Unbreakable Machine Doll – Tome 1 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Soi véritable

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Chapitre 6 : Soi véritable

Partie 1

La nuit précédente.

Après avoir inspecté l’automate dévoré, Lisette appela Raishin au moment où il était sur le point de partir.

Elle l’avait informé des dangers de s’associer avec Tyrant Rex et lui avait dit de faire attention. Elle lui avait aussi dit que Sigmund était un automate interdit.

Peu de temps après ça.

« Avez-vous des questions jusqu’à présent ? » demanda Lisette.

« Ouais, je…, » commença Raishin.

Le jeune homme devant elle parlait avec légèreté — mais ses yeux avaient une lueur vive lorsqu’il parlait.

« Pourquoi étiez-vous là quand Cannibal Candy dévorait sa proie ? » demanda Raishin.

Les regards s’entrechoquèrent. Elle sentait ses sourcils se mettre à trembler. Lisette poussa ses lunettes le long de l’arête de son nez et lui répondit en cachant son visage.

« Voulez-vous insinuer que je suis Cannibal Candy ? » demanda Lisette.

« Mais vous étiez là, n’est-ce pas ? » demanda Raishin.

« Non. Je viens de recevoir le rapport et je me suis précipitée sur les lieux. Quand j’y suis arrivée, Cannibal Candy avait déjà disparu, » répondit Lisette.

« Oh ? J’avais l’impression que vous aviez vu l’instant de l’attaque, » déclara Raishin.

« … Qu’est-ce qui vous fait penser ça ? » demanda Lisette.

« Hm. Vraiment ? Je vois, » murmura Raishin.

« Arrêtez vos insinuations. C’est extrêmement bouleversant, » déclara Lisette.

Raishin lui avait jeté un coup d’œil de côté. C’était un regard fixe et fort, dont le poids lui faisait frissonner de peur, qu’elle ne parvenait pas à étouffer.

« Vous avez identifié l’une des marionnettes dévorées comme étant l’Étoile du matin, n’est-ce pas ? » demanda Raishin.

« … C’est ce que j’ai fait, » répondit Lisette.

« Comment le saviez-vous ? Le visage a été fracassé, vous n’auriez pas dû être capable de l’identifier, » déclara Raishin.

« Quiconque l’aurait vu en serait arrivé à la même conclusion. Il y avait cette boule de fer unique, » déclara Lisette.

« Qui a été écrasé sur les jambes de la marionnette dévorée, n’est-ce pas ? » demanda Raishin.

Lisette avait été décontenancée. Elle avait finalement compris ce que Raishin insinuait.

« Oui, on dirait que vous comprenez maintenant. Quiconque voyait cette situation supposait normalement que c’était le manieur de l’Étoile du matin qui attaquerait, » déclara Raishin. « Pour qu’on puisse conclure que l’arme a été retournée contre l’utilisateur lui-même, il faut avoir une certaine forme de connaissance préalable. Comme — si vous saviez déjà que la marionnette dévorée était l’étoile du matin depuis le tout début… par exemple. »

« … Si vous y réfléchissez normalement, » essayant désespérément d’empêcher sa voix de trembler, Lisette avait fait son contre-argument. « Je ne pensais pas que l’agresseur laisserait derrière lui des preuves précises qui seraient incriminantes. Si Cannibal Candy utilisait quelque chose, il l’aurait sûrement emporté avec lui quand il est parti. »

« Vraiment ? Il a l’air d’être plus du genre à laisser traîner ses restes, » déclara Raishin.

« Ce n’est pas quelque chose d’unique à son mode opératoire, » déclara Lisette.

« C’était donc la logique qui sous-tendait votre conclusion, » déclara Raishin.

« Arrêtez d’essayer de trouver des défauts là où il n’y en a pas ! Je suis totalement innocente ! » déclara Lisette.

Raishin rit ironiquement et leva les deux mains dans un geste de paix.

« Ne vous énervez pas autant. C’est juste un doute qui me dérange depuis un moment, » déclara Raishin.

Se détournant, il s’était mis à marcher sans surveillance.

« C’est tout ce que je voulais vous demander. Eh bien alors… oh, d’accord, » déclara Raishin.

Il s’était arrêté. Il tourna la tête par-dessus son épaule.

« Je pense que vous avez mal compris quelque chose. Je n’ai jamais dit que vous étiez Cannibal Candy, » déclara Raishin.

« — ! »

« Je vous ai juste demandé si vous étiez là, » déclara Raishin.

« Il semble que je me sois trompée, » déclara Lisette.

Avec un rire irritant, Raishin quitta la pièce.

Lisette s’était mordu la lèvre et, l’instant d’après, elle s’était jetée sur le lutrin de l’enseignant.

Le lutrin s’était brisé facilement, alors que les débris s’éparpillaient sur le sol.

***

Partie 2

La lumière de la lune n’avait pas réussi à atteindre la zone alors que l’obscurité était profonde et impénétrable.

Ici, il y avait un tunnel formé d’arbres qui se trouvait un peu plus loin de la rue principale. Même pendant la journée, il faisait nuit noire.

Dans l’obscurité, Charl marchait à vive allure.

Avec son corps penché vers l’avant, elle faisait de grands pas avec ses épaules bien écartées.

Derrière elle, Sigmund battait des ailes pour rattraper son retard.

« Retournons en arrière, Charl, » déclara Sigmund.

Charl l’avait ignoré et avait continué à aller de l’avant.

