Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 2 – Chapitre 41 – Partie 1

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Chapitre 41 : La jeune demoiselle est effrayée par une tempête

Partie 1

« Le Prince Elliott est simplement trop stupide. »

Si vous résumiez tout ce qui s’était passé jusqu’ici, c’était peut-être tout ce à quoi il aboutit. Peu importe comment le prince avait attaqué Rachel, ça n’avait jamais rien donné. Rachel avait pu devenir complaisante, pensant que personne ne pourrait perturber sa paisible prison, mais juste au moment où les gens du palais avaient commencé à parler avec espoir du retour du roi… une tempête éclata dans le donjon.

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La nouvelle de l’arrestation de Wolanski choqua les personnes présentes dans le bureau d’Elliott.

« Wolanski est quoi ? », cria Elliott.

Son visage devint aussitôt livide. Il venait de perdre son troisième plus proche associé après George et Sykes. L’impact de cette perte était incommensurable.

Même le fils du comte qui avait apporté le rapport ne pouvait cacher sa détresse.

« Ceux qui ont assisté à l’incident disent qu’après que la chef des dames d’honneur l’ait libéré, il s’est enivré alors qu’il se dirigeait vers la porte et commença à crier des choses étranges qui ont poussé les gardes à le mettre en détention. »

« Il n’aurait pas dû ! Je peux comprendre qu’il ait eu envie de boire un verre après ce joli sermon, mais quand même… Wolanski ne ferait jamais rien qui puisse le faire arrêter ! Nous devons protester tout de suite ! »

« J’ai entendu dire qu’il était apparu devant le portail en portant un sous-vêtement de femme sur la tête et en déclarant “Les petites filles sont les meilleures” », expliqua un parasite.

« Oh, je vois… Eh bien, j’espère qu’il sortira bientôt. », dit Elliott en hochant la tête.

Elliott s’effondra sur sa chaise. Le fait qu’il n’ait pas objecté à l’accusation démontrait que même lui ne pouvait pas comprendre la distinction faite par Wolanski entre les poitrines plates et les mineures.

Il semblerait que Wolanski ait encore des prédications à faire. On aurait pu penser qu’Elliott, au moins, aurait cru en l’innocence de son ami.

Semblant inquiète, Margaret courut vers Elliott. Ce n’était pas le moment de se réjouir de la sublime expérience qu’elle avait vécue la nuit précédente.

« Prince Elliott, courage ! », dit Margaret d’un ton enjoué.

« Margaret, je ne sais même plus quoi faire. », soupira Elliott.

« Je sais ! Prends ça. Ça va te remonter le moral ! »

Margaret sortit alors de sa poche un morceau de tissu d’un violet éclatant.

« C’est le plus grand trésor de l’humanité, rempli de rêves et d’espoir ! »

« Oh ? Qu’est-ce que c’est ? »

« Le slip de bain d’Adam ! Je l’ai gagné au milieu d’un grand tumulte après qu’il l’ait jeté dans la foule à la fin ! »

Elle ne les avait au moins pas arrachés directement de lui.

« Est-ce le sien ?! Euh, non ?! Je ne le veux pas ! », déclara Elliott, incrédule.

« Hein ? Pourquoi pas ? »

Margaret regardait Elliott, confuse quant à la raison pour laquelle il reculait.

Ce fut alors que l’un des assistants d’Elliott entra en trombe dans la pièce, mettant fin à la fête.

« Désolé de vous interrompre, mais Mlle Rachel est… »

Les yeux d’Elliott s’agrandirent aussitôt : « Quoi ?! Je n’ai pas le temps maintenant ! A-t-elle encore fait quelque chose ?! »

« Non, le truc c’est… qu’elle se plaint de ce que ses invités lui font subir ! »

« Hein ?! »

*****

Dans le donjon, où elle s’était enfermée, Rachel se cachait derrière les rideaux de douche. Telle était la situation lorsque Elliott et les autres s’étaient précipités sur les lieux. Ses anciens invités n’avaient cependant pas fait attention à eux, et continuèrent à crier sur Rachel.

« Rachel ! Chaque jour de repos gâche deux jours de dur labeur ! Viens ici tout de suite ! »

« Oui, c’est ça ! On dit bien que la persévérance est une force. Tu te rends compte que ça va prendre six mois pour rattraper tout le temps que tu as perdu ?! »

« Nooon ! Je ne suis plus fiancée à Son Altesse, je n’ai donc pas besoin de suivre vos leçons pour devenir reine ! », dit Rachel en pleurnichant.

« Assez de ces bêtises ! Sort ! »

Rachel avait clairement été dépassée par la situation.

En voyant les deux dames debout, les bras croisés et criant en direction de la prison, Elliott grimaça.

« C’est la duchesse Somerset et la comtesse Marlborough… »

La duchesse Somerset était chargée d’éduquer la future reine. Elle était comme une encyclopédie vivante de la vie de palais. C’était la sœur aînée du Grand Duc Vivaldi, et bien qu’elle ait reçu le titre de duchesse, elle n’avait pas de mari.

