en tant que Maître de Lily et Rose.

Elles devaient être inquiètes.

Je devais donc immédiatement revenir.

Au moins, le fait que je sois vivant était déjà une chance. Car ainsi, je pouvais revenir à l’endroit où les filles étaient. Le pire qui puisse arriver était que je perds la vie alors que j’étais inconscient, mais pour l’instant, je n’étais pas dans une telle situation.

Je devais commencer par me calmer, mais il était inévitable de tomber dans un état dépressif.

Encourageant mon cœur qui voulait se blottir, je m’étais relevé afin de regarder autour de moi.

« Cet endroit est..., » dis-je.

« C’est mon nid, » répondit la voix fascinante d’une femme.

Je m’étais immédiatement retourné.

Une fille aux cheveux d’un blanc pur qui pendait me regardait de près.

« Vous, vous êtes..., » dis-je.

La fille aux longs cheveux blancs qui couvrait une partie du bas de son corps d’araignée croisait ses bras. Elle avait l’une de ses mains qui soutenaient sa joue avec une paume alors qu’elle me regardait avec un regard enjoué.

Il n’y avait pas d’erreur possible.

Elle était celle qui m’avait attaqué avant de m’emmener, l’Arachne.

« Votre nid, vous dites ? » demandai-je.

Je l’avais également regardée.

Je constatais à ce moment-là que je n’étais pas directement allongé sur le sol.

Au-dessous de mon corps, un sol rugueux, mais toujours franchissable existait. Des arbres assez épais avaient été rassemblés et des fils d’araignée avaient été appliqués dessus. Ceci donnait une impression de désordre, mais c’était indubitablement un plancher.

Fondamentalement, il était aussi grand qu’un petit gymnase. Et c’était également assez large.

L’endroit où je dormais était un coin assez étroit, mais il était plat. Pour le moment, cela aurait pu être une considération vis-à-vis d’un blessé. Mais si c’était bien le cas, alors cette réflexion était totalement fausse en vue des présentes conditions.

Il y avait un arbre en vie qui servait de pilier central. Il n’y avait pas vraiment de murs, mais un plafond existait. Et apparemment, toute cette structure était maintenue par des fils d’araignée.

Les fils pendaient au plafond, et il y avait un objet semblable à un cocon qui y était accroché. De l’intérieur de ce cocon, des lumières rouges scintillaient. L’intégralité de la vue du nid d’Arachne qui était alors vague et sombre était apparue dans mon esprit.

Apparemment, je venais finalement de réaliser que j’avais été amené dans le nid d’Arachne.

J’étais seul là dedans.

Il s’agissait là d’une situation désespérée.

« Qu’allez-vous..., » tout en regardant dans les yeux de l’Arachne, je laissais échapper une voix roque.

J’avais alors constaté que ma mâchoire s’était raidie à cause de la peur.

« Non, plus important encore. Qu’est-il arrivé à Lily et à Rose ? » demandai-je.

« Houla... Tu t’inquiètes de ta famille avant toi-même ? » demanda-t-elle.

La femme au sommet de l’araignée avait ri de plaisir.

« Sois à l’aise, » dit-elle. « Je n’ai aucun intérêt pour ces petites créatures. Ce que je cherchais était une seule personne. »

« Était-ce moi ? » demandai-je.

« Exact, » répondit-elle.

On dirait que je ne serai pas tué pour le moment.

Après y avoir réfléchi, je me rendis compte que cela n’aurait servi à rien de m’amener ici en vie avant de me tuer. Il devait donc y avoir une autre raison.

... « Se nourrir avec mon corps tout en étant paisiblement dans son nid. » Je ne pouvais pas m’empêcher de prier pour que ce ne soit pas à cause de ce genre de raisonnement cruel. Si c’était le cas, alors je n’avais aucune chance que je puisse résister.

« Pourquoi m’avez-vous kidnappé ? » demandai-je.

« Ne le sais-tu pas ? » demanda-t-elle.

J’avais demandé ça en convoquant le peu de courage qui me restait. Mais l’Arachne m’avait interrogé à la place de me répondre.

« Impossible ! Comment ne peux-tu pas le savoir ? Tu devrais déjà savoir “ce que je suis”, » continua-t-elle.

« ... Qu’est-ce que vous racontez ? » demandai-je.

Même si elle me disait ça, c’était la première fois que je rencontrais l’Arachne.

Il n’y a aucune chance que j’aurais pu oublier le regard pénétrant de l’individu se trouvant en face de moi.

Cela semblait être vrai, mais sa présence écrasait tout le reste.

Je ne l’avais jamais rencontrée jusqu’à maintenant.

Ainsi, je ne devrais pas avoir la moindre idée de son identité.

C’était vrai. Il n’y avait aucune chance que je le sache.

« ... Attends, » dis-je.

Une certaine possibilité s’était présentée dans mon esprit, mais je l’avais nié en un instant, car je pensais que c’était tout bonnement impossible.

Mais je ne pouvais pas tromper mes propres instincts.

Le Pouvoir Spécial que j’étais le seul à avoir s’était instinctivement enraciné en moi.

« Est-il possible que vous soyez affecté par ma capacité de triche ? » demandai-je.

« Hum ? Je ne sais pas ce que c’est qu’est cette capacité de triche, cependant..., » répondit-elle.

La fille qui poussait sur l’araignée blanche fermait l’un de ses yeux rouges.

« Ceci est en relation avec tes pensées, » dit-elle.

Avec un ton qui était comme si tout ce qu’elle disait était amusant et qu’elle n’en avait jamais assez, la fille avait répondu à mon étonnement tout en s’amusant.

« Oui, Monseigneur ? »

Les lèvres rouges profondes avaient commencé à tisser un seul mot charmant.

« Impossible, » dis-je.

Peu importe combien vous le niez, la vérité ne changerait pas.

Le monstre se trouvant en face de moi était la cible de ma capacité de triche [Domptage de Monstres].

En d’autres termes, elle faisait partie de ma « Famille de Monstres ».

***

Chapitre : Une Embuscade Inattendue

***Point de vue de Lily***

« Comment cela a-t-il pu se produire ? » demandai-je à moi-même.

J’étais restée là stupéfaite.

Même si c’était arrivé devant mes yeux, je n’avais pas pu l’empêcher.

Ce soir, l’incident qui s’était produit avait été si soudain que cela en était choquant.

Trois Crocs de Feu étaient apparus.

Ils s’étaient regroupés telle la pointe d’une flèche afin de se battre contre ce qui était clairement un autre monstre...

Une silhouette laide d’un énorme monstre d’une araignée qui avait une fille fusionnée dessus. La colonie l’avait appelé, « Arachne ».

Moi-même, j’en avais vu un quand je me promenais dans la forêt en tant que Slime.

Mais l’être qui était devant nous en ce moment n’avait pas les mêmes proportions que celui que j’avais rencontré dans le passé.

... Belle et mystérieuse, il s’agissait d’une araignée blanche.

Juste en y pensant, les poils de mon corps se dressèrent à toutes mes extrémités.

L’Arachne Blanche qui était apparue devant nous avait éliminé en un instant deux des Crocs de Feu.

Puis, alors que nous regardions la scène, abasourdie, elle avait capturé le Maître dans un cocon de fils et l’avait emmené au loin.

À ce moment-là, je combattais le Croc de Feu qui attaquait le Maître et j’avais donc réagi trop tard.

Mais Rose avait agi immédiatement quand elle avait vu ça.

Cependant, quand elle avait réduit la distance dans le temps d’un seul souffle, l’une des pattes de l’araignée de l’Arachne l’avait soufflé au loin.

Les Arachnes se spécialisaient dans les combats à longue distance en utilisant leurs fils d’araignée afin d’attaquer à distance. Cependant, cela signifiait qu’elles étaient mauvaises en ce qui concernait le combat rapproché.

Et ainsi, Rose avait été vaincue en une unique attaque.

À l’origine, les Arachnes n’étaient pas des monstres si redoutables.

Je savais maintenant que ce monstre était un monstre exceptionnel qui avait des capacités de combat supérieures. Il n’y avait pas de doute là dessus.

Si nous avions continué à nous battre ainsi, nous aurions été anéantis.

La raison pour laquelle cela ne s’était pas produit était que l’Arachne Blanche n’avait pas du tout été intéressée par nous.

Lorsque Rose était tombée après un seul coup, l’Arachne Blanche qui avait déjà atteint son objectif était partie après ça.

Avec le Maître.

Bien sûr, je l’avais immédiatement poursuivie.

Cependant, l’Arachne Blanche avait accroché des fils tout le long de son chemin afin de me gêner lorsque je la poursuivais.

Contre une Arachne, qui était un monstre qui était un « spécialiste » pour les contre-attaques, la poursuite était trop désavantageuse pour moi.

Si j’avais utilisé la magie, alors il aurait été possible de rattraper le retard, mais il y avait la possibilité que le Maître, qui était entre les mains de l’ennemi, puisse être pris dans cette magie, et donc j’étais réticente à le faire.

Je m’étais fait coincer par les fils d’araignée, et pendant les quelques secondes durant lesquelles mes pieds avaient été bloqués, la silhouette de l’énorme araignée avait déjà disparu au milieu de la forêt.

Avec le maître.

Oui, avec le Maître.

Maître. Maître. Maître.

Maître. Maître. Maître. Maître. Maître. Maître...

« ... Ah. »

Je devais... retrouver le Maître !

« Rose ! » J’avais appelé le prénom de ma petite sœur si fiable. « Est-ce que tu vas bien ? Réponds-moi ! Lève-toi, car nous devons partir à la recherche du Maître. »

Rose, qui n’avait subi qu’une seule attaque de haut niveau, ne se ferait pas si facilement tuer.

Je croyais en elle.

La loyauté que Rose avait pour Maître dépassait l’amour que j’avais pour Maître.

Si le Maître avait été enlevé, elle ne mourrait jamais après avoir abandonné.

« ... Je suis désolée. Grande sœur Lily. J’ai gaffé, » déclara Rose.

Rose avait effectivement émergé de l’ombre de la forêt.

Après avoir vu sa silhouette... j’avais ressenti un tel soulagement qu’à ce moment-là, j’avais presque repris ma forme de Slime.

Et ainsi, j’avais remarqué l’énorme quantité d’anxiété que j’avais gardé en moi.

... L’inquiétude de perdre ma mignonne petite sœur.

... L’anxiété de porter le fardeau vis-à-vis du fait que je devais faire face à cet énorme monstre.

Ayant été libérés de cet acte fort et de la détresse qui l’accompagnait en même temps, mes sentiments et mes glandes lacrymales s’étaient relâchés d’un coup.

Cependant, cela n’était pas le moment de pleurer.

« Ça va. Attends un instant. Je vais immédiatement te guérir, » dis-je.

J’avais réprimé mon hésitation et j’avais commencé à utiliser la magie de soins sur Rose.

« Comment est-ce maintenant ? Peux-tu te battre ? » demandai-je.

« Oui. Mais... un bras ne semble plus fonctionner, » répondit Rose.

En regardant le bras gauche qui tenait le bouclier, il y avait un énorme trou au bas du bras. Il était dans un état où il était encore à peine connecté au reste du corps.

Le bouclier était cassé, brisé en deux. À l’endroit où il avait reçu l’attaque, c’était totalement arraché.

En ignorant les fines fissures et bosses, cela dépassait certainement la limite de ce que ma magie de soins pouvait faire.

« Pour finir ainsi après avoir subi une seule attaque, je vois que je suis tellement inutile, » déclara Rose.

« Non, tu ne l’es pas, » dis-je.

Au contraire, comme prévu de Rose, elle avait été capable en un instant de se défendre contre cette attaque soudaine.

Si elle avait pris cette attaque sans se défendre, alors son corps aurait maintenant été complètement brisé en fragments.

Bien sûr, si vous le regardiez de son point de vue, avec le Maître enlevé, ce compliment n’aurait pas du tout été réconfortant. Son cœur ne m’avait transmis qu’une douleur brûlante.

« Si cela avait été grande sœur Lily qui avait été aux côtés du Maître, alors cet incident n’aurait jamais..., » déclara Rose.

« C’est impossible, » dis-je. « Si j’avais été à ta place, alors le résultat aurait été le même. »

Cela n’était pas seulement des mots d’encouragement.

Si vous compariez actuellement Rose et moi-même, j’étais probablement la plus forte.

Je suis un Slime Mimétique.

Ma capacité me permettait d’acquérir en les imitant les compétences et les capacités associatives aux proies que j’avais consommées.

Les proies que j’avais actuellement consommées étaient : Marionnette Magique, Croc de Feu, Tréant et enfin, Miho Mizushima. Je ne pouvais devenir qu’une version inférieure de ce que j’avais consommé, mais je pouvais utiliser leurs pouvoirs, quelle que soit la forme dans laquelle je me trouvais.

Selon les conditions, si je me battais en utilisant toutes les capacités de mon répertoire, je serais probablement capable d’affronter Rose avec une grande chance de gagner.

Cependant, même avec ces compétences, je ne pouvais pas gagner contre cette Arachne Blanche.

Même si je me battais cent fois contre elle, je serais sans aucun doute tuée cent fois.

Il y avait un tel écart dans nos compétences.

« Un Monstre Supérieur..., » murmurai-je.

C’était très probablement que cette bête bien au-delà du royaume des monstres normaux soit un « Kaibutsu ».

Il n’y avait pas beaucoup de monstres dans cette forêt qui pouvaient vaincre quelque chose comme ça.

Les « Monstres Uniques » comme moi et les « Monstres Rares » comme Rose ne sont pas faits pour un tel combat. Même si nous unissions nos forces, nous n’avions aucune chance de gagner contre lui.

Mais, cela n’avait aucun rapport dans cette affaire.

« Même si je dois mourir, je récupérerai à tout prix le Maître, » déclarai-je.

« Cela va sans dire. Même si je dois sacrifier mon corps, je vais sauver le Maître, » déclara Rose.

Nos sentiments étaient les mêmes.

Même si nos corps étaient détruits, nous resterons fermes et protégerons le Maître.

C’était bien la preuve que nous étions des monstres de la Famille du Maître.

... Oui. Cela devrait être le cas..., pensai-je.

Voilà pourquoi, j’avais un soupçon dans mon cœur.

« Cette araignée blanche... est identique à nous, elle fait partie de la “Famille de Monstres”, » dis-je.

Au début, je pensais que c’était une erreur, mais elle faisait vraiment partie de la « Famille de Monstres ».

Nous, de la Famille de Monstres, partagions le même lien, et nous étions connectés au Maître par celui-ci. Nous pouvions donc nous reconnaître.

À travers le lien entre nous, j’avais ressenti ses forts sentiments d’ambition.

Pour le décrire avec des mots, alors peut-être que ce serait quelque chose comme ça. « “C’est à moi.”... À travers le lien qui nous unit, j’ai ressenti ces pensées qui m’ont été transmises depuis elle. »

Maintenant que je me souvenais de ça, je ressentais des frissons en analysant ces pensées violentes et égoïstes qui m’avaient été transmises.

J’en étais à prier pour que la raison pour laquelle elle avait kidnappé le Maître ne l’amène pas à faire encore plus de mal au Maître.

« J’ai également interprété ses intentions de cette manière, » déclara Rose.

Rose hocha la tête, montrant son consentement à mon opinion.

« Je ne sais pas d’où vient la source de ce désir, mais quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que son désir égoïste a conduit à l’enlèvement du Maître, » dis-je.

« Mais c’est impardonnable, » dit Rose.

« Mais, parce qu’elle a emmené le Maître de cette façon, il n’y a qu’une très faible possibilité qu’elle le tue, » dis-je. « C’est au moins un petit peu rassurant. »

« Je ne peux pas dire que c’est sûr à cent pour cent... Mais je ne pense pas qu’elle va bien s’occuper du Maître, » déclara Rose.

J’avais inconsciemment serré mes dents.

« Rose, tu l’as aussi vue, n’est-ce pas ? Quand elle a kidnappé le Maître, elle l’a très probablement gravement blessé, » dis-je.

Il ne semblait pas que cela soit des blessures mortelles, mais elle avait montré de l’indifférence face à ces blessures graves.

Grâce à la connexion, la douleur que le Maître avait ressentie nous avait été transmise.

Juste le fait de me le rappeler faisait que les tripes de l’actuel corps que je mimais bouillaient de rage.

« S’il te plaît, calme-toi, Grande Sœur Lily, » déclara Rose.

« Je le sais déjà ! » dis-je.

J’avais répliqué par réflexe, faisant grincer mes dents.

Actuellement, le Maître souffrait.

En pensant simplement à ça, je ne pouvais plus rester immobile et je voulais immédiatement quitter cet endroit.

« De toute façon, nous devons rapidement retrouver le Maître..., » dis-je.

J’avais dit ça avec impatience.

C’était à ce moment-là...

« Lily-san. Rose-san. »

L’existence que nous avions complètement oubliée nous avait appelées.

« C’est une bonne chose de courir après Majima-senpai, mais... est-il toujours vivant ? » demanda Kato.

J’avais répondu par réflexe, tout en lançant un regard noir dans la direction de la voix.

« Il est vivant ! Ne dites pas des choses stupides ! » criai-je.

Se tenant debout devant nous se trouvait la fille de la même race que le Maître.

Celle que le Maître avait protégée. Une fille qui était un an plus jeune que lui.

Son nom ? Kato Mana.

Elle était une connaissance proche de Miho Mizushima, celle que j’imitais en ce moment.

« Je suis profondément désolée, Kato-san, » déclara Rose.

Avant que je puisse dire quoi que ce soit en réponse, Rose avait sorti cette réponse.

C’était rare, mais comme on pouvait l’imaginer, c’était probablement parce que mon cœur était déjà effiloché.

Parce qu’elle le savait, ma petite sœur se levait à ma place, et j’avais décidé de me retirer de cette confrontation potentielle.

Bien sûr, ce n’était pas que je n’avais aucune agitation intérieure. La possibilité que le Maître puisse être mort ne pouvait même pas être considérée comme possible.

« Nous ne voulions pas oublier votre présence, mais il s’agit là d’une urgence, » déclara Rose.

« Je comprends. Mais comptez-vous y aller ? » demanda Kato.

« Oui. Nous devons retrouver le Maître, et cela, peu importe la difficulté, » déclara Rose.

« Ça ne me dérange pas si vous y allez. Mais êtes-vous sûre qu’il est encore vivant ? » demanda Kato.

Kato avait répété la précédente question, rallumant la colère se trouvant en moi, mais Rose ne semblait pas être affectée.

« Bien sûr qu’il l’est, » déclara Rose. « Le Maître est vivant. La preuve est autre que nous sommes encore conscientes en ce moment. »

« Que voulez-vous dire par là ? » demanda Kato.

« Quand nous étions juste de simples monstres, nous n’avions pas de conscience, » Rose parla d’une voix détachée et elle répondit à la question de Kato.

C’est-à-dire, le fait d’être dépourvu de toutes les émotions telles que l’impatience et la colère qui étaient présente.

Elle gardait son sang-froid.

Pas comme moi.

« Le moi qui était un monstre, n’avait pas quelque chose comme la conscience de soi, » Rose avait parlé d’une voix si calme que c’en était effrayant... non. Elle contenait des traces de quand nous étions des monstres avant de devenir une « Famille de Monstres ».

« Pour moi, les souvenirs de quand j’étais encore un monstre normal, c’est comme regarder un enregistrement, mais c’est maintenant différent, » déclara Rose.

« Alors, est-ce que ça pourrait être senpai... ? » demanda Kato.

« Tout à fait, » déclara Rose. « J’ai compris à ce moment-là ce qu’était ma volonté. La conscience de mes actions de ce jour-là, à ce moment-là, à cet endroit... Comme si j’étais guidé par quelque chose, j’avais erré dans la forêt jusqu’à ce que je rencontre le Maître. »

Face aux paroles que Rose avait prononcées, je ne ressentais que de la joie.

Selon moi, ce bref moment était pour elle probablement le souvenir le plus vif.

Pour moi qui avais reçu le nom de Lily, c’était pareil.

... Ce jour-là, à ce moment-là, dans cette grotte.

J’avais rencontré le Maître.

Au début, j’avais accidentellement mangé son bras, mais j’avais vite remarqué que c’était « différent ».

Que ce n’était pas quelque chose que je devrais manger !

Au contraire, j’avais même pensé que je voulais être mangée... C’était même un secret que je n’avais jamais dit au Maître.

En tout cas, je l’avais rencontré, je l’avais souhaité, et j’avais atteint ma conscience de moi.

À ce moment, de vibrantes couleurs avaient commencé à apparaître dans mon monde.