« Combien de temps comptes-tu continuer comme ça ? » demanda Sigmund.

« Tu es très bruyant. Tais-toi, » déclara Charl.

« Arrête d’en ajouter à ta liste de crimes commis. Retourne dans ton lit, » déclara Sigmund.

« Hmph. Ce n’est pas un crime tant que je ne suis pas prise, » déclara Charl.

« Cesse cette bêtise, Charl, » s’écria Sigmund.

Sigmund avait volé devant Charl et avait dénudé ses crocs. Alors qu’il volait habilement à reculons, il commença à lui faire la leçon comme un vieil homme lancinant.

« Tu devrais déjà le savoir maintenant, même si tu réussis en faisant les choses de cette façon, cela ne t’apportera pas le bonheur. Prévois-tu de vivre toute ta vie en tant qu’exclue sociale ? Ce dont tu as besoin en ce moment, c’est la reconnaissance des autres. Arrête d’essayer d’endurer les fardeaux toute seule. Il n’y a personne au monde qui n’a pas besoin d’un ami pour marcher main dans la main, » déclara Sigmund.

« Je t’ai déjà dit de te taire, n’est-ce pas !? » s’écria Charl.

Elle avait repoussé Sigmund.

« Si tu continues comme ça, je vais changer ton régime quotidien en cacahuètes, » déclara Charl.

Sigmund reprit obstinément sa posture, volant à nouveau devant Charl. « Pourquoi es-tu si énervée ? Félix t’a-t-il dit quelque chose ? »

Les lèvres de Charl se fermèrent.

Sigmund avait soupiré de résignation. « Ça se voit sur ton visage. Tu es trop facile à lire parfois. »

« Silence. Si tu comprends, alors tais-toi et aide-moi, » ordonna Charl.

« Raison de plus pour refuser, Charl. Si tu voulais vraiment être reconnu par cet homme, cesse cette insouciance. Arrête d’être si impatiente. Combats et gagne au sein de la Fête de Nuit et tu feras taire tous les ragots qui t’entourent, » déclara Sigmund.

Charl s’était soudain arrêtée.

Peut-être que les paroles de Sigmund l’avaient transpercée, mais elle avait une expression angoissée sur son visage.

« Mais je ne peux pas pardonner ça… comment peux-tu t’attendre à ce que je m’assoie tranquillement sur le côté et que je regarde… !? » s’écria Charl.

« Tu n’es pas un représentant de la loi et tu n’es pas membre d’un comité de discipline. Cette attitude vigilante n’est que ton propre égoïsme, » déclara Sigmund.

« C’est juste une logique de lâche ! Noblesse Oblige —, » déclara Charl.

Le feu dans ses yeux s’éteignit presque aussi immédiatement qu’il était apparu.

Elle avait déjà remarqué son erreur, sans que Sigmund ait à le signaler.

Charl se servait du prétexte de l’indignation publique comme substitut à sa propre colère et à sa haine.

Sigmund se posa doucement sur son épaule. « Tu as un rêve précieux. Ne l’entache pas en livrant des batailles insignifiantes. Tu dois penser à ta famille… »

« Ça suffit, Sigmund, » déclara Charl.

Sa voix était anormalement tendue. Sigmund se tut immédiatement, levant la tête et scrutant l’obscurité environnante.

Finalement, il remarqua quelque chose.

Cinquante mètres plus loin, à droite de leur position actuelle, il y avait un objet étrange qui se tortillait !

L’ombre rampait à quatre pattes au pied d’un arbre, cachée dans l’obscurité impénétrable.

Il ne montrait aucun signe de respiration, et il bougeait sans bruit — il n’était pas humain. Vu l’heure et l’endroit, il n’y avait pas d’humains qui ramperaient à quatre pattes maintenant.

Donc, c’était un automate.

Les bords des lèvres de Charl s’étaient tordus. Pendant un bref instant, son visage aristocratique s’était transformé en un horrible masque de férocité comme une bête sauvage.

« Finalement, on dirait qu’on a trouvé notre proie, » déclara Charl.

« Attends, Charl. Nous devrions d’abord déterminer ce que c’est, » déclara Sigmund.

« Tous les gentils garçons et les gentilles filles devraient être au lit maintenant. Les seules personnes qui se faufilent à cette heure de la nuit…, » déclara Charl.

Charl avait commencé à faire rayonner de l’énergie magique depuis ses cheveux vers ses épaules. Dans l’obscurité, la lumière blanche bleutée brillait comme la lune. Tendant la main à Sigmund, son énergie magique s’était fusionnée en un faisceau de lumière qui avait coulé dans Sigmund.

Le corps de Sigmund avait commencé à réagir, mais il n’avait pas grandi.

« Ce n’est pas bon, Charl. Il n’y a pas assez de lumière ici, » déclara Sigmund.

« C’est bien même si tu es comme ça. Assure-toi de le garder en vie, Raster Flare ! » déclara Charl.

Le petit dragon avait ouvert sa mâchoire. D’innombrables aiguilles de lumière éblouissante jaillirent de la bouche de Sigmund, volant vers l’ombre, l’empalant. Comme son nom l’indique, il ne s’agissait pas d’un coup de canon, mais d’une fusée éclairante dont la puissance explosive était plus faible.

L’automate quadrupède s’était effondré sous l’attaque.

Les quatre membres avaient été percés avec les aiguilles de la lumière, l’épinglant au sol.