L’autre femme, la comtesse Marlborough, était une servante, et pas une noble comme la duchesse Somerset, mais elle était née et avait grandi au palais, où elle avait une carrière inhabituelle. Elle était chargée d’enseigner l’étiquette. Comme son père et son mari étaient tous deux officiers du protocole, elle était donc extrêmement stricte en matière de bonnes manières.

Non seulement ces deux femmes reprochaient à Rachel la négligence dans ses leçons, mais elles la réprimandaient sur tous les aspects de ses manières. C’était une double attaque.

« J’ai envoyé de nombreuses lettres à Leurs Majestés afin de demander ta libération et leurs instructions sur notre politique à venir. Et, finalement, j’ai reçu une réponse de Sa Majesté indiquant que nous allons poursuivre ton éducation. Nous ne savions pas quoi faire lorsque le prince a pris congé de son bon sens, mais maintenant que le plan a été décidé, nous avons l’intention de travailler plus dur que jamais pour rattraper le temps perdu ! », dit la comtesse Marlborough.

La comtesse Marlborough serra le poing en hurlant. Ce geste n’était pourtant pas maniéré.

Les sourcils de la duchesse Somerset étaient froncés.

« Honnêtement… Il a fallu plus de deux mois d’écriture de lettres pour obtenir une réponse. Leurs Majestés sont trop indécises. Je leur en toucherai deux mots à leur retour. »

Le roi n’avait pas voulu toucher aux lettres de ces canassons, il avait donc demandé à un chambellan de vérifier leur contenu, puis les avait ignorées. Il allait avoir une discussion.

« Je ! Je ne peux pas ! Sortez ! Dehors ! Je suis enfermée ici ! Je ne peux pas sortir et prendre des leçons ! », insista Rachel.

« Alors tu peux les prendre ici ! La seule chose que tu ne peux pas faire ici, c’est t’entraîner à la danse ! », répliqua la duchesse Somerset.

« Pourquoi devrais-je étudier ici, dans cet endroit si éloigné de ma maison ?! »

« Parce que tu n’as pas du tout étudié ! »

Peu importe les objections de Rachel, les deux dames refusèrent d’abandonner. Mais ce fait-là était pourtant évident. Si une jeune fille comme Rachel pouvait les décourager, elles n’auraient jamais réussi à devenir des instructrices royales.

Rachel resta cachée derrière le rideau et cria : « À quoi bon prendre des leçons royales alors que mes fiançailles avec Son Altesse ont été rompues ?! »

« Tu dois avoir une éducation digne de la future reine de ce pays ! », répondit la duchesse Somerset en criant.

Elles se parlaient sans se comprendre.

« Je vous l’ai dit, Son Altesse… », commença Rachel.

« Ce que dit Elliott est sans importance ! »

La duchesse Somerset intervint, obligeant Rachel à se taire.

« Tu vas être reine, Rachel, et c’est définitif. La décision de la reine de poursuivre tes leçons signifie que Leurs Majestés ont l’intention que cela se produise. Si nous faisons entendre raison à Elliott, il sera plus raisonnable ! »

Les vues de la duchesse sur l’éducation étaient une relique d’une époque révolue.

« Et s’il refuse toujours ?! », demanda Rachel.

« Une fois que je lui aurai fait entendre raison, il sera raisonnable ! »

La duchesse s’entendrait probablement très bien avec Martina.

« Moi aussi je ne veux pas de ces fiançailles ! Je ne veux pas épouser un imbécile qui n’a que son physique pour atout ! », fulmina Rachel.

Même si le commentaire venait de sa désormais ex-fiancée, il gênait Elliott. Mais les dames ne l’avaient pas remarqué, elles étaient au milieu de leur discussion animée.

« C’est parce qu’Elliott est un narcissique à la tête si vide que nous avons besoin d’une reine qui a son mot à dire ! », expliqua la duchesse Somerset.

Cette dernière s’énervait, mais elle n’avait toujours pas remarqué Elliott et son entourage.

« J’ai toujours su qu’avec sa tête, inutile comme un pot troué, il ne durerait jamais comme roi. Il est l’héritier simplement parce que le fils aîné hérite, mais c’est précisément pour cela que nous avons besoin de toi, de quelqu’un qui sera capable de couvrir toutes les brèches. »

La dame mettait à nu des vérités douloureuses qu’Elliott ne voulait jamais entendre.

« Je ne veux pas être reine ou épouser son Altesse ! », protesta Rachel.

« C’est un détail insignifiant qui n’a pas d’importance pour moi ! », répondit la duchesse Somerset.

« Pourrais-tu essayer de t’en soucier ? ! C’est quand même assez important ?! Pourquoi ne pas montrer un peu de respect pour mon opinion ?! »

« En tant que femme noble, tu devais t’attendre à un mariage politique ! Sa Majesté veut ce mariage, donc tu n’as pas ton mot à dire ! »

« Mais je ne veux pas épouser ce crétin ! »

Elliott était toujours pris entre deux feux. Il avait du mal à rester debout avec toutes les piques blessantes qui lui étaient adressées.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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