Le rechercher, désirer être avec lui, c’était la première fois que mon existence était vraiment née dans ce monde.

En ce sens, le Maître était pour nous notre « mère » si on utilisait des termes humains.

Nous, membres de la « Famille de Monstres », l’aimions depuis quelque part au plus profond de nos cœurs.

Et, heureusement, le Maître était également prêt à nous aimer de la même manière.

En un certain sens, cette relation était très similaire à celle de parent-enfant.

... Ceci était seulement en utilisant les références se trouvant dans la mémoire de Miho Mizushima, car il n’était pas si facile de comprendre les relations complexes des humains. En fait, pour nous, notre Maître était juste notre Maître.

Un sentiment d’affection au niveau de la folie était pour nous le minimum absolu.

Nous étions nés afin de satisfaire les souhaits du Maître.

Voilà pourquoi, s’il mourait, cette existence qui était la mienne disparaîtrait probablement également.

Et parce que cela n’était pas arrivé, cela signifie que le Maître était encore vivant.

Même maintenant, le Maître devait nous attendre afin de le sauver.

C’était pourquoi... ?

« Rose ! Arrête d’en parler et dépêche-toi ! » dis-je.

Tout mon corps était rempli de frustration et d’impatience.

J’avais l’impression que mon cœur s’enflammerait à la seule pensée.

« C’est pourquoi, grande sœur..., » contrairement à moi qui brûlais d’émotions, Rose, qui avait retrouvé son sang-froid, me rappelait avec calme. « Que vas-tu faire à propos de Kato-san ? »

« ... Ha !! » dis-je.

Il s’agissait d’un problème que j’avais facilement oublié.

J’avais finalement réalisé la raison pour laquelle Kato avait coupé dans notre conversation. Au contraire, c’était assez évident. Qu’il n’y avait pas d’autre choix que de la laisser derrière.

« Maître a décidé de placer Kato-san sous sa protection, » Rose bricolait sur son bras cassé, les parties du coude de son bras inutilisable se détendirent soudainement et tombèrent sur le sol. « Nous ne pouvons pas la laisser seule ici. » Elle avait sorti son bras de rechange de l’emballage qu’elle avait fait avec la fourrure de Croc de Feu, avant de continuer à me parler.

« M-mais, le Maître a été kidnappé, et c’est..., » dis-je.

« Même dans un tel cas, cela ne signifie pas que des décisions hâtives doivent être prises, » déclara Rose. « Grande Sœur Lily, il est encore plus important que tu restes calme. »

« J-Je suis calme ! » Criai-je.

« Non. Ma grande sœur a perdu le contrôle d’elle-même, » déclara Rose.

« Guh... ... ! »

Ahh, c’est vrai. Je ne suis pas calme, pensai-je.

Comme si je pouvais être calme dans une telle situation !

Il n’était pas à mes côtés.

Ce simple fait me rendait folle.

Sur ce point, Rose était totalement calme.

Et aussi, Kato gardait également son calme.

« Je ne me soucie pas particulièrement d’être laissé en arrière, »

Kato avait soudainement dit cela à haute voix, ce qui fit que nous, qui nous querellions, nous avions tourné la tête afin de la regarder.

J’étais étonnée par sa déclaration.

Jusque-là, je pensais que la raison pour laquelle Kato était calme était parce qu’elle avait vu que nous allions l’abandonner afin d’aller sauver le Maître.

En fait, être laissée seule dans cette forêt équivaudrait à une condamnation à mort pour elle. Elle devrait être désespérée de savoir qu’elle allait être abandonnée.

Mais, elle disait actuellement. « Je ne me soucie pas particulièrement d’être laissée en arrière ».

Honnêtement, je ne la comprenais pas.

« Kato-san, puis-je savoir le raisonnement derrière vos paroles ? » Contrairement à moi qui étais pleine de doutes, Rose chercha le raisonnement.

« Exactement ce que j’ai dit. Si vous voulez me laisser derrière, faites-le. Cela ne me dérange pas. Mais..., » Kato parlait calmement, avec comme d’habitude une expression d’indifférence. « Si c’est possible, s’il vous plaît, emmenez-moi. Je pense que je pourrais être utile. »

Une proposition inattendue avait été faite. Quelque chose que nous n’avions jamais considéré.

La raison pour laquelle elle avait voyagé avec nous n’était pas pour son autopréservation.

Elle disait qu’elle voulait venir avec nous, parce qu’elle serait utile.

Je l’avais donc directement interrogée, sans cacher mes soupçons. « Même si vous venez, que pouvez-vous faire ? »

« Au moins, vous ne désobéirez pas à votre Maître, en ne me laissant pas seule, » déclara Kato. « D’ailleurs, au niveau de l’hésitation lors du sauvetage de votre Maître... Non, même si c’est impossible, je peux être utilisé comme “appât”. »

« ... »

En effet, si nous prenions Kato, nous n’allions pas contre les ordres du Maître. Parce que le Maître était une personne consciencieuse, même si cela signifie que le danger l’atteindrait, il n’abandonnerait pas Kato. D’autre part. Si Kato était morte, alors il ne serait pas difficile d’imaginer qu’il serait affecté et subirait des dommages incomparablement plus importants que pendant l’incident de Kaga.

Inversement, si nous décidions de l’emmener avec nous, ceci nuirait à nos mouvements.

D’un autre côté, comme l’avait dit Kato, cela n’était pas une si mauvaise idée si elle servait d’« appât » à la place du Maître.

« ... Impossible. Je ne peux pas le permettre. » Cependant, ce qui était sorti de ma bouche était des mots de rejet.

« Impossible, hein, puis-je entendre la raison ? » demanda Kato.

« Raison ? N’est-ce pas assez évident ? Je ne peux pas vous croire. C’est aussi simple que ça, » dis-je.

En comparant la liste des mérites et des démérites, cela reposait toujours sur l’hypothèse qu’elle ne nous trahirait pas.

Elle ne faisait pas partie de la Famille comme nous.

Elle est humaine.

Les humains avaient blessé le Maître. Ils l’avaient trahi.

Les humains étaient des créatures qui vivaient avec la trahison.

Au moins, la possibilité que cela existe n’était pas nulle.

Cela impliquait la vie du Maître.

Toutes les préparations devaient être parfaites. De plus, il fallait avoir la bonne dose de prudence.

Nous ne pouvions pas amener cette fille, qui était un facteur d’incertitude, avec nous.

En premier lieu, je m’étais opposée à ce que cette fille soit amenée lors du voyage du Maître.

C’était seulement parce que le Maître l’avait souhaité avec force, que j’avais abandonné.

« En ce temps d’urgence, nous ne pouvons pas apporter un “humain” indigne de confiance, » dis-je. « Nous ne savons pas ce qui va se passer. »

C’était la conclusion que j’avais obtenue.

« Vraiment ? C’est vraiment dommage. » Kato l’avait accepté sans changer son comportement après que j’eus annoncé ma décision.

« Vous ne semblez pas déçue, » dis-je.

« C’est parce que je savais déjà que vous, Lily-san dirait quelque chose comme ça, » dit-elle.

« ... Pourquoi dites-vous cela ? » demandai-je, les yeux écarquillés. « Pour que vous pensiez cela. Pourquoi ? »

« C’est parce que, Lily, vous vous êtes toujours méfiée de moi non ? » Kato toucha les tresses sur son épaule alors qu’elle répondit à mes questions. « Lily-san, vous êtes-vous accrochée aux côtés de Majima-senpai 24 heures sur 24 afin de le protéger ? »

« ... » J’étais rendue sans voix.

C’était inattendu.

Je ne pouvais cacher ma surprise qu’à part Rose, Kato puisse remarquer, et même « exprimer » tant de mes pensées personnelles alors qu’elle ne parlait à personne en dehors du Maître.

Je pensais qu’elle n’était qu’une enveloppe vide, mais son esprit et ses mots étaient plus tranchants que ce à quoi je m’attendais.

« Eh bien, je sentais que je le méritais bien, » dit-elle.

« Taisez-vous ! » criai-je.

En vérité, son intuition était bonne.

J’avais alors demandé d’une voix si aiguë que même moi je le remarquai. « Quand l’avez-vous réalisé ? Je parle du fait que je le protégeais contre vous. »

« Et bien, dès le début..., » dit-elle. « Le simple fait d’être observé par vous m’a permis de le savoir. Vous êtes obligé de côtoyer quelqu’un pour qui vous n’avez aucune confiance. C’est donc impossible que cela soit autrement. »

Kato avait raison sur toute la ligne.

Rendue à ce niveau-là, je n’avais pas d’autre choix que de le reconnaître.

Mais parce qu’elle était difficile à analyser, car elle semblait apparemment apathique, et qu’elle avait de très faibles expressions faciales, cela ne signifiait pas que la fille appelée Kato Mana soit épaisse en ce qui concerne les subtilités des émotions humaines.

À la place, elle avait une intuition plutôt juste à leur sujet.

Mais, il y avait aussi quelque chose d’insouciant vis-à-vis de tout ça.

« Vraiment, je suis surprise que vous ayez remarqué mes pensées intérieures, » j’avais parlé d’un ton qui était assez sec, comme si je le disais à moi-même. « Mais n’est-il pas inutile de le signaler ? Même si vous le faisiez, en le disant à haute voix, cela ne ferait qu’augmenter ma vigilance envers vous. »

J’avais commencé à me dire de plus en plus qu’il ne fallait surtout pas amener cette fille avec nous.

Plus la personne était intelligente, plus le risque de trahison était important.

C’était peut-être parce que nous devions nous concentrer sur l’opération de sauvetage.

« Proposition rejetée. Rose, allons-y, Rose, » dis-je.

Ma conclusion n’avait pas été modifiée. Je m’étais retournée afin de pouvoir regarder Rose.

« Mais... grande sœur, » déclara Rose.

Rose semblait toujours en conflit avec ma décision.

Elle, qui avait une plus grande priorité vis-à-vis de ses sentiments de loyauté envers le Maître, était probablement confrontée à une grande hésitation vis-à-vis du fait de désobéir avec un ordre qui avait été donné.

J’avais commencé à choisir mes mots afin de convaincre Rose.

Cependant, avant que je puisse former les mots sur mes lèvres, Kato m’avait battue à ce jeu-là.

« Est-ce vraiment impossible de m’emmener ? » demanda Kato.

« C’est bien mon intention, » sans même regarder en arrière, j’avais répondu.

« Vraiment ? » redemanda-t-elle.

« Oui, » dis-je.

« Peu importe combien de fois je le demande ? » demanda Kato.

« Vous êtes un trop gros risque, » dis-je.

« J’ai compris, » déclara Kato.

J’avais alors entendu un soupir de quelque part derrière mon dos.

« En effet, quelle raison plausible ! » dit-elle.

« ... »

Naturellement, j’avais plissé les sourcils

Je ne savais pas si elle le faisait exprès. Mais la manière de parler de Kato m’avait prise à rebrousse-poil.

« Qu’est-ce que vous essayez de dire ? » demandai-je.

« Je me demande si c’est vraiment la bonne décision à prendre, » déclara Kato.

« Que voulez-vous dire ? » demandai-je.

Je ne pouvais pas ignorer cette déclaration et finalement, je me tournais pour faire face à Kato.

Puis, alors que nos yeux se rencontrèrent...

« ... gh !? »

... J’avais eu la chair de poule sur tout le corps.

Je ne comprenais pas du tout ce qui m’était arrivé.

Je m’étais seulement retournée pour faire face à Kato.

Rien n’avait changé à propos de Kato.

Un ton plat.

Une expression sombre.

Il s’agissait toujours de la description immuable concernant cette fille appelée Kato Mana.

C’est pourquoi il ne devrait pas y avoir quelque chose de si déconcertant pour moi...

... Non.

Ce n’était pas ça.

Il y avait juste une partie d’elle qui était définitivement différente d’avant chez elle.

C’était ses yeux.

Ses yeux étaient différents.

Dans la profondeur de ses yeux se trouvant une détermination flamboyante, comme si elle ciblait quelque chose de bien défini.

C’était la cause des frissons qui coulaient dans ma colonne vertébrale.

... Plus tard, quand j’y repenserais, il s’agissait de quelques choses de totalement irréfléchi que j’avais vécu ce jour-là.

Mon sang bouillonnait déjà dans ma tête, et je n’étais plus capable de prendre des décisions calmes.

Voilà pourquoi je m’étais trompée vis-à-vis de la fille qui se trouvait en face de moi.

Il n’y avait vraiment rien d’autre à dire sauf que j’étais stupide.

Face à cette urgence... Je n’avais pas réalisé que c’était en ce moment que l’esprit de cette jeune fille appelée Kato Mana avait été relancé.

« Lily-san, êtes-vous sûre que ce n’est pas parce que vous ne m’aimez pas ? » demanda Kato.

« Quoi !? » m’écriai-je.

En quelque sorte, je ne pouvais pas rétorquer contre ces mots qui pourraient être prise comme une insulte.

En regardant mon expression, Kato hocha la tête.

« Je le savais. Lily-san, vous ne m’aimez pas, n’est-ce pas ? » demanda Kato.

Ces mots semblaient plonger un couteau dans un point faible se trouvant dans mon cœur.

« Q-Qu’est-ce que vous... exactement voulez dire par là ? » demandai-je.

« Juste ça. Mais je comprends, » dit-elle.

Même feindre l’ignorance n’avait pas fonctionné.

« Lily-san, vous êtes un Slime, n’est-ce pas ? » demanda Kato. « Un Slime Mimique ? Ses capacités sont d’imiter les capacités des autres. En utilisant cette capacité, vous avez imité le corps de Mizushima-senpai. Sa manière de parler et même les gestes, vous êtes l’incarnation même de Mizushima. Et parce que je connaissais bien Mizushima-senpai, même si je ne vous connais pas bien, Lily-san, alors je comprends tout ça en détail. »

Ne dites pas simplement ce qui vous convient, pensai-je.

Je voulais insister, mais la voix de Kato était remplie de trop de conviction.

Mais par-dessus tout, mon cœur savait que les faits annoncés par cette fille étaient en fait la vérité.

... Je me demande pourquoi je ne l’ai pas remarqué. Je ne suis pas censée la transformer en ennemie, pensai-je.

Elle avait la sensibilité délicate d’une fille, connaissait bien la Miho Mizushima que j’imitais, et comme elle ne faisait généralement rien, elle avait eue amplement le temps d’observer, d’analyser et de disséquer complètement ma personnalité.

C’était un ennemi tellement incompatible pour moi.

Elle, qui connaissait la personne que j’imitais, Miho Mizushima, était sans aucun doute mon ennemi naturel.

« Je... Je... » La colère bouillonnante que je sentais en moi m’avait comme instantanément refroidie sous le point de congélation.

J’avais commencé à ressentir de la peur envers la fille se trouvant devant mes yeux, fille que j’aurais facilement pu tuer.

Mais... cette fille avait dit qu’elle « Savait ».

C’était la raison pour laquelle à partir de maintenant j’avais commencé à ressentir de la peur. C’était parce que j’avais dansé dans la paume de sa main.

« Lily-san n’est-elle pas jalouse de moi ? » demanda Kato.

« C’est... je ne le sais pas vraiment. Quelque chose comme l’envie..., » dis-je.

« C’est un mensonge. Vous me détestez, parce que vous m’enviez, » dit-elle.

« Aucune chance... Je ne veux pas l’entendre, » dis-je.

Ce n’était pas bien du tout.

J’étais presque au point où j’étais incapable de maintenir ce corps imité, car on m’avait déclaré une vérité à laquelle je ne voulais pas faire face.

Immédiatement, j’avais essayé de couvrir mes oreilles.

Mais, les paroles de Kato étaient plus rapides et m’avaient percée à nouveau tel un couteau.

« La raison pour laquelle vous êtes si envieuse envers moi... est parce que je suis la même chose que votre maître. Un humain, » dit-elle.

C’était... le coup final.

La phrase que Kato m’avait balancée ne présentait pas moins de danger et de tranchant que celle d’un couteau, exposant quelque chose que j’avais désespérément caché dans cette imitation de corps.

« C’est pour ça que vous êtes jalouse... Ai-je raison ? » demanda Kato.

... C’était exact.

Mes émotions l’avaient reconnu avant que je puisse traiter ces paroles.

... Effectivement.

Je ne pouvais pas m’empêcher d’envier Kato, qui était une humaine.

J’étais un monstre.

La forme que j’avais en ce moment, ce n’était pas la forme laide que j’avais à l’origine.

Mais je n’avais que la capacité d’imiter un humain.

Et donc, on ne pouvait pas faire grand-chose sur le fait que, quel que soit ce que je devenais quand je l’imitais, c’était toujours un faux.

Peu importe comment j’aimais le Maître... je ne serai jamais vraiment humaine.

Voilà pourquoi, j’étais toujours très inquiète.

Après tout, je ne peux pas m’empêcher de penser que les humains étaient censés être avec d’autres humains.

En tout cas, des millions de personnes admettraient que ce serait naturel.

C’était bon pour l’instant.

Le Maître détestait les humains, donc une « imitation » comme moi était peut-être ce qui était le plus proche de lui.

Ce n’était pas comme si je voulais être la personne la plus proche de lui en particulier.

Juste être capable d’être avec lui était bien assez pour moi, et ça ne me dérangeait pas de laisser les autres prendre cette position.

La raison était que la Famille appartient au Maître, mais le Maître ne nous appartenait pas.

J’étais satisfaite tant que je pouvais être près de lui.

Toutefois...

Si le Maître se réconciliait avec les humains...

S’il arrivait à guérir des blessures profondes qu’il avait...

À ce moment-là, serais-je, moi, un monstre, encore autorisé à être aux côtés du Maître ?

Il s’agissait d’une préoccupation infondée.

Je le savais déjà.

J’étais la première dans Famille du Maître.

J’avais rencontré le Maître quand il était « bon élève et sérieux », j’avais aussi été là depuis le moment où il était devenu « le Maître ».

Voilà pourquoi, je savais.

Dans ce monde, j’étais la seule à le savoir.

Je savais la vérité sur le Maître.

Quand le Maître avait été blessé au niveau de son esprit et de son corps, quand il était tombé dans l’obscurité du désespoir, juste avant d’atteindre la mort, il avait souhaité quelque chose dans son cœur.

... Que quelqu’un m’aide.

C’était clairement une déclaration remplie de contradictions.

Parce que, après qu’il ne croyait plus en personne, juste avant sa mort, il souhaitait quand même dans son cœur d’avoir « l’aide d’un autre ».

Impossible.

La logique était erronée.

Une contradiction avait été créée.

Toutefois... si vous y pensiez plus, cela n’était pas si étrange que ça.

Il était commun qu’une fois que quelqu’un avait franchi la frontière entre la vie et la mort, ses valeurs soient automatiquement modifiées.

Le Maître était aussi comme ça.

Mais, cela signifie-t-il vraiment que toutes les valeurs que nous avions cultivées jusqu’à maintenant seraient complètement mises à l’envers ?

Même si elles étaient ainsi renversées, je me demandais si rien ne resterait après ça.

Je me demandais si ces dix-sept années de jeunesse qu’il avait pourraient être prises à la légère.

Il pourrait être évident de penser de cette façon puis qu’il était celui qui avait déjà tout perdu. Mais quoi qu’il en soit, penser ainsi pourrait le rabaisser.

En d’autres termes, c’était quelque chose comme ça.

... Le Maître détenait de telles profondes blessures émotionnelles qui ne lui permettraient pas de faire confiance à un autre humain.

... D’un autre côté, même maintenant, le Maître aspirait toujours à croire aux autres.

C’était ce que le jeune Majima Takahiro, âgé de dix-sept ans portait en lui. Une contradiction fatale.

La grande contradiction était mise sous tension. Il s’agissait d’une fissure et une discorde se trouvant dans son cœur qui pourrait possiblement le conduire à sa ruine.

Peut-être, nous, sa « Famille des Monstres », étions née à cause de cette fissure qu’il avait.

Mais parce que j’étais consciente de cela, j’étais toujours mal à l’aise.

Peut-être qu’un jour je ne serai plus utile au Maître.

C’était ça mon secret... mais c’était une peur écrasante plus grande que toute autre.

Voilà pourquoi, j’étais incapable de complètement nier les mots de Kato.

Je ne pouvais pas faire grand-chose sur le fait que j’étais jalouse envers les humains. C’était une émotion si écrasante que... ça pourrait complètement me submerger.

C’était la raison pour laquelle j’avais refusé de voyager avec Kato, l’humaine. Dans une telle situation...

C’était un comportement très moche de ma part.

