Unbreakable Machine Doll – Tome 1 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Une rencontre fugitive

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Chapitre 2 : Une rencontre fugitive

Partie 1

Bien qu’il sache que ce n’était qu’un rêve, Raishin s’était retrouvé une fois de plus dans ce même rêve.

« Nadeshiko ! » cria-t-il.

La fumée noire lui était entrée dans les yeux. Ses poumons semblaient en feu. 

Son instinct lui disait qu’il ne devrait pas rester ici une seconde de plus. 

Une peur plus profonde que tout ce qu’il n’avait jamais ressenti l’assaillit, lui criant de sortir de là.

Cependant, Raishin courut en avant, éclatant à travers les flammes.

Il était allé plus loin à l’intérieur.

« Nadeshiko, où es-tu !? » cria Raishin.

En défonçant les portes coulissantes, il s’était mis à chercher sa petite sœur.

Il avait crié pour elle, jusqu’au moment où il eut l’impression que sa gorge allait se déchirer toute seule.

S’il n’y avait jamais eu une prémonition de destruction, Raishin en avait une maintenant.

S’il vous plaît, laissez-moi arriver à temps, pensa-t-il. Alors qu’il courait, il n’arrêtait pas de penser qu’il devait se dépêcher.

Et aussi, peu importe à quelle vitesse il se dépêchait, il était probablement déjà trop tard.

En produisant un son fort comme le tonnerre, une poutre s’était effondrée.

À ce moment-là, « Frère… »

Il pouvait entendre une faible voix.

« Nadeshiko ! Es-tu là !? » Il avait freiné brusquement ses pas.

Changeant de direction au milieu du couloir, il ouvrit l’écran menant à une grande pièce.

Ce qui attendait Raishin à l’intérieur était — .

***

Partie 2

« Pensez aux circuits magiques comme une substitution aux rituels, ou comme un certain type de moteur. De la même manière que la vapeur fait tourner une roue dentée ou un engrenage, le flux d’énergie magique permet aux arts magiques de naître. Évidemment, par rapport au simple tour d’une roue, l’art magique permet d’obtenir des résultats plus compliqués — . » Une voix cruellement brusque et efficace s’accompagnait du grattage monotone de la craie sur un tableau noir.

La salle de conférence présentait la forme d’un vieux théâtre.

Les élèves étaient assis dans des sièges bien disposés, les sièges s’élevant au fur et à mesure qu’ils allaient vers l’arrière.

Raishin était quelque part au milieu, et était actuellement dans un cours de Kimberly.

C’était la première fois qu’il assistait à un cours en personne, mais pour dire la vérité, il avait sommeil.

Étouffant un bâillement, il avait jeté un coup d’œil dans la salle de classe.

Les étudiants présentaient des expressions sérieuses sur le visage et les automates étaient mélangés avec le corps étudiant.

Les seuls automates qu’il pouvait voir, cependant, étaient ceux qui avaient des formes humaines ou ceux de petits animaux.

Ceux qui avaient de gros corps devaient attendre à l’extérieur de la salle de cours dans un espace spécialement aménagé à cet effet.

À côté de Raishin, Yaya prenait diligemment des notes.

Comme Raishin ne savait ni lire ni écrire l’anglais, Yaya copiait ce qui était écrit au tableau noir à sa place.

Soudain, il se rendit compte qu’une paire d’yeux bleus le fixait dans sa direction.

C’était Charl.

Trois rangées devant lui, assise à sa droite, elle effectuait furtivement des regards dans sa direction.

Une fois que leurs yeux s’étaient croisés, Charl s’était rapidement tournée vers l’avant.

Plusieurs secondes s’étaient écoulées et elle s’était caché le visage derrière un manuel scolaire.

Cette fois, elle n’avait bougé les yeux que lorsqu’elle avait jeté un coup d’œil vers l’arrière.

Leurs yeux se rencontrèrent de nouveau, mais maintenant ils portaient une intention meurtrière, alors que son regard épineux perça à travers lui.

Qu’est-ce qu’elle veut maintenant… ? Pendant que Raishin réfléchissait à la question de savoir s’il fallait lui rendre son regard perçant — .

Quelque chose l’avait frappé entre les yeux.

« Raishin ! Tu vas bien, Raishin !? » Yaya était énervée.

Accablé de douleur, Raishin se frotta le front.

C’était un fragment blanc qui semblait poudreux — de la poussière de craie.

Soulevant doucement la tête, il vit que Kimberly le regarder fixement.

Derrière ses lunettes, un scintillement glacé remplissait ses yeux.

On aurait dit qu’elle avait jeté la craie. Quel contrôle effrayant !

« Vous avez du culot d’ignorer mon cours, l’Avant-dernier, » déclara Kimberly. « Pour le bien de qui croyez-vous que j’ai modifié ce cours et que je dois enseigner de cette façon ennuyeuse ? »

« De nouveaux élèves comme moi et des élèves qui ont de mauvais résultats ? » demanda Raishin.

« Faux. C’est pour le nouvel élève qui possède de mauvais résultats, » répondit Kimberly.

« Je m’en excuse, professeur Kimberly. C’est juste que je n’ai pas assez dormi, » répondit Raishin.

« Je vois, » déclara Kimberly. « Et je suppose que vous allez aussi me dire que vous avez fait des cauchemars ? »

« C’est comme si vous pouviez voir à travers moi, » déclara Raishin.

« Vous avez du cran. D’accord, je vous laisse faire cette fois, mais en échange, répondez à cette question, » déclara Kimberly. « Quel est le circuit magique le plus populaire en ce moment ? »

« Eh bien, c’est —, » il pensait que c’était une question simple, mais il ne pouvait pas répondre rapidement.

Raishin pencha la tête. « La chaleur… Non. Cinétique… Ce n’est pas ça non plus. La… génération Photique ? »

Kimberly avait poussé un long et profond soupir, comme si elle mettait à l’épreuve sa propre capacité pulmonaire.

