Monster no Goshujin-sama – Tome 2

Table des matières

***

Chapitre  1 : Le Nouveau Monstre dans ma Famille

Je m’étais soudainement réveillé. Il faisait encore nuit, et c’était l’aube.

Dans ma conscience brumeuse, j’avais eu un frisson. J’avais ressenti un froid inhabituel.

« ... Lily ? » demandai-je.

La fille que je serrais habituellement dans mon sommeil n’était pas à côté de moi.

Non, c’était faux. Lily était bien là.

Enserrant mon corps endormi, elle m’avait soutenu tel un « lit ».

C’était juste qu’elle n’était pas sous sa forme humaine.

« Où es-tu... ? » demandai-je.

J’étais encore dans un état second.

Lily l’avait déjà signalé auparavant, mais cette condition liée au sommeil pouvait être considérée comme l’une de mes faiblesses.

Ma tête ne fonctionnait pas complètement, et même mes processus de pensée fonctionnaient à moins d’un dixième de leur capacité.

Les choses qui s’étaient passées avant que je m’endorme, ainsi que la cohérence de ce qui s’était passé jusqu’à présent, ne signifiaient rien pour moi maintenant.

Pour le moment, cela me prenait toutes mes forces juste pour penser au fait que « Lily n’est pas là », alors j’avais rassemblé mon énergie et j’avais crié.

Et elle avait alors répondu.

Il y avait une sensation d’une chose semblable à de la gelée se déplaçant dans mon dos.

Des côtés gauche et droit, des tentacules glissèrent doucement et s’enroulèrent autour de mon corps.

Si une personne inconnue me voyait maintenant, elle aurait complètement mal interprété la situation comme « une pitoyable victime qui est sur le point d’être la proie d’un animal inconnu ».

Bien sûr, je n’avais pas paniqué.

C’était parce que le Slime sur lequel j’étais affalé était un monstre qui faisait partie de ma « Famille de Monstres ».

Et moi, en dépit d’être non qualifié, je les dirigeais en tant que Maître des Monstres.

Les tentacules transparents qui s’enroulaient autour de moi prenaient la forme rugueuse d’un bras, ondulaient une fois et se transformèrent lentement en un bras d’une fille.

Du bout des doigts, jusqu’au poignet. Ensuite, l’avant-bras, le coude, le bras et l’épaule... la couleur de la douce et lisse peau apparaissait.

En regardant la scène, j’avais senti ma vision vaciller.

Peut-être étais-je encore dans un état de somnolence. Le rayonnement résultant de la transformation était très beau, et j’étais devenu fasciné par la transformation d’un slime devenant peu à peu en une fille.

Deux choses molles et rebondissantes pouvaient être senties à travers mon maillot alors qu’elles étaient pressées contre mon dos.

*boum boum*. le rythme audible de la vie pouvait être entendu.

Je sentais le doux souffle d’une fille près de mon oreille.

Tout cela était le résultat du mimétisme. Pourtant, pour moi, cela avait le même sens que l’original, une preuve de vie.

« Bonjour, Maître, » déclara Lily.

Ce qui se retourna pour me regarder était une fille qui avait la moitié de son dos, de l’oreille au bas du corps, encore sous la forme d’un Slime.

« Aah. Lily, je..., » balbutiai-je.

Au moment où j’allais dire quelque chose, mes lèvres furent soudainement scellées.

« ... Mm ? »

Mon corps avait été poussé vers l’avant, et l’on m’avait fait un baiser tellement passionné que j’avais l’impression d’être engouffré par lui.

Si je devais le dire en d’autres termes, on pourrait dire qu’elle me « dévorait » avec avidité.

Puis, tout en remuant sa langue tel un mollusque, elle l’avait enroulée autour de la mienne alors que j’étais encore à moitié endormi.

... Lily semblait aimer m’embrasser.

C’était quelque chose que j’avais compris à partir de la nuit où je m’étais uni avec elle.

Je me demandais si elle avait un penchant pour ça.

Je la taquinais autant que possible avec ça.

Et aussi, une fois qu’elle avait commencé, elle ne semblait pas pouvoir s’arrêter.

Mais c’était très bien. En tant qu’homme, il n’y avait aucune raison pour moi de m’en plaindre.

Cependant, parfois je devenais anxieux... Toute cette salive que j’avalais, était-elle peut-être des fluides corporels de la forme de slime de Lily ?

Eh bien, la salive était un fluide corporel, mais les fluides corporels d’un slime étaient un peu... différents en matière de viscosité.

J’aimais les baisers, mais comme eux... comme eux... je les aimais encore plus ! ...

... dans une mesure où cela peut être considéré comme un « engagement », si c’était un genre d’inclination comme « connaître le plaisir de devenir une partie de votre bien-aimé », alors même si j’avoue être son Maître, je n’avais aucune confiance en moi quant à comment y répondre de manière appropriée.

« ――Pwhaah. »

Alors que je pensais intensément à des choses comme ça, Lily semblait être satisfaite.

Après avoir fait plusieurs baisers, elle m’avait finalement libéré.

À ce moment-là, je m’étais complètement réveillé... J’avais envie de me tenir la tête. « Qu’est-ce que tu essaies de faire tôt le matin ? » Parce que j’étais à moitié éveillé, j’avais perdu le contrôle de moi-même afin d’être capable de le lui demander. Cependant, ce moment était passé et ne reviendra pas.

Pour une raison inconnue, Lily avait une étrange lueur dans les yeux, et cette présence était en quelque sorte dangereuse.

Je savais par expérience qu’elle aurait été classée comme une « femme vorace ».

Il était nécessaire de changer de tenue.

« ... Bon matin, Lily, » répondis-je.

« Hmm. Gochisousama [1], » répondit Lily.

« Osomatsusamadeshita [2]*. ... Non. C’est la réponse pour les collations, » répondis-je.

« Ahaha. Bonjour, Maître, » dit Lily.

Tout en échangeant à nouveau nos salutations, je m’étais levé du lit que Lily représentait.

J’avais légèrement secoué la tête avec l’intention de dissiper l’atmosphère légèrement rose qu’elle avait créée. Parce qu’il était tôt le matin, j’avais mis de côté les pensées excitantes et autres mauvaises pensées qu’elle avait invoquées, et je m’étais retournée pour lui faire face.

« Au fait, comment va ton corps ? » demandai-je.

Aujourd’hui, c’était le deuxième jour après le match à mort contre l’Arachne Blanche.

Jusqu’à maintenant, nous nous étions cachés dans le nid d’Arachne, permettant ainsi de reposer nos corps blessés.

Lily et Rose avaient toutes deux été grièvement blessées.

Lily devait récupérer de graves blessures qui ne pouvaient pas être soignées même avec sa magie de récupération de niveau trois. D’autre part, Rose avait dû refaire ses pièces cassées pour qu’elle puisse correctement se déplacer.

C’était aussi la raison pour laquelle Lily n’avait pas utilisé sa forme humaine pendant que je dormais. Même maintenant, quand je regarde de près, son sourire manquait un peu de sa joie habituelle.

Comme prévu, même si sa moitié supérieure était nue et que sa poitrine était à peine cachée, je ne me sentais pas excité en regardant le visage de Lily, qui était dans un état douloureux d’avoir simplement changé sa forme d’un slime vers celle d’une humaine.

« Aha. C’est encore un peu douloureux, » répondit-elle.

« Alors, tu devrais continuer à dormir, » dis-je.

Alors que je caressais ses doux cheveux, Lily plissa les yeux, ressentant apparemment du plaisir.

« Hmm. Je ferai ça..., » murmura-t-elle.

Après ça, elle fit retourner sa moitié supérieure du corps dans celui d’un Slime.

Puis, après avoir encore un peu caressé l’endroit plat et spacieux où sa tête se tenait avant ça, je m’étais tourné et je m’étais déplacé.

Il y avait un visage vide qui regardait notre échange.

... On dirait qu’on nous a vus, pensai-je.

« Bon matin, Rose, » dis-je.

« Bonjour à vous, Maître, » répondit Rose.

La vaillante Rose me salua d’une voix calme alors qu’elle travaillait d’une main avec un couteau qui ressemblait à celui qu’elle utilisait habituellement.

La raison pour laquelle elle avait baissé la voix était parce que Kato était encore enveloppée et dormait sous les draps à côté d’elle.

Alors que je diminuais la distance entre nous, Rose se leva et me salua.

« Aujourd’hui, vous êtes debout assez tôt, » déclara Rose.

« J’ai été réveillé. Alors je me suis levé après ça, » répondis-je.

« Était-ce par grande sœur ? On ne peut pas y faire grand-chose vu qu’elle n’a pas été choyée hier soir, » déclara Rose.

« Disons-le comme si le câlinage était quelque chose de naturel..., » répondis-je.

Il était vrai que pendant toute la journée d’hier, Lily était inconsciente alors qu’elle était concentrée sur la régénération de son corps, donc même si je l’avais voulue, je n’aurais pas pu la câliner.

« Hier soir, voyiez-vous, ma grande sœur a été intimidée par Kato-san, » commença Rose. « Même si elle sait qu’elle a tort, logiquement, et émotionnellement parlant, elle a très probablement voulu être choyée par le Maître. »

« Parce que c’était impossible hier, c’est devenu la première chose qu’elle a faite le matin, hein... En y réfléchissant bien, je n’ai toujours pas entendu les détails de ce qui s’est passé avant-hier quand je n’étais pas là, » dis-je.

Je pensais que de demander à Rose ce qui était arrivé entre Lily et Kato serait la manière la plus objective de savoir ce qui s’était passé. Il s’agissait du moment idéal pour le demander, car Lily était inconsciente et Kato était toujours dans le pays des rêves.

J’avais alors passé une trentaine de minutes à poser des questions à Rose sur tout ce qui s’était passé durant cette courte période où je n’étais pas là.

« On dirait que nous avons un peu troublé Kato, » dis-je.

Après avoir entendu parler du déroulement des événements, j’avais laissé échapper un soupir. Cette fois-ci, il semblerait que Kato soit celle qui avait sauvé ma peau.

Même moi, qui avais du mal à le comprendre parfaitement, je pouvais vaguement deviner l’ampleur du danger dans lequel ma famille était placée. C’était de ma faute vu que je n’avais pas préparé un plan efficace pour ce genre d’incident. Mais même ainsi, j’avais une dette envers elle pour avoir pris soin de ma famille quand je n’étais pas avec elle... et c’était quelque chose qui devra être remboursé.

J’étais frustré que la seule chose que je pouvais faire fût d’assurer sa protection avec celles en qui j’avais confiance.

En outre, j’avais demandé à Rose d’avoir des informations sur les progrès de l’état de son propre corps.

« En ce qui concerne les parties de mon corps, j’ai fini de les rééquiper hier, » répondit-elle.

Comme elle l’avait dit, le corps de Rose n’avait plus de fissures qui semblaient très douloureuses.

Son corps avait l’air différent de quand je l’avais rencontrée pour la première fois. La texture de bois n’était plus aussi visible, elle était devenue plus pâle et ressemblait maintenant plus à une poupée d’une mannequin.

Je pensai alors à l’épée qui pendait à ma taille.

Même si elle avait aussi été fabriquée en bois, Lily avait comparé la texture métallique à « l’Acier de Damas ». Même le corps de Rose avait été fabriqué et reconstruit avec ses propres mains. Ce ne serait donc pas étrange si même les matériaux en bois qu’elle utilisait avaient acquis un certain nombre de propriétés inhabituelles grâce à sa propre magie.

« Parce que j’ai également amélioré mes bras, leur force a été quelque peu augmentée. Je crois que cela aidera le Maître, » déclara-t-elle.

« Je vois. Je suis impatient de le voir en œuvre, » répondis-je.

« Le problème est au niveau des armes et armures. La bataille d’il y a deux jours a rendu plusieurs armures inutilisables. Je voudrais pouvoir demander environ quatre jours pour réparer tout ça, » déclara Rose.

« Compris, » dis-je.

Ce n’était pas une mauvaise chose. Les mains de Rose s’étaient améliorées. Et en renouvelant l’ensemble des armures, cela augmenterait considérablement notre force combative.

Cependant, si nous faisions cela, alors Rose ne pourrait pas voyager pendant quatre jours.

Lily avait probablement besoin de temps pour récupérer de ses blessures.

Ce n’était donc pas vraiment un problème. Elles avaient vraiment travaillé très dur et méritaient encore un peu de repos.

Le problème, c’était moi.

Hier, j’étais en proie à la fatigue et aux douleurs fantômes.

Même si l’on pouvait dire qu’elles ne mettaient pas ma vie en danger, j’avais quand même subi des blessures graves. Grâce aux bienfaits de la magie curative, mes blessures avaient été guéries, mais l’endurance que j’avais perdue n’avait pas pu être restaurée. Il s’agissait de la raison derrière ma léthargie, et je suppose que les douleurs fantômes que j’avais éprouvées étaient dues au choc que mon corps humain fragile avait reçu.

Cependant, quand je m’étais réveillé aujourd’hui, mon corps avait pour d’une manière générale retrouver son état normal.

Ainsi, je devrais être capable de bouger correctement. Mais même si je le pouvais, la raison pour laquelle je ne travaillais pas pourrait être attribuée à la paresse.

« J’ai une demande pour toi, Rose, » dis-je.

« Tout ce que le Maître souhaite est la priorité absolue. S’il vous plaît, parlez de toutes requêtes que vous avez, » répondit-elle.

« Il n’y a pas besoin de tant d’humilité... Ah eh bien, » commençai-je.

Je laissai échapper un sourire ironique alors que Rose se plaça à genou et baissa la tête.

« Ma demande est juste que je voudrais que mon équipement prenne la priorité, » dis-je.

« Bien sûr que c’est possible. Il s’agissait déjà de mon intention, » répondit Rose.

« Combien de temps cela prendra-t-il pour que mon équipement soit fini ? » demandai-je.

« La production peut être complétée avant midi aujourd’hui, » répondit-elle.

« Vraiment ? Je pourrais donc commencer à explorer la forêt cette après-midi, » dis-je.

« Avez-vous déjà l’intention de commencer à explorer la forêt afin de trouver d’autres monstres ? » demanda Rose.

J’avais hoché la tête en réponse à la question qui avait été posée avec une surprise croissante.

« Ah. C’est parce que je peux vraiment bouger, » dis-je.

« Ça ne me dérange pas. Mais comme vous pouvez le voir, ma grande sœur ne peut pas bouger, » déclara Rose. « Dois-je effectuer mon travail ce soir à la place ? Cependant, si je le fais, les améliorations pour les équipements nécessiteront plus de temps. »

« Non. Rose, tu dois continuer avec ce que tu as déjà à faire. J’ai maintenant une autre force de combat sur laquelle je peux compter à part Lily et toi, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Rose semblait avoir compris le sens implicite de ma question.

« Avez-vous l’intention de chercher dans la forêt seulement accompagnée par elle ? » demanda Rose.

« Pourquoi cette question, Rose, t’opposes-tu à cela ? » demandai-je.

« Le Maître est toujours en convalescence. J’ai humblement déterminé que le Maître ne devrait pas se surmener, » déclara-t-elle.

« Je ne souhaite pas te faire t’inquiéter à propos de ça. Mon corps peut vraiment déjà bouger sans problèmes, » déclarai-je.

J’avais essayé de déplacer mon corps afin de le démontrer... et il ne semblerait pas y avoir de zones qui étaient encore douloureuses.

Il ne faisait aucun doute que mon corps était en bonne santé.

« Cela semble... certainement être le cas. Ce pourrait être exactement comme tu l’as dit. Il n’est pas bon de surmener son corps tout en récupérant, » dis-je.

À cause de l’assaut d’Arachne Blanche, je les avais seulement inquiétées. Donc, on ne pouvait pas leur en vouloir qu’elles se sentent particulièrement sensibles dès maintenant.

Je me sentais désolé qu’elles doivent constamment se soucier de moi. Je devrais céder du terrain pour le moment.

« J’ai compris. Alors, je vais me reposer correctement pour aujourd’hui et je regarderais après ça l’état de mon corps. Le départ est reporté à demain matin. Est-ce que ça te va ? » demandai-je.

« ... Oui, » répondit-elle.

Rose semblait avoir plus de choses à dire, mais elle avait gardé ça pour elle pour le moment.

Si je n’étais pas d’accord pour ne rien faire pour le reste de la journée, elle ne serait certainement pas restée silencieuse.

En pensant à ça, je regardais silencieusement Rose alors qu’elle travaillait, mais... peu de temps après, Kato se réveilla. Nous avions alors pris notre petit-déjeuner et je m’ennuyais déjà quand nous avions passé l’heure du midi.

Je ne le savais pas jusqu’à présent, mais je semble avoir une mentalité obsessionnelle de « devoir faire quelque chose ».

Le temps que j’avais pris pour me reposer par précaution était rapidement devenu douloureux pour moi.

« ... »

Surtout qu’après avoir dit à Rose que j’allais reposer mon corps aujourd’hui, je ne pouvais pas dire que je sortais. Je ne pouvais pas non plus pratiquer mes frappes afin d’entraîner mon corps.

« Maître, avez-vous l’intention d’aller quelque part ? » demanda Rose.

Au moment où je m’étais levé, Rose m’avait interrogé avec une voix aiguë. Peut-être qu’elle se souciait aussi de moi à la place de Lily.

« Je sors juste pour prendre l’air, » répondis-je.

« Vraiment ? Alors, n’allez pas trop loin, » répliqua-t-elle.

Peut-être qu’elle réalisait que je sentais que j’avais trop de temps à disposition, car des pensées de stupéfaction et de résignation me furent transmises à travers le lien entre nous deux.

J’étais alors parti précipitamment hors de cet endroit.

***

Même si le nid d’Arachne était constitué de rondins qui étaient collés avec uniquement des fils d’araignée, il était fortement endommagé après la bataille d’il y a deux nuits. Et après un léger remaniement effectué par Rose, c’était devenu incroyablement confortable de vivre dedans.

Il faudrait encore beaucoup d’efforts pour que les humains marchent parfaitement dessus, mais c’était déjà maintenant à un niveau où vous ne tomberiez pas si vos chaussures se coinçaient.

J’étais alors sorti du nid d’Arachne. Au moment où je l’avais fait, une silhouette blanche était apparue dans mon champ de vision.

« Gerbera [3], » dis-je.

« Bonjour Monseigneur, » répondit-elle.

Après que je l’ai appelée en utilisant son prénom après avoir quitté le nid d’Arachne, l’Arachne Blanche... maintenant appelée Gerbera, avait affiché le sourire embarrassé d’une jeune fille.

Le prénom de « Gerbera » lui avait été donné quand elle avait demandé un nom le lendemain du combat mortel.

Cela avait été assez difficile d’en trouver un.

En premier lieu, j’avais déjà épuisé le stock de fleurs que je connaissais. Et finalement, ce fut Kato qui m’aida à en trouver un bien.

... Comment le nom de Gerbera résonne-t-il ?

... Cette fleur était également surnommée « la Fleur-Araignée » en raison de la façon dont elle fleurissait.

... C’était tout. Cela avait été décidé ainsi.

Kato avait finalement montré une faible, mais joyeuse expression, peut-être en raison de l’acte curieux d’avoir dû trouver un nom pour quelqu’un.

Cela dit, ça ne changeait pas le fait que je lui avais encore une fois causé des problèmes.

J’étais désolé et reconnaissant en même temps. Si elle n’avait pas été là, il y aurait eu une possibilité sérieuse que le nom d’Arachne Blanche soit devenu quelque chose comme « Tulipe ».

Bien sûr, il n’y avait aucune raison d’être obsédé par le choix d’un nom floral. En premier lieu, je n’avais pas l’intention de choisir parmi les noms de fleurs quand j’avais choisi « Lily ».

Cependant, même si ce n’était pas une nécessité, il y avait des raisons suffisantes de le faire.

Étant donné qu’elle aurait été la seule personne sans nom floral, cette personne qui aurait été nommée ainsi détestait ce fait.

Elle n’aimait pas être la seule différente.

Malgré le genre de rencontre que nous avions eu... Non. C’était à cause de cette rencontre qu’elle valorisait et tenait à ses compagnons.

C’était une bonne inclinaison. En pensant favorablement à son attitude, j’avais posé une question.

« Oh oui, Gerbera. Cette chose dont je t’ai parlé plus tôt, est-elle prête ? » demandai-je.

« Oui, » tout en répondant à ma question, Gerbera avait fait un signe de tête.

J’avais demandé quelque chose de sa part.

« Il vient d’être terminé. Comment est-il ? » demanda-t-elle.

Ce que Gerbera avait sorti était un morceau de tissu blanc qui avait un lustre lisse.

Pour être exact, c’était un vêtement fabriqué à partir du tissu blanc.

Il s’agit d’une fabrication simple qui pouvait être fermée à l’avant.

Il s’agissait d’un produit fait avec des fils d’araignée, créé par la capacité spéciale de l’Arachne.

Hier, elle m’avait fait une démonstration, mais en utilisant uniquement quelques bâtons de bois, elle m’avait montré qu’elle était vraiment bonne quant au tissage.

Selon les souvenirs de Miho Mizushima présents dans Lily, il semblerait que ce soit un « métier à tisser à contre-courant ». Gerbera possédait quelques outils qui étaient de ses propres fabrications, mais c’était essentiellement la même chose.

Par exemple, la raison pour laquelle elle, un monstre, pouvait habiller la moitié supérieure de son corps avec un mince tissu, était grâce à cette capacité.

Bien sûr, ce que j’avais demandé était une version plus solide et plus épaisse de ce produit.

C’était évident. Ce qu’elle avait avant ça pourrait seulement être quelque chose destiné à une poupée. Ce n’est pas l’endroit pour profiter d’un tel assortiment. Ce que je voulais, c’était une sorte de vêtements plus adaptés.

J’avais alors vérifié le vêtement se trouvant dans mes mains.

Cependant, il semblait différent de ce que j’attendais par rapport à des fils d’araignée. Il n’était pas collant, et dégageait une sensation douce et soyeuse quand je le touchais.

J’avais entendu quelques anecdotes dans le passé que les fils d’araignée avaient des propriétés différentes du fil de trame.

En ce qui concerne ce tissu, j’avais l’impression que les longitudinales et les transversales étaient identiques. Et le fils n’était nullement collant.

« Comment est-ce ? C’est une merveille, n’est-ce pas ? » Gerbera étendit son corps comme si elle était fière d’elle.

De telles choses la rendaient semblable à Rose. Elle aussi, quand elle avait fait quelque chose et qu’elle me le montrait, elle semblait fière et heureuse.

Dans le cas de Gerbera, elle n’avait pas une personnalité calme de Rose, et donc, elle m’avait simplement étreint, ou plutôt, m’avait enlacé avec force.

De plus, il semblerait qu’elle ne savait pas comment maintenir la distance entre elle et les autres. Car là, c’était trop proche. Elle était si proche que, si elle le voulait, elle pourrait facilement voler mes lèvres.

« Je ne pensais pas non plus que ça se passerait bien, » dis-je.

« En effet, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

« Oui. On dirait que ça... Je le vois bien, mais ne me colle pas de si près, » dis-je.

J’avais poussé l’épaule puis avais pris une certaine distance entre nous.

Mon cœur avait sauté un battement quand ma paume était entrée en contact direct avec cette délicate fille, mais je ne l’avais pas affiché sur mon visage.

... Mais Gerbera l’apprendrait de toute façon, donc cela ne ferait pas vraiment de différence.

« Alors, dépêche-toi de le porter. Comment puis-je le dire, ton apparence est embarrassante, » déclarai-je.

Il était trop tard pour le dire maintenant, mais l’apparence de Gerbera était très provocatrice.

Ceci me dérangeait plus depuis un certain temps maintenant, mais les vêtements d’extérieur en tissu mince étaient pratiquement transparents sous le soleil de midi, cachant à peine sa peau.

Et aussi, en parlant de cette fille, elle n’essayait même pas de couvrir sa poitrine.

Elle avait l’air si sans défense qu’un homme sans inhibitions pourrait même oublier que sa moitié inférieure était celle d’une araignée et la plaque au sol.

Eh bien... Dans ce cas, la roue aurait tourné, et tout cela serait fini. Même sans s’en prendre à elle, il y avait aussi la possibilité de se faire tuer simplement après sa rencontre.

Je devrais être incroyablement reconnaissant au ciel de laisser un monstre aussi puissant devenir ma camarade.

« Veux-tu bien te dépêcher ? » dis-je.

Cependant, tout cela était différent.

Gerbera avait l’air de vouloir être encore félicitée, mais quand je le lui avais dit avec plus de force, elle n’avait pas résisté et avait docilement suivi mes instructions.

« C’est bon. Ne soyez pas en colère, Monseigneur. ..., » dit-elle. « Étrange. Est-ce que je me tromperais sur le fait que Monseigneur n’était pas mécontent par cette idée ? Car Monseigneur a bien regardé ma silhouette pendant un bon moment. »

« ... »

Il semblait que ma maîtrise de soi manquait encore de contrôle.

Si j’étais autorisé à faire des excuses pour mes actions, alors que je dirais que cela n’était pas intentionnel.

Cela a été fait inconsciemment.

Vraiment.

Non. Dans cette situation, c’est toujours mauvais même si c’est involontaire.

... Se pourrait-il que je sois sexuellement frustré ?

J’avais dormi avec Lily sur le même lit... Et plus comme, je l’avais utilisée comme lit, et ce, depuis la première nuit, je ne l’avais plus fait avec elle.

Il avait été difficile de survivre, et il n’était pas nécessaire de le mentionner, mais je pensais que ce serait mauvais d’abandonner mon corps à de tels actes dans ce genre de situation.

Surtout que Rose était réveillée et Kato dormait à proximité. Je ne pouvais pas être fidèle à mes désirs dans cet espace ouvert où l’on pouvait se déplacer si librement.

... Si c’était ce qui avait provoqué des frustrations sexuelles... Je devrais être un peu plus vigilant à partir de maintenant.

... Dans un coin de ma tête, ce n’était pas comme si je n’entendais pas le murmure de « On ne peut pas y faire grand-chose puisque je suis un mec », mais si je finissais par écouter les murmures de la tentation, alors je serais vraiment comme un certain Kaga.

Et ce n’était pas une bonne chose.

« Je me suis changée, Monseigneur, » annonça-t-elle.

Après avoir dissipé mes pensées inutiles, j’étais retourné pour faire face à elle. La silhouette de Gerbera se tenait là. Elle portait le mince tissu qu’elle portait sur les vêtements translucides qu’elle venait de me montrer.

« ... »

La zone de la poitrine semblait un peu trop ouverte, mais je n’étais pas du genre à parler de la mode des filles. Avant de venir dans ce monde, au Japon moderne, je connaissais des filles du même âge que moi qui portaient des vêtements aussi extrêmes pendant les vacances.

Et en réalité, ces vêtements étaient très bien adaptés.

Avec des cheveux raides, de longs cheveux fantaisistes, des traits faciaux incroyablement délicats et des yeux écarlates mystérieux, ce qui était au-dessus de la taille de Gerbera était pratiquement celui d’une fée ou d’une elfe.

Parce qu’une telle fille portait de tels vêtements flottants, il était impossible qu’elle ne soit pas adaptée à ce genre d’habits.

Maintenant que sa peau ne peut plus être vue directement, son aura diabolique s’était éclaircie, et honnêtement, elle était vraiment très adorable.

« Comment est-ce, Monseigneur ? Ah. Je suis adorable, » déclara-t-elle.

« Oh ? Oui, Adorable..., » dis-je.

Quand je lui avais répondu par hasard, la peau d’un blanc aveuglant de Gerbera avait immédiatement été teinte en rouge.

Comme sa peau était blanche, je pouvais voir la rougeur jusqu’à sa poitrine alors qu’elle propageait de plus en plus.

Même si elle était une telle beauté, elle n’avait pas l’habitude d’être complimentée. Ses lèvres ne pouvaient s’empêcher de s’entrouvrir dans le bonheur. Cela devait être ainsi parce qu’elle avait toujours été seule. Si elle avait été une fille normale, je serais inquiet qu’elle se fasse tromper par de méchantes personnes.

Alors que j’attendais que Gerbera retrouve son sang-froid, j’avais commencé à ouvrir la bouche.

« C’est vraiment quelque chose de bien. Alors, continue à faire des vêtements pour nous, » dis-je.

Il était facile de se déplacer avec, et nous n’étions pas dans une situation où nous devions nous inquiéter de la mode. Vous pouviez dire ce dont j’étais conscient en regardant simplement mon visage. C’était une autre raison pour laquelle je ne m’inquiétais pas pour ça, mais Lily n’avait qu’un chandail à porter. Nous n’avions tout simplement pas d’autre stock de vêtements.

Je préférerais être sauvé du fait de n’avoir qu’un ensemble de vêtements sur mon corps. C’était aussi bien pour un aspect hygiénique que mental.

« Je peux aussi me réjouir de sa durabilité, n’est-ce pas, » demandai-je.

« Umu. Puisque mes fils d’araignée ont été utilisés. Il ne sera ni déchiré ni facilement percé, » déclara-t-elle.

« Cela semble rassurant, » dis-je.

« Je vous laisserais bientôt voir que cela ne se déchirera pas même dans la gueule d’un Croc de Feu, » déclara-t-elle.

« Je suis impatient d’y être, » dis-je.

Dans ce cas, l’intérieur de mon corps ne résisterait probablement pas à la puissance de la mâchoire, mais je ne dirais pas quelque chose qui allait l’humilier.

Et d’ailleurs, nous irons plus loin dans la forêt, le fait d’être mieux équipé était évidemment une bonne chose.

« Ah oui, c’est vrai, » dis-je.

« Hmm ? Monseigneur ? » demanda-t-elle.

« Je me sens mal de te demander maintenant une autre faveur, puisque je viens de t’en demander une..., » déclarai-je.

« Ne prenez pas ça trop à cœur. Si je le peux, alors je ferai n’importe quoi pour vous, Monseigneur, » répondit-elle.

Gerbera avait affiché une expression de joie tout en disant ça.

Pour nous, peut-être le fait qu’elle pouvait faire quelque chose pour ses premiers camarades qu’elle avait gagnés avait causé cette atmosphère de joie.

C’était vraiment une bonne indication.

Elle était très enthousiaste à ce sujet. Et si elle était ainsi, cela allait réduire le temps nécessaire pour que nous nous connaissions.

« Veux-tu bien aller dans la forêt avec moi demain ? » demandai-je.

« Ensemble, Monseigneur ? » demanda-t-elle. « Certainement, si Monseigneur le désire, Monseigneur n’a pas besoin d’y aller en personne, mais seulement d’ordonner à votre serviteur de le récupérer. Même s’il s’agit de rassembler les carcasses de quatre Crocs de Feu, il me sera facile de le faire. »

« Je n’ai pas besoin d’une viande si mauvaise... Ce n’est pas quelque chose comme ça. J’ai besoin d’être là en personne. Ma capacité [Domptage de Monstres] nécessite que je sois proche des monstres..., » dis-je.

Alors j’avais comblé Gerbera, qui a récemment rejoint en tant que camarade, par rapport à son manque de connaissances. J’avais finalement ressenti quelque chose comme un défi pour la première fois depuis mon entrée dans ce monde.

Tout le monde avait travaillé ensemble pour surmonter une énorme difficulté et une nouvelle force de combat avait été ajoutée.

Sûrement qu’à partir de maintenant, tout ira bien. C’était ce que je croyais.

Notes

  • 1 Gochisousama : Un dicton informel pour « merci pour la nourriture » qu’on effectue au Japon après les repas.
  • 2  Osomatsusamadeshita : Semblable à gochisousama, sauf que c’est seulement pour les collations.
  • 3 Gerbera : Gerbera est un genre de plantes de la famille des Asteraceae. Ses espèces sont souvent utilisées comme plantes ornementales, il a été nommé ainsi en hommage au naturaliste allemand Traugott Gerber (de), ami de Carl von Linné. Dans le langage des fleurs, la signification du gerbera est l’amour profond, les tendres pensées.

***

Chapitre 2 : Suspicion et confiance

À l’aube, quelques jours plus tard.

« Je suis désolé de t’avoir hâté, » dis-je.

« Pas de problèmes..., » répondit Rose.

J’avais reçu du nouvel équipement de la part de Rose. Le plastron habituel, la protection du bas du corps et un grand bouclier. Les nuances étaient un peu plus sombres et elles étaient différentes de celles d’avant.

Cela n’était pas au niveau de l’épée en pseudo « acier de damas » que Rose avait produite, mais cela semblait être plus résistant que la précédente armure. Si tout le monde pouvait en être équipé, notre puissance de combat pourrait beaucoup augmenter.

Comme d’habitude, Rose avait fait du bon travail.

J’avais rapidement terminé les préparatifs.

« Tout est bon, » dis-je. « Les préparations sont achevées. Il est temps d’aller. »

Après avoir parlé à Rose et Kato, j’avais caressé en utilisant mon doigt la surface du monstre transparent en forme de gelée.

« Et aussi, Lily. Je vais sortir un peu, » dis-je.

Elle ne m’avait pas répondu.

Lily avait perdu connaissance afin de pouvoir récupérer plus vite de ses blessures. C’était apparenté à l’état de sommeil pour les humains. En faisant cela, elle ne pouvait pas maintenir sa capacité de mimétisme pendant ce temps. Elle s’était « réveillée » plusieurs fois comme elle l’avait fait hier matin, mais le fait de la regarder dans son état affaibli était un peu douloureux.

Le fait d’être un slime dans cet état ne représentait aucun danger pour sa vie. Elle avait seulement besoin de quelques jours pour se rétablir. Mais pendant ce temps, il était préférable de la laisser comme elle était en ce moment.

« Alors, je te laisse la base, » dis-je à Rose.

« D’accord, Maître, » répondit Rose.

« ... Bon, » dis-je.

Après avoir échangé des au revoir, je m’étais déplacé pour sortir du nid d’Arachne.

« Maître, » juste avant de quitter le nid, Rose, avec qui je venais d’échanger des au revoir, m’avait appelé.

J’avais regardé vers l’arrière afin de voir Rose.

Peut-être qu’il y avait quelque chose que j’avais oublié.

« Maître, y allez-vous vraiment ? » demanda Rose.

« Veux-tu encore en parler ? » demandai-je.

Déjà hier, Rose s’était opposée à moi sur le fait que je voulais aller explorer la forêt.

Cela faisait seulement trois jours depuis le combat mortel contre l’Arachne Blanche. Et à cause de cet événement, leurs inquiétudes étaient raisonnables. Mais là, il semblerait que ses inquiétudes soient un peu exagérées.

« N’en avons-nous pas parlé plusieurs fois ? Je suis totalement rétabli. Alors, ne t’inquiète pas à propos de ça. Je ne vais pas soudainement m’effondrer, » dis-je.

« Je suis conscient de cela, mais..., » Rose pouvait être vue bégayante sur ses mots. « Et les autres questions ? Oui, par exemple, n’y a-t-il pas un problème de sécurité ? »

« Veux-tu parler du fait de savoir si le nid de l’Arachne est sans danger ? » demandai-je.

Un problème de sécurité... Je vois, il y a aussi une telle raison de s’y opposer, pensai-je. Cependant, j’ai aussi pensé à ça.

« C’est correct. Et si ça arrivait, cela serait bien de réveiller Lily, » répondis-je. « Vu que vous êtes deux maintenant, quel que soit le monstre qui viendrait, il ne vous faudra pas longtemps pour que vous les neutralisiez. »

À l’origine, seules Lily et Rose avaient des capacités de combat.

Quand nous vivions dans la grotte, Lily était sortie pour s’assurer de la nourriture et Rose était la seule à m’accompagner. Par rapport à cela, à la fois Lily et Rose étaient entièrement équipées et elles gardaient le nid.

Lily n’était pas actuellement en bonne condition, mais elle n’était pas à un niveau où elle ne pouvait pas supporter un ou deux combats.

« D’ailleurs, en premier lieu, n’a-t-on pas dit que les monstres ne s’approchent généralement pas de ce nid d’Arachne ? » demandai-je.

Il était rare que des monstres s’approchent du nid de l’Arachne Blanche, qui est un « Haut Monstre ». En fait, ces monstres avaient été complètement éliminés pendant de longues années.

En d’autres termes, il s’agissait d’un mécanisme de sélection dans l’évolution.

« J’ai déjà pensé à tout ce qui peut nous arriver, » dis-je.

Mais Rose insistait avec force.

« Ce qui m’inquiète, c’est le Maître, » déclara-t-elle.

« Ce n’est pas quelque chose qui nécessite d’être inquiet, » dis-je. « Mon escorte est cette Arachne Blanche, un “Haut Monstre”. Il n’y a pas beaucoup de monstres qui peuvent s’opposer à elle. »

Tout en conversant, je m’étais soudainement méfié de quelque chose.

Malgré tout ça, la pensée que Rose s’inquiétait trop me vint à l’esprit.

En premier lieu, Rose qui s’opposait à mes décisions était inhabituelle. Si je devais le dire autrement, elle était le type de personne à refréner ses propres sentiments et à suivre silencieusement les ordres donnés.

Et pourtant, pourquoi était-elle...

... Non, plutôt...

Était-il possible que la véritable intention de Rose fût à propos de « ceci » ?

« Pourquoi es-tu si contre le fait que j’aille dans la forêt ? » demandai-je. « Rose, est-ce que tu me caches quelque chose ? »

« ... C’est, » répondit-elle.

« C’est de toi que nous parlons, » continuai-je. « Tu penses probablement que c’est “parce que je n’ai pas respecté ta volonté”, n’est-ce pas ? Arrête de penser à des choses étranges. Si tu n’es pas satisfaite de quelque chose, dis-le-moi. Puisque tu fais partie de ma “famille des monstres”, tu es une précieuse camarade. »

Même après que je l’ai invitée à parler, elle cherchait ses mots. Mais dans une telle situation, je n’avais rien d’autre à faire que d’attendre.

Elle s’était soudainement agenouillée et avait baissé la tête. « Maître, je suis vraiment désolée. »

« Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.

« Je connais déjà les sentiments du Maître envers nous, sa “Famille de Monstres”. Je suis reconnaissante pour cela, et je n’ai aucune intention de l’ignorer, » répondit-elle.

Avec toujours sa tête baissée, elle avait commencé à exprimer ce qui était dans son cœur.

En même temps que les sentiments d’excuse étaient présents dans son cœur... quelque chose comme un sentiment de honte était présent, et tous deux m’étaient transmis à travers notre lien.

Mais... contre quoi ?

La question que j’avais en tête avait alors été répondue quand Rose avait continué.

« Cependant, de mon côté... Je ne peux absolument pas croire en Gerbera comme ma grande sœur l’a fait, » déclara Rose.

« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » demandai-je.

Pour moi, c’était une confession inattendue.

Pendant que je ne disais plus rien, Rose avait continué à parler. « Pourriez-vous au moins attendre que ma grande sœur ou moi puissions parfaitement nous déplacer ? »

Pour résumer, la chose qu’elle voulait dire était : « Parce qu’on ne peut pas faire confiance à Gerbera, celle qui devrait être mon escorte devrait être elle ou Lily. »

Je me sentais un peu étourdi. C’était parce que je comprenais à quel point Rose était sérieuse.

« Alors, il s’agit de la véritable raison pour laquelle tu es contre le fait que j’aille dans la forêt ? » demandai-je.

Rose s’inclina plus profondément alors que je lui demandais ça.

« Je suis vraiment désolée, » répondit Rose.

« Ne vas-tu pas le lui pardonner ? » demandai-je.

« ... Non, » répondit-elle.

« Je vois, » dis-je.

Ah, bon sang, pensai-je.

Tout ceci était arrivé à cause de mon erreur. Au contraire, j’aurais dû prédire cette chose.

J’avais complètement oublié cette possibilité après que Lily l’ait accepté.

Rose était différente de Lily.

Le rôle qu’elle avait pris était de garantir la sécurité de mon bien-être, en agissant comme mon gardien.

Elle ne le tolérerait pas si, en tant que Maître, je devais être blessé. C’était son principe de vie.

— J’existe pour protéger le Maître. À cet effet, cela ne me dérange pas si ce corps doit se transformer en copeaux de bois.

Il s’agissait des paroles que Rose m’avait dit.

Sa raison d’être était de me protéger.

Cela devait être naturel pour elle de ne pas pardonner à Gerbera qui m’avait blessée. Au contraire, en ce qui concerne cette affaire, je devais être à la place celui qui m’y conformait.

« Je suis vraiment désolée, » déclara Rose.

« Tu n’as pas à t’excuser encore et encore. Il n’y a rien que nous puissions faire pour ne pas vouloir lui pardonner..., » dis-je.

Mais si l’on me demandait de pardonner aux étudiants qui m’aient intimidé dans la « Colonie », c’était impossible.

Si j’y repense maintenant... Ils avaient dû tomber en pleine panique. C’était un état d’urgence. Ces personnes-là étaient généralement de bonnes personnes. Elles étaient innocentes. C’était à cause de la situation si mauvaise... J’avais déjà pensé à cette possibilité.

C’était simple de penser à ça.

Mais je ne croyais vraiment pas à ces pensées.

Même si tous ceux-là mouraient, je ne sentirais même pas un peu de pitié pour eux. Pour moi, ils n’auraient été rien de plus qu’un tas de cadavres.

Il y avait une partie qui ne pourrait jamais être comprise avec la raison qui existait dans la chose qu’on appelle le « cœur humain ».

D’autre part, Lily avait déjà pardonné à Gerbera. Mais même ainsi, ce n’était pas que Rose était une personne bornée par rapport à elle.

Lily avait priorisé mes sentiments, tandis que Rose, qui était pratique, s’était concentrée sur la sécurité de mon bien-être.

C’était le caractère de ces filles, et l’on ne pouvait nier que c’était le résultat de leur personnalité. Au moins, je ne le nierais pas complètement.

En plus... disons-le franchement, cet incident était la faute de Gerbera.

Il était vrai que l’Arachne Blanche était l’incarnation même de la violence, et qu’elle nous avait blessés.

Après avoir été réformée, sa nature d’araignée n’avait toujours pas changé.

En premier lieu, vous ne pouviez pas cacher ce que vous aviez fait.

Peu importe combien vous l’avez regretté, le passé ne peut pas être changé.

Bien sûr, je croyais en Gerbera.

Et je voulais que ma famille croie en elle.

Cependant, je n’avais pas le droit d’ordonner à Rose de devenir amie avec Gerbera. Cela ne serait pas dans ce cas une véritable amitié construite sur la confiance. Si c’était ainsi, la relation entre ces deux filles serait totalement différente de ce que je souhaitais.

Dorénavant, Gerbera devrait retrouver la confiance qu’elle avait perdue lors de sa première rencontre.

Cependant, cela n’était pas censé être quelque chose dont on devait être aussi inquiet comme on l’était actuellement.

Il fallait régulièrement construire la confiance.

Comparé à la façon normale de construire une relation entre les humains, ce que nous avions entre nous ici était à la place non conventionnelle.

Sans tenir compte de moi... L’incident où Lily avait facilement pardonné et accepté l’ancienne Arachne Blanche était loin de la norme.

... Gerbera devait donc gagner la confiance de Rose.

Le moyen le plus rapide de le faire était de « montrer à Rose son utilité », ou quelque chose comme ça.

Utiliser ce moyen produirait des résultats. Et en tant que tel, demander à Gerbera d’aller dans la forêt en tant qu’escorte était la bonne chose à faire.

Ce dont Gerbera avait maintenant besoin était des résultats qui prouvaient sa bonne foi.

S’il y avait des résultats, Rose finirait par reconnaître ses efforts. Heureusement, Rose pensait de manière rationnelle. Si elle croyait que Gerbera avait déjà réfléchi sur son comportement, cela ne devrait pas être si difficile.

Par ailleurs, la situation actuelle était très dure pour Rose.

Même Rose ne voulait pas douter de Gerbera, car elle faisait également partie de la famille. Si ce n’était pas ainsi, alors je n’aurais pas pu sentir de sentiments de « honte » venant de la part de Rose.

Parce que ces deux-là voulaient se rencontrer à mi-chemin, cela devrait aller.

Tant que nous vivons, il n’y aura pas de problèmes. Nous devions régler les petits problèmes un par un.

N’était-il pas évident que c’était mon travail de les aider, en tant que Maître de ses filles ?

Après avoir fini ma conversation avec Rose, j’étais finalement sorti du nid d’Arachne.

Gerbera m’attendait là-bas.

Elle était assise avec ses jambes d’araignée pliées tout en regardant distraitement le ciel.

La conversation avec Rose avait pris du temps. Je l’avais apparemment fait attendre en vain. J’avais fait une mauvaise chose.

« Désolé de t’avoir fait attendre, » dis-je.

« Nullement ! Je n’ai pas attendu, » répondit-elle.

Gerbera avait abaissé sa ligne de vue qui était dirigée vers le ciel et avait montré une expression rigide.

J’avais alors penché la tête sur le côté. « Est-ce que quelque chose est arrivé ? »

« Hmm... Que voulez-vous dire par là ? » Gerbera se leva immédiatement et se retourna pour me faire face. « Regardez. Si nous ne nous pressons pas, le jour se terminera bientôt. Je souhaite être à la maison avant que le soleil se couche. »

Ses paroles la rendirent plus méfiante.

J’étais sorti du nid d’Arachne tout en sentant un peu de suspicion.

***

Nous avions rapidement rencontré un monstre de type insecte appelé Scarabée Souche dans la forêt où nous vivions.

Le Scarabée Souche pourrait avoir une taille de soixante-dix centimètres. En un coup d’œil, ils semblent être des scarabées-rhinocéros géants.

Leurs corps étaient recouverts d’une carapace externe volumineuse, dont la robustesse était probablement l’une des meilleures de cette forêt.

La corne en forme de cône qui ressemblait à une lance ne semblait pas être facilement cassable par de petits impacts.

Sa spécialité était le lancement d’une attaque de type charge depuis les airs.

Ceci était une attaque simple, mais puissante. Auparavant, dans la Colonie, il y avait une victime qui était tombée à cause de cela.

Le Scarabée Souche que nous avions rencontré semble être plus vigilant que le précédent. Au moment où nous avions entendu quelque chose qui volait, il s’était déjà envolé haut dans le ciel.

À ce moment-là, il n’y avait aucune possibilité que cela fasse partie de ma « Famille de Monstres ».

Outre le fait que le Scarabée Souche montrait clairement son hostilité à notre égard, l’absence de sentiment de connexion entre nous était la meilleure des preuves.

Le Scarabée Souche m’avait immédiatement visé.

Puis, d’une hauteur de quelques mètres, sa vitesse avait changé et sa robuste carapace extérieure s’était transformée en une arme semblable à une balle.

Même si je devais éviter cette balle vivante, le Scarabée Souche, qui était dans notre ligne de mire, se serait retourné afin de nous viser depuis en haut. À ce rythme, il me frapperait et il était possible que la partie supérieure de mon corps soit séparée de la partie inférieure.

« Laissez-moi m’en occuper, » déclara Gerbera.

Le Scarabée Souche volait avec une vitesse qui ne pouvait pas être suivie par mes yeux, mais Gerbera, qui était à côté de moi, lança son fil pour lui faire changer sa trajectoire.

Sans se soucier du fil qui lui avait été lancé et qui s’était collé sur sa carapace, le scarabée qui à l’origine me visait avait quand même essayé de se précipiter vers moi.

Mais Gerbera ne s’était pas arrêtée à ça. « Hrgh. »

Tout en plantant fermement ses huit pattes sur le sol, elle tira le fil qui semblait mince au premier coup d’œil et le monstre soi-disant puissant, le Scarabée Souche, perdit instantanément l’équilibre.

Son parcours avait dévié. Il avait perdu le contrôle de son vol et ainsi, il s’était écrasé sur le sol.

Le corps rond du Scarabée Souche avait été poussé vers Gerbera alors qu’il rebondissait au hasard après avoir été tiré vers elle.

« Ce sera ta fin, » Gerbera avait placé l’une des pattes d’araignée et elle l’avait instantanément écrasée.

Comme un chasseur expert à la lance, la robuste carapace du Scarabée Souche avait été percée et maintenant avait été scellée au sol.

Les jambes de Scarabée Souche avaient tremblé puis il devint silencieux.

« C’est fini... Hmm, » dis-je.

« Très certainement, » répondit-elle.

Après l’avoir soigneusement confirmé, j’avais laissé échapper le souffle que je retenais avant ça.

Je connaissais la véritable puissance de Gerbera, mais j’étais toujours nerveux quand j’étais dans une vraie bataille. Je ne pouvais toujours pas m’habituer aux luttes mortelles.

« Monseigneur, cela ne serait-il pas un moment des plus merveilleux pour un court repos ? » déclara Gerbera.

Ma fatigue mentale avait pu certainement être affichée sur mon visage. Gerbera l’avait offerte avec une expression attentionnée.

« Je pense que oui, » j’avais accepté avec joie l’offre de Gerbera.

Je m’étais alors assis sur place.

J’avais bu de l’eau du récipient en bois que nous avions apporté, et j’avais ensuite laissé échapper un petit soupir. Pas seulement mentalement, mais j’étais également physiquement fatigué.

Sans même m’en rendre compte moi-même, j’avais probablement surmené mon esprit. À partir de maintenant, je devrais prendre de courtes pauses.

Puis, pendant que je vérifiais mon état, Gerbera m’avait appelé. « Monseigneur. »

« Oui !? » répondis-je.

« J’ai fini “l’emballage”, » annonça-t-elle.

« C’était rapide, » dis-je.

Sur la main de Gerbera se trouvait la carcasse du Scarabée Souche enveloppée dans du fil d’araignée.

L’« emballage » qu’elle avait mentionné semblait signifier exactement cela. C’était plus pratique pour être transporté et s’assurer que le contenu ne sera pas « déversé » de quelque façon que ce soit, les restes du monstre avaient été enroulés dans du fil de l’araignée.

Maintenant, la raison pour laquelle elle ramène intentionnellement les restes d’un monstre était afin d’offrir un souvenir à Lily qui se reposait maintenant dans le nid.

Elle avait une capacité de mimétisme qui lui permettait de se transformer en proie qu’elle consommait, d’où le cadeau.

En d’autres termes, si elle pouvait dévorer des monstres que nous n’avions jamais rencontrés, cela pourrait être transformé en potentiel de combat.

Ce n’était pas le but d’aujourd’hui, mais c’était quand même un petit bonus.

C’était donc pas mal. Maintenant, si nous étions en mesure de ramener un nouveau membre pour la « famille », ce serait une bonne chose.

« Très bien. Alors, allons-y, » annonçai-je.

« Monseigneur, veuillez attendre, » déclara-t-elle.

Au moment où je m’étais levé énergiquement, Gerbera avait fait un reproche à mon égard.

« Vous vous êtes juste assis. Pourquoi ne vous reposez vous pas davantage, car Monseigneur n’a pas beaucoup d’endurance ? » demanda Gerbera.

« ... Eh bien, si tu me compares avec vous, les monstres, alors je suppose que je suis vraiment faible, » répondis-je.

En tant qu’homme, je me sentais un peu blessé, d’être parlé comme si j’avais une constitution faible, mais celle qui l’avait dit était l’Arachne Blanche. De son point de vue, ce n’était pas bizarre même si elle me voyait comme étant plus faible qu’un bébé.

« J’ai compris. Je vais me reposer encore un peu plus, » annonçai-je.

« Hmm, » dit-elle.

Je m’étais alors à nouveau assis sur place avec les jambes croisées.

Puis, hochant comme si elle était satisfaite de voir ça, Gerbera plia ses huit jambes et s’assit également, à environ trois mètres de moi.

« ... »

« ... N’es-tu pas un peu trop loin de moi ? » demandai-je.

N’avait-il pas un sentiment de distance quand il n’y avait que nous deux ici ? Sans oublier qu’il était difficile de parler comme ça.

Cela donnait étrangement l’impression d’être la distance que l’on prenait quand l’on détestait l’autre.

« Vraiment ? »

Gerbera bougea maladroitement son regard. Elle était franchement suspecte.

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que quelque chose était arrivé.

« Gerbera ? » demandai-je.

Au moment où je l’avais appelée avec son nom, ses épaules avaient tressailli en réponse.

« Qu-Que se passe-t-il ? » demandai-je.

« ... »

J’avais continué à la regarder jusqu’à ce que son haut du corps s’affaisse, comme un lis blanc qui se fanait.

On dirait qu’elle avait eu une idée. Être honnête était une bonne chose.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.

Après avoir demandé ça, elle avait timidement ouvert sa bouche. « ... Monseigneur, êtes-vous d’accord avec ça ? »

« À propos de quoi ? » demandai-je.

Comme j’avais exprimé ma non-compréhension, elle avait continué avec un ton maladroit.

« Je... l’autre nuit, je vous ai attaqué, Monseigneur. N’est-ce pas être légèrement négligent en étant seul avec moi ? » demanda-t-elle.

Si je pouvais résumer en un mot, elle avait un comportement qui semblait comme si elle allait disparaître de cet endroit.

« Gerbera, tu..., » commençai-je.

Puis, une pensée m’était venue.

« As-tu entendu ma conversation avec Rose ? » demandai-je.

« De-De quoi étiez-vous en train de parler ? » Le ton de sa voix augmentait et le regard de ses yeux écarlates continuait d’éviter mon regard.

Peu importe quoi, n’était-elle pas trop paniquée ?

Le fait d’agir comme ça n’était pas différent d’admettre être dans cet état.

« Tu nous as entendus, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Je laissai échapper un soupir et avançai vers elle, qui détournait encore son regard.

Ses épaules avaient tressailli, mais elle n’avait pas essayé de fuir.

Elle avait seulement baissé les yeux comme si elle abandonnait.

« C’est pourquoi tu agis étrangement..., » dis-je.

« ... Hmh, » gémit-elle.

Rose était contre le fait que j’aille explorer la forêt avec Gerbera.

Gerbera l’avait entendu et elle savait donc que Rose se méfiait d’elle. Elle avait donc décidé de garder ses distances avec moi.

Dès le moment où nous étions sortis dans la forêt seulement nous deux, il n’y avait plus aucun sens à garder une sorte de distance entre nous... Non. Il n’y avait rien d’autre à dire. Je savais qu’elle était maladroite. Si j’avais su cela, je n’aurais pas commis un échec comme celui de cette nuit-là.

Le problème était que Gerbera l’avait pris avec force.

La raison pour laquelle elle était si déprimée était probablement parce qu’elle s’était déjà blâmée par elle-même.

Après la fois où elle était notre ennemie, il semblerait qu’elle, que nous appelions maintenant Gerbera, se sentait comme si elle nous devait une grosse dette.

Après avoir réfléchi un moment, j’avais alors demandé. « Pas sûr, hein ? Quoi ? Vas-tu encore nous blesser, Gerbera ? »

« Jamais. Jamais je ne ferais ça. Je vous suis vraiment reconnaissant, Monseigneur ! » s’exclama-t-elle.

Après avoir nié désespérément mes paroles, Gerbera réalisa quelque chose, laissant tomber ses pattes et ses épaules sur place.

« Cependant, moi-même, j’ai eu les mêmes pensées que ce dont Lady Rose a parlé, car elle a raison sur ça, » déclara-t-elle.

Même si elle était une magnifique beauté, ce visage qui s’était rétréci sur elle-même dans la dépression ressemblait seulement à une grande fleur qui avait flétri et s’était fermé.

« Je suis dangereuse, Monseigneur. Je peux vous faire à nouveau du mal, à vous et aux autres. C’est un fait..., » déclara Gerbera.

Cela semblait être une blessure assez grave.

Je l’avais confirmé et j’avais plissé mes sourcils.

Nous étions un groupe avec un faible nombre d’individus.

Et donc, nous ne pouvions pas nous permettre de ne pas combiner nos forces pour survivre dans ce monde.

Si l’on se sentait trop redevable envers les autres, cela créerait probablement une discorde.

C’était mon travail en tant que Maître de prendre soin de ma Famille.

En plus, comme j’étais celui qui l’avait prise en tant qu’allié, je devais m’occuper d’elle correctement.

Eh bien ! La moitié de cela était ma position officielle. Mais mes véritables intentions étaient de ne pas la laisser seule si elle restait ainsi déprimée.

Mais, comment pouvais-je lui remonter le moral ?

Gerbera, la tête baissée, ouvrit la bouche pendant que je pensais à ça. « Monseigneur et les autres m’ont accepté. Je désire présenter mon utilité à Monseigneur et aux autres. Ce sont mes véritables intentions. »

Elle joignit les mains et leva les yeux vers moi avec ses yeux écarlates qui étaient légèrement mouillés.

« C-cependant, le fait que je viens de naître ne peut pas être changé, » continua-t-elle. « Même maintenant, je désire toujours vous monopoliser et vous capturer... Non. C’est même plus important encore que lorsque nous nous sommes rencontrés hier. Je sens que cette sensation dans mon cœur a continué à augmenter. »

En disant cela, une affection débordante et massive transpirait depuis ses yeux écarlates qui me regardent sans cesse.

« Vous m’avez pardonné, mais je peux quand même à nouveau vous blesser. Je suis terrifié que tout cela puisse se reproduire, » avoua-t-elle.

Gerbera, l’Arachne blanche, était une araignée. C’était son instinct naturel d’attraper sa proie et de l’attacher.

Le fait de penser à vouloir le faire était naturel pour elle. Et par-dessus tout, c’était quelque chose qui ne pouvait pas être changé.

... Bien que...

Même si vous pensiez ainsi, le fait de le mettre réellement en action n’était pas du tout au même niveau.

Voilà ce que je pensais, et en quoi je croyais.

« Gerbera, calme-toi, » dis-je.

À la fin, je lui avais honnêtement dit mon opinion. « Tu ne me feras pas de mal... Non, tu ne nous feras plus jamais de mal. »

En outre, nous étions connectés par le lien entre nous. Il y avait donc une forte possibilité de voir à travers tout tromperie ou mensonge. Voilà pourquoi, il était préférable de directement transmettre les sentiments.

C’était ce que j’avais déterminé.

« Monseigneur, pourquoi le croyez-vous ? » demanda Gerbera.

Les choses que j’avais dites lui semblent inattendues. Le bas du corps d’araignée de Gerbera avait fait un bruit de cliquetis lorsqu’elle avait soulevé son corps.

« Ce que Lady Rose a dit est correct. Même moi, je ne peux pas croire en moi-même. Mais pourquoi Monseigneur croit-il ainsi ? » demanda-t-elle.

« Pourquoi, Hmm... C’est parce que j’ai vu ta silhouette cette nuit-là, » répondis-je.

Cette nuit-là, Gerbera avait dû imaginer comment elle passerait sa vie seule après ça.

Depuis le peu de temps que nous nous étions rencontrés, l’intensité de la solitude qu’elle avait connue était à des années-lumière de celle qu’elle avait ressentie depuis le début de sa vie.

Je la comprenais, parce que j’avais également eu la même expérience.

Voilà pourquoi je croyais en elle.

Si cela avait été le sentiment le plus douloureux qu’elle n’avait jamais ressenti, alors elle irait bien après ça. Voilà ce que je pensais.

« Tu as dit, “Tu as peur que tu nous blesses”, n’est-ce pas ? » demandai-je. « Si tu ressens cela, alors tout ira bien. Tu ne trahiras pas notre confiance. Eh bien, n’est-ce pas ainsi ? Le simple fait d’avoir peur de nous faire du mal dans le futur, cela signifie déjà que tu te soucies sincèrement de nous. »

Voilà pourquoi il n’y avait rien à craindre venant d’elle.

Il n’y avait aucune chance que Gerbera se laisse aller à ses désirs et nous fasse du mal.

Il y avait quelque chose de plus important que ça pour elle.

« Je crois en toi, » dis-je en prenant l’une des mains de Gerbera dont le corps humain s’était affaissé devant sa partie-araignée.

Cela devrait être une bonne chose de lui montrer ma confiance ici. Ce serait génial si j’étais capable de la renforcer.

« C’est pourquoi tu devrais plus croire en toi, » dis-je.

« Monseigneur..., » Gerbera m’avait regardé sans bouger.

Alors que je réfléchissais, elle avait soudainement baissé son visage.

Ma main fut secouée et je m’étais alors raidie à cause de la surprise.

« Ge-Gerbera ? » demandai-je.

« Ah, Monseigneur..., » une voix ressemblait à un gémissement.

Gerbera frappa son visage avec ses deux mains et baissa la tête, comme si elle essayait d’utiliser ses longs cheveux pour les cacher.

Mais, il n’y avait pratiquement aucun intérêt à cacher son visage. Ses oreilles qui sortaient de la masse des cheveux étaient d’un rouge vif et sa nuque nue qui avait été révélée alors qu’elle regardait vers le bas était teintée de vermillon.

« Gerbera, que se passe-t-il ? » demandai-je.

« Ah, Monseigneur. Je comprends. Je sais maintenant très bien que vous avez foi en moi du fond de votre cœur, en tant que membre de votre “Famille”, » déclara-t-elle.

Gerbera leva l’une de ses mains, arrêtant ainsi les paroles qui allaient sortir de ma bouche alors que je m’inquiétais pour elle.

« Voilà pourquoi, laissons cela ainsi, » Gerbera avait avoué cela d’une voix basse face à moi qui était en pleine confusion. « ... Je ne peux pas me contenir plus longtemps. »

« Je vois, » dit-elle

Elle était convaincue de ça.

À l’instant, je pensais que les pattes d’araignées étaient devenues bruyamment, faisant des sons de cliquetis.

Elle avait en quelque sorte réussi à le supporter. Le fait de garder cette promesse lui semblait bien. À ce rythme, son contrôle de soi ne serait pas vain.

J’avais alors attendu patiemment jusqu’à ce qu’elle se soit calmée.

« ... Monseigneur, je m’excuse de vous avoir fait attendre, » finalement, Gerbera leva son visage encore tout rouge.

Ce n’était plus un visage sombre, donc j’en fus soulagé.

« Mais sans l’ombre d’un doute, je sais maintenant que Monseigneur a confiance en moi, » déclara-t-elle.

« Ce n’est pas seulement moi, pour Lily, c’est pareil, » dis-je.

« Effectivement. Mais Lady Rose ne me fait pas confiance, » répondit-elle.

« Eh bien, on peut dire ça, mais..., » commençai-je.

« Oh, Monseigneur. Que dois-je faire ? » demanda-t-elle.

Ce n’était pas juste un simple chagrin.

Les mots qui sortaient de la bouche de Gerbera montraient sa détermination à maintenant gérer la situation.

« Gerbera, veux-tu gagner la confiance de Rose ? » demandai-je.

« Bien sûr, » répondit-elle.

« Je vois, » dis-je.

J’avais inconsciemment caressé la tête argentée de Gerbera qui avait été heureuse de ça, puis j’avais déclaré cette réponse sans hésitation. « Alors, tu devras y mettre plus d’efforts. »

« D’accord, » me répondit-elle avec un visage qui semblait indiqué qu’elle était très heureuse. Les joues blanches de Gerbera étaient teintées de vermillon.

« Si tu veux vraiment gagner la confiance de quelqu’un, tu dois le construire à partir de zéros, » dis-je.

« D’accord. Cela semble bien être le cas, » répondit Gerbera, puis elle hocha la tête avec un visage légèrement rougi. « Nous devons d’abord compléter cette exploration avec succès. Mais désormais, je comprends. Je vais utiliser tout ce qui est en mon pouvoir pour aider Monseigneur. »

« D’accord. Je compte sur toi, » dis-je.

L’expression sur le visage de Gerbera n’était plus pâle.

Il semblerait que ses soucis avaient été balayés de son cœur. Un sourire flottait naturellement sur mes lèvres en sachant ça.

« Alors, cette fois-ci, allons-y, » dis-je.

« D’accord. Laissez-moi me charger de votre sécurité au cours de l’exploration que vous faites avec moi, » déclara-t-elle.

Puis, d’un pas allégé, nous avions repris l’exploration.

***

Chapitre 3 : Le profond trou à l’intérieur de mon cœur

La forêt débordait de danger, d’autant plus dans des endroits où nous n’avions jamais été.

Il y avait beaucoup de choses à faire attention, et cela même quand on se déplaçait. Il ne fallait pas oublier que cet endroit n’était pas une zone prévue pour les humains.

... C’était quelque chose que j’aurais dû comprendre, mais c’était la nature humaine de ne pas voir de telle erreur.

« Uoo!? »

Le pied que j’avais avancé avait glissé.

Probablement à cause de la fatigue, ma vue était floue, et la plante de mon pied avait perdu son adhérence en raison de l’épaisse herbe.

À ce moment-là, j’avais perdu mon équilibre.

La main que j’étendis en toute hâte vers une branche d’arbre la manqua un peu, et je tombai sans pitié. Ou peut-être devrais-je dire que je commençais à tomber ?

« C’est dangereux. Pitié. Soyez plus prudent, Monseigneur, » déclara Gerbera.

« ... Désolé, » répondis-je.

Gerbera s’était immédiatement retournée et elle me rattrapa dans ses bras alors que j’avais failli partir à la renverse.

Tout en restant vigilante vis-à-vis des alentours, elle semblait également avoir veillé sur moi. Quelle réponse rapide !

En conséquence, l’arrière de ma tête était à moitié enfoui dans ses généreux seins, mais Gerbera ne semblait pas s’en soucier. Son beau visage à l’envers m’avait regardé avec inquiétude.

« Êtes-vous indemne ? » demanda-t-elle.

« Désolé, je t’ai causé des soucis, » dis-je.

« De tels événements ne sont pas particulièrement gênants du tout, » répondit-elle.

En disant cela, Gerbera avait vérifié que mes pieds n’étaient pas coincés dans le sol.

« ... »

Après avoir poussé ma tête plus loin de sa poitrine, elle avait continué à me serrer avec force avant de me reposer sur le sol et de me libérer après quelques secondes.

« ... »

« Q-Quoi ? » Je m’étais retourné, et quand je l’avais regardée avec des yeux de reproche, Gerbera avait parlé avec une voix aiguë.

Ses pieds d’araignée faisaient des bruits de tintement * kichi kichi *. Évidemment, cela semblait être un son habituel.

« P-Pour que vous le sachiez, je ne pensais pas à commettre de tels actes afin de tirer partis de vous, » dit-elle.

« Il y a un dicton qui est “laissez le chat sortir du sac”, connaissez-vous sa signification ? » demandai-je.

« U-Un peu, » répondit-elle.

« ... Eh bien, peu importe..., » dis-je.

Ça ne servirait à rien même si je la blâmais, alors j’avais bouclé le sujet et avais repris la recherche.

Avec un air soulagé, Gerbera commença elle aussi à progresser dans la forêt.

Cette fois, je ferai attention en marchant dans la forêt. J’avais marché en marmonnant. « C’est... troublant. »

C’était embarrassant de penser à quelque chose comme ça, mais Gerbera semblait avoir une importante affection envers moi.

Je n’avais pas la tête si grosse que je ne remarquerais pas ses sentiments à mon égard après qu’ils aient été ouvertement affichés.

Et pourtant, si cela avait été mon moi habituel, j’aurais pu douter. Je me serais demandé si j’étais simplement vaniteux en pensant que ses affections étaient destinées à moi, mais...

Je n’étais pas particulièrement le type qui était populaire auprès du sexe opposé...

Mon visage n’était pas celui que l’on qualifierait de laid, mais ce n’était pas le type qui serait appelé beau. J’osais dire que c’était un visage qui dégage une impression d’une personne assidue avec des caractéristiques purement médiocres. J’étais conscient que j’étais un homme ennuyeux et que ce n’était pas intéressant de me côtoyer ou de me parler.

Un homme comme moi ne pouvait pas attirer si facilement une personne attirante du sexe opposé.

Si l’autre personne n’avait pas été Gerbera, il y avait une forte possibilité que j’aie pensé ça.

Mais le comportement honnête de Gerbera ne m’avait pas permis de « m’échapper » comme ça.

J’étais vraiment heureux d’être la cible d’une telle affection.

Je ne savais pas comment un gars normal se sentirait à propos d’une fille avec la moitié inférieure d’une araignée qui l’aimait ainsi...

Serait-il heureux ?

Ne serait-il pas dégoûté ?

Du point de vue de ces humains, j’étais probablement simplement un déviant.

Et si c’était le cas ?

Après tout ce qui s’était passé, je n’avais pas l’intention d’être dérangé par des choses comme les opinions des autres.

Je l’aimais comme un compagnon.

Même si cela devait progresser dans une relation entre un homme et une femme, il n’y avait pas beaucoup d’opposition psychologique.

Cependant, j’avais déjà accepté l’affection de Lily avec mon corps.

En tant qu’homme né et élevé au Japon avec une sensibilité normale, j’avais le sentiment qu’un homme ne devrait aimer qu’une femme dans sa vie.

En tant qu’homme, je ne pouvais pas encore répondre à l’affection de Gerbera.

Selon mes valeurs, ce serait un plan d’action malhonnête, une trahison qui ne devrait pas se produire.

C’est ce que je pensais... Du moins, j’aurais arrêté de penser plus loin si c’était une fille humaine.

Cependant, en même temps, je ne pouvais pas m’empêcher d’être conscient du fait que ce n’était pas le Japon moderne, et que j’étais dans un monde alternatif.

J’étais le Maître de ces filles, cette Famille de Monstres.

Je savais que ces filles pensaient à moi comme une existence spéciale, tout comme elles étaient spéciales pour moi.

C’était ce que j’avais pu apprendre — presque trop bien — la nuit où nous avions surmonté la vie et la mort.

La relation entre les filles et moi était le genre qui n’existerait jamais dans le monde précédent.

Bien sûr, je ne devrais pas ramener les valeurs de ces jours, et il était clair qu’il était impossible de le faire.

Je devais reconsidérer complètement ceci à partir de zéro.

En ce qui concernait ma relation avec les filles...

... et à propos de la relation de Gerbera et Rose, il y avait tellement de choses à considérer que je sentais que j’allais avoir mal à la tête.

Cependant, il s’agissait de quelque chose liée aux filles qui étaient importantes pour moi. Je devais donc y réfléchir sérieusement, non, je voulais y réfléchir sérieusement.

Devrais-je être heureux de pouvoir m’offrir le luxe de m’inquiéter pour ce genre de choses ?

« Pourquoi êtes-vous troublé ? » demanda Gerbera.

Gerbera se retourna. Elle semblait avoir entendu mon monologue intérieur.

Je ne pouvais absolument pas lui répondre en toute honnêteté et lui dire que je m’inquiétais de ma relation avec elle que j’allais avoir à partir de maintenant. J’avais donc vaguement souri.

« Je pensais que la recherche de monstres qui pourraient devenir une partie de ma famille ne semble pas aller bien, » dis-je.

C’était une phrase que j’avais dite pour esquiver la question, mais c’était en soi une situation troublante.

Il avait déjà été trois jours depuis que nous avions commencé nos recherches.

Pendant ces trois jours, nous n’avions pas pu trouver de nouveaux monstres pour la famille, malgré de courageuses recherches.

Ce n’était pas comme si nous n’avions rien gagné du tout.

Il y avait quelque chose appelé dans la colonie Vigne-Fusil. C’était placé sur la moitié inférieure de Gerbera, la partie-araignée de son abdomen dodu, que nous ramenions chez nous. Il s’agissait d’un monstre qui prenait l’apparence d’une végétation de type vigne enroulée autour des arbres, et qui tirait des graines d’une fleur ressemblant à un lys comme s’il s’agissait d’une chevrotine. Cela augmenterait encore la force de Lily si elle lui donnait ça.

En outre, c’était peut-être insignifiant à ce stade, mais chaque fois que Gerbera tuait un monstre, elle accumulait du Pouvoir Magique. Cela n’était certainement pas quelque chose dénué de sens.

L’exploration elle-même se déroulait sans vague.

Cependant, il n’avait pas le « résultat » que je souhaitais.

En premier lieu, pourquoi avais-je pensé partir à leur recherche dès que possible ?

C’était en partie parce que je ne pouvais pas supporter de passer du temps à ne rien faire, mais, plus important encore, c’était en grande partie parce que notre situation avait changé.

Bien que la lutte avec l’Arachne Blanche ait été féroce, nous avions surmonté la crise en combinant nos forces, et par conséquent, nous avions pu gagner une puissante alliée.

Il était juste de dire que la situation dans laquelle nous avions été placés avait, avec cette nuit comme moment décisif, beaucoup changé.

Il n’y avait même pas besoin de le comparer avec ce qui s’était passé jusqu’à présent. L’avenir était prometteur.

L’Arachne Blanche, maintenant nommée Gerbera, était l’un des monstres les plus forts de cette forêt. Le fait était qu’il n’y avait pas beaucoup de monstres qui puissent se mesurer à elle, et cela avait été démontré par le combat désespéré de Lily et Rose.

Et ainsi, en n’ayant pas peur de la menace des monstres normaux, notre liberté de mouvement augmentait considérablement.

En plus, parce que les « Monstres Rares » et ci-dessus étaient les cibles de ma capacité de triche, ils n’étaient pas une menace.

Je devais dire qu’en ce qui concerne les « hauts monstres » comme Gerbera, il pouvait y avoir des dangers qui accompagneraient l’entrée en contact avec eux comme quand nous avions rencontré Gerbera... mais nous avions dès lors aspiré à entrer en contact avec eux, et il ne semblerait pas qu’ils soient quelque chose qui pouvait nous faire trébucher.

Dans l’intérêt de la sécurité, jusqu’à présent nous n’avions pas d’autre choix que d’agir avec prudence, mais ce n’était plus vraiment le cas. Dans l’intérêt de rassembler plus de membres pour ma Famille, nous pouvions maintenant prendre des actions encore plus audacieuses.

Par exemple, la situation actuelle de la recherche dans la forêt avec uniquement Gerbera qui m’accompagnait était l’une de ces actions plus audacieuses.

Même dans la situation où Lily n’était pas capable de bouger, j’étais capable de continuer la recherche.

Cependant, ne pas avoir de résultats vis-à-vis d’elle était très malheureux.

« C’est un peu... après tout, nous devrions changer notre méthode, » dis-je.

Ne pas avoir de chance avec notre recherche était simplement parce que ma façon de le faire était mauvaise.

Même avec notre méthode actuelle de recherche, du point de vue de l’efficacité par rapport au temps investie, cela n’était pas une erreur.

Le problème était sûrement que nous n’avions pas changé de méthode par rapport à l’ancienne.

Afin d’augmenter son efficacité, nous devions choisir une méthode plus efficace.

La première chose était la nécessité de changer la zone de recherche.

La cause de l’échec de la recherche était surtout liée aux rencontres avec les monstres. En grande partie, parce que nous n’avions pas réussi à obtenir assez de rencontres avec des monstres pour que cela soit efficace.

Huit en trois jours.

Dans ce court laps de temps, ce n’était en aucun cas un mauvais nombre, mais même ainsi on ne pouvait pas y faire grand-chose qu’il n’y ait pas de monstres qui semblaient pouvoir faire partie de ma Famille de Monstres.

Pour obtenir un grand nombre de rencontres, nous devions parcourir une distance un peu plus importante.

La zone dans les environs était toujours affectée par la chasse menée par l’Unité Expéditionnaire. Si nous allions plus loin, nous devrions être en mesure de rencontrer plus de monstres.

« Monseigneur ? » demanda Gerbera.

« ... »

Je m’étais tue et j’avais regardé Gerbera, qui me regardait d’un air interrogateur.

Et aussi, pour que Rose ait confiance en elle, nous devions obtenir des résultats.

« Il y a quelque chose que je veux vous dire, Gerbera..., » dis-je.

J’avais renouvelé ma détermination, et face aux deux pupilles rouges fixées sur moi, j’avais commencé à parler.

***

Après avoir trouvé une percée dans la forêt et m’être assis là-bas, Gerbera avait fait un visage doux et avait demandé que j’explique mes pensées. « Pour le dire ainsi, Monseigneur, voudrait-il que je vous emmène là-bas ? »

« Eh bien, cela ne me dérange pas si tu le comprends de cette manière. Mais s’il y a un endroit où il y a plein de monstres, je veux y aller, » dis-je.

Les sourcils de Gerbera s’étaient plissés.

« Hmm. Je vois. Si c’est le cas, alors je connais un tel endroit, » répondit-elle.

« Vraiment ? Ce serait génial si nous pouvions si possible y arriver dans un trajet d’une journée, » dis-je.

Si nous ne pouvions pas le faire dans un trajet d’une durée d’une journée, il y avait une possibilité que Rose soit contre.

« Hmm. Il s’agit de l’une des nombreuses sources d’eau, mais il y a beaucoup de créatures qui y boivent, il était moins difficile de rencontrer des monstres là-bas. »

« Oh, c’est correct, » dis-je.

Je voulais vraiment ce genre d’informations.

« D’accord. Allons-nous essayer d’y aller aujourd’hui ? » demandai-je.

« Compris. Alors, autorisez-moi à le faire, » peut-être par le fait qu’elle était heureuse d’être utile, la voix de Gerbera était vive.

« Alors, travaillons sur les détails. Désolé, mais prends également part à la discussion, » dis-je.

« Parlez-vous de moi ? » demanda-t-elle.

Cependant, au moment où j’avais proposé une discussion, Gerbera avait hésité.

« Est-ce que cela pose problème ? » demandai-je.

« N-Non, pas du tout, » dit-elle.

Gerbera avait agité ses mains devant sa poitrine dans la panique.

« Mes pensées m’ont amené à croire que les autres étaient plus apte que moi en ce qui concerne ce genre de chose, » dit-elle.

« Même si on me dit ça..., » commençai-je.

Je m’étais gratté la tête.

« Gerbera, tu es la seule ici, non ? » demandai-je.

« Euh, vous dites la vérité, mais... Monseigneur, seriez-vous d’accord si nous devions revenir un peu de plus tard aujourd’hui ? » demanda-t-elle.

« Hmm. Même si tu dis ça..., » dis-je.

« Quoi ? » demanda-t-elle.

« Prenez par exemple Lily. Franchement, je ne veux pas vraiment lui imposer un fardeau supplémentaire, » dis-je.

Je voulais la laisser se concentrer sur la récupération. Il semblerait qu’elle aura bientôt récupéré assez de force pour se déplacer sans aucun problème, néanmoins, je ne voulais pas vraiment la déranger avec nos problèmes.

« Je ne peux pas en parler à Rose. Tu devrais déjà le savoir, » dis-je.

« Hum. C’est exact, » répondit-elle.

Gerbera avait affiché un regard légèrement découragé. Car elle savait que si nous en discutions avec Rose, il y avait une forte possibilité qu’elle soit rejetée.

« Pourtant, n’est-ce pas encore inconvenant pour moi ? » demanda-t-elle. « Je ne suis qu’une demoiselle qui s’est appuyée sur la force brute pour résoudre tous les problèmes jusqu’ici, car je suis la plus forte ici. »

« Mais je ne pense pas ainsi, » dis-je.

Après avoir conversé ces derniers jours avec Gerbera, je ne pensais pas qu’elle soit pire que les autres monstres de la famille quand il s’agissait d’utiliser sa tête.

Elle était tout simplement plus jeune dans son cœur et maladroite. De plus, il s’agissait que de notre première rencontre qui s’était mal passée. Donc cela ne signifiait en aucun cas qu’elle était une personne stupide.

Cependant, il semblait qu’elle-même ne le pensait pas ainsi.

« N’a-t-il pas éventuellement d’autres personnes avec qui discuter ? Tels que... ah, il y a Kato. Que diriez-vous de parler avec cette jeune femme terrifiante ? » demanda-t-elle.

L’évaluation faite par Gerbera de Kato était devenue assez terrible.

C’était également étrange que Gerbera — qui est extrêmement forte même parmi mes compagnons de voyage — ait peur de Kato, qui était la plus faible au niveau de force. Cela suffisait à montrer à quel point Kato avait dominé la discussion cette nuit-là.

« Cette jeune femme a du mérite. Alors je pense qu’une telle personne aurait plus de valeur dans une telle discussion. »

Certainement, si j’en avais discuté avec Kato, il y avait une possibilité qu’elle puisse me donner différentes suggestions.

Elle avait quelque chose qui faisait qu’une personne avait des attentes envers elle. Dans tous les cas, la suggestion de Gerbera n’était pas si mauvaise.

Cependant, je ne pouvais pas m’empêcher de secouer négativement la tête

« Ce dont je parlerai avec Kato-san, c’est..., comment dois-je le dire... quelque chose de différent, » dis-je.

« En quoi se diffère-t-il ? » demanda-t-elle.

« Eh bien..., » dis-je.

Face à cette question, j’étais perplexe.

C’était parce que, si elle avait été associée avec Lily et Rose jusqu’à présent, elle aurait compris ce que je voulais qu’elle.

« Kato-san ne fait pas partie de la famille. Elle est humaine, » dis-je.

« Être humain est-il si terrible ? » demanda-t-elle.

L’expression de Gerbera devenait de plus en plus confuse.

Comme si mes mots ne passeraient pas d’une façon ou d’une autre dans sa compréhension.

« Si elle est humaine, cela veut-il dire qu’elle n’est pas notre compagne ? » demanda-t-elle. « Cependant, la nuit où j’ai commis mes transgressions, elle a aidé Monseigneur, avec Mademoiselle Lily et Mademoiselle Rose. »

« C’est..., » commençai-je.

J’avais essayé de réfuter la déclaration de Gerbera, mais je n’avais pas trouvé les mots appropriés.

Parce que ce que Gerbera avait dit était juste.

Kato avait beau être une humaine, elle s’était battue pour moi.

Je ne voulais pas dire qu’elle avait tenu une arme dans ses mains, mais elle avait, à sa manière, mis sa vie en danger pour moi. Elle avait parié sa vie pour sauver la mienne.

C’est pourquoi... Non. Attendez. La conversation avait tourné dans une étrange direction.

J’avais un mauvais pressentiment à propos de ça. Je ne savais pas ce qui était mauvais à ce sujet, mais pour moi, cette conversation était... Comment pouvais-je le dire... inconvenant.

Il avait ce genre de sentiment.

Sans remarquer ma consternation, Gerbera avait continué à s’enquérir.

« Selon moi, elle est l’une des compagnes de Monseigneur — c’était ma pensée. Cependant, si ce n’est pas le cas, alors quelle est la relation de Mademoiselle Kato avec Monseigneur ? » demanda-t-elle.

En entendant la question de Gerbera, je m’étais soudainement souvenu du sourire réservé de Kato...

– « C’est bien que vous soyez en santé, senpai. »

– – « Oui. Envers senpai, qui était le Maître, dans lequel nous croyons, en qui on a confiance, sur qui on s’appuie et qu’on aime... Ce sont des choses qui apportent le bonheur, n’est-ce pas ? »

– – « C’est tout ! Alors, c’est décidé. »

« ... »

En fait, quand ai-je commencé à m’inquiéter à propos de Kato ? pensai-je.

J’avais eu le sentiment que mon impression de cette personne était non, Kato — avait changé cette nuit-là.

En lui parlant, la plus grande part du malaise que je ressentais pour elle n’existait plus. Mais si je le lui disais, qu’est-ce qui serait transmis à la place ?

J’avais également examiné si c’était parce qu’elle avait mentalement récupéré, mais quelque chose à ce sujet ne semblait pas juste.

Elle avait en effet parlé beaucoup plus que par le passé, et par conséquent, le nombre de fois que ses sourires avaient été montrés avait augmenté.

Cela ne pouvait-il pas être une autre chose qui avait changé ?

Cependant, ce n’était pas quelque chose qui pouvait être appelé dramatique.

Ce n’était pas comme si les expressions de base de Kato étaient maintenant plus vivantes. Dans la plupart des cas, son masque sans expression et sombre n’avait pas changé. Elle continuait à avoir des yeux vitreux, et ses sourires occasionnels étaient simplement ses lèvres légèrement relevées. On avait l’impression comme s’il y avait une ombre sur elle.

Elle n’avait pas vraiment beaucoup changé par rapport à avant.

Mais mes yeux pouvaient voir que quelque chose était différent d’avant.

... Non, attendez.

N’est-ce pas le cas ?

Après avoir autant pensé, j’avais soudainement remarqué mon malentendu.

Kato elle-même « n’avait pas du tout changé ». Mais malgré cela, elle « semblait différente ».

Cela signifiait donc qu’il était plus naturel de penser que « ma perspective avait changé », n’est-ce pas ?

Cette nuit-là, quand j’avais été capturée par l’Arachne Blanche, Kato s’était exposée au danger pour me sauver.

J’avais été aidé par elle.

C’était pourquoi ma perspective d’elle avait légèrement changé. N’était-ce pas ce genre de chose ?

En y repensant, j’avais toujours été méfiant envers Kato depuis que je l’avais rencontrée.

Je l’avais toujours regardée de cette perspective : « Elle va sûrement nous trahir ».

Si vous deviez regarder à travers une lentille déformée, alors naturellement, tout paysage que vous voyez à travers cela semblerait déformé.

Maintenant, après tout ce qui s’était passé, je pouvais enfin la regarder sans aucun parti pris.

C’était probablement quelque chose comme ça.

Maintenant que je l’avais remarqué, je me demandais ce que je devrais maintenant faire ?

Tout à l’heure, Gerbera m’avait demandé ce que Kato était pour moi.

Pour moi, elle était une personne que je protégeais.

Ni plus ni moins.

En pensant à cela, je vis que jusqu’à maintenant, je n’avais jamais construit une relation avec elle.

Mais maintenant, cependant... Se pourrait-il que je sois — pour la première fois au point de départ pour établir une relation avec elle ? pensai-je. Si c’est le cas... Elle a même mis sa vie en jeu afin de me sauver. Ne devrais-je pas au moins lui rendre sa confiance ?

« ... »

Dans le passé, j’avais été presque tué par mes connaissances, mes camarades de classe, à la colonie.

Les humains étaient dégoûtants.

Vous ne saviez jamais quand ils allaient vous trahir.

Cela avait été, et était toujours, un élément essentiel de mes valeurs inébranlables.

Mais en ce qui concernait Kato, la possibilité qu’elle nous trahisse était probablement faible.

Une telle chose ne devrait pas être possible pour ce genre d’humain qui était allé aussi loin que parier leur propre vie pour me sauver.

En y réfléchissant logiquement, il ne semblait pas y avoir beaucoup à réfléchir.

Même si c’était théoriquement parlant, c’était étrange pour moi de douter d’elle.

Surtout, mes sens me disaient que c’était bon de lui faire confiance.

C’est pourquoi... encore une fois... ça pourrait être bien d’essayer de lui faire confiance.

Mais il pourrait être trop tard.

Cette fois à coup sûr, je devais lui faire confiance...

Oui. La confiance...

« Arg... »

La nausée avait brusquement augmenté, et je m’étais rapidement éloigné de là.

« Ah, Monseigneur !? » Je pouvais entendre la voix de Gerbera derrière moi, mais je n’avais pas le temps de m’en inquiéter.

Au moment où je m’étais penché sur un arbre à proximité, j’avais vomi tout ce que j’avais dans mon estomac sur ses racines.

Dans ma tête, j’étais observé par des yeux, des yeux, des yeux !

La douleur avait ressuscité. Souffrance. Tristesse. Un cœur opprimé. Pourquoi moi ? Pourquoi beaucoup d’entre vous ? Le dessous des chaussures sur mon front... on m’envoyait voler avec un coup de pied. Les bruits anormaux de mes côtes. Ça fait mal. Ça fait mal. J’ai peur. Puis les yeux se rencontrent. Des yeux qui ont perdu leur lumière. Les yeux d’un cadavre. Ils deviennent comme moi, des connaissances qui ont déjà tué. Et aussi, comme celui que j’ai tué. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas le croire !

Si je tournais mon regard vers le haut, j’avais l’impression qu’il y aurait un sourire figé.

Sourire. Sourire. Sourire. Sourire.

« A —, ga... urgh. »

« Êtes-vous malade, Monseigneur !? » demanda-t-elle.

Gerbera, qui m’avait suivi de près, posa sa main sur mon épaule. J’avais immédiatement été envoyé plus loin comme si un objet chaud m’avait brûlé.

À ce moment-là, des sentiments d’inquiétude envers moi avaient coulé en moi à travers le lien. Le cœur de Gerbera était inquiet pour moi. Il y avait la confusion de ne pas savoir ce qu’il fallait faire. Et aussi, la lamentation.

Il s’agissait des émotions en provenance d’elle, un monstre de la Famille, concernant « Moi, le Maître ».

« ... Ah ? » m’exclamai-je.

Et ainsi, j’avais enfin pu me rappeler que cet endroit n’était pas la colonie en train de s’effondrer.

J’étais devenu conscient du présent et de mon identité. J’étais devenu conscient également du lien sur lequel je devais compter... celui qui m’avait conduit depuis cet état d’esprit jusqu’à la réalité.

Ma vision s’était embrouillée.

Quand j’étais revenu à moi, mes joues avaient des larmes répandues partout.

« Gerbe... ra ? » dis-je.

« Monseigneur ! Êtes-vous réveillé ? » demanda-t-elle.

Bien que je me sentirais mieux si mon dos était frotté, en étant un monstre, Gerbera ne semblait pas savoir quoi faire. Je pouvais entendre une voix qui était sur le point de pleurer.

« Ah, Monseigneur. Êtes-vous malade ? » demanda Gerbera.

« Ce n’est rien comme... U-pouah, » alors que j’avais essayé de parler à une Gerbera troublée, j’avais encore vomi.

« A-ah... Monseigneur ! »

« Je... je vais bien, alors calme-toi un peu, » balbutiai-je.

Il s’agit de la présence d’une Gerbera troublée qui semblait m’avoir fait me rappeler que j’étais son Maître. Cela avait fonctionné comme un tranquillisant.

J’avais craché de la salive mélangée à du vomi.

C’était mieux ainsi. Mes lèvres tremblaient encore. Mais cela devrait rendre un peu plus facile le fait de lui parler.

J’avais essuyé les coins de ma bouche et avais fait face à Gerbera.

« J’étais juste un peu fatigué. Ce n’est pas grave, » dis-je.

« Vraiment ? Pourtant votre visage est encore blanc comme un drap, » dit-elle.

« Ce n’est pas de problème ! Si je me repose un peu, ça va disparaître très rapidement. Tu ne le sais probablement pas, mais les humains sont des créatures délicates, » dis-je.

Il s’agissait de paroles que j’avais utilisées pour dissimuler les faits, mais la seconde moitié était trop vraie pour être drôle.

Ah, merde. Comme c’était laid.

« ... Désolé, mais pourrais-tu m’apporter la bouteille d’eau ? L’intérieur de ma bouche a un mauvais goût, » dis-je.

Ma bouteille d’eau gisait sur le sol à l’endroit où je me reposais jusqu’à il y a un certain temps.

C’était difficile de marcher actuellement dans cet état.

« O-oui. Compris. Attendez-moi, » Gerbera s’était élancée comme une balle, se précipitant vers la bouteille d’eau.

Tout en contemplant son dos, je jetai un coup d’œil dans le fossé profond de mon cœur et fus choqué.

Même moi-même, je n’avais jamais pensé que j’étais anormal.

Il semblerait que ma méfiance envers les humains ait pris racine au niveau physiologique.

De plus, le fait que je ne l’avais jamais remarqué jusqu’à maintenant était en soi un signe que la maladie était sévère.

Je m’étais souvenu du terme TSPT (trouble de stress post-traumatique).

La « paranoïa » était aussi venue à l’esprit, mais je n’en savais pas grand-chose.

Le TSPT était un type de trouble mental qui survenait en raison des cicatrices émotionnelles après avoir vécu des expériences tragiques de mort imminente.

Parce que la chose appelée le « cœur humain » était une chose fragile, parfois il pouvait facilement s’effondrer devant la plus grande peur appelée « mort ». Ou encore, le TSPT pouvait également se développer dans une situation où la dignité d’une personne était perdue.

La personne choisit de faire une « réaction d’évitement » face à l’incident traumatisant, ainsi que vis-à-vis des circonstances liées à cet incident. Cela provoque ainsi des « flash-back » sur cet incident et on tombe alors dans la panique puis l’on ressent un « sentiment de malaise ».

Pour mon cas, c’était plutôt facile à comprendre. C’était « la trahison et la tentative de meurtre de mes camarades ».

Cette fois-ci, j’avais goûté les symptômes de ma première attaque de panique... Je vois, c’était la pire sensation possible.

Parce que Gerbera, l’un des monstres de ma famille, était à proximité, j’avais été capable de récupérer, mais si elle n’avait pas été là, j’aurais pu finir par m’évanouir.

J’avais pris conscience de mes propres problèmes mentaux, et en même temps, j’avais dû admettre un autre fait.

C’est-à-dire, « je ne pouvais pas faire confiance à Kato du fond de mon cœur ».

... C’était une hypothèse.

Si je peux permettre à Kato de brandir une arme.

Si je peux lui confier mon dos.

S’il était vraiment nécessaire de faire ces choses n’était pas la question dans ce cas.

C’est plutôt qu’il était essentiel de faire confiance à une autre personne, et comme il ne semblerait pas que je pouvais faire l’un ou l’autre, c’était un gros problème.

« Ah ! Monseigneur ! J’ai apporté de l’eau ! » déclara Gerbera.

« Merci, » je l’avais remerciée et avais pris la bouteille d’eau de Gerbera.

Je m’étais rincé la bouche, et après avoir bu de l’eau, je m’étais un peu calmé.

Cependant, je n’avais pas la force de rester ici.

Je m’étais donc éloigné en tremblant des racines des arbres qui avaient été éclaboussés par mon vomi et je m’étais lourdement assis plus loin.

Après ça, je m’étais souvenu des « yeux » de Kato.

Au moment où nous nous étions rencontrés, et les moments occasionnels où elle avait montré ce regard.

Comme s’ils étaient remplis d’une obsession dont le fond ne pouvait être vu... Non. C’est également « différent ». C’est tout à fait différent.

Maintenant, avec mes yeux, je pouvais voir cela comme quelque chose d’autre.

C’était quelque chose qui m’observait intensément tel que le ferait un humain... C’étaient simplement des pupilles et c’était tout ce qu’ils faisaient.

Quand j’essayais d’ouvrir les paupières, il n’y avait rien de compliqué. Ses intentions étaient claires.

Dans ce monde alternatif, personne d’autre que moi ne pouvait aider Kato.

Il était naturel pour quelqu’un dans sa position de décider de compter sur moi. Même si c’était en partie calculable, elle avait vécu une expérience douloureuse, et si j’avais essayé de me mettre à sa place, surtout sur le plan émotionnel, j’étais sûre que j’aurais fait de même.

C’était une chose si simple, mais mon moi passé ne pouvait pas comprendre ses sentiments.

Parce que je ne pouvais pas la comprendre, j’avais pensé que c’était quelque chose de sinistre... Non, je l’avais arbitrairement décidé.

J’avais pensé « qu’elle doit être en train de manigancer quelque chose ».

En conséquence, je ne pouvais pas lui rendre le moindre sentiment qu’elle avait dirigé vers moi.

En outre, je serai incapable de lui rendre la pareille même à l’avenir.

En dépit de tout cela, mon corps et mon cœur la rejettent encore, elle, une « humaine ».

Ce corps était trop froid envers elle, même si c’était elle qui m’avait sauvé la vie.

Et surtout, la fille appelée Kato Mana était dans une situation bien trop pitoyable.

Je pouvais imaginer sa solitude. Je comprenais ses sentiments, comme si je pouvais prendre ses sentiments entre mes mains, parce que j’étais pareil dans le passé.

Même si je comprenais ça, je ne pouvais rien y faire.

« ... Quoi “Si vous pensez que vous voulez que quelqu’un croie en vous, alors ne devrez-vous pas empiler des choses comme ça” ? Haha ! » dis-je.

« Monseigneur... ? » demanda Gerbera.

Il y a quelques jours, c’était les mots que j’avais plus ou moins dits à Gerbera, qui me parlait avec inquiétude.

Surpassant le temps, ces mots avaient percé mon cœur directement dans le présent.

Quelle farce était-ce ?

Cette phrase était quelque chose que je ne devrais jamais faire sortir hors de ma bouche.

C’était parce que, même si Kato avait fait de son mieux pour moi, il ne lui était pas possible d’obtenir ma confiance.

« Monseigneur..., » Gerbera était troublée pendant un certain temps maintenant.

On dirait qu’elle ne savait pas quoi faire dans un moment comme celui-ci. On ne pouvait pas y faire grand-chose, car même moi, je ne savais pas ce que je devrais faire.

Finalement, elle s’était assise à mes côtés.

Quand elle s’était assise à côté de moi, les pattes d’araignée qu’elle avait pliées m’avaient naturellement fait face.

J’avais été attiré par les jambes d’araignée, et donc, je m’étais appuyé contre elles.

La fourrure blanche sentait bon. Même si ce que je touchais était des pattes d’un insecte je ne me sentais pas du tout dégoûté. Au contraire, je me sentais détendu par ça.

C’était alors que Gerbera parla timidement. « Désolée, Monseigneur. »

« Hm ? » m’exclamais-je.

« Mes mots irréfléchis ont causé ça, » déclara-t-elle.

Après tout, il semblerait qu’il soit impossible de cacher la mauvaise condition physique de mon corps.

Peut-être qu’elle se sentait coupable de quelque chose, car le ton de Gerbera était découragé. « Je suis incapable de comprendre les sentiments de Monseigneur. Je ne comprends pas non plus les problèmes entre Monseigneur et Mademoiselle Kato. Peut-être, ai-je rencontré Monseigneur trop tard... »

Gerbera ne partageait pas mon dégoût envers les humains.

C’était parce qu’elle était devenue une partie de ma famille après que mon cœur ait été guéri dans une certaine mesure.

Ce à quoi je faisais face maintenant était une blessure profonde qui n’avait pas encore fini de guérir.

Gerbera ne pouvait rien y faire. Elle l’avait touchée par inadvertance avec ses mains nues.

« ... Non, » dis-je en hochant la tête. « Je dois te remercier. ».

« Hein... !? » s’exclama-t-elle.

« Si Gerbera, tu n’étais pas là, je serais resté inconscient de mon erreur, » dis-je.

Si cela avait été Lily ou Rose, cela ne serait probablement pas arrivé.

Elles comprennent les sentiments que je nourrissais envers les humains, ce qui les conduisait à trop se méfier à cause de mes sentiments.

Bien sûr, Gerbera m’avait déprimée, mais ce n’était en aucun cas intentionnel. Elle l’avait vu comme un échec.

Cependant, ceci était un digne échec.

« Pardon, pourrais-tu me laisser rester comme ça un peu plus longtemps ? » demandai-je.

Après que je lui ai demandé ça, elle hocha la tête, même si elle avait fait un visage inquiet.

« Merci, » dis-je.

J’avais fermé les yeux.

Je réfléchissais tout en restant dans cette position.

J’avais mal jugé Kato.

À cause de ça, je l’avais fait se sentir seule. Malgré cela, elle avait même parié sa vie et s’était battue pour moi.

Si c’était le cas, alors je me devais de lui répondre.

Pouvais-je vraiment surmonter mes blessures et rembourser Kato pour ce qu’elle avait fait pour moi ?

Cela prendrait probablement du temps. Cela pourrait être impossible. Mais même ainsi, pour pouvoir le faire, je devais faire un effort. Parce que c’était le devoir que je devais remplir en tant que quelqu’un qui lui était redevable.

À propos de maintenant, je me demandais ce que Kato — qui devait être seule — faisait ? Au moment où j’y pensais, je ne ressentais pas beaucoup de douleur dans mon cœur.

***

Chapitre 4 : Le Point de vue de Rose

Pour moi, créer des objets était presque égal à la signification de mon existence.

Après avoir pris comme d’habitude mon couteau préféré, j’avais commencé à couper le bois et à le tailler jusqu’à avoir une taille raisonnable.

N’importe quelle Marionnette Magique pouvait créer avec des couteaux magiques tant qu’elle le souhaitait.

Cependant, la compétence du créateur était bien sûr importante.

Bien qu’habituellement, les Marionnettes Magiques fabriquent des objets que lorsque cela leur était nécessaire, je faisais toujours un nouvel objet en raison des ordres du Maître, et cela tous les jours. C’était probablement à cause de ça que ma technique de fabrication d’outils magiques s’était récemment améliorée.

Je devais seulement faire de meilleures choses pour lui.

Ce faisant, je serai en mesure d’aider encore plus le Maître.

Le temps passé à couper du bois me faisait plaisir.

Il y avait en moi un certain sentiment d’être utile quand je le faisais.

Je vivais maintenant.

En dépit d’être une poupée sans aucun sang, j’avais cette pensée scandaleuse en lui.

***

Pour moi qui avais reçu le nom Rose, il y a deux moments pouvant être appelés comme étant ma naissance.

Le premier était quand le monstre connu sous le nom de Marionnette Magique était né.

Mon parent, un monstre avec le même corps que moi, errait dans les profondeurs de cette forêt, ramassant peu à peu la magie de l’air avant de créer un clone de lui-même.

J’étais l’aboutissement de ce travail.

Inutile de dire que l’autre instant est le moment où j’avais rencontré le Maître.

À ce moment, cette Marionnette Magique sans nom avait reçu le nom Rose.

À partir de ce moment-là, le Maître m’avait confié le devoir important de fabriquer divers objets, y compris des armes et des équipements de protection.

Parfois, je fabriquais de l’équipement, ainsi que d’autres nécessités de la vie et de simples meubles.

Actuellement, j’étais dans le nid de l’arachnide, refaisant l’équipement détruit lors du combat de l’autre jour.

« ... »

Il y avait des yeux qui regardaient tranquillement mon travail.

Ce n’était pas ceux du Maître.

Il était parti effectuer des recherches dans la forêt.

Il avait repoussé mes objections... Non, c’était bien ainsi.

L’actuel sujet devrait être ce regard posé en ce moment sur ma personne.

« Est-ce amusant à regarder ? » demandai-je.

« Oui, » répondit Kato.

À ma question, Kato qui avait enveloppé son corps dans un drap, avait eu un petit sourire au coin de sa bouche et avait hoché la tête.

« Je pense que c’est très intéressant et étrange, » Kato avait dit ça puis elle avait pris dans sa main le bouclier que j’avais fait.

Il s’agissait d’un bouclier noir avec une surface lisse.

« Bien qu’il n’utilise que du bois, le produit fini ressemble à du métal, » elle avait dit ça, puis elle avait joué sur la surface noire du bouclier avec son ongle qui avait un peu grandi.

*GIIIII*, j’avais entendu un son aigu.

Récemment, mon travail se transformait en une nuance noirâtre.

Le changement n’était pas seulement cosmétique, il était aussi incroyablement solide et durable.

Cela donnait une impression totalement différente du matériau d’origine en bois.

Cependant, elle le mentionnait comme étant « étrange ».

Quant à moi, je ne le pensais pas.

Les choses que j’ai faites étaient des objets avec de la magie.

Depuis que j’étais une Marionnette Magique, il s’agissait de ma caractéristique en tant que monstre et donc rien de tout ça n’était étrange pour moi.

Je ne comprenais pas vraiment ce dont Kato parlait.

« Est-ce étrange ? » demandai-je.

« Oui. Hein !? N’est-ce pas étrange à vous, Rose-san ? » demanda Kato.

Kato me voyait hocher la tête et avait une expression légèrement difficile sur son visage.

« Ah, vraiment ? Rose n’a pas appris le concept de l’atome avec un manuel comme nous. En y pensant, Mizushima-senpai a dit que j’étais comme une hirondelle sur une plage de sable. Chaque fois que j’étais là, je me reposais toujours, » murmura Kato.

Je lui répondis en sculptant le bois tout en restant silencieuse.

Récemment, cette scène s’était souvent produite.

Au fait, Grande Sœur Lily prenait un peu de repos et n’avait donc pas participé à cette conversation. Bien qu’elle soit en sécurité si elle bougeait lentement, notre maître qui était trop inquiet avait donné à ma grande sœur un ordre strict de se reposer jusqu’à ce qu’elle soit complètement rétablie.

Ce sont les détails, et donc je devais servir seule de compagnon pour Kato.

« Création d’outils magiques, » murmura Kato.

Kato tapota le bouclier noir avec le bout de son doigt

« C’est peut-être normal pour Rose, mais pour moi c’est incroyable, » continua Kato. « La magie n’est-elle pas incroyable ? »

« Je n’utilise pas de Pouvoir Magique, ce n’est pas de la magie au sens strict du terme, » répondis-je.

« Parce que ce n’est pas magique, le fait de pouvoir faire toutes ces choses indique donc que votre compétence en artisanat est tout bonnement incroyable, Rose, » déclara Kato.

« Merci beaucoup, » dis-je.

« Je pense que Majima-senpai pense également ainsi, » déclara Kato.

Quand j’avais inconsciemment enlevé mes yeux de ma main en levant les yeux, Kato avait souri gaiement.

« ... »

Elle semblait précisément savoir à propos de quoi j’étais la plus heureuse.

« S’il y a quelque chose que je peux faire, s’il vous plaît, dites-moi, » déclara Kato.

« ... »

À quel point comprend-elle ce qui avait dit ici ?

En pensant à cela, je lui avais présenté le bouclier sur lequel je travaillais.

« Alors pourriez-vous emmener ceci jusqu’à la décharge ? » demandai-je.

« Oh ? Est-ce que celui-ci doit également être jeté ? » demanda Kato.

« Oui, car des pensées oisives étaient mélangées lors de sa confection, » dis-je.

J’avais alors remis à Kato le bouclier qui n’avait été que partiellement terminé.

Kato plissa légèrement les sourcils et prit le bouclier.

« Est-ce que je vous ai peut-être dérangée ? » demanda Kato.

« Non, c’est une question sans rapport, » répondis-je.

« Alors c’est bon... ça fait longtemps que j’y pense, mais vous avez fait pas mal d’échecs ces derniers temps, » déclara Kato.

Kato jeta un coup d’œil au bois sans valeur entassé un peu plus loin d’ici.

Depuis que j’avais fait des choses ces derniers jours, j’avais répété des résultats entraînant des échecs.

Bien qu’il y ait beaucoup de ressources à proximité, le temps passé était quand même du gaspillage.

Cependant, je n’avais pas l’intention de faire de compromis quant à mon travail.

« La vie de tout le monde dépend de mes armures, alors je ne peux pas offrir quelque chose de mal fait, » dis-je.

« Ah. Je vois. Rose est l’artisane, » Kato avait dit ça d’un ton empli de compréhension alors qu’elle avait été jetée mon échec.

En attendant, j’avais choisi un nouveau morceau de bois et l’avais cassé dans une forme brute.

Il y avait des particularités dans chaque morceau de bois. Pour le traiter correctement, il était nécessaire de comprendre ces particularités. Cela ne changeait pas même si c’était moi qui terminais le travail avec de la magie. Quand je le touchais, je savais naturellement quelle forme lui conviendrait le mieux.

J’avais formé le bois dans ma main en une forme longue et mince. La forme finale sera une épée. En général, l’image apparaît dans ma tête à ce stade-là de la réalisation. Après ça, je pouvais seulement l’amener près de l’image.

Pendant que je faisais ça, Kato revient vers moi avant de s’asseoir.

Elle replaça le drap sur ses épaules, et retroussa ses lèvres comme si elle cherchait quoi dire. Au cours de la conversation d’hier, j’avais entendu dire qu’elle semblait se sentir soulagée lorsqu’elle était enveloppée dans un drap. Comme la métaphore « Quand un bébé a sa couverture il s’installe » (Note : une métaphore japonaise). Pour moi qui n’avais jamais été un bébé, il était difficile de comprendre.

Kato enveloppée dans des couvertures avait comme d’habitude lentement commencé à parler. « Gerbera est-elle la cause de vos échecs ? »

Un son de craquement avait été fait, et le morceau de bois s’était brisé en deux dans mes mains.

« ... »

J’avais été stupéfaite pendant un moment.

Kato baissa la tête d’un air d’excuse, puis je commençai de nouveau à bouger.

« Je suis désolée. Cette fois-ci, je vous ai dérangé, » déclara Kato.

« ... Pas du tout, » répondis-je.

Même si Kato était la cause, j’étais celle qui avait fait l’erreur.

Je secouai la tête d’un côté à l’autre d’une manière désapprobateur, puis je plaçai de côté le bois devenu inutile.

J’avais alors pris un nouveau morceau de bois. Puis, en commençant à le couper, je lui avais demandé ça. « Pourquoi parlez-vous de Gerbera ? »

« Je suis désolée, » répondit Kato. « Je vous ai entendu parler avec Majima-senpai avant ça. »

Était-ce la conversation d’il y a trois jours ?

C’était le moment où j’avais demandé au Maître de se méfier de Gerbera.

Elle semblerait avoir entendu ça. Il n’y avait maintenant aucun sens à cacher le sujet de la conversation.

« C’est exactement comme vous le dites, » répondis-je.

Les pensées oisives qui perturbaient mon travail concernaient Gerbera.

J’étais inquiète en raison de Gerbera.

Le Maître avait pardonné à Gerbera.

En tant que sa famille, je devrais également lui pardonner.

Mon esprit comprenait cela.

Cependant, mon cœur n’était pas d’accord.

Je suis le bouclier du maître, pensai-je. Je veux porter ses fardeaux avec ce corps artificiel.

Cela ne me dérangerait pas, même si mon corps était détruit à la suite de ma mission.

Pour moi qui avais cette détermination, les événements de cette nuit où je n’avais pas pu le faire étaient un souvenir très amer.

Cette nuit-là, j’avais ressenti du désespoir lorsque le maître avait été emmené loin de moi.

J’avais ressenti de la rage quand j’avais atteint le nid de l’arachnée, et j’avais vu que le maître était blessé.

Les deux sentiments avaient laissé une sensation de brûlure désagréable en moi.

Ce simple fait faisait que je pouvais très difficilement lui pardonner.

De plus, la pensée qui était fatale l’une pour l’autre... Je n’arrivais pas à comprendre la raison pour laquelle Gerbera avait décidé d’agir si violemment.

{Je veux que le Maître soit seulement à moi.}

Les actions de Gerbera étaient nées de cette seule impulsion.

L’émotion de vouloir faire quelque chose d’important pour toi, qu’il soit seulement à toi était une émotion que n’importe qui pouvait avoir.

Cependant, j’étais née sans ces sentiments en moi.

Ce n’était plus un problème de bien et de mal.

Le problème était que je ne pouvais pas la comprendre à cause de nos différences de personnalité enracinées.

Il était difficile de pardonner à quelqu’un sans être capable de la comprendre.

Une telle chose était fatale.

Mais je voulais lui pardonner, vu que le maître lui avait pardonné.

... j’avais ce sentiment, mais le problème était toujours là.

Je sentais que je ne pouvais pas lui pardonner.

Même si mon esprit comprenait que le maître souhaitait aussi ça...

« ... J’ai honte, » dis-je.

Je ne pouvais pas me conformer à la volonté du maître.

C’était honteux comme j’étais l’un des membres de sa famille.

« Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de se sentir honteux, » cependant, Kato secoua la tête en signe de désapprobation. « Vous avez tendance à trop nier vos sentiments. »

« Je nie trop mes sentiments ? » demandai-je.

« Bien que le fait de mettre les pensées et les sentiments de Majima-senpai en premier est une vertu en tant que son partenaire... quand vous allez trop loin, cela s’appelle nier vos propres sentiments, » répondit-elle.

« N’est-ce pas bon ? » demandai-je.

Les choses que Kato avait dites ne m’avaient pas vraiment plu.

« Le Maître accepte Gerbera et a décidé qu’elle est pardonnée. Je devrais agir avec sa décision, » dis-je. « C’est parce que nous existons pour accorder l’espoir du maître. Pour cette raison, ma volonté n’a pas d’importance. »

« Je pensais bien que vous penseriez comme ça..., » un sourire amer avait été mélangé avec sa voix alors que Kato m’avait parlé. « Cependant, même si c’est le cas, Majima-senpai est-il satisfait que Rose nie ses sentiments ? »

« ... »

Il était difficile de nier ce qu’elle avait dit.

Le Maître se souciait profondément de sa famille.

Il semblait penser à nous comme quelque chose de plus important que lui-même.

« Dans ce cas, qu’est-ce que vous pensez que je devrais faire à propos de Gerbera ? » cette fois-ci, je demandai ça à Kato.

Je ne pouvais pas savoir quoi faire dans mon état actuel.

Je ne comprenais pas Gerbera ou quelle action je devrais faire.

Donc cette occasion d’entendre les conseils de Kato n’était pas mauvaise pour moi.

La silhouette de Kato faisant face à cette bataille sans arme était encore claire dans mon esprit.

Elle avait une grande compréhension de ce qui était dans le cœur d’une personne.

Elle pouvait trouver une destination pour cette impasse présente dans mon cœur.

Il y avait quelque chose qui m’avait fait attendre cela de la fille appelée Kato Mana.

« N’est-ce pas bien si vous lui pardonnez juste une fois ? Pensez-vous pouvoir le faire ? » Kato ouvrit la bouche après avoir fait une pause. « Vous ne devriez pas nier vos sentiments. Majima-senpai ne souhaite pas cela et sûrement une tension va commencer à se former. »

« Une tension ? » demandai-je.

« Par exemple, vous avez réfréné vos sentiments envers Gerbera, mais en même temps, vous avez également enlevé la moindre chance d’expiation pour elle, » répondit-elle. « Donc pour vous, même après un certain temps, elle ne sera jamais pardonnée. »

« ... Il y a aussi cette façon de voir ça, » dis-je.

L’opinion de Kato était intéressante selon moi.

J’avais remarqué que ma main avait cessé de fonctionner et que je faisais face à Kato.

Une conversation avec elle avait cette valeur.

« Ensuite, ça va être selon la hauteur des efforts de Gerbera... Eh bien ! Je pense que senpai va sûrement faire quelque chose, » Kato avait un regard lointain.

Ses yeux semblaient sombres, mais son regard semblait fiable.

Le monde qu’elle voyait était sûrement remarquablement différent de moi.

« Rose, voulez-vous accepter Gerbera, » dit-elle.

« Oui, mais je ne pense pas pouvoir lui pardonner, » dis-je.

« Vraiment ? ... Cela pourrait être ainsi. Dans un sens, cela peut être naturel d’agir ainsi, » répondit Kato.

Tout à fait naturel.

Kato avait exprimé mon état actuel.

« Parce que Rose n’a aucun désir, » déclara-t-elle.

« Désir, hein !? » m’exclamai-je.

« Cela vous a donné une mauvaise impression quand je le dis, » Kato laissa échapper un petit rire. « Par exemple, même Majima-senpai a des pensées envers Senpai du genre “Je veux être à côté de quelqu’un que j’aime”. “Aimer ces personnes et être désireux de les rencontrer” est un désir que vous, qui êtes comme sa famille, devrez être familier avec. Même cela est une forme de cupidité. Oui, je pense que c’est le cas. »

« ... Un désir, » murmurai-je.

« Même si je dis désir, vous êtes libre de l’exprimer comme un espoir, » déclara Kato. « Parce que ça ne change pas beaucoup le sens. La chose importante est son “Humanité”. C’est pareil pour Lily-san et Gerbera-san. »

Par exemple, est-ce le désir de grande sœur Lily d’être aimé par le maître ? pensai-je. Ou peut-être que Gerbera espère s’entendre avec le reste de la famille.

« Rose, vous semblez avoir un préjugé contre ce désir. “Quelque chose que je veux faire.”, “Quelque chose que je voudrais que vous fassiez pour moi.”, et “quelque chose que je veux que vous me donniez”. Bien qu’il existe différentes formes de désir, vous semblez être particulièrement partial contre ce dernier. »

« En termes simples, mon caractère est-il défectueux ? » demandai-je.

« Ce n’est pas vrai, » Kato avait nié mon doute avec un ton fort. « C’est juste une partie non développée. Même si vous faites une erreur qui n’est pas un défaut. »

« Affirmer ça, c’est tellement..., » déclarai-je.

« C’est possible, » déclara Kato. « Il est possible de l’affirmer. Parce que ça ne fait même pas quelques mois que vous avez obtenu votre ego. Alors même si l’esprit est immature, n’est-ce pas naturel ? »

J’avais été prise au dépourvu par ce qu’elle avait souligné.

C’était certainement ainsi.

J’avais deux moments de naissance.

Ma naissance en tant que Marionnette Magique et d’autre part, la naissance comme l’individu nommé Rose.

Cependant, ce devait être ce dernier où vous pouviez dire « naissance » dans un sens le plus essentiel.

Quand je n’avais qu’une volonté brute de marionnette, mon existence était assez réduite.

Par rapport à cela, j’avais un maître à servir, et tous les jours je le servais dans un monde empli de couleurs très vives.

Pour moi qui étais une Marionnette Magique, il n’y avait pas eu d’enfance.

Cependant, en ce qui concerne les sentiments, ma naissance récente était quelque chose comme un bébé nouveau-né.

Mes émotions étaient encore inexploitées et immatures.

En mettant de côté grande sœur Lily, elles n’étaient même pas aussi développées que Gerbera.

Je voulais être là pour Maître. Je voulais travailler pour lui. Tout ce qui lui était bénéfique pour lui « Je veux le faire ». C’était ainsi, et c’était tout ce que je voulais faire, cependant, cela pourrait être des sentiments non développés.

Donc les sentiments hors de contrôle de Gerbera de « je veux faire quelque chose » étaient quelque chose que je ne pouvais pas comprendre.

Peut-être, c’était la raison pour laquelle je ne comprenais pas les subtilités du cœur d’une personne.

« Cependant, y a-t-il même des désirs en moi ? » demandai-je.

Même si j’étais une marionnette qui n’était pas dotée d’émotions parfaites, si c’était le résultat de l’Humanité, cela ne semblerait pas étrange.

Cependant, Kato avait secoué la tête et avait nié mon inquiétude. « Il y en a. Ce que souhaite Majima-senpai n’était pas d’avoir une marionnette pratique. Cela devrait plutôt être que les autres aient des caractères fermes. La relation de vous et Gerbera est la raison pour laquelle cela devient compliqué pour le moment. Alors Rose —, vous pouvez avoir un souhait. »

« Mais, je ne peux penser à rien, » dis-je.

Qu’elle comprenne où non que j’étais perplexe, Kato avait une expression respectueuse.

Elle fut perdue dans ses pensées pendant un moment.

Après un moment, une ride disparut de ses sourcils.

« Jusqu’ici, Rose, n’avez-vous pas pensé au bonheur ? » demanda Kato.

Face à la question de Kato, j’avais incliné la tête d’un côté. « Bonheur ? »

« Oui, » répondit Kato en hochant la tête. « N’est-ce pas le désir de Rose d’avoir de nouveau un bonheur comme ça ? »

« Je vois, » avec une simple suggestion, je fus perdue dans mes pensées pendant un moment.

Bonheur.

Bonheur, hein ?

Pour l’instant, être capable de servir le maître est cependant mon bonheur...

« À part le genre de chose comme, “j’étais capable de servir Senpai”, ou “j’étais utile à senpai”, » rajouta Kato.

Kato m’avait donné un avertissement. Eh bien, je comprenais bien ce qu’elle voulait dire par là.

Un souhait que je devais trouver devait être un désir « Quelque chose que je veux faire » ou « Quelque chose que je veux que vous fassiez ». Parce que je devrais découvrir un côté de moi que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant, je pouvais grandir simplement en le faisant.

Bonheur.

Bon. Heu. r.

« ... »

Quand j’avais répété ce mot dans ma tête, il y avait quelque chose qui me traversait l’esprit.

... C’était plutôt, c’était si heureux que cela en faisait peur.

« Rose ? » demanda Kato.

C’était un souvenir digne d’être appelé le premier trésor de ma vie.

« Avez-vous pensé à quelque chose ? » demanda Kato.

« Ah, non. Ça... non je ne l’ai pas fait, » dis-je. J’avais rejeté ce que Kato avait fait comme remarque avec un petit geste.

Car le dire autrement aurait été un mensonge.

Parce que c’était sûr qu’il n’y avait pas « Cela ».

Peu importe, comment vous le regardez « Cela », c’était quelque chose qui ne serait pas autorisé.

Kato m’avait interrogée sur les bons souvenirs que j’avais eus dans ma courte vie.

Dans ces souvenirs, « Cela » est parfait si je le devais moi-même le décrire. Il s’agissait d’un souvenir de mon premier bonheur et il remplit totalement les conditions qu’elle m’avait dites.

Cependant, c’était une fois impossible qu’« Encore » survienne.

Je n’avais rien en moi qui pourrais être appelée de l’Ambition. C’était sûrement extrêmement audacieux de le penser.

Je ne devrais pas le désirer.

Il n’y a aucune chance que je puisse le souhaiter.

Parce que j’étais simplement une marionnette.

« Rose, votre mensonge est évident, » Kato avait vigoureusement découpé mon mensonge.

Si vous lui mentiez mal, elle le saurait probablement.

« J’ai déjà sérieusement pensé à quelque chose qui pourrait être ce que je voudrais faire, » dis-je.

Je me rappelais cruellement la nuit où j’avais été acculée avec ma Grande Sœur Lily par Kato.

Une seule chose était différente.

Elle le faisait pour le bien du maître.

Et elle le faisait pour moi aujourd’hui.

Elle pourrait voir à travers moi avec sa sensibilité inhérente.

Il s’agissait d’un rite de passage absolument nécessaire pour moi.

Il était juste de dire que sa conviction m’avait donné une poussée sur le dos.

Mais il y avait un autre facteur décisif.

J’avais été mise au courant de mon souhait.

Il était impossible de revenir à ne pas le savoir.

Je voulais suivre le souhait dont j’avais été informée même pour un instant.

C’était décisif pour moi.

« Ma... » J’avais rassemblé mon courage et je l’avais exprimé avec des mots. « Maître. »

J’avais assemblé des mots. « Je veux enlacer... le Maître... »

Comme je le pensais... j’avais même regretté d’avoir formé ces mots.

Je voulais serrer le maître entre mes mains.

Qu’est-ce que c’est ?

Quel genre d’intention était-ce ?

C’était peut-être à la fois une bonne et une mauvaise chose à dire.

J’avais été étreinte par le maître une fois.

C’était le jour où j’avais tué son camarade de classe masculin.

Je l’avais étreint par arrière et je m’étais blottie avec le maître, qui était tombé dans un profond sommeil après ça.

Pour moi, sans dormir, cette unique nuit était un rêve.

Bien sûr, c’était un événement exceptionnel.

Mais je comprenais que cela ne pouvait pas se répéter à plusieurs reprises.

Un rêve n’était qu’un rêve.

Seul un imbécile s’y attendrait sérieusement.

Je connaissais parfaitement ma place.

J’étais juste une marionnette.

... Même si on me le disait, je ne pouvais pas feindre ce qui était dans mon cœur.

Mon Dieu !

Je souhaitais vraiment être étreinte par le maître...

« ... Oh vraiment ! C’est une adorable Rose ! »

Soudain, j’avais été enlacée par l’avant.

Par Kato.

Bien que je m’étais raidie, je repoussai prudemment son épaule quand je revins à la raison.

« Je suis désolée. Kato. Pourriez-vous reculer ? » déclarai-je.

« Ah, je suis désolée. C’était non intentionnel..., » répondit Kato.

Je m’étais éloignée du corps de Kato et elle semblait se sentir mal à l’aise, baissant les yeux.

De cette façon, elle ressemblait à grande sœur Lily... Pas tout à fait. Elle ressemblait à Miho Mizushima que ma grande sœur imitait.

C’était vraiment l’apparence naturelle d’une fille.

Peut-être que c’était la vraie apparence de la fille appelée Kato Mana.

« Ce n’est pas moi que Rose veut enlacer, mais Majima-senpai, » déclara Kato.

« Eh, oui. C’est, non. Toutefois..., » dis-je.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Kato.

« Il est beaucoup trop présomptueux pour une marionnette comme moi d’être étreint par le maître, » dis-je.

« Ce n’est pas vrai, » Kato avait déclaré cela avec un ton critique. « En disant ça, cela veut-il dire que vous allez abandonner ? »

« Non, mais si je l’embête avec mon égoïsme..., » commençai-je.

« Je suis sûr que Majima-senpai sera content si Rose lui dit son égoïsme, » déclara Kato.

« Si je lui dis mon égoïsme ? » demandai-je.

« Pour autant que je sache, la personnalité de Majima-senpai est le genre où il est désolé de devoir toujours vous faire travailler, » répondit Kato.

« C’est..., » commençai-je.

... Je pense que c’est possible.

Bien que je pense qu’il est naturel que je serve mon maître, il ne suppose pas que je me résume à ça.

Alors, est-ce une bonne chose pour le maître ?

Ah, non, mais...

Ce n’est pas bien. Ce n’est pas bien. C’est le diable qui me chuchote à l’oreille.

« Vous ne devez pas abandonner, » déclara Kato.

Plutôt qu’un diable qui me chuchotait à l’oreille, c’était la douce voix pleine de soutien d’une mère aimable.

« Rose ne veut pas ennuyer Senpai. Alors, si Senpai veut vous faire un câlin, est-ce que ça irait ? » demanda Kato.

« C’est correct ?... Mais c’est une situation improbable, » dis-je.

Malgré les événements qui s’étaient produits cette nuit.

Je ne pensais pas que cela ne pourrait pas arriver deux fois.

« Par conséquent, vous ne devez pas abandonner, » déclara Kato.

J’avais fermement serré ma main.

« Si vous faites un effort pour réaliser votre souhait... votre souhait deviendra vraiment la réalité, » déclara Kato.

« Que feriez-vous si vous étiez moi ? » demandai-je.

« C’est simple, » dit-elle.

Kato m’avait tranquillement regardée.

« Rose, vous devriez devenir si mignonne que Majima-senpai veut vous prendre dans ses bras, » dit-elle.

« Moi... mignonne ? » demandai-je.

« Tout à fait. Heureusement, vous avez la capacité de fabriquer des outils. Même s’il n’y a pas de charme de sorcière ou de mère, ou même d’un dispositif spécial comme ça, il devrait y avoir un outil pour se faire plus mignon, » répondit-elle.

La suggestion de Kato n’était pas du tout impossible.

Je suis une Marionnette Magique. Un monstre avec un couteau magique.

Pour moi, créer des choses est presque égal à la signification de mon existence.

Je dois donc être capable de refaire mon existence.

Mais, il est possible que ce soit impossible, mais cela ne sera pas sûr si je ne le tente pas.

« Mais, serais-je autorisé à faire une telle imitation alors que je ne suis qu’une marionnette ? » demandai-je.

« C’est déjà correct, » répondit-elle.

Ce pourrait être son plus fort ton de voix de cette journée.

« Regardez ! Quand une fille veut qu’un garçon la serre dans ses bras, il est naturel pour elle d’essayer de devenir jolie, » répondit Kato. « Elle se maquille et elle se fait belle et... ces actes sont très importants pour une fille. Même Senpai n’a pas le droit de le critiquer. »

« Mais je suis une marionnette, » répondis-je.

« Qu’est-ce que vous dites ? » demanda-t-elle. « S’il vous plaît, pensez-y. Une marionnette ne pense-t-elle pas qu’il est naturel de s’habiller pour être étreint par son maître ? Que vous soyez une fille ou une marionnette, il n’y a aucune raison de vous empêcher de devenir plus jolie pour Senpai, parce que vous êtes une marionnette de fille. »

Kato avait répété que je ne dois pas abandonner.

J’étais en perte de mot face à ses yeux sérieux.

La critique concernait le fait de savoir si un membre de sa famille était autorisé à faire ça.

La rationalité serait inutile si je faisais quelque chose comme ça.

Tout cela avait complètement été écrasé.

J’avais alors analysé mon souhait des deux côtés de la balance.

Je regardais ce pour quoi j’étais la plus encline...

Après avoir regardé le résultat... J’avais soudainement remarqué que ce que je faisais était très stupide.

Parce que je savais parfaitement le poids de mon désir quand je le pesais.

Il n’y avait donc pas de raison.

Ce sentiment déraisonnable et illogique.

Ah... alors c’est tout.

C’est « Quelque chose que je veux faire. »

Je pourrais enfin comprendre un fragment du cœur d’une personne.

« Par exemple, en disant que j’allais m’habiller au mieux de mes capacités..., » commençai-je.

J’avais enfin demandé.

Je pense que je veux son soutien.

« ... est-ce que le maître serait-il content de ça ? » dis-je afin de finir ma phrase.

« Oui, il sera sûrement content, » répondit Kato avec un sourire.

Il n’y avait pas de mensonge dans ses paroles, seulement de l’affection dans ses paroles d’encouragement.

Je pouvais maintenant sentir cela correctement.

J’étais vraiment reconnaissante pour ça.

Si elle n’avait pas été là, mon souhait serait resté enfermé dans un coin de mon cœur jusqu’à ce que je vieillisse et rouille.

Sans remarquer à quel point c’était important, il aurait pourri en moi.

À l’instant, j’avais l’impression de pouvoir pardonner un jour à Gerbera.

Ce qu’elle avait fait était exaspérant, mais quand même, le sentiment de rejeter son motif comme quelque chose d’incompréhensible s’estompait.

C’était peut-être impossible maintenant, mais tôt ou tard, oui, plus tard. Sûrement...

« Bien sûr, je vais coopérer à tous les efforts pour que vous puissiez devenir jolie, » déclara Kato.

« Merci beaucoup, » dis-je.

J’avais de purs sentiments de gratitude envers elle, en tant qu’individu, au-delà des limites d’un monstre ou d’une humaine.

« Kato..., », mais j’avais une question. « ... Êtes-vous en colère contre nous ? »

« Colère ? » demanda Kato. Les yeux de Kato s’étaient écarquillés. « Moi ? De Rose ? Pourquoi dites-vous ça ? »

« Après que nous ayons décidé de protéger le maître, nous étions prudentes envers vous et nous vous considérions comme un ennemi intérieur. Étiez-vous déjà au courant de cela ? » demandai-je.

« Oui. Lily me l’avait dit en face avant ça, » dit-elle ?

C’était arrivé avant la lutte désespérée avec Gerbera.

Il semble qu’elle ne s’en souciait pas vraiment, et le ton de Kato était aussi ferme que le ton utilisé pendant les moments où nous parlions occasionnellement d’événements quotidiens.

« Parce que j’ai dit à ce moment que je l’avais déjà remarqué avant ça, » dit-elle.

« Alors, n’est-ce pas normal de tourner votre colère contre moi ? Au moins, cet homme Kaga avait cette rage en lui avant d’être tué par le maître, » déclarai-je.

Je me souvenais du visage du seul humain que j’avais vu autre que le maître et Kato...

... Bien que j’oubliais lentement ses caractéristiques.

« Être regroupé avec ce type... Comme prévu, je déteste ça, » Kato fronce le front alors qu’elle exprimait son mécontentement.

« Je suis désolée, » dis-je. J’avais baissé la tête. « Cependant, je ne pense pas qu’il soit nécessairement hors de propos. Habituellement, en gardant un secret vis-à-vis de quelqu’un, cette personne va penser que c’est quelque chose de désagréable. Ce ne serait pas étrange si vous aviez des sentiments négatifs envers nous. »

Il n’était pas possible de ne rien faire avec ça, et de laisser cette question au repos.

Kato avait utilisé son temps de cette façon, et m’avait aidée à résoudre mes problèmes.

Kato hocha la tête face à ce que je venais de lui dire. « C’est vrai. Je pense qu’il est normal que vous ayez quelques doutes de votre point de vue, et qu’il est normal qu’il y ait des sentiments désagréables. »

« Alors..., » commençai-je.

« Mais je ne suis pas particulièrement en colère, » déclara Kato.

C’était une remarque énigmatique.

Kato disait qu’il était normal dans de tels cas de se fâcher et qu’elle n’était pas particulièrement fâchée après nous.

J’avais compris que je ne pouvais pas comprendre et Kato avait incliné la tête.

« ... Hmm. Vraiment ? » demandai-je.

Kato tenait le bouclier que j’avais cassé contre sa poitrine, tout en mettant un doigt sur ses lèvres, puis elle commença à réfléchir, et le tout, en étant enveloppée dans une couverture.

« Pour le dire clairement, je pense que je ressens de la sympathie pour vous, les monstres de sa famille, » dit-elle.

« Sympathie... Pour nous qui sommes de la famille d’un maître qui est un être humain ? » demandai-je.

« Oui, pour vous, » dit-elle.

Sauf pour un point, ce que Kato disait était convaincant.

Parce qu’elle sympathisait avec nous, de son point de vue, il n’y avait pas de colère.

Je comprends. Je comprends parfaitement.

Mais, je ne comprends pas pourquoi en premier lieu elle est sympathique envers nous.

Nous sommes les monstres de la famille du maître.

Notre existence est consacrée au Maître. C’est une réalité qui n’a pas changé même quand j’ai pris conscience de mon propre souhait.

En quoi Kato, qui est une humaine, sympathise-t-elle avec nous ?

« En outre, » et ainsi, Kato continua. « Je souhaite exprimer ma gratitude envers vous, Rose. »

« Gratitude ? » demandai-je.

« Car vous me parlez normalement sans me mettre en doute ? Seule vous avez fait ça, » déclara Kato.

« Que voulez-vous dire par là ? » demandai-je, surprise.

En réponse, Kato fit un sourire ironique. « J’ai entendu la conversation de cette nuit concernant le fait de savoir si je devais être emmenée dès le début... Je sais que vous avez un caractère sérieux et que vous n’êtes pas du genre à cacher vos doutes de votre visage. »

« Mon visage est plat, » dis-je.

« Oui, cette partie était une blague, » répondit Kato.

« ... »

Je ne comprends pas si je suis sérieuse ou non, mais je peux être simple.

C’est quelque chose dont je suis consciente, mais en incluant le maître, je suis probablement la plus stupide de ce groupe.

Il est bon d’entendre que je suis sérieux et fidèle, mais en réalité, je suis trop honnête et je ne suis pas assez flexible pour penser à la bonne réponse par moi-même. L’affaire avec Gerbera en est un bon exemple.

Si je doute temporairement de Kato, elle sera immédiatement au courant.

Je vois. Ce que Kato dit est raisonnable.

Je ne doute pas qu’elle ne ressemble pas au Maître et à ma grande sœur Lily.

Quant à savoir si elle peut nous trahir.

Ou ce à quoi elle pense.

Je ne pense pas à ces choses.

Est-ce que la personne qui ne comprend pas la raison pour laquelle elle doute, est-elle correcte ?

Pour être honnête, je n’ai pas une bonne impression des créatures appelées êtres humains, qui ont harcelé le maître. Par conséquent, je n’avais pas beaucoup aimé Kato lors de notre première réunion.

Cependant, tout en passant du temps avec elle, mon opinion sur elle a progressivement changé.

Probablement, les circonstances qui m’entourent sont différentes de grande sœur Lily.

À l’origine, on m’a confié le rôle du protecteur de « le maître qui n’a pas la force de se battre ». Et il y a une certaine similitude avec « elle qui n’a pas la force de se battre ». Et aussi, contrairement à grande sœur Lily qui a les souvenirs de Miho Mizushima, je n’ai que le temps passé avec Kato qui occupe mon esprit.

Pour cette raison, quand nous avions été attaqués par l’Arachne Blanche, je n’avais pas hésité à emmener Kato.

Et à cette époque, Kato avait mis sa vie en jeu pour le maître et avait agi.

Il n’y avait plus aucune raison de la soupçonner.

Toutefois...

 

Je ne veux pas le lui dire et je n’ai pas l’intention de le faire plus tard.

Pour moi, les soupçons que le maître a envers Kato sont un peu étranges.

Comment dois-je le dire ? En parlant franchement, je pense même que c’est anormal.

Cependant, la cause des soupçons du maître est si logique, que même moi qui suis une marionnette pourrais les deviner.

La plaie massive entaillant le cœur du maître.

La douleur qui continue de le tourmenter.

Probablement que le maître n’acceptera pas Kato à moins que cette douleur soit guérie.

« Je vous remercie vraiment de croire en moi, » déclara Kato.

En conséquence, je m’étais intéressée à la Kato solitaire pendant un long moment.

« Si c’est possible, je voudrais être votre amie, » déclara-t-elle.

Lorsque cela m’avait été suggéré, j’avais été surprise, mais également convaincue que ce serait bien.

« Une amie... ? » demandai-je.

« Après tout, c’est difficile, » déclara-t-elle.

J’avais également pensé que c’était difficile.

Elle a été gentille avec moi. Elle a aussi pris soin de moi vis-à-vis de tout ce qui s’est passé aujourd’hui.

Je dois lui retourner cette gentillesse.

Cependant, je suis un monstre, et elle est une humaine.

Nos points de vue sont différents. Nos positions sont différentes. Notre sens des valeurs est différent et surtout, nos races sont différentes.

Tout est si différent, c’est donc sans espoir.

Par conséquent, il est difficile de devenir amis.

Mais non...

N’est pas quelque chose d’important d’être identique.

« ... Après tout, c’est inutile, » déclara-t-elle.

Kato avait fait un léger sourire.

Un sourire créé pour exprimer que ce qu’elle avait fait tout à l’heure était une blague.

Je sentis mon cœur se serrer quand je vis son visage rire si fugitivement.

 

Des sentiments inconnus s’étaient précipités en moi.

Avant aujourd’hui, j’aurais pu avoir réfréné cette pensée impulsive comme quelque chose d’inutile.

Cependant, aujourd’hui, je savais ce que c’était.

Je venais de l’apprendre il y a quelque instant.

Elle venait de me l’apprendre.

J’avais vraiment compris à quel point c’était important.

J’avais été soutenue par cette impulsion, et j’avais parlé au sourire triste que j’avais remarqué.

« Si le maître l’ordonne, je vais pointer ma lame vers vous, » dis-je.

« Je le sais, » les yeux de Kato s’étaient grandement ouverts de surprise face aux mots que j’avais prononcés.

Je serais moi-même surprise. Car même moi, j’étais surprise par les choses que je venais de dire.

Après un petit moment, Kato avait l’air perplexe.

« Pourquoi dire soudainement une chose si évidente ? » demanda-t-elle.

Pensez-vous que c’est quelque chose d’évident ?

Pourtant, pourquoi avez-vous dit que vous voulez être mon ami ?

Cette mentalité est impossible à deviner pour le moment.

Il n’est même pas possible de deviner un fragment des pensées intérieures de cette fille appelée Kato Mana.

Mais il y a une chose qui est devenue claire pour moi.

Autrement dit, elle était sérieuse à propos de ce qu’elle avait dit plus tôt. Elle veut vraiment devenir mon amie.

Alors, je vais également lui répondre sincèrement.

Heureusement, on m’avait enseigné le sentiment important « quelque chose que je veux faire ». J’étais soutenue par mon impulsion, plutôt que par la rationalité. Et ainsi, je voulais lui répondre.

« Si vous pensez que je suis assez bien pour ça..., » dis-je.

« Tout à fait, » répondit Kato.

« Je... je pense que je veux aussi être votre amie, » dis-je.

« ... Quoi !? » s’exclama Kato. Les yeux de Kato s’écarquillèrent en entendant ça.

On pourrait dire que je ne comprends pas ce que je viens de dire.

Une compréhension s’étendait progressivement à travers mes traits immatures.

« C’est... »

Pendant une fraction de seconde, son visage se déforma et sembla vouloir pleurer.

« ... Merci beaucoup Rose, » déclara Kato.

Kato se déplaçait avec une merveilleuse force mentale.

Cependant, le sourire gravé sur ses lèvres était comme si elle était incapable de le supporter.

En voyant juste ça, j’étais convaincue que ce choix n’était pas une erreur.

« Alors, mes meilleures salutations pour le futur, Rose, » déclara-t-elle.

Kato m’avait tendu la main.

C’était contraire à une reproduction de la nuit où je m’étais opposée à Gerbera, c’était une scène complètement différente.

« Bien que ce sentiment soit maintenant suffisant, »

« Non. C’est une chose nécessaire. »

Je posai mon couteau et serrai la main de Kato.

« Mes salutations à vous aussi, Kato, » dis-je.

Ceci était le premier événement lié à mon amitié avec Mana.

***

Chapitre 5 : Des Signes de nuages ​​inquiétants

« GURUUAAA! » Un Croc de Feu grondait, bondissant à travers la profonde forêt.

Il se faufilait entre les arbres lorsqu’il courait, broyant des arbustes alors qu’il essayait de nous contourner.

C’était tellement rapide que je pouvais à peine le suivre avec mes yeux.

Cependant, ce n’était pas assez agile pour faire face à l’araignée blanche.

« GURUUA!? » Il cria en raison de la peur qu’il ressentait.

Une silhouette blanche venait à ce moment-là de faire obstacle au loup

« Tu ne passeras pas ! » cria Gerbera.

En un instant, l’araignée blanche qui aurait dû être à côté de moi se tenait devant le loup et riait avec le sourire de jeune fille, et avec une unique attaque...

« Fuun »

« GYAUN!? »

L’araignée blanche ou plutôt Gerbera frappa le museau du Croc de Feu à mains nues.

Même en poussant simplement sa main avec sa simple force, cela suffisait à provoquer une blessure mortelle.

Quelques crocs s’étaient détachés et le loup géant de plus de deux mètres de long avait été emporté dans la direction opposée.

Comme prévu d’un monstre, même si les os de son cou semblaient être brisés, le Croc de Feu se leva avec un important saignement de nez.

« Rrrrrr...! »

Il laissa échapper un gémissement puis il se retourna.

Le Croc de Feu s’était rendu compte qu’il était désavantagé et qu’il devait tout faire pour s’enfuir.

Bien sûr, il n’y avait aucune raison de le laisser tranquille.

« Monseigneur ! »

Gerbera revint rapidement jusqu’à moi et me tendit le grand bouclier. Je le plaçai alors sur mon dos comme d’habitude quand je me déplaçais.

Et puis elle m’avait soulevé avec ses minces bras.

Jusqu’à ce moment-là, c’était la routine habituelle.

Tous les mouvements de Gerbera étaient rapides et précis, au point où j’en étais fasciné.

Après tout, elle était un génie incontestable qui brillait tellement pour tout ce qui touchait au combat.

... Les sentiments de malheur quotidiens antérieurs ressemblaient à un mensonge.

Eh bien, tout n’était pas mauvais, car il y avait quelques jolis points de lumière à cette époque.

« Faites attention à ne pas vous mordre la langue, » déclara-t-elle.

« J’aurais aimé que tu me le dises quand je t’ai rencontré, » la taquinai-je.

« ... Vous avez promis de ne pas parler de ça, » dit-elle.

Gerbera avait une apparence sombre après avoir entendu ma mauvaise blague, mais je voulais quand même qu’elle oublie cet épisode de sa vie.

Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, j’étais dans une position connu sous le nom du « porter de la princesse ».

Je me sentais si pathétique que je pourrais en pleurer.

J’aurais préféré être sur son dos, mais elle l’avait rejeté parce qu’il y a un problème de sécurité quand l’on traversait la forêt.

« Et c’est parti, » annonça-t-elle.

Après m’avoir prévenu, elle commença à courir comme une flèche libérée d’un arc.

Les arbres de la forêt défilaient rapidement autour de nous.

La vitesse était vraiment incroyable. Si l’on pensait à ce qui se passait dans le Japon moderne, je pourrais dire que j’étais habitué à rouler en voiture, mais cette forêt présentait beaucoup d’obstacles à la différence des routes du Japon. Je savais que si je courais à la même vitesse, je heurtais certainement un arbre avant même d’avoir parcouru cinq mètres. Nos réflexes étaient donc sans aucun doute différents.

En plus, j’avais compris qu’elle était attentive quant aux vibrations qu’elle produisait vu qu’elle me portait.

Si je devais monter sur le dos de Gerbera, il serait impossible de le faire. Le seul moyen pour elle était de me tenir dans ses bras.

Alors qu’elle courait, mes yeux s’étaient progressivement habitués à cette vitesse.

Je pouvais parfaitement voir le dos Croc de Feu en fuite. Il avait également couru à travers la forêt à une vitesse incroyable.

Mais Gerbera était encore plus rapide.

Nous continuons à garder une distance constante sans l’atteindre ou la perdre. Pour celui qui était poursuivi, c’était insupportable.

Nous avions rencontré le Croc de Feu pendant que Gerbera me guidait vers la source d’eau à proximité.

Il avait attaqué et nous l’avons bloqué et là, il nous mena ailleurs.

Ce Croc de Feu semblait être venu seul à la source afin de boire de l’eau. Cependant, ce type de monstre voyageait habituellement en une meute.

Dans cette zone, il y avait quelques monstres restants qui avaient été loupés par l’Expédition. Ce genre de situation était donc inhabituel. Normalement, ils se déplaceraient toujours en groupe.

Et par conséquent.

« Houuuuuuuuuuuu ! »

Était-ce un hurlement ou un cri ?

Quelques secondes après le hurlement du Croc de Feu blessé, les hurlements des loups répondirent depuis diverses directions.

« La stratégie a été un succès, » quand j’avais murmuré ça, Gerbera avait hoché la tête.

« Effectivement, » dit-elle.

« Je dirais qu’ils sont à cinq ou six endroits, » les loups avaient avancé vers nous depuis la forêt depuis la gauche et la droite pendant que je finissais de parler.

« GURUUAAA! »

Des flammes rouges jaillirent de la bouche du loup et elles léchèrent la forêt, brûlant les imposants arbres et incinérant un arbuste en un instant.

Gerbera sauta afin d’éviter d’être blessée par les flammes et atterrit sur l’un des arbres.

« GU...! »

Il y avait un bruit de bruissement pendant que je passais à travers les feuilles. C’était douloureux, mais je serrai les dents sans me plaindre.

Gerbera se déplaça immédiatement vers un autre arbre. L’arbre où nous étions il y a un instant était entouré de plusieurs traînées de flammes et s’enflammait telle une bougie.

« Je présente mes plus grandes excuses, il ne semble pas y avoir une bête digne d’être un monstre du Maître, » déclara-t-elle.

En entendant les mots de Gerbera, j’avais aussitôt regardé les silhouettes des six loups qui nous regardaient et hurlaient

J’avais donc vérifié cela avant d’acquiescer.

« On dirait bien, » dis-je.

« Très bien, alors il n’y a pas de raison d’hésiter, » déclara Gerbera.

Des fils sortirent depuis les mains de Gerbera.

La moitié des loups parvient à échapper face à cette attaque, mais les autres furent capturés sans réussir à les éviter. Gerbera avait facilement ramené à elle trois loups, puis... sans hésitation, elle les frappa la tête contre le sol.

« Je suppose que c’est fini, » déclara-t-elle à la toute fin.

Il n’aura pas fallu longtemps pour que Gerbera puisse anéantir les loups.

***

Après ça, nous avions tenu une réunion stratégique.

En passant, même si nous avions tué six Crocs de Feu, parce qu’il était difficile de tout prendre avec nous même après que nous les ayons découpés d’une manière appropriée, la majorité serait abandonnée. Bien que toute la peau que nous avions dépecée de leur chef soit bonne, le reste n’était pas très joli.

« Alors, était-ce un succès ? » demandai-je.

Gerbera hocha la tête face à mes mots. « C’est le cas. Cependant, ne pas trouver de nouveau membre est un problème. »

« On ne peut rien y faire, » dis-je. « Pour commencer, je suis heureux qu’au lieu de l’essai-erreur qui nous a pris trois jours avant ça, cela nous ait pris moins d’une demi-journée avec cette méthode. »

Nous étions allés ailleurs et nous avions cherché dans la région proche de la source que Gerbera m’avait parlé plus tôt.

Comme l’avait dit Gerbera, beaucoup de monstres étaient apparus dans le voisinage et nous avions rencontré successivement trois monstres.

La dernière rencontre était le Croc de Feu que nous avions eu juste avant ça.

Il était plus efficace de chercher des groupes de monstres pour en rencontrer autant que possible. Avec les prouesses de combat de l’Arachne blanc, il n’y avait aucun problème à affronter ces ennemis.

Bien qu’il soit plus rapide de rencontrer un groupe depuis le début, ils peuvent également se déplacer de façon indépendante.

Les monstres n’ont pas de sentiment d’individualités. Cependant dans le monde dans lequel nous étions, ils avaient une intelligence proche de celle des animaux sauvages.

Dans ce cas, si je l’utilisais afin qu’il appelle ses compagnons, je pouvais les chercher plus efficacement.

Il s’agissait des détails de la bataille que nous avions eue il y a un peu de temps.

La stratégie que j’avais élaborée à l’avance s’était très bien passée et j’avais pu rencontrer huit monstres en seulement quelques heures.

« Si nous ne revenons pas bientôt, le soleil se couchera, » dis-je.

« C’est sûr, » dis-je.

Ce n’était pas une situation si mauvaise que ça.

Mais d’un autre côté, il ne restait plus beaucoup de temps.

Lily récupérait petit à petit et Rose allait bientôt remplacer tout l’équipement perdu.

J’avais donc besoin d’accélérer les choses...

En rentrant chez moi, je m’étais concentré afin de trouver des solutions.

***

Quand nous étions retournés au nid d’Arachne, j’avais été accueilli par Lily dont le visage entier souriait.

« Bon retour, Maître, » elle l’avait dit en enlaçant mon bras sans aucune fatigue visible.

« Je suis de retour... est-ce correct pour toi de ne pas t’allonger ? » demandai-je.

« Je vais déjà très bien, » répondit-elle. « Je me suis levée il y a quelques minutes. Et aussi, bienvenue à la maison Gerbera. »

« E-en effet. Je suis de retour, » répondit Gerbera.

Cela me fit me souvenir que c’était la première fois depuis plusieurs jours que Lily m’avait enlacé le bras de cette façon.

Était-il possible que parce qu’elle avait stocké ses désirs refoulés, elle semblât si heureuse maintenant ?

J’étais content que je puisse la toucher pendant qu’elle était heureuse comme ça. C’était un peu embarrassant et en même temps j’étais content.

C’était parce qu’il était évident que Lily était de nouveau en bonne santé et qu’elle pouvait donc se joindre à notre recherche.

Cependant, la recherche avec seulement Gerbera et moi était un peu plus pratique. Que devrais-je faire ?

*

Après ça, j’avais reçu un repas plein d’amour qui avait été préparé par Lily pendant que je pensais à la façon de la persuader.

Comme Lily avait récupéré, c’était la première fois que tous les membres se réunissaient depuis la nuit de cette féroce bataille.

Le repas était la viande habituelle du Croc de Feu. Comme je le pensais, c’était toujours dégoûtant. Malheureusement, même l’amour de Lily ne pouvait pas compenser le matériel de mauvaise qualité.

Je m’étais alors souvenu des hamburgers que je mangeais auparavant au Japon, ils étaient fabriqués artificiellement avec de la viande bon marché. Je n’avais jamais réalisé à quel point j’étais béni... jusqu’à mon arrivée ici.

« Je vais aller avec vous demain, » déclara Lily

« Je suggère de te reposer un autre jour de plus, » dis-je.

« Mais..., » répondit Lily.

« Même quand je me suis rétabli, j’ai fait attention pendant toute une journée avant de faire la moindre chose, » dis-je.

Après que je l’eus persuadée, Lily semblait insatisfaite. J’avais fait semblant de ne pas remarquer son expression et j’avais continué à manger.

C’était une mauvaise façon de gagner du temps. Très franchement, mes attentes étaient faibles quant à savoir si j’allais voir des résultats en un seul jour. Cependant, la chance était meilleure que zéro.

« C’est vrai. Cela me rappelle que j’avais besoin de parler avec toi, » dis-je.

J’avais un peu changé le sujet afin de couper les arguments de Lily.

D’ailleurs, c’était vrai que j’avais besoin de lui parler. Il y avait quelque chose que je compris à la suite d’avoir pu parler avec Gerbera alors que nous étions à la source d’eau en début de journée.

*

C’était quelque chose concernant cette source dont j’avais l’intention de parler — ou non.

J’avais simplement décidé d’éviter pour le moment la conversation que j’avais eue avec Gerbera il y a plusieurs heures concernant « Ne pas mettre un fardeau sur Lily » et « Ne pas pouvoir en parler à Rose ».

Cependant, cela n’était pas comme si c’était nécessaire de cacher l’existence de la source.

... Cependant, comme Gerbera était une mauvaise parleuse, elle pourrait faire une remarque insouciante sur cet endroit, alors, afin de cacher cela, j’avais changé de sujet.

« Gerbera m’a dit qu’elle est capable de s’échapper hors de cette forêt, » dis-je.

« Gerbera vous a dit ça ? » demanda Lily.

Quand Lily tourna les yeux vers Gerbera, Gerbera hocha la tête avec une expression ferme.

Il y avait toujours une mauvaise ambiance entre elles.

Bien que la posture de Lily soit naturelle, Gerbera semblait se sentir unilatéralement coupable.

C’était Lily qui avait été forcée de prendre du repos jusqu’à aujourd’hui parce qu’elle avait reçu le plus de dégâts parmi nous le jour où nous nous étions battus. Donc ça pourrait être quelque chose d’inévitable.

J’avais interrompu cela afin de continuer la discussion.

« Gerbera, as-tu bien été jusqu’au bord de la forêt ? » demandai-je.

« O-Oui, » répondit-elle.

Gerbera hocha la tête puis elle commença à parler avec difficulté. « Lily et Rose ne peuvent pas le savoir parce qu’il y a longtemps, il y a eu plusieurs fois où les humains sont venus dans la forêt en nombres. Cela s’est passé trois fois depuis que je suis née. En dehors de mon seigneur, ce sont les seules fois ou j’ai rencontré des humains. »

« Ah !! » À ce moment, Lily poussa un cri alors qu’elle avait remarqué quelque chose. « Il y avait d’autres humains qui ont été transférés dans ce monde avec le maître, n’étaient-ce pas eux ? »

J’avais eu la même pensée que Lily. Nous n’avions rencontré aucun être humain de cet autre monde.

Parce que nous avions été transférés si profondément dans la forêt et parce que Gerbera n’avait vu les humains que trois fois dans sa longue vie, il était peu probable que Lily ait vu un humain avant.

« Lorsque nous avons trouvé cette cabane, j’ai pensé qu’il y avait probablement d’autres personnes, » dis-je.

« Hmm, je vois. Cela me rappelle qu’il y avait bien des traces, » déclara Lily.

La cabane où nous étions tombés sur Kato était désormais en décombres.

Je pensais qu’il y avait des humains dans ce monde quand j’avais trouvé cela.

Cependant, il y avait la possibilité que le monde où nous avions été transférés fût maintenant dominé par des singes ou dans le pire des cas où qu’il soit gouverné par des limaces qui se tenaient debout. Comme il y avait des monstres, c’était une préoccupation sérieuse pour moi, et je ne pourrais jamais en rire..

Le fait d’entendre que Gerbera avait été témoin d’êtres humains était une information précieuse pour moi.

Gerbera continua à raconter une vieille histoire. « Naturellement, si beaucoup d’êtres humains entrent dans la forêt, des signes sont présents. Nous les monstres devrions facilement pouvoir le remarquer. Ils sont venus, vagues après vagues. Alors je me suis chargé d’eux. Alors que je pourchassais un humain qui s’était enfui, j’ai remarqué que j’avais été conduit au bord de la forêt. »

« Je pense que Gerbera a probablement combattu une armée humaine, » déclarai-je.

Selon l’histoire de Gerbera, le groupe était équipé de manière identique. Cependant, ils étaient déjà dans une situation chaotique quand Gerbera était arrivée et l’armée avait donc été désavantagée.

Ils avaient une armure qui protégeait le haut du corps, un casque, une épée à une main et un bouclier... D’après ce que j’avais entendu, je me demandais si c’était peut-être des soldats appartenant à un pays de ce monde. Il ne semblait pas qu’elle ait vu quelque chose comme une arme à feu.

Je pensais que la raison pour laquelle l’arme principale était une épée plutôt qu’une lance était l’avantage de pouvoir couper les obstacles dans la forêt.

« Il semble que le chemin le plus direct pour aller hors de la forêt est d’aller directement au nord d’ici, » dis-je.

« Je ne suis pas sûre de cela, mais c’est possible, » répondit Gerbera. « Car après tout, il y a aussi une possibilité que la limite de la forêt soit différente maintenant. »

« Néanmoins, n’est-ce pas plus de progrès que lorsque nous n’avons rien compris de la situation !? » Lily frappa ses mains ensemble et sourit à Gerbera qui riait à la suite de cette remarque.

Comme je le pensais, elle ne semblait pas non plus avoir quelque chose contre Gerbera. Ou plutôt, son sourire n’était en tout cas pas affecté par la présence de Gerbera.

Dans mon état actuel où j’étais trop enfoui dans mes pensées à propos de ces choses-là, la voir agir de cette façon avait soulagé une partie de mon anxiété.

« Hein !? » Les yeux de Lily devinrent écarquillés alors qu’elle réalisait quelque chose. « Mais... Si je ne me trompe pas, n’est-ce pas, l’est qui était la direction de la première expédition ? »

« Tout à fait, » répondis-je. « Il semble que la première expédition n’a pas eu de chance. »

Nous qui les suivions alors nous ne pouvions pas non plus être appelés chanceux.

Bien sûr, ils pouvaient avoir remarqué quelque chose en cours de route et avoir changé de cap. Dans ce cas, ils auraient laissé des informations à l’ami d’enfance de Kato et Miho Mizushima, Jun Takaya, qui étaient à la poursuite du premier corps d’expédition, mais il ne les avait jamais rattrapés d’après ce qu’on en savait.

« Bien que nous sortirons probablement de la forêt même si nous allons à l’est, » continuai-je.

Même cette forêt ne pouvait pas s’étendre à l’infini. En fait, la forêt semblait se terminer prochainement du côté nord.

« Alors, allons-nous au nord à partir d’ici ? » demanda Lily.

« ... Peut-être, mais pour te dire la vérité, je suis un peu hésitant, » dis-je.

Si j’allais vers l’est, il était possible que je puisse éventuellement rejoindre la première expédition.

C’était la meilleure option afin de garantir la protection de Kato. D’autre part, sortir de la forêt prendra plus de temps.

Je devais bientôt quitter cette forêt. C’était parce que le cadre de vie dans cette forêt était trop mauvais pour moi. La situation quant à la sécurité s’était considérablement améliorée maintenant que Gerbera nous avait rejoints, mais par exemple, le problème alimentaire ne s’améliorait pas même si nous avions plus de force physique de notre côté.

Je devrais sûrement quitter maintenant la forêt afin de pouvoir améliorer ça. Il y avait aussi la possibilité de trouver à l’avenir un village humain. Au contraire, les chances étaient assez bonnes. S’il y avait une armée, il pouvait donc y avoir aussi une nation, parce qu’une armée ne pouvait pas être organisée sans une société derrière elle.

Si je visitais un village, je pourrais obtenir les fournitures nécessaires.

Le problème était de savoir si je pouvais ou non trouver un endroit sûr pour Kato, mais...

« ... Eh bien, il n’est pas nécessaire de prendre une décision immédiatement, » dis-je.

J’avais conclu cela ainsi. Je pourrais faire une erreur si je me dépêchais. Il n’était pas nécessaire de décider maintenant non plus. Je ne devrais agir qu’après avoir soigneusement réfléchi.

« En parlant de ça..., » celle qui avait interrompu ma réflexion fut Kato qui avait écouté notre conversation.

« ... ! » Quand j’avais entendu sa voix, j’avais arrêté ma main qui attrapait inconsciemment une brochette de viande de Croc de Feu. « ... Quelque chose ne va pas, Kato ? »

J’avais répondu ça puis j’avais pris une bouchée de la brochette que j’avais attrapée sur le feu.

Parce que j’avais immédiatement repris le mouvement, Lily avait probablement remarqué mon étrange action et elle s’était blottie contre moi. Elle regardait le côté de mon visage de façon interrogative.

« Non. C’est juste que Gerbera a dit qu’elle n’a vu des êtres humains que trois fois en plus de nous, » déclara Kato.

« Ça devrait être le cas... non ? » demandai-je.

« Tr-Très certainement, » répondit Gerbera.

Quand je l’avais incitée à répondre, Gerbera avait hoché la tête comme un petit enfant. Kato, consciente du point faible de Gerbera avait continué.

« Les uniformes scolaires... avez-vous rencontré un humain portant des vêtements comme nous ? » demanda Kato.

« Ceux qui ressemblent à mon seigneur qui a été transféré ici ou ceux qui ont des capacités de triche ? Non, je n’en ai rencontré aucun de ces deux types, » répondit finalement Gerbera.

« Dans ce cas... senpai ? » demanda Kato.

Parce que Kato avait découvert ça, j’avais levé les yeux de ma brochette de viande.

Ces jours-ci où le trouble s’était installé.

Encore une fois, quand nos yeux s’étaient rencontrés, il y avait un battement étrange dans mon cœur.

« N’aviez vous pas trouvé un cadavre démembré auparavant ? » demanda Kato. « S’il est vrai que Gerbera n’a pas rencontré ceux qui ont été transférés, et si ce n’était pas par elle, le fait qu’ils aient été tués ne disparaît pas. »

« ... en y pensant, c’est bien arrivé, » dis-je.

Nous avions trouvé les cadavres démembrés de cinq personnes, dont un utilisateur de triche, avant de trouver Kato.

En dépit d’être un « guerrier » avec seulement de grandes capacités physiques et magiques, ces personnes-là n’étaient pas souvent tuées par des monstres. Avec leur capacité de combat injuste, si ce n’était pas un monstre de haut rang, ils ne seraient certainement pas tués. Ce serait difficile même pour Lily.

À l’origine, nous avions peur de rencontrer ce Monstre Supérieur dont nous avions trouvé des preuves et il avait été suggéré que nous devions nous éloigner de la grotte dans laquelle nous nous étions reposés. Ensuite, nous avions été pris en embuscade par une Arachne blanche qui était un monstre de haut niveau.

Alors, sûrement, je pensais inconsciemment : « Est-ce qu’elle a fait ça ? » — Je m’en étais presque forgé l’opinion et pour diverses raisons je n’y ai pas trop pensé — si vous y réfléchissez calmement c’était un peu bizarre.

Ce cadavre avait été mordu à mort par une bête.

Cependant, même si Arachne blanche est un Monstre Supérieur, ce n’était pas un monstre de type carnivore.

« Corps démembré ? Qu’est-ce que c’est ? » Comme je le pensais, Gerbera ne le savait pas.

Dans ce cas, à part elle, y a-t-il un monstre exceptionnel à proximité ?

Sinon, cela n’aurait pas de sens, mais si c’était le cas, il y a quelques problèmes.

Cela n’était pas certain que deux monstres supérieurs... ne puissent pas coexister, c’était juste que pour devenir un monstre de ce rang, ils devaient vivre longtemps et ne pas se croiser pendant tout ce temps-là serait difficile.

