Chapitre 1 : Un monde d’esclaves
Partie 5
Il semblerait que les gardes ne voulaient pas s’impliquer avec le propriétaire du chariot, qui était à la tête d’une organisation de marchands d’esclaves appelée Valeria.
Certains de ses membres étaient apparus dès que les gardes avaient contacté leur organisation, mais ils ne ressemblaient pas à des gens amicaux.
Bien plus que des marchands, ils ressemblaient plus à des voyous.
Après qu’ils eurent vérifié les cadavres de leurs anciens camarades, ils avaient ouvertement montré leur hostilité et leur soif de sang envers Takumi.
Eh bien, penser que Takumi avait induit une rébellion et tué les cochers était normal dans cette situation, puisqu’aucun d’entre eux n’avait été témoin de la scène.
Pourtant... personne n’avait posé un doigt sur les enfants. « Notre patron veut parler avec toi, » était leur seule explication.
Les esclaves avaient été escortés à l’un des salons de Valeria.
Kunon et Karin, ainsi que Lilia, Killfer et les autres étaient tous inquiets quant à la situation.
« Désolé de t’avoir fait venir ici, » devant Takumi, un homme s’était assis sur le canapé avec une de ses jambes croisées sur l’autre, et ses pieds posés sur la table basse.
Oui, peut-être qu’« homme » lui convenait mieux que « marchand ».
Les voyous l’avaient appelé patron, et Takumi avait estimé qu’il était autour de l’âge où il était mort dans son ancien monde. Peut-être même un peu plus âgé, donc juste au-dessus de sa trentaine.
À en juger par les cicatrices sur son visage et ses bras, il avait probablement un corps solide et bien musclé.
« Je suis Vatel Famille, le dirigeant de cette organisation. Avant de commencer à me dire ce qui s’est passé, fais comme chez toi, » déclara-t-il.
Takumi avait suivi ses mots et s’était assis sur le canapé.
« Les gardes m’ont déjà expliqué ce qui s’est passé. Depuis le début, cette situation était louche, compte tenu de l’elfe à bas prix, mais je veux écouter votre version avant d’en tirer mes propres conclusions, » déclara-t-il.
Mais les yeux s’opposaient à ses paroles, car ils s’étaient emplis d’une soif de sang.
« Pourtant, je ne comprends pas pourquoi tu voulais venir ici, » continua-t-il « Je peux comprendre que tu nous retournes nos anciens camarades, mais je ne vois pas pourquoi tu as aussi amené cette elfe. »
L’homme avait analysé la situation tout en allumant un cigare.
« Je veux que tu expliques tout ce qui s’est passé. Essaye de cacher quelque chose ou de me mentir et aucun d’entre vous ne sortira vivant d’ici, » finit-il par dire.
Son regard était ferme alors qu’il examinait Takumi.
L’enfant avait fait de même.
S’il avait été un voyou moyen, il aurait été facile de le tromper et de retourner la situation. En outre, si une bataille avait éclaté, Kunon serait présente pour se battre.
Mais Vatel était prêt pour ce genre de scénario, puisqu’il savait déjà ce qui s’était passé.
La collecte d’informations était plus facile lorsque vous aviez le dessus.
Mettre de la pression sur quelqu’un pourrait leur faire commettre des fautes, ce qui rend encore plus facile cette récupération de données.
Takumi avait commencé à parler en pensant que l’homme n’était pas un imbécile. « Le fait de fuir aurait été inutile pour nous, puisque nous n’avons nulle part où aller. Nous sommes ici pour vous demander une faveur. »
« Vous foutez-vous de moi ? Vous, des esclaves, voulez nous demander une faveur ? » s’écria Vatel. « Vendre des personnes nous fait apparaître comme des individus de merde, mais penses-tu que nous allons vous torcher le cul, à des marmots comme vous ? »
« Vous savez, nous ne serions pas en mesure de conclure un marché si vous n’étiez pas des marchands d’esclaves si merdiques, » répliqua-t-il.
Les yeux de Vatel se mirent à s’illuminer de rage en entendant cette réponse, tandis que les voyous dans le couloir se fâchaient devant une scène aussi scandaleuse.
« Putain de gamin, comment oses-tu parler au chef Vatel comme ça ? » déclara un homme massif avec une voix forte et en colère.
« Tais-toi, Gaitsu. Je sais que tu détestes traiter avec des esclaves arrogants, mais laissons-le faire, » après que Vatel eut grondé son sous-fifre, son regard était revenu sur Takumi. « Désolé pour ça, mais en mettant de côté le chagrin pour nos camarades perdus, nous ne sommes pas des gens qui aimons être insultés ainsi par des gamins. »
« Je vois. Je ne pensais pas que vous pourriez être dérangé par quelqu’un comme moi, » répliqua Takumi.
Takumi était imperturbable pendant que les voyous le regardaient.
Vatel poussa un profond soupir. « Eh bien. Je reconnais ton courage, mais surveille tes paroles. Maintenant, revenons à notre conversation... »
Ses yeux brillaient derrière un nuage de fumée pourpre.
« Avant de conclure un marché, tu devrais t’assurer d’avoir les biens appropriés avec toi. Qu’est-ce que vous avez, des esclaves sans le sou ? » demanda-t-il.
« Eh bien, je n’ai que mon corps et les loques qui le recouvrent, mais nous pouvons aussi échanger des choses intangibles, n’est-ce pas ? » demanda Takumi en tapotant sa tempe avec un doigt. « J’ai les informations qui vous seraient utiles. »
Vatel était devenu silencieux, perdu dans ses pensées.
« Continue. Nous pourrions avoir un commerce équitable compte tenu de la valeur de ces informations, » déclara Vatel.