« Dites-lui, Charlotte. » Charl avait été surprise par le changement soudain de cible. « … Le Coeur d’Ève. »

« Correct. » Il y avait eu un raffut parmi les étudiants.

« C’est un démérite pour ces idiots qui viennent d’ouvrir la bouche, » déclara Kimberly.

Avec une craie nouvelle à la main, Kimberly avait écrit le mot « Vital » en gros caractères sur le tableau noir.

« Comme Charlotte l’a dit, c’est le circuit magique qui donne vie à tous les automates — le Coeur d’Ève y est intégré. Ce circuit est la raison pour laquelle les automates peuvent faire des mouvements autonomes, » expliqua Kimberly.

Elle avait continué sur un ton pragmatique. « Deux types différents d’art magique ne peuvent pas résider dans le même corps — c’est la base de la physique des machines, la théorie de la dissonance d’activité magique. Cependant, il y a une exception à cette théorie. »

En d’autres termes, c’était le circuit du Coeur d’Ève.

Presque tous les automates étaient équipés d’un circuit magique différent, en plus de celui du Coeur d’Ève.

« On pourrait dire que l’histoire de la Machinart n’a commencé qu’après la découverte de ce circuit, » déclara Kimberly. « Que vous vouliez l’appeler la source, l’origine, le début ou le point de départ, c’est encore aujourd’hui une boîte noire inexpliquée. Reproduire le circuit lui-même est relativement facile par opposition à le développer davantage, ce qui est dit être pratiquement impossible. »

Parce que le circuit avait été popularisé à ce point, chaque atelier avait au moins un maître versé dans sa reproduction.

Parce que cette « Vie » était facile à générer, les automates eux-mêmes étaient également omniprésents.

« Le Cœur d’Ève est un circuit extrêmement flexible, » continua Kimberly. « Non seulement peut-elle conférer de l’intelligence aux marionnettes, mais dans les mains d’un marionnettiste habile, les fonctions de respiration et de transpiration peuvent être reproduites, ainsi que la digestion de la nourriture. Même si ces fonctions seront utiles au combat, je ne peux pas dire à quel point elles seront utiles. » Les lèvres de Kimberly s’étaient tordues en un sourire cynique.

« Si vous vouliez une raison pour imiter un humain, alors ce serait pour des situations où votre automate doit se mêler aux humains — Infiltration ou collecte de renseignements, » continua Kimberly. « Cela dit, tous les marionnettistes aiment que leurs poupées soient pseudo-humaines, tant au niveau de leur apparence “extérieure” que de leurs fonctions “intérieures”. Je veux dire, vraiment, quelle bande de fanatiques ! N’est-ce pas, l’Avant-dernier ? »

En disant cela, le regard de Kimberly n’était pas focalisé sur Raishin, mais sur Yaya qui était assise à côté de lui.

Embarrassée, Yaya souhaitait qu’il y ait un trou dans le sol où elle puisse se cacher, mais comme il n’y en avait pas, elle ne pouvait que légèrement pencher sa tête. « Je ne sais pas ce que vous voulez dire en disant ça, mais… »

Frappant ses coudes sur la table, Raishin parla d’une voix menaçante. « Celui-ci est la plus grande automate du monde. »

Ses yeux noirs devenant humides, Yaya fixa Raishin, vaincue par l’émotion. « Raishin… ! »

« Parce qu’elle a été créée par Shouko, » déclara Raishin.

Une veine avait alors éclaté. « … Yaya, qu’est-ce qui ne va pas ? C’est quoi ce regard démoniaque sur ton visage ? » demanda Raishin avant de s’écrier. « Attends une minute, calme-toi ! »

« Encore Shouko… Toujours Shouko ceci, Shouko cela…, » s’écria Yaya.

Yaya sanglotait tout en étranglant Raishin, le secouant violemment d’avant en arrière.

Les élèves environnants n’avaient pas pu retenir leur rire.

« Je vois. Ma leçon n’est qu’un ennui pour vous, n’est-ce pas ? » demanda Kimberly.

Kimberly présentait une expression glaciale sur son visage quand elle pointait du doigt à l’extérieur de la fenêtre.

« Alors, pour éviter l’ennui, allez nettoyer le grand hall. — Sortez tout de suite ! » ordonna Kimberly.

***

Partie 3

La cloche sonna, signifiant le début de la pause déjeuner.

« Putain… ! À cause de toi, nous devons effectuer un travail manuel inutile ! » s’écria Raishin.

Raishin ronchonnait pendant qu’il utilisait une serpillière pour nettoyer. Bien qu’il grognait, il nettoyait consciencieusement la grande salle, une action qui pouvait être attribuée soit à l’intégrité, soit à un refus d’arrêter une fois qu’il avait commencé quelque chose.

Yaya pleurait encore. On aurait dit qu’elle était encore affectée par la remarque sarcastique de tout à l’heure.

« Ça suffit tes pleurs. Le sarcasme du professeur Kimberly t’a-t-il choqué à ce point ? » demanda Raishin.

« Uu... Raishin est un idiot, » déclara Yaya.

« C’est inattendu ! Eh bien, ce n’est pas comme si je pouvais être en désaccord avec cette affirmation, » répondit Raishin.

Rangeant le matériel de nettoyage, ils quittèrent la grande salle — ou plutôt, il le fit, mais Yaya restait obstinément à l’intérieur sans bouger, continuant à la place à renifler.

Raishin était à bout de souffle. Il soupira avec force.

Il agrippa la main de Yaya, « Allez, remonte ton moral. Allons manger quelque chose. »

« D-D’accord… ♡ ! » déclara Yaya.

Raishin conduisit une Yaya maintenant joyeuse par la main, et cette fois ils sortirent de la grande salle.

À l’extérieur de la grande salle, les étudiants se pressaient déjà dans l’allée principale.

Un grand nombre d’étudiants s’était distribué dans les différents bâtiments et amphithéâtres.