Les monstres ne venaient pas près du nid d’Arachne dans lequel nous étions maintenant. C’était parce que les monstres qui s’approchaient d’ici avaient été éliminés depuis longtemps.

Les monstres n’étaient pas seulement hostiles aux humains, mais aussi envers les autres monstres, sauf envers ceux de leur propre espèce. À certains égards, les JDR sur ordinateur étaient plutôt faciles. Les monstres de la même race étaient égaux et ne s’attaquaient pas les uns aux autres.

Nous étions à cinq jours de marche d’où nous avions vu les cadavres démembrés. Il était possible qu’un monstre puisse le faire en moins de temps.

J’étais submergé par la durée de la vie de Gerbera. Quelque chose semblait hors de propos avec deux puissants monstres coexistant dans une telle proximité pendant une si longue période.

Eh bien, il y a des choses comme ça, je suppose... ?

Comme il n’y avait aucune preuve pour pouvoir le nier, je ne pouvais que le rejeter.

« De toute façon, ça ne fait jamais mal de garder ça à l’esprit, » dis-je.

« C’est vrai, n’est-ce pas ? » déclara Kato.

Pourtant, Kato était excellente. Je réalisai que je ne l’avais pas remarqué correctement avant aujourd’hui.

Une personne capable... même si je devais dire que c’était un peu hors de propos. Kato avait des bons points. Même si vous soustrayez les mauvais points, à mes yeux, elle était une personne intelligente et sage.

Par comparaison, on dirait qu’elle tirait souvent la courte paille... mais c’était seulement parce qu’elle-même le provoquait à cause de son hésitation.

Qu’est-ce qui la fait faire ça ?

Quand j’y pense, c’est un mystère.

... Que pensez-vous et comment ?

C’est suspect quand j’y pense.

« ... »

Je serrai les dents et avalai mes pensées amères.

J’étais dégoûté de moi-même pour penser de cette façon à propos de ma sauveuse

Depuis que j’avais finalement pris conscience d’elle et que je pouvais y penser normalement... il n’y avait plus d’excuses pour penser de cette façon. Le fait qu’elle était en effet ma bienfaitrice et ma sauveuse ne pouvait être ignoré.

Dans tous les cas.

La seule chose qui était certaine, c’était qu’elle avait la capacité de couvrir une partie qui me manquait.

J’avais dit à Gerbera que si elle devait consulter quelqu’un, elle devrait parler avec Kato.

C’était vrai.

Après tout, je devais bientôt faire quelque chose au sujet de ses relations avec les autres.

Tout en confirmant que cela n’était pas possible maintenant, je m’étais déjà endormi afin de me préparer pour demain. Car cela sera la dernière précieuse occasion pour Gerbera.

... J’avais déjà réalisé que si c’était un échec, cela ne ferait que retarder les choses.

***

Chapitre 6 : Passage de l’esprit, la voie du Pouvoir Magique

Le lendemain, j’avais décidé de quitter le nid d’Arachne très tôt le matin.

« Monseigneur. J’ai fait comme vous me l’aviez demandé, » déclara Gerbera.

Juste avant de partir, Gerbera m’avait tendu des vêtements placés à l’envers

Il s’agissait des vêtements que j’avais demandé de faire à Gerbera.

Bien que Gerbera tissait à une vitesse impressionnante, la production d’un tel vêtement en si peu de temps semblait avoir été déraisonnable puisque la moitié des vêtements semblait être du précédent stock qu’elle avait.

La chemise était de conception simple avec de longues manches légèrement épaisses et durables afin de pouvoir marcher dans la forêt. Les pantalons étaient également blancs ce qui fit que je devenais blanc de la tête aux pieds.

L’allure semblait hors de propos et inhabituelle, mais se plaindre à ce sujet était un luxe que je n’avais pas.

« Ça vous va bien, Monseigneur, » dit-elle.

« ... Vraiment ? » demandai-je.

Quand j’étais revenu après avoir changé mes vêtements, Gerbera s’agita et ses joues deviennent rouges pour une raison inconnue.

Était-elle heureuse du fait que je portais les vêtements qu’elle avait faits ou était-ce parce qu’elle avait remarqué que nous portions des vêtements semblables ?

Ou alors..., peut-être était-ce parce qu’il s’agissait d’un fil d’araignée, et dans un certain sens, on pouvait dire que mon apparence « était celle de quelqu’un qui était enveloppé dans un fil qu’elle avait produit ». C’était peut-être ce qu’elle pouvait ressentir en me voyant.

De plus, quand je mettais sur le dessus l’armure noirâtre que Rose avait préparée pour moi... on pourrait dire que l’équilibre des couleurs avait été atteint.

Enfin, j’avais ajouté mon épée à la ceinture que j’avais faite avec une vigne et ainsi, mes préparatifs étaient terminés.

C’était parfait à l’heure actuelle. Le travail avait été divisé entre l’équipement fabriqué par Rose et les vêtements tissés par Gerbera. Je voulais qu’elles coopèrent encore plus dans le futur.

À l’heure actuelle, elles allaient coopérer pour moi, mais si l’état actuel de leur volonté de travailler indépendamment continuait à l’avenir, cela serait problématique.

Mais ceci ne serait pas immédiatement résolu, et donc, il n’était pas nécessaire de se presser. Après que tous leurs mauvais sentiments soient enterrés, cela devrait être possible d’avancer.

« Monseigneur ! »

Je remarquai soudainement que pour une raison inconnue, Gerbera se tortillait. Son expression semblait anxieuse alors qu’elle regardait mon visage.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.

« Eh bien ! J’ai pensé que Monseigneur avait l’air un peu pâle, » déclara-t-elle.

« Vraiment !? » m’exclamai-je.

J’avais involontairement touché mes joues.

La sensation au bout de mes doigts semblait un peu froide.

« Non, il n’y a rien de mal en particulier. Ne t’en fais pas pour ça, » dis-je.

Certes, j’avais beaucoup réfléchi récemment et je n’avais pas pu dormir beaucoup hier soir.

Cependant, ma condition physique n’était pas mauvaise et je ne me sentais pas endormi. Il y avait toujours de la fatigue liée au fait d’avoir marché jour après jour, mais c’était à un niveau où je pouvais parfaitement resté actif. Je ne pouvais pas me reposer pour si peu.

« Allons-y, » dis-je.

J’avais suggéré ça à Gerbera qui fronça anxieusement les sourcils en quittant le nid.

Elle avait également semblé comprendre que j’allais vraiment bien quand j’avais commencé à bouger et donc, elle n’avait rien dit de plus.

Après une heure de trajets, nous étions arrivés à la source d’eau qui était notre destination.

Comme il s’agissait d’une source d’eau utilisée par un grand nombre de créatures environnantes, la source était considérablement grande.

Nous avions continué à marcher pendant environ une heure et avions rencontré deux monstres.

L’un fut un Lapin Rugueux avec le corps d’un ours et la tête d’un lapin et l’autre fut un monstre du genre écrevisses d’environ un mètre de longueur qui avait brisé la surface de l’eau de la source et sauté vers nous.

C’était quelque chose que j’aimerais rencontrer un peu plus souvent

Parce que ces deux étaient des monstres que je rencontrais pour la première fois, je voulais les donner à Lily afin d’augmenter notre potentiel de guerre.

... Suffisait-il de l’absorber une fois ? Bien que ce soit une opinion raisonnable, je ne parlerais pas de ça.

Pour utiliser la capacité mimétique de Lily, vous deviez lui fournir la majorité du cadavre du monstre. En d’autres termes, cela signifie que nous ne pouvions pas manger le Lapin Rugueux et les Grands Ciseaux.

Bien sûr, notre situation alimentaire n’était pas si désespérée que je sois obligé de manger la viande de ces créatures.

Il y avait assez de viandes de Croc de Feu mis de cotées.

Simplement, même s’il n’y avait aucune raison de me mettre au défi de les manger, je voulais les manger.

... Franchement, j’étais fatigué de la viande Croc de Feu.

Je n’étais pas une personne particulièrement dérangée par un repas spécifique, mais j’étais fatiguée de manger cette même nourriture tout le temps.

Je voulais bientôt pouvoir manger la viande d’un animal différent. Autre qu’un lézard ou un rat.

En particulier, les Grands Ciseaux avaient l’air délicieux. Comme il s’agissait d’une écrevisse, il pourrait être un peu coriace et insipide, mais je croyais fermement que ce ne serait pas un problème. Quoi qu’il en soit, les conditions alimentaires actuelles étaient tout simplement trop mauvaises.

Cependant, je ne pouvais plus augmenter la quantité de bagages.

De plus, pendant que je continuais à chercher, j’avais hâte de ramener chez moi les prochains Grands Ciseaux comme nourriture.

Alors que je pensais à propos de ces choses-là, Gerbera avait terminé de mettre en paquet nos acquisitions

Parce que le Croc de Feu était énorme, le cocon qui l’enveloppait était très grand.

Le spectacle de la voir traîner ça était un peu humoristique.

« Bon travail, » dis-je.

« Monseigneur, votre travail aussi était bon, » répondit-elle.

Gerbera déclara des mots d’appréciation et présenta la flasque que Rose avait faite pour moi.

Même s’il y a une source à proximité, si le fait d’y boire causait un mal de ventre, alors cela serait embarrassant. J’avais donc utilisé ce que j’avais apporté comme eau potable.

Parce que l’eau était lourde, à part une petite quantité pour étancher ma soif en marchant, tout avait été confié à Gerbera alors que nous nous déplacions.

« Je te remercie, » j’avais exprimé ma gratitude et j’avais essayé de prendre le flacon.

À ce moment-là.

« ...tsu »

Le décor présent s’était mis à piquer mes yeux, et d’innombrables petites lumières scintillantes s’éparpillèrent devant mes yeux.

Ceci n’avait duré qu’un instant. Cependant, le moment n’était pas bien choisi.

Ma main avait échoué quand à recevoir le flacon Gerbera m’avait présenté.

« Ah. »

La flasque avait glissé entre mes doigts et était tombée au sol. Il y avait un bruit de glug glug alors que l’eau s’écoulait hors de là.

J’avais rapidement pris la bouteille, mais le contenu avait diminué d’environ un tiers.

... Maintenant que cela s’était produit...

Bien sûr, ce n’était pas comme si je ne regrettais pas d’avoir perdu de l’eau.

« Êtes-vous troublé, Monseigneur ? » Gerbera avait un air interrogateur et me regardait fixement. « Monseigneur, je ne sais pas ce qui vous arrive, mais vous vous comportez d’une manière étrange ces derniers temps. »

« ... Qu’est-ce qui est étrange ? » demandai-je.

« C’est seulement par moment, mais je vois que vous faites des erreurs inhabituelles, » répondit-elle. « Serait-ce que vous avez des secrets envers moi ? »

Elle avait déclaré ça alors qu’elle me regardait avec ses pupilles rouges. Pendant qu’elle me regardait, l’intensité de son regard ne s’était nullement adoucie.

Elle semblait être très certaine de ce qu’elle pensait.

Je pensais que je serais en mesure de la tromper, mais apparemment, cela semblait impossible.

Était-ce sans espoir, hein ?

En général, je passais la plupart de mon temps avec elle ces jours-ci. Elle m’avait soutenu, alors même si ce n’était pas cette fois-ci, elle l’aurait remarqué.

« Ce n’est pas très sérieux, » dis-je.

Après quelques remarques introductives nécessaires, j’avais décidé de divulguer ma situation à Gerbera.

« Pour une raison inconnue, mes yeux sont parfois étranges, » dis-je.

« Vos yeux ? » demanda Gerbera.

« Tout à fait. Ma vision devient toute floue et quand c’est vraiment mauvais, je peux voir des lumières blanches scintillantes..., » dis-je.

« Quoi, n’est-ce pas important ça !? » Gerbera sauta avec ses huit pattes avant d’aller serrer mon visage avec ses deux mains.

Ce n’était pas une vitesse que je pouvais éviter.

Cela m’avait permis de regarder les beaux traits de son visage de près, ce qui m’avait fait penser qu’ils avaient dû être faits par un dieu.

« Muu, » murmurai-je.

À une distance où son souffle pouvait m’atteindre, elle fixait attentivement mon visage.

J’avais été involontairement choqué, mais Gerbera n’avait pas du tout la moindre attitude amoureuse en ce moment à mon égard.

Elle regardait mon visage avec une expression si sérieuse qu’elle faisait peur.

Bien sûr, si vous pouviez comprendre l’état des autres en faisant cela, les médecins ne seraient pas nécessaires.

Il pourrait aussi y avoir des médecins dans ce monde... Ou peut-être qu’il n’y en a pas. Après tout, dans ce monde, il existait la magie.

« Cela n’arrive que quelques fois. Donc ce n’est pas grave. Je me sens bien en ce moment, » dis-je.

Quand j’avais rapidement fait des excuses, une petite ride se forma entre les sourcils de Gerbera. « Est-ce vrai ça ? »

« Tout à fait, » dis-je. « Quand les humains sont fatigués, il est normal que leur vision devienne floue. C’est quelque chose de tout à fait normal. »

« Mon seigneur a dit la même chose la veille, vous êtes-vous trompé ? » demanda-t-elle.

« ... Bon, allons-y, » dis-je.

En pensant à la phrase « tu récoltes ce que tu sèmes », je couvris la moitié inférieure de son visage de ma main et la repoussai avec force.

Bien que cela ait pu être un peu dur pour une femme, cependant, la Gerbera ne semblait pas s’en soucier. Elle croisa les bras et inclina la tête alors qu’elle y réfléchissait.

« Cependant, les lumières blanches. ... Eh bien ? » murmura-t-elle.

Ses beaux sourcils blancs purs se fronçaient légèrement.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Gerbera ? » demandai-je.

« Ce n’est rien. Je suis juste curieuse à propos de ça, » dit-elle.

Après que j’eus demandé ça, Gerbera avait mis sa mince main droite devant mes yeux.

« Je n’en suis pas encore très sûr. Mais pourriez-vous regarder ma main ? » demanda-t-elle.

« Hm... Euh !? »

« ... Je ne suis pas très bonne pour ce genre de chose, mais..., » commença-t-elle.

Après ça, Gerbera avait commencé à déplacer sa main dans l’air.

« Hein !? » Alors que je regardais le bout des doigts de Gerbera, je laissais instinctivement sortir un son.

Une lumière blanche apparut sur le bout du doigt de Gerbera et elle se mit à scintiller. C’était la même lumière que je voyais parfois ces derniers jours.

« C-Comment... ? » demandai-je.

« C’est bien ce que je suspectais, » dit-elle.

Gerbera semblait un peu fatiguée alors qu’elle abaissa sa main. La lumière avait déjà disparu de son doigt.

« Je pensais que c’était impossible, mais..., » Gerbera laissa échapper un petit soupir, puis elle continua. « Monseigneur, vous avez obtenu la capacité de percevoir le Pouvoir Magique. »

« Le Pouvoir Magique ? » demandai-je.

« Effectivement, » répondit-elle.

Gerbera fit un grand signe de tête avec un visage sérieux. Je n’avais pas l’impression qu’elle blaguait.

Cependant, même si cela n’était pas impossible, je n’allais pas accepter ses mots comme si c’était une chose certaine.

« Tu devrais déjà le savoir Gerbera. Je ne devrais pas avoir la capacité d’utiliser la magie. Parce que dans la colonie, seuls ceux qui avaient une capacité de triche de type magicien pouvaient vraiment le faire. »

« Mais si vous me dites ça, cela reste très troublant, » dit-elle.

Alors même que je lui donnais mon opinion, Gerbera n’avait pas arrêté d’y réfléchir. « ... Cependant, si tout ceci est vrai, alors c’est certainement une histoire étrange. »

Gerbera plia ses jambes d’araignée afin de s’asseoir, puis elle commença à parler avec la tête inclinée sur le côté. « N’importe qui peut utiliser la magie tant qu’ils ont du Pouvoir Magique. Tant qu’ils ont un certain talent pour la magie, il n’est pas difficile de voir le Pouvoir Magique. Après tout, c’est un art indispensable pour ressentir la Puissance Magique lors de la manipulation de la magie. Cependant, la quantité ne change pas facilement. »

« Comment ça ? » demandai-je.

« ... Eh bien. Voilà ce que je pense. Selon moi, la quantité de Pouvoir Magique de Monseigneur a soudainement augmenté d’un coup, mais je ne sais pas pourquoi, » répondit-elle.

Pour certaines raisons...

Elle avait une expression désagréable clairement visible sur son visage.

Quand on y pense, ce n’était pas vraiment un désavantage que cela m’arrive. Mais ce qui me posait problème était que je n’en comprenais pas la cause.

« Est-ce à cause des monstres vaincus ? Quand j’étais à la colonie, ils ont essayé de renforcer le corps d’expédition en faisant de telles choses, » dis-je.

« Ce n’est pas une méthode efficace, » nia Gerbera. « Même si vous en aviez vaincu cent ou mille, je ne pense pas que vous pourriez sentir quelque chose. Quoique... Après tout, il y a vous, Monseigneur et il y a moi, et peut-être que cela ne fonctionne pas de la même manière pour nous deux. »

« Est-ce parce que la quantité de bases de Pouvoir Magique est différente entre nous ? » demandai-je.

« C’est comme vous le dite. Mais en y pensant, cela semble avoir commencé depuis que Monseigneur et moi sommes ensemble. Est-ce à cause de ça ? » demanda-t-elle.

« C’est aussi vrai ça, » dis-je.

« En d’autres termes, il existe des méthodes plus efficaces, et il est possible que Monseigneur ait inconsciemment pris de telles mesures, » dit-elle.

« C’est un peu difficile à imaginer ça. Si une telle méthode existe, je veux la connaître par tous les moyens, » dis-je.

Je voulais pouvoir me renforcer si mon Pouvoir Magique pouvait ainsi augmenter.

Combien d’effort était-il nécessaire pour survivre dans ce monde dur ?

« Cependant, ce n’est pas une mauvaise chose si je peux utiliser la magie, » dis-je.

« ... » J’avais conclu ainsi, et Gerbera me fit un étrange regard alors que j’avais mis le problème de côté.

« Que dites-vous, Monseigneur ? » demanda Gerbera.

« Hein !? » m’exclamai-je.

« Monseigneur, n’utilisiez-vous pas déjà la magie ? » demanda Gerbera.

Vous semblez être surprise, mais malheureusement je n’ai pas la moindre idée de ce que c’est, avant de lui dire ça, je lui avais demandé. « Qu’est-ce que c’est ? »

« Un lien est connecté entre nous et les maîtresses. C’est aussi un excellent type de magie, » répondit-elle.

« Vraiment !? » demandai-je.

« Monseigneur, comment cela se fait-il que vous ne le sachiez pas ? » demanda-t-elle.

« Même si tu me demandes ça..., » répondis-je.

Face à cette expression de surprise, j’avais gratté de ma tête.

Même si une personne n’avait pas de capacité spéciale, elle pourrait utiliser la magie. Il s’agissait d’une théorie qui avait été établie dans la colonie, mais qui n’avait pas vraiment pu être mis en valeur. Cela avait beau être une réalité, il n’y avait eu que quelques exceptions où des étudiants ordinaires du « groupe de réserve » avaient eu l’occasion d’apprendre la magie.

Pour les étudiants en âge de se marier et pleins de curiosité, le phénomène mystérieux appelé la magie présentait un grand intérêt. Par conséquent, j’étais également tombé sur une grande quantité d’informations.

Cependant, il y avait encore beaucoup de choses inconnues.

Bien que, maintenant qu’elle le mentionne, elle avait raison. Cette puissance mystérieuse qui nous reliait semblait être totalement différente. Il était impossible que cela soit de la magie, car elle était trop différente. C’était ce que j’avais pensé avant ça.

Bien qu’il y avait le sentiment que tous les phénomènes mystérieux pourraient facilement être étiquetés comme de la magie, souvent en pensant de cette façon dans ce monde, et cela ne sera pas faux.

Puis-je inconsciemment utiliser la magie ?

En d’autres termes, ma capacité de triche est-elle un type de magie toujours active ?

Une magie qui relie mon cœur avec celui des monstres.

Je me sentais un peu plus ragaillardi alors que je pensais ça.

« ... »

Maintenant que j’y pense, pourquoi ai-je une telle capacité  ? J’avais soudainement pensé ça.

Les personnes qui avaient été transférées dans ce monde avaient reçu des capacités. C’était ainsi qu’on le voyait. Bien que la cause ne soit pas claire, il était inévitable qu’il y ait des particularités dans ce monde.

Alors était-ce inévitable que j’eusse acquis cette capacité ?

Si c’est le cas, alors encore une fois, pourquoi ai-je ce pouvoir ?

... Bien que je puisse sembler me plaindre d’insatisfaction, je ne voulais pas me plaindre en particulier.

Peut-être que je n’aurais pas eu à faire face à de telles difficultés dans la colonie si j’avais une capacité facilement comprise. Peut-être qu’une capacité passive (toujours allumée) était beaucoup trop difficile à utiliser par rapport à celles-ci, bien que ma capacité semblerait très subtile.

Honnêtement, je ne voudrais pas me tenir à côté de quelqu’un qui se plaignait comme ça s’il était dans ma position.

Parce que je possédais cette capacité, j’avais maintenant pu rencontrer Lily.

Il était donc impossible d’émettre de telles plaintes.

Donc je me demandais juste ce qui s’était passé.

Pourquoi suis-je comme ça... ?

« Hein !? Attendez, si c’est le lien, » puis soudainement Gerbera s’était exclamée.

J’avais été surpris par ça, ce qui me fit sortir de mes pensées.

Alors que je la regardais, Gerbera semblait avoir remarqué quelque chose et avait arrêté de bouger.

Quelque chose ne va pas ?

... et à peu près au même moment où je pensais ça, avec un saut légèrement différent de celui d’il y a quelques minutes, Gabera m’avait saisi le visage avec ses deux mains.

Quoi encore ? Alors que je pensais ça, je voyais que la situation était légèrement différente.

« ... » Elle me regardait dans les yeux de la même manière qu’il y a un petit moment.

Cependant, ses yeux rouges semblaient se concentrer ailleurs cette fois-ci.

« ... Est-ce donc pour ça ? » murmura Gerbera.

« Hé ! Gerbera, » je ne pouvais pas le supporter et je l’avais donc appelée avec colère.

Même si je feignais le mécontentement alors même que je ne devrais peut-être pas le faire, je vis que ma voix semblait un peu trembler.

« S’il te plaît, pourrais-tu me l’expliquer vu que tu sembles avoir compris ? Et aussi, j’apprécierais si tu pouvais me lâcher, » dis-je.

C’était un peu irresponsable de dire ça, mais Gerbera devrait être plus consciente du fait qu’elle était attirante en tant que membre du sexe opposé.

En ce moment, elle me tenait avec une forte volonté ce qui me faisait vibrer en raison de l’excitation du moment.

Pour commencer, elle était une membre de ma famille. Elle était pour moi une existence particulière. Et d’ailleurs, hier, quand j’avais eu un moment de faiblesse, je l’avais laissée me gâter autant qu’elle le voulait.

En raison de la position peu claire que j’avais concernant la relation dans ma famille, je ne devais pas être irresponsable. Et parce que j’avais pris cette décision, je voulais défendre cette décision.

« Effectivement. Je m’excuse, » Gerbera m’avait docilement libéré comme je le lui avais demandé.

Cependant, elle n’arrêtait pas de regarder au fond de mes yeux. « S’il vous plaît, Monseigneur, écoutez-moi sans être surpris. »

Gerbera avait commencé à me parler alors que je me sentais mal à l’aise. « À l’intérieur de votre corps... »

« Hein... Hein !? » m’exclamai-je.

« Ma magie est présente..., » acheva-t-elle sa phrase.

« ... Hein !? » J’étais abasourdie par les paroles complètement inattendues de Gerbera. « ... C’est... quoi... Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

 

« Je ne peux pas vraiment le dire. Habituellement, quelque chose comme ça est impossible, » déclara-t-elle.

Gerbera secoua ses longs cheveux blancs avec une expression déconcertée.

« Cependant, je peux deviner que c’est ça, » continua-t-elle. « Peut-être, est-ce à cause de la connexion entre nous. C’est peut-être parce que cela nous relie, nous, les Maîtresses, avec Monseigneur. »

« Quoi !? Attends un instant, s’il te plaît, » commençai-je. « Est-ce que le Pouvoir Magique accru provient de ta part ? »

« Peut-être que Maitresse Lily et Maitresse Rose peuvent aussi être mélangés dans tout ça, » répondit-elle. « Mais cela serait en une si faible quantité que je ne suis pas capable de la détecter. »

« Une telle chose..., » murmurai-je.

J’étais sur le point d’objecter lorsque je remarquai qu’il n’y avait aucune preuve pour nier sa déclaration.

« C’est sûr... C’est sûr que je peux expliquer ainsi le phénomène de “scintillement devant mes yeux” vu que c’est depuis que j’ai fait de toi un membre de la famille, » dis-je.

Pour autant que je m’en souvienne, cette « lumière scintillante »... Cette détection du Pouvoir Magique avait commencé pendant que je conversais avec Lily le 2e matin après avoir fait de Gerbera un membre de la famille. En tout cas, avant que Gerbera ne devienne une membre de ma famille, cela ne s’était jamais produit.

« Mais pourquoi est-ce seulement depuis que tu es arrivée ? » demandai-je.

« N’est-ce pas simplement une question de la quantité de Puissance Magique que l’on possède ? » demanda-t-elle. « Par exemple, pourquoi ne pas penser que la Puissance Magique “fuit” dans notre lien ? Si tel est le cas, alors le fait d’avoir une grande quantité de puissance signifie aussi qu’encore plus de cette puissance peut se répandre, non ? »

« Je vois..., » dis-je.

Je n’avais pas pu remarquer si un phénomène similaire s’était produit jusqu’à ce que je fasse de Gerbera un membre de ma famille. Cela me faisait me souvenir que j’avais entendu dire dans la colonie que « la magie habite dans l’âme ».

J’étais simplement un étudiant tout à fait ordinaire qui ne pouvait pas dire quel genre était une âme est et ne pouvait pas distinguer une « âme » de choses comme le « cœur » ou « esprit ».

Cependant, si vous supposiez qu’ils étaient similaires... Même si ce n’est pas vrai, si vous supposez qu’ils étaient étroitement liés... alors même si ma connexion laissait passer le Pouvoir Magique, cela pourrait ne pas être étrange.

Bien sûr, cela n’était pas encore certain.

Néanmoins, ce n’était pas ce qui était important pour moi.

« En bref, comment est-ce ? » Après avoir humecté mes lèvres avec ma langue, j’avais haussé la voix et je lui avais demandé cela. « Plus ma famille augmente, et plus mon Pouvoir Magique va augmenter, est-ce bien ça ? »

« Oui, je m’attends à ce que ce soit comme ça, » répondit-elle. « Mais, peut-être que l’état de Monseigneur est parfait, auquel cas il est possible que la quantité de Pouvoir Magique augmente d’elle-même sans autre interaction. »

« Si c’est vrai... alors ce n’est pas mal, » dis-je.

Ma capacité n’était après tout pas si forte que ça. Même si elle offrait un certain potentiel de guerre, la chose la plus fatale avant tout était que je n’avais pas la force de me battre par moi-même.

Peu importe la force d’une armée que je rassemblerais, je restais le maillon faible qui serait probablement utilisé face à nous.

Cette découverte avait indiqué une possibilité que le point faible dans ma capacité puisse disparaître.

Après un très long moment, j’étais devenu très excité en raison de certaines choses.

« Voulez-vous immédiatement revenir pour demander à Lily de vous apprendre la magie ? » demanda-t-elle.

À l’origine, ce n’était pas une option, car je n’avais pas le talent pour la magie. Je préfère frapper avec une épée et entraîner mon corps.

Cependant, la situation avait maintenant évolué.

Si mes possibilités avaient quelque peu augmenté, je devrais peut-être aller dans la direction qui permettait aux mieux d’utiliser mes capacités.

« Si je fais cela, je regretterais d'être passer si longtemps hors de cet endroit sans m’en rendre compte »

Même si c’était vraiment mes sentiments, ça aurait pu être une erreur de le mettre en mots.

« Si je l’avais remarqué un peu plus tôt, Monseigneur aurait pu commencer un peu plus tôt. ... Ah non. Eh bien, » après qu’elle déclara ça, Gerbera fronça les sourcils en remarquant quelque chose. « C’est ma faute. »

« ... »

Je n’avais rien dit, car cela ce serait gênant si je disais que tout cela était ma faute, car je n’avais parlé à personne des choses inhabituelles qui se produisaient.

Je ne pouvais pas nier que Gerbera faisait partie de la raison de cette attitude.

Mais, c’était ainsi et elle n’avait pas besoin d’être concernée par cette affaire.

« Ce n’est pas ta faute en particulier, » dis-je.

J’avais caressé la tête blanche et pure de la Gerbera qui avait baissé les épaules.

« Monseigneur... »

« Les choses que je n’ai pas faites t’ont causé des problèmes. Pour le dire correctement, c’est quelque chose comme mon égoïsme qui me pousse à agir ainsi, » déclarai-je.

En fait, il me fallait mentir à mes camarades et prendre en compte divers autres facteurs entrelacés.

Mais cela pourrait aussi ne pas être une bonne chose.

Cependant, la situation récente avait changé.

Non. Je changerai.

Je devais changer.

Mes propres problèmes et les problèmes de mes membres féminins aussi.

Je devais tout régler.

Je dois faire ça.

Je devrais faire ça.

Pour moi, qui commandais à ces filles, c’était ma responsabilité...

« Umu? »

Et à ce moment-là.

Gabera m’avait regardé avec sérieux, puis elle fronça les sourcils. « ... Monseigneur ! »

Comme on pouvait s’y attendre de la part de la superstar de première classe, le changement était instantané.

L’atmosphère devient piquante et tendue.

Alors que j’étais ainsi regardé par Gabera, je m’étais levé à moitié. Afin de pouvoir réussir ces mouvements réflexifs, il se peut que je m’y fus maintenant habitué.

Mon œil avait attrapé l’ombre d’un animal au-delà des arbres de la forêt.

Je l’avais soudainement vu et j’avais pensé pendant un instant qu’il pourrait s’agir d’un Croc de Feu, mais l’ombre était trop petite.

C’était un chien de taille moyenne.

« ... Renard ? » murmurai-je.

Des oreilles triangulaires. Une queue gonflée.

C’était un monstre qui ressemblait au renard de mon monde.

Même si c’était un grand renard, parce que j’avais l’habitude de voir les formes géantes des Crocs de Feu, le renard semblait assez petit.

Naturellement, il n’y a rien de tel que la petite taille physique directement proportionnelle au niveau de danger.

Je m’étais souvenu des connaissances que j’avais acquises à la colonie.

« Ce truc... c’est un Renard Ballon ! » En même temps que je m’étais souvenu de ça, j’avais prononcé à haute voix le nom donné par la colonie.

Il avait aspiré de l’air avec un « psshhhhh » et le corps du renard s’était considérablement enflé.

En un instant, tout comme un ballon, ce petit corps s’était dilaté juste devant mes yeux afin de former une grosse chose.

Le renard qui était devenu une forme sphérique cinq fois plus grosse qu’à l’origine nous avait regardés avec une intention meurtrière.

Afin d’intimider les ennemis, il avait enflé comme un poisson-globe.

Non, c’était différent. Car c’était la manière dont attaquaient les Renards Ballons.

« GYAoOOO! »

Le corps enflé avait alors rétréci.

Mais en même temps que ce rugissement, trois boules de feu orange avaient été crachées dans ma direction.

« Monseigneur ! » cria Gerbera qui m’avait entre temps pris dans ses bras. Elle se mit alors à reculer.

En conséquence, les boules de feu évitées s’étaient écrasées dans l’arbre présent derrière nous.

À ce moment-là, la flamme qui était recroquevillée jusqu’à maintenant explosa.

Au moment de sa collision dans les arbres, cela avait éclaté, répandant des flammes dans toute la zone.

Gerbera avait immédiatement abandonné le « bagage » pour pouvoir fuir — le monstre enveloppé dans un cocon. Il avait encaissé une partie de la force de l’explosion ce qui l’avait emporté, le faisant disparaître quelque part plus loin.

En particulier, le Lapin Rugueux, semblait avoir être utilisé comme un poids pour contrebalancer son esquive.

C’était seulement après ça que cela s’était calmé. En voyant qu’il avait été ainsi emporté, je pouvais voir que la puissance explosive ajoutée à la boule de feu n’était pas normale.

« ... Nous avons rencontré un renard de feu vraiment terrible, » déclara Gerbera.

Bien que j’avais entendu ses paroles, c’était plutôt absurde.

La flamme que recrachait le Renard Ballon s’accompagnait également d’un choc physique.

C’était une conséquence de la compression de l’air et du soudain réchauffement.

Bien que la température soit inférieure à celle des Crocs de Feu, la puissance ne pouvait pas être comparée.

« Ne craignez rien. Ce n’est pas un adversaire pour moi, » Gerbera avait prononcé des mots d’encouragement après avoir senti la peur née dans mon esprit.

Ce qu’elle disait était raisonnable.

Prendre deux ou trois secondes afin de se préparer pour une attaque n’était pas nécessaire pour Gerbera.

Tout à l’heure, je ne m’étais pas placé en position, dans le cas où nous choisirions de courir. Mais maintenant, il était possible que nous puissions agir avant que le renard ne crache sa prochaine boule de feu.

En fait, elle l’écraserait instantanément si le Renard Ballon choisissait d’attaquer.

« Mais !? » m’écriai-je.

Cependant, cela ne s’était pas produit.

Dès que le Renard Ballon avait vu que sa première attaque avait été évitée, il avait courbé sa queue et s’était enfui

C’était... une décision vraiment splendide.

... Mais ce n’était pas une situation ou il fallait le complimenter.

« Il s’est enfui ! » criai-je.

« J’ai compris ! J’y vais, Monseigneur ! » répondit-elle.

Si mes souvenirs étaient corrects, Les Renards Ballons étaient les mêmes que les Crocs de Feu. Ils étaient tous deux le type de monstres qui avaient tendance à former des meutes.

Les chances de s’enfuir là où les autres étaient étaient assez élevées.

Nous avions commencé à poursuivre le Renard Ballon qui s’était échappé alors que nous prenions des dispositions comme nous l’avions fait avec le Croc de Feu de la veille.

***

Chapitre 7 : La tyrannie recommence

Le Renard Ballon fuyant semblait un peu plus rapide que le Croc de Feu que nous avions poursuivi hier.

Ou peut-être devrais-je dire que celui-ci était plus agile.

Avec son physique minuscule, c’était logique.

Nous pouvions gagner contre un Croc de Feu si nous options pour une approche directe. Mais si nous étions dans la forêt avec beaucoup d’obstacles, nous avions besoin de manœuvrer contre ce Renard Ballon.

Cela dit, cela faisait peu de différence. Ceci ne suffisait pas pour s’échapper face à Gerbera.

« ... il ne se joint pas à ses alliés, » après l’avoir poursuivie pendant quelques minutes, Gerbera murmura ça pour elle-même. « Peut-être, est-ce un vagabond ? »

Pendant que je faisais attention à ne pas me mordre la langue, je chuchotai au beau visage de Gerbera qui était littéralement juste devant mes yeux. « Ça pourrait très bien être possible. »

Tout en diminuant la distance d’avec mon visage jusqu’à être à moins de trois centimètres, Gerbera avait répondu dans un murmure. « Si nous devions le poursuivre plus loin, cela ne servirait plus à rien. »

« Oui, ça pourrait très bien bientôt le cas. S’il y a une autre occasion, le piégeras-tu pour moi ? » demandai-je.

« Compris..., parce que je progresse à travers les buissons, il sera difficile de l’attraper avec mon fil d’araignée et aussi, parce que je porte Monseigneur, je ne peux pas augmenter ma vitesse... Hein ? » Gerbera hocha la tête à ma demande quand soudainement elle avait froncé les sourcils. « Merde ! »

Ses yeux rouges se rétrécirent avant de crier. « Ce microbe ! C’était une erreur ! Il est allé dans un grand espace dégagé. »

Après que Gerbera avait dit ça, je pouvais voir une clairière dans la forêt à quelques dizaines de mètres plus loin.

Quand j’explorais la forêt, de temps en temps j’avais déjà traversé des endroits comme ceux-ci.

La largeur de cette zone était d’environ dix mètres. Il s’agissait d’une forme elliptique béante dans la forêt.

Tandis qu’il y avait un peu de broussailles, juste en regardant, on peut voir que le sol était d’un brun rougeâtre.

Peut-être qu’un incendie de forêt était récemment arrivé ici.

Au cours de la seconde qu’elle me fut nécessaire pour penser ça, Gerbera avait atteint la région.

Au même moment que Gerbera était sortie de la forêt, le Renard Ballon était entré dans les buissons de l’autre côté.

« Je ne te laisserai pas échapper ! » cria Gerbera.

Malgré le handicap de m’avoir dans ses bras, Gerbera sauta prestement dans la clairière et cela sans même qu’une branche ne me touche.

Et c’était ce qui avait provoqué le danger.

***

... Parlons de l’une des hypothèses ici.

Afin d’améliorer l’efficacité des rencontres de monstres, nous avions évolué pour allée du côté des « Attaques de groupes ». C’était devenu notre méthode.

Si j’en parlais à quelqu’un d’autre, que se passerait-il ?

Si je devais le dire à Lily, elle viendrait certainement ici inquiète.

Si je devais dire à Rose, je serais définitivement opposée et je ne serais pas ici.

Et si je devais consulter Kato, elle aurait certainement remarqué le piège dont j’avais été incapable de détecter.

De cette façon, dans tous les cas, nous aurions pu éviter le désastre qui se déroulait maintenant.

Je parle du fait que je venais de tomber à l’instant dans un traquenard. Je l’avais personnellement reconnu que cela ne serait pas arrivé dans les autres cas.

J’avais précédemment considéré ce scénario...

― S’il s’agissait de monstres normaux, ils n’étaient pas des adversaires dignes de Gerbera. S’il s’agissait de Monstre Rare et Supérieurs, alors ils étaient sous l’effet de ma capacité. En tout cas, s’il y avait une menace, ce ne seraient que les Monstres Supérieurs et il n’y avait qu’un très faible risque d’en rencontrer un...

Cela n’était pas en soit faux...

Cependant, j’avais oublié de prendre en compte un facteur dans mes calculs.

Je me faisais porter par Gerbera. Je crois que c’était un élément fatal dans mon plan.

Ceci était en soi la plus grande faiblesse de ma capacité. Je pensais que j’étais pleinement conscient de cela.

Cependant, j’étais toujours trop naïf.

Cela ne signifiait pas que j’avais oublié, mais mes considérations quant à ça étaient insuffisantes. Mes pensées étaient insuffisantes vis-à-vis de ça.

... Non. Je n’avais pas le temps de penser dans un tel cas.

Je devais résoudre les mauvais sentiments entre Gerbera et Rose, alors je n’avais pas réfléchi à autre chose ces derniers temps. Et j’avais aussi ma promesse non tenue avec Kato.

En plus des diverses autres choses que j’avais comprises et que je n’avais pas encore comprises

Il y a d’innombrables choses que je ne pouvais pas me permettre de ne pas penser. Et il y avait aussi ce qui ne pouvait pas être résolu en l’espace d’une seule journée. À cause de cela, c’était inévitable que certaines choses soient négligées.

Comme le fait que la nuit dernière je n’avais pas remarqué l’information sur le cadavre démembré jusqu’à ce que Kato me le mette devant les yeux. Cela pouvait être un exemple de ceci.

J’avais conclu que pour moi, il était impensable de dépasser Gerbera au niveau d’un combat.

Même si je ne me trompais pas, avoir cessé de penser à ce moment-là fut une erreur.

Certes, l’Arachne Blanche possédait un pouvoir écrasant.

Peu importe le monstre se trouvant dans cette forêt, attaquer et gagner avec une attaque frontale serait difficile.

Mais, il ne faut pas penser à « quoi qu’il arrive, tout irait bien. »

Après tout, elle n’était qu’un unique individu.

Mais il est évident que nous, les humains, ne pouvions tenir que ce que nous pouvions porter avec nos deux bras, et ne pouvions soutenir que ce que nos deux jambes pouvaient tenir en restant debout.

Dans le cas de Gerbera, elle pouvait bien avoir 8 pattes, mais il restait qu’il y avait une limite à ce que l’on pouvait faire avec. Il était courant de dire « il y a une limite à ce qu’une seule personne peut faire. »

« ... Quoi !? » m’écriai-je en écarquillant les yeux.

Le Renard Ballon que nous avions poursuivi avait couru dans les sous-bois. Soudainement, un autre qui était déjà largement gonflé était apparu dans cette zone.

Le nombre de monstres autour de nous quand nous étions arrivées au milieu de la clairière avait facilement dépassé les 30 individus.

Et puis je l’avais réalisé.

La chose que je devrais vraiment être conscient n’était pas de ne pas rencontrer de puissants monstres, mais j’aurais à la place dû penser à ne pas rencontrer une quantité de monstres qui ne pouvait pas être facilement géré par Gerbera.

À ce moment-là, la relation entre le chasseur et la proie avait été inversée.

Au moment où j’avais regretté mon étourderie, l’embuscade avait déjà été lancée.

« UaAaAA!? »

Plus d’une centaine de boules de feu étaient venues nous submerger.

C’était comme un mur de flammes qui se dirigeait vers nous.

Il venait de 360 ​​degrés tout autour de nous, il n’y avait plus de zone pour s’enfuir.

Contrairement aux flammes rouges, je me sentais entouré par l’obscurité du désespoir.

Il n’y avait aucun moyen de l’exprimer autrement que de dire que nous avions été négligents.

Mais les monstres n’avaient pas les émotions ou la volonté d’un humain, et ils possédaient un intellect allant au niveau d’un animal.

En prenant la Terre comme exemple, chasser dans une meute était une tactique courante des loups, des lions, des hyènes, etc..

Il n’était donc pas étrange que les monstres utilisent une méthode similaire.

La clairière dans cette forêt n’était alors qu’un terrain d’exécution pour nous qui puissions être attirés ici.

... C’était déjà sans espoir.

Je croyais vraiment ça que j’avais déjà commencé à voir ma vie défiler sous mes yeux.

Mais, à ce moment-là.

Gerbera qui me portait encore laissa échapper un hurlement représentant son esprit combatif. « Comme si je vous laisserais être blessé ! »

Gerbera agita sa main et brandit un tas de fil d’araignée comme un fouet.

Presque inconsciemment, ma ligne de vue avait suivi là où la main de Gerbera avait basculé. J’avais regardé par-dessus ça et il y avait une boule de feu qui approchait de nous.

Les toiles d’araignées qui étaient projetées comme un fouet, dansaient et se brisaient dans les boules de feu qui venaient voler vers nous.

Je m’étais souvenu de la destruction des arbres lors de l’explosion de la boule de feu utilisée par le Renard Ballon il y a un peu de temps.

Quand la boule de feu d’un Renard Ballon frappait quelque chose de solide, elle explosait.

Sans mentionner quand elle frappait un fil d’araignée envoyé avec la pleine puissance d’un Monstre Supérieur.

Il faut les faire exploser si vous ne pouvez pas les esquiver, cela avait dû être les pensées de Gerbera.

Les boules de feu frappées par le fil d’araignée explorèrent dans l’air les unes après les autres.

Il s’agissait d’une décision extrêmement violente et en même temps c’était le seul moyen d’en finir.

L’explosion s’était produite à seulement quelques mètres de nous. Mais c’était mieux que d’être pris directement dans l’explosion et naturellement le vent chaud surgit depuis la zone de l’explosion.

Gerbera me tenait fermement contre sa poitrine en utilisant son corps comme un bouclier pour me protéger, mais la vague de chaleur avait tout de même cuit ma peau sans montrer la moindre pitié.

La seule chose que je pouvais faire était de fermer les yeux et de supporter tout ça.

Mon cri au milieu du rugissement n’avait même pas atteint mes propres oreilles.

Résiste... Résiste.

Le temps où le vent surgissait ne dura pas très longtemps. Et après ça, le souffle passa à travers ma peau.

À moitié évanoui, j’avais à peine entendu la voix de Gerbera. « Ce n’est pas fini, Maître ! »

Plus vite que je ne pourrais penser... Quoi ? La situation avait changé.

« Uu,aAaAaaAa!? »

Avant que je puisse comprendre ce qui se passait, j’étais entouré par la chaleur qui avait à nouveau éclaté.

Vu que certaines boules de feu avaient explosé avec le fil d’araignée, Gerbera s’était déplacée dans cette zone ayant une densité inférieure de danger tout en me portant.

Le sol où une boule de feu comprimée avait explosé était chauffé et l’air était encore très chaud.

Il est heureux que la puissance de Gerbera soit si grande et que son déplacement ait ainsi été presque instantané.

À peu près au même moment, une grande explosion s’était produite derrière nous.

En ouvrant mes yeux fermés jusque là, je fus témoin d’une flamme rouge rugissante.

Un grand nombre de boules de feu crachées par les Renard Ballons avaient frappé le sol où nous étions il y a un instant et elles avaient explosé d’un coup.

J’avais frissonné en contemplant ça.

Si la décision de Gerbera avait été un instant plus tard, nous aurions été au milieu de cette explosion.

Peut-être que j’étais seulement capable de survivre grâce à Gerbera.

Mais moi qui étais avec elle ne pouvais pas sortir de cette situation.

Il serait douteux qu’un cadavre soit nécessaire ou non pour arrêter cette situation.

Même pendant l’actuel retrait, je souffrais de brûlures considérables au visage, aux mains et aux pieds.

Si je n’avais pas les vêtements confectionnés par Gerbera avant notre départ, je serais peut-être mort d’un choc causé par des brûlures sur tout mon corps.

« Retournons chez nous ! » Gerbera criait désespérément alors qu’elle sautait à plusieurs reprises.

Deux fois, trois fois.

Elle sautait et tentait de s’échapper de la meute de Renard Ballons.

Gerbera avait le bas de son corps plié pour le troisième saut... Cependant, une griffe au bout de l’une de ses pattes d’araignée s’était mal plantée dans le sol, l’empêchant de sauter correctement.

Elle ne pouvait pas y faire grande chose.

« Impossible... Ça ne peut pas être ainsi, » murmura-t-elle.

Le gémissement alors qu’elle crachait du sang ne lui convenait pas.

Quand j’avais aperçu ce qui l’avait mis dans un tel état, j’étais devenu empli de doute.

D’innombrables immenses nénuphars pendaient des arbres et fleurissaient.

C’était un monstre que je connaissais qui ressemblait à une vigne.

Parce que le monstre que j’avais chassé en cadeau pour Lily hier était ce monstre... c’était une Vigne-Fusil.

La Vigne-Fusil était un monstre parasite qui se nourrit des arbres et attaquait violemment les animaux.

Gerbera fuyait en me transportant avec elle et elle avait trébuché dans un endroit rempli de Vigne-Fusil.

Leurs réactions étaient féroces.

L’arme des Vignes-Fusils — à l’origine de son nom — était d’innombrables graines qu’elles utilisaient comme des balles tirées en provenance du centre de la fleur.

Je n’avais pu sentir que la première balle qui avait tiré dans le dos de ma main gauche.

Mais c’était loin d’être fini.

« GAa, ah ! aA ! »

J’avais été touché à l’épaule, ainsi que dans l’estomac et du sang avait également jailli de ma cuisse.

Peut-être que c’était une chance que mon corps était à moitié paralysé juste avant ça et que je ne pouvais pas sentir correctement la douleur.

Mis à part cela, c’était cependant une terrible malchance.

Non, peut-être était-il plus approprié de dire que ce genre de « La chance est mauvaise ».

La raison pour laquelle je pensais « Je suis malchanceux de venir dans une colonie de Vigne-Fusil lors d’une évasion » était-elle vraiment présente ?

Peu importe à quel point ma chance était, cela ne pouvait pas être une coïncidence.

Cela pouvait naturellement être inclus dans le piège mortel des Renards Ballons.

C’était le résultat du choix de Gerbera que la voie d’évacuation mènerait à une colonie des Vignes-Fusils. C’était probablement là où il y avait la plus grande probabilité de s’échapper — en d’autres termes, elle aurait dû traverser l’endroit de l’enceinte de Renards Ballons qui était la plus mince..

Ce piège avait été placé là.

Il semble que les Renards Ballons se soient associés aux Vignes-Fusils.

Contrairement aux Intelligences artificielles des monstres dans un jeu de JDR, les monstres dans ce monde ne se précipitaient pas directement dans les combats sans préparations.

Bien que, dans cette coopération, je ne savais pas quelle partie était celle qui était utilisée.

Telle était la nature de la situation.

Dans cette situation mortelle, j’étais à quelques pas de la mort, j’en étais certain.

Il était très probable que pour des monstres faibles comme les Renards Ballons, ils aient survécu dans la forêt en formant des groupes.

Je ne savais pas combien de coups avait reçus Gerbera et je ne savais pas combien d’autres m’avaient touché.

Elle avait désespérément essayé de me protéger de toute attaque mortelle, telle que ceux dans la tête.

Mais c’était futile.

Les environs étaient maintenant remplis de Vigne-Fusil.

Et un troupeau de Renards Ballons approchait depuis l’arrière.

Je parviens à supporter les attaques, et Gerbera était à peine capable de me protéger en ce moment.

Il était louable que je sois capable de survivre jusqu’à maintenant, mais ce combat ne pouvait plus durer, car je ne tiendrais pas longtemps.

Ma conscience commençait à s’estomper, je me préparais à la mort.

Cependant.

« Arrêtez... ne plaisantez pas, » une fois de plus, Gerbera avait reculé.

Peut-être qu’elle commençait à céder à la rage... ce mode de vie était celui comment elle avait dû survivre pour toutes ces années. Et peut-être, c’était comme ça qu’elle était devenue un Haut Monstre.

Semblable à l’époque où Kato avait démoli sa logique immature, elle avait perdu toute raison.

Elle était devenue ce genre de monstre, avec la même intelligence émotionnelle de bas niveau qu’un animal sauvage. Les Renards Ballons n’étaient pas préparés pour son attaque dévastatrice.

« Ne plaisantez pas avec moi ! » rugit-elle.

Gerbera criait en essayant de repousser l’avenir inévitable, alors même que j’essayais de retenir mon âme en place... comme si elle essayait de quitter mon corps.

Dès qu’elle en avait eu la possibilité, elle m’avait abrité avec la partie inférieure de son corps d’araignée.

J’étais allongé sur le dos et je regardais vers le ciel.

La silhouette réfléchie de l’Arachne Blanche, le Haut Monstre, pouvait être perçue dans mes yeux.

Depuis trop longtemps, elle était seule et solitaire.

Elle avait toujours combattu seule.

Elle n’avait pas l’habitude de protéger quelqu’un d’autre en combattant.

Sa vraie prouesse martiale était alors affichée.

Maintenant, j’étais protégée et elle était libre de faire ce qu’elle voulait.

Sans manquer une occasion, Gerbera avait commencé son agression très offensive. En une fraction de seconde, elle avait rattrapé un Renard Ballon et une Vigne-Fusil qui étaient tous deux en train de charger leurs prochaines attaques.

« Plus jamais ! C’est ma faute ! » cria-t-elle. « Je suis sur le point de laisser périr Monseigneur ! »

Maintenant que ses deux mains étaient libres, elle était capable d’utiliser tout le potentiel de son fil d’araignée. Des fils avaient été dispersés partout.

Des arbres, des monstres, et même des objets sans rapport.

Parce qu’elle n’avait pas visé, sa précision était réduite, mais elle s’en fichait complètement.

Ce n’était pas nécessaire.

Sa toile d’araignée s’accrochait indistinctement à tout, sauf moi, qui étais caché sous elle.

« AaAaaaAAAAA! » Le cri sanglant de la jeune fille fit frissonner tout ce qui se trouvait dans la forêt.

Les huit jambes de Gerbera se plantèrent dans le sol.

Ses griffes avaient percé profondément dans le sol, fixant le corps de Gerbera en place.

Et la terreur du monstre blanc était arrivée.

Ce que Gerbera avait fait était un simple exploit. « Elle avait tout simplement utilisé ses fils d’araignée ».

Cependant, ces simples actes de puissance brute étaient totalement monstrueux et seul un véritable monstre pourrait les exécuter.

... c’était comme si elle était le centre du monde, la scène était tout simplement dramatique.

Les yeux de tous ceux qui étaient présents se concentrèrent sur l’araignée blanche qui libérait une énorme intention meurtrière. Un arbre avait été arraché du sol, puis de nombreux autres arbres étaient envoyés dans les airs, et un fracas rugissant d’arbres rentrant en collision entre eux se fit entendre. Les Vignes-Fusils qui avaient été prises dans les tirs croisés avaient été déchirées et aplaties, tandis que les Renards Ballons avaient tenté d’esquiver en roulant sur le sol.

Tout avait été attrapé par les fils de l’araignée et avait été roulé en boule.

Tout ce qui avait été pris par ces fils avait été lié puis tout simplement écrasé.

Chaque chose avait été lancée dans les airs et était entrée en une collision mortelle.

Une pluie de fragments pleuvait du ciel comme des flocons de neige.

Rien n’était resté intact. Les formes originales s’étaient dispersées.

Malgré les circonstances, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir rire.

Quelle irresponsabilité !

... avoir échoué même si notre force avait été la plus grande. J’ai foiré, c’est complètement ma faute.

Comme c’était pathétique.

N’ai-je pas échoué en tant que Maître ?

J’ai tellement honte que je veux mourir.

Dans la situation où il semblerait que je pourrais mourir si on me laisse seul, c’était une chose stupide de penser à ça.

« Monseigneur ! » cria Gerbera.

Néanmoins, je ne pouvais pas mourir maintenant.

Cette vie n’était plus seulement la mienne, je devais protéger Lily et Rose. Et Gerbera essayait désespérément de me sauver.

J’avais une raison de vivre.

« Je vais immédiatement vous apporter auprès de Maîtresse Lily ! Ne perdez pas courage ! » cria Gerbera.

Le sang jaillissait de toutes les zones de mon corps.

Ma peau était brûlée, laissant voir des cloques rouges dues aux brûlures.

Chaque centimètre de ce corps était déplorable alors qu’il était couvert de blessures.

Vais-je... mourir ?

Comparé au temps où j’étais seul, ce que la mort signifie pour moi est complètement différent d’avant. Était-ce bien que je pensais ainsi ?

Alors que Gerbera traversait la forêt, elle me portait dans ses bras. Je ne pouvais que désespérément lutter pour rester en vie.

***

Chapitre 8 : La façon dont les sœurs devraient être

Gerbera me porta rapidement sous ses bras tout en se dirigeant directement vers son nid. Pendant tout le trajet, ma conscience était éphémère.

Peut-être en raison de mes brûlures, je n’avais pas ressenti beaucoup de douleur au cours de cette période.

Sans rencontrer de monstres sur le chemin, l’Arachne blanche m’avait ramené au nid à pleine vitesse.

« Maître !? »

« S.. senpai ! »

Rose se retourna et cria d’une manière particulièrement neutre, tandis que le visage de Kato pâlissait.

« Maître ! » Lily avait sauté vers moi et m’avait pris dans ses bras.

Après ça, j’avais été allongé sur le lit.

Elles avaient arraché mon armure et avaient enlevé mes vêtements ensanglantés.

Lily prit un moment afin de pouvoir reprendre son souffle.

Ou peut-être qu’elle avait refréné à l’intérieur d’elle le cri qui voulait jaillir en raison de ses émotions.

Après cela, une lumière blanche était apparue dans sa main et elle s’était répandue sur la surface de mon corps.

Il s’agissait de la magie curative.

Le flot de sang hémorragique sortant des blessures provoquées par les projectiles s’était peu à peu ralenti avant de cesser totalement.

C’était tout à fait normal que cela agisse ainsi en raison de l’utilisation de la magie curative. De plus, je m’étais calmé, et j’avais commencé à me sentir au chaud en raison de cette même lumière.

... Ou du moins, c’était ce que j’aurais fait si je le pouvais.

« aAaA,AAh, GAAaAA!? »

Au fur et à mesure que le traitement médical progressait, les nerfs qui avaient été auparavant insensibles en raison des blessures revinrent peu à peu à la vie, me faisant ainsi ressentir de nouvelles sensations oubliées jusqu’à maintenant.

Malgré toutes ses utilisations de la magie curative, mes blessures étaient loin d’être complètement cicatrisées.

Bien que dans une certaine mesure, la magie curative incluait un effet analgésique, ma situation actuelle était bien au-delà de ce que cet effet pouvait neutraliser et ainsi, je ressentais pleinement la douleur causée par mes nombreuses blessures.

Évidemment, comme des sédatifs plus puissants n’existent pas ici, je n’avais pas d’autre choix que de serrer les dents et d’endurer jusqu’à ce que le traitement soit fini.

Kato criait quelque chose, mais j’étais incapable de saisir ce qu’elle disait.

Après ça, Lily avait inséré son doigt dans ma bouche. J’avais compris qu’elle faisait ça afin que je ne me morde pas ma langue. Elle avait ainsi enfoncé son doigt afin de bloquer ma mâchoire.

Maintenant, c’était Lily qui criait, mais je ne comprenais pas à l’époque la raison.

Mon corps était totalement coincé par des jambes insaisissables. Pendant que mon corps se tordait de douleur, Rose devait être celle qui m’empêchait de bouger.

Seule la voix de Gerbera ne pouvait être entendue.

Je me demandais où elle était allée.

Une partie de mon esprit qui essayait désespérément d’échapper à la douleur pensait constamment à de telles choses.

« La magie curative peut en quelque sorte gérer les brûlures, mais les projectiles qui sont à l’intérieur... » J’avais entendu la voix en larme de Lily.

Pour une raison inconnue, elles se disputaient sur un sujet lui aussi inconnu à l’époque.

Comme j’avais régressé dans un état semblable à un animal, j’avais perdu la capacité de comprendre pleinement leurs paroles.

En ce moment, je n’avais plus rien, sauf bien entendu la douleur.

« ... Rose, donne-moi un couteau. »

Mes oreilles captaient des sons, mais mon cerveau n’arrivait pas à en comprendre le sens.

« Maître, je suis désolée. »

Matière étrangère... corps... à l’intérieur...

« UgoOh, UuOGAh, AaA!! »

Cela faisait mal, oui, cela faisait vraiment mal !!!

Des vagues de douleurs se répandaient dans tout mon corps et arrivaient finalement dans ma tête.

Si cela pouvait encore être appelé une douleur alors qu’est-ce que j’avais ressenti jusqu’à maintenant ?

À ce stade, je ne pouvais pas croire que ce soit quelque chose d’autre qu’une sensation créée afin de détruire mon être en lui-même.

Avec mon corps altéré par cette atroce agonie, tout ce que je pouvais faire était de me tordre de douleur.

Mes dents bloquées mordaient de toutes mes forces la peau de Lily qui imitait celle d’une jeune fille. On dirait qu’elle avait presque été arrachée de son corps.

Son doigt s’était retransformé depuis longtemps en slime afin de se répandre partout, permettant ainsi à mes dents de ne pas se briser.

Chaque fois que la douleur avait fait irruption dans mon corps telle une décharge électrique, mon corps s’était déplacé comme si ce n’était pas ma volonté qui le contrôlait.

Une paire de bras de marionnettes grinçaient en essayant de retenir mes propres bras, qui se débattaient par réflexe.

Bien que ma chair se couvrait d’ecchymoses, mon corps se déplaçait tout seul.

Estomac, épaule, clavicule, flancs, cuisses.

L’un après l’autre, les projectiles furent lancés autour du lit avec des sons humides après qu’ils furent retirés de mon corps.

Ce moment était pour moi un enfer sur terre.

C’était le prix que je payais en raison de ma folie.

Je préférerais perdre conscience, mais j’avais compris que je ne serais pas capable de le faire.

C’était comme les marins pris dans une tempête. Au moment où leurs mains lâcheraient, cela serait fini. Ils s’enfonceraient dans l’obscurité pour ne plus jamais pouvoir revenir à la lumière.

Je ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre et endurer.

Je me demandais combien de temps s’était écoulé jusqu’à maintenant.

Au moment où je ne pouvais plus reconnaître la douleur comme étant une douleur, l’opération qui répandait partout du sang avait pris fin.

J’avais alors à nouveau été la cible de la magie curative.

La magie est vraiment puissante. Sans cela, je ne sais pas combien de fois je serais déjà mort avant aujourd’hui.

« Pourquoi est-ce que... ! »

Il m’avait fallu longtemps pour récupérer et ne plus être réduit à un état semblable à un animal.

« Tous les projectiles ont été enlevés. Les plaies ont toutes guéri, et même les brûlures... »

Je pouvais sentir la lumière blanche de la magie curative même à travers mes paupières fermées.

La douleur de mes blessures avait disparu.

Cependant, mon corps présentait une étrange torpeur.

Il était évident que le corps serait douloureux après une activité si stressante. Mon corps avait senti le danger qui m’avait fait venir si près de la mort, bien que je ne m’en souvienne pas parfaitement.

Se sentir épuisé était quelque chose évidemment à prévoir. Cependant... j’avais l’impression que ce sentiment terne n’était pas seulement causé par la fatigue.

En le disant simplement, j’avais la sensation qu'une chose était sorti de mon corps et avait disparu.

On dirait qu’il y avait encore quelque chose qui sortait en ce moment même hors de mon corps.

Pour donner un exemple, je me sentais comme un récipient avec un trou dans le fond.

Pour cette raison, je ne pouvais pas mettre de la force dans une partie de mon corps.

Je ne pouvais même pas faire bouger le bout de mes doigts.

En plus de ça, une brume blanche s’approchait de moi au bord de ma conscience.

Si je devais m’évanouir maintenant, je ne me réveillerais plus jamais. Un tel sentiment ne m’avait pas encore quitté.

Je me demandais si cela signifiait que les blessures que j’avais reçues étaient si graves.

Je comprenais bien que la magie curative n’était en aucun cas omnipotente.

Même Lily avait dû prendre plusieurs jours de repos afin de récupérer. De plus, il n’y avait pas de traitement possible si vous mouriez.

Peut-être que mon corps avait dépassé cette limite.

Si c’était le cas, allais-je mourir ainsi après tout ça ?

... Je ne voulais pas mourir.

Je ne pouvais pas me permettre de mourir ici.

Après tout, je n’avais toujours pas...

« ... de ma faute, » à ce moment-là, j’avais entendu la voix de Gerbera.

Je me sentais comme si cela faisait un moment que je l’avais entendue.

J’avais lentement ouvert les yeux.

Même cela m’avait demandé beaucoup d’efforts.

Seul un champ de vision restreint s’était ouvert devant moi.

Lily et Rose étaient à côté de moi.

La main de Lily s’était reformée et elle me l’avait poussée en fois de plus dans la bouche. Son autre main brillait en raison de la magie curative et elle était placée près de ma poitrine.

Plus tôt, Rose avait dû être à califourchon sur ma taille, mais maintenant elle était assise à ma droite. Elle avait l’air prête à me retenir au moment où je redeviendrais comme avant.

J’avais également vu Kato qui avait une expression raide et sa main posée sur l’épaule de Rose.

... Gerbera, où est-elle ?

Tout en étant seulement capable de bouger mes yeux, je la cherchais.

Je l’avais tout de suite trouvée.

Elle s’était assise sur un lit différent à environ trois mètres de moi, avec ses huit jambes repliées et son aspect global qui indiquait qu’elle était très déprimée.

« Tout ceci... est de ma faute ! » murmura-t-elle.

Ses épaules tombantes lui donnaient l’air déprimé.

Son visage était normalement blanc, mais maintenant sa peau ressemblait à du papier blanchi.

« ... Pourriez-vous expliquer ce qui s’est passé ? » demanda Lily.

Il n’y avait aucun moyen de dire ce qu’elle pensait avec sa voix étroitement contrôlée ou avec l’expression présente sur son visage. En ce moment même, je n’avais pas le sang-froid pour affronter ça.

« Nous..., » Gerbera commença docilement à parler de ce qui s’était passé.

Elle avait parlé à propos de comment nous avions commencé ensemble une investigation. Ce que nous essayions de faire, ainsi que la discussion que nous avions eue. Elle avait aussi dit que nous n’avions pas été en mesure de trouver des membres pour ma famille, que nous avions été à la recherche de différentes mesures à prendre, et que nous avions pensé qu’il devait y avoir de nombreux monstres à cause d’une source d’eau. Elle avait aussi parlé du fait d’avoir poursuivi le monstre afin d’attaquer sa meute tout en pensant que tout irait bien, mais que cela s’était finalement transformé en un désastre...

En résumé, ses souvenirs étaient les mêmes que les miens.

Sauf pour une chose qui était résolument différente.

« ... tout était de ma faute. » Elle était accroupie tout en tenant sa tête blanche dans ses mains. « Après tout, je ne pouvais pas changer. Je ne peux pas changer ma nature innée. À la fin, j’ai apporté la calamité sur Monseigneur. »

Elle se sentait obligée de prendre ses responsabilités.

Le fait de m’avoir blessée faisait maintenant partie des histoires qu’elle ne pouvait pas oublier.

À cause de ça, elle était maintenant tourmentée par une forme de traumatisme.

« Comme c’est idiot. J’aurais dû le savoir ! Si je suis avec vous tous, vous allez le regretter tôt ou tard ! » pleurait-elle.

J’avais fait beaucoup de projets pour elle. Si je n’avais pas son pouvoir de combat de mon côté, il n’y avait aucun moyen pour moi d’aller défier ces groupes de monstres.

Avec cette façon de voir, il était possible de dire que c’était la faute de Gerbera.

Mais même avec ce point de vue, celui qui avait échoué n’était finalement que moi.

Gerbera avait agi d’une manière tout à fait bonne.

Le fait que je puisse encore respirer maintenant était sans aucun doute le résultat de ses efforts.

Il n’y avait même pas un fragment de raison pour qu’elle se sente responsable de ce qui était arrivé. J’avais été blessé à cause de ce que j’avais moi-même fait, alors elle n’avait rien fait de mal.

Cependant, au moins dans son cœur c’était sa vérité qui comptait.

« En premier lieu, je n’aurais jamais dû être à ses côtés, » continua Gerbera.

Gerbera avait sombré dans la dépression, et avec cela mon plan s’était ainsi effondré.

Je comptais sur ça pour réparer ses erreurs précédentes afin que Rose la reconnaisse.

Au lieu de faire n’importe quel type d’amélioration, nous nous étions mis dans le pétrin.

Quelle que soit la raison, c’était un fait qu’elle n’avait pas pu me protéger.

À cause de moi, sa liste d’erreurs n’avait fait que s’augmenter.

Bien qu’elle soit ainsi déprimée, je ne pouvais même pas l’appeler avec mon corps dans cet état.

Je ne pouvais même pas lui faire des excuses à propos de ce que j’avais fait.

Même quand j’étais sur le point de perdre quelque chose d’important pour moi, je ne pouvais rien faire d’autre que regarder en silence.

... ah, merde !

Pourquoi tout cela doit-il finir ainsi ?

Ce n’est pas comme si je faisais une action sans y penser.

Je n’arrivais pas à avoir le moindre optimisme avec un état d’esprit à moitié embrumé.

Je pensais que ça irait si je pensais d’abord à ce que je ferais, puis je m’inquiéterais à ce sujet pendant un moment.

Mais j’avais fini par oublier tout ce qui était important, j’avais fait de mon mieux, mais à la fin, tout s’était transformé en un échec total.

J’étais passé à travers de telle douleur, j’étais presque mort et il semblerait que je pouvais toujours mourir encore maintenant.

Et enfin, j’étais sur le point de perdre quelque chose d’aussi important.

Vraiment, je me demandais pourquoi cela arrivait.

Si j’avais pu m’entendre bien avec tout le monde, je serais content de ça.

« Gerbera » À ce moment-là, une voix calme avait appelé son nom. C’était celle de Lily, même si je ne m’en étais pas rendu compte au début.

Elle s’était calmée jusqu’à ce point. Bien que j’étais dans cet état devant elle, elle était parfaitement calme.

Ses jolies dents mâchouillaient légèrement ses lèvres brillantes, mais elle gardait un visage calme.

Peut-être qu’elle avait délibérément affiché un tel sang-froid. Ce pourrait être du pur mimétisme. Après tout, elle était ce genre d’être et elle excellait à montrer aux autres ce qu’elle voulait.

Cependant, si c’était vrai, elle enfermerait ses sentiments en elle-même.

« As-tu dit que c’était de ta faute si le Maître a été blessé ? » Le ton de Lily était un peu plus bas que d’habitude. « Et qu’à cause de ça, tu ne devrais pas être à ses côtés ? »

Le sentiment qu’elle avait essayé de réprimer était apparu un peu à la fin de cette phrase.

C’était assurément de la colère.

Lily était en colère, mais elle la gardait silencieuse.

Cependant, il ne semblait pas que la colère soit dirigée contre mes maux.

« Penses-tu que c’est ce que le Maître souhaite ? » demanda Lily. « À ton avis, pourquoi le Maître a-t-il été si loin dans ses actes ? Veux-tu jeter tout ça comme si cela n’était rien ? »

Lily s’était mise en colère contre Gerbera qui s’était elle-même accusée de tout.

« Mais, je..., » commença Gerbera.

« Il n’y a pas de mais, » répliqua Lily. « Tu ne comprends rien. Vraiment, tu ne comprends rien du tout. Je parle des sentiments du Maître, ou nos sentiments... ! »

Lily secoua la tête et dirigea un regard cinglant sur Gerbera.

« Écoute-moi Gerbera. Avant de devenir l’une de nos camarades, toi, l’Arachne blanche, tu m’as appris quelque chose, » déclara Lily.

« L’ai-je fait ? » demanda Gerbera.

« Oui, » répondit Lily. « C’était que je manquais de force, et cela, aussi bien mentalement que physiquement. Je manque également d’expérience. J’ai très bien compris alors que je ne pouvais pas aider toute seule le Maître. Tu sais, c’était au point où j’ai vraiment détesté ça. »

Plutôt que de dire qu’elle avait été « enseignée », il était probablement plus approprié de dire qu’elle avait eu les faits qui lui avaient été jetés au visage.

Sa voix semblait amère, mais elle avait courageusement fait face à ses propres lacunes.

« Mais, à ce moment-là, nous avons réalisé que nous devions unir nos forces, » continua Lily. « Probablement, nous toutes dans cette famille manquons de certaines choses et c’est justement le genre d’êtres que nous sommes. C’est pourquoi, si nous ne travaillons pas ensemble en tant que sœurs et si nous ne nous complétons pas, ce sera sûrement sans espoir. »

La voix de Lily semblait avoir récupéré sa force et son calme.

Et il était probable que sa réponse au problème était sortie de son être intérieur.

« Je suis la première membre de la famille du Maître, » continua Lily. « Par conséquent, tu pourrais dire que je suis quelque chose comme la fille aînée du Maître. Pour cette raison, j’ai décidé de devenir quelqu’un digne de ce rôle. »

Alors que je la voyais faire cette déclaration si fièrement avec sa poitrine haute, elle semblait un peu plus impressionnante que la façon dont je me souvenais d’elle.

« Même si je ne suis pas une sœur aînée fiable, je ne refuserais ni n’abandonnerais ma petite sœur, » continua Lily.

« Lily-dono..., » murmura Gerbera.

« Peu importe ce que tu ressens en toi, je m’en fous totalement, » répliqua Lily.

Il s’avérait donc que Lily avait déjà pleinement accepté Gerbera et cela depuis le début, alors même que Gerbera m’avait blessé.

Je m’étais alors retrouvé à me demander comment cela avait-il pu arriver.

« Je veux que tu soutiennes également le Maître, » continua Lily. « Je pensais de cette façon avant et je pense encore que tu peux le faire. »

« Néanmoins... » Bien qu’elle eut tenu sa langue jusqu’à maintenant et qu’elle avait écouté attentivement, Gerbera commença à parler. « Je suis d’accord avec vous, Lily-dono, mais quelle aide croyez-vous que je pourrais fournir à Monseigneur dans cet état ? »

Contrairement à Lily qui pouvait utiliser la magie curative, Gerbera n’avait aucune compétence pour soigner les blessures subies lors d’un combat.

« Il n’y a rien que je puisse faire, » continua Gerbera. « Si j’avais quelque chose comme ça, j’aurais fait en sorte que les choses se passent différemment. Que dites-vous à quelqu’un qui ne peut pas le protéger ? »

« Non, il y a quelque chose que tu peux faire, » avec des yeux légèrement baissés, Lily avait rejeté les paroles de Gerbera.

Même si elle avait l’air si résolue avant, maintenant elle avait presque un regard d’excuse sur son visage.

« En fait, c’est peut-être quelque chose que seule toi peux faire, » continua Lily.

« Que je suis la seule à pouvoir faire ? Une telle chose existe-t-elle vraiment ? » demanda Gerbera.

D’un hochement de tête, Lily regarda dans ma direction. « Comme tu peux le voir, le Maître a perdu son énergie. As-tu une idée de pourquoi c’est ainsi, Gerbera ? »

« Je présume que c’est parce qu’il a subi un grand nombre de blessures graves, » répondit Gerbera. « J’ai entendu dire que les humains étaient des êtres faibles. »

« Oui, il s’agit là d’une réponse normalement correcte, » répondit Lily. « Mais, dans ce cas, ce n’est pas ça. »

Gerbera avait fait un froncement de sourcils montrant sa perplexité avant de demander. « Que voulez-vous dire par là ? »

« En moi réside le souvenir d’une humaine appelée Miho Mizushima, » expliqua Lily. « J’ai également les souvenirs de ma vie de monstre jusqu’à maintenant. Pour cette raison, je peux affirmer que la condition physique du Maître n’est pas normale. »

« Pas normal ? Que voulez-vous spécifiquement dire ? » demanda Gerbera.

« Les blessures du Maître ont été guéries depuis longtemps, » répondit Lily. « Ma magie curative était très certainement efficace. Donc, dans un tel cas, il devrait déjà être dans un état stable. »

L’expression de Gerbera devenait de plus en plus déconcertée avant qu’elle ne déclare. « Mais, le visage de Monseigneur ne devient-il pas de plus en plus pâle ? »

« C’est exact, » répondit Lily. « Voilà pourquoi il doit y avoir une raison différente quant à son affaiblissement. Je sais quelle est cette raison, mais je ne sais pas pourquoi cela arrive. »

« Hein !? » s’exclama Gerbera.

« Le corps du Maître n’a plus assez d’énergie magique, » annonça Lily.

Alors que Lily l’avait déclaré franchement, j’avais regardé dans la direction de Gerbera.

« Gerbera, ne détourne pas tes yeux et regarde attentivement. Tu devrais sûrement pouvoir le comprendre, » déclara Lily.

Gerbera avait commencé à regarder là où indiquait Lily comme elle le lui avait demandé. Jusqu’à présent, elle essayait de détourner le regard.

Poussée par Lily, elle tourna timidement ses yeux vers moi.

« ... C’est exact, il semblerait que l’énergie magique de Monseigneur soit épuisée, » confirma Gerbera.

Gerbera plissa les yeux rouges et marmonna en me regardant de la tête au pied.

Un peu avant ça, Gerbera avait été capable de voir l’augmentation de mon pouvoir magique et à cause de cela, Lily lui avait demandé d’investiguer avec elle afin de trouver la cause. J’étais sûr que le fait que je perds mon pouvoir magique était vrai.

Lily hocha la tête et ouvrit la bouche. « Tous les êtres vivants dans ce monde possèdent dans une certaine mesure un pouvoir magique. Les monstres ont un pouvoir magique particulièrement important, mais toute créature est dotée de magie. Bien que je ne sois pas sûre de la raison, mais les personnes d’un autre monde comme le Maître semblent aussi avoir un pouvoir magique, mais cela ne veut pas dire qu’ils ont une capacité spéciale, n’est-ce pas ? Après tout, si quelqu’un peut utiliser la magie alors tout le monde a le pouvoir magique. »

Lily s’arrêta un instant de parler. « Eh bien, ces choses ne nous importent pas vraiment pour le moment. Le problème est que le manque d’énergie magique provoque des effets anormaux. Il est probablement évident que c’est cela la cause. Par exemple, dans mon cas, je perdrais le contrôle de ma forme et Rose arrêterait d’avoir la capacité de se mouvoir. Je ne connais pas l’effet que cela aurait sur tout autre être vivant, mais il semblerait que même les personnes d’un autre monde soient affectées de façon négative quand elles viennent à manquer d’énergie. »

« ... Je pense avoir compris ce dont vous me parlez, » Gerbera avait eu une expression complexe après avoir compris les circonstances de ce qui m’arrivait. « Mais, que me suggérez-vous de faire ? Si la cause reste inconnue, aucun remède n’est possible. »

« C’est exact, un véritable remède est impossible, » déclara Lily. « Sans connaître la cause du problème, il est difficile de trouver un remède efficace. Cependant, nous pourrions être en mesure d’essayer une thérapie symptomatique. »

« Une thérapie symptomatique ? » demanda Gerbera.

« Tout à fait, » répondit Lily. « Je veux que tu partages avec le Maître une partie de ton pouvoir magique. »

Gerbera ouvrit ses yeux rouges en entendant la demande de Lily. « Mon pouvoir magique, dites-vous ? »

« Si je te disais de t’imaginer cela comme une transfusion sanguine... je pense que tu ne pourrais pas non plus le comprendre, » répondit Lily. « Alors, fondamentalement, la magie a un lien à travers lequel le pouvoir magique circule, n’est-ce pas ? Grâce à ce lien, le pouvoir magique a été canalisé afin qu’il puisse être augmenté. Par conséquent, ne devrait-il pas être possible de partager délibérément le pouvoir magique de cette façon ? »

« Lily, si je peux me le permettre, » Kato interjeta dans la discussion. « Pour moi, l’exemple d’une transfusion sanguine est facile à comprendre. Pour cette raison, je dois demander si nous devons nous inquiéter de quelque chose comme un groupe sanguin incompatible? »

Kato avait un teint maladif en raison de la situation, mais elle restait assez calme pour souligner les risques d’un tel traitement.

« Je comprends ce que vous voulez dire par là, mais tout ira bien, » les yeux de Lily regardèrent dans ceux de Kato. « ... Je le sais déjà. Le Maître a déjà reçu auparavant et sans problème de la magie de Gerbera, donc j’estimerais que les chances de complications sont extrêmement faibles. »

« Et que ferons-nous si des problèmes se manifestent ? » Gerbera avait presque crié en demandant ça.

Ce n’était pas étonnant. L’idée de Lily était simplement une conjecture. Une transfusion mal exécutée pouvait également entraîner la mort.

« Je comprends parfaitement où tu veux en venir, » répondit Lily. « J’ai également peur de ce qui pourrait mal tourner. Cependant, je n’ai pas besoin de dire à haute voix ce qui se passerait si nous ne faisions rien, n’est-ce pas ? »

Dans ce cas, je périrais à tous les coups.

Dans cette situation, je n’avais pas d’autre choix que d’accepter le pari.

« Peu importe pourquoi, la magie du Maître est actuellement en train de s’épuiser, » continua Lily. « Cependant, s’il pouvait être approvisionné en magie au même rythme... »

« Même si c’était possible en théorie, il faut trouver un moyen pour que je puisse l’exécuter correctement ! » déclara Gerbera. « Par exemple, que se passerait-il si je dépassais le maximum de pouvoir ? Si je... je pourrais le tuer à cause de ça... »

« Il n’y a pas d’autre choix que de croire en toi, » Lily l’avait déclaré avec une voix très douce.

Elle faisait semblant d’être calme à la surface.

Seul le doigt qui restait dans ma bouche tremblait légèrement.

« Dans tous les cas, je pense que tu es la plus adaptée pour ça, » continua Lily. « En outre, avec la quantité d’énergie magique que tu possèdes, je pense que tu devrais être en mesure de le soutenir en permanence. »

Vu que Lily contrôlait parfaitement deux attributs de la magie en plus de la magie curative, elle était très certainement douée pour contrôler la magie, mais elle ne pouvait pas continuer à lancer sa magie curative sur moi en continu. De plus, elle n’avait pas la grande quantité de magie que Gerbera possédait. Bien que Rose puisse créer beaucoup de pouvoir magique, elle n’était pas aussi douée pour le contrôler et Kato était complètement hors du sujet.

Comme Lily l’avait dit depuis le début, Gerbera était probablement la seule à pouvoir s’en sortir.

Toutefois...

Hypothétiquement parlant, combien de personnes couperaient dans le ventre d’une personne blessée même si elles savent que ne rien faire équivaudrait à la mort ?

Et encore moins si cette personne était un compagnon important.

Si elle était quelqu’un d’important pour vous, il serait très difficile de rester calme. Il était évident que des erreurs seraient commises si vous n’étiez pas calme. Il s’agissait du même raisonnement qui poussait les médecins à hésiter à opérer des proches.

« Mais, faire une telle chose... » commença Gerbera.

Pourrais tout à fait le tuer...

Évidemment, en pensant à quelque chose comme ça, on perdrait la volonté d’agir.

Oui, c’était évident.

Alors pourquoi Lily ne s’attendait-elle pas à ce que ça se termine ainsi ?

... Il n’y avait aucun moyen qu’elle n’avait pas prévu quelque chose comme ça.

« S’il te plaît, Gerbera, » Lily, qui regardait directement Gerbera, baissa lentement la tête. « Je sais que tu as peur de blesser le Maître. Je comprends que cet acte peut prendre la vie du Maître. Je sais bien que cette demande est cruelle. Néanmoins, je veux te confier cette tâche. »

Bien qu’elle comprenait parfaitement les circonstances, Lily baissa quand même la tête.

Ce qui pourrait l’obliger à faire une telle chose était déjà sorti hors de sa bouche. « S’il te plaît Gerbera. Aide notre maître. »

« Lily-dono..., » Gerbera fixait intensément Lily.

La peur de me blesser était évidente dans ses yeux, mais quand les cheveux blonds de la tête baissée de Lily se reflétèrent dans ses pupilles, la peur s’évanouit peu à peu.

Gerbera avait par nature peur de la solitude et ses sentiments de « vouloir devenir camarade » étaient inhabituellement forts en elle.

Les mots sincères de Lily avaient eu un grand effet sur elle à cause de ça.

Finalement, la faiblesse disparut des nobles traits de Gerbera et fut remplacée par une forte volonté.

Lentement, ses longs cheveux blancs se balançaient de haut en bas. « ... J’ai compris. » Fut son annonce.

« Gerbera ! » Lily leva la tête en l’appelant d’une voix emplie de joie.

Gerbera avait répondu avec un sourire maladroit sur son doux visage. « Laissez-moi me charger de ça ! »

L’araignée s’était alors accroupie tout en dépliant ses pattes. Puis Gerbera se leva et commença à avancer vers moi sur 8 pattes.

Trois mètres... deux mètres. La distance entre nous diminuait peu à peu.

« ... »

Cependant, ce qui était censé être une démarche résolue était soudainement devenu quelque chose d’un peu maladroit. Et la cause derrière tout ça était évidente.

« ... Rose-dono »

Bien qu’elle se soit maintenant calmée, la peur de Gerbera s’était soudainement réveillée.

Puisque Rose était si dévouée envers moi, il était naturel qu’elle soit encline à vouloir objecter contre ça.

Que penserait-elle à ce moment important, que dirait-elle ? Voilà à quoi pensait Gerbera. Gerbera ne pouvait probablement pas s’empêcher de penser à de telles choses.

Comme prévu.

« ... ... Qu’est-ce que vous faites là ? » demanda Rose avec son visage sans traits. « S’il vous plaît, dépêchez-vous de partager votre magie avec le Maître. »

« Hein !? » Gerbera laissa échapper un son stupide.

Sans comprendre ce qui venait d’être dit, elle cligna plusieurs fois des yeux.

La réponse à l’opposé à ce à quoi elle s’attendait avait dû la rendre confuse.

Je me sentais également ainsi.

« Est-ce que cela va aller ? » demanda Gerbera.

« Aller quoi ? » demanda en retour Rose.

« Ne vous méfiez-vous pas de moi ? » demanda Gerbera.

« ... » Rose avait alors gardé le silence face à cette question.

Elle ne semblait pas mécontente, mais semblait plutôt réfléchir à quoi dire face à ça.

Mais Rose n’était pas restée silencieuse pendant très longtemps.

Peut-être avait-elle pensé à sa relation avec Gerbera jusqu’à maintenant.

« Grande sœur Lily a dit la même chose plus tôt, alors je le répète, » déclara Rose. « Ou plutôt, je vais revenir sur quelque chose dont nous avons discuté auparavant. »

Rose préparait son argumentation avant ça. « Plus tôt, vous avez dit que le Maître avait été blessé à cause de vous. Est bien ça ? »

« O-Oui..., » balbutia Gerbera.

« Je m’excuse d’avance auprès de Grande Sœur Lily en raison de ce que je vais dire maintenant, mais je suis d’accord avec vous, » déclara Rose.

Gerbera avait l’air de pleurer face au regard de Rose. Il semblerait qu’elle pensait que Rose ne l’accepterait jamais.

Mais, elle sautait directement à une conclusion. « Cependant, la même chose pourrait être dite à propos de moi. »

Et ainsi, Rose avait continué à parler. « Non. En fait, ma propre responsabilité pèse beaucoup plus lourd. Je ne pouvais pas vous approuver. Je ne pouvais pas vous accepter. Ma franche honnêteté et mon obstination ont conduit à ces circonstances. »

« P-Pas du tout. Même Monseigneur savais que vous ne m’approuveriez pas, » déclara Gerbera.

« Quoi qu’il en soit, c’est le résultat et je ne peux pas m’excuser pour ça, » reprit Rose. « Dans tous les cas, vous condamnez la mauvaise chose. S’obstiner à commettre une autre erreur malgré tout cela serait une pure folie. » Après avoir dit cela, Rose secoua la tête. « Non, c’est encore quelque peu trompeur. Je dois le transmettre sans refréner mon cœur. »

Rose avait l’air de se convaincre. Elle tourna son visage vers Kato qui avait toujours sa main sur son épaule et regarda de nouveau Gerbera.

« Gerbera, » dit Rose. « Je ne suis pas capable de parvenir à vous aimer. En raison d’un “certain événement”, je suis en quelque sorte venue à comprendre un peu ce que vous essayiez d’accomplir. Parce que moi aussi, j’ai quelque chose que je dois accomplir, donc maintenant, je peux comprendre d’où vous venez. Cela ne change pas le fait que j’ai une mauvaise compatibilité avec vous. Le Maître a été blessé pour de telles raisons, et même maintenant je me souviens de la colère que j’ai envers vous. Toutefois... »

Il sembla que Rose avait pris un bref moment pour attirer son attention sur les sentiments qu’elle avait en elle et elle avait dit à Gerbera comment elle se sentait vraiment. « Toutefois, vous êtes ma petite sœur. »

« Rose-dono..., » les yeux rouges de Gerbera s’écarquillèrent.

« Et de même, je suis la petite sœur de grande sœur Lily, » continua Rose. « Ce n’est pas comme si je ressentais le besoin de vous accepter juste parce que le Maître vous a accepté. À la place, c’est plutôt que les sentiments de vouloir vous accepter en tant que sœur ne sont pas entièrement absente de moi. »

Rose, qui refrénait habituellement ses propres émotions, était maintenant confrontée à ses sentiments compliqués envers Gerbera... En y pensant, c’était peut-être la première fois que cela arrivait.

Par coïncidence, il existait une phrase facile à comprendre avec laquelle un compromis entre les deux pourrait être exprimé.

« En ce qui concerne le Maître, s’il vous plaît, entendons-nous bien, » déclara Rose.

En baissant la tête, Rose retira son corps comme s’il cédait le chemin à Gerbera.

Peut-être qu’une chance pour les deux individus de faire un compromis comme ça était nécessaire. Que cette chance ait dû prendre cette forme ne peut être appelé que comme était quelque chose de particulièrement pourri.

Cependant, il ne faisait aucun doute qu’elles avaient toutes deux été en mesure de résoudre certains des mauvais sentiments présents entre elles. Je devrais au moins considérer qu’il y avait un bienfait à ça.

« Monseigneur ! » Et ainsi, Gerbera était venue à mon chevet.

Il n’y avait aucune faiblesse apparente sur son visage.

J’avais compris que les paroles de Lily et Rose la soutenaient.

Gerbera parla. « S’il vous plaît, confiez-moi votre corps. »

Des fils blancs pendaient des cinq doigts de ses deux mains.

Divers endroits un peu partout sur mon corps avaient été connectés avec ses doigts.

« Je vais commencer, » tout en disant cela, Gerbera avait commencé à faire couler son énergie magique à travers les fils d’araignée.

Depuis ses doigts lisses apparut un éclat blanc qui coula le long des fils et circula dans tout mon corps.

La chose qui me manquait auparavant, comme si elle sortait de moi maintenant, avait l’impression d’être compensée.

Tout mon corps tremblait. C’était la première fois que j’éprouvais vraiment la véritable sensation de l’énergie magique.

Gerbera avait ainsi été immergée dans son travail avec une expression de sincérité

Lily et Rose la surveillaient en réponse à l’espoir qu’elles mettaient dans leur pari.

... Je suis sûr maintenant que cela ira, alors que je pensais ça, j’avais perdu la tension présente dans mon corps.

La somnolence s’était alors refermée sur ma conscience comme des vagues.

Sans pouvoir voir ses actes jusqu’au bout, j’avais finalement perdu conscience.

***

Chapitre 9 : Les liens avec le Maître

C’était seulement le lendemain que je m’étais finalement réveillé.

Heureusement, la diminution continue de ma puissance magique s’était stabilisée après une journée. Cela n’était pas certain puisque pour commencer la cause du phénomène n’était pas claire, mais il semblerait que je puisse être soulagé pour l’instant.

D’après ce que j’avais entendu, Gerbera était à mes côtés tout le temps en me donnant du pouvoir magique jusqu’à ce que mon état se stabilise.

Même avec l’obstination persistante de Gerbera, elle avait enduré la tâche de me fournir le pouvoir magique avec sa pure volonté. Après avoir assuré ma sécurité, elle s’était évanouie et était depuis endormie.

En parlant de cela, elle avait mentionné qu’elle était peu compétente quand il s’agissait du traitement de la puissance magique.

Je lui avais vraiment causé des problèmes.

« Bon travail que tu as fait hier, » dis-je en caressant la tête blanche. Les pattes d’araignées firent alors un son de cliquetis. *Kichikichi*

J’avais été charmé par le sourire qui était apparu sur le joli visage de la personne qui avait accompli cette tâche.

***

« Nous avons été sauvés cette fois, » j’avais appelé Lily qui était à l’arrière.

Nous nous étions tous deux déplacés dans une petite pièce installée dans le nid d’Arachne.

C’était une « salle de bains » construite par Rose pendant notre absence. Même si ce n’était qu’un espace cloisonné avec un bassin assez large pour qu’une personne puisse entrer, c’était mieux que rien.

Dans un endroit isolé avec personne d’autre à côté de moi.

Il y a longtemps que Lily et moi n’avions pas passé notre temps seuls tous les deux.

« Bien que cela soit lié à mon traitement, j’ai été sauvé malgré le problème avec Gerbera, » dis-je. « Si Lily, tu n’avais pas été là, que se serait-il passé... ? Désolé pour le problème que nous t’avons causé. »

« C’est bon, ce n’est pas nécessaire de dire de telle chose, » répondit Lily.

Lily avait répondu à mes excuses avec un sourire ironique et elle s’était assise devant moi et *SSssss* m’avait coupé les cheveux avec les ciseaux de Rose.

Après un mois de survie à l’état sauvage, mes cheveux étaient devenus plus longs. Cependant, une partie de mes cheveux étaient devenus inégaux en raison d’avoir été brûlés par les boules de feu des renards ballons.

J’avais demandé à Lily de couper uniformément mes cheveux. Après tout, cela me convenait même si je devrais les faire couper dans un salon de coiffure bon marché. Laisser un amateur les couper ne laissera aucune insatisfaction en moi. Tant que ce n’était pas moche, ça me convenait.

« Même si je l’avais déjà dit, je suis la grande sœur de tout le monde. Donc, c’est juste une chose naturelle pour moi de faire, » déclara Lily.

« Vraiment ? Cela me fait me rappeler que tu l’as déjà dit auparavant, » dis-je.

« À ce propos, je voudrais que vous complimentiez Rose. Car dans tous les cas, il était inattendu que Gerbera puisse être acceptée aussi facilement par elle, » déclara Lily.

« Ah, je pensais que cela prendrait plus de temps, » répondis-je. « J’étais peut-être inquiet que la relation entre les deux se brise parce que Gerbera n’avait pas réussi à me protéger. »

« J’ai aussi eu le même avis, » déclara Lily. « Je pensais que cet enfant serait plus têtu. Cependant, Rose a aussi pensé à Gerbera à sa façon, non ? »

« Oui, tu as tout à fait raison, » répondis-je.

« Certes, Gerbera a aussi travaillé durement, » déclara Lily. « Elle a certainement combattu courageusement jusqu’à maintenant. »

Tout en bavardant, les cheveux coupés par Lily étaient tombés à ma taille couverte de serviette.

De cette façon, comme j’étais semi-nu, je pouvais envisager de profiter de cette occasion pour laver toute la saleté et la sueur de mon corps tout en retirant les cheveux coupés.

Lily était celle qui m’aidait quand je prenais un bain. Parce que mon corps ne bougeait pas vraiment bien.

Ceci était simplement en raison d’un manque de force physique, plutôt que d’un effet secondaire de la magie reçue de Gerbera.

De toute façon, je me sentais lourd et mon corps ne bougeait pas correctement.

Heureusement, pour l’instant, il n’y avait pas d’autres symptômes. Il n’y avait pas de douleur particulière à part la marque de brûlure sur mon bras et la légère cicatrice qui était restée quand les projectiles avaient été retirés de mon corps.

Cependant, il se pouvait que je ne sois pas encore au courant du mauvais état de mon corps. Je devais tenir compte de la raison inconnue qui causait une perte de ma magie.

« C’est vrai. J’ai été sauvé par Gerbera. Et par Rose et par toi aussi. Il semble que tout le monde ait grandi sans que je le remarque..., » dis-je.

En écoutant les ciseaux faire les bruits de coupure, j’avais laissé sortir un soupir par réflexe.

« Je ne l’ai pas du tout remarqué... C’est la preuve que ma vision s’est rétrécie, » dis-je.

« On ne peut pas y faire grand-chose, » répondit Lily.

Après avoir coiffé mes cheveux, Lily avait commencé à * Skuic Skuic * couper les pointes de mes cheveux avec les ciseaux.

« Maître, je sais à quel point nous sommes importantes pour vous, » demanda Lily. « La discorde entre Rose et Gerbera est un gros problème pour le Maître. Comme c’est important, plus la discorde entre Rose et Gerbera est grande, plus il y a de problèmes pour le Maître. Mettre des efforts pour finalement voir que cela ne sert à rien, je pense que c’est normal pour les humains... »

Après ça, elle me demanda. « Oh, s’il vous plaît, fermez les yeux, Maître. »

Quand la coupe des cheveux fut finie, Lily commença à puiser de l’eau et commença à me laver les cheveux.

De minces doigts me serrèrent les cheveux et chatouillèrent mon cuir chevelu. De l’eau était versée sur ma tête et coulait le long de mon menton jusqu’au sol.

J’avais continué à parler en fermant les yeux. « C’est peut-être comme tu le dis Lily. »

« Oui !? » demanda-t-elle.

« Je parle du fait de me précipiter pour mettre en place des efforts qui ont fini par être infructueux, » dis-je.

En repensant à cela, je considère la situation où nous avions rencontré le renard pour la première fois. Le comportement insouciant que j’avais manifesté et qui nous avait amenés à faire face à un groupe si soudainement était probablement dû à mon attitude impatiente à ce moment-là.

« J’étais impatient et j’ai failli mourir, » dis-je. « Au contraire, parce que je n’étais pas capable de résoudre la discorde entre Gerbera et Rose, j’ai failli envenimer la relation entre Gerbera et Rose. »

Après que Lily ait nettoyé mon corps, je m’étais submergée dans l’eau de la baignoire.

Bien que cela serait mieux s’il y avait de l’eau chaude, être propre était une assez bonne chose.

Cependant, le plaisir de prendre un bain était réduit de moitié.

« C’est pathétique. Même si je suis ton Maître, » dis-je.

Était-ce parce que mes sentiments s’étaient un peu relâchés ? Le gémissement qui devrait être gardé au fond de ma poitrine s’était échappé hors de moi.

« À tout moment, il n’y a pas de place pour le doute et je suis poussé contre le mur à m’inquiéter pour tout le monde, » dis-je. « Le plan que j’ai fait avait plein de failles. Et finalement, je n’avais pas le pouvoir de résoudre vos problèmes. »

Au bord de la mort, à cause de ma perte rapide de pouvoir magique, le spectacle de tout ce qui avait failli se terminer s’était joué devant moi et j’avais alors pensé : « Pourquoi est-ce que ça s’est passé comme ça ? »

Si vous essayez de reconsidérer la chaîne des événements, la réponse était claire

C’était parce que j’étais incompétent.

Lily avait dit que mon impatience et mes efforts infructueux étaient « Ordinaires ».

Cependant, être la norme n’était pas une bonne chose, car j’étais le maître de ses monstres.

C’était parce que je n’avais pas la capacité suffisante que cela avait fini avec de telles erreurs et échecs. Grâce à Lily et à tous les autres membres de ma famille, nous avions pu surmonter ce danger.

Cela n’était rien d’autre qu’une réflexion après coup. Cela ne changeait rien au fait qu’il n’y avait rien que je puisse faire.

Elles étaient certainement en croissance en ce moment. Mais, j’étais encore inutile pour le moment.

« Être impatient, se déplacer sans but. Il n’y a rien que je puisse faire. Il n’y a rien que je puisse obtenir, » j’avais laissé échapper un lourd soupir et je m’étais senti déprimé. « Vraiment déplorable »

« Maître... » Lily m’avait enlacé et elle m’avait emmenée ailleurs dans la salle de bain. Incapable d’exercer une force dans mon corps, je l’avais regardée dans les yeux pendant ce temps.

Elle m’avait tranquillement regardé avec ses grands yeux.

Après que je l’avais observé d’un air interrogateur, elle avait baissé les yeux. Il semblerait qu’elle pensait à quelque chose, mais qu’elle ne voulait pas me le dire. Je me demandais à quoi elle pensait... J’étais incapable de lire dans son esprit en utilisant le lien entre les membres de ma famille.

Lily leva les yeux. Un sourire tel une fleur qui s’épanouissait était apparue sur son visage. « Pour ça, je suppose qu’on ne peut pas y faire grand-chose. »

C’était de gentils mots réconfortants... ou peut-être pas. Il y avait une aura étrange derrière son sourire, mais je ne savais pas vraiment ce que c’était.

« Li-Lily..., » balbutiai-je.

Je me sentais mal à l’aise et, inconsciemment, j’avais reculé face à elle. Mais l’endroit où j’étais en ce moment était pour ainsi dire un grand seau et il n’y avait pas d’échappatoires possibles pour moi.

Je voulais faire comme si je ne l’avais pas remarqué, mais malheureusement, il existait un lien entre les membres de la famille, alors j’étais obligé de le savoir, et elle le savait. Le sentiment très fort présent en Lily ne m’avait nullement échappé. En outre, elle n’avait pas l’intention de le cacher, elle voulait même que je le remarque.

« Maître, quant à moi... Eh bien ! Je suis en colère contre cet incident, » annonça-t-elle. Lily semblait protester vis-à-vis de la situation alors qu’elle se leva de sa posture agenouillée et qu’elle se rapprocha plus près de moi. Elle ne se souciait nullement de l’eau présente dans la baignoire alors qu’elle s’approchait de moi. Et ainsi, son pull avait été mouillé, mais cela ne semblait nullement la déranger.

Au moment où j’avais essayé de positionner le haut de mon corps vers l’arrière, elle me poussait vers le sol. Puis, avec ses bras élancés qui avaient une force largement supérieure à celle d’une fille normale, elle avait saisi mes deux bras afin de m’empêcher de m’enfuir, ou même de m’éloigner d’elle.

Puis, me regardant dans les yeux, elle se mit à m’interroger. « Pourquoi ne m’avez-vous pas consulté avant d’agir ? Pourquoi avez-vous gardé tout ça en vous sans en parler à personne ? Pourquoi n’avez-vous pas tenu compte de nous quant à ça ? »

« Penses-tu que je ne compte pas sur toi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Il n’y a pas une telle chose dont tu me parles là, » déclarai-je afin de me défendre.

« Êtes-vous en train de dire que j’ai mal compris la situation ? » demanda Lily.

J’avais hoché la tête avant de protester verbalement. « Sans vous toutes, je serais déjà depuis longtemps dans l’estomac d’un monstre, ou six pieds sous terre. Comme prévu, même si je comprends bien ce que tu me dis avec tes questions. »

« Je n’y ai pas pensé ainsi. Hmm... c’est vrai, n’est-ce pas ? » Lily hocha la tête face à ce que je venais de lui mettre face à elle. Puis, un sourire doux-amer fit son apparition sur son visage.

« C’est comme vous venez de dire, Maître. Le Maître ne nous considérera pas comme non fiables, n’est-ce pas ? » tout en ayant un sourire qui avait l’air d’indiqué qu’elle était un peu triste, Lily m’avait dit cela. Puis elle avait repris la parole. « Cependant, vous ne comptez pas assez sur nous. »

« ... » Je ne savais pas trop quoi dire vis-à-vis de ce qu’elle venait de dire.

« Bien que le Maître ait pensé à nous en tant que “Compagnons fiables”, je préférerais être un “Compagnon sur lequel compter”. Voilà ce que je pense en ce moment, » déclara Lily.

« ... » Je n’arrivais pas à trouver le mot de déni pour contrer ça. C’était un fait indubitable que j’avais refusé l’aide de Lily de toutes mes forces.

Et pour le dire honnêtement, c’était pareil pour Rose et Gerbera. Et cela avait été la même chose pour le problème avec Kato. Bien que Gerbera m’ait chuchoté une fois d’agir, je n’avais d’une manière ou d’une autre pas répondu à leurs attentes en laissant tout cela devenir ainsi. Et il en était de même avec d’autres détails mineurs tels que mon problème visuel qui avait également été gardé sous silence. J’avais essayé de franchir ce problème seul sans compter sur mes amis que je savais être fiable. Et vu que là, cela m’était clairement signalé, c’était encore plus visible que c’était dû à mon caractère, mais même ça, c’était tout simplement une excuse que je me cherchais.

« Pour vous toutes, j’ai un rôle que je dois tenir, et selon moi, il s’agit là de l’une des responsabilités inhérentes à ce rôle, » dis-je.

J’étais après tout le Maître de ces trois monstres. Je considérais donc que s’il y avait des querelles entre les filles, je devais en tant que Maître, retrousser les manches et les résoudre.

Pour moi, ces problèmes qui surgissaient de moi devaient être résolus par moi et par personne d’autre. C’était, aussi imparfait soit-il, le devoir du chef qui dirigeait un groupe. Même si je déplorais mon manque de force, il n’y a rien de mal quant à ma position elle-même.

Cela aurait dû être ainsi.

« Vous n’avez pas raison, », mais Lily avait secoué sa tête aux cheveux de la couleur du lin. « Pourquoi ne comprenez-vous pas ? Prendre tout cela par vous même, et essayer de les résoudre seule avant d’échouer est une question de cheminement. »

« Comme je te l’ai dit, c’est dû à mon manque de force, » essayais-je de protester.

« Qu’est-ce qui ne va pas avec un manque de force ? Pour compenser cela, n’avez-vous pas une Famille pour vous soutenir ? » s’exprima-t-elle clairement.

J’avais été attiré par les yeux légèrement levés de Lily, et en les voyant, j’avais été surpris. Celle que je voyais était devenue incapable de retenir en elle les émotions présentes, et ses yeux vacillaient comme des rides sur la surface d’un lac. Mais en eux, il y avait assez de pouvoir destructeur pour faire trembler violemment la petite fierté que je détenais en moi-même.

« Vous savez, c’est bien sûr quelque chose que je sais très bien, » continua Lily. « La personnalité du maître contient un sens aigu de la responsabilité. Mais une personnalité qui se punit d’elle-même est également présente en vous. Je sais très bien. Mais... »

Les larmes débordèrent et tombèrent en de grosses gouttes depuis les yeux de Lily. « Prendre des choses sur vos épaules, c’est déjà quelque chose et on ne peut pas y faire grand-chose, mais..., il vous faut compter un peu plus sur nous. »

« Lily..., » murmurai-je juste avant que je me souvienne de quelque chose, ce qui me força à arrêter de parler.

Cela se passait au moment où j’étais rentré dans un état lamentable après avoir être tombé de plein fouet dans le piège du renard ballon. Si je me souviens bien, au départ, Lily avait affiché une expression contrariée, mais après ça, elle avait agi sur la base de son propre jugement jusqu’à la fin.

Quand je pense à la Lily que je connaissais jusqu’à maintenant, je n’aurais pas été surpris de la voir paniquer. Mais à ce moment-là, elle n’avait pas montré l’ombre d’une larme. Mais tout cela n’était pas du tout équivalent à dire « Lily est devenue capable de ne rien ressentir. »

Sous un masque de résolution, elle avait réprimé son moi agité. Pour emprunter ses propres mots, elle se conduisait comme une « fille aînée » envers les deux autres. Et ainsi, en raison de cette résolution, elle avait enduré tout sans jamais faiblir.

Mais maintenant, dans cette pièce, il n’y avait que nous deux dans la pièce. Il n’y a pas de raison pour Lily d’agir ainsi en tant que sœur aînée.

« J’étais effrayée juste en pensant que le Maître pourrait mourir ce jour-là..., » avoua Lily.

Lily qui avait réprimé son moi agité, et qui avait accompli ses responsabilités en tant que sœur aînée, n’était plus la fille de quand nous venions de nous rencontrer, de quand elle venait d’absorber le corps de Miho Mizushima et d’avoir ainsi obtenu la capacité de se transformer en une fille.

Un changement était à coup sûr apparu en elle. Mais dans quel but ? « Je ne sais pas » était quelque chose que je n’aurais dit sous aucun prétexte. Il était évident quant à la raison de ce changement. Elle avait fait tout ça pour ainsi pouvoir me dire : « Je vous soutiens. »

Cependant, même si elle était le point central du groupe, je ne comptais pas sur elle, et donc, son dévouement n’avait pas été récompensé à sa juste valeur.

Même Rose et Gerbera, afin de me soutenir, elles avaient travaillé dur chacune de leur côté afin de m’aider.

J’avais l’intention de faire de mon mieux, mais j’avais probablement fait une erreur quelque part. Les larmes qui coulaient devant moi en étaient la preuve. En tout cas, ce n’était pas une bonne situation pour moi de m’abandonner aux regrets.

J’avais d’autres choses à faire et cette fois, je ne pouvais pas me permettre de faire une erreur.

« Je suis désolé..., » j’avais déclaré ça avant de tendre mes mains afin d’entourer une Lily en pleurs et de l’enlacer. Elle ne résista pas, et elle se confia à moi en laissant son corps se rapprocher de moi jusqu’à être serré contre moi.

Comme elle était dans mes bras, ses sanglots avaient commencé à couler sur mes bras. Je m’étais alors mis à penser que je l’avais vraiment rendue anxieuse en ayant agi de cette manière jusqu’à maintenant.

***

Nous étions restés blottis ainsi pendant un moment. Il s’agissait d’une période étrangement apaisante. Si cela pouvait être aussi calme, je serais sans doute resté indifférent face à cet échec.

Après un petit moment, le bruit de renifler *sniff sniff* avait disparu.

« C’est quelque chose que je dis en consultant les souvenirs de Miho Mizushima, mais..., » après avoir semblé s’être calmé, Lily avait parlé. « Il existe plusieurs types de chefs. »

« Des types ? » demandai-je.

Lily acquiesça.

Avec ses franges qui frottaient contre ma poitrine, c’était légèrement chatouilleux.

« Il existe ceux qui sont de types puissants qui mènent les autres avec force, ou ceux qui sont charismatiques et qui charment les autres..., » commença Lily.

Ce à quoi je répondis. « Aucun des deux n’est approprié pour moi. » J’avais fait un sourire ironique.

« Oui, vous avez raison, » répondit simplement Lily. Elle n’avait même pas tenté de nier mes paroles. « Mais, Maître, je ne pense pas que nous voudrions suivre ce genre de personnes. »

« ... » J’étais resté sans voix face à sa déclaration.

« “N’être jamais calme, coincé par des soucis personnels. Les plans auxquels je pense sont pleins de trous. Je n’ai pas le pouvoir de résoudre les problèmes de tout le monde.” Voilà ce que vous m’avez plus ou moins dit avant ça. Mais vous savez..., » Lily m’avait regardé droit dans les yeux alors qu’elle me disait ça. « Rester toujours calme, ne jamais s’inquiéter de rien, être capable de résoudre tous les problèmes, un chef avec la puissance de sauver tout ce qui se reflète dans ses yeux. C’est juste une sorte d’idéal, rien de plus. »

En retournant ma propre plainte, en me montrant clairement l’image que j’avais déclarée avant comme étant « En tant que chef de famille de ses filles, que devrais-je ou pas faire », et Lily avaient exprimé cela comme un Idéal que je devrais atteindre.

« Si une telle personne existait vraiment, je pense que ce serait une personne merveilleuse, » continua Lily. « Mais ce n’est que le héros des contes de fées que tout le monde rêve de voir. Nier un tel fait est quelque chose qui est impossible à faire. »

Lily secoua lentement la tête avant de continuer à parler. « Mais vous voyez, même s’il y avait une telle personne, je ne pense pas qu’on voudrait la suivre. Car après tout, ce n’est pas “Vous”. »

Dans les yeux de Lily qui me disait cela, le moi qui était perdu dans ses paroles était reflété. À ce moment, elle me regardait fermement.

« Celui que j’aime n’est pas une personne idéale, » continua Lily. « Il n’est pas quelqu’un tiré de cette forme idéale. Après tout, je ne peux pas aimer quelque chose qui n’est qu’une illusion. J’aime le Maître qui essaye de faire quelque chose pour nous, même s’il manque de puissance, mais qui essaye désespérément pour nous de le faire. Qu’il ait un pouvoir suffisant ou non, cela n’a aucune importance. »

« ... mais, je suis ton Maître, en tant que chef, je ne peux pas être un fardeau, » dis-je. « En tant que tel, je ne peux pas être si impuissant, n’est-ce pas ? »

« En vérité, il n’y a pas une telle chose, » répondit Lily. Lily pressa et frotta sa tête de lin dans ma poitrine. « Inversement, si nous étions inutiles, le Maître nous abandonnerait-il ? »

« Impossible ! » j’avais annoncé clairement et immédiatement cela. « Dans tous les cas, c’est impossible que je fasse une telle chose ! »

« ... D’accord. Si c’était de vous, je pensais bien que cela serait comme ça. Fufu. En tant que membre de la famille, être heureux pour une telle chose n’est pas une bonne chose, mais..., » déclara Lily tout en me regardant dans les yeux. Un sourire amer flottait sur le visage de Lily qui avait levé son visage. « Mais je suis heureuse. »

Lily serra doucement mes joues avec mes deux mains. « Mais Maître, le fait que ce soit la même chose pour nous, c’est quelque chose que je veux que vous compreniez. » La paume de Lily caressait affectueusement mes joues. « Laissez-nous vous soutenir. Faites-nous confiance. Ne faites pas l’impossible seul. Ce n’est pas grave de manquer de pouvoir, car après tout, chaque membre de la famille est une créature inutile à moins que nous unissions nos forces, mais... Le Maître est véritablement la même chose que nous toutes... »

« Suis-je... comme vous ? » demandai-je.

« Tout à fait. N’est-ce pas ainsi que les membres de la famille et le Maître doivent agir ? » demanda Lily.

La façon dont nous étions censés être, pensai-je.

Ce que Lily venait de me dire, je n’y avais jamais pensé jusqu’à maintenant. C’était parce que, pour moi, c’était quelque chose que je n’avais pas essayé d’y penser.

Il n’y a pas besoin d’y penser, c’était parce que j’étais sous une telle impression que je ne l’avais jamais fait. Je pensais que je devais les conduire tout le long de notre voyage, en étant toujours en avant des autres. J’avais décidé dans mon cœur que c’était comme ça que ça devait être.

Cependant, à l’origine ce n’était pas quelque chose à décider sans équivoque.

Comme Lily l’avait dit plus tôt, il existe plusieurs façons d’être un chef. Compte tenu de la personnalité du chef et de la nature du groupe, il n’y avait pas d’autre choix que de chercher individuellement des moyens de s’améliorer. J’avais négligé quelque chose d’aussi évident.

Et en y pensant maintenant, ce n’était pas comme si Lily disait quelque chose d’étrange. Et dès le départ, elle n’avait rien fait de plus que de souligner une évidence flagrante.

Certes, si quelqu’un était aussi charismatique que Dieu, avait le pouvoir de conduire les autres et avait l’intelligence de résoudre tout et n’importe quoi, il n’y avait rien qui puisse le surpasser.

Mais je n’étais rien de tout cela, sauf un étudiant normal que vous pouviez trouver n’importe où. C’était vexant, mais c’était ce que j’étais en ce moment. J’étais simplement un humain de dix-sept ans connu sous le nom de Majima Takahiro. C’était quelque chose que je ne pouvais pas nier.

Ce jour-là, à la frontière de la vie et de la mort dans cette grotte, réveillant le pouvoir que je possédais, je devins tout à coup le maître dirigeant Lily et le reste de la famille.

Cependant, rien n’avait vraiment changé en moi.

Sans aucune préparation, j’étais encore un gosse qui pouvait être trouvé n’importe où, et il n’y avait aucune chance que je puisse montrer la moindre chose bonne trouvable chez l’un de ces chefs stéréotypés.

Même en essayant toujours d’agir comme un « chef splendide », cela ne pouvait conduire qu’à des choses comme ce qui s’était passé avant aujourd’hui.

... Je dois tout faire par moi-même.

... Je dois tout résoudre seul.

Le fait d’avoir pensé ces choses... était dans un certain sens quelque chose de très vaniteux.

Celles qui me regardaient étaient celles qui m’avaient aidé jusqu’à maintenant. C’était aussi celles qui avaient dit qu’elles veulent me soutenir. Celles qui s’étaient jointes à moi, qui s’étaient concentré sur le même objectif et qui avait coopéré pour le faire.

Et il était probable que c’était vraiment ce que je devais viser à partir de maintenant.

Si c’était les personnes comme nous étions ainsi, nous devrions maintenant être en mesure de le faire.

Et tout cela c’était parce que, après avoir pris conscience de ma propre inexpérience et de mes limites, puis de les avoir accepté, je pouvais maintenant prendre des mesures appropriées dans ce but. Mais du côté de Lily et des autres, elles n’étaient en aucun cas des existences faibles qui devaient être dirigées par moi.

« Nous allons tous combiner nos forces. Nous allons vivre en nous soutenant mutuellement, » annonçai-je ma nouvelle résolution. « Si c’était la façon dont nous étions censés être à l’origine... alors je me suis trompé tout ce temps... »

Pour cette raison, c’était le nouveau point de départ pour moi et les filles.

Étrangement, de même que la fois où je me trouvais dans cette grotte, seule avec Lily dans un petit espace, j’avais placé une nouvelle détermination dans ma poitrine.

Tout le monde doit s’entraider et ainsi, nous survivrons dans cet autre monde. Pensai-je. Le pouvoir qui habite dans mon corps est après tout pour cela.

« Merci Lily. Merci à toi de m’avoir fait voir tout ça, » pour cette précieuse Lily qui m’avait enseigné tout cela, je l’avais remerciée tout en le lui démontrant en plaçant ça dans mon flot d’émotions.

« À partir de maintenant je compterai sur toi. S’il te plaît, aide-moi, » dis-je.

« Oui... D’accord. Maître ! » Alors qu’elle semblait être submergée par l’émotion, Lily serra mon corps encore plus fort que précédemment.

Et une fois de plus, je l’avais étreinte avec plus de force.

Nos visages bougeaient naturellement, se rapprochant encore plus alors même que la distance était déjà proche, et nous nous étions souri mutuellement.

Nos corps étaient entrés en contact à travers la texture du maillot mouillé.

Pas assez. Pas du tout assez.

Alors qu’elle me serrait avec force afin de combler certains manques, le lien entre nous m’avait informé des désirs refoulés jusqu’à maintenant de Lily.

Il s’agissait exactement des mêmes désirs que j’avais en ce moment en moi.

« Maître..., » tout en sellant nos regards l’un dans l’autre, le bout de nos nez se touchèrent, puis nos lèvres se rencontrèrent comme si nous essayions de sucer les lèvres de notre partenaire.

J’avais soudainement pensé que ça faisait longtemps que nous n’avions pas été seuls tous les deux.

Eh bien, cela ne voulait rien dire en particulier, mais j’étais tellement satisfait de la situation que je ne pouvais de toute façon pas bouger.

J’enlaçais fermement une Lily qui avait enveloppé ses bras derrière ma tête, tout en échangeant un long baiser, sentant son abondant renflement à travers le tissu trempé du maillot, et alors que je pensais à la suite...

« Ahhh ! » criai-je.

Une douleur apparut au niveau du dos de ma main gauche, je n’avais ainsi pas pu m’empêcher de pousser un petit cri de douleur.

« Ah, désolée, » face au petit cri qui venait de sortir de ma bouche, Lily se sépara de moi et s’excusa, pensant qu’elle en était responsable. Ses sourcils fins s’étaient abaissés.

« Tu n’as rien fait de grave. Ce n’est nullement toi qui m’as causé cette douleur, » alors que je disais ça, j’avais redressé mon corps qui s’était automatiquement recroquevillé en raison de la douleur, et j’avais agité la main.

« Pour une raison inconnue, ma main m’a soudainement fait mal..., » alors que j’avais commencé à le dire, j’avais été surpris par quelque chose.

« Qu’est-ce qui ne va... ? » Les paroles de Lily avaient également été coupées au milieu de sa phrase.

Elle regardait sans voix la même chose que moi. À l’arrière de ma main gauche où j’avais ressenti la douleur juste avant ça...

Là, une protubérance vert-émeraude avait grandi.

Une petite quantité de sang rouge coulait du bord de cette croissance. C’était probablement la raison de ma douleur. Le sang tombait goutte à goutte dans l’eau du bain avant de se diluer totalement.

La protubérance vert-émeraude avait là, à grandir rapidement comme si elle avait acquis une grande énergie. Puis, finalement, je réalisai que c’était comme une plante qui était en train de pousser là.

Dans une telle situation anormale, il n’y avait aucun moyen que ce soit juste la pousse d’une plante tout à fait ordinaire. À la pointe de celle-ci, comme un serpent soulevant son cou, une tête sans yeux ou nez et avec seulement une bouche était apparue.

« M.. aît... re »... Il me parla.

Bien que la prononciation soit maladroite et grinçante, c’était certainement l’appel d’un monstre de ma Famille qui aspirait à m’avoir moi en tant que maître. J’étais à court de mots face à cela.

Pourquoi est-ce qu’un monstre sortirait ainsi de mon corps ? Je ne comprenais pas du tout la situation. Quel est donc ce présage... ?

« Ah... »

Que ma tête embrumée était arrivée à cette vérité pourrait être quelque chose de miraculeux. J’avais alors appelé Lily qui semblait être aussi abasourdie que moi. « Lily »

« Quoi !? Maître ? » demanda-t-elle.

« Je n’ai aucun souvenir que tu m’as extrait un projectile de Vigne Fusil dans ma main gauche, est-ce correct ? » demandai-je alors.

Le premier projectile que j’avais reçu avec Gerbera était justement ma main gauche, et je me rendais compte à l’instant qu’elle n’avait jamais été enlevée à cet endroit-là.

Comme il s’agissait d’une scène extrêmement violente, ces souvenirs qui m’avaient fait me sentir si mal étaient encore présents dans ma mémoire d’une manière vraiment vivante.

Et, pendant l’opération où les graines avaient été extraites de mon corps, il n’y avait pas de souvenirs d’une graine extraite de ma main gauche.

Comme ma conscience était brumeuse à ce moment-là, je pensais que c’était juste que je ne m’en souvenais pas, mais comme c’était Lily qui avait effectué cette opération et qu’elle avait alors secoué la tête de côté après que je lui avais demandé ça, cette possibilité avait disparu.

Ce qui signifiait... que probablement.

« Par hasard, mon pouvoir magique qui était épuisé, ce pourrait-il que cela soit à cause de lui ? » demandai-je.

J’avais failli mourir à cause du manque de pouvoir magique. La Vigne Fusil était clairement un monstre parasite. Le fait d’absorber les nutriments de son hôte pourrait être considéré comme son mode de vie à cette vigne.

« Quand on y pense, cette chose est quelque chose qui parasite les arbres. N’est-ce pas totalement insensé que cela puisse ainsi poussé dans le corps d’une personne... ? » demandai-je.

« Ah, attendez Maître. Je pense que c’est un peu faux ce que vous dites, » Lily avait interrompu ce que je disais. « La méthode d’attaque de cette vigne est similaire à comment les fleurs de lys font jaillir les graines depuis leurs fleurs. C’est quelque chose d’évident, mais les graines sont généralement une méthode de reproduction, et non pas une méthode d’attaque. »

« C’est vrai ce que tu me dis là, » dis-je.

« Et pourtant, pourquoi pensez-vous que la Vigne lance des graines comme des balles ? » demanda Lily.

Une fois interrogé par elle, je me rendis compte qu’il semblerait que ce soit un phénomène étrange. Si je me basais sur mes connaissances relatives aux choses vivantes, créer des graines ou des fruits devrait être un événement qui nécessite beaucoup d’énergie. Donc, le fait d’utiliser cela comme une méthode jetable d’attaque est-il vraiment possible ?

Alors que je réfléchissais à cela sans avoir de réponse, Lily me donna la réponse. « La raison pour laquelle les Vignes Fusils utilise des graines comme méthode d’attaque, c’est parce que cela fait partie de leur cycle de vie. Ce type de plantes va tuer la proie et il va utiliser le corps afin d’y absorber les nutriments pour pouvoir faire germer une nouvelle génération. J’ai déjà vu jusqu’à maintenant plusieurs fois cela se produire. »

« Mais, dans ce cas, le fait qu’il grandisse ainsi dans mon corps n’est-ce pas impossible ? » demandai-je.

J’avais frissonné alors que je pensais à de la végétation qui poussait dans mon cadavre comme certains champignons que j’avais déjà vu dans des émissions.

Si Gerbera ne m’avait pas donné de son pouvoir magique, j’aurais été asséché et je serais déjà mort. Cette situation n’était finalement que le résultat de sa capacité qui avait agi au hasard...

« D’ailleurs, pour commencer, est-ce vraiment une Vigne Fusil ? » demanda Lily.

« Pourquoi dis-tu cela ? » demandai-je.

« C’est que je trouve qu’il n’a pas la même forme, et il semble très différent, » déclara Lily.

Maintenant que cela avait été mentionné, il semble que c’était bien le cas. Elle avait une forme différente des Vignes Fusils que j’avais déjà vus précédemment.

La plus grande différence était probablement le manque de fleurs ressemblant à un lilas. Si c’était le cas, alors cela voulait dire qu’il serait incapable de remplir sa fonction en tant que Vigne Fusil. Mais si c’était bien cela, alors...

« ... Elle est comme toi, Lily. Elle est un Monstre Unique, » annonçai-je.

Il se trouvait que la montre logée en moi était justement une occurrence extrêmement rare d’une espèce mutée parmi les monstres. Une telle coïncidence pourrait-elle vraiment se produire ?

Mais si on pensait à ça, la façon de penser inverse conviendrait beaucoup mieux.

« Est-ce parce qu’il s’est logé en moi que ce monstre a germé comme un Monstre Unique... ? » demandai-je.

Mon corps était quand même celui d’une personne possédant une capacité unique. C’était comme de tuer un dragon avec un seul coup, le genre de chose qui bouleversait totalement la logique. Peu importe ce qui se passait vis-à-vis de ça, ce ne serait en final pas si étrange que ça.

« ... Eh bien, si nous incorporions encore une fois d’autres graines dans mon corps, nous serions en mesure de le comprendre clairement..., » murmurai-je.

« Ne dites pas des choses si stupides ! » s’exclama Lily. « La prochaine fois, c’est sûr que vous allez mourir. »

« Je le sais, » répondis-je.

Il n’y avait aucune garantie que je puisse survivre une deuxième fois si un tel événement arrivait. Il était sûr que Gerbera essayerait de le faire une deuxième fois, mais nous ne savions pas si cela fonctionnerait. Et il n’y avait aucun moyen que je puisse proposer quelque chose qui jetterait de la boue sur son dur travail, c’était évidemment qu’une blague que je disais là.

« Alors, Maître, que faisons-nous avec lui ? » Alors qu’elle me faisait un regard noir après que je lui avais dit une mauvaise blague, Lily m’avait demandé cela.

Avec la main droite où il n’y a pas de monstre parasite qui poussait, j’avais gratté mes cheveux qui étaient devenus un peu plus courts. « Que faire... l’arracher n’est probablement pas une option. »

Je pouvais clairement sentir le lien avec ce monstre parasitaire, et par là, il n’y avait aucune hostilité qui m’était transmise en ce moment.

« Maî... tre ! »

Peut-être parce qu’il venait de naître, il ne semblait pas très intelligent. Il ne semblait pas pouvoir faire autre chose que m’appeler pour le moment.

Mais, je pouvais le comprendre sans détour, il m’adorait. Et donc, le retirer et ainsi le tuer était un acte qui me causerait des sentiments de culpabilité.

D’ailleurs, en y pensant, celui qui avait envoyé des graines dans mon corps était la Vigne Fusil qui était la mère de ce dernier, et après ça, cette créature avait germé en moi.

Même si la mère avait essayé de me tuer, cela n’était pas la faute de l’enfant qui était né après ça. La situation pourrait être légèrement différente, mais cette façon de penser n’était pas impossible.

« D’après ce que l’on peut voir, sa condition semble stable, il n’y a pas non plus de raison d’essayer de la tuer... En premier lieu, ce monstre pourrait-il vraiment être arraché ? » demandai-je.

Ses racines semblaient se répandre dans mon corps, mais à quel point elle avait pris racine était inconnue. Si c’était mal fait, il pourrait être nécessaire de me couper le bras. Le risque pour cela était bien trop élevé.

Quand une telle pensée avait été transmise vers elle, un bruit craquant avait indiqué en signe de protestation.

« Goshuji, maître ! Goshu, Sama ! Sama! »

« Je comprends je comprends. Je ne t’enlèverais pas de là, » dis-je.

« Est-ce que cela va ? Goshujin-sama? » À la question de Lily, j’avais hoché la tête.

Le sentiment d’être parasité par quelque chose qui avait essayé de tuer était délicat, mais si vous y réfléchissez, l’histoire avec Gerbera était aussi à peu près la même.

... Et, parce que j’avais pensé à ça.

« Monseigneur! Monseigneur, où êtes-vous !? »

Quand on parle du loup.

En même temps que la voix de Gerbera, je pouvais entendre des mouvements.

« ... Qu’est-ce qu’il y a cette fois ? »

Il y avait la présence de Gerbera qui me cherchait de l’autre côté du mur.

« Ah, vous êtes là-bas, Monseigneur ! » s’exclama-t-elle.

Après avoir marché en long et en large, elle semblait avoir déduit ma position et son bruit de marche particulier avait commencé à se déplacer vers notre direction.

« Monseigneur ! »

*Ban* avec un énorme bruit, la porte fut ouverte.

Avec des cheveux blanc battant, Gerbera était entrée en trombe dans la salle de bain. Il semble d’une manière ou d’une autre qu’elle s’était réveillée et avait directement couru ici, car ses cheveux étaient dans le désordre.

Quand sa présence arriva sous nos yeux, Lily et moi nous étions toujours enlacés l’un contre l’autre.

En voyant ça, l’allure de Gerbera semblait maintenant indiquer qu’elle était en état de choc.

« Gerbera, » je lui avais alors parlé. « Il y a quelque chose qui monte sur ta tête, n’est-ce pas ? »

Se promenant sur ses cheveux blancs qui avaient fait croire aux personnes que c’était de la soie d’araignée, il y avait une bête sans force.

Sa queue était enflée et ses oreilles pointues étaient triangulaires.

Sa fourrure était touffue et pelucheuse et une douce lumière brun rougeâtre était mise depuis son corps. Peu importe comment vous le voyez, cela dégage une atmosphère comme s’il venait juste de naître il y a quelques mois.

Le corps qui s’était complètement dilaté comme un ballon avait rétréci et de minces filets de fumées avaient été expulsés hors de sa bouche et s’élevaient dans les airs.

Il n’y avait pas d’erreur possible.

« Un renard ballon, » murmurai-je.

« ... Un bébé. Gerbera. Où l’as-tu trouvé ? » Alors que Lili avait prononcé la question que j’allais faire sortir, le renard ballon avait vomi et avait perdu son équilibre. Ceci fit que Gerbera devint énervée, et elle s’arrêta immédiatement de bouger.

« Je ne l’ai pas ramassé. Un peu avant maintenant, il est tout simplement venu de lui-même..., » répondit Gerbera.

« Venu de lui-même ? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit Gerbera. « Il vient de l’endroit où Monseigneur a failli mourir et il a fait le trajet jusqu’à ici. Il s’agit quand même d’une distance considérable. Ce n’est probablement pas si étrange pour ce renard d’avoir voyagé ici en 1 jour. »

En regardant de plus près, la fourrure de ce renard était vraiment très sale.

Pendant le temps où ma vie était suspendue à un fil, ce bébé renard avait probablement aussi fait face à un grand danger.

« Alors, pourquoi cette chose chevauche-t-elle ta tête ? » demandai-je.

« Je ne le sais pas. Ne me demandez pas. Demandez à la place à ce gosse, » répondit Gerbera.

« Eh bien, c’est bon si tu l’enlèves de là, » dis-je.

« J’ai peur que si je le touche, il aille s’effondrer. Une telle possibilité pourrait exister, » répondit Gerbera.

C’était impensable ! Gerbera qui me regardait avec des yeux qui semblaient indiquer qu’elle n’avait pas confiance en moi. Pour le moment, on dirait qu’elle avait oublié que ce renard était un monstre.

Dans cette atmosphère où je ne pouvais rien dire, j’avais regardé Gerbera. Après ça, Rose et Kato étaient toutes les deux arrivées et elles regardèrent à l’intérieur de la pièce.

« Maître, est-ce que quelque chose s’est produit ? Oh !? » s’exclama Rose.

« Pour une raison inconnue, tout cela est devenu quelque chose de gênant n’est-ce pas ? » dis-je.

Avec un bébé renard monté sur la tête de Gerbera, regardant la plante parasite qui poussait sur le dos de ma main, les filles regardèrent ça avec leurs yeux écarquillés.

En un clin d’œil, la salle de bain devient vraiment très vivante.

« Maître, » à l’intérieur de mes bras, Lili commença à s’agiter.

J’avais compris son intention et donc, j’avais enlevé mes mains, ce qui l’amena à faire un sourire amer.

« D’une manière ou d’une autre, cela ne s’est pas transformé en “Ce genre d’humeur”, n’est-ce pas... » dis-je.

« ... C’est tout à fait ça, » me répondit-elle.

J’avais également fait un sourire amer face au sien. Le temps où nous n’étions que nous deux en ce lieu était bel et bien terminé. C’était finalement un peu décevant.

« Maître ? » demanda Lily.

« Oui ? ... Ha oui, merci beaucoup, » dis-je.

Lily qui s’était remise debout m’avait aidé à sortir du bain après m’avoir tendu la main.

Alors que je lui prenais la main, Lily avait fait d’un coup une expression heureuse qui était comme surgie de nulle part.

« Mais, n’est-ce pas bien ainsi ? » demanda-t-elle.

« De quoi parles-tu là ? » demandai-je.

« Vous disiez avant ça que vous ne pouviez rien faire, car vous étiez sans force et qu’à cause de ça, vous ne pouviez rien obtenir par vous-même, » Lili pencha la tête vers moi et elle m’accueillit avec un sourire sincère. « Vous savez, cela n’était pas inutile pour le Maître et Gerbera d’avoir fait de leur mieux. »

Car ainsi, nous avions fini par agrandir notre Famille en ajoutant les quatrième et cinquième membres.

***

Chapitre 10 : Les scènes que je souhaite protéger

Comme nous devions nous reposer plusieurs jours de plus afin de pouvoir me rétablir complètement, j’avais décidé d’en profiter pour ainsi pouvoir discuter de nos projets avec mes compagnons.

Je voulais parler de notre prochaine direction... En d’autres termes, je voulais leur demander si elles préféraient rester ici ou chercher la civilisation humaine vers le nord, ou si nous devions viser à rejoindre la Première Unité Expéditonnaire. qui se trouvait à l’est.

« Ne devrions-nous pas nous diriger vers la civilisation ? Heureusement, avec le témoignage de Gerbera, nous savons que les humains existent dans ce monde ainsi que la direction pour sortir de cette forêt, » Lily soutient la motion de sortie de la forêt vers le nord. « Considérant le corps du Maître, je pense qu’il est préférable de réapprovisionner nos ressources dès que possible. »

Jusqu’à présent, il s’agissait de la même chose que ce que je pensais, cependant, Lily avait aussi des perspectives légèrement différentes de la mienne.

« Le Maître a reçu plusieurs blessures graves jusqu’à maintenant, n’est-ce pas ? » continua Lily. « Pour guérir, il faut beaucoup de repos ainsi que le fait de pouvoir consommer des nourritures très nourrissantes. Cependant, il est difficile de mettre la main sur ce dont nous avons besoin. Je suis inquiète qu’un jour, nous ne soyons pas en mesure de le faire. »

Lily avait souligné le fait que mon corps était devenu plus mince qu’auparavant.

Même si je ne le savais pas moi-même... comme elle m’enlaçait souvent, il semblerait qu’elle était plus sensible aux moindres changements de mon corps alors que je n’étais pas aussi attentif.

Peut-être en raison des avantages de la magie curative, cela avait rampé dans mon corps sans que je ressente les effets. Pour l’instant, je pouvais le cacher, mais il y avait une limite de temps pendant laquelle je pourrais continuer à le faire.

J’étais devenu plus lent depuis que j’avais été gravement blessé. Mais selon moi, je ne devais en aucun cas devenir un fardeau pour Lily et les autres, et mon intention réelle était pour le moment de le feindre.

Rose et Gerbera avaient soutenu son opinion après avoir entendu ce que Lily avait indiqué.

Ce qui restait à analyser était le problème posé par Kato. Cependant, la personne en question, Kato avait elle-même affirmé que nous devrions partir vers le nord.

Même si nous nous dirigeons vers l’est, il n’était pas certain que nous rencontrerions l’Unité Expéditionnaire. C’était son opinion et c’était un point tout à fait raisonnable.

Nous nous étions donc mis en tête de faire route vers le nord. Il ne restait plus qu’à décider quand partir.

Même si j’en avais délibérément discuté avec Lily et les autres, à la fin, le travail de prendre la décision définitive m’avait été laissé.

Le jour du départ était proche.

Je devais préparer mon esprit et mon corps pour l’arrivée de ce jour.

***

Ce soir-là, quand la fatigue de mon corps avait finalement disparu.

J’avais emmené Lily et nous étions à la sortie du nid d’Arachne.

Dans cette forêt sombre et lugubre, la silhouette vague du coucher de soleil ressemblait à une tache d’encre qui se dissolvait sous nos yeux.

Afin de vérifier l’état de mon corps, j’avais déplacé plusieurs fois mon épaule et ma ligne de vue était ainsi tombée sur les doigts de ma main gauche.

« Maintenant, commençons le test. Peux-tu le faire, Asarina ? » demandai-je.

« Goshuu, sama! » Ce qui répondit à ma question fut une voix tel le grincement de grands arbres. Cela provenait de la Vigne Fusil, non, plutôt de la Vigne Parasite.

Ce nom était venu après avoir discuté avec Kato. Asarina s’étendit vers le haut depuis mon bras gauche.

« Vas-y ! » criai-je.

Le monstre avait l’air d’un serpent sortant d’un terrier. Puis, s’étirant rapidement, il avait avancé vers sa cible.

Le serpent vert avait étiré son corps à la suite de mon ordre. Il avait parcouru la distance de cinq mètres qui le séparait de sa cible, avant de se planter dans l’arbre qui se trouvait juste en face de moi.

Des éclats d’écorces d’arbre et de feuilles s’éparpillèrent simultanément avec un bruit de tonnerre, suivi par la résonance sourde d’un objet dur qui s’enfonçait dans un tronc.

« Guu... Tout est bon, tu peux revenir, » dis-je.

Alors que j’avais ordonné à Asarina de revenir, j’avais enduré en serrant les dents comme si un fardeau était venu et que cela affectait depuis mon poignet jusqu’à mon épaule.

Nous avions pu confirmer l’efficacité de l’attaque. Le tronc d’arbre ciblé avec un trou de deux centimètres de large, pour trois centimètres de profond.

« Ce n’est pas si mal que ça, » alors que j’étais satisfait des résultats, j’acquiesçai et caressai avec le doigt de ma main droite Asarina dont la tête ondulait d’un côté à l’autre tout en s’enroulant autour de l’armure de mon bras gauche.

« Goshuu, shu, shu, sama! Sama! »

Asarina ne pouvait pas utiliser des projectiles comme les Vignes Fusils classiques comme elle n’avait pas les organes nécessaires pour le faire.

Je ne savais toujours pas si c’était quelque chose qui se développerait au fur et à mesure qu’elle arriverait à maturité ou si c’est un signe qu’elle était une nouvelle espèce, une déviante de la Vigne Fusil.

Il était dommage qu’elle ne puisse pas utiliser les projectiles de son espèce, mais en échange, Asarina avait des pouvoirs de manœuvrabilité plus importante que ses congénères. Son corps extrêmement souple était capable de mouvements comme celui d’un fouet, de frapper en ligne droite avec une attaque intense comme elle l’avait fait tout à l’heure.

Était-il possible de l’intercepter ou la couper en deux... ? Je m’inquiétais sérieusement de cela, mais je savais déjà que c’étaient des angoisses inutiles.

En fait, avant que le corps d’Asarina ne soit coupé en lambeaux, elle allait d’abord faire repousser sa tête. On pourrait dire que c’était la caractéristique d’une plante à avoir une forte vitalité.

Le sommet de la plante ressemblait à la tête d’un serpent, mais ce n’était pas comme si le système nerveux central s’y trouvait. Si je devais dire où il était, le véritable corps d’Asarina serait la racine qui était apposée sur mon bras gauche.

À cause de ça, il y avait un sentiment d’inconfort quand je bougeais mon bras gauche, mais je m’y habituerai probablement avec le temps.

Et donc, Asarina, qui avait pris racine dans ma main, consommait petit à petit ma magie. Elle faisait ça afin de maintenir sa vitalité et pour l’utiliser en cas d’urgence comme source d’énergie lorsqu’un combat éclatait.

Maintenant qu’Asarina était capable de penser, elle était différente de la période ou elle était en train de germer. Elle pouvait maintenant contrôler la quantité précise de magie qu’elle absorbait. Par exemple, quand ma magie était faible, elle absorbait de petites quantités de magie et quand j’en avais en excès, elle en absorbait plus.

D’un autre point de vue, le rôle d’Asarina pouvait être appelé quelque chose comme « un stockage externe pour mon excès de pouvoir magique inutilisé ».

D’un autre côté, je ne pouvais même pas utiliser mon propre pouvoir magique, mais elle pouvait quant à elle utiliser mon pouvoir magique comme combustible et m’aider comme ma force de combat.

C’était quelque chose d’important pour moi.

Grâce à elle, j’avais finalement reçu le pouvoir de survivre à un combat par moi-même..., le nombre de mes possibilités venait ainsi de s’élargir.

Bien sûr, c’est juste la puissance d’Asarina et non pas la mienne.

Cependant, tant que nous n’étions pas séparés l’un de l’autre, il n’y avait pas de sens à se battre en tant que deux personnes distinctes en considérant notre situation actuelle.

Comme d’habitude, il était malheureux de devoir compter sur la force d’un autre, mais cela ne servirait à personne si je devais être obstiné à ce sujet.

Je ne devrais jamais être réprimandé à nouveau par Lily au point qu’elle soit ainsi en larmes.

Je ferai tout simplement ce que je pouvais avec ce que j’avais entre les mains. Il s’agissait de mes véritables intentions à partir de maintenant.

« Il semble que sa puissance est quelque chose sur quoi nous pouvons avoir des attentes, » Lily qui regardait jusque là en position assise s’était levée et s’était approchée de moi. « Il ne reste plus qu’à utiliser le lien pour voir à quel point un ordre peut être détaillé... Comment ça se passe de ce côté-là ? »

« Eh bien, ça demande encore de la pratique, » répondis-je.

Elle ne serait probablement pas en mesure de le faire à temps si des instructions devaient être prononcées au milieu d’un combat. Considérant cela, le fait d’être capable de gérer Asarina comme si nous étions le même esprit était une compétence indispensable au combat.

Pour cela, voilà ce que je pensais. Pourquoi ne pas utiliser le lien pour ces ordres ?

De ce que je savais du lien jusqu’à présent, plus la distance était proche, plus le taux de transmission était élevé. J’avais basé cette conjoncture sur mes expériences passées, parce que quand il y avait un contact corporel, une quantité abondante d’informations avait été échangée. Il ne devrait donc pas y avoir d’erreur à ce sujet.

En plus, si vous aviez l’intention de transmettre ce qui était en vous à l’autre partie, nous savions que le contenu de l’information pouvait être augmenté dans une certaine mesure. Par exemple, la méthode de Lily afin de repousser Gerbera quand elle était une ennemie était une application de cette méthode.

Parce qu’Asarina avait pris racine en moi, on pouvait dire que c’était à un niveau insurmontable de contact direct. Ce qui restait à faire n’était rien d’autre que de s’exercer à transmettre des instructions avec précision.

Bien sûr, quand mes instructions n’étaient pas en mesure de le faire à temps, Asarina devrait avoir assez de jugement pour agir en conséquence. En ce sens, elle ne jouait pas seulement le rôle de mon arme, mais je m’attendais aussi à ce qu’elle travaille comme un système de défense semi-automatique.

« Ce serait une bonne chose si ça allait bien..., » alors que Lily jouait avec Asarina avec son doigt, elle se mit à parler. « Il s’agit après tout d’un énorme avantage de pouvoir être aux côtés du Maître à tout moment. »

« Eh bien, en premier lieu, c’est parce qu’il est physiquement impossible d’être loin, » répondis-je.

Au sein de ma Famille de Monstres, la capacité de combat d’Asarina était dans l’une des catégories les plus basses. Il était probable qu’il était même difficile pour elle de livrer une bataille frontale contre l’un des monstres normaux.

Mais en étant constamment avec moi, sa capacité faible de combat pouvait être compensée pour ainsi devenir un avantage. C’était ce que Lily m’avait dit précédemment.

Cependant, ce qui sortait de la bouche de Lily semblait être légèrement différent de ce que je pensais.

« Mais... voyez-vous... Être toujours avec le Maître est... ah..., » déclara-t-elle alors qu’elle retira sa main qui jouait avec Asarina et qu’elle plaçait ses deux mains derrière son dos.

Elle, qui regardait vers le haut afin de me regarder droit dans les yeux, avait placé ses lèvres en une légère moue. « Je... ressens une certaine jalousie envers elle. »

« ... »

Aussi nonchalamment que possible, Lily s’approcha de moi comme si elle n’avait rien de spécial en tête. Néanmoins, pour la personne visée, cela ne semblait pas être suffisant pour la tromper.

Eh bien, c’était ainsi pour un homme et une femme qui étaient dans une relation sans la présence de sentiments négatifs l’un envers l’autre.

Il était évident qu’il y avait le désir de vouloir être ensemble tout le temps. Il était naturel de trouver des excuses juste pour se coller à l’autre. Ce n’était pas comme si elle était particulièrement collante.

... C’était pareil même pour moi. C’était juste que j’étais incapable de le dire à haute voix.

« Il fait sombre, hein. Comme il semblerait que le repas sera bientôt prêt, ne devrions-nous pas y retourner ? » Alors que j’étais surpris par ses gestes mignons, je détournai les yeux de son adorable bouderie et je suggérai ça d’un ton peu enthousiaste.

« Oui, on dirait que c’est le cas. La maladie du Maître n’a pas complètement guéri, alors il serait bon de ne pas trop vous surmener, » Lily serra fermement mon bras droit alors qu’elle disait ça.

Même si je ne parlais pas, les sentiments liés à mon embarras seraient automatiquement connus d’elle. Et ce n’était certainement pas un mauvais sentiment que j’avais là.

***

Au moment où nous étions retournés au nid, les préparatifs pour le repas avaient été achevés.

Il y avait des ingrédients enfilés sur des brochettes qui étaient suspendus au-dessus d’un feu brûlant dans le foyer encastré que Lily avait fait.

Le menu d’aujourd’hui était la viande de Grands Ciseaux. Il s’agissait de quelque chose que Gerbera avait chassé ces derniers jours et elle nous l’avait ramené pour en faire un festin.

Quand j’avais essayé de le goûter la première fois, j’avais pu voir que la viande était moins goûteuse, mais c’était comme je m’y attendais déjà. Mais si je devais faire une comparaison, elle était plusieurs fois meilleure à tous les niveaux comparativement à la viande d’un Croc de Feu.

La viande avait seulement été grillée maintenant, car j’avais l’impression qu’il ne serait pas bien de le manger cru comme certaines viandes consommées au Japon. Kato pensa la même chose que moi et pendant le repas, j’avais commencé à parler à Rose, qui travaillait encore, au sujet des sushis, des sashimis et d’autres questions insignifiantes en provenance du Japon.

Dernièrement, la scène où nous discutions plus ou moins tous ensemble était devenue monnaie courante.

Pendant mon absence, ces deux filles avaient toujours été ensemble. Il se pourrait qu’elles aient eu l’occasion d’approfondir leur relation.

Il y avait d’autres endroits où la situation était différente du passé.

Je rendis grâce à Asarina qui étirait son corps mince pour mordre et récupérer une brochette de viande pour moi sans avoir de mon côté à déplacer le petit doigt. J’avais ensuite regardé la personne assise à ma gauche, Gerbera.

Les pattes courtes pendantes d’une jeune renarde qui était allongée sur son ventre pouvaient être vues sur la tête de Gerbera. Cela aussi c’était quelque chose qui était souvent vu récemment.

« Ceci... Ayame... Pourquoi le Maître m’a-t-il ordonné que je doive la garder ici ? » demanda Gerbera.

Ayame (Iris sanguinea) était le nom de la jeune Renard Ballon qui était rentrée dans ma Famille de Monstres.

En regardant Ayame qui se trouvait au sommet de sa tête, Gerbera fronça légèrement les sourcils comme si elle était troublée, bien qu’il ne semblait pas que Gerbera la déteste. Avec les capacités physiques d’une Arachne Blanche, cela devrait être une chose simple pour attraper la jeune Ayame. Comme elle ne l’avait pas fait, il était facile de deviner ce qu’elle pensait vraiment.

« Kuu, kuu. »

« Je serais troublé si tu cries comme si tu étais mécontente. Je devrais me plaindre à la place de toi. »

« Kuu. »

« ... Quel camarade ennuyeux. »

Il semble que la jeune Ayame aimait beaucoup Gerbera et qu’elle se retrouvait très souvent avec elle.

Bien qu’elle s’agitait beaucoup et qu’elle ne pouvait pas rester immobile tel un enfant, quand elle s’en rendait compte, elle escaladait alors l’abdomen plat de Gerbera et atteignait le sommet de sa tête blanche.

Gerbera, bien qu’étant désemparée par rapport aux actions d’Ayame, ne semblait pas avoir de pensées négatives envers l’existence de sa nouvelle sœur.

« Mais... pourriez-vous être tranquille pendant un moment ? » Tout en disant cela, Gerbera avait poursuivi Ayame pour être sûre que tout allait bien.

Des scènes agréables et ordinaires comme celle avec Ayame avaient été de plus en plus visibles pour moi. Ayame, comme si elle jouait avec Gerbera, courait à l’intérieur du nid.

Et enfin, du côté de Rose, elle était là à parler avec Kato.

« Oh mon Dieu ! Quel est le problème, Ayame ? C’est dangereux, tu sais, » Rose travaillait comme d’habitude, tandis que sa main droite tenait le couteau, sa main gauche tenait l’épée qu’elle avait découpée. Jouer trop près d’elle était donc quelque chose de dangereux.

Sans tenir compte des soucis de Rose, tout en émettant un son, Ayame se coucha sur l’un des genoux durs en bois de Rose.

« Je suppose que je ne peux pas faire autrement, » Rose avait arrêté son travail en plein milieu et avait posé sur le sol les objets qui étaient dans ses mains.

Ses mains hésitèrent un peu, se sentant perdues avant d’atterrir sur la tête d’Ayame pour la caresser avec raideur.

Et ensuite, Gerbera qui poursuivait Ayame jusqu’à maintenant arriva à côté d’elle.

« Mes excuses, Mademoiselle Rose. Ayame a été un problème pour vous, » déclara-t-elle.

« Non, cela ne me dérange nullement, » répondit Rose.

Ayame, que Gerbera regardait, s’était totalement affalée sur place alors qu’elle était caressée par Rose.

Il semblerait qu’elle voulait être gâtée par la sœur avec qui elle passait normalement peu de temps. Gerbera se tenait toujours là avec une expression maladroite.

Une telle Gerbera avait regardé le visage sans expression de Rose qui avait continué de son côté à caresser Ayame.

« Mignonne, n’est-ce pas ? » demanda Rose.

« O-Oui, » Gerbera hocha la tête et plia ses huit jambes.

« ... »

« ... »

Avec Ayame au milieu, Gerbera et Rose s’étaient assises l’une à côté de l’autre. Alors qu’elle regardait alternativement les deux filles, Ayame balançait sa queue moelleuse d’un côté puis de l’autre.

« ... »

« ... »

Les deux filles s’étaient complètement raidies sans dire un mot.

« Kuu? » Ayame pencha la tête tandis que Kato soupirait.

« Que diriez-vous de parler de quelque chose plutôt que de vous regarder en chiens de faïence ? » Kato avait déclaré ça avec un ton exaspéré après les avoir regardées pendant un moment.

« Regards, Ayame. Puisque tes deux sœurs ont l’air de vouloir converser, viens ici, » alors que Kato fit un léger bruit avec sa langue, Ayame regarda Rose et Gerbera avant de glisser entre les mains de Rose et de se diriger vers elle.

Les deux filles qui avaient été laissées derrière avaient échangé des regards.

Maintenant, c’était devenu une situation où ni l’une ni l’autre ne pouvaient se lever et partir sans avoir eu une seule conversation. Maintenant que c’était arrivé, il n’y avait pas d’autre choix que de l’accepter.

Et surtout, la plus jeune des sœurs les regardait attentivement avec de jolis yeux noirs et ronds.

N’allez-vous pas discuter ?

Pourquoi attendez-vous toujours ?

... De telles voix pourraient presque être entendues en raison des regards qu’elles se faisaient. On ne peut s’empêcher de dire que c’était une scène quelque peu gênante.

« Le Maître a-t-il dit quelque chose à ce sujet ? » Après plusieurs secondes de silence passées à chercher un sujet, celle qui avait déclaré ça était la sœur aînée, Rose. « Je parle du fait de combiner ma compétence particulière en fabrication d’objet magique et vos talents de tisserands afin de pouvoir fabriquer de meilleures armures. »

« C’est exact, » répondit Gerbera.

« Je pense que c’est un bon plan qui vaut la peine d’être considéré. Qu’en pensez-vous ? » demanda Rose.

« Je suis d’accord. Je pense aussi que c’est un bon plan. Quel genre de choses envisagez-vous, Mademoiselle Rose ? » demanda Gerbera.

« Laissez-moi réfléchir, » répondit Rose.

La conversation avait commencé ainsi.

Les deux filles sont des maîtres dans leur métier en production. Bien qu’elles puissent encore être gênées lors de conversations ordinaires, s’il s’agissait spécialement de produire des objets, il semblerait que c’était pour elles un sujet inépuisable.

Les actions d’Ayame avaient permis de créer cette opportunité, et maintenant, elle avait écouté la conversation des deux filles qui avaient fait de petits sourires alors qu’elle se pelotonnait en boule sur les genoux de Kato et qu’elle commençait à s’endormir en produisant un petit son mignon.

Bien qu’elle avait agi selon son rythme, c’était certainement grâce à Ayame que l’atmosphère s’était ainsi calmée. Le plus faible de nos compagnons avait sans doute ce genre de talents.

Sa mobilité était au niveau d’un chiot, et sa fourrure avait commencé à s’allonger alors que nous étions restés là à nous reposer ces derniers jours. Elle avait aussi une endurance de monstre, mais même si elle était capable de cracher des boules de feu — une spécialité de sa race — elle ne serait pas capable de survivre à une bataille par elle-même.

Cependant, l’existence d’Ayame nous avait donné un certain type de confort. Avec une telle disposition rare, elle était devenue une autre existence indispensable pour moi.

« Ne serait-ce pas génial si de tels jours devaient continuer pour toujours ? » Je hochai la tête tout en ressentant un flot d’émotions envers les mots de Lily, qui se blottissait à mes côtés.

« Aah. C’est vrai. Je le souhaite également..., » déclarai-je.

J’avais eu l’impression que c’était un souhait impossible.

En quittant cette forêt, je serais probablement dans un environnement qui serait un changement soudain de celui que j’avais laissé derrière.

Si je devais faire un pas dans le monde humain, je serais obligé de faire face à la race de mes semblables, les humains, que cela me plaise ou non.

Je suis un maître qui dirige une Famille de Monstres telle que Lily. Peu importe ce qui arriverait, nous nous entraiderons et vivrons ensemble. C’était ce que j’avais décidé dans mon cœur.

La formation de lien avec des monstres était mon trait spécial, mais je ne savais toujours pas comment les humains de ce monde réagiraient à ce moment-là.

En réalité, nous finirions par entrer en contact avec des individus de ma race... Je ne savais pas quel genre de connexion nous pourrions avoir avec des étrangers qui n’étaient pas des étudiants.

Je n’avais absolument pas besoin de les accepter, mais je souhaitais qu’ils n’aient au moins aucun antagonisme envers moi.

Néanmoins, s’ils devenaient hostiles... à ce moment-là, je devrais aussi me résoudre et je devrais me battre contre mes semblables, les humains afin de pouvoir protéger cette vue qui était devant moi en ce moment.

***

Quelques jours après avoir quitté le nid de l’Arachne...

Nous nous dirigeons vers le nord. Nous nous étions déplacés vers la lisière de la forêt et le monde humain qui s’étendait au-delà de là.

***

Chapitre 11 : Voyage vers le nord

Partie 1

Notre voyage vers le nord s’était déroulé sans heurt jusqu’à présent.

Avec, à mes côtés, la plus grande force de combat, l’Arachne blanche, Gerbera, ainsi que Lily qui pouvait imiter le sens de l’odorat d’un Croc de Feu en tant qu’éclaireur et Rose qui se battait résolument comme un mur humain, parfois même la multitude de monstres qui étaient apparus devant nous ne pouvait pas franchir cette défense.

Je voudrais si cela avait été possible impliquer les deux nouveaux membres à travailler ensemble, mais cela n’était pas encore le moment qui leur convenait le mieux pour briller.

Bien sûr, il serait encore mieux de ne pas rencontrer de telles situations. Cependant, le fait était que je ne pouvais pas dire cela tout le temps. Il était quand même préférable de préserver notre force de combat pour quand cela serait nécessaire.

Après avoir terminé la portion du voyage d’aujourd’hui, j’avais testé diverses simulations de combat avec Asarina après avoir fini de dîner.

« ... Ahhh. »

« Attendez un peu. Je vais vous soigner, » me voyant serrer les dents en raison de la douleur, Lily s’était empressée de me prodiguer des soins avec sa magie curative.

La zone ciblée était la main gauche où résidait Asarina. Après avoir été baignée par une douce et chaleureuse lumière, ma main douloureuse semblait me faire un peu moins souffrir.

Cependant, mes sourcils froncés étaient restés comme ils étaient avant ça.

« C’est un problème... n’est-ce pas ? » Sa voix semblait amère. Sans le savoir, son ton était devenu quelque chose comme un gémissement.

Aujourd’hui, cela faisait la troisième nuit consécutive de pratique au combat avec Asarina après avoir quitté le nid de l’Arachne.

Il était encore difficile de donner des instructions détaillées, mais des ordres simples pouvaient être transmis sans vocalisation à travers le lien qui nous unissait.

On pouvait dire que cela allait d’une manière un peu plus favorable que prévu. Cependant, un problème inattendu était à la place survenu.

« J’ai pensé que c’était dû à ma faiblesse, mais c’est seulement après être venu jusqu’ici que ça revient à me poser problème, » dis-je. J’avais ouvert et fermé mes doigts pour vérifier la récupération de ma main.

Il s’agissait de la main rugueuse d’un homme qui avait reçu beaucoup de petites blessures, essayant de survivre dans un autre monde. Pourtant, contrairement à l’extérieur, il s’agissait d’un corps faible et cette faiblesse était devenue un réel problème dans le cas présent. L’utilisation de ce monstre aura certainement des répercussions sur mon corps.

Même si nous nous trouvions dans le monde alternatif avec l’existence mystérieuse d’une chose telle que la magie, les règles du monde ne changeaient nullement. Il s’agissait des lois de la nature.

Si les humains qui n’avaient pas été entraînés frappaient imprudemment quelque chose, ils blesseraient leurs poings. En outre, il y avait des cas où leur poignet pourrait ainsi subir une entorse. Dans la même optique, c’était arrivé à mon corps et cela avait été dû au fait que je ne pouvais pas supporter l’impact des attaques d’Asarina.

Il ne serait pas utile de considérer l’option où je ne pouvais pas y aller à pleine puissance...

Le fait de retenir la force d’Asarina était déraisonnable et donc, le résultat de sa pleine puissance avait ainsi montré mon côté honteux et j’avais également failli m’évanouir à cause de la douleur de mon poignet et de mon coude. Telle était l’apparence désastreuse que je montrais en ce moment.

« Goshu, shu, sama... »

« Ce n’est pas ta faute. Ne te blâme pas pour une telle chose, » dis-je.

J’avais ensuite caressé avec mon doigt Asarina, qui s’était soudainement enroulée jusqu’à avoir une longueur d’un centimètre après avoir émergé du dos de ma main.

Cela avait eu un effet curatif sur mon esprit, mais la douleur causée par mon mal de tête était restée.

Même si Asarina était finalement devenue une arme pour moi, je ne pouvais pas faire ressortir toute sa puissance en raison de mon propre corps insuffisant.

« ... Que dois-je faire à ce sujet ? » dis-je.

En fin de compte, nous étions tous assis ensemble pour chercher une solution. Je me grattai la tête tout en soupirant à plusieurs reprises.

Ma ligne de vue avait atterri sur Lily qui était à côté de moi. Elle avait frappé son doigt contre ses lèvres et avait regardé comme si elle méditait sur quelque chose.

« Lily, as-tu des idées là-dessus ? » Après lui avoir demandé cela, Lily dirigea ses grands yeux noirs dans ma direction.

« Oui, ce n’est pas que je n’ai pas d’idée, mais..., » commença-t-elle.

« Vraiment ? » demandai-je.

« C’est juste que je ne suis pas sûre que ça va bien se passer. Mais je pense que ça vaut le coup d’essayer..., » répondit Lily.

Le fait d’avoir une telle pensée signifiait qu’elle avait une vague idée, mais n’avait pas encore consolidé cette idée pour qu’elle soit utilisable. Cela dit, tant qu’elle avait une idée avec une faible probabilité de fonctionner, cela valait la peine de la considérer.

« Pourrais-tu détailler un peu plus là-dessus ? » demandai-je.

« Bien sûr. Cependant, dans ce cas, j’aurais besoin d’avoir la coopération d’une autre personne, » annonça Lily.

« La coopération... de qui exactement ? » demandai-je.

« De Gerbera. Son aide m’est nécessaire pour ce dont je voudrais parler. Il faudra également redoubler d’efforts pour le faire, alors parlons-lui pour le moment, » déclara Lily.

Après que Lily eut dit ça, nous nous étions déplacés pour aller à côté de l’endroit où Rose et Gerbera étaient assises.

Nous nous étions assis en cercle autour du feu de camp.

En ce qui concerne nos positions, Lily était à ma gauche, Gerbera à ma droite, Rose et Kato étaient devant moi. Ayame semblait s’être déjà endormie, des sons de doux ronflement pouvaient être entendus en provenance du haut de l’abdomen de Gerbera.

« Et alors, que voudriez-vous me demander ? » demanda Gerbera.

Gerbera avait rapidement demandé et Lily avait parlé des problèmes que nous rencontrions concernant l’entraînement au combat avec Asarina.

« Je comprends maintenant la situation. Pourtant, je ne vois pas quelle aide je pourrais fournir..., » après avoir écouté l’histoire, Gerbera avait fait un sérieux visage alors qu’elle disait ça. « Lily-dono, avez-vous un plan en tête en ce moment ? »

« Oui. J’ai bien quelque chose en tête, et c’est pour cela que je dois te demander de l’aide, » Lily hocha la tête tout en répondant à l’interrogation de Gerbera. « Il faudrait que tu entraînes le Maître vis-à-vis de la magie. »

« Un entraînement à la magie ? » demanda Gerbera. Les yeux écarlates de Gerbera s’élargirent comme si ce que demandait Lily était vraiment très inattendu. « Hélas, n’est-ce pas le rôle de Lily-dono d’être l’enseignante ? »

Moi, qui avais vu une forte augmentation au niveau de sa Capacité Magique après que Gerbera soit devenue une membre de la famille, avais commencé un cours de base à la magie depuis environ trois jours sous la supervision de Lily.

Cela avait lieu après ma formation avec Asarina et c’était aussi ce qui était prévu pour ce soir. La demande de Lily était donc pour que Gerbera joue le rôle du professeur à partir de maintenant.

« Si c’est de la magie, à la place de me choisir, ne serait-ce pas mieux que vous soyez celle qui lui enseignerait la magie vu que vous êtes bien plus compétente que moi ? Ne voulez-vous pas continuer à enseigner la magie à Monseigneur ? » demanda Gerbera.