Si-si c’était la vérité...

Quelqu’un comme moi ne devrait pas avoir qualité pour se tenir aux côtés du Maître...

« Kato-san, pour l’instant, pouvons-nous vous laisser ici ? » demandai-je.

Alors que j’étais sur le point de perdre le contrôle de ma forme et était sur le point de s’effondrer.

« Je vais rester à côté de Grande Sœur Lily jusqu’à ce qu’elle se soit calmée, mais..., » déclara Rose.

La tension entre nous avait été coupée par une voix féminine légèrement teintée de colère.

Cela avait fait soulever ma tête que j’avais inconsciemment inclinée.

Le dos en bois qui me protégeait.

« Peu importe les raisons, n’en faites-vous pas un peu trop là ? » Rose avait dit ça d’une voix ferme en coupant l’espace entre Kato et moi. Elle tenait toujours son bras gauche qui avait une moitié manquante. Mais elle y connecta une pièce de rechange.

Cette voix ressemblait à celle d’une bête intimidante, secouant l’air de la forêt.

« Kato-san, s’il vous plaît arrêtez de changer le sujet, » dit-elle.

« Quel sujet serait-ce ? » demanda Kato.

« Le fait que Grande Sœur Lily vous déteste est possible. Cependant, n’est-ce pas un sujet complètement différent du fait de venir ou non avec nous ? » demanda Rose. Le ton de Rose avait un soupçon de colère.

Elle était en colère pour moi. « Je suis incapable de laisser passer le fait que vous avez intentionnellement lié les deux questions afin de coincer Grande Sœur Lily. »

« ... »

Kato jeta un coup d’œil à Rose et resta silencieuse.

Quelques secondes passèrent et elle laissa échapper un soupir.

« Eh bien ! Comme attendu de vous, Rose-san, je ne peux pas vous franchir, » déclara Kato.

En disant ça, Kato baissa les sourcils comme si elle s’attendait à une sévère punition.

Et avec cette seule action, la pression que cette fille qui m’avait placée sur moi avait totalement disparut.

« Je voudrais présenter mes excuses, » déclara Kato. « Désolée. Même si je ne sais pas si vous me pardonnerez pour ça. »

Ce qui se tenait là était une fille avec une expression légèrement sombre. Le visage d’une jeune fille.

« Si vous lisez si bien en elle, alors vous devriez déjà avoir compris qu’elle n’a pas laissé ses émotions personnelles influencer son analyse à votre égard, » déclara Rose.

« C’est vrai, » répondit Kato. « Lily-san était seulement profondément méfiante. Ce n’est que parce que Majima-senpai est une personne importante pour elle, qu’elle était prudente dans la décision de ne pas m’amener. Cela n’a aucun rapport avec l’envie que Lily-san a eue envers moi. »

Habilement, elle avait immédiatement manipulé son discours et avait admis ses torts.

Quoi ? C’était trop rapide.

Moi, qui restais derrière, je pouvais seulement regarder le flux de la conversation changer.

« ... Donc c’est ainsi. Grande Sœur Lily, » déclara Rose.

Après avoir fini de parler, Rose se tourna vers moi.

« Rose, je..., » dis-je.

« Grande Sœur Lily, s’il te plaît détends-toi. Tu n’es pas une personne si égoïste. Je peux te le garantir, » déclara Rose. Rose avait légèrement adouci son ton.

Enfin, j’avais pu récupérer de cette situation.

Mais en même temps...

J’étais incapable d’accepter les mots de Rose.

« Même moi, je l’envie..., » murmura Rose.

Les paroles que Rose avait prononcées étaient douces.

Pourtant, elles étaient incapables de dissiper la peur que j’avais en moi.

« Je... je me sentais vraiment envieuse envers Kato-san..., » dis-je.

Kato avait fait surgir un côté dur de ma personne que je n’avais jamais remarqué.

« J’aurais pu être jalouse..., » murmurai-je.

Je ne pouvais plus prétendre que ce n’était pas vrai.

« Porter une émotion si sale... Je serai sûrement détesté par le Maître, » murmurai-je.

Le Maître était désespéré de la saleté des humains.

Après qu’il se soit enfoncé dans de telles profondeurs de désespoir, je voulais le guérir.

J’avais décidé ça.

C’est pourquoi je devais être plus belle, plus pure. Et cela, plus que quiconque.

La raison pour laquelle j’avais détourné mes yeux de l’envie se trouvant dans mon cœur, était parce que je ne voulais pas le reconnaître.

Si le Maître savait, que je possédais un cœur si sale, le Maître pourrait me détester.

Je... j’avais peur.

C’était plus atroce que n’importe quoi dans ce monde.

Le simple fait de penser que cela pouvait arriver était si effrayant. Si effrayant, que je ne pouvais m’empêcher de me replier sur moi-même, tremblante de peur. J’étais presque sur le point de fondre en larmes...

« C’est impossible, » déclara Rose.

... Elle l’avait annoncé d’un ton neutre.

« Hein !? »

Rose m’avait regardée avec un visage impassible, sans expression.

Comme si vous vouliez dire « Qu’est-ce que vous essayez de dire ? »

« Hein !? »

« Je suis incapable de comprendre les subtilités des émotions humaines, » déclara Rose. « Il est difficile de dire que je comprends le chagrin de Grande Sœur Lily. »

Rose essuya doucement les larmes qui coulaient depuis mes yeux.

« Pourtant, c’est aussi pourquoi tes insécurités sont très humaines, » dit-elle.

Les mots de Rose étaient pour moi quelque chose comme une révélation divine, qui était prise au piège dans ma coquille de pensées enfantines.

« Tout comme... les humains ? » murmurai-je.

« Tout à fait. Le Maître aime ce côté-là de ta personnalité, » déclara Rose. « Même moi, une poupée de bois, je peux dire quelque chose comme ça. »

« Effectivement, » celle qui était d’accord avec la déclaration était, étonnamment, Kato-san. « Plus que de la souillure, c’est plutôt une partie désagréable de l’être humain. Être inquiet sur la relation entre vous et la personne que vous aimez, si vous ne vous sentez pas du tout jaloux... L’homme ne perdrait-il pas sa confiance ? Avoir juste un peu de jalousie, n’est-ce pas plutôt adorable ? Vous ne le pensez pas ? »

« Êtes-vous la seule à penser ainsi !? » demandai-je.

Cette fille avait exposé le côté laid de ma personne que je ne voulais même pas voir.

Alors que je regardais Kato avec des yeux remplis de ressentiment, Kato détourna légèrement son regard.

Elle avait montré l’attitude rare d’une fille extrêmement normale.

« Ah... ça. Dois-je dire qu’il était inattendu que vous deveniez si déprimé ? » demanda Kato. « Cela aurait été correct pour moi si Lily-san était arrivée à sa décision sans hésiter. Mais, le fait que vous ne connaissiez pas la réponse à une question aussi simple, je ne l’avais jamais considérée. »

Brusquement, Kato avait tranché ses excuses.

Il y avait eu un changement très subtil, mais une expression mélancolique avait traversé son visage.

Je me demandais si cela serait acceptable si je disais que cela avait l’air d’être lié à la compréhension de quelque chose d’extrêmement important.

Pendant que mon attention était occupée par le changement de son comportement, elle avait changé pour reprendre son visage habituel sans expression. Quoique cette fois, il y avait quelque chose comme un peu de douceur dedans.

« “Comme d’habitude”, vous êtes bornée en ce qui concerne les humains. Eh bien ! Cela ne semble pas être seulement maintenant, » déclara Kato.

« Taisez-vous ! » répondis-je.

... Hein !?

J’avais rétorqué par réflexe. Mais j’étais perplexe.

Je semblais avoir mal compris quelque chose qui avait été dit tout à l’heure... Maintenant, je me demandais si c’était à cause de quelque chose d’étrange que Kato avait dit.

Juste maintenant, quelque chose... Quelque chose... Quelque chose que je ressentais était nostalgique.

Qu’est-ce que c’était, je me demandais. Je n’étais pas sûre.

Mais déjà, Kato était revenue à son visage sans expression.

Je la regardais, et elle me regardait fixement.

Pendant un instant, comme si nous étions réticents à admettre le miracle, nous avions maintenu notre regard les uns sur les autres.

« Maintenant que Grande Sœur Lily va mieux, revenons au sujet d’origine, » ce qui me renvoya à la réalité alors que j’étais absorbée par ça était la voix calme de Rose.

« Grande Sœur Lily, donc, à la fin, que devrions-nous faire avec Kato ? » demanda Rose.

En un instant, j’étais revenue consciente de tout ça.

C’était vrai.

Je ne pouvais pas l’oublier. Nous étions en plein milieu d’une situation d’urgence.

Et ainsi, parce que j’avais été capable de retrouver mon sang-froid, je ne pouvais pas dire que le temps avait été inutilement dépensé même si mes lèvres étaient déchirées.

Mais, même ainsi, il n’y avait pas de différence puisque c’était encore maintenant une situation d’urgence.

« Bon. »

Nous ne pouvions pas nous permettre de perdre plus de temps. Les décisions devaient immédiatement être prises.

Pour cela, nous devions d’abord nous recentrer.

Et donc, encore une fois... Ou peut-être, pour la première fois ce soir, je fis face aux deux compagnons qui se tenaient devant moi.

***

Chapitre 15 : L’étreinte des mains

***Point de vue de Lily***

Afin de décider quoi faire avec Kato, nous devions tout recommencer ici.

Bien sûr, puisque j’avais rendu la situation si confuse, c’était mon travail de répartir les rôles.

« Rose, je suis désolée d’avoir perdu mon sang froid, » dis-je.

Pour commencer, j’avais baissé la tête vers ma petite sœur.

« Je n’étais pas calme. Je me suis laissée influencer par mes émotions, » dis-je.

« Grande sœur..., » répondit Rose.

« Je t’ai causé des problèmes. Je suis vraiment désolée, » dis-je.

En regardant en arrière, à partir du moment où le Maître avait été enlevé, j’avais permis à mon corps de réagir à cause de la colère et l’impatience à l’égard de cette Arachne Blanche.

« Ma colère t’a causé pas mal de problèmes, mais maintenant je la garde sous contrôle, » dis-je.

« Tu n’as pas besoin de t’inquiéter à ce propos, » Rose accepta mes excuses avec un regard qui m’avait indiqué de ne pas m’en préoccuper. « Que tu perds ton sang-froid n’est pas ce que le Maître souhaiterait, n’est-ce pas ? »

« À partir de maintenant, tout à fait. Je serai plus prudent, » dis-je.

Pour moi, quand quelque chose arrivait au Maître, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir bouleversée.

Je l’avais compris après cet incident.

Je ne pouvais pas devenir comme Rose.

Mais, même quand j’étais bouleversée, je devrais essayer de me comporter aussi rationnellement que possible.

Je devrais faire plus d’effort pour réussir à le faire.

Je l’avais déjà admis. J’étais immature.

Maintenant que je savais ça, je devrais travailler à devenir plus mature.

« Et aussi, à partir de maintenant, à propos de ce que nous devrions faire avec Kato-san, je te laisse la décision. Est-ce d’accord ? » demandai-je.

« D’accord, » comme si elle avait déjà prédit que je dirais ça, Rose avait simplement accepté ma demande.

Nous, qui étions nées en tant que « sœurs », devions agir en fonction de la situation et être la force du Maître. Dans des moments comme celui-ci, cela permettrait à la discussion de se terminer rapidement.

« Êtes-vous sûre ? » demanda Kato.

J’avais haussé les épaules à l’interjection de Kato.

« C’est correct pour moi. Ou plutôt..., » dis-je.

« La réalité est que nous sommes obligés de le faire, » comme j’avais arrêté de parler, Rose avait pris le relais. « En ce moment, vous avez “écrasé” grande sœur Lily. Vous êtes actuellement le plus grand obstacle. Grande sœur Lily, qui est très méfiante par nature, n’a plus confiance en son propre jugement. À cause de ça, je suis obligée de m’en accommoder. »

J’avais réussi à accepter mes sentiments de jalousie envers Kato.

C’était grâce à Rose et... à Kato. Mais je ne pouvais pas vraiment admettre ça et lui donner le crédit.

Mais, d’autre part, je ne pouvais pas dissiper le doute que « ma jalousie donnerait naissance à des décisions égoïstes. ».

Par exemple, si j’avais décidé de ne pas faire venir ici Kato.

Je ne pouvais pas rejeter le doute de savoir si « cette décision est affectée par mes sentiments personnels ».

Je ne croyais plus en moi-même qui avait causé des ennuis à Rose, parce que j’étais tellement submergée par mes émotions.

Pour cette raison, je devais laisser Rose prendre les décisions.

J’agirais si j’en avais besoin, mais Rose sera chargée de la décision définitive.

... Je me demande si Kato avait déjà prédit tout cela.

Selon ma nature, qui était profondément méfiante envers les personnes, afin de m’affecter, elle avait envoyé des graines de doutes un peu partout.

« Je ne veux pas que vous vous mépreniez, » Kato avait dit ça avec un ton calme, mais avec un sourire ironique, comme si elle savait ce que je pensais. « Je ne pense pas que Rose soit plus naïve que vous. Je ne pense pas ça. »

Cela devrait être ainsi.

La possibilité de devenir un partenaire de négociation était nulle.

Si c’était Rose, la discussion serait possible.

Pour cette raison, il semblerait que Rose soit une personne plus naïve, mais la réalité était totalement différente.

Elle était uniquement plus droite.

Contrairement à moi, elle ne prenait pas de décisions basées sur ses émotions.

Et justement parce que je savais ça, je lui avais laissé la décision concernant cette situation.

« Alors, s’il vous plaît... » déclara Kato.

« Compris, » dis-je.

J’avais reculé d’un pas et regardai les deux qui s’affrontaient.

« Kato-san. » La première à parler fut Rose. « Si je devais négocier, il est possible de vous emmener. Ce jugement n’était pas faux. En fait, depuis le début, je voulais vous emmener... Mais... »

Rose avait fait une pause. Si elle avait été une humaine, elle pousserait probablement un soupir.

« Cette façon d’agir est mauvaise, n’est-ce pas ? » déclara Rose. « Mais, il n’y a aucun sens pour moi à devenir votre ennemi à la suite du rejet de Lily, ai-je tort ? »

Cela semble paisible maintenant, mais Rose analysait ce qui s’était passé avec Kato. Elle semblait se souvenir clairement de son sentiment de colère.

Rose, qui est une marionnette en bois, n’était pas supposée être familière avec les délicates émotions humaines.

Par exemple, même si elle savait que le Maître souffrait, elle ne comprendrait pas ce qui l’avait fait souffrir ainsi.

Mais même dans un tel cas, ce n’était pas comme si elle n’avait aucun sentiment.

Contrairement à moi qui avais vu le Maître être directement agressé, elle n’avait pas une mauvaise impression des humains qui l’avait blessé dans le passé. Elle allait également se fâcher contre moi si, en tant que son compagnon, je la taquinais.

Si c’était mal fait, Kato pourrait ne pas être en mesure de négocier avec Rose.

Par conséquent, Rose avait fait des reproches à propos de la méthode désagréable choisie de Kato.

Cela signifiait que Rose était en colère pour le bien de Kato.

Rose dirigeait sa sincérité envers les humains et la famille en parts égales.

Cette forme de colère était différente de la mienne, qui considérait les humains avec hostilité. Elle avait probablement encore une opinion différente de moi vis-à-vis de l’humaine nommée « Kato Mana ».

« Il y a d’autres moyens appropriés, » déclara Rose. « Dans votre cas, ne serait-il pas possible de choisir un autre moyen ? »

« Par exemple, permettre à Rose-san de rentrer dans la discussion et de persuader Lily-san, quelque chose comme ça ? » demanda Kato.

Rose acquiesça en entendant l’exemple de Kato.

« Ma grande sœur ne veut peut-être pas entendre ce que je dis parce que le sang lui est arrivé à la tête..., » déclara Rose. « Non, je suis certaine qu’elle n’écouterait pas mon raisonnement et qu’elle serait devenue impatiente, donc elle se serait précipitée et serait allée seule. »

N’est-ce pas trop ? pensai-je. Eh bien, je ne pouvais pas le nier.

J’avais perdu tout raisonnement. Si j’avais continué à parler pendant cinq minutes de plus, je serais très certainement allée aux côtés du Maître même si j’avais été la seule à le faire.

« Même maintenant, Lily-san a toujours l’air de vouloir partir seule, n’est-ce pas ? » demanda Kato.

Kato semblait partager le même avis.

J’étais un peu déprimée d’avoir été vue à travers mes désirs si facilement.

« Je ne laisserai pas ma grande sœur aller seule chez cette Arachne blanche, » déclara Rose. « Je l’aurais immédiatement suivie. Cependant, même si cela était arrivé, je vous aurais pris sur mon épaule avant de la poursuivre. Parce que je ne suis pas aussi méfiant envers vous que ma sœur et que je n’ai pas non plus l’intention de défier les ordres du Maître. »

« Eh bien, c’est vrai, » Kato avait accepté les mots de Rose.

« La possibilité que cela se produise est assez élevée. Si je veux que vous me preniez, j’aurais probablement dû utiliser une meilleure méthode, » déclara Kato. « Mais si vous aviez agi ainsi, Senpai n’aurait jamais pu être sauvé. »

Après l’avoir admis... Ce choix avait été décidé en connaissance de cause.

Bref, elle comprenait tout ce que Rose avait dit depuis le début, mais elle utilisait encore intentionnellement cette méthode.

« Si c’était seulement pour que je sois amenée avec vous, alors ce que Rose-san a dit est tout à fait correct et j’aurais pu le demander avec douceur, » déclara Kato. « Vous voyez, je ne veux pas vous blesser, Lily-san... Cependant, est-ce que cela serait bien déroulé si cela avait été fait en douceur ? Tout cela n’y a pas de sens si Senpai n’est pas sauvé. N’ai-je pas raison ? »

« C’est certainement... comme ça, » la confusion était évidente dans la voix de Rose.

Il n’y avait pas de sens dans tout cela si le Maître n’était pas sauvé.

Oui, c’est vrai. Ce que Kato-san avait dit est juste, pensai-je. Mais, pourquoi cela a-t-il mené à son comportement agressif d’il y a quelques minutes ? Rose ne sait pas, et je suis dans le même cas.

Kato avait placé sa main sur sa poitrine et nous l’avait dit, à nous, la « Famille de Monstres », qui étaient ignorant de ça.

« Je ne possède pas la force de me battre, » déclara Kato. « Pour cette raison, je ne peux pas vraiment aider Majima-senpai. »

Kato Mana était juste une humaine sans force.

Il n’y avait aucune chance que sa capacité pourrait se réveiller à un moment si commode.

Elle, qui était seulement une humaine, ne pouvait rien faire.

« Mais, cela signifie aussi quelque chose d’important. N’êtes-vous pas également dans la même situation que moi ? » demanda Kato.

Après avoir reconnu sa propre faiblesse, Kato avait révélé la vérité.

« L’Arachne Blanche, » commença-t-elle. « Avant, n’avez-vous pas dit qu’il s’agit d’un “Monstre Supérieur” ? Qu’il ne fallait pas les combattre ! Même réussir à s’échapper face à ça était déjà un exploit. C’est un monstre qui ne doit pas être combattu sous aucun prétexte. Vous l’avez dit. Vous avez également dit que le fait de vous sacrifier était acceptable. Mais si votre but n’est pas atteint, alors vous seriez morte pour rien. »

Les paroles de Kato ne pouvaient en aucune façon être contestées.

Peu importe à quel point nous étions prêtes, nous ne pourrions pas récupérer le Maître si nous n’avions pas assez de force.

Il y avait aussi des choses que nous ne pouvions pas faire, peu importe ce que nous en pensions. Il s’agit en réalité d’un monde cruel dans lequel nous vivions.

« Mais même vous deux, vous ne pouvez pas aider Majima-senpai, » continua-t-elle. « Dans ce cas, vous n’êtes pas bien différente de moi qui n’ai aucune capacité martiale. »

Par exemple, s’il y a un instant, j’avais crié de façon menaçante et attaqué l’Arachne Blanche de façon imprudente, nous aurions probablement été écrasés sans pouvoir faire la moindre des choses.

Bien sûr, il ne serait ainsi plus possible de sauver le Maître.

C’était la même chose que de mourir de manière déshonorante.

Kato avait continué après avoir souligné notre impuissance.

« Cependant, je suis différente de vous deux, » dit-elle. « Vous avez la possibilité de vous battre. Même si vous n’êtes pas de taille, mais vous pouvez toujours vous battre. Si vous combattiez, il peut être possible de sauver Majima-senpai en fonction de la méthode employée. Mais, c’est encore un “si”. Cela n’arrivera pas si vous chargez aveuglément. »

Cela aussi avait été souligné et cela frappait un point sensible.

Nous avions négligé le fait que nous savions que l’Arachne Blanche avait une force écrasante, et que nous allions la défier sans avoir une bonne stratégie.

Si vous y réfléchissez calmement, il s’agissait d’un exploit impossible à réussir.

Mais quelque chose devait être fait.

Effectuer l’opération de sauvetage avec soin était vraiment la meilleure des choses. Mais si c’était impossible, alors bien sûr nous devions faire plus d’efforts afin d’augmenter les chances de succès et ceci même si nos efforts ne les augmentaient que de peu.

Si cela ne pouvait toujours pas être fait... alors c’était complètement ma faute.

Je n’étais pas calme... Le sang s’était précipité dans ma tête.

Me voyant dans une telle situation, Kato aurait été incapable de me contrôler.

Est-ce que me persuader m’aiderait à me calmer ? Non. Il y a peu d’espoir. Pensai-je.

Même quand Rose m’avait dit d’être calme encore et encore, cela n’avait aucun effet sur moi, donc les paroles de Kato n’auraient pas du tout agi. En premier lieu, si quelques minutes de plus s’étaient écoulées, alors je serais partie seule. Elle avait donc agi ainsi afin de gagner du temps pour me persuader.

En d’autres termes, nous étions probablement comme « une mère qui paniquait lorsqu’il fallait aider son enfant qui était tombé dans la rivière ».

Nous le laissions se faire emporter par la rivière qui faisait rage alors qu’il ne savait pas nager. Je ne pouvais pas être persuadée. De telles paroles ne m’auraient nullement affectée. Au contraire, même maintenant, j’étais comme si je voulais encore me précipiter seule. Nous laissez nous faire emporter ensemble ne ferait qu’augmenter le nombre de cadavres.

Voilà pourquoi, la seule façon de m’arrêter était de me frapper la tête par-derrière.

Si vous y réfléchissez bien, Rose aurait pu remarquer le danger que je courais.

Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’elle me frappe la tête. On ne pouvait pas faire grand-chose dans une telle situation. Elle, qui ne comprenait pas la nature du cœur humain, ne savait pas pourquoi j’étais devenue comme ça. Ainsi, elle ne saurait pas quoi faire.

De l’autre côté, Kato, qui était une humaine ne pouvait pas nous « frapper » avec sa faible force physique.

C’est pourquoi elle nous avait analysées. Elle nous avait écoutés... Et après ça, elle nous avait frappés avec des mots écrasants qui avaient souligné nos faiblesses.

Bien que je répugnais à l’admettre, si vous y pensiez de cette façon, sa méthode pouvait parfaitement être cernée.

Mon cœur se sentait toujours sombre après avoir été écrasé par cette réalité...

« Le simple fait de venir avec vous ne changera rien, » déclara Kato. « Si vous ne pouvez pas retrouver votre calme, vous ne serez pas en mesure de sauver Senpai. C’était ma limite. En conséquence, j’ai dû vous blesser au niveau de vos sentiments. Je ne vais pas reculer même si je dois être laissé derrière à cause de ça. »

Si vous décidez sous tous les points de vue possibles que vous éliminiez les facteurs émotionnels, alors les actions de Kato n’étaient probablement pas les meilleures, mais elles étaient au moins bien meilleures que celles de Lily.

En fait, j’avais déjà retrouvé mon sang-froid. Cela avait déjà produit des résultats.

Il y avait probablement d’autres moyens, mais il était essentiel de décider quel était le meilleur choix en un court laps de temps.

Au contraire, la sagesse de Kato devrait être louée, car elle avait été capable d’anticiper nos actions et de me frapper la tête en un instant.

Grâce à elle, nous pourrions penser à tout cela et retrouver notre sang-froid.

Sauver le Maître était très certainement la chose la plus importante à faire. Si nous ne pouvions pas le faire, alors il n’y avait pas de sens à abandonner nos vies inutilement. Ce n’était pas différent de faire une attaque suicide.

C’était comme Kato l’avait dit.

... Hein !? Mais, n’est-ce pas un peu étrange ? pensai-je.

« Pour nous, sa Famille, il n’y a pas de sens si nous ne pouvons pas sauver le Maître. C’est comme vous l’avez dit, mais..., » dis-je.

Avant que je m’en rende compte, j’avais oublié de laisser les choses à Rose, et j’avais rejoint leur conversation.

« Pourquoi Kato-san, une humaine, est-elle si inquiète pour le Maître ? » demandai-je.

Si je me souvenais bien, il y a quelque temps, Kato avait parlé de la façon dont « c’est inutile si nous ne parvenons pas à sauver le Maître ».

Pour moi, en tant que membre de sa Famille, il n’y avait pas d’objections quant à me sacrifier pour sauver le Maître, mais ce n’était que le point de vue de quelqu’un de sa Famille.

Kato était une humaine. Cependant, elle avait agi en fonction de nos raisons en tant que membres de sa Famille.

Il était possible qu’elle ait déclaré cela au hasard afin de m’arrêter, moi qui étais devenue incontrôlable. Je pouvais également déterminer qu’elle n’avait pas délibérément fait ces choses pour se mettre audacieusement face au mauvais côté de Rose.

En d’autres termes, Kato espérait également sauver le Maître.

En repensant à ça, je pourrais arriver à une compréhension pour d’autres choses.

Par exemple, la raison pour laquelle Kato avait abandonné son état d’impuissance en temps opportun était peut-être due à l’état d’urgence dans lequel nous nous trouvions actuellement.

Elle s’inquiétait de l’état du Maître, qui avait été enlevé par l’Arachne. Elle voulait aider. Mais nous, qui n’avions essentiellement aucune stratégie, ne serions pas dans une telle situation en mesure de sauver le Maître.

Dans cet état, il était inutile de continuer à se regarder dans le blanc des yeux.

Ses émotions commençaient lentement à se rétablir. Si son esprit était ravivé ici en une fois alors... cela serait le bon moment.

Mais, même si c’était correct, alors un autre soupçon me vint à l’esprit.

Si elle agissait sur la même logique que nous, les « Monstres de la Famille », cela voudrait dire qu’elle, une humaine, ressentait la même chose que nous envers le Maître.

Selon moi, c’était suspect.

C’était pourquoi je devais demander.

Le soupçon que j’avais était selon moi raisonnable.

Maintenant, il n’y avait pas d’autre choix que de devoir le deviner. Si le Maître était ici avec nous, il aurait pensé à la même chose.

Cependant, il semblerait que ce soit différent pour Kato.

« Pourquoi, dites-vous ? » répondit-elle. « Ne suis-je pas autorisée à m’inquiéter de l’état de Senpai ? » La voix de Kato était forte alors qu’elle demandait ça. Comme si cela dégoulinait de poison. Et ce poison mortel avait pour nom la colère.

« Heu..., » murmurai-je.

Je m’étais rétractée sur moi en même temps que ces sentiments bouillonnants qui étaient présents en moi.

Jusqu’à présent, Kato n’avait jamais montré de sentiments négatifs.

Même quand elle m’avait « frappée » et « écrasée », elle n’était pas si furieuse.

Donc, on pouvait dire que son hostilité était clairement visible pour la première fois. Elle n’avait probablement agi que pour accomplir son but... pouvoir aider le Maître.

Mais, c’était différent en ce moment.

« Est-ce que ce n’est pas correct d’agir ainsi, même si je ne fais pas partie de la “Famille de Monstres” ? » demanda-t-elle.

Pendant cet instant, elle avait dirigé une énorme quantité de colère contre moi.

Ce n’était qu’une colère silencieuse. Kato n’avait nullement changé le timbre de sa voix.

Mais, même sans augmenter la force de sa voix, une profonde douleur et du chagrin pouvaient être ressentis de manière transparente par les tremblements présents dans sa voix.

Probablement, à cause de la remarque insouciante que j’avais faite. Cela avait touché une blessure plus profonde, une qui pourrait même la faire qu’elle, qui était tellement rationnelle en temps normal, ressente la colère.

« Je suis..., » dis-je.

J’avais ouvert et fermé ma bouche plusieurs fois et je m’étais même mordu les lèvres.

Puis, Kato baissa les yeux.

« ... Je suis désolée. J’ai perdu mon sang-froid, » dit-elle.

Elle semblait avoir assez rapidement retrouvé son sang-froid.

Il n’y avait plus de colère qui coloriait les paroles de Kato.

« Moi aussi, je suis désolée. Il semblerait que j’ai dit quelque chose de désagréable, » répondis-je.

J’avais baissé la tête.

Si vous regardiez la situation en ce moment, il semblerait que Kato soit vraiment inquiète à propos de l’état de santé du Maître.

Je ne connais pas la raison pour laquelle elle aurait de tels sentiments. Comme prévu, je n’avais pas le courage de demander cela une fois de plus. Je ne voulais pas tourmenter Kato et la mettre en colère. Je n’étais pas si méchante que je pourrais impudemment demander quelque chose que je ne devrais pas, et cela par pure curiosité.

« Allons-nous revenir au sujet principal ? » Rose était celle qui avait brisé l’atmosphère délicate entre nous.

Elle était toujours calme. Elle ne montrait aucun signe de panique concernant l’état du Maître.

Kato semblait d’accord, et baissa légèrement la tête face à Rose.

« Je comprends pourquoi Kato-san a essayé de nous calmer de cette manière. Même si c’était un peu rude, j’approuve son efficacité, » déclara Rose.

« Merci beaucoup, » répondit Kato.

« Non. Nous sommes ceux qui à la place devraient vous remercier. Grâce à vous, nous ne nous sommes pas jetées dans une attaque suicide téméraire. Mais..., » déclara Rose.

« Oui, mais ce n’est encore que le début, » déclara Kato.

Rose acquiesça solennellement aux paroles de Kato.

« D’accord. Nous avons retrouvé nos sens, » déclara Rose. « Cependant, cela n’aurait pas de sens si nous n’avions pas de plan afin de sauver le Maître. Malheureusement, je ne suis pas capable de trouver de stratégies efficaces. Grande sœur Lily... »

Rose regarda en arrière, et je secouai la tête.

« ... Moi aussi, je n’ai pas rien trouvé, » dis-je.

Une fois de plus, Rose se tourna vers Kato.

« Kato-san a dit que vous voulez aller avec nous afin de sauver le Maître, n’est-ce pas ? » demanda Rose. « Si nous vous amenons, que pouvez-vous faire dans cette situation d’urgence ? »

« Même je comprends que ce n’est pas quelque chose d’aussi simple, » Kato avait répondu à la question de Rose avec une négation. « Je ne peux pas le faire moi-même. Au contraire, il n’y a rien que je puisse faire. Je comprends que je ne peux rien faire dans cette situation. Je voudrais juste m’en assurer, mais y a-t-il une chance que nous puissions vaincre cette araignée en utilisant nos compétences lors d’une confrontation directe ? »

« ... C’est impossible, n’est-ce pas ? » déclara Rose. « La combattre cent fois nous fera tuer cent fois, mille fois et nous serons tués mille fois. » Rose avait calculé calmement le pourcentage de victoires.

« Soit Lily-san ou Rose-san... Non, est-ce que l’une d’entre vous peut continuer et cela, peu importe lequel d’entre vous, meurt afin d’aller vers une victoire ? » demanda Kato.

« Non... je pense que c’est impossible, » répondis-je. « C’est au niveau où vous seriez reconnaissante si vous étiez seulement blessée. »

« Quelle réplique que vous avez là, Lily-san ! » répondit Kato.

« C-c’est... Parce que c’était dans le feu de l’action, » dis-je.

Avec un visage étonné, Kato avait rapidement lissé son expression faciale et avait continué son interrogatoire.

« Alors, et si c’est seulement afin de sauver Majima-senpai ? » demanda-t-elle.

« C’est également impossible, » répondit Rose.

Bien que l’obstacle ait été abaissé d’un peu, cette question avait également été résolue avec un « Non » de Rose.

« Parce qu’il y a trop de différence dans la capacité... Peut-être. Si un miracle se produit, alors il pourrait être utilisé afin de gagner du temps, » déclara Kato.

« Afin de gagner du temps ? » demanda Rose.

« Si seulement pour un moment, peut-être. Cependant, cela ne changerait pas le fait que vous seriez tuées, » déclara Kato.

Si c’était le cas, alors il n’y avait pas de sens à cela.

Moi aussi, j’avais la même perception générale que Rose.

La situation était désespérée.

Alors que le dialogue se poursuivait, le désespoir semblait se creuser.

« Je vois. Merci, Rose-san, » déclara Kato. « Je comprends la situation... Comme je le pensais, c’est la pire situation possible. »

C’était vrai. Nous étions dans une situation difficile.

Actuellement, nous n’avions pas de moyen de combattre cette Arachne Blanche et de pouvoir ramener le Maître.

Se précipiter afin d’attaquer l’ennemi sans réfléchir, sans discussion, était la ligne de conduite la plus idiote. Mais ce n’était pas parce que vous vous inquiétiez que vous seriez capable de trouver un bon plan.

« Pour l’instant, j’ai une chose à dire, » Kato ouvrit la bouche alors que nous sentions toutes la gravité de la situation et que nous avions des pensées amères. « À ce rythme, il semble que même si Lily-san et Rose-san vont pour aller sauver Majima-senpai, vous ne pourrez pas le sauver, alors même qu’il est kidnappé. »

« Exact. Il semble que cela soit le cas, » déclarai-je.

« C’est pourquoi, dans ce cas, si vous le pouvez, vous emprunteriez la moindre chose afin de vous aider, n’est-ce pas ? » demanda Kato. « Vous savez, une personne comme moi peut aussi être utile. »

« ... La situation où nous ne pouvons pas sauver le Maître ne peut pas empirer, » déclarai-je. « C’est pourquoi, avec vous Kato-san, cela pourrait renverser la situation et ça ne pourrait pas empirer la situation, est-ce bien ça que vous dites ? »

« Oui. Mais il y a d’autres choses que je peux faire, » déclara Kato.

Kato avait touché la zone autour du coin de son œil en utilisant son doigt tout en fermant l’un de ses yeux. « Si deux personnes n’y parviennent pas, alors trois personnes pourraient trouver quelque chose. »

« Trois personnes travaillant de concert... vous dites ? » demanda Rose.

« Exact, » dit-elle. « Au moins, je pense que c’est une proposition un peu meilleure que ce qui semblait être quelque chose sans aucune chance, où nous mourrons simplement dans une mort honorable. »

Avant ça, Kato nous avait écrasés. Si elle devenait notre stratège, alors ce serait plutôt encourageant.

Bien sûr, il y avait encore des problèmes concernant sa fiabilité.

Je ne lui faisais pas confiance comme j’avais confiance en Rose. Même maintenant, je pensais que je ne voulais pas apporter des éléments incertains avec moi.

C’est un fait qu’elle nous avait empêchés de nous suicider. Bien qu’il y avait quelques interrogations concernant sa déclaration de vouloir sauver le Maître, mais si nous commencions à poser des questions, il n’y aurait pas de fin à tout ça.

Mais, même maintenant, toutes ces idées n’avaient aucun sens.

Fiable ou non. Ce n’était pas important en vue des circonstances.

Ce qui était certain c’était que, à ce rythme, nous ne pourrions pas ramener le Maître.

En outre, ce genre de stratégie de renversement de la situation, nous ne serions pas en mesure de le faire.

Comme Kato l’avait souligné, en ce moment nous étions dans un cul-de-sac.

Si oui, nous n’avions pas d’autre choix que de parier sur l’élément non identifié.

Nous devions compter sur Kato.

... Sa bonté.

Il y a quelque temps, notre problème était de savoir si nous pouvions faire confiance à Kato, mais dès lors, nous nous étions demandé si son aide devrait être acceptée ou non.

Enfin, comment Rose prendrait-elle la décision... ?

« Lily-san et même Rose-san, la vérité est que vous comprenez ce monstre, n’est-ce pas ? » demanda Kato.

Kato avait seulement parlé avec impétuosité afin de vérifier un fait. « Par vous-mêmes, vous êtes incapable de sortir de cette impasse. Voilà pourquoi vous pariez sur les plus petites possibilités. C’est aussi pourquoi Rose-san avait passé un temps si précieux à me scruter, moi une humaine, ai-je tort ? Si oui, ce n’est pas le moment de le répéter 4-5 fois. »

Kato, qui avait dit ça, avait fait un sourire chaleureux.

« S’il vous plaît, laissez-moi aider à sauver Majima-senpai, » déclara Kato. « Je vais vous montrer que je peux être utile. »

Kato avait tendu ses mains qui avaient été mises sur sa poitrine avant ça.

En regardant ces paumes, Rose tourna la tête de façon monotone.

Je comprends très bien le cœur de ma petite sœur.

Peu importe si le « lien » était connecté ou non, moi et elle avions exactement le même sentiment.

« Grande sœur, » déclara Rose.

« Je sais, » dis-je.

Il n’y avait plus rien à reconnaître.

Nous avions été complètement vaincus sans combat par une fille humaine qui n’avait aucune force de combat.

***

Dix minutes s’étaient écoulées. Après la réunion stratégique, nous avions suivi l’Arachne.

Heureusement, nous partagions le lien entre membre de la Famille et le Maître. Notre relation n’était pas quelque chose de faible qui se briserait juste à cause d’une certaine distance entre nous.

Parce que Kato, qui était seulement une humaine, ne pouvait pas aller au même rythme que nous alors elle était tenue par Rose qui la transportait pendant notre déplacement.

C’était une manière assez dangereuse de voyager.

Même si j’avais imité le sens de l’odorat d’un Croc de Feu afin de traquer l’ennemi, ceci n’était toujours pas une chose sûre. Il y avait beaucoup d’obstacles dans la forêt et donc notre vitesse était au trot. Mais nous ne devions absolument pas négliger de vérifier notre environnement. Surtout que les mains de Rose étaient occupées.

Normalement, cette situation devait être évitée à tout prix. Mais maintenant, nous ne pouvions rien y faire.

Nous espérions que nous ne rencontrions aucun monstre jusqu’à la fin du trajet.

Non. Quand vous pensiez au défi si imprudent que nous allions affronter, si nous n’avions pas au moins ce genre de chance, nous serions condamnés. Parce que maintenant nous allions défier cette atrocité blanche.

En fin de compte, je ne pouvais pas trouver d’autres tactiques à mettre en pratique pour y faire face.

Bien sûr. Peu importe combien d’amateurs comme nous s’étaient réunis pour y penser, la probabilité resterait la même.

Pourtant, nous allions la contester.

Les chances de succès étaient inexistantes... non, pas totalement.

Il y avait un plan. Bien que les chances de succès s’apparentaient à un pari vraiment aléatoire, nous avions encore de l’espoir.

C’était ce que Kato, la stratège, avait dit. « Avez-vous la volonté de vivre, quoi qu’il arrive ? »

Si c’était pour Maître, notre réponse avait déjà été décidée.

Afin d’obtenir la victoire qui semblait être sur un mince fil, nous étions allés vers la zone où se trouvait le Maître, en marchant dans l’obscurité qui remplissait la nuit la forêt.

***

Chapitre 16 : Les Contraintes de l’Araignée Blanche

« Ma Famille de Monstres... ? » dis-je.

L’Arachne Blanche qui nous avait attaqués, et m’avait kidnappée en effectuant un superbe coup de pied à Rose et avait réussi à s’échapper de Lily faisait partie de ma « Famille de Monstres ».

« Impossible, c’est..., » dis-je.

Au début, je doutais de mes sens, « qu’est-ce que c’est que ça », mais ma partie instinctive ne pouvait pas nier que celle-ci faisait également partie de ma famille.

Après ça, j’avais douté de ma propre santé mentale, mais cela ne semblait pas être une illusion née de mon désespoir.

« Si vous faites partie de ma “Famille de Monstres”... Pourquoi m’avez-vous attaquée ? » demandai-je.

Tout le monde dans ma « Famille de Monstres » m’estimait grandement.

Et je répondais en nature à leurs sentiments.

Ce que nous avions entre nous, c’était la confiance et l’amour.

Du point de vue d’un étranger, nos relations pouvaient sembler étranges.

Mais pour nous, c’était la chose la plus importante. C’est pourquoi la reconnaissance des autres n’avait pas d’importance.

J’aime Lily et Rose.

En tant que maître.

C’était le sens d’une famille.

Voilà pourquoi, je pensais que je serais ainsi en mesure de chérir de nouveaux membres qui se joindraient à l’avenir à moi.

