Bonus 3 : L’homme connu sous le nom de Akitate Sudou
De doux rayons de soleil matinal traversaient les rideaux, illuminant le visage de Sudou. Il se trouvait dans le quartier des plaisirs de la capitale du royaume de Rhoadseria, Pireas, allongé dans la chambre d’un bordel.
La région comptait un assortiment d’établissements, des endroits délabrés où un ouvrier pouvait dépenser son salaire d’une journée jusqu’aux sortes de magasins haut de gamme où il n’était pas autorisé à entrer même s’il avançait un mois de salaire complet. Soit dit en passant, on ne pourrait pas utiliser les services de ces établissements sans payer d’avance.
Si l’on n’était pas un noble, ou une personne de statut similaire, ou extrêmement riche, ou encore si l’on n’avait pas prouvé qu’on avait un statut approprié, on ne pouvait pas entrer dans ces établissements.
Après tout, c’était une source de financement pour l’organisation, dont l’influence s’étendait sur tout le continent occidental, ainsi qu’une de leurs bases d’opérations au sein de la Rhoadseria.
« Bonjour déjà, est-ce que… J’aimerais pouvoir m’allonger et dormir un peu dans un jour comme celui-ci. »
Ce matin-là, sa tête palpitait de douleur suite à la nuit précédente. La fatigue s’était étendue à tout son corps.
Mais alors qu’il se sentait mal, son corps était déjà debout et préparé pour la bataille. Qu’il avait la gueule de bois ou qu’il soit malade importait peu. Pour des hommes comme Sudou, les mots « jour de repos » n’avaient aucune signification.
« Je suppose que je me suis laissé aller hier… Ça fait longtemps que je n’ai pas fait ça. »
L’odeur indescriptible des fluides sexuels mélangés au parfum chatouillait ses narines. Plus de cinq bouteilles vides gisaient dans sa chambre. Apparemment, Sudou avait beaucoup bu avant même d’amener une femme dans cette chambre, il en avait donc ouvert plusieurs au cours de la journée précédente.
« Mmm… C’est le matin ? »
Une jeune femme parlait à côté de lui d’une voix endormie. C’était l’une des femmes les plus désirables dans ce bordel géré par l’organisation. C’était une femme de première classe, non seulement en termes d’apparence, mais aussi en termes d’aptitudes à la conversation et dans les manières, un véritable bijou qui attirait les hommes.
Une femme de sa classe n’était pas choisie par le client. C’était plutôt elle qui choisissait ses clients. En fait, il y avait une longue file de personnes qui attendaient de passer une nuit avec elle.
Cela dit, ses cheveux, qui avaient été magnifiquement coiffés la nuit dernière, étaient maintenant terriblement ébouriffés. Elle était allongée sur le lit, molle, comme un poisson échoué sur le rivage. La voir ainsi était une sorte de rabat-joie, bien que la cause de son apparence actuelle soit principalement due à l’abandon imprudent avec lequel Sudou avait utilisé son corps nubile…
Hmm, c’était une sorte de compromis, mais peut-être devrais-je amener une ou deux autres femmes la prochaine fois…
Ayant passé des années dans ce monde de guerre sauvage depuis sa convocation, le corps de Sudou avait largement dépassé les limites de ce qui était humainement possible, bien que son âge et son apparence ne le suggèrent pas. Il ne serait pas exagéré ou prétentieux de dire qu’il pouvait probablement s’occuper de cinq femmes en une nuit, mais c’était la seule femme qui avait attiré son attention hier soir, et il s’était donc contenté d’elle.
Franchement, à l’heure qu’il est, seules les meilleures choses pourraient convenir au palais de Sudou. Les meilleurs vins, les meilleurs plats et les meilleures femmes. Il avait peut-être l’air d’un homme d’âge moyen peu attrayant, mais il avait tous les choix et toutes les options qui s’offraient à lui. Il vivait dans un luxe et une richesse qu’il n’aurait jamais imaginé possible durant sa vie au Japon.
En surface, il servait l’Empire d’O’ltormea, mais dans l’ombre de ce rôle, Sudou avait obtenu une victoire qui faisait de lui un gagnant, pour ce qui était de sa vie.
Mais d’un autre côté, une bête bougeait constamment dans son cœur. Et quel que soit le luxe dans laquelle il vivait, cette bête avait toujours soif, elle avait toujours faim et elle avait toujours envie. Quelque chose qui ne s’était jamais réveillé durant sa vie paisible au Japon.
« Oui, mais tu peux rester endormie. Tu m’as tenu compagnie la nuit dernière, après tout. Je ne manquerai pas de parler de toi à l’établissement. »
Cela dit, Sudou gifla les fesses exposées de la femme, qui ressemblaient à des pêches. Et comme attirée par ses paroles, la femme s’était à nouveau endormie.
Elle ne savait pas. Elle n’avait aucun moyen de savoir que l’homme avec qui elle venait de passer la nuit était un diable qui complotait pour laver le monde de son sang…
Elle n’avait pas remarqué. Elle n’avait aucun moyen de remarquer les gémissements qui résonnaient dans le cœur de ce diable…