Bonus 1 : Le réveil de Shardina
« Princesse, il est temps de se réveiller. »
La domestique de Shardina l’avait appelée de derrière la porte de la chambre, accompagnée d’un coup de poing.
Tandis que de douces lueurs du soleil matinal défilaient à travers les brèches des rideaux, la première princesse de l’empire d’O'ltormea, Shardina Eisenheit, était couché sur son lit luxueux afin d’y dormir. Un gémissement douloureux échappa à ses lèvres douces et blanches comme une pêche. Une paire de jambes sensuelles d’un blanc neigeux apparue sous les couvertures bien faites et pleines de plumes. Ses membres magnifiques avaient à parts égales la beauté séduisante d’une femme adulte et le charme d’une fille qui n’avait pas encore atteint sa pleine maturité.
Le fait que Shardina était encore célibataire était quelque peu inhabituel dans la noblesse, où il était de coutume de se marier dès l’adolescence. O'ltormea comptait parmi les nations les plus fortes du continent occidental. En tant que fille de son empereur, Shardina n’aurait aucune difficulté pour trouver un mari, même si son apparence n’était pas très belle.
Mais en plus d’être, en fait, l’une des personnes les plus dignes de confiance de l’empereur et un général ayant de nombreux exploits militaires, l’apparence de Shardina serait ce qu’on n’hésiterait pas à appeler une beauté parfaite.
Elle portait une combinaison impeccable de lignage, de pedigree, d’intelligence et de statut social, mais elle y ajoutait de la valeur et de l’ingéniosité. Beaucoup voudraient épouser une telle femme. Et en effet, elle avait reçu de nombreuses propositions, elles étaient en fait incessantes. Principalement des nobles de haut rang de tout l’empire, mais aussi des familles royales et de la noblesse influente d’autres pays.
Si quelque chose pouvait expliquer le fait qu’elle n’était pas encore mariée, c’était qu’elle était beaucoup trop habile et que, parmi les nombreux enfants de l’empereur, elle était particulièrement aimée par son père.
« Princesse, il est temps de se réveiller ! »
Le ton de la femme de chambre était devenu un peu strict, et les coups à la porte semblaient un peu plus forts. Elle s’appelait Emma, c’était une servante qui servait Shardina depuis l’enfance de la princesse, et qui était désormais la seule personne autorisée à entrer dans ses quartiers privés.
Réalisant que Shardina ne répondait pas à ses appels, Emma soupira et prit la clé de la chambre dans la poche de son tablier.
« Que vais-je faire de toi, princesse... »
Ce qui avait salué Emma en entrant dans la chambre, c’était la vue de Shardina avec les couvertures tirées sur la tête et ignorant très catégoriquement la possibilité de se réveiller et de se lever du lit.
« Allez, princesse, c’est l’heure de se lever. C’est le matin, entends-tu ? Bonjour ! »
Emma lui arracha les couvertures et se mit à secouer les épaules. Il s’agissait d’un acte qui aurait certainement fait exécuter quelqu’un d’autre pour avoir commis un crime de lèse-majesté, mais étant donné que c’était ainsi qu’elle avait réveillé Shardina pendant de nombreuses années, cela serait arrivé beaucoup trop tard.
« Argh… Je sais que c’est le matin, je comprends, alors laisse-moi dormir encore un peu… »
« Encore une nuit blanche, milady ? »
Emma secoua la tête, jetant un coup d’œil aux papiers qui jonchaient le bureau à côté de son lit.
« Je comprends l’importance de ton travail, mais s’il te plaît, ne négliges pas ta santé pour cela. »
Et alors que Shardina était manifestement gâtée, Emma l’avait servie pendant de nombreuses années et comprenait sa position. Elle ne pouvait pas passer à côté d’un peu trop de sommeil. Surtout ces derniers jours, elle était très occupée. Oui, depuis ce jour-là, où un incendie s’était déclaré dans le château…
Emma remis ensuite la couverture sur Shardina et ferma les rideaux, empêchant les rayons du soleil matinal d’entrer dans la pièce.
Comme c’est affreux… Une pensée traversa l’esprit d’Emma quand elle avait déverrouillé la porte de la chambre de Shardina à nouveau. Il semblerait qu’il faudra du temps avant que Shardina donne naissance à un enfant dont je pourrais m’occuper…