Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 2 – Chapitre 40 – Partie 1

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Chapitre 40 : Un pervers boit en compagnie d’un singe

Partie 1

« Sois maudite, Rachel ! Tu vas payer pour ça ! »

Elliott était extrêmement contrarié.

Faisant demi-tour, il cria à l’un de ses partisans, le fils d’un comte.

« Comment va Margaret ?! », lui demanda-t-il

« Pas bien. Ses symptômes sont encore sévères. », répondit le jeune homme en secouant la tête.

« Qu’elle soit maudite ! Pourquoi, sale diablesse, je vais lui tordre son fichu cou ! Comment ose-t-elle faire ça à Margaret ? Maudite soit-elle ? N’y a-t-il aucun moyen de me débarrasser rapidement de ce démon pestilentiel ? ! Grrrr ! J’aimerais pouvoir mettre le feu au donjon et la brûler ! »

Elliott cria jusqu’à ce qu’il s’effondre. Pendant ce temps, derrière lui…

« Mweh heh heh heh… Les merveilleux pecs d’Adam… Ils sont incroyables… »

Margaret, qui avait passé un très bon moment au goûter de Rachel, bavait tandis que son esprit vagabondait au pays des rêves. Trois jours s’étaient pourtant écoulés, mais son âme n’était toujours pas revenue dans son corps.

Le fils du comte prit un air sombre en disant : « Nous devons envisager le pire scénario. Il est possible qu’elle devienne une groupie d’Adam Stewart. »

« Quoi ? ! P-Par pitié, épargne-moi au moins ça ! Merde ! Pourquoi n’y a-t-il pas de docteurs pour ce genre de maladie ?! »

Alors que ses compagnons regardaient Elliott crier et s’en prendre aux meubles, ils chuchotaient entre eux.

« Si ça continue, il pourrait vraiment mettre le feu au donjon cet après-midi. »

« Oui, mais il nous fera faire le sale travail. »

« Bien sûr qu’il le fera. Mais je ne sais pas si j’ai envie de tuer quelqu’un pour un peu de harcèlement. »

« Y a-t-il un moyen de lui changer les idées ? »

Les associés d’Elliott discutèrent discrètement de ce qu’il fallait faire sans qu’il s’en aperçoive et élaborèrent un plan.

« Oui, faisons ça. »

« Ça va marcher, et ça devrait lui permettre de se défouler suffisamment. »

« Très bien », dit Wolanski avec un hochement de tête.

Leur petite réunion terminée, Wolanski leva la main en tant que représentant du groupe.

« Votre Altesse, puis-je me permettre de vous parler un instant ? »

« Quoi ?! » dit Elliott en grognant.

« Pourquoi ne faisons-nous pas quelque chose pour punir Mlle Rachel pour son arrogance ? »

« Oh ? Comme quoi ? »

Wolanski expliqua leur plan tout en essayant de calmer les nerfs d’Elliott. Les autres garçons furent soulagés de voir qu’Elliott se ralliait peu à peu à l’idée, et ils se lancèrent des regards complices.

Elliott se mit à rugir afin de rallier les troupes. « OK, c’est parti ! On joue ce soir ! Préparez-vous ! »

« Oui, monsieur ! »

Mais au milieu de toute cette précipitation, personne ne remarqua le petit objet accroché au rideau qui battait au vent.

*****

« Ook ! »

« Bienvenue à la maison, Haley. Où étais-tu parti jouer aujourd’hui ? », demanda Rachel tout en embrassant doucement son singe de compagnie une fois qu’il était revenu par la fenêtre grillagée.

Après lui avoir donné un bon coup de brosse, Haley sauta sur la table d’appoint de Rachel, satisfait.

« Ooook, ook, ook ? »

Il pointa sa tempe et fit un mouvement circulaire avec son index, puis forma un poing et mima une explosion.

« Oh, tu es allé voir le Prince Elliott ? »

Haley ramassa un stylo à proximité et en attrapa le bout. Puis, avec son autre main, il imita une allumette et il mit le feu à l’autre extrémité du stylo.

« Hmm, est-ce qu’il prévoit d’apporter des feux d’artifice et de les jeter ici ? »

Haley hocha la tête.

Rachel serra Haley dans ses bras, caressant sa petite tête.

« Merci, Haley. Je peux maintenant faire quelque chose à ce sujet. Puis-je te demander d’aller voir les surveillants ? »

« Ook ! »

*****

Tard dans la nuit, un groupe d’hommes se faufila dans le bâtiment qui abritait le donjon.

« On dirait que les lumières sont éteintes », chuchota Elliott.

« Oui. Elle s’est endormie. Parfait. », chuchota Wolanski en retour.

Elliott et ses acolytes se déployèrent en éventail en s’approchant de la fenêtre grillagée, déposant délicatement les chandeliers et les paquets nouvellement achetés qu’ils avaient apportés.