« Si cela concerne juste l’enseignement de la magie et des attributs de base, mon enseignement serait le plus efficace, cependant..., » commença Lily.

Tout en parlant, Lily tendit la main à Gerbera qui était assise de l’autre côté de moi et lui prit le poignet.

« Euhh ? » s’exclama Gerbera.

« Regards. Le Maître aussi devrait regarder et lever la main, » déclara Lily.

« ... ? Ahh. »

Alors que Gerbera faisait une expression négative, je tendis la main.

« C’est très bien ainsi, » déclara Lily.

Lily avait tiré nos mains ensemble et avait collé nos avant-bras.

Alors que j’étais positionné ainsi vis-à-vis de Gerbera, je pouvais sentir la température légèrement plus basse de Gerbera.

... D’une certaine manière, cela semblait embarrassant.

Gerbera semblait ressentir la même chose, car ses joues s’étaient légèrement rougies.

« La main de Gerbera est vraiment jolie, douce et chaude, et elle est si immaculée sans aucune marque de blessure, » déclara Lily.

« On peut dire la même chose de vous, Lily-dono, » répondit Gerbera.

« C’est parce que les miennes sont des imitations. D’ailleurs, comparé à Gerbera..., » commença Lily.

Lily laissa échapper un sourire ironique tout en disant cela, maintenant la silhouette de la beauté incontestée, Miho Mizushima, quand elle était en vie.

Mais il y avait une partie de son corps qui était légèrement différente de l’ancien corps. L’endroit qui avait été amélioré était à l’avant de son corps et sur la partie haute. Quant au reste du corps, elle avait précisément copié l’original. Bien sûr, son apparence était celle d’une fille douce et belle.

Cependant, être comparé à Gerbera était quelque chose de cruel. La beauté de Gerbera était à un niveau différent.

Elle avait une beauté inhumaine et impeccable, qui est dans une dimension complètement différente de Lily dont l’apparence était l’imitation d’un être humain.

Bien entendu, elles ne devaient pas être comparées à l’origine, et elles ne devaient pas non plus être comparées entre elles. Même si je devais les comparer, en tant que Japonais, il y a un certain sentiment de beauté présente chez Lily et dans ce sens, beaucoup d’hommes seraient d’accord avec moi. Mais dans tous les cas, c’était uniquement une question de préférences.

Mettons cela de côté...

« La conversation ne va-t-elle pas hors sujet ? » demandai-je.

« Oh, oui, vous avez raison, » Lily tira sa langue puis poursuivit la conversation. « Maître, je veux que vous compariez votre bras avec le bras de Gerbera. »

« Son bras ? » demandai-je. Après ça, j’avais observé le bras de Gerbera qui me touchait.

Il s’agissait du bras d’une jeune fille, rien de plus. Mon bras plein de blessures et de cicatrices ne pouvait même pas être comparé à ses bras magnifiques et souples.

« Le bras de Gerbera est plutôt mince. C’est tellement plus délicat que le bras du Maître qui ne peut supporter les attaques d’Asarina, » continua Lily.

C’était prévisible, disons. Je suis un homme, alors que Gerbera est un monstre, mais elle n’en est pas moins toujours une femme. Tous ces faits mis à part, le mien devrait être plus solide en apparence.

« Cependant, si vous deviez avoir un bras de fer avec Gerbera, le Maître ne gagnerait certainement pas, » continua Lily.

« Eh bien, je sais que c’est vrai, » répondis-je. Je n’avais même pas cherché à nier ce fait.

« Et si l’on met de côté le fait de gagner ou perdre, votre bras ne sera-t-il pas fracassé à la place ? » demanda Lily.

« Je ne ferais jamais une telle chose ! » Gerbera réfuta immédiatement. Mais j’étais presque sûr que ce que Lily avait en tête n’était pas du tout lié à ça.

Dans ma mémoire, je me souvenais de la récente et courageuse silhouette de Gerbera qui avait dévasté le groupe des vignes. À ce moment-là, je me rappelais encore du regard empli de sauvagerie qu’elle avait eu. Cette férocité était également selon moi une très belle scène à contempler.

Mais même si je devais m’entraîner pendant toute ma vie, je ne serais pas capable de faire la même chose.

... Attends, est-ce vraiment impossible pour moi de le faire ?

Mais j’avais l’impression que je comprenais déjà ce que Lily allait me dire.

« Nous sommes des monstres et le Maître est humain. Il peut donc y avoir des différences dans la structure des muscles. Mais dans tous les cas, les bras minces de Gerbera et la force monstrueuse ne correspondent pas. C’est à prévoir, car tout cela est à cause d’un phénomène particulier de ce monde, » expliqua-t-elle.

« Hein, pour le dire simplement, tu me parles de la magie, » dis-je.

Même si cela semblait impossible en utilisant les lois de la physique, ce monde avait également ses propres lois spécifiques. Si l’on pensait à de telles choses, alors des actes qui étaient en dehors de ce à quoi je m’attendais étaient rendus possibles.

« C’est bien le cas, » répondit Lily. Elle hocha la tête afin de montrer qu’elle était d’accord avec mes mots. Puis Lily sépara nos deux mains et se rapprocha de moi.

« Comme je suis un slime mimétique, je peux maintenir cette apparence avec de la magie. Rose étant une marionnette, la magie déplace le corps de poupée. C’est pareil pour la vigne parasite Asarina. Ayame, la Renarde Ballon est capable de produire du feu avec de la magie. Bien sûr, la même chose s’applique avec Gerbera. »

« Ah, avec la puissance de la magie, » dis-je.

Elle parlait donc du renforcement des capacités physiques en utilisant la magie.

Après cela, je m’étais rappelé de l’instant après que nous ayons tous été envoyés de force dans ce monde lorsque nous avions vu la silhouette de l’étudiant qui avait tué un dragon avec la pure force.

Ce genre de destruction permis par les capacités spéciales nécessitait également un énorme Pouvoir Magique pour pouvoir l’utiliser. Mais en vérité, selon cette conversation, c’était apparemment un acte qui ne nécessitait pas de capacités spéciales.

Dans un tel ça, même moi devrais être capable de le faire. Même si ce n’était pas à un tel niveau, si ce corps devenait encore un peu plus robuste, la situation changerait sûrement dans le bon sens.

***

Partie 2

Dans tous les cas, si j’étais capable de donner correctement des ordres à Asarina, qui était cachée dans le bras gauche de mon faible corps, alors ce ne serait pas un problème. L’ombre au tableau était le degré de difficulté que je devais surmonter pour ça.

« Ce que Lily-dono me propose de faire, c’est “d’enseigner à Monseigneur le renforcement du corps en utilisant la magie.” Mais..., » commença Gerbera.

« ... »

Gerbera fronça les sourcils en pleine confusion.

« Dans un tel cas, même si c’est Lily-dono qui le lui enseigne, alors cela ira. Ce genre de compétences n’est pas seulement maîtrisé par moi, » Gerbera déclara ça. Ce qu’elle disait était tout à fait raisonnable.

Avec cette logique, n’importe qui pourrait enseigner cette technique.

« Bien sûr, ce n’est pas comme si je détesterais enseigner ça à Monseigneur, » continua Gerbera. « Mais, d’abord, n’est-il pas convenu que Lily-dono enseigne ça à Monseigneur ? Est-ce d’accord ? N’allez-vous pas regretter la chance de l’enseigner à Monseigneur, et n’auriez-vous pas des regrets après ça ? »

« C’est un peu déplaisant, mais..., » Lily, en entendant Gerbera exprimer son inquiétude à propos de quelque chose d’autre que moi, bien qu’elle avait eu un sourire amer, n’éprouvait pas de mauvais sentiments envers sa petite sœur.

Les filles semblaient s’amuser quand elles m’apprenaient les fondamentaux de la magie. Quand j’avais réalisé cela, j’avais ressenti un léger embarras.

Même si elle allait abandonner ces moments agréables, il semblerait que Lily avait déjà considéré que Gerbera devrait être celle qui m’enseignera la magie liée au renforcement corporel.

Cette raison avait été énumérée directement à Lily.

« Je crois qu’il est fort probable que l’enseignement de Gerbera soit le plus efficace, » déclara Lily.

« Que voulez-vous dire par là ? » demanda Gerbera.

« Le pouvoir magique présent dans le corps de Maître est presque entièrement sur la même longueur d’onde que ton pouvoir magique. Je crois donc que de te laisser l’essayer maintenant est le meilleur raccourci, » expliqua Lily.

Ma puissance magique avait augmenté en raison du fait que Gerbera faisait maintenant partie de ma famille. Cela était dû au fait qu’une partie de la magie de Gerbera m’avait été transférée à travers le lien.

Avec la naissance d’Asarina, une partie de ce pouvoir magique était constamment drainée par elle, mais ce n’était qu’une petite partie.

Au début, la quantité de pouvoir magique que j’avais l’habitude d’avoir était tout simplement une quantité minuscule par rapport à maintenant. Mais la quantité actuelle de pouvoir magique que j’avais maintenant pouvait être considérée comme étant à peu près celle de Gerbera.

Donc, le fait d’avoir le propriétaire original de ce pouvoir magique qui enseignait la façon de l’utiliser était préférable et c’était le point de vue de Lily.

« Je vois. C’est donc ce genre de chose. Mais avec cela, il y a une chose de plus que je souhaite savoir, » Gerbera qui avait compris les paroles de Lily avait annoncé une autre question. « Puisque Lily-dono a enseigné à Monseigneur la magie des attributs dès le début, comment allons-nous faire ? Allons nous le faire en même temps ou est-ce que Monseigneur arrêtera cela et commencera à apprendre la magie du renforcement corporel ? »

« En ce qui concerne ce domaine, je vais laisser ce choix au Maître, » déclara Lily. « Je voulais juste demander si le plan pour être capable de résister au contrecoup des attaques d’Asarina était bon ou pas. »

Après l’échange de mots, elles m’avaient toutes deux regardée.

« Qu’allez-vous faire, Maître ? » Lily qui était la représentante avait demandé.

« Hmm..., » pendant un moment, je m’étais mis à plonger profondément dans mes pensées.

Les magies des attributs

Le Renforcement du corps,

Ou peut-être les deux.

J’avais analysé et pesé les paroles de Lily et Gerbera et j’avais décidé après ça de la prochaine ligne de conduite.

Il n’avait pas fallu longtemps pour prendre une décision.

« Je pense que je vais apprendre le renforcement du corps de la part de Gerbera, » j’avais adopté le plan de Lily. « Asarina est maintenant logée dans ma main gauche. Si je devais apprendre la magie des attributs, je serais certainement en mesure de fournir de la magie de soutien et éventuellement de faire des interceptions. Mais peu importe. L’insécurité sur la défense reste encore présente... À ce propos, si j’étais capable de renforcer mes capacités physiques, mon endurance contre les attaques des adversaires s’améliorerait plus ou moins. Si je veux garder mes distances et attaquer de loin, je dois me reposer sur Asarina. »

Je ne devais pas comprendre mal la situation. Ce qui était nécessaire pour moi, ce n’étaient pas seulement des choses qui étaient utiles au combat.

Mon travail consistait simplement à survivre. Pour survivre, il était essentiel que je n’entraîne pas ma famille dans un grand danger.

En raison du fait que j’étais tombé dans le piège des renards et que j’y avais presque laissé la vie, je le savais que c’était une chose extrêmement importante à faire.

« Lily a également fait remarquer que, comparé à la magie des attributs, le Renforcement corporel montrera les résultats plus rapidement, » continuai-je. « De plus, les attaques d’Asarina augmenteront proportionnellement avec ma force. Mémoriser la magie des attributs plus tard n’est pas un problème. »

Après mon propre monologue, j’avais déplacé mon regard vers Lily avec un regard plein d’excuses.

« Cependant, cela semble être quelque chose de désagréable pour toi, Lily, qui m’a enseigné la magie des attributs jusqu’à maintenant... »

« Non. Je suis celle qui a suggéré cela. De mon côté, tout est bon si cela va vous aider, » déclara Lily.

Sans paraître déprimée, elle afficha un visage souriant et enjoué.

Je lui avais répondu avec un léger sourire et cette fois, je m’étais tourné vers Gerbera. « Et Gerbera, je suis désolé de prendre de ton temps. »

« De même pour moi, ça ne me dérange pas du tout. Quant à moi, le fait d’enseigner la magie à Monseigneur me rend vraiment heureuse, » déclara Gerbera.

En affichant clairement qu’elle était heureuse, le visage blanc translucide de Gerbera avait été teint d’un rouge cramoisi.

Alors même qu’elle affichait un comportement franchement puéril, l’expression de Gerbera était devenue vraiment mignonne.

Ce n’était certainement pas une mauvaise chose de voir ça.

« Merci beaucoup, » dis-je.

Tout en me sentant exaltée après avoir dit des mots de gratitude à Gerbera, j’avais mis de la pression sur mes genoux avec mes mains, en préparation pour me tenir debout.

« Donc, puisque notre conversation est réglée, à partir de maintenant..., » commençai-je.

« Euh... Majima-senpai. »

Je voulais rapidement commencer les leçons, mais mes mots avaient été interrompus.

Cette voix venait d’une fille, qui jusqu’à maintenant, n’avait fait qu’écouter notre conversion sans jamais rien dire. « Je suis désolée, mais puis-je avoir un peu de votre temps ? »

Elle était assise directement en face de moi au niveau du feu de camp.

Derrière cette lueur orange scintillante produite par la flamme brûlante, il y avait la silhouette de Kato qui me regardait fixement.

***

J’étais redevable envers cette fille, Kato Mana qui était d’un an ma junior.

Ce jour-là, j’avais été kidnappée par l’Arachne Blanche, et elle m’avait sauvé. Mais rendre cette faveur avec quelque chose d’égale valeur serait impossible. Voilà comment je pouvais décrire la dette que j’avais envers elle.

J’avais senti mon corps se raidir en l’entendant parler. Je m’étais alors mis à parler. « ... Qu’est-ce qui ne va pas, Kato-san ? »

En y réfléchissant, cela fait longtemps que Kato n’avait pas directement conversé avec moi.

La dernière fois que je lui avais parlé, c’était quand nous donnions des noms à Asarina et Ayame. Cependant, à ce moment-là, il y avait eu un sujet principal à discuter et tout le monde y avait contribué de manière égale. Je n’avais pas du tout discuté de divers sujets avec elle.

Ainsi, cela faisait longtemps que je n’avais pas correctement conversé avec elle.

Cependant, je ne l’avais réalisé que maintenant. D’une façon ou d’une autre, depuis que j’avais été inconscient, il semblerait que j’avais évité d’entrer en contact avec elle.

« Je suis désolée. Bien que vous commenciez votre formation très bientôt, veuillez rester ici un moment, » demanda Kato.

« Ça ne me dérange pas vraiment, mais..., » commençai-je.

« Merci beaucoup, car j’ai des choses que je souhaite vous dire, » annonça Kato.

Avant de continuer, Kato avait laissé glisser la couverture légèrement sale dont elle était toujours vêtue et s’était assise droite à côté de Rose.

On dirait que c’était une conversation sérieuse.

« En fait, j’ai une demande à vous faire, Majima-senpai, » déclara Kato.

Le contenu de son souhait qu’elle m’avait confessé était quelque chose que je n’avais pas prévu.

« Si Lily est disposée à le faire, puis-je avoir la chance d’apprendre la magie avec elle ? » demanda Kato.

« ... La magie ? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit-elle. « Même si c’est moi, si je prends le temps de l’apprendre, je serai peut-être capable d’apprendre la magie. »

Si je devais dire si c’était possible ou non, je croyais que c’était possible.

Si on se basait sur la théorie de la colonie, « Même si nous n’avions pas de capacité spéciale, alors nous pouvons quand même apprendre la magie. » Pour le dire franchement, même moi, je n’avais pris conscience de mon pouvoir que bien plus tard. Par conséquent, les « personnes qui sont incapables de découvrir leur propre capacité » seront certainement capables de le faire. De plus, Kato était aussi l’une des personnes qui avaient été transférées, donc les conditions étaient remplies selon moi.

Il y avait une possibilité que cela fonctionne.

Cependant, j’étais incapable de donner une réponse agréable immédiatement,

« N’êtes-vous pas d’accord avec ça ? » demanda Kato.

« ... »

Actuellement, elle était incapable de découvrir sa propre capacité. En d’autres termes, Kato était purement comme une personne normale (avec le sens implicite de « on ne peut pas y faire grand-chose ») qui pouvait mémoriser la magie. Pour simplement être capable de l’utiliser pour l’autodéfense pendant la bataille contre les monstres, je croyais qu’il était difficile de pratiquer suffisamment.

Tout comme le moi du passé, même si elle avait pris le temps d’apprendre venant la magie des filles, il n’y avait aucun sens à ça.

Si nous devions considérer la situation où Kato apprenait la magie, puisque l’autre était un humain, une attaque-surprise était la seule option disponible.

... Par exemple, des attaques-surprises depuis l’arrière.

Il ne pouvait être utilisé qu’à ce niveau-là. Alors que je pensais à ce genre de chose, je m’étais cogné la tête.

Envers ma bienfaitrice qui avait fait de son mieux pour me sauver et avait même risqué sa vie pour moi, j’avais des doutes vis-à-vis d’elle.

Mais c’était un fait que même si Kato avait maîtrisé la magie, il n’y a pas d’autre application pour ça.

Et plus que cela, le doute que je lui portais ne peut être facilement balayé.

En premier lieu, « lui permettre d’apprendre la magie » signifie « lui fournir une arme ».

Si c’était possible, je voulais ne pas avoir besoin de m’inquiéter de la relation entre moi et elle.

« ... »

En conséquence, parce que j’étais resté silencieux jusqu’à présent, mon intention de rejeter sa demande lui avait été transmise.

Alors qu’elle me regardait, Kato avait à nouveau ouvert doucement la bouche. « La magie curative. »

« Hein !? » m’exclamai-je.

« Je voudrais apprendre la magie curative, » déclara Kato.

C’était une déclaration qui avait balayé tous mes doutes.

« Est-ce impossible ? » demanda-t-elle.

« C’est..., » commençai-je.

Si ce qu’elle allait apprendre était la magie curative, alors elle ne serait pas équipée d’une arme.

En moi, j’étais conscient que mon niveau de vigilance avait d’un coup chuté.

... Si c’était le cas, il ne devrait pas y avoir de problème à lui donner l’opportunité d’apprendre la magie.

Au moins, il était probable qu’il y avait de la place pour le considérer.

J’étais à mi-chemin de vouloir changer mes pensées. Mais j’avais été incapable de poursuivre mes pensées.

« Pour cette conversation, s’il vous plaît, pourriez-vous attendre un peu ? » demanda Gerbera.

« Gerbera ? » demandai-je.

Ses sourcils tombèrent comme si elle était désolée.

Cette paire d’yeux rouges regarda Kato à travers les flammes vacillantes du feu de camp.

« Je suis désolée, mais, s’il vous plaît, considérez ma demande d’avoir Lily-dono à mes côtés pour aider à enseigner la magie au Maître, » déclara Gerbera.

« Aide ? Dans quel sens ? » demanda Kato.

Gerbera qui n’aimait pas Kato, avait légèrement durci son expression et répondit en recevant le regard de Kato, qui attendait une réponse.

« Je suis un monstre, » répondit Gerbera. « Je ne comprends pas le mode de vie d’un humain. Je n’ai pas confiance quant à savoir si j’étais capable d’enseigner au Maître la magie. Sur ce point, si je devais emprunter la force de Lily-dono qui, tout en étant un monstre, a des souvenirs d’être humain, je me sentirais plus confiante. »

« Je vois. Au moins au début, juste pour m’en assurer, je suppose que c’est mieux que je t’aide, » déclara Lily. Elle semblait d’accord avec l’opinion de Gerbera.

« Vous ne pouvez pas nous enseigner tous les deux en même temps ? » demanda Kato.

Face à la question de Kato, Lily hocha négativement la tête. « Je crois que ce serait difficile. Si Kato-san commençait à utiliser la magie, vous devez commencer par saisir la sensation de magie. »

Personne n’était capable de s’en occuper si elle était incapable de la voir ou de la saisir.

Pour pouvoir utiliser la magie, il fallait d’abord que la personne puisse ressentir la puissance magique.

« Cela prendra du temps. Et progresser au même rythme que Maître n’est pas quelque chose que vous pouvez faire, » déclara Lily.

Au commentaire de Lily, Kato fronça les sourcils en montrant qu’elle avait des doutes.

« S’il s’agit du fait d’incapable de percevoir la magie qui rend tout cela inutile, je peux comprendre. Mais Majima-senpai n’est-il pas dans le même cas ? » demanda Kato.

« Je suis désolée, mais en ce qui concerne ce cas, le Maître est spécial, » répondit Lily.

« Spécial, dites-vous ? » demanda Kato.

« Tout à fait, » répondit Lily. « Vous pouvez dire que c’est un cas exceptionnel. »

Face aux paroles exagérées de Lily, Kato avait affiché un visage un peu honteux.

« En parlant de..., êtes-vous maintenant capable de percevoir la magie ? » demanda Kato.

« C’est certainement le cas. Par rapport à vous, Kato-san, j’ai un avantage, mais ce n’est pas au point d’être exceptionnel, » déclarai-je.

Si vous aviez une certaine quantité de pouvoir magique, n’importe qui pourrait voir la magie.

Lily, n’utilise pas des mots tels que « spécial » ou « exception » si c’est dans cette mesure.

Ce que Lily voulait dire, c’était que mes circonstances étaient uniques. Et c’était seulement qui pouvait le faire à travers l’entrelacement inattendu du destin.

« Il y a quelques jours, le Maître n’a-t-il pas failli mourir à cause du manque de pouvoir magique ? » demanda Lily. « Grâce à Gerbera qui lui a donné du pouvoir magique, le Maître a pu rester en vie. À ce moment-là, la capacité de percevoir le pouvoir magique a été conférée de façon inattendue au Maître. »

En écoutant les paroles de Lily, je m’étais naturellement souvenu de ce qui s’était passé à ce moment-là dans mon esprit.

Je parlais du sentiment lorsque mon corps avait été rempli par du pouvoir magique à travers les fils d’araignée alors que malgré moi, j’étais sur le point de tomber inconscient. Mais je pouvais quand même me rappeler facilement jusqu’à maintenant.

Le sentiment de corps se remplissait..., et si je devais le dire, c’était une sensation qui était plutôt agréable.

En premier lieu, c’était précisément parce que j’avais été drainé à sec en mana que j’avais ressenti ce sentiment agréable d’être réapprovisionné. Il s’agissait d’une expérience qui ne pouvait pas être facilement reproduite. C’était une période où j’avais partagé ma douleur avec une autre personne.

« Pour commencer, transférer le pouvoir magique n’est pas quelque chose qui peut être fait par n’importe qui, » déclara Lily. « Même si nous l’avons fait une fois, nous ne savons pas s’il réussira ou non la prochaine fois. Le Maître était également dans une situation inattendue où il était à la porte de la mort en raison de l’épuisement de son pouvoir magique. Par conséquent, vous pouvez dire que c’est un cas extrêmement exceptionnel. »

« Certainement... Alors il est peu probable que je puisse obtenir le même résultat de la même manière, » déclara Kato.

Si elle utilisait le même raccourci que moi, Kato me rattraperait.

Cependant, il s’agissait d’une expérience qui m’avait été accordée. Cette fille était incapable de m’imiter.

« Je suis différente de Majima-senpai, » déclara Kato. « Je suppose que c’est un fait que je dois faire les choses d’une manière normale. »

« Oui, ce genre de chose, » répondit Lily. « Si vous êtes incapable de percevoir le pouvoir magique, il n’y a rien que vous puissiez faire... Tout d’abord, vous pouvez commencer par toucher les personnes quand elles manipulent la magie afin de saisir le flux de la magie. Cependant, ce que le Maître va apprendre maintenant, c’est le renforcement du corps. Par conséquent, en réalité, il va se déplacer pendant la formation. »

« S’il le fait, il devient de plus en plus difficile pour moi d’être en contact avec lui, » résuma Kato.

« En premier lieu, enseigner aux personnes ayant différents niveaux d’expertise n’est guère efficace, n’est-ce pas ? » demanda Lily. « Car il ne s’agit pas de bachotage à l’école ou d’une participation à des cours. »

« C’est également vrai, » déclara Kato.

Comme prévu, les choses que nous faisions maintenant n’avaient pas de marge d’erreur.

« Comme c’est regrettable, » déclara Kato.

Kato comprenait aussi notre situation actuelle et la raison pour laquelle nous nous déplacions continuellement jusqu’à maintenant. La fille avait rapidement retiré sa demande.

« Est-ce vraiment d’accord pour vous ? » demanda Lily.

« Si c’est au point de troubler Majima-senpai et les autres, alors oui. Pour commencer, ce n’est pas comme si j’avais besoin d’apprendre la magie, » déclara Kato.

Face à la question de Lily, elle avait répondu sans regret.

Elle avait une expression rafraîchissante sur son visage. « Je suis désolée d’avoir demandé quelque chose de gênant. »

Kato s’inclina rapidement.

« ... »

Alors que je regardais sa tête, je sentais un sentiment amer au milieu de mon cœur.

... Est-ce vraiment correct ainsi ?

J’ai une dette envers Kato-san. J’ai une obligation envers elle. Je suis redevable envers elle.

Si c’était une petite demande, je n’avais pas besoin d’hésiter à le lui accorder.

Bien que je pensais à de telles choses, j’étais incapable de le dire avec ma bouche.

« Bon sang, » Lily qui regardait derrière ses épaules murmura et se leva avec force.

« Mu... » En même temps, Gerbera, à côté de moi, avait étiré ses jambes.

Ayame, qui dormait sur son ventre, se déplaça et avec un rugissement *Gurururu*, elle regarda les profondeurs de la forêt derrière moi.

Rose avait déjà dégainé ses haches, finissant ainsi ses préparatifs pour la bataille.

Puis Kato et moi avions fait de même en remarquant le désastre imminent.

Alors que je me tournais dans la direction que mes amies regardaient, j’avais vu, à travers les profondeurs sombres de la forêt qui se présentaient dans mon champ de vision, les silhouettes de plusieurs humanoïdes venir à notre rencontre.

***

Chapitre 12 : Un vœu de poupée

Partie 1

Dans la sombre forêt, une ombre s’approchait un pas à la fois. Parce que ma vision était seulement celle d’un humain, il m’avait fallu quelques secondes pour discerner le fait que l’ombre avait des contours humains.

Même s’ils avançaient dans des buissons qui étaient à peu près de leur taille, je pouvais voir qu’il y avait cinq silhouettes.

Ils étaient à environ cinq mètres de moi. Le clair de lune et la lueur du feu ne les atteignaient pas encore.

Étaient-ils des résidents de ce monde étrange, ou était-ce quelqu’un qui avait été transféré tout comme moi ?

J’avais plissé les yeux, mais j’avais immédiatement réalisé que je ne serais pas capable de les identifier.

Ils avaient tous la tête couverte par quelque chose comme des casques, dont l’arrière se répandait comme une jupe afin de couvrir leur cou. Les visières fermées recouvraient complètement leurs traits faciaux, et une armure gris foncé protégeait leur corps.

Ils ressemblaient à des personnes en armure de plaques que j’avais vues dans les films. Il s’agissait de la tenue de soldats armés jusqu’aux dents.

Tout en faisant claquer ma langue, je m’étais rendu compte que ces individus allaient être un problème.

Je ne connaissais pas l’identité de l’autre groupe. Par conséquent, je ne savais pas leur motif.

C’était un problème sérieux que je n’ai pas pu découvrir qui ils étaient plus tôt. Si possible, je voulais confirmer avant le contact quel genre d’être humain ils étaient, mais...

... Non. Cela ne servait à rien de le regretter maintenant.

De toute façon, je devrais essayer de négocier.

Je m’étais levé et j’avais essayé de me mettre en face de Lily, mais elle m’arrêta avant même que je puisse le faire.

« Que se passe-t-il... ? » demandai-je.

« Maître, restez en arrière, » déclara Lily.

J’avais été empêché d’avancer par le bras tendu de Lily.

« Même si vous essayez une telle chose, cela ne servira à rien, » déclara Lily.

Les soldats que Lily voyait devant nous étaient déjà considérés comme l’ennemi.

« Lily ? Qu’as-tu... ? » commençai-je.

Je m’étais mise en garde. Je suppose que nous étions un peu malchanceux. Si nous n’étions pas dans une telle situation, il aurait été impossible pour eux de nous remarquer.

« Regardez. Vous devriez bientôt pouvoir le voir par vous-même, » déclara Lily.

J’avais fait ce qu’elle m’avait dit, et j’avais plissé les yeux pour voir qui étaient ces personnes, car elles avaient continué à se rapprocher.

Il y avait cinq soldats...

Mais je pouvais le voir. « ... Arg, » murmurai-je.

Enfin, la lumière du feu avait montré les corps des cinq soldats.

Les cinq soldats avaient tous des casques. Cependant, l’un d’entre eux avait eu son casque cassé et donc il était facile de voir son visage.

Après avoir confirmé le visage du soldat, j’avais involontairement gémi.

Le visage baigné de lumière ne présentait aucune ressemblance avec la personne d’origine. Il y avait une marque de morsure sur le visage, d’ailleurs tout ce qui était sous la mâchoire manquait. Bien qu’il puisse encore être déterminé que le soldat était caucasien, mais c’était à peine un humain.

L’armure de plaque aurait dû couvrir tout le corps, mais certaines de ses parties avaient disparu. Elle avait été brisée ou cabossée, et il y avait même certain dont l’un des bras manquait. C’était sûrement à cause d’une blessure mortelle qu’ils avaient reçue il y a quelque temps.

Dès que j’avais remarqué qu’il y en avait qui se promenaient en traînant leurs organes internes sur le sol, je pouvais sentir les sucs gastriques jaillir depuis le fond de ma gorge.

Depuis que j’étais venu dans ce monde, j’avais déjà vu des morts tragiques. Cependant, voir ce corps blessé se promener était vraiment horrible.

« Aa, Aa... »

De la bouche des morts qui étaient à moitié ouvertes vint un gémissement sans signification. La sensation de la mort qui caressait mon oreille faisait que ma peau frissonnait, j’étais horrifiée.

... Il ne faisait aucun doute.

Cela s’était déjà produit une fois dans la colonie. C’était assurément l’un de ces monstres morts-vivants. C’était presque un nom tabou dans la colonie, le nom donné au monstre appelé « Zombie ».

Pas étonnant que Lily ait dit que cela n’avait aucun sens. Même quand la silhouette d’une personne avait été à peine conservée, ils étaient quand même des monstres, et donc, il n’y avait pas de place pour la négociation.

« Oh, Oh Aaaaaa ! »

À la seconde d’après, les cinq zombies qui avaient émergé de la forêt s’étaient précipités vers nous avec la vitesse d’animaux sauvages.

« Arg ! » dis-je.

Face à la vue des cadavres qui nous chargeait, mon corps avait été involontairement paralysé.

C’était même un problème pour ceux qui avaient des capacités spéciales dans le corps expéditionnaire... des monstres morts-vivants étaient à craindre. Les humains étaient déjà naturellement réticents à blesser d’autres humains ou des choses qui ressemblaient à des humains. Quand quelque chose d’anormal comme un cadavre revenait à la vie et attaquait, il était naturel que les humains soient instinctivement intimidés. Mais cela ne s’appliquait qu’aux personnes qui étaient humaines.

Mon groupe était composé de monstres, qu’ils soient humains ou non. Il n’y avait aucune raison pour que les filles aient peur.

*Shiiii !*

La hache de bataille que Rose avait lancée avait affiché très clairement notre hostilité. La lame de la hache toucha la poitrine de l’un des monstres qui étaient tombés au sol avec une force terrible. Bien que l’armure avait protégé partiellement, la zone de la poitrine avait été divisée en deux, causant de sérieux dommages. Mais même si le corps était encore en mouvement, il avait été épinglé au sol par la hache lancée.

Les quatre autres zombies s’étaient précipités sur nous sans se soucier de leur camarade abattu. Ils n’avaient pas une chose comme de la camaraderie entre eux.

Ils avaient réduit la distance entre eux et nous. Mais, Rose avait immédiatement commencé à bouger en même temps qu’ils l’avaient fait.

« Je voudrais qu’ils n’approchent pas trop d’ici, » déclara Gerbera. « Il ne convient pas à Monseigneur de tomber malade à cause d’eux. » Après avoir dit ça, elle avait commencé à projeter des fils d’araignée dans leur direction.

Le fil d’araignée était éparpillé pour couvrir un large éventail, s’accrochant au corps et à divers objets des soldats environnants.

Le fil d’araignée d’une telle araignée était collant, et bien qu’il ne soit pas possible d’empêcher complètement le mouvement à pleine puissance d’un zombie, cela suffisait pour gagner du temps.

Alors que les zombies étaient ainsi retardés, Lily commençait à créer un cercle magique.

Il s’agissait de la magie de l’eau de deuxième rang révisée, les Trois Épées !

Des épées d’eau transparente apparurent et avancèrent dans l’air. Elles avaient transpercé le casque d’un soldat, ne manquant pas leur cible.

Les zombies avaient été détruits. Ils avaient eu leur cerveau transpercé par les épées et donc, ils étaient tombés sur le sol. Il avait déjà été confirmé dans la colonie que leur cerveau était leur noyau, ceci étant un rappel.

Maintenant, quant aux zombies restants...

« A, a, Aaaa~tsu. . . »

Le zombie restant avait totalement coupé le fil d’araignée.

« GyaO! » Il avait été frappé avec une boule de feu venant d’Ayame.

Qu’il n’ait pas pensé à éviter l’attaque, ou qu’il n’ait pas réagi parce qu’il s’agissait d’une attaque inattendue, la boule de feu s’étaient dirigée vers le zombie avant de la frapper. Une explosion de petite taille s’était produite et avait arrêté l’avancée du zombie.

« Laissez-le-moi ! » cria Rose.

Rose s’était précipitée avec une hache de rechange à la main.

*Shiii ! — Tsu*

Elle frappa avec sa hache et l’écrasa sur la tête du soldat.

Après ça, j’avais posé mon grand bouclier avant de pousser un profond soupir de soulagement.

Il ne s’était même pas écoulé dix secondes depuis le début du combat, et les corps des zombies avaient tous été détruits au cours de ce combat.

***

Après avoir mis mon épée dans le premier zombie que Rose avait bloqué au sol avec sa hache, nous avions décidé de nous diviser en deux groupes, l’un pour inspecter les zombies, et l’autre pour installer un nouveau camp.

Ce n’était pas très hygiénique de rester avec des cadavres en décomposition trop proches de nous. Bien qu’ils aient été tués avant d’avoir pu s’approcher, dormir près de plusieurs entrailles dispersées à portée de bras n’était pas vraiment bon pour la santé. C’était aussi bien physiquement que mentalement le cas.

Rose et moi avions décidé d’inspecter les cadavres.

Rose était celle qui allait réellement toucher les cadavres tandis que mon travail serait uniquement d’observer.

Il y avait suffisamment de main-d’œuvre pour faire du camp, et il avait été décidé qu’un humain devrait faire partie de l’inspection proprement dite.

Kato pourrait remplir ce rôle, mais je ne pensais pas que les femmes devraient observer lors de l’inspection des cadavres. En ce moment, elle divertissait Ayame.

« Qu’en pensez-vous, Maître ? Sont-ils des habitants de ce monde ou ceux qui ont été transférés ici comme vous ? » demanda Rose.

Rose me demanda cela alors qu’elle lavait leurs objets personnels dans de l’eau, pendant que j’étais derrière elle.

J’avais hoché la tête alors que je regardais les corps qui étaient disposés sur le sol.

« Eh bien, on dirait qu’ils ont des caractéristiques différentes de Kato et moi, » dis-je.

Le cadavre qui avait été dépouillé de son armure semblait être un homme adulte. Le zombie qui était endommagé et à qui il manquait sa mâchoire était difficile à identifier, mais il semblait être caucasien.

« Il y a une certaine ressemblance... ce pourrait être quelqu’un de l’occident qui est arrivé dans ce monde, » déclarai-je.

Une fois que j’avais commencé à penser à cette possibilité, je ne pouvais plus la nier. Mais à un moment donné, cela ne servait à rien de continuer à y penser.

« Au moins, je ne reconnais pas cette langue..., » j’avais dit ça en regardant la lettre qu’ils portaient près de leur poitrine.

Elle était noire et tachée de sang, mais je pouvais au moins dire que c’était un alphabet que je n’avais jamais vu auparavant. C’était probablement la langue de ce monde étrange.

Si je devais dire quelque chose, alors la forme du caractère était similaire à l’écriture cursive du kanji. Malheureusement, je n’avais pas assez de connaissances pour pouvoir faire une distinction.

« Cela dit, je ne peux pas dire avec certitude. Je ne peux pas le dire parce que je ne connais pas l’origine de l’alphabet de ce monde, » déclarai-je.

Cela dit, je ne pouvais pas nier que cela pourrait être une langue de mon monde. Le cadavre ne me disait rien. Il serait tout à fait déraisonnable d’en recevoir une réponse.

Je laissais involontairement échapper un soupir.

Je pensais que nous allions enfin pouvoir rencontrer des habitants de ce monde. Les personnes dans ce monde semblaient être difficiles à trouver.

« Rose, as-tu remarqué quelque chose ? » demandai-je.

« Eh bien..., » commença Rose.

Rose me tendit le dernier objet qu’elle avait lavé.

« Un anneau ? » demandai-je.

« Tout à fait, » répondit Rose. « On dirait qu’ils en portaient tous un. »

Il semblerait l’avoir placée sous l’armure. C’était un anneau de métal mince et rond qui ne gênait pas quand il serrait le poing.

Une petite pierre jaune avait été aménagée en décoration, et différents caractères blancs avaient été gravés sur l’anneau. Peut-être, cela pourrait être une sorte d’identification pour cette unité militaire.

« Avez-vous remarqué autre chose ? » demanda Rose.

Rose m’avait montré l’une des mains du cadavre.

« Ils ne semblent pas avoir beaucoup pourri. Ils sont morts que depuis quelques jours, » expliqua Rose.

J’étais sur le point de demander comment cela pouvait s’être produit, quand j’avais réalisé ce qu’elle essayait de me dire.

« Rose, qu’est-ce qui s’est passé... ? Que dis-tu, ces individus ont-ils été tués à quelques jours de marche d’ici ? » demandai-je.

« Oui, » répondit Rose.

Contrairement aux humains normaux, ces personnes étaient maintenant des zombies, et ils n’avaient probablement pas besoin de se reposer. Cependant, même s’ils n’avaient pas arrêté de marcher... Cela aurait dû leur prendre au moins de 10 jours pour arriver ici depuis l’orée de la forêt.

Je pouvais honnêtement dire que nous serions en mesure de faire cette distance sans problème.

« En d’autres termes, il est possible que leur base soit à proximité, » déclara Rose.

« Même si leur base n’est pas là, je suis sûr qu’il y a des gens là-bas, » déclarai-je. « Sinon, il devrait au moins y avoir des indices. Maintenant, le problème est de savoir comment y arriver. »

« Grande Soeur (Lily) peut probablement utiliser le sens de l’odorat du Croc de Flammes pour suivre leur odeur et suivre leurs traces dans le sens inverse. Et aussi, il venait du nord-ouest et il est fort probable qu’ils n’aient pas dévié de leur route, » déclara Rose.

« La route ne changera pas de celle-là, si nous échouons. Et si nous échouons, nous ferons ce que nous avons fait avant et continuerons tout droit vers le nord, » déclarai-je.

Nous allions vraiment dans une direction assez vague donc je suppose que nous avions bien fait. Cela valait la peine d’essayer.

« Parlons à Lily. Rose, tu as fait du bon travail en les examinant, » déclarai-je.

« Eh bien, ce n’est pas grand-chose, » répondit Rose.

« Ne sois pas modeste. Ce sont des choses que je n’ai pas remarquées, » dis-je.

« Non. C’est quelque chose que n’importe qui peut remarquer, » répondit Rose.

« Je vois... En parlant de cela, y avait-il quelque chose d’utile dans ce qu’ils avaient sur eux ? » demandai-je.

« Il y avait de la nourriture, mais comme elle est gâtée, il vaudrait mieux ne pas le prendre, » répondit Rose.

« Et les armes ? Toutes leurs armures semblent être brisées, mais qu’en est-il des épées à leur taille ? » demandai-je.

« Je les ai inspectées. Je ne pense pas qu’il y avait quelque chose d’utilisable, » répondit-elle.

« Je vois. C’est regrettable, mais je suppose que nous ne garderons rien... Attends, » dis-je.

J’étais sur le point de le dire, mais je m’étais mis à réfléchir.

« Nous ne prendrons que la bague, » dis-je.

« L’anneau ? » demanda Rose.

« Eh bien, si nous rencontrons quelqu’un qui savait ce que les caractères voulaient dire, cela pourrait être utile, » dis-je.

Nous pourrions être en mesure de gagner quelqu’un en tant qu’alliés avec lui.

J’avais mis la bague que je tenais dans la poche de mon pantalon.

« Eh bien, dépêchons-nous et enterrons-les dans une tombe où ils ne pourront pas se relever, » dis-je..

« D’accord, » déclara Rose.

« Une fois que tu auras éliminé les armes et l’armure, creuse un trou décent et profond... Il semble que ce serait mieux si nous augmentons la main-d’œuvre. Les préparatifs pour partir devraient être maintenant terminés, appelons Lily, » dis-je.

J’avais alors commencé à marcher vers Lily et les autres. Parce qu’il était dangereux d’être trop loin dans la forêt, elles étaient assez proches pour entendre si je criais.

Bien sûr, même si c’était une courte distance, ce serait toujours dangereux. Par conséquent, Rose m’avait escorté vers le feu.

« ???? »

Sauf que je n’entendais pas de pas. Je m’étais arrêté et j’avais regardé en arrière.

« Qu’est-ce qu’il y a, Rose ? » demandai-je.

« Maître..., » répondit-elle.

Je pouvais voir que Rose n’avait pas encore bougé.

« Mais hm... Il y a quelque chose que j’aimerais vous dire... Est-ce d’accord ? » demanda Rose.

« ... Bien sûr. Cela ne me dérange pas, » répondis-je.

***

Partie 2

Son comportement me donnait l’impression comme si elle était perdue dans ses pensées. J’avais froncé les sourcils avec étonnement.

En premier lieu, il était rare que Rose exprime son opinion sans que je la demande.

En fait, c’était la première fois. Si vous voyiez une telle attitude, vous penseriez que c’est suspect.

Eh bien, il n’y avait rien à faire avant d’avoir entendu ce qu’elle avait à me dire.

« De quoi veux-tu parler ? » demandai-je.

Alors que je l’exhortais, Rose demanda en hésitant « Je voudrais faire une suggestion. »

Une suggestion ? J’avais légèrement incliné ma tête... Je me demande si ce sera au sujet des soldats que nous venons d’examiner. Cependant, il aurait été bien si elle avait demandé à ce sujet plus tôt. Si ce n’est pas ça, alors qu’est-ce que c’est... ?

Rose serra le poing et leva la tête. Elle semblait avoir pris une décision.

Elle avait alors demandé. « Ce n’est pas vraiment une suggestion, c’est à propos de ce que Kato-san a demandé plus tôt. »

« ... Quoi ? » demandai-je.

« À propos de l’apprentissage de la magie, me laisseriez-vous être celle qui lui apprendrait ça ? » demanda Rose.

Rose rassembla ses doigts et toucha les parties de sa poitrine qui ressemblaient à un mannequin blanc et qui avait été refaite à cause des dégâts reçus lors de la bataille avec l’Arachne Blanche.

« Si c’est seulement lui apprendre à comprendre le sens de la magie, je devrais être capable de l’aider sur au moins ça, » continua Rose.

Pour cette première étape, il était vrai que l’enseignant n’avait pas besoin de savoir comment utiliser la magie. Pour ce rôle, Rose serait suffisante. Sa suggestion avait donc du sens.

« Quand je fais des objets magiques, naturellement je peux sentir la magie. Pendant que je travaille, je serai capable d’enseigner à Kato-san comment ressentir la magie, » continua Rose.

« Cela n’entravera-t-il pas ton travail ? » demandai-je.

« Bien sûr que non, » répondit Rose.

J’avais seulement besoin de confirmer ce point. Je ne pensais pas que Rose abandonnerait son travail. Elle était beaucoup trop fidèle quant à la tâche qui lui avait été confiée. Voilà pourquoi j’étais surpris qu’elle soit prête à assumer la tâche supplémentaire d’enseigner à Kato.

« Au début, je vais lui enseigner, mais plus tard, je prévois d’avoir Grande Sœur Lily qui fasse correctement les autres choses, c’est ce que je pensais, » déclara Rose. « À ce moment-là, la formation du Maître devrait progresser, même sans l’aide de Grande Soeur Lily. »

Ce n’est pas mauvais comme idée. Il s’agissait de mon impression honnête quant à la suggestion de Rose.

Sa proposition avait soigneusement contré tous les désavantages qui avaient surgi avec l’enseignement de Kato. Et aussi, comme elle m’avait aidé, j’avais le sentiment de vouloir satisfaire sa demande. C’est ce que j’ai vraiment senti.

« ..., » mais pendant que je pensais à ça, j’avais commencé à hésiter à donner mon consentement.

Je me demande, est-ce que ça va vraiment aller ?

Une telle idée m’était venue et elle m’avait fait hésiter quant à ma décision.

En théorie, ça devrait aller. Si, c’était juste la magie curative qu’elle apprendrait. La magie curative ne pouvait rien faire de mal.

Je ne lui donnais pas d’arme, donc il n’y avait aucune raison pour que je refuse ça.

Je pensais que ça irait tant que son but était seulement d’apprendre la magie curative.

C’était comme si... elle avait lu dans mes pensées.

En fait, compte tenu du caractère de Kato, elle avait peut-être prévu de faire sa demande après avoir vérifié ma réaction.

Elle s’était limitée à la magie curative parce qu’elle savait que j’avais des doutes à son sujet.

Cela signifiait qu’elle avait bien compris les doutes que j’avais vis-à-vis d’elle.

La personne elle-même réalisait sa situation ingrate, devenant timide... un doute avait commencé à se former en moi.

Peu importe quoi, je ne pouvais pas complètement faire confiance en Kato parce qu’elle était humaine. Cela devait être désagréable pour elle. Pourtant, elle avait risqué sa vie pour m’aider.

Maintenant, pour nous aider encore plus, elle voulait apprendre la magie curative.

Pourquoi ? Pourquoi, fait-elle tellement de choses pour nous ?

Je ne sais pas à quoi pensait Kato.

Est-ce parce qu’elle est seule dans ce monde ? Est-ce parce qu’il n’y a personne d’autre sur qui compter ?

Avant, j’avais essayé de deviner ce qu’elle pensait. Je ne pensais pas que ce serait aussi simple de faire ça. Je ne pensais pas pouvoir rationaliser ce qu’elle pensait à partir de son attitude.

Par exemple, Lily m’avait dit : « Avoir toujours plus de puissance est une bonne chose. »

Même pour les filles, ma famille, je dirais : « Même si tu es inutile, je ne t’abandonnerai pas ».

L’existence de chacune d’elles était spéciale pour moi, et c’était quelque chose d’irremplaçable.

C’est pourquoi, même si elles étaient inutiles, cela ne me dérangeait pas. Et c’était aussi pour cette raison que quand je n’avais pas compté sur elles, elles en avaient encore plus souffert.

Mais Kato était différente de Lily. Elle n’était pas de ma famille et je n’étais pas son maître. Cela signifiait que je n’étais pas une existence spéciale pour elle. J’étais simplement quelqu’un qui la protégeait à cause d’une réunion fortuite dans la cabane.

C’était tout à fait naturel.

Mais quand même, Kato, sans chercher à obtenir des récompenses, ce qui pourrait être considéré comme normal pour une autre personne, avait risqué sa vie pour me sauver.

Ça ne devrait pas être comme ça.

C’était plutôt comme si pour elle, plus que les monstres comme Lily, il lui manquait quelque chose en tant qu’être humain.

Si mes pensées étaient correctes, elle devait avoir une sorte d’arrière-pensée. Ce n’était pas clair pour moi. Je ne comprenais pas la façon dont elle pensait.

Même si elle est en train de préparer quelque chose, je ne serai pas capable de deviner de quoi il s’agissait.

Ah, merde ! Eh bien, ce n’est pas bon.

Quand je m’étais demandé : « À quoi penses-tu... ? ». J’avais seulement le doute de... « Est-ce qu’elle est en train de comploter quelque chose ? »

C’était déjà devenu comme une maladie pour moi. Plutôt qu’une maladie, c’était plus comme un trouble mental. J’avais alors reconnu le fait que j’étais tombé dans un état de paranoïa.

Grâce à Gerbera, j’étais capable de reconnaître la partie morbide en moi. Je reconnais que penser trop profondément dans un tel état donnait que de terribles résultats.

Cependant, même si je le comprenais, cela ne signifiait pas que je pouvais l’arrêter. Voilà pourquoi c’était une maladie mentale.

« Maître ! »

À ce moment...

Quand j’étais profondément dans mes pensées et complètement immobile, la voix d’une femme avec une voix dans un murmure m’avait appelé.

Il s’agissait de la voix familière de Rose.

Une fois que j’avais réalisé cela, j’étais sorti du fil de mes pensées. J’avais alors levé les yeux qui fixaient avant ça le sol.

Puis, involontairement, j’avais écarquillé les yeux. J’avais réagi ainsi parce que je voyais Rose avec la tête baissée.

« S’il vous plaît, Maître, » dit Rose en inclinant encore plus la tête. « S’il vous plaît, je veux l’aider quant à son souhait, Maître. »

« ..., » j’étais surpris de ça.

Je ne m’attendrais jamais à ce que Rose dise ce genre de chose. Je ne pouvais pas comprendre comment je devrais agir.

« ... » À cause de ça, j’étais resté silencieux.

Rose, comprenant mal la situation, baissa la tête encore un peu plus.

« Je comprends que je sois présomptueuse. Il est raisonnable que vous soyez en colère. Je recevrai respectueusement la réprimande. Cependant, cependant, s’il vous plaît..., » continua Rose.

« A-Attends un peu. Je ne suis pas fâché, » déclarai-je.

Je m’étais dépêché de nier la conclusion hâtive de Rose. Il serait impossible pour moi d’être ainsi. Je ne pouvais pas me mettre en colère contre elle pour quelque chose comme ça. C’est vrai, ça ne pourrait pas être ça, car après tout, c’était quelque chose que je voulais aussi.

Alors que je ne pouvais toujours pas parler à Rose, je réfléchissais. Qu’est-ce qu’elle veut ? Que veut-elle de moi ? Je veux l’entendre d’elle. Voilà ce que j’avais souhaité.

Mais pour son premier désir, cela avait été. « Je souhaite accorder le souhait de Kato-san. » Je ne m’attendais pas à ça, mais cela ne changeait rien au fait que je devrais en être heureux.

« Rose, le fait que tu as une opinion et que tu énonces ton désir, c’est pour moi une chose vraiment merveilleuse, » déclarai-je.

Voilà comment je me sentais en ce moment. Mais d’autre part...

Je lui avais demandé. « Si cela ne te dérange pas, peux-tu me le dire ? Pourquoi es-tu prête à aller jusqu’à incliner la tête pour Kato-san ? »

Quelque chose avait changé en Rose que je ne connaissais pas. Bien entendu, je voulais savoir ce que c’était.

« C’est..., » commença Rose. Elle cherchait le mot juste.

Même si c’était moi, je ne pouvais pas arrêter de penser à son cœur de poupée comment étant une substance inorganique. Ah ! Mais il n’y a pas d’erreur, j’avais de telles pensées.

Sa timidité lui avait toujours donné l’apparence d’une adolescente. Mais cela pouvait aussi être la raison.

« C’est parce qu’elle est mon amie, Maître, » Rose serra son poing sur sa poitrine et répondit à ma question.

La réponse qu’elle m’avait donnée avait mis un coup de poing mystérieux dans ma poitrine.

« Une amie ? » demandai-je.

Je m’étais souvenu des silhouettes de Rose et Kato qui s’entendaient bien. Je venais juste de réaliser qu’elles parlaient comme si elles étaient amies.

Cela pourrait expliquer le changement de Rose. Une personne pouvait être changée pour le meilleur ou le pire selon ses amis et cela même si cette personne était une poupée.

Ce n’était que la pointe de l’iceberg dans la façon dont Rose allait changer, qui était venue exprimer ses opinions et ses désirs.

Quand je regardais pour Rose, l’existence de Kato avait été une bonne influence sur sa croissance. Il semblerait dans tous les cas que Kato soit une bonne amie pour Rose.

« Je comprends, » dis-je.

J’avais l’impression que mes précédentes pensées noires ne s’étaient jamais produites et que je pouvais parler maintenant.

« Rose, tu peux enseigner à Kato-san les bases de la manipulation magique, » déclarai-je.

« Vraiment ? » demanda Rose.

« Oui, » répondis-je.

Rose n’arrivait pas à cacher sa surprise lorsqu’elle m’avait demandé la confirmation.

J’avais donc hoché la tête alors que je lui répondais.

En faisant cela, elle avait attrapé ma main qui était devenue assez moite.

... Je me souvenais encore que lorsque la colonie s’était effondrée, les sourires moches des camarades de classe qui m’avaient battu à mort.

Le moi en ce moment ne semblait pas pouvoir surmonter les sombres souvenirs qui me hantaient.

Bien que c’était pathétique, je le comprenais bien. Parce que j’étais un humain, je ne pouvais pas être aussi fort.

C’est pourquoi le fait que je ne faisais pas confiance à Kato, parce qu’elle est humaine, ne changerait pas de sitôt.

Mais...

« Je crois en toi, Rose. Avec toi rien de mal n’arrivera, » dis-je.

Rose n’avait probablement pas compris la véritable signification dans mes paroles.

Elle pensait probablement que si elle enseignait à Kato, que tout irait bien.

Mais cela m’allait ainsi.

Les mots que je lui avais dit n’avaient pas vraiment transmis mes intentions.

Je ne pouvais que me rendre face à la signification de mes propres mots. Si c’était Rose, je pouvais croire en elle. Kato était après tout son amie. Elle disait qu’elle voulait aider sa première amie.

Ce n’était pas seulement ça. Pour moi, Kato était la précieuse amie de Rose. N’était-ce pas naturel de l’accommoder ?

« Rose, je vais te laisser t’occuper de Kato-san. Est-ce que ça va ainsi ? » demandai-je.

C’était la meilleure des choses que je pouvais faire pour rembourser un peu Kato. Je devais faire de mon mieux pour raisonner de cette manière.

« ... » Rose ne répondit rien pour le moment.

Je pouvais dire que mes sombres pensées avaient cessé. J’avais lentement expiré.

Rose inclina à nouveau la tête. « Merci beaucoup, Maître. »

« Ne t’en fais pas, et c’est moi qui devrais te remercier, » dis-je.

Parce qu’elle ne comprenait pas ce que je voulais dire, Rose leva les yeux vers moi avec curiosité.

« Je suis désolée, Maître, mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? » demanda-t-elle.

« Si tu ne comprends pas, alors c’est bon, » je lui avais répondu en rigolant légèrement.

Nous devions appeler Lily afin d’obtenir de l’aide pour creuser des trous.

Rose me suivait.

« ... Oh, c’est vrai, » dis-je.

Après quelques pas, je m’étais arrêté et j’avais regardé par-dessus mon épaule.

« Eh bien, c’est ce que voulait Kato-san, mais y a-t-il quelque chose que tu veux ? » demandai-je.

Même si je remerciais Rose, elle ne comprendrait pas la raison pourquoi je la remerciais.

Alors, remboursons-la pour m’avoir aidé inconsciemment, en lui faisant une faveur. C’était du moins ce que je pensais.

« Tu as vraiment bien fait. Y a-t-il quelque chose que je peux te donner ? » demandai-je.

« Quelque chose d’autre... ? » demanda Rose.

« C’est bien ce que je dis, tu n’as pas besoin de te retenir. S’il te plaît, réfléchi à quelque chose pour toi, » je lui avais à nouveau demandé. Je m’attendais à moitié à un refus.

Rose se retenait toujours, même si j’affichais mon intention de respecter mes mots.

Elle avait répondu pendant que je réfléchissais à mes propres mots. « Alors... il y a une seule chose. »

Elle semblait hors de son élément. En contraste de juste avant où elle était totalement différente... là, si c’était pour elle-même, elle devenait très nerveuse.

« Ça ne me dérange pas si c’est juste quelques jours, s’il vous plaît donnez-moi le temps de faire autre chose que des armes, » demanda Rose.

« Tu voudrais que je te donne du temps libre, est-ce ça ? » demandai-je.

Alors que j’y pensais, je m’étais rendu compte que je l’avais fait travailler nuit et jour depuis notre rencontre. Par rapport aux autres membres, Lily était capable de trouver le temps d’être intime avec moi et aimait passer du temps avec Gerbera.

Rose ne semblait pas beaucoup pouvoir se détendre. C’était un oubli de ma part. Rose avait probablement aussi besoin de temps pour elle.

Heureusement, nous n’étions pas dans une situation d’urgence. De plus, si nous fabriquions en masse des armes, nos bagages deviendront volumineux et nous ralentiront. Nous n’avions pas vraiment beaucoup de place, donc il ne servait à rien d’en produire trop.

Bien que « quelqu’un qui fait des choses même quand ils ont du temps libre » semble bien décrire Rose.

« Ça ne me dérange pas, fait ce que tu veux, » dis-je.

« M-Merci beaucoup, » déclara Rose.

Bien qu’elle soit une poupée sans expression, quand j’avais donné mon approbation, elle semblait heureuse. Pendant que j’essayais de dire ces choses avec désinvolture, j’étais contente de sa réaction.

« Quoi qu’il en soit, que vas-tu faire ? » demandai-je.

« C-C’est..., » commença-t-elle.

« Oui ? » demandai-je.

Je me demande ce que c’est.

Le corps de Rose semblait s’être raidi à cause de ma question. Je ne comprenais pas pourquoi ma question la bouleverserait tant.

« Pour ça... eh bien... quelque chose de kawaii (mignonne) ? » avoua Rose.

« Qu’est-ce que c’est, cette chose kawaii ? » demandai-je.

Je n’avais pas compris ce que Rose essayait de dire.

Peut-être qu’elle était embarrassée ?

Si c’était le cas, j’avais découvert que la chose que Rose essayait de faire était embarrassante pour elle. L’indice était que c’était une chose « kawaii ».

« Pour faire une plus jolie poupée, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Oui, c’est vrai, » répondit Rose.

Je le disais seulement comme une blague, mais elle avait rapidement répondu positivement.

C’était surprenant.

La Rose de ce soir ne cessait jamais de m’étonner.

Mais j’étais content parce que c’était une bonne surprise. Il semblerait que j’étais venu à connaître un nouveau côté à Rose. Cela m’avait rendu heureux.

« Même Rose est une fille, hein ? » demandai-je.

« Ah, euh. Hmm, plus ou moins, » répondit-elle.

Rose se comportait d’une manière exceptionnellement suspecte. Elle n’avait plus l’air d’être timide.

Mais elle ne semblait pas agir avec son caractère normal. Mais selon moi, la manière d’agir de Rose n’était pas mauvaise en soit.

Bien que si elle était vraiment timide, il serait mauvais de trop rester sur ce sujet. En pensant à cela, j’avais décidé de mettre fin à ce sujet. Mais j’avais ajouté une dernière chose.

« Montre-le-moi quand cela sera fini, » déclarai-je.

J’étais intéressé par ce que Rose voulait faire.

« Ahh, oui. J’ai compris. Quand j’aurais fini, je vous le montrerais, » déclara Rose.

« J’attends cela avec impatience, » j’avais répondu avec un sourire et recommençais à marcher.

J’avais fait quelques pas, puis je m’étais à nouveau arrêté. Après ça, pendant un petit moment, j’avais médité sur la conversation.

***

Chapitre 13 : Le petit chemin dans la forêt

Partie 1

Le lendemain, nous avions commencé à suivre les empreintes des zombies.

Bien que légèrement sinueux, le parcours des zombies semblait être venu directement du nord-ouest.

Même si le sens de l’odorat de Lily n’était pas aussi bon que la vraie créature, nous étions toujours capables de les suivre facilement en raison du sang et des nombreuses traces qu’ils avaient laissées derrière eux.

On dirait que nous nous rapprochions des humains, je me sentais comme si je devais penser à la façon d’interagir avec les habitants ici.

Alors que j’étais assis autour du feu au cours d’une nuit, j’avais évoqué l’idée avec ma famille. « Je pense que quand nous trouverons des personnes, ce devrait être Lily, Kato et moi qui aurons le premier contact. Tous les autres devront rester en arrière. »

Devrais-je dire « comme prévu ? » Tout le monde avait commencé à élever des objections.

« Quoi !? Monseigneur, que voulez-vous dire par là ? » demanda Gerbera.

« Le Maître sera en danger. S’il vous plaît, permettez-nous de vous accompagner, » déclara Rose.

« Même si vous me dites ça, je ne peux pas agir autrement. À part Lily, vous ne pouvez pas cacher que vous êtes des monstres, » dis-je.

Je comprenais l’opposition de Rose et de Gerbera, même si en moi, je ne voulais pas me séparer d’elles dans un tel cas de figure.

Mais quand je serai en contact avec des humains, je croyais vraiment qu’il me faudrait mentir quant à mes capacités. Je voulais faire ça parce je ne savais pas quel genre de réaction les humains auront vis-à-vis des monstres. Je ne devrais pas montrer ma puissance à la légère. Et c’était d’autant le cas avec les autres qui avait été transféré avec moi. De cette façon, cela pouvait être un atout dans la manche.

Par la nature même de la situation, les personnes que je pouvais prendre avec moi étaient limitées.

Parce qu’Asarina ne pouvait pas se détacher de mon bras gauche, elle devait venir et la seule autre que je peux apporter était Lily.

À ce stade, ma famille comprendrait sûrement mon raisonnement, et qu’elles soient d’accord ou non était une autre affaire.

« Monseigneur devrait m’amener ! Monseigneur pourrait être en danger ! Mais il pourrait y avoir une manière pour moi de venir avec vous, » déclara Gerbera.

Gerbera était un peu trop excitée, je pouvais entendre le son de ses jambes d’araignée. Je regardais la partie inférieure du corps d’araignée.

« Même si tu dis ça, je ne pourrai pas tricher. À quoi penses-tu exactement ? » demandai-je.

« Ce à quoi vous pensez, c’est que la moitié inférieure qui pose problème. La partie supérieure qui n’est pas bien différente des humains ! Alors, je devrais l’arracher ! » déclara Gerbera.

« ... C’est impossible de faire ça... Quel genre de film d’horreur dont tu me parles là ? » demandai-je.

La partie la plus fondamentale n’avait pas été résolue. Comme prévu, même une Arachne Blanche ne survivrait pas sans sa moitié inférieure.

« Mais..., » commença Gerbera.

Avait-elle réalisé qu’elle avait dit quelque chose d’impossible ? Gerbera avait produit un gémissement.

Elle avait été très émue aujourd’hui. Elle le comprend probablement, mais quand son sang commençait à bouillir, elle ne pouvait pas penser clairement. La persuader prendrait probablement du temps.

Ayame qui dormait sur la tête de l’Arachne blanche avait fait un reniflement. Elle, qui s’était allongée langoureusement sur la tête de Gerbera avant ça, se leva et s’élança avec énergie.

Alors que tout le monde la regardait, elle s’approche de Lily. Non, dire qu’elle avait sauté serait probablement un meilleur choix de mots.

Lily attrapa immédiatement ce petit corps. Elle se débattit entre les mains de Lily, s’échappa et enfonça sa tête dans la chemise de Lily et rampa pour pouvoir rentrer dans ses habits.

« A-Attends, Ayame ? » demanda Lily.

Si elle continuait à glisser dans sa chemise, elle finirait par tomber sur le sol. Lily avait dû s’en rendre compte puisqu’elle avait commencé à tenir l’ourlet de sa chemise.

Tandis qu’Ayame faisait des bruits et se mettait en boule, elle avait sorti la tête entre les deux monts de la poitrine de Lily.

Ses yeux mignons et ronds reflétaient Gerbera. Les yeux rouges de Gerbera s’étaient élargis en voyant ça.

« Y vas-tu à ma place ? » demanda Gerbera.

En entendant la question de Gerbera, Ayame fit un petit grognement pour lui répondre.

Ayame la regardait avec des yeux brillants comme si elle disait « laisse-moi me charger de ça ». Apparemment, elle était sérieuse.

« ... Tu es de la taille d’une paume. Mais, il ne sera peut-être pas possible de te cacher sous les vêtements, » déclarai-je.

J’avais involontairement interrompu leur conversation.

En fait, une partie de la poitrine de Lily était maintenant en train de sortir et tout cela semblait tellement faux.

Mais un endroit pour cacher le renard était venu d’un endroit inattendu

« Peut-être pas, Maître, » déclara Lily.

Alors que Lily disait ça, elle avait mis ses mains sous sa chemise. Elle tenait Ayame avec une main et roulait sa chemise avec l’autre.

Je voyais son ventre si lisse et son joli nombril qui étaient ainsi exposés. Je pouvais maintenant voir le bas de deux globes légèrement enfoncés sous la chemise, sans soutien-gorge en vue. Pendant que je regardais, sa peau avait lentement perdu sa couleur de chair et s’était transformée en une substance liquide claire.

« Si je fais cela..., » déclara Lily.

Quand Lily avait changé son estomac de chair en slime, il y avait un petit creux qui était présent là. Lily avait mis Ayame là-dedans.

Dans ma tête, je commençais à applaudir, c’était comme un tour de magie. Cette méthode pouvait cacher la masse supplémentaire que représentait Ayame. C’était la méthode de transport que seule Lily, qui était un slime, pouvait faire. Elle pouvait être légèrement serrée, mais Ayame devrait être capable de le supporter.

Ayame regarda Gerbera comme pour lui demander « Comment est-ce ? »

Gerbera qui avait encore l’air d’un peu douter avait souri puis elle avait marché. En raison du comportement d’Ayame, Gerbera semblait avoir retrouvé sa rationalité.

Gerbera tapota doucement la zone où la tête d’Ayame devrait être. Ayame fit un petit reniflement sur le bout des doigts de Gerbera. Ayame commençait à apparaître très fiable.

Une goutte d’eau tomba sur la main tendue et je levai les yeux.

« De la pluie ? » demandai-je.

Des nuages avec une couleur très foncée étaient comme suspendus au-dessus des arbres. C’était vraiment une mauvaise chose là.

***

Nous utilisions toujours le sens de l’odorat de Lily alors que nous suivions les traces des zombies. La pluie allait effacer l’odeur des zombies. Nous allions perdre l’un de nos indices.

Bien sûr, il avait plu depuis que nous avions quitté notre première base. Mais, il n’avait pas plu depuis un moment alors j’avais été négligent.

Même si je prenais cela en considération il n’y avait toujours rien que nous aurions pu faire.

Il serait regrettable de perdre un indice qui avait pris tant d’efforts pour l’obtenir. Alors nous nous dépêchions.

Nous avions rencontré beaucoup de monstres avec différents degrés de difficulté, mais nous les avions rapidement vaincus afin que nous puissions poursuivre rapidement notre route.

Nous avions parcouru cette distance, mais nous ne savions toujours pas d’où venaient les zombies. En échange, nous n’avions pas vu de Croc de Flammes ni de Marionnette Magique.

Vers midi, il avait commencé à pleuvoir encore plus fortement. Il serait difficile de suivre les zombies sur le seul sens de l’odorat.

Mais ce n’était pas un gros problème. Nous avions trouvé quelque chose d’intéressant.

Au niveau d’une piste d’animaux, nous avions trouvé des traces de bottes. C’était des traces d’humains.

Tout en restant prudents, nous avions suivi la piste qui était à moitié enfouie dans l’herbe.

Nous avions ensuite trouvé des armes, le même type que les zombies avaient, dispersé dans une vaste zone. Il y avait aussi des arbustes piétinés et des arbres endommagés. Il s’agissait des signes qu’il y avait eu une bataille ici. Nous n’avions pas pu trouver le cadavre de soldat. Il se pourrait que les corps aient été mangés ou que les survivants les aient emportés. Mais dans le dernier cas, n’auraient-ils pas aussi emporté les armes ?

De toute façon, cela doit être le chemin que cette personne avait utilisé. Le sentier devait le ramener à leur chez-soi. Nous avions finalement trouvé un nouvel indice.

Mais nous ne l’avions toujours pas suivie d’une manière hasardeuse. Nous avions décidé de rester dans la forêt et de suivre la piste en parallèle. De cette façon, nous pouvions observer toutes les personnes que nous trouvions et éviter tout contact si nous voulions.

À ce moment, cela faisait plus d’une semaine depuis que nous avions eu le contact avec les zombies.

***

L’éclairage était réduit même pour une forêt. Il était encore tôt le matin. Je n’avais même pas encore pris mon petit déjeuner. Pourquoi me levais-je si tôt ? C’était pour que je puisse former mon corps au renforcement à l’aide de la magie.

« ... »

J’étais conscient de l’existence de la magie en moi. La magie commençait à bouger à travers mon corps. Cela manquait de forme et était plutôt moche comparé à la magie que Gerbera utilisait.

Si la magie de Gerbera était comme un torrent, la mienne était comme de la boue qui pourrait être emportée par un ruisseau.

Mais même dans ce cas, si je faisais circuler ma magie à travers mon corps comme ça, l’effet devrait être évident.

Par exemple, en ce moment, ma force de préhension pourrait probablement rivaliser avec un culturiste de deux mètres de haut. Pourtant, ce n’était que la limite d’un humain, mais ma force et mon endurance étaient en constante augmentation.

Mais même ainsi, avoir simplement de la force n’avait pas de sens, il y avait encore le besoin d’apprendre à le contrôler.

« HA..., » dis-je.

J’étais en position et j’avais frappé avec mon épée.

C’était vraiment difficile. Je pouvais utiliser la magie de renforcement, mais si je le faisais n’importe comment, le mouvement de mes mains et de mes pieds deviendrait maladroit et lent. Pendant plusieurs jours, je tombais en essayant de courir. Il s’agissait d’un souvenir que j’aimerais oublier.

L’épée avait déchiré l’air. La vitesse de l’épée était devenue raisonnable même sans améliorations magiques... malheureusement, mes bras n’avaient pas encore une mémoire musculaire, j’étais seulement au niveau où je pouvais utiliser une épée comme si c’était une massue. Malgré cela, une arme mortelle était toujours une arme mortelle. Il était intrinsèquement dangereux de mal gérer une telle arme.

La jambe d’araignée qui se déplaçait pour me contre-attaquer avait été arrêtée à la dernière seconde par le bouclier sur mon bras gauche. Les jambes avaient fait un bruit de terre déplacé pendant qu’elles creusaient dans le sol. Avec cette seule attaque, mon bras gauche était devenu engourdi.

Alors que je perdais ma concentration, j’avais trébuché. Mon dos frappa alors durement le sol. Récemment, j’avais été en mesure d’effectuer des attaques relativement correctes.

J’avais repris mon souffle en roulant, et une patte d’araignée perça l’endroit où j’étais il y a quelques secondes. Dangereux, le combat avait presque fini là.

J’avais alors ressenti un impact sur ma poitrine. J’avais baissé la garde.

Gerbera avait huit pattes, dont chacune fonctionnait comme des créatures indépendantes.

Mes poumons avaient été écrasés et vidés de leurs airs. La douleur et l’oppression m’attaquaient en même temps que je perdais presque conscience. La chute seule m’avait presque tuée. Après ma chute, il était même difficile de se relever.

« P-Pas encore ! » criai-je.

En restant sur place, Gerbera m’attaqua à nouveau. L’attaque était si détendue que Gerbera bâillait alors qu’elle effectuait l’attaque. Mais c’était un coup si puissant que je ne pouvais pas l’arrêter à moins que je ne m’y attarde vraiment.

L’attaque ne passait pas à travers ma défense, mais je pouvais sentir la fatigue dans le bras gauche chaque fois que la jambe d’araignée frappait mon bouclier. J’étais étendu contre le sol alors que tout mon corps souffrait d’une importante douleur. Malgré la douleur, si je montrais des ouvertures, la patte d’araignée entrera et me ferait perdre. J’avais alors éjecté le contenu de mon estomac, et j’étais presque évanoui en raison de la douleur. C’était à peu près la même chose que lors de mes autres sessions d’entraînement.

« Arg ! » criai-je.

Ma fatigue s’était accumulée et je pensais que mon pied avait finalement été cassé. Par la seule force mentale, j’étais à nouveau debout, mais mon expérience me disait que je pouvais encore m’attendre à une autre attaque. Je forçais mon bras gauche à rester en place.

Asarina, la vigne qui poussait au niveau de ma main gauche, avait volé dans les airs tels un fouet. Asarina avait réduit la distance en un clin d’œil. Gerbera sauta en arrière en évitant la vigne comme chaque fois. Je me sentais étourdi par le manque d’oxygène, mais je me débarrassais de ma sueur et saisis à nouveau la poignée de mon épée. J’avais fait un pas en avant.

« Ahh ! »

*Flash*

Mon épée s’était retrouvée libérée. Je l’avais sentie quitter ma main.

« ... Ah !? » m’exclamai-je.

J’étais stupéfait en regardant l’espace vide.

« Monseigneur, la fin est venue, » déclara Gerbera.

Un léger impact avait frappé mon dos. Je semblais avoir été frappé par l’une de ses jambes. Bien que cela soit arrivé tellement de fois, je n’avais pas eu besoin de le voir. C’était déjà un sentiment familier. Avec cela, ma posture avait été brisée. Cette petite quantité de force avait assez de force pour faire claquer mon visage dans le sol. Je pouvais seulement regarder le sol s’approcher rapidement de mon visage.

*Bang !*

« Uwaaa... ! » criai-je.

Mon cri idiot avait retenti dans la forêt encore sombre.

***

Partie 2

Alors que mes articulations me faisaient mal, j’avais tourné mon corps avec mes bras affaibli.

J’étais fatigué, alors j’avais regardé le ciel et la forêt pendant que je reprenais mon souffle.

« Allez-vous bien, Monseigneur ? » demanda Gerbera.

Alors que je m’étais retourné, j’avais regardé dans sa direction. Elle était apparue avec ses cheveux blancs et une expression douce, mais présentant aussi de l’anxiété dedans.

*toux* « Je... Je vais... bien ! » dis-je tout en toussant à plusieurs reprises *toux* *toux*

« Essayons d’abord de faire que vous puissiez avoir une meilleure maîtrise de votre respiration, » déclara Lily.

Gerbera avait plié ses jambes et s’était assise à côté de moi. Je pouvais sentir l’amour couler depuis ses bras humains pendant qu’elle me berçait la tête.

Lily, qui nous regardait, était venue et avait fait sa constatation.

Elle avait changé sa forme inférieure pour le lit que j’utilisais la nuit. Tout en maintenant cette forme, elle me souleva afin que je puisse m’étendre sur elle.

Après avoir vérifié l’intégralité de mon corps et avoir guéri avec de la magie la moindre blessure, elle avait fait un signe de tête indiquant qu’elle était maintenant satisfaite.

« OK, tout est guéri, » constata Lily.

« Vous obligez à faire cela tous les matins, désolé, » dis-je.

« C’est bon, » déclara Lily.

Le haut du corps de Lily qui avait germé près de ma tête, avait souri et avait regardé mon visage. On dirait que je recevais un coussin de genoux de la part de Lily, bien qu’aujourd’hui, ce soit une variante différente. L’élasticité à l’arrière de ma tête se trouvait être les cuisses d’une jeune fille, mais en même temps le sentiment de fraîcheur était celui d’un slime.

Depuis qu’elle s’était transformée ainsi, elle ne portait rien sur le bas de son corps. Même si elle avait l’air d’être assise en position de seiza, la partie inférieure de son corps était toujours celle d’un slime, et du point de vue de l’autre, cela pourrait être une position incroyable.

« Le Maître a une certaine compétence maintenant, » constata Lily.

« Je me souviens seulement de pouvoir tomber pitoyablement bien, » déclarai-je en dérision.

« Le nombre de fois où vous êtes tombé n’a-t-il pas diminué par rapport au début ? » demanda Lily.

« ... »

« Je rigole. C’était juste une petite plaisanterie. Mais quand même, vous progressez très bien, Maître, » déclara Lily.

« Selon moi, Monseigneur devient plus fort. Vous progressez plus vite que je ne le pensais, » déclara Gerbera.

En nous regardant de côté, j’entendais la jambe de Gerbera bouger. Je ne peux pas m’empêcher de faire un sourire ironique.

« Je peux les éviter pendant un moment, mais même si vous dites que..., » commençai-je à répondre aux deux filles.

Même si vous dites que je suis devenu plus fort, je ne me sentais pas ainsi.

Je laissais échapper un soupir, ce qui était une chose tout à fait naturelle

« J’ai compris comment gérer le pouvoir magique... d’une manière ou d’une autre, » dis-je.

Quand je remplissais tout mon corps de magie, mon corps commençait à grincer. La magie commençait à bouger en moi comme de la boue collante. J’étais heureux que, avec l’aide de l’enseignement de Gerbera, je sois capable d’utiliser la magie du renforcement du corps. C’était probablement comme quand un bébé apprenait d’abord comment marcher.

Avec ça, je peux me battre !

Le sentiment d’excitation m’avait fait réaliser que, même si j’étais un homme de 17 ans, j’aspirais toujours à la force pure.

C’était Gerbera qui avait rapidement mis fin à mon excitation.

En termes d’utilisation de la puissance magique dans la magie de renforcement du corps, le fait de m’entraîner au combat avec elle n’avait vraiment rien changé. Je ne pouvais même pas la toucher avec mon épée, et même avec Asarina, je ne pouvais pas la frapper. De toute évidence, après avoir été un peu affaibli, j’avais réussi à esquiver ses jambes, mais je m’étais fait frapper dans le dos. Et peu importe à quel point j’étais agacé, cela disparaissait immédiatement.

« ... »

« Maître, êtes-vous déprimé ? » demanda Lily.

Alors que je me souvenais des résultats de l’entraînement depuis ce matin, Lily colla sa joue contre la mienne.

Pour mon corps fiévreux, la sensation froide de cette fille était agréable.

C’était un peu déprimant, et ce n’était vraiment pas cool ce qu’elle me demandait.

Avant que je puisse lui répondre, Lily était venue jeter un coup d’œil dans mes yeux. Il y avait un sourire clairement visible sur son visage.

« Mais, ce visage semble être très heureux, » constata Lily.

« ... Eh bien, je suppose que oui, » dis-je. J’avais fait un signe de tête pour lui répondre.

C’était un fait que lorsque vous n’aviez pas de talent, cela pouvait sembler creux, mais c’était aussi un sentiment d’enrichissement.

Dans ce monde qui avait une puissance mystérieuse appelée la magie, il n’y avait rien pour un gars ordinaire comme moi à faire, sauf aller de l’avant, un pas à la fois. Je l’avais compris, donc je n’étais pas sérieusement déprimé.

C’était une chance que je puisse être dans ce monde dangereux et avancer lentement.

D’ailleurs, il y avait quelqu’un qui me regardait avec un sourire. Il serait trop gourmand de vouloir plus que ça.

« Prenons bientôt le petit déjeuner, » dis-je.

J’avais fait une petite tape aux joues de Lily alors que je me levais. Lily avait alors essuyé la terre présente sur moi. Nous ne manquions pas de vêtements grâce à Gerbera. Mais tous les vêtements faits par elle étaient blancs.

Parce que l’endroit où j’étais tombé aujourd’hui était exceptionnellement terreux, cette fois-ci, j’étais très sale. Je pensais que ce serait mieux si je me changeais avant de manger.

Je regardais autour de moi tandis que je pensais à de telles choses. Ce qui était entré dans mon champ de vision était une poupée blanche, et une fille enveloppée dans une couverture assise ensemble.

« Oh, donc vous êtes aussi éveillée, Kato-san ? » demandai-je.

« Bon matin, Majima-senpai, » répondit Kato.

Alors que j’approchais, je leur avais parlé. Kato lâcha ses paumes qui saisissaient l’avant-bras de Rose, puis elle se retourna et me salua cordialement.

Elle s’entraînait afin d’apprendre la magie. Et tout comme je le faisais, elle se préparait pour le futur. Bien que pour elle, cela consistait juste à toucher l’endroit où Rose utilisait la magie lorsqu’elle créait des objets avec sa magie. Elle essayait de sentir le flux de la magie.

« Avez-vous fait des progrès ? » demandai-je.

« C’est difficile, » répondit Kato. « Je suis inexpérimentée et même si je peux le sentir, je ne sais toujours pas comment toucher le pouvoir magique. »

Kato avait fait une expression amère. Pour une raison inconnue, cela ne semblait pas aller bien pour elle.

« C’est inévitable. Ne vous attendiez-vous pas à ce que ça soit difficile dès le début ? » demandai-je.

« Oui. Mais ça fait plus d’une semaine et il n’y a pas eu de progrès, » répondit-elle.

« C’est la même chose de mon côté, » dis-je.

« Majima-senpai, vous êtes maintenant capable de bouger. Je regardais du coin de l’œil et vos mouvements commençaient à paraître bien, » répondit Kato.

Est-ce vrai ? Non, elle essaye probablement de me réconforter, c’est juste l’étiquette sociale. Si c’était quelqu’un avec qui j’étais intime comme Lily alors peut-être. Mais nous ne sommes pas encore si proche.

Notre relation pouvait être plutôt du genre « un ami d’amis »... ou peut-être même « le père d’une amie ».

Pourtant, nous parlions mieux maintenant par rapport à avant.

« Eh bien, si vous avez besoin d’aide, tant que je suis là, n’hésitez pas à me demander et je vous aiderai autant que possible, » dis-je.

« Merci beaucoup, » répondit-elle.

C’est un compromis... mais je ne sais pas si je peux vraiment l’aider.

Il y avait aussi un sens différent. Kato avait dû l’apprendre depuis un certain laps de temps. Nous devions trouver des humains, et pas seulement des fournitures. Une fois que nous l’aurions fait, nous leur confierons Kato. Nous avions déjà trouvé des traces d’humains. Selon la situation, nous pourrions bientôt nous séparer. Avec elle qui était une amie de Rose, j’avais décidé de m’en occuper aussi longtemps que je le pouvais. J’allais essayer de rembourser sa gentillesse envers Rose d’ici là. C’était ce que je pensais actuellement.

« Puis-je avoir un peu de votre temps, Maître ? » demanda Rose.

Parce que Rose m’avait appelé, j’avais quitté mes réflexions. Je détournai les yeux de Kato pour maintenant regarder vers Rose.

« Il y a quelque chose que je voudrais vous donner, » déclara Rose. « Je travaillais dessus avec Gerbera et je l’ai terminé hier soir. »

« ... !? Vraiment !? » demandai-je.

« Oui, voulez-vous l’inspecter maintenant ? » demanda Rose.

Rose m’avait tendu un tissu blanc, soigneusement plié. Je pouvais voir après l’avoir ouvert que c’était un maillot à manches longues. Je pouvais également constater que le tissu cousu avait été fabriqué par Gerbera, mais il avait été intégré avec les plaques d’armure de Rose. Celles-ci avaient été faites avec du pseudo acier de damas, et même s’elles étaient minces, je pouvais espérer une bonne défense de l’ensemble.

« C’est bon. Cela à l’air mieux que prévu, » dis-je.

« Merci beaucoup, » déclara Rose.

Je voulais que ce soit prêt pour quand nous allions rencontrer d’autres humains. J’étais content qu’il soit prêt à temps. J’allais immédiatement faire un essai.

« Mais avant cela, je pense que je devrais me laver afin d’enlever ma sueur avant de le porter, » dis-je.

« Cela pourrait être la meilleure des choses à faire, » déclara Rose.

Rose se tourna vers Lily.

« Alors, Grande Soeur préparera le bain. Je vais me charger du feu en attendant, » déclara Rose.

« D’accord, alors Gerbera aidera Rose pour les préparatifs, » déclara Lily. « Gerbera, pourquoi es-tu si agitée ? »

Lily avait une expression curieuse.

Gerbera s’impatientait et regardait autour d’elle sans réfléchir. « Je ne peux pas voir Ayame. »

« Maintenant que tu le mentionnes..., » déclarai-je.

Alors que je regardais autour de moi, je ne pouvais pas voir la jeune renarde. Ayame avait un esprit très libre et sauvage à ce sujet. On pouvait généralement la voir jouer dans nos yeux.

Bien que je pensais que c’était le rôle d’un enfant de jouer. Gerbera semblait être assez inquiète.

« Je pensais qu’elle était sûrement avec Rose, » déclara Gerbera.

« Non. Je pensais que la Grande Soeur Lily la tenait occupée pour moi, » déclara Rose.

« Je ne sais pas... oh ? » s’exclama Lily.

En même temps que Lily parlait, il y avait eu un bruissement dans les buissons.

Quand on parlait du loup... du renard..., alors que nous parlions d’Ayame, elle était apparue devant nous.

Elle n’alla pas s’installer même après qu’elle soit sortie du buisson. Une fois qu’elle m’avait vu, elle avait couru droit jusqu’à moi.

« Quel est le problème ? » demandai-je.

Elle avait mordu l’ourlet de mon pantalon et avait commencé à me tirer. Je regarde la renarde et je pouvais ressentir son excitation. Elle me scrutait avec de grands yeux et semblait surprise.

« Qu’as-tu trouvé ? » demandai-je.

Ayame avait cessé de tirer sur mes vêtements et elle l’avait lâché.

Apparemment, c’était la bonne réponse.

Est-ce que le sens de l’odorat d’Ayame était le même que le sens du Croc que Lily imitait ?

Pendant que nous nous entraînions, elle aurait pu trouver quelque chose.

Quelque chose...

Je pouvais sentir quelque chose.

D’une voix ferme, j’avais donné des instructions. « Que tout le monde se prépare pour le départ. Soyez conscient quant à l’environnement. Ayame va nous guider. »

Le petit déjeuner avait été remis à plus tard. Nous étions immédiatement partis pour commencer la recherche. Lily était juste derrière Ayame dans le cas où il y avait des problèmes. Elle pouvait percevoir le danger plus vite que quiconque.

Combien de minutes avons-nous marché ?

Ayame s’était arrêtée aux pieds de Lily et Lily avait rapporté avec une voix faible. « Je l’ai trouvé. »

Voici le chemin que nous avions longé au cours de ces deux derniers jours. Je m’étais caché à l’ombre des arbres et j’avais regardé le chemin.

Là ! Après un long moment, j’avais pu voir la silhouette d’un humain.

***

Chapitre 14 : Protection et informations

Partie 1

Je regardais en ce moment le petit espace ouvert se trouvant un peu à l’écart des arbres.

Dans ce chemin, je pouvais voir approximativement 20 personnes qui faisaient une pause. Il y avait une dizaine de garçons et de filles qui portaient des uniformes scolaires.

En plus de cela, le reste des personnes étaient des soldats vêtus de la même armure complète. Il s’agissait d’un groupe qui ressemblait à ceux qui avaient été transformés en zombies. Ces soldats se reposaient tout en faisant attention aux alentours.

« ... Alors, des étudiants et des habitants de ce monde, hein ? » Je m’attendais à rencontrer l’un ou l’autre, mais pas du tout à les rencontrer quand ils étaient ensemble...

Pour être honnête, cette tournure dans les événements était un peu inattendue.

Cependant, la surprise en elle-même n’était pas très grande, car après tout, c’était une situation qui était assez plausible quand on y pense.

« On dirait que d’autres personnes sont entrées en contact avec les habitants de ce monde avant nous, » chuchota Lily.

« Vraisemblablement, » je lui avais répondu moi aussi en chuchotant.

Ce à quoi je devais maintenant prêter attention, c’était le genre de position qu’avaient les soldats et le genre de relation qu’ils avaient avec les étudiants qui venaient du même monde que moi.

En d’autres termes, cela révélait quel genre de relation nous pouvions construire. En ce sens, la quantité d’informations obtenues par l’observation augmentait, donc cette situation inattendue était plus commode pour nous.

« Maître, je pense qu’ils font probablement partie du groupe qui était resté en arrière, » tirant l’ourlet de mes vêtements, Lily avait attiré mon attention. « Après tout, s’il s’agissait de ceux ayant des capacités qui étaient dans l’Unité Expéditionnaire, alors tout le monde ne devrait pas avoir un visage si fatigué. »

Quand j’avais regardé ce qu’elle disait afin de le confirmer, il semblerait que cela soit bien le cas. Bien que je ne puisse pas voir avec exactitude leurs expressions faciales en raison de la distance, beaucoup des garçons qui avaient à peu près le même âge que moi semblaient être fatigués.

« Des survivants d’après l’effondrement de la colonie ? » murmurai-je.

Il s’agissait des étudiants qui étaient dans la même situation que Kato, ignorant leur propre capacité.

Mais tout d’abord, j’étais surpris par le nombre de personnes qui avait survécu. Et aussi, je m’étais même rendu compte que j’avais eu un petit sentiment de soulagement qui avait rempli mon cœur quant au fait qu’il y en avait qui avait survécu. J’étais soulagé de ce fait.

Cette partie était la même que ce qui était arrivé avec Kaga.

Je ne pouvais toujours pas croire aux humains et je ne pensais pas que je voudrais les rejoindre sans but. Mes priorités étaient claires avec Lily et les autres, et je ne pardonnerai pas à ceux qui s’opposaient à nous.

Cependant, après avoir dit cela, je doutais que je finisse par penser d’une manière si destructrice que je croirais que tout le monde devrait tout simplement mourir.

Bien que ce soit une opinion à demi assermentée, je pensais que c’était bien comme ça.

Vivre, c’est bien mieux que de mourir. Ce genre de pensée que tout le monde semblait avoir était encore vivant en moi.

Je croyais que ce genre de processus de pensée était important. Parce que, après tout, si je perdais mes sentiments en tant que personne, je finirais probablement par penser finalement à Lily et aux autres comme à un outil.

« ... Mais, ils ont survécu grâce à cela, » murmurai-je.

De toute façon, ce n’était pas le moment d’être immergé dans de tels sentiments.

Comme si elle pouvait voir à travers tout ce à quoi je pensais, Lily était venue me voir.

« Je suis sûre qu’ils ont retenu leur souffle et ont vécu dans cette forêt en se cachant jusqu’à maintenant, » déclara-t-elle. « À un moment donné, ils ont été placés sous la protection de ces soldats. »

« Si cela est vrai, ils ont dû avoir beaucoup de chance et ont été menés par un excellent chef, » dis-je.

« Peut-être ont-ils été protégés par une personne ayant une capacité. Il n’y a aucune chance qu’une telle personne qui était restée dans la colonie ait été anéantie, » déclara Lily.

« Aah, il y avait aussi une telle possibilité, » j’avais continué à les observer en parlant avec Lily.

Dans cet espace ouvert, plusieurs étudiants qui avaient encore de l’énergie se parlaient et semblaient converser avec les soldats. En raison de la distance, je ne pouvais pas entendre leurs voix, mais au moins je voyais qu’il n’y avait aucun abus.

À ce stade, le danger de contact avec eux ne semblait pas être trop élevé.

Si c’est... Par exemple..., serait-il possible de leur demander des conseils pour un hameau humain quelconque ?

Si c’est possible, que dois-je faire pour arriver à cela ?

Bien que ce soit nécessaire, il serait bon d’attendre la prochaine opportunité, dans la mesure du possible, car je ne voulais pas faire d’erreur.

Je voulais absolument savoir quelles étaient les circonstances qui avaient amené ces étudiants à coopérer avec les soldats de ce monde. Si je pouvais obtenir cette information, il y aurait de la place pour la négociation.

Ou il y avait la possibilité de les suivre pendant un moment. Mais ils ne se promèneraient pas éternellement dans cette forêt. En les suivant tout en nous cachant, nous devrions naturellement arriver dans un village.

« Que devrions-nous faire, Maître ? » demanda Lily.

« ... Pour l’instant, faisons en sorte qu’il nous soit acceptable d’entrer en contact avec eux à tout moment, » répondis-je.

Il serait préférable de prendre des mesures, de sorte que peu importe dans quelle situation nous tombons, nous serions prêts. Les préparatifs avaient déjà été faits à l’avance.

J’avais rapidement enlevé la chemise faite par Gerbera, puis j’avais mis les sous-vêtements que Rose avait faits récemment et pour finir, j’avais mis mon chandail.

Ainsi, la première étape de mes préparations était achevée.

J’avais l’intention de cacher ma capacité à diriger des monstres, mais si je faisais cela, le premier problème serait mes vêtements. Parce que si ce que je portais était l’œuvre de Gerbera, il y avait une possibilité que d’autres personnes transférées comme moi puissent soupçonner la source.

Mais si je ne faisais pas ça, le simple fait de ne porter qu’une armure me rendrait nerveux dans une situation dangereuse.

Et donc pour résoudre ce problème, j’avais eu ces sous-vêtements que j’avais fait préparer par Rose. Cela pouvait être porté sous le maillot, et cela avait un degré de défense raisonnable.

J’avais tout de même enveloppé un tissu mince préparé par Gerbera autour de mon bras gauche.

Naturellement, c’était pour cacher Asarina qui avait poussé sur le dos de ma main gauche.

« Goshu, sama! Sama! »

« Désolé, de te faire sentir à l’étroit, » dis-je.

« Sama! »

Parce que c’était un tissu conçu avec le fil d’araignée de Gerbera, il avait également une défense raisonnablement élevée. En plus de cela, sur mon bras gauche, il y avait encore les restes des marques de brûlure de la rencontre avec les Renards Ballons. Il n’était donc pas contre nature d’avoir un pansement.

« La suite est l’épée, » murmurai-je.

Comme avec les vêtements, il y avait aussi la possibilité de suspicion vis-à-vis de l’épée. Par conséquent, j’avais également préparé quelque chose pour cela.

J’avais demandé à Rose de préparer une sorte de fourreau pour la lame qui ressemblerait à une épée d’une marionnette magique normale. En bref, le fourreau était camouflé pour ressembler à une épée de bois.

Le plan était qu’en plaçant mon épée en pseudo acier de damas dedans, il semblerait que ce soit juste une épée fabriquée par une marionnette magique.

... Bien qu’il soit facile de le dire, bien sûr, cela n’était possible que si vous aviez la capacité de préparer de telles choses.

Comme il semblait qu’elle n’avait pas pensé à utiliser ce genre de truc, elle avait l’air tout à fait impressionnée par ma demande.

Je me souvenais encore du sentiment inconfortable d’avoir été loué par elle pour l’idée.

Pour Rose, faire des choses était finalement tout simplement une partie de sa nature, alors que cela pourrait être différent pour une personne moderne habituée aux livres, aux mangas, aux jeux, etc. Quelqu’un comme moi pourrait facilement trouver. Mais dans le cas présent, cela pourrait ressembler à l’invention du siècle.

De plus, le plan que j’avais transmis avait fait l’objet de plusieurs modifications le lendemain, mais même ainsi, cela ne semblait pas infaisable en termes d’applicabilité et de vraisemblance.

Quoi qu’il en soit, étant donné que l’équipement habituel dans la colonie était les armes obtenues en battant les marionnettes magiques, il ne devrait pas sembler suspect tant qu’elle était déguisée. Un revêtement similaire avait été appliqué sur le bouclier noir méticuleusement fabriqué par Rose.

Je n’avais pas non plus oublié de rendre mes vêtements et mon corps sales. C’était parce qu’il ne serait pas naturel d’être trop propre.

J’avais mis le sac à dos de Kaga sur mon dos, sans oublier de mettre l’anneau du soldat qui était devenu un zombie dans la poche de mon pull. Les préparatifs étaient ainsi complets.

Lily et Kato qui m’accompagnaient avaient aussi fini leurs préparatifs et nous étions retournés à la surveillance des humains.

« Pourtant, ils ont pris une longue pause, » dis-je.

« Je pense que c’était en considération des étudiants affaiblis, » répondit Lily.

« Peut-être que c’est bien ainsi. Pendant ce temps, essayons de faire tout ce que nous pouvons, » dis-je.

Nous avions également fait un usage efficace de ce temps et avions fait quelques plans pour des actions futures.

La situation avait changé après que des dizaines de minutes se soient écoulées depuis que nous les avions trouvés.

« Un nouveau membre ? » demandai-je.

Un groupe d’une dizaine de soldats était venu de l’autre côté du chemin.

La direction d’où ils venaient était la même que nous, le Sud. Alors qu’ils étaient tous à pied, ils se déplaçaient à un tel rythme qu’il était difficile de croire qu’ils étaient équipés d’une armure de plaque.

Ils avaient rejoint le groupe qui se reposait à l’origine dans la clairière. Je pensais qu’ils prenaient une pause anormalement longue, mais apparemment ils attendaient que l’autre groupe les rattrape.

« ... Hmm ? » murmurai-je.

J’avais remarqué qu’il y avait un soldat lourdement armé en armure de couleur terne avec un motif de bandes noires sur un fond blanc.

Plusieurs soldats le saluèrent. Ils semblaient avoir reçu des instructions. Peut-être qu’il était le chef de ce groupe.

Je le regardais en pensant à ça et j’avais été un peu après ça.

Il bougea la tête, couverte d’un casque blanc, comme s’il cherchait quelque chose, et comme je le pensais, son regard s’arrêta sur nous.

Mais c’était impossible. Il n’aurait pas pu nous voir.

Nous étions à une distance considérable et nous nous cachions dans les buissons à titre de précaution supplémentaire. Même si nous étions en mesure de les voir dans la clairière à venir, ils ne devraient être aucun moyen pour eux de nous voir...

Cependant, mon jugement antérieur avait été brisé d’un coup.

« Qui êtes-vous !? » cria-t-il.

Une voix de défi avait résonné à travers la forêt, me laissant avec une sensation comme si un poignard était planté dans mon cœur, ce qui m’avait fait reculer.

« Nous avons été détectés... ! » murmurai-je.

Je pensais que c’était ridicule et impossible, mais il semblerait que le chef des soldats était convaincu que nous étions ici. En face de nous, il dégaina l’épée qui pendait à sa taille.

« Tout le monde, faites attention ! Il y a quelque chose qui nous cible ! » La voix claire résonna à travers la forêt. Elle sonnait comme si elle venait de quelqu’un de jeune, presque enfantin. Peut-être qu’il avait le même âge que moi, peut-être même plus jeune.

L’avertissement qu’il avait déclaré avait incité un flot de mouvements dans la clairière.

Les individus, qui comme nous, avaient voyagé d’un autre monde, avaient poussé un cri et s’étaient rassemblés à un endroit pendant que les soldats avaient créé un périmètre de sécurité autour d’eux.

Le cercle avait été immédiatement complété.

Il semblerait que cela soit une formation orientée vers la défense. C’était probablement parce que beaucoup d’étudiants deviendraient un fardeau.

Heureusement pour nous, il ne semblerait pas qu’ils prendront leurs épées et viendront nous charger de sitôt, mais ce ne sera pas forcément le cas pour toujours.

Lily qui regardait la clairière en se collant à mes bras les serra légèrement plus fort.

« Que devrions-nous faire, maître ? » demanda-t-elle.

« ... Puisque nous avons été découverts, il ne semble pas que nous ayons de choix sauf de partir, » dis-je.

Malheureusement avec cela, les suivre dans un village humain n’était plus un choix viable.

L’autre option que je pourrais avoir était d’aller négocier avec eux pour qu’ils nous emmènent dans un village humain et je serais en mesure de recueillir des informations sur eux. Cependant, cela ne pouvait pas être fait, alors abandonnons pour le moment.

J’aurais dû prendre la décision par la suite, et cela signifiait simplement qu’il était maintenant temps de le faire. Nous devions juste nous préparer au pire.

« Il semble y avoir un compagnon de classe là-bas, ça devrait suffire pour les négociations, » dis-je.

Bien sûr, le pire des cas était qu’ils allaient utiliser leurs épées sur nous.

Bien que nous soyons étudiants, ils ne nous accepteront pas forcément.

Lors de la réunion de stratégie, nous avions déjà décidé que Gerbera chargerait si les choses tournaient mal. Je pensais que Gerbera pouvait facilement vaincre l’ennemi, mais nous nous efforcerons de causer une perturbation et de nous échapper. Rose serait responsable de la route d’évacuation.

À ce stade, j’avais dit aux autres qui était resté derrière moi. « Rose, Gerbera. Cela ne durera pas longtemps, mais c’est au revoir. Faites tout comme discuté dans la réunion »

« Compris. Je prie pour votre sécurité, » déclara Rose.

« S’il te plaît, Ayame, protége Monseigneur, » déclara Gerbera.

Rose baissa la tête et Ayame, caressée par Gerbera, jeta un coup d’œil dans le coin et se glissa dans l’espace sous le pull de Lily.

Maintenant, les préparatifs pour le départ étaient achevés. J’avais analysé la situation une dernière fois afin de confirmer que rien n’avait été oublié.

Peu importe comment je me méfierais, vous ne pouviez jamais être trop prudent. Pour ma famille, je ne pouvais pas mourir, et je devais rester en vie pour pouvoir vivre plus longtemps.

Par conséquent, j’avais planifié tout en détail et je m’étais préparé en conséquence. Tout ce qui restait à faire pour moi était de faire de mon mieux, ici et maintenant.

« ... Tout est bon. Allons-y ! » dis-je.

Oui, je pense que c’est tout ce qu’il y a à faire.

Mais une préparation parfaite était impossible. Peu importe ce qu’on faisait, on pouvait toujours faire des oublis. C’était déjà une fatalité.

L’un de ces accidents s’était alors produit maintenant.

« Kato-san ? » derrière moi, Rose avait haussé une voix soupçonneuse.

J’avais aperçu la silhouette de Kato qui était restée debout à l’endroit où j’avais regardé par réflexe pour voir si quelque chose n’allait pas.

Comme je l’avais déjà dit, elle allait les rencontrer avec nous. Cependant, après avoir fait le premier pas, elle avait arrêté de marcher pour une raison inconnue.

« Ahh... ? »

Pourquoi est-ce ainsi ? La personne elle-même semblait ne pas comprendre la raison. Une voix étrange était sortie hors de la gorge de la fille.

Bientôt, cela avait été remplacé par un halètement qui semblait être douloureux.

Le visage de Kato qui me regardait était devenu pâle.

Non, c’est différent.

J’avais immédiatement remarqué mon malentendu.

Kato ne me regardait pas. Elle était devenue gelée, fixant par-dessus mon épaule les personnes avec qui nous avions prévu d’entrer en contact.

« ... Ah »

Le corps de Kato avait laissé fuir un petit cri, et elle s’était mise à trembler d’une manière inattendue.

« Kato-san ! » Rose, qui avait remarqué son comportement étrange en premier, avait attrapé le petit corps par-derrière alors qu’elle était prête à s’effondrer.

Que quelque chose soit arrivé à son corps ou non, l’état de Kato était clairement inhabituel.

Tout son corps tremblait, sa respiration était irrégulière et clignait des yeux de façon anormale. Il semblait qu’elle essayait de se lever, mais elle avait déjà perdu toutes ses forces dans ses jambes.

À l’heure actuelle, elle ressemblait à un flocon de neige qui se casserait si elle était le moindrement déplacée.

Est-ce une crise causée par une maladie ? ... Non. Le moment pour que cela se déclenche est bien trop étrange.

Si je devais dire à quoi ressemblait Kato maintenant, alors je dirais qu’elle était au bord de la panique.

Peur, panique, dépression. Actuellement, elle ne ressemblait nullement à la personne intelligente qu’elle affichait.

Pourquoi cela a-t-il pu arriver... ? Je m’étais alors remémoré ce que Kato avait vu avant de s’effondrer ainsi.

Il s’agissait d’un grand groupe d’individus. Et en particulier, les hommes représentaient la plus grosse majorité de ces personnes.

Quant à une raison de l’anomalie, il n’y avait rien de plus facile à comprendre.

Après que Kato soit arrivée dans ce monde, elle avait vécu une expérience extrêmement traumatisante.

Même si elle avait peur à ce stade, il n’y avait rien de mal à cela, on pourrait même dire qu’elle réagissait d’une manière tout à fait naturelle.

Alors, pourquoi n’avais-je pas pu prévoir cela ?

Pour commencer, Kato, elle-même ne s’attendait même pas à cela.

C’était une chose logique. Kato n’avait jamais eu une telle attitude pour quoi que ce soit jusqu’à présent, pas même une fois.

« Désssssolééeee, Senpai, » balbutia-t-elle.

Je ne pouvais pas la reconnaître dans cette petite fille qui était si fragile alors qu’elle tremblait comme ça.

Elle n’avait pas peur de moi, ni dégoûtée de moi. Parce qu’elle n’avait jamais eu de problème avec moi, je pensais qu’il n’y aurait pas de problème avec d’autres personnes. En fait, je n’avais même jamais douté qu’il y ait un problème avec ça.

En y repensant, après l’avoir vue comme ça, son état jusqu’à maintenant était beaucoup plus étrange.

Pourquoi est-elle bien avec moi... ? Non. Ce n’est pas le moment de penser à de telles choses. Après être sorti de mes pensées, j’avais vérifié l’état de Kato.

La fille semblait plus rouge, même ses lèvres commençaient à devenir violettes. Elle ne respirait même pas correctement. Je ne pouvais pas le laisser comme ça.

« Rose. » Je regardais Rose qui avait Kato dans ses bras.

« J’aimerais que tu prennes Kato-san avec toi, et que tu partes immédiatement, » ordonnai-je.

Je dois calmer Kato dès que possible. Pour ce faire, il faut d’abord la déplacer loin de cet endroit.

Il semblait raisonnable de confier Kato à Rose, comme Kato était actuellement incapable de marcher. Puisque Rose était une amie, Kato pourrait se sentir plus à l’aise, alors je pourrais la laisser à Rose.

« D’accord, » Rose avait rapidement répondu.

Elle se cramponnait à une Kato tremblant comme si elle manipulait un objet brisé

Rose avait prise Kato dans ses bras comme elle était maintenant. Naturellement, Kato ne pouvait plus nous accompagner, mais c’était quelque chose qui n’était plus sous notre contrôle.

« Dé... so... lée... Senpai. Je... suis... désolée, » murmura Kato.

Kato s’excusa comme si elle était fiévreuse, mais la blâmer pour cela serait inutile.

« Ne vous inquiétez pas. Ce niveau de problème peut être surmonté, » dis-je.

« Senpai..., » balbutia Kato.

***

Partie 2

Après avoir légèrement ri, j’avais tourné mes yeux vers Rose. « Je te laisse te charger de Kato-san. »

« Compris, » répondit Rose.

Rose qui tenait Kato dans ses bras et Gerbera qui allait veiller sur elles avaient disparu dans la forêt.

Il ne restait plus que Lily, Ayame qui sortait du chandail et moi.

Lily avait étroitement tiré l’ourlet de mes vêtements. « Maître. »

« Ça va, je comprends, » dis-je.

J’avais pris une profonde inspiration et avais calmé mon esprit.

La condition physique de Kato était inquiétante, mais nous avions notre propre tâche à faire.

Le plan avait été légèrement modifié, mais les tâches restaient les mêmes.

Je devais contacter les humains, négocier des conseils pour le village, acheter si possible des biens, et trouver un endroit pour y laisser Kato.

« Eh bien, y allons-nous aussi ? » demandai-je.

« Oui, Maître, » répondit Lily.

« Hmm. »

Nous avions chacun hoché la tête en nous blottissant l’un contre l’autre et en commençant notre marche vers les humains.

 

☆☆☆

 

Nous avions traversé la forêt en faisant le plus de bruits possible.

J’avais fait ça pour étouffer les mouvements de Rose qui s’était séparée de nous et pour les alerter que nous approchions.

« S’il vous plaît, veuillez baisser vos épées ! Nous ne sommes pas des monstres ! » criai-je.

Je m’étais assuré de les appeler bien en avance afin que nous soyons vus par le côté opposé.

Il serait insupportable d’être attaqué à cause d’un malentendu, ou plutôt, je trouvais troublant que ce ne soit pas un malentendu puisque nous étions en vérité des monstres.

C’était pour cette raison que dire quelque chose était très utile, car cela permettait à l’autre partie de faire ses propres suppositions. La raison en était que la plupart des monstres n’avaient aucune volonté claire et étaient donc incapables de comprendre le langage humain.

Cependant, c’était finalement de la pure spéculation de ma part. Il y avait la possibilité que j’aie oublié certaines circonstances, alors quelque chose pourrait arriver alors que c’était sous ma supervision, ou un sortilège pourrait tout à coup venir frapper notre chemin.

Ce voyage angoissant me donnait l’impression que mon cœur et mon estomac avaient été saisis par l’angoisse. La tension me donnait l’impression comme si vous êtes à un pas du bord d’une falaise. Si je n’avais pas la fille qui marchait à côté de moi, j’aurais pu être saisi par des vertiges.

Heureusement, j’avais deviné juste. Nous avions réussi à nous rapprocher sans être attaqués par les hommes, qui attendaient dans une formation circulaire.

Une agitation s’était répandue parmi les étudiants et les soldats après notre apparition dans la petite clairière.

« Impossible, un humain... ? » murmura quelqu’un.

J’avais saisi cette chance de parler. « Vous avez raison. Je suis un humain et non pas un ennemi. Pourriez-vous baisser vos armes ? »

À mon appel, j’avais vu des hésitations nées au bout des lames pointées vers nous.

C’est bien. Avec ça, la première étape est franchie. Pour l’instant, j’ai été capable de gagner de la place pour la discussion.

« J’aimerais parler avec votre représentant. Qui est-ce ? » demandai-je.

J’avais respectueusement et soigneusement lancé la question. Lily s’approcha de moi afin de me donner le courage dont j’avais besoin.

Une agitation s’était à nouveau levée, et le regard des étudiants s’était rassemblé en un point.

« C’est moi, » attirant l’attention quand il était sorti du groupe, comme je m’y attendais, c’était le casque blanc qui avait été le premier à remarquer notre présence.

Rengainant son épée, il marcha vers nous seul.

Il était plus petit que je ne le pensais. Les soldats qui étaient devenus des goules avaient une carrure plus large que moi, et pourtant il était encore plus petits que moi. Son visage pouvait ne pas être visible, mais son âge ne devrait pas être si différent du mien. Peut-être qu’il pourrait même être plus jeune que moi.

En considération de notre vigilance, le casque blanc s’était arrêté à deux mètres de nous.

« ... ? »

Soudain, j’avais vu quelque chose qui scintillait flottant au-dessus de son épaule, ce qui m’avait fait plisser les yeux pour avoir un regard plus clair.

C’était un orbe jaune, légèrement scintillant et pelucheux.

Sa taille était légèrement plus petite qu’un poing fermé. Il y avait une poupée faite d’argile, avec des membres et deux creux ressemblant à des globes oculaires qui brillaient.

... Qu’est-ce que c’est ?

Une créature de ce monde ? Peut-être, un monstre ? ... Dans tous les cas, cela ne semblait pas dangereux, et il se tenait là en tournant lentement alors qu’il flottait.

J’avais rapidement regardé les autres soldats, mais aucun d’entre eux ne possédait quelque chose comme ça. Cela ne semblait pas être commun pour les autres personnes du monde.

Franchement, qu’est-ce que c’est ? Je suis vraiment curieux à ce sujet. Néanmoins, je devrais d’abord me concentrer sur la personne devant moi.

Comme il était peu probable que ce soit quelque chose de dangereux, j’avais décidé de laisser cette affaire pour plus tard, puis j’avais fixé mon regard sur le casque blanc.

« Merci d’avoir répondu à mon appel. De plus, je suis désolé de vous avoir espionné, » dis-je.

« C’est bon. Considérant que nous sommes armés, votre méfiance est justifiée, » répondit-il.

« Merci de votre compréhension. Je m’appelle Majima Takahiro. Cette personne est Miho Mizushima, » avais-je dit.

« Je m’appelle Silane. Je suis la vice-chef de cet ordre chevaleresque, » répondit Silane.

Le casque blanc, ou plutôt, Silane avait fait une simple salutation.

Puis, j’avais soudain réalisé mon malentendu.

Il était... elle était une femme. La voix sévère et basse d’avant qui venait du bas du casque était un peu étouffée, alors j’avais mal compris. Mais, comme je m’approchais pour échanger des mots, il y avait une douceur particulière à une dame dans le son de sa voix.

Elle avait baissé la tête. Une action pour informer ses soldats... non, s’ils lui obéissaient je suppose qu’ils devraient être vus comme des chevaliers ?

« Les voyageurs venant d’un autre monde sont rares, » déclara Silane.

On était arrivé là. L’énorme exagération. Sa bizarrerie, est-ce dû à ses caractéristiques ? Ou juste quelque chose qui est unique aux autres gens du monde ?

En tout cas, ce qui était dit n’était pas faux.

J’avais hoché la tête, puis j’avais demandé après ça. « Oui, c’est comme vous l’avez dit. Je peux voir qu’il semblerait que vous êtes avec d’autres personnes venant d’un autre monde. Serait-il acceptable pour nous de supposer que vous connaissez nos circonstances ? »

« Tout à fait, » répondit-elle. « Ils ont été gardés en sécurité jusqu’à maintenant. »

Ces paroles ne dissimulaient aucune intention claire.

Tant qu’elle n’agissait pas, ils ne semblaient pas avoir l’intention de nous faire du mal.

Au contraire, il y avait même des indications qu’ils étaient heureux que nous soyons en sécurité.

La preuve de ceci fut quand Silane nous avait fait cette proposition. « Ça a dû être difficile. Nous adressons une invitation à vos frères pour venir dans notre pays. Si cela ne vous dérange, pourquoi ne viendriez-vous pas avec nous ? »

« C’est... justement ce que je voulais, » dis-je.

J’étais un peu perplexe.

Des informations sur le chemin vers la civilisation humaine étaient ce que nous avions l’intention de demander à l’origine. De la façon dont les choses s’étaient passées, ce développement avait été totalement favorable.

Attends un peu, notre position est assez mauvaise.

« Est-ce vraiment d’accord ? Vous faites venir des personnes suspectes jusqu’à chez vous, » demandai-je.

En prenant le bon sens en considération, les habitants d’un autre monde n’étaient pas des résidents d’une petite maison avec la prairie.

Je ne savais pas comment le bon sens fonctionnait ici, mais même si le phénomène du transfert depuis un autre monde était bien connu, nous étions des étrangers... En d’autres termes, cela ne changeait pas le fait qu’ils devraient se méfier des personnes suspectes.

« Bien sûr, ça n’a pas d’importance, » répondit-elle.

Par conséquent, je me méfiais de l’existence d’un motif sous-jacent. Mais l’attitude sincère de Silane montrait que nous étions invités à la suivre, nous, des habitants d’un autre monde.

Même l’humeur affichée donnait l’impression que c’était quelque chose de naturel à faire.

« C’est parce que vos visiteurs de si loin sont nos invités d’honneur, » continua Silane.

« Invités d’honneur... ? » demandai-je.

En quelque sorte, en entendant ces mots, cela m’avait fait redresser mon dos. En dehors de cela, il ne semblerait pas y avoir d’intention malveillante dans ses paroles.

Après Silane m’eut regardé avec une expression sincère, j’avais l’impression qu’elle ne faisait pas semblant. Par conséquent, un sentiment était venu en moins en raison de la différence de logique entre les deux mondes.

Par exemple, je me considérais comme un intrus dans ce monde, mais l’autre côté semblait penser à nous en tant qu’invité d’honneur.

Il y avait une différence dans chacune de nos perspectives. Voilà pourquoi nos pensées ne correspondaient pas.

Puisque l’autre personne venait d’un monde différent, c’était une conclusion évidente, et une affaire si simple... Bien qu’il soit facile de le dire, ne pas être capable de comprendre les pensées de l’autre était plus dangereux que tout. Même si la situation actuelle était favorable, je ne peux pas prédire quand cela allait changer.

« Je suis désolé, Silane-san. Que voulez-vous dire en disant que nous sommes des invités d’honneur ? » demandai-je.

« C’est..., » commença-t-elle.

En répondant à ma question, Silane avait remarqué quelque chose et avait coupé sa parole au milieu de la phrase.

... Zut. Étais-je trop rapide ?

Je voulais faire claquer ma langue en raison de ma propre impatience, mais Silane ne semblait pas remarquer mon malaise.

« Je suis vraiment désolée, Takahiro-dono. Nous devrions avancer avant de pouvoir parler un peu plus longtemps. Si nous nous attardons ici trop longtemps dans cette “Mer d’Arbres”, cela pourrait nous être fatal. » Silane avait dit cela en mettant ses talons ensemble et en baissant la tête.

C’était une expression sincère selon moi.

« Je comprends votre inquiétude de ne rien comprendre du tout, mais ne pourriez-vous pas commencer par venir avec nous ? » demanda-t-elle. « Nous serons en mesure d’atteindre notre destination très bientôt. Je vais tout vous expliquer après notre arrivée. »

Silane avait levé la tête. De sous son casque blanc, elle me regardait avec des yeux pleins de sincérité.

« ... Je comprends, » répondis-je.

Dans ce genre de situation, je ne pouvais pas plus longtemps lui demander des réponses. J’avais donc accepté son offre.

Une Silane qui ne connaissait pas mes pensées semblait rire de l’intérieur de son casque. « Alors, venez avec nous. Nous vous souhaitons la bienvenue. »

 

☆☆☆

 

Immédiatement après notre présentation, nous étions partis de là.

Les chevaliers en armures s’étaient divisés en deux afin de protéger le groupe de l’avant et de l’arrière.

Sur le devant se trouvait Silane, menant l’ensemble du groupe des chevaliers.

Au total, 15 étudiants, dont Lily et moi, et nous étions protégés par eux.

En premier lieu, les étudiants semblaient être divisés en différents groupes et interagissaient les uns avec les autres. Les nouveaux venus étaient allés dans les groupes d’origine et s’étaient déplacés ensemble. Grâce à ça, me coller avec Lily n’était pas vue comme étant bizarre.

« Jusqu’ici, avez-vous erré dans cette forêt ? Vous avez bien fait de survivre. »

« Maintenant, c’est bon. »

« Ces personnes nous protègent maintenant. Nous sommes sauvés. »

« Je pensais que ce ne serait que temporaire, mais nous sommes vraiment sauvés. »

« Eh bien, Majima-san a eu de la chance ! Je suis content que vous soyez encore en vie ! »

Les étudiants fatigués nous avaient adressé de chaleureux mots de bienvenue, à nous qui venions de les rejoindre.

Puisque nous avions décidé de partir peu de temps après nos présentations, je ne connaissais que leurs noms et je n’avais pas encore compris leurs personnalités. Cependant, il y en avait encore quelques-uns dont je me souvenais.

L’un d’eux était un garçon qui semblait être plus âgé que moi. Son nom semblait être Taichi Miyoshi.

À l’origine, ses compagnons étaient deux garçons et deux filles, mais il parlait avec tout le monde sans faire de cas.

En d’autres termes, est-il le médiateur de classe ? En vérité, il semble juste être un camarade de classe.

Je m’étais souvenu d’un autre étudiant, mais pas dans le bon sens.

Il était plus jeune que moi et s’appelait Sakagami Gouhuta. Je ne connaissais pas personnellement son nom, mais j’avais été informé par une Miho amère.

Pour le dire simplement, Sakagami était un délinquant. Tout en grattant ses cheveux blonds et sales, il nous avait regardés avec brusquerie. Quand son regard s’était tourné vers Lily, il avait fait un sourire indécent... Je suppose que c’était la raison de son regard. L’apparence de Lily était actuellement celle de Miho Mizushima, une belle fille, et c’était quelque chose qui manquait à leur groupe actuel.

Il y avait seulement une personne qui accompagnait Sakagami. Il s’agissait d’un petit étudiant qui semblait faible. Il portait un grand sac à dos qui semblait contenir à la fois ces propres affaires et les bagages de Sakagami, ce qui le faisait tituber en marchant. Même ici, les individus opprimaient les autres. Et personne n’arrêtait un comportement aussi déraisonnable.

Vous pourriez dire que plusieurs autres étudiants, y compris Miyoshi, étaient amers au sujet de la présence de Sakagami et du comportement en regardant simplement leurs yeux.

Eh bien, je comprenais bien leurs sentiments. Je n’aimais pas non plus ce que je voyais.

En les regardant, je m’étais remémoré des souvenirs de notre vie antérieure à l’école, qui étaient maintenant comme un passé lointain.

Les élèves de différentes années étaient mélangées alors que nous traversions actuellement une forêt. Mais cela ressemblait quand même à une salle de classe que vous trouveriez n’importe où au Japon.

Néanmoins, les étudiants ne se seraient jamais attendus à être transférés ici et être mis dans ce genre de situation.

« Est-ce que Majima-kun et Mizushima-san sont encore fatigués ? »

« Non, cela va. Merci de vous en inquiéter. »

« Miho-san, n’êtes vous pas encore un peu fatiguée ? »

« Haha. Une fille s’inquiète pour moi. Je fais de l’athlétisme sur de longues distances. Je ne vais pas me fatiguer facilement. »

De temps en temps, quelqu’un laisse échapper des mots d’encouragement alors que les trente chevaliers et les élèves traversaient la piste des animaux en étant le reste du temps silencieux.

L’une des raisons à cela était la grande fatigue que tout le monde ressentait.

L’autre raison était parce qu’il était imprudent de s’engager dans des conversations oisives tout en marchant dans la forêt. Même un enfant comprenait qu’un bruit excessif rendait plus difficile la détection des monstres qui s’approchaient.

« ... »

En tant que membre du groupe d’étudiants, j’avais continué tout en marchant silencieusement. Ce faisant, j’avais ressenti un malaise.

Un danger est présent, ce n’est pas ce que j’ai ressenti.

Cela semblait être la même chose que j’avais ressentie lors de l’échange avec Silane il y a un moment.

Je me sentais comme si j’étais un objet étranger ici. Inutile de dire que j’étais en vérité un corps étranger dans ce groupe.

Ce qui avait prouvé que j’étais un étranger ici, c’était que depuis que j’avais rejoint le groupe, je ne m’étais jamais séparé de Lily. Bien que je ne savais pas à quoi cela ressemblait de leur point de vue... Je pouvais sentir les regards un peu jaloux dans leurs yeux. En fait, il y avait un sentiment de distance et de méfiance à mon égard, même de la part des gardes.

Donc, il était certain que j’étais un étranger ici... Pourtant, ce n’était pas la cause des sentiments de mon malaise.

L’origine du sentiment venait d’autre chose. Mais je devais encore comprendre ce que c’était.

« Majima-kun. » Lily s’agrippa à ma main alors que j’étais perdu dans ses pensées.

Ses yeux étaient remplis de préoccupation, me fixaient intensément.

En même temps qu’elle faisait ça, des regards emplis de jalousie étaient dirigés vers moi, eh bien, peu importe...

« Est-ce que tu vas bien, Majima-kun ? » Cette fois, Lily ne m’appelait pas maître. Elle jouait le rôle de Miho Mizushima jusqu’à la fin. Mais cela ne changeait pas notre relation.

« Tout va bien, » lui avais-je dit.

Dans tous les cas, elle était debout et elle se tenait toujours à mes côtés. À cause de ça, je vais supporter d’aller avec les autres personnes transférées jusqu’à ce que ce sentiment de mal-être se concrétise. En d’autres termes, j’avais réfréné mes émotions et avais continué à avancer.

Nous avions bientôt commencé à grimper une pente de plus en plus abrupte. Immédiatement après ça, nous étions arrivés sur une colline et notre champ de vision devant nous s’était d’un coup élargi.

Des cris de joie avaient éclaté parmi le groupe.

La forêt qui avait constamment obscurci notre vue n’était plus devant nous.

Au lieu de ça, il y avait l’apparition d’un grand bâtiment, composé de dizaines de milliers de briques.

Il y avait une énorme forteresse où se trouvait autrefois la forêt dense, et ses murs étaient maintenant colorés en brun à cause du passage du temps.

***

Chapitre 15 : Une catastrophe

Partie 1

La forteresse, enchâssée dans la dense forêt, avait la forme d’une mosaïque de polyèdres hérissés d’une manière irrégulière. Pour le décrire en un mot, elle était austère. Le passage des années avait altéré sa surface rouge et cela s’était simplement ajouté à sa présence imposante. Depuis où je me tenais, seuls les murs extérieurs étaient visibles et cela suffisait à faire comprendre à quel point cette forteresse était massive. Je pensais que nous aurions été amenés dans un village ou une ville, mais si l’on y réfléchissait, il n’y avait aucun moyen d’établir une ville ou un village normaux dans un endroit que les autres mondes appelaient la « Mer des Arbres ». Il ne suffirait pas de vous armer de métal froid et dur. Les individus ne pourraient pas survivre dans un tel endroit, à moins qu’ils ne se cachent dans des structures robustes faites de milliers de briques.

« Personnes d’un autre monde, voici notre destination, le Fort Tilia, » le ton autrefois tendu de Silane était maintenant coloré par du soulagement. « Nos chevaliers chassent régulièrement les monstres dans le voisinage du fort, alors vous êtes maintenant en sécurité. Les préparatifs pour votre arrivée sont bien avancés dans le fort, et les autres devraient nous y attendre, alors allons-y. C’est juste devant nous. »

Les étudiants avaient commencé leur avance une fois de plus à un rythme léger. Avant qu’ils ne le sachent, le sol de la forêt sous leurs pieds avait cédé la place à un sentier bien tracé. Il s’agissait de quelque chose qui était assez travaillé pour être appelé une route.

« Y en a-t-il d’autres personnes comme nous dans le fort ? » Profitant de l’atmosphère excitée générée par les autres étudiants, j’avais posé une autre question à Silane.

« Oui. Une autre personne chanceuse a réussi à traverser la forêt toute seule, tout comme vous, » la voix de Silane s’était dissipée alors qu’elle répondait. « Malheureusement, cette personne était la seule autre que vous deux, qui avait traversé la forêt en utilisant sa propre force. »

« La seule personne autre que Li... Mizushima-san et moi ? » demandai-je.

« Oui, c’est bien ça, » répondit Silane.

« Mais, il y a beaucoup d’autres étudiants ici comme moi, » demandai-je.

J’avais regardé les autres étudiants, qui marchaient de bonne humeur. Si Silane ne mentait pas, alors où étaient les autres ?

« Contrairement à vous, ils n’ont pas traversé cette forêt en utilisant leurs propres moyens, » Silane avait répondu avec une sincérité constante.

« Le troisième ordre de nos chevaliers a plusieurs bases avancées dans la forêt dans le but de recueillir des informations. Vos compatriotes ont été trouvés cachés là-bas, alors nous avons voyagé à chacune des quatre bases avancées et avons rassemblé tous vos camarades de l’autre monde afin de les déplacer jusqu’au fort. »

« ... Je vois, » dis-je. J’avais hoché la tête en montrant que je comprenais.

Je pensais que c’était étrange depuis le tout début. Au moment où la colonie s’était effondrée, il y avait environ 800 étudiants. Parmi eux, combien avaient survécu et quitté la colonie ? 100 ? 200 ? Ou bien le nombre de survivants pourrait-il être deux fois plus élevé ? En tout cas, pour ceux qui s’étaient échappés de la colonie, la forêt infestée de monstres devait être un véritable enfer pour eux. C’était quelque chose que je pouvais dire sur la base de mes propres expériences, donc il n’y avait aucun doute à ce sujet. En fait, si je n’avais pas rencontré Lily, je serais déjà mort. À l’exception d’un irrégulier comme moi, ce ne serait pas étrange même s’ils étaient tous morts. Quand j’avais rencontré pour la première fois les étudiants qui étaient gardés par les chevaliers, j’avais été choqué de voir que tant de gens avaient survécu, puisque, franchement parlant, leur survie aurait dû être impossible.

« Cependant, je ne sais pas ce qu’ils ont dû traversé, » Silane déclara ça d’un ton sérieux. « Les chevaliers utilisent ces bases comme lieu de repos pour explorer les profondeurs de la mer des arbres. Bien que l’apparence de ces bases ressemble à de simples cabanes. »

« ... »

« Depuis que nous avons mis en place des pierres de barrière qui ont été minutieusement créées grâce à l’alchimie, les bases ont été protégées contre les monstres, » continua Silane. « Grâce à cela, toutes les autres personnes d’un autre monde ont pu survivre. Je suis sûre que vous pouvez comprendre à quel point elles sont utiles. »

Je m’étais tue sans le savoir, car je me rappelais l’époque où j’avais passé la nuit dans la cabane. Apparemment, elle appartenait aux chevaliers. Cette « pierre de barrière » avait dû être la pierre étrange qui avait empêché Lily et Rose de se rapprocher. Dans ce cas, afin de laisser Lily et le reste pouvoir aller à l’intérieur, j’avais dû détruire cette pierre.

Alors que je rappelais de cela, une pensée inquiétante avait traversé mon esprit.

J’avais donc posé une question qui me taraudait l’esprit. « Je suppose que vous utilisez les mêmes pierres de barrière dans le fort, n’est-ce pas ? »

Si c’était le cas, Lily ne pourrait pas s’approcher du fort. Une vague de panique me submergea à l’instant même où cette pensée me traversa l’esprit, mais heureusement, c’était une préoccupation inutile.

« Non, nous n’en utilisons pas, » répondit-elle. « Les pierres de barrière ont une portée limitée. Quand il s’agit de la taille du fort, la portée d’efficacité est tout simplement inadéquate. »

« Ah, vraiment ? » demandai-je.

« Non seulement elles sont rares, mais nous n’avons plus les connaissances pour en faire plus, » répondit-elle. « En plus de cela, leur portée d’efficacité est limitée. Donc, à la fin, elles ne peuvent que garder les monstres à distance. Ce n’est pas quelque chose qui peut complètement empêcher les intrusions. En premier lieu, les critères nécessaires pour l’établir sont trop difficiles à utiliser ici. »

J’avais poussé un soupir de soulagement et je lui avais donné une réponse appropriée. C’était une excellente nouvelle. Il ne semblait pas que les pierres de barrière seraient un problème pour nous dans l’avenir immédiat. Après avoir retrouvé mon sang-froid, j’avais regardé les étudiants qui marchaient gaiement.

« Je ne sais pas ce qu’ils ont dû traversé. C’est vrai, n’est-ce pas ? » J’avais répété les paroles de Silane il y a un moment, et j’avais soupiré.

« Ils ont eu de la chance, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Que voulez-vous dire, Takahiro-dono ? » demanda Silane.

« Eh bien, ce que je veux dire c’est que selon votre histoire, ils sont arrivés par hasard aux cabanes où les pierres de barrières ont été établies, » répondis-je. « Par coïncidence, vous êtes arrivée afin de les visiter et vous avez pu les aider. N’est-ce pas ainsi ? Est-ce que ce n’est pas un coup de chance incroyable ? »

À certains égards, leurs circonstances ressemblaient aux miennes. Après l’effondrement de la colonie, j’avais erré dans la forêt, avec l’esprit et le corps en lambeaux, et finalement, j’avais atteint cette grotte. Juste au moment où j’allais renoncer à la vie, Lily m’avait trouvé, et grâce à ça, j’étais toujours là maintenant. Il était probable que j’avais ressenti une légère sympathie pour les autres étudiants qui marchaient avec nous.

« Non, ce n’est pas tout à fait juste, » Silane avait réfuté ma conjecture. « Nous avons reçu des informations selon lesquelles il pourrait encore y avoir des survivants, et on nous a demandé de les protéger. Donc, ce n’était pas une coïncidence que nous les ayons sauvés. »

« Une demande ? Qu’est-ce que... ? » commençai-je. J’avais été déconcerté par ce que Silane venait de dire.

Ce n’était plus le Japon sur la Terre que nous connaissions. Même lors de rencontres fortuites, il était impossible d’aider quelqu’un sans avoir des motifs cachés. De telles choses naïves ne pouvaient pas être attendues. Pour commencer, qui aurait pu le demander ?

Alors que j’étais perdu dans le doute, une acclamation de joie avait atteint mes oreilles.

Regardant vers l’avant, j’avais remarqué une petite porte de fer qui ne pouvait pas se comparer à la magnificence de la forteresse. Il semblait que nous avions atteint notre destination pendant que nous parlions. La zone autour de la forteresse, bien que cachée dans la forêt, avait été nettoyée par les humains. Les arbres, que nous avions l’habitude de voir, avaient disparu de notre vue lorsque nous étions entrés dans la clairière. Le ciel était vaste. C’était comme si nous étions soudainement libérés de quelque chose qui nous avait enveloppés. C’était un endroit pour les humains. La sensation était tangible. Malheureusement, je ne devrais pas perdre mon objectif à cause de cela.

À une petite distance, devant la forteresse, des dizaines de chevaliers se tenaient avec leurs talons alignés. Il y avait aussi plusieurs hommes et femmes autour de la forteresse vêtus de vêtements d’étudiants.

J’étais confus. Ne devrait-il pas y avoir qu’un seul étudiant qui avait été jusqu’à la forteresse ?

Me tournant pour demander à Silane, qui avait marché à côté de moi, je m’aperçus qu’elle s’était arrêtée net dans ses traces.

« Silane-san ? » demandai-je.

« ... Ne me dites pas, » déclara Silane.

Quand je m’étais retourné, j’avais remarqué que Silane levait les yeux alors qu’elle gémissait. Le fait de voir sa réaction m’avait naturellement fait également lever les yeux, et mon regard avait atterri sur la lumière clignotante jaune. La créature mystérieuse qui flottait habituellement au-dessus de l’épaule de Silane se débattait et agitait ses membres courts alors qu’elle volait en rond. Elle semblait vouloir transmettre un certain message en utilisant ses gestes, mais malheureusement, je ne pouvais pas déchiffrer ce qu’elle essayait de dire. Cependant, c’était une histoire différente pour Silane, elle semblait parler couramment la langue composée de mouvement de la créature.

« À tous les chevaliers, dégainez vos épées ! » cria-t-elle.

Les bruits d’avertissement de Silane resonnèrent dans la forêt. Avant même que je puisse poser ma question, la situation avait commencé à se développer. Dans l’instant suivante, une énorme chenille verte avait fait son apparition, poussant à travers les arbres forestiers dont nous venions d’émerger.

« Uwaaaaaa!? »

« Kyaaaaaaaaaaa! »

Il s’agissait d’un monstre gigantesque avec un corps de plus de trois mètres de long. Ce qui était encore pire était qu’il y en avait cinq. Le petit groupe de monstres avait chargé vers nous, produisant comme des bruits de bavardage énervants. On pouvait entendre les étudiants crier tandis que les chevaliers se précipitaient pour dégainer leurs épées.

« P-Pourquoi il y a tant de chenilles vertes dans le voisinage de la forteresse !? » L’un des chevaliers, qui semblait secoué, avait crié.

En y repensant, Silane avait bien dit que les chevaliers éradiquaient régulièrement les monstres aux alentours de la forteresse. Donc, il était possible qu’ils n’aient pas rencontré autant de monstres avant.

Alors que ces pensées tourbillonnaient dans mon esprit, j’avais sorti l’épée en bois que j’avais dissimulée. À ce stade, c’était déjà un réflexe conditionné. Après avoir jugé que je n’avais pas le temps d’équiper le bouclier qui était porté sur mon dos, j’avais immédiatement échangé des regards avec Lily qui était à côté de moi. Le plus important était de confirmer la situation de mon entourage. Cependant, quand j’avais regardé autour de moi, j’avais été stupéfait par la scène qui s’était déroulée devant moi.

« ... Hein !? » m’exclamai-je de surprise.

Tous les étudiants autour de moi étaient dans un état de panique. Ceux qui avaient essayé de fuir vers la forteresse avant eux étaient devenus inconscients de leur environnement à cause de leur panique, et avaient fini par s’écraser l’un sur l’autre, ce qui, à leur tour, les avait fait dégringoler en raison de l’impact. Les personnes tombées étaient en fait parmi les plus chanceux des étudiants. Il y en avait d’autres qui poussaient tous ceux qui leur barraient le chemin alors qu’ils tentaient de se mettre en sécurité, certains qui étaient complètement paralysés par la peur, d’autres qui s’accrochaient aux chevaliers, et même d’énormes idiots qui donnaient des coups de pied aux personnes voisines d’eux.

... Qu’est-ce que c’est que tout ça ?

En regardant cette scène, je m’étais demandé comment tous ces individus avaient réussi à survivre jusqu’à maintenant. Selon l’histoire de Silane, il était certainement vrai qu’ils n’avaient pas quitté la forêt par leurs propres moyens. Ils s’étaient cachés dans une cabane, et étaient restés là, jusqu’à ce que Silane et le groupe des chevaliers viennent à leur secours. Cependant, avant de s’être abrités dans un lieu sûr, ils auraient dû traverser l’enfer dans la forêt après l’effondrement de la colonie. Et pourtant, pourquoi...

À ce rythme, il nous serait difficile de nous échapper sans une bonne planification, et ces étudiants seraient aussi un obstacle pour la lutte des chevaliers. La panique était une chose contagieuse. En voyant comment les personnes réagissaient, les chevaliers devinrent visiblement agités. Ce désordre n’était pas simplement de retenir tout le monde. C’était clairement une action suicidaire.

« Ne paniquez pas ! » Silane, la seule personne parmi eux qui était restée calme, avait réprimandé ses subalternes.

Cependant, on pouvait en partie détecter un ton amer dans sa voix, probablement parce qu’elle comprenait à quel point la situation était grave à ce moment-là.

« Renforcez vos défenses ! Ils vont arriver ! » cria-t-elle.

Les sons grinçants, provoqués par le mouvement de leurs mâchoires, pouvaient être entendus pendant que les chenilles vertes s’avançaient vers nous. Même si elles ressemblaient à de grosses chenilles, la façon dont elles nous chargeaient ressemblait plus à de gros taureaux. Les chevaliers, qui avaient retrouvé leur sang-froid après avoir été réprimandés par Silane, tentèrent de former un mur défensif en tenant leurs boucliers devant les étudiants. Néanmoins, même s’ils essayaient comme ils le pourraient, ils ne pouvaient toujours pas me donner un sentiment de sécurité. Peut-être que je les comparais inconsciemment à Rose.

Pourraient-ils se défendre contre ces monstres ?

L’anxiété s’était accumulée dans ma poitrine en regardant les chenilles vertes s’écraser sur les chevaliers. Non, ils avaient failli s’écraser sur les chevaliers, mais ça ne s’était pas passé comme ça. Un développement inattendu avait pris effet avant que cette scène puisse se dérouler.

Une voix calme avait atteint mes oreilles. « Laissez-moi cela » et tout était arrivé à une fin abrupte et violente.

Les corps des chenilles vertes avaient été déchiquetés. Du liquide bleu avait été éclaboussé partout alors que leurs corps étaient soufflés dans des directions opposées. Tout ce que je pouvais ressentir était un choc alors que toute la scène se déroulait juste devant mes yeux. Le combat s’était terminé en un instant, ne laissant que le carnage à sa place. Je ne pouvais pas du tout comprendre ce qui s’était passé. La seule chose que je savais était qui l’avait fait.

Une fille vêtue d’un uniforme de marin avait atterri sur le sol avec un bruit sourd. Il n’y avait aucune trace de cette personne tout à l’heure. C’était comme si elle était apparue de nulle part. Comme elle s’était tenue debout devant les chevaliers comme si elle les protégeait, elle devait être celle qui devait être responsable de la scène incroyable qui s’était déroulée devant moi tout à l’heure.

« C’est bon maintenant, » la fille aux longs cheveux noirs et lustrés qui s’étendait jusqu’à sa taille avait fait un sourire agréable. Ce fut un sourire chaleureux qui avait dissipé le malaise présent chez tout le monde.

***

Partie 2

L’apparition soudaine de la fille avait fait que tous ceux qui étaient présents retenaient leur souffle. Je n’étais pas une exception. Au contraire, j’étais probablement le plus choqué de tous.

La fille tenait une épée mince avec un design exquis. Je supposais que c’était ce qui avait déchiré les cinq chenilles qui nous avaient attaqués. Cependant, à la toute fin, cela était resté simplement une conjecture. Même si j’avais été présent, je ne pouvais pas comprendre comment elle avait triomphé des chenilles vertes. C’était incroyable. J’avais acquis la compétence pour améliorer mes capacités physiques en utilisant la magie, et puisque les organes sensoriels étaient également renforcés, il ne serait pas difficile de saisir le mouvement de tout adversaire qui était au même niveau qu’un Croc de Feu. Bien que voir un mouvement et être capable de réagir à ce mouvement étaient des problèmes distincts, car les sens des humains étaient généralement bien meilleurs que les fonctions physiques. Si Gerbera était mon adversaire, je ne serais pas capable de réagir à temps, mais je pouvais encore voir ses mouvements. Mais, il n’était pas exagéré de dire que je ne pouvais pas voir du tout le mouvement de la fille en face de moi. À l’instant où j’avais repéré une silhouette sombre en mouvement, tout était déjà fini. Elle était incroyablement rapide, et même plus que Gerbera. C’était impossible. C’était incompréhensible. La seule explication possible était que nous existions dans différents axes temporels. Bien que, grâce à sa force incroyable seule, je pouvais savoir qui elle était.

« ... Elle possède une capacité, » murmurai-je.

Au moment où ces mots s’échappaient de mes lèvres, elle avait souri et son expression s’était considérablement adoucie. C’était un sourire tellement attirant que même quelqu’un comme moi, qui étais déjà habitué au sourire de Lily, en était presque ravi.

« Hé, Eno. N’est-ce pas sans cœur que tu ne fais que te montrer cool là-bas ? » Une voix de plainte dirigée contre elle m’avait incité à me tourner vers sa source.

Un groupe armé, composé de deux garçons en uniformes scolaires, pouvait être vu venant de la direction de la forteresse. Le premier gars tenait deux épées droites, une dans chaque main, tandis que l’autre brandissait un bâton de combat accrocheur, incrusté de joyaux à l’allure voyante.

« Je ne pouvais pas faire autre chose puisque c’était une urgence. Vous êtes trop lent et je peux avancer plus vite que vous deux, » la jeune fille avait remis son épée mince dans son fourreau alors qu’elle leur répondait avec un léger sourire.

« Ne dis-tu pas que nous sommes comme des tortues par rapport à toi ? » répliqua l’un des deux garçons.

Alors que tous les deux s’engageaient facilement dans la conversation, tous les yeux étaient fixés sur eux, vu leur apparence abrupte. C’était inévitable puisque la scène que nous avions vue plus tôt nous avait laissé une énorme stupeur. Cependant, à mi-chemin de leur conversation, ils avaient soudainement pris conscience des regards choqués sur nos visages.

« Plus importants encore, Juumonji-kun, nous allons d’abord nous présenter. Tout le monde semble être abasourdi, » déclara la fille.

« Ah. Maintenant que tu le dis, tu as raison, » répondit Juumonji.

En entendant ce que la fille avait dit, le garçon qui portait deux épées droites avait hoché la tête et nous avait regardés. On pourrait vraiment dire qu’il affichait l’aura d’un sportif en raison de sa grande taille et son corps robuste et massif.

« Ravi de vous rencontrer. Je m’appelle Juumonji Tatsuya. Et, ces personnes-là sont Eno Yuna et Watanabe Yoshiki. Nous appartenons tous à l’Unité Expéditionnaire, » déclara-t-il.

Quand il les avait désignés avec ses yeux, Eno Yuna, la fille qui avait facilement vaincu les chenilles, avait eu l’air un peu timide en haussant les épaules et en agitant légèrement la main. Au même moment, l’autre homme, Watanabe, de petite taille, avait levé son bâton de combat en guise de réponse.

« Il semble que tout le monde a réussi à échapper à la forêt en toute sécurité. Je suis heureux, » continua-t-il. « Et je voudrais transmettre mes remerciements à tous les chevaliers pour avoir accepté notre demande. Merci à vous tous, nous avons toujours nos camarades de classe avec nous. »

... Voilà qui explique certaines choses.

J’avais enfin compris la situation. Le nom, Eno Yuna, m’avait semblé familier. Il y avait beaucoup de différents types de détenteurs de capacité de type guerrier qui excellaient dans la magie et les compétences physiques par rapport à ceux avec d’autres capacités uniques, mais sans capacité de combat comme moi. Cependant, il y avait une exception. Un groupe, qui comptait moins de dix personnes, possédait de manière inattendue les deux types de capacités, et Eno Yuna était l’un d’entre eux.

... Eno Yuna la « Skanda [1] ».

Elle était largement connue même parmi ceux qui étaient restés dans la colonie en raison de sa vitesse. Cette fille était incroyablement rapide. D’après ce que j’avais compris, il n’y avait personne qui pouvait égaler sa vitesse même parmi ceux qui possédaient des capacités spéciales dans l’Unité Expéditionnaire. Après l’avoir confirmé de mes propres yeux, c’était sans doute vrai que sa vitesse était écrasante. En raison de sa popularité, la nouvelle qu’elle avait rejoint la première Unité Expéditionnaire composée principalement de membres d’élite avait atteint mes oreilles même si j’étais du groupe de la colonie.

La première Unité Expéditionnaire.

L’équipe composée de ceux qui avaient des capacités avait quitté la colonie pour se diriger vers l’est afin d’acquérir des informations sur ce monde. En conséquence, la force de l’Unité Expéditionnaire restante stationnée dans la colonie s’était affaiblie, causant l’effondrement de la colonie. Cependant, ce premier Unité Expéditionnaire partie pour cette mission semblait avoir pris contact avec les habitants de ce monde comme prévu.

Silane avait mentionné que ce n’était pas une coïncidence si elle avait fini par héberger ces étudiants et qu’elle avait reçu une demande pour les protéger parce qu’il y avait une possibilité qu’il y ait des survivants. En d’autres termes, ceux qui avaient fait la demande étaient la première Unité Expéditionnaire se tenant devant nous, et ils avaient aussi sauvé la vie de tous les étudiants ici. Même dans l’incident précédent, ils avaient supprimé la menace pour les étudiants en éliminant les monstres attaquants. Il n’y avait aucun scrupule à ce sujet. Tous ces événements étaient survenus seulement parce que ceux qui possédaient le pouvoir utilisaient leurs capacités pour le bien.

« Je suis ravi de pouvoir rencontrer tout le monde ici, » déclara Juumonji. « Il n’y a plus rien à craindre à partir de maintenant. Tant que nous sommes ici, tout ira bien. »

La phrase que Juumonji venait de dire avait montré sa conviction en tant que personne qui protégerait ses proches. Même si leur comportement était différent, ces trois membres de l’Unité Expéditionnaire regorgeaient d’une certaine confiance. Ils avaient foi en leurs propres force, but et existence. C’était comme s’ils étaient des héros qui vivaient dans l’histoire.

C’était risible. Il n’y avait aucune chance que cela soit possible. Il n’y avait aucune chance qu’ils soient des héros. Ils étaient juste des étudiants. Ils étaient simplement de jeunes adolescents comme nous.

« Vous pouvez simplement nous laisser nous charger de tout. Soyez rassuré et reposez-vous, » continua-t-il.

Le fait de dire toutes ces choses ne me rassurerait pas du tout. En premier lieu, l’événement tragique qui avait conduit à l’effondrement de la Colonie était dû au fait que la Colonie avait tout confié à la première Unité Expéditionnaire. Je n’oublierais pas cet enfer. Je n’avais jamais oublié ça. Les coupables de cet événement étaient ces trois personnes en face de moi, qui possédaient également des capacités spéciales. Il n’y avait aucune chance qu’ils pourraient être des saints. Ils étaient un groupe de jeunes personnes dégoûtantes et immatures qui étaient peut-être poussées par la cupidité.

Et pourtant, que se passait-il ici ?

Il n’y avait aucun besoin particulier de regarder autour de soi puisque l’atmosphère ici avait confirmé que tout le monde adorait ces trois héros. Ils avaient baissé leur garde et s’étaient relâchés depuis que le malheur était fini et ces trois membres allaient soi-disant éliminer tous les dangers pour toujours. Il ne semblait pas que les étudiants ou les chevaliers doutaient de ce que ces individus de l’Unité Expéditionnaire avaient dit. Tout le monde semblait croire en eux, sauf une personne.

Il y avait vraiment quelque chose. Quelque chose n’allait pas. Il y avait des incohérences et des divergences dans ces événements. Ou bien pourrait-il y avoir quelque chose qui ne va pas avec moi ?

« Majima-kun, » Lily avait prononcé mon nom avec anxiété.

À ce moment, la chaleur qui émanait d’elle alors qu’elle se tenait près de moi était la seule chose qui confirmait ma santé mentale.

***

Nous avions ensuite été conduits à la forteresse en tant qu’étudiants sous leur protection. Les trois personnes de l’Unité Expéditionnaire avaient quelque chose à discuter avec Silane, alors ils s’étaient séparés de nous. Après la séparation avec les chevaliers, seuls les étudiants avaient été escortés dans leurs chambres. Celui qui nous avait guidés à travers un passage avec des briques rougeâtres était un homme vêtu d’un équipement différent de celui des chevaliers. C’était une armure qui avait simplement pour but de protéger son corps avec un bouclier rond semblable au mien. Je ne l’avais aperçu que lorsque nous nous dirigions vers notre destination, mais il semblait porter une lance qui ressemblait à celles portées par des sentinelles qui suggéraient peut-être qu’il venait d’une autre unité.

Même si on nous avait dit que nous pouvions tous avoir nos propres chambres, j’avais décidé de rester dans la même chambre que Lily. Prenant en compte notre sécurité, c’était un choix évident pour nous. Cependant, peut-être parce que les autres étudiants se sentaient aussi anxieux après leur arrivée dans un endroit totalement inconnu, il y en avait qui avaient demandé à partager les chambres avec quelques autres personnes, alors c’était une chance que nous ne nous distinguions pas à cause de ça.

La chambre jusqu’à laquelle nous avions été escortés était simplement meublée avec seulement deux lits et un bureau. Il y avait aussi une seule fenêtre encadrée en bois, mais ce qui m’avait surpris était le dispositif d’éclairage qui était installé sur le mur. En y regardant de plus près, j’avais réalisé que ce n’était ni un type de lumière électrique ni une torche, mais une sorte d’objet avec une gemme de la taille d’un poing à l’intérieur. La gemme elle-même semblait émettre de la lumière, même si je ne savais pas quelle théorie était derrière. Était-ce un appareil magique ? Il semblerait que ce monde avait développé un niveau de technologie très différent de notre monde.

Au moment où j’avais fini d’inspecter la pièce, l’homme, qui nous avait guidés plus tôt, était revenu une fois de plus avec une bassine d’eau, de tissu et de vêtements. Probablement parce qu’il savait que nous venions d’un monde différent, il avait l’air nerveux. Après nous avoir dit qu’ils allaient organiser un banquet pour accueillir toutes les personnes qui étaient arrivées aujourd’hui, et qu’il y aurait quelqu’un qui viendrait nous informer une fois que tout serait prêt, l’homme était parti.

Une fois que j’avais fini d’essuyer mon corps avec le chiffon humide et lavé mon maillot, je m’étais changé avec les vêtements fournis. Ce nouvel ensemble de vêtements se composait d’une chemise à manches longues de couleur indigo et d’une paire de pantalons. Il semblait que ces tenues étaient cousues pour les hommes les plus musclés dans cette forteresse, donc ils étaient assez grands. Comme Lily était plutôt mince, elle semblait porter une tunique. Pour être honnête, ils n’étaient pas vraiment confortables. C’était peut-être la raison pour laquelle ceux de l’Unité Expéditionnaire portaient encore leur uniforme scolaire même après être arrivés ici. Mes vêtements qui avaient été faits par Gerbera me manquaient vraiment, mais cela ne servait à rien de s’en plaindre. Après avoir changé dans mes nouveaux vêtements, j’avais également remarqué que ma peau était irritée par la texture du tissu. J’avais retroussé mes manches et attaché la ceinture qui était fournie autour de ma taille. Comme ils m’avaient laissé mes armes, je les avais portés sur mes vêtements.

Après avoir jeté un coup d’œil final, je m’étais assis sur l’un des deux lits et j’avais poussé un soupir. Tout s’était si bien déroulé jusqu’à maintenant que c’était effrayant. Cela m’avait fait me sentir idiot d’en avoir trop réfléchi et d’avoir fait tant de préparatifs. Cependant, je savais que la raison pour laquelle je n’étais pas capable de me sentir heureux était parce que je sentais que quelque chose n’allait pas dans la situation.

« Êtes-vous fatigué, Maître ? » Lily, qui avait soigneusement inspecté la pièce, se tenait devant moi et regardait mon visage.

« ... Ne m’appelle pas Maître ici. Nous ne savons pas qui pourrait être à l’écoute, » dis-je.

« Tant que je garde ma voix basse, ça devrait aller, car cette pièce semble assez insonorisée, » répondit Lily. « C’est exactement l’endroit où nous pouvons laisser Ayame se promener librement, n’est-ce pas ? »

« C’est vrai, » dis-je.

En entendant ma réponse, Lily baissa la fermeture éclair de son maillot, révélant sa poitrine. Une partie de son corps s’était lentement transformé en un état semi-liquide, révélant un grand creux où Ayame était recroquevillé à l’intérieur. Lentement, Ayame avait levé la tête. Si cette pièce était surveillée par quelqu’un, tous nos secrets auraient été révélés en même temps, mais je pensais probablement trop. Cependant, pour quelqu’un comme moi qui n’avait aucune connaissance de la magie, il était impossible de dire si quelqu’un utilisait des enchantements pour surveiller cette pièce. Au moment où cette pensée m’avait traversé l’esprit, j’avais recommencé à avoir des doutes. Je me demandais s’il était sûr de cacher Ayame sous le maillot de Lily.

« ... Je comprends, Lily. Soyons comme d’habitude quand nous sommes seuls, » dis-je.

« D’accord, » répondit Lily.

Ayame, qui attendait notre conversation pour savoir quoi faire, sauta par terre et vint vers moi alors que je me couchais sur le lit. Il semblait qu’elle essayait d’attirer mon attention alors qu’elle remuait sa queue pelucheuse qui était aussi grande que son corps. Quand j’avais étendu ma main et avais gratté sous son menton, elle avait gardé ses yeux fermés, semblant contente. Quand j’avais retiré ma main malicieusement, elle avait commencé à me gratter les mains avec ses pieds antérieurs. Cela ne lui faisait pas de mal, car ses griffes n’étaient pas vraiment tranchantes. Comme elle avait insisté, j’avais commencé à la caresser à nouveau dans la direction de la fourrure, ou parfois à l’envers. La fourrure d’Ayame était douce. Elle se lavait régulièrement, et la douceur de sa fourrure était probablement due au toilettage fréquent de Gerbera de sa fourrure en utilisant le peigne que Rose avait fait. Au moment où j’arrêterais de la caresser, elle commencerait à se gratter contre ma main. Et si je ne prêtais pas attention à elle, elle tiendrait ma main vers elle avec force. C’était un geste si désespéré que ça semblait apaisant de la regarder. Alors qu’elle grognait en montrant qu’elle était malheureuse, j’avais décidé d’arrêter de la taquiner. Pendant ce temps, j’avais également retiré le bandage de ma main gauche, révélant Asarina, qui avait commencé à grandir et à s’enrouler autour d’Ayame.

« Maître, » déclara Lily.

Pendant que je regardais les deux jeunes jouer ensemble, Lily, qui avait fini de changer ses vêtements, s’était accrochée à mon bras. Un sourire malicieux était gravé sur son visage alors qu’elle touchait ma joue d’une manière qui ressemblait à un petit oiseau picorant sa nourriture. C’était comme si un renard me jouait une espièglerie afin d’attirer mon attention. J’avais perçu ce qu’elle voulait, alors j’avais décidé de parler.

« Pourrais-tu me prêter une oreille pendant une minute ? » demandai-je.

« Bien sûr, » répondit-elle.

J’avais décidé de raconter à Lily tous les sentiments que j’avais éprouvés depuis que j’avais rejoint ce groupe d’humains. Lily, d’un autre côté, m’écoutait sérieusement du début jusqu’à la fin. Comme j’énonçais mes pensées, j’étais également capable d’organiser la situation. Une fois mes pensées réunies, je lui avais dit que je ressentais de l’inconfort parce que, « Bref, tout le monde ici est trop confiant. »

À l’inverse du point de vue de Silane, quiconque venait d’un autre monde, comme nous, était supposé être un étranger suspect, donc il n’y aurait dû avoir aucune raison pour qu’elle croie en nous. En premier lieu, même s’ils avaient risqué leur vie en traversant une forêt si dangereuse pour secourir les étudiants à la demande de l’Unité Expéditionnaire, ils n’avaient en réalité aucune obligation de répondre à cette demande. La même chose pourrait également être dite pour ces étudiants. Ils auraient dû savoir ce qui s’était passé à la Colonie, et pourtant ils avaient encore accepté ces trois personnes si facilement. C’était comme si tous ne savaient pas se méfier de quelqu’un et nous acceptaient facilement.

« C’est certainement étrange, » après avoir écouté mon histoire, Lily était d’accord avec mon opinion. « Comme le Maître l’a dit, quelque chose ne va vraiment pas bien dans cette situation. Je pense qu’il y a probablement des circonstances que nous ne connaissons pas. »

« Si c’est le cas, nous devrons en parler à Silane-san, » dis-je.

« Oui, c’est exact. Mais..., » Lily hocha la tête en signe d’accord, mais il semblait qu’il y avait quelque chose qu’elle hésitait à dire. « Est-ce que c’est une mauvaise chose pour nous ? »

« Hein !? » m’exclamai-je.

La question de Lily m’avait fait réaliser quelque chose auquel je n’avais pas pensé auparavant.

« Comme le Maître l’a dit, ils font trop confiance, mais n’est-ce pas quelque chose qui nous convient ? » demanda-t-elle. « En fait, tout va bien jusqu’à présent, n’est-ce pas ? »

« C’est..., » commençai-je.

« Puisque nous ne savons pas s’ils ont des arrière-pensées, il est nécessaire pour nous d’enquêter sur cette situation, juste au cas où, » continua Lily. « Mais ce n’est pas ce dont le Maître s’inquiète, n’est-ce pas ? »

J’étais à court de mots quand je regardais Lily, qui me regardait de son côté en penchant la tête. Ce que Lily avait dit était dans le mile. Franchement, puisque tout se passait bien, je devrais être heureux. Douter de ce qui se passait dans les coulisses était un problème différent. Malgré ces deux révélations, je n’étais toujours pas content.

« À mon avis, il m’a semblé que le Maître était choqué par le fait que quelque chose ne tournait pas..., » déclara Lily en me regardant.

À ce moment-là, le bruit de coups résonna dans la pièce.

Notes

  • 1 Skanda : La divinité gardienne aux pieds rapides.

***

Chapitre 16 : L’histoire de Takahiro Majima

Partie 1

En même temps, j’avais levé mon visage et alors que j’étais en train de changer le fil de mes pensées, Lily se leva rapidement.

« Je vais aller y répondre, » déclara Lily.

Ayame avait sauté avec entrain, et Lily l’avait cachée dans ses vêtements au niveau de son estomac. J’avais rapidement caché Asarina en replaçant le bandage sur ma main gauche.

Après avoir confirmé que tous les préparatifs étaient en ordre, Lily déverrouilla la porte qui avait été verrouillée et elle jeta un coup d’œil de l’autre côté de la porte à travers l’entrebâillement de la porte.

« Oui, qui est-ce ? » demanda Lily.

Il était naturel d’être sur ses gardes et d’interagir avec prudence. Lily se plaça de manière à ce que ma silhouette ne puisse pas être vue par les visiteurs, car elle n’avait qu’entrouvert la porte. Cependant, je ne savais pas qui était venu vu que moi même je ne pouvais pas voir ce qui se tenait de l’autre côté de la porte. Comme je ne savais pas si c’était l’homme qui était venu avant qui était venu nous annoncer que le banquet était prêt, j’étais sur le point de me lever afin d’anticiper ça.

« Qu-Quoi !? » Une voix désorientée avait été entendue pour une raison inconnue.

Il semblait que le visiteur était un homme en raison de la voix que j’entendais difficilement à travers la porte. C’était probablement l’un des étudiants.

« J’ai entendu dire que la chambre de Takahiro était celle-là, mais pourquoi êtes-vous là aussi, Mizushima-san ? » demanda l’homme.

« C’est..., ah, ça ? Êtes-vous sûr... ? » demanda Lily.

Il se passait quelque chose d’étrange. Quand j’avais constaté cela, je m’étais levé de mon lit. Il s’agissait d’une voix familière. Je m’étais précipité vers la porte, et je l’avais totalement ouverte. Lily avait tourné la tête en s’étonnant, et l’étudiant à l’extérieur de la porte s’était tourné vers nous.

Il était un peu plus petit que moi, mais le garçon portait des vêtements d’étudiant et avait un physique solidement bâti et bien proportionné. Ses cheveux mal coupés étaient ébouriffés. Ses yeux rencontrèrent les miens à travers les lunettes qu’il avait mises.

« Mikihiko..., c’est bien toi ? » demandai-je.

Il s’agissait d’une connaissance. Si je devais en dire plus, il était un camarade de classe et un ami.

« Oh, Takahiro. Cela fait longtemps, » déclara Mikihiko.

Alors qu’un sourire était apparu, le garçon leva une main avant de faire un petit rire. Il semblerait que je ne l’avais pas confondu avec quelqu’un d’autre.

« Par dessus tout, Takahiro, tu es en sécurité, » continua-t-il. « Je me suis imaginé énormément de choses vu que je n’avais pas réussi à nouveau à te voir. Tahaha~. La difficulté de ce monde est vraiment trop élevée. Où y a-t-il une erreur dans le réglage de la difficulté seulement pour nous ? Presque toute la vie dans le château est en mode difficile. »

« Est-ce un jeu selon toi ? » demandai-je.

Malgré la réponse, je pensais que sa proposition semblait être vraie. Parce que je ne savais rien en matière de capacité spéciale, de fantasy ou de transmigration dans un monde parallèle, j’avais été au départ perdu. Mais un ami, Shumoku Mikihiko, qui était un otaku, m’avait informé de tout ça avec enthousiasme vis-à-vis de telles connaissances après être venu dans ce nouveau monde. Il était resté dans le même groupe et donc, il était resté dans la colonie vu qu’il n’avait pas de capacité spéciale. Certes, j’étais convaincu qu’il mourrait le jour de l’effondrement de la colonie...

« Non, mais franchement, cela faisait longtemps, » déclara Mikihiko

« ... Oui. Cela fait vraiment longtemps depuis la dernière fois, » répondis-je.