« Compris ! » s’exclama Charl.

Charl se réjouit. Juste au moment où elle s’était précipitée pour confirmer ce qu’elle avait frappé.

« Ne bougez pas ! » Des voix intenses et en colère s’étaient rapprochées d’elle des quatre côtés.

Cachées dans les cimes et les ombres des arbres, d’innombrables présences humaines s’étaient révélées.

Charl réalisa qu’elle avait été complètement encerclée. Il y avait huit à dix personnes. Ils avaient tous leurs lampes tournées vers elle. Qualifier leurs attitudes d’hostiles serait un euphémisme.

De plus, ils avaient tous un brassard autour des bras.

Le comité de discipline… !?

Avec ses cheveux lisses et dorés flottants, quelqu’un s’était avancé devant une Charl déconcertée.

« C’est un choix du moment parfait, Charl. Ou plutôt, je devrais dire que ce moment est mieux que parfait, » déclara le nouveau venu.

« Félix — ! » s’exclama Charl.

Félix se tourna sombrement vers l’automate quadrupède, le pointant du doigt.

« C’est l’un de mes automates de rechange. J’ai pensé que je pourrais essayer d’attirer le Cannibal Candy avec, alors j’ai lâché trois appâts à l’air libre, » déclara Félix.

Charl était confuse. Elle ne comprenait pas le sens des mots de Félix. Était-il contrarié qu’elle ait entravé leurs recherches ? »

« Charl. Savez-vous pourquoi je suis ici ? » demanda Félix.

« Il s’agit d’une opération de capture…, » déclara Charl.

Félix hocha la tête.

« Je vous ai entendu sortir en douce de votre chambre. Il se pourrait que quelque chose se produise, j’ai ordonné que la zone soit bouclée, » déclara Félix.

Était-elle soupçonnée d’être… ?

Dès qu’elle s’en rendit compte, elle fut saisie d’une peur indicible.

« Non ! Je croyais que cet automate était Cannibal Candy ! » s’écria Charl.

« Donc vous essayiez de le capturer, c’est ça ? » demanda Félix.

Son regard était plein de suspicion. Fixée comme ça, Charl avait senti son explication se coincer dans sa gorge.

« Vous êtes un participant régulier à la Fête de Nuit. Même ainsi, Cannibal Candy serait toujours une menace pour vous. Il n’était sûrement pas une menace si grande pour vous que vous deviez le traquer de façon proactive, n’est-ce pas ? » déclara Félix.

« J’ai juste… Je pensais… que c’était impardonnable…, » déclara Charl.

« La maîtresse d’internat a déjà témoigné que vous sortiez régulièrement en douce du dortoir, » déclara Félix.

Charl avait tremblé de surprise.

C’était certainement vrai.

Aussi insignifiant que cela ait pu être, Charl avait enfreint les règles, et elle l’avait fait à plusieurs reprises.

« Pensiez-vous que votre absence serait passée inaperçue ? » demanda Félix.

« Mais je ne faisais rien pour me sentir coupable ! Je me suis faufilée hors du dortoir —, » déclara Charl.

« Afin de chercher Cannibal Candy, » compléta Félix.

« C’est ça ! » répondit Charl.

« Charl… Ne croyez-vous pas qu’il est temps d’arrêter de jouer la comédie ? » demanda Félix.

« — ! »

Félix secoua la tête. Il avait une expression amère sur son visage qui était un mélange de résignation et de trahison. Le regard dans ses yeux n’était plus doux ou gentil.

« Maintenant que j’y pense, vos actions sont incompréhensibles ces derniers temps. Vous n’arrêtiez pas de parler de Cannibal Candy avec de l’indignation dans votre voix — mais cela aussi était étrange, » déclara Félix.

Félix soupira. Quand il avait recommencé à parler, la chaleur de son ton avait disparu.

« Vous détestez les gens et vous ne vous mêlez pas beaucoup aux autres. Comment aurais-je pu m’attendre à ce que vous éprouviez de la sympathie pour ces étudiants qui ont été attaqués ? Et aussi —, » déclara Félix.

Il n’y avait aucune émotion dans sa voix alors qu’il continuait dans un ton monotone.

« Vous vous êtes rapproché de Raishin Akabane. Quelqu’un qui déteste les gens autant que vous vous êtes rapproché de quelqu’un d’aussi dur que lui, » déclara Félix.

« Non — ! » s’écria Charl.

« En d’autres termes, votre haine pour Cannibal Candy — c’était simplement un spectacle que vous avez monté, » déclara Félix.

« Non ! J’ai vraiment — ! » déclara Charl.

« Si nous supposons que tout ce que vous avez fait était d’éviter les soupçons, alors toutes les pièces se mettent en place, » déclara Félix.

« Pourquoi ? Comment pouvez-vous dire ça ? Quelles preuves y a-t-il !? » demanda Charl.

« Il y a des preuves. On les a trouvées dans votre chambre, » déclara Félix.

Les yeux de Charl s’étaient élargis. Ils n’avaient pas pu, avaient-ils trouvé ça ?

« Attendez, je peux vous expliquer ! Ces circuits magiques —, » commença Charl.

Les membres du comité de discipline avaient remué. Charl avait réalisé son erreur.

« Charl… Donc, vous les avez vraiment cachés, » déclara Félix.