Parmi les jouets à leur disposition, un en particulier était très utile dans des moments comme celui-ci : le feu d’artifice. Lorsqu’ils étaient allumés, ils sortaient d’un tube et éclataient avec un grand bruit. C’était comme s’ils avaient été conçus pour être tirés dans la cellule de Rachel. S’ils étaient plus gros, on les qualifierait probablement comme des armes, mais à cette taille, ils ne pouvaient qu’effrayer avec leur bruit. Et c’était exactement ce qu’ils voulaient faire aujourd’hui.

« Heh heh heh… Je peux déjà la voir paniquer. Très bien, faites-les péter ! », ordonna Elliott.

« Oui, monsieur ! »

Ils déchirèrent les nombreux sacs de feux d’artifice qu’ils avaient achetés, mais juste au moment où ils allaient allumer le premier…

Fwoosh !

Il y eut un léger bruit d’explosion venant de l’intérieur de la fenêtre, et un feu d’artifice, du même type que celui qu’ils avaient acheté, vola vers eux. Et il n’y en avait pas qu’un seul.

« Quoi ?! »

« Quoi ?! »

Les feux d’artifice atterrirent dans leur groupe et commencèrent à exploser. Elliott et ses associés étaient répartis autour de la fenêtre, de sorte que la personne à l’intérieur du donjon pouvait tirer au hasard et quand même toucher certains d’entre eux.

« Merde ! Elle a frappé la première ! »

« Comment Mlle Rachel peut-elle tirer autant ?! »

Elliott ordonna à sept ou huit gars de tirer, mais à cause de leur trajectoire bancale, leurs tirs atteignaient rarement la fenêtre grillagée. La plupart s’envolaient dans la mauvaise direction.

« Pourquoi ?! »

« Ça ne marche pas du tout ! »

Les choses ne s’étaient pas déroulées comme prévu, et maintenant Elliott et ses acolytes étaient dans un état de confusion totale.

« C’est plutôt amusant, non ? », dit Rachel avec jubilation.

Rachel alluma une série de feux d’artifice qu’elle avait préparés sur un morceau de tôle ondulée. Une fois allumés, ils se déplacèrent le long des rainures de la tôle et s’envolèrent d’eux-mêmes. Elle touchait des cibles beaucoup plus souvent qu’Elliott et les garçons, qui n’avaient aucune expérience des feux d’artifice et les allumaient et les relâchaient à la main.

« Ook ! »

À côté de Rachel, Haley installa joyeusement le pétard suivant.

« Es-tu en train de me dire que c’est à peu près l’heure de notre feu d’artifice spécial ? » demanda Rachel.

« Ook ! »

« Calmez-vous ! Elle est seule contre nous tous ! Si nous visons tous ensemble, nous pouvons gagner par la seule force du nombre ! », cria Elliott.

Crackle-crackle-cracle ! Boum !

Un autre feu d’artifice explosa.

« Quoi ?! »

« Hé ! Celui-là était plus fort que les autres ! »

Au milieu de tous les tirs entrants, un fils de baron habillé en chevalier d’entraînement avait pu distinguer ce que c’était grâce à sa silhouette.

« Elle a regroupé les fusées ! J’en vois trois, non, quatre attachées ensemble, et il y a des pétards dessus ! »

« Vous pouvez faire ça ?! », demanda Elliott, incrédule.

Même si les feux d’artifice n’étaient pas si puissants, ils vous effrayaient quand même pendant une seconde s’ils explosaient juste à côté de vous. Et les feux d’artifice qui venaient vers eux étaient plus forts et plus explosifs que les leurs.

C’était un sept contre un, pourtant les gars étaient en train de perdre. Mais avant qu’ils puissent prendre l’avantage, la tragédie suivante frappa.

« Huh ? »

Alors que l’un d’entre eux tendit la main vers son prochain feu d’artifice, ce dernier pencha la tête et fixa avec confusion l’endroit où son feu d’artifice aurait dû se trouver. Il regarda autour de lui et vit le singe avec plusieurs sacs de feux d’artifice, et il attachait toutes les fusées ensemble.

« Ah ! Hé, attends ! Si tu les allumes comme ça… ! »

Alors que le singe s’éloignait d’un bond, les feux d’artifice s’allumèrent au hasard.

« Aaah ! »

« Fuyez ! »

Ils couraient pêle-mêle devant les feux d’artifice qui explosaient. Le singe allumait pétard sur pétard pour alimenter le chaos, les lançant partout où les garçons s’agglutinaient.

Et au moment où le calme était enfin revenu et qu’Elliott s’était assis, épuisé, la plus grande tragédie de la nuit s’était produite. Une silhouette était soudainement apparue à côté de lui.

« Hm ? »

Au moment où il leva les yeux, il vit la chef des dames d’honneur.

« Votre Altesse, il semblerait que toutes mes réprimandes de l’autre jour soient entrées dans une oreille et sorties par l’autre. »

« Euh, non… », marmonna Elliott.

« Devrions-nous discuter de cela dans votre bureau ? Ou peut-être préférez-vous vous mettre à genoux et vous excuser auprès des travailleurs nocturnes dans le couloir ? »

« Dans mon bureau, s’il vous plaît… »

*****

« C’était affreux… », pleurnicha Elliott.