Le ton qui semblait être optimiste était celui que je connais de Mikihiko, et il me disait tout cela d’une manière qui indiquait que cette personne dans mon champ de vision n’était pas un fantôme ou un imposteur.

J’avais donc vraiment l’impression qu’il était en vie.

Avant que cela ne devienne une sorte d’émotion, Mikihiko ouvrit la bouche. « Eh bien, c’est ça, Takahiro. Je voudrais te demander une chose. Pourquoi Mizushima-san est-elle ici ? »

« ... Pour quelle raison ? » dis-je.

« N’est-ce pas ta chambre ici ? Je suis venu ici pour te le demander, » déclara Mikihiko.

C’était impoli si vous le disiez d’une manière grossière, mais c’était quand même une bonne question, et l’expression de Mikihiko indiquait qu’il était sérieux.

Après que nous soyons les yeux dans les yeux et que nous avions tous deux poussé un profond soupir, il leva les yeux vers le ciel avec un geste exagéré, et mes épaules se baissèrent.

« Peut-être, est-ce une chose pareille ? » demanda-t-il. « C’est comme ça, n’est-ce pas ? Si c’est comme je le vois là, je suis un peu choqué. »

« Hahaha. Vous êtes toujours pareil, Shumuko-kun, » déclara Lily.

Lily sembla vérifier quel genre de personnalité l’homme de ma vision avait dans la mémoire de Miho Mizushima, et elle avait souri avec amertume pendant qu’elle parlait.

« Oh, Mizushima-san, est-ce que vous me connaissez ? Vous ne m’avez jamais parlé, n’est-ce pas ? » demanda Mikihiko.

« Il ne serait pas difficile de vous connaître si vous faites du bruit tout le temps, » répliqua Lily.

« Aitatata! Être sévère ne convient pas à votre visage, Mizushima-san, » répondit-il.

Mikihiko avait frappé sa tête alors qu’il plaisantait. J’avais inconsciemment révélé un sourire ironique.

« Tu n’as vraiment pas changé..., » avais-je dit.

Il était vraiment toujours le même. En un instant, cet endroit était devenu un monde parallèle, et à l’intérieur de la forêt, il y avait le danger d’être attaqué par des monstres. Mais la nouvelle situation pouvait vous faire oublier les choses inhabituelles, comme la chambre qui était fournie à l’intérieur de la forteresse.

Après avoir retrouvé un ami que je pensais ne plus jamais revoir, j’étais heureux d’avoir pu vivre et échanger des mots comme ça. Si ce compagnon affichait qu’un de ses côtés n’avait pas changé, il était naturel de penser ainsi.

« Oui. J’espère que c’est vrai. Mais une partie de toi a un peu changé, » déclara Mikihiko.

« Vraiment ? Je ne l’ai pas vraiment réalisé, » dis-je.

« Je ne sais pas comment le dire, peut-être sans peur. Tu es devenu... viril ? J’ai un tel sentiment quand je te regarde, » déclara Mikihiko.

J’avais touché mon visage avec ma main et Mikihiko avait ri.

« Et de même, Mizushima-san est devenue une femme plus belle qu’avant, » continua-t-il. « Vous êtes tous les deux devenus matures... hé, quelle profonde relation vous relient-ils !? »

« ... Qu’est-ce que tu dis là ? » demandai-je.

Eh bien, il était vrai que Lily et moi étions dans ce genre de relation, alors ce que Mikihiko disait était correct. Mais c’était seulement si vous excluiez le fait que Lily était confondue avec Miho Mizushima.

« Ne dis pas des choses absurdes, bien, viens à l’intérieur, » dis-je.

Je lui avais donné le très attendu « Rentre ». Il était difficile de rester debout tout en parlant. J’avais donc invité Mikihiko dans ma chambre. Face à cela, Mikihiko avait agité sa main devant son corps.

« Oh, non. J’étais justement venu te chercher, Takahiro, » répondit Mikihiko. « Il semble que les préparatifs pour la petite fête soient finis. J’ai entendu que tu étais là, alors je suis venu voir si c’est bien le cas. »

« Ah. Donc, c’est ainsi, » dis-je.

« Suivez-moi. Je vais vous y guider, » déclara-t-il.

Il n’y avait aucune raison de refuser. J’avais suivi docilement Mikihiko pendant qu’il me guidait. Nous avions quitté la pièce et avancé à travers le passage de briques. Mikihiko nous conduit en marchant lentement, et Lily et moi suivions sa silhouette.

Sur la taille de Mikihiko qui marchait devant nous, il y a deux poignards, un sur chacun de ses côtés avec le même motif que celui du chevalier, et quand les fourreaux se cognaient l’un et l’autre, un cling pouvait être entendu. Vis-à-vis de la tenue inchangée de mon ami, c’était la seule différence par rapport à avant.

« Marcher avec vos épaules ensemble et marcher l’un contre l’autre sont parmi les choses que font une paire d’amoureux, bon sang, » déclara Mikihiko. « Êtes-vous si proche ? tssss, j’ai eu ce sentiment quand j’ai vu que l’un des lits n’était pas utilisé quand j’ai jeté un coup d’œil il y a quelque temps, c’est pourquoi... »

« Ne commence pas à analyser minutieusement chaque détail, tu..., » je laissai échapper un soupir tout en étant étonné et j’avais recentré mes pensées, jetant une remarque à Mikihiko alors que je marchais entre lui et Lily. « Tu étais parmi les survivants qui sont sortis de la forêt avant nous, n’est-ce pas Mikihiko ? »

« Ah, tu l’as donc réalisé, » répondit Mikihiko.

« Eh bien, je l’ai deviné par élimination, » répondis-je.

Mikihiko ne faisait pas partie des étudiants qui avaient été protégés par Silane et les autres chevaliers, mais d’un autre côté, il n’était pas non plus membre de l’Unité Expéditionnaire. De cela, les possibilités avaient été réduites.

Néanmoins, la possibilité elle-même était soudainement difficile à croire.

« Tu as survécu par toi-même, » dis-je.

Ce n’était pas évident, mais le son d’une louange pouvait avoir involontairement été présent dans ma voix.

Survivre au chaos de la colonie et marcher à travers et quitter la forêt avec des monstres déchaînés n’était pas quelque chose que vous pourriez faire sans enthousiasme. Certes, il avait aussi eu de la chance, mais même si l’on disait seulement qu’il avait continué à marcher dans la forêt sans abandonner, sa volonté méritait des éloges.

Il n’était pas un homme qui ne faisait que se baisser face à l’adversité.

« Eh bien, j’étais proche de mourir d’innombrables fois. Mais c’est la même chose pour toi, Takahiro, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

« ... Je suppose qu’on peut le dire ainsi, » répondis-je.

« D’ailleurs, je n’étais pas seul jusqu’à maintenant, » déclara Mikihiko.

Ma réponse avait été retardée et quelque peu tendue, mais heureusement, il semblerait que Mikihiko ne l’avait pas remarqué.

« C’est comme ça. J’ai fui la colonie dans un état de confusion, et à l’époque où je pensais que je mourrais bientôt en vain comme ça, j’ai été ramassé par le chef de l’alliance des chevaliers, » continua Mikihiko.

« Nous sommes dans un cas un peu similaire. C’était la vice-chef dans notre cas, » dis-je.

« Ah, Silane-san. Elle a dit qu’elle voulait te parler plus tard. Elle a promis d’expliquer diverses choses après qu’elle soit retournée à la forteresse avec toi, » déclara Mikihiko.

« Maintenant que tu le mentionnes, elle a dit quelque chose comme ça, » dis-je.

Je pense que de telles choses devraient être faites par leurs subordonnés, mais il semblerait que Silane ne trahisse pas son impression. Il semblerait bien qu’elle avait un caractère honnête.

« J’ai entendu dire qu’elle devait discuter de quelque chose en ce moment, » dis-je.

« Ouais. À l’heure actuelle, elle devrait parler de l’opération de sauvetage des étudiants survivants, » répondit Mikihiko.

J’avais hoché la tête, et Mikihiko avait ouvert la bouche.

« Cette fois, Silane-san et les autres ont visité plusieurs endroits, mais seulement parce que c’était des endroits pour aller d’avant-poste en avant-poste. Elle ne peut pas protéger beaucoup d’étudiants, et de longues activités dans la mer des arbres sont dangereuses, » expliqua-t-il. « Par conséquent, Silane-san discute maintenant comment le deuxième groupe continuera. Même si l’Unité Expéditionnaire est arrivée de cette façon, peut-être que cela s’est terminé avec l’apparition des chevaliers. »

« Attends un peu, Mikihiko, » dis-je.

J’avais fait que Mikihiko arrête de parler pour que je puisse parler à mon propre rythme. Cette partie de lui n’avait pas changé... ou plutôt, il semblerait qu’il ne l’avait pas corrigé.

« Je suis désolé, mais j’étais incapable de suivre le rythme de la conversation, » dis-je. « Puis-je avoir une explication du début jusqu’à la fin ? »

« Vraiment ? Takahiro et d’autres n’ont pas encore entendu toute l’histoire. D’accord. Je vais devoir le résumer, mais ne t’inquiète pas pour ça, » répondit-il.

Mikihiko était arrivé à la forteresse peu de temps avant nous, mais apparemment il semblerait qu’il comprenait bien les circonstances ici.

C’était une chance. Bien que le trajet fut court, je m’étais concentré sur l’histoire de Mikihiko.

***

Partie 2

Selon l’histoire de Mikihiko, les premiers de l’Unité Expéditionnaire se trouvaient dans un autre fort vers l’est — ils atteignirent la forteresse d’Ebénite, et il semblerait que cela s’était produit il y a environ 10 jours.

Et c’est à peu près à cette époque que l’Unité Expéditionnaire avait reçu un rapport sur l’effondrement de la colonie.

Mikihiko n’était pas au courant des circonstances détaillées qui entouraient ça, mais il y avait des rumeurs selon lesquelles l’ami d’enfance de Miho Mizushima, Takaya Jun, serait allé vers l’est pour demander de l’aide à l’Unité Expéditionnaire. Il y avait, soit une autre personne qui se dirigeait vers l’est, soit peut-être que Takaya Jun s’était précipité avec la nouvelle dans l’urgence.

Après cela, en très peu de temps, un message avait été apporté ici, au Fort Tilia.

Il y avait une distance considérable entre les deux forts, mais une manière d’entrer en contact entre des endroits éloignés avait été préparée pour des cas comme celui-ci. C’était une méthode qui semblait faire appel à la magie, mais Mikihiko ne connaissait pas les détails derrière tout cela.

Peu de temps après que le contact ait été amené au Fort Tilia avec cette méthode, c’était devenu un problème majeur où des dizaines de membres dirigés par Silane du Tiers Ordre de l’Alliance des Chevaliers avaient quitté la forteresse afin d’aller secourir les étudiants.

Mais en même temps, l’Unité Expéditionnaire avait choisi quelques personnes spécialisées dans la vitesse et les avait envoyées, et elles étaient arrivées à la forteresse il y a deux jours. La raison en était que Silane n’avait appris l’arrivée de l’équipe de l’Unité Expéditionnaire qu’à l’arrivée à la forteresse.

« C’est toute l’histoire jusqu’ici, » déclara Mikihiko. « Néanmoins, les plans pour après cela sont, le deuxième groupe partira en attendant le retour de l’Alliance des Chevaliers et Silane, et les gars de l’Unité Expéditionnaire eux-mêmes ont l’intention de participer au sauvetage. Le deuxième groupe est celui des chevaliers impériaux. Eh bien, c’est juste ma prédiction. »

 

À partir de maintenant, l’armée de l’Empire du Sud était au Fort Tilia, le 2e ordre des Chevaliers impériaux, et la troisième organisation appelée le Tiers Ordre de l’Alliance des Chevaliers était également stationnée.

Il était évident qu’il y avait un mélange de différentes organisations militaires, mais il semblait qu’il y avait plusieurs raisons pour cela.

 

« Takahiro, ne t’es-tu pas demandé pourquoi il y a une forteresse dans une telle forêt ? » demanda Mikihiko. « Les forteresses servent à faire face à des ennemis venant de l’étranger. Cependant, il est peu probable que les peuplements humains se trouvent à l’intérieur de la forêt au-delà de cet endroit. »

« Autrement dit, cela veut dire..., » déclarai-je.

« Tout à fait. L’humanité vit au-delà de la forêt, et le Fort Tilia a été construit dans le but de protéger les individus de la menace des monstres vivant dans la mer des arbres, » déclara Mikihiko. « En d’autres termes, cette forteresse est le fer de lance de la lutte contre les ennemis communs de l’humanité. Néanmoins, l’empire et l’alliance sont dans une relation de dépendance et d’état suzerain, pour ainsi dire. Si je devais exprimer fidèlement les circonstances de cette forteresse, je me demande si ce ne serait pas “les installations militaires de l’empire se trouvent dans un territoire allié qui fait face à la mer des arbres, et des troupes alliées sont envoyées”. »

« ... C’est une histoire complexe, » déclarai-je.

Dans tous les cas, quelles que soient les circonstances, si tout le pays devait s’y opposer, c’était un fait que les monstres représentaient une grande menace dans ce monde.

En ce qui concerne l’histoire qui disait que l’Ordre des Chevaliers avait répondu à l’appel à l’aide de l’Unité Expéditionnaire, il y avait une certaine compréhension après avoir entendu de telles circonstances. Bref, la raison en était les gains possibles.

Je ne savais pas à quel point les capacités de combat des chevaliers et des soldats de ce monde étaient grandes. Cependant, en repensant à la situation où les chevaliers affrontaient les chenilles vertes, les personnes possédant des capacités de combat seraient largement supérieures des autres utilisateurs de triche, et cela ne faisait aucun doute.

Nous avions été entraînés dans un transfert aléatoire dans un autre monde, alors nos existences étaient vraiment irrégulières. Nous n’avions aucun lien dans ce monde, il était donc naturel qu’il n’y ait pas d’organisation pour nous aider.

Cependant, les utilisateurs de tricherie possédaient la force d’écraser ses adversaires et de disperser les monstres ici dans la mer des arbres et étaient des personnes extraordinairement utiles et capables dans ce monde. Les habitants d’un autre monde connaissaient leur force et la valeur de ces pouvoirs, et même si la commodité était à l’esprit, ce ne serait pas étrange de penser ainsi.

« Et... nous sommes arrivés, » murmura Mikihiko.

Il était encore en train de parler, mais il semblait que nous étions arrivés à destination. On nous avait amenés dans une pièce de la même taille qu’une salle de classe. Il y avait des signes d’agitation chez certaines personnes.

« Désolé Mikihiko, ça s’est transformé en une véritable conférence, » déclarai-je.

Il y avait des choses que je voulais encore entendre, mais il devrait y avoir une autre occasion pour cela. C’était une courte période de temps, mais j’avais réussi à obtenir des informations utiles.

Nous avions arrêté de parler et étions entrés dans la pièce.

Pratiquement tous les étudiants s’étaient rassemblés dans la salle, y compris l’Unité Expéditionnaire. Comme nous étions venus ici alors que nous parlions, il semblerait que nous étions arrivés un peu tard.

On pourrait dire que l’accueil avait été chaleureux, mais il semblerait qu’il s’agissait d’une fête dans le style d’un buffet. Différentes sortes de cuisines étaient alignées sur une longue table.

D’après ce que j’avais vu, il semblerait que les habitudes alimentaires dans le monde ne différaient pas beaucoup des nôtres. Il y avait du pain, de la soupe et de magnifiques plats de viande. Il n’y avait pas de plats de poisson. Il y avait un peu moins de fruits et de légumes à feuilles, mais il semblait y avoir beaucoup de plantes racines en échange.

En voyant une cuisine décente après un long moment, les étudiants semblaient attendre impatiemment. Malgré tout, je n’ai pas bougé d’un pouce. Ma gorge avait dégluti, et Lily, qui était à côté de moi, avait ri d’un rire éclatant.

En plus des étudiants, il y avait plusieurs hommes âgés dans la salle. Il n’y avait pas de tables préparées pour nous, mais il semblerait que l’intérieur de la pièce était arrangé pour une raison inconnue.

Bien qu’ils ne portaient pas de casque ou d’armure sur leur corps, il y avait une étrange unicité dans leur comportement. Il s’agissait probablement de soldats ou de chevaliers. Des uniformes militaires aux couleurs vives recouvraient leurs corps robustes qui n’avaient pas encore vieilli.

Très vite, la vue d’une personne a croisé par hasard la mienne.

« ... ? »

Je sentais une pression qui me désignait à travers son regard. J’avais involontairement regardé les yeux de l’homme.

Il n’y avait pas de raison pour que je sois ainsi dévisagé. D’un autre côté, ce n’était pas non plus pour m’évaluer. Malgré cela, il y avait une curieuse intensité dans son regard.

Je me demande ce que c’est. Dans tous les cas, ce n’était pas lié à une intention malveillante. Et pourtant, cela semblait plus grave que de simples bonnes intentions. Des émotions qui n’avaient pas été dirigées vers moi au cours de ma vie étaient incluses dans ce regard.

... C’était inconfortable. J’avais détourné ma vue de lui.

Je m’en étais rendu compte quand j’avais regardé autour de moi.

Les autres hommes agissaient de la même manière. Lorsqu’ils regardaient les autres élèves à part moi, leurs regards étaient remplis d’une curieuse passion. C’était comme se tourner vers une chose pieuse présente dans une peinture ou un tableau religieux ou quelque chose du genre...

Ce qui était plus étrange, c’était que même si un tel regard était dirigé vers eux, les autres élèves ne semblaient rien penser d’autre comme nous le faisions.

Ils étaient extrêmement détendus, échangeant des mots avec leurs amis à côté d’eux. Personne n’était au courant des regards interrogateurs qui apparaissaient et disparaissaient de temps en temps... ça ne devrait pas être comme ça. Malgré cela, cela ne semblait pas les déranger.

En le remarquant, la sensation d’être « désynchronisé » que j’avais oubliée jusqu’alors s’était à nouveau emparée de mon corps depuis le bout de mes pieds.

« Vous semblez vous être tous réunis. »

Il semblerait que nous ayons été considérés comme arrivés à point nommé. Un homme âgé, qui était l’un des habitants de ce monde parallèle, avait appelé tous ceux qui se trouvaient dans la salle.

« Je m’appelle Jaylass Green, et c’est moi qui suis responsable de cette forteresse, » déclara Jaylass.

Il semblait être la personne la plus âgée de cette forteresse.

Il s’inclina profondément devant nous et posa la main sur sa poitrine. J’avais écarquillé les yeux en raison de l’étonnement. Il devait avoir un statut social élevé, et l’homme avait aussi beaucoup plus d’années d’expérience que nous, mais il montrait le plus grand respect pour nous qui étions plusieurs années plus jeunes.

Il semblait qu’il n’était pas seulement poli. On pouvait le deviner d’après le ton de sa voix. Dans la voix de l’homme, il y avait une légère tension et une ivresse, et un sentiment indubitable de respect.

« Bienvenue à notre Fort Tilia, Seigneur Héros venu d’un autre monde. Je suis honoré de vous rencontrer, » déclara Jaylass.

... qu’est-ce que c’est que ça ?

Ce que je venais de penser, c’était mon impression franche.

Mes pensées s’étaient complètement interrompues, alors qu’aucune nouvelle pensée ne me venait à l’esprit, sauf cette pensée franche. J’avais regardé l’homme d’un air étonné, et l’homme leva la tête, qui avait été baissée depuis le début.

« Si cela avait été comme d’habitude, vous auriez normalement été invité dans la Capitale Impériale, car c’est une coutume d’être accueilli personnellement par Sa Majesté. Mais actuellement, cette forteresse semble se trouver dans cette forêt trop dense. Pardonnez-moi de ne pouvoir rien faire d’autre que cette grossière hospitalité, » déclara Jaylass.

« Ne le soyez pas, puisque notre demande a été acceptée et exaucée. Nous vous sommes, bien sûr, très reconnaissants que vous nous ayez aidés à sauver nos amis. Si nous avons l’aide de tout le monde, je crois que nous pourrons nous réunir en toute sécurité avec toutes les autres personnes qui manquent, c’est certain. » Un homme avec une énorme carrure de l’Unité Expéditionnaire, Juumonji, avait ouvert la bouche et avait répondu aux paroles de l’homme.

Il n’y avait pas de place à la peur dans la manière sans réserve de Juumonji qui avait fait part de sa gratitude. Alors même qu’il avait un sourire sur son visage intrépide, il semblait accepter le respect de l’homme devant ses yeux comme une chose naturelle, à tel point qu’il semblait même plus grand que sa grande carrure.

Il ressemblait à l’un de ces personnages principaux d’histoires, vantés dans des légendes comme des hommes courageux... son comportement ressemblait à celui d’un « héros ».

Quelle farce ! Chacun d’eux avait peut-être été dupé, mais j’avais pu l’éviter instinctivement.

Nous n’étions pas des héros. Nous n’étions rien d’autre que des adolescents sans valeur trouvés n’importe où qui avaient été pris dans un événement inattendu comme une translation vers un monde parallèle.

Avec tous les événements survenus depuis notre arrivée dans ce monde parallèle, nous aurions dû réaliser une vérité aussi évidente.

Avez-vous oublié le chaos et la scène honteuse du jour où la colonie s’est effondrée ? Cette impuissance, cette misère, vous ne devriez pas considérer cela comme un rêve de héros si on s’en souvient.

Ça devrait être comme ça, mais même là, j’étais le seul à penser à de telles choses.

Les étudiants qui s’étaient présentés à cet endroit avaient été protégés par l’Ordre des Chevaliers, ils regardaient cette farce devant leurs yeux sans penser à aucun problème dans tout cela. Il restait même de l’aspiration dans leur regard, et leurs expressions faciales avaient l’air admiratives.

Je n’ai pas compris.

Mon esprit avait été secoué par un malaise rongeant comme si, à part les habitants de ce monde, un extraterrestre s’était glissé au milieu de nous.

Il semblerait que la seule personne qui ait ressenti quelque chose de déplacé dans cette situation, à part moi, était seulement Lily qui était à côté de moi — .

« Sans valeur, » murmura Mikihiko.

— Eh bien, ce n’était pas ça.

« ... Mikihiko ? » demandai-je.

Comme c’était un très petit murmure, cela n’aurait pas dû être entendu sauf par moi qui étais tout près.

Cependant, il l’avait sûrement dit. Et plus que tout, le regard froid qu’il avait posé sur la scène se déroulant dans la pièce depuis derrière ses lunettes, m’avait déclaré sans équivoque les vrais sentiments de mon ami. Les yeux de Mikihiko reflétaient ma silhouette confuse.

« C’est bien, Takahiro, tu es normal, » avec ses lèvres qui s’ouvrirent brusquement, Mikihiko déclara ça. « Le repas est sur le point de commencer, alors on devrait un peu discuter. Viens avec moi. »

***

Partie 3

J’avais eu une incompréhension jusqu’à présent, qui avait été dissipé quand cela avait été expliqué par Mikihiko. Le transfert de personnes était une chose bien connue dans ce monde parallèle.

« Près de 1 000 personnes ont été transférées alors qu’il ne s’agissait que de personnes de notre école. N’est-ce pas étrange ? » demanda Mikihiko.

Telles étaient l’une des remarques de Mikihiko, mais c’était un argument plausible maintenant qu’il en parlait.

Cependant, il y avait une bizarrerie dans notre cas, car un incident dans lequel autant de personnes avaient été transférées n’avait pas eu lieu jusqu’à maintenant.

En moyenne tous les 100 ans, des personnes étaient transférées dans ce monde. Quoi qu’il en soit, le fait que des personnes errantes soient passées dans ce monde n’était pas différent de notre cas. Le nombre de personnes qui comparaissent en une seule occasion était généralement d’une seule personne. On pourrait dire que le nombre de personnes qui apparaîtrait pourrait être compté sur une seule main. On disait que les personnes transférées possédaient toujours une force exceptionnelle.

Sans aucun doute, les habitants de ce monde parallèle connaissaient nos capacités de tricheurs et voulaient être en bon terme avec l’Unité Expéditionnaire qui était partie vers l’est. Ils avaient réfléchi et remarqué l’intérêt de les utiliser. En fait, on pourrait dire qu’ils étaient conscients de l’utilité des personnes transférées depuis un autre monde depuis le début... Non. Le faire de dire « utilité », dans ce cas, ce n’était pas une expression exacte.

Il n’y avait aucune raison de nous utiliser à fond parce que nous étions utiles. Les habitants du monde parallèle nous hébergeaient, nous, des individus transférés, et leur sens du respect étions allés au-delà de l’honneur. La phase de « Héros venu d’un autre monde » était de leur manière d’être humble face à nous.

Si vous y repensez, ce n’était pas si étrange. Les habitants de ce monde parallèle étaient exposés à la menace des monstres.

Dans un tel monde, des personnes étaient apparues avec des capacités qui dépassaient le bon sens. Ils avaient fait preuve d’une force monstrueuse et avaient dispersé la menace d’un seul coup. Si vous leur demandiez qui ils sont, alors ils vous diraient qu’ils étaient des visiteurs d’un autre monde.

Je vois. Ils seraient automatiquement traités comme des sauveurs. Ce serait étrange si ce n’était pas comme ça.

 

☆☆☆

 

Si vous vous le demandez, la première venue des héros était célébrée parmi les légendes. Il semblerait que la société humaine de ce monde était sur le point d’être écrasée par des monstres quand cela s’était produit.

Si elle était laissée libre, la menace des monstres augmenterait d’année en année. Depuis un millier d’années environ, grâce à la venue des « Héros » dans un cycle qu’on disait se répéter une fois tous les cent ans environ, l’influence du monstre avait été réduite, et les êtres humains de ce monde étaient capables de vivre calmement.

En d’autres termes, l’existence des « Héros » dans ce monde, faisait partie du système pour maintenir le monde en vie.

Naturellement, ce monde était un environnement prêt à accepter de telles choses et c’était devenu quelque chose de gravé dans le sens commun de ce monde.

« N’as-tu pas trouvé ça bizarre ? Après tout, dans notre monde, il y a des milliers de langues différentes. Même dans ce monde, il existe au moins quelques systèmes linguistiques uniques. Donc, dans tous les cas, nous ne devrions pas comprendre les mots, » déclara Mikihiko.

« Maintenant que tu le mentionnes..., » déclarai-je.

Je m’étais souvenu de la lettre qui avait été recueillie sur les restes des soldats qui étaient devenus des goules. À l’intérieur, la langue écrite semblait appartenir à un autre monde.

Étant donné que j’avais vu auparavant la scène des étudiants protégés parler aux chevaliers, je n’avais rien senti d’étrange jusqu’à maintenant. Cependant, c’était un argument bizarre que les mots soient compris.

 

 

« Le langage de ce monde est différent du nôtre. Cependant, c’est une chose détournée que d’enseigner temporairement aux héros la langue. D’autre part, parce qu’ils ne savent pas dans quelle région de la planète les personnes transférées vont venir, pour préparer la visite des héros une fois tous les cent ans, il est difficile pour les gens de ce monde d’apprendre les langues de la Terre. En cela, cependant, je pense que même toi, tu peux le comprendre correctement, » déclara Mikihiko.

Mikihiko avait ri à la conclusion en faisant semblant que c’était une blague, et j’avais plissé mes sourcils.

« ... Tu n’es pas à blâmer, je ne suis pas doué pour écouter, » déclarai-je.

 

 

« Hahaha. Mais même dans ce cas, tu peux avoir l’esprit tranquille. Parce que dans ce monde, ici-bas, tout est résolu grâce à la magie, » déclara Mikihiko.

Il semblerait y avoir ce genre de technologie magique. Si on le disait en termes faciles à comprendre, il s’agissait d’un sort de traduction.

Il y a des matériaux qui accumulaient facilement des pouvoirs magiques dans ce monde, et la technique avait été développée pour créer des « pierres magiques » en y gravant directement un symbole magique. Par exemple, l’éclairage fourni dans la pièce où j’avais été guidé, la barrière de la cabane et d’autres choses du genre avaient été réalisés avec cette technique.

« ... Cependant, qu’on les appelle pierres magiques ou non, elles sont étonnamment clichées, » déclara Mikihiko.

« Ouaip. Il y a des endroits où cela ne peut pas être évité, » déclarai-je.

D’après ce dont parlait Mikihiko, cette capacité de traduction semblait être « en train de choisir les mots qui semblent les mieux reconnus par nous ». Par conséquent, en écoutant la même conversation, il semblerait qu’il arrivait parfois que des mots soient entendus différemment par des personnes différentes.

Si quelque chose comme la magie et les capacités magiques existaient, au lieu d’utiliser d’une manière ou d’une autre « l’habileté individuelle des magiciens », ils tenteraient de « peut-être mettre en œuvre des compétences qui pourraient être utilisées par tous », et il serait possible de dire que c’était une chose naturelle pour la société humaine. Ainsi, le concept de « pierre magique » était apparu et ils avaient été établis comme des outils pour rendre la vie plus commode.

Si nous avions supposé ça, c’était parce que « Héros » était apparu dans la conversation de tout à l’heure. Cela nous avait donné l’information que nous aurions dû y penser ainsi en choisissant les mots qui semblaient être les meilleurs pour nous. Le sentiment d’être cliché, c’était parce que c’était un concept si largement partagé.

Mais, la capacité de traduction était une chose commode.

Néanmoins, il y avait eu l’argument selon lequel « on ne peut pas vraiment dire quelques choses » à ce sujet. Après tout, ma capacité de triche était quelque chose comme « envoyer mon intention aux monstres par un canal magique appelé le lien ».

C’était aussi un genre de capacité à la traduction. Mais c’était apparemment difficile à gérer, même si c’était utile, et cela ne semblait pas être utile à moins de suivre une formation spéciale.

« Comme il y a beaucoup d’individus comme Silane-san ici à Fort de Tilia, je pense que tu peux te sentir à l’aise et que tu ne seras pas gêné par des problèmes de langue pendant ton séjour, » déclara Mikihiko.

Ce qu’il voulait dire en d’autres termes, c’est que « si, pour une raison ou une autre, tu décides de quitter cet endroit, ce serait une lutte remplie de problèmes avec en plus la barrière de la langue qui surgira d’un seul coup ».

En fonction de l’évolution de la situation à partir de maintenant, il serait peut-être nécessaire d’élaborer un contre-projet.

Dans tous les cas, les personnes transportées étaient traitées comme des héros dans ce monde.

Pour les habitants du monde parallèle, nous étions des héros.

Cependant, parce qu’il n’était pas nécessaire qu’ils aient cela en tête, c’était encore une autre histoire.

Nous n’étions rien d’autre que des enfants qui se déplaçaient dans la confusion et qui avaient été largués dans ce monde parallèle. Nous n’étions que des « victimes » dans ce monde, et il était impossible de nous prendre pour des « héros ».

Si vous saviez ce qui s’était passé le jour de l’effondrement de la colonie, vous ne songeriez même pas à devenir un héros.

C’était juste mon opinion à ce sujet... cependant, c’était à peu près tout.

Par exemple, si vous ne saviez pas ce qui s’est passé ce jour-là, en quoi cela changerait-il les choses ?

L’effondrement de la colonie et le malheur qui l’avait accompagné avaient soudainement changé mes sens des valeurs. S’ils n’avaient pas vécu personnellement ce changement, cela ne serait-il pas une tout autre histoire ?

Il s’agissait de la cause de l’incohérence que j’avais ressentie ici.

« Écoute, Takahiro. Les 3 personnes de l’Unité Expéditionnaire, ces personnes ont participé à la 1re expédition. Ils connaissent la vérité sur l’effondrement de la colonie. Cependant, nous sommes les seuls à le savoir vraiment. Nous avons vu cette réalité, mais ils n’ont pas senti l’atmosphère qui régnait dans cet endroit, » déclara Mikihiko.

Ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait transmettre avec des mots, le fait d’écouter ce qui s’était passé cent fois ne rendrait pas justice à ce qui s’était réellement passé ce jour-là.

Ils ne connaissent pas la réalité de ce qui s’était passé à la colonie. C’est pourquoi Juumonji, membre de l’Unité Expéditionnaire d’il y a quelque temps, avait déclaré cette exclamation naïve.

Dans ce contexte, Mikihiko avait dit qu’il avait examiné et réfléchi à la façon dont l’Unité Expéditionnaire avait assuré le suivi jusqu’à maintenant.

« Après leur arrivée dans ce monde, ils se sont réveillés avec des capacités inégalées et ont protégé leurs camarades d’école sans défense en dispersant les monstres attaquants. En combattant ces bêtes, ils traversèrent la forêt. Pour eux, les monstres n’étaient que du menu fretin. Ils ont traversé le territoire vierge avec une force au-dessus de la norme, puis ils sont finalement arrivés dans une société où les habitants résidaient et ils ont été loués de façon extravagante comme de grands personnages semblables à des héros, » déclara Mikihiko.

Les paroles de Mikihiko étaient empreintes de moquerie et de satire, mais ce qu’il disait n’était pas faux.

L’agonie, la peur, le désespoir et la frustration.

Il n’y avait même pas l’existence de fragments de la souffrance de diverses choses que j’avais vécues depuis que j’étais venu dans ce monde parallèle en eux.

 

 

Bien sûr, ils auraient dû être mal à l’aise. Cependant, c’était à tel point qu’il s’était préparé aux conséquences de s’en remettre et d’encourager tout le monde, mais si on le compare à une errance misérable et impuissante dans la seule forêt, ce n’était rien. C’était l’épice pour colorer un conte aussi héroïque. Ce n’est que plus tard que de magnifiques efforts les feront briller...

« Même si le transfert fantastique dans ce monde parallèle semble être identique, le type de chaque histoire est différent, » déclara Mikihiko.

Mikihiko l’avait exprimé d’une manière qui lui était tout à fait propre.

Et puis, au sujet de la division du genre, Mikihiko avait fait remarquer que les personnages secondaires étaient les membres de l’Unité Expéditionnaire, pas nous.

« Accueillir la colonie était une corvée, c’est énorme. Bien que temporaire, c’était un village où vivaient mille personnes. Takahiro, tu es venu ici avec eux depuis peu, mais tous les membres de l’Unité Expéditionnaire ont dû supporter ça. Tout le monde s’était réfugié dans des refuges, » déclara Mikihiko.

J’avais entendu une histoire similaire.

C’était la même chose que celle de Kato-san.

Après qu’elle se soit enfuie de la colonie qui s’était effondrée, elle avait été protégée par Takaya Jun, l’ami d’enfance de Miho Mizushima, et j’avais appris qu’ils avaient été emmenés dans un refuge.

S’il y avait des individus comme moi qui trompaient la mort sans être protégés, contrairement à Kato-san, il semblait qu’il y avait aussi des personnes chanceuses qui étaient protégées sans même voir cet enfer.

« Donc, que cela soit ou non..., » dis-je.

Tout au long du voyage jusqu’à mon arrivée dans cette forteresse, je m’étais souvenu de l’état des étudiants qui avaient été protégés.

L’ambiance était paisible. Des remarques chaleureuses avaient été faites. Les élèves s’étaient encouragés les uns les autres. Les étudiants avaient essayé de maintenir la paix. L’intimidation des autres avait été perçue négativement. C’était comme la vue d’une salle de classe n’importe où dans le Japon d’aujourd’hui.

... ce n’était pas naturel au départ. En plus d’être jeté dans un tel monde, pour qu’ils n’aient pas changé, il devait y avoir des raisons.

C’était dû au fait qu’ils étaient protégés en permanence. Dès le lendemain du transfert, en passant par l’effondrement de la colonie, jusqu’à ce qu’ils soient arrivés à la forteresse et qu’ils s’y soient déplacés, la situation avait été constante.

Si j’y pense bien, quand ils ont été attaqués par les Chenilles vertes juste à l’extérieur de la forteresse, il serait naturel que les étudiants tombent dans la panique. C’était la première fois qu’ils rencontraient une crise se rapprochant d’eux-mêmes.

Et puis, ils avaient été sauvés à nouveau. Par les mains des membres de l’Unité Expéditionnaire.

Dans ce cas, pour eux, les membres de l’Unité Expéditionnaire les avaient en tout temps protégés en permanence jusqu’à présent. Il n’y avait pas de place pour penser différemment à la situation en voyant la réaction des habitants du monde parallèle. Il n’y avait que nous qui pensions que nous étions reconnus comme des héros.

Non. Ce n’était pas seulement ça.

« Les personnes transportées, sans exception, avaient de puissants pouvoirs que nous appelons des tricheries. Ils sont, cependant, appelés “grâce” dans ce monde. En d’autres termes, étant donné que nous sommes les élèves transportés du groupe “Restez derrière”, il n’y a pas d’exception, » déclara Mikihiko.

C’était quelque chose que je savais déjà en prenant conscience de mes capacités, mais les élèves du groupe « Restez derrière » avaient appris à connaître les capacités qu’ils avaient cachées en eux en ce moment.

Si c’est le cas, comme pour les héros de l’Unité Expéditionnaire, il était possible de dire qu’ils pouvaient dépasser les habitants d’ici.

De toute façon, ils avaient ce genre de modèle. Et penser fermement à ça parce qu’ils en avaient envie n’était pas du tout une chose contre nature.

« En effet, un discours empli de plaisanterie ! Qu’est-ce que c’est qu’un héros ! » déclara Mikihiko.

Alors que ses émotions semblaient mijotées à l’intérieur de lui pendant qu’il parlait, Mikihiko serra le poing.

Sa colère était fortement teintée d’indignation vertueuse.

Et précisément parce que je connais la tragédie de la colonie, précisément parce que j’avais vraiment senti dans mon corps l’importance de perdre la vie là-bas, je n’étais pas content que les élèves soient heureux et avec insolence parce qu’on les louait extravagamment comme des héros sans rien savoir.

Je comprends tes sentiments, dans la mesure où c’est douloureux.

 

 

Mais, d’un autre côté, je ne pouvais pas m’accommoder de ça et montrer mes sentiments sur mon visage comme Mikihiko.

― C’est bien, Takahiro, tu es « normal ».

Il y a quelque temps, Mikihiko, m’ayant vu avoir des doutes sur l’« atmosphère étrange » dans cet endroit, avait fait cette remarque.

Cependant, je me demande lequel d’entre nous était vraiment « normal » et ce qui est « étrange », j’avais commencé à y penser, et j’étais devenu tendu et incapable de bouger.

***

Partie 4

« Ah, » déclara Mikihiko.

Mikihiko avait haussé la voix et il termina ainsi la conversation à sens unique.

Dans la salle, la fête battait naturellement son plein. Dans le groupe qui avait fait des trois membres de l’Unité Expéditionnaire les acteurs principaux, deux personnes entrèrent.

Les deux individus étaient des femmes, mais il était clair que ce n’étaient pas des serveurs en vue des uniformes militaires qu’elles portaient.

« Chef ! » déclara Mikihiko.

Mikihiko ayant augmenté l’intensité de sa voix, les deux femmes qui étaient arrivées nous avaient remarqués.

Mikihiko s’était précipité vers la femme au physique solide et de haute stature ayant des cheveux d’argent coupés courts qui marchait devant. Elle semblait être la chef du Tiers Ordre de l’Alliance des Chevaliers. La scène de Mikihiko, qui était petit, se précipitant vers les grandes femmes, donnait pour une raison inconnue l’impression qu’un chien courait vers son propriétaire.

Étonnamment, il semblait être émotionnellement attaché à elle. Ce ne serait pas étrange s’il considérait cette femme comme ce que Lily était pour moi.

J’avais regardé attentivement en pensant la même chose, et la silhouette d’une fille aux yeux bleus et aux cheveux blonds était entrée dans ma vue en se révélant derrière la femme... et j’étais devenu sidéré.

« Une elfe ? » murmurai-je.

À travers les fentes de ses longs cheveux un peu bouclés, de grandes oreilles aux pointes pointues se détachaient. Ces caractéristiques étaient très similaires aux elfes dans les mangas et les jeux bien connus.

Les mondes parallèles étaient tous les mêmes. Ce n’était pas des humains que l’on appelait normaux — il semblerait y avoir des « individus » qui ne soient pas des homo sapiens. Si c’est comme ça, je me demande s’il y aurait l’existence de races comme les hobbits et les nains...

Elle gloussa, et l’elfe femelle qui semblait avoir à peu près le même âge que moi dit. « Vous, tout le monde a la même réaction en me voyant. »

Ce sourire n’avait pas pu m’empêcher d’attirer mes yeux. Si vous la regardiez, vous verriez qu’elle avait l’air extrêmement bien en chair et en os pour une jeune femme. Sa beauté était sobre. Si l’on utilisait un exemple, cela serait un champ de fleurs avec une seule fleur, et elle était complaisante avec son honnêteté en tant que soldate parmi des filles.

Cependant, à part son expression faciale qui me charmait, mon attention avait été attirée par une autre chose.

« ... Peut-être êtes-vous Silane-san ? » demandai-je.

« Oui. Il s’agit de la première fois que je vous montre mon visage, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Pendant que nous étions dans la forêt, son corps était couvert d’une armure blanche pendant tout ce temps, alors je n’avais pas remarqué parce qu’elle portait un casque. Cependant, la voix de la femme hochant la tête semblait être la sienne. Même lorsqu’ils arrivaient à cette forteresse, il n’y avait certainement pas de divergences dans ses paroles échangées.

« Veuillez excuser mon impolitesse de ne pas m’avoir montré mon visage jusqu’ici, » déclara Silane.

Elle baissa la tête en plus de serrer les talons. Un tel comportement, c’était exagéré exactement comme tout ce qu’elle avait fait jusqu’à présent.

Avec des sentiments compliqués, j’avais regardé les cheveux dorés à l’arrière de sa tête.

« S’il vous plaît, levez la tête. Ce n’est pas quelque chose qui a besoin d’excuses comme ça. En plus, je ne suis pas une personne si importante, » déclarai-je.

« Qu’est-ce que vous dites ? Vous êtes l’un des héros de l’autre monde. D’ailleurs, n’êtes-vous pas quelqu’un qui a voyagé à pied à travers cette mer d’arbres ? » demanda Silane.

Avant, cette façon pompeuse de parler ne me dérangeait pas, mais maintenant je savais d’où vient cette attitude. C’était suffisant pour qu’elle s’humilie et que je me sente extrêmement mal à l’aise.

Cependant, après tout, la confiance de Silane dans les héros n’avait pas faibli.

Son regard qui était caché dans son casque auparavant, son expression faciale, ils indiquaient avec éloquence ses attentes et sa confiance.

C’était déjà proche de la croyance religieuse.

Et en y réfléchissant, je m’en étais rendu compte.

En réalité, c’était une croyance religieuse.

Il était facile de comprendre qu’ils nous voyaient en quelque sorte comme si nous étions des dieux miraculeux.

Il y avait l’existence de la magie, et dans ce monde parallèle, il y avait la venue périodique de héros, si bien que les légendes étaient pour eux de vraies personnes vivantes dans leur société. Comme il y avait une croyance religieuse absolue envers les héros venus d’un autre monde, nous habitions dans le cœur des habitants qui vivaient dans ce lieu.

Je ne savais pas si tout le monde dans ce monde était comme ça. Mais, au moins, à mes yeux, ils avaient foi en nous qui étions naïfs. Ils risquaient leur vie au combat, et en l’endurant, les héros finissaient par apparaître, et la crise se terminait par des combats entre eux.

Et puis, nous étions arrivés de cette façon dans ce lieu.

Sans douter que nous soyons les héros, ils avaient offert leur aide de sauvetage sans hésitation dès qu’ils avaient vu que nous étions troublés, et avaient fait preuve d’un service exemplaire sans laisser derrière eux leur respect.

J’avais caché mon scepticisme avec mon armure sous mes vêtements, mais ils n’y pensaient même pas.

Ils étaient stupides de ne rien savoir.

... eh bien, je n’étais pas comme les individus qui pensent comme ça.

Croire en ses voisins.

Ne pas se méfier de la malice d’une autre personne.

Et cela même si j’avais continué à vivre comme ça avant.

Ces choses merveilleuses que j’avais complètement perdues quand j’étais venu au monde, ils les possédaient encore.

Et en plus, je pourrais dire avec confiance que c’était la même chose pour le reste des personnes transportées dans ce lieu, y compris l’Unité Expéditionnaire.

Après cela, l’Unité Expéditionnaire participerait activement en tant que héros de ce monde. Dans ce cas, avec leurs capacités puissantes, faire quelque chose comme exterminer des monstres qui étaient des menaces pour ce monde serait plus facile que d’exterminer des insectes. C’était paradoxal, car leurs grandes capacités étaient telles qu’ils n’avaient pas besoin de bravoure, mais ils donnaient l’assurance qu’ils se comporteraient en héros.

Même s’ils avaient protégé le « Groupe des Restés Derrières », ils finiront par réveiller leurs capacités et ils devront continuer à vivre en héros.

Leur histoire différait du genre et de la mienne, car il n’y avait pas de tragédie dans leurs récits. Comme il y avait obtenu la préservation de ces choses merveilleuses sans même qu’ils en soient conscients, ils avaient continué à vivre comme des héros.

Ce n’était pas une mauvaise chose, puisqu’ils utilisaient probablement leurs pouvoirs pour la justice.

Certainement, je savais des choses qu’ils ne savaient pas.

Je connaissais l’avidité des humains de la colonie effondrée. J’avais ressenti du désespoir. J’avais eu l’expérience de ramper misérablement sur le sol alors que j’étais à l’agonie.

Cependant, bien qu’il soit vrai que j’abjurais les gens qui considèrent les autres personnes comme naïves pour « ne pas le savoir », je pensais que c’était légèrement différent.

Cela ne voulait pas dire que je me méfiais ouvertement des étrangers. C’est seulement que je ne pouvais pas les croire.

Je n’avais rien tiré en tant qu’expérience, j’avais juste perdu quelque chose d’important en tant qu’être humain.

Ils croyaient en leurs voisins, mais personnellement, je me méfiais totalement d’eux. Je ne pensais pas que c’était assez important pour moi de commencer à demander des choses comme « qui est décent ».

« Takahiro-dono ? » demanda Silane.

Quand on m’avait appelé brusquement, j’avais repris mes esprits.

Silane me regardait attentivement avec un regard d’anxiété.

« Ah, oui. Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Il s’agit du fait que je vous ai promis il y a quelque temps. Je parle du fait de vous donner une explication de diverses choses. Je suis désolée. J’espère que ça ne vous dérangera pas d’attendre un peu plus longtemps, » déclara Silane.

J’avais acquiescé face à sa déclaration.

« Ça ne me dérange pas. Ce qui me fait me souvenir de quelque chose. Bien que j’aie vu que j’étais en retard pour participer à la fête, est-ce lié à quelque chose à ce sujet ? » demandai-je.

« Non. C’est aussi une autre affaire. L’attaque des Chenilles Vertes à midi me met de plus en plus mal à l’aise. J’avais continué à observer l’état de la forêt du haut du mur du château pendant un certain temps, » déclara Silane.

... J’étais devenu tendu d’inquiétude et j’espérais que Gerbera ne serait pas découverte dans les environs, parce que je connaissais l’étendue de son insouciance.

Malgré cette différence remarquable en ce qui concerne les spécifications, je ne m’étais pas soucié de Rose pour la même chose, car je pensais que c’était correct parce qu’elle se conduirait comme d’habitude.

Si elle n’arrivait pas à se maîtriser et qu’elle s’approchait, qu’elle était détectée et qu’elle provoquait un tollé... ce ne serait pas une plaisanterie si cela devenait une telle chose. Il y avait trois personnes avec des pouvoirs ici. Je pense que je voudrais qu’ils abandonnent et qu’ils soient obéissants.

Après avoir interprété mon expression faciale subtile comme de l’anxiété envers la défense de la forteresse, Silane m’avait dit avec un sourire et ses traits bien contrôlés.

« S’il vous plaît, ayez l’esprit tranquille. Hélas, c’était à cause de mon anxiété excessive, » déclara Silane.

« Vraiment ? C’est très bien alors. Vraiment, » déclarai-je.

« Après cela, aux personnes que j’ai eu le privilège d’accompagner jusqu’ici, je ne peux pas ne pas leur rendre un salut. Si ça ne vous dérange pas, je veux quand même vous parler après ça, » déclara Silane.

« Cela me va. Cependant, je suis désolé, mais je pense que je vais partir dans un instant. Par conséquent, pourriez-vous s’il vous plaît choisir un moment plus tard pour ça ? » lui demandai-je.

« Hein ? Takahiro, retournes-tu dans ta chambre ? » demanda Mikihiko.

Et face à Mikihiko qui m’avait demandé ça, j’avais acquiescé.

« Je suis un peu fatigué, car je viens d’arriver. Désolé, Mikihiko. Je n’ai pas encore bien saisi la disposition des pièces. Puis-je compter sur toi pour me guider jusqu’à ma chambre ? » lui demandai-je.

« D’accord. Que vas-tu faire, Mizushima-san ? » demanda Mikihiko.

« Moi aussi, je vais y retourner. Je ne veux pas laisser Majima-kun seul, » déclara Lily.

« D’accord, bien reçu. Donc tu as le béguin pour lui. Eh bien, chef. Je reviendrai plus tard, » déclara Mikihiko.

Après avoir parlé à Silane et au chef, nous étions immédiatement partis.

Jusqu’à ce que nous arrivions dans la chambre, j’échangeais des histoires sans fioritures avec Mikihiko qui nous avait donné des conseils. J’avais obtenu les grandes lignes des informations que je voulais, de sorte que je ne lui avais pas posé plus de questions.

Cependant, Mikihiko semblait être différent.

« Takahiro ~, » déclara Mikihiko.

Nous étions enfin arrivés devant la pièce, mais Mikihiko avait commencé à parler pour que je ne lui dise pas au revoir.

« Je pense que tu ne veux pas trop t’en souvenir, et c’est bien de ne pas répondre si c’est désagréable. Même si c’est sûrement quelque chose qui date de ce jour où notre colonie s’est effondrée, est-ce que je peux te demander une chose ? » demanda Mikihiko.

« Qu’est-ce que c’est ? » demandai-je.

« Tu travaillais dans la même zone que Masaki et Souji, » demanda Mikihiko.

Ce dont parlait Mikihiko, c’était les noms de nos amis communs.

« Sais-tu ce qu’ils sont devenus ? » demanda Mikihiko.

« Ils sont morts, » répondis-je.

J’avais prédit qu’il demanderait.

J’avais donc senti que je serais capable de répondre d’une voix relativement calme.

« Ils sont morts ce jour-là. Devant mes propres yeux, » continuai-je.

Au-delà de cela, je n’avais pas l’intention de raconter toute l’histoire.

— Une personne avait été frappée à de nombreuses reprises et était morte.

— L’autre personne avait été enveloppée de flammes et réduite en cendres.

Lui dire une telle chose ne changerait rien.

Si c’est le cas, il valait mieux garder le silence. Je m’en doutais.

« Vraiment ? » murmure Mikihiko.

Bien que j’avais l’intention de lui dire aussi simplement que possible, peut-être avait-il senti cette possibilité. Mikihiko n’avait pas continué à poser des questions à leur sujet au-delà de cela. Mais d’un autre côté, il avait dit.

« C’était bien que tu sois en vie et bien sûr, Mizushima-san aussi, » déclara Mikihiko.

« En effet. C’est bien que j’aie pu te retrouver une fois de plus, » j’avais dit ça quand Mikihiko était parti en souriant.

Quand je l’avais vu partir, un soupir s’était échappé de moi.

Enchanté de te revoir. Ces mots auxquels je faisais allusion étaient vrais. Cependant, finalement, j’avais décidé de garder le secret de Mikihiko jusqu’à la fin.

Ceux qui avaient été perdus, ils ne reviendront jamais.

La vie de ces personnes, ces relations qui n’étaient pas hypocrites, ou peut-être même mon ancien moi.

« Maître..., » déclara Lily.

Lily, qui continuait à me serrer dans ses bras, chuchota près de mon oreille. Sa voix tremblait vraiment d’inquiétude. Elle s’inquiétait pour moi.

J’avais mis mes bras autour de son dos, et je l’avais serrée dans mes bras.

« Je te remercie. Cependant, ce n’est pas grave, » déclarai-je.

« ... vraiment ? » demanda Lily.

« Vraiment. Ça ne veut pas dire que je fais semblant d’être un dur, » déclarai-je.

Je n’étais pas jaloux... si je disais ça, ça deviendrait quand même un mensonge. En réalité, je me sentais « désynchronisée » de l’Ordre des Chevaliers et des étudiants qui montraient une confiance inconditionnelle que je n’étais pas capable de faire moi-même, et j’étais tendu d’être ainsi choqué.

Je n’étais pas capable de vivre avec un air qui était comme ça maintenant. Je n’avais pas pu entrer dans ce cercle. Et c’était nécessaire, car c’était que cela ne reviendrait plus jamais comme ça.

Cependant, je ne m’inquiétais pas d’une telle chose.

« Puisque vous êtes toutes là pour moi, » déclarai-je, en pensant à ma famille.

Au lieu de pleurer sur les choses que j’avais définitivement perdues, j’avais pensé que je devais protéger la chaleur qui était dans mes bras jusqu’à la fin.

Même si c’était un secret pour cette raison, je devrais être prudent même si c’était dans cette mesure. J’étais un être humain appelé Takahiro Majima. Je n’en aurais pas honte.

Ce n’est pas que je n’approuverai pas qu’ils vivent désormais en héros, et même si j’avais beau être méprisé, je n’avais pas l’intention de me déprécier de façon déraisonnable.

Au même titre qu’ils avaient leur propre histoire en tant que héros, j’avais ma propre histoire avec Lily et les autres filles.

Il se pouvait que je me traite durement par rapport à eux, mais c’était peut-être la principale découverte que j’avais faite aujourd’hui dans l’ensemble.

« On retourne bientôt dans la chambre ? » demandai-je.

Je m’étais séparé de Lily.

« On devrait organiser un entretien. J’ai pu comprendre la situation générale. Et demain, il y a un certain nombre de points qui seront bloqués si je ne pose pas plusieurs questions à Silane-san. Il y a ce qui concerne le fait qu’il y ait ou non des utilisateurs de monstres, à part moi. De plus, il y a ce qui concerne les provisions alimentaires, et plus tard... Je dois faire quelque chose pour les problèmes de langues, » déclarai-je.

« Je ne suis pas douée pour l’étude des langues, » déclara Lily.

« Que tu le dises ou non... il y a de l’espoir dans les pierres de mana, » déclarai-je.

J’étais entré dans la chambre avec Lily.

Et la porte se referma d’un simple clic.

***

Chapitre 17 : Les circonstances des elfes

Partie 1

Le lendemain matin, Lily et moi, nous nous étions dirigés vers l’endroit pour manger, guidés par un soldat qui était venu au moment où nous avions fini de nous habiller.

On nous avait conduits dans une pièce plus petite que celle vers laquelle on nous avait guidés hier. Après avoir échangé quelques salutations brèves avec quelques élèves qui avaient déjà commencé à manger, nous nous étions dirigés vers une femme plus âgée qui était responsable des serveurs.

Elle nous avait servi un plat avec une salade de légumes et nous avait donné du pain présentant encore de la chaleur, alors qu’il était fraîchement cuit au four. Elle nous avait également servi un bol de soupe à la viande sorti d’un chaudron et nous nous étions assis à une table.

Alors que j’avais commencé à prendre le petit-déjeuner face à face avec Lily, Mikihiko était venu nous voir.

« Bonjour, Takahiro. Mizushima-san, » déclara Mikihiko.

« Ah Mikihiko ? Bonjour, » déclarai-je.

« Bonjour, Shumoku-kun. Tu manges beaucoup, » déclara Lily.

Exactement comme Lily l’avait dit, la portion de petit-déjeuner qu’il avait apportée et placée sur son plateau en bois quand il s’était assis sur le siège à côté de moi était trois fois ce que nous mangions.

« On vous servira et vous en donnera plus si vous le demandez. Tout ce que tu as à faire, c’est le demander, Takahiro, » déclara Mikihiko.

« Tout va bien pour moi. Je ne peux pas manger autant si tôt le matin. Ou peut-être devrais-je dire que tu es un glouton ? » demandai-je.

« Mhm ~. Et bien, je suppose que c’est parce que j’y suis allé jusqu’à ce que je sois sur le point de mourir de faim une fois. Ma constitution semble avoir changé depuis, » déclara Mikihiko.

Après avoir déclaré ça avec audace avec un ton comme si c’était une conversation inoffensive, même si cette déclaration pouvait normalement surprendre l’entourage si elle était entendue, Mikihiko avait commencé à entasser son pain dans sa bouche avec un mogyu mogyu ~ ~.

« J’ai un peu peur de grossir. Je dois faire correctement de l’exercice, » déclara Mikihiko.

Bien que Mikihiko ait fait une telle affirmation, il était considérablement plus mince que ce dont je me souvenais de lui. Probablement, après sa « situation de famine », comme l’avait dit l’homme lui-même, il semblait qu’il ne s’en était pas encore complètement remis.

Comme si son corps essayait de surcompenser pour ce temps, Mikihiko dévorait avidement son repas.

« En parlant d’exercice, que ferez-vous aujourd’hui vous deux ? Prévoyez-vous participer à la formation ? » demanda Mikihiko.

« Formation...? » demandai-je.

« Ouaip. Après tout, tu peux t’attendre à ce que le personnel de la forteresse sollicite l’Unité Expéditionnaire. Ainsi, il semblerait qu’ils fournissent et proposent une formation de base aux personnes qui sont intéressées. Des personnes de fantaisie avec des épées et de la magie. Ils vont jusqu’à dire que “Le Groupe Resté à l’Arrière possède aussi des capacités de triche”. Ne s’agit-il pas simplement de “jeter des perles aux pourceaux” sans qu’ils soient capables de se rendre compte eux-mêmes de ce que c’est ? J’en fais un peu tous les jours, bien que j’essaie de faire diverses choses, » déclara Mikihiko.

« Je vois. J’ai compris la situation... cependant, nous prendrons un peu de notre temps pour Silane-san, » déclarai-je.

« Ah ~ ~, maintenant que j’y pense, je t’ai entendu parler d’une discussion ou quelque chose comme ça, » déclara Mikihiko.

Il s’était avéré qu’elle venait dans notre chambre au moment où nous aurions fini de prendre notre petit-déjeuner, car nous avions une rencontre de prévue.

« Mikihiko, est-ce que tu participes à l’entraînement ? » demandai-je.

« Eh ? Moi ? » demanda-t-il.

Comme je le lui avais demandé en regardant les deux poignards suspendus à sa taille, Mikihiko avait regardé autour de lui les autres élèves qui étaient dans la pièce avec un regard fugace, puis il avait plissé son nez avec un Hmph.

Face à son comportement facile à comprendre, j’avais souri un peu ironiquement.

Je ne pensais pas que l’attitude de Mikihiko était à blâmer. Pour être honnête, je n’aimais pas l’Unité Expéditionnaire et je n’avais pas une très bonne impression des autres étudiants.

C’était simplement de la jalousie insignifiante. Je m’en étais rendu compte. Néanmoins, il y avait aussi des choses face auxquelles on ne pouvait pas faire grand-chose, même quand on les savait. Les humains étaient détestables et pas qu’un peu d’après mon expérience.

« J’ai l’intention d’aller dans la chambre de la capitaine aujourd’hui, » déclara Mikihiko.

Mikihiko avait avalé la nourriture qui était dans sa bouche avec un glups et avait ouvert sa bouche.

« Ou peut-être devrais-je dire ces jours-ci, même si c’est aussi le cas aujourd’hui, » continua Mikihiko.

« ... Tu as été étonnamment charmé par elle, » déclarai-je.

Je me souvenais de la femme aux cheveux argentés que j’avais rencontrée hier soir, et, aussi, de la vision de l’attachement émotionnel de Mikihiko envers elle.

« C’est bien de tomber amoureux, hein. C’est pertinent à plusieurs égards, » déclara Mikihiko.

Mikihiko n’était même pas gêné. Il secouait les épaules avec joie.

Il semblait que c’était sérieux d’une façon ou d’une autre.

« ... Je suis surpris. Tu... tu n’as pas dit que tu n’avais aucun intérêt pour la romance à l’exception de la 2D ou quelque chose comme ça ? » lui demandai-je.

« C’était quelque chose d’assez grave pour changer ma religion. Eh bien, il y a cependant des difficultés considérables. Même le lieu de naissance, ou plutôt, comment dire, des choses comme la différence de mondes et la différence d’âge mis à part, je devrais dire que le plus grand défi est de surmonter la différence de statut social, » répondit Mikihiko.

« Statut social ? » demandai-je.

« Cette personne, il semble qu’elle soit la princesse d’un petit pays, » répondit Mikihiko.

« Pourquoi agit-elle comme le chef de l’Ordre des Chevaliers avec un tel statut social ? » lui demandai-je.

« Il y a plusieurs raisons. Bien des choses. Des choses comme des liens d’obligation, et cela forcent ce genre de personnes dans diverses situations, n’est-ce pas ? » déclara Mikihiko.

Si on le lui demandait, le pays lui-même, appelé « l’Alliance », qui l’avait nommée à la tête du Tiers Ordre de l’Alliance des Chevaliers, était à l’origine une collection de petits pays qui faisaient face à la mer des arbres.

Le Tiers Ordre des Chevaliers de l’Alliance était composé de chevaliers qui avaient été envoyés des différents pays parmi eux, c’est pourquoi les individus du statut royal agissaient comme les chefs qui les commandaient. Avec le sentiment que la situation du monde parallèle semblait vraiment gênante, j’avais pensé que je voulais autant que possible ne rien avoir à faire avec cela si les circonstances le permettaient.

Cependant, Mikihiko avait déclaré ça sans paraître particulièrement contrarié.

« Elle est aussi ce genre de personne, à cause de diverses difficultés, hein... Je pense que je veux lui apporter mon soutien, » déclara Mikihiko.

Mikihiko semblait prêt à s’attaquer aux circonstances compliquées des habitants de ce monde qui semblaient gênantes d’une façon ou d’une autre.

Mais je ne pensais pas être incapable de comprendre pourquoi il s’attirait des ennuis comme ça.

Personnellement, quelles que soient les circonstances futures qui deviendraient évidentes après cela, des choses comme être séparé de Lily étaient inimaginables. Sans aucun doute, c’était la même chose pour lui.

Par exemple, si j’avais rencontré une humaine de cet autre monde au lieu d’un monstre qui était Lily..., si c’était le contraire, notre situation pourrait être différente.

« ... Fais de ton mieux, » déclarai-je.

« Ah, » s’exclama Mikihiko.

Je pouvais au moins être ce genre d’ami, une personne qui envoie des paroles d’encouragement. Mikihiko avait souri comme s’il était un peu gêné, et hocha la tête en réponse.

« ... Hmm ? » demandai-je.

J’avais incliné la tête quand j’avais remarqué Lily, qui était face à moi, alternant ses regards vers nous.

Puisqu’elle améliorait sa sociabilité en souriant, son expression faciale semblait étrangement heureuse. C’est peut-être mon imagination.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » lui demandai-je.

« Non, ce n’est rien, » répondit Lily.

Lily secoua la tête et retourna à son repas.

Peut-être que c’était quelque chose qu’elle ne pouvait pas dire ici. Ou peut-être que ce n’était vraiment rien... eh bien, elle l’aurait dit autrement s’il y avait eu quelque chose d’important.

J’en avais conclu que c’était le cas et je m’étais résigné à bavarder oisivement avec Mikihiko pour le reste du repas.

La conversation de Mikihiko portait en partie sur l’histoire du chef et en partie sur ma relation avec Miho Mizushima. Le fait était que presque tout n’était qu’une plaisanterie et qu’il n’y avait pas d’information importante à obtenir.

Néanmoins, des choses comme bavarder avec des amis étaient normales.

Lily n’avait pas participé activement à la conversation bien qu’elle nous ait regardés pendant que nous discutions.

Étant devenue de bonne humeur pour une raison inconnue, elle nous observait attentivement.

***

Partie 2

Après avoir fini le petit-déjeuner, nous avions quitté la salle à manger.

Mikihiko avait dit qu’il nous emmènerait dans notre chambre, mais j’étais en train de comprendre lentement la structure interne, alors j’avais décliné l’offre en disant que ce n’était pas un problème tant que je retournais dans ma chambre.

Aligné épaule contre épaule avec Lily, j’étais retourné directement dans notre chambre.

Si vous exprimez grossièrement l’intérieur de cette forteresse où nous nous trouvions, elle avait une forme semblable à un pilier plat à plusieurs côtés avec 3 niveaux empilés sur le dessus. Nous étions dans la troisième plus basse division.

Nous avions remarqué que certains chevaliers vivaient aussi ici, et même lorsque nous revenions dans la chambre, nous avions croisé plusieurs fois des chevaliers d’apparence amicale. Ils s’étaient arrêtés et nous avaient chaque fois remerciés pour notre courtoisie, ce qui m’avait vraiment lassé. Il ne semblait pas y avoir de bâtiment où les soldats pouvaient rester et dormir, mais c’était un salut que nous n’avions pas eu l’occasion de rencontrer, sauf venant des soldats qui étaient de factions.

Un tumulte avait atteint mes oreilles alors que nous avions monté les escaliers et étions arrivés à l’étage où se trouvait notre chambre.

Il y avait des signes de dispute.

Même si nous étions désolés pour le contretemps, nous ne pouvions pas retourner dans notre chambre sans passer par cet endroit.

« Et maintenant ! ! Agaçant ! » cria Sakagami.

Alors que nous sortions du couloir, un étudiant aux cheveux blonds, Sakagami Gyouta qui avait fait une forte impression parmi les étudiants protégés, venait par ici avec les épaules bien relevées.

« Poussez-vous de là ! » déclara Sakagami.

Même si le différend était devenu dérangeant, nous avions obéi et nous nous étions retirés de son chemin.

Sakagami passa immédiatement devant nous. Il avait fait claquer sa langue et nous avait regardés en nous dévisageant, que ce soit parce qu’il s’en fichait ou parce que celle qui m’accompagnait était une femme.

C’était une atmosphère divertissante même si nous étions mêlés à cela, Sakagami avait continué à partir sans rien dire.

Les trois personnes de l’Unité Expéditionnaire étaient dans le couloir.

Et, un garçon était assis sur le dos avec une joue enflée.

Il était avec Sakagami en route vers cet endroit, et il semblait être un timide « enfant intimidé »...

« Franchement, les gars comme lui, » déclara Juumonji de l’Unité Expéditionnaire avec un regard de ressentiment et les bras croisés.

Pendant ce temps, Watanabe, un autre membre masculin de l’Unité Expéditionnaire, faisait se relever l’élève qui était tombé sur le dos pendant que son autre main tenait un bâton de combat.

« Est-ce que ça va ? » demanda Watanabe.

Ses actions avaient été étonnamment rassurantes. Bien qu’il soit proche d’un sorcier d’après ce que j’avais vu, la capacité physique de Watanabe en soi semblait être un « guerrier » qui excellait dans ses capacités magiques et physiques.

Watanabe avait alors guéri les blessures de l’élève de sexe masculin en appliquant la magie curative, puis il lui avait donné des conseils.

« Tu ferais mieux de ne pas trop t’approcher de ce type. De notre côté aussi nous le ferons, » déclara Watanabe.

« ... D’accord. Je te remercie, » déclara l’élève.

L’élève inclina la tête devant la remarque de Watanabe, puis se retourna.

Il portait une expression faciale vraiment sombre. Nous nous étions croisés.

Tout en regardant nonchalamment par-dessus son épaule et en les voyant partir, sa petite silhouette poursuivit Sakagami et disparut dans l’escalier. Les paroles de l’Unité Expéditionnaire ne semblaient pas lui être parvenues.

« C’est une chose gênante. Tu ne trouves pas ? » demanda Juumonji.

Regardant par-dessus mon épaule, Juumonji qui nous avait remarqués était venu me parler.

« Même si le moment est venu de coopérer, il est difficile d’obtenir leur coopération en raison du fait que leurs points de vue sont toujours fondés sur notre ancien monde, » déclara Juumonji.

Il semblerait que les gars de l’Unité Expéditionnaire aient semblé être troublés par tout ça. Bien qu’ils aient présenté un certain charisme et obtenu une force extraordinaire, ce n’était pas si simple d’« unifier les individus ».

« Au fait, où allez-vous à cette heure-ci ? » Juumonji nous l’avait demandé alors qu’il venait de le remarquer.

« N’avez-vous pas entendu l’information que tous les membres de l’Ordre des Chevaliers donnent et se répartissent pour effectuer une formation une fois le repas terminé ? » demanda Juumonji.

« Nous ne participons pas à la formation, » répondis-je.

Avec ma réponse, Juumonji, qui avait posé la question semblait surpris.

« Est-ce en raison de votre condition physique qui pourrait être mauvaise ? » demanda Juumonji.

« Ce n’est pas ce que je voulais dire, » répondis-je.

« Si ce n’est pas le cas, pourquoi ? » demanda-t-il.

Le ton de la voix de Juumonji ressemblait à celui d’une critique.

Je vois. Je comprends parfaitement.

Puisqu’il l’avait dit sur un tel ton, je comprenais pourquoi quand Mikihiko parlait de cette affaire en agissant ainsi. C’était donc la raison pour laquelle il semblait faire la moue comme ça.

C’était troublant parce qu’il parlait en toute hâte avec un état d’esprit positif. Il semblerait qu’il n’avait aucune intention malveillante...

Dans cette situation, il semblait bon de mettre fin rapidement et complètement à la conversation.

« Désolé, mais j’ai déjà un arrangement. Comme c’est ainsi, nous allons y aller, » déclarai-je.

J’avais commencé à marcher avec Lily. Juumonji était grimaçant, mais j’avais fait semblant de ne pas le voir.

« Ah, attendez une minute, » demanda Yuna.

Néanmoins, elle m’attendait à l’endroit où j’essayais de passer, sur l’un des côtés où je trouvais les trois personnes de l’Unité Expéditionnaire.

« Désolé, Juumonji-kun, Watanabe-kun. C’est juste une petite affaire. Pouvez-vous y aller ? » demanda Yuna.

Ainsi, la seule femme des trois personnes de l’Unité Expéditionnaire, qui était la « Grande Coureuse » Eno Yuna, avait parlé.

Qu’il s’agisse ou non d’une surprise pour lui aussi, Juumonji hocha la tête avec un visage qui omettait la méchanceté.

« Ah, d’accord. Je comprends. Ne sois pas en retard, puisque tu n’auras pas le temps de manger ton repas, » déclara Juumonji.

« Il n’y a pas une phrase qui dit “Je vais être en retard”, Juumonji-kun, » déclara Yuna en plaisantant. Les deux hommes qui l’accompagnaient étaient déjà partis, et elle se tenait devant Lily.

Il semblerait qu’elle avait des choses à faire, vis-à-vis de Lily... il semblait qu’elle avait des liens envers Miho Mizushima, qui était imitée par elle.

« Ça fait un moment, Mizushima-san. Bien que nous n’ayons pas beaucoup parlé, tu te souviens de moi ? » demanda Yuna.

« Bien sûr que oui. Même si après mon arrivée ici, je ne t’ai jamais parlé, hein, » répondit Lily.

Eno était en deuxième année, alors que Miho Mizushima et moi étions dans la même année d’école.

Je n’avais pas échangé de mots avec Yuna, et même si je reconnaissais son visage comme celui d’une camarade de classe, je ne me souvenais pas particulièrement de son nom.

Cependant, Miho Mizushima et les autres filles, même si elles n’étaient pas des amies particulièrement intimes, il semblait qu’il y avait encore un certain rapprochement pour avoir l’occasion d’échanger des mots.

J’avais compris qu’elle nous avait demandé de nous arrêter pour saluer en particulier sa connaissance, Miho Mizushima, mais j’avais immédiatement remarqué quelque chose d’étrange dans cette situation.

Eno semblait plutôt accorder une attention excessive vers moi. Elle n’arrêtait pas de me jeter des coups d’œil.

« Ou... ais, c’est pitoyable, » murmura Yuna.

... C’était quelque chose qui avait été dit comme une salutation méprisable.

Je me demandais si elle cherchait la bagarre. Je n’avais pas l’intention de la provoquer.

Sur ce point, Sakagami d’il y a quelque temps était plus imposant. Je n’avais pas du tout envie de me battre contre ces gars de l’Unité Expéditionnaire, à moins que Lily et les autres ne soient dévoilés par eux.

« Ah, non non. Ce ne sont pas tes affaires, » murmura Yuna, puis elle se serra les mains. Elle retourna son regard vers Lily.

« Tu connais Takaya Jun-kun, non ? » demanda Yuna.

Lily avait ouvert les yeux face aux paroles de Yuna. J’étais aussi pareil.

C’était l’ami d’enfance de Miho Mizushima, c’était le nom complet du garçon qui était membre de l’Unité Expéditionnaire.

« Takaya-kun est vivant. Au cas où, j’ai pensé que je devais te le dire, » déclara Yuna.

« Comme je le pensais, c’est pourquoi il a rapporté l’information sur l’effondrement de la colonie à l’Unité Expéditionnaire..., » déclara Lily.

« Ouaip. Takaya-kun l’a fait, » déclara Yuna.

L’ami d’enfance de Miho Mizushima était parti vers l’est pour demander l’aide de l’Unité Expéditionnaire, je l’avais déjà entendu de Kato-san. Il semblait qu’il avait atteint son but.

... Non. Il n’avait pas atteint son but. Parce que Miho Mizushima n’était plus dans ce monde. Même s’il était finalement arrivé à la base de l’Unité Expéditionnaire, cela n’avait même pas de sens.

« Comme je te connaissais, Mizushima-san, Takaya m’a demandé en se lamentant que je te protège. En ce qui concerne le résultat, je n’ai même pas eu besoin d’aller te sauver, » déclara Yuna.

« ... Qu’est-ce qu’il fait maintenant ? » demanda Lily.

« Il a été laissé à Ebénus, la forteresse à l’Est. Aller dans la mer des arbres tout seul, c’est bien sûr bien trop déraisonnable. De plus, parce que son corps était usé par sa marche forcée, il devait se reposer. Bien qu’il ait grommelé magnifiquement, il ne semblait pas pouvoir venir avec nous. Je pense qu’il lui faudra du temps pour arriver ici, » déclara Yuna.

En disant cela, Yuna regarda à nouveau d’un regard éphémère vers ma direction.

« ... Bien que tout cela deviendra pitoyable quand il arrivera ici. Quant à moi qui connais l’endurance de cet enfant, j’ai voulu le soutenir, mais cela semble assez mauvais pour sa relation, hein, » déclara Yuna.

En voyant la silhouette de Miho Mizushima qui se tenait à côté de moi, elle semblait avoir deviné notre relation. La vérité était un peu différente, mais dans tous les cas, il n’y avait aucun doute que c’était un développement cruel pour Takaya Jun.

« Eh bien, c’est à peu près toute l’“histoire de mon côté”. C’était agréable d’avoir l’occasion de te parler avant mon départ, » déclara Yuna.

Yuna avait déclaré ça avec un visage comme si un fardeau lui avait été enlevé des épaules. Lily lui avait exprimé sa gratitude.

« Merci beaucoup, Eno-san. D’ailleurs, qu’est-ce que ce “départ” ? » demanda Lily.

« Hm ? Mizushima-san, tu ne le sais pas ? Parce qu’il a été dit que nous mettrons en place la deuxième équipe de récupération avant même la fin de la journée, il a été décidé que nous les accompagnerons. Nous allons vers les cabanes, et plus tard, nous avons l’intention de visiter la colonie si nous avons le temps, » déclara Yuna.

C’est l’histoire que j’avais aussi entendue de Mikihiko.

Le départ avait eu lieu peu après le retour de Silane, comme on pouvait s’y attendre de la part de la « Grande Coureuse ». Elle était rapide.

« Ah, mais ayez l’esprit tranquille. Parce que ce n’est pas bon de laisser tous ceux qui sont restés dans la forteresse dans l’anxiété, on s’est arrangé pour que Juumonji-kun et Watanabe-kun restent, » déclara Yuna.

« Ça ne veut pas dire que tout le monde dans l’Unité Expéditionnaire y va, hein ? » demanda Lily.

« Ce n’est pas comme si j’étais la seule à avoir un potentiel martial. Mais au contraire, je suis la seule du côté rapide, mais... cela a été totalement refusé par l’Ordre des Chevaliers parce que “je ne sais pas ce qu’il y a dans la mer des arbres”, alors je ne peux pas y aller en solo. Même quelqu’un comme Juumonji-kun, et aussi Watanabe-kun ont été rejetés parce qu’ils étaient trop bruyants. » (Yuna)

Avec l’attitude de Yuna qui haussait les épaules, je ne pouvais pas percevoir quelque chose de semblable à une prise de conscience de la crise qu’elle pourrait subir en se dirigeant vers un endroit dangereux.

Ce n’était pas nécessaire.

Je l’avais vu hier — ou peut-être devrais-je dire, je m’étais souvenu de la bataille avec la Chenille Verte que « Je n’ai pas pu voir »... Il n’y avait pas de mensonges dans son surnom de la « Grande Coureuse », la capacité de combat d’Eno Yuna était écrasante si elle était dite en un seul mot. C’était une beauté malgré tout ça. C’était certainement à un point tel qu’« ils doivent être des héros ».

Ils se reflétaient comme étant fiables aux yeux des gens du monde parallèle et du « Groupe de Ceux Restés Derrière », mais elle se reflétait comme un objectif qu’il était incapable de supporter et rien ne pouvait être fait aux yeux de Mikihiko.

« Ah. Ce n’est pas bon. Désolé, Mizushima-san. Je dois y aller bientôt, » déclara Yuna.

Qu’elle ait remarqué où non qu’elle s’était enfermée profondément dans la conversation, elle avait dit cela et avait fait demi-tour.

« Alors, à tout à l’heure, » déclara Yuna.

Yuna avait commencé à courir en agitant la main. Ce n’était pas une vitesse qui ne se reflétait pas dans mes yeux, mais c’était une façon de marcher qui permettait de dire qu’elle était néanmoins une bonne marcheuse.

Cette silhouette qui partait de là avait disparu de l’autre côté du couloir en un clin d’œil.

***

Partie 3

Silane était arrivée peu de temps après notre retour dans notre chambre.

« Bonjour. Takahiro-dono, Miho-dono, » déclara Silane.

Lily avait fait un signe pour faire entrer Silane qui inclinait la tête et avait serré les talons. Cette situation était la même qu’hier lorsque Mikihiko était l’autre personne.

« Je suis désolée d’être venue ce matin. Aujourd’hui, je ne suis pas une silhouette en armure, hein, » déclara Silane.

Silane était identique à ce qu’elle était à la fête d’hier. Elle ne portait pas son armure habituelle qui semblait être l’équipement standard des soldats. Elle n’avait que son épée. Pour une raison ou une autre, il y avait eu l’idée farfelue qu’ils étaient toujours complètement équipés parce qu’ils étaient chevaliers et soldats dans une forteresse, mais il semblait qu’il n’y avait pas une telle chose dans la réalité.

« Le devoir des chevaliers est de réprimer les monstres qui parcourent la forêt. La préservation de la forteresse, le contrôle et la défense sont les devoirs professionnels des soldats de l’armée, » expliqua Silane.

Il semble que le service militaire soit compartimenté au sein du Corps d’armée et de l’Ordre des Chevaliers. Mais ce n’était pas assez important pour exiger de devoir exiger des choses comme la bureaucratie trop compartimentée de notre monde. Le fait de décider des rôles différents en tant qu’organisation semblait être une évidence pour éviter des conflits inutiles.

« Comme il s’agissait d’une mission à long terme, surtout pour moi, le dépôt de mes armes a été approuvé, » continua Silane.

« N’étiez-vous pas en service ? Je suis désolé de vous avoir demandé ça dans ce cas, » déclarai-je.

« S’il vous plaît, ne vous en faites pas. Bien qu’on puisse dire que c’est un jour de congé, nous sommes dans une forêt où il n’y a rien d’autre à faire que de s’entraîner. De plus, c’est un grand honneur d’être utile aux héros de cette manière, » déclara Silane.

« ... Eh bien, s’il vous plaît, entrez puisque nous sommes là à parler, » déclarai-je.

« Excusez-moi, » nous déclara Silane.

Silane qui était entrée dans la pièce quand je le lui avais dit, et elle était suivie par une petite fille.

Elle avait les mêmes yeux bleus et cheveux blonds que Silane. Comme les espaces entre ses cheveux étaient plutôt courts, des oreilles pointues passaient à travers. Je me demandais si elle avait déjà 12 ou 13 ans. Il me semblait qu’elle allait devenir une belle femme semblable à Silane dans le futur, mais elle était encore vue comme une enfant maintenant.

Elle ne portait pas l’équipement de soldat, mais une simple tenue vestimentaire. Elle tenait un petit panier devant son corps.

« Elle s’appelle Kei. Elle m’aide avec mes nécessités quotidiennes, » expliqua Silane.

« K-Kei, c’est comme ça qu’on m’appelle. S-S-S’il vous plaît, traitez-moi bien, » déclara Kei.

Kei avait penché la tête pendant qu’elle semblait trembler de nervosité. Ses joues blanches rougissaient.

Il y avait des chaises et des bureaux dans la salle, mais malheureusement il n’y en avait que deux. Je m’étais assis côte à côte avec Lily qui était assise sur le lit, et j’avais offert les chaises pour les deux personnes qui étaient invitées.

« Silane-san et Kei, je vous en prie, asseyez-vous sur les chaises, » déclarai-je.

« Non. Nous resterons ainsi, » déclara Silane.

Se plaçant un peu à distance, Silane avait adopté une posture au garde à vous. Derrière elle, la petite fille nommée Kei s’était aussi raidie verticalement.

« ... Euh, Silane-san, » dis-je.

Par mégarde, j’avais eu une ride dans l’espace entre mes sourcils.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Silane.

« Ne pouvez-vous pas être un peu plus à votre aise ? » leur demandai-je.

Pendant que je parlais, je ne croyais pas que ma façon d’agir pouvait être calme pendant que l’autre partie se tenait continuellement debout.

Si je devais être précis, ce serait difficile de parler. Ma véritable intention était de savoir de quel genre de harcèlement il s’agissait.

« Asseyez-vous, s’il vous plaît. Et puis, ne pouvez-vous pas arrêter d’exagérer en parlant de la sorte ? Silane-san, votre ancienneté ici ne changera sûrement pas ainsi. S’il vous plaît, agissez d’une manière moins formelle, d’une manière ou d’une autre, » déclarai-je.

« Je ne peux pas faire ça, » déclara Silane.

La réponse avait été immédiate.

« Takahiro-dono, pour les membres de la classe inférieure comme nous, nous pensons que cela est nécessaire d’être ainsi poli, » déclara Silane.

Mais aussi, comme pour Silane, il semblerait qu’elle avait également réfléchi à mon comportement.

« Dans tous les cas, appelez-moi Silane. Ce n’est nullement nécessaire d’utiliser des distinctions honorifiques, » déclara Silane.

« ... Si je ne me trompe pas, je me souviens que Mikihiko utilisait des distinctions honorifiques avec votre chef, » déclarai-je.

« Parce que le chef est une séniore comme elle est plus âgée que vous. D’après les histoires de Mikihiko, il était utile, entre autres, de rendre hommage aux personnes plus âgées dans le monde de Takahiro-dono. Je pense que c’est merveilleux, » déclara Silane.

Il semblait que Mikihiko semblait avoir expliqué la situation au chef tout en disant des choses venant de notre monde.

Cette histoire était typique de lui, et c’était difficile pour moi de faire la même chose.

Contrairement à Mikihiko, j’étais conscient que je n’étais pas très doué pour parler habilement. J’avais eu du mal à le faire, même lorsque j’essayais de persuader quelqu’un. Je me demandais de quelle façon je pourrais réagir à une situation. D’habitude, cela ne m’était pas venu à l’esprit d’une manière efficace que par chance dans mon cas.

Bien que j’aie échangé des regards avec Lily, elle m’avait fait un sourire amer. Elle semblait avoir perdu espoir.

Que cela n’ait pas été possible ou non... alors que je me résignais à mon sort, j’avais remarqué que la belle apparence de Silane était lugubre.

Ses yeux bleus continuaient à fixer mes yeux. Ses lèvres minces faisaient tourner les mots.

« Votre visage est empli de déplaisir, Takahiro-dono, » déclara Silane.

« ... Est-ce apparu sur mon visage ? » demandai-je.

J’avais été étonné qu’on me l’ait signalé. Je n’avais pas l’intention de le révéler dans mon expression faciale.

« On ne le remarque pas normalement. C’est parce que nous, les elfes, sommes sensibles aux subtilités des émotions, » déclara Silane, ce qui se mêla à un rire amer.

En voyant que même la Kei enfantine avait semblé toute secouée derrière elle, j’avais compris que le désagrément que je ressentais leur était transmis.

« Au sein du groupe des héros, il y en avait qui nous disaient des choses semblables à ce que vous dites, Takahiro-dono, mais il n’y avait pas des gens qui pensaient si négativement et sérieusement comme vous le faites, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Le ton de Silane était clair et déconcertant.

Alors pour eux, il était courant d’entrer en contact avec les héros avec une attitude respectueuse, et ils ne s’attendraient même pas à ce qu’ils la rejettent.

Même s’il n’y avait que moi, j’étais conscient que c’était un peu trop sensible.

Je me sentais mal à l’aise dans leur comportement respectueux, parce qu’il y avait des sentiments psychologiquement désagréables à l’idée d’être traités comme des héros. Si cela n’avait pas existé, cela n’aurait peut-être pas été aussi gênant pour en être dérangé.

Bien que Mikihiko semblait avoir ressenti la même chose à propos de l’attitude de Silane, ce type avait de meilleures capacités que moi. Il semblerait que Silane ne le détectait pas, mais pour cette raison, il était certain qu’il avait fait preuve d’une persuasion éloquente dans ses agissements avec la chef qui l’avait charmé.

« ... C’est compris, » déclara Silane.

Après que Silane ait montré des indications qu’elle réfléchissait, elle avait hoché la tête une fois.

« Même moi, je ne veux pas par aucun moyen vous causer des pensées désagréables, Takahiro-dono. Pensons-y comme si nous vous recevions et que nous vous prenions au mot, » déclara Silane.

Alors que Silane s’inclinait en le disant, elle traversa la pièce et s’assit sur la chaise.

Derrière elle, en jetant un coup d’œil à nos attitudes, la Kei enfantine l’avait suivie. Son visage était rouge vif maintenant parce qu’elle semblait avoir une nervosité écrasante qui circulait dans ses yeux. Peut-être que Silane pourrait suivre une partie de mes paroles en pensant à elle.

Silane s’était assise dans une posture correcte tout en redressant son dos bien droit, puis elle avait ouvert la bouche en attendant que son assistante, Kei, se soit assise.

« Agissons en accord avec les sentiments de Takahiro-dono autant que possible. Mais d’un autre côté, je veux que Takahiro-dono cesse d’utiliser des honorifiques, » déclara Silane.

« Compris. Silane, vous pouvez aussi me parler comme d’habitude, » déclarai-je.

« Je suis désolée, mais cette manière est naturelle, » répondit Silane.

Même si elle avait dit cela, les détails inutiles et exagérés dans la manière de me parler de Silane avaient disparu. C’était imprudent qu’elle ait vu ses pensées les plus intimes, mais en conséquence, tout s’était bien passé à la fin.

Après que cela soit devenu moins pesant dans la pièce, j’avais décidé d’accomplir le but pour lequel j’avais appelé Silane dans ma chambre.

« Eh bien, pourrais-je entendre dès maintenant toute l’histoire ? » demandai-je.

« Je comprends. L’histoire que vous vouliez entendre, si je ne me trompe pas, concernait la légende des héros ? » demanda Silane.

« Oui. Puis-je entendre l’histoire ? » demandai-je.

Pour le dire franchement, l’importance de la légende des héros apparaissant dans ce monde n’était pas très élevée pour moi.

Je n’avais pas dit que je n’avais aucun intérêt, mais si je devais le dire à ce moment-là, mon but était d’obtenir des indices sur l’affaire que je voulais vraiment entendre ici.

« Dans ce cas, je vais vous en parler. À l’origine, la première venue des héros —, » commença Silane.

***

Partie 4

Par rapport à l’histoire que Silane m’avait racontée, le cadre général n’avait pas changé par rapport à l’histoire que j’avais entendue de Mikihiko hier.

Le peuple du monde parallèle avait été poussé contre le mur par les monstres, et les héros venaient tous les cent ans dans ce lieu. C’était une cinquantaine d’années selon les situations, et il y avait aussi des périodes de temps de plus de cent ans, mais les héros continuaient d’arriver dans ce lieu sans interruption.

En nous excluant, les légendes sur les héros qui avaient été énumérées par des décennies de générations successives étaient toutes des histoires sur des combats contre les monstres.

Et, c’était aussi l’histoire du conflit de l’humanité contre la mer des arbres.

« S’ils ne sont pas des morts-vivants, on pense fondamentalement que les créatures sont originaires de la mer des arbres. La forêt que nous désignons comme la mer des arbres est connue pour être teintée d’un épais pouvoir magique. Puis quand le premier héros est apparu, la puissance dans la mer des arbres a augmenté parce qu’elle recouvrait principalement la terre dans laquelle nous vivons maintenant, et qui est en cours de récupération, » déclara Silane.

La mer d’arbres s’étendait. Les humains étaient assaillis par les monstres qui attaquaient continuellement.

Le premier héros était alors arrivé.

Parmi les légendes dont Silane parlait, des personnes étaient menées par les héros et ils déboisaient peu à peu la mer des arbres. Une colonie était née dans ce pays, et elle était vite devenue un pays.

« La mer des arbres est déboisée en divers endroits, et en parlant de la mer des arbres actuelle, surtout au milieu du continent, nous nous référons vis-à-vis de l’endroit où nous sommes comme à la Vaste Forêt, » déclara Silane.

Après avoir parlé de la légende, Silane avait également évoqué la mer des arbres actuelle.

« Plus la mer des arbres est profonde, plus il y a de pouvoirs magiques épais et débordants, et on sait que de puissants monstres y vivent. Par conséquent, il devient difficile pour les gens d’entrer simplement à pied plus loin à l’intérieur de ces zones. Ainsi, un surnom était assigné par zone selon une norme comme étant “dans quelle mesure les gens sont capables d’y aller”. C’est-à-dire la “Couche extérieure”, la “Partie profonde” et les “Profondeurs extrêmes”, » expliqua Silane.

Plusieurs forteresses avaient été construites dans la couche extérieure de la mer des arbres.

La forteresse d’Ebenus était à l’est et cet endroit était la forteresse de Tilia. Bien qu’il y ait eu de nombreux monstres endémiques, il semblait qu’on pouvait à peine dire qu’il s’agissait d’une zone humaine jusqu’ici.

En revanche, il n’y avait pas de forteresse dans la partie profonde de la mer des arbres. C’est parce qu’il y avait assez de monstres puissants qui se déchaînaient qu’ils n’étaient pas capables d’envoyer des ouvriers pour construire une forteresse.

Cet endroit était un enfer, car on ne savait pas si même les chevaliers d’élite pouvaient rentrer chez eux, mais en installant une barrière de protection tout en payant de lourds sacrifices, il était à peine parsemé de refuges comme bases de progression.

Enfin, les profondeurs extrêmes.

La partie extrême des profondeurs de la mer des arbres était constituée de plus de la moitié de la surface totale de la mer des arbres, et presque aucun humain n’y pénétrait encore aujourd’hui. Comme il n’existait pas de refuges préparés avec des pierres de protection, les zones collectives où l’on ne savait pas combien de monstres étaient désignées comme les profondeurs extrêmes.

Si j’essayais de me rappeler qu’après être devenus camarades avec Gerbera, nous avions voyagé vers le nord en cherchant une habitation humaine, la liste des monstres que nous avions rencontrés avait changé. En même temps, je m’étais souvenu que les batailles semblaient de plus en plus faciles.

Même si l’une des raisons en était l’amélioration de la coopération entre Lily et les autres, le grand changement venait peut-être aussi des monstres les plus faibles qui habitaient les endroits peu profonds de la forêt.

D’ailleurs, l’endroit où la colonie avait été construite, qui dérivait de notre transfert, se trouvait dans les plus grandes profondeurs, mais près de la couche extérieure de la mer des arbres du nord.

Quand Mikihiko avait entendu parler de ça, il était apparu qu’il avait crié. « Quel genre de connerie est-ce que tout ça !? »

Si vous considériez qu’il s’agissait d’une sorte de transfert dans les environs du château du Seigneur Démon immédiatement après le début d’une partie, vous seriez capable de comprendre ce qu’il voulait dire par là.

Quoi qu’il en soit, il semblait préférable à ça par rapport au fait que nous soyons transférés au centre des profondeurs extrêmes. Même si nous avions des tricheurs dans ce groupe de trois cents personnes, nous ne savions pas ce qui se passerait.

En réalité, parmi les récits héroïques des héros dont Silane avait parlé, il y avait plusieurs scènes où les héros qui défiaient les profondeurs extrêmes pour défendre l’humanité étaient morts au combat en échange de gains militaires importants.

La prise en compte des récits héroïques était presque égale à celle des légendes de ce monde, et en déduisant la partie où ils avaient été magnifiquement dramatisés, c’était une expédition ratée, quelle que soit la façon dont vous y pensiez, c’était la défaite écrasante des héros.

Pour preuve, il semblerait qu’une stratégie similaire à celle de l’armée utilisant les héros comme emblème pour réduire la mer des arbres sans faire de pause n’avait pas été menée depuis cinq cents ans.

Il y avait des démons qui ne s’approchaient pas des héros dans les profondeurs extrêmes de la mer des arbres.

L’humanité n’avait-elle pas un moyen de faire quelque chose contre les profondeurs extrêmes de la mer d’arbres dans cette situation ?

Bien sûr, ça existait, mais ce n’était pas si simple.

Le pouvoir magique de la mer d’arbres était proportionnel à la profondeur de la forêt. En d’autres termes, en coupant chaque arbre de la couche extérieure, si la mer d’arbres elle-même devenait plus petite, la surface des profondeurs extrêmes et la nature deviennent également plus petites.

À l’exception d’une ou deux expéditions dans les profondeurs extrêmes, les générations successives des héros avaient essentiellement exercé leurs puissantes capacités dans la partie profonde ou la couche extérieure de la mer des arbres, ou ils étaient allés subjuguer les monstres qui apparaissaient en dehors de la mer d’arbres.

Ce faisant, ils avaient aidé les habitants de ce monde en défrichant la forêt.

***

Partie 5

La fin de l’histoire des héros venus il y a cent ans et morts il y a une cinquantaine d’années était arrivée, et Silane avait ainsi fini de parler des légendes.

« Merci, Silane, cela me servira de référence, » déclarai-je.

Bien qu’il y ait eu aussi des parties avec des omissions détaillées, j’avais pu connaître à peu près que la partie relative à l’histoire des héros dans ce monde.

La signification de savoir si oui ou non depuis combien de temps l’existence des héros dans ce monde était grande était une chose précieuse.

« Cependant, Silane, vous connaissez très bien la légende des héros, » déclarai-je.

J’avais pensé qu’après avoir écouté l’histoire du début à la fin, ce n’était pas comme si elle était une érudite, mais elle connaissait bien l’histoire.

En d’autres termes, cela signifiait qu’elle avait reçu une certaine forme d’éducation.

« Même dans ce monde, y a-t-il aussi des écoles ? » demandai-je.

« Il y en a, mais je n’y ai jamais été. Cependant, dans la plupart des villages, il y a des églises construites par l’Église du Temple, et les enfants ont été élevés en apprenant les légendes des héros, » déclara Silane.

L’Église du Temple dont Silane parlait semblait être une « organisation religieuse qui vénérait les héros comme des substituts aux dieux miraculeux » d’après ce que je comprenais de son histoire.

L’impression que j’avais ressentie quand j’avais regardé les habitants du monde parallèle était devenue quelque chose qui était presque entièrement basé sur les héros.

Au moment où les héros étaient descendus, ils avaient le devoir de soutenir les actions des héros. C’est pour cette raison qu’ils avaient une unité ayant un potentiel de guerre appelé l’« Ordre chevaleresque du temple », car ce nom était également apparu à plusieurs reprises dans la légende.

Il semble que les héros se battaient habituellement à leurs côtés. Parce que l’Unité Expéditionnaire était dans la mer des arbres tout en donnant la priorité au sauvetage des survivants, ils ne s’étaient pas encore rapprochés de ceux qui se trouvaient dans la lointaine Capitale Impériale.

Un autre devoir de l’Église du Temple était d’enseigner à la postérité les exploits des héros.

Si ce que Silane disait était vrai, il avait été décidé que la foi religieuse des héros se répandrait considérablement dans ce monde.

« C’est même important. — Est-ce que Kei a aussi entendu l’histoire de l’Église ? » demandai-je.

Celle à qui j’avais demandé ça était la compagne de Silane qui avait sombré dans le silence depuis quelque temps déjà.

Son visage doux et mignon était rouge comme une pomme, et elle s’inquiétait de quelque chose depuis longtemps.

Elle semblait retenir son souffle depuis un certain temps, et j’avais pensé qu’elle avait l’air de vouloir s’effondrer à tout moment. J’avais fait cette conversation parce que je pensais que c’était correct si elle relâchait même un peu sa nervosité. Cependant, cela aurait pu être contre-productif.

« Fue!? » s’exclama Kei.

Qu’elle ait pensé ou non que je déplacerais la conversation sur elle, Kei s’était levée et s’était assise en un clin d’œil.

Le panier qu’elle avait posé sur ses genoux avait été envoyé haut, et elle l’avait rattrapé de justesse avant qu’elle ne le tienne à deux mains. Le son de son cœur qui jouait un « bakou-bakou » semblait se faire entendre.

« O-O-Ouiii —, oui. Hmm... ça..., » déclara Kei.

Comme j’avais seulement entendu une réponse qui n’avait aucune signification parce qu’elle était incohérente, il me semblait que je ne savais même pas si elle parlait ou non de quelque chose d’utile, malgré tous mes efforts. Elle était trop nerveuse, quelles que soient les circonstances.

« S’il te plaît, calme-toi, Kei, » demanda Silane.

Silane, qui voyant cela, poussa un soupir et lui tint la main sur le front.

« Je suis désolée, Takahiro-dono. Mon compagnon a fait preuve d’un comportement honteux..., » déclara Silane.

« Non. Ça ne me dérange pas particulièrement, » répondis-je.

Il peut être bénéfique de ne pas parler sans contact visuel direct. Kei semblait être comme si elle allait exploser quand elle me parlait. Comme elle allait aussi loin que ça, j’étais absolument désolé qu’elle soit mal à l’aise de la sorte, entre autres choses.

« ... Ahh, maintenant que j’y pense, Takahiro-dono, vous avez aussi dit que vous étiez intéressé par la technologie magique, » déclara Silane.

Qu’elle l’ait fait ou non pour balayer l’atmosphère lourde, Silane avait soudainement changé de sujet.

Silane échangea des regards avec Kei. Il semblait qu’elles n’étaient pas parvenues à une compréhension mutuelle pendant un moment, alors Silane avait insisté sur « les choses qu’elle apportait », et Kei avait ouvert le panier qu’elle tenait dans ses deux bras au-dessus de ses genoux, dans un état de panique.

Il y avait du tissu posé là, et il y avait des pierres précieuses de différentes tailles, formes et couleurs sur le dessus.

« Ce sont des pierres magiques, » déclara Silane.

« Me les avez-vous apportées expressément ? » demandai-je.

J’avais certainement dit que je voulais en apprendre plus sur ça, mais il semble qu’elle ait apporté la vraie affaire.

« Puis-je les tenir dans mes mains ? » lui demandai-je.

« Je vous en prie, » déclara Silane.

J’avais pris une pierre bleue de la taille d’une paume de main.

Un motif complexe avait été gravé sur sa surface lisse. Je me demandais si c’était quelque chose qui s’appliquait aux symboles magiques lors de l’utilisation de la magie.

Quand elle m’avait regardé l’ausculter attentivement, Silane m’avait donné une explication.

« Il existe différentes sortes de pierres magiques. Elle est activée par le passage de n’importe quel pouvoir magique en elle. Ce que Takahiro-dono regarde, c’est quelque chose qui possède l’attribut de l’eau gravé dessus. Ce pouvoir magique ne sert pas seulement pour la magie, mais il y a aussi des outils qui l’utilisent. Kei, montre-leur, » déclara Silane.

« D-D’accord, » déclara Kei.

Kei transféra le tissu qui était étendu sur la table avec les mains tremblantes. En dessous de cela, il y avait plusieurs objets stockés.

« Ce conteneur ? » demandai-je.

« C’est une bouteille à eau. Il y a des pierres magiques d’attribut d’eau stockée dans le fond. Il se remplira d’eau lorsque vous verserez du pouvoir magique, » expliqua Silane.

« Et le sac ici ? Celui qui semble avoir beaucoup de petites pierres de mana attachées à lui ? » demandai-je.

« C’est un sac à objets. Et son effet est de préserver les biens et sa taille est augmentée, » expliqua Silane.

« ... Et ce cylindre de la taille d’un doigt ? » demandai-je.

« C’est un briquet. Le feu s’en dégage, » expliqua Silane.

Il y avait divers objets pratiques qui me furent montrés. J’avais vraiment été surpris.

Il semblait que la technologie du pays était plus avancée que je ne le pensais.

***

Partie 6

Parce qu’ils utilisaient la magie, il y avait plusieurs choses impossibles à reproduire même avec la technologie actuelle que nous avions au Japon.

Bien qu’il y ait eu aussi quelque chose comme une machine à traduire si j’y pense, il était possible de dire que la technologie des deux mondes était inconditionnellement élevée.

« Ces biens qui utilisent des pierres magiques se sont-ils répandus ? » demandai-je.

« Selon les cas, ils sont également utilisés par les gens ordinaires. Bien sûr, il y a aussi des articles rares qui sont chers. Il y a aussi quelques lignes de production qui établissent une magie d’attribut simple, mais ils ne peuvent pas la sculpter sans être un artisan spécial si l’effet est spécial, et en premier lieu, il y a aussi des choses qui exigent des minerais de haute pureté, » expliqua Silane.

« À ce sujet, y a-t-il une histoire qui dit que la méthode de fabrication de choses comme les pierres anciennes est perdue ? » demandai-je.

« À ce propos, il y avait aussi des choses qui ne peuvent pas être utilisées dès le départ à moins de recevoir une formation spéciale, » répondit Silane.

« Tout le monde peut s’en servir ? » lui demandai-je.

Quand j’avais demandé ça en indiquant la pierre magique sur le tissu, Silane avait hoché la tête.

« N’importe qui peut utiliser l’attribut eau et lumière des pierres magiques. Parce qu’à l’origine, les pierres magiques ont été développées pour les gens qui ne pouvaient pas utiliser la magie, » répondit Silane.

« N’avez-vous pas dit qu’il y avait aussi des choses qui ne pouvaient pas être utilisées sans formation ? C’est-à-dire, par exemple, y a-t-il une pierre magique de traduction ou quelque chose comme ça ? » lui demandai-je.

« Le saviez-vous ? Aimeriez-vous le voir ? » demanda Silane.

En disant cela, Silane avait placé sa main à l’arrière de son cou. Et elle sortit de la zone de la poitrine de son uniforme militaire une fine chaîne avec une pierre de mana rouge de la taille d’un doigt attachée à l’extrémité. Cela semblait être une pierre magique de traduction.

« C’est étonnamment petit, » déclarai-je.

« Bien qu’il ne soit efficace que s’il se trouve à une certaine distance, il n’était pas prévu qu’il soit transporté comme une norme. D’ailleurs, cela coûte une fortune bien qu’elle soit minuscule. Ceci a été prêté au moment où nous avons commencé la mission de sauvetage des héros, » répondit Silane.

Si on le supposait, ça semblait difficile à obtenir. Non. Ce n’était pas significatif quand vous l’aviez obtenu s’il n’était pas utile.

« Il y avait une histoire qui disait que l’entraînement pour les utiliser était nécessaire, mais quelles autres pierres magiques sont différentes ? » demandai-je.

« Outre le fait de recréer la magie, la nuance des outils auxiliaires qui contrôlent une partie de la magie est forte. Par conséquent, ce n’est pas différent de l’apprentissage de la magie en général. Il faut du temps et du talent, » répondit Silane.

« Je vois. Voilà donc la raison, » déclarai-je.

« Puisqu’on pensait fondamentalement que nous deviendrions les serviteurs des héros, nous avons pensé qu’il ne serait pas nécessaire de le mettre en avant, » déclara Silane.

Si c’était normal, ce serait ainsi.

Cependant, en tant que personne qui voulait adopter une autre ligne de conduite, c’était extrêmement gênant.

C’était une partie qui provoquait des maux de tête, mais il se pouvait que ce soit suspect si je m’y accrochais trop.

Quand on saurait que j’envisageais de quitter cet endroit, je serais troublé quand on me demandait pourquoi je partais. Il vaudrait mieux le faire à ce moment-là.

« Eh bien. Merci. J’étais un peu intéressé, » déclarai-je.

Quand je l’avais remerciée, Silane avait remis la pierre magique de sa main vers sa poitrine.

Je ne voulais pas dire que j’avais vu quelque chose de mal à voir, mais ce serait aussi impoli de trop regarder. J’avais détourné mon regard.

Alors, quelque chose de jaune dans ma vision scintilla.

« Maintenant que j’y pense…, » déclarai-je.

Pendant que je saisissais l’occasion, j’avais essayé de demander autre chose.

« Même le truc flottant à côté de vous, Silane, était-il fait avec une technologie magique ? » demandai-je.

C’était quelque chose qui me préoccupait depuis le début.

Dans la zone au-dessus de l’épaule de Silane, il y avait un mystérieux objet en forme de sphère flottant qui était d’un jaune brillant. C’était semblable à de l’argile malaxée qui avait été roulée en boule, et elle tournait déjà toute seule maintenant.

Il n’existait pas dans notre monde, et parce que c’était quelque chose qui avait l’aura évidente de la magie, il était évidemment le produit de la technologie magique d’un monde parallèle. Comme il était éclairé dans le voisinage comme ça, j’avais essayé de demander parce que c’était une occasion opportune.

Toutefois, Kei qui était assise à côté de Silane avait fait entendre une voix similaire à de l’étonnement.

« Hein ? Takahiro-dono, vous voyez l’esprit ? Ah ! » cria Kei.

Après l’avoir dit jusqu’à la fin, il semble qu’elle ait elle-même réalisé qu’elle avait posé une question sans même y penser.

Son visage qui était rouge depuis le début avait rougi au point qu’il ne pouvait pas être plus rouge que ça. Regardant ses deux mains qui saisissaient le haut de ses genoux, Kei cacha son visage.

Silane avait fait un sourire ironique quand elle l’avait vue comme ça, et elle avait tourné les yeux vers moi, perplexe.

« Je constate que vous voyez cet enfant, Takahiro-dono, » déclara Silane.

« Ce que Kei a dit, qu’est-ce que ça veut dire ? » demandai-je.

« Cet enfant est une existence appelée “Esprit”, » répondit Silane.

Silane avait tendu la main en disant cela, et la boule jaune légèrement brillante — l’esprit s’approcha avec un bruit de fuyofuyo.

Le petit bras de l’esprit toucha le bout du doigt de la jeune femme.

Non. Elle ne l’a pas touché ? Devant mes yeux, leurs doigts semblaient s’enfoncer légèrement. Il semblait que l’esprit ne possédait pas de substance.

« Exactement, on l’appelle un “Petit Esprit”. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut voir sans avoir un sens particulier que l’on appelle les “Yeux de l’Esprit”. Nous, les elfes, nous avons ce sens dès la naissance, mais les humains capables de le voir ne sont qu’une petite fraction, même parmi les gens qui excellent dans la magie. Par hasard, Takahiro-dono, savez-vous manier les pouvoirs magiques ? » demanda Silane.

« C’est-à-dire…, » commençai-je.

Merde, j’y ai pensé trop tard.

Je n’avais en aucun cas considéré qu’il s’agissait de quelque chose qui n’était pas vu par les gens normaux. J’avais l’impression d’avoir demandé quelque chose avec insouciance.

« Je... euh, un peu, » répondis-je.

Comme j’étais sur le point de le nier immédiatement, j’avais changé d’avis juste avant, et j’avais admis que je pouvais utiliser des pouvoirs magiques.

Si la condition minimale était d’avoir ce que l’on appelle des yeux d’esprit ou de manipuler des pouvoirs magiques, la personne qui niait l’existence de ce pouvoir serait le problème ici.

Ma maîtrise des pouvoirs magiques n’était pas à un grand niveau. Cela ne deviendrait pas un problème à ce point, même si on le savait. Au contraire, si l’on savait que j’essayais de le cacher, ils pourraient remarquer que je cachais ma capacité de triche quand j’étais seul. J’avais décidé que c’était stupide.

« Je l’ai appris quand j’étais dans la colonie, et autodidacte par la suite, » répondis-je.

« Je vois. Compris. Takahiro-dono, vous avez pu survivre dans la mer des arbres, et il y avait une raison à cela, hein, » déclara Silane.

Bien que je n’aie rien dit, Silane s’était convaincue de ça. Je ne l’avais pas nié parce que c’était pratique.

« Bien que je le dise, ne vous méprenez pas parce que je ne veux pas dire que je suis capable de faire quelque chose de considérable. Je ne peux pas utiliser la magie. Je ne peux que renforcer les capacités de mon corps. Et ce niveau n’est pas grand-chose non plus, » déclarai-je.

Complétant le malentendu pour qu’il n’aille pas trop loin, je levai les yeux vers l’esprit qui flottait.

« Cependant, il y a des choses comme les esprits, » déclarai-je.

« On dit que les esprits sont des choses remplies de pouvoirs magiques qui ont pris une forme dans le monde, » expliqua Silane. « Un contrat avec les esprits est une magie spéciale qui ne peut être gérée que par nous, elfes. Lorsque vous formez un contrat avec un esprit spécifique, vous pouvez leur emprunter de la force. Les personnes qui ont une telle capacité sont désignées comme des utilisateurs d’esprit. D’ailleurs, alors que notre Ordre des Chevaliers se reposait, c’est cet enfant qui m’a informé que vous vous cachiez, Takahiro-dono. »

« Quoi ? Alors ce n’est pas vous, Silane, qui m’avez remarqué ? » demandai-je.

« Les sens des elfes sont plus supérieurs que ceux des autres, mais je n’ai pas pu le remarquer, car vous étiez caché dans les profondeurs de la forêt. Parce que la distance était trop grande pour sentir votre présence, il pourrait en être de même pour l’Unité Expéditionnaire, » répondit Silane.

Silane avait un sourire doux-amer avec sa bouche.

« C’est à ce moment-là que cet enfant m’a informé “Il y a quelqu’un qui nous regarde”, » expliqua Silane.

À bien y penser, avant que la chenille verte n’attaque juste avant d’arriver à la forteresse, Silane tourna un instant son regard vers l’esprit qui flottait dans le ciel.

À ce moment-là, cela signifiait qu’elle avait reçu un avertissement.

« Les esprits ne reconnaissent pas le monde avec leur sens de la vue, » expliqua Silane.

***

Partie 7

Silane retira sa main qui était tendue vers le petit esprit.

« Une théorie est qu’ils perçoivent le monde avec un pouvoir magique. Comme ils sont comme ça, il a pu vous trouver, Takahiro-dono et d’autres, qui étaient cachés même dans cette forêt. Bien sûr, je lui avais demandé à l’avance de “m’informer s’il y avait un être caché et nous surveillant” comme contre-mesure pour les monstres, » déclara Silane.

« ... Je vois, c’est incroyable, » avais-je dit.

« Bien que je l’aie dit ainsi, ils ne m’ont averti qu’en fonction de ma demande, donc la prudence est de mise quant à tout ça, » déclara-t-elle. « Bien que je puisse dire que nous sommes capables de nous comprendre mutuellement et de discuter librement avec l’esprit, d’un autre côté, je ne peux nier qu’il existe un point inflexible à long terme. Non. Bien sûr, il y a le problème d’être à côté de nous, les utilisateurs d’esprits, et non les esprits qui voyagent avec nous, mais il n’y a aucune erreur que les esprits sont de bons voisins pour nous, » déclara Silane.

Pendant que j’injectais des sons pour indiquer que je comprenais Silane qui parlait joyeusement de l’esprit à certains égards, j’avais retenu mes joues qui tremblaient.

C’est parce que je m’étais rendu compte que j’avais traversé un pont assez dangereux.

On disait que les esprits ne percevaient pas le monde avec leur sens de la vue.

Donc, quand j’avais rencontré Silane pour la première fois, et que Rose et d’autres s’étaient séparés de nous et étaient partis, ce petit esprit ne les aurait-il pas reconnus avec précision ?

Non. Au contraire, Asarina qui était à ma main gauche maintenant, et le fait qu’Ayame soit cachée dans le corps de Lily, ne s’en rendrait-elle pas compte ?

Puisqu’elle n’avait pas demandé, il ne l’avait pas transmis à Silane qui en était le maître.

Même maintenant, l’esprit vagabondait dans tous les sens.

De leurs visages qui avaient 2 points pour les yeux, il semblait que je ne tirais pas une réponse liée à mon doute.

« Pour avoir un tel contact avec les esprits, êtes-vous un utilisateur d’esprits ? » demanda-t-elle.

Bien que j’aie eu un peu peur, je n’y pouvais rien, même si je m’inquiétais un peu trop.

J’avais changé d’avis. C’est parce que c’était aussi un bon moment pour demander quelque chose que je voulais entendre.

« C’est exact, Silane. Il y a quelque chose qui me préoccupe un peu, » demandai-je.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Silane.

« Il semble qu’il y ait des utilisateurs d’esprits qui emploient des esprits, mais dans ce monde, n’y a-t-il pas d’existence semblable à un “Utilisateur de Monstres” qui asservisse les monstres ? » demandai-je.

C’est quelque chose que je n’avais pas pu m’empêcher de demander.

D’après ce que je savais, ma capacité de triche était de « diriger des monstres ».

Si, par exemple, il n’existait pas de système technique similaire à celui d’un « Utilisateur de Monstres » dans ce monde, il était possible qu’une situation comme celle d’être pris pour un monstre ordinaire au moment où j’entrais dans la ville pour y recevoir de la nourriture et être attaqué se produise.

Au contraire, s’il y avait l’existence d’utilisateurs de monstres dans ce monde, par exemple, il deviendrait inutile de cacher ma capacité. Quoi qu’il en soit, Lily était utile comme carte cachée, et selon la situation, même Gerbera et Rose pourraient être invitées à cette forteresse et elles pourraient être avec moi.

Au moins, les personnes capables d’asservir les monstres n’avaient pas fait leur apparition dans la légende des héros que j’avais entendue aujourd’hui. Bien sûr, les braves eux-mêmes étaient parmi les individus du monde parallèle qui s’étaient battus en tant que collègues.

Quoi qu’il en soit, la valeur de mes attentes était faible, mais il était possible qu’il y en ait aussi. Je ne pouvais pas y aller sans demander.

« Dans notre monde... bien qu’il s’agisse d’une histoire à l’intérieur de rien de plus qu’une création littéraire, quelque chose qu’on appelle une “personne qui a la capacité d’être accompagnée par des monstres” est apparu, » déclarai-je.

Tout en faisant semblant d’être obstinément curieux, j’avais demandé ça à Silane.

« Il y a la capacité de manipuler les esprits, et s’ils sont des utilisateurs d’esprits, n’y aurait-il pas aussi une technique pour asservir les monstres de la même façon..., » demandai-je.

« C’est différent ! » cria Kei.

Soudain, mes paroles furent interrompues, et mes yeux se tournèrent vers elle.

C’était Kei qui s’était mise en boule en raison de la nervosité jusqu’à présent.

Elle était debout. À ce moment-là, ses mains étaient entrées en collision avec la table, et quelques pierres de mana avaient roulé sur le sol. Cependant, elle avait plaidé avec véhémence sans s’en préoccuper.

« Les esprits sont différents des monstres ! Ils sont différents ! Alors, ne vous méprenez pas ! » cria Kei.

Son attitude menaçante était difficile à croire après son calme jusqu’à présent.

J’avais été complètement décontenancé. Je ne savais pas ce qui l’avait rendue folle de rage.

Le visage actuel de Kei était devenu rouge de nervosité et d’une émotion différente.

Ce n’était pas de la colère. Au contraire, cette expression faciale ressemblait à celle d’une enfant sur le point d’éclater en larmes.

« S’il vous plaît, Takahiro-dono ! Nous... nous ne sommes pas des traîtres ou quelque chose comme ça ! » cria Kei.

« Kei ! » déclara Silane.

D’une voix forte qui semblait tendre les joues, Silane cria le nom de Kei.

« ... ah, » déclara Kei.

Il semble que Kei ait aussi repris ses esprits à cause de ça.

Son expression rouge devint blanche comme du papier en un clin d’œil.

Il semblait qu’elle avait elle-même remarqué la réalité — elle avait vraiment crié sur l’un des héros.

« Je — ..., » commença Kei.

Kei s’était assise sur ses genoux sur le sol en pliant son corps.

« ... Je... Je suis vraiment désolée ! » déclara Kei.

Elle avait baissé la tête très amplement et s’était excusée.

Je ne connaissais pas son âge exact, mais d’après son apparence, une fillette d’une dizaine d’années se prosternait devant mes yeux.

C’était plutôt un jeu de punition pour moi.

« ... Ça ne me dérange pas particulièrement. Et comme je ne suis pas en colère, levez la tête, » déclarai-je.

Mais même en disant cela, Kei n’avait pas bougé la tête qui était pressée contre le sol. Ses petites épaules tremblaient.

« S’il vous plaît, dites quelque chose aussi, Silane, » dis-je.

J’avais tourné mes yeux vers Silane et lui avais demandé de l’aide.

« ... Takahiro-dono l’a dit ainsi. Kei. Assois-toi sur ton siège. Tu ne dois pas déranger Takahiro-dono, » déclara Silane.

Avec la remarque de Silane, Kei leva timidement la tête.

Elle était lentement retournée à la chaise. Elle semblait être comme un prisonnier condamné à mort.

La voyant ainsi, Silane baissa la tête très profondément de la même façon avec une mauvaise expression également.

« Je suis désolé, Takahiro-dono, » déclara Silane.

... Vous aussi ?

Non. Dans ce monde, cela semblait normal. Comme j’étais considéré comme l’un des héros.

« En ce qui concerne la punition, parce que j’accepterai n’importe quelle méthode, pardonnez s’il vous plaît la grossièreté de Kei, » déclara Silane.

« S... —, sœur aînée Silane-sama !? » cria Kei.

« ... Mais, ça ne me dérange pas, » avais-je dit.

J’avais poussé un soupir quand j’en avais eu assez.

Bien que j’avais l’intention de le comprendre hier, j’en avais marre de l’exagération lié au fait d’être traité comme un héros. N’avons-nous même pas été capables d’avoir une conversation franche ?

« S’il vous plaît, levez la tête comme je vous l’ai demandé, Silane. Et j’aimerais que vous m’expliquiez la situation, si c’est d’accord, » avais-je dit.

« D’accord, » déclara Silane.

Quand j’avais demandé une explication de la situation, Silane avait finalement levé la tête.

Me sentant soulagé, j’avais demandé une fois de plus.

« Et, qu’est-ce que ça veut dire, Silane ? Je n’arrive pas du tout à comprendre la situation, » déclarai-je.

« C’est-à-dire, euh..., » balbutia Silane.

Ne pas se faire comprendre n’était pas typique de Silane. Il semblait que c’était quelque chose dont elle ne voulait pas beaucoup parler.

Cependant, c’était une situation sans espoir si je ne l’avais laissée ici. C’est devenu comme ça quand j’avais parlé des utilisateurs de monstres. Il était impossible de vouloir arrêter d’entendre des explications détaillées de leur part.

« Elle a dit quelque chose comme “nous n’étions pas des traîtres ou quelque chose comme ça”, » déclarai-je.

Cela n’avait fait aucun progrès même quand j’avais attendu. J’avais donc décidé de couper court et d’emporter ça loin d’ici.

« Avez-vous déjà été traités comme des traîtres ? » demandai-je.

« Je ne veux pas dire que c’était nous deux, mais..., » répliqua Silane pendant qu’elle prenait la position de celle qui était très contractée sur elle-même, mais il n’y avait rien que je puisse faire.

J’avais parlé en me remémorant de ma mémoire. « Vous avez certainement dit “Les esprits étaient différents des monstres”. Par hasard, est-ce que la raison pour laquelle “les esprits semblaient être les mêmes que les monstres” parce que vous étiez traités comme des traîtres ? En d’autres termes, c’est la race des elfes elle-même qui est apparue comme ça et les utilisateurs d’esprits étaient vus comme des traîtres... ? » demandai-je.

Silane n’avait pas répondu. Silencieuse comme elle est, elle avait détourné ses yeux de moi.

C’était la bonne réponse.

***

Partie 8

« Cependant, pourquoi en est-il ainsi... ? » demandai-je.

« ... Takahiro-dono, vous pourriez ne pas comprendre parce qu’il venait d’un monde parallèle où il n’y avait pas l’existence de monstres, mais la menace des monstres est la plus grande menace dans notre monde, » expliqua Silane.

Qu’elle l’ait accepté ou non, Silane avait tourné son visage dans cette direction.

Qu’elle ait renforcé ou non sa détermination, dans tous les cas, elle avait retrouvé sa dignité habituelle.

« C’est l’histoire d’un passé lointain. L’esprit employé pour l’utilisateur d’esprit est une caractéristique spéciale de nous, et il y avait une période de temps où tout le monde considérait qu’ils étaient les mêmes que les monstres. Kei a dit que c’était différent il y a quelque temps, mais nous ne pouvons pas dire non plus que c’est différent. Cependant, nous savons juste que les esprits ne sont pas des choses qui nous font du mal..., » expliqua Silane.

En réalité, puisque les monstres étaient des êtres vivants qui possédaient un pouvoir magique, il semblait que les esprits ne seraient pas différents des créatures formées avec un pouvoir magique.

C’est peut-être la même chose.

« Une personne qui s’occupe des monstres. Ils sont un traître de l’humanité. Un adversaire intérieur qui s’est glissé dans le but de détruire l’humanité... Bien sûr, il n’y a plus personne qui dit de telles choses en public maintenant, » expliqua Silane. « Cependant, c’est un fait historique qu’il y a eu une période où nous, elfes, avons été persécutés de la sorte et, malheureusement, notre statut social ne peut pas être encore aujourd’hui décrit comme quelque chose de haut. »

Bref, pourrait-on appeler cela de la discrimination raciale ?

... non. Si nous supposons que l’histoire était au passé, il était étrange de voir comment Kei a réagi avec une telle hypersensibilité.

Bien qu’elle soit aussi bien tangible et intangible encore aujourd’hui, il serait approprié de penser que la discrimination persiste.

Si j’avais essayé de poser des questions sur les circonstances, il y avait aussi d’autres choses qui me venaient à l’esprit.

Par exemple, jusqu’à ce que je reçoive une explication de Silane, je ne connaissais pas l’existence des utilisateurs d’esprits. Et juste avant cela, j’avais entendu du début jusqu’à la fin la légende des héros des générations successives.

Parce que les elfes qui étaient des utilisateurs d’esprits n’étaient même pas apparus une seule fois dans les magnifiques contes héroïques, je ne connaissais pas cette existence.

« Je comprends tout cela, » déclarai-je.

Quand j’avais parlé, Kei avait tremblé.

Même aux yeux de Silane qui était à côté d’elle, il y avait un regard de panique comme si elle avait peur d’étouffer à mort.

Le sentiment d’en avoir assez à l’intérieur de moi augmentait encore plus en importance.

Peu importe à quel point j’essaierai, pour cela, elles ne comprendront pas à moins que je ne le dise fermement.

« Je le répète encore une fois, je ne suis pas vraiment en colère, » déclarai-je.

J’avais regardé Silane droit dans les yeux et j’avais parlé.

Silane avait aussi regardé dans les miens. Ses yeux bleus avaient fouillé l’intérieur de mes yeux.

Peu de temps après, la rigidité dans les épaules de Silane s’estompa.

Un regard de timidité était immédiatement apparu après ça sur les traits bien réguliers de Silane.

Il y a quelque temps, Silane disait : « Les elfes sont sensibles aux émotions d’autrui ». Silane avait observé mon attitude, et comme elle confirmait ce que je disais être mes vrais sentiments, j’étais enfin soulagé.

Son émotion de timidité après cela, ce serait sa honte d’avoir supposé quant à mes paroles. Une telle attitude droite d’elle était quelque chose de désirable pour moi.

J’allais donc répéter ce que j’avais dit.

« Je comprends aussi votre réaction d’il y a quelque temps. S’il y avait une raison comme ça, c’est aussi naturel de devenir désespéré comme vous avez été, avec moi disant quelque chose d’insensible sans savoir que c’était mal, » déclarai-je.

La dernière partie fut dite à Kei qui devenait de plus en plus repliée sur elle-même.

Quand Kei entendit ce que je disais, elle secoua vigoureusement la tête.

« Une —, une telle chose. C’est vraiment parce que j’ai dit quelque chose de grossier à Takahiro-sama..., » déclara Kei.

« Je vous ai dit de ne pas vous inquiéter pour ça. S’il est vrai que vous vous inquiétez, arrêtez à la place de m’appeler “Takahiro-sama”. C’est la partie qui me met mal à l’aise, » déclarai-je.

Le visage de Kei semblait troublé. J’avais réalisé qu’elle comprenait, mais qu’elle ne l’aimait pas vraiment.

« Alors, comment je vous appelle ? » demanda Kei.

« C’est bien d’attacher un “-san” comme d’habitude. Si vous voulez, ça ne me dérange pas même si vous vous adressez à moi sans un honorifique, » déclarai-je.

« Cela sera toujours... Ta —, Takahiro-san ? » déclara Kei.

« C’est très bien, » dis-je.

J’avais hoché la tête, et Kei avait enfin souri maladroitement. Après l’avoir rencontrée, c’était la première fois que je la voyais sourire.

Pour l’instant, Silane et les autres semblaient d’accord avec ça.

Le problème, c’était mon côté.

Mes sentiments étaient devenus très confus. Quand j’étais arrivé dans cette forteresse, c’était une histoire qui disait « combien de points de vue y a-t-il ? »

Il ne semblait pas y avoir d’autres utilisateurs de monstres dans ce monde.

Parce que les esprits étaient traités comme des monstres, et considérant que les elfes ayant la capacité d’être des utilisateurs d’esprits étaient victimes de discrimination raciale, mon existence qui menait les monstres serait complètement éliminée.

C’était le pire des cas, comme je l’avais supposé.

J’avais caché ma capacité juste pour être sûr et c’était le bon choix. Et encore plus maintenant, il était absolument impossible de faire connaître mes capacités.

Il y avait aussi la possibilité de recevoir un traitement différent de celui des elfes parce que j’étais un héros dans ce monde. Cependant, je n’irais pas non plus agir en me basant sur des vœux pieux.

« Majima-kun, » déclara Lily.

« Ooui ? » demandai-je.

Pendant que je réfléchissais, Lily m’avait appelé et j’avais repris mes esprits.

Si je regardais, Silane et les autres s’ennuyaient un peu.

« Aah. C’est de ma faute. Je n’ai rien fait pendant un petit moment, » avais-je dit.

« Si vous êtes fatigué, je pense qu’on devrait partir bientôt. Y a-t-il autre chose dont vous voudriez discuter ? » demanda Silane.

« Parce que je ne suis pas particulièrement fatigué, c’est correct de ne pas s’inquiéter pour ça. C’est vrai, à part ça..., » dis-je.

Je pensais que j’avais entendu ce que je voulais entendre. Y avait-il autre chose à part ça ?

Lily m’avait donné une bouée de sauvetage à moi qui étais enfermé dans ses pensées.

« N’oublie pas ces bagues. C’est le bon moment, remettons-les à Silane-san, » déclara Lily.

« Aah, ça ? C’est vrai ! Donnons les leurs maintenant, » déclarai-je.

Je m’étais levé du lit.

Quand je m’étais dirigé vers le sac à dos qui avait été placé dans le coin de la pièce, j’avais récupéré quelques anneaux qui étaient attachés avec une corde.

Ceux-ci avaient été prélevés sur les cadavres des chevaliers qui étaient devenus des zombies.

Parce que la nécessité de mon objectif initial de « faire naître l’impression favorable au moment du premier contact » avait disparu parce que nous étions acceptés par les individus du monde parallèle plus facilement que je ne le pensais, j’avais oublié de les utiliser.

Il avait été confirmé que Silane portait une bague similaire. Cependant, il était de couleur différente. Parce que son équipement était censé être le même, est-ce que ce serait une unité différente ou alors, quelque chose dans le genre ? Quoi qu’il en soit, on s’attendait à ce que le traitement approprié soit fait si c’était elle.

Quand je lui avais remis les anneaux, Silane avait ouvert les yeux en donnant l’impression d’être très étonnée.

« Ce sont des objets de notre Tiers Ordre de l’Alliance des Chevaliers. C’était où ? » demanda Silane.

« J’ai découvert des cadavres quand je me promenais dans la mer des arbres. Comme je ne pouvais pas apporter les cadavres comme on peut s’y attendre, j’ai pensé au moins à récupérer ces objets sur les morts, » déclarai-je.

« ... Donc c’était quelque chose comme ça. Je vous remercie beaucoup, » déclara Silane.

Silane fronça douloureusement les sourcils.

« Pour vous le dire franchement, quand nous avons reçu une demande de sauvetage de l’Unité Expéditionnaire dans la mer des arbres, une force détachée aurait été d’abord une avant-garde pour garantir la sécurité des héros, » déclara Silane. « Ils sont allés nettoyer les monstres sur la route. Ils ont malheureusement eu une mauvaise expérience en rencontrant un groupe de monstres, et j’ai entendu dire qu’ils avaient été annihilés. Parmi eux, j’ai entendu dire qu’il y avait des corps qui n’ont pas pu être retrouvés... »

Silane fixa l’anneau sur le dessus de sa main tout en pliant un peu la tête dans la honte, il semblait qu’elle réfléchissait à quelque chose.

« Takahiro-dono. J’ai une requête, » demanda Silane.

Quelques secondes passèrent, et Silane leva la tête.

« Puis-je vous faire participer à leurs funérailles ? » demanda Silane.

***

Chapitre 18 : Une discussion dans le mausolée

Partie 1

Bien que j’avais d’abord été déconcerté par la demande de Silane quant au fait de participer à leurs funérailles, après en avoir entendu la raison, j’avais décidé d’accepter cette demande.

« Alors, je vous remercie de prendre de votre temps pour moi, » déclara Silane.

Au nom de l’avancement des procédures nécessaires, Silane avait quitté la salle avec Kei.

Elle avait suggéré que Lily et moi déjeunions ensemble en attendant la réponse. Silane avait apporté le déjeuner dans notre chambre afin de faciliter tout ça.

Comme l’ensemble de la procédure prendrait un peu de temps, elle voulait que nous choisissions un moment à notre convenance après avoir déjeuné et nous être un peu reposés.

Pendant que les plus jeunes de notre groupe, Ayame et Asarina étaient toujours là, essayant de ne pas se faire remarquer publiquement, comme nous l’avions fait à l’époque où nous étions arrivés ici hier, le groupe des individus plus âgé comprenant Lily et moi étions en train d’élaborer une stratégie et d’analyser la situation.

« Nos plans pour l’avenir sont que —, » Lily, qui était assise sur la chaise dans laquelle Silane s’asseyait jusqu’à il y a quelque temps, me parlait, moi qui étais assis sur l’autre chaise. « Après avoir fini de cacher la capacité du Maître en tant qu’utilisateur de monstres, nous obtiendrons la pierre magique de traduction. Nous devons apprendre comment l’utiliser puis nous devons quitter la forteresse. Il faudra voyager vers une ville ou un village qui se trouve quelque part bien plus loin et qui ne sait pas que le Maître est une personne venant d’un autre monde. Là-bas, nous pourrons sécuriser une route d’approvisionnement pour les provisions. Nous devons aussi trouver l’ancien protecteur de Kato-san. »

Lily, qui comptait sur ses doigts, me regarda les yeux tournés vers le haut.

« Es-tu d’accord avec ça, n’est-ce pas ? » demanda Lily.

« Tout à fait. Le reste, c’est de nous isoler quelque part au milieu de nulle part et, dans le pire des cas, de retourner dans la mer des arbres, » déclarai-je.

« Argh. Le degré de difficulté est important, » déclara Lily.

Lily, dont le visage était maussade, avait fait un gémissement. Même moi, je ressentais la même chose.

« Mais c’est une sécurité pour le cas où la situation tourne mal, » déclara Lily.

Lily avait présenté sa main qui était belle et mince entre autres choses.

« Il y a une méthode très simple, mais c’est quelque chose que tu n’as pas l’intention d’utiliser, non ? » demanda Lily.

Le bout de sa main avait perdu ses traits et s’était dissous sous une forme visqueuse transparente et épaisse.

« Si j’assimile les cadavres des individus de ce monde, j’obtiendrai rapidement la langue et les connaissances, » déclara Lily.

Un tentacule tendu se balançait sous mes yeux. J’avais secoué la tête.

« On n’acquerra pas les capacités linguistiques en mangeant les autres, » déclarai-je.

« Je suis d’accord. J’essayais juste de le dire, » déclara Lily.

Si cette alternative était vraiment utilisable, cela aurait une bonne chose si le cadavre de la goule d’avant avait été mangé par Lily quand nous l’avions trouvée. Même en ce qui concerne les cadavres de « Ceux restés à l’Arrière » et de « l’Unité Expéditionnaire », tels que Kaga, ils auraient été de la nourriture pour Lily sans exception.

Bien que j’y avais également pensé dans le cas de Kaga, les capacités de prédation et de mimétisme de Lily étaient risquées.

Le mimétisme de Lily était excellent. Non seulement l’apparence était acquise, mais il imitait tout ce qui avait été pris dans la cible — l’apparence, les capacités et même l’intérieur.

En le voyant de mes propres yeux, il me semblerait que Lily avait hérité de l’influence de Miho Mizushima qu’elle avait plus ou moins assimilée.

Contrairement à l’absorption des monstres sans conscience, absorber les humains signifiait absorber leur influence. Même avec l’obtention de la traduction, par conséquent, Lily qui existait à l’heure actuelle serait perdue.

C’était quelque chose que l’on pouvait aussi dire pour les autres membres de ma famille, peu importe la forme. Je n’avais pas l’intention de perdre l’une d’elles.

Ça ne voulait pas dire que je tenais à survivre.

C’était que je voulais vivre avec tout le monde dans ce monde.

« Bien que ce soit une prémisse majeure dont je m’inquiète pour toi, Lily, je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de problèmes en plus. Si tu manges un résident de ce monde parallèle, même s’il s’agit d’un cadavre, il y a une possibilité que cela les rende hostiles envers nous. ...Eh bien, les personnes proches d’elles pourraient vraiment l’être, » déclarai-je.

C’était déjà bien plus que suffisant avec moi, en tant qu’utilisateur de monstres. J’avais des circonstances qui pouvaient être jugées comme un pouvoir hostile selon les résidents de ce monde.

Les habitants du monde parallèle ne pouvaient pas empêcher l’invasion de la mer des arbres sans les héros, mais les menaces dans la situation où ils étaient entourés de monstres n’étaient en aucun cas quelque chose de peu important.

En disant simplement que la force ne suffisait pas s’ils se trouvaient selon le point de vue de la protection de la société humaine, des choses comme les nations n’étaient pas quelque chose qui pouvait être contrarié par une petite force comme des individus. S’ils commençaient à nous voir avec hostilité, nous serions forcés de nous battre désespérément.

Si tel était le cas, à l’avenir, pour le moment où mon identité serait révélée, nous devrions garantir la possibilité d’un compromis. Consommer des humains signifiait risquer cette chance de négociation.

Bien que, rien qu’en écoutant les circonstances entourant les elfes, à l’époque, j’étais déjà accompagné de monstres, alors la possibilité qu’ils s’opposent et qu’il n’y a aucune raison de discuter à ce sujet n’était pas faible.

« Même si c’est toujours le cas, obtenir la pierre magique de traduction d’une manière ou d’une autre, et trouver un moyen de trouver quelqu’un pour nous apprendre à gérer cela est nécessaire, » déclara Lily.

Tandis que Lily, qui avait retransformé sa main à celle d’une fille, déclarait ses vraies pensées, je hochai la tête.

« Cependant, le problème, c’est qu’il semble que cela va prendre du temps, » déclara Lily.

« Il faudrait s’inquiéter pour Gerbera si cela prend trop de temps. Elle pourra ne pas l’endurer et venir ici. Après ça, elle sera découverte par Silane-san, » déclarai-je.

« S’il te plaît, arrête. J’ai l’impression que ça va vraiment devenir comme tu le dis, » déclara Lily.

Les choses auxquelles tout le monde pensait étaient les mêmes. Elle s’était toujours comportée comme une enfant gâtée comme l’aurait fait Ayame.

Je me demandais comment elles s’en sortaient en ce moment. Je me demande si elles étaient obéissantes. Surtout Gerbera. J’étais inquiet.

« Ça ne veut pas dire qu’on doit commencer à bouger immédiatement. J’avais prévu de recueillir des informations pendant quelques jours à l’origine, alors pour l’instant, réfléchissons-y avec un plan comme celui-là, » déclarai-je.

« … d’accord, » déclara Lily.

Je m’étais ressaisi et j’avais demandé ça, mais la réponse de Lily était un peu distraite pour une raison quelconque.

Elle avait l’air de réfléchir à quelque chose. J’avais incliné la tête.

« Lily ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Ah. Non, ce n’est rien, » répondit Lily.

Lily, qui cligna des yeux comme si elle s’était souvenue de quelque chose, agita les deux mains devant sa poitrine.

« Je réfléchissais un peu, » déclara Lily.

« Vraiment ? C’est très bien si c’est le cas. S’il te plaît, dis-le s’il y a quelque chose qui te vient à l’esprit. Puisque pour ce genre de choses, la seule personne fiable ici, c’est toi, Lily, » déclarai-je.

« Je comprends. D’ailleurs, comme le temps s’est un peu écoulé depuis son départ, n’est-ce pas une bonne chose que nous allions auprès de Silane-san ? » demanda Lily.

Maintenant que tu en parles, c’est certainement le cas. Pendant que nous discutions, un temps raisonnable s’était écoulé.

Conformément à la proposition de Lily, nous avions décidé d’aller vers l’emplacement où se trouvait Silane.

En suivant l’itinéraire dont nous avions entendu parler à l’avance, nous étions finalement arrivés à la salle désignée. Même si je me demandais si nous allions compter sur le nez de Lily ou quelque chose du genre, ce n’était pas nécessaire.

Nous avions frappé à la porte et étions entrés dans la pièce. Il y avait des bureaux en bois simples et bon marché alignés dans la pièce, et un grand nombre de montagnes de papier s’étaient accumulées sur le dessus.

« Je suis désolé, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Silane avait remarqué notre venue et elle avait vite couru vers nous. Il y avait aussi la silhouette de l’accompagnatrice Kei derrière elle.

« Bien que les procédures aient été avancées, l’approbation de la chef nécessaire à la fin n’a pas encore été donnée, » déclara Silane.

Silane baissa ses sourcils minces. Il semble que la situation ne se soit pas déroulée comme prévu.

« S’est-il passé quelque chose ? » demandai-je.

« C’est possible. Si c’était la situation normale, la réunion était censée être déjà terminée, » déclara Silane.

À l’endroit où nous faisions un tel échange, un homme qui semblait être un membre qui revenait de l’extérieur passait par là et appelait Silane.

« Chef adjoint. Si c’est le Chef que tu cherches, elle se tient sur le champ d’entraînement militaire, » déclara l’homme.

« Quoi ? Vraiment ? Qu’est-ce qu’elle fait ? Non. Si on laisse cela de côté, quel est le numéro du champ d’entraînement militaire ? » demanda Silane.

« C’est le 7. Les héros sont à l’entraînement. N’a-t-elle pas été invitée à les observer par les autres dirigeants après la réunion ? Du point de vue du Chef, elle ne peut pas facilement refuser si elle y est invitée. Bon sang, je suis troublé pendant que je suis tant occupé, même si c’est à cause de la Chef, » déclara l’homme.

***

Partie 2

Il semblerait que c’était un homme qui était un ami de Silane, car en ce moment, il se plaignait auprès d’elle d’une manière assez familière.

« En premier lieu, le contenu même de la réunion. Des pertes ont été occasionnées chez ces gars de l’empire pour sauver les héros, et cette discussion était sur le fait de les remplacer avec nous. Malgré tout, même dans des circonstances normales, il y a des postes vacants chez nous..., » déclara l’homme.

« Je comprends. Merci beaucoup, Marcus. C’est utile de le savoir, » déclara Silane.

Les plaintes de l’homme semblaient vouloir durer éternellement, Silane les avait rejetés avec douceur. Il semblerait qu’elle y était habituée.

Un visage plein d’excuses avait été tourné vers notre direction.

« J’obtiendrai l’approbation du chef après cela. Attendez dans votre chambre... ça ne sera pas long. Errr....., » déclara Silane.

« Si vous êtes d’accord, pouvons-nous vous accompagner ? » demandai-je.

« Est-ce d’accord pour vous ? » demanda Silane.

« Le chef observe la formation suivie par les autres personnes venant de l’autre monde. Je suis aussi un peu intéressé, » déclarai-je.

Quand j’avais parlé de ça, Silane semblerait convaincue de ça et elle avait hoché la tête une fois.

« Je comprends. Si c’est le cas, puis-je vous demander de me suivre ? » demanda Silane.

En étant guidés par Silane, nous nous étions dirigés vers le champ militaire d’entraînement.

« ... ? » m’interrogeais-je.

Pour une raison ou une autre, en chemin, Kei avait l’air de s’inquiéter étrangement de cette façon de faire.

Si je tournais mon regard vers elle, elle devenait rouge vif jusqu’à ses oreilles pointues et regardait en bas. Ma voix... ce serait mieux de ne pas l’accabler en lui parlant. Je serais troublé qu’elle panique au milieu du couloir comme ça et qu’elle s’effondre. Et en plus, si, par hasard, la situation devenait semblable à la fois d’avant et qu’elle se prosterne, je serais également gêné par une expérience de cette ampleur.

En descendant plusieurs escaliers, nous avions été guidés jusqu’à une grande pièce où la poussière s’était répandue partout. Il semble que cet endroit était la salle d’entraînement. Bien que, peut-être, cela serait équivalent à une partie du premier étage de la forteresse. Il y avait moins de vingt personnes qui se déplaçaient ici.

« Chef, » déclara Silane.

« Quoi, Silane ? » demanda la femme.

Parmi les nombreuses personnes qui se trouvaient dans un endroit un peu séparé du groupe, la grande femme aux cheveux d’argent se retourna.

C’était la chef de l’Alliance des Chevaliers que nous avions également rencontrée à la réception hier. Ses yeux bleus, qui semblaient sévères, se tournèrent un instant vers moi, mais ils s’égarèrent immédiatement.

Le garçon qui était derrière le chef qui avait maintenant entamé une discussion avec Silane, m’avait remarqué et m’avait fait signe de la main pour une raison inconnue. C’était Mikihiko. Même s’il était à cet endroit, il semblait qu’il n’avait pas participé à la formation conformément à ce qu’il avait dit précédemment. Je suppose qu’il avait été invité par la chef qui avait été invitée à observer.

Après avoir agité la main vers Mikihiko, j’avais tourné mon regard vers le milieu du champ d’entraînement.

Plus d’une dizaine de garçons tenaient des bâtons enroulés dans du tissu dans une main, et ils défiaient un instructeur l’un après l’autre.

Des entraînements à la magie et aux épées avaient été préparés dans le but de faire prendre conscience de leur propre capacité de triche. Comme on pouvait s’y attendre, même si ce n’était pas tout le monde qui était présent, il semblerait qu’une majorité participait.

Parmi les participants, il y avait aussi la silhouette aux cheveux blonds de Sakagami. Certainement, parce que j’avais pensé que c’était une personne qui tenait la non-participation pour acquise, qu’il connaissait ou non des choses sur la formation, j’avais trouvé cela un peu surprenant.

Les deux personnes à l’exception d’Eno de l’Unité Expéditionnaire s’étaient réunies. Suivant ce qu’Eno avait dit quand nous l’avions rencontrée ce matin, il semblerait qu’elle ait emmené les Chevaliers Impériaux avec elle et qu’elle soit partie secourir les survivants dans la mer des arbres.

En repensant aux allures des étudiants d’hier qui tournaient des regards de nostalgie vers l’Unité Expéditionnaire, ceux qui n’étaient pas dans ce lieu seraient les personnes absentes pour cause de faiblesse liée à une mauvaise santé physique.

Le fait d’avoir de la motivation était une chose merveilleuse.

Cependant, j’avais aussi un sentiment de reproche.

L’Unité Expéditionnaire semblait vouloir vivre comme des héros.

Même les survivants du « Groupe de ceux Restés Derrière » avaient fait des regards languissants vers de telles personnes, devenaient tellement impatients.

En regardant dans l’avenir où ils vivraient comme des héros spectaculaires, il se peut qu’il y ait aussi un moment où ils détourneraient leur regard de la réalité du fait qu’« ils ne pourraient plus jamais retourner dans leur ancien monde », et peut-être que le sentiment de solitude caractéristique d’un état d’urgence disparaître. En tout cas, ils commençaient à agir tout en cherchant à devenir des héros.

Pour les habitants du monde parallèle, les circonstances étaient les mêmes dans cette zone. Au contraire, ceux qui avaient fait un air comme ça au début, c’était bien eux. Silane et d’autres croyaient naïvement que nous, les héros, nous combattions ensemble. C’était ainsi parce que les héros qui étaient admirés dans leurs légendes l’avaient tous fait dans le passé.

À la suite de ces diverses actions, l’ambiance, comme celle des combats de héros, s’était naturellement propagée.

L’atmosphère était puissante. C’était un cas de psychologie de masse. Si cela n’avait pas été présent, il devrait y avoir aussi des gens qui n’aimeraient pas se battre. En réalité, c’était quelque chose de puissant puisque cela suffisait pour que même Sakagami participe à la formation.

Et maintenant, étant lié par cette atmosphère, le moi d’aujourd’hui ne pouvait plus bouger.

Si vous preniez des mesures différentes de celles des autres, ils auraient plus ou moins des doutes. Avoir des doutes, pour une personne qui avait des secrets, c’était fatal.

« Merci d’avoir attendu, » déclara Silane.

Silane était venue ici. Il semblait qu’elle avait discrètement reçu l’approbation.

« Eh bien, alors par ici, » déclara Silane.

Nous avions traversé un passage en briques. Avant d’arriver à destination, il y avait un escalier qui menait au sous-sol.

Après que Silane et le soldat de garde aient échangé quelques mots, nous étions descendus dans les escaliers.

Quand nous avions descendu jusqu’au fond, il y avait un long et étroit passage à la fin de l’obscurité.

Quand Silane toucha la pierre d’illumination magique qui se trouvait sur le côté de l’entrée, le couloir s’était rempli de lumière.

« ... Voici le mausolée des personnes tuées au combat. Depuis sa construction, il y a environ 250 ans, ceux qui sont morts au Fort Tilia sont commémorés comme des esprits de la guerre et cela comprend aussi les héros, » déclara Silane.

Tandis que j’entendais la voix digne de Silane, j’étais un peu essoufflé.

Sur les murs du long passage, les pierres bleues incrustées remontaient jusqu’à la surface et des dizaines de milliers d’anneaux étaient incrustés dedans.

Il s’agissait des mêmes bagues que j’avais données à Silane.

Cependant, une seule chose changeait ici. Seule la couleur de la pierre qui avait été ajustée était différente.

Ce qu’il y avait ici, c’était des pierres bleues. Ce que j’avais donné à Silane, c’était une bague avec une pierre jaune.

Elle m’avait dit que cette bague était une marque d’identification qui avait été distribuée au Corps de l’Armée et à l’Ordre des Chevaliers. Bien qu’il s’agissait d’un fragment de pierre, c’était des pierres magiques qui avaient été incrustées et qui avaient été conservées dans ce mausolée après que leurs possesseurs aient été confirmés comme étant morts. À leur tour, les corps avaient été brûlés et les cendres avaient été enterrées dans un cimetière qui se trouvait ailleurs dans la forteresse, ou selon la situation, ils avaient été envoyés dans leur ville natale avec leurs possessions.

Dans ce lieu, le mausolée, il était apparu que plusieurs objets relatifs aux héros tels que des épées, des boucliers, des armures, et ainsi de suite, étaient stockés. Dans ce monde qui avait une foi religieuse envers les héros, le plus grand honneur serait d’être enchâssé dans cet endroit.

Cependant, cette fois-ci, nous n’avions pas affaire au mausolée ici.

« C’est par ici. Allons-y, » déclara Silane.

Cela n’était pas le passage qui s’étendait devant nous, mais Silane nous avait guidés dans le petit chemin qui avait été construit sur le côté.

Ce passage n’avait pas d’anneaux encastrés dans le mur. Le plafond était également bas et il y avait un sentiment d’écrasement.

Il y avait un autel enchâssé d’une belle pierre noire installée au bout du couloir. Sur le dessus se trouvaient quelques grandes assiettes.

Il y avait des piles d’anneaux empilés sur les assiettes. La couleur des pierres magiques qui était incrustée dedans était de la même couleur bleue que celle qui était dans le mausolée il y a quelque temps.

***

Partie 3

Silane avait sorti les bagues que je lui avais données. Celles-là avaient des pierres magiques jaunes.

« Flammes de la purification pour les tristes défunts, » murmura Silane.

Silane posa les anneaux sur le dessus et frotta le bord de l’autel.

Il semblait que l’autel lui-même était un objet magique, car une lumière vert-émeraude s’enroula dans la zone telle des flammes.

Il n’y avait pas que cela. En plus des flammes vertes, la couleur des anneaux qui viennent d’être posés dessus était passée du jaune au bleu.

Silane avait fait une prière silencieuse. Kei qui était derrière elle ferma aussi les yeux.

Bien qu’austère, la cérémonie elle-même avait été simple.

Mais surtout, c’était désolant, car il n’y avait que quatre personnes présentes.

D’après ce qu’il avait entendu il y a quelque temps, il était censé y avoir un peu plus d’étapes normalement. Cependant, elles n’avaient pas été faites cette fois-ci.

C’était ainsi parce que les propriétaires des bagues étaient des individus qui étaient devenus des zombies.

– Dès le début, on disait que les anneaux portés par les individus qui se battaient dans la mer des arbres étaient des choses qui avaient été mises en place pour distinguer les zombies entre eux.

En regardant la silhouette élancée de Silane, alors qu’elle me demandait d’assister aux funérailles, je m’étais souvenu de sa voix aiguë au moment où elle avait parlé des circonstances.

– Quant à la façon dont le flux de pouvoir magique que les monstres existent, il est connu que chacun possède une fréquence unique. Même ceux qui deviennent des zombies ne font pas exception à la règle. Ce qui se trouvait dans cette bague, c’était une pierre magique gravée avec l’effet d’évaluer le motif du pouvoir magique propre aux zombies.

Dans ce monde, cela ne signifiait pas nécessairement que les défunts finissaient juste par reposer en terre. Bien que cela soit rare, c’était parce qu’il y avait des individus qui allaient devenir des zombies.

Le taux d’existence des zombies dans la mer des arbres en particulier était anormalement élevé. Ceci était lié à la densité du pouvoir magique qui résidait dans cette zone.

Et dans le cas d’un champ de bataille, le taux d’apparition allait encore plus augmenter. Dans un endroit où de nombreux cadavres étaient éparpillés, la densité de puissance magique du sol augmentait temporairement.

Conformément à ce qui avait été assez bien connu dans la colonie, le pouvoir magique résidait dans l’âme. Vous pouviez acquérir ce pouvoir magique en vainquant des monstres, c’était aussi l’une des raisons pour lesquelles l’Unité Expéditionnaire était devenue des monstres surpuissants dans l’ancienne colonie et j’essayais de « contacter » des monstres.

Cependant, le pouvoir magique stocké à ce moment-là n’était pas si important que ça, et la plus grande partie était dispersée telle quelle.

Ainsi, lorsque des défunts avaient été produits, la densité du pouvoir magique du lieu augmentait temporairement dans la zone environnante. Si le nombre de cadavres augmentait, la densité de puissance magique de la mer des arbres dense augmentait dans un bon moment, et cela devenait une situation où des zombies étaient produits en masse.

– Le changement de couleur de l’anneau du bleu au jaune signifiait le changement de la couleur des humains à la couleur des monstres, ils n’étaient pas traités comme des guerriers. On disait qu’ils n’organisaient même pas de services commémoratifs pour eux dans le passé.

Les zombies étaient des monstres. Les zombies étaient les ennemis de l’humanité.

C’est-à-dire que le fait d’être un zombie dans ce monde était le plus grand déshonneur.

Même cette cérémonie aujourd’hui, si je devais le dire maintenant, il me semblerait qu’elle possédait une implication forte quant au fait de faire disparaître la réalité, plutôt que d’être le repos des âmes et de réconforter les morts. En réinitialisant les pierres magiques, il s’agissait d’une cérémonie qui transformait les défunts en humains depuis leur état de monstre.

Il n’y avait pas de gens qui assistaient expressément aux funérailles de personnes qui étaient devenues des zombies. Il se pouvait plutôt qu’il y ait une entente tacite quant au fait de ne pas le faire. Sans même le rendre public, les défunts avaient été enterrés en silence.

Cependant, cela ne signifiait pas nécessairement qu’il n’y avait pas de douleur dans le cœur de ceux qui connaissaient le défunt.

« Uu... sniff sniff sniff. »

Les sanglots résonnaient dans le couloir si tranquille. Kei pleurait.

« Aah, bon sang. Ton visage est plissé. Tiens, c’est bon, lave-le, s’il te plaît, » déclara Silane.

« ... Je suis désoléeeee, » déclara Kei.

Même la voix de Silane, qui était normalement très raide, était douce. C’était peut-être son côté « Nee-sama » et non son côté chevalier.

Kei, qui baissa le visage, fit demi-tour et retourna dans le couloir. Silane l’avait vue et avait tourné son visage de la même façon.

« Merci d’avoir participé, Takahiro-dono, Miho-dono, » déclara Silane.

Silane baissa la tête très amplement.

Elle avait aussi pleuré les morts, comme Kei. En nous demandant de participer dans les environs, il semblait qu’il y avait de l’importance à ce que les héros soient présents.

Au moment où j’avais compris cela, j’avais décidé d’assister à cette cérémonie. Il semblait que c’était un devoir de ceux qui livraient leurs bagues ici.

« ... Était-elle proche d’eux ? » demanda Lily.

Quand Lily avait demandé cela, Silane avait acquiescé.

« Oui. C’étaient des personnes qui ont été bien reçues par Kei en particulier. En voyant que leurs cadavres n’avaient pas été retrouvés, elle semblait avoir cru qu’il y avait de l’espoir. Cependant, quelque chose comme ça... Je suis désolée. C’était une situation inesthétique, » déclara Silane.

« Cela n’est nullement une chose pour laquelle vous avez besoin de vous excuser, » déclara Lily.

Lily secoua la tête.

« C’est une bonne enfant. Et il semble qu’elle vous aime beaucoup, Silane-san. Est-ce votre petite sœur ? » demanda Lily.

« Non. Cet enfant est ma nièce, » répondit Silane.

« Vraiment ? Ses traits étaient aussi très similaires aux vôtres, alors je pensais que vous étiez sûrement sœurs, » déclara Lily.

« Nous avons été élevées comme des sœurs. Kei est la fille de mon frère aîné qui est mort. Parce que cette enfant a aussi perdu sa mère quand elle était enfant, ma grand-mère l’a fait venir dans ma maison... pour moi, ma grand-mère était l’équivalent d’une mère, mais elle a pris soin d’elle et elle a vécu dans la même maison, » déclara Silane.

Silane plissait ses yeux en raison de la nostalgie. J’avais ouvert la bouche.

« Votre village, Silane, c’est ça ? C’est quel genre d’endroit ? » demandai-je.

Nous n’avions pas encore rencontré d’autres personnes que celles de la forteresse dans ce monde. Je m’intéressais à ce qu’on appelle « le gagne-pain des habitants du monde parallèle ».

« C’est un petit village près de la mer des arbres. C’est l’un des villages pionniers où vivent les elfes, mais les habitants du village ont vécu ensemble tout en aidant les pauvres, » répondit Silane.

« Des villages pionniers... ? » demandai-je.

C’était des mots que j’entendais pour la première fois depuis que j’étais venu au monde.

« C’est un village qui existe pour faire face à la mer des arbres qui s’étendrait si on la laisse tranquille. Dans les environs de la mer des arbres, il existe encore aujourd’hui d’innombrables villages pionniers. Naturellement, ces villages souffrent aussi souvent des attaques dévastatrices des monstres, et dans ces villages, ils sont constamment prêts pour des attaques de monstres, » expliqua Silane.

Les mots « mauvaise affaire » avaient surgi dans ma tête.

Cependant, une telle existence serait nécessaire pour la sécurité de ce monde. Vivant près de la forêt, il ne repoussait pas vraiment la forêt d’une manière efficace, car cette civilisation ne pourrait pas contrôler la mer d’arbres. Même si les héros avaient réussi à vaincre les monstres et à diminuer ce nombre, ils n’avaient pas réussi à dominer ce vaste monde à eux seuls.

Parce qu’il y avait des elfes présents parmi eux portait en eux un tel devoir, il semblait que cela reflétait les circonstances que la race avait.

Même dans la période qui avait précédé leur arrivée ici, les regards tournés vers Silane et les autres n’étaient pas seulement favorables. Le mépris et le dédain. Si j’y pensais à partir de maintenant, il me semblait que Kei s’inquiétait de ce regard alors que nous marchions.

Mais rien que le fait de voir les comportements lors du deuil des morts, il était apparu que, parmi les anciens habitants d’un même pays, il y avait aussi des gens qui leur étaient favorables.

« Au mieux, je ne peux même pas dire un compliment. Cependant, ce village est toujours ma ville natale pour moi. C’est nostalgique quand j’y repense. Cela fait déjà cinq ans que je suis partie de là, » murmura misérablement Silane. Dans son esprit en ce moment, elle aurait pu se rappeler le paysage de sa ville natale.

J’avais été attiré. J’essayais maintenant du mieux que je le pouvais de ne pas m’en souvenir. Mais le monde dans lequel je ne pouvais plus revenir m’était presque venu à l’esprit.

Je ne dois pas le faire. J’avais tout de suite arrêté de m’en souvenir. J’avais demandé à Silane.

« Ne croyez-vous pas que vous pourrez un jour rentrer chez vous ? » demandai-je.

« Je n’y crois pas, il n’y a pas de raison pour cela. En plus, il m’est impossible d’y retourner et cela, c’est pour le bien de ce village, » répondu Silane.

Silane avait eu un sourire amer et avait répondu.

« Les chevaliers qui sont stationnés dans chaque fort, y compris le Fort de Tilia, sont là pour tuer les monstres dans la partie de la couche extérieure de la mer des arbres. En diminuant les monstres qui sortent de la mer des arbres, ils aident indirectement la défense des villages pionniers qui sont dans le voisinage. Cependant, il y a encore des villages qui ont été envahis par des monstres dans l’année, et même les corps ont été engloutis par la forêt, » déclara Silane.

Silane baissa le regard vers sa paume ouverte.

« Mon frère aîné s’est battu dans cette forteresse et est mort. Peut-être que moi aussi, je ne reviendrai pas dans ma ville natale vivante, » déclara Silane.

Des yeux forts. Le ton de la voix reflétait les sentiments de son cœur. Et son poing était serré.

« Pourtant, même si je ne le revois plus jamais avec ces yeux, je veux protéger ma ville natale. Je veux protéger ceux qui vivent dans d’autres villages qui se trouvent dans les mêmes circonstances que mes frères qui étaient dans ce village. Je veux protéger mes collègues qui se battent avec moi. Pour cette raison, j’ai entraîné mes techniques et ce corps, » déclara Silane.

J’avais découvert que c’était la vérité présente en elle. Je sentais le poids de la résolution qu’elle y avait mise, et j’en avais involontairement dégluti.

« ... Ah, » s’exclama Silane.

On dirait qu’elle avait remarqué que j’étais décontenancé, Silane avait détendu son poing.

Alors qu’elle riait comme si elle était timide, elle avait touché l’une de ses oreilles pointues du bout du doigt pour tenter de me tromper sur son état d’esprit.

« Je suis désolée. Je vous ai laissé entendre quelque chose d’insignifiant, » déclara Silane.

« Ce n’était pas quelque chose d’insignifiant selon moi, » j’avais secoué la tête en disant ça. « Ce genre de choses... J’ai le sentiment que je le comprends aussi. »

Le fait de faire de grands efforts et de devenir fort pour le bien de ceux que vous vouliez protéger. Pour moi qui m’étais entraîné à plusieurs reprises jusqu’à ce que je m’épuise avec Gerbera récemment, c’était un sentiment que j’étais capable d’avoir une sympathie tout particulièrement.

Dans mon cas, si je devais dire quelque chose, alors plutôt que « pour protéger quelqu’un », la chose de « dans le but de ne pas me causer du tort, ne serait-ce qu’un peu, afin d’être en sécurité » était grande, mais ce n’était pas différent avec le sentiment de vouloir faire de grands efforts pour le bien des personnes importants avec moi.

Quelque chose comme s’évanouir, ou quelque chose comme pouvoir mettre quelque chose à l’intérieur de son estomac..., ce n’était pas quelque chose de comparable à la douleur de ne pouvoir rien faire.

« Ce genre de sentiment est important, » déclarai-je.

« C’est vrai, » déclara Lily.

J’avais l’impression d’avoir saisi la main de Lily inconsciemment. Silane, voyant que nos mains étaient liées, avait fait un petit sourire sur sa bouche.

« Je vous remercie beaucoup, » déclara Silane.

***

Chapitre 19 : En tant que famille, en tant que maître

Partie 1

Nous étions retournés à la surface après les funérailles des victimes de la mer des arbres.

Pourquoi avais-je ressenti un sentiment de liberté à mon retour ? J’avais l’impression que ce n’était pas seulement un sentiment lié à la claustrophobie induite par un espace clos. C’était plutôt dû au fait que le mausolée souterrain dans lequel nous venions de nous trouver possédait une ambiance plutôt unique.