Félix avait un air triste sur son visage. D’une part, il y avait la possibilité qu’un tiers les cache — quelqu’un qui en voulait à Charl, ou même Cannibal Candy lui-même aurait pu les y placer pour piéger quelqu’un d’autre. Cependant, Charl avait elle-même mentionné les circuits magiques, et donc ces circuits étaient maintenant des preuves incriminantes.

Cependant, il n’y avait rien à faire et elle n’avait pas pu se défendre. La vérité était que Charl elle-même avait caché un grand nombre de circuits magiques dans sa chambre.

« Vous avez fait du mal à un grand nombre d’élèves jusqu’à présent, » déclara Félix.

Encore une fois, elle ne pouvait rien dire, car c’était la vérité.

« Vous avez toujours été distante et solitaire, et votre entourage n’était rempli que d’ennemis. Dans ces circonstances, votre haine ne s’accumulerait-elle pas ? » demanda Félix.

« Qu’est-ce que vous insinuez ? » demanda Charl.

Félix parlait lentement, comme s’il essayait de confirmer quelque chose. « La raison pour laquelle notre enquête n’a jamais pu mettre la main sur Cannibal Candy était qu’il était un solitaire, donc personne n’avait la moindre idée de ses mouvements. »

« … »

« Après avoir appris que Raishin Akabane avait accepté d’aider le comité de discipline, vous avez ressenti un sentiment de danger. Pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas peur de vous et qu’il a essayé avec persévérance de vous approcher malgré vos rejets. Si quelqu’un s’approchait de vous, il découvrirait la vérité. »

« … »

« Et c’est pour ça que vous êtes sortie avec lui, pour vous créer un alibi et faire oublier les soupçons vous concernant. Ou peut-être que vous essayez de le mettre de votre côté ? Heureusement pour vous, vous êtes d’une grande beauté, » déclara Félix.

Ses épaules tremblaient. C’était mortifiant. D’être considéré comme quelqu’un qui a détruit des automates sans raison valable et qui utilise la séduction comme un moyen d’arriver à ses fins.

« Vous devriez comprendre ce que j’essaie de dire, non ? » demanda Félix.

Félix poussa un long et profond soupir, comme s’il vidait ses poumons.

Regardant Charl avec un chagrin amer, Félix finit par parler. « En d’autres termes, Charlotte Belew. Vous êtes Cannibal Candy. »

***

Partie 3

Raishin avait été envoyé dans un vol plané à la suite du coup violent et douloureux qu’il avait reçu sur le dos.

En s’écrasant sur le casier, la vitre s’était brisée alors qu’ils s’écrasaient tous les deux contre le mur, faisant résonner dans tout l’immeuble le bruit violent d’une explosion.

Lentement, le sang avait commencé à se répandre sur le sol.

Après que la poussière se soit dissipée, Raishin avait été enterré sous le casier, complètement immobile.

Lisette veillait sans émotion sur le chaos.

Après avoir entendu tous les bruits, les gardes étaient vite arrivés en courant. Deux gardes firent irruption dans la pièce sans faire beaucoup de bruit, leurs automates derrière eux.

Ils étaient en état d’alerte et en position de combat. Leurs automates devant, ils avaient ciblé Lisette comme étant leurs cibles. Les voix des marionnettistes étaient extrêmement froides alors qu’ils lui demandèrent.

« Que s’est-il passé ici ? »

Lisette haleta frénétiquement et sa voix s’éleva pendant qu’elle répondait. « Appelez le comité exécutif, s’il vous plaît. »

« Que s’est-il passé ? Est-ce que ça va ? » demanda l’un des gardes.

« Il… il allait détruire les automates ici, donc malheureusement, j’ai dû l’attaquer, » répondit Lisette.

Toujours en état d’alerte, l’un d’eux entra dans la pièce pour confirmer l’histoire de Lisette.

« Je vois. Wôw, c’est plutôt mauvais, » déclara-t-il.

Le marionnettiste fit une grimace alors que sa lampe illumina la marre de sang sur le plancher.

« Avez-vous fait ça toute seule ? » demanda le garde.

« Heureusement, mon automate était là, » répondit-elle.

Elle avait montré le casier. Le garde était un peu méfiant, mais n’avait pas été plus loin et s’était retourné vers le corps de Raishin.

« Il respire encore, quoique faiblement, » déclara le garde.

« J’ai essayé d’éviter de frapper ses points vitaux. Cependant, il serait préférable de l’amener immédiatement chez le médecin, » déclara Lisette.

« On va arranger ça. Laissez-nous faire, » déclara le garde.

Faisant signe à son partenaire, ils avaient commencé à se retourner et à s’éloigner, mais Lisette les avait appelés.

« S’il vous plaît, attendez. Il est possible que Raishin Akabane travaille avec Cannibal Candy, » déclara Lisette.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda le garde.

« Il aurait pu essayer de créer une perturbation ici afin de dissimuler les mouvements de Cannibal Candy. Quelque chose qu’il a dit l’a induit. Donc, juste pour être sûr, pouvez-vous faire quelque chose pour l’automate devant… ? » demanda Lisette.

« D’accord. On va le retenir, » déclara le garde.

« S’il vous plaît, » déclara Lisette.

« Et vous, qu’allez-vous faire ? » demanda le garde.

« Je dois rencontrer les autres membres du comité de discipline et leur en faire un rapport. Il y a une chance que Cannibal Candy bouge — non, il y a une possibilité qu’il ait déjà fait son mouvement, » déclara Lisette.