Sans condition. Instinctivement.

C’était ce que je pensais.

« Pourquoi... ? » demandai-je.

« En effet, je suis surprise que vous soyez si pauvre dans votre perception des autres, Monseigneur, » Sur un ton moqueur, l’Arachne Blanche avait dit ça. « Depuis quelque temps, j’ai dit “je vous veux”, mais il n’y a pas eu de réponse de votre part. »

« Moi... Vous me... voulez ? » demandai-je.

Qu’est ce que c’était censé vouloir dire ?

Quelle valeur pensait-elle avoir ?

Comme prévu, je ne comprenais rien.

Mais, en y pensant, elle ne m’avait pas tué et m’avait amené jusqu’ici, dans son propre nid.

C’était sûr, le but de l’araignée blanche se trouvant devant moi n’était pas ma vie, mais ma personne elle-même.

Il ne semblait pas que pour le moment je serais tué.

Bien que ce soit un point rassurant...

« Vous n’avez pas conscience de votre propre valeur, » *Kukukuku* la fille blanche se mit à rire après avoir dit ça.

En regardant cette expression, je m’étais souvenu d’une scène.

... Un enfant qui observait des insectes dans une boîte.

Si j’inversais les rôles de l’araignée (insecte) et des humains, ce serait exactement la même scène.

La sueur coulait désagréablement sur mes joues.

Je ne serais pas tué à cet instant.

Était-ce censé être un point rassurant ?

Je suis un idiot. Je vais mourir tout en étant enveloppé dans ses fils d’araignée. Il n’y a aucune chance que je sois sauvé de ce sombre avenir, pensai-je. Je dois... peu importe comment... m’échapper à cet endroit. Mais comment ?

La manière la plus logique serait d’attendre l’aide de Lily et des autres. Mais, c’était aussi le plus irréaliste.

Elles n’étaient pas susceptibles de le faire. Non, elles allaient très certainement venir me sauver. Elles viendront. Mais, en réalité, le résultat serait probablement encore plus grave. Elles ne pourraient pas gagner face à un adversaire tel que cette Arachne Blanche.

Avant qu’elles n’arrivent, je devais donc échapper par mes propres moyens des griffes de cette Arachne Blanche.

Car si je ne le faisais pas, cela serait la fin. Ce serait fini.

Mais, comment pourrais-je fuir d’ici ? Les bonnes idées ne semblaient pas venir en moi.

L’Arachne qui était inconsciente de ma tourmente intérieure s’était rapprochée de moi avec ses huit pattes d’araignée.

Puis, un sourire envoûtant avait éclaté sur son visage.

« En ce qui concerne votre propre valeur... Monseigneur semble avoir besoin d’éducation, » la femme parlait en inclinant la tête, ses cheveux blancs et soyeux tombaient de son épaule.

Remplie d’excitation qui traversait tout son corps, sous la matière transparente et douce en fil de soie, on pouvait voir deux renflements d’apparence douce qui semblaient vouloir se presser contre quelque chose.

Le mot « Malicieuse » me vint alors à l’esprit. Ce simple geste donnait une impression de luxure.

À la base, la vue d’une jeune fille diaboliquement belle étant fixée sur un monstre grotesque, comme une araignée, serait suffisante pour que quiconque détourne son regard de la réalité.

Au contraire, je pensais que pour elle, cela ne servait qu’à accentuer sa délicatesse et sa beauté de jeune femme.

En combattant une vague de vertige qui m’avait frappé alors que je commençais à me souvenir de l’anomalie de la situation et de la coquetterie de la fille se trouvant devant moi, je devais me battre pour garder ma santé mentale.

J’avais la conviction que si je baissais un peu la garde, je serais complètement « englouti » par elle.

« Éduqué... ? » demandai-je.

Pour le moment, je ne pouvais pas me permettre de l’offenser. Je devais essayer de gagner du temps en cherchant une ouverture... Je ne savais pas si une telle chose était possible, mais je n’avais pas d’autre choix que d’y croire pour l’instant.

« Qu’est-ce que vous essayez de m’apprendre ? » demandai-je.

« Laissez-moi voir. Premièrement, le savoir concernant les monstres que Monseigneur doit appeler des Miladies. Est-ce que vous le savez déjà ? » demanda-t-elle.

« Monstres... vous voulez dire qui ils sont, » demandai-je.

« En vérité... » dit-elle.

« Ce sont les monstres avec un Pouvoir Magique, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Alors que je pensais aux sens derrière ces mots, j’avais bougé ma bouche afin de répondre.

« En raison de possédé du Pouvoir Magique, les monstres ont une force anormale, » dit-elle. « Par exemple, les Crocs de Feu peuvent cracher du feu, les Marionnettes Magiques peuvent bouger comme les humains, les Slimes peuvent maintenir leur état semi-liquide, les monstres végétaux comme les Tréants peuvent se déplacer comme des animaux, tout cela parce qu’ils ont de la magie. »

« Je le sais déjà..., » demandai-je. « Savez-vous pourquoi les monstres absorbent la magie ? »

« C’est... Pour stocker la magie se trouvant dans l’atmosphère dans leur corps, si je ne me trompe pas ? » dit-elle.

Auparavant, Lily avait également parlé de ce sujet. Celui avec l’exemple des métaux lourds. Mais il ne semblerait pas que cela marcherait sur l’Arachne Blanche, donc j’étais resté silencieux.

L’Arachne Blanche affichait un visage qui indiquait qu’elle s’ennuyait un peu.

« Je le sais bien... en y pensant. Monseigneur avait-il une chose en bois à ses côtés ? Vous en a-t-elle parlé ? » demanda-t-elle.

La chose en bois devrait faire référence à Rose. En parlant de ça, j’espère qu’elle allait bien. Elle avait l’air d’avoir mal fini, alors je me sentais inquiète.

« Alors ! Saviez-vous que les Miladies n’avaient pas d’ego avant de vous rencontrer ? » demanda-t-elle.

« Auparavant, je me souviens d’avoir entendu quelques informations sur cette question..., » dis-je.

Lily semblait m’avoir parlé de quelque chose comme ça pendant que nous étions au lit.

Avant de me rencontrer, ces filles n’avaient aucun ego. Elles étaient des existences simples qui erraient dans la forêt.

« J’ai entendu de mes camarades que le moment où elles sont devenues ma famille, elles avaient atteint leur ego pour la première fois, » dis-je.

« Hoho. C’est vraiment le cas ! » La fille avait semblé extatique alors qu’elle me disait ça d’une voix enjouée.

Puis, simultanément, ces jambes d’araignée sur sa moitié inférieure avaient commencé à lever une tempête.

Son acte avait presque détruit le sol alors qu’elle effectuait son piétinement.

Et ainsi, les différents arbres alignés qui étaient utilisés comme des piliers et reliés par des fils d’araignée au plafond produisaient des sons comme s’ils étaient sur le point de tomber.

« Alors, est-ce que vous percevez ? Votre propre valeur, Monseigneur ! » dit-elle.

Maintenant, j’étais troublé par cette araignée.

Le tremblement m’avait frappé avec force. Je m’étais alors mordu légèrement les lèvres.

Après son explosion, l’Arachne Blanche avait finalement arrêté ses pieds.

Mais, une certaine excitation restait peut-être encore en elle, car les joues lisses de la femme étaient encore rouges dut à ses émotions.

« Vous ne comprenez pas. Cette incompréhension est attachante, » dit-elle.

L’Arachne se rapprocha encore plus de moi, pliant les jambes.

Dès maintenant, elle était à portée de main. Les poils blancs étonnamment doux de l’araignée touchèrent mon bras.

La fille avait étiré son bras et avait tapoté la zone proche de mes épaules. ... Avec un bruit de déchirure, ma chemise en lambeau avait soudainement été retirée.

Les doigts fins de l’Arachne avaient alors touché le haut de mon corps, le caressant avec lenteur.

Les yeux rouges de la jeune fille levèrent les yeux vers moi tandis que cette douce pression me donnait la chair de poule.

« Cela n’est en rien comme votre précédente conversation, car avant de faire partie de la Famille de Monseigneur, j’avais la conscience de moi-même... » dit-elle.

« ... Quoi ? » demandai-je.

Mes yeux s’étaient élargis en entendant les paroles de l’Arachne.

C’était... différent de ce que j’avais entendu avant ça.

« Même ainsi, c’était une pitance... Par rapport à Monseigneur, c’était quelque chose de trop incongru pour être appelé l’ego. » L’Arachne Blanc avait prononcé des paroles d’autodérision.

Pourtant, au contraire, la fille au sommet de l’araignée blanche laissait échapper des souffles extatiques. C’était la preuve qu’elle était de bonne humeur.

C’était supposé être quelque chose de favorable pour moi.

Tout comme le fait qu’il ne semblait pas que mon cœur serait empalé par la main qui dessinait actuellement un cercle sur ma poitrine.

Et actuellement. Je ne pouvais pas être honnête avec sa bonne humeur.

En fait, j’avais ressenti un sentiment de froid. Une prémonition que plus elle était heureuse, plus il semblait possible qu’elle puisse tomber dans une sombre humeur.

« Vivant de longues et longues années, j’ai atteint la conscience de moi-même, » dit-elle. « Cependant, ceci était une telle chose mince et fugace. Ma conscience a toujours, toujours, vécu au fond, mais de ce sommeil, cette nuit, pour la première fois, je me suis éveillée. Monseigneur, comprend-il ma joie ? »

« Était-ce moi la cause de votre éveil ? » demandai-je.

Pour être exact, ce serait probablement ma capacité de triche.

Ma capacité de triche, Domptage de Monstres, permettrait de produire des monstres dans ma famille.

Cependant, elle ne pourrait jamais les manipuler comme des mannequins ou des outils afin d’obtenir de la puissance au combat.

Les monstres qui étaient devenus une partie de ma « Famille de Monstres », Lily et Rose, avaient un fort ego.

Et ainsi que les émotions qui allaient avec... d’une part, l’amour. Et de l’autre, la loyauté. Peu importe lequel, elles détenaient de telles fortes émotions envers moi.

Ego.

Émotions.

C’était définitivement ce à quoi l’Arachne Blanche aspirait depuis longtemps.

« Très probablement que la chose en bois en votre possession avait aussi un faible ego..., » dit-elle. « Peut-être que cela signifie que les “monstres spéciaux” ont la capacité de faire germer des ego. »

« Spéciaux... ? » demandai-je.

En fait, en passant, Lily était un « Monstre Unique » et Rose était un « Monstre Rare ».

Après avoir pris connaissance de ces faits, j’avais soupçonné que cela aurait pu être une condition pour faire partie de ma « Famille de Monstres ».

C’était juste que j’avais trop peu d’échantillons pour fonder mon jugement et les confirmer en tant que vérité.

Cependant, l’Arachne Blanche devant moi est un « Monstre Supérieur ». Comme prévu, les monstres ayant des capacités spéciales étaient la condition.

L’« unicité des monstres » était également liée à leur « Pouvoir Magique potentiel ».

D’un autre côté, l’Arachne Blanc avait dit que les monstres de ma « Famille » avaient le potentiel de prendre conscience d’eux-mêmes.

Dans ce cas, peut-être que la quantité de Puissance Magique que l’on possédait pouvait affecter l’acquisition d’un ego.

Même si je pensais que c’était une idée soudaine et scandaleuse, mais plus j’y pensais, plus elle me semblait probable.

Par exemple, des monstres comme des Marionnettes Magiques, étaient juste des poupées en bois quand elles n’avaient pas de magie.

Même des cadavres d’êtres vivants pouvaient devenir des monstres morts-vivants, et ainsi, être capable de se déplacer en ayant du Pouvoir Magique.

Ils étaient incapables d’avoir une volonté distincte tout comme les humains, mais ils possédaient au moins la faible intelligence nécessaire pour pouvoir attaquer d’autres monstres. De mon point de vue, leurs mouvements semblaient être autonomes.

La magie était une puissance inconnue et mystérieuse pour moi, mais il était possible qu’elle ait existé fondamentalement comme faisant partie de la nature et cela depuis le début.

Si c’était le cas, les existences que nous, les étudiants de transfert, appelions « monstres » étaient plus proches de ce que nous appelions « yokai » au Japon.

Au fil des ans, les renards et les vieux objets qui avaient gagné leur propre volonté étaient similaires aux monstres qui accumulaient de la magie au fil du temps.

Devant moi, tous les membres de ma famille, Lily, Rose et l’Arachne blanche, étaient classés comme des femelles. Par conséquent, l’explication de ce fait pouvait être devinée.

Quand les monstres avaient un ego suffisant pour accumuler de la magie par eux-mêmes, ils pouvaient être des « Monstres de ma Famille », ce qui explique qu’ils auront sans exception un certain niveau de Pouvoir Magique. En outre, les monstres qui avaient de grandes Capacités Magiques étaient ceux qui pouvais effectuer des activités de reproductions... en d’autres termes, les femelles.

« La présence des Miladies est-elle associée à Monseigneur ? » Laissant tomber lentement sa main tremblante, l’Arachne m’interrogea.

À ce moment-là, je voulais arrêter sa main, mais je ne pouvais pas. Parfois, alors que je ne faisais pas attention, mon côté indemne avait été collé au sol par les fils d’araignée.

« S’agit-il du lien' ? » demandai-je.

« Haaa, c’est l’essence même du pouvoir de Monseigneur, » dit-elle.

Connaissant ma fragile résistance, la fille avait diminué la distance entre nous en un seul mouvement et... avait ri d’une voix étrange.

L’Arachne laissa tomber sur le sol ma boucle de ceinture écrasée et cassée, puis lécha ses lèvres rougeâtres et, encore une fois, tendit la main.

« À travers le lien, les Miladies touchent le cœur de Maître, » dit-elle. « Avec ça, elles peuvent apprendre de votre cœur. Cependant, si le cœur de la Milady ne possède pas les conditions adéquates, même en touchant le cœur de Monseigneur, rien ne peut être conçu. »

Moi, en tant que Maître, et les autres monstres de ma « Famille de Monstres », nous étions connectés ensemble dans nos cœurs.

Je pensais juste que c’était une capacité tout simplement pratique. Mais, l’Arachne disait que c’était la source de mon pouvoir.

Par exemple, dans cette grotte, Lily s’était connectée à ce lien, et avait touché mon souhait. En d’autres termes, elle avait touché mon cœur. C’était devenu le point décisif pour la personnalité humaine de Lily.

Ainsi, les monstres nés dans la « Famille de Monstres » étaient, bien sûr, différents de l’image normale que l’on aurait des monstres sous l’effet d’un Domptage de Monstre, car ils n’étaient pas « domestiqués ». Même si moi, qui était comme un parent pour eux, le Maître, leur avait donné la conscience de soi, ils essaient volontiers de me sauver de par leur sincère adoration, et non pas par obligation.

Techniquement parlant, je n’avais pas une autorité absolue qui puisse obliger ces filles à faire ce que je voulais.

En ce moment, la pire caractéristique de ma capacité s’était révélée dans cette situation.

« Fufufu. » Attachante... l’araignée avait ri avec de l’admiration dans les yeux comme si elle était devant un animal dans une cage.

« Cependant, l’instant où j’ai subi un choc en découvrant Monseigneur est quelque chose que vous ne concevrez jamais, » dit-elle.

La fille sur l’araignée avait étendu ses deux mains sur les côtés.

« Le monde a été éclairé, entièrement repeint devant moi ! » dit-elle. « En effet, j’existais désormais en pouvant aller encore plus loin ! »

Sa voix, dirigée vers moi, était remplie d’obsession aussi épaisse et collante que le fil d’araignée.

Face à cela pour la première fois, même si j’étais beaucoup plus secoué qu’avec Lily et Rose, je réalisai soudainement que cette Arachne Blanche avait d’extraordinaires sentiments envers moi.

Pourtant, cette fille est une membre de ma « Famille de Monstres ».

« J’ai la puissance. Cela ne pourrait-il pas être le cas pour d’autres ? Je l’utiliserai comme je le voudrais ! Avec cet ego que j’ai atteint ! » déclara-t-elle.

Ma famille était un peu enfantine ou plutôt... innocente et simple dans certains cas.

C’était parce qu’elles avaient juste pris conscience de soi avant qu’elles devinrent de ma famille, alors je suppose que c’était inévitable.

Cependant, dans ce cas d’Arachne Blanche, il y avait en plus une obsession supplémentaire accumulée depuis de nombreuses années.

Tout cela... Le désir de monopoliser tout mon intérêt, de m’attacher à ses côtés était amplifié par les instincts d’une araignée.

Et tout cela était sorti d’un seul coup.

« Je vous en prie ! Prenez conscience, Monseigneur ! » dit-elle.

« Prenez conscience... ? » demandai-je.

La main qui m’avait caressé avant ça s’était serrée autour de ma gorge en même temps qu’elle demandait ça.

« La valeur que vous avez pour moi, Monseigneur, » dit-elle.

« Ah... » murmurai-je.

Haa ! Une douce et troublante respiration me toucha alors.

En regardant mon visage rempli de souffrance, la jeune fille me regarda avec des joues rouges et une joie dans les yeux.

« Celui qui m’a donné ce “moi-même” était Monseigneur. Par conséquent, je ne peux pas empêcher mon moi de vous aimer, » dit-elle.

Ma vue commença à vaciller.

L’oxygène circulait d’une manière insuffisante dans mon cerveau. Ma conscience commençait à s’estomper.

« Je désire tout de Monseigneur, » déclara-t-elle.

À travers ma conscience diminuant, un flux boueux de sentiments intenses avait coulé à travers le lien.

Un torrent de pensées violentes avait inondé mon esprit blanc.

Cela avait grandi en intensité, effaçant de ma vision des couleurs qui avaient même commencé à disparaître.

« Devenez mien, Monseigneur. Je vous garderai pour toujours, » dit-elle.

J’avais alors ressenti un fort sentiment de solitude.

Mon cœur semblait se briser en morceaux.

Je ne pouvais pas le supporter.

J’étais trop faible.

Mon cœur était trop faible.

Si j’étais seul, je n’aurais pas été capable de supporter ce violent torrent de sentiments.

« ... Ici, elles viennent, » L’Arachne Blanche murmura avec douceur.

Dans ma vision floue, je distinguais à peine la fille qui fronçait les sourcils.

Alors que j’avais commencé à douter des paroles de l’Arachne, une voix digne put être entendue depuis l’autre côté de l’araignée blanche. « Est-ce la raison pour laquelle vous avez kidnappé le Maître ? »

Lavant le flot boueux d’émotions en provenance de l’araignée, un flux chaud d’émotions avait coulé dans mon cœur.

Avec juste ça, je pouvais déjà le dire.

Les filles étaient enfin arrivées.

« Relâchez cette main. »

Si j’avais pu me retourner afin de regarder, alors, de l’autre côté de l’Arachne, alors j’aurais pu voir deux silhouettes illuminées par le clair de lune.

« Lily et Rose... » murmurai-je.

Là se tenaient mes camarades qui me tenaient à cœur.

***

Chapitre 17 : Le Combat Mortel

... Elles étaient venues pour moi.

Maniant une lance dans l’une de ses mains, Lily avait affiché une intense expression face à l’Arachne. En outre, une Rose prête au combat se tenait à l’arrière, tenant une hache.

Alors que j’étais bloqué par l’Arachne, je ne pouvais pas détourner mon regard de ses deux silhouettes.

Ce n’était pas comme si je ne croyais pas en elles, vis-à-vis du fait qu’elles ne viendraient pas me sauver.

Au contraire, je croyais qu’elles seraient certainement venues afin de me sauver.

Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de sentir mon cœur se réchauffer face à leurs dévouements. Car elles méprisaient leur propre sécurité pour tenter de me sauver.

Ce simple fait fut suffisant pour réparer mon cœur brisé.

Comme prévu, j’étais totalement inutile sans ces filles.

Alors que je pensais vraiment ça, la voix d’une charmante fille me lécha l’oreille.

« Ho ! Pour venir me poursuivre jusqu’ici. Il s’agit là de véritables casse-cous, » déclara l’araignée.

Libérant sa main qui tenait mon cou, l’Arachne Blanche se retourna pour faire face à ces filles.

Soudainement, j’avais eu ma trachée libérée, moi qui avais eu avant ça le cou étranglé et que j’avais même été soulevé du sol.

J’avais alors eu des larmes qui coulaient en réaction à ça, alors que je tombais sur le sol.

Et ainsi, j’étais redevenu moi-même.

Les couleurs qui avaient disparu avant ça revinrent d’un coup.

