Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 1 – Chapitre 21 – Partie 2

***

Chapitre 21 : La jeune demoiselle veut apprendre à connaître la jeune fille

Partie 2

Margaret ramassa la chaise du gardien de prison et la jeta sur Rachel de toutes ses forces. Évidemment, elle heurta les barreaux et tomba au sol.

Margaret leva les yeux au ciel et cria : « Personne ne traite quelqu’un de sac de frappes sans malice !!! »

« Oh, mon Dieu ! C’est dommage que ma sincérité ne vous ait pas atteint… »

« Demandez à un médecin d’enlever votre cerveau, de le laver et d’en réparer les parties cassées ! »

« Merci beaucoup pour cette suggestion originale. Je vais la prendre en considération. »

« Vous n’avez aucune intention de le réparer ! »

*****

Au moment où elle allait craquer, Margaret remarqua un poids dans son sac et se souvint de ce qu’elle était venue chercher ici.

« Oh, c’est vrai ! Grâce à vous, j’ai failli oublier la raison pour laquelle je suis venue ici. »

Un sourire en coin traversa son visage chéri alors qu’elle posa le sac sur le sol.

« Hee hee, aujourd’hui je vous ai apporté une bonne collation. Je suis sûre que vous souffrez ici, dans le donjon, sans recevoir une alimentation correcte. »

Margaret mit un sachet de menthe à l’intérieur d’une serviette qu’elle avait sortie du sac, puis les utilisa pour couvrir la moitié inférieure de son visage. Elle se moqua alors de Rachel, sa voix étant maintenant étouffée.

« Voyez-vous, le prince Elliott m’a donné un peu d’argent, et je suis allée acheter des fruits frais au marché. Il paraît que c’est très nutritif et bon pour la santé. »

Margaret enfila ensuite des gants épais et sortit un paquet de forme étrange, fermé hermétiquement.

« Je leur ai demandé de choisir un fruit particulièrement mûr pour moi. Je suis sûre qu’il fera des merveilles pour vous, puisque vous êtes coincée sous terre dans ce donjon, à ne manger que des aliments en conserve. »

Margaret entailla le paquet avec un couteau, sortant la chose à l’intérieur. Une intense odeur de pourriture s’était rapidement répandue et s’incrusta dans la pièce lorsque Margaret révéla un objet jaune hérissé.

« C’est un fruit tropical. Un durian, comme ils l’appellent. Il dégage une odeur assez forte, mais cela vous indique simplement qu’il est mûr. Hee hee, profitez de ce fruit frais. »

Margaret posa le durian sur la chaise du garde, hors de portée de Rachel.

« Il a une enveloppe dure, alors demandez à M. le Garde de le couper pour vous. Je vais le laisser ici afin qu’il ne disparaisse pas avant. »

Margaret sourit sous son masque en regardant Rachel.

Le Prince Elliott essaie de la faire se soumettre. C’est pourquoi il utilise des méthodes fades qui ne fonctionnent pas. Je vais juste aller jusqu’au bout en la harcelant, que Rachel s’excuse ou pas. Si elle souffre, alors tant mieux. Si je continue à la frapper sans trop réfléchir, elle finira par capituler.

Rachel regarda calmement le durian.

« Wôw, ça me ramène en arrière. J’avais l’habitude d’en voir il y a longtemps, lors de voyages à l’étranger. »

Elle ne grimace pas le moins du monde en regardant le fruit puant avec fascination.

« L’odeur… ne vous dérange pas ? », demanda Margaret.

« Ça sent beaucoup les oignons pourris, non ? Les gens du coin disent pourtant qu’ils aiment ça. »

Margaret n’avait pas compté sur le fait que Rachel y soit habituée, et elle grinça des dents de vexation.

Rachel ouvrit l’une des boîtes en bois au fond de la cellule et fouilla dedans, à la recherche de quelque chose.

« Voyons voir. Je suis sûre que c’était par ici… Je l’ai trouvé. »

Rachel revint en tenant une grande boîte.

« Mlle Poisson, laissez-moi vous donner ceci en signe d’appréciation. »

« Huh ? Qu’est-ce que c’est ? »

La canette que Rachel lui offrait semblait être de fabrication étrangère.

« Nous en avons reçu une fois quand je suis partie en voyage avec Son Altesse, et il en était très friand. Bien que je doute qu’il l’ait jamais vu à l’intérieur de la boîte. Puisque je l’ai à portée de main, vous pouvez l’avoir. »

« Est-ce quelque chose d’inhabituel ? », demanda Margaret.

« Vous ne le verrez pas souvent dans ce pays. »

« Hmm… »

C’était apparemment incroyablement précieux. En plus de cela, il n’était pas disponible dans le pays, et c’était quelque chose que le Prince Elliott aimait.

Margaret prit la lourde boîte.

« Je vais aller l’ouvrir tout de suite ! »

« Je suis heureuse de voir que vous l’aimez. »

*****

Margaret disparut comme le vent, laissant Rachel toute seule.

