Unbreakable Machine Doll – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Un dîner fictif

Partie 2

Il était trois heures et demie. C’était un peu avant la fin des cours.

Bien qu’il lui restait encore un cours magistral, il avait quitté la classe sur l’insistance de Charl.

Le voyant couvert de nouveaux bleus, il semblait sorti de nulle part, Charl l’avait regardé d’un air suspicieux.

« Pourquoi êtes-vous tous battus ? Vous êtes-vous bagarré avec un lion ou quoi ? » demanda Charl.

« Ne vous inquiète pas pour ça. C’est juste Diana qui est jalouse, » répondit Raishin.

« Quel homme incompréhensible ! » s’exclama Charl.

Vous êtes l’incompréhensible, pensa-t-il. Grâce au caprice de Charl, Yaya était clairement de mauvaise humeur. Même maintenant, ses pupilles étaient anormalement larges et sombres comme un lac sans fond.

« Eh bien, peu importe. Venez avec moi, » déclara Charl.

Charl avait montré la voie en sortant de la salle de conférence. Comme d’habitude, Sigmund était sur son chapeau. En agitant la queue à droite et à gauche, il avait l’air étrangement adorable.

Après la sortie, Charl avait continué à marcher sans s’arrêter pour faire une pause. Quittant la rue principale, ils avaient cherché derrière le bâtiment des vocations techniques, à l’intérieur du bosquet et dans la cour arrière.

Peu importe où ils cherchaient, la seule constante était de marcher davantage. Même s’ils avaient choisi des chemins sans que personne les traverse, ils n’avaient rien trouvé.

Deux heures improductives s’écoulèrent trop vite.

Les lampadaires dans les environs avaient été allumés, et le soleil couchant avait disparu derrière les murs.

Avec Yaya libérant une intention meurtrière, la situation devenait inquiétante.

Charl semblait indiquer qu’elle n’allait pas encore abandonner. Arrivant sur un chemin désert où les restes d’un automate avaient été découverts la veille au soir, elle lui donna un ordre qui empestait la fausse fierté.

« Raishin, allez et venez le long de ce chemin dix fois — non, vingt fois, » déclara Charl.

« … Est-ce une sorte de charme ? » demanda Raishin.

« Ne soyez pas absurde. Il est évident que vous allez être un leurre, » déclara Charl.

Sa réponse avait été comme il s’y attendait. Fatigué, Raishin avait poussé un soupir.

« Même si Cannibal Candy apparaît, ça ira puisque je vais le vaincre. Alors, détendez-vous et laissez-vous attaquer. Maintenant, partez ! » déclara Charl.

« Je refuse. En plus, Cannibal Candy ne sort qu’au milieu de la nuit, » déclara Raishin.

« D’où avez-vous entendu ça ? » demanda Charl.

La source était le comité de discipline. Yaya avait traduit les documents que Lisette lui avait transmis, et c’est ainsi que Raishin était entré en possession de cette information particulière.

Selon les documents, Cannibal Candy n’était actif que de minuit à l’aube.

De plus, il n’avait jamais attaqué des automates deux jours de suite auparavant.

En d’autres termes, ce que Charl avait prévu de faire était pratiquement inutile.

« C’est exactement ce que les gens normaux croient. C’est à cause de cette façon de penser biaisée que le comité de discipline et la sécurité n’ont pas été en mesure de produire des résultats. Ce n’est pas forcément vrai qu’il ne commencera pas à attaquer dans les jours qui suivent, ou qu’il n’apparaîtra pas à ce moment-là, » déclara Charl.

« … Je suppose que c’est une autre façon de voir les choses, » déclara Raishin.

Raishin se gratta la tête, profondément troublée. Charl était extrêmement excitée à ce sujet. À ce rythme, elle le forçait à chercher avec elle jusqu’au lendemain matin.

On aurait dit qu’il n’allait pas pouvoir la forcer à abandonner. Concevant un plan, il décida d’aborder le problème sous un angle différent.

