Bonus 1 : L’homme connu sous le nom de Chris Morgan
Pour Chris, qui avait perdu ses parents dans sa petite enfance, son grand-père avait servi de second père. C’était un homme qui s’était élevé des classes inférieures. Même si l’expansion de l’empire O’ltormea fut un facteur qui l’avait aidé dans cette entreprise, le royaume de Rhoadseria était un royaume de castes, et en tant que tel, son succès avait été une sorte d’exploit miraculeux.
Son grand-père avait longtemps été l’assistant et le conseiller d’Helena Steiner, le général de Rhoadseria. Lorsque Chris n’était qu’un enfant, son grand-père était en fait un héros. Chaque fois qu’il se rappelait comment le sang de son grand-père exalté coulait dans ses veines, Chris sentait tout son corps se réchauffer avec fierté.
Mais la fierté qu’il ressentait pour cet héritage allait se briser face à sa cruelle réalité.
« Hé, Chris. Tu es sur le chemin du retour ? »
Alors que Chris rentrait à la caserne après son entraînement quotidien, il trouva son chemin bloqué par un groupe d’hommes au sourire suspect.
« Oui, c’est ma routine quotidienne. »
Il avait dû retenir un clic de langue gênant, mais cela ne ferait que rendre les choses plus irritantes. Ils étaient les descendants de chevaliers qui avaient servi la Rhoadseria pendant des générations, et même s’ils n’étaient pas très compétents, leurs familles étaient assez proches du général Albrecht. Il était donc peu judicieux pour Chris, qui n’avait pas ce genre de lignée pour le soutenir, de s’attirer des ennuis avec eux. Chris répondit en détournant le regard, en essayant d’être aussi inoffensif que possible.
« Ah, ta routine quotidienne. Tu dois avoir beaucoup bougé pour être en sueur… Ce qui te fait transpirer n’est pas quelque chose qui m’intéresse tant que ça. »
Avec ces mots, l’homme qui lui parlait regarda autour de lui.
« Quoi ? Je pensais que tu avais une relation avec la fille d’un noble. Après tout, il y a toujours des femmes qui bourdonnent autour de toi. »
Ils savaient tous que Chris s’entraînait sur les terrains d’entraînement. Et pourtant, ils avaient sciemment porté cette accusation, tout ça pour insulter Chris. Leurs regards s’accrochaient à lui comme du mucus, leurs yeux brûlant des sombres flammes de l’envie.
Chris était un guerrier talentueux, doté d’une belle apparence, et ils trouvaient sa présence tout simplement trop enviable.
« Non, ça ne doit pas forcément être une femme, n’est-ce pas ? Regardez ce joli visage. Je ne serais pas surpris si les hommes venaient sur lui aussi. »
« C’est vrai, c’est vrai. J’ai entendu dire que son grand-père était vraiment beau quand il était jeune. Ça doit couler dans le sang, hein ? La déesse blanche de la guerre l’a probablement aussi pris pour une femme. »
Les lèvres des hommes s’étaient recroquevillées et ils commencèrent à rire. C’était des ricanements malveillants. Leurs paroles étaient assez cruelles pour justifier un duel dans les circonstances habituelles.
La douleur traversa les mains de Chris. Du sang rouge coulait de ses poings serrés, et ses épaules tremblaient de colère. Pourtant, il ne pouvait pas se permettre de se perdre dans la colère. S’il le faisait, personne ne prêterait l’oreille à son raisonnement, et son chemin vers la chevalerie serait coupé.
« Prendre froid pourrait affecter mon entraînement demain, alors je peux y aller ? »
Chris parla, essayant de garder son calme. Les sentiments de Chris ne furent accueillis qu’avec plus de mépris, mais les hommes s’écartaient de son chemin en ricanant. Ils le provoquèrent avec des mots, mais n’osèrent pas poser la main sur lui. Ils avaient après tout leurs propres positions à prendre en considération, ce qui rendait leur comportement d’autant plus malveillant.
« Oh, excuse-nous. Va prendre un bain chaud et lave-toi, mon ami. »
« Oui, continue à t’entraîner… Non pas que je vois que ces efforts portent leurs fruits. »
Avec ce commentaire de mauvais goût derrière lui, Chris partit, sentant le goût amer de l’indignité infligée au nom de sa famille se répandre dans sa bouche…
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