Wortenia Senki – Tome 7 – Bonus 

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Bonus : Le malaise de Dilphina

Le soleil commençait à percer l’horizon.

Réveillée par son sommeil, Dilphina se leva de son lit. Ramassant sa lance, qui reposait à côté de son lit, elle se rendit, comme chaque matin, dans le jardin à l’arrière de sa résidence. L’eau froide qu’elle puisa dans son puits servit à raviver rapidement son esprit, engourdi par la somnolence, pour le rendre plus clair.

C’est froid, et agréable…

Son champ de vision, qui était encore brumeux à cause de la torpeur, devenait progressivement clair et distinct. En levant les yeux, un ciel clair dépourvu de nuages se reflétait dans ses yeux. Un autre jour commençait, aussi ordinaire que les autres.

Le temps est beau aujourd’hui. J’aurais aimé aller à la chasse, et pourtant…

Se souvenant de la diminution de leurs réserves de nourriture et des inquiétudes de son père à ce sujet, les beaux traits de Dilphina se fronçèrent. Dilphina était la plus habile guerrière et chasseuse de ce village après son père, Nelcius.

Non, étant donné que Nelcius avait pour mission de gérer le village en tant que chef, on pouvait dire que la chasse et la sécurité du village étaient sa responsabilité en tant que deuxième plus forte. Et à cet égard, le plus gros problème auquel Dilphina était confrontée était la présence des pirates qui faisaient de la péninsule de Wortenia leur repaire.

Le vrai problème n’était pas tant leur présence en soi, mais le fait que jusqu’à présent, personne n’osait s’approcher des régions du nord-est de la péninsule de Wortenia, et les pirates avaient commencé à y envoyer des gens régulièrement.

Est-ce que quelque chose s’est produit pour qu’ils fassent cela… ?

Elle en avait discuté avec Nelcius à plusieurs reprises au cours des derniers mois, mais ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord. La présence des pirates sur la péninsule était loin d’être récente. Pour une elfe de longue vie comme Dilphina, cela ne semblait pas si long, mais cela faisait plusieurs décennies. Et pendant tout ce temps, les pirates n’avaient pas osé s’aventurer dans les profondeurs de Wortenia.

Pendant longtemps, les pirates et les demi-hommes avaient vécu en parfaite ségrégation. Mais cet accord tacite commençait à s’effriter.

Leur but ici était clair, bien sûr. Ils n’étaient pas différents des vauriens qui se faisaient appeler « aventuriers », qui bravaient de temps à autre les profondeurs de Wortenia à la recherche d’un moyen rapide de faire un gros profit.

Ils recherchaient le corps des elfes.

Ils disent que nous sommes des « beautés »

C’était ainsi que les humains décrivaient les elfes. Mais cette soi-disant « beauté » ne leur avait apporté que des désagréments.

Que se passera-t-il si je ne vais pas à la chasse… ?

À cause des monstres féroces qui rôdaient sur les terres de Wortenia, l’agriculture était difficile. Leur village possédait une barrière qui leur avait été transmise depuis les temps anciens pour éloigner les créatures, mais elle ne couvrait qu’une zone limitée.

La plupart de leur nourriture provenait des petits champs qu’ils arrivaient à peine à cultiver près de leurs résidences, des fruits des arbres qui poussaient dans les forêts et de la chasse occasionnelle. Bien sûr, ils avaient des réserves de nourriture, mais s’ils ne les reconstituaient pas, ils mourraient de faim.

Les jeunes sont aussi de plus en plus frustrés…

Au nom de la sécurité des villageois, Nelcius avait usé de son autorité de chef pour interdire strictement toute sortie en dehors de l’enceinte du village. Compte tenu de la situation, c’était une mesure nécessaire. Mais tous les elfes vivant dans le village n’étaient pas capables de comprendre cela, surtout ceux dont le corps avait mûri, mais dont l’esprit était encore jeune et infantile.

Au début, les jeunes comprenaient et restaient dociles, mais ils pouvaient s’impatienter à tout moment.

Eh bien… Je ne pense pas que mon père va rester les bras croisés…

Dilphina sortit de ses pensées et prit sa lance. Elle s’accroupit ensuite, adoptant sa position de combat habituelle. Ses mouvements étaient lents au début, mais ils étaient ensuite devenus plus rapides. À chaque coup de lance, les doutes se dissipaient dans le cœur de Dilphina.

Son père, Nelcius, était un guerrier qui avait combattu lors d’une guerre sainte il y avait plus de quatre siècles, lorsqu’il avait reçu le nom de Démon Fou. La seule chose dont Dilphina était vraiment capable était d’affiner la lance qu’il lui avait transmise pour tuer leurs ennemis…

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