« Takahiro-dono et Miho-dono, est-ce que vous avez l’intention de faire un peu d’entraînement après cela ? » demanda Silane.

À mon retour, j’avais pensé que nous allions nous séparer, mais Silane nous avait fait une proposition.

« La chef m’a dit tout à l’heure que les autres héros achèveront bientôt leur entraînement. Alors... euh... comme vous avez manqué l’entraînement parce que vous avez dû m’accompagner avec ma demande, je..., en dépit d’être en pause, je pensais à essayer de vous enseigner un peu de l’art à la lance et l’art à l’épée, alors qu’en dites-vous ? » demanda Silane.

Pour le dire franchement, ce n’était pas une mauvaise proposition.

Bien que l’entraînement que j’avais fait avec Gerbera ne soit pas dénué de sens, cela m’avait juste aidé à m’habituer aux batailles. Cependant, je n’avais aucune expérience en matière de maniement d’armes.

Bien que Gerbera soit une excellente combattante, elle n’avait aucune connaissance des arts martiaux malgré sa puissance de combat écrasante. Il était naturel qu’elle soit incapable d’enseigner des choses qu’elle n’avait pas apprises. Cependant, il était nécessaire que les faibles acquièrent une certaine capacité martiale pour que nous ne soyons pas une gêne pour les personnes autour de nous.

D’une certaine façon, la suggestion de Silane n’était pas une mauvaise idée.

Bien que nous nous connaissions depuis très peu de temps, je connaissais le caractère de Silane dans une certaine mesure. En ce qui concerne les Héros... non, même si l’autre personne n’avait pas été nous, si elle n’avait pas jugé qu’« ils ont la capacité d’être entraînés », elle n’aurait pas fait une telle offre. Je m’étais dit qu’on pourrait au moins s’entraîner plus que les autres héros.

Dans tous les cas, Silane s’était déjà rendu compte que je pouvais gérer des pouvoirs magiques et qu’il n’y avait aucune raison pour moi de le cacher ou d’avoir peur de révéler quelque chose que je n’aurais pas dû. Parce qu’il n’y avait pas d’autres personnes présentes avec moi, je me sentais à l’aise. De plus, si je m’entraînais ne serait-ce qu’une seule fois, je pourrais m’en servir comme excuse pour éviter de participer à de futures sessions de formation.

J’avais échangé des regards avec Lily, et j’avais fait face à Silane après avoir confirmé sa demande avec un hochement de tête.

« Alors, je peux vous laisser faire ? » demandai-je.

« Oui, » déclara Silane.

Silane hocha la tête et avait souri joyeusement. L’atmosphère tendue s’était également estompée avec ça. Cela m’avait fait me rappeler que c’était une jeune femme d’un âge nubile, un côté de sa personnalité qu’elle ne montrait pas. Peut-être même qu’elle m’ouvrirait un peu son cœur.

Puis, Kei, après s’être lavé le visage en larmes, était revenue, et nous étions tous allés sur le terrain d’entraînement.

Quand nous étions arrivés sur le terrain, j’avais réalisé que mes calculs avaient mal tourné. Après l’entraînement des héros, le champ avait été occupé par des soldats réguliers qui effectuaient leur entraînement.

Nous aurions pu nous faire de la place si nous avions été déraisonnables et si nous leur avions demandé de partir, mais il était embarrassant d’abuser de notre autorité en tant que héros. Après tout, un espace aussi spacieux n’était pas nécessaire. Finalement, nous avions bougé dans une autre salle plus petite pour commencer l’entraînement aux arts martiaux avec Silane.

Cependant, le nombre de choses que nous pouvions faire en une seule journée était limité. La journée s’était terminée avec juste moi apprenant à balancer une épée.

Mais il me restait encore beaucoup de choses à apprendre, de l’entraînement des mouvements de mon corps au combat à la mise en place d’une position de mon épée. Je pensais que Silane était une bonne professeur. Cela dit, la mise en pratique de mes compétences prendrait beaucoup plus de temps.

D’autre part, Lily avait terminé sa formation rapidement et avait étudié en observant.

Ce n’était pas particulièrement parce qu’elle voulait fuir ça, mais pour s’assurer que sa force physique bizarre liée au fait d’être un monstre ne soit pas révélée.

« Takahiro-dono, votre maîtrise de la magie est quelque chose d’unique, » déclara Silane.

Mon visage qui brûlait à cause de tout cet exercice avait perdu toute couleur d’un coup.

Ma maîtrise de la magie m’avait été apprise par Gerbera — l’arachnéenne blanche qui était un monstre de haut rang. Puisque le pouvoir magique que j’avais était quelque chose que j’avais reçu de Gerbera et des autres membres de ma famille, il était probable que la qualité du pouvoir magique était différente de celle d’autres personnes. Je ne l’avais en aucun cas complètement compris.

« Savez-vous une telle chose ? » demandai-je.

« C’est un trait particulier des utilisateurs d’esprit. Si vous n’excellez pas dans la gestion des pouvoirs magiques, vous ne seriez pas capable pour sympathiser avec les esprits, » répondit Silane.

La plupart du temps, j’avais l’impression que les elfes étaient aussi des tricheurs.

C’était peut-être la raison pour laquelle ils étaient persécutés.

« Je ne suis qu’un autodidacte. La maîtrise de la puissance magique peut aussi être quelque chose de différent des soldats ordinaires que vous connaissez, Silane, » déclarai-je.

« Non. Même si vous étiez autodidacte, en général, le pouvoir magique ne devrait pas couler comme ça, » déclara Silane.

« ... C’est... c’est vrai. Si c’est le cas, c’est exact. N’est-ce pas parce que je suis une personne venant d’un autre monde ? À l’origine, je n’étais pas une personne de ce monde, » déclarai-je pour chercher une excuse.

« Je vois. C’est certainement possible. Si c’est un héros, alors quoiqu’il arrive, ce n’est pas étrange, n’est-ce pas ? » demanda Silane.

Bien qu’il y ait eu ce petit problème, le reste du temps s’était déroulé sans que rien tourne mal.

Finalement, j’avais continué à m’entraîner sans arrêt jusqu’au soir.

C’était aussi une pièce sans fenêtres, et c’était devenu le soir sans que je le remarque.

Pour nous qui avions manqué le dîner, Silane avait pris des dispositions pour que le dîner soit apporté dans notre chambre, et Kei avait fourni de l’eau potable et un chiffon pour essuyer la sueur pour moi qui avais terminé mon entraînement.

Lily était heureuse de se mêler de mes affaires alors que je m’essuyais la sueur après avoir terminé mon entraînement. Bien qu’elle soit aussi une accompagnatrice qui avait veillé sur mon entraînement tout le temps, elle s’amusait après si longtemps alors qu’elle semblait s’ennuyer avant ça.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Lily.

« ... Rien. Rien, » dis-je.

Tandis que je la regardais fixement, Lily l’avait remarqué et s’était tournée dans cette direction. J’avais secoué la tête.

La voir s’amuser était très agréable pour moi. J’avais décidé de laisser Lily faire ce qu’elle voulait après qu’elle se soit mise à fredonner.

***

Partie 2

J’étais retourné dans ma chambre avec Lily après avoir remercié Silane d’avoir préparé le dîner.

Après m’être lavé le corps avec l’eau chaude que Kei avait apportée dans ma chambre, je m’étais changé en maillot et j’avais mangé la nourriture qu’elle avait apportée pour le repas.

Aujourd’hui, j’avais aussi dû m’amuser avec Ayame, car j’avais été mis mal à l’aise.

La mignonne Ayame, et Asarina dont l’apparence était étrange étaient toutes les deux de précieuses camarades pour moi. J’avais été guéri en jouant avec elles. Jouer à faire mordre, me faire presser avec son museau, et s’enrouler autour de moi. Peut-être qu’elles s’occupaient de moi. Dans la mesure où cela semblait être le cas, c’était un précieux temps de repos pour moi.

Cela dit, j’étais vraiment fatigué.

Après avoir joué un peu avec Ayame et les autres, je m’étais allongé sur le lit. Un gros soupir s’était échappé naturellement.

J’avais beaucoup bougé aujourd’hui... mais cela n’était pas pour ça. J’étais fatigué, mentalement.

Depuis mon arrivée dans cette forteresse, j’étais constamment sur mes gardes, sauf quand j’étais dans la pièce. Ainsi, cela semblait être la même situation que lorsque j’avais été dans la mer des arbres où j’étais sur mes gardes face aux attaques de monstres, et mon intuition était sérieusement mise à mal ici.

Des monstres, à l’exception de ma famille, m’avaient attaqué dès qu’ils avaient senti ma présence. Étaient-ils soit blanc, soit noir ? Quand j’étais dans la mer des arbres, c’était facile d’y voir un sens.

Mais les êtres humains ne l’étaient pas. Si je devais dire, ils étaient gris. Je devais me méfier de tous les humains qui passaient, et c’était insupportable, car les attaques préventives n’étaient pas autorisées malgré tout cela.

Comme j’avais passé toute la journée dans la forteresse aujourd’hui, ma fatigue s’accumulait en conséquence.

A-t-il eu de la chance que cela ne soit pas quelque chose comme « de grandes douleurs, mais en vain » ? Il y a beaucoup de choses que j’avais pu comprendre en venant ici. En même temps, le fait qu’il n’y avait aucun signe indiquant que le problème serait résolu était troublant. Cela me donnait l’impression que la situation devenait de plus en plus compliquée.

J’avais besoin de parler avec Lily pour réfléchir à ce qui s’était passé aujourd’hui. Je le savais bien. Cependant, ma conscience s’était progressivement évanouie à mesure que je levais les yeux vers le plafond — ...

« ... Maître, es-tu réveillé ? » demanda Lily.

— En un rien de temps, j’avais l’impression de m’être endormi. J’avais tenu mon front et j’avais poussé un petit gémissement.

« ... Combien de temps ai-je dormi ? » demandai-je.

« Cela n’a pas été très long. Pour l’instant, je crois qu’il n’est pas encore minuit, » répondit Lily.

Le visage de Lily était placé de côté face à moi. Nous étions sur le lit pendant qu’elle tenait ma tête placé sur ses cuisses.

En d’autres termes, Lily m’avait fait un oreiller de genoux. La distance était proche. La douce odeur d’une fille était très parfumée.

Ayame s’était mise en boule et soulevait déjà la respiration d’un dormeur dans l’autre lit. Asarina avait senti que nous avions commencé à parler, elle secoua la tête de façon instable et jeta un coup d’œil à la situation.

« Lily ? » demandai-je.

Et, Lily.

Elle était dans une posture où je dormais sur ses genoux, et elle regardait de ce côté avec un regard sérieux. Son apparence était étrange.

« ... Que s’est-il passé ? » demandai-je.

« Ce n’est rien du tout, » répondit Lily.

Lily secoua doucement la tête. En fait, la chambre dans laquelle respire une Ayame endormie résonnait paisiblement. Par conséquent, n’y a-t-il pas eu quelque chose qui s’était produit maintenant ?

J’avais tout de suite repensé à ce qui s’était passé aujourd’hui. Cependant, je n’avais pu me souvenir d’un événement qui aurait pu amener Lily à faire une telle grimace.

J’avais plutôt trouvé que Lily avait l’air d’être de bonne humeur tout le temps aujourd’hui.

Quand j’avais parlé avec Mikihiko, et quand je m’étais entraîné avec Silane, elle m’avait regardé avec bonheur.

Si j’y avais pensé à partir de maintenant, dans la mesure où cela semblait un peu étrange, elle aurait dû être de bonne humeur.

« Maître, » déclara Lily.

Lily, qui m’avait appelé, m’avait souri en affichant ses traits bien en évidence.

Son doux sourire de fille était comme une confiserie sucrée. Cependant, même si son visage avait un sourire, je pouvais remarquer qu’il y avait quelque chose qu’elle essayait de cacher derrière ce sourire.

« Hé, Maître. Il s’agit de ce que nous ferons à l’avenir après ça. J’ai une proposition, » déclara Lily.

Avant que je demande quoi, Lily m’avait parlé. Même si j’étais perplexe devant le sujet qu’elle avait abordé brusquement, j’avais commencé à poser une question.

« As-tu pensé à quelque chose ? » demandai-je.

En plus de cacher mes capacités, j’acquerrais la pierre magique de traduction, j’apprendrais la méthode pour l’utiliser, et je quitterais cette forteresse. Ensuite, je construirais une route d’approvisionnement pour les matériaux provenant d’un village quelque part, et je trouverais un protecteur pour Kato-san.

Bien que j’en aie parlé vers midi, le degré de difficulté était élevé. Pour l’instant, je n’avais moi-même pas d’idées prometteuses.

« Ouaip. J’ai réfléchi à deux idées, » déclara Lily.

« Deux, déjà ? » demandai-je.

Lily avait souri et hocha la tête face à ma surprise, et elle étendit la main sur ma joue.

Sa paume me caressait la joue. Ses émotions avaient été transmises par le lien nous unissant.

... Ce que j’avais ressenti était une forte volonté. Sous son visage souriant, Lily était prête à quelque chose. Forte et solide, je sentais l’intention qu’elle voulait me transmettre. Cela me mettait mal à l’aise.

Elle était calme comme la surface d’un lac sans même une ondulation, et pour cette raison, avec une voix dans laquelle la détermination pouvait être sentie dans son cœur, Lily avait parlé de cette proposition.

« L’une d’elles est de se séparer de nous, » déclara Lily.

« ..., » je n’avais rien dit.

« Tu prétends que tu n’as pas la capacité de communiquer avec les monstres et de les diriger. Si tu le fais, alors le Maître peut continuer à vivre en paix dans ce monde avec toutes les autres personnes transférées, » déclara Lily.

Lily ressemblait à ça, c’était calme et serein.

« Les autres personnes transférées essayent maintenant de vivre en héros, mais je pense qu’un jour des gens qui choisiront un mode de vie qui n’est pas comme ça apparaîtront aussi. Ce n’est pas comme si tout le monde allait éveiller ses pouvoirs, et même si ce n’est pas le cas, ils ne peuvent pas toujours suivre le rythme. C’est bien si le Maître agit avec des gens comme ça, » déclara Lily.

Actuellement, les 3 membres de l’Unité Expéditionnaire qui étaient venus à la forteresse, Juumonji, Watanabe et Eno, semblent unifier le groupe avec talent.

Cependant, à la suite de ce que Lily avait dit, ce n’était pas nécessairement ainsi indéfiniment. Par exemple, Sakagami. D’après ce que j’avais vu de son attitude de ce matin quand il s’était disputé avec l’Unité Expéditionnaire, cela me semblait n’était qu’une question de temps avant qu’il ne soit hors du cercle des premiers de la classe.

Même sans cela, il y aurait ceux qui en auraient assez de se battre. Qu’il s’agisse ou non d’un défi, à ce moment-là, ce n’était pas un problème important. Maintenant, le sentiment de solitude ou l’évasion d’une sorte de réalité venant du peuple japonais au moment du danger..., bien qu’il ait été déversé dans l’ambiance des lieux, les étudiants transférés qui étaient nés et avaient grandi au Japon moderne avaient leur sens des valeurs ainsi.

Ceux qui voulaient vivre en paix devraient bientôt apparaître.

Jusque là, j’étais capable de comprendre ce que Lily disait. Toutefois, en ce qui concerne la proposition dont elle avait parlé, c’était une tout autre histoire.

Ce n’était pas une affaire à laquelle je pouvais hocher la tête quoiqu’il arrive. C’était un problème bien avant d’avoir de la considération pour ça. Bien que je veuille vivre avec tout le monde, je n’avais pas pu faire le choix d’abandonner ma famille.

Cependant, celle qui comprenait le mieux mes pensées comme ça, c’était Lily qui se tenait sous mes yeux.

Je n’avais pas bien compris. Pourquoi Lily avait-elle suggéré une telle chose ? Même si elle aurait déjà dû en connaître la réponse...

« Je veux entendre la réponse du Maître. S’il te plaît. Réponds, » demanda Lily.

La voix murmurante de Lily m’avait caressé le lobe de l’oreille.

À quoi pensait-elle ?

Ce n’était pas comme si elle ne pensait à rien.

Je lui faisais confiance, plus que quiconque au monde.

Lily avait proposé ça parce qu’elle avait pensé à quelque chose. Si c’est le cas, pour que je réponde ici, cela devait y avoir une sorte de signification.

D’ailleurs, de son cœur que j’avais senti à travers sa paume de main qui se pressait contre ma joue, j’avais compris qu’elle voulait une réponse.

Si c’était le cas, il n’y avait aucune raison d’hésiter à répondre à cela.

« Je ne peux accepter cette proposition. Je ne peux même pas l’envisager, » répondis-je.

Tout en disant cela, j’avais aussi tendu une main vers la joue de Lily.

Doux. Chaud. Charmant.

La chaleur et la sensation de ce que ce doigt touchait étaient importantes. Je n’allais pas m’en séparer, j’y avais pensé du fond du cœur, et je n’avais pas non plus l’intention de le cacher.

« Je n’ai pas l’intention de me séparer de vous tous. Cela n’arrivera absolument pas, quoi qu’il arrive, » répondis-je.

Mon expression faciale, mes mots et mes émotions avaient été transmis par le lien. Ils auraient dû être transmis sans rien omettre.

Pour preuve, Lily souriait et avait l’air vraiment heureuse.

« Merci, Maître. Désolée d’avoir agi par pur égoïsme. Je voulais entendre ces mots, » déclara Lily.

Maintenant que j’y pense, Lily avait dit : « Je veux entendre ta réponse. » C’était donc quelque chose qu’elle savait même sans que je le dise à voix haute, mais elle voulait que ces mots sortent de ma bouche. Donc était-ce un truc comme ça ?

« Ouaip. Grâce à cela, je me suis aussi enfin préparée, » déclara Lily.

Lily avait prononcé le mot « préparé ». En raison de tout cela, ce que j’avais ressenti maintenant c’est qu’il s’agissait de ne pas se séparer de moi tout en allant de l’avant avec son véritable plan.

***

Partie 3

En y réfléchissant plus, elle m’avait dit qu’elle avait deux propositions. Certes, l’échange précédent avait été fait afin de renforcer sa résolution nécessaire pour parler de la deuxième, et c’était probablement quelque chose comme un rituel d’une sorte ou d’une autre.

« Peux-tu me le dire maintenant ? Je parle de ta deuxième proposition, » déclarai-je.

« Tout à fait. Bien que j’aie dit cela, je ne voulais pas dire que j’avais une idée extraordinaire en particulier. Plutôt que de dire ça, il est impossible qu’une telle situation se produise. Une idée similaire te serait sûrement venue à l’esprit, et je pense que tu étais au courant, n’est-ce pas ? » demanda Lily.

Lily avait changé son sourire en quelque chose d’un peu amer.

« Le problème que nous avons est le suivant. Pour te l’exprimer clairement, le faire d’une manière ou d’une autre avec nous seuls est impossible, » déclara Lily.

« ... C’est à dire ? » demandai-je.

« Je parle surtout du fait d’obtenir la pierre magique de traduction et apprendre à l’utiliser. La difficulté d’y arriver ici tout en couvrant nos traces et sans éveiller les soupçons est trop élevée, » déclara Lily.

« ..., » je n’avais rien dit, car c’était quelque chose que je n’ai pas été en mesure de réfuter.

En réalité, même si une bonne idée me venait à l’esprit, ce n’était pas comme si on pouvait s’y fier. C’était quelque chose que je connaissais dans une certaine mesure, mais que je ne pouvais pas nier.

Cependant, que devrions-nous faire si tel était le cas ?

Ce n’était pas quelque chose que nous étions les seuls à essayer de faire. C’était une impasse.

Si c’était le cas, quelle était la meilleure chose à faire pour moi ?

... Une telle réponse avait été décidée.

« ... On devrait trouver des collaborateurs, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« C’est un truc comme ça, » déclara Lily.

Qu’elle s’attende ou non à l’idée que j’avais finalement eue, Lily hocha immédiatement la tête.

« Parlons de notre situation et demandons une coopération. Je pense que c’est bien de laisser de côté des parties dont il vaut mieux ne pas parler. Par exemple, si... tu dis que tu songes à quitter cette forteresse, et que tu ne veux pas que quelqu’un d’autre le sache. Mais je pense qu’il serait bon de parler avec d’autres personnes, » déclara Lily.

Ça, c’était une proposition très décente.

Jusqu’à présent, cela nous convenait si nous luttions contre des monstres qui étaient des ennemis étrangers et si nous coopérions avec nos camarades. Étaient-ils de la famille ou des ennemis ? La structure était très simple, l’affrontement était la seule option de combat si l’on ne tenait pas compte du degré de difficulté, ce qui était quelque chose de simple dans un certain sens.

Cependant, cet endroit n’était pas l’intérieur de la mer des arbres. C’était le domaine des humains. Le fait que cela ne se soit pas passé comme avant était quelque chose de naturel.

Toutes ces choses étaient des choses que j’avais déjà réalisées avant cela.

Mais même ainsi, l’alternative de « obtenir des collaborateurs » était quelque chose que je n’avais pas pris en considération jusqu’à présent, en grande partie à cause de ma propre méfiance à l’égard des humains.

Toutefois, il serait inutile d’arrêter ces pensées dès maintenant.

Certes, les êtres humains étaient des êtres vivants qui trahissaient. Cette scène désastreuse de cette colonie en était la preuve. C’était une tragédie causée par des êtres humains stupides.

Cependant. Cela ne voulait pas dire que tous les êtres humains étaient comme ça.

Par exemple, Mana Kato. Elle m’avait sauvé. De plus, elle savait même que je ne lui faisais pas confiance. Son existence qui était une amie de Rose était une preuve que ce monde n’était pas seulement rempli de trahisons.

Je ne voulais pas dire que tous ceux qui vivaient dans ce monde trahissaient toute confiance qui leur était accordée, mais la trahison existait. C’était un fait naturel qui n’avait peut-être pas été reconnu par le moi d’avant.

Le moi d’aujourd’hui pourrait prendre la proposition de Lily pour quelque chose de valable. Voyant que nous ne pouvions pas sortir de l’impasse dans la situation avec nous seuls, l’existence de collaborateurs était indispensable.

Bien sûr, il y avait la possibilité d’être trahi.

Par conséquent, ce que je devais faire en tant que chef de groupe, c’était de voir à travers les gens qui étaient devant mes yeux.

Si je ne pouvais pas faire ça, je n’aurais pas dû quitter la mer des arbres. Je devrais alors écouter les bruits de la destruction qui se produirait lentement, et je devrais vivre le court restant de ma vie en silence.

... Alors. Je le savais. Dans un sens, oui.

Si tu comprenais sans difficulté que les émotions étaient à peu près les mêmes, la vie serait encore plus facile pour tout le monde.

C’est-à-dire, faire des collaborateurs avec qui l’on parlait franchement de secrets n’était rien d’autre que croire plus ou moins en l’autre.

Rien qu’en y pensant, des choses désagréables *frissons* m’avaient remonté la colonne vertébrale.

La puanteur du fer remplissait mes narines, les flammes vacillaient dans mon champ de vision, la douleur se réveillait dans tout mon corps, et des sourires tortueux envahissaient mon cerveau.

Mon cœur avait soif. Tout mon corps était pourri. Avec la sensation d’un tremblement irrégulier de la tête, j’avais serré mes dents.

Céder à cela et arrêter de penser dépendait simplement de la gentillesse des autres. En tant que chef, je devais accomplir mon devoir. Si c’était nécessaire, je devais surmonter ce souvenir dégoûtant.

... Mais serais-je vraiment capable de faire ça ?

Maladies de l’esprit. Traumatisme. La vérité de la mort qui était une blessure qui s’envenimait et qui restait dans mon cœur et la trahison que je n’avais même pas dite à Mikihiko.

Même si c’était un cliché de dire cela avec des mots, cette malédiction qui s’enroulait autour de mon esprit comme une glue n’était pas quelque chose qui était facile à résoudre comme ça.

Pour qu’une personne faible comme moi puisse surmonter ça, il fallait quelque chose.

« Ce n’est pas grave, » déclara Lily.

— Mon champ de vision s’était soudain refermé.

Bougeant sa main qui avait touché ma joue, Lily avait recouvert l’environnement de mes yeux de sa paume.

Une voix retentissante, plus douce que d’habitude, pénétra dans mes oreilles qui avaient été couvertes dans l’obscurité.

« Te souviens-tu quand je t’ai rencontré dans cette grotte ? » demanda Lily.

« ... Oui. Je m’en souviens. Il est impossible de l’oublier, » déclarai-je.

Bien qu’elle m’ait laissé un peu perplexe en me posant soudainement une question, j’avais immédiatement répondu.

Pour moi qui avais renoncé une fois à la survie en raison du désespoir, à quel point l’existence de Lily était-elle un salut ? Oublier cette époque ne serait pas possible avant ma mort.

« Pour moi, c’est un souvenir important. C’était le premier souvenir de ma naissance. À cette époque, le Maître avait souhaité du fond du cœur que “quelqu’un l’aide”... J’ai entendu cette voix, je l’ai désirée, et ce “moi” qui s’appelait “Lily”, a reçu un nom pour la première fois dans ce monde..., » déclara Lily.

Lily avait parlé de ses souvenirs avec une voix déchirante comme si elle enlaçait un objet précieux et important... elle avait mis les mots suivants sur sa langue.

« Cependant, face au Maître qui m’a supplié de me “sauver” avant de s’évanouir, n’était-ce pas vers moi, qui étais un monstre ? Il n’y a aucun moyen pour un monstre de faire des choses comme aider un autre..., à l’époque, le Maître n’était-il pas censé le penser ? Alors, quel est l’adversaire à qui le Maître a demandé de l’aide ? » demanda Lily.

Une telle chose avait été décidée, non ? Et Lily avait fait un sourire.

Pour moi dont la ligne de vue était bloquée, son visage souriant n’était pas vu.

Je n’avais même pas été en mesure de confirmer si elle souriait vraiment ou non.

« Tandis que le Maître dit qu’il ne peut pas croire en des choses comme les êtres humains, il a cru en une autre personne dans ses derniers instants. Si c’est le cas, je pense que c’est la vérité pour le Maître, » déclara Lily.

« La vérité pour... ? » demandai-je.

« Oui. C’est précisément parce que le Maître est ainsi que nous sommes nées et que nous sommes ici maintenant. Alors, ce n’est pas grave, » déclara Lily.

J’avais réalisé que la voix de Lily tremblait un peu.

« Quand tu parlais avec Shumoko-kun et quand tu t’entraînais avec Silane-san, le Maître semblait avoir beaucoup de plaisir. J’étais heureuse de le voir, » déclara Lily.

« Lily... ? » demandai-je.

« Après avoir décidé d’accepter Kato-san, le Maître a été gentil avec cette enfant. Même quand elle s’est évanouie avant de venir ici, tu étais comme ça. Et le fait que tu t’inquiètes pour cette enfant sans même ressentir la moindre hésitation, tu ne l’as peut-être pas toi-même remarqué..., » déclara Lily.

***

Partie 4

Lily avait bougé sa paume au-dessus de mes yeux.

« Les blessures du maître commencent déjà à guérir. Par la suite, même s’il y a une excuse quelconque, le Maître devrait aller de l’avant, » déclara Lily.

Mon champ de vision s’était éclairé. À cet endroit, il y avait le visage souriant d’une fille qui était plus belle que quiconque pour moi.

Cependant, si elle avait souri du début à la fin, il n’y aurait eu aucune raison pour elle d’obstruer mon champ de vision.

« Désolée, Maître, » déclara Lily.

Lily baissa un peu le regard.

« Tout à l’heure, j’aurais dû le dire au Maître. J’étais anxieuse. Le maître se réconciliait avec les humains. Peut-être que cela aurait pu devenir un moment où notre famille ne peut pas être aux côtés du Maître, » déclara Lily.

C’était la première fois qu’on m’informait de l’anxiété de Lily.

Malgré tout, si je regardais le visage anxieux de Lily dont les sourcils étaient plissés alors qu’elle avait un mince sourire sur la bouche, je comprenais que c’était l’anxiété qui avait tourmenté son cœur depuis longtemps.

« Il n’y a pas moyen que je fasse quelque chose comme vous abandonner, toi et les autres, » déclarai-je.

« Ouaip. Je le sais bien... mais, j’étais anxieuse, » déclara Lily.

Elle était devenue anxieuse précisément parce que c’était quelque chose de très important. En d’autres termes, c’était aussi la preuve de son désir ardent de se tourner vers moi.

« Le fait que je puisse rester aux côtés du Maître, c’est parce que j’ai rencontré le Maître par hasard à l’époque, lors de cette occasion spéciale, » déclara Lily. « Cependant, à la suite de ce que j’ai dit il y a quelque temps, le Maître n’aurait pas dû demander l’aide à un monstre... donc, “n’était pas à l’origine un endroit où une autre personne aurait dû être”, j’avais continuellement des pensées comme ça. Je ne suis qu’une imitation où que j’aille, alors peut-être que je ne suis rien d’autre qu’une imitation élaborée de quelqu’un à qui le Maître a demandé de l’aide... »

Les choses que Lily disait n’étaient nullement fausses.

Par exemple, disons que ce n’était pas Lily qui m’avait sauvé, mais quelqu’un d’autre, un être humain.

Je parle du fait que j’étais sauvé de la crise désespérée, ou du fait que j’avais un sentiment de grande confiance pour elle. Le fait d’être sauvé des profondeurs du désespoir avait autant de sens. En réalité, Mikihiko, qui se trouvait dans des circonstances très similaires, avait des sentiments d’affection profonde envers la chef de l’Ordre des Chevaliers. Même s’il y avait quelque chose de différent, je ne pouvais pas nier que je pensais que nos positions étaient proches.

Bien sûr, il s’agissait simplement d’une supposition dénuée de sens.

Celle qui m’avait sauvé en réalité, c’était Lily qui était là. Rien que cela était un fait, et c’était quelque chose d’important pour moi.

Cependant, cela ne serait pas réglé si facilement pour Lily. Le simple fait de dire « tu peux le considérer comme tel » était déjà une promesse non tenue. Et la promesse non tenue donnerait naissance à des pensées de « je n’aurais pas dû être là à l’origine ». C’était la source de son anxiété.

Si elle était humaine, par exemple, l’anxiété de ce genre n’aurait pas vu le jour.

J’étais un être humain, et Lily était un monstre. Malgré tout, j’aimais Lily, et Lily m’aimait aussi beaucoup.

Mais, nous étions aussi des êtres vivants différents. Cette anxiété, sous une forme ou une autre, était inévitable.

« Je suis désolée du fait que ne pouvais pas le dire jusqu’à maintenant, » déclara Lily.

« Ne t’excuse pas, Lily, » j’avais secoué la tête. « Ce qui est important, ce n’est pas que tu sois restée silencieuse. Au moment où c’était vraiment nécessaire, tu l’as transmis par tes paroles. »

« Maître..., » déclara Lily.

« Lily, même toi qui es comme ça maintenant m’encourageais même si tu étais écrasée par l’anxiété. C’est une scène où je devrais te remercier, et non pas te demander de te pardonner, » déclarai-je.

Lily luttait contre l’anxiété en elle. Elle l’avait combattue, conquise et m’avait donné les mots nécessaires. Avec ses remerciements, ce n’était pas du tout une scène pour effectuer une plainte.

« Lily, tu es forte, » déclarai-je.

« ... Non. Ce n’est pas le cas, » déclara-t-elle.

Secouant ses cheveux de lin, Lily avait nié mes louanges.

En me regardant dans les yeux, elle parlait doucement d’un ton de voix comme si elle ouvrait son cœur sur son secret.

« Il se trouve que je parle maintenant de mon anxiété qui était en moi de cette façon sans rien retenir, n’est-ce pas parce que le Maître compte sur moi ? » demanda Lily.

« ... Ah, » murmurai-je.

Je m’étais souvenu des larmes de Lily que j’avais vu un jour. En raison de Lily qui avait crié. « Je veux que tu comptes sur moi » et « Ne le supporte pas seul », j’avais compris comment faire face à tout cela, surtout avec les membres de ma famille, et j’en étais arrivé au point où je comptais sur elles après cela.

Tout cela soutenait la Lily d’aujourd’hui.

Le fait de changer le fait qu’elle puisse être fiable dans sa propre puissance, ceci avait fait apparaître un sourire chez Lily. Elle était fière d’être ainsi en tant que membre de sa famille.

Fasciné par ce côté d’elle, je m’étais soudain rendu compte que les choses qui me pesaient avaient perdu beaucoup de force.

Ce qui était coincé dans mes souvenirs, c’était des sourires qui étaient déformés et poussés par la folie.

Néanmoins, la jeune fille qui luttait contre l’anxiété faisait maintenant un grand sourire devant mes yeux.

Je n’avais même pas pris la peine d’évaluer mes options pour savoir laquelle était la plus importante pour moi.

Pour le dire simplement, j’étais la même chose que Lily. La chose la plus importante pour moi maintenant était d’être un Maître pour eux.

Même si elle faisait de son mieux en tant que membre de la famille, qu’est-ce que les faiblesses me feraient en tant que maître ? Cette pensée, elle passait à travers nos liens jusqu’à l’existence qui s’appelait moi. Son existence soutenait le moi faible.

C’était vraiment agréable de rencontrer Lily dans cette grotte.

Comme je le pensais, l’amour envers la fille avait surgi devant mes yeux.

« Lily, » déclarai-je.

Quand je l’avais remarqué, j’avais déplacé ma main qui touchait la joue de Lily, et j’avais fait venir sa tête vers moi en posant ma main sur l’arrière de sa tête.

Bien que sa posture soit quelque peu déraisonnable, Lily était soumise, au contraire, elle avait déplacé sa tête vers moi sans même le refuser

Les contours de nos lèvres se touchèrent et se chevauchèrent. L’acte s’intensifia peu à peu.

Je voulais transmettre les sentiments qui étaient à l’intérieur de ce cœur. Cela s’était réalisé si je la désirais intensément. Nos sentiments s’étaient confondus, et les frontières entre nous étaient devenues floues.

« ... Maître, » murmura Lily.

Son amour qui avait crié pendant l’intervalle de nos respirations, cela avait fait que la dernière raison restante avait été engourdie. Lily, qui léchait ses lèvres du bout de sa langue rouge vif, détourna ses yeux ensorcelés pendant un instant.

« Désolé, Asarina. Permets-moi de monopoliser le Maître pour une seule nuit, d’accord ? » déclara Lily.

En suivant cette ligne de visée, il y avait de nombreux tentacules qui s’étendaient à partir du bras de Lily qui était redevenu en tissus corporels de slime sans se faire remarquer.

Un tentacule enroulé autour du corps de vigne d’Asarina, et il l’avait doucement emprisonné dans le dos de ma main gauche. Un autre s’étira longuement et fit éteindre l’éclairage qui était là.

Dans l’obscurité présente à nouveau, de longues respirations s’approchèrent et se mêlèrent.

À partir de là, nous étions d’accord pour ne penser que l’un à l’autre.

***

Chapitre 20 : Le défi de la Marionnette

Partie 1

J’avais mis la râpe sur le bloc de bois que j’avais pris dans mes mains.

J’avais surtout donné la forme, mais les finitions n’avaient pas encore été faites pour qu’elle soit à la hauteur de mon imagination. Je ne pouvais en aucun cas laisser vagabonder mon esprit, non pas qu’il y avait une occasion de le faire de toute façon.

Ce qu’il fallait, c’était la délicatesse de la finition d’une œuvre d’art.

Et tout cela, bien que je n’avais jamais vu le soi-disant article que je faisais actuellement.

Cependant, l’« art » pouvait être compris comme un objet sans aucune utilisation pratique, valorisé uniquement sur le plan esthétique et l’objet que je fabriquais avait aussi tendance à avoir plus de valeur artistique que pratique.

Par conséquent, je portais le maximum d’attention que je pouvais rassembler.

Même un léger changement de l’angle d’insertion de la râpe pourrait déformer l’expression du visage à un point étonnant. C’était donc un fait que je ne pouvais pas laisser mon esprit vagabonder, ne serait-ce qu’un instant. Je m’étais concentrée jusqu’à ce que mon esprit sente qu’il était sur le point de brûler et d’avancer.

— Vu la raison pour laquelle je le fabriquais, c’était au-dessus de mes moyens de le rendre trop voyant.

— Cependant, si je considérais ce que c’était pour le mieux, je ne pensais pas que c’était assez même si c’était une beauté parfaite.

En ce moment, je fabriquais quelque chose pour moi.

Avec mes intentions, je faisais quelque chose pour moi.

C’était un cas inhabituellement rare.

Jusqu’à présent, j’avais fait des choses pour les autres de mon plein gré. Ou plutôt, j’avais fait les choses selon les souhaits du Maître.

Je n’avais pas fait ce que je voulais personnellement.

On pourrait dire que ce serait vraiment la première possession que j’allais obtenir. D’un autre côté, comme c’était quelque chose qui m’appartenait, je ne voulais pas qu’il soit trop voyant. Je ne pensais pas non plus que cela me conviendrait ni que ce serait quelque chose que je pourrais avoir.

Cependant, c’était le cas. C’était « une chose à moi » et non pas « une chose qui était pour moi ».

En tout cas, c’était quelque chose que je ne remarquais pas moi-même d’habitude. Dans la vie de tous les jours, c’était une autre personne qui allait voir cela tout le temps, mais dans ce cas, cette autre personne était mon Maître, qui était plus important que quiconque. Par conséquent, je n’étais pas trop épuisée, peu importe combien j’avais essayé de le faire par tous les moyens possible.

« Je l’ai terminée, » déclarai-je.

Quand j’avais terminé tout le processus, j’avais entre les mains un « visage de fille » délicieusement travaillé.

La tranche d’âge était à peu près la même que celle du Maître. Il avait une allure soignée, mais il y avait des endroits où il manquait un peu de fonctionnalités. La peau était un peu trop blanche, mais elle était lisse et avait un ton typique d’une fille. C’était extrêmement pénible pour moi de l’avoir terminé dans une ambiance trop calme.

« Qu’en dis-tu ? » demandai-je.

J’avais remis le travail à l’amie qui regardait mon travail à côté de moi.

C’était ma collaboratrice. Elle n’était pas capable de faire les choses elle-même, mais sans elle, je n’aurais pas dirigé ma tâche dans cette direction. Pour ainsi dire, je suppose qu’elle était une sorte de conseillère ?

Même maintenant, elle observait et regardait attentivement mon travail sous différents angles.

En combinant sa propre expression faciale sombre, la grotte illuminée par le feu de camp et le travail exquis qu’elle tenait dans ses mains, sa silhouette avait l’apparence d’une sorcière sinistre.

Hou, un soupir s’était échappé des lèvres pâles de mon amie. Le résultat était sur le point d’être annoncé. Si je possédais un dispositif pour respirer sur moi, il n’y avait aucun doute que j’aurais eu le souffle coupé par la tension.

« C’est parfait, non ? » demandai-je.

« Eh bien..., » répondit mon amie.

Mon amie — Kato Mana avait fait apparaître un sourire mince vers moi qui avait penché mon haut du corps vers l’avant, et avait parlé.

« Avec un retaillage... »

***

C’était avant-hier déjà quand nous nous étions séparés du Maître.

Lors de la réunion préparatoire, nous nous attendions à ce que les chevaliers quittent la forêt et se dirigent vers une ville. On ne s’attendait pas à ce qu’ils soient guidés jusqu’à une forteresse comme celle-là, ce qui était très peu pratique.

Cependant, cela n’avait pas nécessairement changé ce que nous devions faire. Nous attendions le contact du Maître, et si nous percevions par le lien que le Maître était en danger, nous devions à tout prix nous précipiter à ses côtés. Pour cela, il était souhaitable d’être le plus près possible du Maître.

Par conséquent, nous avions trouvé une grotte de taille modérée parmi les montagnes à basse altitude où nous pouvions voir la forteresse vers laquelle le Maître se dirigeait, et où nous y demeurions. C’était une tanière creusée par une sorte de monstre. Le propriétaire de la tanière avait peut-être été tué il y a longtemps, car nous n’avions pas vu sa silhouette.

« Kato-san, selon toi, quel serait le problème ? » demandai-je.

Dans la grotte, j’avais interrogé mon amie qui me faisait face.

« — Mana, » déclara Kato.

Une brève réponse. Non, était-ce juste une plainte ? Une paire d’yeux qui affichait une certaine lumière comme si elle me blâmait était tournée vers moi.

Les yeux humides lui allaient vraiment bien.

« Appelle-moi Mana, » déclara-t-elle.

Récemment, cela avait atteint le point où elle, mon amie, m’avait demandé de l’appeler Mana.

Je ne m’étais pas encore habituée à la façon de l’appeler ainsi. À cause de ça, j’avais parfois fait une erreur comme celle que je viens de faire et elle boudait.

« Alors, va pour Mana... Selon toi, qu’est-ce qui ne va pas dans mon travail ? » demandai-je.

« Ce n’est pas au point de dire que c’est mauvais, mais..., » répondit Mana.

Quand je l’avais redit, Mana n’avait que peu desserré la bouche.

« Mais ce que je veux dire par là, c’est que j’ai le sentiment que le charme humain ne suffit pas, » répondit Mana

« Le charme humain, c’est ça ? » demandai-je.

J’avais répété mot pour mot les paroles de Mana.

— Avec ma propre bouche.

En effet. Je portais la tête que j’avais fabriquée pour l’essayer.

Je n’avais pas réussi à produire des cordes vocales qui avaient un mouvement humain naturel, donc, en fait, je ne faisais que « mouvoir ma bouche pour faire correspondre ma voix », mais si vous le regardiez rapidement, vous auriez l’impression que j’exprimais les mots avec ma propre bouche.

Ceci, que j’avais fait il y a seulement quelque temps, était mon visage de fille. C’était bien de dire que c’était la première étape pour que je puisse être serrée fermement par les bras du Maître. Si je voulais que cela soit pour le mieux, alors je devais pouvoir me vanter d’avoir faire quelque chose de parfait après ce que Mana m’avait dit.

Le voyage pour arriver à ce point n’allait pas être simple.

En ce qui concerne la fabrication à la main, j’avais confiance en moi, même aujourd’hui. Pouvoir transformer le bois en n’importe quoi à mon goût était l’une de mes caractéristiques particulières en tant que marionnette magique.

En effet. C’était « mon plus grand plaisir ». Bien que j’avais compris que cela signifiait que « les choses que je ne pouvais pas imaginer, je ne pourrais pas les faire », à la fin, c’était le début de ce processus.

En faisant le visage d’une personne, la manière d’agir avait été différente que d’habitude !

Pour dire les choses plus simplement, c’était dans une direction différente de celle de mes travaux habituels.

Mes œuvres recherchaient généralement la fonctionnalité plutôt que la forme. Ils étaient grossiers, mais pratiques. Cependant, il s’agissait essentiellement d’une sorte d’œuvre d’art. Même si les outils et les matériaux utilisés étaient les mêmes, la technique à changer serait tout à fait normale si l’objectif était différent.

Un écart de quelques millimètres seulement pourrait détruire tout l’équilibre. S’il était mal fait, il s’effondrerait même à un point tel qu’il n’aurait même pas l’air humain.

Si je devais parler du tout premier prototype, c’était quelque chose de plus terrible, et c’était à tel point que je ne voulais pas y penser.

Naturellement, la fabrication avait été un processus difficile.

Néanmoins, pour moi, c’était également impossible de renoncer à cela. Si j’avais dû renoncer à un problème maintenant, je n’aurais même pas dû commencer. D’ailleurs, j’avais aussi promis de le montrer au Maître un jour.

Bien que j’aie fait beaucoup de travail et que je me sois améliorée petit à petit après tout cela, le sentiment d’inconvenance était toujours présent, peu importe le nombre que j’avais fait. Pour le dire franchement, j’étais agitée. Si Mana ne m’avait pas informée que c’était parce que cela s’était approché de la zone appelée « l’étrange vallée », ma fabrication aurait peut-être été au point mort.

Dans le modelage d’œuvres d’art avec des traits faciaux qui ressemblent beaucoup à ceux de l’être humain, nous arrivions à un point où, après un certain temps, de petites divergences pouvaient se faire sentir dans d’étranges choses. C’était selon Mana ce que l’on appelait le phénomène de « l’étrange vallée ».

Pour l’améliorer, il n’y avait pas d’autre choix que de me rapprocher encore plus de la vie.

En me faisant remarquer mes erreurs chaque fois, j’avais amélioré mon travail. Que cela soit devenu ou non plusieurs dizaines d’œuvres, je ne me souvenais même pas de moi.

Même avec des pensées erronées qui ne pouvaient être vues d’un tel passé, Mana m’avait accompagnée patiemment.

Pour le dire franchement, il ne serait pas exagéré de dire que c’était notre travail de groupe.

Peut-être à cause de cela, il y avait une partie qui ressemblait beaucoup à Mana avec un ensemble de traits faciaux pour une raison inconnue dans le travail que j’avais fait. Comme Mana avait l’air très jeune pour son âge, il se pouvait que nous puissions même être vues comme des sœurs si nous nous tenions l’une à côté de l’autre. C’était peut-être l’humanité qui devait être présente que Mana avait soulignée d’une manière ou d’une autre, cependant...

« Eh bien, je juge que c’est plutôt bon. Mais il y a un autre problème encore plus grave, » déclara Mana d’une voix plate comme d’habitude.

***

Partie 2

Il était difficile d’imaginer, d’après ses traits, qu’il lui manquait la capacité d’afficher un changement dans ses émotions, mais elle était motivée par cela. J’avais compris cela. En fait, les choses qu’elle avait soulignées allaient surtout droit au but, et cela m’avait simplement été utile pour mes progrès.

« Rose-san, tu ne fais pas de bonnes expressions faciales. Bien que cela soit devenu assez humain quant au modelage... pour le dire simplement, c’est trop parfait, il n’y a pas d’humanité là-dedans, et c’est comme un ange... et, l’expression faciale n’est pas bonne, » déclara Mana.

Mana me regardait en face. Non. Elle m’observait.

« Avec juste l’amélioration de la technique à un point où tu es incapable de te distinguer des humains si tu te tiens silencieusement, le sentiment de décalage lié au mouvement des expressions faciales détaillées est de plus en plus grand. La façon dont la voix est produite et les mouvements de la bouche sont également mal assortis. Si ces zones sont corrigées, tu serais dans une situation où les traits ont été un peu trop arrangés. Au contraire, même si les traits du visage d’innombrables visages sont des choses pleines de traits humains, cela ne sert à rien si l’expression faciale n’est pas bonne, » déclara Mana.

« Bien que je le sache, rien ne peut être fait... n’est-ce pas bon ainsi ? » demandai-je.

« Honnêtement, c’est étrange, » répondit Mana.

Jusqu’à présent, nous avions échangé des commentaires à maintes reprises. Maintenant, il n’y avait rien entre nous quant au fait de retenir nos pensées avec une peur inutile.

Mana, comme toujours, avait souligné mes défauts sans ménagement, et moi, comme toujours, je l’avais accepté, et je m’étais sentie déprimée après ça.

Bien qu’il m’ait été impossible d’avancer sans que mes défauts soient signalés, cela ne voulait pas dire que je ne me sentais pas déprimée à cause de cela.

« Je pense que la sensation des choses comme la peau est très bonne, » déclara Mana.

Qu’elle lise ou non mes sentiments les plus intimes comme ça, Mana avait tendu la main et m’avait touché la joue.

Quand son doigt m’avait appuyée avec le bout des doigts, ma joue s’était doucement enfoncée.

« Cette zone, je suis heureuse de constater que c’est correct, selon moi. Des choses comme l’Épée en Pseudo Acier de Damas, et plus tard des choses comme l’“Armure Noire”. Les objets magiques que tu as créés avaient des apparences très différentes de celles du bois au moment où ils ont été réalisés. Si c’était le cas, je pensais que de telles matières premières pouvaient également être fabriquées, » déclara Mana.

Alors qu’elle avait été capable de le rendre dur comme du fer, il n’y avait aucune chance qu’elle ne puisse pas le faire au même niveau que de la peau humaine.

C’était la théorie de Mana. C’était une façon de penser que je n’avais pas.

« J’ai pensé à ce que ce serait quand je l’ai entendu, mais il n’y avait rien que tu ne puisses faire, bien qu’il y ait une partie où il est difficile de dire que c’est aussi un score parfait, » déclara Mana.

C’était loin d’être une note parfaite, même s’il y avait déjà la note de passage, c’était bon. C’était mon sentiment.

Par exemple, la peau étrangement blanche n’était pas capable de reproduire aussi loin que la sensation du sang qui circulait sous la peau. Jusqu’au bout, c’était une imitation. Ça ne voulait pas dire que le sang coulerait même s’il était coupé. Comme il n’y avait pas de pores, si vous vous approchiez et regardiez correctement, vous remarqueriez que c’était une imitation.

Je ne pouvais pas non plus faire une expression faciale trop grande. C’est parce que je n’étais pas capable de faire des rides naturellement, et je n’étais pas capable de reproduire habilement les mouvements des muscles sous la peau, ce qui en était la cause.

Même le modelage d’une impression de calme, dans la mesure du possible, était un plan pour supprimer l’impression de décalage, même faible que de telles pièces produisaient.

Si les expressions faciales étaient limitées, je ne devrais pas m’en faire, même si c’était sans expressions faciales riches. Inutile de dire que c’était une solution de fortune jusqu’au bout.

Il y avait de nombreuses limites à ces techniques qui ne pouvaient pas être surmontées, quoi qu’il en soit, de sorte que mon visage actuel donnait une impression inhumaine.

Bien qu’il y ait eu des endroits qui avaient été rendus exquis, ce n’était rien d’autre que le visage d’une poupée jusqu’à la fin amère.

Ce n’était pas « le visage d’une fille humaine ». C’était « le visage d’une poupée fille ».

Quoi qu’il en soit, s’il s’agissait d’une « poupée qui ressemble à un humain », je pensais qu’elle était bien faite par moi-même. C’est-à-dire que cela signifiait même qu’il serait « abîmé si je le changeais ».

« En tout cas, c’est grâce à ta coopération, Mana, que j’ai pu en arriver là, » déclarai-je.

« C’est parce que tu l’as touché plusieurs fois, n’est-ce pas ? » demanda Mana.

Mana avait retiré sa main qui touchait mon visage, et cette fois je m’étais grattée la joue.

Pour avoir une référence, j’avais touché son visage de nombreuses fois jusqu’à présent avec mes doigts. C’était la proposition de Mana, et j’étais fière d’avoir pu retracer celle de Mana, du moins en douceur, grâce à cela.

« Eh bien, je suppose qu’il n’y a pas d’autre choix que de planifier à long terme quand il s’agit des expressions faciales. Si je devais dire que ce n’est pas un problème difficile, mais un visage doux... cela dépend de ta capacité de traitement, Rose-san, » déclara Mana.

« Je ne m’étais jamais fait de visage. Contrairement à mes membres, c’est une partie que je n’avais pas encore changée, » répondis-je.

« Cela devrait aller sûrement mieux si tu t’entraînes. Restons en là après ça, » déclara Mana.

Mana, qui m’avait donné des paroles d’encouragement, avait baissé un peu le bout de ses sourcils immédiatement après cela.

« ... Bien que j’aie dit cela, je ne pense cependant pas être capable de dire que je suis une personne appropriée pour le rôle d’enseignant ici, » déclara Mana.

« Vraiment ? Pourquoi dis-tu ça ? » demandai-je.

« Bien qu’il ne s’agisse là que d’une imitation d’un nourrisson, l’imitation est la base de l’apprentissage. Sur ce point, je n’ai pas une expression faciale très riche, » répondit Mana.

Mana semblait être consciente de ses faibles expressions faciales.

Bien plus comme une fille, si elle souriait comme si elle était en fleur, comme Grande Sœur Lily, ses expressions changeraient aussi considérablement... Je m’en doutais, mais Mana ne souriait pas comme ça.

Si vous considérez sa situation, je suppose que c’était quelque chose d’inévitable.

« C’est vrai, » déclara Mana.

La mince Mana avec une telle expression faciale avait tapé dans ses mains en produisant un son.

« Et si tu demandais à Lily-san si tu en as envie. Je pense que cette personne est plus appropriée pour une chose pareille, » déclara Mana.

« Non. C’est-à-dire..., » répondis-je.

C’était la proposition de Mana, mais mes paroles étaient ambiguës.

Certes, les expressions faciales de Lily étaient riches et charmantes. En tant qu’être vivant appelé femme, il serait possible de dire qu’elle avait atteint une sorte d’idéal.

Cependant, j’hésitais à demander l’aide de ma Grande Sœur.

En ce qui concerne cette épreuve dans laquelle je progressais avec Mana, j’avais eu du mal à me fier à ma Grande Sœur Lily d’une manière ou d’une autre.

Bien que je l’aie dit, il n’y avait aucun problème avec ma Grande Soeur. Alors que j’étais pour ainsi dire têtue, je me sentais coupable envers Grande Soeur pour une raison ou pour une autre.

Quant à la raison, elle n’était pas connue. Moi-même, j’étais émerveillée par ça.

— Je voudrais être enlacé par le Maître, pendant nuit, afin de réaliser à nouveau ce rêve.

C’était mon souhait.

Je voulais être serrée par le Maître. Ce que je voulais, c’était seulement ça.

La raison pour laquelle j’avais dû m’excuser auprès de ma Grande Soeur n’existait pas.

Ça devrait être ça... cela devrait être qu’ainsi, cependant...

Vraiment, je me demande pourquoi je pense ainsi.

En raison de ce sentiment que je ne comprenais pas, je n’avais pas eu de discussion avec ma Grande Sœur Lily au sujet de cette remise à question que je menais.

Bien que je ne sache pas si ma Grande Sœur Lily percevait ou non mes sentiments compliqués à ce sujet, elle aurait dû remarquer la chose que je faisais avec Mana, mais elle avait fait semblant de ne pas voir sans prendre sur elle de s’en mêler.

« On ne peut rien y faire si tu es réticente, Rose-san, » déclara Mana.

Pour ce qui était de l’histoire à ce sujet, il y avait eu une occasion avant et j’avais eu une discussion avec Mana. Pour cette raison, même si j’avais refusé la proposition sans raison rationnelle, Mana l’avait acceptée facilement.

« Je suis désolée, Mana. Je sais que c’est valide, mais..., » commençai-je.

« Des choses comme des excuses ne sont pas nécessaires. Je peux comprendre tes sentiments, ainsi que la raison pourquoi tu te sens coupable, » répondit Mana avec indifférence, sans même que cela lui paraisse particulièrement important.

Mana semblait comprendre mes sentiments même si je n’arrivais pas à les comprendre moi-même.

Il semblait qu’elle avait une idée approximative de la cause de cette mystérieuse culpabilité entre moi et Grande Sœur Lily.

Cependant, elle n’avait pas voulu m’informer de ce que c’était.

C’est parce qu’elle savait que je ne voulais pas ça.

Dès le début, l’une des raisons qui m’avaient poussée à essayer de réaliser mon désir de « Je veux être enlacée par le Maître » était que je voulais « comprendre l’esprit des gens ». Même si c’était le cas, faire des choses comme simplement chercher la réponse à ce que je ressentais de la part d’une autre personne ne faisait que mettre la charrue avant les bœufs.

Je devais obtenir une réponse par mes propres moyens.

... Cependant, pour cette raison, il était également vrai que la réponse tant attendue de Mana avait été gaspillée pour cette raison. J’avais aussi regretté ma misérable pensée d’une manière honnête.

« ... Je suis désolée, » déclarai-je.

« Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’y réfléchir à ce point, » répondit Mana.

Que cela ait été reconnu ou non par moi, cela suffisait pour que cela ait été compris par des personnes proches, mais Mana avait rendu sa voix douce.

« Même si tu ne te précipites pas, tu arriveras bientôt à la réponse. Si c’est “quoi qu’il arrive”, alors pourquoi réfléchis-tu au fait que tu veux être enlacé par Senpai ? Il peut être bon d’essayer d’y réfléchir à nouveau, » déclara Mana.

« Pourquoi est-ce que je veux être enlacé par le Maître... c’est ça ? » demandai-je.

« Oui. Rose-san, tu as été enlacée par Senpai un soir, et tu étais heureuse plus que tout, n’est-ce pas ? C’était bien assez pour que tu le désires à nouveau. D’où viennent les sentiments que tu penses avoir eus ? Quel genre d’émotions sont-elles la source ? ... Si tu t’en rends compte alors tu devrais pouvoir faire un pas vers la solution, » déclara Mana.

Le fait d’être enlacé par une personne qui était considérée comme importante.

C’était agréable. Vraiment agréable. C’était le bonheur.

— Et, ce n’était pas seulement ce sentiment, c’était quelque chose qui aurait pu être deviné même par le moi actuel.

Mais ce sentiment présent en moi de vouloir être enlacé par le Maître, cela ne voulait pas dire que je voulais être connecté comme par exemple Ayame pressant le Maître avec son museau.

***

Partie 3

Si je devais le dire, cette pensée n’était pas innocente, mais pure. 

Alors que cela faisait même trémousser ce corps qui était une poupée, cette pensée merveilleuse et puissante, était quelque chose de subtil et encore plus compliqué et mystérieux qu’on ne le penserait.

... C’était une prémonition.

Au moment où un nom aurait été donné à ce sentiment, cela devrait faire que je comprenne l’esprit des autres de la bonne manière. C’était aussi pour cette raison que je devais y réfléchir.

« Je comprends. Je suis d’accord, » déclarai-je.

« D’accord, » déclara Mana.

Face à ma réponse, Mana avait desserré la forme de sa bouche, mais seulement un peu, apparemment satisfaite alors qu’elle acquiesçait.

« Dans ce cas, décidons d’abandonner la proposition d’avoir une discussion sur ce sujet à Lily-san. Je continuerai à jouer le rôle de professeur, » déclara Mana.

« Je vais prendre de ton temps, Mana, mais j’ai hâte de travailler avec toi, » déclarai-je.

« Je ne considère pas ça comme du temps perdu, puisque je fais quelque chose que j’aime. Fourrer mon nez dans tes affaires est amusant, Rose-san, » déclara Mana.

Qu’il s’agisse ou non d’une remarque d’inquiétude au sujet de mon affaire, je ne connaissais pas ses véritables sentiments. Quoi qu’il en soit, je n’avais rien pu faire d’autre que de montrer ma gratitude envers la bonne volonté de mon amie en acquiesçant d’un signe de tête.

« Alors, tout en s’améliorant en attendant, s’exerce-t-on aux expressions faciales ? » demandai-je.

« Ah, non, » répondit Mana.

Quand j’avais demandé avec l’intention de confirmer, Mana avait secoué la tête.

« Je pense que c’est bien ainsi, mais c’est aussi un fait que cela prendra du temps pour obtenir des résultats. Je pense que je vais changer un peu le plan à partir de maintenant, » déclara Mana.

« À ? » demandai-je.

« Bien que Majima-senpai soit capable de comprendre tes sentiments de vouloir montrer des choses impeccables, je pense que ce n’est pas mal non plus de remplir les douves extérieures au fil du temps qui s’écoulera, » déclara Mana.

« As-tu une idée de ce que je devrais faire ? » demandai-je.

Mana hocha la tête et demanda. « As-tu fait ce que je t’ai demandé tout à l’heure ? »

« Ce dont on a parlé avant ? Oui, c’est terminé, » répondis-je.

Je m’étais levée et je m’étais approchée du mur de la grotte.

Bien que je l’aie également dit, il y avait beaucoup de « modèles de prototypes mal conçus » qui y étaient placés.

Depuis le moment où j’avais fabriqué le masquage pour l’épée en acier spécial du Maître, je me demandais si les objets sur lesquels je réalisais des travaux de cette nature pouvaient faire quelque chose de différent.

Pour l’instant, il ne semblait pas que des résultats utiles apparaissent, car ce qui était fait n’était que de la ferraille, mais tôt ou tard, c’était un endroit où je pensais que je pourrais recevoir des éloges du Maître si je faisais des choses utiles.

« Est-ce que c’est ça ? » demandai-je.

J’avais pris la chose que j’avais faite puis j’étais retournée auprès de Mana et je le lui avais donné.

C’était un masque blanc. C’était quelque chose de simple qui n’avait que des fentes pour les yeux ouverts, et il n’y avait pas particulièrement d’autres choses de faites dessus. C’était quelque chose que Mana m’avait demandé et que j’avais fabriqué il y a quelques jours.

« Alors, si on essayait diverses choses un petit moment ? » demanda Mana.

« Me dis-tu d’essayer avec ça ? » demandai-je.

« Oui. S’il te plaît, sois tranquille. Rose-san, tu n’as pas à t’inquiéter de faire quoi que ce soit, car c’est tout à fait normal de tout me laisser faire, » déclara Mana.

L’attitude de Mana, après ce qu’elle avait elle-même dit il y a quelque temps qu’elle allait m’aider était certainement vaguement heureux.

***

Et ainsi, un peu de temps s’était écoulé.

« ... c’est parfait, » murmura Mana.

Bien que la même chose ait été dite il y a quelque temps, je me demande pourquoi le ton dans sa voix qui résonnait dans la grotte avait été entendu différemment.

« Mana, voici..., » déclarai-je.

Je m’émerveillais devant mon état après avoir fait tout ça.

Mon apparence négligée avait complètement changé.

Les vêtements blancs que Gerbera avait confectionnés pour Grande Sœur Lily enveloppaient mon corps de poupée qui semblait blanchâtre.

C’était la première fois que je portais des vêtements, mais c’était un peu bizarre.

En ce qui concerne les détails, mon corps de poupée n’avait pas été changé, mais il était enveloppé dans des vêtements comme celui-ci, et je ne pouvais pas le voir autrement que comme celui d’une femme possédant une certaine délicatesse dans les lignes de son corps.

Sur la veste qui recouvrait ma poitrine qui s’élevait modestement se trouvaient des « cheveux » gris semi-rigides.

C’était de la fourrure soigneusement rasée d’un Croc de Flamme. Ces poils un peu particuliers avaient été préparés, et leurs longueurs étaient assez importantes pour atteindre ma poitrine. Les cheveux se répandant jusqu’à ma taille sous l’aspect de tresses épaisses et le tout venant de ma tête.

« C’est un peu décevant, il vaut mieux cacher ce visage avec le masque, » déclara Mana.

Mana, qui m’avait transformée jusque-là en une véritable poupée, avait placé le masque sur mon visage.

Par conséquent, il y avait une femme aux cheveux gris qui avait mis un masque.

Seules les extrémités de mes membres qui dépassaient un peu indiquaient que mon corps était celui d’une poupée.

« Des gants sont également nécessaires. Et des chaussures aussi, » déclara Mana.

« Euh, Mana ? » demandai-je.

Je n’avais pas pu endurer très longtemps, et ma bouche avait interrompu les actes de Mana.

« Je suis désolée que ce soit une partie nouvelle et amusante, mais... qu’est-ce que tout ça ? » demandai-je.

« Aah. Maintenant que tu le dis, je ne t’ai pas encore expliquée, n’est-ce pas ? Rose-san, comme il est nécessaire que tu sois considérée comme une femme par Senpai, il s’agit donc d’une stratégie pour cela, » me répondit Mana.

Mana m’avait répondu qui m’avait posé des questions sur la situation.

« Si c’était jusqu’à présent, il y avait le sentiment que quoiqu’il arrive, tu n’entrais pas dans la catégorie des femmes selon Senpai. Quant à la personnalité de Senpai, tu dois au moins mettre des vêtements si tu veux être traitée comme une femme. Je pense qu’il vaut mieux réformer sa conscience à propos de cela très tôt, » déclara Mana.

« Mais par rapport au fait d’être vue comme une femme par le Maître... y a-t-il vraiment cette nécessité ? » demandai-je.

« Il y en a une. Par exemple, Rose-san, ne trouverais-tu pas désagréable d’être porté dans ses bras comme Asarina et Ayame le font ? » demanda Mana.

« Ce n’est pas particulièrement désagréable, mais..., » répondis-je.

Cependant, comme on pensait que c’était différent, j’avais accepté la réfutation.

En d’autres termes, c’était une sorte d’approbation de cette volonté.

Après cela, je me devais d’entrer en contact avec le Maître avec cette apparence. Alors que je pensais à cela, l’anxiété s’était infiltrée de l’intérieur de ma poitrine.

« ... n’est-ce pas bizarre ? » demandai-je.

« Ce n’est pas grave. Comment dire... Il suffit qu’il y ait un charme mystérieux et que le visage ne soit pas visible, non ? » déclara Mana.

Mana me regarda du haut de ma tête jusqu’au bas de mes pieds en reculant d’un pas, et diminua la distance lentement et allongea son bras.

« Pourtant, il y a des endroits où l’anxiété se manifeste comme ça. Mais même sur toi, Rose-san... c’est très mignon, » déclara Mana.

Elle m’avait serrée dans ses bras.

Non, était-ce plus juste de dire qu’elle m’enlaçait parce qu’il y avait une différence de taille ?

Mana avait l’habitude de faire des câlins. Peut-être, si certaines émotions en elle atteignaient un seuil, je suppose qu’elle le ferait de façon impulsive.

Eh bien, parce que même pour moi, ce n’était pas désagréable d’être étreint par une amie, cela me plaisait.

D’ailleurs... il y avait aussi une certaine possibilité que cela soit un vestige de l’une de ses anciennes habitudes, qui était arrivée dans ce monde puis son ancien monde.

Si j’y pensais, je ne devrais pas refuser cette action et ce genre d’action de sa part, une amie.

« Rose-san, c’est mignon, » déclara Mana.

Comme c’était une voix plate qui indiquait ses pensées, c’était un peu étrange.

Si tu étais un peu plus émotive, cela serait mieux ! avais-je pensé en étant calmement étreinte par Mana.

« ... Cependant, c’est difficile, » déclara Mana.

« Il semble bien que oui, » avais-je répondu d’une voix un peu choquée à mon amie qui avait dit quelque chose d’évident.

À mon tour, Mana avait plissé ses yeux en réfléchissant tout en s’accrochant à moi tel quel.

« ... Tu devrais également corriger ton corps, » déclara Mana.

« Faut-il aussi le faire avec mon corps ? » demandai-je.

« Oui. Jusqu’à présent, tu as créé des visages, mais rien qu’avec cela, cela semble partiel. Ce n’est absolument pas bon si une fille n’est pas douce, » déclara Mana.

« Ce n’est pas bon, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Ce n’est pas bon, » répondis-je.

Cela n’avait pas l’air d’être correct de ne faire que le visage.

Je ne savais pas grand-chose de ce genre de choses, mais il me semblait que c’était vrai si Mana le disait. Je n’avais aucun doute là-dessus. À l’origine, je pensais qu’il valait mieux mettre en ordre les courbes de ma figure, mais Mana m’avait aussi proposé d’obtenir une matière la plus appropriée dans la mesure du possible.

Elle, une humaine, connaissait mieux les humains. Il serait juste d’obéir docilement. J’avais hoché la tête.

« Je comprends. Je pense que je vais essayer de le produire lors d’essais après cela, » déclarai-je.

« S’il te plaît, continue. Cependant, je pense que ce sera encore simple si on le compare au visage, » déclara Mana.

« De quelle façon ? Je n’ai pas trop confiance en moi, » répondis-je.

« Même si les détails sont plus ou moins splendides, cela ne semblera pas hors de propos comme le visage. Avec ton talent, Rose-san, je pense que tu peux y arriver sans perdre autant de temps, » déclara Mana.

« C’est très bien si c’est le cas. Je pense que je veux le faire jusqu’à l’épuisement de toutes mes forces, » répondis-je.

J’avais hoché la tête face aux paroles d’encouragement de mon amie, puis j’avais baissé la tête.

« Eh bien, bien que cela prendra de ton temps, Mana, pour cette autre tâche, aide-moi, s’il te plaît, » lui demandai-je.

« D’accord, » Mana hocha la tête, bougea les yeux comme si de rien n’était, mais sans expression. « ... Euh ? »

En m’émerveillant de ce qui s’était passé, j’avais posé mes deux mains sur les épaules de Mana qui me serrait dans ses bras.

C’était la même chose qu’avec le visage. J’avais besoin de sa collaboration.

« Hein ? » demanda Mana.

Mana s’occupait vraiment de moi.

Je devais un jour rembourser cette dette, et j’avais à nouveau gravé cette détermination dans mon cœur.

***

Chapitre 21 : Le problème d’une Marionnette

Partie 1

« ... Rose-san, puisque tu as décidé d’avoir l’apparence d’une fille, après ça, tu devrais aussi faire tes propres vêtements, OK ? » demanda Mana.

J’avais regardé de dessous le masque mon amie, qui parlait un peu vite.

Il y avait une légère lueur rouge sur le visage de Mana qui me serrait dans ses bras au niveau du haut de mes vêtements légèrement ébouriffés. J’étais une « gardienne » dans le sens littéral du mot, c’est-à-dire que je protégeais son corps plus fragile, mais elle était aussi une amie intime. Je veillais sur elle tous les jours — comme me l’avait demandé le Maître qui s’était séparé de nous.

Mana avait pu le faire surgir de sa poitrine et le dire — et c’était peut-être un parti pris, mais le visage de Mana dans une atmosphère de faible lumière où son visage rougissait était beaucoup plus joli que la normale et il y avait une atmosphère qui avait incité ceux qui l’avaient vue à vouloir la protéger.

Quoi qu’il en soit, cette réaction me paraissait « plus belle que d’habitude » et c’était une chose inhabituelle « pas normalement vue », ce qui me faisait douter de ça.

« — . » J’avais alors incliné la tête devant cette vision.

Pour faire une expression faciale... avant d’émettre des mots, je devais préparer mon esprit à bouger ma bouche en même temps.

Je trouvais que d’effectuer toutes ces tâches inconsciemment et simultanément était une tâche énorme en soi, sans parler du fait que chacune de ces tâches nécessitait des ajustements extrêmement délicats.

J’avais été impressionnée par le fait que des êtres humains faisaient des choses aussi difficiles que celle-ci, et de manière correcte. Il n’y avait aucun doute que tout humain avait des capacités de traitement supérieures aux miennes, et ils méritaient le respect déjà pour cela.

... Je n’avais pas l’impression que le jour viendrait où je pourrais le faire toute seule, moi qui étais une poupée, et cela, peu importe à quel point j’essayais, mais je n’y pouvais rien, même si je me plaignais. Si je pouvais un jour le faire, alors cela serait parce que j’avais fait beaucoup d’efforts.

« Mana ? » demandai-je.

Après avoir terminé tout ce travail sous le masque, j’avais finalement pu poser une question à Mana.

« Ton visage semble rouge depuis un petit moment. Est-ce que ta condition physique est-elle mauvaise ou quelque chose de mauvais t’est-il arrivé ? » demandai-je.

« ... Ce n’est pas ça. Tu n’as pas à t’inquiéter. C’est en raison des circonstances, » répondit Mana.

Mana n’avait pas essayé d’établir un contact visuel vers moi.

Sa réaction avait été de plus en plus étrange. J’étais un peu inquiète.

« N’en fais-tu pas trop ? Comme ton corps n’est pas très fort, s’il y a une anomalie, veille à me le faire savoir immédiatement, » déclarai-je.

« Non. Vraiment, je vais bien, » répondit Mana.

Mana agita les deux mains devant son corps. Pourtant, son visage ne correspondait pas à tout ça.

« Ou, comment dire... parce que ton vrai caractère est si diligent, c’est difficile à le comprendre, mais c’est le cas de temps en temps ? » déclara Mana.

« ... ? C’est certain que mes pensées ne sont pas du bon côté, » déclarai-je.

« Non non non. Ce n’est pas ce que je voulais dire, » déclara Mana.

Ce que Mana avait dit n’était pas pertinent.

Il semblait que l’expression faciale du doute devenait aussi splendide qu’elle l’était. C’était aussi une situation qui n’avait pas été sans résultat.

« Je ne le comprends pas bien, mais grâce à ta coopération, j’ai l’espoir que nous y parviendrons, » déclarai-je. « Pour l’instant, je vais commencer à travailler sur le haut du corps que j’ai pu vérifier cette fois. Je pense que j’aurai de nouveau besoin de ta coopération, alors le moment venu, aide-moi, s’il te plaît. »

« Encore ce qu’on vient de faire... ? » demanda Mana.

« Y a-t-il des problèmes ? » demandai-je.

« N-Non... Je comprends, » déclara Mana.

Mana tremblait, comme si elle résistait à quelque chose. Son apparence, qui était légèrement jeune pour son âge, était rouge.

Cette réaction est possible..., pensai-je soudain en observant le visage de Mana.

J’avais pensé que c’était probablement dû à la « vérification », qui était un processus nécessaire pour produire mon corps, que nous avions fait à deux jusqu’à il y a quelque temps...

Peut-être que Mana pourrait se sentir gênée ?

Cependant, si c’est le cas, pourquoi ? Je ne comprenais pas vraiment pourquoi Mana était gênée. « Toucher et vérifier », c’est quelque chose que Mana avait elle-même suggéré... En réalité, en faisant cela, étant donné qu’il y avait beaucoup plus de problèmes, je ne pouvais faire que ce visage délicat de poupée, et comme mentionné précédemment, il n’y avait aucune raison de ne pas choisir cette méthode après tout cela.

Malgré cela, pourquoi Mana se sentait-elle gênée ?

J’avais pensé que peut-être Mana avait honte. J’avais réfléchi à tout cela.

— Comprendre les subtilités des émotions humaines était l’un des problèmes que j’avais rencontrés.

Comme Mana avait la complexité et la délicatesse d’une fille humaine, il était objectivement possible d’évaluer qu’elle était une très bonne cible d’étude. De plus, elle était la personne la plus proche de moi, sauf le Maître, et parce qu’elle était aussi une amie proche, les heures où je pensais à elle n’étaient pas ennuyeuses.

Je voulais comprendre Mana. Je m’étais dit : Je veux comprendre profondément la première amie que je me suis faite.

« ... Hmm, » murmurai-je.

Pendant que je réfléchissais à la raison pour laquelle Mana se sentait timide comme ça, quelque chose m’était venu à l’esprit.

D’après ce que j’avais appris de Mana, que j’admirais en tant que mentore, une personne humaine semblait être une créature qui se souciait du visage d’une femme.

Et, il semblait que les femmes se souciaient de leur propre silhouette de la même façon, ou peut-être plus, que cela.

Plus précisément, quand il s’agissait de choses comme leurs seins, hanches, fesses et jambes.

Il y avait certaines parties que moi, qui étais un monstre de type asexuel, non vivant à l’origine, je ne comprenais pas, mais je suppose que c’était en quelque sorte lié à cela. Ce n’était pas comme si je ne pouvais pas penser à une hypothèse possible.

Par conséquent, ce que j’avais supposé de ce que ressentait Mana, c’était « s’inquiéter des petites courbes de son corps par rapport à celles de Grande Sœur Lily ».

Parce que ce qu’elle montrait était quelque chose qu’elle pensait par elle-même être honteux, son corps tremblait d’embarras. Je vois. Si j’y réfléchissais de cette façon, la théorie fonctionnait.

Si c’était le cas, il serait peut-être mieux de la soutenir en tant qu’amie.

Je pensais ça puisque le corps de Mana n’était pas du tout honteux.

À en juger ainsi, après avoir hoché la tête une fois, j’avais parlé à Mana. « Ne t’inquiète pas, ton corps est très beau. »

« E-Euhhhh..., » balbutia Mana.

Mana devint rouge vif, elle cacha son visage de ses deux mains et s’était accroupie.

Elle s’était repliée sur elle-même.

« Il semble que j’ai dit quelque chose d’insouciant, je suis désolée, » déclarai-je.

« ... Non. Ne t’inquiète pas pour ça, » déclara Mana.

J’avais baissé la tête et je m’étais excusée. Mana était encore accroupie sur le sol. Son visage était caché, et ses oreilles qui étaient visibles à travers les trous de ses cheveux tressés étaient rouges.

... au fait, c’était une digression.

J’avais compris qu’« un être humain exposant sa peau était embarrassant » un peu plus tard — beaucoup de choses s’étaient passé depuis que j’avais pris l’habitude de porter des vêtements tous les jours, et c’était à cette époque que de tels sentiments se faisaient sentir, même par moi-même.

Mais pour le moment, mes pensées ne pouvaient pas aller aussi loin que « plus loin que ça ». J’étais encore inexpérimentée.

« Mais, Mana. Dis que c’est désagréable si c’est désagréable, ça ne me dérange pas, » déclarai-je.

Quand j’avais parlé, Mana m’avait regardée avec ses yeux qui observaient à travers les trous de ses doigts qui cachaient son visage.

« ... Je ne voulais pas dire en particulier que le fait d’être touché par toi était désagréable, Rose-san, » déclarai-je.

Ces yeux semblaient un peu amers.

« Je devrais le dire, alors j’ai l’impression d’avoir réveillé quelque chose. Rose-san, tu es grande et élancée, belle et tu possèdes une voix grave et calme, tu es un peu comme une fille. Ton apparence n’est pas très différente de la nôtre maintenant. Eh bien, c’est entièrement ma faute, » déclara Mana.

« Euh, Mana ? Je comprends qu’on me loue pour une raison ou une autre, mais... réveillé ? Des palpitations ? Qu’est-ce que c’est que ça ? » demandai-je.

« Non, eh bien, c’était des blagues, je serais troublée si tu répliques sérieusement à tout cela. Oui, une blague. Une blague. C’est la peau des autres filles, la peau..., » Mana avait encore caché son visage, et elle avait murmuré quelque chose que je n’avais pas compris.

« Mana ? » demandai-je.

« ... S’il te plaît, fais-le au moins après mon prochain bain, » déclara Mana.

Face à la demande de Mana, j’avais incliné la tête.

« Après le prochain bain, c’est ça ? D’accord. Je comprends, » déclarai-je.

« Peut-être, ne le comprends-tu pas ? ... Eh bien, c’est très bien ainsi, » déclara Mana.

Un soupir.

Mana secoua la tête et se leva.

« Alors, je vais préparer tes vêtements, » déclara Mana.

« Mes vêtements, c’est ça ? » demandai-je.

Face à l’énoncé de Mana, qui semblait s’être rétabli, j’avais suivi la conversation. Il vaudrait mieux ne pas mentionner qu’il y avait des rougeurs sur son visage. Cela, je le savais au moins.

« Est-ce pour demander à Gerbera de faire mes vêtements ? » demandai-je.

« Oui. En fait, je pense que je vais lui demander de faire quelque chose qui corresponde à toi pendant que j’y suis, » déclara Mana.

« Veux-tu changer quelque chose ? Quant à moi, je n’ai pas vraiment de problème avec ça, cependant. Si tu pouvais lui faire faire la même chose..., » déclarai-je.

« Ce n’est pas bon, » déclara Mana.

Quand j’avais parlé en montrant les vêtements de Grande Sœur Lily que je portais maintenant, Mana avait mis de côté cette proposition.

« C’est bon, Rose-san ? Pour une fille, chaque jour est une guerre. Les vêtements sont comme des épées, des lances, des haches, des arcs et des flèches. Ta tenue vestimentaire doit avoir ce genre d’attrait, » déclara Mana.

« Ce sont les vêtements de Grande Soeur Lily, » déclarai-je.

« Ce n’est pas bon si tu parles d’une telle personne tricheuse, » déclara Mana.

« Non, je pense... que ma Grande Sœur... n’est pas particulièrement tricheuse, » déclarai-je.

« Elle est mignonne et assez belle, du genre à être dévouée aux gens qu’elle aime, et en plus, c’est une prédatrice indécente. Son cœur est relié à celui de Senpai par le lien par lequel passent ses sentiments amoureux, c’est comme s’ils se récitaient tous les deux des mots d’amour à l’oreille. Qu’est-ce que c’est si ce n’est pas une tricheuse ? » demanda Mana.

Mana disait tout ce qu’elle avait à dire.

Mais, je n’avais pas senti qu’il y avait une partie ou je pouvais hocher la tête.

« Même toi, Rose-san, tu voulais que le “déguisement” soit au moins vu par Senpai, n’est-ce pas ? » demanda Mana.

« C’est-à-dire... non. C’est... juste comme ça, » balbutia-je.

« Si c’est le cas, c’est réglé. Allons demander à Gerbera-san, » déclara Mana.

Après que Mana m’ait persuadée, elle avait rapidement décidé du plan d’action.

Mana était vraiment fiable dans ce genre de domaine. Elle m’avait parlée de l’occasion et m’avait dit à quel point la partie dont je me fichais était importante en tant que fille.

***

Partie 2

D’habitude, j’étais dans une situation où je m’inquiétais pour Mana, qui n’avait pas la puissance pour se battre. Cependant, dans une telle situation, cela avait été inversé et c’était moi qui étais ainsi. La position avait été renversée, et pourtant, pour que cela se termine sans que je me sente endettée par tout ça, je pense que c’était peut-être parce que l’autre partie était Mana.

J’aspirais à ma sœur aînée pendant que nous nous entraidions. Le sentiment n’était encore que légèrement différent de celui des sœurs qui aimaient une sœur plus jeune. En d’autres termes, ce serait l’existence appelée une amie.

J’avais commencé à courir derrière Mana, qui avait pris l’initiative et avait commencé à marcher.

« Hein ? » demanda Mana.

Cependant, Mana avait arrêté ses pieds après seulement quelques pas vers l’avant.

Mana regarda l’entrée de la grotte et cligna des yeux. Quelque chose n’allait pas ?

« Gerbera-san n’est-elle pas là ? » demanda Mana.

« Vraiment ? Ça ne devrait pas être comme ça, » déclarai-je.

Gerbera avait dit : « Je monte la garde ! » et elle était sortie après ça.

Sans aucun doute, j’avais pensé qu’elle était censée faire les vêtements du Maître à l’extérieur de la grotte.

« Par hasard, n’est-elle pas allée voir la forteresse ? » demanda Mana.

Si vous montiez la pente raide qui était présente après l’entrée de cette grotte et que vous avanciez un peu à travers tous les arbres, il y avait un endroit où vous pouviez surplomber la forteresse vers laquelle le Maître allait.

Comme cela n’était pas un moment où nous pouvions voir la silhouette du Maître, cela n’avait pas trop de sens d’y aller, mais il y avait toujours le problème des sentiments, et même moi, je tournais les pieds plusieurs fois par jour vers cet endroit.

Gerbera y allait souvent, et c’est avant-hier soir qu’elle était revenue avec un visage pâle disant : « J’ai l’impression que mes yeux ont rencontré une femme aux cheveux blonds qui semblait être une sentinelle. » À l’époque, des instructions détaillées sur la prudence étaient données, mais...

« Non. Ça n’arrivera pas, » déclarai-je.

J’avais secoué la tête.

« Même Gerbera n’est pas assez stupide pour aller quelque part sans rien nous dire, » déclarai-je.

« C’est vrai. Si c’est le cas, elle est sûrement dans les parages…, » déclara Mana.

Mana marchait en disant cela, mais comme elle essayait de sortir de l’entrée de la grotte, ses pieds s’étaient arrêtés une seconde fois.

Bien que j’aie trouvé cela étrange, j’avais aussi regardé par-dessus son épaule à l’extérieur de l’entrée.

Là, il y avait l’araignée blanche.

Gerbera était assise près de l’entrée de la grotte. Exactement là, il y avait un endroit qu’on ne pouvait pas voir de l’intérieur de la grotte.

Il semblait qu’elle remplissait précisément son rôle de gardienne. Cela étant dit, il n’y avait eu aucun problème. J’étais soulagée.

Comme Gerbera était dans un endroit qui était si dissimulé, j’avais été un peu inquiète il y a quelque temps, mais il semblait que c’était de l’anxiété excessive.

... Je m’en doutais, mais j’avais vite remarqué que son apparence était étrange.

Je m’en étais rendu compte, peut-être parce que cette zone avait raison intuitivement.

Certes, en ce qui concerne le travail de garde, Gerbera le faisait avec diligence. Cependant, je ne voulais pas dire que c’était juste ça.

« Ku, kuku... kufu, kufufufu, kufufufu... kufufufufufu… »

À cet endroit, il y avait la figure d’une jeune fille blanche avec un sourire lâche.

C’était déjà une expression faciale avec un sourire narquois étrange.

Comme si c’était sans rapport avec l’inhumanité d’une poupée, cela semblait bien trop arrangé, et avec son apparence semblable à une telle merveille, c’était très décevant.

« Fufu, fu, fu, Fufufu » continua Gerbera.

Gerbera fixait le cocon fait de fil d’araignée et assez grand pour qu’elle puisse le tenir dans ses bras.

C’était ce qui semblait être la cause du relâchement de son apparence.

« Fufufufufufu… fu ? » s’interrogea Gerbera.

Peu de temps après avoir affiché une telle allure, Gerbera, qui aurait dû avoir un sens aigu à l’origine, nous avait enfin remarqués.

Les yeux rouges de la jeune fille blanche, qui s’était *rapidement* retournée, nous reflétaient. Sa bouche relâchée s’était raidie très vite.

« ... Fua !? » s’exclama-t-elle.

Le temps s’était arrêté.

Moi, Mana, et même celle en question, Gerbera, ne pouvions plus bouger.

Je suppose que quelque chose qu’il ne fallait pas voir avait été vu. Comme elle se trouvait dans un endroit qui n’était pas immédiatement visible de l’intérieur de la grotte, elle semblait l’avoir fait exprès.

« Rose-dono, est-ce bien toi ? » demanda Gerbera.

« Oui… Oui, » répondis-je.

Maintenant que j’y pense, mon apparence n’était-elle pas complètement différente de la normale ?

Que Gerbera ait pu m’identifier, je pense que c’était soit parce que j’étais sortie de la grotte avec Mana, soit à cause du lien entre les membres de la famille.

« Il y a des choses auxquelles je pense et une chose que je veux avoir. Gerbera, que fais-tu maintenant… ? » demandai-je.

« Je-je-je-je suis…, » balbutia Gerbera.

Gerbera était à court de mots pendant que sa bouche s’ouvrait et se fermait.

Qu’elle ait été très gênée ou non, son teint qui était à l’origine un blanc translucide était maintenant rouge vif. Ses paroles s’étaient interrompues et n’avaient pas continué, et un silence gênant avait prévalu.

C’était la première fois qu’une telle chose se produisait : je ne savais pas ce que je devais faire.

Il y avait un manque d’expérience écrasant.

Aah, non. Strictement parlant, ce n’était pas la première fois qu’une telle situation se produisait. Si c’était « quelque chose qu’il ne faut pas voir », auparavant, j’étais allée et j’avais rencontré une situation où le Maître et grande soeur Lily s’embrassaient et partageaient le lit en étant nus. Cela semblait vraiment quelque chose qu’il ne fallait pas voir, et j’avais le souvenir que le Maître avait un visage inhabituellement maladroit.

J’étais désintéressée par de telles subtilités à l’époque, donc en ce qui concerne la chose elle-même, je n’y avais pas trop réfléchi.

Maintenant, c’était différent.

C’était terriblement embarrassant.

C’était un moment où je sentais la croissance. ... Malgré le fait de ne rien penser dans une telle scène.

Gerbera n’avait pas non plus bougé. Bien qu’il y ait eu plusieurs complications jusqu’à présent, la jeune fille que j’avais reconnue comme « ma petite sœur », d’une manière ou d’une autre, se tortillait la tête en ce moment.

Ses yeux étaient à moitié larmoyants, et ses joues blanches étaient rouges, comme bouillies. Si vous la touchiez un peu du bout du doigt, elle risquait d’éclater de douleur. Je ne pouvais pas bouger sans réfléchir.

Sans le vouloir, j’avais compté sur mon amie à côté de moi.

Mana, qui avait remarqué que j’étais dans l’attente, avait ouvert les yeux légèrement comme pour dire « Eh ? Moi ? »... Sa bouche était devenue raide.

« ... Aah, umm. Maintenant que j’y pense, » commença Mana.

Qu’elle réfléchisse ou non à ses paroles avec frénésie, Mana parlait d’une voix un peu glissante.

« Mizushima-senpai m’avait dit que certaines espèces d’araignées enveloppent leurs œufs et font des cocons…, » déclara Mana.

« Est-ce... ça ? » demandai-je.

Mais j’y penserais plus tard.

En comptant sur Mana ici, il n’était pas possible de dire que c’était un très bon jugement.

Mana était délicate et sage, mais fondamentalement, cette perception était quelque chose qui se manifestait lors de préparations au préalable.

En d’autres termes, sa capacité d’adaptation était étonnamment faible.

C’était comme quand elle m’avait déshabillée, qui était au bout du rouleau, il y a quelque temps.

De plus, ce que je pensais n’était qu’une supposition. Pour l’instant, je n’avais pensé qu’à essayer d’égaler la conversation de Mana, car c’était trop gênant.

« Mais, Gerbera n’est-elle pas encore censée faire l’acte d’élever des œufs et tout le reste. Au moins, avec le Maître, » demandai-je.

« Ah, non. Gerbera-san n’a pas particulièrement fait ceci et cela avec quelqu’un d’autre que Senpai. Ce que je veux dire, en d’autres termes, c’est que c’est certainement de la pratique tout en se concentrant sur l’avenir, » déclara Mana.

« L’entraînement, c’est donc ça ? » demandai-je.

En me demandant si l’habitude que Mana était revenue, alors qu’elles m’expliquaient des choses, elle avait repris la parole.

« Si je devais te faire une analogie, c’est un peu comme faire des vêtements de bébé pour les enfants de tes proches. Je suppose que c’est ça, non ? » répondit Mana.

« Même si elle n’est pas encore dans ce genre de relation, est-ce si amusant ? » demandai-je.

Ce n’était pas bon si elle appelait cela : « facile à comprendre ».

Confirmant que c’était le coup de grâce.

«  - tsu ! » s’exclama Gerbera.

Gerbera, dont le visage était rouge vif, avait poussé un cri qui ne ressemblait pas à une voix, et s’était enfuie avec les yeux en larmes.

« ... J’ai fait une gaffe, » marmonna Mana avec une expression faciale un peu maladroite. « Je n’avais aucune mauvaise intention, mais... »

« Je pense que ce que tu voulais dire, c’est “c’est inévitable parce que c’est l’instinct de l’araignée”, » déclarai-je.

« Eh bien, c’est vrai. C’est embarrassant parce que c’est l’instinct. J’ai fait une erreur dans mon explication, » déclara Mana.

« ... C’est difficile, hein, » déclarai-je.

Eh bien, nous avions terminé la demande en ce qui concerne mes vêtements avec Gerbera, qui était revenue vers moi par la suite, et nous avions décidé d’aller vers l’endroit où nous pouvions voir la forteresse dans son ensemble.

C’est parce qu’être près d’une Gerbera aux yeux larmoyants et au visage rouge était très gênant.

On lui avait fait du mal. Je m’étais dit : Partons tranquillement pendant un moment.

En réfléchissant, j’avais gravi la pente avec l’aide de Mana.

« ... Hmm. »

Quand j’avais plongé dans les broussailles comme d’habitude sans ménagement, mes vêtements s’étaient pris dans les branches des arbres, ce qui était un peu irritant. J’avais l’impression que ça prendrait du temps avant de m’y habituer.

J’avais percé le sol avec le bout de la hache à une main comme si c’était une canne, j’avais regardé en arrière et j’avais tendu l’autre main vers Mana.

« Ça va, Mana ? » demandai-je.

« Oui, je vais bien, » répondit Mana.

Mana, un peu essoufflée, m’avait prise la main et avait gravi la pente.

« Faisons une pause un moment, » déclarai-je.

« N —, non. Ce n’est pas nécessaire, » répondit Mana.

Mana, qui avait remis sa respiration en ordre, m’avait regardée et avait parlé.

« Parce que je vis dans la forêt depuis longtemps... Je me suis habituée à marcher et j’ai acquis de la force physique. Il n’y a pas de raison de s’inquiéter, » déclara-t-elle.

« Même ainsi, Mana, tu es petite, et ton corps est délicat et fragile, donc je suis inquiète quoiqu’il arrive, » déclarai-je.

Alors qu’elle entendait mes paroles, Mana avait fait un petit sourire amer.

« Rose-san, tu es un peu trop protectrice, hein. C’est franchement agréable, » déclara Mana.

« Ça ne fait que deux jours que tu t’es évanouie, alors ne serait-il pas naturel de s’inquiéter ? » demandai-je.

Selon le plan original, Mana devait être dans la forteresse avec le Maître en ce moment. Que cela ne se soit pas produit, c’est parce que sa condition physique avait été très mauvaise avant ça.

« Même le Maître s’inquiétait beaucoup pour toi, Mana. Fais attention à ton corps, » déclarai-je.

Quand j’avais parlé, l’épaule de Mana avait tremblé.

« ... Vraiment ? Même toi, tu l’as vu ? » demanda Mana.

« Oui. Récemment, Maître s’inquiète pour toi, Mana, » déclarai-je.

Par rapport à ce qui se passait auparavant, les occasions pour le Maître de parler avec Mana augmentaient. D’une manière ou d’une autre, cela semblait l’être depuis cette nuit-là, quand j’avais reçu la permission d’enseigner les bases de la magie à Mana.

***

Partie 3

Cette nuit-là, il semblerait qu’une sorte de changement se soit produit en lui. Qu’il s’agisse ou non d’un changement d’état mental, ce n’est pas un endroit que mon imagination avait atteint, mais je pouvais sentir que ce n’était pas du tout un mauvais changement pour lui.

À l’origine, même en donnant des raisons plausibles de « ceci et cela », le Maître s’inquiétait de Mana. Même s’il était vigilant à son égard et doutait de ses intentions, je me souvenais parfaitement qu’il s’inquiétait souvent de sa mauvaise condition physique.

Bien qu’il n’ait pas été entièrement d’accord quant à notre décision, le Maître avait décidé de porter le fardeau appelé Mana. Cela montrait la nature du Maître.

Si j’y repense, le Maître avait utilisé le mot « responsabilité » avec force à l’époque.

Certes, le Maître avait un sens aigu des responsabilités, mais il semblait utiliser le mot « responsabilité » envers Mana comme une sorte d’« excuse ».

Quand j’y repense... le Maître, un misanthrope qui ne faisait pas confiance aux autres humains, utilisait inconsciemment des excuses telles que « Je veux la sauver, sauver la fille qui était protégée dans la cabane » afin de protéger « l’humanité » en lui.

Comme on s’y attendait, je ne comprenais pas quelle occasion c’était, mais récemment, j’avais eu l’impression d’avoir atteint le point où de telles inquiétudes pouvaient se manifester honnêtement à la surface. Par conséquent, les conversations entre le Maître et Mana s’étaient intensifiées.

Il y avait aussi des scènes où leur lenteur était partagée par les deux concernant le maniement des pouvoirs magiques, et je pensais qu’il était agréable de voir les deux comme ça.

Alors que je pouvais la voir comme une amie, Mana semblait aimer échanger des conversations avec le Maître, un humain semblable, qui vivait dans la même ville et vivait dans des circonstances similaires. Les moments où elle était heureuse quand il l’appelait étaient nombreux. Pour moi, qui étais avec elle depuis longtemps, il était clair que la bouche de Mana souriait largement quand je la regardais de près.

Cependant, il semblait que le Maître lui-même, qui lui parlait, n’était pas conscient de la situation dans laquelle elle se trouvait.

« Il est impossible de ne pas s’inquiéter pour Majima-senpai. Je comprends, faisons une petite pause, d’accord ? » déclara Mana.

Tout en caressant ses tresses, Mana hocha la tête.

Moi, qui avais réussi à la persuader, j’avais demandé à Mana de s’interrompre plusieurs fois avec des pauses et j’avais grimpé la pente.

Peu de temps après, nous avions atteint une petite falaise. C’était un point idéal pour admirer la forteresse sans que les arbres envahis par la végétation obstruent notre vue.

J’avais pris garde à la forteresse brun-rougeâtre et digne qui m’avait fait sentir le poids des mois et des années.

Là-bas se trouvait le maître. Je me demandais ce qui se passait en ce moment. À quel point était-il proche de son but, je me demande ? Il n’était pas perplexe ou troublé, n’est-ce pas ?

« ... »

Au moment où j’avais remarqué, ma conscience avait été absorbée par la forteresse qui coupait la forêt profonde et se dressait au-dessus des environs.

Je ne voulais pas dire que j’étais aussi proche du Maître que l’était grande soeur Lily, mais quand même, depuis que cet ego avait germé, j’avais toujours vu le visage du Maître, mais là, ce n’était plus le cas depuis un jour.

Quand j’avais pensé que j’étais dans un endroit qui était séparé du Maître maintenant, je me sentais agitée à certains égards.

Je veux être proche de lui, pensai-je honnêtement.

Même si je remplaçais ce corps, je voulais protéger le corps du Maître. J’étais le bouclier du Maître, donc j’essayais de le protéger jusqu’à ce que je devienne un morceau de bois, je voulais rester aux côtés du Maître avec une telle conscience de moi-même...

... Ce n’était pas seulement un sentiment.

Bien sûr, ce sentiment n’avait jamais disparu. Au contraire, il devenait encore plus fort. Je voulais être un bouclier qui protégeait le Maître. C’était une partie de mon cœur qui n’avait jamais changé et qui avait continué d’exister.

Cependant, dans ma poitrine de poupée, un autre sentiment s’installait maintenant.

C’était vraiment juste le sentiment de « Je veux être aux côtés du Maître ».

Cela n’avait aucun lien avec mon rôle en tant que membre de la famille. Je voulais juste être aux côtés du Maître, et sentir son existence.

Il était évident qu’il avait la même origine que le sentiment qui avait produit le désir « Je veux être tenu dans les bras du Maître ».

Le moi d’aujourd’hui avait pu tenir cette poitrine de poupée serrée avec quelque chose d’important en elle, sans rejeter les sentiments d’un tel être comme étant. « Je suis présomptueuse et je ne connaissais pas ma place ».

Il était possible de dire que c’était uniquement grâce à mon amie qui était à côté de moi.

Mana m’avait dit que ce n’était pas bon si je me rejetais ça. Elle m’avait persuadée que mon sentiment de vouloir faire quelque chose et les grands efforts que j’avais faits pour être serrée par le Maître comme une fille-poupée, était des choses importantes qui ne pouvaient être niées par personne.

Elle m’avait dit qu’abandonner n’était pas bon.

Elle m’avait encouragée à exaucer mon vœu.

Je n’oublierai jamais ce jour où j’étais devenue amie avec Mana. Soutenue par ses paroles, j’avais commencé à faire face sincèrement à mon propre cœur.

Un jour, ce serait bien si je pouvais nommer ce sentiment qui était encore dans ma poitrine. Et, si je pouvais en informer le Maître — ...

« ... »

En pensant ainsi au Maître, combien de temps avions-nous regardé la forteresse rouge-brun ?

Un vent fort avait soudain soufflé, faisant bruisser les arbres.

Mes vêtements palpitaient, et j’avais eu de nouveau ce sentiment inconnu. En même temps, j’avais remarqué que je le faisais depuis longtemps. J’étais devenue impatiente.

J’étais complètement absorbée par ça, perdue dans mes pensées. C’était bien quand même s’il n’y avait que moi, mais Mana était aussi dans cet endroit. Ça avait dû être une période ennuyeuse pour elle.

De plus, depuis hier, Mana était souvent sortie avec moi à cet endroit. Ce sentiment de penser au Maître était important, mais ce serait différent si cela faisait ennuyer mon amie en raison de ça.

J’avais réfléchi, et j’avais fait face à Mana — .

« ... »

— J’avais remarqué que j’avais mal compris la situation.

Là, il y avait la figure de Mana qui fixait la forteresse et elle affichait des yeux très sérieux.

Son apparence alors qu’elle montrait un petit sourire, ajoutait des choses passagères à l’impression de Mana, qui était délicat et mince à l’origine. Ce faisant, on aurait dit qu’elle allait bientôt disparaître.

Néanmoins, ses yeux avaient été attirés par quelque chose dans la forteresse et ne s’étaient pas séparés de là. Bien sûr, il n’y avait même pas un iota d’ennui dans son expression.

Sans me rendre compte de ce que je voyais, et avec plus d’enthousiasme que ce que j’étais capable de faire, Mana regardait la forteresse. Mes pensées sautaient entre la forteresse qui était en vue de cet endroit — et la personne qui était dans cet endroit juste comme moi.

Cela pouvait aussi être un malentendu que j’avais depuis un moment.

J’avais peut-être mal interprété pendant tout ce temps l’intensité des sentiments de Mana envers le Maître.

À partir du moment où j’ai rencontré Mana, d’abord en tant qu’observatrice, et en tant qu’amie depuis le milieu de cette période, j’avais été avec elle plus longtemps que je ne l’étais avec le Maître. Donc, le nombre de fois où Mana avait été aux côtés du Maître était à peu près le même nombre de fois que moi.

En d’autres termes, depuis le jour où j’avais croisé le Maître dans cette cabane perdue dans la forêt, il n’y avait pas un jour où Mana ne voyait pas son visage en même temps que moi.

À ce sujet, les conditions de Mana et moi se ressemblaient beaucoup. De plus, nos réactions à son égard se ressemblaient anormalement les unes aux autres.

Si c’était le cas, alors je me demandais si les pensées dans sa poitrine, n’étaient-elles pas aussi les mêmes ?

Quand j’avais essayé d’y penser comme ça, il y avait aussi quelque chose qui avait du sens.

Il fut un temps où ma grande sœur Lily et moi étions sur nos gardes vis-à-vis de Mana. Quand je lui avais posé la question, Mana m’avait dit qu’elle n’était pas en colère. À ce propos, elle avait répondu « parce qu’elle sympathise avec nous, qui étions membres de la famille ».

C’était qu’elle sympathisait avec nous, les membres de la famille, et non avec le Maître qui était un être humain semblable à elle.

Peut-être, n’était-ce pas la preuve qu’elle et moi avions les mêmes sentiments ?

Le fait que je l’aie remarqué ça était devenu une sorte de hasard et cela s’était ouvert en moi.

Vous pourriez le reformuler comme une étincelle. Le temps que j’avais passé avec elle jusqu’ici était le fusible, et maintenant, cela avait pris feu à ce niveau-là.

Mes pensées avaient parcouru à travers la vérité que la petite fille appelée Mana Katō s’était cachée à tout prix quelque chose.

« Mana, » sans le vouloir, j’avais crié le nom de mon amie.

C’est ainsi que Mana s’était tournée vers moi. Après avoir cligné des yeux quelques fois anormalement, ses yeux étaient revenus dans cette direction.

« Aah. Désolée. Il semble que j’étais un peu étourdie. Y retourne-t-on bientôt ? » Mana l’avait dit en souriant, comme si rien ne s’était passé.

De cette conduite, on ne pouvait même pas deviner un indice quant au fait qu’elle avait contemplé la forteresse avec tant de zèle.

Ce qui était là, c’était la Mana habituelle. Oui. Comme d’habitude... peut-être, c’est-à-dire que Mana aurait pu le faire depuis le début jusqu’à aujourd’hui.

Ce que c’était avait fait que j’étais choquée.

Mana m’avait appris la chose importante qui était dans mon cœur. Si Mana n’était pas là, j’aurais couvert ce sentiment lorsque je m’étais tournée vers le Maître, j’aurais fermé la clé dans l’entrepôt à l’intérieur de ma poitrine, et je l’aurais laissée seule.

Le fait que je pouvais porter ce sentiment dans ma poitrine sérieusement était grâce à Mana.

Et pourtant, Mana ignorait son propre cœur. Elle avait décidé que cela n’était pas là. Permettrait-elle une telle chose ?

Est-ce que le fait d’être une amie devait faire que je devrais faire semblant de ne pas le voir ? Une telle chose était-elle vraiment acceptable ? Avec une telle chose, pourrais-je dire que j’étais son amie ?

« Qu’y a-t-il, Rose-san ? » demanda Mana.

Alors qu’elle commençait à marcher en essayant de revenir, Mana avait remarqué que je ne la suivais pas.

Je lui avais posé une question, ce qui l’avait fait avoir un regard étrange.

« Mana. Toi, que penses-tu du Maître ? » lui demandai-je.

— Crack, sur l’expression émotionnellement calme du visage de Mana, une grosse fissure s’était creusée profondément.

***

Chapitre 22 : L’amie d’une poupée

Partie 1

« Mana. Que penses-tu du Maître ? » demandai-je.

En entendant ma question, l’expression faciale de Mana s’était figée.

Je suppose que j’avais dû tomber sur quelque chose qui était un sujet délicat pour elle.

En ce moment, j’avais fait un pas à l’intérieur de la fille nommée Mana Kato, qui ne m’avait pas laissée toucher, ou peut-être, n’avait laissé personne toucher jusqu’à maintenant. C’était le sentiment que je ressentais.

« ... Pourrions-nous arrêter d’en parler, Rose-san ? Je trouve cette conversation plutôt désagréable, » demanda Mana.

En surface, elle semblait indifférente, et on pouvait s’attendre à ce qu’elle retrouve son visage sans expression. Mana m’avait répondu. 

« Hé, Rose-san. Ne s’est-on pas bien amusées aujourd’hui ? Eh bien, j’ai eu une expérience embarrassante, et j’ai fait quelque chose de mal à Gerbera... mais, c’était une journée amusante. Est-ce différent ? Après tout cela, c’est un tel gâchis de finir avec une discussion aussi étrange. Alors, vas-tu arrêter ? » demanda Mana.

« Non. Je n’arrêterai pas, » répondis-elle en secouant la tête.

Certainement, c’était amusant ce que nous avions fait. J’avais fait quelques bévues, mais il semblerait que nous pouvions aussi rire et parler, c’était un fragment de notre quotidien.

Mais, comme Mana l’avait dit, même si un jour aujourd’hui était gâché avec ça... ou même si les choses que nous avions accumulées jusqu’ici étaient gâchées, je n’arrêterais pas cette conversation.

J’avais ressenti un sentiment de crise imminente.

Il ne devait pas y avoir quelque chose que j’oublie de faire là. Le sourire éphémère de Mana alors qu’elle fixait la forteresse semblait s’estomper.

« Il y a longtemps, j’ai ressenti ce doute, » déclarai-je.

Alors, j’avais marché vers l’avant.

Nul autre que Mana elle-même m’avait donné la confiance nécessaire pour aller de l’avant.

« C’est à propos de ton comportement. Le Maître se méfiait de toi, et bien que tu le saches, tu as continué à lui donner un coup de main, » continuai-je.

« ... Y avait-il quelque chose dont tu te doutais, Rose-san ? S’il y a quelque chose que j’ai mal fait, je m’en excuse, » répondis-je.

« Ce n’est pas possible. Je ne veux pas dire quelque chose comme ça, » répondis-je en secouant la tête.

Mais, je m’étais dit. Si c’est Mana n’y a-t-il pas une chance que cela puisse aller plus loin ?

Depuis lors, j’avais méticuleusement veillé sur le Maître et Mana.

J’avais pensé à eux. J’avais voulu « comprendre ». Si je me limitais à ces deux-là, je pourrais me permettre de réfléchir encore plus à eux qu’aux autres.

C’était ainsi, peut-être en raison du doute qui était présent en moi.

Ce soir-là, j’avais essayé d’obtenir la permission de faire apprendre les bases de la magie à Mana.

Ce qui avait tourbillonné à l’intérieur de l’esprit du Maître était un manque de sympathie et de confiance envers Mana.

À l’origine, le Maître était tombé dans une sérieuse méfiance envers les autres êtres humains à cause de la dure expérience de l’effondrement de la colonie. Quoi qu’il en soit, au moins jusqu’à cette nuit-là, le Maître avait regardé Mana avec une profonde méfiance qui, de mon point de vue, semblait même « bizarre ».

... Toutefois, la cause était-elle vraiment seulement le traumatisme du Maître ?

Pour le moi de maintenant, je n’avais pas pu m’empêcher de ressentir ce doute.

Le maître se méfiait de Mana.

Bien qu’elle le sache, Mana avait continué à lui prêter sa force.

Pendant la bataille contre le Gerbera — la période de l’arachné blanche — qui n’avait pas encore de nom, non seulement elle avait élaboré une stratégie, mais elle avait aussi exposé sa vie au danger.

Elle avait même joué le rôle ingrat de calmer Lily qui était devenue pour ainsi dire folle.

Sans parler de maintenant, où elle m’avait même tendu la main à moi qui ne savais pas quoi faire avec son cœur immature, la première raison de : « parce que je suis la famille du Maître » n’aurait pas dû être présente.

Une fille, qui ne disait même pas une seule plainte, qui ne se mettait pas en colère, qui ne faisait pas la moue, qui n’avait pas la force de se battre, cherchait sans cesse des choses qu’elle pouvait faire pour elle-même sérieusement.

... Et cela, sans même chercher à obtenir une seule récompense.

Il serait naturel de se demander à quoi elle pensait.

Mais je ne comprenais pas son mobile quoiqu’il arrive.

Si c’était comme ça, alors pourquoi ferait-elle ça ? Ne serait-il pas normal de se demander « pourquoi une telle chose » ?

Sans parler de ça. Et si c’était une humaine qui détenait une douleur comme celle du Maître ?

Je n’avais pas l’impression qu’il serait étrange de douter qu’elle complote contre nous ou qu’elle cherche des récompenses cachées auxquelles nous n’avions pas pensé.

Si j’empruntais les paroles que Mana avait dites auparavant, dans le comportement de Mana, on ne voyait rien d’autre que les parties de « Je veux le faire pour toi » et « Je veux faire quelque chose » dans ses désirs humains. Il n’y avait pas de « Je veux que tu le fasses pour moi ».

C’était exactement comme moi, qui avais agi comme étant une poupée avant. En conséquence, l’« humanité » de Mana ne se voyait pas, peu importe le temps qui passait...

Ce qui était étrange, c’est qu’en ce qui me concernait, les circonstances étaient très différentes.

Même si la condition entre le Maître et moi, qui n’avait pas eu beaucoup de méfiance envers Mana depuis le début, était différente, quand elle avait essayé de me tendre la main, elle m’avait transmis ses sentiments correctement, en disant des choses comme « je ressens de la sympathie », « je suis reconnaissante » et « je veux être ton amie ».

Et pourtant, il n’y avait aucune preuve qu’elle avait fait « de grands efforts pour se comprendre » comme cela, même une seule fois envers le Maître. Dans un certain sens, on pourrait même dire que ses comportements étaient les mêmes que l’arrosage d’une pousse de doute.

Et, le plus gros problème ici, c’était qu’une Mana intelligente ne pouvait pas ne pas avoir remarqué ce qui était remarqué comme ça même par moi.

Si c’était comme ça, alors après tout, on ne pouvait pas s’empêcher d’arriver à une telle conclusion.

« N’as-tu pas fait exprès d’agir pour que le Maître ne te fasse pas confiance, Mana ? » lui demandai-je.

En le voyant du point de vue du Maître, la silhouette de Mana devait paraître emplie de doutes.

Au moins, je savais que la fille qui s’appelait Mana Kato n’était pas ainsi. Il y avait là la silhouette d’une sorte de « monstre », qui cachait ses crocs emplis d’intrigue et restait dans l’ombre.

Cependant, même si c’était comme ça, ce n’était pas la seule raison pour laquelle elle passait à travers son filtre de la paranoïa. Le maître ne pouvait s’empêcher de se méfier d’elle parce que Mana elle-même s’était comportée d’une manière qui renforçait ce sentiment.

« Rose-san, ce que tu dis est correct —, » déclara Mana.

Sans oser nier ce que j’avais dit, Mana avait incliné la tête.

« Pourquoi ai-je fait des choses pareilles ? » demanda Mana.

« Moi aussi, je ne l’avais pas compris jusqu’à ce moment-là, » déclarai-je.

Même si ce n’était pas par moi, j’aurais pensé qu’une telle chose était impossible à comprendre.

Qui se comporterait de manière à susciter la méfiance des autres ?

En d’autres termes, c’était semblable à un acte d’automutilation. Il n’y avait aucune raison de faire des choses aussi absurdes. Il n’y avait tout simplement aucune incitation à le faire.

Donc, comme je l’avais dit plus tôt, même si j’avais douté un peu de la conduite de Mana jusqu’à maintenant, j’avais eu l’impression que c’était dû à mon propre esprit.

« Mais, quand j’ai vu ta silhouette juste avant, j’ai compris. Mana, tu —, » déclarai-je.

De dessous le masque, j’avais regardé mon amie dans les yeux et je lui avais parlé.

« Tu voulais que le Maître croie aux humains, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« ... » (Mana)

Mana était restée silencieuse, mais ses yeux s’ouvrirent légèrement.

L’apparition d’une petite émotion, qui aurait pu être manquée si c’était quelqu’un d’autre, avait été suffisante pour me donner confiance. Poussant cette confiance, j’avais continué.

« Ce Maître, dont le cœur a été blessé, décide d’essayer de croire à nouveau en l’homme, qu’il en arrive au point où il croit en toi, Mana... Je ne peux même pas l’imaginer, mais ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air, non ? Le maître pourrait être incapable de le faire tout seul. Je ne peux pas être sa force, et ce sera la même chose pour Gerbera. Inutile de dire pour Ayame et Asarina... probablement, celle qui peut devenir son soutien, serait grande sœur Lily qui est la plus proche de son cœur ? » déclarai-je.

Bien que je l’avais dit, ma grande sœur était ma grande soeur, elle avait vraiment des parties manquantes. Mais autour de ça, il y avait une autre histoire.

« À ce sujet, il est difficile pour quiconque d’être la force du Maître. Cependant, Mana. Je crois que, si c’est toi, peut-être que le cœur du Maître peut être démêlé, » déclarai-je.

« ... Quand même, je pense que c’est peut-être une surestimation de ta part, Rose-san, » déclara Mana.

Mana avait fait un sourire amer.

Ce n’était pas une expression faciale qu’elle faisait vraiment, mais elle semblait avoir un vrai sourire amer.

« ... Vraiment ? Je ne crois pas, non. Si c’est quelqu’un comme toi, Mana, c’est peut-être comme ça, » déclarai-je.

La vérité était que si la personne elle-même disait qu’il y avait une partie que je surestimais au sujet d’elle, je ne le nierais pas.

Mais, personnellement, je ne le pensais pas.

Je croyais, même si j’étais la seule personne à le penser, que Mana Kato, qui avait guidé mon cœur immature jusqu’à maintenant, était une fille incroyable. Rien que ça m’avait suffi pour faire tourner mes mots.

« Mais, indépendamment des discussions de “si”, n’est-il pas vrai que tu ne l’as même pas essayé dans la réalité ? » demandai-je.

« ... Je ne peux pas le nier. Cependant, “quant à la raison pour laquelle j’ai fait une telle chose”, qu’est-ce ce que tu penses, Rose-san ? » demanda Mana.

« C’est-à-dire…, » commençai-je.

Face à la question de Mana, je m’étais souvenue des yeux sérieux de Mana que j’avais vus il y a quelque temps.

Tout comme moi, Mana regardait la forteresse avec plus d’enthousiasme qu’elle n’en avait l’habitude. Si son cœur avait les mêmes sentiments que moi...

« Eh bien, Mana. C’est parce que tu penses “Je ne veux pas être séparé loin du Maître”, » déclarai-je.

Ici, la conversation était revenue au motif initial.

Mana était exactement comme moi, qui pensais « Je veux être près du Maître ». Si on supposait que c’était comme ça, la théorie fonctionnerait. Parce que contrairement à moi, la relation entre Mana et le Maître était quelque chose avec une échéance.

« Le maître a dit : “Je t’emmènerai dans un endroit sûr” après t’avoir protégée, Mana. Puisque le Maître actuel ressent une dette de gratitude envers toi, Mana... non, même sans cela, il ne fera pas quelque chose comme abandonner quelqu’un de façon vraiment irresponsable. Le maître, qui est une personne responsable, a l’intention de chercher un endroit où il peut te confier avec l’esprit tranquille... Mais, c’est une chose très difficile, » déclarai-je.

« Difficile, dis-tu ? » demanda Mana.

« Oui. Vu le caractère du Maître, il ne peut en aucun cas te confier, Mana — à qui il a une grande dette de gratitude — à une personne en qui il ne peut avoir confiance en toute tranquillité d’esprit. Mais d’un autre côté, le Maître ne fait pas confiance aux humains. Dans ce cas, y a-t-il vraiment quelque chose comme un endroit où il peut te confier qui existe quelque part ? Du moins, tant que le Maître ne fait pas confiance aux humains, » déclarai-je.

Bien sûr, le Maître continuait à regarder sans bouger, et il finissait par s’acquitter de sa responsabilité sous une forme ou une autre. Il n’y avait aucun doute à ce sujet, et j’avais compris qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

Oui. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter... Mais, que c’était une chose difficile était aussi vrai.

C’est à cause de cela que j’avais pensé que la raison des actions de Mana était autour de ça.

« Même s’il s’agit d’une relation avec une échéance, cette échéance peut être prolongée. Si l’éclaircissement des doutes et la résolution du malentendu raccourcissent ce délai, je ne pense pas que tu oserais dissiper le doute. Si tu avais un tel mobile, alors il est possible de comprendre ton mystérieux comportement, Mana, » déclarai-je.

Cependant, ces mesures étaient trop aigres.

Au point que je n’avais pas pu m’empêcher de la voir comme pathétique.

***

Partie 2

En continuant à être mise en doute, Mana pourrait être aux côtés du Maître. Si elle le faisait, sa relation continuerait sûrement.

Cependant, comme substitut à cela, leur relation, quelle qu’elle soit, ne s’approfondirait jamais. 

« Même si tu restes douteuse pour lui, cela ne te dérange pas. Tu le fais rester aux côtés du Maître. Tu n’héberges que cette pensée envers le Maître. Et, parce qu’une pensée comme ça est présente en toi, tu fais des efforts sans vouloir de récompenses du Maître, n’est-ce pas ? » demandai-je.

C’était peut-être un sentiment semblable à celui d’une prière.

Mais, il y avait une possibilité que le Maître surmonte sa méfiance envers les autres humains avec ce qui était arrivé à Mana.

S’il en était arrivé là, la relation serait bientôt terminée. Par la suite, il ne resterait plus que la fille dont il continuait à douter.

Je ne pouvais pas me taire et regarder quelque chose comme ça.

« Tu dois sûrement avoir des sentiments très forts envers le Maître. Malgré cela, pourquoi ignores-tu tes propres sentiments ? N’était-ce pas toi-même qui m’as dit “Ne tue pas ton propre cœur” ? » demandai-je.

Même sans utiliser une telle méthode, Mana devrait être capable d’être aux côtés du Maître.

Je n’osais pas penser que Mana ne faisait que tourner le dos au bonheur et choisir la voie du désavantage.

Si elle ne voulait pas partir, elle aurait dû dire « je ne veux pas partir ».

Si elle avait des sentiments particuliers envers le Maître, alors elle aurait dû le lui dire.

Contrairement à moi, Mana aurait dû être consciente de ses propres sentiments. Alors, elle aurait dû pouvoir les lui dire à n’importe quel moment.

« Pour une raison ou une autre, je te comprends. Mana, les sentiments que tu as envers le Maître ne sont-ils pas les mêmes que les miens ? » demandai-je.

— Travaillons dur pour que tes souhaits se réalisent.... parce que les souhaits de Rose-san, sont quelque chose qui peut être accordé.

Je m’étais souvenue des mots que Mana avait dits avant.

Si mes souhaits pouvaient être exaucés, alors lesquels ne pourraient-ils pas l’être aussi pour elle ?

Qui avait vraiment abandonné ? Pourquoi sympathisait-elle avec notre famille ? Qu’est-ce que cela signifiait d’être jaloux qu’on ait parlé encore et encore ?

Si on en poussait l’analyse encore plus loin, même ce tour qui repoussait l’arachnide blanche qui « poussait le bonheur hors d’atteinte et lui brisait le cœur », n’était-ce pas le résultat d’une façon de penser masochiste dans une certaine mesure ?

Si c’était comme ça, la fille nommée Mana Kato était trop pitoyable. Je ne pouvais pas l’abandonner. C’est pourquoi — ...

« Mana. Que penses-tu du Maître ? » demandai-je.

J’avais posé une question à la fille qui n’avait pas essayé de dire ses sentiments.

« ..., » Mana me regarda fixement avec des yeux comme si elle analysait quelque chose.

Moi aussi, j’avais regardé ces yeux. Je n’avais pas prévu d’abandonner ici.

Après ça, Mana avait soudainement fait flotter un sourire sur sa bouche. « ... Pour le dire franchement, je suis choquée. »

C’était un sourire inhabituellement transparent, qui ne faisait pas partie des sourires lugubres qui la caractérisaient.

... Malgré cela, je ne pouvais pas voir son but.

Pourquoi son visage doux et souriant était-il le même que lorsqu’elle regardait la forteresse ? J’avais eu un malaise en moi.

« Je ne m’attendais pas à ce que toi, qui ait crié “je ne comprends pas les subtilités du cœur humain”, et “je ne sais rien à propos du Maître”, remarque aussi vite mon état, » déclara Mana.

« ... Ce n’est pas si surprenant, tu sais. En réalité, j’ai encore du chemin à faire, » répondis-je.

Mon imperfection était quelque chose que je comprenais le mieux.

« Mais Mana, tu m’as appris toutes ces choses, » déclarai-je.

« Je vois. Parce que l’autre partie était moi, Rose-san, tu as pu le remarquer. D’une certaine façon, c’est une conversation un peu embarrassante, hein, » déclara Mana.

Mana était ma professeur, la personne la plus proche de moi, c’est pourquoi, même moi, je pouvais approcher ses vérités intérieures.

En plus, il y avait autre chose. Mana n’avait pas essayé de me tromper.

Il aurait été impossible pour Mana d’essayer de faire des choses comme utiliser des mots pour me piéger et me mener par le bout du nez.

Qu’elle ne l’ait pas fait, c’était là la sincérité dont elle avait fait preuve. En tant qu’amie, Mana me faisait face. Ce n’était pas une erreur d’avoir répondu à elle qui m’avait dit « je veux être amie »... Quand je pensais ça, je ne pouvais pas l’ignorer.

Peut-être Mana comprenait-elle exactement mes pensées les plus intimes de cette façon. Un sourire légèrement ironique s’était mélangé au sourire normal présent sur sa bouche.

« Qu’est-ce que je pense de Majima-senpai ? » se demanda Mana à voix haute.

En murmurant cela, Mana avait mis ses mains ensemble dans son dos et elle fit tourner tout son corps.

Ce qui se reflétait dans ses yeux, c’était la forteresse qui était vue de haut depuis là où nous nous trouvions.

« Ce n’est pas si difficile. Je pense que c’est une raison courante, et plutôt médiocre, » déclara Mana.

Mana, qui avait son sourire habituel qui peut ou ne peut pas être là sur sa bouche et qui avait laissé sortir cette aura quelque peu éphémère, m’avait parlé.

« Mais Rose-san, tu ne l’as peut-être pas encore compris. Quel genre de sentiments une fille, qui a été sauvée alors qu’elle vivait des expériences cruelles, la pire de toute sa vie, possède-t-elle envers le garçon qui l’a sauvée ? C’est-à-dire..., » déclara Mana.

Si on la touchait avec insouciance, elle casserait. Si j’éloignais mes yeux d’elle, elle disparaîtrait. L’atmosphère qui régnait sur elle était d’une transparence lugubre et inquiétante, délicate et minuscule, même dans des circonstances normales.

Mais, devant la fille en danger comme ça, je ne pouvais rien dire.

C’est parce que, comme l’avait dit Mana, je « ne comprends pas »...

Même maintenant, je n’avais pas encore saisi ce sentiment en moi. Je ne pouvais donc pas dire les mots se trouvant à l’intérieur du cœur de Mana, qui avait le même sentiment que moi.

Si on me disait : « Tu ne comprendras pas », je ne pouvais rien faire d’autre que me taire. Mana avait tourné sa tête vers un être comme moi.

« Je n’ai pas l’intention de transmettre ce sentiment à Majima-senpai, » déclara Mana.

« Mais ! Pourquoi... ! » m’écriai-je.

« Je ne veux pas le dire, » Mana m’avait dit ça d’une voix paisible, mais avec un ton amer. Cette sérénité semblait traduire la résignation de Mana, et je n’avais pas pu garder mon calme.

« Mais, pourquoi ça ? Tu sais que c’est important, tu me l’as appris, et pourtant, pourquoi... !? » demandai-je.

« Parce que je n’ai que ça, » déclara Mana.

Mana n’avait pas arrêté son faible sourire.

« Je ne suis pas quelqu’un de fort. Si c’était vrai, je penserais que mourir dans le chaos de la colonie où tout s’est terminé ce jour-là serait justifié, » déclara Mana.

J’avais regardé cette expression faciale de Mana... aah. Mon moi actuel l’avait remarqué.

Les blessures présentes dans son cœur après sa venue au monde n’avaient pas du tout guéri.

« Et pourtant, j’ai survécu grâce à Majima-senpai. Mizushima-senpai est morte, et alors que j’aurais dû mourir dans ce refuge. J’ai pu vivre un moment grâce à Majima-senpai cette fois. Mais, ce qui était en moi a presque disparu à ce moment-là, » déclara-t-elle.

Après avoir rencontré des expériences cruelles et désespérantes, la jeune fille nommée Mana Katō n’était pas assez forte pour se rétablir.

Au contraire, ceux qu’on appelle les « humains » pouvaient ne pas être capables d’être aussi forts.

Si elle avait vécu une catastrophe qui l’avait ainsi traumatisé, elle pourrait aussi choisir sa propre mort.

Tant qu’elle n’avait pas cette volonté, il était naturel qu’elle ne se rétablisse plus jamais.

Très peu de gens seraient encore capables de se tenir debout, alimentés uniquement par le ressentiment, mais moins encore auraient été capables de continuer à porter ces blessures. Si tu pouvais rire et pardonner, tu serais un héros, et si tu ne ressentais rien, tu serais un monstre.

Dans un sens comme ça, Mana était normale. C’était une fille banale et naturellement délicate.

La jeune fille nommée « Mana Katō », qui était autrefois faible et délicate, était morte dans cette cabane enfouie dans la forêt.

Son cœur battait peut-être. Elle respirait peut-être aussi. Il y avait probablement aussi de la chaleur sur sa peau. Mais, elle avait perdu la chose la plus importante.

... Son cœur était mort.

« Majima-senpai a guidé Lily-san et d’autres, et il m’a sauvée. La mort de Mizushima-senpai, le mal qui l’a conduite à la mort et l’intention de tuer ont été pour la première fois pris au sérieux par le caractère déraisonnable qui s’est répandu dans le monde. Il y avait différentes choses présentes, et il y en avait trop jusque-là, alors le cœur de Senpai devrait être gelé... Et pourtant, Senpai s’est inquiété pour moi dès le départ. La toute première chose qu’il a faite a été de venir à mes côtés. À cette époque, j’avais l’impression d’avoir touché le cœur de Senpai, » déclara Mana.

Mana secoua la tête en balançant ses tresses.

« Bien sûr, une telle chose est une illusion. Je comprends bien cela, parce que je suis une humaine. Une telle illusion peut même être une conversation désagréable pour toi, Rose-san, qui est un membre de sa famille. ... Mais, même si c’est une illusion, c’est bien. Pour moi, qui ai tout perdu et qui suis devenue vide, c’est la seule chaleur à laquelle je peux m’accrocher, » déclara Mana.

Mana avait posé ses mains sur sa poitrine.

Elle le faisait comme pour se souvenir du sentiment qui était sûrement là-dedans.

« À cette époque, quelque chose est né dans le vide présent en moi. Je ne savais pas ce que c’était au début, mais je pensais qu’il ne s’agissait pas de quelque chose lié à cette personne. Quand j’ai pu m’en rendre compte, c’est cette nuit-là que Gerbera-san a attaqué. Une fois que je m’en suis rendu compte, je n’ai plus eu d’autre choix que d’agir. Et maintenant, je suis là, » déclara Mana.

Elle avait été piétinée, bouleversée, et une fois son intérieur mort, seul son corps qui aurait dû mourir juste après avoir perdu son cœur avait survécu après cela.

La jeune fille qui était vide nourrissait « un certain sentiment » envers le garçon qui l’avait sauvée.

C’était devenu sa force motrice, et la chose qui n’aurait pas dû bouger avait commencé à bouger comme si de rien n’était.

L’état actuel d’une telle Mana ressemblait à notre famille de monstres dans un certain sens.

La différence, c’est sûr, c’était que ce n’était pas quelque chose qui n’avait pas été perdu dès le début, ou non présent.

Après tout, Mana avait perdu un peu d’elle. Si on n’avait rien, on ne perdrait rien. C’est pourquoi la Mana actuelle était forte, au point de vaincre le cœur de Grande Soeur Lily, et de se tenir devant l’ancienne arachnée blanche Gerbera sans avoir peur.

Pour elle, qui était déjà morte, rien ne lui faisait peur. Même si c’était juste son cadavre qui bougeait, c’était une aubaine. C’était comme si pour elle, elle était déjà morte. Elle n’avait pas d’attaches persistantes. Elle n’avait pas de ténacité. Il n’y avait pas une seule existence pour garder son âme dans ce monde. N’ayant pas peur ou hésitant, ne bougeant pas un sourcil même si la destruction montrait le bout de son nez, Mana continuait à avancer vers son but.

Alors, cela donnait l’impression qu’elle était un monstre, un « cadavre vivant » qui continuait à marcher droit vers son but avec un seul sentiment de motivation dans sa poitrine. J’étais sûre que c’était les vraies couleurs du « monstre » appelé Mana Katō.

« Si je le perdais, alors c’est sûr que je reviendrai au cadavre que j’étais à l’origine. Si je lui dis ce que je ressens et qu’il me rejette, cela sera fini pour moi, » déclara Mana.

« Est-ce pour ça que tu ne veux pas dire tes pensées au Maître ? Mana, es-tu d’accord avec ça... ? » lui demandai-je.

« Tout va bien, c’est le meilleur résultat, n’est-ce pas ? » Mana me l’avait dit si sérieusement.

***

Partie 3

« Majima-senpai a surmonté l’attaque de l’arachnide blanche, ou peut-être devrais-je dire, sa plus grande crise. Même le rôle peu fiable de Lily-san a été dépassé par sa croissance. Gerbera-san a également été acceptée, et après, il y a juste tes sentiments envers Majima-senpai. Mon aide à ce sujet ne sera pratiquement plus nécessaire dans un avenir proche. Même si je disparais, ce n’est pas grave. Rose-san, tu grandis plus vite que je ne le pensais, donc même si cela peut prendre un certain temps, tu seras sûrement capable de le faire avec succès même par toi-même, » déclara Mana.

« ... Mana. Est-ce que tu..., » commençai-je.

En voyant le sourire transparent qui se tournait vers moi, j’avais à nouveau frémi.

Je savais que Mana cherchait quelque chose qu’elle pouvait elle-même faire.

Inutile de parler des choses qu’elle avait faites pour le Maître et pour nous jusqu’à présent, quand elle avait dit « Je veux apprendre la magie de soins », c’était ce lien dont elle voulait obtenir. Tout ce qu’elle avait fait jusqu’à présent, aussi petit soit-il, c’était des choses auxquelles elle — qui n’avait pratiquement aucun pouvoir dans ce monde parallèle — pensait désespérément et qu’elle avait découvertes.

Mais, qu’adviendrait-il si tout cela avait disparu ?

Tout en se rapprochant de son but, on pouvait dire que tout allait bien.

Cependant, que se passerait-il si cela se terminait ?

En regardant le sourire de Mana, j’avais l’impression qu’elle allait disparaître à tout moment.

Cependant, ce n’était pas vraiment ça.

Ce sourire se trouvant maintenant devant mes yeux, c’était le sourire de quelqu’un qui acceptait qu’elle finisse par disparaître.

Mana souhaitait disparaître avec la seule et unique chose en elle. Il n’y avait aucun doute qu’elle ne pouvait certainement pas l’accepter. Elle acceptait qu’en ne cachant rien de ses sentiments envers le Maître, elle perde le sentiment spécial qui était en elle.

Et, peut-être que Mana avait déjà vu cette « fin »... C’est peut-être pour cela qu’elle avait regardé la forteresse où se trouvait le Maître et qu’elle avait eu un sourire si éphémère.

« Je vais bien, Rose-san. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Tout le monde s’en sortira sûrement bien, » déclara Mana.

Devinant que j’étais découragée, Mana m’avait parlé d’une voix inquiète. Cependant, Mana ne s’était pas incluse dans ces mots. Mana elle-même ne faisait pas partie du « tout le monde » auquel Mana faisait référence.

Une telle prédiction de l’avenir était trop difficile à accepter pour moi.

« Tout le monde est heureux, et l’histoire de Majima-senpai et de tous ceux qui l’entourent se termine par une fin heureuse. C’est pourquoi..., » commença Mana.

« S’il te plaît, ne dis pas des choses ridicules ! » déclarai-je.

— Avant de m’en rendre compte, j’avais interrompu les paroles de Mana d’une grande voix.

« Rose-san... ? » demanda Mana.

Mana me regardait avec un visage perplexe.

Aah, cette incompréhension était agaçante.

Le fait qu’elle ne comprenait pas ma colère ici montrait la désolation de Mana. Mana Katō avait échoué il y a longtemps. Quelle sorte d’ironie était-ce que le cœur de la personne elle-même — qui était si sensible aux subtilités du cœur des autres — devenait un échec ?

« Mana. De tous les gens, s’il te plaît, ne dis pas des choses ridicules. Tout le monde sera content ? Une telle chose est impossible, n’est-ce pas ? Parce que tu ne serais pas là-dedans, Mana, » déclarai-je.

« ... Aah. Rose-san, tu es si gentille, » déclara Mana.

Mana avait un sourire ironique sur la bouche.

« Mais, tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. Je ne suis pas un membre de la famille. Je ne suis qu’un personnage secondaire dans l’histoire de Majima-senpai et de sa famille... et en plus, mon corps est mort une fois. Après tout cela, les rêves que j’ai, comme celui de devenir heureuse, ne se réaliseront pas, » déclara Mana.

Au point d’être sans espoir, mes paroles n’avaient pas atteint Mana. Peu importe combien de fois tu as dit « sois heureuse », si la personne elle-même n’en reconnaissait pas la valeur, il n’y avait aucun moyen que quelque chose comme ça puisse atteindre.

— Ce n’est pas bon si tu te tues.

— Tu ne peux pas abandonner.

— Ton souhait est quelque chose qui peut être exaucé.

De tous les mots que j’avais reçus de Mana, je ne pouvais même pas en rendre un seul.

Peu importe les mots que je disais, ils n’avaient aucune force. Je « ne comprenais pas » quelles émotions nous nourrissions, et je n’avais aucun moyen d’avoir assez de force de persuasion pour renverser sa dépression et lui faire décider « elle comprend »...

C’était pourquoi — c’était pourquoi ? Qu’est-ce que je devais faire ?

Abandonner, fermer ma gueule, et reconnaître le point de vue de Mana tout en restant silencieuse comme ça ?

Puis Mana finirait par disparaître en silence, et nous vivrons heureux avec Maître, ou quelque chose comme ça ?

... Une telle chose, il n’y avait aucun moyen que je puisse la reconnaître.

Je devais le dire à Mana.

J’étais confiante. Mana se trompait. Il n’y avait aucun doute qu’elle commettait une erreur fatale. Contrairement à elle, elle n’avait pas réalisé qu’elle faisait une erreur. Même si elle souriait comme si elle comprenait, elle ne comprenait pas.

C’était aussi naturel. Par exemple, même si la Mana actuelle était une sorte de monstre qui acceptait sa propre mort, il était impossible qu’elle puisse comprendre tout et n’importe quoi.

Même le Maître était troublé par son immaturité. Mana avait un an de moins que lui. Même si elle savait beaucoup de choses mieux que moi, il y aurait des choses qu’elle ne comprendrait pas. Je savais qu’il y avait des choses que Mana n’aurait pas dû comprendre.

Je devais le lui faire savoir.

... Mais je ne savais pas comment le dire.

Même si mon cœur criait « les actions de Mana sont incorrectes », je ne pouvais pas le dire clairement et logiquement.

Cela n’avait pas été transmis. Je n’avais pas été capable de le transmettre.

C’était irritant, regrettable. Mon corps avait tremblé dû à la déception.

Même si j’avais pensé que j’avais un peu grandi, ne pouvais-je pas sauver ma seule amie ?

Je me demande pourquoi le lien n’était pas relié à Mana. Si c’était ainsi, alors Mana ne se serait pas tourmentée jusque là.

« Mana, je..., » commençai-je.

Malgré tout, je m’étais dit : « Je veux le dire d’une manière ou d’une autre », alors j’avais décidé d’y aller et j’avais mal prononcé mes mots.

Cependant, cela n’avait pas été transmis à Mana.

Ce n’était pas parce que j’avais échoué et c’était encore moins parce que j’avais abandonné.

C’était parce que cette chance avait été perdue.

Un petit bruit avait été entendu.

Nous l’avions entendu de très loin. Cela se rapprochait. Le petit son devint peu à peu plus grand, et même des bruits de destruction commencèrent à s’en mêler.

« ... Un tremblement de terre ? » demandai-je.

J’avais regardé en haut de la pente en face de la falaise où je me tenais avec Mana.

Quelque chose s’avançait le long de la pente, vers cette falaise à flanc de montagne.

Les sons s’étaient rapprochés en un clin d’œil. Il y en avait beaucoup. Le danger était proche.

Je dois prendre Mana et évacuer cette falaise — je n’aurais pas assez de temps. Il y avait trop d’attaques trop rapidement...

« C’est... tsu !? » m’écriai-je.

Alors que cela avait été piétiné par une masse s’avançant sans ralentir, les fourrés se brisèrent. Les feuilles et les branches tombèrent comme si elles dansaient.

Ce qui était apparu dans notre champ de vision était une grande chenille verte — une chenille verte de grande taille.

C’était un monstre que nous avions rencontré après notre arrivée dans cette région récemment, alors que nous nous déplacions vers le nord depuis le « Nid d’Arachné » de Gerbera. Avec de fortes attaques rapides utilisant sa grande carrure, cela utilisait sa force de vie tenace comme une arme.

Pour le dire clairement, ce n’était pas un ennemi important.

Malgré tout, j’étais un monstre rare. De plus, après être devenu un membre de la famille du Maître, j’avais abattu des douzaines de monstres, au cours desquels j’avais acquis de l’expérience au combat, et ma puissance avait tout simplement aussi augmenté. Bien que je sois à un ou deux pas derrière Gerbera et Grande Soeur Lily en force de combat, si je me battais en tête à tête, ce n’était pas un adversaire très difficile même pour moi.

Cependant, la chenille verte qui était apparue n’était pas seule.

C’était rare, mais ce n’était pas au point d’être impossible. C’était limité au même type de monstres. Mais le fait que plusieurs individus se déplacent ensemble, même s’ils n’étaient pas des monstres qui agissaient en meute comme les Crocs de Flammes, était quelque chose qui arrivait de temps en temps.

C’est pourquoi, ce qui m’avait secouée, c’est le « nombre » en lui-même.

« Quelles masses... !? » m’écriai-je.

Les chenilles vertes — si grosses qu’elles remplissaient mon champ de vision — dévalaient la pente en glissant à travers les espaces entre les arbres, ou en les écrasant.

Je pense qu’il y en aurait près d’une centaine si je les comptais. C’était une scène qui m’avait fait douter que « toutes les chenilles vertes de la région environnante se soient rassemblées ».

C’était une situation anormale flagrante. Qu’est-ce qui se passait, bon sang ?

... Non. Je n’avais pas eu le temps de réfléchir.

Parmi les innombrables chenilles vertes qui descendaient la pente, plusieurs se dirigent vers la falaise, alors où nous étions sur le chemin.

Le bruit des mâchoires rigides qui claquaient se rapprochait de nous.

En un clin d’œil, leurs trois yeux reliés de chaque côté s’étaient rapprochés devant mes yeux — ...

« Mana ! » criai-je.

« Kyaaaa, » cria Mana.

Tout en tenant Mana dans mes bras, j’avais sauté loin de cet endroit. Une chenille verte était passée à l’endroit où se trouvait Mana juste avant et elle était tombée de la falaise.

C’était une évasion réussie. Cependant, je n’avais pas eu le temps d’être soulagée.

Le terrain plat sur cette falaise était petit. Même après mon saut vers l’arrière, une autre chenille verte s’était approchée de nous à grands pas.

« Merde — tsu ! » criai-je.

C’était beaucoup trop risqué d’entrer en collision avec cette grosse masse de front tout en tenant Mana dans mes bras. À l’instant où j’avais estimé ça, j’avais lancé ma hache de guerre à une main vers la grande chenille qui approchait.

Une chenille verte possédait une grande force vitale. Le tuer avec une attaque au lancer serait difficile. Cependant, je devrais au moins pouvoir arrêter son déplacement en lui faisant de gros dégâts.

Boom. La hache l’avait frappée.

La lame noire recouverte de magie s’était enfoncée dans la coquille verte de la chenille. La lame épaisse avait écrasé les trois yeux présents d’un côté, brisé la coquille épaisse et solide. Elle s’était presque enfouie dans la tête tout en faisant un son lourd *dosiri*.

Un coup critique au-delà de toute attente — ... et pourtant, sa ruée ne s’était pas arrêtée.

La grande masse s’approcha sans même avoir l’air de broncher.

« Impossible... !? » m’écriai-je.

N’avait-elle pas eu assez de dégâts ? Une telle chose était impossible. Sa tête avait été coupée en deux. Alors que ses mouvements ne s’arrêtaient même pas une seconde..., c’était impossible qu’une telle chose se produise. Franchement, ce qui se passait en ce moment...

« Ku ~, ceci — tsu ! » criai-je.

Je n’avais pas eu le temps de l’intercepter avec la hache de rechange placé sur mon dos.

Il était également impossible de l’éviter. Alors, je n’avais pas d’autre choix que d’endurer le choc.

Au moment où j’avais atterri, j’avais placé mon bouclier vers la grosse chenille blessée qui attaquait.

Alors que je tenais Mana dans mes deux mains, j’avais présenté le côté gauche de mon corps comme si je soutenais le bouclier avec ma tête et mon épaule, et je m’étais préparée à l’impact — ...

« ... Gi ~, GAHHHH !? » criai-je.

Mon corps de poupée avait été assailli par un impact énorme.

Sous mes pieds, le sol s’était presque détruit.

J’avais fini par arrêter l’attaque utilisant tout son corps qui présentait la puissance d’un monstre de type Force directement de face, et mes articulations relativement fragiles crièrent de douleur.

Si cela restait comme ça, mon corps se briserait quelque part. Même si je le savais, il m’était impossible de sauter loin et de perdre face à cet impact. Derrière moi, il y avait la pente d’une falaise assez abrupte.

« Gi, gigi, gi... tsu ! » criai-je.

Alors que je n’étais pas capable de le supporter complètement, mes jambes avaient glissé.

Mes orteils, qui s’enfonçaient dans le sol comme des râteaux, étaient incapables de supporter la charge, et certaines parties s’étaient détachées.

« Giii... gi, gigi, » gémis-je.

À l’endroit où j’avais arrêté la ruée, c’était une position où si je reculais d’un pas, nous tomberions de la pente. C’était vraiment au dernier moment.

« Avec ça..., d’une certaine façon..., » commençai-je.

Mon corps commençait à craquer au niveau des articulations, mais j’avais quand même réussi à l’encaisser.

J’étais profondément soulagée.

Après que la force initiale ait disparu, une chenille verte n’était pas vraiment effrayante. Et, après avoir posé Mana au sol, je pouvais faire n’importe quoi avec mes mains libres...

« tsu ! Pas encore, Rose-san ! » déclara Mana.

« — quoi !? » demandai-je.

Le cri de Mana m’avait atteinte. À ce moment-là, j’avais aussi remarqué la situation un peu après.

Il y avait une grande ombre qui, après avoir contourné la grande chenille verte de la chenille, était apparue devant mes yeux.

C’était un gros monstre de type bête. Le corps d’un ours avec la tête d’un lapin me regardait de haut avec des yeux rouges et agressifs. Son nom en tant que monstre, c’était lapin rugueux.

« Guruuuuuuuuuo ! »

Le lapin rugueux, qui s’était approché de moi avec des mouvements vifs malgré sa grande taille, contrairement à la chenille verte, levait déjà son bras épais au-dessus de ma tête.

... Pourquoi une chenille verte et un lapin rugueux étaient-ils au même endroit ?

Le doute en moi avait été anéanti par son bras qui s’était déplacé vers le bas, et s’était écrasé sur moi.

***

Partie 4

Peut-être parce que j’avais bougé sans savoir ce que je faisais, je ne m’en souvenais pas clairement de ce qui s’était passé

Avant de m’en rendre compte, je m’étais accrochée à une pente raide au milieu de la falaise.

« ... Mana, » déclarai-je.

Ce qui m’était venu à l’esprit en premier, c’était mon amie importante.

Mana, Mana était — ouf. Elle allait bien, je la portais encore dans mes bras.

Avec le visage pâle, Mana me regardait. Les égratignures sur son visage étaient douloureuses à voir, mais il semblerait qu’elle n’était pas gravement blessée.

« Tu n’es pas... blessée, n’est-ce pas ? Mana, » demandai-je.

Quand même, au cas où, j’avais vérifié.

Ça ne peut pas être le pire des cas. Actuellement, Grande Sœur Lily n’était pas là. Il était absolument impossible de laisser Mana se blesser gravement.

« Rose-san ! Rose-san ! » pleura Mana.

En réponse à ma vérification, c’était une voix qui pleurait qui s’était fait entendre.

Sur le joli visage de Mana, les larmes coulaient à flots.

Je m’étais demandé s’il y avait quelque chose qui la faisait pleurer, et j’avais incliné un peu la tête.

— *blop*, de mon orbite, mon œil gauche était sorti et était tombé.

Mon œil artificiel avait roulé, et était ainsi tombé de la falaise.

En un clin d’œil, il avait disparu de ma vue.

« ... Ah, » m’exclamai-je.

Je m’en étais alors souvenue.

J’avais été frappée au visage par le lapin rugueux. Le masque que je portais semblait avoir été cassé à ce moment-là. D’après le fait que mon globe oculaire était tombé, il semblerait qu’une partie du visage que j’avais faite avec de grandes difficultés avait également été endommagée.

Cependant, comme il s’agissait d’un produit artificiel, il n’y avait aucun obstacle dans ce combat alors qu’il était tombé.

Néanmoins, il vaudrait mieux saisir la situation. Tout en collant soigneusement mon corps contre la pente comme un lézard, j’avais touché mon visage avec mon bras gauche qui ne tenait pas Mana.

Je ne pouvais rien y toucher.

Il n’y avait pas plus rien après le poignet de mon bras gauche.

... Aah. Je m’étais aussi souvenue de ça.

J’avais été frappée par le lapin rugueux, puis j’étais tombée sur la pente raide tout en tenant Mana. Si l’élan s’était amplifié et que nous étions tombés ainsi tout en bas, ma vie mise à part, la vie de Mana aurait été en grand danger. J’avais instantanément enfoncé ma main gauche dans la pente afin de briser mon élan, mais comme notre élan était quand même important, l’effet du frottement avait désagrégé le bout de mes doigts.

L’expérience de voir le bout des doigts grugé par la pente n’était pas une sensation très agréable, mais même ainsi, c’était quand même mieux que de perdre la vie. Après ça, je m’étais accrochée désespérément à la pente. Le fait que j’avais été capable de réduire à néant notre élan d’une manière ou d’une autre pouvait être considéré comme une « chance ».

Il y avait aussi des dommages sur mon genou qui avait été placé au sol pour que Mana ne touche pas la pente, et les vêtements que j’avais empruntés à ma Grande Sœur s’étaient déchirés ici et là. Les orteils de mes pieds avaient été enfoncés dans la pente, et il n’y avait aucun signe que mes orteils étaient restés sur mon corps d’une façon ou d’une autre.

Après avoir vérifié tout cela, je m’étais tournée vers Mana.

« Alors, Mana. Je te le redemande, es-tu saine et sauve ? » demandai-je.

« — tsu ! À propos de moi ! » cria Mana, qui n’agissait pas normalement, et qui étendait sa main vers mon visage.

Sa paume était placée pour couvrir le côté gauche de mon visage cassé.

« À la place de parler de moi, Rose-san, vas-tu bien !? Une blessure comme ça... tout ton corps est endommagé, n’est-ce pas ? » demanda Mana.

« Ça ne me dérange pas vraiment. Enfin, pas tant que ça, » déclarai-je.

« Ça ne devrait pas être “ça ne me dérange pas” ! » cria Mana.

« Ça ne me dérange pas. Parce que tu es en sécurité grâce à ça, » déclarai-je.

Quand j’avais dit ça, les sourcils de Mana s’étaient plissés en un clin d’œil.

C’était l’expression faciale de la colère chez Mana, et c’était quelque chose de vraiment rare.

« Qu’est-ce que tu dis ? Rose-san, s’il te plaît, fait attention à toi, » cria Mana.

« C’est ce que je fais, » déclarai-je.

J’avais immédiatement répondu. Les lèvres de Mana s’ouvrirent comme si elle avait perdu ses mots.

Elle avait tout de suite compris que je ne disais pas quelque chose avec désinvolture ou déni. Une fine perplexité était apparue sur son visage. Face à celle qui était dans une telle situation, j’avais ajouté des mots.

« Je prends bien soin de moi. Je ne l’ignore pas. Parce que c’est quelque chose qui m’a été enseigné, Mana, et c’est aussi quelque chose que le Maître m’a dit, » déclarai-je.

Après tout, cela allait de soi.

Je n’étais certainement pas intelligente, mais je m’étais dit : « Je ne me moque pas de cela ». Même moi, j’étais bien consciente de tout ça.

« Mais on ne peut rien y faire, n’est-ce pas ? Parce que la sécurité du Maître est plus importante que la mienne... et c’est aussi la même chose pour toi, Mana, » déclarai-je.

« M —, moi, tu dis... ? » demanda Mana.

Mana était clairement confuse. Ses yeux étaient grands ouverts, et c’était comme si elle ne pouvait pas le croire.

C’était déraisonnable. Je ne l’avais jamais imaginé non plus, que quelqu’un apparaîtrait avec qui je parlerais comme avec mon Maître.

C’était différent maintenant.

Je pouvais hocher la tête avec confiance, même face à la question de Mana.

« Oui. C’est pourquoi, ne meurs pas, Mana, » déclarai-je.

En protégeant Mana frénétiquement, même si je m’étais blessée, je ne l’avais pas regretté. En le reconnaissant moi-même ainsi, j’avais pu prendre conscience de ce qui était important pour moi, et de l’importance que cela avait.

Mais, cette chose importante serait bientôt perdue.

Quand j’avais pensé ça, je ne pouvais plus choisir mes mots.

« S’il te plaît, arrête de dire des choses comme “moi, je ne sers à rien”. S’il te plaît, ne disparais pas. De mon côté, j’ai clairement besoin de toi, Mana, » déclarai-je.

« Ro —, Rose-san... ? » répondit Mana.

« Tu as dit : “La journée que tu as passée avec moi était amusante”, n’est-ce pas ? N’as-tu pas parlé avec le Maître aussi avec plaisir ? En regardant une telle Mana, j’étais vraiment heureuse. C’est pourquoi —, » déclarai-je.

J’avais arrêté de penser à des choses insignifiantes. Je n’avais pas pensé à des choses comme « Comment dois-je le lui dire ? ». Quand j’avais décidé de faire taire ce genre de sentiments, des choses comme la logique n’avaient aucune signification.

J’allais révéler tous les sentiments que j’avais dans ma poitrine. Ce n’était pas grave. Si c’était Mana, ils seraient sûrement compris. En lui faisant confiance, je l’avais informée de mes sentiments.

« — S’il te plaît, tu dois vivre. S’il te plaît, sois heureuse. Mana, si tu ne peux pas être heureuse, mon histoire ne peut pas être une fin heureuse, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« ... ah, » s’exclama Mana.

Le visage de Mana était devenu empli d’étonnement.

C’était un visage comme si elle avait remarqué son erreur de calcul.

— En réalité, Mana avait fait une erreur.

Mana ne remarquait pas la valeur de son propre bonheur. Elle avait tout abandonné comme ça depuis le début, avait marché avec seulement ses sentiments envers le Maître, et avait continué à marcher jusqu’ici. L’état actuel de Mana, qui avait agi ainsi, avait été écrasé au point que je ne pouvais plus l’aider maintenant.

Mais d’un autre côté, elle avait reconnu la valeur du bonheur d’autres personnes qu’elle. Sans cela, il lui serait impossible de m’aider à réaliser sincèrement mon souhait.

Même si Mana avait jeté son propre bonheur, elle ne pouvait pas ignorer le mien. C’était un déni de ses efforts jusqu’à présent, et surtout, le cœur de la jeune fille appelée Mana Kato ne pouvait pas ignorer une autre personne.

Mana ne pouvait pas ignorer mon bonheur qui n’existerait pas sans elle.

En d’autres termes, Mana était devenue incapable d’abandonner son propre bonheur.

« A, uah, » (Mana)

L’atmosphère éphémère dont Mana s’était revêtue pendant tout ce temps avait été brisée.

Il n’y avait plus une aura comme si elle allait disparaître. Mana était ici. Elle était certainement dans mes bras, alors elle me regardait.

« M-Mais, il n’y en a pas une telle chose. Il n’y a rien de tel, » déclara Mana.

L’objection qu’elle m’a renvoyée était quelque chose de fallacieux, à tel point que je n’arrivais pas à croire que cela venait de Mana.

« Je n’ai aucun lien avec ton bonheur, Rose-san..., » continua-t-elle.

« Je me fâcherai si tu ne dis “pas de lien” ou quelque chose comme ça, Mana, » déclarai-je.

Mana avait tremblé.

Je lui avais parlé aussi gentiment que possible, comme si c’était une très jeune fille.

« N’est-ce pas toi qui m’as proposé “Je veux être ton amie”, Mana ? » lui demandai-je.

« ... ah, » s’exclama Mana.

La seule erreur que Mana avait faite, c’était ici.

Sachant que mon amie importante allait connaître une fin misérable, je n’avais pas l’intention d’être assez impitoyable pour que je sois la seule à être heureuse.

Si elle voulait vraiment disparaître, Mana n’aurait pas dû devenir amie avec moi.

Il s’agissait d’un échec massif dont on ne pouvait plus se remettre.

On ne s’en remettrait pas.

« S’il te plaît ne dis pas des choses tristes, et ne dis plus que tu n’as rien d’autre que tes émotions envers le Maître, » déclarai-je.

Parce qu’elle n’avait rien, l’existence Mana Kato était un monstre.

Si nous avions supposé cela, alors au moment où elle avait reçu l’appel d’une amie, Mana n’était plus un monstre.

Ce n’était qu’une fille, mon amie importante.

Et, si elle était une amie qui n’était pas un monstre, mes paroles pourraient ainsi être prononcées.

« Souhaite-moi le bonheur d’une amie. S’il te plaît, montre-moi une Mana heureuse. En fin de compte, Mana, tu as dit que le fait que je ne sois pas avec toi est désagréable, » déclarai-je.

En essayant d’essuyer les larmes qui avaient recommencé à couler des yeux de Mana, j’avais remarqué que je n’avais pas la main pour faire ça.

Après y avoir pensé pendant un moment, avec ma main sûre qui tenait Mana, je l’avais serrée contre ma poitrine.

Des larmes trempaient mes vêtements. Son tremblement s’était transmis à mon corps.

« Rose-san. Je —, je suis..., » balbutia Mana.

Il n’y avait pas d’autres mots au-delà de ça.

C’était sûrement, pour la première fois après avoir croisé ce chalet, que Mana était redevenue une fille ordinaire et qu’elle avait pleuré.

***

Partie 5

Mana pleurait contre ma poitrine.

Alors qu’elle avait placé ses mains autour de mon dos, elle s’accrochait serré, et pleurait sans élever la voix.

En tant qu’amie, j’avais le sentiment que je voulais la laisser pleurer autant qu’elle le voulait.

Mais, il semblerait que la situation ne le permettait pas.

« ... Quelle inélégance ! » déclarai-je.

« Rose-san... ? » demanda Mana.

Quand j’avais murmuré, Mana avait levé la tête.

Ses yeux rouges et pleurnichards avaient commencé à me regarder.

« Je suis désolée. Mana. Pourrais-tu m’aider pour qu’on ne tombe pas ? Actuellement, je n’ai plus qu’un seul bras, » déclarai-je.

Après avoir confirmé que Mana, qui hochait la tête, m’avait mis les deux bras autour du cou, j’avais pris la hache de guerre de rechange sur mon dos avec mon bras libre.

Dans la direction que je regardais, il y avait la silhouette d’un monstre avec une structure corporelle semi-liquide qui essayait de descendre la pente raide jusqu’ici.

« Maintenant, c’est un slime, hein.... non. Il n’y a pas que ça, non ? » demandai-je.

Quand j’avais tourné ma conscience vers la falaise, j’avais vu qu’il y avait un grand nombre d’ombres qui couraient le long de la montagne sur laquelle se trouvait cette falaise.

Il y avait les silhouettes de marionnettes magiques, de la même race que moi. Il y avait aussi des Crocs de Flammes, des Tréants et Scarabée Souches qui descendaient la montagne à leur vitesse respective. De plus, de nombreux monstres que nous n’avions jamais vus pouvaient être vus, comme des mantes tenant deux paires de faucilles dans chaque main. Il y avait aussi des ombres noires qui descendaient comme s’ils étaient tous pressés ensemble. Il y avait aussi des chiens énormes qui avaient une tête aussi grosse que leur corps.

Les plus nombreuses semblaient être les chenilles vertes qui était à l’avant-garde, mais même s’il s’agissait que de tous les autres monstres, il y avait probablement bien plus que cinq cents individus. C’était une situation manifestement étrange.

« Pourquoi tant de monstres se déplacent-ils ensemble... ? » demanda Mana.

Mana, qui s’accrochait à mon cou, avait également remarqué la situation et cela lui avait coupé le souffle.

Comme elle l’avait dit, le fait que différents types de monstres apparaissaient en même temps était presque impossible. C’est parce que même si cela ne voulait pas dire qu’il y avait toujours une bataille s’ils se rencontraient, des monstres fondamentalement différents n’agiraient jamais comme une seule meute.

« D’ailleurs, il y a aussi des monstres qu’on ne peut pas voir dans cette région, n’est-ce pas ? » demandai-je.

J’avais pu trouver les silhouettes de nombreux monstres qui n’habitaient pas cette région, y compris le lapin qui nous avait attaqués il n’y a pas si longtemps.

Cette situation anormale progressait. Il y avait une partie de moi qui voulait savoir ce qui se passait le plus possible, mais...

J’avais immédiatement interrompu mes pensées. Cela pourrait être reporté.

« Mana. Je comprends aussi ton sentiment quand tu te poses des questions. Mais, tout d’abord, nous devons surmonter le danger devant nos yeux, » déclarai-je.

« C’est... exact, » répondit Mana.

Le slime qui descendait la falaise, lentement mais sûrement, s’approchait ici.

Si c’était dans une situation normale, alors cela serait un adversaire dont il ne fallait pas parler, mais comme j’étais à mi-chemin d’une pente raide, je ne pouvais pas bouger normalement, et si je bougeais beaucoup, alors Mana, qui s’accrochait en appuyant son corps sur le mien, serait éjectée en bas.

« C’est une situation assez grave. Que comptes-tu faire, Rose-san ? » demanda Mana.

« C’est tout ou rien. Dois-je lancer cette hache ? » demandai-je.

« Je pensais que tu dirais ça, mais je pense que ce serait mieux de ne pas le faire. Peut-être que si tu fais ça, ce slime tombera ici, » déclara Mana.

« ... Alors, descendons petit à petit tout en gagnant du temps, » déclarai-je.

Heureusement, quand j’avais fait très attention, j’avais vu qu’il y avait une pente qui descendait d’une manière praticable. La question était de savoir si oui ou non le slime nous rattraperait...

« Je devrais agir d’abord plutôt que de penser. Je l’intercepterai s’il le faut. Si nous descendons assez bas, il sera possible de sauter en bas, » déclarai-je.

« Je pense que ce n’est pas non plus grave, » déclara Mana.

« Mais, ne pas avoir un bras est très problématique, » déclarai-je.

Des difficultés étaient apparues tant dans la descente que dans l’interception. La situation actuelle étant inévitable, il était nécessaire de prendre des contre-mesures s’il s’approchait trop.

« Si c’est comme ça, alors une méthode d’attaque à longue distance aurait dû être préparée. Dois-je toujours porter des membres de rechange ? Mais, si je fais ça, les bagages vont certainement…, » analysais-je à voix haute.

« Rose-san, » déclara Mana.

Alors que j’avais commencé à descendre la pente aussi vite que possible, mais aussi prudemment que possible sans enlever mon attention du slime, Mana m’avait appelée avec mon nom.

« Qu’y a-t-il, Mana ? » demandai-je.

« Protège-moi, s’il te plaît ? » me demanda-t-elle.

« — . »

Bien qu’elle ne le dise que maintenant, c’était quelque chose d’évident.

Mais ceci, qui était apparu chez la jeune fille qui avait accepté de disparaître tout le temps jusqu’à présent, était sans aucun doute un signe de changement.

« Oui. Je vais le faire, » déclarai-je.

J’avais hoché la tête.

Je protégerais sans faute cette amie délicate et sensible.

Alors que j’avais juré cela dans mon cœur, j’avais vu à ce moment-là une silhouette blanche.

... On aurait dit que cela venait d’un endroit qui n’était pas celui où j’allais.

« Fais attention, Mana. — Elle est venue, » déclarai-je.

« Hein ? Waaaa, kyaaaaa !? » cria Mana.

Tout en interrompant notre descente, j’avais à nouveau tenu le corps de Mana avec mes bras.

Les vibrations s’étaient fait sentir le long de la grande falaise. Alors que j’étais presque tombante, je m’accrochais à la falaise tout en tenant Mana dans mes bras. De minuscules cailloux avaient plu sans cesse, et les fluides corporels collants du slime écrasé étaient tombés vers nous.

« Est-ce que cela va, Rose-dono ? » demanda Gerbera.

Le nuage de poussière s’était dissipé, et ce qui se trouvait là, comme je le pensais, était une énorme araignée.

Cette silhouette qui avait saisi fermement la pente avec ses huit pieds était certainement le corps optimal pour ce terrain. Même si ce n’était pas ainsi, il n’y avait rien ayant un potentiel de combat qui pourrait égaler le sien.

Gerbera plissa légèrement ses beaux sourcils.

« Tu es capable de le faire d’une façon étonnamment voyant. C’est un endroit risqué, » déclara Gerbera.

« ... Le fait de tomber lors de ma collision de tout à l’heure était la chose la plus dangereuse, » déclarai-je.

« Cela n’aurait pas été un problème pour moi, car je m’étais préparée à t’attraper si tu avais l’air de tomber, » répondit Gerbera.

Gerbera avait un pouvoir appelé fil d’araignée, donc cela semblait être vrai.

Il y avait différentes parties décevantes chez elle, mais il n’y avait pas une existence aussi fiable qu’elle l’était au combat. Je me sentais soulagée.

« Merci, Gerbera. Tu nous as sauvées, » déclarai-je.

« Ce n’est pas grand-chose. Je vais vous remonter, maintenant, » déclara Gerbera.

Quand Gerbera était venue à nos côtés, elle avait fermement fixé nos corps avec du fil d’araignée. Pendant que je tenais encore Mana, elle avait commencé à marcher le long de la falaise.

« Cependant, on dirait que c’est devenu une situation assez étrange. Cette horde s’est avancée jusque là où j’étais, » déclara Gerbera.

Il semblerait que Gerbera soit allée à la rencontre du grand troupeau de monstres. Il semblait que même Gerbera, qui avait vécu plus longtemps que moi, ne savait pas ce qui se passait.

« Gerbera, as-tu été blessée ? » demandai-je.

« Il n’est pas nécessaire de le demander. J’ai écrasé tous ceux qui sont venus à moi. Ceux qui étaient hors de ma portée se sont comme prévu enfuis. Mais cela semblait sans fin... et d’ailleurs, j’étais inquiète pour toi, Rose-dono et Mana. Quand je vous ai trouvé au milieu de la falaise, j’ai pensé que mon cœur pourrait s’arrêter…, » déclara Gerbera.

Gerbera, qui nous avait transportés en haut de la falaise, à ce moment-là, s’était soudainement arrêtée en milieu de phrase. Je me demande ce qui n’allait pas.

Quant à moi, qui avais eu mon corps placé en haut de la falaise avec Mana qui s’accrochait à mon cou, j’avais regardé le beau visage de Gerbera qui avait ouvert grand ses yeux rouges. Je m’étais tournée vers ce qui se reflétait dans ses yeux.

Et, comme Gerbera, j’étais à court de mots.

« La forteresse est…, » la voix du Mana abasourdi résonna sur la falaise.

Face aux innombrables monstres, affluant comme des insectes se trouvait la silhouette de l’immense forteresse.

***

Chapitre 23 : L’effondrement de la vie quotidienne

Partie 1

— Le troisième jour de notre séjour à la forteresse Tilia

C’était une matinée tranquille, comme la veille.

« ... J’ai sommeil, » murmurai-je.

« Comme d’habitude, tu es faible le matin, Maître, hein ? » déclara Lily.

En écoutant ce que Lily disait avec une voix comme si elle était choquée, malgré le fait qu’il y avait quelque chose de charmant quelque part, j’avais réfréné un bâillement.

C’était tôt le matin, et le ciel était encore sombre. Nous attendions que Silane vienne dans la chambre.

Hier, elle m’avait promis de m’apprendre les techniques à l’épée.

Silane semblait avoir l’habitude de bouger son corps le matin, et m’avait demandé « M’accompagnerez-vous dans cette activité ? »

Silane était une bonne professeur. Pour moi, qui avais frappé avec une épée à ma façon, l’entraînement d’hier était plutôt une expérience d’apprentissage à laquelle je m’attendais, et c’était une utilisation productive de mon temps. Je pouvais recevoir un coaching de sa part une fois de plus comme ça, donc même si c’était tôt le matin, je n’avais aucune plainte à formuler.

Mais, ma seule plainte était le fait qu’après cela, Silane quitterait la forteresse du matin jusqu’à midi environ, disant qu’elle serait affectée à une mission de patrouille. À l’origine, Silane, qui avait fait une expédition de longue haleine dans les profondeurs de la mer d’arbres, devait bénéficier d’un jour de congé. Mais il s’était avéré que l’ordre des chevaliers de l’Alliance auquel elle appartenait était à court de personnel, de sorte qu’à la fin, son jour de congé avait été annulé.

J’avais quelque chose à lui dire si j’avais le temps de lui parler. C’était une affaire importante. Cependant, il semblait qu’il n’y avait plus rien à faire.

Bien que je n’avais pas vraiment de raison de me précipiter.

Depuis que nous étions dans cette forteresse, il y avait beaucoup d’opportunités.

Alors que je n’étais encore qu’à moitié réveillé, Lily s’était préparée à la recevoir, y compris en s’habillant. Charmée par son sourire qui était 50 % plus lumineux que d’habitude pour une raison inconnue, j’avais — j’avais pu m’asseoir sur le lit jusqu’à ce que Silane arrive, et dans un état de semi-éveil — j’avais entendu un coup sur la porte après un certain temps.

Lily, qui me serrait dans ses bras tout en étant de bonne humeur, se leva rapidement, alla de l’autre côté de la pièce et ouvrit la porte.

Dans le couloir, il y avait la silhouette d’un petit garçon légèrement petit avec des lunettes levant une main.

« Yo. Bonjour, Takahiro, Mizushima-san, » salua Mikihiko.

« Hein ? Pourquoi es-tu ici Shumoku-kun ? » demanda Lily.

En regardant mon visage de l’autre côté de Lily, qui inclinait sa tête, Mikihiko me fit signe de la main, alors que j’étais dans la pièce.

« Je suis venu, » déclara Mikihiko.

« ... Bonjour, » déclarai-je.

« Est-ce un cas où un ami a ignoré ma blague ? Ou plutôt, Takahiro, dors-tu encore à moitié ? » demanda Mikihiko.

Mikihiko, qui était entré dans la pièce, avait demandé à Lily qui avait un sourire amer, et puis il avait écarquillé les yeux juste après cela.

« Un homme et une femme dans une pièce. Un type endormi... Est-ce... est-ce... est-ce le légendaire “J’ai apprécié la dernière nuit”  !? » demanda Mikihiko.

« ... Tu sais depuis longtemps que je suis faible le matin, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Ah, c’est... c’est vrai. Tahahaha, c’était impoli... mais, Takahiro, tu n’as pas négligemment nié ma remarque, tu sais ? Es-tu au courant, Mizushima-san ? » demanda Mikihiko.

« Hein ? Ah, ouais. — Je me le demande ~... Fufu, » ria Lily.

« L’“être suggestif” !? Il faut que je l’entende ! Pour réconforter la Leader ! ... c’est impossible, hein. La garde de cette personne est trop solide, mais bon sang, j’aime aussi ce genre de personnalité ! » déclara Mikihiko.

« ... Tu es vraiment énergique le matin, » déclarai-je.

Mais, eh bien, peut-être grâce à lui, mes yeux revenaient à la raison, et, tout en réfrénant mon léger mal de tête, j’avais secoué la tête.

« Alors, pourquoi es-tu venu tôt le matin comme ça ? » demandai-je.

« A-Aah, bien. C’est vrai, » déclara Mikihiko.

Quand je lui avais demandé encore une fois la raison de sa venue, Mikihiko s’était gratté les cheveux un peu timidement.

« J’ai entendu dire que Silane-san t’enseignait le maniement de l’épée, alors peut-être que je participerai aussi, » expliqua Mikihiko.

« Mikihiko ? Encore ça. Qu’est-ce qui a déclenché ça ? » demandai-je.

« ... Eh bien. Euh, l’histoire n’a pas avancé, alors je vais te le dire cette fois, » déclara Mikihiko.

Sous ses lunettes, Mikihiko évitait de rencontrer mon regard.

« Moi aussi, je m’entraîne parfois avec Silane-san. C’est pour ça que, eh bien, c’est quelque chose comme ça, » déclara Mikihiko.

« ..., » je n’avais rien dit.

Il avait l’air embarrassé quand nous parlions de ses efforts — je savais qu’il avait ce genre de nature.

J’avais subi un petit rire. Il semblerait que ce type était le même que d’habitude.

« D’ailleurs, au moins si je suis avec toi, c’est plus amusant que de bouger mon corps tout en cherchant à éveiller un pouvoir de triche avec ces héros baignés par la lune. Je fais profondément confiance à Silane-san et à la Leader. Et, en ce qui concerne la suite, si c’est juste le renforcement de mes capacités physiques et de la magie simple, je peux y arriver, » déclara Mikihiko.

« Aah. Je vois. C’est plus efficace de s’entraîner avec moi, qui suis au même niveau, hein ? ... Cependant, je ne peux pas utiliser la magie, » déclarai-je.

« Ce que je peux utiliser, c’est tout au plus de la magie de l’eau de première classe. Bien que je dise cela, je serais mort d’une effroyable façon dans la forêt si je n’avais pas appris cela, donc cela a été assez utile jusqu’ici. On m’a enseigné le renforcement des capacités physiques après mon arrivée ici, et après cela, j’ai été dévoué quant à l’entraînement de “Cela”. Puisqu’il semble que mes chances sont bien meilleures avec ça que la magie, » déclara-t-il.

En disant cela, Mikihiko jouait du bout des doigts avec les poignées de ses poignards sur sa taille.

« Maintenant que j’y pense, tu utilises des poignards, Mikihiko ? » demandai-je.

« Ouaip, » répondit Mikihiko.

Les 4 poignards d’aspect robuste avec une longueur de lame d’environ 30 centimètres étaient suspendus à la taille de Mikihiko.

Faisant du bruit *shing*, Mikihiko avait sorti deux poignards dans un mouvement sournois. Ce mouvement en douceur était excellent. Même à partir de cela, je pouvais supposer que Mikihiko avait fait de sérieux efforts pour s’entraîner.

« ... Double manieur d’armes ? » demandai-je.

« Ouais. Cool, n’est-ce pas ? » me demanda Mikihiko en retour.

De telles choses étaient typiques de Mikihiko. 

En ce qui concerne ses armes de rechange également présentes là, ils n’étaient pas là pour jouer, mais pour l’hypothèse qu’il allait se battre. Mikihiko, rangeant ses armes, s’était bombé la poitrine avec fierté et avait parlé.

« Mon but est de maîtriser tous les arts martiaux. Je veux devenir chevalier pour la Leader. Je me suis dit : “Habituons-nous à des armes faciles à tenir dans les mains”, et j’ai étudié avec Silane-san. Alors, où est Silane-san en ce moment ? » demanda Mikihiko.

« Nous l’attendons aussi. Je pense qu’elle viendra bientôt..., » répondis-je.

Au moment où je commençais à parler, il y avait un bruit de cliquetis.

Le « parlez du diable et il apparaîtra », hein ? Lily se dirigea de nouveau vers la porte.

Cette fois, c’était Silane qui était apparue. Son apparence soignée et propre, qui avait une sensation de transparence caractéristique des elfes, était aujourd’hui recouverte d’une armure blanche. Elle tenait son casque à ses côtés. C’était probablement quelque chose qu’elle avait préparé pour la patrouille qu’elle avait effectuée ce matin.

« Bonjour, Takahiro-dono, Miho-dono.... Oh ? Vous êtes aussi venu, Mikihiko-dono ? » demanda Silane.

« Aah. Bonjour, Silane... S’est-il passé quelque chose ? » demandai-je.

J’avais plissé les sourcils.

C’est parce que j’avais repéré une ombre qui obscurcissait l’expression du visage de Silane, bien ordonnée, mais réservée.

« Mes excuses, Takahiro-dono. C’est au sujet de la formation : puis-je vous demander d’attendre un peu ? » demanda Silane.

Silane baissa la tête avec un visage triste.

« Ça ne me dérange pas vraiment. Mais, s’est-il passé quelque chose ? » demandai-je.

« Oui. Je ne vois nulle part Kei, qui m’a dit se préparer pour l’entraînement de ce matin, » répondit Silane.

« ... Quoi ? » demandai-je.

J’avais réfléchi en plissant les yeux.

« Quelque chose comme ça ne s’est jamais produit jusqu’à maintenant, donc je suis inquiète » déclara Silane.

Exactement comme elle l’avait dit, Silane semblait agitée.

Je savais combien elle tenait à Kei, sa nièce, grâce à l’échange au mausolée hier. Son agitation était tout à fait normale.

« Je suis désolée, je pense que je vais chercher cette enfant après ça. J’ai rompu la promesse, donc je voulais vous contacter d’abord..., » déclara Silane.

« Je comprends la situation. On n’y peut rien si c’est le cas. Cherchez Kei, s’il vous plaît.... ou plutôt, nous vous donnerons aussi un coup de main, » déclarai-je.

« Hein ? Non, c’est-à-dire..., » balbutia Silane.

Silane avait essayé de refuser ma proposition alors qu’elle avait l’air de s’excuser de nous déranger, mais Mikihiko, avec un sourire irréfléchi, avait coupé dans la conversation.

« C’est bon, c’est bon. On n’a rien à faire, et c’est votre jour de congé, » déclara Mikihiko.

Mikihiko avait fait reculer Silane jusqu’à ce qu’elle soit dans le couloir.

Nous l’avions également suivie. Mes yeux avaient rencontré ceux de Mikihiko, qui s’était arrêté.

« En plus, c’est peut-être l’insouciance de notre côté... non ? » demanda Mikihiko.

« Mikihiko-dono ? Qu’est-ce que vous voulez dire... ? » demanda Silane.

« C’est bon, alors Silane-san, allons y vite, » déclara Mikihiko.

« D’accord, d’accord. Alors, je suis désolée, aidez-moi, s’il vous plaît » déclara Silane.

Silane, bien que confuse, avait baissé la tête et elle était partie en courant.

Mikihiko, après avoir vu l’arrière de son corps, s’était retourné par ici. Son expression faciale était grave.

« Trois jours après leur arrivée. C’est le bon moment pour qu’un idiot fasse quelque chose de stupide, n’est-ce pas ? » me demanda Mikihiko.

« ... Tu as pensé à la même chose aussi, Mikihiko ? » demandai-je.

Je n’avais pas pu m’empêcher de grogner.

Hier, quand j’avais parlé à Kei, j’avais senti que c’était une enfant si assidue qu’elle était trop sérieuse. Elle ne pouvait pas faire l’école buissonnière et jouer quelque part. En supposant cela, il était juste de penser que quelque chose s’était produit.

Et, si c’était « quelque chose » qui ne s’était pas produit jusqu’à présent, alors il y avait une forte possibilité que ce soit une chose gênante faite par une personne qui était venue dans cette forteresse récemment.

Contrairement à Silane, Mikihiko et moi savions que les personnes transférées qui venaient à cette forteresse n’étaient pas des héros ou quelque chose comme ça, mais des adolescents et adolescentes ordinaires. Si des gens comme ceux-là avaient les mains libres, alors ils se méprendraient et se tourneraient vers un comportement égoïste, ce qui ne serait pas étrange.

« Bon sang, si c’est quelque chose comme ça, ce serait bien qu’ils montent la garde sur ces types ! » déclara Mikihiko.

Mikihiko avait donné un coup de pied par terre en se sentant irrité.

« Calme-toi. Calme-toi. Ce n’est pas comme si cela avait déjà été déterminé, » déclarai-je.

J’avais réprimandé Mikihiko.

C’est vrai, c’est vrai. Cela n’avait pas encore été déterminé.

Mais, si, si c’était « ça »...

Ce qui m’était venu à l’esprit, c’était le corps de Miho Mizushima, qui avait choisi le suicide. Et, la silhouette de Kato-san que j’avais vue dans la cabane l’autre jour.

« ... Quoi qu’il en soit, cherchons-la rapidement, » déclarai-je.

Quand je l’avais dit après avoir secoué la tête, Mikihiko avait hoché la tête avec une expression faciale grave.

« Ouais. Même si quelqu’un voyait quelque chose, il ne pourrait rien dire en raison de la “considération spéciale envers les héros” même si Silane-san le lui demandait. Cependant, nous avons la même position. Nous pouvons obtenir de l’information de ces types, » déclara Mikihiko.

« Partageons le travail. J’irai avec Mizushima-san. Mikihiko, s’il te plaît, va chercher séparément de nous, » déclarai-je.

« D’accord. Je pense que c’est très bien. Puisqu’il s’agit peut-être d’un imbécile, cela pourrait aussi être dangereux pour Mizushima-san. Alors, à plus tard, » déclara Mikihiko.

En me séparant de Mikihiko, qui avait agité la main et s’était précipitamment mis à courir, nous avions commencé à chercher l’endroit où se trouvait Kei.

Nous avions marché le long du couloir avec un rythme rapide. Nous ne pouvions pas nous soucier des soldats qui nous avaient remerciés avec courtoisie maintenant. Mais comme Mikihiko l’avait dit, je n’avais pas l’intention de le leur demander.

Il était peut-être pressé, car il semblait que Mikihiko ne l’avait pas remarqué, mais nous ne pouvions pas parler la langue de ce monde. Je n’avais pas pu « obtenir d’informations » nécessaires. Mikihiko, qui était dans cette forteresse depuis un certain temps, avait peut-être obtenu une « Pierre magique de Traduction » d’une connaissance, mais je n’en avais pas.

Mais je n’avais pas non plus forcément l’intention de me promener au hasard.

« Lily, » déclarai-je.

« Je sais, je sais. Mon “nez” est nécessaire, n’est-ce pas ? » demanda Lily.

C’était un accord tacite. J’étais arrivé dans la salle où j’avais reçu hier une introduction à l’épée de Silane.

J’avais prévu d’entraîner mon corps ici aussi ce matin. En d’autres termes, il était fort probable que Kei, à qui Silane avait dit de faire les préparatifs, soit venue ici, ou près d’ici.

J’avais demandé à Lily d’imiter le nez de loup du Croc de Flamme et de suivre le dernier parfum de Kei.

Menées par Lily, mes jambes se dirigeaient progressivement vers une région dépourvue de gens.

*Sniff sniff*, Lily avait reniflé.

« Il y a une odeur de vieux fer. Je pense que c’est probablement une armure, » déclara Lily.

« Alors, cet endroit est la zone de stockage ? » demandai-je.

Pour simplifier, c’était l’entrepôt. Ce n’était pas populaire pour cette raison.

Que faisait Kei dans un tel endroit ? ... Ou peut-être, qu’est-ce qui était sur le point d’être fait ? Une prémonition désagréable avait commencé à prendre forme. Spontanément, mes pas s’étaient accélérés.

***

Partie 2

« ... Elle est ici, » déclarai-je.

Peu de temps après, nous avions découvert un groupe de deux personnes — un garçon aux cheveux blonds et une petite fille — dans un couloir dépourvu de gens.

L’une d’elles était une petite fille aux cheveux blonds naturels avec une grande transparence. L’autre, tenant son poignet, était un garçon aux cheveux blonds teints dont les racines devenaient noires.

Le garçon tirait la très jeune fille, essayant de l’amener dans une pièce. La jeune fille, dont les traits bien ordonnés et jeunes se raidirent de peur, semblait incapable de résister.

« ..., » je n’avais rien pu dire à ce moment-là.

C’était le pire cas que je pensais.

Cependant, la situation n’avait pas atteint le pire.

Il semblait que nous étions arrivés à temps.

Le garçon avait remarqué que nos silhouettes approchaient rapidement.

Il plissa ses sourcils, alors que son expression faciale se déformait de déplaisir, et le garçon cria quelque chose.

Son attitude était beaucoup plus imposante que lorsque je l’avais rencontré hier matin.

Après m’être demandé pourquoi, je m’étais rendu compte que la situation était un peu différente de ce qu’elle était à l’époque.

Il n’y avait pas d’Unité Expéditionnaire ici.

Cela devenait désagréable et facile à comprendre.

Ayant compris ça, j’avais réduit la distance sans ralentir, et j’avais attrapé la tête du garçon qui se plaignait d’une manière vulgaire.

Tout dialogue n’était pas nécessaire.

Avant que le garçon ne réagisse, j’avais claqué le visage du garçon en plein dans la porte de la pièce où il essayait d’amener la petite fille.

Le garçon avait perdu connaissance et s’était effondré sans même faire entendre un seul cri alors que du sang jaillissait de son nez.

Il était vraiment le pire individu. Est-ce qu’il pensait que lorsqu’il essayait de blesser quelqu’un d’autre avec sa luxure égoïste, qu’il ne serait pas attaqué ou bloqué par les autres ? Il n’était pas assez puissant pour m’obliger à demander de l’aide à Lily.

Mais, eh bien, ça aurait pu être comme ça.

J’avais seulement réussi à faire ce que j’avais fait maintenant parce que ce n’était pas comme s’il avait reçu un entraînement de combat strict et qu’il n’avait pas fait l’expérience d’être sur le point de mourir. Il n’avait pas non plus de résolution, mais même maintenant, il voulait faire ce qu’il voulait avec son privilège de « héros » comme bouclier.

En retirant mes yeux du garçon, j’avais regardé sur le côté.

« Est-ce que ça va ? » demandai-je à Kei.

Kei, qui était tombée sur le dos et dont les yeux étaient écarquillés, m’avait regardé. Elle avait la bouche grande ouverte.

« ... Ah. Je vois. Elle ne comprend pas ce que je dis, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Il n’y avait pas de « Pierre de Traduction » ici. J’étais une personne transférée, et Kei était une résidente de ce monde différent. Elle n’avait pas compris mes paroles.

Alors que je me grattais la tête en me demandant « Que faire », Kei cria quelque chose et se leva.

« —, — ~ ! — — ! » cria Kei.

« A —, euh, » balbutiai-je.

Comme c’était un geste assez rapide, j’avais été surpris, mais il me semblait qu’elle me serrait dans ses bras. Mon nom avait été mélangé aux mots qu’elle avait prononcés plusieurs fois.

« — ~ ~, — — ~, » continua Kei.

Kei s’était mise à pleurer en étant ainsi. Je suppose qu’elle avait eu très peur. Même si c’était une tentative, ce n’était pas comme si cela n’avait pas causé de blessure à son cœur.

J’avais caressé sa tête aussi doucement que possible, et une fois de plus, j’avais regardé par-dessus mon épaule.

À cet endroit, il y avait la silhouette du garçon blond qui s’était effondré, répandant le sang de son nez.

« Ne le tue pas, » déclara Lily.

— Lily avait saisi mon épaule et m’avait parlé. Et j’avais repris le contrôle de mes émotions.

Je m’étais gratté la tête alors que je me sentais mal à l’aise. Même si ce n’était pas comme si j’avais clairement l’intention de tuer, je ne savais pas ce qui serait arrivé si je restais comme ça.

« ... C’est de ma faute, » déclarai-je.

« Non. Maî — Majima-kun, je sais que tu détestes les gars comme lui, et la raison, » déclara Lily.

« ..., » je n’avais rien répondu à ça.

Dès le début, comme Lily se faisait passer pour Miho Mizushima, tant que ce n’était pas quelque chose d’assez gros, j’avais prévu d’en supporter le poids. Donc, ce qui s’était passé jusqu’à présent s’était déroulé comme prévu.

Cependant, le coup de grâce que j’avais donné ici n’était pas prévu.

Après tout cela, je n’hésiterais pas à salir mes mains de sang quand c’était nécessaire, mais l’endroit en ce moment était tout simplement mauvais.

C’était différent du trio dans cette cabane, ou dans le cas de Kaga. Je ne pouvais pas oublier que ce n’était pas la forêt scandaleuse, mais déjà le domaine des humains.

Même si l’autre partie avait essayé de commettre quelque chose de criminel envers une très jeune fille, et je savais qu’il ne serait pas puni à cause de son privilège, il m’était impossible de le faire moi-même maintenant.

... Qu’est-ce qui est bien et qu’est-ce qui ne va pas ? C’était quelque chose que je ne savais plus.

Tout en ressentant quelque chose d’incompréhensible, je caressais la tête de Kei qui pleurait et s’accrochait à ma poitrine.

« ... ? » m’interrogai-je.

Et, alors, j’avais pris conscience d’un regard qui regardait par là.

Je l’avais manqué à cause du rétrécissement de mon champ de vision jusqu’à il y a quelque temps, mais il y avait la silhouette d’un autre garçon qui s’était couché sur le sol le long du mur du couloir.

Je m’étais souvenu de lui. C’était le garçon « intimidé ». Ses joues gonflaient pour une raison inconnue.

Lily, qui avait remarqué son existence plus vite que moi, se mit à ses côtés.

« Est-ce que ça va ? Euh, vous êtes..., » demanda Lily.

Elle s’était mise à parler et avait rapidement repris sa place. Pourquoi s’était-elle mise à mes côtés en un instant comme pour me serrer dans ses bras ? C’était en fait pour remplir son devoir d’escorte.

Le blond — Sakagami, qui avait repris connaissance, se leva.

« Toi... TOIIIIIII ! Tu l’as fait en me frappant comme ça... ! » cria Sakagami.

Pendant que le sang coulait de son nez, Sakagami me fixait avec des yeux injectés de sang.

« Tu vas... Tu vas le regretter, » déclara Sakagami.

« Toi..., » déclarai-je.

En retour, je lui avais montré que je lui en voulais. Pour une raison ou une autre, sa colère remplie de malice était assez superficielle.

Cependant, il y avait là une dangerosité caractéristique d’un être humain superficiel.

Un autre sentiment de crise imminente m’avait remonté le long de la colonne vertébrale, comme lorsque j’étais contre un monstre.

Des humains comme lui feraient n’importe quoi. J’avais eu une prémonition. Ce type, il n’oublierait pas cette rancune farfelue. Ce qui en résulterait serait un désastre époustouflant.

Il n’y avait pas besoin d’une grande raison pour perdre des choses irremplaçables et précieuses. Je savais plutôt par expérience que de petites choses comme celles-ci étaient souvent plus gênantes.

Kei était une bonne enfant.

Silane était une fille sincère qui pouvait honnêtement faire face aux autres, et Miho Mizushima et Kato-san étaient des gens bien qui n’auraient jamais dû vivre des choses comme ça.

Et pourtant, pourquoi avaient-elles dû être blessées par des types comme lui ?

... Ne serait-il pas mieux... de s’éloigner de cet endroit ?

En l’état, rien ne garantissait qu’un malheur comme celui qui s’était abattu sur les corps de Miho Mizushima et de Kato-san ne se reproduirait pas. Au contraire, c’était déjà le cas. Après l’avoir perdu, il serait trop tard.

Même si ma situation s’aggravait, j’enlèverais ce type...

« Tu vas le REGRETTER... !! » cria Sakagami.

Ma main avait inconsciemment atteint l’épée sur mon dos, et juste avant ça...

« Qu’est-ce que vous faites ? » Une voix d’homme s’était faufilée entre nous.

Quand j’avais tourné ma tête loin de Sakagami, Juumonji de l’Unité Expéditionnaire était là.

Il s’était approché de nous avec un regard de colère. Le choix du moment était-il bon ou mauvais ? Si c’était comme ça, je n’avais pas d’autre choix que d’arrêter ma main.

« Une autre querelle ? Qu’est-ce que c’est cette fois... ? » demanda Juumonji.

« Tsk. Rien ! » cria Sakagami.

Le changement d’attitude de Sakagami avait été rapide.

Une fois, me fixant avec des yeux de haine, il était passé à côté de Juumonji et s’en alla rapidement.

« Kuu, attends ! Sakagami ! » déclara Juumonji.

Juumonji semblait un peu hésiter, mais après avoir jeté un coup d’œil vers nous, il semblait avoir décidé de poursuivre Sakagami.

« Majima et Mizushima, et vous vous appelez Kudo... ou quelque chose comme ça, non ? Je vous parlerai aussi plus tard, » déclara Juumonji.

Sans nous écouter, Juumonji était parti.

Une plainte irritée avait été entendue lorsqu’il était parti.

« Franchement. Combien de temps aurez-vous les croyances du monde dans lequel vous étiez à l’origine ? Cet endroit est un monde différent, pourquoi dois-je être dérangé par des gars qui ne comprennent pas que tout est différent... ! » se plaignit Juumonji.

Peut-être que le rôle de chef était aussi sérieux, Juumonji semblait en avoir un peu marre le troisième jour. C’était une histoire compréhensible. Même Juumonji, à l’exclusion du pouvoir de triche, n’était qu’un étudiant ordinaire. Alors, face à un élément problématique comme Sakagami, il aurait certainement des problèmes.

— Cet endroit était un monde différent, à peu près tout était différent du monde dans lequel nous étions à l’origine.

Je m’étais souvenu que Juumonji avait aussi dit quelque chose de semblable hier. C’était certainement vrai.

Sakagami ne comprend pas du tout ce qui se passe ici, pensais-je que ce serait comme ça.

Mais, d’un autre côté, Juumonji, qui n’avait pas encore connu la détresse au sens propre du terme, savait que la « différence » au sens propre du terme était vraiment un problème.

Contrairement à moi, ils avaient conservé les valeurs du monde d’où nous venions. Ils avaient continué à s’accrocher à ces « choses merveilleuses » sans même se rendre compte qu’elles étaient merveilleuses. Et pourtant, je me demande, qu’est-ce qui avait l’air différent ?

La raison pour laquelle je me sentais comme ça, c’était probablement parce que les gens malheureux étaient souvent jaloux des gens chanceux.

« ... Qu’est-ce que vous dites ? Rien n’a changé, » déclara le garçon intimidé.

— Comme c’était ainsi lorsque je pensais à de telles choses, cette phrase avait étrangement laissé une forte impression.

Quand j’avais regardé dans l’autre direction, l’« enfant intimidé » laissé seul s’était levé pendant que j’avais déplacé mon attention en raison de l’arrivée de Juumonji.

« Est-ce que ça va ? Vous a-t-il frappé à la tête ? » demanda Lily.

« Merci de vous inquiéter, Senpai, » répondit le garçon intimidé.

Lorsque Lily l’appela avec anxiété, le garçon lui fit un léger sourire face à son regard sensible.

« Je vais bien. Ouais. J’ai l’habitude de ça, » répondit le garçon intimidé.

Sa conscience semblait correcte, et il n’y avait pas d’instabilité dans ses mouvements quand il s’était levé. Pour l’instant, il ne semblait pas avoir à s’inquiéter de blessures graves.

« Hmm. Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

À ce moment-là, Kei, qui s’accrochait à ma poitrine, remuait.

« –, — ~, » déclara Kei.

Bien sûr, je ne savais pas ce qu’elle disait, mais j’avais compris qu’elle semblait vouloir demander quelque chose.

« —, — —, » continua Kei.

Kei fit un reniflement et elle se sépara de mon corps. Elle déclara quelque chose dans une langue que nous ne connaissons pas dans cet autre monde, et baissa la tête vers le garçon dont les joues étaient enflées. J’avais transféré mon regard de Kei au garçon.

« ... Avez-vous, peut-être, protégé cette enfant, et vous vous êtes fait frappé en raison de ça ? » demandai-je.

« Hahahaha. Mais je ne pouvais rien faire. C’est tout simplement embarrassant, » répondit le garçon intimidé.

Il avait forcé un rire et s’était gratté la joue. Peut-être ressentait-il de la douleur lorsqu’il la touchait, alors que la zone près de ses lèvres se contractait.

Retirant son regard, le garçon baissa légèrement la tête.

« Je suis content que vous soyez venu, Senpai. S’il vous plaît, prenez soin de cette enfant, » déclara le garçon intimidé.

Le garçon était passé à côté de nous et il avait essayé de partir.

« Attendez une seconde, s’il vous plaît. Euh…, » je lui avais tourné le dos et j’avais essayé de l’appeler, mais j’avais hésité une seconde parce que je ne connaissais pas son nom.

Juumonji de l’Unité Expéditionnaire aurait dû l’appeler un peu plus tôt. Si je me souviens bien...

« ... Kudo, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Bien que j’aie entendu les noms de tout le monde lorsque j’avais rencontré la dizaine de personnes qui avaient été secourues dans la forêt, mes souvenirs étaient flous.

— Riku Kudo. Si je ne me trompe pas, c’était son nom.

« Oui. Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Kudo.

« Il y a quelques instants, vous disiez que “rien n’a changé”, » j’avais posé une question à Kudo, qui m’avait regardé pendant ce temps.

« Qu’est-ce que vous vouliez dire par là ? » demandai-je.

« ... Ahh. Ça, hein ? Je voulais que ce soit un monologue, » répondit Kudo.

Kudo fit un sourire amer. Son expression faciale était comme s’il avait abandonné.

« Un homme fort peut se comporter comme il l’entend. J’ai juste pensé que c’était probablement toujours comme ça dans notre monde, » déclara Kudo.

« …, » je n’avais rien répondu face à cela.

Pour Kudo, qui semblait avoir une relation d’homme de main ou de serviteur avec Sakagami sans en vouloir une, même s’il était venu dans un autre monde, le monde semblait être la même continuation de sa vie réelle — cela n’avait pas du tout changé... c’était je pense comme ça.

C’était peut-être là un aspect négatif du « inchangé » que je n’avais pas connu, moi qui ne les avais pas vus alors que j’avais plutôt moi-même « changé ».

« Désolé d’avoir dit des choses bizarres. Excusez-moi, » déclara Kudo.

En baissant la tête légèrement, cette fois, Kudo était parti. Lily s’était approchée de moi, qui regardais le dos de Kudo.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Lily.

« Rien, » répondis-je.

J’avais secoué la tête. Ce n’était pas grand-chose.

Mais, il y avait une part de moi qui avait compris quelque chose dans l’échange tout à l’heure.

— Les mecs forts pouvaient se comporter comme ils l’entendaient.

Dans le monde où nous nous trouvions, à part des choses comme le sens moral, l’éthique et le sens de la justice dans la poitrine d’un individu, il existait une norme appelée « loi » qui maintenait l’ordre dans la société.

Et, ce qui avait soutenu une telle structure, c’était les différents mécanismes de maintien de l’ordre public. Vous pourriez reformuler cela en disant qu’il s’agit d’une « politique facile à comprendre », ou penser à un pays où l’armée se tenait au sommet, comme exemple extrême — l’un ou l’autre était correct.

Cependant, une telle « dissuasion » n’existait pas dans la mer d’arbres, où nous avions été transférés.

En raison de cela, les gens qui avaient le pouvoir se comportaient comme ils l’entendaient, ce qui avait causé la tragédie appelée « l’effondrement de la colonie ».

Dans le monde dans lequel nous étions avant et dans cette épaisse forêt, ainsi que dans cette forteresse où nous nous trouvions maintenant, la vraie nature de ceux qu’on appelait les « humains » n’avait peut-être pas changé. Cependant, si nous supposions qu’une force plus forte fixerait les règles...

« —, — ~ ! » déclara Kei.

Les vêtements autour de ma poitrine avaient été tenus, et mon regard était descendu. Kei me regardait fixement avec des yeux rouges.

« ... Pour l’instant, je suppose qu’il vaut mieux retourner là d’où nous venons. Silane est inquiète, » déclarai-je.

Quel que soit le monde, cela n’avait pas changé ce que nous pouvions faire. Je résisterais avec tout ce que j’avais pour défendre ceux qui étaient importants pour moi.

En secouant mes pensées inutiles, j’avais caressé la tête de Kei. Son visage délicatement ordonné — semblable à celui de Silane — avait souri doucement.

Pour l’instant, j’étais content d’avoir pu protéger ce sourire.

***

Partie 3

Finalement, l’entraînement matinal avait été annulé.

J’avais quitté la chambre après m’être changé, puis j’avais pris le petit déjeuner, épaule contre épaule avec les autres élèves de la forteresse.

Taichi Miyoshi — qui était dans une position de « médiateur » — avait dit qu’on leur enseignait surtout la magie aujourd’hui. Comme ils avaient bougé leur corps assez intensément pendant l’entraînement d’hier, les gens s’étaient plaints que « faire de la musculation tous les jours est trop intense », et l’entraînement à la magie semblait en être le résultat.

Bien que Kudo était ici pour le petit déjeuner, il n’y avait aucune chance de lui parler, et Juumonji et Sakagami n’étaient pas là, peut-être à cause du problème le matin. La « Grande Coureuse » Eno n’étant pas encore revenu, seul le petit Watanabe, qui tenait un bâton de combat dans l’Unité Expéditionnaire, était entouré d’un grand nombre de personnes, et il était le responsable de la forteresse en ce moment. 

Après avoir terminé le repas, nous nous étions dirigés vers l’emplacement de Silane, qui avait quitté la forteresse pour patrouiller et étions retournés dans la pièce où Kei restait.

Et, ce qui avait commencé, c’était une période d’étude. Cependant, le rôle de l’enseignant n’était pas le nôtre, mais celui de la très jeune fille.

Kei, répandant des livres sur la petite table, nous avait appris ce qu’elle savait sur les monstres de ce monde.

« L’origine de tous les monstres est la mer d’arbres, non ? Puis, en dehors de la mer d’arbres, il n’y a pas tant de monstres forts que ça ? » demandai-je.

« Fondamentalement, c’est comme ça. Mais il y a aussi des exceptions, » Kei, dont les joues rougissaient, avait répondu à ma question.

Ses poings serrés étaient sur ses genoux, et sa posture légèrement penchée vers l’avant révélait son enthousiasme en essayant de répondre sérieusement à ma question. Elle était très belle. À son coup, une pierre de mana aussi grosse qu’un doigt pendait.

« Tandis que les héros d’avant défrichaient la mer d’arbres, des zones non coupées de la mer d’arbres sont laissées en divers endroits. Ces pièces s’appellent “Forêts sombres”. Il y a beaucoup de monstres si forts qu’ils ne peuvent pas être tués facilement normalement à l’intérieur. Si fort que si nous essayons de couper la forêt, nous devons être prêts à subir beaucoup de dommages. Comme je l’ai dit tout à l’heure, des choses comme le “Royaume de Grefed” et la “Colère de la Terre” sont assez bien connues. » Déclara Kei.

« Je vois. La raison pour laquelle ces parties de la mer d’arbres ont été laissées intactes est due à cela et à cela seulement, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Oui. Au contraire, il y a aussi ceux qui ne resteraient pas tranquilles même dans de telles zones, et ils sont traités comme des catastrophes en dehors de la mer des arbres. Contrairement à ceux qui sont installés dans ses zones, les dégâts causés par ces créatures sont énormes, et ils sont donc très souvent subjugués par les héros, » déclara Kei.

« C’est donc l’une des tâches d’un héros, » déclarai-je.

« C’est un truc comme ça. Dans d’autres cas, il y a aussi des légendes qui parlent d’un monstre qui gouvernait un petit pays. Bien que je le dise, c’est une écriture ingénieuse qui n’est pas reconnue par l’Église, » déclara Kei.

« Pas reconnu ? » demandai-je.

« Un monstre qui possède une conscience et dirige un pays est impossible, après tout » déclara Kei.

« ... Eh bien, c’est vrai, » déclarai-je.

Lily, qui était assise sur le lit au bord de mon champ de vision, riait.

« Il semble que ce soit une pièce de théâtre dans la Capitale Impériale depuis longtemps. L’histoire tragique du roi des morts-vivants. C’est l’histoire du roi d’un pays magique, qui excellait dans la magie, qui est devenu fou à la mort d’une héroïne, qui était son amante. À la fin, il est devenu une liche — un monstre mort vivant. Puisqu’il était une liche possédant une grande immortalité, bien qu’incomplète, personne n’a pu tuer le roi mort-vivant qui a conservé sa santé mentale grâce à sa volonté tenace, jusqu’à ce que finalement, les chevaliers de l’église qui étaient autrefois dirigés par sa femme héroïne aient été envoyés. Plus tard, le roi des morts-vivants a disparu dans les flammes de la purification, » compta Kei.

« D’après ce que tu as dit, ce “roi mort vivant” est déjà mort ? » demandai-je.

« Fufu. C’est un conte de fées extrême, Takahiro-san. Dans l’église, on disait que c’était un roi fou qui dirigeait ce pays, et que c’était une révolte contre l’empire. C’est une personne qui a vécu il y a des centaines d’années, et donc c’est naturel qu’il soit déjà mort, » déclara Kei.

« Je vois, » je lui avais donné des mots pour indiquer que je comprenais, et j’avais soupiré pour qu’on ne puisse pas le remarquer. « C’est vraiment dommage. »

Bien sûr, écouter des histoires de monstres célèbres de la part de Kei comme celle-ci avait un sens, parce que nous étions entrés dans le monde des humains, et nous nous éloignerions du monde des monstres plus que nous ne l’avions fait jusqu’à présent. En d’autres termes, l’augmentation du potentiel de guerre pour moi, un dompteur de monstres, serait entravée.

Cependant, il y avait aussi le mérite que la collecte d’informations puisse se faire plus facilement dans le monde des humains.

Si je recueillais des informations sur des monstres puissants, il serait possible de contacter des monstres rares ou de hauts monstres qui pouvaient devenir de ma famille. D’après ce que j’avais entendu dans l’histoire de Kei, il semblait y avoir un monstre qui avait une conscience sans « mon » existence, et cela avait aussi suscité mon intérêt.

Bien sûr, même si je n’avais pas une telle raison, il y avait un sens à rassembler des informations sur les monstres. Il y avait des informations particulièrement abondantes sur les monstres de la couche extérieure de la mer d’arbres. Même si la couche extérieure n’était qu’une mince zone, il y avait une régionaliste, et il y avait aussi beaucoup de choses que je n’avais pas rencontrées directement — c’était très intéressant.

Et j’avais aussi pu entendre des histoires intéressantes comme celle-ci.

« Il y a aussi des monstres célèbres dans le nord de cette mer d’arbres. C’est une araignée blanche qui a été vue il y a cinq cents ans. Que ce soit la vérité ou le mensonge, c’est une très belle arachnide qui ne semble pas venir de ce monde et elle apparaît dans les histoires héroïques des héros, » expliqua Kei.

J’avais l’air de vouloir cracher le thé que j’allais porter à ma bouche.

« A —, une arachnide blanche... ? » demandai-je.

« Oh ? Ça vous intéresse ? Lors de l’expédition aux Extrêmes Profondeurs il y a cinq cents ans, l’armée épuisée a été durement secouée au milieu du retour, c’est du moins ce qu’on dit. Ce qui a été transmis, c’est que le “Héros, qui a livré une bataille acharnée pour essayer de protéger l’armée, a pu mener une grande bataille malgré les blessures mortelles qu’il portait déjà sur son corps”. Le résultat semble avoir été un match nul, sans victoire ni défaite. Peut-être que l’araignée blanche erre-t-elle encore aujourd’hui dans la mer d’arbres, » déclara Kei.

Non. Je ne pouvais pas dire « Elle est censée être près de cette forteresse en ce moment ».

Bien que c’était quand elle n’avait pas conscience d’elle-même, Gerbera semblait avoir été espiègle. Non. J’avais déjà entendu l’histoire, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle avait combattu un héros.

En tout cas, cette période où j’avais invité Kei dans la salle comme ça avait été très utile et amusante.

Nous avions aussi déjeuné ensemble, et la leçon s’était poursuivie dans l’après-midi jusqu’à ce que Silane, de retour de patrouille, se montre.

« Merci beaucoup de vous occuper de Kei. Kei vous a-t-elle aidé, Takahiro-dono ? » demanda Silane.

« Oui. J’ai entendu des histoires intéressantes, » répondis-je.

« C’est une bonne chose, » déclara Silane.

Après avoir regardé agréablement Kei, qui penchait la tête dans l’embarras avec les joues rouges, Silane avait diminué la distance entre nous et abaissa sa voix.

« En ce qui concerne l’affaire qui a été demandée, le fait que Kei puisse vous accompagner et Miho-dono comme une aide a été autorisé, Takahiro-dono, » déclara Silane.

« ! ! Vraiment ? C’est une bonne chose, » déclarai-je.

J’avais demandé par l’intermédiaire de Silane que Kei nous soit affectée comme aide.

Comme on pouvait s’y attendre, je n’avais que ma position de « héros », mais il semblait qu’un égoïsme de ce niveau allait passer. Je suppose que c’est parce qu’à l’origine, Kei n’était que l’assistante de Silane, et qu’elle n’était chargée d’aucun travail dans l’Ordre des Chevaliers.

La raison pour laquelle je l’avais arrangé comme ça était facile à comprendre. Bien qu’on nous appelle cela une « aide », en réalité, nous avions protégé Kei sous nos positions de « héros ».

Sakagami était parti parce que l’Unité Expéditionnaire l’avait forcé à le faire, mais les gars de ce genre avaient toujours excellé à rejeter la faute et à s’indigner en réponse. Il n’y avait rien de mieux que de placer Kei dans un endroit où les yeux ne pourraient pas l’atteindre.

« Mais, je n’arrive toujours pas à y croire. Qu’un héros ait fait ça..., » déclara Silane.

« Je comprends vos sentiments, mais c’est vrai. Il n’y a pas moyen que vous ne croyiez pas en ce que Kei a dit, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« C’est vrai. Bien sûr que si, c’est vrai, » déclara Silane.

« Nous l’avons aussi vu de nos yeux, c’est devenu une dispute insignifiante, » déclarai-je.

Pour Silane, les héros étaient des légendes vivantes, des objets de foi. Elle n’aurait jamais imaginé qu’on aurait de mauvaises pensées envers une très petite fille. Mon point de vue semblait difficile à avaler, et une ride s’était formée entre ses sourcils.

Néanmoins, elle devait regarder la réalité en face et protéger leur corps.

« Cela a également été dit par Kei, mais s’il y a un problème, dépêchez-vous quand même de nous le faire savoir. Nous avons le même statut qu’un “héros” et nous devrions être en mesure de vous protéger, » déclarai-je.

« ... Je vous remercie beaucoup. Il semble que je vous ai causé des problèmes avec l’affaire de Kei, que puis-je vraiment vous dire, Takahiro-dono ? » demanda Silane.

« Ça ne me dérange pas. La mauvaise chose, c’est Sakagami. Je n’ai pas l’impression que vous m’avez causé des ennuis. D’ailleurs, il n’est pas possible que je puisse prétendre ne pas voir une si bonne enfant être blessée par des gens comme Sakagami, » déclarai-je.

Kei avait remarqué mon regard que je lui avais dirigé après l’avoir dit. Un sourire fleuri s’était épanoui sur son tout jeune visage.

« Takahiro-san ! Et toi aussi, Silane-Ane-sama ! Vous ne partez pas bientôt, d’accord ? » demanda Kei.

Kei, qui s’était précipitée vers moi, avait tiré ma main.

Peut-être à cause de ce qui s’était passé ce matin, ou parce qu’elle avait passé une demi-journée avec nous aujourd’hui, il semblait qu’elle était devenue très attachée à moi.

« Oui. Je sais, » déclarai-je.

Comme Kei agissait ainsi, j’avais décidé d’arrêter de parler en secret, et j’avais tourné mon regard vers Silane.

« Êtes-vous d’accord avec ça aussi, Silane ? » demandai-je.

« Oui. Ça ne me dérange pas. Mon service de patrouille est fini, donc j’ai le temps, » répondit Silane.

En remplacement de l’entraînement matinal qui avait été annulé aujourd’hui, il avait été décidé que je sortirais avec Silane à partir de maintenant.

« Désolé d’utiliser votre pause quand c’est la demi-journée de pause, » déclarai-je.

« Ne le soyez pas. C’est quelque chose que j’ai suggéré. D’ailleurs, bien que je l’aie aussi dit hier, il n’y a rien d’autre à faire que de s’entraîner de toute façon. Vous avez du zèle, Takahiro-dono, alors les leçons en valent la peine, même si c’est fait par moi, » déclara Silane.

« Parce que votre façon d’enseigner est habile, Silane. Ce serait du gaspillage de ne pas le faire sérieusement, » déclarai-je.

« Je ne pense pas vraiment..., » balbutia Silane.

Silane, cachant son visage, toucha ses oreilles pointues du bout des doigts. C’était son habitude quand elle était gênée. Bien que j’aie été tenté de rire, j’avais ajouté une demande.

« Mais, c’est bien d’être plus strict, » déclarai-je.

« ... Si je suis plus stricte, vous risquez d’être blessé, » déclara Silane.

« Je ne me plaindrai pas si c’est juste mes os qui se cassent. Je veux dire, ils seront guéris avec la magie de soins de toute façon, alors s’il vous plaît, faites-le strictement de toutes vos forces. Sinon, cela n’aura pas de sens, » déclarai-je.

« O-, ok. Il semble qu’hier vous avez déplacé votre corps à la limite de votre force physique, je ne doute pas de ce que vous dites sérieusement, Takahiro-dono..., » déclara Silane.

La voix de Silane était un peu choquée, mais en même temps, j’avais l’impression qu’elle contenait des émotions favorables.

« Si la conversation est terminée, allons-y, Takahiro-san. Je vais aussi m’entraîner avec vous aujourd’hui, Silane-Ane-sama ~. Faisons de notre mieux ensemble ! » déclara Kei.

Peut-être qu’elle avait jugé que notre conversation était terminée, Kei avait tiré un peu fort sur ma main qu’elle tenait encore. En regardant Kei — qu’elle considérait comme sa sœur cadette — comme ça, Silane fronça les sourcils, comme si elle était troublée.

« Kei. Tu es trop familière avec Takahiro-dono..., » déclara Silane.

« Ce n’est pas bon, Silane-san. C’est une histoire du genre “Majima-kun a un jeune frère, mais pas une petite sœur”, son attachement émotionnel est plutôt mignon, » déclara Lily.

Lily avait regardé le visage troublé de Silane.

« Mais..., » balbutia Silane.

En regardant sa nièce, qui me serrait encore la main, Silane baissa les sourcils et sourit.

« ... Non. Je comprends. Mes excuses, Takahiro-dono. S’il vous plaît, prenez soin de Kei, » déclara Silane.

« Hourra ! » déclara Kei à haute voix, et tout le monde se mit à rire.

C’était une scène si paisible que je ne pouvais pas imaginer que nous étions dans la mer d’arbres, où des monstres erraient. J’avais compris par expérience que la chose que Silane avait dit qu’elle voulait protéger serait ceci, sans aucun doute.

***

Partie 4

Silane déclara. « Je vais aller de l’avant et m’occuper des préparatifs, » et donc Lily et moi avions décidé de sortir avec Kei.

Alors que j’avais pris la serviette et la cantine que Kei avait préparées, nous étions allés vers le lieu d’entraînement où Silane attendait. Kei tenait un grand sac en cuir dans ses bras, alors Lily et moi avions décidé de porter les autres bagages.

Kei avait des objets pour s’entraîner dans le sac en cuir, mais même avec ce poids, ses pas jaillissaient de bonheur.

D’ailleurs, Silane semblait avoir appelé Mikihiko, qui avait aussi essayé de participer à l’entraînement ce matin, et il avait dit qu’il nous rejoindrait plus tard. Peut-être qu’il avait peut-être été avec la Leader jusqu’à la toute fin, étudiant pour l’avenir.

Avec Kei, qui avait parlé avec joie de ce qu’elle avait appris de Silane jusqu’à présent, nous étions arrivés dans la salle désignée.

« … ? »

Dès l’instant où j’étais entré dans la pièce de la bonne taille pour plusieurs personnes, j’avais senti une atmosphère tendue sur le bout de mon nez et j’avais arrêté mes pas.

Là, montrant un visage digne, une épée dans sa main droite et un bouclier dans sa main gauche, se trouvait la silhouette d’une fille entièrement en armure.

*Fuuu*, j’avais expiré.

Bien qu’elle porte une armure lourde, ses mouvements étaient vifs, et pourtant, elle avait l’air de glisser. Son épée, sans même que je sache quand elle l’avait levée, avait été balancée avec grâce par un mouvement de son épaule. Elle frappa à nouveau, puis elle changea la direction de la pointe de son épée au-dessus de sa tête, et cette fois, elle frappa avec son épaule opposée. Elle faisait des poussées suivies de frappes tranchantes. Sa technique à l’épée avec d’innombrables changements semblait si fluide qu’on ne pouvait pas imaginer qu’elle déplaçait une masse d’acier. J’avais cligné des yeux.

Ses mouvements eux-mêmes n’étaient jamais rapides, comme si elle vérifiait ses mouvements un par un. Et pourtant, il était extrêmement difficile de suivre les mouvements de son épée avec mes yeux.

Ses mouvements étaient trop fluides, il n’y avait pas de mouvements inutiles. C’était des mouvements que je ne voyais presque jamais d’habitude. Très probablement, c’était quelque chose qui avait été acquis grâce à un entraînement sanguinaire et à des batailles où sa vie était en jeu. En supposant cela, alors la fille elle-même devant moi, était là comme quelqu’un qui, avec son épée, me faisait pensé que j’hallucinais en la voyant comme une existence qui était faite « pour frapper avec son épée »…

Si c’était l’étendard des chevaliers qui avaient combattu dans la première ligne de la lutte contre les monstres, les capacités de triche inattendues des personnes transportées et des choses comme ça ne seraient pas importantes… ?

« … Peu importe combien de fois je le vois, c’est incroyable, » déclarai-je.

« Incroyable, n’est-ce pas ? » Kei avait innocemment accepté mes paroles involontaires. « En plus, elle ne maîtrise pas seulement l’épée. Ane-sama est également une très bonne utilisatrice des esprits. »

Dans la voix de Kei, il y avait un respect débordant envers la fille qu’elle aimait comme sa sœur aînée.

« En premier lieu, même parmi les elfes, ceux qui peuvent faire un contrat avec un esprit sont peu nombreux. Les esprits mettent à l’épreuve les personnes sous contrat. Si quelqu’un de non qualifié prétend vouloir au contrat, la seule chose qui l’attend, c’est la mort, » expliqua Kei.

« Est-il nécessaire de passer le test ? » demandai-je.

« Oui. Ce qu’il faut, c’est une âme noble. Et, il faut le faire avec une prière de grande pureté. C’est pour cette raison que nous, elfes, nous accumulons les entraînements stricts depuis notre enfance. Pourtant, ceux qui peuvent devenir des utilisateurs d’esprits ne sont qu’un nombre dérisoire, » répondit Kei.

Les yeux pétillants, Kei avait saisi fermement le sac en cuir qu’elle tenait contre sa poitrine.

« Un jour, je veux être comme An — …, » déclara Kei.

« Je ne suis pas quelqu’un qu’il faut louer comme ça, Kei, » déclara Silane.

Silane arrêta soudain l’épée qu’elle balançait, et se tourna par là.

On aurait dit qu’elle se concentrait, mais elle avait l’air de nous avoir remarqués.

« Waaaaa, Ane-sama !? Tu as entendu !? » demanda Kei.

« Bien sûr que je t’ai entendue, » déclara Silane.

Silane, qui rangea son épée et vint par ici, parla le doigt levé.

« C’est bon, Kei ? Les gens comme moi, nous sommes des gens non qualifiés qui en sont encore à la moitié du chemin. Tu deviendras un guerrier plus puissant l’année prochaine, avec un avenir de chevalier. Ce que tu vises doit être plus haut. Tu comprends ? » demanda Silane.

« O —, oui. Ane-sama, » répondit Kei.

« Aujourd’hui, j’ai promis de te regarder aussi. Prépare-toi, s’il te plaît, » déclara Silane.

« J’ai bien compris, » déclara Kei.

Selon les instructions de Silane, qui était complètement en mode sermon, Kei *paniquant* se précipita dans la pièce. Alors qu’elle avait posé le sac en cuir qu’elle avait apporté, elle s’était soudain mise à enlever sa robe et à se changer sur place. Par courtoisie, j’avais détourné mon regard de là.

Pendant que j’étais comme ça, Lily était entrée dans la pièce avec les bagages. Les filles qui étaient devenues amies avaient commencé à avoir une conversation amicale à propos de quelque chose.

Moi, laissé dans le couloir, j’avais appelé Silane, qui faisait face à ce chemin.

« N’êtes-vous pas trop strict ? » demandai-je.

« C’est parce que j’ai le devoir d’élever cette enfant jusqu’à l’âge adulte, » baissant la voix pour que Kei ne puisse pas l’entendre, Silane répondit. « Sinon, je ne peux pas faire face à mon frère aîné décédé, à sa femme, et à ma mère, qui s’inquiétait toujours pour cette enfant. »

La silhouette de Silane agissant comme cela, indépendamment de la connexion, avait été vraiment celle d’une sœur aînée.

Il y avait une partie semblable chez Gerbera, qui se souciait aussi d’Ayame. Cependant, il y avait de nombreuses lacunes à cet égard.

« Mais, d’après ce que j’ai entendu, la magie et l’épée peuvent être utilisées assez souvent à cet âge, non ? En fait, elle maîtrise aussi l’usage de la “Pierre de Mana de Traduction”, » déclarai-je.

Même dans le cas de Sakagami ce matin, sans la différence de positions où même la résistance n’était pas permise ainsi que la peur et la confusion d’être plaqué au sol par un homme plus âgé, elle n’aurait peut-être pas eu besoin de mon aide.

Je trouvais ça impressionnant pour son âge, mais Silane secoua la tête.

« Pour lutter jusqu’au bout dans cette mer d’arbres, elle est encore loin. En plus, elle peut parfois être négligente, alors je ne peux pas la quitter des yeux, » déclara Silane.

« Elle voulait parler de sa fière sœur aînée, c’est inévitable, non ? N’est-ce pas bien ? » demandai-je.

Peut-être qu’elle n’avait pas eu beaucoup d’occasions comme celle-ci.

Comme Silane et Kei étaient des elfes, les seuls à qui ils pouvaient parler étaient leur famille de confiance. Les gens de l’extérieur qui prêtaient l’oreille à ses histoires comme nous étaient probablement rares.

« En fait, vous êtes très douée, Silane. Je sais que Kei veut se vanter de ça, » déclarai-je.

« Ce n’est pas, » bien que j’aie parlé sérieusement, Silane l’avait nié. « À ce point, ce n’est pas génial. »

J’avais pensé qu’elle disait ça avec modestie, mais son visage était calme.

Apparemment, c’était ce qu’elle disait en raison de ses vrais sentiments.

« Bien sûr, j’ai aussi l’intention de faire autant d’efforts que possible… Mais, au bout du compte, ce n’est pas suffisant, » déclara Silane.

L’expression faciale de Silane n’était pas bonne. Son ton de voix était même un peu sombre.

« Oui. Ce n’est pas assez. Avec ce corps. Peu importe combien je m’entraîne, mes compagnons meurent un par un sans que je sois capable de les protéger, » déclara Silane.

« Silane…, » déclarai-je.

Silane, qui avait une expression faciale sombre, avait peut-être les figures de son frère, tué au combat dans cette mer d’arbres, et de ses compagnons qu’elle pleurait jusqu’à présent, projetées dans ses yeux.

« Les choses que nous pouvons faire sont trop peu nombreuses. Chaque année, des villages disparaissent, les gens sont mangés et la forêt érode peu à peu le monde. Même si des épées sont tenues dans ces mains et que nous nous battons en risquant nos vies, il nous faut tout ce que nous avons pour empêcher qu’elles soient mangées. Une fois perdu, cela ne pourra plus jamais être récupéré, » déclara Silane.

Un bruit avait été fait — les poings de Silane s’étaient serrés.

« C’est pourquoi…, » déclara Silane.

Les yeux bleus et clairs de Silane projetaient soudain les silhouettes des « héros » pour eux — nos silhouettes.

« Takahiro-dono, savez-vous quelle est la grande différence entre nous et les héros ? » demanda Silane.

« Différence… ? Y a-t-il quelque chose comme ça ? » demandai-je.

Silane hocha la tête, dont les sourcils montèrent en signe de suspicion.

« Oui. On dit que la différence entre nous et les héros, qui sont des individus rares venus d’un autre monde, est dans l’âme. Que “le pouvoir de l’âme leur permet d’avoir des pouvoirs puissants”. L’essence d’une personne n’est pas dans sa chair, mais dans son âme. En d’autres termes, les héros sont différents de nous par essence, » déclara Silane.

… Il n’y avait rien de tel. S’il y avait une différence, c’était simplement que les mondes dans lesquels nous étions nés étaient différents.

C’est ce que je pensais, mais je ne pouvais pas l’exprimer sans réfléchir.

Parce qu’il y avait un poids particulier dans les mots paisibles de Silane.

Ce qu’il y avait là, sans aucun doute, c’était qu’elle faisait des efforts… mais quand même, je supposais qu’elle s’accrochait à quelque chose qu’on ne pouvait pas atteindre, une passion à laquelle elle ne pouvait renoncer.

Il m’avait semblé que cela se réalisait sous la forme de la « foi », avec comme idole « l’image construite des héros ».

C’est ce qu’elle avait ressenti lorsqu’elle avait entendu parler des légendes des héros, « l’image construite des héros ».

Parmi les légendes récitées par Silane, tous les héros qui descendaient d’un autre monde s’étaient lancés dans la bataille pour sauver le peuple souffrant. Il n’y avait même pas eu une seule exception.

Voir ce qui était juste et ne pas le faire était une question de courage. En effet, c’était une chose merveilleuse.

Cependant, c’était tout simplement trop pur. Nous, les « êtres humains », nous n’étions pas des êtres artificiels. Les esprits différents n’avaient pas toujours un bon sens, s’il y avait des gens qui voyaient un désastre et compatissaient, il y avait aussi des gens au cœur froid qui détournaient les yeux.

Il était impossible que chaque être humain qui avait été transporté dans ce monde jusqu’à présent soit une bonne personne. Si c’était le cas, la police dans notre monde n’aurait pas dû être nécessaire. Il y avait une falsification de l’histoire dans les légendes trop pures des héros, ce qui signifiait qu’il y avait fabrication. La partie « construite » venait de là.

Cependant, on ne pouvait pas dire que c’était aussi, sans aucun doute, une mauvaise chose.

Parce que parfois, une pure fiction était plus nécessaire qu’une vérité couverte de boue.

« La première génération de héros a dit que “c’est le monde où les vœux se réalisent”, » déclara Silane.

Silane avait de la fièvre dans la voix.

« Les opinions divergent quant à l’interprétation parce que les mots sont trop simples. Mais à l’époque des ténèbres où les gens avaient été poussés au pied du mur encore plus qu’ils ne le sont maintenant, le fait qu’ils soient “des mots laissés pour encourager tout le monde” envers nous pour “ne jamais abandonner l’espoir” est un courant dominant. Moi aussi, j’ai été encouragée par ces paroles, » déclara Silane.

« … »

La première remarque de « C’est le monde où les souhaits se réalisent » n’avait été vue par moi que comme « vous pouvez devenir les héros que vous avez toujours eus dans vos rêves si vous êtes ici, et cela même le moi ordinaire qui n’avait aucun pouvoir ».

Cependant, il semble que ce soit différent pour Silane et d’autres individus.

Mais je n’avais pas envie de l’exprimer et de le souligner, bien sûr. Pour Silane, cette illusion était importante. Il n’y avait aucun moyen pour moi d’exprimer quelque chose d’insensible pour briser cela.

« Kei ira aussi sur le champ de bataille dans moins de quelques années. Vu le taux de mortalité de l’Ordre des Chevaliers, cette enfant ne vivra pas et ne reviendra pas au village. De plus, même s’il y a une situation et qu’elle retourne au village, nous ne savons pas quand notre village sera englouti par la forêt. Et avec ce que c’est maintenant, je ne peux rien faire. Parce que cette bataille sans fin qui a duré des milliers d’années ne peut pas être terminée par moi avant que cette enfant n’aille sur le champ de bataille…, » déclara Silane.

Silane regardait sa nièce, qui s’était changée en tenue d’entraînement et portait une armure en peau sur son corps, avec des yeux un peu tristes.

« Je suis impuissante, et je ne peux rien faire… Mais l’espoir est apparu, » déclara Silane.

Silane nous avait souri.

« Il n’y a pas de précédent où autant de héros ont visité ce monde. Peut-être, cette génération, l’humanité pourrait-elle être libérée de la menace de longue date, » déclara Silane.

« … »

En regardant ce sourire, je m’étais dit. « C’est peut-être impossible. »

J’avais quelque chose à dire à Silane.

C’était à propos des collaborateurs dont j’avais parlé avec Lily hier soir.

En tant que Maître qui dirigeait Lily et les autres, j’avais décidé de trouver des compagnons en qui je pouvais avoir confiance et de leur demander de collaborer.

Cependant, vu qu’une discussion avait été proposée, je ne pouvais pas simplement penser « je ne serai pas trahi ». Si je ne choisissais pas des gens bien informés des circonstances de ce monde, je ne ferais que les déranger.

Et quand j’avais pensé à chercher un compagnon, c’était Silane qui m’était venue à l’esprit en premier.

Cependant, en supposant que notre existence avait été l’un des « héros bâtis » jusqu’au bout, je ne pourrais pas dire « je veux quitter la forteresse sans que personne le sache » ou quelque chose comme ça.

Parce que, en bref, cela signifiait que « je n’avais pas prévu de vivre en tant que héros ».

… C’était malheureux, mais peut-être n’avais-je pas d’autre choix que de choisir une autre personne pour cela ?

Dès que j’avais conclu ainsi, Silane avait soudain retiré son sourire.

« Cependant, maintenant, je pense que c’était peut-être juste mes attentes égoïstes, » déclara Silane.

« Silane… ? » demandai-je.

« On m’a appris que les héros, qui sont des gens rares venus d’un autre monde, se battent pour le bien du “monde”. Si on se serrait les dents et qu’on le supportait, ils nous sauveraient un jour. Je n’ai pas l’intention de nier le passé où nous nous sommes battus avec cet espoir. Mais…, » déclara Silane.

Silane tournait un regard sincère vers moi, qui était perplexe devant ses paroles inattendues.

« Takahiro-dono, dans le mausolée, vous avez dit que vous compreniez mes sentiments de vouloir protéger mon lieu de naissance, mes frères et mes collègues, » déclara Silane.

« … Oui. C’est ce que j’ai dit, » déclarai-je.

« J’ai réalisé que ces mots n’étaient pas un mensonge quand j’ai vu votre silhouette quand vous bougiez votre épée. Ce que vous essayez de protéger, Takahiro-dono, n’a rien à voir avec le monde, que les héros des légendes avaient essayé de protéger… c’était comme si vous vouliez désespérément protéger une personne importante. Je pense que vous êtes comme moi, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Ce qui était dans les mots de Silane, c’était de l’empathie envers quelqu’un qui avait les mêmes sentiments.

Pour moi personnellement, c’était aussi quelque chose qui était hébergé par Silane dans le mausolée souterrain. Elle l’avait aussi ressenti.

« En fait, on dirait que vous gardez vos distances avec les autres héros, Takahiro-dono. Et, en supposant que mes pensées soient correctes, mes attentes à votre égard n’étaient que de l’égoïsme, » déclara Silane.

« … N’êtes-vous pas fâchée ? J’ai trahi vos attentes, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Se mettre en colère parce que mes attentes forcées ont été trahies serait trop peu sincère. Je dois plutôt m’excuser auprès de vous, Takahiro-dono. J’aimerais que vous me pardonniez de m’adresser à vous avec mon illusion égoïste, » déclara Silane.

Les yeux de Silane me fixaient.

« Les préparatifs sont terminés ! … Silane-ane-sama ? Takahiro-san ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Kei.

Kei, portant une armure de cuir comme vêtement d’entraînement, avait couru jusqu’ici et nous avait affiché un visage mystérieux. Lily, ayant l’air d’avoir senti quelque chose, posa sa main sur l’épaule de Kei et l’arrêta.

« Silane, j’ai…, » j’avais ouvert la bouche.

Silane, qui attendait mes paroles — à ce moment-là, soudain, son teint avait changé.

« ! !? Attendez, Takahiro-dono, » s’écria Silane.

Avant que je ne lève les yeux vers elle, il y avait la figure d’un esprit qui se tortillait pendant qu’il émettait une lumière jaune.

J’avais un sentiment de déjà-vu.

C’était le même sentiment que celui que j’avais ressenti juste avant d’être attaqué par les chenilles vertes à notre arrivée à l’extérieur du fort.

« Un monstre ? » demandai-je.

« Correct. Il semble qu’il y en ait un près de la forteresse, » répondit Silane.

Voyant que j’étais nerveux, Silane m’avait fait un sourire fiable.

« Ne vous inquiétez pas. Les attaques de monstres et ce genre de choses sont monnaie courante ici au Fort de Tilia. En fait, nous avons patrouillé dans cette zone aujourd’hui, mais il n’y avait aucune anomalie. Probablement, c’est un monstre rapide… Ce n’est pas grand-chose, » déclara Silane.

Silane s’était éloignée de moi et était sortie dans le couloir.

« Les autres n’ont probablement pas encore remarqué, alors je vais les contacter. On en reparlera à mon retour, » déclara Silane.

« D’accord, » déclarai-je.

Quand j’avais hoché la tête, Silane avait eu un sourire rafraîchissant.

« Je peux vous respecter, vous qui donnez tout pour protéger ceux qui sont importants pour vous. Même si vous n’êtes pas un héros, j’attends avec impatience le moment où je pourrai vous parler, » déclara Silane.

***

Partie 5

« Je suis passé chez Silane-san il y a quelques instants, mais, quelle est la course urgente ? » demanda Mikihiko.

Peu après le départ de Silane, Mikihiko était arrivé.

« Elle a dit “un monstre est venu” et elle est partie. Je suppose qu’il y a beaucoup de choses comme ça ? » demandai-je.

« Aah, pour ça, hein ? Ouais. Il y en a déjà beaucoup. Il y en a je crois, un tout les trois jours. Dans la plupart des cas, Silane-san remarque d’abord, donc cela n’a pas beaucoup de sens quant aux sentinelles de l’armée ? Elle est comme un radar à haute puissance, n’est-ce pas ? » déclara Mikihiko.

« Elle l’est, » déclarai-je.

En fait, comme je l’avais déduit du fait qu’elle n’avait pas remarqué Ayame et Asarina, c’était un peu différent de ce que je pensais. Silane, un utilisateur d’esprit ne pouvait détecter que si « un ennemi est venu »…

Pourtant, c’était une capacité de recherche impressionnante. Même d’après la façon de parler de Mikihiko, on pourrait dire qu’il était utile dans la forteresse.

« Je pense que l’ordre des chevaliers de l’Alliance ira probablement exterminer le monstre qui s’est approché de la forteresse, » Kei, qui avait commencé l’entretien de son épée légèrement mince, leva le visage et parla.

J’avais incliné la tête. « La défense de la forteresse n’était-elle pas du ressort de l’armée ? »

« Bien sûr, l’armée préparera aussi une position défensive, mais ces gens sont essentiellement des tortues, » répondit Kei.

« Veux-tu dire qu’ils n’iront pas dans la forêt ? » demandai-je.

« Oui. Bien que ce soit très rare, il y a des moments où il arrive jusqu’à la forteresse, et quand cela arrive, l’Ordre des Chevaliers se plaint. Même si la défense de la forteresse est le travail de l’armée… ne pensez-vous pas que c’est horrible ? » demanda Kei.

« Eh bien, il y a des conversations du genre “si vous allez vous plaindre, alors allez-y vous-mêmes”, n’est-ce pas ? » demanda Mikihiko.

Quand il avait vu Kei leur en vouloir, Mikihiko avait souri amèrement.

« Cela dit, cette fois-ci, je pense que l’intérieur de la forêt sera la juridiction de l’Ordre des Chevaliers, » déclara Kei.

« … Quelle histoire troublante ! » déclarai-je.

« C’est une organisation comme celle-là, » déclara Mikihiko.

Mikihiko, qui haussait les épaules devant ma plainte, dont les sourcils étaient plissés, claqua des doigts comme pour dire « j’ai pensé à quelque chose » ou quelque chose comme ça.

« Oh, ouais. Takahiro, heyyyy, on attend depuis un moment, alors si on observait ça ? » demanda Mikihiko.

« Observe-le… veux-tu dire, le combat avec le monstre ? » demandai-je.

« Ouais, ça, » répondit Mikihiko.

Ça m’avait semblé être une proposition fascinante.

Pour être honnête, j’étais intéressé par les batailles des habitants de ce monde. C’était peut-être une bonne référence.

« On peut regarder ? » demandai-je.

« Il faut dire égoïstement des choses comme “Je veux regarder le combat de près aux côtés des soldats”, tu sais ? Non. J’ai l’impression que si tu insistes, quelque chose va arriver, mais Takahiro, tu ne voudrais pas faire pleurer Kei-chan, hein ? » demandai-je.

« Je ne pleurerai pas ! … Je ferai le contraire, » déclara Kei.

« L’observation en elle-même est-elle correcte ? » demandai-je.

Je la dérangeais en lui demandant l’impossible, et comme Mikihiko l’avait dit, je ne voulais pas la faire pleurer, alors j’avais vérifié juste au cas où, et Kei avait acquiescé.

« Allons-y en observant depuis la tour de guet nord-est. Si nous le faisons à partir de là, nous pouvons inspecter environ la moitié des environs de la forteresse, » déclara Kei.

Nous avions décidé de suivre les indications de Kei et nous nous étions dirigés vers la tour.

Les soldats allaient et venaient un peu vite, peut-être à cause de l’apparition du monstre. Nous avions échangé des mots avec plusieurs soldats et obtenu la permission de passer, et étions finalement arrivés à l’escalier en colimaçon qui menait au sommet de la tour.

« Maintenant que j’y pense, Takahiro, » déclara Mikihiko.

En montant les escaliers, Mikihiko avait ouvert la bouche. C’était un ton heureux.

« J’ai entendu dire que tu as fait de Kei-chan ta concubine, c’est vrai ? » déclara Mikihiko.

« A —, a conc… ! !? » s’écria Kei.

Ce n’était pas moi qui avais réagi, mais Kei. Elle avait donné un coup de pied dans l’escalier et avait trébuché. Elle était sur le point de tomber. Quant à moi, malheureusement, parce que j’étais ami avec lui depuis longtemps, j’avais l’habitude que Mikihiko dise des choses stupides.

« Et que vous tendez aussi la main à Silane-san, quelque chose comme ça, » continua Mikihiko.

« Mi —, Mikihiko-san, de quoi parlez-vous !? » demanda Kei.

« Ces gars transportés connaissent l’essentiel, je pense que ~… C’est moi qui l’ai répandu, » répondit Mikihiko.

« Mikihiko-sannnnnnnnnnnn !? » s’écria Kei.

Ayant déjà complètement oublié que l’autre personne était un héros, Kei frappa l’épaule de Mikihiko. Elle se serait fait gronder si Silane était avec nous, mais pour l’instant Mikihiko ne faisait que rire joyeusement.

Son visage était complètement celui d’un criminel qui se réjouissait des réactions des autres face à ses crimes.

Pour avoir maintenu le statu quo comme ça, en ayant deux personnes en sécurité, je n’avais aucune plainte à formuler, du genre « C’était post-consentement » et « l’Unité Expéditionnaire semble gênante », mais Mikihiko essayait probablement de protéger ces sœurs elfes avec son propre style.

En échangeant plus de plaisanteries de ce genre, nous étions arrivés au dernier étage.

Il y avait plusieurs soldats dans la pièce, et ils étaient sur leurs gardes contre le monde extérieur depuis la grande fenêtre rabattue.

« Oh ? Mikihiko-sama, pourquoi êtes-vous dans un endroit comme ça ? » demanda un soldat.

« Une petite observation. Ces gars sont mes compagnons, d’accord ? » Mikihiko avait échangé des mots avec un soldat qui semblait être de ses connaissances.

« On nous a dit qu’un monstre est apparu, où est-il ? » demanda Mikihiko.

« Il n’est pas encore apparu. En ce moment, l’Ordre des Chevaliers est sur le point de sortir, » répondit le soldat.

« Le monstre est-il devant le château ? » demanda Mikihiko.

Mikihiko s’était approché de l’une de plusieurs fenêtres.

Le fort de Tilia avait la forme d’un polygone vu d’en haut, et apparemment cet endroit était l’une des tours circulaires à l’angle de ce polygone. De la fenêtre installée dans le mur arrondi en saillie, je pouvais voir la porte en fer de la forteresse s’ouvrir lentement.

Comme il n’y avait pas de vitre, une brise soufflait par la fenêtre. J’avais senti l’odeur de la forêt.

« … hm ? » Lily fit entendre une petite voix. Son nez reniflait, et elle plissait ses sourcils.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Ah, rien. Je suppose que c’est juste dans mon imagination, tout à l’heure, je…, » commença Lily.

« Oh ! Ils sont sortis ! » Alors que Lily avait commencé à dire quelque chose, Mikihiko fit entendre avec force sa voix.

Quand j’avais regardé, la porte était ouverte. Environ 20 chevaliers en armure lourde étaient sortis de la porte. D’après ce que j’avais vu, ils étaient vêtus de l’armure de l’ordre de chevalier de Silane. Bien qu’il semblerait qu’aujourd’hui, Silane n’ait pas été mobilisée après tout, car il n’y avait pas son casque blanc dans le lot.

Sur les remparts, des soldats avec arc et flèches étaient alignés les uns derrière les autres. Ces gars étaient probablement le potentiel défensif de la forteresse qui s’était déplacée à la suite de l’avertissement de Silane.

Le pont-levis qui s’étendait sur les douves qui entouraient la forteresse s’abaissa, et les chevaliers commencèrent à traverser le pont.

Quand le dernier soldat avait fini de traverser, les chevaliers avaient soudainement arrêté leur charge.

Comme je pensais « qu’il y avait probablement quelque chose », Lily, qui regardait à côté de moi, prit la manche de mes vêtements.

« Ce n’est pas bon du tout, » déclara Lily.

« Qu’est-ce que tu…, » même si j’avais essayé de lui demander ce qui se passait, le son était devenu audible immédiatement.

Un tremblement de terre. La forêt tremblait. Quelque chose approchait.

Quand j’avais pensé cela, un tsunami vert avait commencé à jaillir de la forêt.

C’était un grand troupeau de chenilles vertes, les chenilles gigantesques dont la longueur dépassait trois mètres.

C’était une horde qui était bien loin des dix ou vingt individus. Le nombre de chenilles vertes qui étaient sorties de la forêt devait largement dépasser la centaine. Soulevant un nuage de poussière, ils s’avançaient comme des flots déchaînés.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » s’écria un soldat présent.

« C’est un mensonge, non ? Hey. Suis-je en train de regarder un rêve… ? » demanda un autre soldat.

« Pourquoi y a-t-il tant de… H —, HEY, c’est dangereux ? Nous devons lever le pont-levis rapidement ! » cria un troisième

Les soldats dans la tour de guet se mirent tous à parler. Même d’après leurs réactions, il était clair qu’il s’agissait d’une situation anormale.

Cependant, leurs réactions avaient été tardives, peut-être à cause d’un choc, et le pont-levis avait enfin commencé à s’élever.

Au même moment, des flèches commencèrent à être tirées du haut des remparts. Des boules de flammes se mélangèrent à ça, et l’espace devant la porte se transforma en un point de mort mêlé de fer et de feu.

… Mais, c’était seulement efficace contre des individus ordinaires. La vague de monstres en avant ne s’était pas arrêtée.

Des flèches les avaient percées. Leur peau avait brûlé. Cependant, des attaques de ce degré n’avaient pas pu tuer les chenilles vertes possédant une haute vitalité, elles n’avaient pas pu être arrêtées.

Peut-être qu’à l’origine, la défense de la forteresse était basée sur l’hypothèse qu’un grand nombre d’attaques seraient concentrées sur un petit nombre de monstres. Il était naturel que l’effet soit faible lorsqu’ils étaient dispersés.

La zone frontale du grand troupeau s’approcha finalement du pont-levis.

Là-bas, ils n’avaient pas pu revenir en traversant — non, les silhouettes des chevaliers qui avaient choisi de défendre ce lieu jusqu’au bout sans retourner à la forteresse étaient là.

Bien qu’il ait été creusé assez profondément, un fossé comme celui-ci ne pouvait pas arrêter l’invasion des monstres. Dès le début, ce n’était rien d’autre qu’un dispositif qui supposait un confinement.

Cependant, pour la défense de la base, ce confinement était important. Les ennemis confus devinrent des proies faciles lorsqu’ils essayèrent de traverser les douves, et le côté défensif prenait l’avantage. Mais, une fois le pont-levis immobilisé, l’efficacité serait réduite de moitié.

Ils ne pouvaient donc pas traverser le pont-levis. Le chef qui dirigeait l’unité de l’Ordre des Chevaliers comptant plus de 20 hommes avait dû le juger ainsi.

Il avait donné un ordre sévère, qui avait été transmis jusqu’ici, un endroit lointain.

« TOUT LE MONDE, à l’attaque ! » cria le chef.

Bien que couverts d’une armure épaisse, les vingt et quelques chevaliers, qui avaient l’air tout petits, avaient chargé les insectes… et ne durèrent même pas quelques secondes, car ils avaient été engloutis par la vague verte.

« NOoOOO !? » Tenant sa bouche, Kei cria.

Les silhouettes des chevaliers étaient déjà cachées par les grandes carrures des insectes et le nuage de poussière, et ils ne pouvaient être vus. Quant à leur sacrifice, seul le temps qu’ils avaient gagné était ce qu’ils avaient laissé derrière eux.

Mais, c’était quelques précieuses secondes.

Parce que grâce à leur sacrifice, nous avions gagné assez de temps pour lever le pont-levis.

… Cela aurait dû l’être.

Alors, pourquoi ce pont-levis s’est-il arrêté à mi-chemin ?

Les grands corps des chenilles vertes avaient sauté, vers le pont-levis, qui avait été arrêté à mi-chemin. Certaines étaient tombées au fond des douves, mais les autres s’étaient accrochés au pont.

« Oi. Oi oi oi oi oi oi oi. Vous plaisantez, arrêtez ça, HEY. STOP ! » cria Mikihiko d’une voix raide.

Devant nous, où nous avions observé attentivement, le pont avait perdu son inclinaison à mesure que le nombre d’insectes qui s’y accrochaient augmentait, et finalement, il était tombé sur la rive opposée, incapable d’endurer le poids.

Le chemin était dégagé. Il n’y avait plus rien pour les obstruer.

Les chenilles avaient alors marché à toute vitesse vers la porte de fer. Elles avaient attaqué. Elles avaient chargé. Elles s’approchèrent de la porte de fer qui servait de porte de la forteresse en un clin d’œil.

Sans perdre leur vitesse par rapport à ce qu’elles avaient auparavant, les chenilles s’écrasèrent sur le grand portail en fer.

La forteresse trembla avec un grondement tonitruant

« Urgh. » cria Mikihiko.

Des fluides corporels verts avaient été projetés partout.

L’une après l’autre. Tout comme les martyrs qui s’étaient jetés à l’eau. Ou, comme des papillons de nuit plongeant dans le feu. Sans aucune hésitation, les chenilles avaient enfoncé leurs corps massifs en plain dans la porte en fer.

Chaque fois, la tête qui s’y était écrasée s’était brisée.

Elles avaient continué à mourir, comme si elles étaient en compétition. Quand j’avais vu tout cela, cela m’avait donné la nausée, et cela m’avait fait penser aux goules à certains égards, et je ne pouvais pas sentir l’attachement à la vie qui aurait dû exister au minimum chez un être vivant.

Cependant, les attaques si violentes que même leurs propres corps s’autodétruisaient de la sorte détruisaient certainement la forteresse.

La porte grinça face au premier coup, trembla après deux coups, et après les troisième, quatrième et cinquième coups, une fissure se forma. Le portail en fer avait tremblé, s’était inclinée, et finalement, les charnières s’étaient ouvertes. Baignées dans les fluides corporels vert foncé de leurs frères, les chenilles vertes, devenues un ruisseau vert et boueux, passèrent toutes par la porte.

« Les monstres… envahis… ? » Celui qui avait crié ça d’une voix abasourdie m’avait touché le lobe de l’oreille.

La période pendant laquelle j’avais été abasourdi avait probablement été plus courte à cette occasion.

C’est pourquoi j’avais pu constater que Lily, dans le voisinage immédiat, avait aussi rapidement renforcé son corps.

« Ce n’est pas bon, viens par ici ! » déclara Lily.

Quand j’avais déplacé mon regard, qui était enraciné sur place devant la porte, j’avais pu voir une masse — un troupeau de Scarabées Souches, de gros scarabées de plus de 70 centimètres de long, voler dans le ciel là-bas.

L’instant d’après, le dernier étage de la tour de guet — où nous étions — s’était effondré.

***

Chapitre 24 : Secret

Partie 1

Après m’être arraché les yeux de la scène nauséabonde qui se déroulait devant la grille de fer, j’avais remarqué un groupe d’énormes coléoptères qui chargeaient vers ici.

« — !! » j’étais vraiment sans voix face à cela.

Dès que j’avais vu ce qui arrivait vers moi, j’avais déplacé mon corps pour qu’il ne soit pas dans l’alignement de la fenêtre.

La capacité de réaction instantanée était quelque chose que mon corps avait naturellement acquis pendant la longue période où j’avais vécu dans la mer d’arbres. Je n’avais pas le loisir de contre-attaquer, car je n’étais pas encore à ce niveau de réflexe qui me permettrait de faire ça. Après avoir jugé cela, j’avais augmenté mes capacités physiques en infusant du pouvoir magique à l’intérieur de mon corps, et j’avais sauté en arrière de toutes mes forces.

En même temps, j’avais saisi le col de l’uniforme de l’école que Mikihiko portait et j’avais tenu le corps de Kei tout près contre ma poitrine.

C’était tout ce que je pensais faire, en usant de toutes mes ressources.

Je ne pouvais pas en faire plus.

Lily, qui avait commencé à bouger en harmonie, me prit dans ses bras et elle sauta. Ce qu’elle visait à atteindre, c’était la porte qui menait à l’escalier en colimaçon. Un instant plus tard, le dernier étage de la tour de guet avait été envahi de carapaces vivantes.

« AaAAAAAAAHhhh !? » L’un des soldats, dont le regard était cloué sur l’incident devant la porte, cria quand la corne d’un Scarabée Souche se planta en lui après avoir traversé la fenêtre. Le scarabée s’était écrasé après ça contre le mur de l’autre côté de la pièce, alors que le corps du soldat était toujours embroché sur sa corne. Le soldat avait après ça vomi tout ce qu’il avait dans le ventre avant de mourir.

Les autres créatures n’étaient pas entrées par la fenêtre après ça. Des fissures s’étaient formées sur le mur en même temps que des bruits d’écrasement se faisaient entendre. Tout s’était brisé en morceaux, après quoi des insectes sous forme de projectiles avaient pris d’assaut la pièce.

Mon corps avait eu des frissons à la proximité du bourdonnement qui passait à travers la pièce. Si nous n’avions pas eu de chance, nous aurions nous aussi été les premières victimes de l’attentat-suicide. En fait, plusieurs soldats avaient été éjectés plus loin alors qu’ils poussaient des cris d’agonie lors de leur mort.

« Uku... !? »

Après quelques secondes d’une sensation où je ne ressentais même pas l’émotion de vivre, j’avais cassé la porte avec un coup en utilisant mon dos.

Mon souffle avait été étouffé par l’impact que j’avais reçu sur le bouclier que j’avais sur mon dos, mais comme j’augmentais la force de mon corps en l’entourant de pouvoirs magiques, je n’avais pas perdu conscience.

… Grâce à cela, j’avais aussi pu voir de mes propres yeux la fin de la scène où les pleurs angoissants avaient fini par me faire envie de crier.

En quelques secondes, le mur attaqué par les coléoptères s’était effondré. Et les coléoptères s’étaient écrasés sur le mur de l’autre côté, encore et encore, sans interruption.

Il s’agissait d’attaques kamikazes où ils ne se souciaient pas de leur propre corps. C’était exactement la même situation que ce qui se déroulait devant la porte en fer, qui était la porte principale de la forteresse. Le mur s’était fissuré, et elles avaient maintenant parcouru toute la zone, et finalement, le mur s’était effondré. Les murs restants n’étaient pas suffisants pour supporter le plafond : ils craquaient, se pliaient avant de s’effondrer.

En plus, en raison de la gravité, l’étage supérieur de la tour de guet s’était effondré, piégeant la vie des humains et des monstres.

 

***

Pendant ce temps, j’étais tombé dans l’escalier en colimaçon. Après m’être retourné deux ou trois fois, j’étais entré en collision avec un mur courbe et je m’étais arrêté. J’avais poussé un cri.

Comme je m’étais écrasé avec une quantité raisonnable d’élan, j’avais eu mal à différents endroits de mon corps. Si Lily ne m’avait pas protégé en m’enlaçant la tête, j’aurais pu me cogner la tête et me blesser ou autre.

« … Es-tu en sécurité, Kei ? » demandai-je.

« O —, oui, » répondit Kei.

En levant la tête, j’avais confirmé la santé de la petite fille que je tenais serrée contre ma poitrine.

D’après ce que j’avais vu, elle n’avait aucune blessure. J’avais poussé un soupir de soulagement, puis j’avais levé les yeux vers l’escalier où j’étais tombé.

« … Pas bon, hein ? » demandai-je en commentaire.

La porte qui menait à l’étage supérieur avait été enterrée sous les décombres après avoir entendu un bruit sourd.

Même si j’avais compris qu’il n’y avait plus rien à faire maintenant, c’était une scène adéquate.

« Mikihiko, ça va ? » demandai-je après ça.

Après avoir remis Kei sur pied, j’avais appelé mon ami, qui était la seule autre personne que j’avais pu sauver.

« … Je suis couvert d’une série d’égratignures, de bleus. Pour te le dire franchement, ça fait mal. J’ai failli pleurer. Bref, le fait que je sois en vie est merveilleux, » répliqua Mikihiko.

Tout en tenant son épaule droite, qui semblait avoir été durement frappée, Mikihiko se leva.

Son expression qui regardait devant l’escalier bloqué était amère, contrairement à son discours frivole. J’avais baissé les yeux.

« Désolé, Mikihiko. Je n’ai pas pu sauver les autres, » déclarai-je.

« … Non. Sur le moment, je n’ai pas compris ce que c’était, mais le fait que j’ai vécu comme ça, c’est grâce à toi, Takahiro, n’est-ce pas ? Je t’en remercie. Je ne peux pas mourir tant que je n’ai pas gagné le cœur de Leader, » déclara Mikihiko.

Il semble que Mikihiko n’ait pas remarqué que celle qui nous avait aidés à nous échapper avec succès était Lily. C’était probablement parce que c’était instantané, et parce qu’il avait été choqué lorsque je lui avais saisi le cou avec force.

Se tournant vers Lily, Mikihiko montrait un sourire bluffé.

« Par-dessus tout, il semble que tu sois aussi en sécurité, Mizushima-san, » déclara Mikihiko.

« Ouaip. Mais, que devrions-nous faire ? On ne peut pas rester comme ça, hein ? » demanda Lily.

S’équipant de sa lance et d’un bouclier en bois, Lily tourna son regard dans ma direction.

« … Pour l’instant, partons d’ici. Nous ne savons pas quand cette tour s’effondrera totalement, » répondis-je.

J’avais également tenu le bouclier circulaire que j’avais porté sur mon dos avant ça d’une main et j’avais dégainé l’épée de bois que je portais sur ma taille.

C’était vraiment une chance que nous n’ayons pas été désarmés. D’ici, je ne savais pas ce qui nous attendait.

En regardant notre situation comme ça, Mikihiko avait l’air de s’être préparé. Il avait sorti ses poignards, et en avait donné un à Kei.

« D’accord. C’est parti. Allons-y, » déclarai-je.

Nous avions commencé à descendre les escaliers.

Lily, qui s’avançait nonchalamment un demi-pas en avant, me regarda d’un regard détourné et me demanda.

« Qu’est-ce qu’on va faire après ça ? On ne peut pas s’enfuir au hasard, tu sais ? » demanda Lily.

« C’est-à-dire…, » quand j’avais essayé de répondre, j’avais senti du vent sur mon visage et je m’étais arrêté au milieu de la phrase.

Une fois que j’avais plissé les yeux et regardé, le vent de l’extérieur soufflait à travers le trou du mur endommagé au milieu de l’escalier. J’avais compris qu’il y avait eu des « balles perdues » de Scarabées Souches de tout à l’heure qui s’y étaient écrasées.

En regardant la forteresse d’en bas, nos souffles avaient été coincés dans nos gorges.

Les remparts — la première ligne de défense pour intercepter les monstres qui s’approchaient des remparts à l’origine — étaient devenus un chaos indescriptible.

Enveloppés dans les flammes de plusieurs Crocs de Flammes, plusieurs soldats tombèrent du haut des remparts jusqu’au sol extérieur de la forteresse.

Les bras solides des Lapins rugueux brisaient les os de tout le corps de soldats ainsi que leur armure.

Des chenilles vertes s’étaient écrasées et avaient tué les divers blessés, et des slimes avaient étouffé les pauvres victimes prises par leurs tentacules. Et, divers monstres que je n’avais jamais vus auparavant attaquaient les soldats.

Ces monstres semblaient avoir envahi la porte par laquelle les chenilles vertes avaient percé. Nous avions compris à ce moment-là pour la première fois que les chenilles vertes n’étaient pas les seuls monstres qui descendaient sur cette forteresse.

Quelques grands monstres, comme des tréants, erraient à l’extérieur de la forteresse et n’y pénétraient pas, mais la majorité semblait déjà avoir envahi la forteresse, et plusieurs étaient même montés au sommet des remparts. Il y avait des monstres qui venaient encore de l’extérieur.

Les soldats semblaient essayer d’encercler et de faire tomber les monstres supérieurs en force et en vitesse, mais ils étaient déjà trop nombreux à cet endroit pour pouvoir faire cela. S’ils se battaient individuellement, chacun serait écrasé, et s’ils essayaient de commencer une attaque en se rassemblant en groupe, on leur sautait dessus avant qu’ils ne puissent préparer cette position, et on les frappait à mort.

La forteresse Tilia avait la forme de plusieurs piliers plats et polyvalents empilés les uns sur les autres. Un autre mur s’étendait à l’intérieur des murs extérieurs, qui formaient un mur intérieur plus haut, de sorte que même si une invasion dans le mur extérieur était faite, des attaques pouvaient être faites depuis le haut du mur intérieur.

Cependant, comme la plus grande partie du potentiel de guerre avait apparemment été laissée sur le mur extérieur, le nombre limité de soldats sur le mur intérieur avait été attaqué par des monstres capables de voler, tels que Scarabée Souches, et ils ne semblaient pas être capables de mener des contre-attaques efficaces.

Le retard dans le traitement de ce problème n’était pas dû à un faible temps de pratique, mais au fait qu’il y avait trop d’ennemis, et probablement le fait que l’invasion était trop rapide. La situation actuelle était bien pire que ce que j’avais imaginé.

« P-Pas possible. Peut-être, c’est un monstre de la partie profonde… ? » demanda Kei.

Kei, regardant cette scène, se couvrit la bouche de ses mains tremblantes, avec son teint si pâle qu’elle avait l’air de s’évanouir à tout moment.

« De plus, pour que tant de monstres attaquent en même temps… !? » continua Kei.

« Par hasard, ne saurais-tu pas quelque chose sur ce genre de situation ? » demandai-je.

Quand j’avais demandé cela à Kei, elle avait secoué la tête fortement.

« Je… Je ne sais pas. Pour qu’il y ait tant de monstres comme ça ! C’est, c’est comme l’expédition de la mer d’arbres du héros… !? » répondit Kei.

En effet, la situation sous mes yeux ressemblait à une partie de la légende des héros que j’avais entendue de Silane. C’était la ruée d’une grande quantité de monstres qui avaient écrasé le héros à la tête d’une armée alors qu’ils avaient envahi la mer d’arbres ?

« … Pas possible, les gars qui allaient à la rescousse n’ont pas été battus, n’est-ce pas ? » murmura Mikihiko, en rétrécissant les yeux sous ses lunettes.

Le jour où Eno Yuna, membre de l’Unité Expéditionnaire, se dirigeait pour secourir les survivants autour de la colonie, dans la partie profonde de la mer des arbres… étaient hier. On ne pouvait nier la possibilité que c’était la cause, mais…

« … Hmm… Je me le demande, » répondis-je.

Il y avait quelque chose qui semblait hors de propos. C’était comme s’il y avait une incohérence entre la scène sous nos yeux et la supposition de Mikihiko tout à l’heure.

Cependant, je n’avais pas compris ce que c’était immédiatement.

À la fin, j’avais secoué la tête.

« Si nous essayons d’y penser maintenant, nous ne comprendrons rien. Au contraire, notre priorité devrait être de partir d’ici afin de trouver un lieu sûr loin d’ici, » déclarai-je.

Bien que je l’aie dit moi-même, j’avais senti quelque chose qui ressemblait à un gonflement dans mon cœur.

J’avais hâte de bouger sans comprendre la situation. Ma conscience de moi-même était emportée par la situation.

Je me demandais si c’était vraiment bon de faire ça ? … Cependant, je n’avais pas beaucoup de temps maintenant.

« Même si nous essayons de nous échapper dans un endroit sûr, nous ne savons toujours pas grand-chose de cette forteresse. Mikihiko, où penses-tu qu’on devrait s’échapper ? » demandai-je.

Quand j’avais changé d’avis et que je lui avais demandé, Mikihiko avait fermé un œil et avait gémi d’une voix basse.

« … Je pense que l’endroit où nous sommes logés devrait être parfait. Cet endroit est le plus profond de cette forteresse. Pas vrai, Kei-chan ? » demanda Mikihiko.

« C-C’est vrai. La zone résidentielle où séjournaient les héros est l’endroit le plus protégé de cette forteresse. S’il est vrai que même les remparts sont détruits, il ne devrait pas permettre une invasion, » déclara Kei.

Kei semblait avoir retrouvé plus ou moins son calme. Ou peut-être qu’une sorte de sens professionnel comme « elle devait nous protéger, nous les héros » l’aurait calmée.

« Plus importants encore, deux membres de l’Unité Expéditionnaire sont présents, » déclarai-je.

« Ah. Maintenant que j’y pense, ces gars sont là aussi, hein. Bien que désagréables, seules leurs capacités de combat sont remarquables. Il n’y a pas d’endroit plus sûr que ça, » déclara Mikihiko.

Mikihiko m’avait regardé. Je hochai la tête, et regardai vers Kei.

« Alors, je te demande conseil, puisque que celle qui en sait le plus sur cette forteresse, c’est toi, Kei, » déclarai-je.

« O —, bien sûr ~. S’il vous plaît, laissez-moi m’en occuper ! » déclara Kei.

Tenant fermement son poing, Kei nous avait menés avec enthousiasme et nous avions commencé à courir.

Juste avant cela, j’avais jeté un coup d’œil fugace à l’extérieur du trou ouvert dans le mur. Voyant beaucoup de monstres errer de l’autre côté des remparts, j’avais soupiré.

… Si possible, je voulais sortir de la forteresse et rejoindre Rose et Gerbera.

Cependant, dans cette situation où l’extérieur de la forteresse était entouré de monstres, c’était aussi difficile.

C’était dommage, mais il n’y avait pas d’autres options. En me débarrassant de mes regrets, j’avais commencé à courir après Kei.

***

Partie 2

« KyaAAh ! Par ici, ce n’est pas bon ! » cria Kei.

« Merde ! Bon sang ! Prenons un autre détour ! » déclara Mikihiko.

Je me demande combien de temps s’est écoulé depuis que nous avons commencé à courir.

Nous avions fait d’innombrables changements d’itinéraires sans avoir plus qu’une pensé.

C’était parce que devant l’endroit se trouvant devant nous, au coin d’un chemin, il y avait un champ de bataille mêlé de rugissements et de cris.

Les soldats, ayant pu reformer leurs rangs, attendaient avec impatience une chenille verte qui chargeait les lances en propulsant son corps vers eux, après avoir apparemment répété plusieurs affrontements déjà.

D’innombrables lances avaient été repoussées, mais certains avaient percé la peau verte. Cependant, la grande chenille, ne s’en souciant pas, plongea dans la ligne de bataille, écrasant les soldats et les aplatissant.

Les soldats encerclèrent la chenille qui perdit peu à peu l’élan de sa charge, et la poignardèrent encore plus de leurs lances, simplement parce qu’elle était « l’ennemie de mes amis ». Lorsque la chenille blessée s’était retournée violemment, des soldats avaient été projetés dans le mur et de nombreux soldats s’étaient fait blesser. De l’autre côté d’un tel champ de bataille, des signes de nouveaux ennemis faisaient déjà leur apparition…

« Par ici ! Par ici ! » cria Kei.

Nous avions couru à travers le couloir sous la direction de Kei, laissant une telle scène derrière nous.

Les monstres qui avaient piétiné les humains dans la forteresse semblaient voir leur élan s’affaiblir après être entré dans la forteresse. C’était probablement parce que le potentiel défensif de la forteresse qui protégeait ses passages étroits avec des groupes contre les monstres qui se dispersaient à cause de la structure de la forteresse compliquée réussissait de justesse à les combattre avec leur manière originale de se battre.

Cependant, le fait qu’ils étaient surpassés était quelque chose que l’on ne pouvait pas nier. La défense semblait avoir été percée par endroits, il semblait qu’ils étaient attaqués à de nombreux endroits à l’intérieur. Il y avait aussi des batailles qui se déroulaient devant l’endroit où nous essayions de nous échapper, de sorte qu’il n’était pas du tout facile d’arriver à notre destination.

D’ailleurs, c’était bien pour nous, car les chenilles vertes qui étaient entrées de force au début étaient encore les principaux adversaires. Après tout, elles étaient les monstres de la couche extérieure de la mer des arbres. Il y avait beaucoup plus de monstres puissants de la partie profonde de la mer des arbres parmi les monstres au sommet des remparts. S’ils commençaient une invasion totale à l’intérieur de la forteresse, les dégâts seraient inimaginables.

S’ils nous avaient rattrapés, se serait fini. Les monstres — assez pour nous écraser s’ils attaquaient tous en même temps, — feraient que même si Gerbera, cette Arachné blanche, était là, nous serions tous tués.

Actuellement, il n’y avait pas d’autre choix que de continuer à nous échapper de la zone…

… Et bien, est-ce normal tout cela ?

Tout d’abord, il était douteux que la situation actuelle puisse ou non faire face au potentiel de guerre de cette forteresse.

Peut-être essayions-nous de nous réfugier dans une impasse. Une prémonition aussi inquiétante avait augmenté l’anxiété dans mon cœur — juste assez pour le remplir entièrement.

« Hé, Takahiro, » déclara Mikihiko.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je en retour.

Mikihiko, courant côte à côte avec moi, avait crié. Le visage que j’avais vu d’un coup d’œil latéral était un peu raide.

« Jusqu’à présent, je m’étais résigné à être le porte-bonheur, mais je suppose que c’est le moment de payer la note, hein ? » déclara Mikihiko.

« … Ne dis pas de choses étranges, » déclarai-je.

« Takahiro, tu le sais bien. Cette ambiance, c’est la même que le dernier jour de la colonie, » déclara Mikihiko.

« … » Je n’avais pas pu répondre. Parce que moi aussi, j’avais ressenti une prémonition désagréable.

Ce passage continuait vers un avenir de destruction. Je n’avais pas pu m’empêcher de le sentir. Pour nous, c’était aussi le chemin que nous avions parcouru une fois.

Après une expérience personnelle similaire, nous étions arrivés à cette forteresse. Ce que je ressentais ici ressemblait peut-être à quelque chose de naturel.

« Il peut y avoir une urgence, » Mikihiko avait parlé, alors que sa respiration devenait difficile pendant qu’il courait « Quand le moment sera venu, j’irai en premier. Takahiro est le suivant. Les filles doivent être protégées. »

« … alors, j’irais —, » commençai-je.

« Non. Parce que tu as besoin de Mizushima-san, Takahiro. Son tour est après le tien, » répondit Mikihiko.

Il avait un ton fort que je n’avais pas beaucoup entendu.

Mikihiko m’avait parlé d’une voix soudainement changée qui semblait presque intimidante.

« Takahiro, tu ne l’as peut-être pas remarqué toi-même, mais quand nous étions dans ce monde, tu désirais Mizushima-san, » déclara Mikihiko.

« — . » Je n’avais rien dit.

« Je dis ça, mais j’étais pareil… Ah. Garde ça secret de la Leader, d’accord ? Maintenant, je suis sérieux envers la Leader, et d’ailleurs, c’était un léger désir tout au plus. C’était probablement la même chose pour toi aussi, Takahiro, » continua Mikihiko.

« — . »

« Tu es devenu l’amoureux de la fille que tu désirais, alors tu dois t’occuper d’elle, » continua Mikihiko.

Mikihiko avait souri largement.

C’était le sourire d’un garçon honnête et gentil, comme celui qu’il avait montré en classe avant de venir dans un monde cruel comme celui-ci.

« P-Pas bon. C’est par là aussi… !? » à ce moment-là, Kei, qui nous guidait, cria.

Ce que nous avions sous les yeux après avoir tourné le coin, c’était une « Faucille Tetra », un monstre de type mante religieuse d’environ deux mètres de long, de couleur herbe sèche, qui piétinait la ligne des soldats avec ses mains qui ressemblaient à des lances.

Son habitat : la partie profonde de la mer des arbres. Sa caractéristique : une paire de membres antérieurs à gauche et à droit en forme de faucille.

Lorsqu’elle secoua ses faucilles mortelles si pâles qu’elles étaient transparentes, les soldats paralysés dans le couloir s’effondrèrent comme si tout cela n’était qu’une plaisanterie.

Les soldats survivants avaient envoyé leurs lances, donnant l’impression qu’ils étaient prêts à mourir, mais les pointes n’avaient pas touché leur cible. Le visage d’un soldat gelé de désespoir avait été entaillé en diagonale, ses bras avaient volé et ses intestins s’étaient renversés sur le sol.

« Merde ! Ce n’est qu’un peu plus loin devant nous ! On ne peut pas passer par ici. Faisons demi-tour ! » Mikihiko avait parlé, en faisant claquer la langue, et nous avions tourné au coin du chemin d’où nous venions.

Et puis, nous nous étions immédiatement arrêtés.

Parce qu’à la fin du passage, il y avait une bête blessée.

« Un Croc de Flammes…, » déclarai-je.

Un loup gris, que j’avais rencontré plus de fois que je ne pouvais compter quand j’errais dans la mer d’arbres, se montrait dans le couloir que nous avions traversé.

Un œil avait été écrasé, et deux épées qui semblaient être celles de l’ordre des chevaliers étaient enfoncées dans son abdomen, mais il semblait que cette bête féroce ne pouvait pas être tuée avec que ça. Ce qu’il traînait — mordu et déchiré — c’était les restes d’un homme qui semblait être un membre de l’ordre des chevaliers.

« T-, tahahaha. Vous plaisantez, n’est-ce pas ? » s’écria Mikihiko.

Une Faucille Tetra sur le devant, et un Croc de Flammes à l’arrière.

Nous étions pris en sandwich entre les monstres forts de la partie profonde de la mer des arbres.

« P-Pas possible…, » Kei poussa un gémissement de désespoir. Ce n’était pas étonnant non plus.

Pour échapper à cette crise, nous devions au moins vaincre le monstre à l’avant ou à l’arrière, ou laisser passer le monstre.

Cependant, l’adversaire était trop mauvais. La laisser passer était quelque chose qui ne pouvait pas être fait par des êtres humains normaux.

… En effet. Par des êtres humains normaux.

Mais si ce n’était pas un être humain, l’histoire était différente.

Par exemple, si c’était le même monstre…

Ou, s’il y avait une existence qui les subjuguait…

« … »

Il y avait un moyen.

Mais pour cela, je devais révéler la vérité que j’avais cachée jusque-là. Cela aggraverait considérablement ma situation, et d’autant plus dans une telle situation.

Actuellement, cette forteresse subissait une attaque massive de monstres. Là-dedans, un homme qui manipulait des monstres était apparu. Si c’était mal fait, ils auraient du mal à ne pas se douter que j’avais guidé ou non une situation comme celle-ci.

De plus, il ne faisait aucun doute qu’ils allaient comprendre des choses de la mauvaise manière… J’étais déjà arrivé à la vérité sur le sentiment d’inconfort que je ressentais dans la conversation avant que nous commencions à nous enfuir comme ça.

Kei avait dit « c’est comme l’expédition de la mer d’arbres et du héros ».

Cependant, il semblait que les mouvements du monstre étaient trop imprévisibles pour ne faire qu’un bond en avant vers cette forteresse.

En particulier, l’attentat-suicide où ils avaient utilisé leur propre corps comme une arme. C’était étrange. S’ils avaient une sorte d’état stimulé, il aurait été possible de tendre vers les actions qu’ils avaient faites, mais d’après ce que j’avais vu, il n’y avait même pas un fragment d’indication de folie dans la horde d’insectes qui approchait.

C’était comme des machines. Je ne sentais pas de chaleur comme un être vivant.

De plus, des monstres entouraient la forteresse. C’était étrange.

À cause des monstres qui rôdaient comme ça, j’avais abandonné l’idée de me lier avec Gerbera et aux autres dehors… c’était comme s’ils étaient « à l’affût pour ne laisser aucun être humain s’échapper dans la forteresse »…

Rien ne pouvait être fait pour corriger cette situation anormale, je ne pouvais m’empêcher de ressentir les mauvaises intentions d’une personne. L’idée que « peut-être qu’il y avait quelqu’un qui manipulait les monstres » n’avait pas non plus semblé si étrange que ça.

Il y avait sûrement d’autres personnes qui considéraient la même chose. En connaissant mon existence en tant que maître qui dirigeait des monstres, les gens qui étaient arrivés à la même conclusion devraient se faire de plus en plus. Cependant…

« … On n’a pas le temps d’hésiter… hein ? » Mon hésitation n’avait duré qu’un instant.

Ni moi ni Lily ne pourrions mourir dans un tel endroit.

En plus, Mikihiko et Kei étaient là aussi.

S’il n’y avait eu que moi et Lily, ou comme l’évasion d’urgence d’avant, il avait été possible de nous frayer un chemin à travers cet endroit tout en gardant mon secret. Mais, peu importe la façon dont j’y pensais, faire cela tout en protégeant les deux autres était impossible.

Ayant été soutenu par Lily hier soir, j’avais juré de repousser le traumatisme que j’avais subi après mon arrivée dans ce monde. Je pensais que Mikihiko et Kei étaient des êtres humains dignes de confiance. Je m’étais déjà dit : Je veux leur faire confiance. J’avais alors pensé : c’est bien la vérité en moi dont Lily avait parlé.

Donc, je ne pouvais pas les laisser mourir.

En me préparant, j’avais regardé Mikihiko d’un seul regard — .

« … eh ? » m’exclamai-je.

— Tout comme moi, mes yeux avaient rencontré ceux de Mikihiko, qui me regardait.

Mikihiko me regarda, puis tourna les yeux vers Lily. Soudain, un sourire flotta sur sa bouche. C’était un sourire rafraîchissant à certains égards, comme si on lui enlevait une charge des épaules.

« Kei-chan. Désolé, mais rends-moi mon arme, » déclara Mikihiko.

Après l’avoir dit à Kei, qui se tenait debout, immobile et désespérée, Mikihiko prit sa dague qu’il lui avait prêtée avec agilité.

« Faisons exactement comme je l’ai dit plus tôt, Takahiro, » Mikihiko continua à parler.

Mikihiko avait commencé à marcher le long du passage en briques jusqu’à l’endroit où se trouvait le Croc de Flammes. Une résolution était présente en lui.

« J’attirerai l’attention de ce foutu loup, alors, prends Mizushima-san et Kei-chan et fuyez tous, » déclara Mikihiko.

« C’est absurde, Mikihiko-san ! » Kei, reprenant rapidement ses esprits, parla d’une voix comme un cri vers son dos.

« Mikihiko-san, c’est imprudent pour vous, qui n’êtes même pas un chevalier, de vous battre seul contre un monstre des profondeurs ! Vous allez mourir ! » continua Kei.

« Tahahaha. Je suis certainement faible, et je ne suis pas un chevalier, encore moins un héros ou quelque chose comme ça — certainement pas, mais ça fait un peu mal, » Mikihiko retourna une voix mélangée d’un rire amer. « Dans des moments comme ça, laissez-moi essayer d’être beau. »

« Mikihiko-san…, » déclara Kei.

« Ce n’est pas grave. Après tout, je ne veux pas dire que je vais me battre sans penser à quoi que ce soit…, » continua Mikihiko.

Sans regarder en arrière, Mikihiko haussa les épaules.

Et puis, la paire de lames qu’il avait dans chaque main — il les lança toutes les deux vers le plafond.

« — . »

Les deux poignards balancés avaient décrit une parabole dans l’air tout en tournant lentement verticalement.

Et puis quand ils avaient atteint le sommet, cette fois-ci, ils étaient lentement tombés, tirés par la gravité.

Ils se retournèrent, tournèrent, tournèrent, tournèrent… et à mi-chemin, les deux s’arrêtèrent.

La lame des deux armes se tourna vers le Croc de Flamme, alors que les poignards étaient encore dans les airs.

Sans aucun soutien, ils avaient été libérés du joug de la gravité.

« … Quoi !? » m’exclamai-je.

« C’est… mon pouvoir de triche — “Chevalier Aérien”, » annonça Mikihiko.

Après avoir de nouveau sorti des poignards et s’être préparé à les utiliser — quatre au total, Mikihiko avait regardé par-dessus son épaule.

« Eh bien ? Cool, n’est-ce pas ? » demanda Mikihiko.

***

Chapitre 25 : Preuve d’amitié

Partie 1

« “Chevalier Aérien”… ? Est-ce ta capacité inhérente en tant qu’utilisateur de triche, Mikihiko ? » demandai-je.

« Ouaip, c’est bien ça, » Mikihiko hocha la tête et haussa les épaules alors qu’il me répondait.

« Bien que je le dise, malheureusement, en tant que capacité, c’est un pouvoir plutôt problématique puisqu’on ne peut pas bien l’utiliser à moins d’avoir l’habitude de le faire, et qu’il ne peut être déplacé que comme si je le manipulais. Honnêtement, quelle capacité gênante ! » continua Mikihiko.

Comme les poignards flottaient dans les airs, c’était probablement une sorte de psychokinésie, mais les exigences semblaient très strictes.

Au contraire, sa vraie nature pourrait être « de créer un clone de soi-même dans l’air ».

C’était la capacité de triche de Shumoku Mikihiko, en tant que personne transportée depuis un autre monde.

… C’est ce que Mikihiko avait caché.

« Désolé, j’ai gardé le silence, » déclara Mikihiko.

Tout en regardant par-dessus son épaule, Mikihiko avait fait flotter un sourire qui pendait sur son visage.

« Mikihiko…, » déclarai-je.

Les personnes transportées ici au Fort de Tilia étaient toutes des survivantes du groupe « Rester en arrière », en plus des trois membres de « Unité Expéditionnaire ».

N’ayant pas éveillé la capacité qu’ils gardaient en eux, ils essayaient de provoquer cet éveil en recevant un entraînement au combat.

Je n’avais pas réalisé qu’il y avait des exceptions à cela.

— J’en étais un. J’avais moi-même caché ma capacité à cause de ma méfiance à l’égard de l’environnement.

Alors, ce ne serait pas bizarre s’il y avait quelqu’un qui faisait la même chose que moi, d’autant plus s’ils avaient des circonstances similaires aux miennes.

Ainsi, il y avait une signification énorme chez quelqu’un comme moi à révéler son propre secret dans la situation actuelle. Parce que c’était moi, je le savais.

« Je ne dirai rien du genre “S’il te plaît, crois en moi”, mais je vais te montrer en passant à travers cette situation d’une manière ou d’une autre, » déclara Mikihiko.

Comme Mikihiko lui-même l’avait dit, malheureusement, « Chevalier Aérien » n’était pas si fort que ça.

Mikihiko savait ce qui lui arriverait s’il essayait de nous donner assez de temps pour nous échapper. Et pourtant, il avait dégainé ses armes « Laissez moi m’en occuper ici », et montra sa précieuse capacité.

« Je ne peux pas les laisser mourir, » c’était une déclaration de sa résolution, et aussi une preuve d’amitié.

… Aah. En d’autres termes, j’avais l’impression d’avoir pris du retard sur mon ami.

Nos décisions étaient probablement presque simultanées. Cependant, la différence dans le fait de savoir si la personne importait ou non à l’autre personne était subtile à cet endroit et cela avait changé le moment jusqu’à ce que j’avais décidé d’agir.

Mais, c’était tout.

Je ne pouvais pas prendre plus de retard que ça.

« Bien sûr, je n’ai pas non plus l’intention de mourir dans un endroit comme celui-ci, alors je vous suivrai dès que j’aurai gagné un temps convenable. Alors Takahiro…, » déclara Mikihiko.

« Désolé, Mikihiko. Cette proposition est rejetée, » répondis-je.

Mikihiko avait montré son amitié. Si c’était le cas, j’y répondrais aussi.

J’avais mis ma main sur le tissu blanc enroulé autour de ma main gauche utilisé comme un bandage.

Je m’étais dit c’est la seule façon de répondre à l’esprit de mon ami, donc je n’avais pas hésité.

Le tissu blanc avait été retiré. Les yeux de Mikihiko étaient grands ouverts sous ses lunettes.

« Tu n’as pas besoin de gagner du temps. Vivons avec tout le monde, et fuyons cet endroit, » déclarais-je, accompagné de la vigne parasite Asarina qui s’étendait de ma main gauche.

***

« Maîtree, ree, reee ! » cria Asarina.

En écoutant le cri de joie d’Asarina, j’avais défait la gaine de l’« Épée en Pseudo Acier de Damas » que Rose avait fait après lui avoir demandé et je l’avais roulée sur le sol. Je n’avais plus à cacher ça.

« Lily, je te laisse la Faucille Tétra. Ce sera gênant si ça devient un combat à mains nues. Et Ayame, viens ici, » déclarai-je.

« Compris, maître, » quand j’avais donné mes instructions, Lily avait répondu d’une voix vive.

Quand Ayame, qui sortit la tête de l’encolure de ses vêtements, sauta et se mit sur mon épaule gauche, elle aussi roucoula avec bonheur.

« KyA, KyAA ! Un m —, monstre !? » Quand elle vit la silhouette d’Ayame, Kei cria et recula.

Le fait de voir la peur flotter dans son regard innocent était inévitable, mais je me sentais un peu triste.

« Ta —, Takahiro-san, vo —, vous êtes en danger. Un monstre sur votre épaule ! H —, hein ? Mais, celui-là est en train de grandir en vous… ? » déclara Kei.

« Je ne suis pas en danger. Ces individus sont spéciaux, » répondis-je.

J’avais parlé en cherchant à avoir une voix aussi calme que possible.

« Le pouvoir qui m’a été donné… était le pouvoir d’apprivoiser les monstres, » déclarai-je.

« Apprivoiser… les monstres ? » demanda Kei.

« Je vois. Quelque chose comme ça, hein ? Donc toi aussi…, » déclara Mikihiko.

D’autre part, Mikihiko avait rapidement compris, comme prévu. Un sourire était présent sur sa bouche, alors que son visage avait un regard un peu maladroit.

« Hein ? Attendez une minute, s’il vous plaît. Qu’est-ce que cela signifie… ? » demanda Kei.

« Désolé, mais je n’ai pas le temps de te l’expliquer, » en parlant à Kei, confuse, j’avais échangé des regards avec Lily. « Pensons seulement à nous frayer un chemin à travers cet endroit pour l’instant. »

Lily hocha la tête et se mit à courir. Elle semblait aussi avoir remarqué que les signes de combat de l’autre côté du coin avaient disparu il y a quelques secondes. Et bien sûr, j’avais entendu le battement d’ailes derrière moi.

La Faucille Tétra, ayant anéanti les soldats, avait tourné au coin et s’était précipitée ici.

Avec la Faucille Tétra et le Croc de Flammes qui attaquaient en même temps, il serait bien sûr impossible de nous protéger. Lily n’avait pas eu d’autre choix que de se tourner pour intercepter l’un d’entre eux. Elle ne perdrait pas, même si c’était la première fois qu’elle voyait l’ennemi.

Par conséquent, le Croc de Flammes blessé était notre tâche.

« Je serai l’avant-garde. Mikihiko, s’il te plaît, soutiens-moi, » déclarai-je.

« Que… ouais. Compris, » déclara Mikihiko.

C’était Mikihiko qui avait protesté avant, mais il s’était immédiatement retiré avec un signe de tête.

Il s’agissait d’une simple division des rôles. Ce serait mieux pour moi qui avais un bouclier d’être l’avant-garde, et Kei avait besoin d’un protecteur. Secouant la tête à Mikihiko, qui avait le visage légèrement tendu, je m’étais lancé dans une course.

« Je te laisse Kei ! » déclarai-je.

Peut-être s’est-il rendu compte que la menace diminuait avec la disparition de Lily et de son instinct sauvage. Après avoir jeté le corps du soldat qui était dans sa bouche, le Croc de Flammes avait commencé à courir.

Si c’était trop près, il y avait une possibilité que Kei et Mikihiko soient entraînés dans la bataille.

D’abord, arrêtons de bouger. En courant, j’avais mis en avant mon bras gauche qui avait le bouclier.

« Fais-le, Ayame ! » déclarai-je.

« GyoOOOOo ! » répondit Ayame.

Ayame, accrochée à mon épaule gauche, gonfla son corps comme un ballon, et cracha une boule de feu.

La flamme avait traversé le couloir en briques. Le Croc de Flammes avait esquivé la boule de feu qui s’approchait en tournant adroitement son corps sur le côté. Jusqu’à présent, tout s’était passé comme je l’avais supposé. Asarina, qui s’était précipitée de ma main gauche en même temps que la boule de feu, avait attaqué le loup dont la posture était légèrement décalée.

« GuruuAAaah ! » cria le Croc de Flammes.

Le Croc de Flammes avait sauté et avait de peu réussi à l’éviter. Il avait atterri et avait attaqué les longues vignes allongées et sans défense, en les mordant.

« Maîtreeeeee —, » déclara Asarina.

Avec un son s’était fait entendre, et la tête d’Asarina s’était détachée.

« — reeeeee ! » continua Asarina.

Immédiatement après, une nouvelle tête s’était développée à partir de l’extrémité coupée.

La tête d’Asarina n’était qu’une partie de son corps. Elle pouvait s’étendre autant de fois qu’elle le voulait tant que le pouvoir magique qu’elle siphonnait et emmagasinait de mon corps à l’avance ne s’épuisait pas, et elle ne mourrait pas tant qu’elle ne serait pas arrachée par les racines.

Asarina enroula son corps de vigne autour de l’avant-bras du loup et lui mordit l’épaule avec sa tête repoussée. C’est ainsi que le Croc de Flammes et moi nous étions connectés par l’intermédiaire d’Asarina.

Sans un instant de retard, j’avais donné des instructions à Asarina à travers le lien, et j’avais fait contracter son corps.

« … kku ! » criai-je.

Dès qu’elle l’avait fait, mon bras gauche avait été tiré avec une force énorme. Je n’avais pas combattu cette force, j’avais donné un coup de pied au sol.

J’avais infusé mon corps d’un pouvoir magique et j’avais augmenté la force de mon corps aussi haut que possible.

Ce n’était pas tout — les racines d’Asarina s’étendaient de l’arrière vers le haut de ma main gauche jusqu’à la moitié de mon avant-bras pour renforcer davantage mon bras, de sorte que la faiblesse qui avait blessé mes articulations plus tôt ne serait pas exposée. C’était le fruit de l’entraînement spécial que j’avais fait pendant notre voyage vers le nord depuis le nid de l’arachnide jusqu’à notre arrivée ici.

J’avais aussi maintenant la capacité physique de contrôler ma posture. La distance s’était raccourcie comme si je volais. Le Croc de Flammes, qui devenait de plus en plus grand dans mon champ de vision, plaquait ses membres au sol.

Sa bouche s’était ouverte. Les flammes rouges avaient commencé à déborder de l’intérieur de sa gorge

« GuruAaAAah ! »  (Croc de Flammes)

En même temps qu’un rugissement, les flammes se répandirent sous mes yeux. — Je m’en fichais. J’avais mis le bouclier dans ma main gauche devant, et j’avais bloqué les flammes avec.

« Guu ! »

Comme prévu d’un monstre de la partie profonde de la mer des arbres. Même si le bouclier circulaire de Rose, humblement fait, se défendait contre la plupart des flammes, en un instant, les vêtements qui m’avaient été distribués après mon arrivée dans cette forteresse avaient brûlé.

Mais, c’était tout.

En dessous se trouvaient les vêtements spécialement confectionnés, que Rose avait encore renforcés, tissés avec beaucoup d’efforts par Gerbera, un haut monstre — l’araignée blanche qui était apparue même dans les récits héroïques des héros. Il ne serait pas brûlé par des flammes d’une telle intensité.

« Prendsssss çaaaaaaaaaa ! » criai-je.

En passant à travers les flammes avec mon bouclier en position, j’étais entré en collision avec le Croc de Flammes avec mon corps dans cette position. J’étais un projectile humain. Le Croc de Flammes avec le bouclier s’enfonçant dans son museau fit un cri et cela le renversa.

Cependant, ma posture avait également été détruite par l’impact. J’avais corrigé mon équilibre en toute hâte. En même temps, j’avais senti un frisson. J’avais sauté de côté. Sa mâchoire avait frappé à l’endroit où j’étais il y a quelques instants, faisant un son.

… J’aurais dû être avantagé après la collision, mais il s’était remis en position presque instantanément, non ? Il m’avait semblé que je n’arrivais pas à égaler les capacités physiques des monstres.

Cependant, je pourrais m’en sortir assez bien. Comparé à la vitesse démoniaque du Gerbera, qui m’avait servi de partenaire d’entraînement, ce n’était rien.

Après avoir esquivé, le flanc du loup avait été exposé devant moi.

« ooOOOOOO ! » Une chance parfaite. J’avais balancé mon épée avec un cri.

Mais, c’était trop superficiel. J’avais peut-être été trop pressé. Le tranchant de l’épée glissa sur la fourrure de la bête.

« GuruaAAaAA ! » (Croc de Flammes)

Il avait contre-attaqué avec ses griffes, mais j’avais arrêté le coup avec mon bouclier.

… Puissant. Ça a détruit ma posture.

Avant que je sois de nouveau en position, ses crocs s’approchaient. Avant que ses mâchoires ne se ferment, j’avais instantanément « forcé le bouclier dans sa bouche », et je l’avais bloqué.

« Uu, gugugugu..., »

***

Partie 2

Bien que j’aie évité d’être mordu, ses longs crocs mordaient dans mon bras et mon visage s’était durci en raison de la douleur.

Un long souffle m’avait touché. Il y avait une odeur sanglante. Le pouvoir magique coulait à flots, et les signes de flammes et le sentiment d’un danger imminent me faisaient frissonner. Je n’avais pas pu m’échapper de là.

En d’autres termes, l’ennemi ne pouvait pas s’échapper non plus.

« Ne le laisse pas faire, Ayamee ! » criai-je.

« GyOOOo ! » (Ayame)

— La boule de feu libérée par Ayame, qui avait sauté haut en utilisant ma tête comme tabouret, avait explosé sur le dos sans défense du Croc de Flamme.

« OOOOOO ! » criai-je.

J’avais frappé avec mon épée vers le Croc de Flamme, dont le corps avait été projeté sur le sol en briques.

Le sang s’était répandu. La frappe avec laquelle j’avais l’intention de le décapiter avait arraché l’une des pattes avant du Croc de Flamme, qui s’était immédiatement relevée.

Même le coup avec lequel j’avais riposté juste après avait été évité par la créature. J’avais fait claquer ma langue. Même si c’était de peu, mon bras n’avait pas fait de blessures mortelles.

Sautant en arrière, le Croc de Flamme se tenait debout avec 3 pattes. Il ne lui avait fallu que peu de temps pour changer sa manière d’agir dans la situation actuelle avec une jambe manquante, et lorsque sa posture s’était un peu effondrée, un poignard avait plongé vers son flanc.

« Takahiroo ! » cria Mikihiko.

C’était un poignard manipulé par le « Chevalier aérien » de Mikihiko.

À ce moment-là, j’avais vraiment l’impression de sentir l’existence de mon ami dans l’air.

Cela avait coupé tout droit vers le bas, suivi d’une frappe à gauche. Les deux épées s’étaient enfoncées dans l’abdomen du loup. Bien que loin des blessures mortelles, les poignards de Mikihiko, qui s’enchaînaient dans leurs attaques, firent des blessures au Croc de Flamme.

Le Croc de Flamme avait été distrait par l’intrus soudain, d’autant plus qu’il ne voyait pas la silhouette de l’adversaire, même lorsqu’il tentait de contre-attaquer.

« Maa, euh, euh ! » déclara Asarina.

Je ne pouvais pas laisser passer cette chance. J’avais fait enrouler Asarina autour du cou du loup.

C’était une occasion idéale. Cette fois, je ne voudrais pas rater ça.

Je n’avais pas encore un bras puissant comme celui de Mikihiko. Peut-être que je n’avais aucun talent. Donc, je n’avais pas compté sur ce genre de choses.

En me préparant, j’avais donné un coup de pied au sol de toutes mes forces. Je m’étais précipité avec mon épée préparée, laissant mon corps être tiré par Asarina.

Le Croc de Flamme avait dénudé ses crocs aiguisés comme ceux d’un loup, essayant de m’intercepter. J’avais frappé avec mon épée fabriquée par Rose dans sa bouche ouverte.

« AAaaaAAAH ! » criai-je.

Asarina avait accompli son travail, le chef-d’œuvre de Rose avait démontré son tranchant terrifiant, et les dégâts de la boule de feu qu’Ayame avait ralenti les mouvements du Croc de Flamme.

Mais si j’avais hésité un peu, les crocs du Croc de Flamme m’auraient mordu le corps, m’occasionnant des blessures profondes. Ma perception de la victoire ou de la défaite avait été cultivée grâce à l’entraînement, ce que j’avais pu obtenir uniquement grâce à Gerbera, qui était ma partenaire, et à Lily, qui m’avait soutenu.

Mon épée avait détruit son crâne, perçant son palais mou.

Le corps du Croc de Flamme avait perdu de sa force, tremblant beaucoup dans ses derniers instants.

 

***

 

« Je… l’ai fait ? » j’avais murmuré ça, stupéfait, regardant le Croc de Flamme au sol.

Si c’était fini, mes blessures n’étaient que des brûlures légères. J’étais fatigué. Il y avait peut-être eu des actions où je m’étais trop fatigué, nerveux parce que c’était la première fois que je me battais seul. Je m’étais demandé, est-ce que j’ai « besoin de réfléchir à ces parties » ?

J’avais placé ma main sur ma poitrine tout en reprenant le contrôle de mon souffle. Le son du battement de mon cœur résonnait. Je sentais l’arrière-goût de la bataille dans la paume de ma main.

« Comme c’est étrange, » j’avais incliné la tête.

J’avais senti que « si c’était l’actuel moi, j’aurais une chance assez décente de victoire ». J’avais pensé « je peux probablement rivaliser avec lui sur un pied d’égalité »… Mais le fait que j’aie réussi à vaincre un monstre me semblait un peu confus, comme dans un rêve.

« Kyuuuuuuu ! » avait gémi Ayame.

« Woaah !? » m’exclamai-je.

Soudain, Ayame m’avait sauté dessus, alors j’avais pris son petit corps un peu paniqué.

Tout en secouant sa queue duveteuse, Ayame étira sa langue aussi loin qu’elle le pouvait et me lécha le menton.

Asarina faisait des sons bien audibles, m’enfermant avec ses vignes. C’était… sa chanson de victoire.

« … Je vois. Je sais vraiment me battre, hein ? » murmurai-je.

Enfin, j’avais senti la sensation de progresser.

J’avais fermement serré le poing, alors qu’un sourire apparut involontairement sur mon visage.

Je ne voulais pas dire que j’aimais me battre, et je n’avais pas non plus une mentalité dans laquelle j’éprouvais du plaisir à blesser quelque chose.

Néanmoins, du fait que j’avais laissé sortir un sourire en ce moment, il semblait que moi aussi, j’étais un homme.

De toute façon, je devais survivre dans ce monde différent. La seule chose que l’impuissant moi avait été capable de faire était d’essayer de ne pas être un fardeau pour les autres. Je ne m’en rendais pas compte jusqu’à maintenant, mais j’avais peut-être honte, quelque part dans mon cœur, d’être protégé par des femmes qui pensaient que j’étais important du plus profond de leur cœur.

J’allais de l’avant, même si c’était petit à petit. J’étais vraiment heureux de pouvoir ressentir ça.

« Takahiro-san ! » déclara Kei.

« Hm ? » demandai-je.

Quand j’avais levé les yeux après avoir été appelé, il y avait une petite fille qui courait par ici.

« Oh ? » Alors que je me posais la question, la distance s’était rapidement réduite.

« Vous n’êtes pas blessé, n’est-ce pas ? » me demanda Kei.

« Woaah !? » m’exclamai-je.

Kei avait attrapé le bas de ma chemise. C’était la première chose qu’elle était sortie de sa bouche. Son regard fort me regardait vers le haut, si près que je sentais son souffle de colère.

Elle était si près que je sentais son haleine rugueuse.

« Comment avez-vous pu sauter dans un feu comme ça ? J’ai pensé que mon cœur pourrait s’arrêter ! » déclara Kei.

« Ah, ouais. Désolé. Je vais bien. Je vais bien. Je ne suis pas si blessé que ça, mais…, » déclarai-je.

Une voix confuse m’avait quitté.

« … tu n’as pas peur ? » demandai-je.

Ayame déplaçait son regard inquiet entre Kei, qui s’approchait, et Asarina, qui m’entourait, inclinait la tête d’un certain nombre de centimètres de côté. Pour un résident de ce monde différent, le moi actuel ne serait rien d’autre qu’une cible de peur.

Cependant, Kei secoua la tête, balançant ses cheveux d’or.

« Takahiro-san, vous m’avez sauvée deux fois, » déclara Kei.

« …, » la réponse de Kei était enfantine et simple. À tel point que moi, dont la poitrine avait été touchée, je n’avais pas pu répondre aux mots.

« Plutôt que ça, montrez-moi où vous êtes blessé, même si c’est petit, puisque je peux utiliser la magie curative… AAAhhh ! » Kei, qui me touchait la poitrine, avait crié.

C’était vraiment mouvementé. D’habitude, les enfants n’étaient probablement pas aussi calmes.

« Miho-san ! Miho-san !? » demanda Kei.

« Je vais bien, c’est fini maintenant, » Lily, qui était venue par ici en marchant avec Mikihiko, avait appelé Kei.

Vite, comme on pouvait s’attendre d’elle. Même les monstres dans la même partie profonde de la mer d’arbres n’étaient pas à la hauteur de Lily, qui avait mangé beaucoup de monstres.

« Et, ce n’est pas Miho, c’est Lily, OK ? À partir de maintenant, je serais ravie que vous m’appeliez ainsi, » déclara Lily.

« Li —, Lily… — san ? » demanda Kei.

Après avoir souri à Kei, qui était confuse, Lily s’était tournée vers moi.

« Bien joué. J’avais l’intention de courir dès que j’aurais fini. J’ai été un peu surprise que tu l’aies vaincu par toi-même, Maître, » déclara Lily.

« Il n’y avait pas que moi. C’est grâce à Ayame et Asarina. Il y avait aussi des parties où je comptais sur mon armure, et en plus, l’adversaire était blessé, » répondis-je.

Je n’avais pas l’intention de nier mes propres progrès, mais cela dit, je n’avais pas non plus l’intention d’être vaniteux.

« Il y a aussi des parties auxquelles je dois réfléchir. Je dois en faire le meilleur usage possible, » déclarai-je.

« Fufu. C’est exactement approprié venant de toi, Maître, » déclara Lily.

Lily avait l’air heureuse, probablement parce qu’elle savait que je ne disais pas ça négativement. Je pourrais devenir encore plus fort. Après l’avoir pensé ainsi, je lui avais rendu un sourire.

« On n’a pas beaucoup de temps pour parler. La voie a été ouverte. Derrière — …, » commençai-je.

Tout à coup, en voyant quelque chose, j’avais arrêté de parler.

Mikihiko regardait par là.

« Ah…, » m’exclamai-je.

Jusqu’à il y a quelques instants, je l’avais mis de côté parce qu’il s’agissait d’une situation d’urgence, mais nous nous cachions tous les deux l’un à l’autre. Bien sûr que ce serait gênant.

« Takahiro. » (Mikihiko)

Après avoir ramassé ses poignards, Mikihiko marchait par ici.

Les coins de sa bouche… s’étaient soulevés.

« Joli coup, Takahiro, » déclara Mikihiko.

« … Comme d’habitude, je vois. Bien joué, Mikihiko, » déclarai-je.

J’avais enfoncé mon poing contre le sien en pointant vers moi.

L’échange avait été court, mais cela avait suffi pour confirmer ce que nous avions entre nous.

Peut-être que ce sera gênant… c’était une inquiétude inutile. Parce que ce qu’on avait entre nous n’était pas quelque chose qui allait mal tourner à partir de ça.

Peut-être…, pensai-je.

Des choses que j’avais perdues après mon arrivée dans ce monde, c’était peut-être la première « chose importante » que j’avais pu récupérer.

« D’accord, d’accord. Alors, on y va ? » demandai-je.

« — ! Attends un peu, Maître, » déclara Lily.

C’était arrivé quand on avait essayé de repartir.

Lily, qui nous regardait joyeusement, cria d’un air raide. « Attention, quelqu’un arrive… ! »

Bientôt, mes oreilles entendirent aussi les bruits de pas.

— Et quelques secondes plus tard, nous avions pointé nos épées vers un grand nombre de chevaliers.

***

Chapitre 26 : Les pires hypothèses

Partie 1

Un groupe de plus de 20 chevaliers était venu de la direction où le monstre tué par Lily il y a quelques instants avait fait rage.

Je n’avais pas le temps de cacher Ayame et Asarina. Les chevaliers, qui s’approchaient à un rythme rapide — un rythme où vous ne pouviez pas imaginer qu’ils portaient une armure — s’étaient arrêtés et avaient gardé une petite distance de nous. Puis, après s’être dispersés dans tout le couloir, ils s’étaient préparés à utiliser leurs grands boucliers. Ils avaient dégainé leurs épées et tourné la pointe de leurs épées vers nous.

Je m’étais souvenu de l’allure de leur armure. Ils appartenaient à l’ordre des chevaliers auquel Silane appartenait. Seule l’élite de l’élite qui avait combattu les différents monstres avec la mer d’arbres comme leur poste avancé était là, donc naturellement il n’y avait pas de lacunes dans leurs mouvements.

« … Que faisons-nous, Maître ? » demanda Lily.

« Pour l’instant, on attend de voir, » j’avais répondu à Lily, qui avait rapproché sa bouche de mon oreille et m’avait chuchoté ça.

En même temps, j’avais serré Ayame dans mes bras. Elle était sur ses gardes avec sa fourrure hérissée, et je l’avais calmée. J’avais donné des instructions à Asarina, qui tendait ses crocs, pour qu’elle recule aussi.

Bien que leurs épées aient été pointées sur nous, nous ne devrions pas facilement répondre par l’hostilité.

Il deviendrait impossible de se justifier dans une telle situation.

… Cependant, la question de savoir si oui ou non je pouvais les amener à me laisser me justifier était une partie délicate dès le départ.

« Qu’est-ce que ça veut dire, Héros ? Expliquez-moi, s’il vous plaît ! Pourquoi emmenez-vous des monstres comme ça ? »

C’était l’un des chevaliers vigoureux qui avait parlé, mais les autres chevaliers étaient aussi tellement en ébullition qu’ils pourraient nous attaquer avec leurs épées à tout moment maintenant.

Cependant, les monstres qu’ils combattaient depuis longtemps étaient sous leurs yeux, donc cette réaction était aussi naturelle. Si je n’avais pas été l’une des personnes transportées reconnues comme un héros dans ce monde, ils auraient peut-être déjà attaqué.

« Ne me dites pas que cette attaque de monstre était… orchestrée par un héros !? » demanda le chevalier.

C’était quelque chose qui m’inquiétait depuis le début, mais ils se méfiaient d’un meneur qui avait attaqué la forteresse avec des monstres. C’était la raison pour laquelle ils avaient pointé leurs épées sur moi comme ça maintenant, mais à ce rythme-là, la situation allait devenir catastrophique.

Je devais faire quelque chose. Mais…

« Répondez-moi, s’il vous plaît ! Selon votre réponse, même si vous êtes un héros… ! » cria le soldat.

« … Je vais vous le dire, mais je n’ai aucun lien avec cette attaque. D’abord, je ne peux pas faire quelque chose comme ça, » déclarai-je.

« Prévoyez-vous de faire semblant d’être ignorant ? La plus grande preuve, c’est que vous amenez des monstres ! L’Unité Expéditionnaire le disait aussi ! Que ça pourrait être quelque chose fait par une personne ! Mais pour que ça soit comme ça… ! » cria le chevalier.

J’avais l’intention d’être aussi prudent que possible pour ne pas les provoquer, mais ce qui était revenu face à mes mots d’excuse, c’était des mots de colère un peu hystériques. Au contraire, même si j’avais l’impression qu’ils étaient échauffés, j’avais fermé les yeux sur la réponse à laquelle j’avais failli faire la sourde oreille.

La situation était vraiment horrible.

… Peut-être, je pourrais même dire qu’elle s’était déroulée comme on le craignait.

Je pensais que ça finirait comme ça, mais je n’étais pas si secoué, parce que quand j’avais décidé de révéler mon pouvoir, alors j’étais prêt à en arriver là.

Ni l’hostilité tournée vers moi, ni la méchanceté qu’on m’infligeait, ni même le dégoût qu’on m’infligeait n’étaient au point qu’ils pouvaient être considérés comme insupportables.

Une dernière chose : j’étais prêt.

C’est-à-dire qu’il était très difficile de prouver mon innocence face à eux.

Même si je disais quelque chose, il était douteux que je puisse ou non les atteindre. Peu importe l’explication que je disais à une personne dont le sang montait à la tête à cause de la peur et de la colère, cela se terminait par un déni rapide. En fait, j’avais essayé plus tôt, mais ce n’était pas bon… Au lieu de cela, cela avait eu l’effet contraire, c’était un problème de persuasion maintenant.

Au début, ce n’était pas comme s’ils avaient des preuves pour me soupçonner.

Ce dont j’avais besoin, c’était de la confiance établie au fil du temps, et cela était inévitable pour moi qui venais d’arriver dans la forteresse.

Ou, si cela n’avait pas été une situation comme celle-ci, j’aurais peut-être aussi essayé de résoudre leur malentendu avec le temps. Cependant, la situation actuelle n’en était pas une où je pouvais le faire tranquillement comme ça.

La persuasion était donc impossible. Cela dit, j’étais excusé d’être à la fois attaqué et retenu, et cela n’avait pas de sens de lutter contre un adversaire qui pointait son épée sur moi dans un malentendu. Nous serions probablement tous avalés par les monstres qui avançaient après que nous nous soyons épuisés les uns et les autres.

Si on en arrivait là… y avait-il d’autres moyens de s’échapper d’ici ?

Je pourrais peut-être repousser les chevaliers devant moi, puis traverser cette forteresse inondée de monstres, et fuir vers la mer des arbres. Si j’arrivais aussi loin, le lien avec Rose et Gerbera les feraient venir. Si c’était juste moi et Lily, ça ne devrait pas être impossible. Bien sûr, ce n’était pas une bonne chose…

Car si je faisais cela, alors la seule erreur que j’aurais faite aurait été que la suspicion se serait tournée vers Mikihiko et Kei.

Bien sûr, j’étais moi-même celui qui faisait pousser Asarina, la vigne parasite, du fond de ma main gauche et qui tenait Ayame, le Renard Ballon, serré. Mais si seulement cette scène était prise en compte, alors tout le monde pensait que nous étions tous ici pour mener les monstres et cette conclusion serait inévitable. En d’autres termes, cela signifiait qu’ils seraient considérés comme les coupables de ce raid sur la forteresse.

D’une manière ou d’une autre, je devais résoudre le malentendu, même si c’était seulement celui vis-à-vis de Mikihiko et de Kei.

Heureusement, si l’on en croit leur façon de parler, ce groupe de chevaliers semblait être en contact avec l’« Unité Expéditionnaire ? ». Si je les laissais faire, Mikihiko et Kei seraient en sécurité — j’avais décidé des grandes lignes de mon plan.

Cependant, je n’avais pas pu le mettre en pratique.

« Ne m’emmerdez pas avec ça ! » Une voix en colère avait retenti dans le passage.

J’avais ouvert les yeux. Parce que Mikihiko, les sourcils levés, s’avançait vers eux en criant.

« Attaquer la forteresse ? Il n’y a pas moyen qu’il fasse une telle chose ! » continua Mikihiko.

« Mi —, Mikihiko-sama… ? » déclara le chevalier.

J’avais réalisé que ce malaise se répandait parmi les chevaliers.

Mikihiko, qui avait été charmé par la chef de l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance, avait dû avoir de nombreuses occasions d’interagir avec les chevaliers, ses subordonnés. Dans ce processus, il y avait probablement beaucoup de gens qui avaient été touchés par son caractère. Ainsi, face à lui qui niait les soupçons et qui s’énervait en défense, leurs épées hésiteraient.

« M —, mais, même si vous le dites, Mikihiko-sama, cette personne est… » continua le chevalier.

« Takahiro est toujours le même ! Ce n’est pas ce genre de type ! » répliqua Mikihiko.

« C’est vrai, c’est vrai, » déclara Kei.

Kei, qui tenait toujours le bas de ma chemise, interrompit également la conversation du chevalier.

« Takahiro-san n’est pas ce genre de personne, » déclara Kei.

« Kei…, » déclarai-je.

Bien qu’elle semblait effrayée par l’atmosphère lourde, il y avait quelque chose de brûlant dans son regard.

« Je le protégerai quoiqu’il en coûte », la petite fille avait le cœur à ça. Même si j’aurais dû être du côté de cette personne protégée jusqu’à il y a quelque temps, c’était maintenant moi qui étais protégé. Confus par le changement de situation, je n’avais pas réussi à m’interposer.

Un camarade de classe avec des lunettes qui fixent les chevaliers robustes, et une très jeune fille.

Ce qui avait permis de sortir de l’impasse, c’était la voix d’une femme qui s’était élevée de l’autre côté de la ligne des chevaliers formant la ligne de bataille.

« Cette voix, c’est après tout toi, Mikihiko ? » déclara la voix de femme.

« C’est dangereux, chef ! » déclara le Chevalier.

« Ça ne me dérange pas. Reculez, » déclara la chef.

Brisant la ligne des chevaliers de retenue, une grande femme en armure s’était placée devant nous.

Des cheveux courts argentés, elle était solide et grande avec une musculature peu féminine.

C’était la femme qui dirigeait l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance, quelqu’un que j’avais aussi rencontré une fois.

« L-Leader ! Tu étais après tout en sécurité ! » Mikihiko, confirmant son apparence, éleva une voix pleine de joie.

La femme haussa les épaules et répondit à son expression directe d’affection profonde qui ne cachait pas son bonheur. « C’est vraiment toi. Tu étais en sécurité, hein ? »

Bien qu’il s’agisse de quelques mots, un son de soulagement se trouvait quelque part dans sa voix.

Mais, cela n’avait duré que pendant un instant. Ses yeux — aiguisés comme ceux d’un faucon — me fixaient.

« Et si je ne me trompe pas… vous êtes Takahiro Majima, c’est ça ? » demanda la chef.

Elle tourna un regard pénétrant vers moi. De toute évidence, elle se méfiait de moi.

Cependant, contrairement aux autres chevaliers, il semblait qu’il lui restait assez de raisons pour échanger calmement des mots avec moi. Elle s’était adressée à moi sur un ton prudent.

« Vous avez une apparence très étrange. Il semble que vous ayez gardé des secrets, » déclara-t-elle.

« … Pour ça, je suis désolé. Mais, j’avais besoin de le faire, » répliquai-je.

« Vous l’avez révélé maintenant. “La grâce de manipuler les monstres”, vous avez aussi quelque chose de bizarre. J’étais certaine que ça allait devenir gênant, et c’est devenu ça, » déclara-t-elle.

« Je suis content que vous le compreniez. Mais, juste pour info, je ne les manipule pas vraiment, et je ne peux pas faire quelque chose comme ce qui se produit en ce moment, » déclarai-je.

« “C’est pourquoi, celui qui attaque la forteresse avec des monstres, ce n’est pas moi”, est-ce que vous dites ? » elle avait parlé en plissant les yeux comme si elle m’analysait.

Tout au long de l’échange, ses réactions avaient été faibles. Il était clair que mes paroles n’avaient pas d’effet sur elle.

***

Partie 2

En nous voyant nous regarder fixement, Mikihiko avait ouvert la bouche avec un visage agité. « S’il te plaît, crois-le, Leader ! Takahiro nous a sauvés ! »

Après avoir entendu cela, ses yeux avaient tremblé comme si elle hésitait pour la première fois.

Mikihiko semblait avoir gagné sa confiance. Sa voix séduisante avait certainement assez de pouvoir pour la secouer.

Mais, c’était encore beaucoup trop faible.

Rien n’indiquait qu’elle m’ait cru, si ce n’est les paroles de Mikihiko. Les mots hésitants auraient moins de pouvoir de persuasion envers les chevaliers subordonnés.

… C’était peut-être sans espoir, après tout.

Je n’aurais pas eu tort de juger ainsi dans cette situation, et si ça avait continué comme ça, Lily et moi avions décidé de quitter cette forteresse.

Mais la raison pour laquelle cela ne s’était pas produit… c’est que j’avais entendu des bruits de pas se rapprocher par-derrière.

J’avais entendu les pas de plusieurs personnes, ainsi que le cliquetis d’armure.

Je m’étais retourné avec le désir de faire claquer ma langue.

J’avais échoué. J’aurais dû m’échapper plus tôt.

Si nous étions pris entre les deux groupes, nous ne pourrions pas nous échapper facilement. Nous devions nous battre, comme quand nous étions pris entre deux monstres. Même si je voulais éviter de me battre contre les humains autant que je le pouvais… je m’étais tourné tout en regrettant, et j’avais un peu levé la tête.

« … Ah, » m’exclamai-je.

Ce que j’avais vu, c’était plusieurs chevaliers de l’Alliance qui se précipitaient dans cette direction — et, parmi eux, une personne avec un « casque blanc ».

« … Ane… -sama ? » murmura Kei.

Lorsque le chevalier enleva son casque blanc, le visage de la jeune elfe dont les longs cheveux blonds avaient été révélés. Les traits bien ordonnés, même à distance, étaient ceux de Silane, sans aucun doute.

« De quoi s’agit-il ? » demanda Silane.

Silane, dont l’armure blanche était teintée de jets de sang qui semblaient être ceux des monstres, marchait vivement de cette façon avec son casque sous son bras. À mi-chemin, elle tourna son regard vers le chevalier tué par le Croc de Flamme pendant un instant et fronça les sourcils dans la douleur, mais elle ne cessa de marcher.

« … ? » Il semblait que ma situation actuelle ne pouvait pas être vue par Silane, car j’étais dans l’ombre de Kei, qui s’accrochait à moi. Ce n’est qu’après que Silane se soit rapprochée d’une distance de plusieurs mètres que la situation s’était reflétée dans ses yeux bleus.

Un regard d’égarement se répandit sur son visage bien ordonné.

« Takahiro-dono… ? » demanda Silane.

Ses lèvres tremblantes m’avaient appelé par mon nom. Elle alternait son regard entre Asarina dans ma main gauche et Ayame, que je tenais dans mes bras. Dans sa paire d’yeux, un malaise clair était apparent.

… Pour moi, c’était une réunion sous la pire forme possible.

Avant de m’en rendre compte, je serrais ma mâchoire.

Parce que l’hypothèse que j’avais faite était « Surprise, confusion… et après, elle va tourner vers moi sans aucun doute un regard d’hostilité et la pointe de l’épée accrochée à sa taille ».

Ce n’était pas une étrangère. C’était une personne avec qui j’avais échangé des mots, une personne vers qui j’avais un sentiment de familiarité et de bonne volonté. Même si je m’étais préparé, mon cœur me faisait mal quand je pensais être détesté.

Mais, c’était inévitable à ce stade.

J’étais un maître qui était à la tête de monstres. J’avais dit à Lily hier soir que je n’avais pas l’intention d’abandonner tout ça. Il n’y avait pas de mensonges dans ce sentiment.

C’était donc le résultat de mon propre choix.

Ce que je pouvais faire, c’était faire face à tout ça, serrer les dents et le voir jusqu’au bout. C’est tout ce que je pouvais faire.

« … » Après avoir détourné le regard d’Ayame et d’Asarina, Silane avait gardé les yeux fixés sur Kei pendant quelques secondes.

Et finalement, ses yeux s’étaient tournés vers moi, à qui Kei s’accrochait.

C’était l’heure du jugement. En me préparant, j’avais regardé ses yeux. Un regard franc et sans détour était dirigé vers moi. Dans ses yeux bleus transparents, il n’y avait — pas de suspicion ou d’hostilité à mon égard, qui avait maîtrisé les monstres.

« … Silane ? » demandai-je.

Devant moi, qui avais soulevé un soupçon involontairement, un changement s’était produit.

Quoi qu’elle ait vu dans nos silhouettes, le regard d’agitation avait disparu du visage de Silane.

Sa façon de marcher, qui semblait hésitante, s’était transformée en une marche régulière.

Pendant que les autres chevaliers qui l’accompagnaient s’arrêtaient, Silane s’approcha seule. Elle n’avait pas dégainé son épée et ne s’était pas préparée à utiliser son bouclier, et elle s’était tenue à côté de moi avec des mouvements très naturels.

Et puis, elle avait tourné un regard résolu vers la Leader.

« Pourquoi pointent-ils leurs épées vers Takahiro-dono, Leader ? » demanda Silane.

« … Comme c’est soudain, » La Leader avait plissé les sourcils, son souffle ayant été comme bloqué.

« Tu le sauras si tu regardes ? Il a emmené des monstres, » continua-t-elle.

« Et alors ? Vous ne pensez pas qu’il a planifié cette attaque, n’est-ce pas ? » demanda Silane.

Choqué, j’avais regardé le visage bien ordonné de Silane de côté.

Parce que c’était clairement des mots qui essayaient de me protéger.

« On dirait que Takahiro-dono a combattu ce monstre, d’après ce que j’en sais, » continua Silane.

Silane avait montré le Croc de Flamme, dont le cadavre avait été exposé dans le passage, et mon épée avait été teinte du rouge du sang.

« S’il a fait venir ces monstres dans cette forteresse, il n’y a aucune chance qu’il finisse par combattre ce monstre, » déclara Silane.

« Certes, c’est peut-être vrai, mais…, » La Leader fronça les sourcils à l’idée, mais secoua immédiatement la tête.

« Rien que ça, c’est un peu faible. Le pouvoir unique qu’il possède est certainement trop suspect dans cette situation anormale. Même s’il est un héros, nous ne pouvons absolument pas — … » continua la Leader.

« Peu importe si c’est un héros ou pas, » déclara Silane.

« … Quoi ? » La Leader avait ouvert en grand ses yeux.

Les mots prononcés par Silane étaient remplis de confiance, à tel point que j’avais pu comprendre cette réaction.

« Takahiro-dono a protégé Kei. Pour ce faire, il a exposé en public le pouvoir qu’il cachait jusqu’alors et cela même s’il savait sans aucun doute que la situation se passerait ainsi. Il y avait certainement une noble intention dans cet acte et cela, sans même un fragment de méchanceté, » regardant Leader d’un regard fort, Silane fit sortir ces mots de ses lèvres.

« Takahiro Majima est une personne qui peut être respectée, » continua Silane.

« Silane…, » déclarai-je.

C’était ce qu’elle m’avait dit quand elle s’était séparée de nous, juste avant que ça finisse comme ça.

Elle avait dit les mêmes mots, même après avoir connu la vérité sur moi.

En me regardant, moi qui avais perdu mes mots en raison de la surprise, un petit sourire flottait sur le visage de Silane, alors qu’elle me regarda rapidement. C’était une expression faciale si charmante que j’avais involontairement commencé à être fasciné par elle.

« … Toi… pour dire une telle chose…, » on aurait dit que la Leader ne pouvait pas cacher sa surprise, la même que moi, ou peut-être plus.

Elle ne s’attendait certainement pas non plus à ce que la personne en qui elle avait confiance dise une telle chose. Elle continua sur un ton abasourdi.

« … Peu importe qu’il soit un héros ou pas, tu dis ? » demanda-t-elle.

« Oui, » Silane, se tournant vers la Leader, acquiesça encore sans hésitation.

Son expression faciale résolue était pleine de détermination pour essayer de faire changer d’avis la femme devant elle d’une manière ou d’une autre.

Il était clair qu’elle essayait sérieusement de persuader l’autre.

« Le fait de transformer Takahiro-dono en ennemi est impensable. Nous devrions le laisser coopérer avec nous pour mettre fin à cette situation difficile. Alors…, » déclara Silane.

Puis, pour une raison ou pour une autre, les mots de persuasion qu’elle prononçait pour de bon avaient été coupés.

Silane plissa les sourcils. Une voix de doute s’était fait entendre. « … Leader ? Il y a un problème ? » demanda Silane.

Devant le regard fixe de Silane, les épaules de la Leader, qui prêtait l’oreille à ses paroles, tremblaient petit à petit.

« Non, quoi. Je vois. Je vois. ... Fu… fufu ~, » c’était clairement un comportement où elle résistait à ne pas rire. Cela n’avait pas duré longtemps. Apparemment incapable d’endurer plus, la Leader avait finalement parlé et s’était mise à rire.

« Oui, je vois ! Peu importe si c’est un héros ou pas, hein ? De ta part, c’est un chef-d’œuvre ! » déclara la leader.

C’était vraiment un rire heureux.

« Lea —, Leader… ? » Silane, faisant entendre une voix de confusion, avait réussi à me jeter un coup d’œil de côté.

Je savais qu’elle cherchait de l’aide, mais naturellement, je ne savais pas non plus pourquoi la Leader s’était mise à rire.

Cependant, le fait que son rire retentissant dans le couloir avait repoussé l’atmosphère désagréable qui pendait dans ce lieu et qui avait été ressentie par mon corps.

« Fu, fufu. Certainement, Silane, c’est exactement comme tu l’as dit, » elle l’avait dit en riant. « Le fait de sauver les faibles, même si tu deviens une victime, est loin d’être mauvais. Il est également difficile d’envisager de perdre son poste avec le plan que tu as commencé, c’est tout à fait exact. Il n’y a aucune raison de douter de lui, et en plus, si toi et Mikihiko me mordez tous les deux… il semble que je me sois trompée à ce sujet, » déclara la leader.

La femme, qui avait fini par attirer son rire, agita le bras une fois.

« Regainez vos épées ! Cette personne n’est pas notre ennemie ! » déclara-t-elle.

La voix d’une femme pleine de dignité avait frappé mes lobes d’oreilles.

Les chevaliers, entendant son ordre, rangeaient leurs épées avec des mouvements ordonnés.

C’était des mouvements sans hésitation, et il n’y avait même pas une seule personne qui laissait courir le mécontentement et les grognements dans son attitude. Même si la persuasion de Mikihiko et Silane avait aussi eu un effet sur eux, leur Leader était autre chose.

« Pardonnez-nous d’avoir douté à tort de vous, héros, ainsi que notre impolitesse lors que nous avons pointé nos épées sur vous, » quand la Leader avait tourné son visage vers moi, elle avait sincèrement prononcé ces paroles. « J’espère que vous pourrez nous accompagner. Nous prévoyons ensuite de lancer une opération de contre-offensive avec l’aide de l’Unité Expéditionnaire. Ce serait rassurant si on pouvait se battre ensemble, si possible. »

Tout en regardant attentivement le déroulement des événements, j’avais involontairement échangé des regards avec Lily.

J’avais pensé nous devrons nous enfuir, et j’avais eu peur qu’on puisse s’entretuer.

Mais, je n’avais même pas imaginé qu’il y aurait une proposition de coopération.

Bien sûr, c’était une heureuse erreur de calcul. Non. Peut-être devrais-je dire « le précieux résultat que j’ai gagné » ?

Ce serait difficile de quitter la forteresse avec nous seuls. La coopération était nécessaire pour survivre. Tant qu’il n’y avait pas d’hostilité, il n’y avait aucune raison pour nous de refuser sa proposition.

Lily et moi hochâmes la tête l’un vers l’autre, et je l’informai que nous étions d’accord avec sa proposition.

Mikihiko et Kei applaudirent, et Silane soupira.

Ainsi, grâce aux efforts de Mikihiko, Kei et Silane, j’avais pu éviter à temps la crise où nous nous serions entretués inutilement.

***

Partie 3

Après avoir rejoint l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance, nous avions immédiatement commencé à nous rendre à l’intérieur de la forteresse.

Près de Lily et moi, qui marchions au trot, il y avait trois personnes : Leader, Mikihiko et Kei. Les autres chevaliers qui nous accompagnaient sécurisaient les environs un peu plus loin.

Tout en avançant à un rythme rapide, j’avais reçu de la Leader une explication simple sur la situation actuelle de la forteresse.

Tout d’abord, à propos des personnes transférées autres que nous : elles semblaient toutes en sécurité dans le compartiment central de la forteresse pendant le raid. Quelle chance… ou peut-être devrais-je dire que, comme d’habitude, Mikihiko et moi n’avions pas eu de chance ? Quoi qu’il en soit, c’était bien qu’ils soient en sécurité.

L’Ordre des Chevaliers de l’Alliance, dirigé par la Leader, semblait protéger le compartiment central de la forteresse où se trouvaient les héros.

Cependant, la situation s’était rapidement détériorée et Silane avait dû quitter à contrecœur la force principale tout en dirigeant une force détachée. Et avec elle, elle avait commencé à combattre les monstres qui avaient envahi le compartiment central de la forteresse. Il s’était avéré que les deux monstres que nous avions combattus étaient ceux qu’ils avaient ratés pendant cette période.

Et, après que le groupe de Silane ait salué, l’opération de contre-offensive dont la Leader avait parlé il n’y avait pas si longtemps avait été proposée.

On disait que l’Unité Expéditionnaire, ceux qui l’avaient suggérée, essayait de combattre les monstres, mais comme il y avait tant d’ennemis, il y avait un risque que le pire arrive, même s’ils étaient des tricheurs. La décision « beaucoup de potentiel de guerre est nécessaire » avait été prise, et la Leader était venue rencontrer Silane. En chemin, ils nous avaient rencontrés en tuant les monstres que le groupe de Silane avait ratés.

Après avoir saisi la situation générale, je m’étais ensuite interrogé sur l’opération de contre-offensive cruciale qui allait suivre.

Les opérations de contre-offensive avaient été proposées par l’Unité Expéditionnaire, mais il semblerait qu’il y avait environ 300 élites rassemblées de l’Armée et de l’Ordre des Chevaliers qui continuaient à résister dans diverses parties de la forteresse.