« Je savais que je l’avais déjà vue quelque part. C’était donc la fille qui s’est accrochée à Son Altesse comme un poisson-ventouse le soir de la fête. »

Parce que Rachel ne s’intéressait pas à Elliott et ne voyait leurs fiançailles rompues que comme un moyen d’arriver à ses fins, elle ne s’était jamais préoccupée de vérifier qui était sa nouvelle partenaire. En y réfléchissant maintenant, c’était une erreur d’inattention. Honnêtement, les points clés de l’histoire étaient qu’Elliott allait déclarer que leurs fiançailles étaient rompues et qu’elle serait ensuite jetée en prison, toutes les autres personnes autres que ce bouffon de prince était donc considéré comme sans importance.

« Mlle Margaret de la maison baronniale de Poisson… D’après les deux fois où je lui ai parlé, je dirais que c’est une mangeuse d’hommes qui change d’attitude en fonction du sexe de son interlocuteur. Elle a aussi un côté simple, laissant tomber son masque dès qu’elle s’énerve. Et vu qu’elle a pris au sérieux un cadeau que sa cible lui a offert et qu’elle l’a ramené avec elle, ce n’est pas une penseuse particulièrement profonde. »

Rachel porta une main à son menton, en hochant la tête : « Pour résumer, c’est une idiote à courte vue. »

Alors que Rachel réfléchissait dans le donjon sombre, la lumière vacilla et le garde entra.

« Quoi ? ! Vous êtes donc réveillée, Mademoiselle ?! C’est quoi cette horrible odeur ? », demanda-t-il.

En voyant le garde, qui lui parlait comme à un ami proche, Rachel sourit un peu, soulagée.

« La jeune femme qui est venue me rendre visite tout à l’heure a apporté un cadeau, mais il semblerait qu’il soit pourri… »

En s’approchant, le gardien de prison vit que l’objet en question avait été laissé sur sa chaise. Il avait l’air vraiment malheureux.

« Ce truc pue. Comment ne l’ont-ils pas remarqué quand ils l’ont apporté ? ! Quel est l’idiot responsable de ça ? »

« C’est Mlle Sac de Frappe. Celle qui est venue l’autre jour. »

« Oh, elle… »

Bizarrement satisfait par cette explication, le garde enroula un chiffon autour du fruit pourri, du moins le supposait-il, et le porta dehors.

Une fois qu’il fut parti, Rachel mit le masque qu’elle avait utilisé pour peindre et chercha la plus grande planche de bois qu’elle avait pu trouver. Elle l’utilisa pour ventiler la pièce aussi fortement qu’elle le pouvait.

Rachel avait reçu des leçons rigoureuses afin de la préparer à devenir la prochaine reine. Son visage impassible était sans égal.

*****

Elliott prenait le thé dans son bureau avec ses associés lorsque Margaret entra en portant une grande boîte.

« Prince Elliott, j’ai reçu ça en cadeau. Pourrais-tu l’ouvrir ?! »

« Margaret ! »

Au moment où Elliott vit que la fille qu’il aimait le plus au monde était venue lui rendre visite, il se leva, souriant. Puis il vit la chose étrange qu’elle portait.

« Hm ? Qu’est-ce que c’est ? », demanda-t-il.

« Elle a dit que c’était quelque chose que tu as aimé manger lors d’un de tes voyages à l’étranger ! », répondit Margaret.

« J’ai mangé ça lors d’un voyage à l’étranger ? Hmm, qu’est-ce que ça peut être ? »

Elliott avait fait plusieurs voyages de ce type, mais pourtant rien de ce qu’il y avait mangé n’était assez bon pour que cela lui soit resté en mémoire.

Prenant la boîte en main, George essaya de lire l’étiquette.

« Voyons voir… C’est écrit soor… Stremming ? Strumming ? D’après l’image sur la boîte, je pense que c’est une sorte de plat de poisson… »

Il n’arrivait pas à comprendre les instructions.

Attrapant la boîte gonflée de George, Sykes la tapota légèrement.

« J’ai déjà vu des conserves, mais je ne savais pas qu’elles pouvaient gonfler comme ça. »

Aucun d’entre eux n’avait la moindre connaissance de la fermentation.

« Quel genre de plat est-ce, Votre Altesse ? », demanda George.

« Je n’en ai pas la moindre idée… En fait, c’est la première fois que je regarde une boîte de conserve de si près comme ça. Je me demande ce que c’est ? », répondit Elliott.

Sykes rit de leur perplexité : « Nous le saurons quand elle sera ouverte. Je parie que mon couteau peut couper ce couvercle. »

« Oh, ouais ? OK, vas-y et ouvre-la », dit Elliott.

Elliott, Margaret et George regardèrent Sykes tenir la boîte de conserve de sa main gauche et faire un grand mouvement avec le couteau de sa main droite.

Soudainement, Elliott eut l’idée de demander à Margaret : « De qui l’as-tu reçu ? »

« Mlle Rachel. »

« Sykes ! Arr — »

Au moment où Elliott lui criait d’arrêter, le couteau de Sykes s’était enfoncé profondément dans la boîte.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire