Une vie en prison est facile pour une Vilaine – Tome 1 – Chapitre 19 – Partie 2

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Chapitre 19 : La fille planifie à l’avance

Partie 2

Depuis qu’elle s’était rapprochée d’Elliott, Margaret avait subtilement posé des questions sur Rachel, mais la compréhension du prince à son sujet avait été à peu près la même que celle de Margaret. Pourtant, même si Rachel avait une présence minimale et faisait juste partie du décor, elle restait quand même officiellement la fiancée d’Elliott, sans parler du fait qu’elle était la fille de la maison ducale, qui se tenait au sommet de la noblesse. Il n’y avait pas de pénurie de filles comme Margaret, qui courtisaient ce prince brillant, mais si vous regardiez les données concernant leur lignée, leur histoire et leur éducation, Rachel était bien au-dessus du lot. Aucune des filles de marquis et de comtes, ou toute autre jeune fille aisée qui avait essayé d’utiliser sa stature sociale pour monter une attaque contre Elliott, n’avaient été capables de capturer la cible de leurs affections. Faire appel à Elliott n’était pas suffisant pour vaincre Rachel, qui les surclassait en tout.

Et Margaret était la plus petite des nobles, la fille d’un baron. Entourée de toutes ces filles de bonnes lignées, Margaret avait commencé avec un trop gros handicap. Mais grâce à son éducation en ville, elle avait écarté, physiquement, la plupart des autres filles et attira l’attention d’Elliott.

Puis, pour couronner le tout, elle fit preuve d’un esprit de considération que ces filles de la noblesse cloîtrées ne pourraient jamais avoir, ce qui lui avait valu l’affection non seulement d’Elliott, mais aussi de tous les jeunes célibataires riches et admissibles de son entourage. Cela l’avait distinguée de ses rivales, mais… c’était tout. Si tout ce qu’elle avait était l’amour d’Elliott, et qu’elle ne pouvait pas renverser le score écrasant de Rachel dans tous les autres domaines, il n’y avait aucune raison de se battre pour la deuxième place.

Eh bien, que fallait-il faire ?

Margaret était convaincue qu’Elliott l’aimait plus que Rachel. Si le prince était libre de choisir sa partenaire, il aurait sans aucun doute choisi Margaret.

Cela lui avait donné une idée.

Elliott n’a-t-il pas besoin d’une raison justifiable pour rompre ses fiançailles avec Rachel ? avait-elle pensé.

Si elle ne pouvait pas s’élever au niveau de Rachel, elle pouvait l’entraîner au sien.

Si elle ne pouvait pas devancer son adversaire dans cette course, elle devait faire trébucher l’autre fille.

Si elle pouvait le faire, elle pourrait dépasser Rachel pendant qu’elle était à terre et prendre la tête.

C’était l’idée.

Margaret avait essayé de rapporter à Elliott toutes les brimades qu’elle avait reçues de ses rivales, comme si Rachel était la coupable. Avec son éducation difficile, le harcèlement d’un groupe de filles aisées était malveillant, mais ce n’était pas quelque chose que Margaret ne pouvait pas gérer. Elle en fit donc bon usage, en pleurant sur toutes les choses qu’elles lui avaient faites, et un tas de choses supplémentaires qu’elles n’avaient pas faites. Et, wow, quel effet cela avait eu ! Elliott et ses acolytes avaient tous été enragés par les choses horribles que Margaret avait subies, et ils lui avaient montré de la sympathie.

Cette immonde Rachel intimide notre adorable Margaret par jalousie.

Une fois que cette idée s’était installée, certains avaient commencé à dire que Rachel n’était pas faite pour être la femme d’Elliott. Les voix qui disaient que Margaret était plus appropriée augmentèrent. Finalement, ils conclurent que leur angélique Margaret devrait être reine. Et après qu’Elliott, George, et les autres y aient bien réfléchi, ils décidèrent de condamner publiquement Rachel à la fête.

C’était censé être la fin de tout ça…

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« Non, sérieusement, à quoi pense-t-elle ? », se demanda Margaret.

Même quand elle y réfléchissait à tête reposée, ce que faisait cette femme était absurde. Elle était censée être soudainement emprisonnée, mais elle avait stocké de la nourriture et d’autres fournitures à l’intérieur du donjon et s’y était enfermée, un endroit dont n’importe qui voudrait sortir, et se jouait du prince.

« De plus, si elle savait que ça allait arriver, pourquoi n’a-t-elle pas fait quelque chose pour l’empêcher dès le départ ? »

Margaret, qui se fiait davantage au bon sens, se creusait les méninges à ce sujet parce qu’elle ne comprenait pas.

« Et elle agissait comme si elle ne connaissait vraiment pas mon visage. »

Margaret était partout avec le Prince Elliott depuis au moins six mois maintenant, alors comment Rachel avait-elle vu cela, mais n’avait pas pris la peine d’apprendre son nom ou son visage ? En vérité, lorsque Rachel n’était pas intéressée par quelque chose, elle l’ignorait complètement. Même si le prince dont elle ne se souciait pas avait une autre femme à ses côtés, elle ne ressentait pas le besoin de se souvenir de son visage. Cependant, ne sachant pas cela, Margaret était arrivée à une réponse différente et incorrecte.

« Et s’il y a quelque chose qui ne va pas avec la tête de Rachel ? »

Il y avait beaucoup de problèmes à ce niveau-là, en dehors de la mémoire de Rachel, principalement avec son processus de pensée.

Margaret s’était rongé les ongles en regardant dans l’obscurité.

« Quoi qu’il en soit, si elle n’abandonne pas le Prince Elliott, ça ne me laisse aucun endroit où aller, bon sang. »

Margaret avait interprété la façon dont Rachel continuait de voir secrètement Elliott et les autres comme une preuve de sa fixation continue sur lui. Margaret avait tout faux.

« Peu importe comment je vois les choses, je ne pense pas que l’affection d’Elliott se tournera vers Rachel. Hmph. Eh bien, ce n’est pas comme si je ne comprenais pas pourquoi elle ne peut pas l’abandonner. Je veux dire, le Prince Elliott est juste si cool ! »

Margaret fit alors preuve d’une sérieuse cécité.

« Oh, un prince super cool, honnête et sincère est épris de moi… Wôw ! Je ne peux pas m’en remettre ! »

C’était Margaret, 16 ans, qui se tordait de joie en s’extasiant sur son béguin en privé.

« Hee hee, le prince Elliott est tellement sexy, et grand, et c’est aussi une sorte de vilain garnement. Mais malgré cela, il est super gentil avec moi ! Oh, juste imaginer le doux sourire du Prince Elliott me donne un saignement de nez. »  

Plus que pour sa position, plus que pour son argent, Margaret le voulait pour sa belle apparence.

Ayant disparu dans son propre pays imaginaire, Margaret serra les poings en essayant de remettre son esprit sur les rails.

« C’est bon. Peu importe comment Rachel se bat, elle ne peut pas changer ce qui est déjà en mouvement à ce stade. Le Prince Elliott et moi sommes le couple le plus éligible du palais ! C’est le bon sens ! Et je vais transformer ça en un fait accompli avant que le roi revienne. »

Même si le roi préférait Rachel, si tout le monde autour de lui travaillait pour réunir Elliott et Margaret, Sa Majesté ne pourrait pas insister pour que les choses redeviennent comme elles étaient. Leur objectif était d’amener les choses à ce point.

« Si Rachel essaie de se rétablir, elle ne pourra rien faire. Je veux dire, elle est en prison. Si elle veut mettre en place un plan dans le palais, elle ne pourra pas l’exécuter alors qu’elle ne peut pas quitter sa cellule. »

C’est du moins ce que pensait Margaret. Pourquoi de nouveaux meubles apparaissaient-ils constamment dans la cellule de Rachel si elle était censée y être coincée, incapable de bouger ? Margaret ne comprenait pas la raison pour laquelle Rachel se réapprovisionnait constamment ni le problème que cela représentait.

Inconsciente des lacunes de son raisonnement, Margaret s’arrêta de penser et un sourire niais se répandit sur son visage.

« De plus, le prince Elliott est à fond sur moi. Peu importe ce que Rachel fait pour attirer son attention, elle est déjà battue. »

Margaret n’avait jamais douté que Rachel soit après Elliott. Peut-être que cette capacité à se convaincre de choses aussi totalement était la force de Margaret, bien que ce soit aussi sa faiblesse.

« Après tout, le Prince Elliott ne tombera jamais pour elle. Et vous savez pourquoi ? ! »

Levant les yeux vers le ciel nuageux, Margaret laissa échapper un rire triomphant.

« Parce que le Prince Elliott m’a moi ! Tu ne peux pas lutter contre l’ultime super beauté Margaret du quartier ! Ok, je l’admets, tu as aussi un joli visage. Mais il n’y a pas de prix pour la deuxième place ! Ah ha ha ha ha ha ! »

« Tais-toi ! C’est encore la fille idiote des Poisson ?! As-tu la moindre idée de l’heure qu’il est ?! »

« Désoléeeeee ! »

Les hauts cris de la voisine lui avaient fait remarquer qu’elle n’avait pas, en fait, disparu dans « son propre monde ». Margaret s’excusa, ferma la fenêtre, baissa la voix… puis retourna se vanter.

« Heh heh heh… Je suis celle qui va faire du Prince Elliott le sien ! Et pour que ce soit une certitude, je vais faire en sorte que Rachel admette sa défaite avant que le père du Prince Elliott ne rentre à la maison. »

Elle avait entendu dire qu’Elliott faisait diverses choses pour essayer de harceler Rachel, mais cela ne semblait pas bien se passer. Serait-ce parce que le prince n’était pas habitué à ce genre de choses, qu’il se retenait, et que cela n’avait pas assez d’effet sur l’impudente Rachel ?

Eh bien, dans ce cas…

« Heh heh, il semblerait qu’il est temps pour moi d’utiliser pleinement les techniques que j’ai apprises en ville. »

Margaret n’était pas fière de ça. Elle ne l’était vraiment pas. Mais elle avait gagné la guerre pour le cœur d’Elliott malgré le fait qu’elle ait grandi dans un mauvais quartier de la ville. Elle avait l’impression de savoir une chose ou deux de plus sur la façon de briser une jeune femme aisée qu’un gars ayant eu une bonne éducation comme Elliott.

« Attends un peu, Rachel. Je vais t’avoir d’une façon que tu n’imagines pas ! »

Margaret laissa alors éclater un autre rire aigu…

Puis elle couvrit rapidement sa bouche, regardant furtivement par la fenêtre.

*****

« Hey, maman, j’étais juste un peu bruyante la nuit dernière, et les voisins se sont énervés. Je n’ai pas réveillé papa et toi, si ? »

« Oh, tu l’as fait ? Ton père et moi étions profondément endormis », répondit la mère de Margaret.

« Vous étiez si fatigués ? Toi et papa semblaient si pleins d’énergie la nuit dernière. »

« Ah, eh bien… On peut dire que c’est parce que nous étions très occupés. Nous travaillions sur la fabrication d’un petit frère pour toi hier soir, donc nous étions totalement épuisés quand nous nous sommes endormis. »

« Hein ? “Faire” un petit frère ? »

Margaret était étonnamment innocente.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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