« Au fait, n’avez-vous pas dit qu’on sortait ensemble ? » demanda Raishin.

Charl l’avait regardé d’un air vide. « Ne sortons-nous pas en ce moment ? »

« Ne soyez pas stupide. Il n’y a aucune chance que quelque chose comme ça puisse être considéré comme un rendez-vous, » répliqua Raishin.

« S-Stupide ? M’avez-vous traitée de stupide ? Quand vous pointez quelqu’un du doigt, quatre autres vous montrent du doigt ! » déclara Charl.

« J’ai compris. Autrement dit, vous n’avez pas d’amis, n’est-ce pas ? » demanda Raishin.

« Quoi — Je — Vous — ! » balbutia Charl.

« Vous avez à peine fait ma connaissance, et pourtant vous n’avez personne d’autre vers qui vous pouvez vous tourner pour obtenir de l’aide, alors vous avez dû me le demander, » déclara Raishin.

Il avait frappé en plein dans le mile. Des larmes se formèrent dans les yeux de Charl.

« Ne soyez pas si suffisant. Je n’ai pas besoin d’accepter votre attitude de je-sais-tout, pervers ! » s’écria Charl.

« Allons à un rendez-vous — me piéger dans une perte de temps et d’énergie avec des mots si doux, me forçant à parcourir une si grande distance que j’ai failli traverser la rivière Sanzu, et me dénoncer comme un pervers. Vous êtes vraiment un sacré numéro pour une dame, » déclara Raishin.

« J’essayais seulement de vous aider. C’est ma façon de vous remercier. M’accuser d’autres choses n’a pas sa raison d’être, » déclara Charl.

« Saviez-vous que j’avais accepté son offre de Félix ? » demanda Raishin.

Elle s’était tue. Il semble qu’elle le savait. Elle l’avait probablement entendue d’un endroit ou d’un autre.

Si c’était le cas, alors — .

Raishin avait jeté un coup d’œil à Yaya. Pour être honnête, il hésitait à faire ce qu’il allait faire…

« Assez joué au détective. Il est temps de bien commencer le rencard, » déclara Raishin.

Charl s’était contractée en entendant les paroles de Raishin. Yaya avait aussi gelé.

« Ne dites pas de telles bêtises si librement. Je suis quelqu’un d’occupé, et je n’ai pas le temps de jouer avec vous, » déclara Charl.

« N’est-ce pas vous qui avez dit : “Allons à un rendez-vous” ? Ou est-ce que la famille Belew est une famille qui renie sa parole ? » demanda Raishin.

Il l’avait frappée là où ça faisait mal. Les épaules de Charl tremblèrent de vexation.

« T... très bien. Alors, allons quelque part, » déclara Charl.

« Bien. Dans ce cas, allons en ville, » déclara Raishin.

« La ville — vous voulez dire en dehors de l’académie… ? » demanda Charl.

« Évidemment. Comme le soleil est déjà couché, il n’y a rien à faire à l’intérieur de l’académie, » déclara Raishin.

Un regard paniqué se glissa dans ses yeux. Devenant soudain très hésitante, elle baissa les yeux vers ses pieds.

« Mais si nous allons en ville, alors Sigmund…, » balbutia Charl.

« Espèce d’idiote. Puisque nous sortons ensemble, nos automates ne nous accompagnent pas, » déclara Raishin.

« Euh… Sigmund, dis quelque chose ! » s’écria Charl.

« Hm. Je ne suis pas si irréfléchi, » répondit Sigmund.

En déployant ses quatre ailes, il s’était envolé de la tête de Charl.

« C’est une bonne occasion. Amuse-toi bien, » déclara Sigmund.

« Espèce de traître ! » s’écria Charl.

Comme s’il avait reçu le consentement de son tuteur, Raishin avait saisi de force la main de Charl et la traîna alors qu’ils sortaient de l’académie.

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