« Si vous vous dressez contre moi, alors vous allez certainement mourir, » déclara l’Arachne.

Ce n’était pas un endroit pour être heureux.

L’Arachne Blanche qui m’avait fait emprisonner... était l’incarnation de la violence.

Me sauver signifiait devoir affronter un tel monstre. En d’autres termes, il fallait naviguer dans les mâchoires de la mort.

Lily et Rose se tenaient côte à côte, face à cette mort.

Je me demandai alors pourquoi je n’avais pas essayé d’empêcher que cette situation ne se produise. Même s’il était évident que cela allait se produire.

Si j’étais capturé, Lily perdrait certainement son sang froid. Je ne savais pas si Rose serait capable de la calmer, mais il y avait une forte possibilité qu’elle se jetterait dans un combat suicidaire.

Elles voulaient défier un adversaire contre qui elles ne pouvaient pas gagner. Heureusement, elles avaient pu confirmer que j’étais toujours en sécurité... Mais avec cette araignée comme adversaire, ma sécurité ne pouvait être garantie... Peu importe le nombre de jours de préparation pour cette bataille ou l’affinement de leurs stratégies, ce serait génial, mais c’est impossible pour elles d’avoir un plan sans danger.

Elles pourraient revenir trop tard, mais c’était un million de fois mieux que de tenter une opération qui échouerait immanquablement.

Bien que je savais que les filles n’auraient jamais pensé ainsi.

Oui, je le savais déjà.

Je m’attendais à ce que cela se déroule ainsi, mais je n’étais pas arrivé à obtenir un plan efficace pour empêcher ça.

C’était mon erreur.

J’étais trop naïf quant à mes attentes.

J’aurais dû à l’avance prendre des mesures avant que cela n’arrive.

Même s’il ne devrait pas exister quelqu’un qu’elles pourraient facilement suivre les pas après mon absence...

« Comme c’est pathétique, » déclara l’Arachne.

Alors que j’essayais de me cacher en arrière-plan, l’Arachne se retourna pour faire face aux deux filles.

« Néanmoins, ce n’est pas comme si j’étais incapable de percevoir l’affection que vous avez envers Monseigneur, » déclara l’Arachne. « Ce n’est pas que je ne le savais pas déjà, mais... je ne céderai pas. Monseigneur est seulement à moi. Je ne serai pas privé de lui, et je ne l’abandonnerai pas. Parce que j’ai la force de le faire. »

Une obsession qui était aussi collante que des fils d’araignée sortirent de la bouche de la fille.

« Commencez, vous les petits vers bien trop simpliste, » déclara l’Arachne.

« Celle qui est simpliste, c’est vous ! » déclara Lily.

À ce moment-là, en regardant la scène assombrie par le désespoir qui se trouvait devant moi, je vis cependant quelque chose que je ne m’attendais pas à voir.

Face à une importante quantité d’intentions meurtrières, Lily était restée de marbre.

Son comportement n’affichait pas la moindre peur alors qu’elle était venue défier un monstre qui était bien plus haut rang qu’elle.

En regardant sa silhouette, j’avais soudainement réalisé mon erreur.

Lily n’avait pas perdu son calme.

À travers le lien qui nous reliait, son cœur était bien empli par la colère, mais elle était plus calme que je ne le pensais.

Elle n’avait pas simplement sauté en plein dans cette scène en ayant été guidée par ses sentiments. Je pouvais voir que le comportement qu’elle affichait maintenant était plus comme si elle s’était résolue envers quelque chose.

Je me demandai bien ce qui était arrivé. Ceci ne lui ressemblait pas... Eh bien ! Je pourrais en dire trop, mais je ne pouvais toujours pas me débarrasser de mon malaise.

Peut-être. Se pourrait-il qu’elle eût réfléchi avec soins avant de venir ici ?

Leur plan avait-il la moindre chance de succès ?

Mais comment ?

Bien sûr, je lui faisais confiance plus qu’à quiconque.

... Je lui fais confiance, mais entre ce fait et la situation, il s’agissait de choses différentes. Mais je m’attendais à voir une scène dans laquelle elle serait confuse.

« Suis-je simpliste ? C’est bien dit, jeune fille, » comme pour se moquer de cette confiance, l’Arachne Blanche avait libéré une énorme quantité d’intention de tuer.

Même moi, qui ne pouvais pas ressentir la magie, j’avais ressenti un pouvoir extraordinaire ainsi que la menace sur la surface de ma peau.

Même dans ce nid en plein air de l’Arachne où il n’y avait pas de murs, j’avais ressenti des difficultés à respirer en raison de l’intense pression.

Comme prévu, ce n’était pas bon.

Lily. Rose.

Elles allaient être tuées par l’existence se trouvant juste en face de moi.

« Toutes les deux, oubliez-moi et courez ! » Même si je savais que c’était inutile, je ne pouvais toujours pas m’empêcher d’élever la voix.

« Vous ne vous échapperez pas, » la voix de l’Arachne était remplie d’intention meurtrière.

Il lui était impossible de laisser Lily et les autres s’éloigner dans un tel moment.

« Vous m’avez annoncé le vœu qui vous est le plus cher, mais il s’agit là d’une chose insignifiante. Je vais donc dès maintenant tester votre courage..., » déclara l’Arachne.

L’énorme corps de l’araignée blanche s’était alors accroupi.

« Vous deviendriez ma nourriture ! » cria-t-elle

Comme un ressort contracté qui venait de libérer sa pression... c’était inarrêtable. On ne pouvait plus l’arrêter.

Le massacre allait commencer.

Mais juste avant ça.

« Maître, c’est bon, » déclara Lily.

Je vis alors le sourire de Lily.

***

L’araignée avait sauté.

Semblable à un bateau lors d’un jour d’orage, le nid avait fortement été ébranlé.

« Shaaaaaah ! » cria l’araignée.

Sautant avec six jambes, c’était presque l’équivalent d’un bombardement.

Juste pendant ces quelques secondes, Lily et l’Arachne Blanc avaient réduit la distance entre elles de dix mètres à zéro.

La puissance redoutable de son saut était la même que la dernière fois que je l’avais vu.

D’après ce que j’avais vu, il était trop tard pour réagir et répondre à temps face à de tels mouvements.

Par exemple, Rose, qui avait été abattue en une seule attaque n’avait rien pu faire dans cette même situation la dernière fois.

C’est pourquoi je n’avais pas tort de penser que Lily et les autres avaient prévu leurs actes.

« Haaaa ! »

... Totalement synchronisée, Rose, qui était derrière Lily, avait balancé sa hache qu’elle avait préparée en la positionnant à sa taille.

Dans le même temps, Lily s’était jetée directement au sol sans considérer les conséquences.

Et ces conséquences furent que la hache de bois avait traversé l’espace où le corps de Lily avait occupé juste un instant auparavant avec un son de *buzz*.

« !? »

L’Arachne Blanche avait visé Lily quand elle avait sauté dans les airs.

Elle avait probablement eu l’intention de tuer la jeune fille imprudente qui avait crié, en utiliser une simple attaque avec l’une de ses pattes d’araignée.

Pourtant, la cible devant ses yeux avait soudainement disparu, ce qui l’avait légèrement gênée en la rendant confuse.

Peu importe de quel monstre il s’agissait, il ne serait pas en mesure de s’arrêter immédiatement, sans compter qu’il s’agissait d’une charge à pleine puissance.

L’attaque de la patte d’araignée avait seulement coupé une partie des cheveux de Lily et avait fini par s’arrêter là.

Et puis, pour cette araignée qui avait directement chargé vers sa cible, Lily, elle avait été à la place frappée par la lame oscillante de la hache elle-même.

Les mots provocateurs de Lily avaient été utilisés afin de créer cette situation.

Collision.

Même s’il s’agissait d’un objet en bois, la hache de guerre que Rose tenait était une arme qui contenait du Pouvoir Magique.

Avec une lame ayant une dureté dépassant celle du fer, combiné avec la force physique d’un monstre, le pouvoir destructeur de la hache qui était ainsi lancé n’était pas quelque chose qu’on pouvait en rire.

Avec ce choc dévastateur, la hache avait été enfoncée dans le céphalothorax de l’araignée.

La lame de la hache de Rose avait traversé les cheveux blancs de l’araignée. Elle avait également traversé la solide peau et s’était enfoncée dans les muscles tenaces de la partie-araignée du monstre, provoquant ainsi un petit saignement.

Cependant, avant que la frappe puisse atteindre une zone vitale, la hache elle-même ne put pas résister à l’impact et se brisa.

« Giih !? »

En vitesse, en ténacité, et surtout en force, Rose avait perdu.

Le corps énorme de blanc qui s’était approché d’elle était arrivé proche de Rose, la repoussant légèrement hors de la trajectoire de l’araignée.

Heureusement, Rose n’était pas sur le chemin direct de la charge de l’araignée.

Pourtant, le corps de Rose semblait repoussé, semblable à une toupie qui avait été actionnée.

La main qui tenait la hache avait l’air d’être sur le point de sortir hors de sa jointure. Rose avait été envoyée volé. Et c’est ainsi qu’une poupée humaine avait tourné sur elle même, frappant le sol à plusieurs reprises. On pouvait voir que l’une de ses mains avait été totalement séparée de son corps.

« Shaaaaaa ! » cria l’araignée.

L’araignée blanche avait atterri sur ses huit pattes, puis s’était préparée à sauter après ça afin de donner le coup de grâce à Rose, qui était encore dans les airs à ce moment-là.

« Je ne vous laisserais pas le faire ! » Un cri retentit.

Lily, qui attendait en embuscade sur le sol, avait saisi l’occasion et avait libéré la magie qu’elle préparait avant ça.

Il s’agissait d’une magie de vent classée au troisième rang, manifestant trente-sept lames.

Bien que ce soit l’une de ses techniques les plus prisées, la puissance était un peu un plus faible que d’habitude, car une partie de cette puissance avait été convertie en une extension de portée.

Un vent déchaîné avait soufflé avec grande violence.

Des lumières comme suspendues à des fils d’araignée avaient été envoyées dans les airs et les lames de parquet constituées de minces bûches avaient émis des bruits de craquement avant d’être projetées vers le haut.

Face à ça, même un « Monstre Supérieur » devrait en subir des dégâts. Même moi, qui la regardais de loin, j’avais pensé que l’attaque avait été effectuée avec un synchronisme impeccable.

« Une attaque d’un tel niveau ! » cria l’Arachne.

Cependant, l’Arachne Blanche avait échappé à la magie d’attaque de Lily avec des actions normalement impossibles.

Juste un instant avant que la magie d’attaque de Lily ne soit activée, l’Arachne Blanche avait mis en pause son attaque contre Rose et avait lancé un fil d’araignée, s’accrochant ainsi à l’un des arbres.

Avec une force monstrueuse qui pourrait déraciner un arbre, l’énorme corps de l’araignée avait disparu de ma vue.

... Là !

Peut-être n’avait-elle pas perdu de vue l’ennemi depuis que son cri de "kiai" avait retenti... comme attendu de Lily !

« Vous êtes des imbéciles ! » déclara l’Arachne.

Un son étrange de quelque chose se faisant couper avait pu être entendu.

Au moment où je fixais mon regard, l’une des pattes d’araignées de l’Arachne avait déjà été coupée.

Celle qui était en l’air avait visé et avait soudainement lancé une attaque, brisant la lance de Lily en deux et la faisant s’envoler quelque part près du plafond.

« Arg.. , » cria Lily.

Les avant-bras de Lily étaient déchiquetés, chacun d’eux était tourné dans des directions impossibles normalement. Elle était devenue une silhouette sans défense, incapable de se protéger contre la prochaine attaque.

L’Arachne Blanche ne laisserait jamais passer une telle opportunité. Elle s’approcha de Lily alors qu’elle était allongée sur le sol, puis aligna ses doigts de sa main et s’apprêtait à frapper directement le visage de Lily avec une frappe-couteau [1].

Était-ce impossible après tout ? Je pensais ça, même si je priais pour la victoire de Lily et des autres.

« Je ne suis pas... encore finie ! » cria Rose.

À l’instant suivant, de l’autre côté de l’Arachne d’où Lily s’était approchée, Rose attaqua.

« Quoi !? »

La Magie du Vent de Lily avait dispersé de nombreux bouts de bois dont le nid d’Arachne avait été constitué.

Se cachant dans l’une de ses nouvelles ombres, Rose se précipita depuis l’angle mort de l’Arachne.

Les deux sœurs de ma Famille, qui étaient liées par des liens, avaient exécuté des vagues d’attaques et créé des petits instants opportuns pour attaquer.

« Haaaa ! »

Prenant la hache de rechange qu’elle portait avec son bras restant, Rose l’agrippa et se prépara à attaquer, frappant avec sa hache en plein dans le flanc de l’Arachne Blanche.

« Kuu..., »

Une des pattes d’araignée avait été coupée et soufflée au loin, dansant dans les airs.

Cependant, la hache de Rose n’avait pas porté de coup mortel.

Même quand elles attaquaient et se défendaient simultanément, l’Arachne Blanche avait montré qu’elle pouvait se protéger.

L’attaque satisfaisante qui avait été réalisée avec brio n’avait pris que l’une des huit pattes d’araignée qui avait été sacrifiée pour se défendre contre ça.

Mais même ainsi, une blessure restait une blessure.

En fait, l’attaque de Rose n’avait peut-être que profondément blessé la fierté de l’Arachne Blanche, car elle venait d’être blessée par un monstre de rang inférieur.

« Guh... » Le visage de la fille de l’Arachne était tordu par la haine. « Vous... Jeune fille ! »

« Hein !? »

Rose, qui était dans une position instable après avoir frappé avec sa hache, ne pouvait pas esquiver la patte d’araignée qui avait été soudainement poussée vers elle telle la pointe d’une lance.

Rose, qui avait encaissé l’attaque de plein fouet, avait volé en arrière en ligne droite, s’arrêtant seulement après avoir brisé deux des piliers en bois du nid d’Arachne.

Le plafond, soutenu par de nombreux arbres, créait un grincement et s’inclina sur le côté.

Cette fois, Rose n’avait plus bougé.

Lily avait les deux bras brisés pendant que Rose avait perdu un bras et était au sol.

À ce stade, il semblerait que le combat avait déjà été décidé.

Au moins, c’était ce que l’Arachne Blanche aurait pensé.

Et c’était la seule chance de victoire que Lily et les autres avaient recherchée.

Les yeux de Lily brillaient intensément.

Lily ouvrit la bouche vers l’Arachne qui était aux corps à corps. « GaaAah! »

Du fond de sa bouche, des flammes rouges avaient éclaté.

Il s’agissait de la capacité d’émission de flammes imitée d’un Croc de Feu.

« Hein !? »

Même l’Arachne ne pouvait pas éviter cela.

Les flammes d’un rouge pures engloutirent le visage blanc de la jeune femme.

« Vous l’avez fait... Ah ? » J’étais enthousiaste pour un moment, mais ma colonne vertébrale s’était gelée l’instant suivant.

C’était parce que j’avais été témoin du fait que le corps de Lily avait été emmêlé par des fils d’araignée.

De l’épaule jusqu’à la zone près de sa poitrine et du bras gauche, ainsi que sur le côté droit du corps jusqu’à son pied.

La vue de son corps en train d’être recouverte de fil d’araignée était fortement gravée dans la rétine de mes yeux.

Mes yeux avaient pu voir cette scène de désespoir qui avait même volé le peu d’espoir que j’avais.

« Quoi... quoi... ? » Plié en arrière, l’Arachne murmura à voix basse. « Qu’avez-vous osé faire ? Insolent ver ! »

L’une des six pattes d’araignée restante tenait une extrémité des filaments d’araignée qui emmêlait Lily.

L’autre extrémité avait été fermement saisie dans la main de la fille blanche.

L’Arachne avait rugi de colère tout en utilisant simultanément la force écrasante d’un « Monstre Supérieur », afin de tirer sur le fil d’araignée.

Qu’est-ce que cela va faire... ? Même un enfant pouvait le comprendre.

Pour visualiser, imaginez une poupée de vinyle pour les jeunes filles.

Que se passerait-il si l’une d’elles attrapait et tenait une jambe avant de tirer fortement sur le bras de toutes ses forces ?

Avec des bruits de déchirure, le maillot que Lily portait, son bras gauche, ainsi qu’une partie de la moitié supérieure gauche de son corps, fut séparé.

« Haaa ! » Lily marmonna alors que son corps était détruit, perdant sa stabilité structurelle.

Tout comme une marionnette dont on avait coupé les ficelles, le corps d’une jeune fille était tombé, face contre terre.

Et ainsi, ces mouvements s’arrêtèrent.

« Comme prévu... cette attaque précédente m’a donné un choc. » Déclara l’araignée.

La conscience de Lily ressentie à travers notre lien était devenue très faible.

Peut-être qu’elle ressentait la même chose, car un horrible sourire flottait sur le visage envoûtant de l’Arachne Blanche.

« Cependant, avec ça, c’est la fin, » dit-elle.

De légères traces de cloques étaient visibles le long du visage de la fille, qui appartenait à la moitié supérieure de l’Arachne.

Mais c’était tout.

« Ku... kkuku, kukukukukuu. » Le rire foudroyant de la jeune fille était, sans aucun doute, le rire d’un démon.

« Vraiment idiotes. Même si vous n’avez pas vraiment eu l’occasion de vous tenir face à moi, » dit-elle.

C’était comme elle l’avait dit. Raisonnablement parlant, c’était un résultat plutôt attendu.

Ceci était un résultat évident pour une situation évidente. Je pouvais seulement regarder cela comme un imbécile se trouvant face à la cruauté de ce monde.

« Ne me blâmez pas, mais maudissez votre propre faiblesse, » dit-elle. « Si vous aviez de la force, alors cela ne se serait pas terminé avec vos morts. »

L’Arachne Blanche s’était vantée de son triomphe.

Même si elle déclarait ça par pitié, la moquerie dans les paroles était évidente.

« Adieu, » dit-elle.

Elle leva l’une de ses pattes d’araignée directement au-dessus du corps de Lily encore au sol.

Avec l’intention de porter le coup final.

Il n’y avait personne d’autre pour arrêter l’Arachne Blanche.

« Il semblerait y avoir une incompréhension assez triste, » déclara une nouvelle voix féminine.

Oui, c’était le cas.

« Kato-san... ? »

Je doutais de mes propres oreilles.

Même après avoir regardé la silhouette avec mes propres yeux, je ne pouvais pas y croire.

Mais, celle qui entrait dans le nid d’Arachne était assurément Kato.

Le fait qu’elle soit dans cet endroit n’était en soit pas une chose étrange. Vraisemblablement, elle était venue avec Lily et Rose. Puis elle avait dû se cacher à l’extérieur du nid d’Arachne.

Mais, pourquoi s’était-elle montrée dans cet endroit ?

Il s’agissait d’un champ de bataille.

Ce n’était pas l’endroit pour une fille qui n’avait aucun pouvoir lui permettant d’intervenir. Kato aurait également dû le savoir.

« Quoi !? » s’écria l’Araignée blanche.

L’Arachne blanche pensait probablement la même chose, et regarda Kato avec des yeux remplis de suspicion.

« Une incompréhension ? De quoi parlez-vous ? » demanda l’araignée.

Un certain inconfort et une grande quantité de perplexité.

Et aussi, de la curiosité.

Des yeux de l’Arachne Blanche qui étaient aussi rouges que le sang, je pouvais voir des sentiments animés voyageant dans les deux sens.

« En premier lieu, pourquoi une humaine comme vous se tient-elle devant moi ? » demanda l’Arachne. « Souhaitez-vous un départ anticipé ? »

Il était en fait tout à fait naturel pour l’Arachne Blanche de dire ça.

Elle pourrait tuer Kato à tout moment et n’hésiterait probablement pas à le faire.

Cependant, il n’y avait pas une once d’inquiétude qui pouvait être vue de la silhouette de Kato.

On ne pouvait pas faire grand-chose vis-à-vis du fait que l’Arachne Blanche l’ait brutalement qualifiée de « désir de se suicider », mais Kato, qui avait été confrontée à ça, avait secoué la tête pour le nier.

« Si j’avais voulu me suicider, je n’aurais pas pris la peine de déplacer mon cadavre jusqu’ici, n’est-ce pas ? » demanda Kato. « La raison pour laquelle je suis venue ici nonchalamment... Eh bien ! L’une d’elles était parce que je voulais exprimer ma plainte à votre encontre. »

Si tu veux me tuer, fais-le. Portant ce genre d’attitude en elle, Kato s’était confrontée seule face au monstre blanc.