« Hm… Vous êtes le témoin oculaire de cette agitation. Je préférerais que vous restiez ici, » déclara le garde.

« Dans ce cas, je reviendrai dès que possible. Je m’appelle Lisette Norden, en troisième année en classe F, » répondit Lisette.

Elle leur avait remis sa carte d’étudiant. Sur ce, le garde semblait avoir confiance en elle. Son rang était clairement indiqué et elle était également l’assistante du président du comité de discipline. Quelqu’un de son calibre… avec cela en tête, il avait décidé qu’il pouvait permettre à Lisette de quitter la scène.

Lisette avait scellé son casier avant de sortir de la pièce à un rythme rapide.

***

Partie 4

Devant le bâtiment en forme de pierre tombale — le Casier, il y avait eu un peu d’agitation.

La personne au milieu de l’agitation n’était autre que Raishin. Il recevait actuellement les premiers soins — Il était enveloppé dans des bandages grossièrement et sans discernement.

Il était entouré des gardes et de quelques membres du comité de discipline. Pendant qu’ils le soignaient, certains d’entre eux étaient allés vérifier les dégâts causés à l’intérieur.

Raishin était complètement mou alors qu’ils faisaient ce qu’ils voulaient à son corps. Ses yeux étaient à moitié ouverts, mais il n’y avait pas de lumière dans ses pupilles. Après avoir terminé les premiers soins, il avait été chargé sur un brancard, sans même que son corps ne produise le moindre tremblement.

« C’est un sacré vacarme qui se passe là-bas. Est-ce qu’il y a un festival dont je ne suis pas au courant ? »

Une intention meurtrière était présente dans la voix. Ignorant ces regards comme si ce n’était pas quelque chose qui ne la concernait pas, une femme s’approcha d’eux d’un petit chemin. Portant l’uniforme d’une éducatrice, elle était une grande dame avec une blouse blanche.

« Professeur Kimberly… pourquoi êtes-vous ici ? » Quelqu’un lui avait parlé.

Kimberly présentait un air de nonchalance. « Je fais de temps en temps des promenades dans la région. »

« Hein ? Vous allez vous promener… à cette heure-ci ? » demanda le garde.

« J’ai été obligée d’offrir mon avis d’expert sur quelque chose de gênant, alors j’ai pensé que je pourrais faire une promenade dans le vent nocturne pour me rafraîchir et changer de rythme. C’est logique, non ? » demanda Kimberly.

« Euh… Je suppose que oui… »

En s’insérant de force dans le cercle des gens, elle s’était mise à rire du Raishin sur civière.

« Comme c’est laid, Avant-dernier. Vous avez l’air terrible avec ces blessures, » déclara Kimberly.

Cependant, Raishin ne répondit pas à ses insultes.

« Hein ? Il a perdu connaissance ou quoi ? » demanda Kimberly.

« Oui. Il a été assommé, » répondit un garde.

« S’évanouir avec les yeux à moitié ouverts… un type si effrayant. Hum… sa respiration est superficielle, et sa température corporelle est basse, » déclara Kimberly.

Touchant la peau de Raishin, elle s’était immédiatement rendu compte du danger qu’il courait.

« Si je ne me trompe pas, ses côtes ont été cassées. Ses poumons ont aussi été perforés. Dépêchez-vous de le déplacer, » ordonna Kimberly.

Après avoir été alertées, les personnes qui manipulaient le brancard étaient devenues un peu moins rudes avec leur manipulation. Bien qu’ils ne l’aient pas traité comme un objet fragile. Raishin se balançant dangereusement d’un côté à l’autre de la civière, ils avaient commencé à le transporter au cabinet du médecin.

Les regardant partir avec un visage sinistre, Kimberly n’adressa sa question à personne en particulier. « Il a été lynché ou quoi ? Tout son corps a été battu. »

« Non, celle qui a fait ça était une étudiante de troisième année nommée Lisette Norden. Apparemment, il allait faire des ravages dans les casiers. »

« Un combat en tête-à-tête… et il a été battu à ce point ? » demanda Kimberly.

Ses yeux s’étaient élargis de surprise. Kimberly s’agita alors qu’elle le demandait, « Où est son automate ? C’est une petite fille aux cheveux noirs. »

« Ah, elle est juste là, » répondit le garde.

Le garde avait montré du doigt l’endroit où une jeune fille était emmenée, entourée par les automates des gardes.

Ses mains étaient attachées derrière son dos et elle était soulevée par ses chevilles. La nuque de son cou sur le dos était couverte de blessures par entailles, exposant la chair rouge en dessous. Il y avait beaucoup de sang et tout son corps était couvert de bleus. Kimberly avait été choquée par le fait qu’il y avait du sang et que sa chair pouvait saigner. Elle était exactement comme un humain.

En regardant Yaya, Kimberly fronça les sourcils.

« Hmph. On dirait que celle-ci est aussi à moitié morte, » déclara Kimberly.

« Ah, non, je veux dire… elle était emplie de rage, alors on a dû…, » répondit le garde.

Se sentant un peu coupable, le garde avait essayé de l’expliquer.

« De la rage ? Hmph… vous dites ça, mais je ne vois aucune blessure qui soit compatible avec la légitime défense, » déclara froidement Kimberly.

Au contraire, on aurait dit qu’elle n’avait pas résisté du tout. Les dommages infligés se limitaient à son dos, ses bras et son visage ne montrant aucune blessure. On aurait dit qu’ils l’avaient attaquée subrepticement et furtivement afin d’éviter tout tracas.

