Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 1 – Chapitre 25 – Partie 1

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Chapitre 25 : La jeune demoiselle entretient des invités

Partie 1

En tant que prince, Elliott avait un certain nombre de tâches à accomplir quotidiennement. De plus, il y avait récemment eu une augmentation massive de la quantité de documents qu’il devait signer et du nombre d’inspections qu’il devait effectuer, de sorte que ses journées étaient si occupées qu’il en oubliait complètement cet ennuyeux donjon.

Malheureusement, Elliott fut forcé de se souvenir de son habitant exaspérant lorsqu’il regarda dehors pendant l’heure du thé et aperçut de la fumée s’élevant près d’un bâtiment qu’il connaissait trop bien.

« Nous avons un temps magnifique aujourd’hui », remarqua Elliott.

« Vous voyez ça, Votre Altesse ? Il y a de la fumée. », demanda Sykes.

« Je vais peut-être emmener Margaret faire un tour sur la colline. »

« C’est près du donjon, non ? Est-ce qu’elle brûle du bois ? »

« Maintenant que j’y pense, je me suis surmené récemment et je n’ai pas fait assez d’exercice. Ce n’est pas bon. »

« Huh ? Je sens de la viande qui cuit. Whoa, ça me met vraiment en appétit. »

« Très bien, quittons la ville pour la journée ! Nous partirons dès que Margaret sera là, alors prépare les chevaux ! »

« Votre Altesse, écoutes-tu ? Rachel manigance encore quelque chose. »

« Sykes, Son Altesse essaie de ne pas le remarquer… », l’interrompit George.

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Elliott s’était traîné jusqu’au donjon, en partie par sens de l’obligation. Et quand il arriva devant, il vit deux hommes près de la porte en train de préparer un barbecue. D’après leur tenue, ils étaient des chefs en formation. Elliott les ignora et entra.

« Tu ne vas pas les interroger, Votre Altesse ? », demanda Sykes en tirant sur la manche d’Elliott.

Elliott se retourna alors avec un regard aigre sur son visage.

« Regarde-les. Ce ne sont que des larbins. Quoi qu’il se passe ici, l’attraction principale est en bas. Et la cause de tout ça aussi. Nous pouvons en être certains. »

« Après tout, ma sœur ne peut pas quitter sa cellule », remarqua George.

Elliott et George se firent des signes de tête, mais Sykes continua, ne voulant pas accepter leur réponse si facilement.

« Mais, Votre Altesse… », commença-t-il.

« Quoi, as-tu quelque chose de plus à dire ? », répondit Elliott.

« Si tu ne laisses pas Mlle Rachel tranquille et les arrêtes tout de suite, ils vont plier bagage et partir sans rien nous préparer. »

« C’est ta priorité ?! La nourriture ?! »

En bas dans le donjon, un chef bien installé se tenait devant les bars et expliquait les différents plats.

« Voici le plat principal d’aujourd’hui, du filet de bœuf saignant façon prison. Normalement, je fais cuire la viande sur une plaque de fer pour qu’elle soit belle, mais cette fois, j’ai choisi de la faire cuire sur un gril pour créer l’image des barreaux de fer. Quant à la sauce, je n’ai pas pu utiliser les jus pour la préparer, je l’ai donc cuite directement dans la flamme du charbon de bois afin de lui donner une saveur parfumée et fumée qui, je pense, lui confère un certain charme rustique. »

Après avoir mis une petite tranche du steak dans sa bouche, Rachel déclara gaiement : « C’est délicieux ! Cette sauce est tellement différente de ce que j’ai mangé au restaurant. »

« Je me suis inspiré de votre propre beauté, Mlle Ferguson, et j’ai utilisé du chocolat amer comme base pour la sauce. »

« Oh, tu es un si bon flatteur ! »

Alors que la cliente et le chef échangeaient joyeusement leurs opinions sur la nourriture, Elliott lança : « N’est-il pas temps que vous écoutiez ce que nous avons à dire ? »

Les regards inexpressifs sur les visages de Rachel et du chef semblaient dire : « Hein ? Que veut-il ? »

Elliott jeta un coup d’œil à ses associés. George hocha légèrement la tête et s’avança. Ce dernier avait lancé un regard furieux à Rachel, en désignant l’assiette devant elle.