« ... Maintenant que je repense à ça, Lily-san était un peu comme vous, » dit-elle. « De quoi est-elle “jalouse” ? Même si l’herbe semble plus verte de l’autre côté, ne pensez-vous pas que c’est trop cruel ? En parlant de “jalousie”, je devrais être celle qui le dit à votre place. »

Avec une expression sinistre, ses mots étaient clairement remplis d’indignation.

« Vous êtes bien toutes les mêmes, » continua-t-elle. « Ce que je ne peux absolument pas atteindre, vous ne réalisez pas qu’il est à votre portée. N’est-il pas évident que je voudrais au moins pouvoir me plaindre ? »

Je ne pouvais pas comprendre de quoi elle parlait.

La même chose pouvait probablement être dite concernant l’Arachne Blanche. De légers plis apparurent entre ses sourcils et elle resta silencieuse pendant plusieurs secondes.

Elle réfléchissait probablement à ce que Kato était en train de parler.

En fin de compte, peut-être qu’elle ne pouvait pas le comprendre, et donc, l’Arachne Blanche avait rapidement abandonné.

« ... Cessez votre charabia, jeune fille, » en disant cela, l’Arachne blanche avait déplacé ses mains sur ses côtés.

Utilisant une vitesse dépassant ce qui était possible pour un être humain, elle attrapa le cou de Kato avec un fil.

« Cessez de parler. Ne comprenez-vous pas votre situation ? Ne savez-vous pas que je peux vous écraser quand je le souhaite ? » demanda l’Arachne.

Si l’Arachne resserrait un peu plus la prise sur son cou, elle aurait arraché la vie de la jeune fille.

Même cela fut quand même incapable de faire fermer la bouche de Kato.

« Ah. Bon, encore une chose, j’avais également un autre but, » déclara Kato.

Ou alors il semblerait, il n’y avait pas une telle chose.

Sans peur devant celle qui tenait sa vie entre ses mains, Kato avait continué à parler à l’Arachne Blanche.

« Rose-san a dit qu’“un miracle était nécessaire même si elle devait parier sa vie dans ce combat”, » déclara Kato. « Mais les miracles ne sont-ils pas des choses qui n’arrivent pas aussi facilement ? La réalité est toujours cruelle. Mais je ne m’inclinerai jamais devant cette cruauté. Voilà pourquoi, j’ai parié une autre vie en dehors de celle de Rose-san et Lily-san. »

« Vous, pourquoi ? » demanda l’Araignée.

« N’avez-vous toujours pas compris ? » demanda Kato. Kato avait déformé les extrémités de sa bouche. « Je devais leur faire gagner assez de temps en cet instant. »

À ce moment-là, la situation avait déjà été décidée.

« N’est-ce pas, Lily-san ? » demanda Kato.

« ... Quoi qu’il en soit, n’êtes-vous pas allé trop loin dans la zone de danger ? » demanda une autre voix.

Il y avait alors eu une main transparente qui saisissait fermement le bas de la mâchoire de la fille blanche au sommet de l’araignée, transformant cette main en gélatine.

« Mais merci pour votre aide, » la voix peu audible de Lily résonna dans tout le nid de l’Arachne.

« Mademoiselle l’Arachne Blanche. Le fait que vous ne sachiez pas que je fusse un Slime était notre seule chance de victoire, » continua-t-elle.

Le corps de l’Arachne Blanche était maintenant enfermé dans le corps de Slime de Lily.

« Vous n’avez pas remarqué que j’avais prétendu être morte ? C’est en fait ma technique spéciale... » dit-elle.

Comme le disait Lily, c’était son atout, sa capacité unique, le Mimétisme.

Je l’avais su.

Voilà pourquoi, je savais qu’il n’y avait « pas une telle chose ».

« ... ou pas, Hahaha, j’ai peut-être un peu trop bluffé, » dit-elle. « J’étais sur le point de mourir. Ma conscience a également été presque assommée... Ça aurait été dangereux si Kato-san n’avait pas gagné du temps pour moi. »

Comme Lily l’avait dit elle-même, si Kato n’avait pas gagné du temps, la situation aurait été différente.

La moitié supérieure nue du corps de Lily était apparue sous sa forme de Slime, collant à l’avant du corps de l’araignée. Plus de la moitié de son corps était un slime semi-liquide transparente avec une vague silhouette.

Ce n’était pas qu’elle avait délibérément choisi de rester dans cette forme, mais qu’elle ne pouvait pas construire un corps approprié.

C’était un fait. Son corps avait été mis en pièces. Bien que les slimes aient une structure simple et une force de vie tenace, ils n’étaient pas invulnérables. Plutôt que de prétendre être morte, elle avait assez souffert pour faire croire qu’elle était morte.

Cependant, elle ne pouvait pas le faire si facilement.

Un atout caché unique qui ne pouvait pas être utilisé que dans des situations critiques.

C’était pourquoi elle n’avait pas seulement été mise à terre, car dans une certaine mesure, elle avait vraiment dû goûter à la mort après avoir été vaincue.

C’est pourquoi cela avait donné un certain sentiment d’accomplissement à l’Arachne Blanche, et avait donné naissance à une grande opportunité.

« Avec cela, vous ne pouvez plus vous échapper, » déclara Lily.

Le Cercle Magique qu’elle avait placé quand elle était allongée était rempli d’énergie magique et il avait commencé à briller.

L’Arachne paralysée avait immédiatement essayé de déchirer le bras de Lily.

La fille avait essayé de saisir Lily avec ses deux bras.

Mais à l’instant suivant, une hache volante s’abattit sur les bras de l’Arachne.

C’était l’aide apporté par Rose.

Ce n’était pas seulement pour le bien de Lily que le temps avait été gagné. Rose aussi, dans ce court laps de temps, avait à peine pu terminer les préparatifs afin de sauver sa sœur.

Bien que la hache qui avait été jetée fut incapable de couper à travers le bras terriblement résilient d’un « Monstre Supérieur », cela avait été fait dans le but de repousser le bras visant la main de Lily. Ceci fit qu’elle n’arriva pas à attraper Lily.

Il s’agissait juste d’une ouverture qui allait durer à peine une seconde.

Cependant, c’était suffisant.

La magie de vent ayant la forme d’une balle avait explosé en plein dans le visage de l’Arachne Blanche.

« Gaaaa!? »

Lily, dont le corps était coincé autour de l’araignée, avait été envoyée au sol à cause du recul. De l’autre côté, le corps de l’Arachne, qui pourrait être considéré comme solide comme le roc, bascula.

« Oh, oh, oh... »

L’araignée se balançait sur ses six pattes.

La moitié supérieure de la fille se balançait d’un côté à l’autre comme un pendule.

« Ooooh... »

Cependant, cela occasionna seulement ça.

La chose choquante était que l’Arachne Blanche était capable de supporter la magie qui avait été envoyée à bout portant.

« Vous... ça... peu importe combien de fois, combien de fois vous essayerez... Cela ne sert à rien ! » cria l’Araignée.

L’attaque magique de Lily n’avait pas eu le temps de charger complètement et elle n’était probablement pas à pleine puissance.

Pourtant, recevoir une attaque magique à une distance aussi proche et ne pas se briser le cou était probablement lié à sa force aberrante. Et c’était également la raison pour laquelle son visage n’avait pas été écrasé.

Lily n’avait pu obtenir que ces quelques instants de désorientation.

Cependant, juste dans la petite ouverture qui avait été créée, Lily et Rose avaient rempli leur objectif.

En d’autres termes.

« Lily ! Rose ! » criai-je.

« « Maître ! » » répondirent Lily et Rose.

Elles étaient arrivées avec une vitesse impressionnante à mes côtés, vivantes.

Notes

  • 1 Une frappe couteau est une technique de positionnement de la main en karaté pour diverses frappes où vous lissez vos doigts et serrez votre pouce, la pose ressemble à un couteau, d’où le nom.

***

Chapitre 18 : Un Bonheur Familial

« Lily ! Rose ! » dis-je.

« Maître !! »

J’avais enlacé les deux « Monstres de ma Famille » qui étaient venus me voler dans les bras. Pour être exact, on pourrait dire que j’avais été jeté au sol par elles.

Mes mains étaient toujours collées au sol, sans pouvoir bouger mon corps, et je pouvais seulement rester enlacé par elles alors que j’étais tombé sur les fesses.

« Je suis tellement soulagée que vous alliez bien..., » déclara Lily.

« Maître, nous avons été inquiètes, » déclara Rose.

Les deux filles s’étaient accrochées à ma poitrine, devenant extatiques en raison de notre réunion.

Bien sûr, j’étais heureux. Cependant, elles ne s’étaient pas arrêtées à ça.

« O-outch ! Vous deux, calmez-vous un petit peu..., » dis-je.

« Ha, oui ! Maître, n’êtes-vous pas blessé ? » demanda Lily.

Après que j’eus crié dû à la douleur, Lily avait immédiatement activé sur moi sa magie de soins.

Pendant ce temps, Rose m’avait relâché, coupant mes liens faits en fil d’araignée avec un petit couteau qui pendait à sa taille.

« Désolée. Nous étions trop heureuses. Alors..., » déclara Rose.

« Non. Ça ne me dérange pas, » dis-je.

Car cela signifiait juste qu’elles étaient vraiment inquiètes pour moi.

Juste en sachant cela, mon cœur s’était réchauffé, et même ma douleur ne me dérangeait plus vraiment.

Mon corps se sentait plein de vitalité et chauds. C’était ainsi, car mon corps blessé avait été guéri à l’aide de la magie de soins.

Cela dit, il me faudra encore plusieurs minutes avant que je puisse me déplacer.

Il s’agissait des limites de la magie de récupération de Lily. Je ne pouvais pas vraiment m’en plaindre.

D’ailleurs, ce n’était pas comme si j’étais dans une situation où je pouvais pleurnicher vis-à-vis de mes blessures.

Lily et Rose étaient dans un état vraiment effroyable.

Comme Lily avait encaissé une grande quantité de dégâts, la capacité de mimétisme de Lily avait été affectée. La majorité de son corps et la moitié de son visage était fondus et étaient sous sa forme de Slime. Grâce à ça, elle n’était pas complètement nue, donc ce n’était pas trop érotique, mais c’était quand même un spectacle assez horrible.

Même la main qui touchait doucement mon bras droit était complètement transparente. Même pas un doigt ne pouvait être vu dans cette zone.

... De temps en temps, ses fluides corporels tombaient sur mon bras et coulaient jusqu’au sol. Comme actuellement, elle pouvait à peine maintenir sa forme humaine, je pouvais voir qu’elle était à bout.

Et en parlant de Rose... elle avait perdu un bras. Lorsqu’elle avait été jetée contre les piliers et les planchers, l’une de ses articulations de la jambe semblait avoir été endommagée. Car elle avait dû traîner le pied derrière elle lorsqu’elle était venue jusqu’à moi, se laissant tomber à la fin.

La pire blessure était probablement la fissure qui traversait le torse. C’était probablement dû au soudain coup de pied de la patte d’araignée. Elle l’avait à peine évité, n’encaissant pas un coup direct et donc, à la place, elle avait été touchée sur le côté. Une profonde fissure radiale était visible proche de son épaule.

C’était en effet un corps criblé de blessures. Si quelque chose tournait mal maintenant, cela ne serait pas faux de dire que leurs vies auraient été gâchées.

Mais même dans un tel cas, elles étaient toutes deux venues afin de me sauver.

« Merci beaucoup. Vous deux, je vous en suis vraiment reconnaissant..., » dis-je.

À part ces paroles, je n’avais pas de meilleurs mots afin d’exprimer mes sentiments.

... Si cela finissait ainsi, alors il ne fait aucun doute que cela serait une « Bonne Fin ». La raison pour laquelle cela ne fonctionnait pas ainsi était parce que la réalité était bien trop cruelle.

« Pourquoi vous réjouissez-vous ? » Une voix remplie de ressentiment nous parla à nous qui étions joyeux.

Après que nous ayons levé la tête, nous avions alors vu une paire d’yeux écarlates, pleins de fureur.

L’Arachne Blanche, qui était en bonne santé, nous fusillait du regard.

« Avec de si petites plaies, pensiez-vous que vous aviez réussi à me vaincre ? » L’Arachne Blanche qui avait dit cela d’une voix faible et menaçante n’avait pas semblé avoir pris de dommages face à la magie de Lily.

Ce qui était le plus choquant, c’était que les cloques de son visage qui étaient là il y a quelques minutes étaient déjà introuvables.

Il semblerait que les « Monstres Supérieurs » soient des monstres avec des capacités de récupération très élevées.

En comparaison, il était clair que de notre côté, Lily et Rose n’étaient plus en état de se battre. Pour simplement pouvoir arriver à mon côté en vie, elles avaient déjà dépensé tout ce qu’elles avaient. Elles n’avaient même pas un fragment de force restante afin de combattre.

En d’autres termes, c’était la fin pour nous.

J’étais incroyablement calme, faisant face à cette situation désespérée.

La raison ? C’était assez évident qu’il ne fallait pas chercher loin la raison.

Si je devais périr ici avec Lily et Rose, je pensais qu’après tout, cela ne serait pas si mal.

Sur ce point, seulement ces deux filles qui m’enlaçaient actuellement m’avaient accordé un tel sentiment de paix.

Comparé à une vie solitaire en étant emprisonné dans ces fils d’araignée, il était vraiment préférable de mourir ici avec Lily et Rose.

J’avais pensé ça spontanément.

En plus de m’avoir en sa possession, je doutais que le but d’Arachne Blanche inclue la mort. Si cela arrivait, je ne pourrais que me mordre la langue.

« Maître, attendez, » déclara Lily.

Tout comme je m’étais déterminé à le faire, la main de Lily sous forme liquide enveloppa la mienne.

« Lily ? » demandai-je.

« Il est encore trop tôt pour abandonner, » dit-elle.

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? pensai-je.

Notre situation était clairement un « échec et mat ». Car peu importe ce qu’on pouvait imaginer, il leur était impossible de renverser la situation en étant arrivé là.

Et même si cela pouvait être le cas, Lily, qui n’avait plus que la moitié de son visage, avait quand même une expression pleine de confiance envers l’Arachne Blanche qui avait commencé à s’approcher de nous

« Bientôt, je vais briser ce corps et récupérer ce qui est à moi, » déclara l’Araignée.

Avec des bruits de cliquetis brusques produits par ses pattes d’araignée, l’Arachne Blanche s’approchait.

La raison pour laquelle elle n’avait pas utilisé sa capacité de charge si puissante et redoutable pour nous attaquer, était probablement parce qu’elle ne voulait pas que je sois touché par l’attaque.

Elle avait certainement toujours l’intention de finir une fois pour toutes, Lily et Rose.

« Vous avez lutté et vous êtes battues en vain. C’est à moi que reviendra la victoire, » dit-elle.

« N’est-ce pas plutôt vos propres actions qui n’ont aucun sens ? » La personne qui avait répondu avec ces mots fut Kato. Elle était apparue entre l’Arachne et moi.

Elle était identique à Lily. Aucune des deux n’avait abandonné.

Alors que je regardais dans cette direction, j’avais focalisé mon regard vers Kato. À ce moment-là, je vis un large sourire éclairer son visage. Mais ceci ne dura qu’un instant.

C’était un sourire naturel.

Comme si elle était heureuse du fond de son cœur vis-à-vis du fait que j’allais bien.

« ... »

C’était apparu juste pendant un instant. Kato fit immédiatement disparaître ce sourire et tourna un regard d’acier vers l’Arachne Blanche.

« Faire tout ce saccage simplement parce que vous piquez une crise de colère..., » déclara Kato. « Alors, avez-vous obtenu ce que vous vouliez, Mademoiselle, l’Arachne Blanche ? »

« Je vais bientôt l’arracher. Alors, silence, fillette ! » cria l’Arachne.

« L’arracher ? Vous êtes drôle à dire des choses amusantes. Car quelque chose comme ça est impossible pour vous, n’est-ce pas ? » déclara Kato.

« Qu’avez-vous dit ? » demanda l’Arachne.

L’Arachne Blanche ne semblait pas accepter que ces mots si extravagants soient prononcés, car elle se tourna dans la direction de Kato.

« Êtes-vous confuse ? Regardez !? Elles sont déjà sur leur lit de mort, » cria l’Arachne.

Même si une intention meurtrière qui aurait écrasé une personne timide était en train de l’assaillir, Kato était restée de marbre.

« Eh bien ! cela pourrait être le cas, » déclara Kato.

Après que Kato ait immédiatement affirmé ça en face de l’Arachne Blanche, elle secoua la tête. « Cependant, ces deux points sont des questions différentes. Vous savez, en tuant Lily-san et nous autres présentes ici, vous n’atteindrez jamais ce que vous avez tant souhaité. Au contraire, vous ne pourrez plus jamais atteindre ce que vous souhaitiez. »

« Ne l’avez-vous pas encore réalisé ? » Cette fois-ci, à la place de Kato, se fut Lily qui parla à la place.

« Depuis tout ce temps, vous vous êtes trompée, » déclara Kato.

Je ne pouvais pas comprendre ce que ces filles disaient. Eh bien, je pensais que la même chose pouvait être dite de l’Arachne Blanche.

Au moins, jusqu’à ce moment-là.

« Je me trompe, c’est ce que vous dites ? Quoi... ? » Les mots que l’Arachne Blanche était sur le point de dire s’arrêtèrent d’une manière anormale.

Je ne savais pas ce que Lily faisait, mais l’Arachne Blanche arrêta de parler et s’écarquilla les yeux.

Dans son regard écarlate, il y avait moi, son Maître, et les deux autres « Monstres de ma Famille », nichés contre moi.

Lily se plaça en position assise, plaçant doucement sa main sur mon bras.

La zone proche de mon épaule était couverte par ses cheveux blonds alors qu’elle se blottissait encore plus près de moi.

Et mon autre main était saisie par la main de poupée de Rose.

À la vue des deux « Monstres de ma Famille », l’Arachne Blanche les regarda avec une expression figée.

Tout en regardant cette expression figée sur le visage de l’Arachne, Lily parla. « ... Il semblerait que vous ayez enfin remarqué. Alors, vous devriez comprendre, ce que je voulais dire par malentendu. »

La moitié de son visage était revenue à celle d’un Slime et une expression maladive était présente sur son visage.

« Avoir votre propre volonté ? Acquérir un ego ? Ce sont certainement de bonnes choses, » déclara Lily. « Oui. Même moi je peux me souvenir de tout cela. Cet instant, quand les couleurs se sont manifestées pour la première fois dans mon monde. »

C’était les mêmes choses dont avait parlé l’Arachne Blanche.

À l’origine, les monstres ne possèdent pas la conscience de soi. Dans ce cas, le moment où ils l’avaient acquis, ils auraient dû partager l’expérience inoubliable et irremplaçable qui était ce que ceux de ma famille avaient tout ressenti.

« Le Maître nous a accordé l’ego, » déclara Lily. « Le Maître est en termes humains comme une “mère” pour nous... Non. Il est une existence spéciale, quelque chose au-dessus de ça. Eh bien, ce n’est pas comme si je ne pouvais pas comprendre votre désir de le monopoliser et de le kidnapper. »

Les trois Monstres de ma Famille avaient des avis différents me concernant en tant que Maître, mais elles partageaient toutes un point commun.

Tout comme la façon dont Lily avait déclaré sa métaphore sur la mère, chacune d’entre elles avait des émotions spéciales envers moi, et cela devrait également être la même chose pour l’Arachne qui m’avait enlevée. Au contraire, c’était précisément parce qu’elle avait de tels sentiments qu’elle était allée faire de telles actions extrêmes comme l’enlèvement et le confinement.

« Cependant, cela ne sert à rien de garder le Maître seulement pour vous. Vous vous êtes trompée sur ce point, » dit-elle. Lily, qui tenait ma main, l’avait alors serrée. « Nous avons envers le Maître le plus grand des respects et il est “important” pour nous. Mais le Maître aussi se soucie profondément de nous. Je crois que c’est un bonheur insurmontable et irremplaçable. »

Avec un corps si transparent qu’il n’y avait pas d’ombre, Lily plaça sa main sur sa poitrine blessée, mais elle avait un regard extrêmement satisfait.

Elle avait exprimé sans voix qu’elle portait ses blessures avec fierté.

Lily démontrait sa félicité.

Et on pouvait en dire la même chose de Rose qui était collée à mes côtés.

Et moi, qui étais avec elles, étais dans le même état mental.

C’était une situation où tout le monde avait parié sa vie afin de créer cela.

« Hé, ce bonheur qui est le nôtre... ne pouvez-vous pas le ressentir ? » demanda Lily.