« Ne croyez-vous pas que vous en avez un peu trop fait ? Deux anneaux de capture de niveau E et trois codes d’isolation magiques — pensez-vous combattre un dragon légendaire ? » demanda Kimberly.

« Mais nous avons entendu dire que cet automate a vaincu dix Benchwarmers, » répondit le garde.

Tout en les maudissant intérieurement pour avoir joué la sécurité, Kimberly avait demandé. « Qu’est-ce que vous comptez en faire ? »

« Nous en parlerons au comité exécutif. Raishin Akabane peut être lié à Cannibal Candy d’une certaine façon. Il faudra l’emmener pour l’interroger, » déclara le garde.

« Vous pensez qu’il est de mèche avec Cannibal Candy ? » Une présence dangereuse remplissait l’air. Il y avait un regard perçant dans les yeux de Kimberly alors qu’elle le disait. « Était-ce censé être une blague ? Ce genre de blague est-il à la mode de nos jours ? »

« Non, je veux dire, je ne suis moi-même pas trop sûr des détails…, » déclara le garde.

« — ! ? »

Soudain, Kimberly s’était mise en garde. En se tordant le haut du corps, elle avait tendu la main dans la poche de sa poitrine. Ses actions étaient de nature presque mécanique, comme si elle était une soldate dans l’armée et qu’on lui avait rigoureusement foré le corps.

« Professeur ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda le garde.

« À l’instant, cet automate a bougé, n’est-ce pas ? » demanda Kimberly.

Le garde se retourna pour regarder Yaya, qui était aussi inanimée qu’un poisson mort sur une planche à découper, avant de la réfuter avec peine. « C’est impossible. C’est impossible qu’il en soit capable. Après tout, son ego a été scellé. »

« Non, j’aurais juré qu’elle a bougé, » déclara Kimberly.

« Vous deviez avoir des visions, professeur. Son énergie magique a été complètement coupée d’elle. Dans son état actuel, elle ne serait même pas capable de parler. Tout d’abord, sa charpente a déjà subi des dommages considérables —, » déclara le garde.

« Reculez ! À terre, tout de suite ! » cria Kimberly.

Alors qu’elle criait, Kimberly avait déjà fait un bond en arrière.

Le garde ne pouvait pas réagir. À peine s’était-il retourné la tête quand cela l’avait envoyé voler.

Il y avait eu un fort bruit d’explosion, et une lumière bleuâtre-blanc avait jailli.

Une énergie magique colossale s’échappait d’elle. Quelque chose qui ressemblait à de l’air chaud s’échappait de tout le corps de Yaya dans l’atmosphère environnante.

C’est quoi ça… ? Est-ce... Est-ce comme une sorte de… monstre… ?

Dans l’air chaud, Kimberly pouvait voir Yaya arracher ses attaches métalliques aussi facilement que si elles étaient faites de papier.

Sa silhouette était déformée à cause de l’effet chatoyant de l’air chaud.

La combustion de l’énergie magique était intense. Comme un brûleur à gaz, une flamme d’un blanc bleuté était projetée vers le haut.

Est-ce… une corne… ?

Le clair de lune avait rebondi sur elle, faisant apparaître une étincelle d’un blanc pur. C’était sur son front, scintillant comme s’il était en diamant. Sans s’arrêter pour vérifier son corps, l’atmosphère autour de Yaya avait commencé à se déchirer en se déplaçant.

Sa silhouette était le portrait craché d’un yaksha.

Un instant plus tard, l’ombre de Yaya avait complètement disparu, laissant derrière eux les gardes, qui restaient encore stupéfaits, et une Kimberly embrouillée.

***

Partie 5

Le bruit de l’explosion se propagea le long du chemin jusqu’à l’endroit où se trouvait Charl.

Le sol avait grondé, puis il y avait eu un vent violent. L’agitation avait commencé à se répandre parmi les membres du comité de discipline.

« Qu’est-ce que c’était ? » « On aurait dit que ça venait du Casier. » « Quelque chose est-il arrivé à l’assistante du président ? »

Félix leva la main pour calmer les troubles.

« Les équipes C et D vont dans cette direction. Il y a sûrement des problèmes là où se trouve Lisette. Elle aura besoin de renfort. Les autres, reculez et formez un cordon à cinquante mètres d’ici. »

L’un des membres du comité de discipline avait été surpris par l’ordre et avait pris la parole. « Président, c’est une décision risquée. Votre adversaire est le T-Rex ! »

« Tout ira bien pour moi. Je suis membre des Rounds, après tout —, » répondit Félix, avec son sourire habituel sur son visage. « Et mon automate vient d’arriver. »

Juste à temps, quelque chose était apparu derrière Félix. Ou plutôt, il serait plus précis de dire que quelque chose descendait derrière lui. C’était une silhouette féminine, et elle avait atterri avec un bruit sourd.

C’était un automate portant une armure — s’il fallait le résumer en un seul mot, ce serait une Valkyrie. Il portait une armure ancienne et tenait une grande épée. Le casque couvrait entièrement son visage, on aurait dit un masque démoniaque.

Est-ce… l’automate de Félix ?

C’était la première fois que Charl la voyait en personne. C’était aussi la première fois que les membres du comité de discipline regardaient çà avec fascination, et c’était la première fois qu’ils le faisaient. Sigmund devint méfiant, émettant un grognement bas.