Les grandes lignes de l’opération étaient les suivantes : premièrement, assurer la sécurité de ceux qui se trouvaient à l’intérieur des murs intérieurs de la forteresse actuellement attaquée par des monstres capables de voler. Ensuite, frappez les monstres au niveau du mur extérieur qui était occupé avec la plus grande magie de l’Unité Expéditionnaire, puis nettoyez les monstres qui avaient envahi la forteresse — quelque chose de simple comme ça.

Bien que la plupart d’entre eux le confiaient aux prouesses de combat à l’Unité Expéditionnaire, si cela se passait bien, ils pourraient probablement anéantir un grand nombre de monstres restant sur la muraille extérieure d’un seul coup.

Les batailles de nettoyage suivantes se dérouleraient essentiellement sous la forme où l’Unité Expéditionnaire se tiendrait au front, et où les soldats de l’Armée et les Ordres des Chevaliers les soutiendraient pour éviter qu’ils ne soient entourés et écrasés par le nombre. Comme j’étais un collaborateur des Ordres des Chevaliers, j’allais aussi donner un coup de main dans ce travail.

« … »

« Est-ce tout ? » demanda la Leader.

Après qu’elle ait fini de m’expliquer, Leader avait remarqué mes yeux et avait tourné son visage vers moi.

« Vous semblez être étonné, » déclara la Leader.

« … Oui, je suppose que oui. Je n’aurais jamais pensé pouvoir coopérer avec les humains de ce monde différent après avoir révélé ma capacité, » déclarai-je.

« Je regrette de devoir dire que, même si je dis “coopérer”, cela devra être limité, » répondit la Leader.

La Leader secoua la tête.

« Comme je l’ai dit tout à l’heure, j’aimerais que vous cachiez votre pouvoir, Takahiro-dono. Cela peut entraîner une confusion inutile, » continua-t-elle.

« Compris, » déclarai-je.

Dans le 3e Ordre des Chevaliers de l’Alliance, la Leader, qui les dirigeait, était scrupuleuse.

Cependant, l’Armée de l’Empire et les autres Ordres des Chevaliers ne l’étaient pas. J’avais déjà reçu un avertissement de la Leader, « Je ne sais pas ce qui arrivera s’ils voient votre pouvoir ».

Ce serait certainement vrai. Pour les habitants de ce monde, c’était comme révéler que le dieu qu’ils adoraient était le diable. Si le moment où je l’avais révélé était mal choisi, le front de guerre pourrait s’effondrer à cause de cela.

En raison des circonstances, j’avais dû cacher Ayame et Asarina. Naturellement, ma capacité de combat était tombée dans le caniveau ainsi, donc l’aide que j’apporterais à la défense de la forteresse serait à la portée de ce que je pourrais faire. Bien sûr, selon la situation, il n’était peut-être pas possible de dire ce genre de choses…

Honnêtement, c’était gênant, mais je n’avais pas le choix.

Bien que le doute concernant l’attaque de la forteresse ait été levé, le fait que j’étais quelqu’un qui maîtrisait des monstres n’avait pas changé. Jusqu’à présent, je n’étais qu’un étranger dans ce monde. Il fallait que j’en sois bien conscient.

Même de la part des chevaliers qui nous accompagnaient, bien qu’ils ne me tournaient pas le dos, j’avais quand même senti leur vigilance. J’étais un peu à bout de nerfs à cause de l’air inconfortable, mais même s’il y avait des parties auxquelles je pensais, j’étais capable de me battre côte à côte avec un but commun, même si c’était seulement cet endroit, donc c’était loin d’être le pire que j’avais prévu.

Presque tout était dû à la générosité d’une femme.

« Avez-vous vraiment l’intention de vous battre avec moi ? » demandai-je.

« Avez-vous des soupçons ? » demanda la Leader.

« … Honnêtement, un peu, » répondis-je.

« Hahaha. Vous êtes prudent. Non. C’est très bien. Pour protéger les choses importantes, il faut autant de prudence et d’audace, » répondit la Leader.

La jeune fille avait ri, apparemment enchantée.

Je ne sentais aucune réserve face à cette attitude favorable. C’était un peu étrange.

« Pourquoi m’avez-vous fait confiance ? » demandai-je.

Quand je le lui avais demandé, la femme avait habilement fait un haussement de sourcils.

« Vous n’avez rien dont je devrais douter. Je vous l’ai dit tout à l’heure, » répondit la Leader.

« Ouais. Merci à Mikihiko et à la persuasion de Silane. J’en suis très reconnaissant… Mais c’est uniquement pour ça que vous avez cessé de douter de moi, n’est-ce pas ? » demandai-je.

Moi, qui dirigeais les monstres, j’étais une existence détestée dans ce monde.

Pour une raison très simplifiée, pour combattre côte à côte avec moi, il fallait d’abord se débarrasser de ce dégoût physiologique.

« Aah. Je vois. Avez-vous des doutes à ce sujet ? » Semblant comprendre ce que je me demandais, la Leader hocha la tête une fois et répondit. « C’est très simple. Ma personne de confiance a été sauvée par vous. »

« … Je ne m’en souviens pas moi-même, » répondis-je.

Voyant que j’étais confus avec mes sourcils plissés, la Leader avait ri très joyeusement. « Hehe hehe hehe. »

« Je me pose des questions quant à savoir si la personne elle-même en est consciente ou non, » déclara la Leader.

Tandis qu’elle parlait, elle jeta un coup d’œil derrière elle.

Dans ce lieu se trouvait la figure de Silane, qui dirigeait l’arrière-garde qui nous protégeait contre une attaque par-derrière.

« Silane… ? » demandai-je.

« Oui. C’est une fille au cœur pur. J’ai interagi avec son père et son frère, je la connais depuis son enfance. Elle avait un rêve plus grand que n’importe qui d’autre, et pour cela elle n’était pas réticente à se consacrer à ses études, a enduré toutes les épreuves, et a progressé pour devenir un bon chevalier avec la dévotion d’être un pilier. Je me suis battue deux fois de suite avec elle, et elle m’a sauvé la vie plus de fois que je ne peux compter. Entre-temps, j’en suis venue à compter sur elle et je lui ai confié le rôle d’administratrice générale, » déclara la Leader.

Il y avait de la chaleur dans les mots que la Leader avait prononcés.

J’avais supposé que les sentiments entre elles n’étaient pas seulement ceux du patron et de sa subordonnée. Dans la terre rude de la mer d’arbres, j’avais moi-même fait l’expérience que les liens que vous entreteniez étaient importants.

« … Cependant, parce qu’elle est une bonne chevalière, elle souffrait. Elle était bouleversée par l’inévitable réalité, mais elle n’arrivait toujours pas à abandonner, et peu de temps après, elle a fini par attendre avec impatience l’avènement du héros, à tel point qu’elle en était folle. Je ne pouvais rien y faire, » déclara la Leader.

Quand j’avais entendu la Leader en parler comme si elle se repentait, je m’étais souvenu de la silhouette de Silane se plaignant qu’elle n’était pas assez forte.

— Ce n’est pas assez. Avec ce corps. Peu importe combien je m’entraîne, mes compagnons meurent un par un sans que je sois capable de les protéger.

La femme devant moi l’avait probablement toujours vue comme ça. Cela avait dû être douloureux de la voir souffrir, surtout si elle croyait qu’elle était une camarade importante.

La Leader avait poursuivi. « Nous vivons chaque jour en gardant notre foi envers les héros qui nous apportent le salut dans nos cœurs et nous soutiennent. Grâce aux exploits des héros, nous pouvons vivre ici aujourd’hui. Il serait donc tout à fait naturel que nous en soyons toujours conscients, que nous fassions preuve de respect et que nous rendions grâce à ceux qui nous aident maintenant et à l’avenir. »

Leurs valeurs tendaient un peu vers la religion, donc il y avait aussi des parties qui étaient difficiles à comprendre pour les Japonais d’aujourd’hui comme moi, mais en bref, ce qu’ils voulaient dire, c’était de dire merci à tous ceux qui avaient risqué leur vie dans le passé. Si c’était comme ça, je pourrais aussi les comprendre.

« Les héros sont notre soutien. Par conséquent, je ne renierai pas non plus mon cœur qui veut le salut. Mais elle ne doit pas aller aux extrêmes. La foi qui va trop loin rend les yeux embrouillés. Rien ne devrait vous envelopper d’illusions devant nous, » continua la Leader.

Une certaine forme de foi pouvait être ressentie dans les paroles de la Leader.

« Regarder quelque chose qui n’a ni ombre ni forme, et ne pas regarder ce qu’il y a vraiment devant soi — c’est un acte vraiment dangereux. En faisant une telle chose, nous pourrions finir par faire une grosse erreur tôt ou tard… C’est pourquoi, Takahiro-dono, » la leader m’avait appelé par mon nom. « Je vous suis reconnaissante. Parce que vous, qui avez fait déclarer à Silane “Peu importe qu’il soit un héros ou non”, vous l’avez sauvée de ce danger. »

Après avoir dit cela, la leader avait souri. Pour les humains de ce monde, et pour elle aussi, moi, qui dirigeais des monstres qui était une terrible calamité, j’aurais dû être une existence qui devait être détestée. Et pourtant, elle montrait un sourire sans malaise maintenant.

Je vois, donc c’était la femme pour qui Mikihiko est si épris, hein ?

« Alors, Takahiro ? » Mikihiko, remarquant le regard que j’avais posé sur lui, m’avait demandé cela, fier pour une raison quelconque.

J’avais compris le sentiment de vouloir se vanter « c’est une femme bien, n’est-ce pas ? », mais malheureusement, à l’heure actuelle, elle n’était pas l’amoureuse de Mikihiko ou quoi que ce soit du genre.

« … Je pense que c’est un chemin épineux, mais continue sans te décourager, » déclarai-je.

« Mon meilleur ami m’a soudain pris en pitié !? » s’exclama Mikihiko.

Alors que nous avions une telle conversation, nous étions finalement arrivés au point de rencontre.

Cependant, les silhouettes de l’Unité Expéditionnaire n’étaient plus là.

***

Partie 4

« Que voulez-vous dire par “l’opération a déjà commencé” ? » La voix en colère de la Leader avait résonné dans la salle de réception.

Dans la salle, qui était le lieu de rencontre, il ne restait plus que quelques soldats.

Un vieil homme, à qui les soldats avaient été confiés, pâlissait devant l’attitude menaçante de la Leader.

« O —, oui. Sur ordre du général Green, » répondit le vieil homme.

« Ils ont commencé l’opération sans nous attendre ? Cet ostentatoire bâtard était-il pressé d’accomplir quelque chose ? Connaît-il la situation… ? » demanda la Leader.

Il semblait y avoir quelque chose qui n’allait pas.

L’un des chevaliers appela la Leader, qui gémissait. « Leader. Maintenant que j’y pense, depuis quelque temps déjà, le général a… »

« … Aah. Je vois. C’est vrai. Il a été poussé aux pieds du mur, hein ? Mais ses ennuis n’ont pas changé, » déclara la Leader.

« Que devrions-nous faire, chef ? » demanda le chevalier.

« … Je suppose que nous n’avons pas d’autre choix que de les poursuivre. Même dans le pire des cas, nous ne pouvons pas perdre un héros. Nous devons absolument rassembler le plus grand potentiel de guerre de la forteresse, » répondit la Leader.

La Leader s’était entretenue avec le chevalier.

Silane s’était précipitée vers nous, qui avions regardé ça un peu loin.

« Il semble qu’il y ait eu des problèmes, » déclara Silane.

« Ça en a tout l’air. ... C’est le général Green qui nous a accueillis quand nous sommes arrivés à la forteresse, non ? » demandai-je.

« C’est vrai. C’est le plus haut gradé de l’armée de l’Empire qui est stationné dans cette forteresse, » répondit Silane.

« Qu’est-ce que la Leader veut dire par “ce type a été poussé aux pieds du mur” ? » demandai-je.

« C’est parce que la défense de la forteresse est du ressort de l’armée, » répondit-elle.

« … N’est-ce pas un peu injuste de lui faire prendre la responsabilité du quasi-effondrement dans cette situation ? » demandai-je.

Peu importe qui occupait la première place, il n’aurait pas été possible d’éviter une situation aussi dangereuse avec autant de monstres qui se rapprochaient. Cependant, la prise de responsabilité pourrait avoir été l’une des tâches les plus importantes de l’organisation.

« Non. Bien que ce soit certainement vrai… il est également vrai qu’il y avait un défaut dans la défense, » répondit Silane.

« … Le pont-levis ? » demandai-je.

« Oui, » répondit-elle.

Pendant quelques secondes, la dizaine de membres de l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance, qui avaient tenté d’aller dans la mer d’arbres, avait utilisé leur vie pour leur donner du temps, mais le pont-levis qui était censé se lever s’était arrêté à mi-chemin.

Si cela ne s’était pas produit, nous aurions peut-être pu gagner un peu de temps et préparer la défense. On peut certainement dire que c’était un problème causé par l’armée qui s’occupait de la défense de la forteresse. Silane avait un visage légèrement amer.

« En fait, il a été beaucoup harcelé par l’Ordre des Chevaliers de l’Empire, » déclara Silane.

« … Des dissensions internes, c’est ça ? » demandai-je.

« C’est exactement ça. Ils n’ont pas d’honneur, » déclara Silane.

« Vous n’avez pas à vous excuser, Silane. Alors, qu’est-ce qu’il a fait ? Ce type a-t-il omis les Ordres des Chevaliers de l’Alliance afin d’obtenir ne serait-ce que quelques réalisations pour restaurer son honneur ? » demandai-je.

« Non seulement il l’a fait, mais il semble qu’il ait aussi pris plus de soldats que prévu. Le général était probablement pressé vu qu’il est tenu responsable devant les héros et tous les peuples, » répondit-elle.

« Même s’il vivait ici, sa position serait détruite, hein ? » demandai-je.

D’après l’impression que j’avais entendue, l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance était censé être l’élite pour subjuguer les monstres dans la mer des arbres. Le travail avait été poussé sur l’Ordre des Chevaliers, qui avait été affecté à la même mer d’arbres, de sorte que leur position n’était probablement pas trop forte, mais au contraire, cela signifiait aussi qu’ils avaient une abondance d’expérience au combat.

Après les avoir laissées de côté, il avait procédé à l’opération.

Je ne pouvais pas imaginer qu’il puisse garder son jugement rationnel. ... Non. Ou peut-être qu’il avait assez confiance en lui pour penser qu’il pouvait encore gagner ?

— Les héros, hein ?

« Dans le plan, allait-il annihiler les monstres avec la magie de Watanabe Yoshiki de l’Unité Expéditionnaire ? » demandai-je,

Je m’étais souvenu de la silhouette d’un petit étudiant qui tenait un bâton de guerre dans sa main. Même s’il faisait partie des guerriers, qui excellaient dans les capacités physiques et la magie en général, il semblait avoir un magicien comme pouvoir de triche. À l’inverse, Juumonji semblait être un guerrier, et il semblait que le 4e rang soit sa limite, mais cela ne changeait rien au fait qu’il avait une magie terriblement puissante.

Naturellement, si vous essayiez de gérer la magie à grande échelle, vous auriez besoin de temps pour vous concentrer sur elle, peu importe à quel point vous étiez un tricheur. C’était le travail des soldats et des chevaliers qui les soutenaient pour gagner du temps. Il avait probablement jugé que, si c’était tant que cela, il suffirait qu’il rassemble les soldats de la forteresse et qu’ils forment un groupe défensif, même sans les chevaliers de l’Alliance.

« … Non. Attendez un peu. S’il l’a fait, qu’est-il arrivé aux autres personnes transportées ici ? Ne me dites pas qu’il les a laissés dans un endroit sans personne, » demandai-je.

« Non, Takahiro-dono. Cela ne semble pas être le cas, » répondit la Leader.

Ceux qui avaient répondu à ma question étaient Leader et Mikihiko, qui étaient revenus après avoir terminé la conversation.

« Il semble que tous les héros accompagnent les deux membres de l’Unité Expéditionnaire. Il y avait beaucoup de gens qui détestaient quitter les membres de l’Unité Expéditionnaire dès le début, alors même si ce n’était pas ainsi, il y aurait eu beaucoup de gens qui les auraient accompagnés, » déclara la Leader.

« Ce n’est pas surprenant vu qu’ils ont été dressés comme des animaux, » déclara Mikihiko.

Mikihiko, parlant amèrement comme d’habitude, haussa les épaules.

« Eh bien, je ne comprends pas non plus qu’ils pensent que “ce sera plus sûr en étant avec l’Unité Expéditionnaire”, » déclarai-je.

« Takahiro-dono. Nous allons rattraper les troupes qui sont allées de l’avant après ça. Voulez-vous venir avec moi ? » demanda Silane.

« Bien sûr. Si c’est comme ça, on ferait mieux de se dépêcher, non ? » demandai-je.

Après avoir fait un signe de tête, j’avais essayé de courir avec les chevaliers.

— Lily m’avait attrapé le poignet.

« Attends, » déclara Lily.

Quand j’avais regardé vers elle, son expression était sinistre.

Dans sa main, elle tenait fermement une lance en bois.

« Cela m’a pris du temps, mais…, » continua Lily.

Lily, reniflant l’air, avait brandi la lance.

Et peu après s’être concentrée sur quelqu’un, Lily avait lancé la lance.

« … Quoi !? » m’exclamai-je.

La lance, projetée avec une force épouvantable, avait traversé la tête de l’un des soldats dans la salle.

Sa tête s’était ouvert comme une tomate, et le corps du soldat fut soufflé vers l’arrière par cette force et ses membres allongés au sol.

Les gens dans la salle n’avaient été stupéfaits qu’un instant.

« Espèce de salaud ! » crièrent les chevaliers.

Les bruits d’épées dégainées se succédèrent avec des voix en colère. L’hostilité avait tourbillonné dans le hall, et puis — .

« Calmez-vous ! » cria la Leader.

— La réprimande de la Leader avait frappé les oreilles des chevaliers.

Et, l’hostilité avait été écrasée. Les regards confus des chevaliers la regardaient, mais la Leader fixait le soldat effondré avec ses sourcils plissés.

Lily la remercia en haussant les épaules.

« Merci de les avoir arrêtés. J’aurais aimé pouvoir le dire plus tôt. Mais si j’en avais révélé la vérité, il aurait alors commencé à agir violemment ici et des dégâts auraient pu se produire, » déclara Lily.

Après avoir suivi le regard de la Leader, des voix de surprise s’élevèrent de la part des chevaliers.

Parce que la figure du chevalier transpercé par la lance lancée par Lily s’était transformée en un monstre qui ressemblait à l’ombre d’une personne avec seulement un haut du corps.

***

Partie 5

Dans l’un des cours sur les monstres de Kei, j’avais appris qu’il y avait des monstres vivant dans la couche extérieure de la mer des arbres appelée « Doppelgänger ».

J’imaginais que les gens qui s’intéressaient aux RPG pouvaient le prévoir grossièrement, mais ils avaient la capacité de copier l’apparence de leurs ennemis.

Ceux qui rencontraient des doppelgängers étaient tués par « un autre eux » qui leur ressemblait.

Dans un certain sens, il s’agissait d’une capacité qui ressemblait à la capacité d’imitation que Lily, un slime mimétique, avait, mais il y avait beaucoup de différences.

D’abord, ils n’avaient pas besoin de s’attaquer à une cible. Et la copie n’était parfaite qu’en apparence.

D’autre part, au maximum, seule l’apparence de la cible pouvait être copiée, alors que leurs capacités ne pouvaient pas être copiées.

Surtout, ils n’avaient aucune volonté, contrairement à Lily, et il leur était donc impossible de se glisser dans un rassemblement humain pendant longtemps.

Naturellement, il avait été impossible de faire des choses comme envahir furtivement une forteresse… du moins, jusqu’à maintenant.

« Je n’ai rien remarqué de tout cela…, » déclara Silane.

« Je suppose qu’un petit esprit ne peut pas les détecter s’ils ne sont pas hostiles ? Alors, vous n’auriez rien pu faire, » j’avais réconforté Silane, qui gémissait en regardant un peu vers le sol. « Quoi qu’il en soit, ceci donne une explication sur le pont-levis. »

« … Après la destruction de la porte de fer, les soldats autour de la porte ont été piétinés par des monstres. Même si un monstre se glissait dans les soldats et l’entravait, personne ne vivrait en sachant cela. Ils ont été tués, » déclara Silane.

Comme cela montrait qu’un sosie s’était glissé dans les soldats, la probabilité que la même chose se produise sur le lieu important de la défense était élevée.

Au contraire, la situation était assez grave, car on aurait même pu se glisser dans l’opération de contre-offensive menée par l’Unité Expéditionnaire.

Après que Lily ait confirmé qu’il n’y avait plus d’autres doubles dans l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance et que les chevaliers étaient partis à cet endroit, nous avions immédiatement commencé à bouger.

Heureusement, l’Unité Expéditionnaire semblait avoir nettoyé les monstres en cours de route, ce qui nous avait permis d’avancer en douceur. Nous devions rattraper le plus tôt possible les gars qui étaient censés être en train d’exécuter l’opération de contre-offensive. Sinon, l’opération qui contrôlait le destin de la forteresse pourrait être un échec…

« Qu’est-ce qui ne va pas, Maître ? » C’était Lily qui m’avait appelé, alors qu’elle courait à côté de moi.

Elle me regardait d’un air anxieux.

« Tu as une expression sombre, » continua Lily.

« Rien. Rien. Je ne crois pas que j’aime ça, » déclarai-je.

« Tu n’aimes pas ça ? » demanda Lily.

J’avais répondu à Lily, qui avait cligné des yeux et incliné la tête.

« À l’heure actuelle, nous les pourchassons pour régler ce problème. C’est la même chose avec le double de tout à l’heure, mais nous avons toujours été trop tard. Au moins jusqu’à présent, il serait préférable de penser que les choses se déroulent comme l’“ennemi” avait prévu jusqu’à présent, » répondis-je.

« Eh bien, c’est vrai, » répondit Lily.

« Ce n’est qu’une hypothèse… mais le fait qu’une situation d’urgence comme celle-ci se soit produite juste après notre arrivée, ne pensez-vous pas que le moment est trop bien choisi ? » demandai-je.

« Attendez une minute, Takahiro-dono, » Silane, qui écoutait notre conversation, nous avait interrompus. « Vous ne voulez pas dire que la situation est en train de se produire avec la visite des héros comme motif, n’est-ce pas ? »

« Il y a une possibilité, » répondis-je.

Bref, le raisonnement était le même que lorsque Kei avait disparu. Dès que nous avions transféré, les gens avaient commencé à rester dans la forteresse, un grand nombre de monstres avaient attaqué, quelque chose qui ne s’était jamais produit jusque-là. Je doute qu’il n’y ait un lien aussi étrange.

« Comme un double s’est infiltré comme ça, il est peu probable qu’il s’agisse simplement d’un déchaînement de monstres. Il y a un “ennemi” qui est le meneur dans cette attaque contre la forteresse. Et, en supposant que les choses se déroulent comme “l’ennemi” avait prévu jusqu’à présent, le flux actuel peut être catastrophique, » déclarai-je.

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda Silane.

« Si nous, les personnes transférées, sommes impliquées dans le but de l’“ennemi”, alors naturellement, il sait que l’“Unité Expéditionnaire” est là, non ? » demandai-je.

« … Ce n’est pas possible ! Ils ont supposé que nous compterions sur les héros !? » s’exclama Silane.

Silane, réalisant ce que je voulais dire, avait écarquillé les yeux.

« Ouais. Si c’est le cas, c’est plutôt mauvais. L’opération de contre-offensive centrée sur l’Unité Expéditionnaire serait certainement efficace. Cela serait le cas normalement. Cependant, étant donné la situation, c’est aussi suspect. S’ils savaient que les gars de l’Unité Expéditionnaire seraient là, ils auraient dû prendre des contre-mesures, » déclarai-je.

« Impossible, ça ne peut pas être…, » déclara Silane.

« Bien sûr, j’y pense peut-être trop, » continuai-je.

Silane avait l’air d’avoir reçu un trop grand choc, alors j’avais dit ça au cas où.

En fait, une partie considérable de ce que je disais n’était rien de plus qu’une supposition.

Tout d’abord, on avait supposé que nous avions transféré des personnes, et il y avait aussi la question de comment pouvaient-ils traiter avec cette « unité expéditionnaire ». En tout cas, leurs adversaires étaient des tricheurs qui avaient un immense pouvoir dans ce monde.

D’après mon expérience jusqu’à présent, j’avais l’habitude de supposer le pire. Donc, ce n’était peut-être qu’une anxiété inutile.

Mais, je pensais qu’il valait mieux supposer le pire.

Je devrais être prudent, cela faisait suite à ce que la Leader avait dit plus tôt.

J’avais réfléchi en montant l’escalier qui se connectait au sommet du mur intérieur avec les chevaliers.

Si c’était moi, comment prendrais-je des contre-mesures contre les tricheurs ?

La personne qui avait causé cette affaire avait un pouvoir proche du mien. Donc, ce n’était pas difficile pour moi d’assumer la situation placée par cette personne.

Après avoir réfléchi encore plus… la conclusion à laquelle j’étais arrivé était « c’est impossible »…

Dès le début, je pensais à mes propres capacités, mais la capacité d’utiliser les monstres comme potentiel de guerre était désavantagée au combat. Peu importe la façon dont j’y pensais, il y avait toujours la possibilité que la situation soit renversée par les tricheurs.

Ou, ils pourraient être capables d’en tuer un si les monstres se concentraient sur un endroit où il n’y avait qu’un seul tricheur, mais cet endroit était la forteresse, où il y avait des gens innombrables qui les soutenaient, les héros.

Dans une telle situation, si vous vouliez tuer les utilisateurs de triches, vous devriez créer une situation qui les empêcherait de démontrer… non.

Attends ?

N’y avait-il pas une seule possibilité où ils pourraient y arriver ?

J’avais senti la sensation de sueur froide couler le long de ma colonne vertébrale à cette idée.

… Il n’y avait pas moyen. Ça ne devrait pas arriver. Même si je supposais le pire, c’était vraiment trop horrible. Si c’était le cas, l’opération de contre-offensive échouerait complètement. Parce qu’en premier lieu, « ils n’avaient même pas besoin de prendre des contre-mesures contre les tricheurs ou quoi que ce soit de ce genre ».

« On y est presque ! » déclara la Leader.

Surpris, j’avais levé la tête. Le passage menant au haut du mur intérieur était visible à l’extrémité de l’escalier.

« Lily, prépare-toi, » déclarai-je.

« … Ouais, » ressentant peut-être ma tension, Lily répondit d’une voix raide. En passant par le passage avec les chevaliers, nous étions sortis de l’autre côté.

J’étais sur mes gardes, mais il n’y a pas eu d’attaques de monstres.

« … ! » Mais ce que j’avais vu m’avait coupé le souffle.

Parce que j’avais l’impression que ma peau se raidissait.

Au sommet du mur intérieur, une énorme quantité de pouvoir magique convergeait actuellement. Quiconque pouvait ressentir un pouvoir magique ne pouvait s’empêcher de pâlir après avoir senti à quel point la quantité de pouvoir magique qui tremblait actuellement dans cet endroit était absurde.

Après être arrivés au sommet du mur intérieur, nous avions couru dans la direction où nous avions senti l’énorme densité de pouvoir magique. Puisqu’il était clair qu’il y avait un protagoniste dans cet endroit.

Que le balayage soit déjà terminé ou non, il n’y avait pas de silhouettes de monstres dans les environs. À leur place, soldats et chevaliers s’entassaient. Le vieil homme dont je me souvenais — le général Green, qui s’occupait de la forteresse Tilia, remarqua le groupe des chevaliers de l’Alliance qui apparut et il ouvrit grand les yeux. Près de cela, il y avait aussi les silhouettes des personnes transférées avec moi.

« Ah ! Majima-kun, Mizushima-san ! » déclara Taichi.

Taichi Miyoshi, le « médiateur », avait couru dans cette direction après nous avoir remarqués. Les trois hommes et les trois femmes qui l’avaient accompagné même dans la mer d’arbres venaient aussi par ici.

« Vous étiez vraiment en sécurité, Dieu merci ! J’étais inquiet ! » déclara Taichi.

« Miyoshi-san, quelle est la situation ? Où est l’Unité Expéditionnaire ? » demandai-je.

« Aah, ils sont là-bas, » répondit Taichi.

J’avais regardé dans la direction que Taichi Miyoshi désignait en parlant.

À peu près au même moment, un cercle magique si grand qu’il avait atteint le dessus de nos têtes avait été déployé.

J’avais pu apercevoir un petit étudiant qui avait déployé l’immense cercle magique vert à l’extrémité de l’extravagant bâton de guerre qu’il avait hissé au-dessus de sa tête, regardant vers le mur extérieur, de l’autre côté d’un grand nombre de soldats.

C’était Watanabe Yoshiki, membre de l’Unité Expéditionnaire. À ses côtés, Juumonji Tatsuya, également membre de l’Unité Expéditionnaire, tenait une épée droite et large dans une main et déployait un cercle magique rouge dans son autre main.

« Très bien, les préparatifs sont terminés ! Allons-y ! Allons-y ! » cria Watanabe.

Le vert, grand cercle magique, remarquablement fort, brilla.

Tandis que les deux membres de l’Unité Expéditionnaire construisaient leur magie, les soldats et les chevaliers observant les environs ensemble, sans négligence, étaient également enracinés sur place sur cette scène.

C’était aussi naturel.

Parce que ceux-là ne pouvaient sûrement pas être d’autres que les héros admirés dans les légendes.

Peut-être suis-je en ce moment dans l’une des scènes des légendes — même moi, j’avais pensé quelque chose comme ça. Pour les habitants de ce monde différent, c’était d’autant plus vrai.

C’était une histoire que j’avais entendue de Kei, mais la magie que les gens de ce monde pouvaient utiliser, le soi-disant 3e rang semblait être la limite. La magie du 5e rang était, en d’autres termes, au-delà de la zone où les gens ne pouvaient pas entrer.

Un garçon tenait ça dans sa main.

Il n’y avait aucun doute dans mon esprit qu’il pourrait complètement aplatir cette forteresse s’il le voulait. En fait, même si je savais qu’il s’en prendrait aux monstres, il y avait un immense présage de destruction, au point que j’avais peur que cela ne cause des dommages à la forteresse.

« Ressentez la douleur des gens que vous avez tués ! » cria Watanabe.

Watanabe le déclara triomphalement et fit descendre son éblouissant bâton de guerre.

C’était sûrement le marteau de fer de Dieu. Le plus grand et le plus fort coup, préparé par quelqu’un admiré en tant que héros dans ce monde, après avoir pris un certain temps, avait été invoqué.

L’atmosphère avait tremblé.

L’attribut magique le plus fort de Watanabe Yoshiki était l’attribut du vent. Cela avait soufflé n’importe quoi et n’importe qui, et c’était juste un vent violent qui dévastait tout.

Juste avant ça, quelque chose s’était envolé haut dans le ciel. Elle s’était envolée doucement, comme une balle lancée comme un enfant enjoué.

La tête coupée de Watanabe s’était envolée.

« Hein ? » m’exclamai-je.

Même la personne elle-même n’avait pas réalisé ce qui s’était passé — probablement pas, car sa tête qui volait dans les airs affichait une expression stupéfaite.

C’était trop soudain, et c’était une scène cruelle et irréaliste.

C’était quelque chose qui avait été vu et connu. Et pourtant, les pensées de tout le monde étaient gelées. Parce que c’est quelque chose qui n’aurait pas dû arriver.

Aah, c’était la pire situation.

Juumonji, qui avait décapité Watanabe, avait changé le but de la magie dans sa main alors qu’il regardait vers le haut du mur intérieur.

On n’a pas eu le temps de s’échapper.

« — PRÉVENEZ LESSSSS ! » criai-je.

Je me demande si quelqu’un pouvait répondre à mon cri.

La magie du feu du 4e rang avait été invoquée, et d’innombrables boules de feu avaient été dispersées.

C’était exactement comme le spectacle que j’avais vu une fois auparavant quand j’avais été attaqué par le troupeau de Renards Ballons qui en comptait plus de 30. Non. En parlant juste de la puissance, cela avait largement dépassé ce temps-là.

L’un des points d’impact des boules de feu était les personnes transférées qui étaient figées au même endroit. Je pouvais voir l’« enfant intimidé » Riku Kudō en train de regarder les boules de feu s’approcher, stupéfait. Même si c’est lui qui avait dit que ce monde était quelque chose où « les gars forts pouvaient se comporter comme ils l’entendaient », je doute qu’il n’ait jamais imaginé que ses derniers moments seraient comme ça.

Naturellement, les boules de feu indiscernables pleuvaient sans cesse sur les soldats et les chevaliers qui s’étaient rassemblés pour défendre l’« Unité Expéditionnaire » sur le mur intérieur. Il n’y avait nulle part où s’échapper.

La pluie de boules de feu qui en dénombrait plus de cent avait explosé, et le haut du mur intérieur de la forteresse Tilia s’était transformé en un enfer de chaleur torride.

***

Chapitre 27 : Le Chevalier qui protège le Domaine de l’Humanité

Partie 1

La tête décapitée de Watanabe vola dans les airs.

Ses yeux sans âme fixaient avec un regard creux la scène qui se trouvait en dessous de lui.

Du sang rouge et visqueux jaillissait de son corps sans tête, et les visages des soldats, des chevaliers et des étudiants qui regardaient la tête étaient teintés de taches rouges.

J’avais le sentiment d’avoir entendu le son de « la chose merveilleuse » que j’avais vue au loin et que j’enviais, quelque chose que j’avais perdu auparavant, et qui s’était brisé.

C’était le son de l’effondrement du monde.

À l’instant où la chose en laquelle j’avais naïvement cru avait disparu comme un mirage, j’avais eu l’impression que le monde s’était effondré, faisant du bruit.

C’était un souvenir qui ne s’était pas encore effacé après deux mois et je connaissais bien l’endroit où j’avais entendu ce son auparavant.

La colonie que nous avions construite, nous les personnes transférées dans la partie profonde de la mer des arbres après notre rassemblement, s’était effondrée à cause des pouvoirs trop immenses que l’on appelle les capacités de triche qui se déchaînaient.

Bien sûr, sans aucune raison, une telle tragédie n’aurait pas eu lieu.

Soudain, nous avions été jetés dans une forêt inconnue. De plus, dans la forêt, il y avait des monstres qui n’étaient censés n’être rien d’autre que les produits de notre imagination à l’origine. En plus de cela, nos camarades de classe avaient connu des fins cruelles, de fins impossibles dans le Japon paisible et moderne d’aujourd’hui, et cela nous avait fait penser un lourd fardeau sur notre esprit.

Et ce n’était pas tout. Les monstres étaient pourchassés par ceux qui avaient été bénis par des pouvoirs, et bien que nous ayons pu obtenir assez de nourriture pour ne pas mourir de faim, cela n’avait été au mieux que le minimum. Nous avions faim et notre milieu de vie était également médiocre. De plus, comme beaucoup de gens se réunissaient et géraient une communauté, bien qu’à petite échelle, les relations humaines s’en trouvaient aigries et il y avait même des frictions entre les factions. Les étudiants n’avaient pas assez d’expérience ou de savoir-faire pour réglementer cela.

Tout comme un sablier renversé, l’anxiété s’aggravait au fur et à mesure que les plaintes s’accumulaient. Incapables de supporter le poids du sable qui tombait et s’empilait, nos esprits craquèrent. En même temps, je suppose que c’était aussi un compte à rebours vers l’échec.

Enfin, le stress accumulé avait explosé, et une partie de l’Unité Expéditionnaire s’était déchaînée.

Les étudiants poussés dans un coin s’étaient transformés en rebelles. Au milieu d’une forêt dans un monde différent qui n’avait ni loi ni organisation qui maintenait l’ordre public pour les protéger, le pouvoir de l’arrêter n’existait pas non plus.

— Les mecs forts pouvaient se comporter comme ils l’entendaient.

Les paroles de Kudo étaient vraies, du moins au milieu de ce chaos.

Cependant, maintenant, nous, les personnes transférées, avions finalement pu arriver dans la forteresse Tilia après avoir quitté la forêt qui n’avait ni loi ni ordre, et nous marchions sur le monde où vivaient les humains.

La souffrance était partie. Nous avions été sauvés. Maintenant, une tragédie ne se reproduirait plus jamais.

Tout le monde le croyait… Au contraire, ils n’en doutaient même pas.

Si les humains qui étaient venus dans ce monde n’étaient que des victimes qui n’avaient aucun pouvoir, il n’y aurait eu aucun problème avec cela.

Mais, ça n’avait pas été comme ça. On n’avait pas été comme ça.

On avait des pouvoirs trop grands appelés pouvoirs de triche. Il fallait en tenir compte.

Certes, dans ce monde, il y avait un système mondial. Naturellement, il serait également possible de dissuader de maintenir cela. Je n’en savais pas grand-chose parce que je ne faisais que passer du temps dans une installation militaire au milieu d’une telle forêt et cela ne faisait pas longtemps que j’étais entré en contact avec la société humaine de ce monde, mais il n’était pas difficile de deviner que l’armée et les ordres de chevaliers, ou une organisation similaire jouait ce rôle.

Cependant, si l’on demandait « pourraient-ils mettre de côté le pouvoir excessivement énorme qu’on appelle les capacités de triche »… la réponse était non.

Dans ce monde, le pouvoir excessif détenu par les individus appelés détenteurs de triches était trop grand.

Donc, oui. Comme le disait Kudo, « le monde n’a pas changé du tout ».

Même aujourd’hui, cet endroit était la continuation ininterrompue de l’effondrement de la colonie. Les gens forts se comportaient comme ils l’entendaient, et la tragédie avait été reproduite. La « chose merveilleuse » avait été brisée en fragments, pour ne plus jamais être restaurée — …

***

Le bruit de l’explosion m’avait assourdi les oreilles, et le grondement du tonnerre quand la structure s’était effondrée avait fait écho au loin.

La structure de la forteresse qui aurait dû être installée pour la guerre n’avait pas pu supporter la puissance des innombrables boules de feu que Juumonji, membre de l’Unité Expéditionnaire, avait envoyée. La partie du mur intérieur où les soldats et les chevaliers étaient entassés jusqu’à il y a seulement 30 secondes s’était effondrée sur le sol et s’était transformée en une cruelle montagne de décombres. C’était certainement une scène de cauchemars.

« Ha… Haha ~ ! HAHAHAHAHAHAHAHAHA ~ ! Incroyable, n’est-ce pas ! »

Un garçon riait tout seul, debout au fond du grand trou qui s’ouvrait au sommet du mur intérieur et regardait en bas la montagne de poussière de gravats qui s’élevait.

Le nom du garçon aux cheveux blonds était Sakagami Gōta. C’était l’une des personnes transférées.

En regardant la scène cruelle devant lui, il convulsait de rire, comme si quelque chose lui faisait rire. Ce qui était apparent dans son rire débridé, c’est la joie malicieuse que quelqu’un avait répandue après qu’une rancune personnelle ait été anéantie.

« Brisé. Il a été brisé en fragments ! Bien fait pour vous ! » cria Sakagami.

« … Sakagami ? »

Les mots qui avaient versé de l’eau sur la joie de Sakagami venaient du coin des décombres qu’il regardait d’en haut.

Après avoir balayé la poussière de l’environnement avec une simple magie du vent, Juumonji, membre de l’Unité Expéditionnaire, avait fait son apparition.

Il avait également été entraîné dans l’effondrement, ses pieds s’effondrant sous l’effet de la magie qu’il avait déclenchée. Cependant, naturellement, il n’avait pas fait une gaffe telle que se blesser. C’était probablement dans les limites de ce qu’il pensait.

« Hé, Tatsuya-san ! Tu es cruel, tu sais ! » déclara Sakagami.

Voyant que la poussière fine montait, Sakagami, regardant de près le sombre étage inférieur qui avait perdu la lumière pendant l’effondrement, aperçut la silhouette de Juumonji et se moqua de lui.

« Parce que tu étais un peu lent, les monstres sur le mur extérieur ont été détruits par la magie de Watanabe ! Tu n’aurais pas pu le faire avant qu’il ne l’invoque !? » demanda Sakagami.

« Je pense que c’est mal quand j’ai finalement réussi à les rassembler, mais je pense que c’était inévitable, s’il te plaît, comprends-moi, » déclara Juumonji.

Juumonji, sans avoir l’air timide, contrairement à ce qu’il disait, épousseta son uniforme taché de poussière.

« Bien que fait comme un magicien, Watanabe était aussi un guerrier. Il aurait pu résister si j’avais mal choisi le moment de l’attaque. Je ne voulais pas me blesser. Pour m’assurer de l’avoir éliminé, je l’ai fait dès qu’il a fini de lancer sa plus grande magie, sinon ça aurait été dangereux. Bien sûr, ça aurait été bien s’il était allé vers la mer des arbres avec Eno, mais comme il ne l’a pas fait, c’était un sacrifice nécessaire, » déclara Juumonji.

« C’est peut-être vrai, mais…, » déclara Sakagami.

« Cependant, il a perdu le contrôle à mi-chemin, donc la puissance aurait dû être réduite de moitié. Comme je le pensais, une chose comme ça, c’est comme un monstre, hein ? Peu importe. Plus important encore, » déclara Juumonji.

Juumonji jeta un coup d’œil à Sakagami, qui était haut placé.

« N’ai-je pas dit de ne pas sortir avant d’avoir dit que c’était bon, Sakagami ? Comme ce matin, ne fais pas trop les choses à ta façon, » déclara Juumonji.

« Uuuu... M —, c’est de ma faute, » déclara Sakagami.

Sakagami avait affiché une apparence vacillante.

« M-Mais, tu n’as pas besoin de dire des choses dures comme ça, tu sais ? Regarde. Avec cela, nous avons annihilé la force principale comme prévu, et cette forteresse est déjà terminée. Après, tout sera tué par les monstres de la forteresse. Il n’y a rien de dangereux à ce que je sorte…, » déclara Sakagami.

« Ils n’ont pas été anéantis, » déclara Juumonji.

« Ha ? » s’exclama Sakagami.

« Comme je l’ai dit, ils n’ont pas été annihilés. Tu es un sacré numéro, d’avoir survécu avec ténacité. Hé, toi —, » déclara Juumonji.

Rejetant le regard de Sakagami qui fit entendre une voix désarçonnée, Juumonji tourna son visage vers moi.

« Si je me souviens bien, c’est Majima, n’est-ce pas ? » demanda Juumonji.

J’avais regardé Juumonji d’un air de bravoure.

« D’après ce que j’ai vu, tu manipules des monstres… le même genre de pouvoir que Sakagami, hein ? Quelle surprise ! C’est ta capacité inhérente. Je pensais que quelque chose était différent de ces autres gars en pensant que tu cachais ton pouvoir. De plus, on dirait que Mizushima là-bas peut utiliser la magie, » déclara Juumonji.

J’étais déjà en position de combat. Asarina poussait de ma main gauche et Ayame était sur mon épaule droite.

À côté de moi se trouvait Lily, la lance à la main, se mettant sur ses gardes tout en accumulant des pouvoirs magiques pour qu’elle puisse lancer de la magie à tout moment.

Nous avions réussi à vaincre l’attaque magique de 4e rang que Juumonji avait lancée.

Bien sûr, même si j’étais devenu capable d’augmenter l’endurance de mon corps avec mon pouvoir magique, je n’aurais pas été en sécurité si j’avais été frappé directement par l’explosion de flamme.

J’avais dit à Lily de se préparer pour la bataille au cas où avant d’aller sur le toit, cela avait porté ses fruits. Quand Juumonji avait révélé sa vraie nature, Lily avait déjà préparé sa magie, et avait pu compenser la magie de Juumonji en la frappant.

Si l’un des attributs magiques les plus forts de Lily n’avait pas été l’attribut de l’eau, ou si la magie de Juumonji n’avait pas été configurée pour mettre l’accent sur la portée plutôt que la puissance afin de faire exploser beaucoup de gens dans cet endroit, nous ne l’aurions pas pu restés en un seul morceau. C’était une attaque et une défense très serrées, mais nous avions réussi à nous protéger.

De plus, la magie de Lily avait aussi protégé les autres personnes qui m’étaient proches.

Kei, qui était à côté de moi, n’avait pas de blessures graves, et Taichi Miyoshi et ses trois amis, qui avaient heureusement échangé des mots avec nous, n’avaient pas été blessés au point de mettre leur vie en danger.

Silane, la Leader, Mikihiko et le reste des Chevaliers de l’Alliance avaient également survécu.

Ils n’avaient pas eu le temps de le faire instantanément, mais il y avait des signes que la magie avait été invoquée, alors je suppose que leur interception avec une magie semblable à la nôtre était dans le temps.

Cependant, tous les autres avaient été pratiquement anéantis.

Les personnes transférées autres que Miyoshi et ses amis qui avaient reçu un coup direct des boules de feu avaient littéralement brûlé en cendre. De même, la majorité des chevaliers avaient encaissé la magie sans défense. Quelques personnes étaient probablement en vie. Peut-être que si nous allions à la recherche de cette montagne de décombres, il y aurait peut-être des survivants chanceux, mais à l’heure actuelle, nous ne pourrions pas nous permettre de les secourir.

Même si nous avions survécu à ce moment, le fait que nous étions dans une situation désespérée n’avait pas changé.

« Comment… osez-vous… mes amis ! Je ne vous le pardonnerai pas ! »

« Vous avez laissé la forteresse être attaquée. Était-ce votre plan ? »

« UOOOOOOOOH ! »

Trois chevaliers, des survivants des chevaliers de l’Alliance avaient bondi, poussant des cris raides.

« Attendez ! Ne vous précipitez pas sans réfléchir ! » cria la Leader.

L’ordre de leur chef n’atteignit pas leur tête, où la colère et la peur étaient trop présentes en eux. Les chevaliers à demi paniqués avaient jeté des décombres et s’étaient approchés de Juumonji — et pendant ce temps, l’un d’eux avait été touché par une boule de feu qui avait volé.

Le corps du chevalier tomba au sol après avoir été explosé, le feu jaillissait des brèches de l’armure. Elle se déforma comme une étrange œuvre d’art, et il éclata en flammes.

« … Trop lent. » Déclara Juumonji.

« Hiii !? »

Lorsqu’il entendit sa voix, Juumonji s’avança vers l’un des deux qui restaient, après s’être rapprochés au corps à corps, le torse du chevalier se fendit en deux.

Le dernier a être en vie poussait son grand bouclier, mais le coup de pied enfoncé dans le corps du chevalier l’avait poussé dans les décombres. Le chevalier qui avait frappé les décombres avec la force d’un obus n’avait même pas tremblé.

« C’est… possible… en quelques secondes seulement…, » avait gémi la Leader.

***

Partie 2

Même si je l’avais vu du début à la fin, j’avais eu l’impression que ma colonne vertébrale était gelée par la force démoniaque de Juumonji.

Pour utiliser la magie, il fallait rassembler une certaine quantité de pouvoirs magiques et le mettre dans un cercle magique. Naturellement, une magie plus puissante devait avoir plus de pouvoir magique. La magie de flamme actuelle de Juumonji, bien qu’elle ait été déclenchée presque instantanément, avait une puissance équivalente au 2e rang. C’était déjà la preuve que le pouvoir de Juumonji était énorme.

Sa vitesse était aussi monstrueuse, même si elle n’était pas comparable à celle de la « Grande Coureuse » Eno. Son épée puissante, qui avait coupé en deux un corps humain comme si elle le déchirait, ne pouvait être qu’une menace, et bien qu’il se soit perdu, sa capacité de combat rapproché qui avait tué en un seul coup les puissants chevaliers de l’Alliance était redoutable.

En fait, Lily, qui était à côté de moi, était censée avoir fait une attaque en coulant ou en nageant à l’instant même où il aura montré un petit écart. Parce qu’il y avait des signes vis-à-vis de ça, je m’étais aussi tenu prêt pour pouvoir la soutenir.

Cependant, elle n’avait pas bougé… Elle n’en avait pas été capable. Les chevaliers avaient été tués aussi vite, et il n’y avait pas eu une occasion pour attaquer.

Ce qui était plus effrayant, c’est que Juumonji n’avait même pas bougé les sourcils pendant l’intersection de tout à l’heure.

Il était prêt à se battre. Son expression était complètement calme. À ses yeux, nous n’étions rien d’autre que des choses. Je n’avais donc aucun doute qu’il pouvait se comporter comme il l’avait fait tout à l’heure, où il les avait emportées d’un seul coup, avec plusieurs centaines de personnes sans que cela ne pèse sur sa conscience.

Alors que j’étais figé, j’avais ouvert ma bouche raidie.

« … Aviez-vous prévu de faire ça depuis le début ? » demandai-je.

Quand j’y avais réfléchi, il y avait beaucoup de parties convaincantes.

Après notre arrivée dans cette forteresse, Juumonji avait souvent contrôlé les autres personnes transférées. C’était suffisant pour être admirable.

Si tous ses efforts étaient faits vers ce but, alors je comprendrais. Il avait probablement agi pour ses propres objectifs, et pour gagner la confiance des gens de cette forteresse, et des autres personnes transférées.

Une telle personne avait un complice appelé Sakagami.

Je ne savais pas combien de temps ils avaient eu une relation, mais il n’y avait aucune erreur que c’était une action planifiée. Sakagami avait attaqué Kei ce matin sans doute parce qu’il savait ce qui allait arriver à la forteresse aujourd’hui, donc avant cela… c’était probablement comme ça, et à ce moment-là, il ne m’avait pas attaqué en utilisant sa capacité de tricheur parce que cela aurait gêné leur plan.

La raison pour laquelle Juumonji était apparu à ce moment-là devait être pour retenir un Sakagami au tempérament rapide. Quoi qu’il en soit, j’avais à l’esprit le fait que le timing avait été anormalement bon, mais c’était probablement parce que Juumonji s’inquiétait toujours de l’humeur volatile de son complice.

Et, son complice Sakagami. Il avait la capacité de manipuler les monstres.

En supposant qu’il avait essayé d’obtenir la confiance des autres personnes transférées, un incident m’était venu à l’esprit.

« L’attaque par les chenilles vertes que nous avons reçues juste avant d’arriver à la forteresse Tilia. C’est quelque chose que vous avez préparé, non ? » demandai-je.

Il n’y avait aucun doute que l’incident avait suscité l’admiration des autres personnes transférées pour l’honneur de l’Unité Expéditionnaire en tant que héros dans ce monde, et cela était devenu le fondement pour construire la confiance par la suite. En conséquence, les élèves transférés en étaient venus à faire confiance à l’Unité Expéditionnaire, à tel point que les sarcasmes de Mikihiko qui se moquèrent d’eux en disant qu’ils étaient « entraînés comme des animaux »…

Mais, c’était la mascarade de Sakagami. Il leur avait fait attaquer les étudiants, lui y compris, et les avait fait vaincre par l’Unité Expéditionnaire.

« Ouais. C’est vrai. J’ai demandé à Sakagami de le faire, » répondit Juumonji.

« Pourquoi diable avez-vous fait une telle chose ? » J’avais demandé ça à Juumonji, qui s’était tourné par là.

« Pourquoi ai-je fait ça ? Ce n’est pas évident ? C’est pour “vivre”…, » répondit Juumonji.

L’expression de Juumonji n’avait même pas changé.

« Vous comprenez ? Ce n’est pas notre monde originel. Tout est différent. Personne ne peut garantir la vie jusqu’à demain. On est dans un endroit comme ça. Pour vivre et retourner dans notre monde d’origine, je dois faire tout ce que je peux, » déclara Juumonji.

Juumonji parlait comme si c’était naturel.

« … » j’étais sans voix.

En y repensant, Juumonji avait déjà dit des choses comme « Ce n’est pas notre monde originel » et « Tout est différent » avant aussi.

Après l’avoir entendu dire ça, j’avais pensé Alors que vous avez obtenu une capacité de triche, qu’est-ce qui semble différent ? Mais… en fait, il semblait que Juumonji fixait ses yeux sur lui-même avec un sentiment de danger dans ce monde, n’étant pas soulagé par la capacité de tricherie qu’il avait obtenue.

Et c’est probablement ce qui… avait produit cette tragédie.

Il avait vraiment l’intention d’y participer, même si c’était inhumain. Selon les mots qu’il avait prononcés, « Pour retourner dans notre monde originel, je ferai tout ce que je peux »…

« … Vivre et retourner dans notre monde d’origine, dites-vous ? » demandai-je.

Maintenant, j’avais soudain remarqué les mots incontournables que Juumonji avait dits

« Vous pouvez revenir ? Comment diable allez-vous faire ça… ? » demandai-je.

« C’est facile, ça. Je vais utiliser mon pouvoir de tricherie, » répondit Juumonji d’un ton ferme.

« C’est en vérité à peu près une situation normale, après tout. C’est comme un RPG. Combattre les monstres, augmenter les niveaux, apprendre des compétences et de la magie. Un truc classique comme ça. C’est la même chose. Je vais monter de niveau, et obtenir la capacité de retourner dans notre monde d’origine, » déclara Juumonji.

… Il était sérieux ?

Ce monde n’était pas un jeu. C’était la réalité.

Bien sûr, en vainquant des monstres, vous pourriez acquérir du pouvoir magique, même si ce n’est qu’une petite quantité. Le niveau supérieur dont parlait Juumonji faisait probablement référence à cela… Cependant, est-ce qu’on pourrait vraiment obtenir quelque chose comme la possibilité de rentrer chez soi de cette façon pratique ?

En premier lieu, pourriez-vous même faire quelque chose comme « obtenir une nouvelle capacité de triche » ? Je n’avais jamais entendu parler de quelque chose comme ça.

Mais, il était également vrai que Juumonji n’avait aucune raison de mentir dans cette situation. Du moins, je pouvais penser que Juumonji lui-même croyait ce qu’il disait tout à l’heure.

Peut-être qu’il savait quelque chose que j’ignorais ?

… C’était inutile. Il y avait trop de choses que je ne savais pas.

« H —, hey, Juumonji-kun, » Puis, Taichi Miyoshi, qui s’accroupissait tout près, fit entendre sa voix. C’était une voix très creuse. « C’est une erreur, n’est-ce pas ? Il n’y a aucune chance que… vous fassiez quelque chose comme ça… »

Il semblait qu’il n’arrivait pas à y croire, même s’il voyait ce qui se passait sous ses yeux.

Avec un filet de sang coulant de sommet de sa tête sur son visage pâle, Miyoshi faisait entendre une voix aiguë comme s’il niait la réalité devant ses yeux.

« Parce qu’il n’y a aucune raison de le faire, hein ! Pour retourner dans notre monde originel !? Pourquoi avez-vous dû détruire la forteresse pour ça ! » demanda Miyoshi.

« … On dirait que vous avez un malentendu, » déclara Juumonji.

Juumonji tourna un regard légèrement agacé vers Miyoshi.

À partir de rien d’autre, les forces de Miyoshi avaient quitté son corps. Son corps tremblait comme s’il avait peur.

« Je me fiche de cette forteresse et de ce genre de choses. Je vous l’ai dit, non ? C’est pour augmenter mon niveau. Tuer ces petits monstres me ferait perdre du temps, et surtout, c’est ennuyeux. Quand je m’en suis rendu compte, j’ai aussi visé des monstres rares et riches en points d’expérience. Par exemple, ceci. C’est rapide et sûr. Bref, voilà pourquoi, » déclara Juumonji.

« Je — … Je ne comprends pas. Qu’est-ce que vous dites ? Je ne comprends pas du tout…, » déclara Miyoshi.

Miyoshi secoua la tête d’un côté à l’autre si fort qu’il fit un bruit. C’était plutôt un geste qu’il refusait de comprendre.

« Vous comprenez mal, Miyoshi-san, » déclara Juumonji.

Le ton de la voix de Juumonji semblait avoir pitié de lui.

« Dans ce monde, vous pouvez absorber les pouvoirs magiques de leurs âmes en vainquant les monstres. Vous pouvez obtenir plus de pouvoir magique de monstres plus puissants. — Donc, si vous tuez l’existence que l’on appelle “héros”, quelle puissance magique pensez-vous que vous obtiendrez ? » demanda Juumonji.

Miyoshi s’était écrasé au sol. Ses yeux s’ouvrirent en grand et son corps se mit à trembler.

« A... uah. N-Non… vous… vous…, » déclara Miyoshi.

« Oui, je l’ai fait. Même vous l’avez entendu, n’est-ce pas ? Les âmes de nos héros sont différentes de celles des gens de ce monde, » déclara Juumonji.

Juumonji montra du doigt le visage de Miyoshi, qui était déjà bleu et qui devint blanc comme du papier.

« Des monstres rares avec beaucoup de points d’expérience… en d’autres termes, vous, les gars. Ce qui est gênant, c’est que vous n’êtes pas plus d’un millier dans le monde. Si je ne vous tue pas avant que quelqu’un d’autre ne le fasse, je serai désavantagé dans un avenir lointain. Nous sommes en compétition pour les ressources, » déclara Juumonji.

C’est pourquoi les yeux de Juumonji qui regardaient Miyoshi n’étaient même pas des « yeux qui regardaient les gens ».

Pour Juumonji, les personnes transférées, y compris Miyoshi, n’étaient considérées que comme des points d’expérience. Il se pouvait que les gens de l’entourage n’aient même pas pénétré dans son champ de vision.

Dans la tragédie de cette époque, comme prévu, je pense que des centaines de personnes avaient été tuées. Si l’on inclut également les personnes tuées par des monstres, le nombre de vies perdues aurait facilement dû dépasser le millier. Malgré cela, le conscient de Juumonji ne semblait pas blessé par ses propres actions.

« Mes pouvoirs magiques ont augmenté d’environ 10 %, enfin, je crois. Hahaha. Avec ça, je suis un peu plus près de mon but, » déclara Juumonji.

Juumonji souriait, ne regardant que ce qu’il avait obtenu — les personnes tuées ne le concernaient pas.

Je ne savais pas s’il était comme ça depuis le début, ou si le stress d’un transfert dans un autre monde l’avait changé. Une seule chose était certaine : de nombreuses tragédies se répandraient dans l’environnement quand un humain à la personnalité grotesque avait un pouvoir puissant.

« Est-ce pour ça que vous faites des choses si inhumaines !? Ne ressentez-vous rien ? » demanda Miyoshi.

« Vous êtes vraiment vexant. Bien sûr que si, même si je ne voulais pas faire ça. Même ce Watanabe, notre relation n’était pas vraiment mauvaise. Ouais. Je ne voulais pas le tuer ou quoi que ce soit. C’est la vérité, » déclara Juumonji.

Juumonji haussa les épaules.

« Mais, peu importe. Certaines choses sont inévitables, » déclara Juumonji.

« h — … hi —, a » cria Miyoshi

Un bruit comme s’il n’arrivait pas à respirer s’était échappé de la gorge de Miyoshi.

Tuer les autres pour survivre seuls, pour atteindre ses objectifs.

Parce que c’était plus pratique pour eux, ils tuaient même les personnes les plus proches. Et passez à travers tout ça avec les quelques mots de « ça ne peut pas être évité ».

Avec ce genre de mentalité, vous ne pourriez pas les regarder dans les yeux si vous aviez des nerfs normaux.

Juumonji parla d’un ton léger à Miyoshi, qui était sur le point de s’évanouir. « Ne vous inquiétez pas. Votre mort ne sera pas pour rien. »

Un cercle magique formé dans la main tendue de Juumonji était vraiment une ligne vraiment typique d’un héros.

La boule de feu produite à partir de là avait volé en ligne droite, essayant de brûler le visage de Miyoshi.

« Merde, ce n’est pas vrai ! » criai-je.

J’avais tout de suite poussé mon corps dans sa trajectoire tout en me défendant contre la boule de feu avec le bouclier sur mon bras gauche.

J’avais résisté à l’impact qui s’était produit à travers le bouclier. Les dommages étaient insignifiants. L’un de ses aspects les plus importants était que j’avais été sauvé par mon équipement, mais j’avais pu endurer assez bien ça.

« Oh ~ ~ ? Bien joué, bien joué, » déclara Juumonji.

J’avais claqué ma langue face à Juumonji, qui parlait joyeusement, tout en sentant un engourdissement dans mon bras gauche.

Après tout, ce n’était rien d’autre qu’une petite tape qu’il avait fait là. Juumonji souriait aussi parce qu’il savait que je n’étais absolument pas de taille face à lui.

Ou peut-être que ce sourire avait un sentiment de satisfaction à l’égard de la situation qui allait comme il le voulait. J’avais tout à fait compris que l’échange actuel était pour que Juumonji gagne du temps.

Parce que Sakagami, qui nous regardait du haut du mur intérieur, avait disparu.

Apparemment, Sakagami lui-même n’avait aucune capacité de combat. Il s’était probablement échappé pour ne pas être entraîné dans une bataille au cas où le pire arriverait. C’était gagner du temps pour ça. Ce serait gênant même pour Juumonji si l’encerclement des monstres s’effondrait avec la mort de Sakagami, et qu’un humain qui savait la vérité vivait.

Mais même si nous le savions, nous ne pourrions pas bouger avec insouciance. Parce que l’impasse actuelle n’était due qu’à la prudence de l’adversaire, il était évident que nous serions certainement anéantis si nous nous battions.

Même sans le confirmer, notre situation était extrêmement mauvaise.

Les plus de 300 personnes que nous avions à l’origine comme potentiel de guerre avaient été presque anéantis. À l’heure actuelle, ceux que je pouvais considérer comme potentiels de guerre étaient Lily, moi et la vingtaine de survivants de l’Ordre de chevalier de l’Alliance. Miyoshi et ses amis, qui ne pouvaient pas se lever à cause de la peur, n’étaient pas dans le lot, et les autres étaient Mikihiko, et au mieux peut-être Kei.

Le pire par-dessus tout, c’était que les chevaliers avaient le cœur brisé.

Dès le début, le potentiel défensif de la forteresse s’était effondré en raison des dégâts causés par les monstres qui s’avançaient. Pourtant, le fait que les soldats avaient suffisamment de moral pour pouvoir mener l’opération de contre-offensive sans jeter les armes, le fait que leurs ennemis étaient des monstres, le fait qu’ils étaient fiers d’être les défenseurs de l’humanité, le fait que ceux qui ne pouvaient même pas se rendre sans s’échapper n’avaient d’autre choix que de combattre — et surtout, le fait que leur conscience des « héros sont dans cette forteresse » étaient un immense soutien émotionnel et ils en avaient un très bon souvenir.

L’existence des héros dans ce monde était si spéciale qu’ils étaient trop spéciaux. Les héros étaient l’espoir même. Du moins, les gens de ce monde le croyaient. Cette illusion donnait du pouvoir à tout le monde, même à partir de leur simple présence.

Cependant, la foi les avait trahis au pire moment.

Les chevaliers étaient dans un état où ils ne pouvaient pas se battre du tout.

Bien qu’il n’était pas un tricheur de première classe comme Eno Yuna, il était un guerrier équilibré — en d’autres termes, il avait un niveau de compétence au combat vraiment monstrueuse. Comment devrions-nous le défier, comment devrions-nous surmonter cette situation avec nous seuls ? Je n’arrivais pas à trouver un moyen de sortir de l’impasse, peu importe comment j’y pensais.

Sakagami était déjà parti. Le temps que Juumonji lui avait gagné nous avait aussi donné le temps d’élaborer un plan pour sortir de l’impasse, mais nous n’avions plus le temps.

« … C’est fini maintenant. » Le faible gémissement de quelqu’un était entré dans mon oreille.

Le sentiment de désespoir m’avait progressivement érodé du bout des doigts.

***

Partie 3

J’avais même ressenti de la nostalgie, parce que j’y avais goûté durement une fois, quand je m’étais enfui de la colonie.

Je m’étais mordu la lèvre inférieure, et après avoir m’être fait des encouragements alors que mon corps était sur le point de se faner, j’avais mis de la puissance dans ma main en tenant l’épée.

Si je cédais au désespoir ici, je n’aurais pas survécu à la colonie ce jour-là.

Comment ai-je pu abandonner ?

Je résisterais autant que je le pourrais. Heureusement, l’ennemi était seul. Si nous ne pouvions pas gagner, si un écart était creusé après avoir reçu un coup, et si je pouvais m’échapper avec tout le monde, la possibilité que nous puissions survivre n’était toujours pas nulle.

Bien sûr, je savais que ce ne serait pas facile. Mais, il n’y avait aucune chance que je puisse abandonner juste à cause de ça. J’avais juré de vivre avec Lily et les autres dans ce monde. Pourrais-je supporter d’être tué par quelque chose comme ça dans un tel endroit ?

« … Lily, » déclarai-je.

« Oui. Je le sais, Maître, » répondit Lily.

Télépathie. Lily avait saisi fermement sa lance à côté de moi.

Et juste au moment où nous étions sur le point de sauter à tout moment…

« S’il vous plaît, attendez. » La voix d’une fille avait dissipé notre moment de départ.

Quand j’avais jeté un coup d’œil de côté tout en laissant ma conscience sur Juumonji, Silane, qui était venue devant nous avec son casque enlevé, s’était reflétée dans mes yeux. Mikihiko, qui semblait prêt à se battre comme moi, avait regardé son dos avec un visage choqué.

L’expression qui flottait sur son regard soigné était digne, et ses yeux brillaient droit sur Juumonji.

Contrairement aux autres chevaliers, son esprit combatif n’était pas mort.

« Takahiro-dono et Mikihiko-dono, veuillez courir après Sakagami Gōta, qui s’est enfui, avec la Leader. Si c’est lui qui manipule les monstres, on devrait pouvoir se débarrasser de l’encerclement si on l’attrape. Si vous le faites, il sera possible de renverser la situation actuelle, » déclara Silane.

Tandis que Silane parlait d’un ton où sa forte volonté était cachée alors qu’elle semblait indifférente, elle montrait du doigt avec son épée une partie du mur effondré, nous invitant à partir.

« Miho-dono… non, Lily-dono, qui a un odorat qui distingue le double, devrait aussi pouvoir courir après Sakagami Gōta, » continua Silane.

« C’est vrai, mais c’est…, » commençai-je.

— Impossible. Il n’y avait aucun moyen pour Juumonji de permettre ça.

« Je sais, je sais. Je sais ce que vous voulez dire, » déclara Silane.

Comprenant la partie que je n’avais pas mise en mots, Silane avait affiché un mince sourire sur sa bouche. C’était un sourire de résolution.

« Rassurez-vous. Je vais m’en occuper, » déclara Silane.

« Quoi… !? Silane !? » m’exclamai-je.

« J’arrêterai Tatsuya Juumonji. En attendant, j’aimerais que vous arrêtiez Sakagami Gōta, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Silane tourna rapidement la pointe de l’épée qu’elle tenait vers Juumonji.

« … Franchement, tu me regardes de haut, » déclara Juumonji. Il se moqua de l’épée pointée sur lui.

C’était logique. Il n’avait probablement même pas pris en considération quelqu’un comme Silane jusqu’à maintenant. Il avait ri parce qu’elle s’était mêlée de ses affaires comme ça.

« Je te demande juste d’être sûre, mais es-tu sérieuse… non ? Es-tu folle ou quoi ? Un local qui me défie, je ne peux pas penser que c’est autre chose qu’un désir de suicide, » continua Juumonji.

« Je ne le suis pas. Je n’ai pas l’habitude de raconter des blagues. Je vais vous arrêter ici, » déclara Silane.

Il y avait un esprit combatif dans la réponse de Silane. Elle parlait sérieusement.

« … Oh, vraiment ? » demanda Juumonji.

Pour Juumonji, cela avait dû être une insulte. Son expression insouciante avait tremblé.

« Alors, meurs, » parlant d’une voix si froide que j’avais tremblé, Juumonji avait donné un coup de pied au sol.

Il avait parcouru la distance à une vitesse que j’avais à peine réussi à suivre de mes yeux, et avait brandi son épée droite souillée de sang.

En réponse à cela, Silane était aussi en mouvement. Elle se sépara du grand bouclier qui était utile contre les adversaires monstrueux, peut-être en jugeant que ce serait un obstacle avec Juumonji comme son adversaire, et alla de l’avant.

« OOOOOOOH ! » cria Juumonji.

Juumonji avait brandi son épée en se précipitant. Il avait balancé vers le bas l’épée tranchante qui avait probablement été présentée aux héros.

C’était une épée assez puissante pour écraser n’importe quoi. Un guerrier. Un coup porté par l’élite de l’Unité Expéditionnaire appelée ainsi pourrait même facilement diviser les corps solides des monstres. Des choses comme le corps d’une fille mince, bien qu’équipée d’une armure de plates, seraient écrasées comme une feuille de papier.

Moi, dont le souffle avait été coupé — *clang*, j’avais entendu le bruit du frottement du métal contre le métal.

« Q-, Qu-, Quoi-... !? » Juumonji fit entendre une voix abasourdie.

L’épée de Silane était comme apparue dernière lui après l’avoir coupé au niveau de la joue.

Après l’avoir regardé du début à la fin, j’avais compris ce qui s’était passé un temps plus tard. Silane avait dévié l’épée de Juumonji et lancé une contre-attaque.

Avec des réflexes de monstre, Juumonji l’avait évité en inclinant la tête. S’il ne l’avait pas fait, même s’il avait eu un corps de guerrier extrêmement dur, son artère carotide aurait sans doute été tranchée.

« Argh, toi… comment oses-tu ! » cria Juumonji.

Sans même une once de négligence, Juumonji avait envoyé une série de coups avec son épée droite. C’était une tempête de frappes qui pourraient facilement diviser un corps humain en deux s’il recevait un seul coup.

Mais tout cela avait été géré par l’épée de Silane.

Silane avait certainement d’excellentes capacités physiques, mais elle n’était pas aussi forte ni aussi rapide que Juumonji, une personne transportée dans ce monde.

Mais, elle était douée.

Son entraînement accumulé et son expérience des batailles qu’elle avait traversées compensaient la différence de base de spécifications. Bien qu’il n’ait pas pu être décidé avec une contre-attaque comme celui d’avant puisque Juumonji était devenu prudent, Silane avait continué à parer les coups d’épée qui ressemblaient à ceux d’une tempête.

Je ne pouvais même pas imaginer à quel point il fallait des capacités, de la concentration et de la volonté.

« Maintenant, Takahiro-dono ! » cria la Leader.

Et, pendant que Silane verrouillait son épée avec celle de Juumonji, la Leader avait bougé. Alors qu’elle courait avec ses subordonnés, elle m’avait fortement agrippé le bras. Son cœur ne semblait pas brisé non plus, tout comme celui de Silane.

« C’est le chemin que Silane a ouvert, nous ne pouvons pas nous permettre de le gaspiller ! » déclara la Leader.

« M —, mais, si on laisse Silane… !? » m’écriai-je.

« Il n’y a pas d’autre moyen que ça ! Cette fille accomplira son devoir ! Elle a autant de pouvoir ! Tout d’abord, pourquoi pensez-vous que cette fille, une elfe, a été nommée à un poste important comme chef adjoint dans l’Ordre des Chevaliers ? » demanda la Leader.

… Pourquoi Silane, une elfe, avait-elle été nommée un poste important dans l’Ordre des Chevaliers ?

En quoi cela était-il lié à cette situation à l’heure actuelle ?

Tandis que je réfléchissais à la signification des paroles de la Leader, la vue sauta dans mon champ de vision.

« Petite morveuse, tu es agaçante ! » cria Juumonji.

En crachant ça, Juumonji avait sauté en arrière. Le pouvoir magique débordait de son corps de grande taille comme des flots déchaînés.

La magie arrivait. C’était aussi différent de la magie d’avant ça. Ayant atterri, Juumonji éleva encore plus son pouvoir magique et fit un cercle magique.

« Meurs avec ça, sale garce ! » cria Juumonji.

La magie invoquée était de 3e rang. Avec seulement quelques secondes de concentration, Juumonji avait fait la plus grande magie que les humains de ce monde pouvaient gérer.

Des flammes surgirent depuis son épée droite, la transformant en une épée géante.

« OOOOOOOOOOOOH ! » cria Juumonji.

L’épée de flammes qui pouvait fendre quelqu’un en deux avait directement touché l’endroit où Silane se trouvait, causant une explosion.

Les décombres volaient tout autour, et ils arrivèrent jusqu’à l’endroit où nous, qui étions dans l’explosion, nous nous trouvions. J’avais protégé Kei, qui criait, en l’enlaçant, et protégé mon corps avec le bouclier.

Le vent chaud s’était dissipé.

Et laisser au centre de l’explosion qui était une ruine… se trouvait une fille toute seule.

« Qu… oi… ? » s’exclama Juumonji.

Juumonji fixa son regard stupéfait, car la silhouette en armure de Silane n’avait aucune blessure pire que des brûlures légères.

« C’est-à-dire…, » murmurai-je.

Une toute petite lumière dansait autour d’elle, qui se tenait digne, avec quelques mouvements comiques. C’était ce petit esprit qui flottait toujours, distraitement, près de Silane.

C’était quelque chose que j’avais entendu en discutant avec Kei, mais l’esprit avec lequel un utilisateur d’esprit avait contracté n’était pas seulement une chose en quête d’ennemis. C’était une existence qui soutenait leur entrepreneur avec de la magie au combat.

Par exemple, le petit esprit jaune qui avait toujours suivi Silane avait soutenu son Maître en augmentant ses capacités physiques, et avait utilisé la magie de l’attribut de terre en cas d’urgence.

Un petit esprit pourrait former un contrat après qu’un elfe avec les qualifications ait contesté une épreuve sur laquelle il avait parié sa vie. C’était naturellement un atout que seuls les meilleurs utilisateurs de la race des elfes pouvaient obtenir.

Et c’est parce que je savais que je ne pouvais m’empêcher de douter de mes yeux.

Parce qu’il y avait quatre petits esprits qui accompagnaient Silane. Ils dansaient autour d’elle en cercle.

« Tatsuya Juumonji. J’aimerais que vous ne nous méprisiez pas trop, » déclara Silane.

Il semble que le jaune qui flottait habituellement dans les airs n’était pas le seul qui se défendait contre l’épée de flammes d’avant — c’était les 3 autres couleurs de rouge, bleu et vert.

C’est peut-être aussi elle qui avait protégé les chevaliers de la magie de 4e rang de Juumonji au début.

La raison pour laquelle l’Ordre des Chevaliers de l’Alliance, qui aurait dû avoir un faible statut dans la forteresse Tilia, avait nommé une elfe, une race discriminée, au poste important d’administrateur général, bien qu’elle ait reçu la recommandation de la Leader, était la capacité de combat écrasant de Silane.

« Oh. Je vois. Tu ne le savais pas, Takahiro ? » Mikihiko, étant venu me voir avec la Leader, prit la parole. « Le meilleur chevalier de la Mer des Arbres du Nord… est Silane-san. »

Le meilleur chevalier de la Mer des Arbres du Nord. — Considérant que la Mer des Arbres était la première ligne de la bataille pour survivre contre les monstres, cela signifiait qu’elle était l’une des combattantes les plus fortes de ce monde.

Maintenant que j’y avais réfléchi, la Leader avait fait des pieds et des mains pour venir rencontrer Silane pendant l’opération de contre-offensive pour renverser cette situation désespérée. Celle qui avait dirigé l’Ordre des Chevaliers qui s’était rendu dans la partie profonde de la mer des arbres pour nous sauver était aussi Silane. Vu l’importance des personnes transportées dans ce monde, il n’était pas étonnant que la forteresse Tilia ait envoyé le meilleur d’eux-mêmes.

Et maintenant, Silane avait assez de volonté pour pouvoir tourner son épée vers une existence admirée comme un héros.

À l’heure actuelle, l’un des meilleurs chevaliers du monde se tenait sur le chemin comme un mur contre un étranger qui répandait une tragédie en brandissant le pouvoir de triche qui lui avait été conféré.

« S’il vous plaît, laissez-moi faire ! » Silane avait crié avec le dos tourné vers nous. « Je bloquerais Tatsuya Juumonji ici jusqu’à ce que vous arrêtiez Sakagami Gōta ! »

« Silane…, » j’hésitai, me demandant si je devais suivre ses paroles.

Contrairement aux autres chevaliers dont l’esprit était complètement brisé, nous pouvions nous battre.

Ne devrais-je pas coopérer avec elle et vaincre Juumonji ?

Cependant, il était peu probable que nous puissions le vaincre. Si ça se passait mal, nous pourrions devenir des obstacles. Au moins, Silane s’occupait de Juumonji, donc nous devrions laisser Silane s’en occuper et faire ce que nous seuls pouvions faire.

Comme Silane l’avait dit, je devrais pouvoir faire retirer les monstres qui encerclent la forteresse tant que j’arrête Sakagami. Ensuite, les soldats de la forteresse pouvaient s’enfuir dans la forêt. Peu importe la force de Juumonji, il n’y avait aucun moyen d’anéantir les centaines de personnes qui s’enfuyaient, dispersées.

Donc Silane retenait Juumonji, et nous pourchassions Sakagami et résolvions le problème des monstres. Silane avait la capacité de chercher des monstres à travers son esprit, de sorte qu’elle pouvait sentir si les monstres avaient disparu. Elle pourrait même choisir ce moment et se retirer.

C’était la meilleure pour l’instant.

Même moi, je le savais.

Mais même si je l’avais fait, est-ce que laisser Silane seule ici était vraiment la meilleure option ?

Elle croyait en moi. Non. Même si elle l’avait fait, laisser une fille toute seule dans un endroit comme celui-ci était…

« Takahiro-dono, » Silane m’avait appelé.

Elle avait peut-être remarqué que j’hésitais. Elle avait parlé d’une voix brillante.

« Je vous l’ai dit, non ? Que j’ai hâte de vous parler à nouveau, » continua Silane.

« Silane…, » déclarai-je.

« Partez maintenant, s’il vous plaît, pour nous gagner ce futur, » déclara Silane.

Ses paroles avaient rompu la dernière hésitation en moi.

« … Je vous garantis que j’aurai Sakagami dès que possible ! Ne mourrez pas ! » déclarai-je.

En revenant en arrière, je m’étais enfui en courant.

Juumonji avait rugi furieusement à l’arrière-plan, et les bruits d’une violente bataille se firent entendre.

Retenant mon envie de regarder en arrière, j’étais sorti par le mur effondré.

« Allons-y ! » déclarai-je.

« Oui ~ ~, » répondit Lily.

Dirigé par Lily, qui hochait la tête, j’avais fait correspondre mon rythme avec les chevaliers, et j’avais couru.

***

Chapitre 28 : Ombres reliant la Distance

Partie 1

Laissant Silane derrière nous, nous avions commencé à traquer Sakagami.

Miyoshi et les autres survivants transférés agissaient séparément avec trois chevaliers blessés. Ils ne pouvaient pas nous accompagner dans la recherche de Sakagami parce que leurs blessures étaient trop graves pour être guéries immédiatement, même avec la magie de guérison. Ils devraient déjà se cacher dans l’une des chambres de la forteresse.

Comme nous nous trouvions actuellement dans une zone où les monstres n’avaient pas pénétré, nous serions probablement en sécurité pour un petit moment. Du moins, ça aurait dû être mieux que de courir tout autour de la forteresse avec nous.

D’autre part, Mikihiko et Kei nous accompagnaient avec leurs propres intentions en tête.

Mikihiko avait le « Chevalier Aérien », et Kei pouvait utiliser un peu de magie, y compris la magie curative. Ils pouvaient agir comme une arrière-garde suffisamment forte… plutôt, l’Ordre des Chevaliers, composé de 20 hommes, voulait probablement utiliser tout le potentiel de guerre qu’ils pouvaient, peu importe qui ils étaient.

Après nous être séparés de Miyoshi et d’autres, nous étions d’abord montés au sommet du mur intérieur où nous avions vu Sakagami pour la dernière fois.

En chemin, Lily avait trouvé des traces de Sakagami quand nous étions arrivés à l’escalier. Sakagami ne semblait plus être au sommet du mur intérieur.

« Il semble s’enfuir vers la zone extérieure de la forteresse, » déclara Lily.

« Bien que les monstres au sommet du mur extérieur aient été détruits par la magie de Watanabe, les monstres qui ont envahi la section extérieure de la forteresse sont toujours là. Pour lui, c’est une zone sûre. Je ne pense pas qu’il ait d’autres endroits où s’échapper, » déclarai-je.

J’avais couru après Lily, qui reniflait avec force.

« … Nous devons l’attraper rapidement, » déclarai-je.

Dans mon esprit, il y avait la silhouette de l’elfe que nous avions laissée derrière nous il y a peu de temps.

« Ne perds pas ton sang-froid, Maître, » déclara Lily, en me regardant d’un regard fugace. J’avais secoué la tête.

« Je le sais… Je n’en ai pas l’intention, » répondis-je.

J’avais souri amèrement. Je ne pouvais pas bluffer Lily à qui j’étais connecté par le lien.

Si au moins Rose était là…, je n’avais pas pu m’empêcher de penser ça. Si elle l’était, je pourrais diviser mon potentiel de guerre en deux et laisser Lily continuer. Ou, si Gerbera avait été là, elle aurait pu coincer Juumonji avec Silane.

Pendant que j’y réfléchissais, Asarina fit entendre une voix rauque, et Ayame me lécha la joue. Elles semblaient aussi s’inquiéter pour moi.

J’avais fait disparaître mon sourire amer. Retenant l’impatience dans mon cœur, j’avais ouvert la bouche.

« Madame la Leader, » déclarai-je.

J’avais crié à la femme qui courait parallèlement à moi un peu plus loin.

« … Oh. Takahiro-dono. Qu’est-ce qu’il y a ? » Sa réponse avait pris un peu de temps pour se faire.

Tout en pensant elle pense probablement profondément à quelque chose, lui avais-je demandé : « Ce que Juumonji disait… quelle est la part de vérité ? »

D’après ce que j’avais vu, il semblait parler sérieusement. Si c’était vrai, je voulais confirmer si c’était possible.

« J’ai entendu dire que nous ne pouvons pas retourner dans notre ancien monde. Mais, est-il vrai que vous pourriez renverser cela avec un pouvoir de triche ? » demandai-je.

« Je… ne sais pas. Je ne connais pas de cas comme ça. La seule chose que nous savons sur les héros, c’est ce que l’Église nous a enseigné, après tout. Il est possible qu’un tel dossier ait été laissé dans l’Église, mais…, » La Leader secoua lentement la tête. « J’ai aussi entendu parler de ce qu’il a dit, que les âmes des héros sont différentes des nôtres. Cependant, je n’aurais jamais pensé que quelque chose comme ça… »

Flottant avec une expression mélancolique, les mots de la Leader s’égarèrent.

Même elle était une résidente de ce monde. L’existence d’un héros, quelqu’un qu’ils avaient suivi avait fait quelque chose de barbare comme ça, il n’y avait pas moyen qu’ils ne soient pas choqués.

En l’état actuel des choses, les informations concernant les âmes des personnes transférées n’avaient pas été d’une grande utilité.

Je ne pensais pas que les gens de ce monde savaient des choses comme si oui ou non vous pourriez gagner plus de pouvoir magique en tuant un héros qu’un monstre, donc ce n’était pas comme si c’était vraiment important.

De plus, jusqu’à présent, il n’y avait pas eu beaucoup de cas où il y avait plus de héros que le seul héros de base dans une génération (une fois tous les 100 ans environ), donc il était impossible qu’ils aient accumulé ce genre de connaissances.

Cependant, si on me disait que « vous gagneriez plus de pouvoir magique en tuant un héros qu’en tuant un monstre », je serais d’accord.

On savait que « plus vous avez vaincu un monstre fort, plus vous avez acquis un pouvoir magique ». Le fait que « On pouvait gagner plus de pouvoir magique en tuant un héros, des êtres qui gardaient un pouvoir énorme en eux » n’était qu’une conclusion à laquelle on pouvait arriver de cet argument. Bien sûr, l’idée de viser les personnes transférées impuissantes avant qu’elles ne prennent conscience de leurs propres capacités de triche était quelque chose à laquelle seule une brute penserait, et le fait de penser « faisons-le » était de la folie.

Même si vous mettiez de côté votre éthique de la sorte, cela n’en vaudrait pas la peine, même si vous ne teniez compte que de l’efficacité.

Aujourd’hui, Juumonji avait tué neuf personnes. En supposant que le pouvoir magique de Juumonji avait augmenté d’environ 10 % comme il l’avait dit, même avec des calculs simples, cela signifie que près d’une centaine de héros étaient nécessaires pour acquérir le pouvoir magique d’un héros.

Le pouvoir magique que vous aviez acquis en tuant un monstre était infime. Ainsi, même si vous en tuez plusieurs, l’augmentation du pouvoir magique serait inopportune, alors comparée à cela, c’est sûr, c’était extrêmement efficace. Mais cela n’enlevait rien au fait que l’avantage de tuer une seule personne était minime.

C’était probablement la raison pour laquelle je n’avais pas remarqué l’augmentation de mes pouvoirs magiques lorsque j’avais tué d’autres personnes transférées alors que j’étais dans la mer des arbres.

Jusqu’à présent, j’avais tué 4 personnes au total : les trois gars qui avaient agressé Katō-san dans la cabane, et Kaga, qui s’était tourné contre moi. Mais, à proprement parler, ce n’était pas moi qui avais directement porté le coup fatal.

C’était Lily qui les avait tués.

À partir de là, quand j’avais essayé de me rappeler s’il y avait eu une quelconque influence sur Lily, je n’avais même pas pensé à une seule chose.

La Lily que j’avais rencontrée au début était un monstre si faible qu’elle avait failli mourir de la contre-attaque d’une marionnette magique gravement endommagée, malgré le fait qu’elle l’avait attaquée avec de la magie, son plus grand moyen d’attaque. Et pourtant, quand l’Arachné Blanche avait attaqué — après une période où cela faisait moins de 20 jours depuis notre rencontre — elle avait une capacité de combat supérieure à une marionnette magique similaire et même à Rose, une créature rare.

Jusqu’à présent, j’avais pensé « c’est peut-être grâce à sa capacité de mimétisme », mais même si j’utilisais cette justification, sa croissance n’était-elle pas un peu trop rapide ?

… Bien sûr, je ne connaissais pas la vérité. Juste avant les deux premières personnes, qui auraient dû avoir des changements relativement importants, Lily s’était attaquée au cadavre de Miho Mizushima. Même s’il y avait un effet, la personne elle-même était morte et ne s’en rendrait pas compte. Si j’avais personnellement tué quatre personnes, l’histoire aurait pu être différente…

« … Hm ? » Après y avoir tant réfléchi, j’avais plissé les sourcils.

Parce que j’avais remarqué quelque chose d’étrange.

Quand j’avais tué un seul individu, je n’avais pas remarqué l’augmentation de mes pouvoirs magiques.

Alors, comment Juumonji l’avait-il réalisé ?

Je vois. D’après ce que j’avais entendu dans les paroles de Juumonji, tant que vous saviez qu’à l’avance, il serait possible d’être au courant de l’augmentation de 10 % du pouvoir magique obtenu par les neuf sacrifices.

Mais, et si c’était 5 % ?

Ou mieux encore, que se passerait-il si vous ne le saviez pas à l’avance ?

Ce serait différent si vous regardiez un tube à essai dans une expérience de chimie. Du moins, il serait impossible de le remarquer avec deux ou trois sacrifices. Alors, ne devriez-vous pas tuer dix ou vingt personnes à la fois ?

Mais si nous devions supposer cela, alors c’était étrange.

Parce que jusqu’à ce que le premier corps expéditionnaire quitte la colonie, à laquelle Juumonji participait, il n’y avait pas eu de situation où plusieurs personnes étaient tuées à la fois, sauf quand elles étaient tuées par des monstres, indépendamment du meurtre ou d’une disparition.

Au contraire, s’il y avait eu un si gros problème, ils n’auraient pas eu la marge de manœuvre nécessaire pour former le corps expéditionnaire.

Alors, y a-t-il eu un incident de ce genre dans le corps expéditionnaire après qu’ils aient quitté la colonie ?

Mais, c’était très difficile de penser ça. Tous les membres du corps expéditionnaire étaient des tricheurs. Il serait difficile, mais pas impossible, pour Juumonji, qui n’était qu’un guerrier, de tuer plusieurs êtres humains en peu de temps.

Eno et même le regretté Watanabe auraient dû avancer dans la mer des arbres à cette époque, et ils n’avaient pas parlé d’un tel événement.

Par-dessus tout, eux, qui se comportaient en héros de bonne humeur, n’avaient même pas montré le moindre signe qu’ils avaient vécu un événement aussi triste.

Leur voyage s’était déroulé en douceur. Jusqu’à ce que la tête de Watanabe vole.

Après y avoir bien réfléchi, il me semblait qu’il n’y avait pas eu une telle occasion, même pour Juumonji. C’était incompréhensible.

… Alors, peut-être serait-il plus constructif d’envisager la question sous un angle différent ?

Aucun fait n’avait été partagé à titre d’information sans qu’une personne en soit informée au préalable.

Alors, quel genre de personne n’aurait pu remarquer ce fait, et dans quel genre de situation l’a-t-on fait ?

J’avais besoin de rechercher un événement dans lequel plusieurs personnes transférées avaient été tuées ou avaient disparu.

Le départ du corps expéditionnaire n’était pas si loin. Ce n’était pas non plus dans le corps expéditionnaire après leur départ. Alors, qu’est-ce que… ?

« … » J’avais soudain eu des sueurs froides.

… Il y en avait un, n’est-ce pas ?

Juste un seul. Un gros incident qui était tombé d’un coup.

La seule chose à laquelle j’avais pensé, c’est ça.

Pendant ce temps, je pouvais parfaitement croire que beaucoup de gens remarqueraient une augmentation de leurs pouvoirs magiques. Oubliez plusieurs ou des dizaines, il n’aurait pas été étrange si les personnes transférées avaient été tuées sur une échelle de plusieurs centaines.

— L’effondrement de la colonie.

Le jour de cette tragédie, je n’avais aucun doute que bon nombre de personnes l’avaient remarqué.

Mais, c’était après que Juumonji ait quitté la colonie.

Il lui était impossible de connaître les détails qui n’avaient été révélés qu’après l’effondrement.

… C’était vraiment impossible ?

« Hé, Maître ? » demanda Lily.

« … !! Qu-Quoi ? » m’exclamai-je.

La voix de Lily s’était fait entendre proche de moi, me faisant peur.

Quand je l’avais regardée, j’avais vu le côté du visage sévèrement raidi d’une fille.

« Il y a un monstre devant nous. Nous l’atteindrons bientôt. J’y vais, mais fais attention, » déclara Lily.

« D-D’accord…, » déclarai-je.

Faisant oui de la tête face à l’avertissement de Lily, j’avais saisi à nouveau la poignée de mon épée.

J’avais les paumes mouillées d’une sueur désagréable.

— Il est possible qu’un humain impliqué dans l’effondrement de la colonie ait dit à Juumonji les informations qu’il avait alors obtenues.

C’était scandaleux, mais si vous y pensez, ce n’était pas si scandaleux que ça.

Pour que cette hypothèse se vérifie, ils avaient besoin d’une méthode de communication à distance.

Les méthodes pratiques de communication que nous avions dans notre monde n’existaient pas dans celui-ci… par exemple, le téléphone.

Mais si l’on devait dire « il n’y a pas d’alternative, alors ? », alors la réponse aurait été non, il y avait quelque chose comme ça. Je le savais bien.

Si Silane s’était rendu dans les refuges de la partie profonde de la mer des arbres et avait secouru les personnes transférées, c’était parce qu’une demande de sauvetage avait été envoyée par magie à la forteresse Tilia depuis la forteresse d’Ebenus, située à l’est et où l’Unité Expéditionnaire était également arrivée.

Même dans ce monde, il y avait une méthode pour entrer en contact avec des endroits éloignés.

La seule question qu’il restait à se poser était de savoir si l’on pouvait l’utiliser.

Parmi les tricheurs, il y en avait qui pouvaient gérer la magie jusqu’au cinquième rang, et c’était quelque chose que les résidents de ce monde ne pouvaient utiliser que jusqu’au troisième rang. Il ne serait pas étrange que quelqu’un puisse utiliser la magie que les habitants de ce monde ne pourraient pas utiliser. En fait, j’avais moi-même prouvé que les liens magiques pouvaient être conservés même s’ils étaient assez séparés quand j’avais été pris par l’Arachné blanche séculaire, Gerbera. Ce serait d’autant plus possible si quelqu’un possédait une capacité caractéristique qui se spécialise dans ce genre de communication.

Et en considérant cela, je pourrais répondre à une question.

La question de « depuis combien de temps Juumonji et Sakagami étaient-ils liés ? »

La première étape du plan de mise à mort des personnes transférées avait été lorsque Sakagami avait produit la scène dans laquelle les chenilles vertes avaient été repoussées juste avant que nous atteignions la forteresse. Par conséquent, vous pourriez considérer leur collusion comme antérieure à notre arrivée à la Forteresse Tilia.

D’autre part, étant donné que Sakagami avait fini par venir à la forteresse Tilia avec les autres personnes transférées parce qu’il avait été trouvé par l’équipe de sauvetage dirigée par Silane, ce serait bizarre si leur plan avait été fait après cela.

Pendant cette période, Juumonji et Sakagami, deux personnes se dirigeant vers la forteresse Tilia sur des routes séparées, n’auraient pas dû avoir l’occasion de se retrouver directement face à face. Mis à part après leur arrivée, ils n’avaient pas été en mesure de se rencontrer et de peaufiner leur plan avant cela.

Cependant, s’il y avait une existence qui reliait les deux, alors une explication pourrait être donnée.

Après avoir envoyé à Juumonji les informations obtenues lors de l’effondrement de la colonie, le « quelqu’un » l’avait lié à Sakagami, et avait mis en place le plan pour l’attaque de la forteresse Tilia et le massacre des personnes transférées.

Mais, comme ils avaient une capacité de communication à longue portée, on ne savait pas où ils se trouvaient. Ils étaient peut-être dans la colonie qui s’effondrait, puis ils étaient partis avec le corps expéditionnaire. Ils auraient pu profiter d’une heure de thé élégante dans la forteresse d’Ebenus maintenant.

… Comme c’était possible, la personne qui pouvait être connectée avec « quelqu’un » n’était pas limitée à Juumonji et Sakagami.

Quand j’avais réalisé cela, je n’avais pas pu m’empêcher de frissonner inconsciemment.

Peut-être que le poison qui avait dévoré la colonie et l’avait accaparée jusqu’à ce qu’elle s’effondre… contaminait aussi le premier corps expéditionnaire ?

Si ceux qui étaient si différents qu’ils étaient considérés comme des héros dans ce monde se déchaînaient à nouveau avec leurs tricheries… mais cette fois, pas dans une forêt isolée et profonde, mais dans le monde des humains…

… Je ne voulais même pas imaginer ça. Sans aucun doute, ce serait terrible.

Nous n’avions pas prévu de rejoindre le corps expéditionnaire plus tard. S’ils s’étaient détruits, on ne devrait pas subir de dommages directs.

Mais, une vague et forte anxiété s’était produite en moi.

Est-ce que ça se terminerait comme je le pensais ?

Le monde était connecté partout et n’importe où. Tout le monde, aussi petit soit-il, vivait et s’influençait mutuellement. S’il y avait une organisation qui avait trop de pouvoir, y aurait-il quelqu’un qui pourrait être sans lien avec ceux qui avaient été saccagés...

« Maintenant, allons-y. Maître ! » déclara Lily.

… Même si j’y pensais maintenant, ça n’aiderait pas.

J’avais changé d’avis. C’était le moment de résoudre les problèmes qui se présentaient à moi.

J’avais couru après Lily, qui avait tué le monstre. J’avais essayé de me concentrer là-dessus.

Mais l’ombre sombre qui couvrait le coin de mon esprit ne s’était pas dissipée si facilement.

***

Partie 2

Naturellement, plus nous nous rapprochions de la zone extérieure de la forteresse, plus le taux de rencontre avec les monstres envahisseurs était élevé. Nous avions combattu des monstres plusieurs fois.

J’avais supposé que nous rencontrerions aussi le potentiel de guerre survivant de la forteresse, mais il m’avait semblé que le nombre de survivants était assez élevé et que nous n’en avions presque pas vu jusqu’ici.

« … Augmenter notre potentiel de guerre est une cause perdue, hein ? » demandai-je.

Cela signifiait que nous n’avions pas d’autre choix que de nous débrouiller avec les 20 personnes qui restaient à peine avec moi.

Mikihiko m’avait appelé, alors qu’il avait étouffé un bâillement. « Mais, ils pourraient pointer leurs épées vers toi comme ils l’ont fait plus tôt, alors tu devrais probablement penser qu’il est préférable que la situation ne devienne pas gênante. »

« Je suppose que oui. De plus, il y a aussi la possibilité qu’un Doppelgänger nous rejoigne si nous trouvons quelqu’un, » déclarai-je.

« Ouais, c’est vrai, » déclara Mikihiko.

Pendant qu’on parlait, Lily avait jeté un coup d’œil fugace derrière elle.

« Vous n’avez pas à vous soucier tant que ça des Doppelgängers. S’il y en avait un dans une foule comme celle d’avant, il serait difficile de dire lequel est lequel, mais il ne reste plus beaucoup de potentiel de guerre maintenant, » déclara Lily.

La conversation m’avait déprimé.

Combien d’humains vivaient dans cette forteresse ? Et quand on aura attrapé Sakagami, combien de personnes pourrait-on sauver ? On ne pouvait pas faire grand-chose.

« Ahh. Plus d’ennemis. Trois, cette fois, » déclara Lily.

Dans le couloir où les cadavres des soldats étaient dispersés au hasard, nous nous étions précipités dans la bataille pour la nième fois.

Celle qui se battait, c’était Lily, mais ça ne marcherait pas s’il y avait plusieurs ennemis. J’avais appelé la Leader. « Chevaliers, s’il vous plaît, occupez vous de la Chenille Verte ! On va se charger du reste ! »

« Roger ! » répondit la Leader.

En avançant, Lily arracha la gorge du Croc de Flamme avec sa lance en bois, Ayame bloqua la Chenille Verte en la frappant avec une boule de feu, puis les chevaliers préparèrent leurs grands boucliers et foncèrent dessus.

J’avais affecté Asarina sur un « Gallas Boyaux », un monstre en forme de poulet avec des bras qui avaient des plumes qui poussait sur son corps.

Asarina avait réussi à mordre le visage du poulet.

« UOOOOOOOOOOOHH ! »

Asarina avait bien touché la cible, et j’avais approché de la créature à grande vitesse.

J’avais évité le poing qui s’était envolé vers moi avec une voix étrange en pliant mon corps, et bien que mon équilibre ait été détruit, j’avais coupé les pattes de l’oiseau en passant près de lui. Un cri était venu de derrière moi.

« UUoOOAAHHH !? »

J’étais tombé sur le sol et j’avais roulé sur le sol dur en pierre, mais j’avais pu me relever sans perdre mon élan grâce à Asarina, qui avait arrêté de mordre.

J’avais couru dans le passage sans rien faire d’autre. Nous n’avions pas eu le temps de faire tout notre possible pour vaincre les ennemis.

J’avais senti des signes de magie derrière moi, et Lily m’avait vite rattrapé. Ce serait mal si nous étions pourchassés par-derrière par les monstres dont nous avions forcé le passage, alors ils avaient probablement infligé des blessures légères à la Chenille verte. Mais ce serait sans fin comme ça.

« On a rattrapé Sakagami, Lily ! » déclarai-je.

« L’odeur devient plus forte, mais… ah ! Plus d’ennemis ! » déclara Lily.

J’avais vu des monstres rassemblés de l’autre côté du passage. Beaucoup d’entre eux. J’avais claqué la langue et la voix de Lily est entrée dans mes oreilles.

« Je l’ai trouvé ! » annonça Lily.

Suivant ses paroles, quand j’avais regardé de plus près, il y avait Sakagami.

Peut-être pensait-il qu’il était en sécurité après être arrivé dans un endroit où il y avait beaucoup de monstres, alors qu’il était assis et se reposait.

Remarquant que nous approchions, Sakagami avait paniqué et s’était levé.

« Laissez-moi partir, voulez-vous ! » déclara Sakagami.

Ayant trouvé notre objectif, nous avions levé nos armes. Mais, nous étions encore loin. De plus, les monstres qui nous avaient remarqués en même temps que Sakagami s’étaient déplacés vers nous. Il y en avait beaucoup.

« Fais-le, Lily ! Ne te retiens pas ! » ordonnai-je.

Lily avait invoqué sa magie. De la Magie du vent du 3e rang. Des frappes de vent avaient balayé tout le petit passage, et la boule de feu qu’Ayame crachait s’était envolée après elles.

Juste après ça, nous nous étions précipités en un seul groupe.

Le reste était devenu une mêlée. Je n’avais pensé qu’à passer de toute façon. Je les avais frappés avec mon bouclier, j’avais repoussé les griffes qui étaient tendues vers moi avec mon épée, et j’avais évité que les mâchoires ne se referment sur mes pieds en sautant.

Bien qu’il y ait eu plusieurs parties dangereuses, j’avais réussi à charger à travers le champ de bataille grâce à Ayame et Asarina qui m’avaient protégé.

« Tous les autres… !? » demandai-je.

« Toujours en retard, » répondit Lily.

Quand j’avais regardé en arrière, la seule personne qui avait réussi à percer avec moi était Lily.

Bien que nous les ayons gravement blessés avec notre attaque préventive, le nombre était une menace réelle. Comme ils étaient lourdement blindés et qu’ils devaient protéger Mikihiko et Kei, l’arrière-garde, les chevaliers étaient ralentis.

« Merde. Lily, allons…, » commençai-je.

« Takahiro-dono ! Ne vous inquiétez pas pour nous, allez-y maintenant ! » De l’autre côté du mur des monstres, la Leader nous avait appelés. « Attraper Sakagami Gōta est notre priorité en ce moment ! Allez-y, je vous en prie ! »

Ce que disait la Leader était vrai.

De plus, l’attaque de Lily de tout à l’heure avait fait beaucoup de dégâts aux monstres. Les chevaliers étaient des soldats d’élite. Ce serait bien de les laisser s’en occuper.

« … Compris. Nous allons continuer, alors courez après nous, s’il vous plaît ! » déclarai-je.

Nous avions commencé à courir après Sakagami.

***

Partie 3

Bien que je soutenais mon corps en renforçant ses capacités, mon pouvoir magique et ma force physique allaient bientôt atteindre leurs limites.

Mais je le supporterais un peu plus.

« Sois prudente, Lily, » j’avais appelé Lily, qui avait un demi-pas d’avance sur moi. « S’il sait qu’il est poursuivi, Sakagami pourrait nous mettre des monstres sur le dos. ... Non. Il vaut mieux penser qu’il y aura absolument une contre-attaque. »

« Oui. C’est vrai, » répondit Lily.

Il y avait une différence de capacité physique entre nous et Sakagami. Bien que la distance entre nous ait augmenté, nous devrions le rattraper bientôt. À ce moment-là, on se battrait.

Quand je m’étais de nouveau fortifié, une grande ombre était apparue dans le couloir à partir d’une des pièces qui se trouvaient en haut de l’escalier. Lily avait accéléré son rythme.

« Une chenille verte. Je vais le tuer, » déclara Lily.

« Compris. Fais attention à ce qui t’entoure, » déclarai-je.

« Roger ! » répondit Lily.

Juste au moment où la tête de la grosse chenille sortait de la pièce, Lily sauta haut et l’avait saisi. La raison pour laquelle elle n’avait pas utilisé la magie était de lui infliger une contre-attaque quand une contre-attaque était possible de notre côté.

La chenille avait essayé de la secouer en balançant sa tête, mais ce n’était pas suffisant pour arracher Lily. Lily la perça très profondément avec la lance qu’elle tenait dans ses deux mains. Après qu’elle ait fait cela plusieurs fois, la grande Chenille Verte avait convulsé, et était tombée au sol.

Après s’en être vite débarrassée, Lily regarda autour d’elle. Quand j’avais rattrapé mon retard, les sourcils de Lily s’étaient transformés en un « » après qu’elle ait secoué le sang vert sur le bout de la lance.

« … seulement ça ? » murmura Lily comme si elle était déçue.

Nous avions attendu quelques secondes, mais il ne semblait pas y avoir d’attaques ennemies.

« Maître. Que devrions-nous faire ? » demanda Lily.

« On ne peut pas s’arrêter. Allons plus loin, » déclarai-je.

Même si nous nous plaignions ici, rien ne changerait.

Nous avions recommencé à courir. Toutefois, une question demeurait.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » demandai-je.

« Il est vraiment mal préparé, même si cela nous a retardés, » répondit Lily.

Un seul monstre de la couche extérieure de la mer des arbres au mieux ne nous arrêterait pas pour longtemps. Pourquoi divisait-il son potentiel de guerre en petites quantités ?

Le nombre avait peut-être un peu diminué, mais il aurait dû rester des monstres, même si l’on exclut ceux qui entouraient la forteresse. Il n’y avait aucune raison de ne pas les assembler maintenant. Ce ne serait pas étrange même si des monstres nous tombaient dessus comme une avalanche.

« Peut-être qu’il gagne du temps jusqu’à ce qu’assez de son potentiel de guerre se rassemble ? » demandai-je.

« … En y pensant, peut-être qu’il fait ça, » déclara Lily.

Ou peut-être que sa véritable intention était de nous faire croire que tout était facile et de nous faire baisser notre garde ?

J’étais redevenu vigilant après y avoir pensé, mais le sentiment d’inconfort était resté.

Lily avait été capable de vaincre la Chenille Verte très facilement. C’était comme si elle n’avait pas su que nous venions. On avait même eu l’impression de le rencontrer « quand elle est sortie de la pièce » au lieu de « quand elle est sortie pour nous intercepter alors que nous courions après Sakagami »…

Mais était-ce possible ?

Il y a quelques minutes à peine, Sakagami aurait dû passer par ce couloir également. Et pourtant, il n’avait pas ordonné aux monstres ici d’intercepter ses poursuivants.

Pourquoi n’aurait-il pas essayé de se protéger ?

Quelque chose n’allait pas.

Maintenant que j’y pense, Sakagami n’avait pas non plus pris un monstre d’avant comme garde.

Ah, non. Avant ça. Dans cette scène au sommet du mur intérieur où nous avions parlé à Juumonji, qui avait révélé ses vraies couleurs, Sakagami n’aurait pas dû cacher qu’il était un « Utilisateur de Monstres ». Et pourtant, il s’était montré sans même un seul monstre. N’était-ce pas aussi étrange… ?

« Le voilà ! » déclara Lily.

J’avais repris mes esprits en entendant la voix de Lily.

La silhouette de Sakagami, paniquée après nous avoir vus, se reflétait dans mon champ de vision. Il était seul. Il n’avait pas de monstres en escorte. Honnêtement, je ne savais pas pourquoi, mais une opportunité était une opportunité.

Considérant la possibilité que Sakagami lui-même nous attire dans un piège, ce serait mal d’aller trop loin de Lily. J’aimerais attaquer à distance, mais la magie de Lily — quelque chose qui prend un peu de temps à invoquer — devrait être conservée comme assurance au cas où il ferait quelque chose. Si c’était le cas, maintenant…

« — Ayame ! Fais-le s’arrêter ! » ordonnai-je.

« Gyooww ! » Après avoir gonflé son corps sur mon épaule, Ayame avait craché plusieurs boules de feu.

Les boules de feu avaient frappé les murs et le plafond du couloir, provoquant une petite explosion. Des fragments de matériaux muraux s’envolèrent, et Sakagami cria et tint sa tête dans ses bras. Ses jambes s’étaient arrêtées. J’avais tendu mon bras gauche qui avait le bouclier.

« Maiiiitreee ! » Suivant mes intentions, Asarina — la vigne parasite sur mon bras gauche — s’était allongée.

Elle avait percé ses crocs aiguisés aussi fort qu’elle le pouvait dans le mollet de Sakagami.

« GYAAaAAAAAAHhhh, AAaaaAAAHh ! » cria Sakagami.

Renversé, Sakagami laissa sortir un cri de douleur. C’était comme si votre jambe était déchirée par un nombre incalculable de couteaux. Il ne pourrait s’échapper que s’il était guéri par la magie curatif.

Peu de temps après, nous étions arrivés à côté de Sakagami, qui se tortillait.

J’avais décidé de demander à Lily de continuer à être vigilante à l’égard de notre environnement, et après l’avoir fait face en frappant le corps de Sakagami, j’avais fait tomber mon talon dans son ventre.

« GuBah !? » cria Sakagami.

« Je t’ai enfin attrapé, Sakagami. Que les monstres de la forteresse partent tout de suite, » ordonnai-je.

Je ne pouvais pas tuer Sakagami juste ici. Après tout, même si je tuais ce type — le manipulateur, la situation ne changerait pas du tout, les monstres attaquant la forteresse resteraient comme ils étaient maintenant. Je devais demander à Sakagami de manipuler les monstres et de les éloigner de la forteresse.

« O-Ow. S’il te plaît, stoopp ! » cria Sakagami.

« Écoute-moi bien ! Fais-le vite ! » ordonnai-je.

« GYAaAAH !? » cria Sakagami.

J’avais percé la jambe qu’Asarina ne mordait pas avec mon épée.

Nous avions réussi à attraper Sakagami comme ça, mais nous n’avions toujours pas de marge de manœuvre. Nous étions acculés par la situation, comme lui.

« Si tu ne m’obéis pas vite, Silane va mourir. Tous les habitants de cette forteresse mourront ! » déclarai-je.

« J’ai compris ! C’est pourquoi, s’il te plaît, arrête ! » déclara Sakagami.

« Débarrasse-toi des monstres, et vite. Tout de suite ! » ordonnai-je.

« C-C’est…, » commença Sakagami.

Sakagami avait l’air secoué, ses yeux bougeaient partout autour de lui. Il avait hésité à parler.

Il m’avait répondu quand je m’étais dit : peut-être que je devrais le poignarder à nouveau avec mon épée.

« S’il te plaît, attends un peu. Je ne peux pas le faire tout de suite, » déclara Sakagami.

« Bâtarddddd… maintenant essaies-tu de gagner du temps !? » demandai-je.

« N-Non, je ne le fais pas ! Je ne le fais pas, je le jure ! » déclara Sakagami.

Quand je lui avais crié dessus, Sakagami s’était défendu désespérément.

« Je ne dis pas que je ne peux pas ! Je ne peux pas le faire tout de suite ! » cria Sakagami d’une voix misérable, le visage voilé et mouillé de larmes.

« Parce que je ne peux qu’“attirer les monstres vers moi” ! » continua Sakagami.

« … Quoi ? » m’exclamai-je.

J’étais abasourdi.

L’excuse qu’il avait donnée sur place était trop pauvre.

« Ne me donne pas d’excuse à la con comme ça ! » déclarai-je.

« C’est la vérité ! Je ne mens pas ! » répondit Sakagami.

« Donc, tu dis que tu ne peux pas “donner des instructions aux monstres”, c’est ça ? Que ces monstres se sont rapprochés de nous !? » demandai-je.

Quand j’avais sorti mon épée de sa cuisse, je l’avais mouillée avec du sang dégoulinant de la pointe.

Peut-être parce qu’il sentait qu’il allait mourir, Sakagami s’était pissé dessus.

Et puis, avec une expression effrayée, il fit entendre quelques mots inattendus. « Il y a un “monstre qui peut donner des instructions aux monstres” ! Je lui ai donné des instructions jusqu’à maintenant. Je ne peux donc pas donner d’instructions aux monstres que j’ai rassemblés sans lui ! »

« … Qu’est-ce que tu dis ? » demandai-je.

« Tu ne me crois peut-être pas quand je le dis, mais c’est vrai. Comme nous les humains, il y a un “monstre qui peut parler”, et il donne des instructions aux monstres, » répondit Sakagami.

J’avais involontairement échangé des regards avec Lily.

Un monstre qui pouvait parler. D’après ce que j’avais vécu, c’était impossible. Et comme c’était le cas, le fait qu’un monstre qui n’aurait dû être connu que comme un conte de fées dans ce monde était apparu avait fait que l’histoire de Sakagami avait une crédibilité étrange.

J’avais la capacité de tricher pour mener des monstres, mais ce n’était pas comme si je manipulais des monstres comme je le voulais

Si l’on disait que le pouvoir de Sakagami de Domptage de Monstres était comme ça, alors je n’avais pas assez d’informations pour le nier.

De plus, le fait qu’il n’ait pas été escorté et qu’il n’ait pas tendu d’embuscade ni lancé de contre-attaque à grande échelle contre nous serait compréhensible si Sakagami lui-même n’avait pas le pouvoir de donner directement des instructions aux monstres.

Je devais juste vérifier si c’était vrai ou pas maintenant.

« Où est-il en ce moment ? » demandai-je.

« Il devrait venir dès que je l’appelle. C’était toujours à côté de moi, après tout… Oh, mais… après avoir quitté le refuge, je lui ai fait prendre du recul, car ce serait mal si cette Silane le découvrait…, » déclara Sakagami.

« Ça viendra si tu l’appelles, hein ? Alors, appelle maintenant, » ordonnai-je.

« D’accord, » déclara Sakagami.

Sakagami semblait ne plus avoir l’énergie de me combattre. C’était peut-être la première fois qu’on le frappait comme ça. Son cœur était complètement brisé.

« Berta ! Bertaaaa ! » cria Sakagami. « S’il te plaît, sors. Donne aux monstres l’ordre de se retirer ! Je mourrai si tu ne le fais pas ! »

La voix de Sakagami, qui avait une touche de demande, résonnait dans le passage.

Lily et moi observions les environs, prêts à tout.

Une seconde s’était écoulée, puis deux. Il ne s’était rien passé.

… Même après une dizaine de secondes, le passage était resté silencieux.

« Eh… Est-ce une plaisanterie ? » La voix abasourdie de Sakagami résonnait sans vie dans le passage.

Il a vraiment dit quelque chose sur le tas, hein ? Ou peut-être qu’il y a eu une erreur…, quand j’avais pensé cela, le monstre s’était montré de l’autre côté du passage.

Il courait à une vitesse énorme.

« N’est-ce pas… » commençai-je.

Des cheveux longs, blancs et persistants avec des vêtements blancs.

Les yeux rouges comme du sang.

Les pas uniques qui s’élançaient de cette façon étaient faits de huit pattes.

Le beau regard de la jeune fille, si beau qu’il te charmait, brillait d’un sourire étincelant comme une fleur qui s’épanouissait.

« Oh, Monseigneur ! Je t’ai enfin trouvé ! » déclara Gerbera.

« … Gerbera ? » demandai-je.

Mes yeux s’étaient écarquillés.

C’était quelqu’un que je ne pensais pas rencontrer dans un endroit comme celui-ci.

***

Partie 4

Pas possible, c’est Gerbera qui est derrière l’attaque ! … Naturellement, je ne pensais pas ça.

Le nom de Gerbera n’était pas « Berta », Sakagami, celui qui criait, se tortillait les yeux avec un regard de confusion, et en premier lieu, Gerbera était ma famille.

« Monseigneur ! Dieu merci, tu es en sécurité ! » déclara Gerbera.

Après s’être tortillée avec ses huit pattes d’araignée et s’être précipitée vers moi, Gerbera m’avait serré dans ses bras par devant.

Mon champ de vision était bloqué par ses cheveux blancs qui tombaient doucement, et ses deux bras m’avaient tiré avec force vers eux et s’était enroulé autour de moi.

Par réflexe, en raison de l’étreinte, j’avais posé une question à son beau visage, qui était très proche. « Qu’est-ce que tu fais là ? Et qu’est-il arrivé à Rose et à Kato-san ? »

« Qu’est-ce que tu dis ? Il y avait une tonne de monstres dans la forteresse où vous étiez ? N’est-ce pas naturel pour moi de venir vous aider ? — Oh, Ayame. Tu sembles aller bien, hein ? As-tu bien protégé Monseigneur ? » demanda Gerbera.

« Kuuuuuuuuu ! » répondit Ayame.

Gerbera caressa doucement Ayame sur mon épaule avec sa main.

Elle semblait être venue m’aider.

J’aurais dû la remercier, mais comme d’habitude, Gerbera était tombée à un moment inopportun. Quand j’avais pensé : Cette partie d’elle ne me ressemble-t-elle pas ?, je me sentais en quelque sorte responsable.

« Mais, il est vrai que cela a pris un certain temps. Je suis désolée pour ça. Rose-dono a été un peu blessée. Aah, pas comme ça. Ses blessures n’étaient pas si graves, mais j’ai dû l’escorter à la grotte où nous restons temporairement, » expliqua Gerbera.

« Rose était ? H-Hey. Attends un peu. Va-t-elle vraiment bien ? » demandai-je.

« Oui. En ce moment, elle répare son corps et protège Kato-dono. Naturellement, elle ne pouvait pas venir avec moi. Eh bien, pour leur sécurité, je me suis assurée qu’elle avait effectué le minimum de réparations, puis je suis venu vous aider au plus vite. Mais le temps qu’il m’a fallu pour arriver ici a dépassé mes attentes. Si je n’avais pas entendu ta voix, ça aurait pu prendre un peu plus de temps, » répondit Gerbera.

« … Hm ? Ne savais-tu pas où j’étais avec le lien ? » demandai-je.

« En fait, ça s’est mal passé, » répondit Gerbera.

Gerbera mit le bout de son doigt à sa bouche, et son beau visage fronça les sourcils.

« Je ne comprends pas vraiment, mais le lien est un peu instable, » déclara Gerbera.

« Vraiment ? » demandai-je.

« Quand je me suis approchée d’ici, cela semble s’être stabilisé, » déclara Gerbera.

« … Est-ce ce qui se passe ? Un pouvoir qui affecte les connexions entre nous… pas possibles, » déclara Sakagami.

Quand j’avais baissé les yeux, Sakagami avait secoué la tête avec un regard paniqué.

« Je ne fais rien du tout ! » cria Sakagami.

« … » je n’avais rien dit.

Dans le sens de « manipulation de monstres », la capacité de Sakagami était proche de la mienne.

J’avais douté de lui, en pensant peut-être qu’il fait quelque chose comme bloquer les liens, mais Sakagami l’avait nié.

Sakagami n’avait pas le cran de supporter la douleur et de mentir. C’était une personne un peu malhonnête. C’est pourquoi il avait peur que tout ne serve à rien.

« Bien, tout va bien depuis que j’ai pu vous rejoindre, » déclara Gerbera alors qu’elle m’avait serré dans ses bras. « Survivre a dû être dur. Surtout quand la forteresse s’est effondrée. J’ai pensé que tu avais été entraîné là-dedans, Monseigneur. »

« … Gerbera, » déclarai-je.

« J’ai failli moi-même mourir, » marmonna Gerbera. « Même si je suis finalement arrivée à la forteresse, je ne savais pas où tu étais, et quand je ne savais plus quoi faire, j’ai soudain été entraînée dans une magie d’une ampleur inimaginable. Qu’est-ce que c’était ? Mes manœuvres d’évitement à pleine puissance m’ont permis de fuir, donc j’allais bien, mais si j’avais même été un peu en retard, j’aurais été projetée très haut dans le ciel. »

Gerbera semble avoir été affectée par la magie de Watanabe.

Son timing était vraiment mauvais… non. Peut-être que ça ne l’était pas. Elle était venue ici comme ça à cause de ça, après tout.

« Maintenant, Maître. C’est bien d’avoir rencontré Gerbera, mais pour une raison ou une autre, le soi-disant “monstre qui manipule les monstres” de Sakagami ne sort pas. Que devrions-nous faire ? » demanda Lily.

Pour mettre fin au câlin de Gerbera, je m’étais encore tourné vers Sakagami.

« Je ne mens pas ! » cria Sakagami.

« Ouais. Oublie ça, » j’avais secoué la tête. J’avais regardé mes alliés.

« Sakagami ne peut plus rien faire pour les monstres. Retournons auprès de Silane. Si Gerbera est avec nous, on devrait pouvoir faire quelque chose, » déclarai-je.

« Ah. C’est vrai. Gerbera pourrait être capable de s’occuper de Juumonji…, » déclara Lily.

« Hm ? Qui est Juumonji ? » demanda Gerbera.

Lily et Gerbera avaient réagi à leur façon.

« Gerbera. Juumonji est l’une des personnes transférées, comme moi, et l’un des membres de l’Unité Expéditionnaire dont j’ai déjà parlé. C’est aussi l’un des humains qui a attaqué cette forteresse, » répondis-je.

« Ohh, » s’exclama Gerbera.

« En ce moment, une femme nommée Silane le retient pour nous laisser nous échapper. Si tu combats Juumonji seule, c’est peut-être un peu dur, mais si toi et Silane vous battez ensemble, alors peut-être…, » déclarai-je.

En fait, depuis que Gerbera nous avait rejoints comme ça, nous pouvions en fait échapper à cette forteresse dès maintenant.

Gerbera pourrait facilement disperser les monstres qui entouraient la forteresse, et il serait possible pour la vingtaine de chevaliers, sans parler de la Leader, de s’échapper avec nous.

Tout irait bien tant qu’on survivrait.

Mais si nous le faisions, les soldats restés dans la forteresse seraient anéantis, et surtout, nous laisserions derrière nous Silane, qui nous avait fait gagner du temps pour que nous puissions détruire l’encerclement des monstres.

Je ne pouvais pas trahir la confiance qu’elle avait placée en moi. Si je faisais ça, je serais comme Juumonji et Sakagami.

« Hmm. Je ne comprends pas vraiment la situation, mais ce “Silane” se bat avec sa vie en jeu pour t’aider, Monseigneur ? Alors, je dois l’aider, » déclara Gerbera.

« Ouais. Je ne veux pas abandonner cette fille non plus. Cette fille croit au Maître, » déclara Lily.

Lily et Gerbera avaient parlé à l’unanimité.

Alors, on devait juste courir maintenant. Nous devions le faire le plus vite possible.

« Et, avant ça, nous devons nettoyer, » déclarai-je.

Quand j’avais lâché ces mots, Sakagami, qui avait essayé de s’enfuir en rampant, avait tremblé.

« Hii, Hiiiiiiii ! S’il te plaît, ne me tues pas ! » cria Sakagami.

Lorsque Sakagami changea de direction et s’assit par terre, il pleura en reculant.

Combien de personnes sont mortes… à cause de lui ?

Il n’y avait aucune raison de le laisser vivre ici.

« O-Oh, ouais. J’ai été menacé ! Donc, je ne suis pas le méchant ! » déclara Sakagami.

« Désolé, mais je n’ai pas le temps de t’écouter mendier pour ta vie, » déclarai-je.

J’avais levé mon épée au-dessus de ma tête.

« Je dois aller aider Silane dès que possible, » déclarai-je.

« Si c’est ça, alors c’est trop tard. » C’était la voix d’un homme.

« — !? »

Dès que j’avais réalisé à qui était la voix, j’avais rapidement tourné la tête vers la direction de la voix.

Lily et Gerbera étaient déjà en position de combat.

Ce qu’il y avait, c’était la silhouette d’un grand garçon marchant calmement.

Il avait lancé « quelque chose » qu’il avait traîné vers nous.

Ce n’était pas une attaque. Quelque chose était tombé par terre.

Ses membres sans vie s’étirèrent.

C’était le corps ensanglanté de Silane.

***

Chapitre 29 : La Résolution d’une Fille et sa Fin

Après être tombée face vers le haut avec ses membres au sol, Silane n’avait même pas tremblé.

Son corps était couvert de blessures, montrant la violente bataille qui s’était déroulée.

De profondes blessures avaient été gravées sur ses membres, et son bras gauche avait été coupé sous l’avant-bras.

Son visage bien ordonné présentait une plaie profonde qui passait par l’œil droit en commençant par son front et sortait par la mâchoire.

Son flanc avait été découpé, et ses entrailles étaient saillantes.

Sa propre épée avait transpercé profondément la zone au centre de sa poitrine couverte d’armures.

Ses yeux vides n’avaient pas la lumière de la vie.

Ce qu’il y avait… c’était le corps massacré de Silane.

Contrairement à Silane, Juumonji, qui avait jeté le corps de Silane comme un objet, était en parfaite santé. Il n’avait pas eu de blessures notables autres que la coupure sur sa joue. Quand j’avais pensé d’où venait-il ?, il m’avait semblé qu’il avait pris un raccourci en sautant du mur intérieur vers le mur extérieur effondré, et qu’il avait pris un chemin détourné vers ici.

Peut-être qu’il avait délibérément apporté son cadavre pour nous faire perdre notre sang-froid, ou peut-être parce qu’il était simplement fier de son « accomplissement » et qu’il voulait se moquer de nous.

Quoi qu’il en soit, il y avait un fait devant moi.

— La chevalière Silane, l’un des meilleurs guerriers du monde, avait été tuée par Tatsuya Juumonji, membre d’Unité Expéditionnaire.

La fille qui avait cru en moi, celle qui m’avait dit « j’ai hâte de vous parler à nouveau », n’était plus de ce monde.

La jeune fille — insatisfaite de son talent inépuisable, qui étudiait jour après jour avec une seule intention : protéger ses camarades, protéger ses frères et protéger le monde — avait été tuée par un humain qui avait soudain gagné du pouvoir en se faisant transporter dans ce monde.

Et ce n’était pas seulement Silane.

Beaucoup de gens avaient dû risquer leur vie pour protéger le monde de la menace de la mer des arbres. Comme Silane, ils avaient continué à se battre avec des sentiments différents à l’esprit.

Et leurs sentiments… avaient été entièrement tués.

Ils avaient été dévorés avidement par un héros maniant une puissance creuse sans aucune pensée, et avaient fini par devenir de simples points d’expérience.

C’était trop déraisonnable. Mais, c’était notre réalité. C’était peut-être la vraie nature des capacités de triche des personnes transférées. Parce que ce pouvoir que nous avions obtenu après être venus au monde — étaient des capacités de triche. Et dès le départ, la capacité de triche était quelque chose qui signifiait « injuste ».

Oui. Le pouvoir qui nous avait été donné… était injuste.

C’était une puissance trop déraisonnable et dangereuse qui écrasait les pensées des autres sans qu’on y ait pensé.

Quelle « grâce » était que ça ? Que voulez-vous dire par « le pouvoir du héros qui sauve le monde » ?

La voix de Juumonji s’était fait entendre dans mes oreilles terrifiées.

« Bien que pendant un court moment, j’ai été choqué qu’elle ait pu me tenir tête, » déclara Juumonji.

Pour une raison quelconque, son ton était vantard.

« Mais, il semble que son pouvoir était limité dans le temps, » continua Juumonji.

« … Limite… de temps ? » demandai-je.

C’est quoi ce bordel ? Je n’en avais pas entendu parler.

Elle et la Leader, qui auraient dû bien la connaître, n’avaient rien dit.

… Non. Dans ce cas, le problème n’était-il pas ce qu’elles n’avaient pas dit ?

Ce que la Leader avait dit, c’était seulement que « Silane accomplirait son devoir ». Elle n’avait pas dit « ça va aller ».

Elle savait ce qui allait arriver à son importante subordonnée. C’est pourquoi après notre séparation de Silane, la Leader avait l’air un peu étrange.

Maintenant que j’y pense, si c’était une puissance durable, Silane se serait toujours battue en l’utilisant. Une pleine puissance de ses quatre petits esprits, c’était l’atout de Silane, et aussi son dernier recours.

— Je vous l’ai dit, non ? Que j’ai hâte de vous parler à nouveau.

Quand Silane avait dit cela, elle s’était déjà préparée. Mais sachant qu’elle ne pourrait plus jamais me parler, elle m’avait envoyé dehors après avoir dit cela.

Qu’est-ce qu’elle ressentait… quand elle avait dit ça ?

… Je ne pouvais même plus lui demander ça.

« Mais elle a fait de son mieux. Elle a fait du bon boulot en gagnant du temps contre moi, » déclara Juumonji.

Pendant qu’il parlait, Juumonji jeta par-dessus quelque chose qu’il tenait dans sa main de cette façon.

Ce qui était tombé comme ça… c’était un bras coupé, celui de Silane.

Peut-être son gantelet était-il tombé quelque part, alors que l’anneau bleu de son doigt nu, celui qui prouvait qu’elle était une chevalière, brillait de tous ses feux.

« Mais en regardant seulement le résultat, c’était une mort inutile, » déclara Juumonji.

En regardant le bras gauche de Silane, Juumonji ricana.

Il s’était moqué de la dure bataille de la fille… et des sentiments qu’elle y avait mis.

« a, aaAAAAAAHHHHHHH ! JUMONJIIiiiiIIIIIIIIII ! » criai-je.

En même temps que mon cri, l’Arachné blanche sauta de côté, répondant à mes sentiments.

« Bâtardddd ! Alors tu es l’ennemi de mon seigneur !! » cria Gerbera.

Gerbera avait crié en fonçant comme un boulet de canon, répandant sa colère ardente et son esprit combatif.

Sa jambe avant droite portant l’élan de la charge avait attaqué la silhouette haute de Juumonji.

C’était un véritable coup fatal de l’Arachné Blanche, un haut monstre. Son coup tranchant était d’une férocité sauvage, quelque chose que même un expert au corps à corps ne pourrait imiter, peu importe leur compétence.

« Woah !? » s’exclama Juumonji.

Sa griffe aiguisée lui avait traversé la poitrine, transperçant le cœur de Juumonji — juste avant, il avait esquivé en sautant de côté à l’aide de ses réflexes inhabituels en tant que guerrier.

« Tsk, ça a échoué ! » cria Gerbera.

« … Oi oi oi. J’ai trouvé ça étrange, mais ce n’est pas une arachné normale, » déclara Juumonji.

Après avoir atterri, Juumonji avait dégainé son épée droite mouillée de sang avec un regard légèrement paniqué. Puis, Gerbera avait attaqué.

« Je vais te tuer ! Tu connaîtras la colère et la tristesse de mon seigneur ! » cria Gerbera.

« … Il a amené quelqu’un de gênant, » déclara Juumonji.

Parlant sur un ton las, Juumonji s’avança, levant son épée au niveau de son épaule.

« UoOOOOOOOAAHHH ! » cria Juumonji.

« SHAaAAAAAAAAAAA !! » cria Gerbera.

La violence de l’araignée blanche et du héros s’entrechoqua.

Les jambes d’araignée et l’épée droite s’étaient heurtées à plusieurs reprises, et des poils coupés et des étincelles métalliques avaient volé autour.

La grande araignée blanche — qui se vantait d’être la plus forte dans la partie profonde de la mer des arbres où les monstres puissants s’entassaient — combattait en combat rapproché sans bouger d’un pouce contre son adversaire, un héros.

L’épée de Juumonji ne pouvait pas couper la carapace extérieure de l’araignée de Gerbera recouverte de cheveux blancs et souples d’un seul coup, et quand elle fut un peu blessée, la terrifiante capacité de régénération de l’Arachné blanche guérissait immédiatement ses plaies.

Mais à l’inverse, Gerbera avait écrasé Juumonji avec ses mouvements tridimensionnels et son nombre d’attaques, mais n’avait pas pu attraper Juumonji lui-même.

En raison de leur force physique et de leur vitesse, qui était supérieure aux autres, la bataille prenait des tournants alternativement favorables et défavorables.

S’apercevant peut-être qu’aucun progrès ne serait fait de cette façon, Juumonji avait fait son prochain pas.

« Et ça alors ! » cria Juumonji.

La magie de feu envoyée par Juumonji avait brûlé facilement les fils d’araignée que Gerbera avait tirés sur lui, puis il s’était rapproché de Gerbera.

« Quelle insolence ! » cria Gerbera, en chargeant, perçant le rideau de flammes.

Elle était assez solide pour supporter la magie jusqu’au 3e rang. Les brûlures qu’elle avait eues sur ses deux bras pour se protéger le visage n’avaient pas affecté la bataille, et elle s’était rétablie en moins d’une minute. Bien qu’il fût un tricheur et un membre d’Unité Expéditionnaire, il était impossible pour le guerrier Juumonji de trouver une magie efficace dans la bataille contre l’Arachné blanche.

Cela dit, le fil d’araignée de Gerbera était peu compatible avec la magie du feu, le fort de Juumonji.

Inévitablement, la bataille se déroulait dans une impasse lors de ce combat rapproché.

Pendant ce temps, j’avais couru jusqu’au Silane effondré.

« Silane…, » en l’appelant par son nom, j’avais touché son visage. J’avais senti de la chaleur sur ma main.

C’était le dernier épisode de la bataille. Elle ne ferait que refroidir après ça.

« Lily ? » demandai-je.

« … Ce n’est pas la peine. Je ne peux pas l’aider maintenant, » répondit Lily.

Après m’avoir suivi, Lily avait baissé sa tête, impuissante.

C’était un fait connu même dans notre ancienne colonie.

Il n’y avait pas de magie de résurrection dans ce monde. Il y avait une puissante magie de rétablissement extrêmement proche de cela, mais la magie ne pouvait pas franchir la ligne absolue de la « Mort »…

« … Bon sang, après tout ça, » déclarai-je.

Maudissant notre ennemi, j’avais levé la tête.

Juumonji était là, poursuivant Gerbera qui sautait sur le mur et le plafond en bougeant en trois dimensions avec ses huit pattes d’araignée.

« … Guu, quelle grande force physique ! » déclara Gerbera.

« T’es vraiment agaçante ! Tu me fais perdre mon temps ! » déclara Juumonji.

La capacité de combat des tricheurs… comme c’est terrifiant, mais Gerbera semblait peu à peu se faire maîtriser.

À l’origine, la façon dont Gerbera combattait était celle d’une bête, donc elle écrasait à pleine puissance l’ennemi avec une force physique et des réflexes incomparables. En d’autres termes, elle avait le même style de combat que Juumonji : écraser l’ennemi en utilisant la capacité de combat qui lui était donnée dans ce monde.

Si sa force et sa vitesse devaient être dépassées, contrairement à Silane, Gerbera ne pourrait le renverser avec des techniques. Il lui serait également difficile de se remettre d’une situation désespérée si ses fils d’araignée si fiables ne fonctionnaient pas.

Bien sûr, cela dit, elle ne serait pas vaincue si facilement. Après tout, Gerbera avait une capacité naturelle de régénération élevée. Si l’une de ses jambes était coupée, elle pourrait continuer à se battre tout en se régénérant au milieu de la bataille.

Cependant, même si elle le pouvait, elle n’avait aucun espoir de gagner si les choses restaient comme elles étaient.

Gerbera seule ne pouvait pas battre Juumonji. Silane, qui aurait pu battre Juumonji en travaillant avec elle, était morte. Sakagami ne pouvait pas lever le siège des monstres, et nous ne pouvions pas fuir cette forteresse. À ce rythme, cette fois, nous pourrions bien être annihi — .

« Ane-sama ? »

— J’ai entendu la voix… d’une petite fille.

Quand j’avais regardé par-dessus mon épaule, l’ordre de chevalier de l’Alliance était là.

Après avoir battu les monstres qui les bloquaient, ils nous avaient finalement rattrapés.

Naturellement, Kei, qui les avait accompagnés, était aussi parmi eux.

Elle regardait dans ma direction. Mais je n’avais pas attiré son attention. Elle regardait le cadavre de la fille que je tenais avec une expression noire.

« Silane-ane-sama ! » cria Kei.

Après que Kei se soit précipitée ici, elle m’avait repoussé et avait regardé le visage de sa sœur aînée.

Son seul globe oculaire fixa sans émotion la très jeune fille.

« A… Aaaa, » cria Kei.

Il n’y avait plus de souffle dans son corps, et ses battements de cœur étaient déjà sortis.

Sa sœur aînée, à la fois stricte et douce, ne lui sourirait plus jamais.

« N — … o… Ça… ne peut pas être…, » cria Kei.

Je pouvais voir le désespoir geler son cœur.

La seule chose qui se reflétait dans ses yeux inondés de larmes était la silhouette de sa grande sœur complètement changée.

C’est là que j’avais entendu le cri de Juumonji.

« AaAAAAAAAH ! C’est tellement ennuyeux ! » cria Juumonji.

Peut-être fatigué de la même bagarre, Juumonji avait frappé le corps de l’araignée de Gerbera aussi fort qu’il le pouvait.

Gerbera avait été envoyée dans les airs en criant de douleur. Juumonji avait également pris du recul.

Atterrissant en toute sécurité avec ses huit jambes, Gerbera s’était mise en position de combat, se préparant peut-être à recommencer.

Mais le but de Juumonji n’était pas le Gerbera. Je l’avais tout de suite remarqué, mais Gerbera ne l’avait pas fait.

« Non, Gerbera ! » cria Lily, l’ayant remarqué à peu près à la même époque que moi, mais c’est alors que Juumonji bougea.

Il avait sauté en arrière et s’était retourné.

Faisant un visage abasourdi, Gerbera avait ouvert les yeux rouges quand elle réalisa ce qu’il faisait.

« Oh non… !! » cria Gerbera.

Elle était de l’autre côté, et Juumonji était entre nous. En d’autres termes, il s’était servi de l’écart de Gerbera et nous avait attaqués.

Gerbera n’aurait jamais imaginé qu’il se servirait de l’adversaire devant lui pour viser l’adversaire faible. Cela avait mis en évidence la faible compatibilité entre sa façon de penser honnête et un être humain rusé.

De plus, parce qu’elle vivait dans l’isolement, son style de combat avait quelques préjugés. Et elle avait été influencée par ces préjugés, d’autant plus qu’elle avait beaucoup d’expérience de combat à combattre de cette façon. Bref : par rapport aux combats en solo où elle n’avait personne à protéger, elle n’était pas très douée pour se battre tout en protégeant quelque chose.

Si elle se battait tout en nous protégeant, Gerbera devait aussi faire attention à son positionnement. Cependant, Juumonji n’avait pas eu à se battre en pensant à cela, donc c’était étrange que Silane ait réussi à le faire plus tôt malgré ses capacités bien inférieures aux siennes.

« … Merde ! » criai-je.

La grande silhouette de Juumonji s’était approchée en un clin d’œil.

Son but, c’était moi. Puisqu’il ne pouvait pas facilement battre le monstre devant lui, il avait l’intention de la rendre impuissante en tuant celui qui la guidait — moi.

Naturellement, Lily s’était faufilée entre nous pour que je ne meure pas comme ça.

La magie qu’elle invoquait était de 3e rang. Les frappes d’air, sa spécialité, avaient traversé l’air.

« Qu’est-ce que c’est que ça !? » cria Lily.

En contraste avec cela, Juumonji avait également libéré de la magie du feu de 3e rang.

Ce qui l’avait surprise, ce n’est pas la simple flamme, mais la nature de l’explosion que cela avait provoquée.

Ce n’est pas étonnant que Lily ait élevé une voix de surprise. Elle se demandait pourquoi il utilisait une puissante magie d’explosion dans un passage étroit comme celui-ci. L’explosion dévasterait le passage, et pourrait même le faire s’effondrer.

Ou, peut-être que c’était le but de Juumonji.

Même s’il était enterré vivant, ce salaud était sûr de survivre.

Heureusement, le passage avait supporté la puissance de la magie, mais le pouvoir explosif accru de l’explosion, comprimé dans l’espace étroit, avait dispersé la magie du vent de Lily.

Résistant aux flammes à contre-courant avec le corps dur du guerrier, Juumonji avait attaqué Lily.

« Tu es sur mon chemin ! » cria Juumonji.

Lily l’avait attaqué d’emblée aussi, mais elle n’avait même pas échangé des coups une seule fois.

La lance fut repoussée avec son épée, puis il la repoussa, et à l’instant d’après, la pointe de son épée s’enfonça dans le haut de l’épaule de Lily.

« a, Uaaa, » cria Lily.

Elle avait été blessée en se faisant presque couper en deux, mais Lily n’avait pas abandonné.

« Je ne te laisserai pas faire, » cria Lily.

« Quoi !? » s’exclama Juumonji.

Malgré l’ouverture de la partie supérieure de son corps, Lily avait essayé de frapper avec sa lance une fois de plus.

Il semblait que Juumonji n’avait jamais pensé qu’il serait contre-attaqué par un adversaire avec des blessures aussi graves, car il était sans défense. Lily s’était trouvée dans un état de supériorité écrasante dans sa réponse initiale et avait essayé de percer l’abdomen de Juumonji, couvert d’un blazer, avec la pointe de sa lance.

« … Ahm, » cria Lily.

Le poing de Juumonji lui avait écrasé le visage.

Comme une pastèque tombée d’un haut lieu, la tête de Lily s’était ouverte.

Sortant son épée de son corps ouvert, Juumonji avait couru pendant que Lily s’effondrait.

Elle n’était pas morte, mais j’avais su par le lien qu’elle avait perdu connaissance. Quand cela arrivait, Lily mettait plusieurs secondes à se remettre. Lily avait été vaincue.

Lily n’était pas du tout faible. Mais, son adversaire était trop puissant. Il n’était plus un démon, mais quelqu’un qui devait être considéré comme un désastre pour l’humanité.

Le temps que Lily avait gagné contre le tricheur avait été d’environ une seconde.

Il n’y avait plus personne pour lui obstruer le chemin, et les yeux de Juumonji et les miens s’étaient rencontrés. Un sourire de mépris était sur ses traits intrépides.

Réalisant que Gerbera n’arriverait pas à temps, je m’étais mordu les lèvres.

Je n’avais pas d’autre choix que de m’en sortir.

Ayant vu Lily faire son travail, je tenais déjà dans mes bras Kei, paralysée à côté du cadavre de Silane. En étendant Asarina sur ma main gauche jusqu’au mur, j’avais sauté en arrière en la tenant.

« Gyaoh ! » cria Ayame.

Ayame l’avait retenu en crachant une boule de feu, mais Juumonji avait coupé la boule de feu avec son épée droite et avait encore réduit la distance. Un cercle magique rouge s’était formé dans sa main gauche. Ce qu’il avait fait en un rien de temps, c’était de la magie du feu de 2e rang.

Je pourrais endurer ça. Pas de problème.

Quand j’avais jugé ainsi, j’avais senti Asarina qui touchait le mur plus loin.

D’accord, mes moyens d’évasion sont maintenant bloqués…, juste après y avoir pensé, j’avais remarqué mon malentendu.

J’avais pâli. Je pensais que c’était mauvais, mais la magie de Juumonji avait déjà été envoyée.

Une petite explosion s’était produite, et le corps de vigne d’Asarina, étiré sur une longue distance, avait été partiellement brûlé.

Juumonji se rapprochait, en affichant un sourire démoniaque. Je n’avais aucun moyen d’évasion d’urgence. Non. Non. Non. Il me rattrapait…

Dokun, mon cœur battait violemment.

Je serais tué comme ça. J’avais été capable d’imaginer mon torse tranché, et l’instant d’après…

Je n’étais pas seul. Maintenant que j’y avais pensé, Kei, l’importante protégée de Silane, serait tuée sans autre forme. C’était comme une prédiction de l’avenir, et c’était quelque chose que je ne pouvais absolument pas permettre.

Je ne reconnaîtrais pas cet avenir. — Quoi qu’il arrive, je dois la protéger.

« … Hein ? » m’exclamai-je.

C’était arrivé au moment où j’avais renforcé mon emprise sur mon épée, essayant de lutter en vain. Inconsciemment, j’avais laissé échapper une voix d’étonnement.

J’avais vu Juumonji ouvrir les yeux en état de choc.

— Une main avait saisi l’épaule de Juumonji par-derrière.

Ce n’était pas la main blanche et mince de Gerbera. C’était la main serrée, mais anormalement pâle de quelqu’un qui tenait une épée. Peut-être parce qu’il y avait tant de pouvoir dans le bout de leurs doigts tachés de sang, le visage de Juumonji s’était déformé de douleur, alors que son épaule était agrippée.

« Qui — … à, tu es...? » demanda Juumonji.

En y repensant, Juumonji avait gémi d’une manière bizarre.

La réponse à cela, c’était une rangée de dents qui s’enfonçaient dans sa peau.

« Giii !? GYAaAAAAAAAA !? » cria Juumonji.

L’avant-bras qu’il avait immédiatement bougé pour protéger son corps après s’être rendu compte que quelque chose d’étrange arrivait s’était fait écraser.

La rangée de dents avait déchiré la manche de son blazer, s’était enfoncée dans sa peau. Cela avait mâché la chair de l’utilisateur de triches supposée solide, faisant un son de mordage.

« Aaaa, AAAAHHH !? AaAAAAAAH !? » cria Juumonji.

Son épée droite tomba au sol avec un son bien audible.

Juumonji s’était accroupi sur place. Son avant-bras droit avait pris la forme d’un croissant de lune.

Un son humide d’écrasement avait retenti. C’était le bruit de la « chair » mâchée.

Tout le monde s’était figé, sans dire un mot sur cette scène trop horrible.

— Déglutissement

La viande bien mâchée avait été avalée.

« A, uaA… aA, AAaA » Un gémissement creux s’était échappé de sa bouche teinte en rouge.

Et peu de temps après, c’était devenu le cri des morts. « aAAAAAA, AAAAAAaaa, AAAAaAAAAAH ! »

Silane, qui aurait dû mourir s’était levée et elle avait poussé un cri, sans même un fragment de lucidité ou de raison en elle.

***

Chapitre 30 : Le Choix du Maître

Cela aurait dû être un cadavre immobile. Je l’avais même confirmé en la touchant avant ça.

Elle ne respirait plus, ses battements de cœur s’étaient arrêtés, presque tout son sang s’était écoulé et, par-dessus tout, son cœur — transpercé par son épée — s’était déjà rompu. Personne ne verrait cela comme autre chose qu’un cadavre massacré, et par conséquent la Chevalière Silane ne se lèverait plus jamais.

… C’est ainsi que cela aurait dû se passer. Mais, en fait, Silane s’était levée.

Ce n’était pas tout. Un changement dégoûtant se produisait dans le corps de Silane, qui faisait entendre un cri étourdissant.

Sa chair pourpre gonflait comme si elle était remplie de mastic, et ses blessures profondes se refermaient.

Ses entrailles présentent sur son flanc, avaient été tirées à l’intérieur de son corps avec un son étrange.

Quand son sang de couleur sombre avait jailli de la section transversale de son bras gauche perdu, il se glissa comme un serpent vers son bras tombé. Comme si je regardais un film à l’envers, lorsque le sang était revenu sur son corps principal, son bras gauche s’était remis à sa place originale.

Sa chair violette avait gonflé, et son bras gauche s’était rattaché.

Et alors qu’elle l’avait fait, la couleur de l’anneau sur le doigt de sa main gauche était passée du bleu au jaune.

C’était le signal.

C’était la preuve que la jeune fille elfe qui protégeait le monde s’était transformée en un monstre qui faisait du mal aux humains… elle s’était transformée en un zombie, un mort vivant sans volonté.

Oui. Les exigences avaient été satisfaites.

Les conditions pour engendrer un zombie étaient liées à la concentration de pouvoir magique dans l’air. Construit sur le terrain connu sous le nom de « Mer des arbres » — un endroit qui débordait de pouvoirs magiques depuis le début, le fort de Tilia était un endroit de mort où des milliers d’humains et des centaines de monstres avaient été tués. Il n’aurait pas pu y avoir des conditions plus favorables pour engendrer un zombie.

Même avec ma capacité de perception encore faible, je sentais que le pouvoir magique qui dérivait dans la forteresse était aspiré dans le corps de la fille devant moi avec un élan terrifiant.

« T — … toi… Bâtard, comment oses-tu…, » cria Juumonji.

Son visage tremblait de douleur, alors que Juumonji se leva.

Au même moment, l’épée coincée au centre de la poitrine de Silane avait été poussée de l’intérieur par sa chair enflée.

Ramassant l’épée tombée, Silane attaqua Juumonji, qui titubait de douleur.

« GaAAAa, AAAAAAAaAAA ! » cria Silane.

Une grande frappe en diagonale vers l’épaule avait été accompagnée d’un rugissement. Juumonji avait arrêté ce coup avec son épée droite.

« U-UOH !? » cria Juumonji.

Arrêtant le coup, le pied de Juumonji s’était enfoncé dans le sol.

« GAaAAA ! » cria Silane.

Contre-attaquante, Silane attaqua avec son épée dans une frappe dans le sens inverse. Sa lame d’épée avait grincé, et le corps de Juumonji avait beaucoup tremblé en arrêtant de peu le coup.

Après cela, une offensive comme un vacarme déchaîné s’était déclenchée.

Les attaques à l’épée que Silane lâchait n’avaient même pas la moindre trace de la délicatesse qu’elle avait de son vivant. C’était des frappes violentes qu’elle effectuait.

Mais, cet élan de force n’était pas non plus quelque chose qu’elle avait eu de son vivant.

C’était peut-être naturel aussi. C’était déjà un monstre. La scène où elle se trouvait était différente de celle des êtres humains. Alors qu’elle avait perdu la technique délicate de l’épée qu’elle entraînait, il semblait que certaines des choses qu’elle avait enfoncées dans son corps pendant qu’elle était vivante restaient. Son épée était si violente et tranchante que je n’arrivais pas à croire qu’elle était balancée par un mort-vivant sans volonté.

Des gémissements d’acier. Le vent avait hurlé. Les vivants gémissaient et les morts pleuraient.

Naturellement, Juumonji ne mourrait pas en silence.

Sa contre-attaque avait éraflé la joue de Silane, lui avait coupé l’épaule et lui avait ouvert la cuisse.

« GAaAAAAaAAA ! » cria Silane.

Mais Silane se fichait des blessures comme ça.

C’est peut-être parce qu’elle ne se souciait plus de ses blessures, car sa vie était déjà finie.

Ce qui était là était indubitablement un zombie.

« C’est… quelque chose que même moi, je ne peux pas vaincre, » celle qui m’avait parlé, qui était abasourdie pendant que je regardais la bataille devant moi, était Gerbera, qui avait combattu Juumonji jusqu’à il y a peu de temps. Après avoir réparé son visage, Lily était avec moi aussi.

« Désolé, Monseigneur. Mon erreur t’a mis en danger, » déclara Gerbera.

« Non. Ne t’inquiète pas pour ça. C’est peut-être à cause de ça que Silane m’a protégé, » déclarai-je.

« C’est difficile à le dire. Bien sûr, même moi, je ne voudrais pas rater une telle occasion…, » répondit Gerbera.

En regardant le combat des deux, Gerbera plissa ses sourcils élégants.

« Peu importe la façon dont je vois les choses, elle ne distingue pas l’ami de l’ennemi. Quand elle s’est battue à tes côtés, elle n’a pas pu faire mieux que lui mordre l’épaule, » déclara Gerbera.

« …, » c’était un argument solide que je n’avais pas pu réfuter.

« Gaa, aAA, aAA, AAaaAAAAAAAAAAAAa ! » cria Silane.

La Silane actuelle n’avait aucune raison.

Une fois que vous étiez à portée de son épée, vous étiez transformé en morceaux de viande et dévoré avec avidité, sans distinction d’ami ou d’ennemi. On n’aurait pas pu se disputer avec elle maintenant.

« Takahiro-dono ! » cria la Leader.

« Madame la Leader, » déclarai-je.

Peut-être voyant maintenant une opportunité, la Leader avait couru ici avec un chevalier.

Bien qu’elle ait fait preuve de vigilance un instant après avoir regardé Gerbera, il semblerait qu’elle ait changé d’avis : ce n’est pas le bon moment. Elle avait bougé son regard et m’avait parlé.

« Retirons-nous maintenant, » déclara la Leader.

« Mais, Silane est…, » déclarai-je.

« Ce n’est pas Silane. Ne vous méprenez pas. C’est juste un monstre mort-vivant, » déclara la Leader.

Comme elle avait continué à se battre dans la mer des arbres pendant longtemps, la vision de la Leader était sèche.

Elle avait probablement vécu quelque chose comme ça dans le passé.

Ouais. Ce n’était pas Silane, là-bas.

C’était un monstre dans le corps de Silane.

Silane était morte. Si elle était morte, c’était tout. On ne pouvait rien faire pour une fille morte. Même si elle se levait et marchait, c’était le bon sens dans ce monde, où des choses comme les monstres morts-vivants existaient.

« Que devrions-nous faire, Monseigneur ? Comme dit cette femme là-bas, on peut s’échapper de cette forteresse maintenant, » demanda Gerbera. « Ou si tu veux tuer cet homme, on peut attendre que ce zombie l’épuise. Il est blessé. S’il continue à se battre, il va accumuler la fatigue. Même moi, j’aurai de bonnes chances de le battre. »

Comme Gerbera l’avait dit, Juumonji accumulait les blessures.

Arrêter la morsure au début avec son bras dominant aurait pu être une erreur regrettable. De plus, une situation comme celle-ci, où les morts — quelque chose qui aurait certainement dû être tué — se lèvent et s’attaquent, provoquerait une peur fondamentale chez les êtres humains. L’épée de Juumonji s’était émoussée.

En plus de cela, la Silane transformée en zombie balançait son épée, ignorant tout sauf les attaques mortelles comme un monstre mort-vivant. Par conséquent, il n’y avait pas beaucoup de scènes où ils se frappaient simultanément, et il semblait que même si vous étiez un tricheur, vous ne pourriez pas en sortir indemne.

Silane se blessait aussi, mais les « parties endommagées », dont le sang ne coulait même pas, semblaient se réparer dès que la chair gonflait. Les endroits où elle avait été blessée de son vivant avaient été réparés et étaient restés tels quels, mais ils avaient retrouvé leur douceur habituelle après un certain temps.

Ses caractéristiques particulières de restauration et de régénération en tant que monstre mort-vivant avaient été, naturellement, faites avec du pouvoir magique. Il lui serait possible de se battre jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse. On aurait eu le temps de s’enfuir, et elle aurait dû affaiblir Juumonji pour nous permettre une contre-attaque.

« Que devrions-nous faire ? » demanda Gerbera.

Laisser Silane et s’enfuir comme ça, ou vaincre son ennemi. Ou…

« …, » juste un instant, j’avais fermé les yeux.

Derrière mes paupières, il y avait le sourire de la fille. Ce qui m’avait frappé les lobes de l’oreille, c’étaient les cris des morts. — J’avais pris ma décision et j’avais ouvert les paupières.

Ma décision avait été prise. Le reste était d’aller de l’avant sans hésitation.... quel qu’en soit le résultat.

« Madame la Leader. J’ai une question, puis-je la poser ? » demandai-je.

« Ha ? Une question… dites-vous ? » demanda la Leader.

La Leader avait l’air confuse par les mots que j’avais prononcés.

« L’état de Silane semble être différent de celui des zombies ordinaires, savez-vous pourquoi ? » demandai-je sans hésitation. « J’ai déjà rencontré des zombies. À l’époque, ils ne guérissaient pas leurs corps blessés comme ça. Les chevaliers transformés en zombies n’ont même pas utilisé leurs épées. Mais Silane est différente. »

« Pourquoi cela… ? » demanda la Leader.

« Répondez-moi, s’il vous plaît. C’est important, » déclarai-je.

Quand j’avais parlé de manière insistante, la Leader me répondit avec un visage imprudent. « … Bien que rare, on sait que certains zombies réussissent cette transformation spéciale. »

« Rarement, dites-vous ? Y en a-t-il peut-être beaucoup parmi les chevaliers, les soldats et les magiciens célèbres ? Par exemple… oui, comme le roi des morts-vivants Carl ? » demandai-je.

C’était la personne légendaire dont Kei m’avait parlé.

Le roi d’un pays magique, qui excellait en magie, transformée en Liche, un monstre mort-vivant, à cause de la mort de son amoureuse. Il avait été dit qu’en raison de sa volonté tenace, son intelligence était restée.

« C’est un conte de fées, » déclara la Leader.

« Oui. Je sais que dans ce monde, c’est considéré comme un conte de fées, » déclarai-je.

Les monstres morts-vivants n’avaient aucune conscience du moment où ils étaient vivants. Parce qu’ils étaient devenus des monstres, et il était impossible pour les monstres d’avoir une volonté comme les humains.

C’était du bon sens. Par conséquent, la légende du roi des morts-vivants Carl n’était qu’un conte de fées. C’est ce qu’ils pensaient.

Mais, je le savais. Il existait des monstres avec volonté. Il était donc possible qu’un monstre mort-vivant ait conservé sa volonté. Si le roi des morts-vivants Carl était quelqu’un qui existait vraiment dans le passé…

« Mais, qu’est-ce que cela signifie ? D’après ce que vous avez dit, Leader, n’y a-t-il pas une sorte de tendance des êtres humains à devenir des “monstres morts-vivants rarement vus” ? » demandai-je.

« … Tout d’abord, il n’y a pas beaucoup d’exemples, donc il est douteux que l’on puisse appeler cela une “tendance”, » répondit la Leader.

Cela dit, la Leader tourna les yeux vers le plafond comme si elle y repensait.

« Il est vrai que, dans le passé, il y a eu de nombreux exemples de ce phénomène lorsque de grands chevaliers sont morts. Les zombies qui sont produits dans l’ordre des chevaliers sont un scandale en soi, donc elles ne restent pas dans les archives officielles, » déclara la Leader.

« Je vois. Je vous remercie beaucoup, » déclarai-je.

Hochant la tête, j’avais regardé vers la bataille entre Silane et Juumonji qui se poursuivait encore maintenant.

« … Par chance, Maître, » probablement en le devinant, Lily m’avait appelé. « Est-ce possible ? »

« Tout à fait, » j’avais hoché la tête en retour.

C’était mon pouvoir. Je savais instinctivement ce que je pouvais et ne pouvais pas faire.

J’avais regardé de nouveau la Leader et Kei, qui semblaient ne pas comprendre notre conversation, et je leur avais dit franchement.

« Il y a une possibilité que je puisse récupérer Silane, » déclarai-je.

« Quo — … !? » s’écria la Leader.

« Vraiment !? » demanda Kei.

La Leader était sans voix, et Kei avait réagi énormément.

« C’est vrai, Takahiro-san ! Pouvez-vous ranimer Ane-sama !? » demanda Kei.

« … Malheureusement, je ne peux pas la ranimer. Mais, je pourrai peut-être faire en sorte qu’elle, un monstre mort-vivant, retrouve sa santé mentale comme de son vivant, » répondis-je.

Quand j’avais parlé après avoir attrapé Kei, qui m’avait sauté dessus, elle était devenue confuse.

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda Kei.

« Oh oui, je n’ai pas encore expliqué les détails de mon pouvoir, n’est-ce pas ? Hey, Kei. Je ne suis pas seulement capable d’apprivoiser les monstres. Je peux connecter mon esprit aux monstres, et leur donner une volonté, un esprit indépendant, » déclarai-je.

Silane était un monstre maintenant.

Donc, elle était à portée de mes capacités. Je devrais être capable d’établir un lien entre mon esprit et le sien.

« Mais, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de limite non plus, » déclarai-je.

Même ma capacité ne pouvait pas produire quelque chose à partir de rien.

À moins qu’ils n’aient les bases, là où un esprit se formait, je ne pouvais pas donner un esprit aux monstres.

Il était donc important que chez Silane, qui s’était transformée en monstre mort-vivant, il reste quelque chose de sa volonté — même s’il ne s’agissait que de fragments. Mais, je n’avais pas besoin de m’inquiéter pour ça. J’étais confiant.

« Bien que Silane se soit réveillée comme un monstre mort-vivant, ni Kei ni moi n’avons fini par mourir. Ce n’était pas un hasard, » déclarai-je.

Elle s’était réveillée en non-morte quand Kei et moi étions tombés en danger. Il n’y avait aucune chance que quelque chose d’aussi commode se soit passé dans ce monde absurde.

« Le désir de Silane de protéger quelqu’un a déplacé son cadavre. Même si elle a perdu la raison, elle n’a pas perdu la tête, » déclarai-je.

Selon la légende du roi des morts-vivants Carl, c’était un grand magicien avec une volonté tenace.

Si c’était l’exigence de devenir « un mort-vivant avec volonté », alors Silane, un grand utilisateur d’esprit et quelqu’un qui continuait à se battre avec un fort désir, répondait à ces exigences.

Ce qui se battait là-bas n’était pas un monstre mort-vivant sans nom. C’était Silane. Silane, qui s’était battue en se préparant courageusement à mourir, et qui avait continué à se battre, même après sa mort.

Elle voulait protéger quelqu’un. Avec un seul vœu.

D’ailleurs, j’avais une autre raison de croire que l’esprit de Silane était resté.

C’est à ce moment qu’Asarina avait été brûlée et que j’avais perdu mes moyens d’évasion d’urgence, et que j’avais imaginé le futur d’être tué par Juumonji. J’avais bien entendu cette voix.

— Quoi qu’il arrive, je dois les protéger.

La voix que j’avais entendue était celle de Silane.

Il était possible que nos pensées face à la menace commune de Juumonji se soient synchronisées, et je me sois connecté avec elle par le lien pendant un instant. Bien sûr, peut-être parce que les monstres morts-vivants étaient différents de la normale, le lien avait été coupé maintenant, mais ma voix devrait l’atteindre si elle se reconnectait. Elle n’avait pas encore perdu la tête, après tout.

« Mais je dois la toucher pour ça, » déclarai-je.

Plus j’étais près de ma cible, plus le lien, l’essence de ma capacité de tricheur, se connecterait à eux. Si je pouvais toucher directement sa peau, je pouvais aussi toucher son cœur.

Mais ce serait aussi interrompre la bataille entre Silane et Juumonji.

« Bref, c’est notre tour, » déclara Lily.

Brandissant sa lance, Lily échangea son regard avec Gerbera.

« Très bien, très bien. Pendant ce temps, je retiendrai cet homme. Je ne ferai pas une erreur comme celle que j’ai faite tout à l’heure, » déclara Gerbera.

Soulevant les bords de ses lèvres, Gerbera secoua ses jambes d’araignée.

Peut-être dans l’attente de son match de vengeance, un sourire guerrier peignait son beau visage.

J’avais souri un peu en réponse à sa confiance, et je m’étais séparé de Kei, que je tenais dans mes bras.

« Euh… Takahiro-san, » déclara Kei.

Il y avait eu une légère résistance. La main de Kei tenait le bas de ma chemise.

« Ouais ? » demandai-je.

« Pour Ane-sama… merci beaucoup, » répondit Kei.

Souriant, j’avais caressé la tête de Kei.

« Laisse-moi m’en occuper, » déclarai-je.

***

Chapitre 31 : Le Monde des Lumières

Partie 1

Bien que les monstres soient une autre histoire, il n’y avait rien que les chevaliers pouvaient faire en face à un Juumonji transformé en leur ennemi. J’avais décidé de leur demander de se replier pour éviter des dégâts inutiles.