La plupart d’entre eux se dirigeaient vers le centre de la rue principale, où se trouvait la cafétéria. La vue de tant de personnes se dirigeant vers un seul endroit avait fait croire à Raishin qu’elles se dirigeaient vers une manifestation ou qu’elles commençaient une insurrection.

Suivant le courant, Raishin et Yaya s’étaient déplacés avec la foule. En recevant les regards des gens des alentours, après un certain temps de marche, ils avaient vu un bâtiment d’aspect moderne, dont l’un des côtés était entièrement en verre.

« C’est donc ça, le béton armé, hein ? Elle est très différente de la salle à manger du dortoir, » déclara Raishin.

En entrant, la différence était devenue encore plus nette.

Tout d’abord, le plafond était élevé. Les tables blanches au design moderne étaient alignées en rangées à l’intérieur d’un environnement lumineux et spacieux, ce qui leur donnait un aspect très propre et clair.

Comme Raishin avait participé à un cours pour la première fois aujourd’hui, il allait sans dire que c’était aussi sa première fois à la cafétéria.

Alors qu’il se tenait là comme un idiot, une délicieuse odeur s’était répandue et il s’était tourné vers elle.

En sortant du mur, directement à l’extérieur de la cuisine, d’énormes quantités de nourriture étaient alignées les unes derrière les autres. De grandes assiettes et des couverts en métal étaient empilés à côté d’un assortiment de plats de viande, de poissons, de salades et d’une sélection de pains.

Les élèves avaient fait la queue en file d’attente, chargeant leurs assiettes massives avec la nourriture.

C’était un système différent de celui du dortoir. Dans la salle à manger du dortoir, on choisissait un plat dans le menu, puis on mangeait tout ce qu’on avait.

« Écoute, Yaya. Tout le monde se sert à manger, » déclara Raishin.

« Alors, on peut prendre ce qu’on veut ? » demanda Yaya.

« On dirait que oui. Je ne comprends pas vraiment comment ça marche, mais quand on est à Rome…, » commença Raishin.

La faim et le manque de sommeil obscurcissaient son jugement. Ne réfléchissant pas plus profondément à la situation, Raishin avait rejoint la queue de la ligne. Même ici, il était au centre de l’attention, mais c’était déjà un événement régulier et il l’avait ignoré. Prenant un plateau, il y plaça une assiette et commença à se servir à manger.

Au fur et à mesure qu’il avançait, la tête de la file d’attente devint visible, et Raishin finit par se rendre compte de son erreur.

Il y avait une caisse enregistreuse à la fin de la file d’attente !

Une dame tenait le registre avec agilité et recevait des bouts de papier de la part des élèves.

« Je dois payer !? » se murmura Raishin.

Raishin était mortifié. Il ne s’attendait pas à ce que l’argent change de mains. Mais encore une fois, cela aurait dû être évident. Même les dépenses de nourriture dans le dortoir étaient comptabilisées séparément des frais d’hébergement de base.

Se sentant mal dans ses tripes, Raishin se retourna et étendit la main.

« Yaya, donne-moi mon portefeuille, » ordonna Raishin.

« C’est dans le casier du dortoir, » répondit Yaya.

« … Donc tu n’as rien ? » demanda Raishin.

« Non, non, » répondit Yaya.

« … Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? » demanda Raishin.

Pendant l’échange, la ligne avait progressé régulièrement. Ce serait bizarre d’aller à contre-courant de la circulation, sans parler du retour de la nourriture d’où elle venait. Le faire violerait l’étiquette commune, ce qu’un étranger comme Raishin savait déjà.

« … Crois-tu qu’ils me laisseraient mettre ça sur ma note ? » demanda Raishin.

« Il n’y a pas de note ici. Vous êtes vraiment, vraiment, vraiment, la plus grosse tête de linotte de tous les temps, » une voix extrêmement épineuse était venue de derrière lui.

En se retournant, il avait vu le visage familier d’une fille qui se tenait debout à deux élèves derrière lui.

De magnifiques cheveux dorés, des yeux bleus, et son compagnon-dragon caractéristique.

« Charl — ! » s’exclama Raishin.

« Ne m’adressez pas la parole avec une telle familiarité. Vous devriez m’appeler Mlle Belew, » répondit Charl.

A-t-elle toujours été si proche ? se demandait Raishin. Aujourd’hui, son regard semblait plus féroce que d’habitude, mais on aurait dit qu’elle ne fusillait pas du regard Raishin, mais plutôt la fille qui se tenait derrière lui.

Les deux garçons qui avaient pris en sandwich entre eux devinrent pâles et proposèrent de laisser Charlotte aller de l’avant dans la file d’attente. Charl avait fait un « Merci » sec, et se dirigea vers Raishin.

Fouillant dans sa poche, elle en sortit trois billets d’une livre, et elle les avait donnés à Raishin.

C’était une action inattendue. Raishin fut décontenancé, mais refuser l’offre serait grossier de sa part. S’abaissant poliment, il accepta avec reconnaissance l’argent.

« Désolé pour le dérangement, » déclara Raishin.

« Dites “merci beaucoup” correctement, » répliqua Charl.

Après avoir payé sa portion et celle de Yaya, ils quittèrent la file d’attente. Attendant après qu’il ait payé à la caisse, Charl l’avait suivi et lui avait jeté un carnet de notes au visage sans mot.

C’était un cahier excessivement élégant, et il y avait quelque chose d’écrit dedans.

Parce que cela avait été griffonné rapidement, il ne pouvait pas le lire. Raishin se tourna vers Yaya pour demander de l’aide, et elle le lut à haute voix,

« Je paierai quatre livres à Charlotte Belew, » avait lu Yaya.

« C’est une reconnaissance de dette. Si vous tenez à votre vie, vous la signerez, » déclara Charl.

« Essayiez-vous de me voler ? Et pourquoi y a-t-il de l’intérêt ? » demanda Raishin.