Après que la chef des dames d’honneur lui ait donné le plus beau sermon de sa vie, Elliott fustigea ses propres gars pour leur plan mal conçu, puis se traîna jusqu’à sa chambre. Il était devenu une épave émotionnelle, et il voulait juste s’évanouir, s’effondrer dans le lit sans autre forme de procès. Ce dernier enleva son manteau dans le salon et ouvrit la porte de la chambre avec la ferme intention de se mettre au lit avec sa chemise. Malheureusement, ce fut à ce moment-là que la dernière tragédie de la nuit s’abattit sur lui.

Quand Elliott ouvrit la porte, le singe était là.

« Huh ? »

Pas de doute, il y avait un singe dans sa chambre. Il le regarda, tout aussi choqué de voir Elliott qu’Elliott l’était de le voir.

« Huh ? Toi ! Attends ! C’est quoi ça ?! »

Le singe tenait une torche. Il la lança sur Elliott puis il passa devant lui en courant.

Elliott tressaillit : « Merde ! Gardes ! Nous avons un singe pyromane ! »

Elliott n’était pas sûr que les mots qui sortaient de sa bouche avaient un sens, mais c’était la seule chose qu’il pouvait imaginer qu’un singe ferait avec une torche allumée.

« Maudite sois-tu, Rachel », hurla Elliott.

Il n’y avait qu’un seul singe blanc dans le palais, et c’était l’animal de compagnie de Rachel.

« Tu vas donc commettre un incendie criminel maintenant ?! »

Elliott piétina la petite torche de la taille d’un singe, puis s’empressa de regarder autour de lui pour voir ce qui avait pris feu. Il découvrit alors que le singe n’avait brûlé aucun des meubles. En fait, comme rien n’était en feu, brûler sa chambre n’était pas le but. Il vit cependant des choses qui n’étaient pas là avant.

« Qu’est-ce que c’est ? »

En entrant dans la chambre, Elliott vit des pots étalés sur le sol, une dizaine. Il y avait des planches sur le sol et des piles d’huile de pin et de sciure de bois dessus, et les pots étaient placés dessus. Le singe avait allumé ces piles. À l’intérieur des pots, il y avait ce qui semblait être des grains de maïs et de l’huile.

Elliott ne savait pas ce qu’était le pop-corn. Avant qu’il puisse agir, bien qu’il ait essayé d’éteindre les flammes immédiatement, les premiers grains commencèrent à éclater.

Pop !

« Huh ? Quoi ?! »

Cette unique pop résonna et cela se répandit rapidement.

Po-po-po-po-po-po-po-po-po-pop !

Des bouffées blanches non identifiées volèrent dans tous les sens. En un rien de temps, le pop-corn s’éleva et plut comme de la grêle, frappant violemment Elliott de toutes les directions. L’odeur parfumée de l’huile se répandit dans la pièce.

« Aïe ! C’est chaud ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

Les gardes s’étaient précipités sur les lieux, mais ils n’avaient rien pu faire. Ils étaient tout aussi peu familiers avec le pop-corn qu’Elliott, et ne savaient pas s’il était prudent de verser soudainement de l’eau dessus.

Le nombre de bouffées blanches continua à se multiplier tandis que la dame d’honneur arrivait, bien que personne ne l’ait appelée. Elle s’en prit alors à Elliott. Lorsque les explosions se calmèrent enfin, la chambre d’Elliott était jonchée de petites bouffées blanches de maïs à perte de vue.

*****

Un Wolanski épuisé marchait dans un couloir près des jardins arrière en rentrant chez lui. En chemin, il s’arrêta pour se reposer sur un petit escalier dans le hall.

« Ouf… Je suis crevé. »

Il se sentait particulièrement fatigué aujourd’hui. Il ne s’attendait pas à ce que Mlle Rachel riposte avec ses propres feux d’artifice. Les avait-elle avec elle depuis le début ? Quelle formidable jeune femme !

« Si une jeune femme doit m’épuiser, je serais bien plus heureux si elle était plate. »

Rachel était tout le contraire de cela. Elle était aussi grande et belle, sans aucun soupçon de mignonnerie.

« Elles ont toutes les deux la même beauté naturelle abondante, mais Miss Margaret est vraiment plus mon type. Mm-hmm. »

Arrivé à cette conclusion, Wolanski regarda au bout du couloir. Il y avait le singe. Il portait un petit panier sur son dos et semblait ne faire que passer.

Si je me souviens bien, le nom du petit coquin est…

« Henry ? »

C’est l’animal de compagnie de Mlle Rachel ?

« Ook ! »

Le singe secoua vigoureusement la tête, mais il était difficile d’imaginer qu’il y avait deux singes comme lui dans le palais. Wolanski ne savait pas trop pourquoi le petit singe s’entêtait à nier, mais cela n’avait pas d’importance. Contrairement à Son Altesse, Wolanski n’allait pas malmener un animal.

« Le fait que tu veuilles rôder dans le coin ne me dérange pas. Mais ne me fais pas de mauvais tours, d’accord ? »

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