Juste pour être sûr, je leur avais donné Ayame. La petite escorte secouait sa queue pendant que Kei la tenait dans ses bras. Elle semblait dire : « Laisse-moi faire ! ».

Mikihiko avait levé le pouce et s’était retourné à côté de la Leader. Les chevaliers les avaient suivis.

Parmi eux se trouvait aussi Sakagami, boiteux et inconscient dans les bras de l’un des chevaliers.

Les chevaliers l’avaient recueilli, alors qu’il avait perdu connaissance parce qu’il ne pouvait supporter la douleur de ses blessures aux deux jambes.

Je n’avais pas pu aller aider Silane, car je l’avais poursuivi, donc je n’avais pas eu d’autre choix que d’essayer de le tuer il y a quelques instants, mais maintenant je n’avais plus à le faire. Si on le laisse vivre, on pourra peut-être entendre quelque chose d’utile plus tard.

En tout cas, on pouvait dire que l’opération avait été un succès.

En voyant les chevaliers, j’avais fait demi-tour.

Je me demande si c’était aussi un acte dû aux sentiments de Silane. Juumonji avait été repoussé de l’endroit où nous étions à cause de ses attaques féroces. Les sentiments de Silane limitaient définitivement la violence déraisonnable que Juumonji pouvait exercer.

Je ne voulais pas que ses précieux sentiments disparaissent instantanément comme une étoile filante.

Après avoir pris une grande respiration et pris ma résolution, j’avais appelé mes alliées.

« Eh bien, allons-y, » déclarai-je.

En reliant le lien vers Silane transformé en zombie, son esprit s’en remettrait, elle joindrait ses forces aux nôtres, et nous vaincrions Juumonji.

Considérant qu’un grand champ de bataille comme celui-ci, ainsi que les caractéristiques particulières de Silane elle-même, il n’y aurait probablement plus jamais un environnement aussi bien préparé.

Mon travail était de toucher Silane pour la relier à moi avec le lien.

Mes alliées utiliseraient toutes leurs forces pour ouvrir la voie à cela. L’opération avait maintenant commencé.

Celle qui avait avancé la première était Gerbera. Elle avait plié ses jambes d’araignée et avait sauté d’une position basse et accroupie.

La grande araignée blanche transformée en boulet de canon s’était lancée dans la bataille entre le héros et le zombie.

« SHAAAAAAAAA ! » cria Gerbera.

Gerbera avait essayé d’envoyer Juumonji, qui avait tourné la tête avec surprise, voler avec un coup de pied. Je pensais que si tout allait bien, ça s’arrêterait là, mais bien sûr, ça ne s’était pas si bien passé. Juumonji s’était à peine défendu contre la jambe d’araignée qui s’était écrasée sur son visage.

« Uguu, T-Toi... !? » cria Juumonji.

Mais, il semblait même qu’un membre tricheur de l’Unité Expéditionnaire ne pouvait pas neutraliser la puissance d’un coup qu’il recevait s’il était à pleine puissance et se trouvait à une bonne distance. Comme prévu, Juumonji s’était séparé de Silane après avoir été expulsé loin de là.

Mais, c’était quand même que la moitié.

En d’autres termes, Gerbera s’était jetée entre deux bêtes au combat. Si vous vous concentriez d’un côté, votre réponse à l’autre serait retardée quoiqu’il arrive.

Et Silane n’avait actuellement aucune raison. Incapable de distinguer l’ami de l’ennemi, elle était dans la bataille contre Juumonji pour nous laisser nous échapper même maintenant. Tous ceux qui s’étaient mis entre elle et Juumonji avaient dû être vus comme des obstacles à ses yeux.

« GAAaAAAAAAaaa ! » cria Silane.

L’épée de Silane s’était abattue et avait coupé l’une des pattes d’araignée.

Sa deuxième attaque, avec le même élan, avait été arrêtée après avoir creusé très profondément dans une partie épaisse de la couche externe d’araignée en raison de la réaction du Gerbera, d’une manière ou d’une autre, qui était dans les temps.

Son épée s’était arrêtée là, mais Silane, la propriétaire, ne s’était pas arrêtée.

Utilisant toute sa force pour sortir son épée, le corps de Silane s’était avancé.

Ses dents l’avaient mordue.

C’est ce moment-là qui m’avait fait pâlir en le voyant. Quand Silane avait failli mordre dangereusement dans la carotide de Gerbera, le bras de Gerbera avait retenu Silane au niveau du front.

Son autre main avait saisi la lame de l’épée qu’elle sortit pour la nième fois, et du sang rouge coula de sa paume coupée.

« Une jambe et demie, et maintenant elle a pris un bras, hein ? … Peu importe, » déclara Gerbera.

Gerbera avait fait flotter un sourire si charmant qu’il m’avait fait contempler avec réflexion ses beaux regards fascinants.

Sa fièvre de la bataille faisait encore plus briller la jeune fille blanche et pure, à tel point que même le sang qu’elle avait versé l’avait colorée d’un certain charme.

« Tu me pardonneras, alors je te pardonnerai. Je suppose que casser tes vertèbres cervicales ne fera plus rien à ton corps, » déclara Gerbera.

Le bras tenant son visage avait jeté le corps de Silane de toutes ses forces.

Le son que j’avais entendu était probablement les os de son cou qui se brisaient en raison de la force. Le corps de Silane qui avait été envoyé vers l’arrière avait heurté le sol durement.

Gerbera, d’autre part, ne regarda pas Silane, qu’elle jeta par-dessus bord — elle se retourna et attaqua Juumonji.

« … Encore toi, hein ? » s’exclama Juumonji.

« Oui. Ton adversaire, c’est moi. Allons-y maintenant, d’accord ? » déclara Gerbera.

Je devais faire mon travail pendant que Gerbera retenait Juumonji.

Lily et moi avions commencé à courir vers le lieu où Silane avait été projetée.

Le corps de Silane, qui avait rebondi sur le sol et avait comme volé dans les airs, avait les mains et les pieds cassés par l’impact.

D’après ce que j’avais vu, la capacité de régénération de Silane en tant que monstre mort-vivant avait surpassé la capacité naturelle de guérison de Gerbera. Des dommages d’une telle ampleur seraient réparés relativement rapidement. Cependant, même elle n’avait pas réussi à améliorer sa posture pour l’instant. Elle avait aussi laissé tomber son épée. Maintenant, c’était une occasion en or.

« YAAAAaAA ! » cria Lily.

Ayant pris la première place, Lily sauta sur Silane et lui enfonça sa lance, ce qui bloqua Silane.

Le bout de la lance enfoncé dans sa grosse cuisse percée dans le sol, scellant les mouvements de Silane — non, les morts-vivants ne seraient pas arrêtés par si peu.

« GAAaAAA ! » cria Silane.

Silane avait forcé son corps avec des os brisés partout pour se relever seulement avec sa force. Avec des mouvements de serpent, elle avait attaqué Lily.

Si Lily était humaine, le match aurait pu s’arrêter là. Ou, si Silane avait encore des raisons, elle n’aurait peut-être pas fait une attaque aussi simple.

« Je te tiens maintenant, » déclara Lily.

Le sourire satisfait que Lily avait fait apparaître malgré l’attaque de Silane s’était fondu.

Après avoir défait son mimétisme, elle avait exposé sa nature de slime et avait pris Silane, très près d’elle, dans son corps.

Quand j’avais rattrapé Lily, Silane se débattait dans les tissus semi-liquides de Lily comme si elle se noyait.

La puissance absurde qu’elle avait en tant que monstre mort-vivant ne pourrait pas être pleinement exercée si ses mains et ses pieds étaient brisés. Il ne serait pas possible de la retenir très longtemps, mais pour l’instant, c’était suffisant.

« Silane…, » déclarai-je.

En me précipitant vers elle, j’avais immédiatement tendu la main vers Silane.

Lily la retenait, Silane n’avait que son visage à la surface. Ce que j’avais essayé de toucher, c’est sa joue. Maintenant que je la vois de près, les blessures sur son visage couvert de chair violette ont l’air douloureuses…

Quand j’avais pensé cela, une couleur de l’or s’était répandue comme pour couvrir mon champ de vision.

« Évite-le, Maître ! » ce cri venait de Lily, qui n’avait construit en hâte que le haut de son corps.

Les fluides corporels de Lily étaient sur sa joue. J’avais remarqué que l’or qui avait couvert mon champ de vision était les cheveux longs et blonds de Silane. Impossible, elle s’est débarrassée du blocage de Lily avec ce corps — .

« Guu, GAH !? » m’écriai-je.

— Juste au moment où j’avais pensé ça, mon corps s’était tout de suite tordu.

Comme Lily la retenait en plus de ses blessures répétées, les mouvements de Silane étaient, naturellement, lents. Son attaque n’était pas ciblée, mais quand même, elle avait mordu dans la zone entre mon épaule gauche et mon cou.

« Giii... G-ku…, » une douleur intense avait frappé mon cerveau.

Des choses comme le renforcement du corps par des pouvoirs magiques étaient inutiles contre les monstres. Mes muscles avaient été sectionnés et du sang avait coulé. Les frissons que j’avais eus malgré le fait d’être en vie avaient rampé sur ma peau.

J’avais réfréné mon cri et j’avais serré les dents.

Forçant le muscle raide de mon visage à bouger… j’avais levé mes lèvres.

Il n’y avait rien à faire. L’opération… avait été un énorme succès.

Pour relier Silane au chemin, je devais au moins la toucher.

Cependant, plus le contact est profond, plus la connexion que j’établissais avec elle serait forte. Donc, il vaudrait mieux la toucher le plus profondément possible.

Silane m’avait mordu, et une partie de moi avait été avalée par elle. C’était maintenant un lien de sang — quelque chose d’incomparable par rapport au simple fait de la toucher.

Encore plus profond que de l’embrasser, j’avais touché l’être de Silane. Nos cœurs s’étaient tellement rapprochés qu’il était impossible de les avoir plus près.

Et ma conscience s’était assombrie.

Je m’étais enfoncé quelque part au fond de moi.

— Maintenant, reprenons ce qui a été perdu.

***

Partie 2

Avant de m’en rendre compte, je flottais dans l’obscurité.

Mon environnement était d’une noirceur intense et étouffante, comme si j’avais sombré dans une mer profonde.

Je ne pouvais rien voir ni rien sentir.

Parce qu’en premier lieu, même mon propre corps n’existait pas en ce moment. Comme mon corps n’existait pas, je ne pouvais pas voir, et je ne pouvais pas non plus tendre la main vers quoi que ce soit.

Mais, c’était un peu troublant.

Je ne m’étais pas égaré ici. Je venais chercher quelque chose. Donc, ça n’avait aucun sens si de toute façon je ne pouvais rien voir.

J’avais essayé de percevoir dans l’obscurité profonde.

C’était l’équivalent de me transformer en lumière et d’illuminer les ténèbres.

En un rien de temps, j’étais devenu une flamme d’un blanc bleuté, flottant dans les ténèbres.

La boule de feu à taille humaine avait tremblé, diffusant des étincelles dans toutes les directions.

Ce n’est qu’alors que j’avais remarqué qu’il y avait plusieurs boules de feu flottant à proximité.

Une flamme rouge brûlant paisiblement, une flamme plus petite, mais énergique, une flamme dichromatique de couleur rouge-bleu, et une grande flamme blanche…

Il y avait des signes d’innombrables autres lumières flottant dans l’obscurité, mais malheureusement, je ne pouvais pas voir ou sentir jusqu’où elles brillaient. Le fait est que cette lumière — moi — possédait un sens de la vision et un sens du toucher dans cet endroit.

Quel endroit étrange ! pensai-je.

Tandis que j’essayais d’étirer mes deux mains, des étincelles s’étendirent en provoquant un son, et des flammes s’étendirent vers les ténèbres.

Je pouvais voir que mes mains étaient là deux fois, comme si elles étaient reflétées par un miroir.

C’était étrange, mais ce n’était pas comme si mes deux yeux l’avaient remarqué dès le début. Même s’ils étaient comme ça, ce n’était pas étrange.

C’est pourquoi quand j’avais incliné la tête « Hein ? » ce n’était pas parce que je doutais de l’étrangeté de ma double perception. C’est parce que j’avais trouvé une part inquiétante dans l’image que j’avais vu.

— Il y avait une petite fissure dans ma main gauche.

Non. Quand j’y avais jeté un coup d’œil de plus près, il y avait plusieurs petites fissures sur mon corps que je n’aurais pas remarqué si je n’avais pas regardé de près.

Et tandis que je regardais mon existence, je m’étais rendu compte que la flamme bleue — moi — était mélangée à une flamme rouge différente.

… Qu’est-ce que cela signifiait ?

Je ne m’en étais pas posé la question, mais seulement parce que je ne ferais aucun progrès même si je ruminais dessus. Si je commençais à dire de telles choses, alors je pouvais dire que je ne savais même pas ce qu’était cet endroit.

Mais même si je ne connaissais pas cet endroit, je savais que je devais venir ici pour un but. Alors, c’était assez. Je ne savais pas combien de temps je pouvais rester ici. Je n’avais pas eu le temps de spéculer librement.

En changeant mes sentiments, j’avais commencé à bouger.

Là où je devais aller, c’était à un niveau plus profond. J’avais plongé lentement au fond de l’obscurité.

Cet espace était trop grand, si gros que je ne pouvais même pas imaginer combien de temps ça avait duré… Peut-être que le concept de « fin » n’existait pas.

Heureusement que je savais où était la chose que je cherchais. Une mince connexion rouge comme du sang, comme un fil d’araignée, me guidait vers mon but.

Cet effet avait semblé n’être que des pensées douloureuses. Mais je ne savais pas quand cette connexion serait rompue. Il fallait que je me dépêche.

Nage. Plonge plus profondément.

Pendant que je faisais cela, les signes des autres lumières autour de moi avaient disparu.

J’avais même ressenti une forte pression physique dans l’obscurité de plus en plus profonde. « Une petite lumière comme moi pourrait être écrasée par la masse d’obscurité écrasante sur un coup de tête »… Tout en étouffant face à une telle peur, j’avais fermement retenu l’impulsion de remonter à la surface aussi vite que possible et j’avais continué à plonger.

Très vite, j’avais trouvé mon but.

Ce qu’il y avait, c’était une lumière jaune qui brûlait violemment — une flamme brillante et l’image doublée d’une fille.

Après mon bref moment de joie de l’avoir trouvée, j’avais froncé les sourcils sans le vouloir.

L’image de la jeune fille, les genoux dans les bras et les paupières abaissées, avait été gravement endommagée.

En raison des blessures profondes que Juumonji lui avait infligées, des fissures semblaient présentes sur elle, couvrant presque tout son corps, et beaucoup d’entre elles étaient si profondes qu’on aurait pu les appeler des crevasses.

L’image de la jeune fille blessée s’enfonçait encore aujourd’hui au fond de cette obscurité.

Lentement, mais sûrement…

Les fissures s’étaient multipliées en ce moment, les crevasses s’étaient creusées plus profondément, et les petits fragments qui s’étaient détachés avaient dérivé dans cette vaste obscurité, se brisant en petits morceaux et fondant comme une motte de sel qui fondait dans l’eau.

Et comme si elle luttait contre cela, la lumière de la fille brillait avec véhémence.

— Je ne peux pas encore disparaître. J’ai quelque chose à protéger.

Ce vœu était de réparer l’image de la jeune fille, qui aurait dû être coulée d’un seul coup à l’origine et se briser, dans cet endroit.

Ce n’était pas tout.

Si je l’observais de très près, quelque chose de différent se mêlait à la lumière de la fille.

Un grand nombre de fragments, tous très petits et dont la forme n’était pas aussi claire que l’image de la jeune fille, brûlait avec autant de véhémence que la lumière de Silane. J’y avais senti une volonté indépendante, comme celle de la fille.

Peut-être étaient-ils les « sentiments » laissés par de nombreuses personnes qui avaient perdu la vie pour défendre la forteresse de Tilia.

Silane avait reçu le pouvoir magique dont la forteresse avait été remplie et s’était transformée en monstre. Le pouvoir magique qu’elle recevait alors était quelque chose qui s’était échappé des âmes des soldats et des chevaliers qui étaient morts en combattant pour protéger la forteresse. Il n’aurait pas été étrange que quelques-uns des sentiments du défunt y soient restés.

Si c’est le cas, Silane était en ce moment comme une cristallisation des précieux désirs « de protéger les gens ». Ce ne serait pas bien si elle était perdue en tant que zombie pitoyable comme elle l’était maintenant.

Avec une nouvelle détermination, j’avais tendu la main vers l’image brûlante de la jeune fille.

J’avais compris instinctivement comment je pouvais reprendre la fille devant moi. Je savais naturellement comme utiliser mon pouvoir, appelé une « Grace » dans ce monde ou un pouvoir de triche dans la colonie. Cela n’avait pas changé, même dans des endroits que je ne connaissais pas.

Mon doigt tendu avait touché l’épaule de la fille. — Un bruit s’était fait entendre, et une minuscule fissure avait couru jusqu’au bout de mon doigt.

J’avais retenu mon souffle.

… C’est ce que je pensais, cette pensée m’avait traversé l’esprit.

Je crois que j’avais été paralysé pendant une minute.

C’était un choc, mais ce n’était pas surprenant. Je le savais aussi depuis le début, après tout.

C’était mon pouvoir. Je savais instinctivement ce que je pouvais et ne pouvais pas faire.

Bien sûr, je savais d’autres choses que ça aussi.

J’avais eu une mauvaise prémonition depuis que j’avais décidé de récupérer l’esprit de Silane.

Mais quand même, j’avais décidé que je retrouverais l’esprit de Silane.

J’avais décidé d’aller de l’avant sans hésitation, même si quelque chose m’arrivait…

C’était trop tard pour ça. Ce n’était pas une raison pour arrêter ma main.

Sans hésiter, j’avais enlacé l’image de la fille. En même temps, ma propre flamme s’était répandue, couvrant sa lumière.

Ce faisant, j’avais lentement rendu visible l’image de la jeune fille qui s’effritait.

Soulagé, j’avais… entendu un bruit comme un cri brisé qui sortait de tout mon corps.

Comme s’il n’était pas capable de supporter le fardeau, la surface de mon image s’était fissurée. C’était peut-être parce que j’avais touché quelque chose qui normalement n’aurait pas été touché, ou c’était peut-être un phénomène naturel.

Ça n’avait pas été fatal du tout.

Contrairement à Silane, les fissures étaient tout au plus superficielles, et mon image ne s’était pas non plus effondrée. Ce n’était pas quelque chose qui menacerait ma vie.

Mais, même si cela n’avait pas été fatal, il y avait des choses dont on ne pouvait pas se remettre.

En d’autres termes, il s’agissait d’un aller simple. Si je regardais l’endroit d’où je venais, il n’y avait plus de chemin pour y retourner.

Ce qui était arrivé à mon corps était ce genre d’événement.

Mais quand même, je ne pensais pas que je voulais lâcher Silane. Je ne voulais pas perdre la fille devant moi. Oui, c’est parce que je le ressentais fortement.

… Mais pourquoi ai-je été si convaincu que je voulais la récupérer ?

Était-ce… parce qu’elle croyait en moi, quelqu’un d’étranger à ce monde ?

Ouais. Je suppose que c’était à tous les coups l’une des raisons.

Mais ce n’était pas la seule raison.

Quand j’avais fermé les paupières, la silhouette de Silane face à Juumonji m’était venue à l’esprit.

Le chevalier qui avait continué à se battre, même après la mort, avec le sentiment de « je veux protéger quelqu’un ». C’était l’une des preuves que ce monde n’était pas seulement gouverné par le pouvoir.

L’« enfant intimidé » Riku Kudo — quelqu’un qui avait été tourmenté pendant un certain temps par Sakagami avant de venir à la forteresse de Tilia, et à la fin, on lui avait tragiquement volé la vie à cause d’un plan auquel Sakagami avait participé — avait décrit ce monde comme un endroit où « les forts pouvaient se comporter comme ils le voulaient ».

Je ne pouvais pas nier cette déclaration qu’il m’avait faite d’un ton comme s’il avait abandonné.

J’étais moi-même un humain du côté de ceux qui, après tout, avaient été piétinés par un tel pouvoir. Dans ce genre de sens, Kudo aurait pu être comme moi reflété dans un miroir.

Mais l’existence de Silane avait prouvé que ce monde n’était pas du tout cruel.

Les pouvoirs sans aucun sentiment qui nous avait été soudainement donné avaient tragiquement détruit l’ancienne colonie, et maintenant la forteresse de Tilia.

Une puissance déchaînée ruinerait bien des choses. C’était un fait.

Mais les sentiments qui venaient d’être piétinés n’étaient pas inutiles.

Si mon pouvoir aidait à récupérer Silane qui l’avait prouvé, ça ne compenserait-il pas ça ?

Tenant toujours Silane, j’avais commencé à m’élever des profondeurs de l’obscurité.

Le bruit de rupture avait continué.

J’avais eu une hallucination que je tombais quelque part, même si j’aurais dû être en ascension. Je descendais un escalier dont je ne pouvais plus jamais redescendre, pas à pas…

— Tu le sais bien, Monseigneur ?

Une phrase qui m’avait soudain traversé l’esprit.

— C’est une façon de penser très dangereuse. Même moi, je peux facilement le deviner. Si tu supportes tout ça…

… Oui, c’était peut-être vrai.

Mais, il y a certaines choses que je ne pouvais quand même pas abandonner.

Maintenant que j’y avais réfléchi, ça aurait pu être comme ça quand j’avais aussi décidé de protéger Kato-san.

Même si je savais que c’était mal, j’avais décidé de la protéger pour protéger « quelque chose » en moi. Cette fois, c’était pareil.

Comme Juumonji, j’avais soudain eu le pouvoir.

Quand j’avais réalisé pour la première fois que j’avais le pouvoir de diriger des monstres, j’avais pensé que c’était le pouvoir de survivre seul dans ce monde cruel.

Mais, c’est grâce à ce pouvoir que j’avais pu rencontrer Lily et les autres.

Je pouvais déclarer que les liens que j’avais noués avec elles jusqu’à présent étaient plus importants que tout pour moi.

C’est pourquoi je dois aller de l’avant avec, pensai-je.

Bien sûr, ce pouvoir en soi aurait pu être creux sans aucun sentiment.

Mais ce n’était pas creux — du moins, pas pour moi. Ce pouvoir avait mes sentiments ainsi que ceux de ma famille. C’est ce que j’avais cru. Je voulais y croire.

Et, ce que j’avais vivement souhaité récupérer avec ce pouvoir, c’était ici.

Donc, trahir ce souhait équivaudrait à nier les sentiments de ce pouvoir.

Je ne pourrais pas faire ça, absolument pas.

— Takahiro-dono ?

Tandis que je remontais à la surface, la voix de la jeune fille me parvint aux oreilles.

Quand j’avais regardé Silane, que je tenais dans mes bras, un seul de ses yeux était légèrement ouvert.

Sa pupille, portant une vague lumière, me remarqua. À ce moment-là, le chemin entre moi et elle s’était transformé en un lien solide.

Non. Était-ce peut-être le contraire ? Elle s’était réveillée parce que la connexion était devenue solide. Pour le prouver, l’irrégularité de mon corps s’était calmée, et l’effondrement de Silane s’était calmé. Et, la couleur de la lumière de Silane était passée du jaune au rouge.

— Cet endroit est ? … Non, c’est vrai ?

Le ton de Silane était à moitié endormi et à moitié réveillé. Sa conscience semblait elle aussi floue, et son regard tremblait comme si elle dérivait sur les vagues.

Pour elle, cela aurait pu sembler n’être qu’un événement dans un rêve. C’était ce genre d’endroit, et avant qu’elle ne se réveille à nouveau, c’était un environnement comme celui-ci.

— Oh. Je vois maintenant. J’ai utilisé toutes mes forces et j’ai été vaincue, hein ?

Un sourire sec flottait sur son visage, qui avait perdu un œil.

Une ligne de larmes coulait dans la crevasse de son visage.

— Encore une fois, je n’ai pas réussi à protéger ce que j’avais à faire.

Une image coulait en moi venant de son cœur exposé à travers le lien.

C’était la figure d’un jeune elfe mâle mort dans la forêt profonde.

Et agenouillée devant son cadavre, qui ressemblait suffisamment à celui de Silane pour que je croie que c’était son parent de sang, il y avait une très jeune fille en pleurs.

La scène que j’avais vue n’était que cela, mais j’avais pu ressentir plus qu’assez du chagrin déchirant qu’elle avait eu à ce moment-là.

C’était peut-être le souvenir du début de la bataille de Silane après qu’elle eut ramassé l’épée pour protéger les autres. La jeune fille avait commencé à marcher pour réduire la tristesse de ce monde, même si ce n’était qu’un peu, avec comme point de départ la grande perte qu’elle avait vécue.

Cependant, son chemin fut interrompu à mi-chemin, et Silane versa de nouveau des larmes sur sa propre impuissance.

Si le début était des larmes, alors la fin était aussi des larmes. Ce serait trop triste.

— N’abandonne pas, Silane. Ce n’est pas encore fini.

— Takahiro… — dono ?

En continuant à monter, j’avais confirmé l’existence des différentes lumières que j’avais vues plus tôt, là où j’avais levé les yeux.

C’était juste un peu plus loin.

— Retournons dans le monde, Silane. Kei nous attend.

Quand je lui avais dit ça, Silane m’avait regardé avec un visage abasourdi.

Elle avait dû être incapable de croire mes paroles.

Mais, nous avions le lien maintenant. Il lui avait été transmis que je lui disais la vérité. Comme la surface d’un lac, la seule pupille de Silane tremblait.

Du regard de Silane, une seule larme était tombée, mais pas une larme de tristesse.

Rien qu’en voyant cela, j’avais pu penser que mon choix n’avait pas été mauvais du tout.

Silane et moi nous étions rassemblés avec toutes les autres lumières pour les rejoindre. Ma conscience tournait de tous les côtés. Toutes sortes de lumières éblouissantes couvrirent alors ma conscience — et j’étais retourné dans le monde réel.

***

Chapitre 32 : Ce qui brise la force creuse

Partie 1

La lumière remonta à la surface des ténèbres profondes, et ma conscience redescendit jusqu’à mon corps.

J’avais l’impression d’être dans cet endroit étrange pendant une très longue période, mais d’un autre côté, j’avais l’impression d’avoir été inconscient pendant très peu de temps dans le monde réel.

Je pouvais voir Lily en train de reconstruire son corps humain avec un regard paniqué pointé vers Silane, qui me mordait avec son visage enfoncé dans le haut de mon épaule.

« M-Maître ! » cria Lily.

« … Je vais bien. Je vais bien. Ça s’est bien passé, il n’y a eu aucun problème, » répondis-je.

Lily sembla soulagée après que je lui ai dit cela.

Puis, enlevant mon regard d’elle, j’avais tourné à nouveau mon attention vers Silane.

Son corps, apparemment s’étant inconsciemment agrippée à moi quand elle m’avait attaqué, semblait sans force, et il semblait qu’elle me confiait en partie son corps. Si on l’avait vue de profil, elle aurait pu avoir l’air de se cacher le visage dans l’épaule de son amant et que nous nous serions tous les deux dans les bras de l’autre.

En réalité, ça n’avait pas l’air si sexy que ça et c’était surtout bizarre depuis qu’elle m’avait mordu.

« Ow... rgh, » j’avais un peu gémi.

Les dents de Silane, qui étaient enfoncées dans la chair de mon épaule, avaient été arrachées avec un bruit un peu écœurant.

Bien sûr, comme nous ne pourrions pas nous séparer si cela n’arrivait pas, c’était une douleur nécessaire. J’avais retiré mes bras qui étaient sur le dos de Silane.

« … ? » Et puis, plusieurs secondes s’étaient écoulées sans que rien ne se produise. J’avais incliné ma tête en constatant ça.

Silane, qui aurait dû bientôt se séparer de son corps, n’avait pas bougé du tout.

Bien qu’elle ait retiré les dents qui me mordaient, ses bras se tenaient toujours autour de mon corps. Elle s’accrochait à moi de façon étonnamment serrée, alors je ne pouvais pas me séparer d’elle.

D’autre part, il n’y avait aucun signe de mouvement du côté de Silane.

Silane était immobile, avec le visage enfoui contre mon épaule.

Que dois-je faire ? Quand je m’étais demandé cela, j’avais senti quelque chose de rugueux près de la blessure sur mon épaule.

J’avais entendu un bruit de quelque chose qui me léchait.

C’était un son légèrement collant et humide, comme quand un chat buvait du lait.

« … Hein ? » m’exclamai-je.

Je m’étais alors demandé si la chair de poule que j’avais en ce moment le long de ma colonne vertébrale était due aux frissons ou à la sensation agréable.

Sa langue rampait sur ma peau, comme ce que faisaient les amants intimes.

Elle le faisait méticuleusement, comme si elle me taquinait.

Avec l’obscénité d’une prostituée et l’enthousiasme innocent d’un animal de compagnie, la langue de Silane s’était glissée sur ma peau. Un son de léchage s’était fait clairement entendre. Elle me mordillait, me savourait et me léchait.

Oui. Silane léchait le sang qui coulait de ma blessure.

« —, » j’étais resté là, sans voix.

Puis, Silane s’était lentement séparée de moi, qui m’étais figé par réflexe.

Avec les yeux légèrement baissés et lèvres légèrement écartées, elle me regardait. Le visage de Silane, la bouche mouillée de sang rouge, affichait une expression enchantée sans le sérieux habituel.

Son visage pâle semblait un peu inquiétant, mais en même temps, cela lui ajoutait un charme mystérieux, comme celui d’une fille d’âge nubile.

Sa langue avait tracé ses lèvres dans les moindres recoins.

Son action de lécher le sang collant sur eux comme si c’était du nectar était vraiment frappante.

« a, Fu…, » une voix basse s’était glissée dans mon oreille.

Je m’étais alors demandé si c’était parce qu’elle se sentait un peu lubrique.

Si son être normal était une gentille fille, alors celle actuellement présente devant moi était d’une beauté envoûtante. Un parfum doux et odorant, et une atmosphère éphémère et dangereuse étaient présents. Il semblait que cela ne voulait pas disparaître même maintenant, c’est pourquoi je ne pouvais pas enlever mes yeux de cette beauté.

« Fu, fufu…, » elle avait tourné un regard fiévreux vers moi avec son seul et unique œil.

Nos yeux s’étaient croisés. Et — quelque chose semblait être retourné à l’intérieur de Silane comme si un interrupteur avait été activé.

« … eu… — euh ? » Elle fit alors entendre une voix qui indiquait qu’elle était perplexe.

Je sentais qu’elle revenait à elle-même à l’aide de son expression et du lien entre nous.

En même temps, mon temps figé avait recommencé à bouger. J’avais finalement réalisé que pendant ce temps, j’avais retenu mon souffle.

« S-Silane ? Êtes-vous… rétablie ? » lui demandai-je.

En réponse à mon appel, Silane, avec toujours son œil me fixant, avait cligné de son œil une fois. Ses lèvres, dont le sang était complètement léché, tremblèrent.

« T-Takahiwo... -dono ? » Sa réponse était zozotée et un peu enfantine.

Mais, au moins, elle se rendait compte maintenant que j’étais moi.

« Il… — C’est… c’est… ? » demanda Silane.

Mais après ça, l’expression de Silane se stabilisa très vite.

Elle baissa les yeux vers ses mains tendues, comme pour s’assurer qu’elles étaient bien là.

« … Je suis… vraiment revenue ? » Ses lèvres tremblantes prononçaient des mots significatifs.

Je pouvais voir que la lumière de la raison était de retour dans ses pupilles.

La femme dangereuse d’avant n’était plus là.

« Dieu merci. Vous êtes revenue, » déclarai-je.

Je me sentais soulagé.

Il semblait qu’elle avait été plus ou moins influencée par son côté zombie, car sa conscience était floue jusqu’à il n’y a pas longtemps. C’était un peu choquant, mais pour l’instant, elle semblait aller bien.

« Takahiro-dono ! » déclara Silane.

Silane, fixant l’une de ses mains, leva alors son visage baissé.

Son œil bleu, qui se reflétait à nouveau devant moi, brillait comme un joyau dans ce monde. Dans un tout autre sens qu’auparavant, j’avais été captivé par son rayonnement.

« Merci beaucoup, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Mes mains étaient serrées.

Quand j’avais déplacé mon regard sur la sensation de ses doigts terriblement froids, au bout de son bras qui avait une fois été coupé, il y avait un « anneau avec une pierre rouge dessus »…

Les anneaux de preuve de l’Ordre des Chevaliers avaient une fonction détestable. Comme Silane n’était pas un zombie, la couleur de sa bague semblait avoir changé.

La raison pour laquelle elle n’était pas passée du jaune au bleu, c’était que même si elle n’était pas un zombie, le fait qu’elle était devenue un monstre mort-vivant n’avait probablement pas changé… c’était probablement ça la raison.

« Maintenant, je peux me battre à nouveau. Je peux protéger les choses que je veux protéger… !! » déclara Silane.

Mais même ainsi, il n’y avait aucun doute que celle devant moi était bien Silane.

J’avais enfin senti que j’avais vraiment récupéré son esprit. Naturellement, ma bouche s’était transformée en sourire.

Les sentiments de la fille devant moi que je sentais importants n’avaient pas fini par se perdre. Pour l’instant, je pourrais être content.

« Tout ça, tout ça, c’est grâce à vous, Takahiro-dono, » déclara Silane.

« … Non. Ce n’est pas ça, » j’avais secoué la tête devant les mots de remerciement que Silane m’avait adressés avec une expression pleine d’émotions.

Silane m’avait regardé avec émerveillement, un œil plein de larmes.

Je lui avais alors déclaré quelques mots. « “C’est le monde où les vœux se réalisent”. »

« Hein… ? » s’exclama Silane.

« Je crois que j’ai déjà entendu ça. Si je ne me trompe pas, ce sont les mots que le premier héros a laissés derrière lui, n’est-ce pas ? » demandai-je.

C’était les mots qu’avait prononcés le premier héros. Dans les ténèbres de l’humanité, il encourageait tout le monde, « N’abandonnez pas vos désirs ».

Bien sûr, comme Silane l’avait dit lorsqu’elle avait parlé de ces mots, ce n’était rien de plus que l’une des nombreuses interprétations. Les mots étaient trop simples, trop vieux, et il n’y avait plus moyen d’établir le sens réel que seule la personne elle-même connaissait.

Cependant, il était certain que l’interprétation douce avait continué à soutenir la jeune fille seule et volontaire qui avait continué à se battre pour protéger.

C’est pourquoi il n’y avait pas de mots appropriés pour cette situation.

« Je n’avais pas assez de pouvoir. Même si c’était juste mon souhait, il n’aurait certainement pas été réalisé. Le fait que mon “vœu se soit réalisé”… était votre propre vœu, Silane, et celui de ceux qui ont essayé de protéger la forteresse, » continuai-je.

La Silane actuelle était ici comme une cristallisation de nos souhaits — des souhaits de chacun. Si c’était ma propre réussite, les choses auraient pu être un peu différentes.

« Nos… les souhaits de tout le monde… ? » demanda Silane.

En entendant mes paroles, Silane déplaça légèrement ses yeux vers le bas.

Quoi qu’elle pense, elle regardait nos mains connectées.

« … C’est… exact, » annonça Silane.

Très vite, un beau sourire fut apparent sur sa bouche.

« C’est peut-être un miracle que nous avons tous fait se produire… Mais c’est pour ça, Takahiro-dono, que je vous remercie énormément, » déclara Silane.

L’œil bleu semblable à une gemme de Silane reflétait à nouveau ma silhouette.

« Merci beaucoup d’avoir exaucé les souhaits de chacun nous… Pour avoir exaucé mes vœux. Vous pouvez le nier, mais au moins, pour moi…, » commença Silane.

Essayant de dire quelque chose, Silane avait avalé les mots suivants.

Elle secoua la tête. Se tournant à nouveau vers moi, le visage de Silane se transforma en celui du chevalier qui n’avait cessé de se battre pour protéger le monde.

« Pour les vœux de tout le monde que vous avez récupérés… et, pour mon propre souhait, je dois me battre. Allons-y, Takahiro-dono. Sur notre champ de bataille, » déclara Silane.

Le Chevalier Silane, qui prêtait encore serment de protéger les blessés, avait renaît ici comme un monstre mort-vivant.

 

***

 

J’avais le désir de lui parler encore.

J’avais aussi le désir de sentir un peu plus longtemps que je l’avais fait revenir.

Mais la situation ne le permettait pas.

« Ouais. Allons nous battre. Avez-vous besoin d’une explication de la situation ? » lui demandai-je.

J’avais vérifié auprès de Silane si elle comprenait la situation, lui lâchant les mains que je tenais encore.

« Non. J’en ai compris l’essentiel, » Silane secoua la tête, levant l’œil qui suivait ma main.

« Pendant que vous me teniez dans ce monde étrange, Takahiro-dono, les détails de la situation m’ont été transmis, » annonça Silane.

« … Après tout ça, vous souvenez-vous de cet endroit ? » lui demandai-je.

« Oui. Mais j’avais l’impression de rêver… mais ce n’était pas du tout un rêve, n’est-ce pas ? Alors, ce que je dois faire a été décidé, » déclara Silane.

Tournant la tête, Silane regarda la fin du passage.

À l’arrière-plan, entouré de poussière et de flammes, j’avais aperçu le grand garçon qui réduisait en cendres le fil de l’araignée éparpillée avec sa magie du feu et essayait de tuer Gerbera.

Silane avait été vaincue une fois par Juumonji. Une défaite cruelle effrayerait les gens. Considérant le fait qu’elle avait été tuée par la pénétration du cœur, alors que n’était normalement pas possible d’y survivre, j’étais d’autant plus inquiet pour elle.

Mais d’après ce que j’avais pu voir, son expression ne présentait pas de peur. Son regard était fort, et elle ne tremblait pas non plus. Il ne semblait pas y avoir de problème à croiser son épée avec Juumonji. Après avoir vérifié avec elle, j’avais ouvert la bouche.

« Comme vous pouvez le voir, en ce moment, Gerbera… l’Arachné blanche, un membre de ma famille, combat Juumonji, » déclarai-je.

Gerbera, que l’on pouvait voir d’ici, se battait en utilisant fréquemment son fil d’araignée, qui était faible face à la magie de la flamme — la spécialité de Juumonji.

Ce combat était quelque chose qui avait été arrangé à l’avance, le but était de tenter Juumonji d’utiliser sa magie du feu. Juumonji n’était pas au courant de notre situation à cause de la montée des flammes… Les murs du passage commençaient à s’effondrer, alors c’était un peu exagéré, mais elle devrait pouvoir s’en sortir.

Mais ça ne durerait pas éternellement.

« Même si elle est l’Arachné blanche, battre Juumonji sera difficile. Si elle continue à se battre comme ça, il est possible que Juumonji prenne l’avantage contre elle. Désolé de vous demander ça juste après, mais je veux que vous l’aidiez, Silane, » déclarai-je.

« OK, » Silane hocha la tête à ma demande, laissant échapper un sourire amér. « Mais, je n’aurais jamais imaginé me battre aux côtés d’un monstre légendaire de toute ma vie… Ah, attendez. Je suis déjà morte. »

« Pour moi, c’est une compagne importante. Elle a aussi des côtés mignons, » déclarai-je.

« Mignon… vous dites ? » demanda Silane.

Il m’avait semblé que mes paroles étaient surprenantes selon elle, car l’œil de Silane s’était écarquillé. Mais c’était compréhensible si vous regardiez seulement son apparence féroce, mais belle d’Arachné Blanche.

« Oui. Si vous en avez l’occasion, vous vous entendrez bien avec elle, Silane, » déclarai-je.

Après avoir un peu souri, j’avais raidi mon expression. Pour avoir cette chance, nous devions nous battre maintenant. Je m’étais tourné vers le champ de bataille.

C’est là que c’était arrivé.

« H — … Hein… ? »

Le monde s’était déformé.

Un horrible vertige m’avait assailli. J’avais beau essayer, je ne pouvais pas me lever.

« Maître !? » cria Lily.

« Takahiro-dono ! » cria Silane.

En entendant les cris des deux femmes, j’étais tombé sur le dos.

Un étrange sentiment d’épuisement m’avait attaqué tout le corps. Je ne pouvais pas me lever.

Se précipitant vers moi avec un regard paniqué, Lily avait finalement utilisé la magie curative sur moi, bien que je sois blessé depuis un certain temps déjà.

Le sang avait cessé de couler au niveau de ma morsure à l’épaule gauche, et après quelques secondes, les étourdissements avaient disparu.

« Que s’est-il passé, Maître… ? » demanda Lily.

Lily regarda mon visage avec un regard inquiet.

« Ah, eh bien.... Je crois que j’en ai un peu trop fait, » répondis-je.

Je m’étais souvenu de l’image craquelée de moi-même dans l’autre monde.

Je ne savais pas si c’était ça la raison, mais il n’y avait aucun doute que faire de Silane, quelqu’un de différent de la normale, un membre de ma famille avait mis une sorte de fardeau sur mon existence.

Ou, peut-être que c’était parce que ma force physique s’était épuisée ?

Il m’était impossible de me souvenir de la quantité de pouvoirs magiques que j’avais utilisés, mais j’avais combattu à de nombreuses reprises aujourd’hui, et j’avais aussi une blessure à l’épaule et je saignais. Cela n’avait pas été étrange pour moi d’atteindre mes limites.

Silane tourna un regard anxieux vers moi, qui se leva en empruntant la main de Lily.

« Takahiro-dono. Laissez-moi m’occuper du reste, d’accord…, » déclara Silane.

« Non. Je ne peux pas m’arrêter là, » répondis-je.

Les paroles de Silane étaient gentilles, mais j’avais secoué la tête.

Ce n’était pas comme si j’étais têtu.

Actuellement, les seuls qui avaient le pouvoir de s’opposer ouvertement à Juumonji étaient Silane et Gerbera. Cependant, un certain malaise subsistait encore dans la coopération de la paire fabriquée en toute hâte. Il était absolument nécessaire que quelqu’un les relie.

« Plutôt que moi, et vous, Silane ? Pouvez-vous vous battre correctement ? » demandai-je.

Heureusement, les étourdissements semblaient passagers, et j’étais maintenant capable de me tenir debout tout seul. Lâchant doucement la main de Lily, toujours inquiète pour moi, j’avais vérifié avec Silane son état.

« De diverses façons… Je pense que nos situations sont différentes, » répondit Silane.

« C’est vrai, » déclara Lily.

Silane avait touché la cicatrice de la coupure sur son bras gauche, et avait touché sa blessure qui avait écrasé son œil droit.

Elle baissa la main et ouvrit et ferma les deux mains à plusieurs reprises.

Quand son poing avait grincé, elle avait arrêté de le faire.

« Mon bras gauche a été coupé une fois, mais il n’y a pas de difficulté à le bouger. En ce qui concerne mon augmentation drastique de la force physique, ma force corporelle semble être utilisable. C’est un peu déséquilibré en ce moment, mais si je me comporte de la même façon que lorsque j’étais aidé par les quatre petits esprits, je pense que je peux y arriver. Mais, je crois que je devrais éviter d’utiliser la magie… surtout mon pouvoir en tant qu’utilisateur d’esprit. La qualité de mes pouvoirs magiques a changé. Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant, » déclara Silane.

« … Pouvez-vous vous battre ? » demandai-je.

Quand j’avais demandé ça, mon anxiété augmentant un peu, Silane avait soudain souri.

« Bien sûr que je le peux. Je suis revenue de l’abîme de la mort avec votre aide, Takahiro-dono, » répondit Silane.

Il semblait que j’avais demandé quelque chose de stupide. Silane avait tourné son sourire vers moi.

« S’il vous plaît, laissez-moi m’en occuper. — Non. C’est faux. Battons-nous ensemble, Takahiro-dono, » déclara Silane.

« … Compris. Finissons-en avec cette tragédie, Silane, » déclarai-je.

J’avais hoché la tête.

Beaucoup de choses avaient été perdues dans cette tourmente, à commencer par la grande invasion de monstres. Juumonji, le meneur, devait être arrêté ici. Pour ce faire, nous devions rassembler nos forces une dernière fois.

C’était la bataille finale.

***

Partie 2

« Eh bien, j’y vais, » déclara Silane. 

Avant de se mettre à courir, Silane avait pris son épée tombée sur le sol, puis elle se mit à courir dans le passage.

Son but était le champ de bataille entre un garçon qui balançait son épée droite… et l’araignée blanche qui sautait.

Rapidement, remarquant son approche et le fait qu’elle était la même qu’elle, un membre de ma famille, Gerbera avait souri.

« Alors, vous êtes venue, jeune fille ? » demanda Gerbera.

« Je vais vous aider ! » répondit Silane.

Silane envoya une attaque éclair à Juumonji, qui combattait Gerbera, depuis son flanc.

Comme elle l’avait dit elle-même tout à l’heure, depuis le moment où elle était intervenue jusqu’au moment où elle avait fait basculer son épée vers le bas, il n’y avait aucune lacune dans son mouvement. Elle avait balancé son épée sans être déséquilibrée par sa force physique considérablement augmentée.

Juumonji arrêta ce coup, et ses yeux s’élargirent dus au choc.

« Qu’est-ce que… ? Toi-Toi !? Mais tout à l’heure, tu étais… !? » s’écria Juumonji.

« Oui. Mon corps est déjà mort, mais je ferai de mon mieux pour arrêter vos actes maléfiques ! » annonça Silane.

« C’est quoi ce bordel ? Pourquoi un zombie... Ce n’est pas possible ! » gémissant, Juumonji réalisa que je me tenais un peu à l’écart.

« Toi… Takahiro Majima ! L’araignée qui a fait irruption était pour gagner du temps pour ça !? » s’écria Juumonji.

Je n’avais aucune obligation de me soucier des paroles de quelqu’un d’aussi problématique.

J’avais fait entendre ma voix, ordonnant. « Gerbera ! Laisse l’avant à Silane ! »

« … Hmm. Si c’est pour votre vie, Monseigneur, alors je suis bien obligée de le faire, » répondit Gerbera.

Bien qu’à contrecœur, Gerbera avait obéi à mes paroles et s’était retirée. Elle s’était séparée Silane avec quelques petits mots. « Rassemblez votre courage, jeune fille. Vous avez le rôle principal sur ce champ de bataille. »

« Il est inutile de le dire ! » Silane avait vu ses paroles coupées par Juumonji devenant de plus en plus violent.

Le pied qui avait touché le sol pour faire sa manœuvre avait fendu les briques, et son épée s’était levée au-dessus de sa tête, comme pour découper le monde.

Sa force physique aurait été meilleure quand elle était un zombie sans âme, mais sa force physique inhumaine dépassait encore de loin celle de son vivant. La différence déraisonnable entre Juumonji et elle avait beaucoup diminué.

Mais ces changements n’avaient que très peu affecté sa technique à l’épée si précise et entraînée, alors au moins, elle maniait mieux son épée que Juumonji.

Mais dans un tel contexte, Silane n’avait qu’un seul avantage sur Juumonji.

C’était sa capacité de guérison des blessures.

En tant que monstre mort-vivant, Silane avait une capacité de récupération exceptionnelle.

Juumonji, d’autre part, avait eu son bras dominant mordu et avait été blessé alors qu’il combattait Silane quand elle était un zombie. De plus, il avait eu plusieurs autres blessures. Juumonji, un guerrier, n’était peut-être pas être incapable d’utiliser la magie curative, mais il semblait qu’il n’était pas assez bon pour se guérir pendant le combat.

En premier lieu, Juumonji, quelqu’un qui avait éliminé Watanabe n’aurait pas dû s’attendre à ce qu’on se batte autant contre lui.

En plus des gens qui pouvaient supporter le fait qu’un héros les trahissait étaient très rares, ceux qui étaient assez capables de s’opposer à son pouvoir de triche étaient encore plus rares. Malheureusement pour lui, et heureusement pour nous, il avait rencontré deux de ces personnes.

« HAAAaaAAAAAaaa ! » cria Silane.

La Silane actuelle pouvait se battre même face à Juumonji, qui était légèrement affaibli. Elle l’affrontait avec ténacité de toutes ses forces, mais c’était très bien. Après tout, elle n’était pas seule.

« Attaque-le, Gerbera ! » ordonnai-je.

« D’accord. Laissez-moi m’en occuper, Monseigneur, » Gerbera avait répondu à mes paroles.

Elle était l’archnée blanche de la partie profonde de la mer des arbres. L’Arachné blanche, une existence admirée même dans les légendes, qui pouvait faire face à ce niveau de combat. Gerbera, qui était meilleure que quiconque dans cet endroit pour exécuter des mouvements simplistes avec ses jambes d’araignée, avait attaqué Juumonji du mur et du plafond.

C’était la raison pour laquelle j’avais laissé le front à Silane et demandé à Gerbera de se retirer.

Peu importe à quel point vous étiez un tricheur, il était difficile d’attaquer Gerbera, qui attaquait de toutes parts, tandis que Silane l’attaquait par le front.

« Guu… Putain ! » cria Juumonji.

Incapable de supporter cela, Juumonji avait pris une certaine distance par rapport aux deux femmes.

Silane avait évité de le pourchasser avec insouciance et s’était préparée à utiliser son épée avec calme. Accrochée au plafond, Gerbera se retourna et s’approcha d’elle.

Les deux combattantes avaient ainsi affronté Juumonji, épaule contre épaule.

D’un côté, le meilleur chevalier de la partie nord de la mer des Arbres qui avait continué à combattre des monstres pour protéger le monde de l’humanité. Et de l’autre, la grande araignée blanche qui se vantait d’être la plus forte dans la partie profonde de la mer des arbres. Compte tenu de leur histoire, il s’agissait sans aucun doute d’une force unie qui aurait été impossible normalement.

Et, les relier toutes les deux avec les mots et le lien, et rendre cette scène impossible possible était mon travail.

J’étais le seul à pouvoir contrôler Gerbera, qui s’était battu avec acharnement, sans pour autant tuer son élan. J’avais également pu établir un lien de confiance avec Silane.

Par conséquent, il n’y avait aucune lacune dans les deux combattantes à l’heure actuelle. Elles accaparaient Juumonji.

… Ce n’était pas quelque chose d’agréable pour Juumonji.

« C’est quoi ce bordel ? » Rugissant de colère, Juumonji avait frappé le sol avec son épée droite. « Tu n’es qu’une petite merde qui n’est qu’une chose capable de me donner des points d’expérience pour que je puisse gagner en puissance ! Ces monstres ici vont rehausser ma réputation de héros ! »

Le bout de l’épée qu’il avait levée pointait vers Silane, puis vers Gerbera.

« Alors, pourquoi t’opposes-tu à moi ? » Et finalement, Juumonji m’avait regardé fixement, moi qui me tenais près de Lily.

« En fin de compte, vous tous, vous deviendrez des points d’expérience pour que je puisse vivre et retourner dans ce monde ! » déclara-t-il.

Comme avant, aux yeux de Juumonji, nous n’étions rien d’autre que des choses.

… Cette chose sous-jacente… était probablement la jalousie envers tout ce qui l’entourait.

Même s’il avait tout ce pouvoir, Juumonji semblait avoir un sentiment de crise face à l’environnement.

Perdu dans un monde comme celui-ci, il se demandait tout le temps combien de temps il vivrait. C’était un sentiment extrêmement naturel.

Et puis, ce qu’on appelle « l’anxiété » avait commencé à s’accumuler. Tout le monde n’était pas comme ça, mais même ainsi, tout le monde ne pouvait pas non plus réduire son anxiété. Et puis, quand il regarda autour de lui, poussé par l’anxiété, tout semblait être quelque chose qui fallait le tuer… ce n’était pas déraisonnable de penser cela.

Bien que les circonstances aient été différentes, j’étais trop sur mes gardes depuis mon arrivée à la forteresse. C’est ce que j’avais compris, mais c’était une situation cruelle qui vous ferait perdre la tête petit à petit.

Mais de mon côté, j’avais Lily. J’avais aussi Ayame et Asarina. Quand j’étais avec elles, des personnes en qui je pouvais avoir confiance, je me sentais à l’aise.

Mais, qu’est-ce qui se serait passé si je n’avais pas quelqu’un comme ça ?

Je ne voulais même pas l’imaginer. Si je n’avais pas eu ça, ce monde serait sûrement l’enfer. Dans de telles circonstances, moi aussi, j’aurais peut-être été incapable de rester sain d’esprit si je n’avais vu les autres comme rien d’autre que des choses.

… Bien sûr, c’est ce que je pensais.

Juumonji avait peut-être cette nature depuis le début, ou c’était peut-être différent. Non, personne ne pouvait parler à Tatsuya Juumonji.

En outre, quelles que soient les circonstances, le fait qu’un grand nombre de victimes proviennent des actions vaniteuses de Juumonji ne changerait pas. Son crime ne pouvait pas être pardonné. Dans ce monde, il avait été réduit à une existence beaucoup trop dangereuse.

Mais, quand j’avais regardé Juumonji maintenant, je n’avais pas pu m’empêcher de penser à une chose.

« … Peut-être… qu’il aurait été mieux pour vous de ne pas avoir ce pouvoir, » déclarai-je.

Juumonji avait l’air intrigué par les paroles que j’avais combinées avec un soupir.

Bientôt, cette expression avait été remplacée par celle de mépris.

« Qu’est-ce que tu dis maintenant ? Ce sera comme ça… pour toi, » déclara Juumonji.

« Non, c’est le cas pour vous aussi, Juumonji. Vous ne le savez peut-être pas, mais…, » déclarai-je.

Pour moi, ce pouvoir était plein de sentiments et de liens avec ma famille.

Mais, ne pas avoir de sentiments aurait pu être la cause d’un tel malheur. Pour les gens autour de moi… et peut-être même pour lui.

Parce que s’il n’y avait pas de « tricheries », Juumonji ne serait pas devenu un démon. C’était pareil pour l’effondrement de la colonie. On ne peut pas dire que la raison pour laquelle les garçons, inexpérimentés au mieux, avaient facilement pris des décisions hâtives n’avait rien à voir avec le fait qu’ils avaient un pouvoir éruptif.

Quel… était ce pouvoir ?

N’aurions-nous pas dû approfondir davantage notre compréhension de ce pouvoir ?

… Quoi que je dise, il était déjà trop tard.

« C’est fini, Juumonji, » déclarai-je.

Juumonji avait écarquillé les yeux avec colère face à mes paroles. « N — … Ne te fous pas de moi ! Dans un tel lieu, dans un tel lieu ! Serais-je fini !? »

Il avait crié, envoyant la salive voler.

« Je survivrai tout seul. Si je m’occupe de vous, je peux retourner dans ce monde ! Avec ce pouvoir que j’ai, ça devrait être possible. C’est… un pouvoir pour ça ! Alors ça veut dire que tu es venu dans ce monde avec moi pour être vaincu par moi, n’est-ce pas !? » il n’y avait pas sur lui le visage d’un « héros » calme, alors qu’il criait une raison qui n’était logique que pour lui. « Tu devrais juste devenir obéissant et devenir ma nourriture ! »

L’épée droite à la main, Juumonji avait commencé à courir.

Son but… peut-être devrais-je dire que c’était bien ce que je pensais ? C’était moi.

Un cercle magique rouge s’était formé. C’était de la magie du feu de 3e rang. Après l’avoir confirmé, j’avais plissé les yeux.

L’attaque de Juumonji suivait exactement le même schéma qu’avant. La colère rendait ses attaques monotones.

« Intercepte-le, Lily, » ordonnai-je.

Suivant mes instructions, Lily, qui l’attendait, commença sa magie.

D’innombrables boules de feu explosèrent et des lames de vent dansèrent dans les airs. Les magies se compensèrent, se brisant et se coupant l’une et l’autre.

C’était la même scène qu’avant. Mais maintenant, il y avait quelqu’un qui attaquait Juumonji alors qu’il approchait.

« Gerbera ! » ordonnai-je.

« SHAAaaAAAAAAAa ! »

L’araignée blanche avait attaqué Juumonji, s’enfonçant sans s’en soucier dans la zone où les boules de feu et les lames de vent se frappaient. Son comportement d’indifférence à l’égard des quelques blessures qu’elle avait reçues avait désorienté Juumonji, le faisant baisser sa garde.

Cependant, ce qui l’avait quand même fait réagir, c’était la capacité de combat de sa capacité de tricheur.

« Guu, tu me gênes, monstre ! » cria Juumonji.

Il avait foncé sur Gerbera, qui avait brisé les flammes et l’avait attaqué.

Un bruit d’une chose se faisant couper se fit entendre et l’une de ses pattes d’araignée avait été cassée.

Repoussée en arrière, Gerbera avait perdu l’équilibre et avait heurté le sol. Mais quand même, sa bouche, que j’avais aperçue à travers ses cheveux blancs ébouriffés, souriait de satisfaction.

« Uguu… ! !!? T-Toi..., » Juumonji, qui l’avait repoussée, avait crié. Le coup de pied que Gerbera avait fait malgré tout, sans se soucier de sa jambe cassée, avait réussi à arracher l’épée droite des mains blessées de Juumonji.

L’épée droite de Juumonji dansa dans les airs où la magie du feu et du vent s’était affronté — et de là, Silane apparut.

Par rapport à Juumonji et Gerbera, son corps de jeune fille elfique était trop fragile. Pour elle, une zone fixe envahie par des boules de feu et des lames de vent était quelque chose qu’elle devait éviter, d’autant plus qu’elle n’était pas capable d’utiliser la magie maintenant, donc elle n’avait même pas les moyens d’y faire face.

C’est la raison pour laquelle elle devait entrer dans la bataille à ce moment-là.

L’attaque qu’elle avait effectuée s’était faite peu après que Gerbera ait complètement repoussé Juumonji. Il n’y avait aucun moyen pour lui d’éviter cela.

« HAAaAAAAAA ! » cria Silane.

L’épée de Silane, traçant un arc de cercle horizontal, coupa le bras que Juumonji déplaça pour se défendre.

Mais cela avait un peu ralenti la vitesse de son épée. Et peu à peu la pointe de son épée s’avança jusqu’à arriver à 3 centimètres de la gorge de Juumonji.

« Aa, aAAAH !? AAAAAAAaAAAAH !? » Juumonji avait crié en raison de la perte de son bras et de l’intense douleur qui en découlait, et Silane avait immédiatement riposté avec son épée.

« C’est fini ! » annonça Silane.

« Crois-tu que je vais te laisser faire !? » s’écria Juumonji.

Avec une voix en colère, le pied de Juumonji s’était levé.

La pointe de la chaussure de Juumonji s’était enfoncée dans l’abdomen de Silane alors qu’elle tentait de balancer son épée une seconde fois. Normalement, cela n’aurait dû être qu’une attaque désespérée, mais le pouvoir d’un tricheur l’avait transformé en un coup brutal et sans pareil.

Son armure avait été écrasée et l’abdomen de Silane s’était enfoncé.

Silane s’était étouffée, alors que ses genoux fléchirent, et que du sang qu’elle avait vomi avait coulé le long de son menton et avait taché le sol.

Juumonji avait souri, la voyant ainsi. Il avait saisi l’épée droite qu’il avait perdue plus tôt.

Silane, maintenant un monstre mort-vivant, ne deviendrait pas incapable de se déplacer après des dégâts de ce niveau. Mais il lui avait fallu un peu de temps pour passer à l’étape suivante. Et pendant ce temps, Juumonji attrapa avec son épée et la tua…

« … Ah ? » cria Juumonji.

— Ce futur… avait été empêché alors qu’il était emmêlé dans une vigne tendue.

La main de Juumonji qui essayait de saisir son épée n’avait frappé qu’une zone vide.

Les yeux de Juumonji descendirent vers la vigne étirée jusqu’à son extrémité.

« Toi… !? » s’écria Juumonji.

J’avais rencontré ses yeux, qui avaient parcouru tout le long de la vigne parasite, Asarina. Jusqu’à ses derniers instants, ses yeux ne m’avaient pas vu comme un être humain, comme lui.

« MAINTENANTTTTTT ! » J’avais crié devant Juumonji, qui essayait de crier quelque chose.

Alors qu’elle n’était pas encore prête et qu’elle était toujours accroupie, Silane se préparait à utiliser son épée.

« YAAaAaAaAAAAH ! » après s’être levée, elle avait frappé avec.

Son épée, traçant en arc de cercle diagonal vers le haut, coupa très profondément le corps de Juumonji.

***

Chapitre 33 : Conclusion

Juumonji était lentement retombé en arrière en répandant une grande quantité de sang depuis la blessure profonde présente sur son corps. Devant lui se tenait Silane qui arrivait à peine à soutenir son corps en utilisant son épée mouillée de sang comme une canne.

Juumonji n’avait même pas tremblé. Une mare de sang rouge s’était répandue sur le sol du passage. En voyant cette scène, Lily, à côté de moi, marmonna :

« Nous avons gagné… n’est-ce pas, Maître ? » demanda Lily.

« Ouais, » faisant cette courte réponse, j’avais fait revenir Asarina qui s’était étirée avant ça.

La longue épée attrapée de Juumonji avait rebondi et un *clang* se fit entendre sur le sol.

Nous avions gagné. Nous avions vraiment gagné. Mais le sentiment de soulagement que l’incident avait simplement pris fin était plus grand que le sentiment de victoire.

On pourrait aussi dire qu’il y avait eu trop de sacrifices pour que je puisse apprécier cette victoire pleinement. Un grand nombre de soldats et de chevaliers stationnés dans la forteresse, ainsi que neuf personnes transférées n’étaient plus. Ceux qui étaient morts ne reviendraient plus.

Mais quand même, je voulais croire qu’arrêter Tatsuya Juumonji ici était significatif.

Pourrais-je maintenant nier les paroles pleines d’acceptation de Kudo que « ce monde est un lieu où les forts peuvent se comporter comme ils l’entendent » ? Je voulais ainsi rendre hommage à ce pauvre garçon et à toutes les victimes qui sont mortes.

« Maître, » déclara Lily.

Remarquant que Lily m’appelait, j’avais regardé autour de moi.

Gerbera s’approchait, marchant difficilement à cause de ses deux pattes d’araignée perdues. Derrière elle se trouvait Silane, dont la bouche était tachée de sang provenant de ses vomissements antérieurs.

« Je t’ai accablé, Gerbera. Et toi aussi, Silane, » déclarai-je.

« Ça n’a pas d’importance. Ce n’est pas si grave. On a vaincu nos ennemis, c’est tout, » répondit Gerbera.

« C’était le combat de ceux qui s’occupaient de fort de Tilia depuis le début. Ne vous inquiétez pas, Takahiro-dono, » déclara Silane.

Bien qu’elles aient dit cela, je n’avais pas pu me résoudre à regarder leur apparence abîmée. D’autant plus que nous avions encore du travail à faire… ou plutôt, encore des choses à régler.

« Bien que nous ayons vaincu Juumonji, il y a encore des monstres dans la forteresse. Il en reste encore un peu plus. S’il vous plaît, prêtez-moi votre force, » déclarai-je.

Pendant que je parlais, des sourires fleurissaient sur leurs visages, comme pour dire « Ça ne nous dérange pas ».

« Compris, Maître, » déclara Lily.

« Bien sûr que je le ferai, » annonça Silane.

« Mhm. Je les disperserai facilement, » répliqua Gerbera.

Souriant aussi un peu aux réponses fiables de mes amies, j’avais pris le temps de penser à mes actions à faire à partir de maintenant.

Il n’y avait probablement personne d’autre dans le fort de Tilia en ce moment avec la force d’éliminer les monstres envahisseurs. Nous devions nettoyer les monstres et protéger les survivants.

Cependant, comme j’emmenais Gerbera, un individu qui ne pouvait pas cacher le fait qu’elle était un monstre, nous devions montrer que nous étions des alliés d’une manière facile à comprendre. L’elfe Silane seule avait peu de pouvoir de persuasion à ce sujet, nous avons donc dû d’abord rejoindre les Chevaliers de l’Alliance, qui étaient en attente à une certaine distance.

Quand le plan avait été décidé, j’avais appelé Lily.

« Lily, s’il te plaît, utilise la magie curative sur Gerbera. Nous rejoindrons les chevaliers dès que tu auras fini, » déclarai-je.

Gerbera avait le plus grand potentiel de combat dans ma famille. Mais vu la situation inattendue, il serait plus sûr pour elle de se rétablir même si c’était une bataille de nettoyage.

La capacité de guérison naturelle du Gerbera était élevée dès le départ. Si Lily l’accélérait avec sa magie curative, elle devrait finir de la traiter en quelques minutes.

J’avais décidé de nettoyer pendant ce court laps de temps.

Silane, qui n’avait pas bénéficié de la magie curative parce qu’elle était un monstre mort-vivant, était venue avec moi pour cela. J’en étais reconnaissant. Ce n’était pas un travail très agréable.

« A… a. N — … o, I —…, » à ma grande surprise, Juumonji était encore en vie.

Il aurait dû s’évanouir à cause de la blessure profonde qu’il avait subie lorsqu’il avait été abattu par Silane, mais il avait vite repris connaissance.

Sa forte vitalité en tant que guerrier lui avait permis de s’accrocher à ce monde.

Mais, cela ne durerait pas trop longtemps. La blessure que Silane lui avait infligée était clairement fatale. S’il y avait quelqu’un ici qui se spécialisait dans la magie curative, ou même un membre de l’Unité Expéditionnaire, il aurait été possible de guérir son état même maintenant, mais un utilisateur comme ça n’était pas dans cette forteresse.

Pour l’instant, il ne lui restait que le désespoir et la douleur.

Si c’était un « salut pour lui », alors il n’en restait plus qu’un seul.

« … Allez-vous l’aider à mourir, Takahiro-dono ? » Silane avait parlé, fronçant les sourcils. « Même si c’est un méchant qui a volé plus d’un millier de vies, nous ne devrions pas rester assis ici et le laisser souffrir. »

« Ouais, » j’avais hoché la tête, parlant un peu, et m’approchai de Juumonji avec mon épée à la main.

J’entendis une voix mêlée de gargouillements et de bruits de voix.

« Je vais… — … retourner… même… si… je dois… le faire… seul…, » murmura Juumonji.

Les traces de sang de près d’un mètre de long qu’il avait laissées en se traînant sur le sol avaient taché le sol.

Il n’y avait qu’un garçon qui s’accrochait à la vie.

« … »

C’était moi qui avais tué Juumonji.

C’était Silane qui avait tranché dans son corps, mais ça n’avait pas d’importance. Je l’avais tué.

Donc, je savais que c’était hypocrite pour moi d’avoir pitié de lui.

Vu ce qu’il avait fait, il n’avait pas de place pour la sympathie.

Mais je ne pouvais pas regarder cette scène et ne rien ressentir.

C’était exactement ce que j’avais déjà dit à Rose. Même si j’étais devenu capable de me battre un peu, à la fin, je ne pourrais ni être un monstre ni être un héros.

Peut-être que c’est bien, pensai-je. En regardant Juumonji, je savais désagréablement ce qui arriverait si je ne ressentais rien face à la mort des autres.

« Takahiro-dono. Si c’est désagréable pour vous, je peux l’aider à mourir…, » déclara Silane.

« Non, » j’avais secoué la tête devant l’offre de Silane pendant qu’elle me regardait avec anxiété.

Bien que j’aie résisté à l’idée d’échapper à mes fonctions, il était possible que Silane portant le coup de grâce soit une semence de problèmes. Quoi qu’elle ait fait, c’était un monstre mort-vivant maintenant. L’avenir n’était pas clair, je ne pouvais pas me permettre de l’accabler avec l’étiquette de « Tueur de Héros ».

« C’est… mon travail, » déclarai-je.

J’avais brandi mon épée.

… Mon épée était lourde, car celui qui était devant moi était humain.

De part en part, Juumonji ne nous avait pas vus comme des humains. Mais la façon dont je l’avais vu était une autre histoire.

J’avais tué Juumonji.

En portant ce fait, je vivrais dans ce monde après ça.

 

Une lame tranchante avait traversé la chair et le sang avait jailli.

Le son terne d’une vie en train d’être dissipé résonna faiblement dans le passage.

***

Chapitre 34 : Un mystère qui subsiste

Partie 1

Une lame tranchante avait traversé la chair et le sang avait jailli.

Le son terne d’une vie en train d’être coupée résonna dans le passage.

« … » En entendant ce son, j’étais immobile, stupéfait.

Je… n’avais pas encore baissé mon épée.

Une épée noire qui avait surgi de quelque part avait transpercé le dos de Juumonji alors qu’il était couché sur le sol.

L’épée, à l’aspect d’ombre, avait volé le reste de la vie de Juumonji. La scène inattendue avait figé mes pensées.

« Takahiro-dono ! » En criant, Silane s’était placée devant moi.

Ce qui attaquait alors, c’était un nombre incalculable d’épées en forme d’ombres.

« Guu… G-guu... uu. » Silane avait bloqué les épées qui nous tombaient dessus l’une après l’autre.

Mais il y en avait trop. Même Silane serait dépassée si elle devait me protéger. J’avais sauté en arrière presque inconsciemment, et Silane m’avait suivi.

Des douzaines d’épées se tenaient à l’endroit d’où nous venions.

Mais ce n’est pas tout. Les épées nous avaient poursuivis encore plus loin alors que nous battions en retraite.

« Maître ! » cria Lily.

« Recule, Monseigneur ! » cria Gerbera.

— Se joignant à nous, Lily et Gerbera les avaient interceptées.

Le fil d’araignée Gerbera envoyé comme une toile de ses deux mains avait arrêté les épées en forme d’ombre. Lily repoussa les quelques armes qui étaient passées outre avec sa lance.

Comme prévu, elles n’avaient pas pu percer cette défense. Que l’attaquant ait jugé que d’autres attaques seraient inutiles ou que le nombre d’épées qu’il pouvait lâcher à la fois était limité, l’attaque massive avait pris fin.

« Qu’est-ce que…, » m’écriai-je.

Tout en calmant mon cœur qui battait rapidement, j’avais tenté de confirmer la situation.

Le passage était maintenant percé d’innombrables épées d’ombre, comme si c’était devenu une pelote à épingles.

De l’autre côté, il y avait un grand humanoïde, semblable à une ombre, dont seul le haut du corps sortait à partir du sol.

Le monstre, que j’avais déjà vu auparavant, était ce qu’on appelait un Doppelgänger dans ce monde.

Cependant, la personne qui s’était présentée devant moi était un peu différente de ce que j’avais vu auparavant.

En résumé, c’était énorme.

La hauteur de la silhouette ombragée, qui ne semblait former que la moitié supérieure d’elle-même, atteignait facilement trois mètres. Sa silhouette avait l’air beaucoup plus grande qu’un individu normal en raison de son ventre massivement gonflé, si large qu’il avait l’air d’avoir avalé un humain.

« Maître, sois prudent. Il y a quelque chose d’étrange chez lui, » se préparant à utiliser sa lance, Lily m’avait prévenu.

Un changement s’était produit juste après ça — les épées, percées dans le passage comme une pelote d’épingles, s’étaient relevées.

« C’est…, » m’exclamai-je.

Les ombres en forme d’épée s’émiettaient les unes après les autres.

Les ombres émiettées se mélangèrent en plusieurs formes et se reconstruisirent en de nouvelles formes.

Peu de temps après, les ombres avaient pris la forme de douzaines de Doppelgängers.

En un clin d’œil, le passage s’était rempli à ras bord de monstres.

Beaucoup de monstres étaient nés d’un haut monstre. — C’était un phénomène que je n’avais jamais vu auparavant, mais heureusement, j’avais entendu parler d’une existence qui faisait cela.

« Un monstre qui engendre des monstres… une “Reine Monstre” ? » m’exclamai-je.

Un « monstre » était une créature qui avait un pouvoir magique. Et, un monstre qui accumulait assez de pouvoir magique deviendrait capable de donner naissance à de nouvelles existences. Nous parlions des individus qui avaient une telle capacité de reproduction comme des « Reines monstres ».

L’individu devant nous devait en être une.

Donc, tout allait bien jusque-là. C’était un phénomène étonnant, mais tout jusque-là était dans la catégorie des « connaissances que j’avais ».

Mais ce qui allait à l’encontre de mes connaissances… c’était tout ce qui suivait ça.

« Maître. C’est… c’est vraiment une reine monstre, n’est-ce pas ? » Lily avait parlé d’une voix grinçante. « Alors, pourquoi n’est-elle pas “reliée à nous ou au chemin” ? »

En tant qu’une des personnes transférées, j’avais la capacité de « connecter mon esprit à des monstres à haut pouvoir magique ». Pour le mettre dans une classification de rareté, les monstres cibles étaient des monstres rares ou supérieurs.

Les reines monstres étaient des existences supérieures. Et pourtant, il n’y avait pas de lien construit entre moi et le monstre devant moi, qui aurait dû être un « Doppelgänger ». Même dans le cas unique de Silane, j’avais pu saisir le début de la connexion d’un tel lien, mais je ne pouvais même pas le sentir ici.

En d’autres termes, le monstre devant moi était une existence qui s’écartait des règles que je connaissais — …

« … Mais qu’est-ce que tu es ? » demandai-je. Les mots que j’avais prononcés étaient rhétoriques.

Comme le lien n’était pas relié, le monstre devant moi n’avait pas d’ego, même si c’était une reine monstre. Par conséquent, je n’avais pas pu obtenir de réponse.

Ça aurait dû être le cas, et pourtant — .

« Je n’aurais jamais imaginé que tu battrais directement Tatsuya Juumonji. »

— Bien sûr, il y avait eu une réponse.

C’était une voix de garçon avec un ton sans peur. Quand je l’avais entendu, j’avais dégluti.

Parce que la voix qu’il renvoyait n’était autre que celle de « Tatsuya Juumonji ».

Bien sûr, ce n’était pas celui de la personne elle-même. Il était déjà mort.

Il y avait des copies élaborées de « Tatsuya Juumonji ».

La grande foule de Doppelgängers avait copié d’un seul coup son apparence.

Bien qu’en apparence seulement, leurs reproductions étaient si parfaites qu’elles ne pouvaient être différenciées de la réalité, ce n’était pas tout. S’il y avait une grande différence, ce serait qu’il n’y avait rien que l’on pourrait appeler une expression sur leurs visages copiés de « Tatsuya Juumonji ».

La bonté et le mal, ce qui le rendait humain — il n’avait rien de l’égoïsme qui entraînait un grand nombre de sacrifices, de l’arrogance qui le faisait ne pas y réfléchir, ni de la froideur totale envers les autres.

Rien que cela était plus cruel que de déchirer ses traits du visage avec un couteau — cela endommageait l’existence connue sous le nom de « Tatsuya Juumonji ».

En l’absence de cela, ils tournaient tous les regards sans émotion de cette façon à la fois.

C’était un spectacle bizarre qui déstabilisait l’esprit de ceux qu’ils regardaient.

« Disons “Beau travail”, à toi, l’Autre Roi, » continua-t-il.

Celui qui avait ouvert sa bouche était le plus proche de la douzaine de « Tatsuya Juumonji ». Sa voix était hachurée et vive comme celle d’une machine, et ne pouvait pas lire ce que l’on pourrait appeler « l’émotion brute ».

« Laisse-moi voir ce pouvoir. Tu as réussi à apprivoiser ce monstre mort-vivant si brutal, » continua-t-il.

Cela avait été dit par une autre personne. Et puis, d’autres avaient ouvert la bouche.

« Cette grosse araignée, Gerbera, je crois que c’est le nom que tu as dit, est effrayante. »

« Le slime mimique est aussi inhabituel. Ça s’appelle “Lily”. »

« Il y en a beaucoup d’autres aussi. Ayame, Asarina. »

« Il y en a aussi une qui n’est pas dans la forteresse. »

« C’est Rose, n’est-ce pas ? »

Il avait changé de locuteur l’un après l’autre, mais l’un des nombreux « Tatsuya Juumonji » avait prononcé les noms de ma famille, dont Rose qui n’était pas là.

« Il semble le faire différemment de notre roi. »

« Une puissance inquiétante. »

« Il est assez menaçant, même maintenant. »

« J’ai toujours cherché à voler la vie de cet individu. »

Celui qui avait parlé à la fin avait soulevé le cadavre du vrai Juumonji devant la Reine, la seule qui prenait encore l’apparence d’un monstre.

On n’avait pas eu le temps de l’arrêter.

Le corps de Juumonji avait été emporté dans la bouche grande ouverte de la Reine.

L’immense image d’une ombre se tortilla, et un son désagréable qui m’avait donné envie de me boucher les oreilles s’était fait entendre. Il mâchait « ce qu’il mangeait ». Son estomac, déjà bien rempli, gonflait encore plus.

Et ainsi, Tatsuya Juumonji fut à jamais effacé de ce monde comme nourriture pour un monstre.

… Non. Pour être exact, tout ce qui restait était son apparence.

En outre, des dizaines d’exemplaires étaient présentes.

L’un d’eux, le « Tatsuya Juumonji » qui avait soulevé le corps de Juumonji vers la Reine, avait tourné la tête en se frottant le ventre.

« Merci pour le repas. »

« … il… a parlé ? » Lily avait posé la question que nous avions en commun. « Le Doppelgänger… a-t-il sa propre volonté ? »

La particularité du Doppelgänger en tant que monstre était de copier l’apparence de sa cible.

Mais, même s’ils copiaient des humains, ils ne parleraient pas. C’était des monstres — ils n’avaient pas de volonté.

Malgré cela, la personne devant moi parlait. C’est-à-dire, c’était la preuve qu’il avait de la volonté, quelle qu’en soit la forme.

« … Ce n’est pas possible, » déclarai-je.

Comme je ne connaissais qu’une seule existence de ce genre, j’avais fait un petit gémissement.

« C’est le “monstre qui sait parler” que Sakagami nous a parlé… est-ce cet individu ? » demandai-je.

C’était l’existence dont Sakagami avait parlé après avoir été acculé.

Il avait dit qu’il donnait des instructions aux autres monstres à travers un monstre ayant une volonté. Si c’était celui-là, je pourrais comprendre pourquoi ma capacité n’avait pas fonctionné.

J’étais un tricheur, mais ce monstre était sous l’influence de la capacité inhérente d’un autre tricheur. La règle n’avait pas changé — une autre règle s’était interrompue. Donc, ma capacité n’avait pas été capable de rivaliser.

D’un autre côté, considérant que cela ne semblait pas avoir une grande influence sur Lily et les autres, c’était probablement correct.

« En d’autres termes, tu es “Berta”, hein ? » demandai-je.

Les nombreux « Tatsuya Juumonjis » qui avaient entendu cela — tous souriaient.

C’était probablement un sourire. Pendant un moment, je n’avais pas réalisé que c’était quelque chose d’usuel.

Quand une personne souriait, il y avait de l’émotion, même si c’était un sourire forcé. Mais ces sourires ne pouvaient être vus que comme « quelque chose » accrochés à leur peau — on ne pouvait rien sentir d’autre que du dégoût.

Parce qu’ils avaient la forme d’un être humain, leur comportement nous donnait un fort sentiment hors de propos qu’un être humain n’aurait pas eu.

Je me sentais extrêmement malade en voyant ça. J’avais la nausée. J’avais l’impression de regarder d’innombrables mille-pattes se tortiller. J’étais complètement incapable de sentir un sens de la réalité dans la scène devant mes yeux.

Ma tête était déjà un peu étourdie.

« … Ne te laisse pas abattre, Monseigneur, » déclara Gerbera.

— Une main gracieuse avait été posée sur mon épaule.

« Gerbe — … ra ? » demandai-je.

« Ils utilisent un tour impertinent. Une illusion, » déclara Gerbera.

… « Une illusion » avait Gerbera ?

Ce n’était qu’après qu’elle l’ait dit que j’avais réalisé qu’ils rendaient ma conscience floue.

Je m’étais alors souvenu d’avoir entendu parler du fait qu’il y avait des monstres avec des pouvoirs d’illusion… pas pendant la colonie, mais dans une leçon de Kei ici au Fort de Tilia.

Les illusions secouaient l’esprit, pas le corps. Si vous pouviez manipuler des pouvoirs magiques, vous pourriez résister jusqu’à un certain point, mais il était normal de pouvoir l’appliquer beaucoup plus facile si certaines conditions étaient remplies.

Par exemple, dans le cas de certains monstres de type végétal, la beauté des pétales de fleurs complètement fleurit et l’arôme moelleux leur permettait de vous arracher la conscience, et à travers cela ils avaient ensorcelé leurs cibles.

Je n’avais jamais entendu parler d’un Doppelgänger ayant un tel pouvoir jusqu’à présent. La bonne réponse serait de voir cela comme le pouvoir inhérent de « Berta », la reine. Et, son état était — .

« Garde la tête bien droite, Monseigneur. Il semble que plus tu es submergé, plus il est facile pour toi d’être ensorcelé, » déclara Gerbera.

« … Est-ce… l’effet de l’illusion ? » demandai-je.

J’avais gémi et j’avais compris que cette scène, la situation anormale et urgente qui se produisait, était quelque chose de calculé.

En fait, même Lily et Silane étaient submergées par la scène bizarre devant eux.

Le fait que Gerbera ait été la seule d’entre nous à garder son calme était que, contrairement à elles, elle n’avait aucune expérience avec les humains. De plus, sa position l’influençait.

« N’oublie pas, Monseigneur. Tu m’as en toi en ce moment même. Il n’y a rien à craindre. Peu importe ce qu’ils font, il est certain qu’ils ont de mauvaises intentions envers nous. Donc, c’est simple. On a juste besoin de les écraser. Ai-je tort ? » demanda Gerbera.

Quoi qu’il en soit, tout allait bien tant que l’obstacle qui se dressait devant nous pouvait être écrasé.

La logique de Gerbera était simple. Grâce à cela, elle était calme en tout temps. Pour la reine, elle était presque quelque chose à éviter comme ça.

« La seule spéciale semble être la grande chose derrière, et les autres sont comme des terminaux sans volonté. Si on écrase ça, ça s’arrête là, » annonça Gerbera.

***

Partie 2

Un grand nombre de « Tatsuya Juumonji » tremblait lorsque les pattes d’araignée de Gerbera claquèrent.  

« … Elle est vraiment effrayante. » 

« Tu es effrayant. » « C’est différent de mon existence. » « Je suis jaloux. » « Je suis jaloux. »

Gerbera grogna d’ennui devant les « Tatsuya Juumonji » qui parlaient avec haine. 

« Silence. C’est idiot de vous moquer de moi. Sachez à quel point, vous, les charognards qui arrachez des proies affaiblies, vous vous êtes trompés en apparaissant devant moi avec insouciance. Il y a ceux qui mangent et ceux qui sont mangés… permettez-moi de vous montrer de quel côté vous êtes, » déclara Gerbera.

Une énorme intention meurtrière avait jailli de la jeune fille d’une beauté incomparable, remplissant le passage.

Bien qu’elle ne se soit pas complètement remise des blessures qu’elle avait reçues lors de la féroce bataille, la plus forte grande araignée blanche de la partie profonde de la mer des arbres était vivante et en bonne santé. Les Reines Monstres étaient différentes en termes de créatures.

Sa blancheur ne pouvait pas être altérée par les ombres du niveau des Doppelgängers. Son torrent d’intention meurtrière, si puissant qu’il avait physiquement fait pression sur eux, avait submergé même des existences sans émotion normales.

« U-Uuuuu… »

Pendant que leur masque sans émotion avait souri, les Doppelgängers empruntant l’apparence de Juumonji frissonnèrent. Leur apparence était empruntée, mais je savais seulement que le fait de trembler était réel.

C’est pour ça que j’avais des soupçons.

L’illusion avait été défaite grâce à Gerbera. Mes pensées maintenant claires avaient attiré mon attention sur le sentiment d’inconfort.

Contrairement à ma famille, la Reine devant moi semblait avoir des émotions faibles, mais c’est pourquoi la peur qu’elle ressentait maintenant aurait dû être grande.

Mais pourquoi est-elle « sortie par imprudence » ? Cela aurait dû être évident que cela se produirait…

« … Un charognard, vous dites ? » « Ouais, c’est vrai. » « Je ne peux pas le nier. »

Face à mon regard de suspicion, les « Tatsuya Juumonji » avaient ouvert la bouche.

« Je ne peux pas gagner contre toi. » « Mais je n’ai pas besoin de gagner. » « Il y a une façon de vaincre un adversaire contre lequel on ne peut pas gagner en se battant. » « Je dois juste ne pas me battre. »

Gerbera fronça les sourcils.

« Avez-vous l’intention de vous enfuir ? C’est ridicule. Croyez-vous que je vais permettre ça ? » demanda Gerbera.

Bien qu’effrayés par la coercition supplémentaire, les « Tatsuya Juumonji » n’avaient pas cessé de parler.

« C’est ce que j’ai l’intention de faire. » « J’ai rempli ma mission. » « Maintenant, je dois juste m’enfuir. » « Je dois fuir assez loin. » « S’il y a quelque chose que tu peux faire, alors tu devrais essayer de le faire. » « En attendant, tu ne sais pas ce qui se passe. »

Parmi ces remarques, il y avait quelque chose que je ne pouvais pas manquer.

« Attends un peu. Gerbera, » déclarai-je.

J’avais ouvert la bouche, retenant Gerbera d’un geste de mes bras.

J’avais eu une prémonition violente et désagréable.

« “Tu ne sais pas ce qui se passe”, tu as dit. Qu’est-ce que t’en sais ? » demandai-je.

Les visages sans expression de Juumonji s’étaient tournés d’un seul coup.

« Surtout, il semble que cela ait été transmis. » « Je pensais que cela ne serait pas remarqué. » « C’est gênant pour nous deux, après tout. » « Très bien, je vais te le dire. » « Si je le dis en des termes faciles à comprendre, c’est vrai… »

Les nombreux « Tatsuya Juumonji » parlaient tous en même temps, les visages souriants étaient identiques les uns aux autres.

 

« Je ne m’appelle pas “Berta”. C’est “Anton”, » déclara-t-il.

 

Le sens de ces mots — je les avais compris en un instant.

À ce moment-là, le rugissement d’un loup retentit de l’autre côté du passage.

« … !! On s’est fait avoir ! » m’écriai-je.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Monseigneur ? Et, maintenant, c’est…, » déclara Gerbera.

J’avais répondu à Gerbera, qui ne semblait pas avoir compris. « Ils ne font que gagner du temps. Leur but est de récupérer Sakagami ! »

« Que dis-tu ? » s’écria Gerbera.

Si c’était « Anton », alors cette « Berta » existait ailleurs. Il n’y avait pas qu’un seul « monstre qui savait parler ».

Les Chevaliers de l’Alliance, qui prenaient des mesures différentes des nôtres, détenaient un Sakagami inconscient. Pendant que cette Reine Doppelgänger… pendant qu’Anton nous distrayait, Berta les visait.

Les Chevaliers de l’Alliance étaient tous des soldats d’élite. Si leur adversaire n’était qu’un monstre, ils pourraient probablement résister jusqu’à ce que nous y allions. Mais, voyant que « ça pouvait parler », Berta devait être plus forte qu’un monstre normal. C’était une situation extrêmement mauvaise.

J’avais oublié cette possibilité, car je n’y avais pas pensé au début.

Non. J’avais été forcé de ne pas y penser. Par celui devant moi, Anton.

Confirmant que nous avions compris, Anton commença à reculer lentement dans le passage. Ses actions étaient conformes à ce qu’elle eût elle-même dit plus tôt : « J’ai accompli mon dessein, alors je vais m’enfuir ». Nous ne pouvions pas la laisser s’échapper si c’était vrai, mais nous n’avons pas eu le temps de nous inquiéter pour ce monstre.

« On se précipite là où sont les chevaliers. Silane, si tu veux bien ! » déclarai-je.

Sans regarder en arrière, j’avais couru dans le passage aussi vite que j’avais pu le faire.

 

***

 

Les chevaliers s’étaient séparés de nous pour ne pas être entraînés dans le combat avec Juumonji. Ils n’étaient pas si loin. Nous devions pouvoir rejoindre les chevaliers très bientôt.

Une fois arrivés, nous avions vu que les chevaliers s’étaient effondrés dans le passage.

Certains avaient été jetés dans le mur, d’autres avaient été fauchés, et ceux qui n’avaient pas été blessés les traitaient. Parmi eux se trouvaient la Leader et Mikihiko.

« Takahiro-san ! » s’écria Kei.

Reconnaissant ma silhouette, Kei s’était mise à courir avec des cheveux d’or ébouriffés.

Quand j’avais vu la silhouette d’un jeune renard boiteux tenu dans les bras de Kei alors qu’elle criait, le sang avait disparu de mon visage.

« Ayame !? » C’était Gerbera qui avait crié, elle était juste derrière moi.

En voyant la silhouette d’une arachnée blanche en train de courir vers elle, Kei avait un peu crié et elle s’était préparée à fuir, mais il semblait qu’elle avait vite compris qu’elle était avec moi et non une ennemie. Elle s’était arrêtée sur place.

Avec Gerbera, j’avais jeté un coup d’œil à Ayame dans les bras de Kei alors qu’elle utilisait la magie de soins, quoiqu’un peu mal.

« … Dieu merci. Elle respire encore, » déclarai-je.

J’avais vraiment été soulagé.

En voyant cela, je m’étais rappelé qu’Ayame n’était pas seulement un jeune renard. C’était un monstre. Elle était devenue forte.

J’avais appelé Lily, et elle avait elle aussi appliqué la magie de soins sur une Ayame blessée.

Et puis, je m’étais encore tourné vers Kei.

« Que s’est-il passé ? » lui demandai-je.

« Un loup à deux têtes nous a attaqués, » me répondit-elle.

Un énorme loup à deux têtes. Était-ce Berta ?

J’avais été submergé par un sentiment d’amertume. Cela signifiait qu’ils avaient été bien plus malins que nous ne l’avions été.

« Ayame-chan… m’a protégé… Je suis désolée, » déclara Kei.

« Non. Ne t’excuse pas. Merci de me l’avoir expliqué, » répondis-je.

J’avais tapoté la tête de Kei pendant qu’elle se sentait déprimée. Je ne pouvais pas lui en vouloir.

« Laisse-moi m’occuper du reste. Kei, soigne les blessés avec Silane, » déclarai-je.

« … Hein ? Silane… -… sama ? Où est-elle ? » demanda Kei.

Quand Kei ouvrit les yeux bleus, semblables à ceux de sa sœur aînée, Silane se précipita vers nous, après être arrivée en retard à cet endroit.

« Takahiro-dono. Il n’y a aucun signe d’Anton qui nous pourchasserait en ce moment, » déclara Silane.

« Je vois, » répondis-je.

Elle avait été vigilante en restant derrière nous comme arrière-garde. Même maintenant, elle regardait d’où elle venait et rapportait avec un ton raide et sur ses gardes.

« Pour l’instant, je pense que c’est sûr. Mais, j’attendrai pour observer pendant un moment…, » déclara Silane.

« Silane-ane-sama ! » s’écria Kei.

Après avoir reconnu sa sœur aînée, Kei enlaça Silane.

Et elle s’était mise à pleurer en la tenant dans ses bras.

« Kei…, » répondit Silane.

Semblant troublée, Silane posa sa main sur la tête de Kei.

C’était une réunion avec sa sœur aînée qu’elle croyait perdue. C’était naturel pour elle d’être envahie par les émotions.

J’avais décidé de laisser-faire cela et j’avais regardé autour de moi.

Sakagami n’était nulle part où je regardais. Il semble qu’il ait déjà été récupéré.

Je m’étais demandé comment tout cela en était arrivé ainsi, pour que des malheurs nous frappent lors de l’accomplissement de leur but de récupérer Sakagami. Y avait-il encore eu des victimes, parmi les chevaliers ?

… Mais, je n’avais pas pu m’empêcher de me demander : pourquoi maintenant ?

Sakagami avait été coincé jusqu’à ce que je sois sur le point de le tuer. Bien que cela n’ait pas été possible parce que Juumonji m’avait interrompu, cela n’aurait pas été étrange pour Sakagami d’être tué par moi, selon le moment.

Quand le Maître de Berta et Anton — ou, pour reprendre les mots d’Anton, quand Sakagami, le « Roi », criait à l’aide, il n’y avait pas une seule réponse.

Aucun des deux n’était-il proche à ce moment-là ?

… Non, c’était impensable. Après tout, Anton avait dit « le nom de Rose, qui n’était pas là »…

Nous étions les seuls à connaître l’existence de Rose. Même si nous l’avions dit, la seule fois que son nom avait été prononcé en plein air après son arrivée dans cette forteresse… c’était quand j’avais rejoint Gerbera, qui avait entendu la voix de Sakagami appeler à l’aide de Berta.

Le fait qu’Anton connaissait le nom de Rose signifiait qu’elle se cachait quelque part à proximité, à ce moment-là, en écoutant notre conversation.

Et pourtant, Anton n’avait pas aidé Sakagami.

En y repensant, Sakagami n’avait pas demandé de l’aide à Anton, mais il n’y avait aucune chance qu’elle n’ait pas aidé pour une raison absurde comme « mon nom n’a pas été appelé ». Si elle ne savait pas qu’elle serait capable d’aider maintenant, alors cela n’était pas logique d’abandonner celui qu’elle appelait « Roi ».

Je n’avais pas pu m’empêcher de penser que la situation n’était pas normale. Comme si quelque chose n’allait pas avec la prémisse…

« Hé, Maître, » déclara Lily.

« Qu’y a-t-il, Lily ? Oh, as-tu fini de la soigner ? » demandai-je.

Quand on m’avait appelé et que j’avais tourné mon regard, j’avais vu Ayame dormir dans les bras de Lily, bougeant en raison de petites respirations.

« Pour l’instant, Ayame va bien, » déclarai-je.

J’avais doucement caressé sa petite tête et changé ma façon de penser.

« … D’accord, d’accord. C’est un peu rapide, mais poursuivons maintenant Sakagami, » déclarai-je.

Je ne savais pas si on pouvait le rattraper, mais je ne pouvais pas le laisser partir. Au moins, je devais confirmer s’il était dans cette forteresse ou non.

« Puisque Silane va rester ici, Gerbera, viens avec moi. Toi aussi, Lily. J’ai besoin de ton “nez”, » déclarai-je.

« D’accord. Je peux le faire, et c’est d’accord, mais…, » répondit Lily.

Lily hocha la tête, mais pour une raison ou une autre, elle s’exprima en méditant.

« Lily ? » demandai-je.

« Hmm. Hé, Maître. C’est à propos de mon “nez”, » répondit Lily.

Quand elle avait attiré mon attention, Lily s’était touché le nez du bout des doigts, ce qui pouvait imiter l’odorat d’un Croc de Flamme.

« Quoi, ça empire ? » demandai-je.

« Oui. C’est peut-être mon malentendu, et je me dis qu’il n’y a aucune chance que cela soit ça, » déclara Lily.

La façon dont Lily parlait était anormalement mauvaise. Tout en me demandant pourquoi, je l’avais écoutée attentivement.

« Tout à l’heure, Anton… avait un parfum, » déclara Lily.

« Un parfum ? De quoi ? » demandai-je.

La réponse que j’avais reçue de Lily, qui semblait même penser que ce qu’elle disait était anormal, m’avait profondément troublé.

« … Yoshiki Watanabe de l’Unité Expéditionnaire, » répondit Lily.

C’était le nom de l’autre tricheur que Juumonji avait décapité.

« Yoshiki Watanabe aurait dû mourir parce qu’on lui a coupé la tête… non ? C’est pour ça que je pensais me tromper, mais…, » Lily continua sur un ton hésitant.

Normalement, il n’y avait aucune raison pour que l’odeur de Watanabe vienne d’Anton.

Mais, pour Lily de dire expressément une telle chose, cela signifiait qu’elle avait vraiment remarqué l’odeur de Watanabe. Alors, ça voulait dire…

« … Hé, Takahiro, » quand je m’étais retourné après avoir été appelé, Mikihiko était là.

« Ce qu’elle vient de dire est-il vrai ? » demanda Mikihiko.

Il semblait avoir entendu notre conversation.

« Alors, ce type est vivant ? » demanda Mikihiko.

« Non. C’est impossible. Il est vraiment…, » répondis-je. « N’y a-t-il pas une seule possibilité ? »

Mikihiko secoua la tête.

« Lily-san l’a dit, n’est-ce pas ? Ne t’en souviens-tu pas ? Écoute, Takahiro, c’était quand toi et moi étions inquiets de “la possibilité qu’un Doppelgänger se glisse dans les soldats”, » répondit Mikihiko.

« Moi… ? » demanda Lily.

Mikihiko regarda Lily, qui avait le visage choqué.

« Lily-san, vous avez dit : “S’il y en avait un dans une foule comme celle d’avant, il sera difficile de dire qui est qui. Mais vous n’avez pas à vous inquiéter tant que ça des Doppelgängers, car je suis là.”… N’est-ce pas comme dire que même si Watanabe se transformait en Doppelgänger à cet endroit, il serait impossible pour d’autres de le démasquer ? » demanda Mikihiko.

« … Oh, » répondit Lily.

Lily avait dégluti et Mikihiko hocha la tête.

« De plus, Juumonji a fait sauter cet endroit juste après notre arrivée. Ce genre de possibilité n’est-il pas assez possible ? » demanda Mikihiko.

***

Chapitre 35 : Un mystère à élucider

Dans la mer des arbres, un peu plus loin de la forteresse de Tilia…

Dans la faible lumière, un garçon aux cheveux ébouriffés et aux taches blondes mélangées — Sakagami Gōta — enfonçait son couteau dans le sol avec une intense concentration.

« Hehe, hihi... hihihihihihii, » il riait.

Avec un sourire apparemment raide, il semblait dessiner quelque chose dans la terre couverte de mousse avec son couteau. Son apparence ressemblait quelque peu à celle de l’Ushi no Toki Mairi, et il avait l’air si étrange que ses pensées obstructives n’étaient pas claires pour lui.

Il semblait que sa blessure à la jambe s’était ouverte parce qu’il travaillait dans un état de transe, le tissu ordinaire enroulé autour de sa jambe était humidifié par le sang. Sakagami, libéré de ses pensées obstructives et les yeux injectés de sang avec ténacité, déplaça son couteau sans jamais arrêter ses mouvements, même s’il semblait mal à l’aise, car sa jambe ne bougeait pas comme il le voulait.

Juste à côté de lui se trouvait un loup à deux têtes.

Bien qu’il ait été déformé, on peut en déduire que la base était un Croc de Flamme. Sa taille était la même que celle d’un monstre normal, mais son apparence imposante était différente de celle de nombreux monstres. Ses deux paires d’yeux avaient toutes les deux la lumière de la raison, et sa longue fourrure grise était étonnante, et il dégageait même l’air d’un roi.

Il y avait environ 10 autres monstres dans les environs, mais parmi eux, seul le loup à deux têtes semblait avoir une volonté propre. En ce sens, cet individu, que l’on pourrait qualifier de « spécial », était sans conteste « Berta ».

« Je l’ai fini… ! » cria Sakagami dans la joie.

Ce qui avait été dessiné devant lui était un cercle déformé d’environ 3 mètres de diamètre.

Des lignes complexes avaient été tracées dans le cercle. On aurait dit un gribouillage d’enfant, mais d’après l’apparence de Sakagami, il n’y avait aucune chance que ce soit une si belle chose.

« … Qu’est-ce que tu fais, Sakagami ? » demandai-je.

Avec un sourire déformé présent sur son visage, Sakagami leva rapidement la tête.

Ce qui se reflétait dans ses yeux après qu’il eut tourné la tête, c’était le manche d’une lance qu’on avançait vers lui.

« Gubah !? » s’écria Sakagami.

Après avoir sauté, Lily frappa avec sa lance une nouvelle fois, visant la mâchoire de Sakagami.

Berta semblait avoir senti l’attaque un moment auparavant, mais Gerbera allait vers elle pour la contrer. Comme elle s’y rendait, ce ne serait pas un problème de ne pas contre-attaquer. On pourrait dire que la décision de Berta de s’enfuir était le bon choix.

« GRRrrrAAAAAAHHHHHh ! »

Alors que Berta se retirait, un lotus cramoisi de flammes avait surgi de l’une de ses deux têtes, et à ma grande surprise, une grande quantité de grêlons était venue de l’autre tête, frappant Gerbera.

En conséquence, des flammes et de la glace, ainsi qu’une grande quantité de vapeur, s’étaient enroulées autour du Gerbera. Mais malgré cela, les autres monstres avaient immédiatement attaqué Gerbera alors qu’elle essayait de chasser Berta, sans s’en soucier.

« … Vous êtes sur le chemin, » cria Gerbera.

Des lapins rugueux, des tréants… il y avait différents monstres, mais aucun d’entre eux n’était un ennemi approprié pour Gerbera. Elle les avait littéralement envoyés voler au loin.

Mais, grâce à leurs sacrifices, Berta avait pu s’éloigner de Gerbera.

Bien que je lui avais dit de ne pas la poursuivre trop loin, Berta avait réussi à éviter l’attaque de Gerbera, c’était vraiment le monstre le plus puissant.

Les monstres restants s’étaient rassemblés autour de Berta après qu’elle ait pris une certaine distance.

Après avoir regardé vers Gerbera, j’avais tourné mon regard vers Sakagami, qu’on avait trouvé.

« Aaaaah... Tu as été trop lent, Majima-senpai. Le rituel est terminé, tu vois ? » déclara Sakagami.

Bien que Lily l’ait attaqué avec une lance, Sakagami n’avait pas perdu son sang-froid. Sur le sol, sous ses fesses, il y avait l’étrange forme qu’il venait de dessiner. Il était clair que c’était ce qui lui donnait du sang-froid.

« Qu’est-ce que c’est, Sakagami ? » demandai-je.

« N’est-ce pas évident ? C’est un cercle magique. C’est fait pour attirer les monstres ici, » déclara Sakagami.

Comme il l’a dit, la forme qu’il avait gravée dans le sol avec son couteau ne ressemblait certainement pas à un cercle magique. N’était-ce pas un pentagramme ? C’était un peu différent en apparence de ce que j’avais vu quand la magie était utilisée dans ce monde, mais c’était sans aucun doute un cercle magique.

« Le même nombre de monstres qu’avant se referme. Héhé… héhé haha. On dirait que tu diriges des créatures incroyables, mais vont-ils réussir à te protéger ? » demanda Sakagami.

*Kichi*, j’avais entendu un bruit derrière moi.

C’était le bruit que faisait Gerbera quand on la caressait dans le mauvais sens du poil. Même sans se retourner, je comprenais ses sentiments. Je l’avais retenue d’un geste de la main.

« C’est vrai. Si cela devait se produire, les quelques survivants de la forteresse seraient encore débordés, c’est certain, » déclarai-je.

« Oups. Et tu penses probablement que ça va marcher si on me tue, n’est-ce pas ? C’est bien dommage. Même si c’est le cas, ça n’a aucun sens. Même moi, je ne peux pas l’arrêter maintenant, » expliqua Sakagami.

« Tu ne peux pas l’arrêter, hein ? Ouais, je parie que c’est bien le cas, » déclarai-je.

J’avais déjà entendu ça avant.

« Tu ne peux pas contrôler les monstres. Au mieux, tu ne peux que les attirer vers toi. Avec ce “cercle magique” là. N’est-ce pas ? » demandai-je.

« Ouais, c’est vrai. Tu es venu ici parce que tu as tué Juumonji-san, non ? Tu t’es donné à fond, et pourtant, tu as fait tout ça pour rien…, » déclara Sakagami.

Sakagami m’avait ridiculisé en se tenant le ventre.

Même s’il aurait dû s’échapper une fois qu’il avait échappé à ses liens, il semblait qu’il était encore ici pour continuer son œuvre. Mais, « même s’il voulait s’échapper, la question de savoir s’il pouvait ou non s’échapper comme il l’avait prévu était encore une autre affaire »…

« … Hé, Monseigneur, » à voix basse, Gerbera m’avait parlé.

Quand j’avais tourné la tête, il y avait une silhouette blanche qui regardait fixement le loup à deux têtes avec des yeux rouges comme du sang.

« Ne faut-il pas le faire maintenant ? » demanda Gerbera.

Sous sa voix glaciale, j’avais ressenti une émotion qui m’avait fait penser à du magma bouillant.

Le fait qu’Ayame ait été blessée en raison de Sakagami avait fait bouillir son sang. Voyant sa posture, qui donnait l’impression qu’elle sauterait même maintenant, les deux têtes de loup grognaient toutes les deux à l’unisson.

« Je comprends que tu essaies d’être prudent, Monseigneur, mais cela n’a pas de sens de laisser sortir plus de mots que cela avec un idiot qui ne réalise pas qu’il est assis sur le trône d’un autre, » déclara Gerbera.

« Non, Gerbera, » poussant le bout de sa lance sur Sakagami, Lily avait averti Gerbera d’un ton menaçant. « On n’en est pas encore sûrs. »

« Hmm. C’est presque certain quand on regarde ce qu’il appelle le “cercle magique”, » déclara Gerbera.

« Encore une fois, je te le dis. Il faut attendre, » déclara Lily.

En entendant leur conversation, Sakagami avait l’air perplexe.

« Quoi ? Qu’est-ce que vous racontez ? Que faites-vous… ? » demanda Sakagami.

La fin de sa phrase s’était estompée de façon peu claire.

Il semblait qu’il l’avait aussi finalement remarqué.

J’avais remarqué que même pas une seule personne ici ne faisait attention à lui.

« Hé, Sakagami, » j’avais ouvert la bouche et j’avais jeté un coup d’œil de côté sur son apparence confuse. Exactement comme Lily l’avait dit, je n’en étais pas encore sûr. J’avais dû le confirmer correctement. « C’est important, alors réponds-moi honnêtement. »

« Pourquoi me demandes-tu… ? » demanda Sakagami.

« Écoute, réponds-moi. Ce ne sera pas long. Juste quelques mots. Sakagami —, » déclarai-je.

Sakagami avait mordu à l’hameçon, quoique confus, mais j’avais commencé à poser des questions sans me soucier de cela.

« Le nom “Anton”. As-tu déjà entendu ça ? » demandai-je.

« … Ah ? » s’exclama Sakagami.

Sakagami avait l’air perplexe.

Cette réponse m’avait dit tout ce que j’avais besoin de savoir — j’avais poussé un petit soupir.

« Oui, je m’en doutais. C’est pourquoi “tu ne lui as pas demandé d’aide”. Si tu ne le savais pas alors c’est très bien… Alors, tais-toi, s’il te plaît, » déclarai-je.

J’avais détourné mon regard de Sakagami. Une fois de plus, je tournai mon regard vers le loup à deux têtes.

Des yeux pleins de raison se reflétaient devant moi. Des yeux sages. Ils ressemblaient beaucoup aux yeux d’une sorte de chien de garde.

« Tu peux parler, n’est-ce pas ? Si tu n’as pas d’objection, que dirais-tu de parler ? Si tu veux partir de là en vie, je pense qu’il est temps de le faire maintenant, » déclarai-je.

Berta avait arrêté de grogner.

« Comment…, » à la place du grognement, une voix grave était venue de l’intérieur de sa gorge. « Comment… l’avez-vous remarqué ? »

C’était une façon abstraite de parler, mais je savais ce qu’elle demandait.

Apparemment, il n’avait pas l’intention de « parler pour s’en sortir ». Faut-il dire « courageux », ou était-ce juste parce qu’elle n’en ressentait pas le besoin… ?

« Tout a commencé quand Lily a dit que “l’odeur de Watanabe vient d’Anton”…, » expliquai-je.

Devinant les pensées les plus intimes de Berta, j’avais répondu. « Après avoir entendu cela, Mikihiko a dit quelque chose. Il était possible que Watanabe, qui est mort au sommet du mur intérieur, soit une copie produite par un Doppelgänger. »

Mikihiko avait souligné un point important.

L’odorat de Lily était excellent, mais pas omnipotent. Par exemple, même si le Watanabe à cet endroit était une copie produite par un Doppelgänger, il n’aurait pas été possible de le déterminer dans cette courte période. L’apparence d’un Doppelgänger redeviendrait normale par rapport à ce qu’il copiait à sa mort, mais s’ils étaient détruits par une explosion, il serait difficile de confirmer le corps.

« Mais, j’ai moi-même dit à Mikihiko que ce n’était pas possible. Watanabe était un tricheur. Watanabe, qui s’est fait couper la tête, était sur le point de libérer la magie de 5e rang. La capacité de copie d’un Doppelgänger ne fait que reproduire l’apparence. Il lui est absolument impossible d’incanter de la magie de 5e rang, » déclarai-je.

L’énorme quantité de pouvoir magique convergeant vers cet endroit était le vrai problème, même si le pouvoir descendait en dessous de la moitié, cela avait presque tué Gerbera. C’était à tous les coups la magie de 5e rang, l’atout de Watanabe, un tricheur.

« Le fait qu’il ait pu utiliser de la magie de 5e rang, quelque chose que même Juumonji ne peut pas utiliser, est la plus grande preuve que Watanabe lui-même était celui qui s’est fait couper la tête… Mais alors, pourquoi l’odeur de Watanabe venait-elle d’Anton ? Quand j’y ai réfléchi et que j’ai essayé d’y repenser, j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose d’étrange dans la façon dont Anton agissait, » continuai-je.

« H-Hey. Qu’est-ce que “Anton” ? Qu’est-ce que tu racontes ? Explique-moi pour que je le comprenne ! » demanda Sakagami.

Sakagami parla d’une voix tremblante. Il avait déjà été complètement abandonné dans cet endroit.

Berta m’avait prêté une grande attention, l’ignorant.

« Après qu’Anton ait tué Juumonji, il a mangé son cadavre. C’était une mesure inutile. Contrairement à Lily, un Slime mimique, la capacité de copie d’un Doppelgänger n’a pas besoin de s’attaquer à la cible. Et, autre chose. Anton s’est également exposé à un danger inutile. Elle disait qu’elle “visait la vie de Juumonji”, mais si Juumonji devait mourir, j’allais porter le coup de grâce quelques secondes plus tard. Il n’était pas du tout nécessaire qu’elle sorte et se mette en danger “par imprudence”, » déclarai-je.

J’avais repensé à l’apparence d’Anton, qui donnait une impression un peu mécanique.

Chaque action qu’Anton nous avait montrée nous avait donné l’impression d’être un blasphème pour Juumonji, mais c’était juste à cause de sa capacité inhérente en tant que Reine Doppelgänger, une capacité d’illusion.

Par exemple, ce n’est qu’en raison de la sensibilité de l’être humain que nous avions ressenti du dégoût en voyant des guêpes parasites et des champignons chenilles, mais pour eux, c’était simplement un mode de vie.

C’était la même chose. Ce n’était pas anormal, mais pour nous, c’était inhumain. Sans émotion, comme un insecte, c’était peut-être pour cela que j’avais l’impression que c’était un peu mécanique, ou que j’imaginais des insectes frétillants quand je voyais Anton. Cela n’avait pas l’air insignifiant, mais il n’avait pas non plus l’air d’être doté d’une fonction capable de faire ce genre de choses.

Alors, c’était la clé.

« Une chose sans émotion ressemblant à une machine — quelque chose qui ne pourrait jamais faire des choses inutiles — semblait faire des choses inutiles. Donc, plutôt que d’incliner la tête et de me dire “C’est bizarre”, il serait plus naturel de penser qu’il y a un sens à cela. C’est-à-dire qu’il y avait un sens à “tuer et manger Juumonji”. Et quand j’y pense, la réponse à “Pourquoi le parfum de Watanabe venait-il d’Anton” me vient aussi naturellement, » continuai-je.

Anton était un monstre reine. Son corps était plus grand qu’un Doppelgänger normal, il mesurait près de trois mètres de haut, et il avait « un ventre tellement gonflé qu’elle aurait pu avaler un humain ».

« Le Watanabe mort a été “mangé par Anton”, comme Juumonji. L’odeur de Watanabe venant de lui était naturelle. En tout cas, c’est parce que la personne elle-même était là, » continuai-je.

Cela signifiait que lorsque Gerbera l’appelait un « charognard », elle avait étonnamment touché dans le mile. Mais je ne savais pas pourquoi elle « mangeait le cadavre ». Était-ce peut-être parce qu’elle n’y avait pas assez de matériel… ?

« Watanabe a vraiment été tué sur le mur intérieur. Il n’a pas été remplacé par un Doppelgänger… Mais, ce sur quoi Mikihiko s’est concentré n’était pas vraiment faux. Bien que la conclusion de Mikihiko soit erronée, il a laissé entendre que “si quelqu’un était le maître d’Anton, il était alors possible qu’il ait pu être remplacé par un Doppelgänger”, » continuai-je.

Si c’était juste moi, je ne l’aurais peut-être pas remarqué. Alors, je n’aurais peut-être jamais trouvé la bonne réponse.

« Anton appelait son maître “Roi”. Même si sa loyauté était mécanique, il y avait à tous les coups du respect en elle… Et pourtant, quand Sakagami, le prétendu maître, a demandé de l’aide, elle n’a pas répondu à cela, même si elle était là. Je trouvais cela étrange, mais il n’aurait pas été étrange non plus que le vrai maître d’Anton soit quelqu’un d’autre, » continuai-je.

De plus, c’était probablement la raison pour laquelle Sakagami avait été facilement récupéré par moi alors que Berta était présente.

Pour parler franchement, Berta se fichait de Sakagami. Anton s’était enfui après avoir dit « J’ai rempli mon but », mais ce n’était probablement pas « de nous gêner pour que Berta puisse sauver Sakagami », ce que je pensais initialement. Le « vrai maître », qui avait donné conscience à Anton et à Berta, deux monstres puissants, et qui se tenait les coulisses, était quelqu’un d’autre.

— « Quelqu’un » qui avait Sakagami pour couverture.

— « Quelqu’un » qui avait mal fait comprendre à Sakagami son pouvoir de tricheur.

Puisqu’il pouvait faire face à mes capacités, ce « quelqu’un » était un tricheur. C’est-à-dire qu’ils faisaient partie des personnes transférées.

Il n’y avait que dix personnes transférées à la forteresse de Tilia. Parmi eux, j’avais pu exclure Miyoshi et ses amis qui étaient encore en vie. Si nous ne les avions pas protégés, ils auraient été tués soit en étant entraînés dans l’effondrement du mur intérieur, soit en étant détruits par la magie de second rang de Juumonji. L’histoire était différente s’ils avaient été des copies de Doppelgängers, mais ce n’était pas possible. Il n’y avait pas moyen que Lily ne l’ait pas remarqué quand nous nous étions enfuis de Juumonji en laissant Silane derrière nous.

Alors, comme je le pensais, cela signifiait que ce « quelqu’un » faisait partie des nombreuses personnes qui avaient été soufflées sur le mur intérieur.

« Son nom est…, » commençai-je.

J’avais essayé de prononcer son nom, mais j’avais été interrompu.

« C’est un mensonge ! » Sakagami s’était soudain mis à crier. « Un mensonge ! C’est un mensonge ! C’est tout un mensonge ! »

Tout en criant une chose, Sakagami s’était mis à courir.

Même nous avions été pris au dépourvu. Bien sûr, ce n’est pas comme si j’avais oublié son existence, mais mon niveau de vigilance envers Sakagami était extrêmement bas.

Mais si, par exemple, Sakagami m’attaquait, je pourrais facilement me charger de lui. Je faisais assez attention pour faire ça. Mais, où il courait, c’était vers Berta qui l’avait piégé tout le temps, ce à quoi je ne m’attendais pas.

« Quoi… idiot. Reviens ici, Sakagamiii ! » criai-je.

« TAIS-TOI ! » cria Sakagami.

Ma voix, qui était immédiatement sortie, ne lui parvint pas. Après avoir couru à travers la forêt déformée avec sa jambe blessée, Sakagami s’agenouilla sur le sol et s’accrocha à Berta.

« Bertaaaa ! Tuuuuu, tu es ma subordonnée, n’est-ce pas ! Je n’y crois pas, tu me l’as dit ! Tu as dit que j’étais ton maître, n’est-ce pas ? Celle qui m’a dit comment je faisais, comment j’appelais les monstres, c’est toi, n’est-ce pas !? Alors, pourquoi !? » demanda Sakagami.

Après avoir entendu ces plaintes, Berta — pour une raison ou une autre, semblait afficher un peu de douleur à travers ses yeux.

Mais, c’était aussi momentané.

« Oublie ça, Berta. On n’a pas besoin de lui. Il interrompt la conversation entre Senpai et moi, alors fais-le partir. » La voix d’un garçon résonna dans la forêt.

Dès qu’il parla, l’hésitation de Berta disparut, comme si c’était un oracle divin.

*Croc*, sa bouche, bordée de crocs pointus, s’ouvrit avant de se fermer.

Tout ce qui était au-dessus de la poitrine de Sakagami avait disparu. Le sang avait jailli. Et puis, j’avais senti la présence de monstres arriver d’un coup. Des dizaines de monstres s’approchaient des environs.

« Maître ! » cria Lily.

« … Ouais, » déclarai-je.

Je ne pouvais pas me permettre d’être dérangé par le fait que quelqu’un avait perdu la vie juste devant moi. J’avais étiré Asarina le plus long possible autour de mon corps et je m’étais préparé à utiliser mon épée et mon bouclier.

« Bonsoir, Senpai. »

Un autre maître qui dirigeait les monstres venait ici.

Le temps de tout révéler était venu.

***

Chapitre 36 : Ceux qui mènent, ceux qui soumettent

Partie 1

Une grande foule de monstres était apparue comme si la forêt suintait cela.

D’après ce que j’avais pu voir, il n’y en avait pas moins de vingt. Berta agita la queue et se blottit contre le garçon qui s’approchait d’elle en marchant calmement.

Ne s’en souciant pas, le garçon m’avait regardé avec un doux sourire sur ses traits minces.

« Tu n’es pas surpris, Senpai. Peut-être que tu savais que c’était moi ? » me demanda-t-il.

« Oui. Je m’y attendais. — Riku Kudo. Tu es le dresseur de monstres qui a attaqué la forteresse de Tilia, » déclarai-je.

La personne qui se trouvait devant moi était l’« enfant intimidé » qui aurait dû être écrasé par la magie de Juumonji au sommet de ce mur intérieur, Riku Kudo. Bien sûr, du fait qu’il était ici, celui qui avait explosé était un Doppelgänger imitant son apparence.

« Comment as-tu su que c’était moi ? Je serais heureux si tu me le disais, » déclara Kudo.

« Ce n’est pas si difficile. Dans cette scène, il était possible pour n’importe qui d’être remplacé par un doppelgänger, mais tout le monde n’aurait pas pu faire de Sakagami un dresseur de monstres, » déclarai-je.

Contrairement au ton doux de Kudo, mon ton était amer. Même si je m’y attendais, je n’avais pas pu m’empêcher d’être dégoûté après l’avoir vu pour de vrai comme ça.

« Sakagami a mal compris la situation. Il pensait que : “J’ai le pouvoir d’appeler des monstres”. Pour qu’il puisse faire cette supposition, il fallait qu’il “utilise ton pouvoir à la place chaque fois que Sakagami essayait d’appeler des monstres”. Tu lui as fait croire qu’il avait besoin d’un “rituel” pour utiliser son pouvoir afin qu’il soit plus clair quand il utilisait ses capacités. Cette personne devait être proche de Sakagami, » déclarai-je.

« Je vois. Cela signifie qu’il était impossible pour quiconque, sauf moi, de rester avec Sakagami constamment après avoir trouvé refuge dans la cabane, » déclara Kudo.

Pour ajouter une dernière chose à cela, j’avais également eu une supposition à partir de ma propre expérience.

Berta était certes intelligente, mais c’était quand même un monstre qui avait obtenu une volonté. C’était assez astucieux pour continuer à piéger Sakagami, mais c’était… un peu difficile. Il devait y avoir l’intelligence d’un humain pour pouvoir faire ça.

« La raison pour laquelle tu as fait de Sakagami le dresseur de monstres au lieu de toi-même, c’était pour ta propre sécurité, » déclarai-je.

« Correct. Je pense que tu peux comprendre, Senpai. Notre point faible, à nous, les dresseurs de monstres et de nos capacités, c’est notre propre manque de force, » déclara Kudo.

Kudo avait répondu honnêtement. « D’un autre côté, si vous faites semblant de mourir et de vous cacher, il n’y a pas de capacité plus pratique que celle-ci pour manœuvrer dans l’ombre. C’est dommage que tu aies réalisé que Sakagami n’avait plus de pouvoir après mon départ, mais… »

« Et il n’y a pas de problème si la personne en question meurt, hein ? Tu as repris Sakagami pour ça, n’est-ce pas ? Ne pas le tuer immédiatement était une erreur. À cause de ta cupidité, j’ai fini par y voir clair, » déclarai-je.

Le fait que Kudo recaptura Sakagami en utilisant Berta était pour une simple raison : le faire taire. Malgré cela, Kudo n’avait pas tué Sakagami immédiatement. Par conséquent, j’avais eu une conversation avec Sakagami et j’avais fini par être convaincu que le dresseur de monstres qui avait attaqué la forteresse était quelqu’un d’autre.

Naturellement, il y avait une raison pour laquelle Kudo n’avait pas tué Sakagami immédiatement, mais nous avions aussi pris des contre-mesures.

« Je sais que tu essaies d’avoir les monstres sous ton contrôle qui mangent les personnes transférées. Tu avais probablement l’intention de nous attirer avec Sakagami comme appât et de viser les personnes transférées survivantes pendant ce temps… mais tant pis. Miyoshi et ses amis sont protégés par les chevaliers de l’Alliance, et ils se sont déjà enfuis dans la mer des arbres, » déclarai-je.

Il y a quelque temps, Sakagami avait dit « vous arrivez trop tard » après que nous l’ayons rattrapé, mais c’était parce que nous avions commencé à le suivre après avoir fait les préparatifs pour cela.

Maintenant, même s’il avait fouillé la forteresse, il perdrait son temps, et même si, par miracle, il avait réalisé qu’ils n’étaient plus dans la forteresse et les avait poursuivis, j’avais laissé Silane avec eux.

Comme sa capacité de combat était aussi grande que celle de l’arachnide blanche, la plus forte de la partie profonde de la mer des arbres, il devrait lui être possible d’y faire face à moins qu’il y en ait beaucoup. Au moins, elle pourrait s’opposer à Anton, qui aurait agi en visant la vie des personnes transférées, s’il attaquait. On peut dire que, jusqu’à présent, la situation évoluait presque exactement comme je l’avais prévu.

Bien qu’il y ait une chose… Je ne m’attendais pas à ce que Kudo lui-même vienne ici.

J’avais pensé Ce serait bien si je pouvais sécuriser Sakagami et battre Berta ici.

Bien sûr, depuis qu’il était sorti comme ça, il n’était pas question que je laisse Kudo s’échapper ici.

Comme il avait envoyé Anton pour se débarrasser des personnes transférées, Kudo ne devrait avoir que quelques forces en ce moment. Le reste n’était que la question de savoir si mon « une autre préparation » allait marcher…

« Incroyable, Senpai, » déclara Kudo.

Un son sec résonna dans la forêt, interrompant mes pensées.

Kudo avait applaudi et baissa les mains, ouvrant sa bouche qui avait une courbe lâche dessinée dessus. « Non seulement tu as fait tomber Juumonji, mais tu as même découvert mes vraies intentions. »

« … Je ne suis pas content d’être évalué, mais ce n’est pas ma puissance qui a tué Juumonji. J’ai réalisé que Sakagami n’était pas le dresseur de monstres à cause des paroles de Mikihiko, » déclarai-je.

« Ne sois pas si humble. Tout cela est ton pouvoir, Senpai, » déclara Kudo.

Pendant que j’échangeais des mots avec Kudo, des bribes d’un sentiment d’inconfort m’irritaient l’esprit.

Quelque chose… s’était éteint.

Même si j’avais déjoué son plan, Kudo gardait son sang-froid. Au contraire, son expression était même heureuse.

« Ces choses, je les ai entendues d’Anton. Ce fut une magnifique victoire, » déclara Kudo.

« Toi…, » déclarai-je.

Kudo avait parlé sur un ton un peu vif. J’avais regardé fixement son visage.

J’avais du mal à croire que Kudo semblait dire ces mots sérieusement. Il y avait une louange non exagérée dans son regard.

« Les mots “C’est le monde où les vœux se réalisent”, ceux que tu as dits à cette elfe, sont les mots du premier héros, non ? Tu as prouvé ces mots, Senpai. Toi et leurs sentiments, Senpai, avez détruit la violence de Juumonji. Ce monde n’est pas un endroit où “les forts se comportent comme ils l’entendent”. Toi et elle êtes tous les deux vraiment incroyables. Je le pense du fond du cœur, » déclara Kudo.

C’était un échange un peu semblable à la conversation que j’avais eue avec Silane après que j’avais retrouvé son esprit, mais c’était aussi si différent que cela m’avait rendu nauséeux.

Bien sûr, je pensais que le fait de nier les paroles de Kudo, pleines de résignation, lui rendrait hommage.

Mais, c’était quoi cette conversation ?

Mes sentiments se transmettaient indubitablement. C’est la raison pour laquelle il avait prononcé son discours tout à l’heure, il devait faire son éloge. Et pourtant, nous étions tellement séparés que c’était sans espoir.

« … Pourquoi, Kudo ? » demandai-je.

Une voix semblable à un gémissement avait quitté ma gorge.

« Pourquoi as-tu soutenu le plan de Juumonji ? Tu devrais comprendre les sentiments d’une personne opprimée par une violence déraisonnable. Alors, pourquoi… ? » demandai-je.

« Les sentiments d’une personne opprimée, n’est-ce pas ? Bien sûr, je les comprends, » répondit Kudo.

Kudo hocha la tête d’un geste calme. Je n’arrivais pas à croire que ses yeux calmes qui me reflétaient étaient ceux d’un humain acculé.

« Parce que moi, comme toi, Senpai, j’ai vécu l’effondrement de la colonie, » expliqua Kudo.

« … Quoi ? » demandai-je.

« Moi aussi, j’ai failli mourir. Dans cette colonie en flammes qui s’effondrait, j’ai failli perdre la vie, » déclara Kudo.

J’étais perplexe devant ses aveux, qui étaient même un peu gais.

C’était différent de ce que j’avais entendu jusqu’ici.

« … Mais, tu étais dans l’une des nombreuses cabanes de la mer des arbres, et toi et Sakagami étiez protégés par Silane, n’est-ce pas ? N’avez-vous pas trouvé refuge dans la cabane après avoir été protégé par les membres de l’Unité Expéditionnaire laissés dans la colonie ? » demandai-je.

« Il semble qu’il en ait été ainsi pour tout le monde dans les autres refuges. Mais pas pour moi. Au départ, j’ai visité le refuge où se trouvait Sakagami. Le seul qui le savait était Sakagami, mais c’était quelqu’un que je détestais. Eh bien, même s’il ne l’avait pas été, je ne pense pas que j’aurais été en mesure de donner des détails à quelqu’un à ce sujet, » Kudo avait gloussé.

« Comme tu le sais, Senpai, Sakagami était une personne terrible. Nous nous connaissions avant de venir au monde, mais le jour de l’effondrement de la colonie, il s’est mis à l’abri du danger en me sacrifiant. Après avoir été abandonné, j’ai… oui, j’ai été extrêmement blessé. Malgré tout, j’ai réussi à survivre… eh bien, je ne peux qu’appeler ça de la chance. Après cela, j’ai erré dans la forêt pendant plusieurs jours. Affamé, souffrant, anxieux, seul… J’ai pensé que mon cœur pourrait se briser. Maintenant que j’y pense, le fait que j’aie pu vivre jusqu’à maintenant est un miracle, » continua Kudo.

« … »

En écoutant l’histoire qu’il racontait en souriant, j’étais à court de mots.

— Trahi par une connaissance, presque tué, mais il avait quand même survécu grâce à sa chance.

— Incapable de croire en personne, il errait seul dans la forêt.

— Peur de rencontrer un monstre brutal et d’être tué. Et même s’il n’était pas tué, il avait peur de mourir de faim, de se déshydrater et de mourir tel quel.

Cette histoire… n’était-elle pas trop familière ?

Voyant que j’étais à court de mots, Kudo avait ri.

« Peut-être as-tu vécu quelque chose de semblable, Senpai ? » demanda-t-il.

« Quoi — ? » m’exclamai-je.

Je regardai Kudo avec émerveillement, comme s’il avait lu dans mes pensées.

Les seuls qui savaient ce que j’avais vécu quand j’avais fui la colonie étaient Lily et eux — ma famille. Il n’y avait aucune raison pour que Kudo le sache.

« Comment… sais-tu cela… !? » demandai-je.

Naturellement, le visage souriant de Kudo n’avait pas changé, même après avoir entendu ma voix maintenant dure.

« Je le savais. Nous sommes après tout semblables, » déclara Kudo.

« Ne te fous pas de moi, » criai-je.

En effet. Avant, j’avais vraiment pensé que « peut-être lui et moi sommes semblables ».

Mais, je ne l’avais utilisé que dans le sens de « lui et moi étions tous les deux humains du côté de ceux qui ont été piétinés par la violence ». Il n’aurait pas dû être en mesure de prédire que nous avions vécu des choses similaires jusqu’à présent avec cela seul. Pour ce faire, il avait besoin d’une sorte de base.

« Kudo. Qu’est-ce que t’en sais ? » demandai-je.

« Des choses que tu ne sais pas, Senpai. En particulier, je pense en savoir plus que toi sur ces pouvoirs qui nous sont donnés, » Kudo avait répondu sur un ton plein de confiance.

Connaître les capacités de triche des personnes transférées. Était-ce là la « base » qui avait fait conclure à Kudo que j’avais vécu quelque chose de semblable à lui ?

Si c’était le cas, alors peut-être que Kudo disant : « nous sommes semblables » il y a quelque temps concernait les caractéristiques particulières de notre capacité à « diriger des monstres » ?... Mais qu’est-ce que « nous avons des capacités inhérentes similaires » avait à voir avec « les expériences que nous avons vécue après notre arrivée dans ce monde étant similaires » ?

C’était une coïncidence. Oui, ça ne devrait être qu’une coïncidence.

Donc, ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre.

… Vraiment ?

Était-ce… vraiment le cas ?

Deux personnes ayant des capacités et des expériences similaires. Une telle coïncidence était-elle possible ?

S’il y avait quelque chose de nécessaire pour cela, alors Kudo savait « quelque chose »… En y repensant, Juumonji semblait savoir des choses que je ne savais pas sur nos capacités de tricheur. Ce qui voulait dire, peut-être…

Soudain, en pensant à quelque chose, j’avais ouvert la bouche.

« Kudo, es-tu aussi resté en contact avec le corps expéditionnaire ? » demandai-je.

« Hein ? Comment le sais-tu, Senpai ? » demanda Kudo.

Pour la première fois, le sourire de Kudo s’était réduit. Il ouvrit un peu les yeux et nous regarda fixement. Contrairement au sien, mes yeux étaient étroits.

« Si tu penses plutôt à la façon dont Sakagami planifiait une attaque avec Juumonji, bien sûr que je le saurais. Mais je n’avais aucune preuve, » déclarai-je.

« Ah. Donc ça veut dire que tu m’as piégé pour que je le confirme, hein ? » demanda Kudo.

Devinant son erreur, Kudo avait eu un sourire amer.

Il semble que Kudo avait, comme Juumonji et Sakagami, gardé le contact avec un « collaborateur » au sein du corps expéditionnaire. Il semblait savoir diverses choses que j’ignorais et qui n’étaient probablement que de l’information provenant de cette personne.

Ce qui était étrange, c’est que si Kudo était lié au « collaborateur », alors ce gars n’avait pas aidé Juumonji et ils savaient que Sakagami n’était rien de plus qu’une couverture… il semblait y avoir beaucoup de choses que je devais obtenir de Kudo, dont ça.

« Et si on parlait de tout ce que tu sais, » déclarai-je.

Alors que je le coinçais comme ça, c’était l’occasion rêvée pour obtenir des informations.

***

Partie 2

Alors que je disais ça, les pattes d’araignée de Gerbera faisaient un bruit de *kichi kichi kichi*, comme pour l’intimider. Lily augmenta son pouvoir magique, Asarina fit un bruit grinçant, et en réponse à cela Berta se mit à grogner à nouveau. Tous les autres monstres s’étaient également préparés à se battre, en se mettant sur leurs gardes.

« Ça ne me dérange pas de parler, » déclara Kudo.

Mais même alors, Kudo avait gardé un sourire sur son visage mince.

« Après tout, à cause de la situation, je suis venu ici pour t’en parler, » continua-t-il.

« … Quoi ? » demandai-je.

J’avais plissé les sourcils devant les paroles de Kudo tout en haussant les épaules. Le fait qu’il ait parlé honnêtement m’avait dérangé quant à la façon dont il l’avait formulé.

« Avec cette façon de parler… c’est comme si tu avais planifié du début à la fin…, » déclarai-je.

« Correct, » répondit-il.

Avec un sourire sur son visage, Kudo avait confirmé mes soupçons.

« J’avais prévu de te parler depuis le début, Senpai, » continua-t-il.

Avant que je ne comprenne le sens de ces mots, la forêt s’était soudain mise à remuer.

« Quoi… ? » demandai-je.

L’écorce de l’arbre s’était fendue, les buissons avaient été écrasés et le sol avait été arraché.

Une épée frappa une autre épée, ou alors, un bouclier l’avait bloquée… ou peut-être avait été détruit par elle.

C’était les bruits de la bataille que j’entendais là.

« Guu… Gi… »

Ce qui avait sauté dans la faible lumière de la forêt avec un bruit douloureux… était une femme masquée aux cheveux gris portant des vêtements blancs. Et puis, d’innombrables épées de l’ombre s’envolèrent à sa poursuite.

« Rose !? » m’écriai-je.

La femme masquée… ou plutôt, Rose, qui avait une épée d’ombre qu’elle ne pouvait pas bloquer avec le bouclier sortant de son col, s’était retirée à mes côtés.

« … Mes excuses, Maître. J’ai échoué, » après avoir retiré l’épée de l’ombre de son épaule et l’avoir jetée, Rose s’était excusée d’une voix triste.

Naturellement, sa présence ici n’était pas une coïncidence.

En fait, avant de venir ici, j’avais contacté Rose.

Si nous avions tardé à trouver Sakagami, c’est aussi parce que nous avions commencé à le suivre après avoir rejoint Rose et laissé Katō-san avec les Chevaliers de l’Alliance.

Après avoir rejoint Rose, j’avais placé Rose dans la forêt en secret pour couper le chemin de retraite de l’ennemi pendant que nous discutions.

Mais, la stratégie que j’avais préparée avait été déjouée à cause de l’obstacle d’un monstre puissant.

« Pourquoi Anton est-il ici… ? » demandai-je.

Le personnage familier qui était apparu dans l’obscurité de la forêt était sans conteste la Reine Doppelgänger.

Emmenant un grand nombre de Doppelgängers, Anton se précipita vers son maître.

Le fait que les monstres qui étaient censés être dans la forteresse de Tilia en ce moment pour manger les autres personnes transférées étaient ici maintenant… signifiait qu’une de mes prédictions était fausse.

« Tout jusqu’à utiliser Sakagami comme appât était comme tu le pensais, Senpai. Mais je ne visais pas les autres personnes transférées en t’attirant, » après qu’Anton l’ait rejoint, Kudo avait parlé. « J’ai laissé Sakagami vivre pour t’appeler ici et te parler comme ça. »

« Parler avec moi ? … Pour quelque chose comme ça ? » demandai-je.

J’avais douté de la remarque impensable de Kudo.

J’avais tout de suite pensé c’est quoi ce bordel, mais maintenant qu’il l’avait mentionné, ça avait du sens.

Kudo n’avait pas essayé de détruire son attitude amicale envers moi depuis un moment maintenant.

J’avais pensé peut-être qu’il a la liberté de le faire, mais si ce n’était pas le cas, et qu’il n’avait pas l’intention de s’opposer à moi, alors…

« … Peut-être, as-tu fait tout ton possible pour te révéler ici… pour ça ? » demandai-je.

« Tu sembles l’avoir compris. J’en suis ravi, » déclara Kudo.

« Non. Je ne comprends pas. Qu’est-ce que tu as à me dire ? » demandai-je.

Quand je lui avais demandé cela sans cacher ma confusion, le sourire de Kudo devenait de plus en plus profond.

C’était un sourire sans réserve, comme celui que tu montrerais à un ami.

 

« Hé, Senpai. Pourquoi ne joins-tu pas tes forces aux miennes ? » demanda Kudo.

 

Ce que Kudo avait dit était une proposition impossible… pour moi, du moins.

« Me joindre à toi ? » demandai-je.

« Oui. Je suis sûr que tu l’as aussi vu, Majima-senpai. Juumonji et Sakagami, » répondit Kudo avec éloquence. « Comme ce genre de personnes est terrifiant pour les autres. C’est comme les cafards. Et… l’anxiété et la peur sont contagieuses. Le sentiment de danger que “peut-être je serai tué par mes proches” était peut-être une illusion de paranoïa au début du transfert. Mais, maintenant, ce danger est devenu une réalité. Ceux qui ont ri de cette illusion ne peuvent s’empêcher de se méfier de ce qui les entoure aujourd’hui. Maintenant que c’est arrivé, la chute des dominos ne peut plus être arrêtée. Tu ne devrais pas te joindre à eux, alors que tu ne sais pas quand ils vont exploser. »

« “Alors, je devrais unir mes forces aux tiennes”, n’est-ce pas ? » demandai-je.

J’avais lentement repris mon souffle.

C’était une action nécessaire pour échapper à l’impact des mots que j’avais entendus.

« Je sais ce que tu veux dire, mais il y a une raison. Je ne peux pas te faire confiance, et tu ne peux pas non plus me faire confiance, » continuai-je.

« Tu es une exception, Senpai, » déclara Kudo.

« Une exception, hein ? Quel mot commode ! Tu ne veux pas me demander de “croire ce mot”, n’est-ce pas ? » demandai-je.

« Bien sûr que non. Je me donnerai beaucoup de mal pour que tu y croies, » déclara Kudo.

Kudo hocha la tête. Et puis, il avait lâché une nouvelle bombe sur moi alors que je m’étais remis du choc.

« Par exemple, comme preuve de confiance, si je te parlais de mes capacités ? » demanda Kudo.

« … Quoi ? » demandai-je.

« Comme tu le sais, ma capacité est de “manipuler les monstres”. Le maximum actuel est de 735. La manipulation à distance n’est pas possible, mais je peux donner des ordres à l’avance. Le problème est que… Je ne peux pas manipuler des monstres très puissants. Ça a l’air différent du tien, Senpai, » déclara Kudo.

Cela aurait dû être une information vitale, surtout pour une personne comme Kudo.

Normalement, vous voudriez le cacher autant que possible. Et pourtant, Kudo avait la bouche ouverte, comme s’il parlait à un ami en qui il pouvait avoir confiance.

« Dans mon cas, pour obtenir un monstre puissant, je dois en élever un à partir de zéro. Anton et Berta ont été élevés comme ça. Comment je le fais est… hmmm, tu comprendrais si je l’appelais “kodoku” ? Pour faire court, je leur ai demandé de tuer leurs camarades domptés. Avec cela, j’ai pu trier les plus forts, même s’il y en avait quelques-uns, et cela les renforcerait — je faisais d’une pierre deux coups. J’ai aussi découvert un phénomène intéressant dans le processus. Il semble qu’au lieu de simplement tuer, ils peuvent devenir plus forts s’ils mangent la chair de ceux qu’ils tuent, » expliqua Kudo.

Comme s’il s’agissait de ragots, il dévoilait volontiers ses secrets, y compris son point faible. Loin d’hésiter, il était même un peu vantard, je ne pouvais que penser qu’il planifiait quelque chose.

Son but n’était pas de m’embrouiller en disant des choses au hasard, n’est-ce pas ?

Mais de façon inattendue, son histoire avait semblé cohérente.

D’ailleurs, il y avait quelque chose que j’avais soudainement compris quand je l’avais écouté tout à l’heure.

J’avais brièvement jeté un coup d’œil à Asarina, qui avait soulevé son cou en forme de faucille.

Comme vous le savez, elle était une variante et elle avait absorbé de mon pouvoir magique. Mais, ce n’était rien de plus qu’une transformation apparaissant dans les caractéristiques d’une vigne à projectile normale avait.

Une telle vigne tirait des projectiles sur des proies en envoyant des graines, et elle germait à partir d’elles. Tout comme ce qu’Asarina me faisait. Bref, elles absorbaient le pouvoir magique du cadavre. Je n’y avais pas pensé jusqu’à maintenant, mais maintenant qu’il l’avait mentionné, « le pouvoir magique obtenu en mangeant les ennemis étant plus important » n’était pas si étrange.

Le fait que j’étais d’accord avec les faits que je connaissais moi-même suggérait que les paroles de Kudo étaient crédibles. Et s’il avait fait manger à Anton les cadavres de Juumonji et Watanabe pour renforcer son monstre, alors c’était logique.

Une à une, les pièces du puzzle s’étaient mises en place. Mais c’était la raison pour laquelle l’écart important s’était fait remarquer.

« Pourquoi me dis-tu tant de choses… ? » demandai-je.

Les yeux de Kudo reflétaient ma silhouette confuse.

« Parce que toi et moi sommes semblables, Senpai, » déclara Kudo.

« … Encore ça ? » J’avais soupiré. « “Nos pouvoirs et notre environnement sont similaires”… Que veux-tu dire ? »

Contrairement à mon hochement de tête, Kudo avait souri joyeusement, comme pour dire qu’échanger des mots avec moi comme ça le rendait incroyablement heureux.

« Non. Il n’y a pas que nos pouvoirs et nos environnements qui se ressemblent. Nous sommes semblables à un niveau plus fondamental, » déclara Kudo.

« Niveau fondamental… ? » demandai-je.

« Oui. C’est vrai. C’est pour ça que je te veux, » déclara Kudo.

Kudo souriait encore avec son sourire amical.

À mes yeux, ça ressemblait à quelque chose d’étrange.

« Il est possible que tu ne comprennes pas ce que je dis. Alors, je vais te dire une dernière chose. C’est à propos de ces pouvoirs que nous avons. Qu’est-ce que c’est ? Tu t’es sûrement posé des questions à leur sujet aussi, Senpai, non ? » demanda-t-il.

Quels sont les pouvoirs qui nous ont été donnés ?

C’est vrai, c’était une question que j’avais commencé à me poser pendant la bagarre avec Juumonji.

Il n’était pas exagéré de dire que cet incident avait été causé par un déchaînement de ces pouvoirs. Pourtant, nous ne savions rien de ces pouvoirs à part qu’il s’agissait de « pouvoirs donnés aux personnes transférées »… Même si je savais que je suivais le rythme de Kudo, je n’avais pas pu m’empêcher de l’écouter.

« Majima-senpai, as-tu réfléchi à la raison pour laquelle ton pouvoir est tel qu’il est ? Ou plutôt, pour reformuler, pourquoi avons-nous fini par avoir des pouvoirs similaires ? » demanda Kudo.

Kudo avait dirigé un regard vers les monstres qui l’entouraient, puis il avait regardé ma famille.

« … Je déteste appeler ce pouvoir un “pouvoir de triche”. Je crois que ceux de ce monde l’appellent “grâce”. Mais, c’est manquer la vraie nature de ce pouvoir. Un pouvoir sans aucun sentiment…, quelque chose que nous avons obtenu soudainement, non ? C’est exactement ce que la majorité des gens disent, » déclara Kudo.

Après avoir déclaré cela, Kudo m’avait regardé fixement.

« Par exemple, et toi, Senpai ? Tu es différent, n’est-ce pas ? Tu devrais avoir des sentiments dans ce pouvoir, » déclara Kudo.

« … Comment le sais-tu ? » demandai-je.

Je ne pouvais pas nier les paroles qu’il m’avait dites avec confiance, alors je n’avais pas d’autre choix que de répondre à une question.

« Je le sais. Parce que… c’est la vraie nature de nos pouvoirs, » déclara Kudo.

Kudo avait mis sa main sur sa poitrine. « Ce pouvoir, Senpai. Elle est basée sur nos souhaits. »

« Souhaits… ? » avais-je demandé en étant à nouveau stupéfait.

Ce qu’il avait dit dépassait mes attentes… non. C’était le contraire.

« Je ne connais pas les détails de son fonctionnement, mais dans ce monde où la magie existe, les sentiments peuvent avoir un effet sur la réalité. Quand nous avons un désir du plus profond de notre âme, un sentiment plus fort qu’une certaine quantité, nous les personnes transférées manifestons nos capacités inhérentes… tu t’en souviens aussi, n’est-ce pas ? » demanda Kudo.

« … »

Quand j’étais dans la colonie, je n’avais pas remarqué ma propre capacité à « diriger des monstres ». Comme je n’avais jamais rencontré de monstre pendant que je vivais dans la colonie, j’avais l’impression d’avoir pris conscience de mon pouvoir quand j’avais rencontré Lily.

Mais, la vérité était que ce n’était pas que « je ne l’avais pas remarqué jusque-là », en supposant que j’avais « obtenu ce pouvoir » ce jour-là, il n’y avait pas d’incohérences.

Mais je n’étais pas d’accord avec ça tout de suite.

« Non. Alors, et ceux de l’expédition ? Qu’en est-il d’eux ? » demandai-je.

« C’est simplement “Je ne peux pas être vaincu”. Les gens qui ont une croyance sans fondement, bien qu’ils n’aient pas un désir précis, deviennent comme ça, » répondit-il.

Kudo avait immédiatement répondu à mon objection.

« Les croyances sans fondement ne sont pas différentes des sentiments puissants et inconscients : “Je suis venu dans un monde comme celui-ci, donc je dois être spécial, n’est-ce pas ?”, “Je veux être comme ça”, “Non, c’est tout”, “Ça doit être comme ça”, etc. C’est le fondement de leurs pouvoirs surhumains, et aussi la raison de leurs pouvoirs sans émotion, creux, » expliqua Kudo.

Je m’étais souvenu de Juumonji et Watanabe, qui s’étaient tous deux comportés en héros. ... Je… n’avais pas pu le nier.

Puis, la raison pour laquelle près de 30 % d’entre nous avaient fait apparaître des pouvoirs de Héros au début du transfert était parce que nous étions des étudiants du lycée… n’est-ce pas ? En tant que lycéens, nous avions aussi eu l’occasion de comprendre la réalité. Nous n’étions pas que des gens qui croyaient à des choses aussi enfantines. Peut-être que si les élèves du collège avaient été ceux qui avaient été transférés, ce pourcentage aurait pu être un peu plus élevé.

« Mais tous les héros du passé avaient du pouvoir, n’est-ce pas ? Guerriers et détenteurs de compétences uniques mis à part, je ne pense pas que tout le monde ait eu ses propres pouvoirs aussi facilement, » déclarai-je.

« C’est différent, Senpai. Nous, les personnes transférées, n’avons pas été traitées en héros parce que nous avons le pouvoir. Nous avons d’abord été traités comme des héros… Les humains se considèrent plus ou moins comme des êtres spéciaux, et ils veulent penser qu’ils le sont. Si vous êtes traité comme quelqu’un de trop spécial dans ce monde, c’est tout à fait naturel de vous sentir ainsi, n’est-ce pas ? » demanda Kudo.

« … L’ordre… n’est-il pas inversé ? Ce n’est pas que “vous êtes un héros parce que vous avez du pouvoir”, mais que “vous n’obtenez du pouvoir qu’après avoir d’abord été traité comme un héros”… ? » demandai-je.

« En fait, je pense que c’est un système bien fait, » souriant avec cynisme, Kudo avait parlé comme s’il déclarait : « C’est le monde où les vœux se réalisent »

« … Ah. »

Celles-ci avaient été propagées comme « les paroles du premier héros ».

***

Partie 3

Qui savait si c’était vraiment ce qu’ils voulaient dire. 

« Et ce système n’a pas de sens si le héros en est informé à l’avance. Donc, même les gens de ce monde ne le savent pas. S’il y en a qui le savent, alors c’est seulement les gens de l’église qui l’ont entendu. Peut-être que les gens de l’église ont pris sur eux de rendre l’interprétation des paroles du premier héros imprécise, » déclara Kudo.

« … Maintenant que j’y pense, Juumonji a dit que sa capacité de tricheur était “quelque chose pour retourner dans notre ancien monde”. Était-ce pour ça ? » demandai-je.

« En effet. Il voulait retourner dans notre ancien monde, » déclara Kudo.

« Alors, aurait-il vraiment pu revenir un jour ? Dans notre monde ? » demandai-je.

« Enfin… peut-être. Je ne sais pas. Ça ne m’intéresse pas. » Kudo haussa les épaules, parlant d’une voix cruelle. « Je n’étais pas impliqué là-dedans, donc je ne connais pas les détails. Mais je pense qu’il y a de fortes chances que Juumonji ait été inspiré par quelque chose. »

« Par la personne qui vous envoie des informations ? » demandai-je.

« Oui. C’était quelqu’un qui connaissait mon existence et qui gardait le silence à ce sujet. Mais s’il avait incité Juumonji à faire quelque chose, alors ça ne me surprendrait pas, » déclara Kudo.

Il avait provoqué le déchaînement de Juumonji en instiguant avec lui, et il avait fait mourir un grand nombre de personnes dans la forteresse, mais d’un autre côté, il avait gardé le silence sur l’existence de Kudo… Je me sentais tout simplement mal intentionné dans ces actions.

Cet incident avait été fait par Juumonji et Kudo, mais peut-être que ce « quelqu’un » avait été le début de tout ça.

« Qui est cette personne… ? » demandai-je.

Afin de constater que les capacités de triche avaient été influencées par nos souhaits, plusieurs échantillons avaient été nécessaires. En d’autres termes, il fallait savoir qu’il y avait une personne qui avait une capacité unique même parmi les tricheurs de l’Unité Expéditionnaire.

Cependant, les détenteurs d’aptitudes uniques étaient peu nombreux. Parmi les 300 tricheurs, il y avait environ 10 personnes qui avaient des capacités physiques de classe guerrière plus des capacités uniques, comme la « Grand Coureur » Eno Yuna. Même si j’incluais les types qui n’avaient pas de capacités physiques comme moi, c’était environ 10 % au plus… peut-être 30 personnes ?

La plupart d’entre eux étaient des classes de leadership qui accompagnaient le corps expéditionnaire.

En supposant qu’il interagissait avec beaucoup d’entre eux, cela signifiait qu’il était à tous les coups dans les rangs supérieurs de l’Unité Expéditionnaire. On ne peut qu’appeler cela un « cauchemar » aujourd’hui. Cela signifiait que le sommet de l’organisation qui avait le plus grand potentiel de combat dans ce monde avait déjà été envahi par un poison malveillant.

« Es-tu intéressé ? Si tu coopères avec moi, naturellement, je te dirai tout ce que je sais sur celui qui nous a reliés, » déclara Kudo.

« … N’est-ce pas ton collaborateur ? » demandai-je.

« La seule personne avec qui je veux être ami, c’est toi, Senpai, » déclara Kudo.

En disant cela, Kudo avait tendu la main vers moi.

« Tu le sais maintenant, n’est-ce pas ? Avec des environnements et des pouvoirs similaires, nous partageons le plus grand tournant de notre vie. C’est pourquoi je veux que tu prennes ma main, » déclara Kudo.

« Je te prends la main, et après ? Vas-tu dire : “Nous allons maintenant nous battre avec le corps expéditionnaire” ? » demandai-je.

Bien sûr, on aurait pu se ressembler.

Si Kudo avait réveillé sa capacité à maîtriser les monstres en vivant un enfer où il ne pouvait pas faire confiance aux humains, on pourrait dire que nous étions presque les mêmes. Cependant…

« Quel genre de vœu as-tu mis dans ce pouvoir ? » demandai-je.

Le sourire de Kudo s’était sensiblement élargi à ma question.

« Tu te souviens, Senpai ? C’est à ce moment-là que nous sommes tombés dans le désespoir et que nous avons transformé nos désirs en pouvoir ? » répondit-il.

« … Bien sûr que oui, je m’en souviens, » répondis-je.

Il n’y avait aucun moyen d’oublier une expérience de tant de désespoir et de joie.

« Alors, souviens-toi, s’il te plaît, du souvenir de nos débuts, » déclara Kudo.

Kudo avait suscité une envie de se souvenir du passé. — En un rien de temps, je n’étais pas dans la forêt — tout cela s’était transformé dans la grotte, le début de mon histoire.

Je m’étais retrouvé épuisé, et seul là-bas.

La seule différence était que Kudo était devant moi. La scène de son propre désespoir avait dû être projetée dans ses yeux. Ses lèvres souriantes commencèrent à montrer son désespoir.

« J’ai mal aux bras. J’ai mal aux jambes. Tout mon corps me fait mal. Mais plutôt que mon corps, je ne supporte pas la douleur dans mon cœur, » déclara Kudo.

Ça fait mal. C’est angoissant. Le désespoir tue lentement mon cœur devant mon corps.

« Ma vie va s’arrêter là, » continua Kudo.

La mort s’approche progressivement en faisant du bruit.

« Je ne veux pas mourir dans un tel endroit, » continua Kudo.

Non. Non. Je ne veux pas mourir.

« Puis, je me suis dit, » déclara Kudo.

C’est vrai. J’y ai aussi pensé.

C’était le début de mon histoire. Donc, je n’oublierais jamais, peu importe combien de temps se serait écoulé. Je n’avais souhaité qu’une chose.

— Quelqu’un… s’il vous plaît, aidez-moi.

Mon corps et mon cœur étaient blessés, je ne pouvais faire confiance à personne… mais je voulais quand même que quelqu’un soit à mes côtés. J’étais ici maintenant parce que Lily avait répondu à la voix que je souhaitais du fond du cœur.

Et ça aurait dû être la même chose pour Kudo.

 

« Le monde qui m’a fait vivre ça… doit périr. C’est ce que j’ai souhaité, » déclara Kudo.

 

— C’est pourquoi il était devenu l’attaquant de la forteresse de Tilia.

« En tant qu’individu qui peut maîtriser les monstres, si on me surnommait par rapport à ça… alors cela serait un “Seigneur-Démon”… Alors, j’ai pu comprendre qu’il était inévitable après avoir failli mourir d’avoir été blessé par quelqu’un à ce moment-là. Donc, tuer des humains, c’est naturel. Et détruire le monde aussi, » déclara Kudo.

Pendant qu’il parlait, j’avais tout compris.

Le garçon appelé Kudo Riku était un peu étrange. Il était calme, et sa tête était détraquée. Quelque chose dont il avait besoin en tant qu’humain avait été brisé en lui.

Incapable de faire quoi que ce soit, il s’était lui-même reconnu cassé.

Par exemple, j’étais fier d’être le « maître des monstres » qui dirigeait Lily et les autres. Je m’en étais rendu compte dès la nuit que j’avais passée avec Lily dans cette forteresse, mais c’était de cette fierté que je dépendais, du soutien pour vivre dans ce monde où à peu près tout était différent.

Je pouvais avancer ici parce que je pensais « Si c’est pour ma famille importante, même si je perds ma vie, ça n’a pas d’importance ».

Et, il était sans doute le même.

Riku Kudo se maintenait en quelque sorte en étant fier de sa propre façon d’être brisé, incapable de faire quoi que ce soit.

Il pouvait rester ici parce qu’il pensait qu’il n’avait même pas besoin d’une vie pour haïr et détruire le monde en lui-même, ce qui l’avait acculé si loin.

J’avais compris l’humain appelé Riku Kudo. Je l’avais parfaitement compris. Même s’il était fou, j’en comprenais la raison… Pour reformuler, ce n’était rien d’autre que la preuve que si une pièce n’était pas à sa place en moi, j’aurais fini comme ça.

Certes, comme l’avait dit Kudo, nous étions semblables.

Nous avions partagé la partie fondamentale de notre existence, le point de départ où le moi actuel avait commencé. Donc, nous pourrions nous comprendre mieux que quiconque. Que Kudo montre de l’attachement envers moi n’était pas non plus étrange.

« Heureusement, ma compatibilité avec toi est excellente, Senpai. Ce monde plein de monstres… nous devons absolument détruire le monde en lui-même, » déclara-t-il.

Si ce que Kudo lui-même disait était vrai, alors sa capacité était « de soumettre les monstres rares et en dessous, et de les manipuler à volonté ». Moi, quelqu’un qui « dirigeait des monstres rares et supérieurs », j’aurais certainement une grande compatibilité avec lui. On pourrait combler les lacunes de nos capacités.

Cela pouvait prendre du temps, mais si nous accumulions du pouvoir dans cette mer d’arbres, il serait possible d’obtenir un pouvoir si grand qu’il ne pourrait être égalé par les autres tricheurs.

« C’est vrai. Si nous travaillions ensemble, nous pourrions détruire le monde, » déclarai-je.

« Oui ! C’est exactement ça ! » s’exclama-t-il.

« … Mais, n’as-tu pas pensé autrement ? » Tandis que Kudo s’excitait, je lui avais lancé une question. « “Nous… pourrions aussi sauver le monde”. »

Ce monde avait toujours été menacé par la mer d’arbres qui s’étendait et par la menace de monstres qui attaquaient les gens. Elle vivait en s’appuyant sur l’action des « héros » qui apparaissaient une fois par siècle.

Mais s’il y avait un « Seigneur-Démon » qui pouvait soumettre tous les monstres, l’histoire était différente.

Peut-être que cet espoir lui ferait ouvrir les yeux. Pendant un moment, j’espérais ainsi — .

« Sauver le monde ? Pourquoi devons-nous faire quelque chose comme ça ? » me demanda-t-il.

— Il m’avait répondu comme je le craignais, mais cela ne m’avait pas découragé.

« Je suis un “Seigneur-Démon”. Je ne suis pas quelque chose qui sauve les humains. Je suis quelque chose qui détruit, » déclara Kudo.

Je n’étais pas confus par les mots de Kudo, entouré de monstres.

C’était quelque chose que je savais. C’était évident.

Comme je continuerais à vivre comme le Maître de Lily et ma famille à partir de maintenant, Kudo vivrait comme le Roi des monstres, pointant ses crocs sur le monde.

Néanmoins, Sakagami, celui qui avait créé un tel monstre, était maintenant seulement quelqu’un que je pouvais haïr.

« Si nous sommes tous les deux des Seigneurs-Démons, il n’y aura certainement personne au monde qui puisse s’opposer à nous. Allons-y ensemble, Senpai, » déclara Kudo.

Une fois de plus, Kudo m’avait tendu la main.

En voyant son sourire clair et sans cesse changeant, j’avais secoué la tête.

« Je ne suis pas un “Seigneur-Démon”. Par conséquent, je ne peux pas venir avec toi, » déclarai-je.

Même après avoir entendu ma réponse, le sourire amical de Kudo n’avait pas changé.

« Alors, qu’es-tu, Senpai ? As-tu l’intention de vivre en héros dans ce monde ? » demanda Kudo.

« Non. Je n’ai pas non plus l’intention de faire ça, » répondis-je.

J’avais l’intention de décider par moi-même.

Je n’étais pas un héros. Mais, même si je n’étais pas un héros, cela ne faisait pas de moi un monstre comme Kudo. Donc, si c’était « ce que j’étais », alors c’était déjà certain.

« Je ne suis pas un “héros”, ni un “autre roi”. Je suis un “Maître” qui dirige Lily et ma famille. Je suis d’accord avec ça. C’est tout ce dont j’ai besoin, » déclarai-je.

« … Vraiment ? » demanda Kudo.

Kudo soupira. Il avait un léger sourire sur la bouche.

Il était probablement comme moi, s’attendant à ce que je hoche la tête ici… et à ce que ça ne marche pas.

« C’est vraiment dommage, » déclara Kudo.

En disant cela, il avait soudainement chevauché l’arrière du corps de Berta.

Et puis, il nous avait tourné le dos.

« Mais je n’abandonnerai pas, » déclara Kudo.

« … !! Gerbera ! » criai-je.

Quand j’avais deviné son but et que je lui avais donné l’indication, Gerbera s’était précipitée.

Son chemin était bloqué par des épées de l’ombre et de nombreux monstres.

En tant que force de combat, notre camp était meilleur que les nombreux monstres de Kudo. Mais Anton et Berta étaient ici. S’il s’échappait en utilisant la mort de dizaines de monstres, il serait difficile de l’attraper quoiqu’il arrive.

Sur le dos de Berta, la silhouette de Kudo avait disparu dans les profondeurs de la forêt.

« Si jamais tu endurais la cruauté du monde, s’il te plaît, viens à moi ! Je t’accueillerai toujours…, » déclara Kudo.

Sans jamais briser son attitude amicale, l’autre roi était parti de là.

***

« … Il s’est échappé, hein ? » déclarai-je.

J’avais su que je ne pouvais pas capturer Kudo au moment où Anton, l’erreur de calcul, était apparu ici. Mais malgré cela, le fait qu’il se soit échappé n’en demeurait pas moins regrettable.

La seule chose qui restait devant nous, c’était les cadavres des monstres qu’il avait sacrifiés. Peut-être devrais-je l’appeler calculateur pour ne serait-ce que pour avoir pris les « restes » du cadavre de Sakagami.

N’ayant pas réussi à rembourser sa dette pour avoir blessé Ayame, Gerbera frappait ses huit pattes d’araignée sur le sol avec frustration. Rose avait sa hache, souillée de sang de monstre, baissé, et elle semblait couver quelque chose à l’intérieur de son masque.

Asarina était retournée sur le dos de ma main, et Lily, à côté de moi, m’avait appelé avec anxiété. « Maître… »

J’avais soupiré une fois, et j’avais tourné un visage souriant vers elle.

« Retournons en arrière, d’accord ? C’est enfin terminé. On doit le dire à Silane et aux autres, » déclarai-je.

Bien sûr, je savais que ce n’était pas fini.

C’était plutôt le début de la lutte contre Kudo. Même si nous ne nous croisions pas directement les épées, je continuerais à me battre contre Kudo à partir de maintenant…

« … »

Quand je les avais poussées à avancer et que j’avais commencé à marcher, j’avais regardé en arrière à l’intérieur de la forêt où Kudo avait disparu.

… Un jour, je rencontrerais à nouveau l’autre seigneur qui dirigeait les monstres.

Est-ce que je céderais à la cruauté du monde et prendrais sa main, devenant un Seigneur-Démon, ou est-ce que je pourrais l’arrêter… à ce moment-là, j’étais sûr que ma réponse sortirait.

Sentant peut-être les émotions qui accablent mon cœur, Lily m’avait serré dans ses bras. Tandis que je sentais sa chaleur, je me dirigeais à nouveau vers la forteresse.

***

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