« Maintenant, tout le monde, reculez, s’il vous plaît, » ordonna Félix.

Les membres du comité de discipline s’étaient regardés, hésitants.

« Monsieur le Président, c’est un ordre que nous ne pouvons pas suivre. L’ennemi n’est pas seulement le T-Rex, c’est aussi Cannibal Candy —, » déclara l’un des membres.

« Ne comprenez-vous toujours pas ? » La voix de Félix s’était figée soudainement.

Inimaginable pour un Félix normal, sa voix était maintenant aussi froide que de la glace.

« Vous serez sur le chemin, c’est ce que j’essaie de dire, » déclara Félix.

Tout le monde avait eu la frousse. Pour eux, c’était clair ce qui allait se passer.

Suivant les ordres de Félix, ils partirent de là, s’éloignant dans les quatre directions.

Leur présence s’était rapidement évanouie dans le lointain. Finalement, les environs de Charl et Félix finirent par devenir silencieux, et Félix parla tranquillement, alors que son sourire régulier lui revenait sur le visage.

« Discutons longuement, Charl, » déclara Félix.

Son cœur s’était refroidi. Ce sourire régulier lui inspirait plutôt la peur, et elle lui demanda,

« Croyez-vous vraiment que je suis Cannibal Candy ? » demanda Charl.

« Bien sûr que je suis sérieux. Ce serait un problème si je ne l’étais pas, » déclara Félix.

— Que voulait-il dire par là ?

Cependant, avant qu’elle n’ait pu exprimer ses doutes, Félix continua à parler.

« Honnêtement, le plan original était que lui — Raishin Akabane, s’approche de vous. J’avais réussi à l’attirer sous prétexte que vous aviez disparu… au moins, cette partie s’est déroulée sans accroc. Eh bien, ça n’a plus d’importance. Je dirais qu’il en a fait assez pour moi, » déclara Félix.

« Raishin ? » demanda Charl.

Elle avait un mauvais pressentiment. Elle avait senti sa gorge se dessécher rapidement alors qu’elle l’avait demandé. « Lui avez-vous aussi fait quelque chose ? »

« Je viens de m’occuper de lui. Mes camarades s’occuperont du reste, » annonça Félix.

« L’avez-vous tué !? » demanda Charl.

« Je ne l’ai pas fait. Je viens de les briser, lui et sa poupée, » répondit Félix.

« Pourquoi… !? » s’écria Charl.

« Il exerçait des activités subversives à l’intérieur du Casier, » répondit Félix.

« — ! »

« Le fait d’avoir à faire cela n’était qu’une légère modification au plan. Il avait encore de la valeur pour moi, donc c’est dommage que je doive le faire. S’il avait ouvert mon casier, tout se serait bien passé, mais il a ouvert le seul casier que je ne voulais pas qu’on ouvre — alors je ne pouvais plus le laisser errer librement, » déclara Félix.

Valeur ? Casier ?

Charl ne savait pas de quoi il parlait.

Le cerveau de Charl rejouait une phrase différente de celle que Félix avait dite plus tôt.

Raishin a été attiré dehors — parce qu’il me cherchait ?

« Pourquoi !? Je ne comprends pas ! C’est vous qui l’avez entraîné dans toute cette affaire ! » s’écria Charl.

« Oh, Charl. Dire que je vous apprécie autant. Vous n’êtes pas très rapide dans votre tête, n’est-ce pas ? » déclara Félix.

Félix soupira. En la regardant d’un air méprisant, il haussa les épaules.

À ce moment-là, comme une ampoule qui explosait dans sa tête, Charl avait fini par comprendre.

Elle avait finalement vu le tableau d’ensemble. Même si elle ne voulait pas y croire, c’était le pire des scénarios.

Elle s’était mordu les lèvres. Ses genoux tremblaient. Parlant lentement, comme si elle sortait d’un état de confusion,

« Vous… m’avez… utilisée… ? » balbutia Charl.

« C’était une trop bonne occasion à ne pas rater, Charl. Si vous voulez détester quelque chose, détestez le fait qu’on soit condamnés à se rencontrer. Maudissez le ciel de vous avoir mis, vous et moi, à l’académie cette année. »

Non… Félix secoua la tête comme pour dire.

Comme une fissure géante sur la terre, un sourire sec apparut sur le visage de Félix.

« Maudissez le fait que votre Raster Canon soit semblable à mon Predator, » déclara Félix.

Charl avait fini par tout comprendre.

La situation était comme ça depuis le début.

Tout ce qu’elle pensait savoir était en fait inversé.

Félix n’avait pas fait preuve de gentillesse envers Charl parce que leurs arts magiques étaient similaires.

C’était parce que leurs arts magiques étaient similaires qu’il avait essayé de se rapprocher d’elle.

Tout avait été soigneusement calculé.

Il avait feint de s’inquiéter pour Charl pour se rapprocher d’elle.

Tout ce qu’il lui avait dit était méticuleusement préparé. Sa douceur avait été une imposture.

Il allait piéger Charl avec tous ses péchés, et la tuer comme Cannibal Candy — c’était son plan trompeur depuis le début.

Bref, Félix était l’ennemi depuis le début.

Félix était Cannibal Candy !

À ce moment-là, le monde de Charl s’était littéralement écroulé dans les ténèbres.

Il n’y avait pas de son, pas de lumière, tout avait disparu. Ses muscles avaient l’impression d’avoir été remplacés par du plomb, devenant un poids mort qui pesait lourdement sur elle.