« Ma sœur, à propos de toute cette nourriture… Comment as-tu introduit les assiettes dans ta cellule ? »

« Ce n’est pas ce que je voulais savoir ! », lui cria Elliott.

Le chef s’était incliné : « Mes apprentis ont mis les assiettes à l’avance, puis j’ai placé la viande dessus avec des pinces et j’y ai ensuite mis la touche finale. »

« Alors c’est comme ça que ça marchait ! », dit George avec enthousiasme.

« Je te l’ai déjà dit, cette partie n’a pas d’importance ! », cria Elliott tout en poussant George sur le côté.

« Rachel, je te l’ai déjà dit, non ? ! On ne commande pas de nourriture à l’intérieur. »

Rachel avala la bouchée dans sa bouche, tout en hochant sérieusement la tête.

« Oui, tu l’as dit. »

« Je vois. Alors qu’est-ce que c’est, exactement ? »

Rachel baissa alors les yeux sur son assiette.

« Bonté divine, Votre Altesse. Ce n’est pas de la nourriture sur commande. »

« Oh ? Alors qu’est-ce que c’est ? »

« C’est un service de traiteur », répondit Rachel tout en adressant à Elliott un sourire innocent.

« C’est la même chose, espèce d’idiote ! »

Elliott regarda alors autour de lui avec des yeux injectés de sang.

« Je suis sûr que je demande ça chaque fois, mais que fait le gardien de prison ?! »

Au moment où Elliott dit cela, ses yeux rencontrèrent ceux du gardien, qui était assis sur sa chaise. Il tenait une assiette contenant la même nourriture que Rachel et croquait une bouchée de viande. Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux du prince, il s’empressa d’avaler, puis sourit et leva le pouce vers le prince.

« Tout va bien ! Rien de suspect n’est apparu ! J’ai soigneusement testé tout ça pour vérifier si c’est empoisonné ! »

« Vous ne testez pas le poison, vous ne faites que le goûter ! Et je me fiche de ce qu’il y a dans la nourriture de cette malheureuse ! Vous l’avez laissée vous acheter pour un misérable morceau de viande ! »

« Non, Votre Altesse. Je suis loin d’être aussi radin. J’ai insisté pour avoir un repas complet dès le début. »

Pendant qu’Elliott envisageait d’exécuter sommairement le garde, Rachel finit son steak puis elle posa sa fourchette.

« Votre Altesse. Tu sais, tout ce que j’ai fait, c’est de commander… un traiteur ? »

« À l’instant, tu étais sur le point de dire que tu avais commandé de la nourriture, non ? », insista Elliott.

Ignorant l’objection raisonnable d’Elliott, Rachel répondit : « Il y aura bientôt une fête à la Maison des Ferguson, alors je testais les plats que nous allons servir. »

« Tu n’as pas besoin de tester la nourriture en prison quand ils m’ont moi, ma sœur », fit remarquer George.

George fut aussi tragiquement ignoré, parce qu’Elliott éclata de rire et lui répondit, « Toi, tu testes la nourriture de la fête ?! Alors que tu ne peux pas y assister toi-même ? ! Quoi, ils vont mettre des banderoles disant que tu l’as sponsorisé ?! Ou peut-être, lire un petit message de ta part disant que tu souhaites leur succès de loin ?! »

Rachel avait peut-être sorti beaucoup de bêtises, mais elle n’allait clairement pas assister à un rassemblement chez elle. Il était drôle de voir le zèle qu’elle mettait dans l’organisation d’une fête à laquelle elle ne pouvait pas aller elle-même. Rachel ne se rendait-elle pas compte à quel point elle avait l’air ridicule ? C’était la première fois qu’Elliott était aussi satisfait de quelque chose qui impliquait Rachel, et il ne pouvait pas s’arrêter de rire.

Rachel regarda Elliott glousser triomphalement. Elle pensa à la lettre cachée sous son assiette et sourit.

Je suis heureuse que cela vous plaise, Votre Altesse. Je suppose que tu y assisteras aussi ?

*****

Lorsqu’ils virent à quel point Margaret était adorable dans sa tenue, Elliott et les autres qui gravitant autour affichèrent un large sourire.

« Tu es magnifique, Margaret. Comme une fée des fleurs », dit Elliott d’un air rêveur.

« Oh, Votre Altesse ! »

La façon dont Margaret l’avait regardé avec embarras était tout simplement mignonne. Au lieu de la beauté parfaite d’un visage d’adulte, le sien était plein de ce charme féminin qui existait dans les moments fugaces sur le chemin de la maturité. Elliott avait pensé que la robe de soirée au décolleté plongeant serait trop voyante pour sa beauté encore juvénile, mais… En fait, l’incongruité avait joué en sa faveur !

Vu comme elle est belle dedans, je suis content de la lui avoir offerte, pensa Elliott en souriant.

Wolanski s’était approché de lui, un sourire niais sur le visage. C’était pratiquement la même expression que celle du prince.

« Elle est merveilleusement belle, Votre Altesse », commenta Wokanski.

« Oui, Margaret est vraiment adorable », convint Elliott.

« Oui, vraiment. La robe tube à bustier était un choix particulièrement judicieux. »

« Je sais. J’ai mis du temps à me décider quand je suis allé faire les magasins de vêtements avec elle, mais j’ai pensé que garder un minimum de froufrou et de ruban et opter pour un design simple et mature pourrait être bon. »

Elliott était fier que quelqu’un complimente son choix, et Wolanski ne cessait de trouver d’autres points à louer.

« Oui. En les serrant pour qu’elle ne glisse pas vers le bas, la robe accentue sa modeste poitrine d’une manière vraiment merveilleuse ! »

« C’est une perspective plutôt… unique », marmonna Elliott.

« Vraiment ? Je pense pourtant que c’est tout à fait normal. En tant que président de la Société des poitrines plates de notre royaume, je voudrais décerner à Mlle Margaret le titre de fille plate de l’année ! »

Tout ce que cet homme disait était étrange.

« Je ne pense pas que ses seins soient si inexistants… », lui contesta Elliott.

« Que dit un homme de ta stature, Votre Altesse ?! L’aplatissement doit être subtil, mais toujours affirmé ! Nous ne choisissons pas n’importe quelle falaise ou planche à repasser, non ! Si tu ne peux pas comprendre la subtilité de cette ligne, Votre Altesse, alors tu ne seras rien d’autre qu’un adorateur de poitrine plate de second ordre ! »

« Si je suis un jour de premier ordre dans ce domaine, je crois que c’en sera fini de moi, » dit Elliott alors que Wolanski respirait lourdement par les narines.

« Tu agis comme ça, et pourtant ton nom de famille est Seinlanski. »

« Wolanski, Votre Altesse. »

Après que Margaret ait fini de savourer sa nouvelle robe, elle prit une dernière pose avant de courir aux côtés d’Elliott.

« Prince Elliott, je te remercie beaucoup pour cela ! »

« Ce n’était rien, Margaret. Je suis aussi heureux de pouvoir te voir si bien habillée. »

Avec sa bien-aimée accrochée à son bras, Elliott avait la tête dans les nuages… pour quelques secondes seulement, jusqu’à ce que les prochains mots sortant de la bouche de Margaret viennent tout gâcher.

« OK ! Je vais aller me vanter de ça auprès de Mlle Rachel ! Je vais lui dire à quel point tu es gentil avec moi ! »

Elliott n’était pas très enthousiaste à cette idée.

« Margaret, tu n’as pas besoin de sortir de tes gonds pour lui montrer… », dit-il.

« Mais, Prince Elliott, Mlle Rachel organise un événement de son côté, alors je voulais m’incruster dans ma robe et lui faire savoir qui tu aimes vraiment ! »

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