« Bien sûr qu’il y a de l’intérêt. Après tout, je n’ai pas besoin de nourrir gratuitement un pervers comme vous, » déclara Charl.

« Ne me traitez pas de pervers. Et très bien, je vous rembourserai 4 livres, » déclara Raishin.

Tandis que Raishin luttait pour signer son nom avec des lettres de l’alphabet, oui, il n’était pas habitué, il parla. « Comment vous sentez-vous, Sigmund ? »

Un peu surpris, le petit dragon reposant sur la casquette de Charlotte leva la tête.

« Je vais bien. C’était juste une légère égratignure, » répondit Sigmund.

« C’est bon à l’entendre. Et voilà, Charl, » déclara Raishin.

Il avait rendu le carnet. « C’est quoi cet horrible gribouillage ? » Elle avait l’air assez satisfaite que Raishin l’ait signé, et elle s’était éloignée d’eux.

« Attendez. Puisque vous êtes déjà là, mangeons ensemble, » déclara Raishin.

« Quoi — !? » Yaya et Charl s’exclamèrent toutes les deux.

Cela avait dû être un grand choc, car l’assiette sur le plateau de Yaya avait commencé à trembler, et Charl avait presque fait tomber ses pâtes et son poulet.

La bouche de Charl s’ouvrit et se referma sans mot, comme un poisson rouge.

Puis les fentes de ses yeux se levèrent avec indignation.

« Je refuse. Pourquoi voudrais-je dîner avec un pervers comme vous ? » s’écria Charl.

« Ne soyez pas comme ça. Ne sommes-nous pas des camarades d’armes qui se sont battus côte à côte ? » demanda Raishin.

« Ne soyez pas ridicule. C’est parce que vous avez fait preuve d’égoïsme — en parlant de cela, vous étiez en premier lieu le pervers insolent qui m’a mis au défi de me battre. Pourquoi dînerais-je avec un homme comme ça… ? Ah, j’ai compris. Pour dire les choses simplement, vous devez être un idiot. Un idiot avec un désir de mort. C’est une excuse pitoyable et lamentable de la part d’un homme, » déclara Charl.

Elle était très directe. Charl avait continué son agression verbale sur Raishin, incapable de dire un mot dans le sens contraire.

Cependant, il n’avait pas abandonné. Il suivit Charl avec un regard nonchalant sur son visage, prenant le fait qu’elle n’avait pas essayé de s’échapper comme un bon signe, et s’assit sur un siège en face d’elle.

Charl l’avait regardé d’un air étonné, mais elle n’avait rien dit, rechutant dans un froncement de sourcils silencieux. Attrapant sa fourchette, elle poignarda violemment ses pâtes à la tomate.

C’était évident qu’elle avait été déstabilisée par son rythme. Raishin se demandait comment faire face à cette situation embarrassante.

Sigmund ne voyait rien de tout cela comme sa préoccupation, et il avait commencé à manger son poulet avec enthousiasme.

Yaya était entrée dans un silence sombre. Elle n’avait même pas touché à son sandwich, dégageant plutôt une présence troublante. Mais Raishin l’avait ignorée et avait commencé à parler à Charl.

« Pourquoi êtes-vous restée silencieuse ? Avez-vous mal au ventre ou quoi ? » demanda Raishin.

« … Je suis vraiment stupéfaite. Votre impudence ne connaît-elle pas de limites ? Même vos nerfs sont aussi idiots que vous. En plus, je me tais parce que je m’ennuie. En tant qu’homme, ne devriez-vous pas être celui qui crée des conversations qui éveillent mon intérêt ? » s’écria Charl.

« Oh ? Donc vous voulez dire que vous voulez être excitée ? » demanda Raishin.

« Quoi… grrr… Sigmund ! Détruis cet idiot tout de suite ! » s’écria Charl.

« Calme-toi, Charl. Laisse-moi d’abord finir mon poulet, » répondit Sigmund.

« Tais-toi, ou à partir de demain, je ne te donnerai que de la nourriture pour chien. Maintenant, dépêche-toi et — ! » Au milieu de la phrase, elle avait remarqué un changement chez Raishin.

Ses yeux étaient fixés sur quelque chose de l’autre côté du mur de verre, comme s’il essayait de le dévorer avec ses yeux.

« Hey. S’est-il passé quelque chose ? » demanda Charl.

Cependant, Raishin ne répondit pas. — Il n’avait pas eu la volonté de répondre.

Charl avait fait la moue. « M’ignorez-vous ? Allez-vous juste m’ignorer ? Pour qui vous vous prenez, espèce de grossier ! »

« C’est… ! »

Il ne pouvait pas arracher ses yeux. Les yeux de Raishin avaient fixé sur une silhouette.

Il portait un masque d’argent et était drapé d’un manteau noir. Il présentait une silhouette vaillante, mais en même temps, il avait un air de sang-froid autour de lui pendant qu’il marchait.

Pendant un bref instant, un spectacle effrayant cligna devant ses yeux.

***

Partie 4

Raishin avait franchi la porte avec assez de force pour la déchirer.

Après être entré dans la salle de réception du domaine, c’est là qu’il l’avait vu.

S’il avait dû l’exprimer avec des mots, on aurait dit que c’était l’enfer.

Même au milieu de la mer de feu, c’était évident. La puanteur étouffante du sang.

La quantité effrayante de sang partout.

Et empilés en tas, il y avait d’innombrables cadavres.

La plus grande partie des corps étaient des restes d’automates.

Écrasés, brisés et éparpillés partout, leurs cadres tordus, et leurs engrenages brisés éparpillés.

Les grands trous dans le mur et le tatami déchiré au sol racontaient l’histoire de la féroce bataille qui s’était déroulée ici.

Et finalement, il y avait une ombre au milieu des cadavres.

C’était comme si c’était un fantôme ou un démon.

Il donna un coup de pied à un corps qui était à ses pieds.

« Vieil homme… ! »

Le sommet de son crâne avait été fendu et son visage avait changé, mais il n’y avait pas d’erreur, c’était le chef du clan Akabane.