Qui croirait la version de Charl ?

Ce serait sa parole contre celle du président du comité de discipline. Toutes les preuves l’indiquaient comme par hasard. En fait, il se pouvait même qu’il en eût fabriqué pour faciliter la conclusion de l’affaire.

Il n’y avait pas une seule personne qui pouvait la croire, la comprendre ou la défendre. Même maintenant, elle se souvenait du conseil de Sigmund de se faire des amis, mais c’était trop tard.

Quelque chose de chaud commença à couler sur ses joues.

Ses émotions faisaient rage en elle. Cependant, elle ne pouvait rien faire et elle ressentait un sentiment d’impuissance extraordinaire. Pleurnichant comme un petit bébé, Charl ne pouvait que laisser couler ses larmes.

« C’est… trop cruel…, » balbutia Charl.

« C’est regrettable. Si ça peut vous consoler, au moins, je vous parlerais de tout, » déclara Félix.

« Mais pourquoi… ? Pourquoi voudriez-vous… ? » demanda Charl.

« Ne soyez pas stupide. Quel autre motif pourrait-il y avoir pour s’inscrire dans cette académie ? » demanda Félix.

Le ton de Félix était léger et rafraîchissant.

« Pour devenir le Wiseman, bien sûr. Je vais devenir le roi du monde magique, » déclara Félix.

Charl avait l’impression qu’un poing avait été enfoncé en elle. Elle sentait son cerveau s’engourdir et ses sens s’émousser.

Félix avait un sourire sur le visage, et son ton doux était comme d’habitude.

« La Fête de Nuit est une bataille impitoyable pour la survie, où la personne qui élimine tous les autres obstacles sur son chemin gagne tout — c’est ce que vous avez toujours aimé dire, » déclara Félix.

« … »

« J’ai aimé cette partie de vous. En fait, je suis tout à fait d’accord avec vous. C’est juste que —, » déclara Félix.

Ses yeux étaient devenus froids quand il avait fini sa phrase.

« Il y a quelque chose en vous que je ne supporte pas… c’est votre naïveté, » acheva Félix.

Il tendit la main vers l’automate à côté de lui.

L’énergie magique s’étendit de sa paume, le reliant à elle et faisant jaillir la puissance dans sa marionnette.

Le circuit magique avait commencé à s’activer. Avec l’automate comme conduit, l’énergie magique de Félix s’exprimait comme un phénomène d’altération physique.

L’énergie invisible avait commencé à s’accumuler, avant d’être libérée.

En un éclair, un torrent de lumière avait jailli de l’épée de la marionnette.

En fait, c’était comme une explosion d’eau.

Comme une flèche, le torrent d’eau féroce s’était dirigé droit sur elle. L’eau avait pris la forme d’une lance pointue, visant directement le front de Charl.

Sigmund sauta, utilisant son petit corps comme bouclier pour protéger Charl.

Le torrent avait creusé la chair, faisant jaillir du sang frais qui avait touché le sol. Le petit dragon avait été envoyé de force vers l’arrière, s’effondrant sur le sol.

« Qu’est-ce que tu fais, Charl… !? Dépêche-toi de me soutenir… ! » Sigmund l’avait appelée. Cependant, sa voix n’était pas parvenue jusqu’à ses oreilles.

Félix prépara sa prochaine attaque, concentrant son énergie magique. Même cela n’était pas entré dans le champ de vision de Charl.

Charl était restée vautrée par terre, incapable de faire autre chose que pleurer.

Son esprit était flou, mais c’était autre chose qui ressortait le plus.

Comment vais-je m’excuser ?

Si c’était juste elle, alors cela allait. C’était une punition pour sa propre folie.

Cependant, les plans de Félix avaient également impliqué quelqu’un d’autre que Charl.

À cause de ma stupidité, ces deux-là.

C’était quelqu’un de grossier, mais il voulait bien faire.

Son automate aussi avait été entraîné dans cette affaire embrouillée.

Ils allaient souffrir à cause d’elle.

« Raishin… Je suis désolée —, » murmura Charl.

Au moment où les excuses de Charl sortirent de sa bouche, le jet de l’eau indiqua que quelque chose s’était brisé dans l’air.

Se transformant en une forme mortelle, l’extrémité pointue était sur le point de percer précisément Sigmund et elle — .

Cependant.

Avec un cliquetis, un son métallique avait frappé ses tympans.

Elle était revenue à la réalité. En secouant la tête de façon réfléchie, une très belle vue lui vint dans les yeux.

Le clair de lune scintillait de façon éblouissante, alors qu’il était reflété à travers les gouttelettes d’eau.

Le jet d’eau en forme de lance était bloqué par eux, se dispersant sans danger.

Deux ombres étaient apparues devant Charl.

Celle qui avait arrêté la lance d’eau était une petite fille mince.

Juste derrière elle, la main sur le dos, il y avait un jeune homme.

Ses bandages flottaient dans le vent, et les cheveux de la fille faisaient de même. Tout son corps était trempé de sang, la gravité de ses blessures était évidente pour Charl, même dans l’obscurité de la nuit.

« Ne t’excuse pas, idiote. » Sa voix, tachée de sang, était sèche, mais il y avait une chaleur étrange en elle. « Il n’y a rien que tu as fait pour lequel tu doives t’excuser. »

Il se tourna vers l’ennemi.

Pour protéger Charl, il allait se battre.

***

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