Ma famille et moi étions connectés entre nos cœurs à travers le lien qui nous unissait.

Et bien sûr, l’Arachne Blanche ne faisait pas exception.

Il était trop difficile de glaner des informations complexes à travers le lien. Mais, d’un autre côté, il était possible de transmettre ce qui ne pouvait pas être transmis avec des mots.

Nous pouvions directement transmettre les uns aux autres des sentiments et des choses que même un millier de mots ne pouvaient exprimer.

En d’autres termes, les émotions que Lily, Rose et moi ressentions en ce moment pouvaient totalement être transmises et de manière transparente à l’Arachne Blanche.

Par exemple, le sens de l’accomplissement du travail accompli pour l’amour de vos proches.

Par exemple, la joie d’aimer et la joie d’être aimé.

Ce qui ne pouvait être atteint seul, le réel sens de l’insurmontable béatitude.

Et ainsi, tout cela était devenu un marteau écrasant, une lance perçant, le corps de l’Arachne blanche.

Et tout cela était parce qu’elle était également un « Monstre dans ma Famille ».

À l’origine, elle aurait dû exister avec nous en tant que « Monstre de la Famille », ainsi qu’une camarade bien-aimée.

Ainsi, elle aurait obtenu le même « bonheur non solitaire » que je ressentais en ce moment.

Cependant, elle ne pouvait plus l’obtenir.

Même si elle ne pouvait pas obtenir ce bonheur, elle ne l’avait jamais considéré comme un problème.

C’était parce qu’elle ne savait pas jusqu’à maintenant ce que le véritable bonheur était.

Elle ne savait pas et elle était devenue déraisonnable.

Cependant, à travers le lien qui reliait nos cœurs, il était possible de transmettre directement ces sentiments de bonheur qu’elle n’avait jamais ressentis auparavant.

Et ainsi, l’Arachne Blanc serait en mesure de connaître le bonheur.

C’était quelque chose qui semblait n’avoir aucun rapport avec elle.

Après avoir su que c’était la plus haute forme de béatitude, elle comprit que c’était quelque chose qu’elle ne pourrait jamais atteindre par elle-même ni expérimenter à nouveau avec sa propre force.

Si son cœur ne se brisait toujours pas sous cela, alors l’Arachne Blanc serait vraiment un monstre dans le vrai sens du terme.

« Uuu, ah... » murmura l’Arachne.

Pourtant, ceci ne devrait pas être le cas.

Elle, qui venait de recevoir un cœur, était plus pure que n’importe qui. Elle était comme une nouveau-née. Celui qui lui avait donné un cœur, c’était moi qui n’étais qu’un homme ordinaire.

Dans un certain sens, c’était ironique.

Si seulement elle n’atteignait pas le cœur qu’elle désirait constamment, elle serait restée une existence invulnérable contre de telles blessures.

« Je, je... je suis..., » murmura-t-elle.

Peu importe à quel point l’extérieur était solide, personne ne pouvait résister à des coups contre la couche intérieure sans défense.

Et ainsi, la violente araignée blanche qui avait été inégalée avait été vaincue.

***

« Senpai, il est bon de vous savoir en bonne santé, » déclara Kato.

« Merci, » dis-je.

Après avoir été affectée par la magie de soins de Lily, Kato fut à nouveau capable de marcher. Elle s’approcha de moi et me souhaita la bienvenue avec un léger sourire.

Tout le monde était mal à l’aise, mais Kato, qui ne s’était pas vraiment battue, avait un teint malsain. C’était probablement dû au fait qu’elle ressentait trop de tension.

« Kato-san, est-ce vous qui avez proposé cette stratégie ? » Je posai la question que j’avais en tête.

Même si je n’avais pas de preuve concluante, j’avais senti que cette manière d’agir n’était pas le style de Lily ou de Rose.

Mettant de côté le fait que cela m’avait sauvé, je pensais que son expression est un peu... Mais il serait trop grossier de le dire à haute voix.

Ce niveau de pensée ne peut pas provenir de ma « Famille de Monstres », qui était de simples créatures.

Il s’agissait d’un concept humain.

Effectivement, Kato acquiesça.

« Je ne sais pas pourquoi cette araignée vous avait kidnappé, Majima-senpai, » répondit-elle. « Cependant, j’ai compris quelque chose du fait qu’elle vous avait emmené, Senpai. »

« Le fait qu’elle était obsédée par moi ? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit-elle. « Dans tous les cas, j’ai compris que vous étiez une existence particulière pour elle. Et donc... Même quand elle a créé une telle situation désastreuse, j’en ai déduit qu’elle pourrait faire partie de la famille de senpai. Et si elle faisait partie de la famille de senpai, alors elle devrait avoir le même genre d’origine que Lily-san et Rose-san. Dans ce cas, je pensais qu’il y avait un moyen d’exploiter ce fait. »

« Peu importe le genre d’intention qu’elle avait quand elle m’a kidnappée, ça n’a rien à voir avec ça, » dis-je.

« Envers senpai, qui était le Maître, en qui on croit, en lequel on fait confiance, à qui on répond et qu’on aime... Ce sont des choses qui apportent le bonheur, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

« ... Je me le demande. Est-ce vrai ? » demandai-je.

« Cela l’est, » dit-elle.

Kato avait affiché un sourire extrêmement solitaire.

« Lily-san et Rose-san voulaient arriver au côté de Majima-senpai en vie. Il s’agissait de la condition pour avoir la victoire, » dit-elle.

Avant de dire quoi que ce soit de plus, Kato fit disparaître son sourire et continua de parler. « Il s’agissait là d’une condition assez difficile, mais ces deux-là l’ont magnifiquement accomplie. »

La stratégie était que Lily et Rose allaient parier leurs vies en défiant l’Arachne, et tout en faisant cela, celle qui survivait devait arriver à mes côtés et cela par tous les moyens.

Contre un adversaire contre qui vous n’aviez aucune méthode afin de gagner lors d’un combat classique, c’était le seul moyen d’arracher la victoire.

« Après cela, tout ce qui restait à faire était de dire à l’Arachne Blanche quelle était sa situation..., » continua-t-elle. « Cependant, pour ce faire, nous devions l’engager dans une conversation avec nous. C’était ma responsabilité. Elle était extrêmement forte, et moi, j’étais extrêmement faible. Si un tel adversaire sortait nonchalamment, son intérêt serait certainement piqué. En outre, puisque je pouvais être tué à tout moment en vue de sa force, me tuer maintenant ou attendre un peu avant de le faire était identique pour elle. En ce sens, j’étais la meilleure candidate pour ce poste. »

« Mais même ainsi, ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de danger pour votre vie, » dis-je.

Plus important encore, l’Arachne Blanche aurait pu décider de la tuer sans discernement sur un coup de tête. Elle marchait donc vraiment sur une corde raide avec sa vie en jeu.

« D’ailleurs, n’êtes-vous pas sortie une fois avant cela ? Alors que nous étions au milieu de combats, » Lily entra dans la conversation tandis que Kato haussait les épaules.

« Se déplacer afin de créer une ouverture, eh bien, c’était ce que je devais faire, » déclara Kato. « Autrement, cela serait devenu une situation impossible pour vous deux. »

« Mais c’était trop imprudent, » déclara Lily. « Je pensais que mon cœur allait s’arrêter. »

« Mais Lily-san, avez-vous un cœur en ce moment ? » demanda Kato.

« Ne vous êtes vous pas mises à vous entendre bien depuis que je ne suis plus là ? » demandai-je.

L’interaction entre ces deux filles était bien entendu une plaisanterie. De légères traces d’un sourire amer pouvaient être vues chez Kato tandis que Lily montrait un visage inconfortable. Après tout, il semblerait que quelque chose soit arrivé entre elles. J’étais curieux, mais je demanderai plus tard les détails.

« Pourtant, il s’agit là d’une stratégie qui me fait avoir des sueurs froides juste en l’entendant, » murmurai-je ça.

Quand elle entendit mon murmure, Kato pencha la tête. « Vraiment ? »

« Tout à fait, » dis-je. « Si la discussion ne s’était pas bien déroulée, dans le pire des cas, il y avait la possibilité que l’Arachne Blanche arrive à un raisonnement complètement différent des autres “Monstres de la Famille”, n’est-ce pas ? »

« Ha ! C’est très certainement possible, » dit-elle.

Peut-être que Kato avait déjà envisagé cette possibilité, mais elle avait exprimé sa position envers mon opinion.

« C’est un pari que nous avons effectué, » dit-elle. « Eh bien ! Parce qu’il n’y avait pas d’autres solutions, nous devions simplement le faire... toutefois. Je pensais que c’était un pari qui n’avait pas que de faibles chances. »

« Vraiment ? » demandai-je.

« Tout à fait. Car je connais Lily-san et Rose-san, » dit-elle.

Kato jeta un coup d’œil à Lily qui était complètement collée contre mon dos. « Par exemple, Lily-san a un côté d’elle qui est très sceptique... »

« Ah ! Kato-san, attendez !! » cria Lily.

« ... Et Rose-san est une personne sérieuse, » Kato continua à parler, ignorant les protestations de Lily.

En regardant ce badinage hiérarchique, j’en avais déduit que quelque chose s’était produit pendant mon absence. Je me demandais bien ce qui s’était vraiment passé.

J’étais donc devenue un peu inquiète quant à cette affaire. J’avais donc décidé de demander les détails à Rose un peu plus tard. Puis j’avais invité Kato à continuer pour l’instant l’histoire. « Il est certainement probable que c’était exactement ce que Kato-san a dit. Alors, qu’en était-il des caractères de ces deux-là ? »

« J’y ai beaucoup réfléchi, et ceci n’est que ma propre hypothèse. Mais quelque part, une partie de la famille de senpai est affectée par le caractère même de senpai. »

La réponse de Kato m’avait pris au dépourvu.

« Moi !? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit Kato. « D’après ce que j’ai pu entendre, avant de vous rencontrer, Senpai, les “Monstres de votre Famille” ne possédaient pas de cœur à la base. Dans ce cas, cela ne serait pas si étrange s’il y avait un tel côté chez eux, n’est-ce pas ? »

En écoutant Kato, je m’étais souvenu de la conversation que j’avais eue avec l’Arachne Blanche au sujet du pouvoir que j’avais.

Les graines de la conscience avaient commencé à germer parce que ma Famille était entrée en contact avec mon cœur,

Bien sûr, cela aurait dû les influencer grandement. Et même si une partie de leur caractère le démontrait, ce ne serait pas du tout étrange.

« C’est pourquoi je pensais que même le cœur de cette araignée blanche ne devrait pas être différent des autres. Vu qu’elle fait également partie de la famille de Senpai, » déclara Kato.

Sans réfléchir, juste au moment de quitter le nid d’Arachne, je m’étais retourné.

Au milieu de cet immense espace, l’araignée était assise, les jambes repliées.

La fille au corps d’araignée penchait la tête, pleine de honte.

Ses longs cheveux blancs couvraient son visage, cachant complètement à notre vue son expression.

Elle n’avait plus l’énergie de se dresser contre nous, ce genre de sentiment était transmis par le lien.

Ce qui était là était seulement une forme de vie pitoyable qui sentait que tout ce qui aurait dû être à elle venait de se désagréger. Elle s’attendait à devoir vivre seule.

Elle était seule.

Avant ça et même maintenant, elle l’était.

Et très probablement qu’à partir de maintenant cela sera également le cas.

« ... »

Dans cet espace ouvert qui était sans murs, je m’étais soudainement senti comme si j’étais enfermé, comme si j’étais enfermé dans une caverne profonde.

« Maître ? » Lily me parla. Elle avait peut-être réalisé que quelque chose n’allait pas en moi.

« Lily, » je l’avais appelée par son prénom.

C’était la seule chose que j’avais faite. Pourtant, juste avec ce simple acte, Lily semblait avoir remarqué quelque chose et avait ouvert l’un de ses yeux se trouvant sur son visage à moitié dévasté.

Elle laissa échapper un petit soupir, troublant l’air.

« Maître, vous êtes vraiment..., » dit-elle.

« Désolé, celle qui vous a toutes blessées est..., » dis-je.

« C’est correct. J’aime aussi cet aspect chez le Maître, » répondit-elle.

Lily laissa échapper un sourire ironique qui semblait dire : on ne peut pas y faire grand-chose.

Avec un tel sourire présent sur un visage à moitié en slime, c’était vraiment le sourire d’un monstre.

Cependant, pour moi, je pensais que c’était un sourire plus beau que celui de n’importe quelle déesse.

« Tout comme le Maître aime ma forme imparfaite, moi aussi, j’aime ce doux côté du Maître, » déclara Lily. « Voilà pourquoi, c’est tout à fait correct. Le Maître doit faire ce que le Maître aime faire. » En finissant ça, Lily s’éloigna doucement de mon corps.

Je m’étais alors approché l’araignée qui était léthargique, voulant lui faire quelques encouragements.

« Maître ? Que faites-vous... ? » demanda Rose.

« Senpai ? » demanda Kato.

Rose et Kato ne semblaient pas comprendre ce que je voulais faire.

Eh bien ! Elles ne comprendraient probablement pas en vue de ce qui s’était passé avant. Même moi, je pensais que c’était peut-être une chose stupide à faire.

« Hé... ! » dis-je.

La fille qui poussait sur l’araignée sursauta en m’entendant parler.

Ses cheveux soyeux se déplacèrent sur le côté, révélant ses yeux cramoisis alors qu’elle levait les yeux vers moi.

Juste en regardant dans ses yeux, on peut voir qu’elle avait vécu bien plus longtemps que moi. Cependant, en regardant sa silhouette actuelle, elle ne me ressemble qu’à une enfant.

« Voulez-vous également venir avec nous ? » demandai-je.

Les yeux cramoisis de l’Arachne s’élargirent en entendant mes paroles.

En outre, celles qui étaient derrière moi avaient commencé à montrer des signes de panique.

« Maître !? De quoi parlez vous là !? » cria Rose.

« Hein !? Senpai !? » demanda Kato.

Rose et Kato étaient très surprises, mais celle qui était la plus choquée était très probablement l’Arachne Blanche qui se trouvait en face de moi.

« Est-ce... que vous plaisantez, Monseigneur ? » demanda-t-elle en bafouillant.

« Vous êtes connecté par le lien, alors vous devriez déjà le savoir, » dis-je.

« ... Cela semble être vrai, » la fille me regarda avec des yeux d’incrédulité. « Mais je vous ai agressé, Monseigneur. »

« Oui, c’est vrai, » dis-je.

« Et... je vous ai tous gravement blessés, » continua l’araignée.

« Et bien ! C’est exactement comme vous dites, » dis-je.

Mettant de côté mes blessures, le fait d’avoir occasionné de graves blessures à Lily et à Rose était, franchement, le plus agaçant pour moi.

« Cependant, en y réfléchissant, votre conscience aurait dû être éveillée en entrant en contact avec mon cœur, » dis-je.

Le fait de réveiller les graines de la conscience qui était à l’origine pratiquement inexistante à l’intérieur d’un monstre était possible en entrant en contact avec mon cœur. C’était ce que ma capacité, le Domptage de Monstres, faisait comme l’avait dit l’Arachne Blanche.

Quand elles entraient en contact avec mon cœur, les filles de ma famille reçoivent mes vœux à l’intérieur d’elles.

Lily qui m’avait sauvé alors que je me noyais dans le désespoir.

Rose qui me protégeait après que j’eus décidé de survivre dans ce monde alternatif.

L’araignée devant moi ne devrait pas être une exception.

Celle qui avait aussi touché mon cœur aurait dû recevoir mon souhait.

Et donc, en y repensant, il y avait en effet une occasion qui venait à l’esprit.

... « J’ai le pouvoir. Cela ne serait pas donné à d’autres. J’utiliserai cela comme je le voudrais ! Avec cet ego que j’ai atteint ! » C’était les mots de l’Arachne Blanche.

En me rappelant d’une telle exclamation arrogante, cela m’avait laissé un goût amer dans la bouche en simplement me le remémorant.

Depuis que j’étais arrivé dans ce monde alternatif, j’avais expérimenté des choses qui auraient pu déformer ma perception.

Le jour où la Colonie s’était effondrée, j’avais été blessée et j’avais eu des pensées qui avaient brisé mon sens des valeurs que j’avais eu jusqu’à présent.

Je m’étais alors promené seul dans une forêt dangereuse pendant trois jours, et j’étais également presque mort dans cette solitude.

En plus de cela, il y avait eu le dernier incident avec Kaga, où j’avais commis un acte auquel je n’avais jamais voulu m’associer. J’avais sali mes mains en tuant un humain.

En tout cas, si seulement j’avais un pouvoir écrasant afin de pouvoir surmonter ces conditions difficiles, j’aurais pu éviter de devoir aller dans ce genre de situation.

... Mais c’était seulement si j’avais une force écrasante.

Mais moi, je suis un simple humain. Si je disais que je ne pensais pas ainsi, alors je mentirais.

Penser de cette façon était une chose extrêmement dangereuse.

C’était parce que cette façon de penser conduirait finalement à une attitude arrogante comme. « Si j’ai la force, je peux faire n’importe quoi ».

L’Arachne Blanche en face de moi était ce parfait exemple.

J’étais sûr que ce désir de force avait toujours été enterré quelque part au plus profond de mon cœur. Ce soir, ce faisceau de violence blanc avait pris forme et avait dévoilé ses crocs.

« Celui qui vous a accordé un tel cœur n’est autre que moi, » dis-je. « Donc, une partie de la responsabilité de ce que vous avez fait m’appartient également. Il est déraisonnable de ma part de vous blâmer pour cela. »

« Cependant, j’ai fait tout cela selon mes propres intentions, » dit-elle. « C’était dicté par mes instincts d’araignée. »

« Mais même dans ce cas, celui qui a déclenché tout cela, c’était uniquement mon souhait, » dis-je. « Cela ne me décharge donc pas de ma responsabilité. »

« Franchement, vous êtes beaucoup trop magnanime, Monseigneur, » l’Arachne Blanche fut abasourdie. « Comprenez-vous, Monseigneur ? Vos pensées sont trop précaires. Si vous deviez porter un fardeau qui accompagne les vents, Monseigneur, vous vous écroulerez très certainement. »

« Il ne lui arrivera jamais ça, » celle qui avait répondu était Lily. « Nous allons soutenir le Maître pour que cela ne lui arrive jamais. C’est pour cela que nous sommes ici, à ses côtés. »

Son corps inférieur semi-liquide avait coulé jusqu’ici et s’était entassé à côté de moi avant de se tenir debout.

Elle recommença à parler. « Et vous ? Souhaitez-vous soutenir le Maître avec nous ? »

« Ce n’est pas possible... car je n’en suis pas digne, » L’Arachne Blanche secoua négativement la tête. « Je vous ai blessé à cause de mon égoïsme. »

Quiconque la verrait sous sa forme déprimer, comprendrait que ce n’était pas comme si elle ne voulait pas venir avec nous.

Je pouvais voir que son cœur était enchevêtré par la culpabilité, avec des fils tels ceux d’une araignée.

C’était à cause de ça que j’avais pensé qu’il était trop tôt pour renoncer à tendre la main vers cette fille.

Elle avait en effet commis des péchés. Cependant, il n’y avait aucun dommage irréversible qui avait été occasionné. Personne n’était mort, personne n’avait été perdu. À la place, si nous l’abandonnions ici et maintenant, alors cela pousserait la fin de cette lutte vers une tragédie.

Je ne laisserai pas ça arriver.

« Vous venez d’atteindre votre cœur, » dis-je. « Si je devais le dire autrement, alors l’incident que vous venez d’occasionner était simplement quelque chose comme une crise d’enfant. »

Peu importe ce que c’était, le fait de juger sérieusement les actions d’un enfant et de ne pas leur permettre une seconde chance aurait été exagéré.

« Le fait de pardonner est un acte naturel en tant qu’aîné, » dis-je.

Après avoir entendu ces mots, la fille avait déformé ses traits. « ... combien de saisons Monseigneur pense-t-il que j’ai vécues ? Hélas, le nombre d’années de Monseigneur est largement inférieur à un dixième. »

« Dans ce cas, savez-vous au moins vous excuser ? » demandai-je.

« Je ne sais pas, » répondit-elle. « Monseigneur, vous savez parfaitement que mon existence était creuse avant ça. »

Un léger souffle était alors sorti de la bouche de la fille. « Désormais, j’aurai besoin de connaître de telles politesses qui me seront nécessaires. » En disant cela, une dernière goutte de larme s’était écoulée de son œil.

***

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