Autour de son père se trouvaient les corps de ses autres parents.

Ses oncles, ses tantes et ses cousins. Tous portent le nom d’Akabane, et tous étaient des maîtres marionnettistes à part entière.

Sa tête semblait brûler alors qu’il voyait ça. Qu’est-ce que c’est ? Ai-je fait un cauchemar ?

Car cela ne semblait pas réel.

Cependant, la chaleur et l’odeur l’avaient agressé, lui disant qu’il faisait face à la réalité.

Lentement, il se tourna pour faire face à la chose devant lui qu’il avait intentionnellement gardée hors de sa vue.

Il voulait croire que c’était quelque chose qu’il avait vu par erreur, ou une hallucination provoquée par la peur.

Mais cette chose était toujours là.

De l’autre côté de l’ombre, quelque chose que l’on pourrait appeler un autel avait été érigé, et quelque chose avait été mis au repos, et là il gisait silencieusement.

La première pensée qui lui était venue à l’esprit avait été la mue.

Si vous ouvrez un corps verticalement et que vous videz l’intérieur, alors cela devrait ressembler à ça, non ?

Ce qu’il y avait sur l’autel, c’était un corps dont on avait enlevé l’intérieur.

On ne pouvait pas appeler ça de la peau parce qu’il y avait encore beaucoup de chair attachée.

Et c’était trop vide pour être appelé un cadavre, ce qui en faisait une existence résolument déformée.

D’après les vêtements et la taille du corps, ainsi que la peau et les membres, il ne savait que trop bien de qui il s’agissait.

C’était ce qui s’était passé.

« Nadeshiko… ! » cria-t-il.

Ce qui était devant lui était quelque chose qui était autrefois sa sœur.

Incapable de le supporter, un cri d’angoisse et de désespoir avait jailli de la gorge de Raishin.

En réponse, le frère aîné baissa les yeux silencieusement vers le plus jeune frère avec rien d’autre que le regard glacial, froid comme l'acier.

***

Partie 5

Raishin se demandait s’il avait été remarqué ou non.

L’élève masculin avec le masque d’argent avait traversé la rue, sans même avoir fait un seul regard dans sa direction.

Il y avait deux personnes — ou plutôt deux corps qui le suivaient.

Parées de volants et de dentelle, elles étaient vêtues de belles robes.

Les robes possédaient une esthétique perverse. En vogue avec les tendances de la fin du XIXe siècle, leur parfum était celui de la mort et de la décadence.

Les deux filles étaient d’une beauté époustouflante, mais aussi clairement hors du monde.

Jetant un coup d’œil entre le paysage extérieur et le regard dur de Raishin, Charl avait parlé d’une voix surprise.

« C’est le Magnus, n’est-ce pas ? Quoi !? Allez-vous le cibler cette fois ? » demanda Charl.

« Yaya, » s’exclama Raishin.

« Oui, » répondit Yaya.

Raishin et Yaya s’étaient levés.

Charl s’était également levée, avant de leur dire. « Attendez… Vous êtes sérieux !? Attendez une seconde ! »

Elle s’était agrippée au bras de Raishin, mais elle avait immédiatement flanché.

Les yeux de Raishin possédaient un éclat brutal qu’elle n’avait jamais vu auparavant.

Charl retira rapidement sa main, mais elle rassembla assez de courage pour lui donner un avertissement. « Je ne dirai rien de mal. Abandonnez-le maintenant. C’est quelqu’un contre qui vous ne pouvez vraiment pas gagner. »

« Vraiment pas ? » répondit Raishin.

« Oui, c’est vrai. Il est la tête et les épaules au-dessus de tout le monde en termes de techniques et d’énergie magique, » répondit Charl. « Ses notes combinées sont les plus élevées de toutes les générations, et depuis ses débuts dans cette académie, il a été salué comme un génie. Un homme qui avec sa seule force est capable d’utiliser six automates simultanément. En ce moment, il est considéré comme la personne la plus proche du Wiseman — hey, Raishin ! »

Il n’était pas resté là pour entendre la fin. Raishin commençait déjà à partir.

« Malheureusement, je suis un idiot à la tête dure. Je dois essayer par moi-même avant de le comprendre, » répondit Raishin.

Avec des pas rapides, il quitta la table. Sortant de la cafétéria, il cria vers l’arrière du manteau noir.

« Attends, espèce de monstre masqué. Ou devrais-je t’appeler Magnus ? » cria Raishin.

L’étudiant — Magnus s’était arrêté.

Les deux automates féminins s’étaient placés devant lui par mesure de protection.

En voyant l’une d’elles, une jeune fille aux cheveux roses, le visage de Raishin s’était involontairement tordu en une grimace.

Une douleur fulgurante avait frappé sa poitrine si intensément qu’il avait cru que de la fumée allait sortir, et il ne pourrait plus garder son calme.

La ressemblance de cette poupée était excessive. « Yo. Avoir tes poupées qui t’attendent pendant que tu te promènes ? Comme toujours, tu as les pires passe-temps du monde. »

« … Qui êtes-vous ? » demanda l’autre.

« Ne me brise pas le cœur maintenant. J’ai fait tout ce chemin depuis l’autre bout du monde juste pour te rencontrer, » répliqua Raishin.

Bien que son ton de voix soit léger, Raishin était très conscient que son cœur brûlait d’une rage sans fin.

Si tu détestais quelqu’un, tu provoquerais de la colère contre lui.

Cependant, même si Raishin gardait sa colère sous contrôle, la colère se déversait de lui calmement et tranquillement.

Même s’il gardait sa voix basse et réfrénait ses émotions, la colère continuait à couler de son corps.

Les élèves qui marchaient dans la rue s’arrêtaient et ceux qui mangeaient à la cafétéria s’arrêtaient pour regarder fixement dans leur direction, où il semblait qu’un massacre était sur le point d’avoir lieu.

Magnus fixa Raishin attentivement, avant de finalement parler d’une voix calme. « On dirait que vous m’avez confondu avec quelqu’un d’autre. »

« Si c’est ce que tu penses, qu’il en soit ainsi, » déclara Raishin. « Cependant, j’ai juste quelque chose que je veux te donner — . »

Pendant qu’il parlait, Raishin leva le bras et, en une fraction de seconde, quelque chose se produisit, mais Raishin ne put comprendre ce qui se passait.

Comme un bouquet de fleurs avait été poussé vers lui, ses poumons étaient remplis d’un doux parfum floral.

La sensation duveteuse du volant lui chatouilla le nez, et sa vision fut obstruée.

Ses mains et ses pieds étaient en contact avec la peau douce d’une fille.

Enfin, de nombreuses lames avaient été tenues contre sa gorge.

Exactement comme un bouquet de fleurs, Raishin était enveloppé d’une mer de couleurs : cheveux, yeux et robes.

Il y avait quelqu’un derrière lui et quelqu’un devant lui.

Il y avait aussi quelqu’un sur ses épaules.

Il ne savait pas d’où elles étaient apparues, mais maintenant divers épées, lances et poignards étaient pressés contre sa peau.

Un total de six automates s’était jeté sur Raishin en même temps.

D’où venaient-elles ? Et quand sont-elles apparues ?

Jusque-là, il n’avait pas senti la présence des quatre autres unités.

« Raishin ! » Yaya s’était déplacée pour l’aider, mais la lame contre sa gorge avait creusé plus profondément en réponse.

Avec ça, Yaya ne pouvait rien faire, ou la tête de Raishin roulait avant même qu’elle puisse agir.

« Vous êtes si pressées, mesdames. » Avec un sourire ironique, Raishin s’était lentement approché du harnais autour de sa taille.

« Ne soyez pas si téméraire, » continua Raishin. « Comme nous venons de faire connaissance, je voulais juste lui offrir ceci en cadeau. »

Ouvrant une poche, il enleva une petite bouteille de l’intérieur.

Il y avait une sorte de poudre noire à l’intérieur.

Vu la situation dans laquelle il se trouvait, il ne serait pas exagéré d’imaginer que c’était une sorte d’explosif.

« … Baissez vos armes, » face aux ordres de Magnus, les poupées avaient retiré leurs armes.

La jeune fille aux cheveux roses récupéra la bouteille de la main de Raishin et la déposa dans celle de Magnus. « Je vous remercie pour ce cadeau. »

Avec seulement ces mots, Magnus et son escadron quittèrent la scène.

« Raishin… ! Es-tu blessé quelque part, Raishin… !? » Après avoir couru vers lui, Yaya s’était accrochée à lui en criant. « Je suis désolée, vraiment désolée… ! Tu as amené Yaya, et pourtant… ! »

« … J’ai enfin compris, Yaya, » déclara Raishin.

« Eh… ? » s’exclama Yaya.

« La seule façon de m’approcher de lui, c’est dans un combat loyal…, » déclara Raishin.

Il était couvert de sueur froide.

Maintenant que c’était fini, ses genoux tremblèrent.

Son instinct et son esprit même étaient effrayés.

Charl ne mentait pas plus tôt. Dans l’état actuel des choses, il ne pourrait certainement pas gagner.

Toute attaque-surprise serait inutile.

Les attaques personnelles ne feraient que raccourcir sa durée de vie.

S’il voulait vaincre Magnus, le faire dans les limites fixées par les règles de la Fête de Nuit serait le plus raisonnable.

Néanmoins, il ne voyait toujours pas le chemin de la victoire, même dans cette voie.

La réalité, c’est que s’ils s’engageaient dans une bataille, elle ne durerait qu’une seconde.

Raishin s’était lui-même entraîné pour qu’il puisse se battre à son maximum pendant la bataille.

Il utilisait le potentiel de Yaya à 120 %.

Il avait compilé d’innombrables techniques de combat astucieuses, toutes conçues pour déjouer l’ennemi.

Avec tout cela, y avait-il une chance de dix pour cent qu’il puisse atteindre son but ?

Est-ce que j’atteindrai un jour son niveau… !? Se demanda-t-il.

La différence dans leur force était écrasante.

L’écart était aussi grand que de plonger d’une falaise.

Il sentit le sol sous ses pieds se transformer en bouillie, et son corps ressentait une sensation comme s’il s’enfonçait dans la terre.

Ayant été contraint de réaliser la différence de pouvoir, il sentit sa volonté s’épuiser.

Mais à ce moment-là, applaudissement. Quelqu’un l’applaudissait ouvertement.

« Les rumeurs sont vraies à votre sujet, » déclara une voix d’homme. « À peine quatre jours après votre inscription, et vous êtes déjà en train de montrer vos dents vers le Magnus. »

En se retournant, il vit un étudiant seul qui présentait un sourire amical sur son visage.

Avec de beaux cheveux lisses, on pouvait dire que c’était un très beau garçon.

Si vous louchiez un peu, alors vous pourriez dire qu’il ressemblait presque à une belle fille.

Sa voix avait une qualité distincte et claire, sonnant comme un instrument à cordes exceptionnel.

Saluant Raishin avec un sourire captivant. « Enchanté de faire votre connaissance, Monsieur Akabane. Si ça ne vous dérange pas, donnez-moi un moment de votre temps. »

***

Partie 6

Parmi les marionnettistes, il y avait ceux qui voulaient devenir des créateurs de poupées.

Utiliser et créer n’étaient pas les mêmes choses.

À l’origine, c’était considéré comme deux ensembles de compétences complètement distincts, et les structures de formation étaient complètement distinctes… cependant, il allait sans dire qu’il y avait un nombre considérable d’aspects qui se chevauchaient les uns les autres.

C’est dans cet esprit que l’académie avait introduit le cours de Vocations Techniques de la Machine, ainsi que des installations dédiées pour ceux qui voulaient devenir des créateurs de marionnettes.

L’endroit où Magnus se dirigeait maintenant était le bâtiment des Vocations Techniques de la Machine.

Les jeunes filles le suivirent, et il bifurqua de la rue principale vers une route plus petite.

Alors qu’il approchait du bâtiment de l’école, juste en face d’un bosquet d’arbres, il s’était arrêté de manière inattendue. C’était la jeune professeure du département de physique des machines, Kimberly qui se tenait là.

Bien qu’elle soit belle, c’est sa rugosité qui ressortait plus que sa beauté.

Elle ne portait pas ses lunettes, ce qu’elle aurait normalement fait si elle donnait un cours.

Réagissant à sa présence, les marionnettes de Magnus modifièrent subtilement leurs positions.

Cependant, Kimberly ne leur accorda pas la moindre attention et commença à bavarder avec lui d’une manière décontractée. « Comment avez-vous trouvé l’Avant-dernier ? »

« … Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda Magnus.

« N’est-il pas intéressant ? Selon vous, quels ont été ses premiers mots lorsqu’il a reçu les résultats de ses tests ? Je crois qu’il se demandait ce qu’il fallait faire pour participer à la Fête de Nuit, si vous pouvez le croire, » déclara Kimberly.

« La Fête de Nuit —, » répéta Magnus.

« N’est-ce pas drôle ? » demanda Kimberly.

« … Non. S’il y avait des bouleversements, ce serait par sa main, » répondit Magnus.

« Oh ? Quelqu’un de votre niveau a-t-il une opinion aussi élevée de ce type ? » demanda Kimberly.

Magnus n’avait pas répondu. Il pouvait deviner les intentions de Kimberly, et cela le mettait mal à l’aise.

« Bon, restons-en là. Qu’est-ce que c’est ? » demanda Kimberly.

En déployant les bras croisés, elle désigna la main de Magnus.

C’était la petite bouteille remplie de poudre qu’il avait reçue de Raishin tout à l’heure.

« Sans une analyse adéquate de sa composition, je ne peux pas le dire. Cependant, si j’osais deviner, je dirais que c’est probablement de la cendre, » répondit Magnus.

« Cendre ? » Elle avait de la surprise présente sur son visage.

Au bout d’un moment, elle s’était rendu compte d’où elle se tenait — près du bâtiment des vocations techniques des machines — et elle avait souri.

« Je vois. Bien que vous soyez un excellent marionnettiste, vous êtes aussi un artisan marionnettiste. Et un très doué pour ça aussi. Pour un artisan de votre niveau, il ne devrait pas être un problème de prendre des cendres — qui est un matériau de si haute qualité pour les arts magiques — et de l’utiliser pour créer une marionnette, » déclara Kimberly.

Magnus n’avait pas répondu. Cependant, Kimberly prit son silence comme un signe d’affirmation.

« Bien que ce soit vraiment étrange. Pourquoi l’Avant-dernier vous passerait-il quelque chose comme ça ? » demanda Kimberly.

« … Il jetait le gant. Un symbole pour marquer une épreuve de force, » répondit Magnus en marmonnant soudainement.

Kimberly plissa les sourcils avec perplexité. « Dans un certain clan oriental, jeter les cendres d’un mort signifie annoncer sa vengeance pour le défunt. »

« … Est-ce qu’il vous en veut ? » demanda Kimberly.

Comme prévu, Magnus n’avait pas répondu à ça.

« S’il n’y a rien d’autre, je m’excuse maintenant, » déclara Magnus

« Au fait, Magnus, » Magnus passa près d’elle, mais Kimberly l’interrompit par son interjection. « Avez-vous entendu parler de cette rumeur ? Je ne sais pas qui a commencé, mais la rumeur dit que chacune de vos marionnettes est une Poupée Interdite. »

Une fois de plus, Magnus s’arrêta sur ses pas. Kimberly avait poursuivi. « Je parle de machines vivantes. Utiliser la chair et le sang d’un humain comme pièces détachées. Non pas de la cendre ou des restes, mais la transformation de parties d’un être humain vivant en matière. De telles pièces auraient une affinité nettement supérieure avec l’énergie magique par rapport à des restes ou un souvenir… Mais, évidemment, c’est une violation du code d’éthique que tous les mages doivent suivre. »

Ses paroles étaient déguisées en commérages, mais tout son corps rayonnait une sorte de tension qui ressemblait à une intention meurtrière. Les poupées de Magnus l’avaient capté et elles avaient fait face à Kimberly avec hostilité.

Kimberly avait un sourire cruel sur son visage, comme s’il avait été sculpté avec un couteau.

« Puis-je vous demander de clarifier cela pour moi ? » demanda Kimberly.

« … Est-ce un interrogatoire ? » demanda Magnus.

« C’est jute de la curiosité personnelle, » répondit Kimberly.

Magnus sembla réfléchir un instant — . « Conformément aux directives de la Fête de Nuit, il n’y a aucune règle interdisant l’utilisation d’une Poupée Interdite. »

C’est tout ce qu’il avait dit. Les yeux de Kimberly s’aiguisèrent, comme une épée qui avait été affûtée avec une meule.

« … Puis-je prendre ça comme votre réponse ? » demanda Kimberly.

« Si vous le voulez, professeur Kimberly, » répondit Magnus.

Sans un au revoir convenable, il était parti.

Ses pas étaient ceux d’une personne débordante de confiance en elle, stable et assurée.

Comparées à lui, même ses poupées étaient plus humaines.

Comme si elles avertissaient Kimberly, elles regardèrent à plusieurs reprises par-dessus leurs épaules alors qu’elles suivaient Magnus.

Alors qu’elles s’éloignaient en ligne, Kimberly poussa un énorme soupir, suivi d’un sourire ironique.

« Vraiment, quel type effrayant vous êtes ! Pouvoir créer des Poupées Interdites à un si jeune âge… Si les Maestros des ateliers l’apprenaient, ils deviendraient certainement déprimés, » regardant le dos du garçon qui disparaissait dans le bâtiment des Vocations Techniques de la Machine, Kimberly marmonna. « Et aussi, Magnus. Qui exactement avez-vous transformé en matériel ? »

De toute évidence, il n’y avait personne pour répondre à cette question.

***

Partie 7

Donnez-moi un moment de votre temps, du moins, c’était ce qu’avait dit le beau garçon.

À première vue, Raishin ne ressentait aucune mauvaise intention venant de lui.

Il souriait, et la silhouette de son automate était introuvable.

Raishin jeta un coup d’œil à son bras gauche.

Il portait un brassard lacé d’or qui brillait, attirant son regard.

Les lettres « Censeur » avaient été brodées d’une écriture calligraphique raffinée.

Autrement dit, il faisait partie du comité de discipline.

De plus, il portait un gant blanc brodé de fil d’or.

Bref, cette personne était aussi une personne qualifiée pour participer à la prochaine Fête de Nuit.

Un membre du comité de discipline avec d’excellentes notes.

Raishin n’avait aucune raison de douter de lui.

« Plutôt que de rester là à parler, pourquoi ne pas rentrer ? Sauf erreur, vous étiez en plein déjeuner, n’est-ce pas ? » Le beau garçon montra du doigt la cafétéria avec le sourire aux lèvres.

Il essayait d’amener Raishin à se détendre — ou pour le dire d’une autre manière, son sourire le poussait à baisser sa garde.

Sa manière sans malice pourrait s’avérer être un poison sous forme de douceur.

Raishin était resté prudent, mais comme il n’avait pas de raison de le refuser, il l’avait suivi à la cafétéria.

Yaya l’avait suivi rapidement.

En entrant dans la cafétéria, les élèves avaient commencé à bourdonner.

En particulier, le nombre de regards féminins dirigés vers lui était exceptionnellement élevé.

Il avait l’habitude qu’on le fixe, mais c’était la première fois qu’on le fixait de façon positive.

« Félix ! » De retour à sa table, la tête de Charl s’était relevée.

Bien que son visage ne soit pas particulièrement sale, elle s’était empressée d’appliquer une serviette de papier sur sa bouche.

Le beau garçon lui sourit joyeusement. « Salut, Charl. Puis-je me joindre à vous ? »

« N-n-n-non, évidemment, vous ne pouvez pas ! » répondit Charl.

« C’est si froid. Et comme c’est cruel de votre part. Tout ce temps, j’ai demandé et vous ne m’avez pas donné un “oui”, mais là, je vous trouve assis avec lui si facilement, » déclara Félix.

« C’est parce qu’il a fait ce qu’il voulait. Avez-vous des affaires à voir avec moi ? » demanda Charl.

« J’aimerais que vous sortiez avec moi, » annonça Félix.

« Je r-r-refuse. Je… décline fortement. De toute façon, pourquoi moi ? » demanda Charl.

« Je plaisante, bien sûr — pas vraiment, mais aujourd’hui, je suis ici pour une raison différente, » déclara Félix.

Ses cheveux lisses et dorés flottaient lorsqu’il se tourna vers Raishin.

« J’ai quelque chose à vous dire, Raishin Akabane, » déclara Félix.

Charl et Yaya s’étaient raidies alors qu’elles étaient en état de choc.

Puis elles avaient lentement jeté un coup d’œil à Raishin, timidement.

D’après l’expression de leurs visages, il était clair qu’elles avaient sauté à une conclusion bizarre.

Raishin resta silencieusement sur place, mettant du porc froid dans sa bouche.

Il avait refroidi, mais il était encore mangeable.

Savourant la saveur des jus de viande mélangés à la sauce, il mâcha et avala.

Après avoir pris le temps de le faire. « Si vous me demandez un rencard, êtes-vous sûr que vous êtes assez bon ? »

« Allons, ne dites pas ça. Je vous assure que je suis du genre à ne pas vous ennuyer, » déclara Félix.

« Je suis surpris. Qu’est-ce qu’un membre des Rounds, ainsi qu’une pierre angulaire vitale de l’autonomie de l’académie — le Chef du comité de discipline Félix Kingsfort pourrait bien vouloir de moi, quelqu’un qui est l’Avant-dernier ? » demanda Raishin.

« C’est moi qui devrais être surpris, puisque vous en savez tant sur mon existence. Aviez-vous prévu de me cibler après Charl ? » demanda Félix.

L’atmosphère était devenue tendue.

Félix souriait comme d’habitude, et sa voix ne présentait aucune trace d’hostilité, mais la tension était diffusée dans toute la cafétéria, provoquant l’arrêt instantané de l’agitation causée par les élèves.

Le premier à briser la tension fut Félix.

« Ne voudriez-vous pas travailler avec moi ? » demanda Félix. Avec une expression insouciante, il posa brusquement la question à Raishin. « Hmm, plutôt que de dire travailler avec moi, considérez ça comme une demande. Pas en tant qu’individu, mais en tant que chef du comité de discipline. »

« Je refuse, » annonça Raishin.

Félix gloussa. « Je vois. Vous êtes donc du genre à prendre des décisions rapides, Raishin. » Mais ne prendriez-vous pas au moins le temps d’y réfléchir ? Laissez-moi au moins vous expliquer la situation. »

« Ce ne sera pas nécessaire. Je ne veux pas avoir plus de partenaires que je n’en ai déjà, » répondit Raishin.

« Pas même si nous vous offrions —, » agissant d’une manière irritante, Félix avait délibérément pris son temps pour finir sa phrase. « une qualification d’entrée à la Fête de Nuit ? »

La fourchette de Raishin s’était arrêtée.

Une qualification d’entrée à la Fête de Nuit.

Quelque chose que Raishin devait obtenir à tout prix.

Alors que leurs regards se croisaient, un silence étouffant s’installa.

Était-ce une invitation du diable, ou peut-être autre chose… ?

***

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