« Mais chef Vatel ! Crois-tu vraiment ce gamin ? Il va juste essayer de sauver sa propre peau ! » Gaitsu avait encore soulevé une objection quant à la décision de son chef.
« Gaitsu, je t’ai dit de fermer ta gueule, » dit l’homme qui regardait fixement son subordonné.
Le corps musclé de Gaitsu avait commencé à frissonner.
« Je veux savoir ce qu’il a à offrir, » continua Vatel. « Si tu ne comprends pas cela et que tu oses interrompre à nouveau notre conversation, je jure que je te fermerai la bouche pour toujours. »
Gaitsu bougea ses lèvres, mais aucun son ne sortit d’elles.
Submergé par la pression du regard de son patron, il quitta la pièce tout en se mordant les lèvres.
Takumi était resté indifférent et avait recommencé à parler sans changer de ton. « N’avez-vous pas été d’accord trop facilement ? Votre homme pourrait avoir raison. »
« Si tu étais si stupide, je t’aurais déjà enterré dans un champ jusqu’à la tête. Ou bien, tu serais déjà mort de faim sur le bord de la route, » alors qu’il exhalait un autre nuage de fumée violette, son expression semblait un peu s’adoucir. « Continuons. Que penses-tu, qu’as-tu vécu, qu’as-tu vu... dis-moi tout et montre-moi des preuves, pour que je puisse avoir une image claire de tout cela. »
Takumi s’attendait à ce qu’il dise ça.
Vatel pensait que le commerce allait lui profiter, alors il n’avait pas montré le moindre soupçon de honte en faisant un marché avec un esclave ordinaire.
Après avoir inspiré de l’air, Takumi avait commencé à parler. « D’abord, je veux expliquer pourquoi il n’y a pas d’esclaves manquants. Nous étions enfin libres, donc c’est bizarre que nous soyons tous ici en ce moment, mais c’est exactement la raison pour laquelle nous avons de la place pour la négociation. Si vous n’aviez pas arrêté de penser à ça, vous nous auriez au moins écoutés. »
Il avait dit tout cela d’une voix monotone.
« En regardant la boîte que vos anciens camarades avaient avec eux, j’ai pu confirmer qu’il y avait quelqu’un qui utilisait son cerveau ici. C’est pourquoi j’ai préféré venir ici, plutôt que de fuir à la recherche d’un endroit sûr. »
Cette boîte n’avait pas de clé ni de trou de serrure, il était donc impossible de l’ouvrir pour une personne normale.
« Comme elle ne peut être ouverte que par quelques personnes, la façon de l’ouvrir doit être complexe, » continua-t-il. « Mais à en juger par sa dimension et sa forme, il est impossible de cacher un véritable mécanisme en son sein. En outre, ce n’est même pas nécessaire, car il ne doit pas rester longtemps ainsi. Donc... en vérité, n’importe qui peut l’ouvrir. »
Une boîte sans clé et sans serrure était intéressante.
En supposant que « cela ne pouvait être ouvert que par quelques personnes », Takumi pensait que ceux qui appartenaient à cette organisation pouvaient le faire.
Peut-être que seule la magie pouvait l’ouvrir, pensa l’enfant, mais si c’était le cas, l’un des cochers l'aurait clairement dit.
Pourtant, aucun d’eux n’avait mentionné quoi que ce soit à cet égard.
« Les cadavres de vos anciens camarades sont la preuve de notre innocence, » continua-t-il. « Si nous les avions tués, leurs corps n’auraient pas subi ces blessures. La frappe d’un enfant n’irait pas si profondément et avec ces angles. Et aussi, si une bête les attaquait, ils seraient beaucoup plus déchiquetés. »
Takumi expliquait calmement la situation.
Les voyous avaient commencé à avoir peur de lui.
Comment avait-il deviné ?
« J’ai déjà dit que nous pouvons faire un marché parce que vous êtes des marchands d’esclaves, n’est-ce pas ? C’est parce que votre façon de résoudre les problèmes est basée directement sur la force brute, donc la seule chose que je peux vous offrir en tant qu’enfant est l’information, » continua-t-il.
Tout le monde était en train de ressentir de la peur alors que l’enfant continuait avec son explication.
« Maintenant, il est le temps de passer à la partie amusante. Je connais le plan, la physionomie et les traits spécifiques des bandits qui nous ont attaqués, et nous avons aussi l’un des bras de leur chef... Je peux aussi dire que ces idiots ont déjà attaqué d’autres carrioles de la même manière. Ils sont venus pour ramener l’elfe et voler tout objet de valeur. »
Puis, l’enfant avait retroussé ses lèvres dans un sourire effrayant.
« Alors... je suis là pour vous offrir de l’argent et votre vengeance, » annonça-t-il.
La pièce s’était remplie de silence.
Après un moment, le rire de Vatel le traversa. « Bien, tu as bien fait ! Faisons un marché ! »
Pour la première fois, Vatel avait fait face à Takumi avec une expression amicale.
« En tant que Vatel Famille, responsable de Valeria, je promets de prendre soin de vous tous. Dites-nous ce dont nous avons besoin de savoir à propos de ces bâtards, » déclara Vatel.
Il avait gardé le sourire même si ses yeux étaient teintés d’une soif de sang.
« Si je peux les tuer de mes propres mains, je te donnerai ce que tu veux, » déclara Vatel.
Les voyous affichaient des sourires fous tandis que leurs cœurs flamboyaient en raison des douces flammes de la vengeance présentes en eux.
Takumi sourit en retour et répondit. « Ils sont toujours dans la ville. Je vous suggère donc de vous dépêcher d’agir. »
« Pourquoi dis-tu ça ? » demanda Vatel.
« J’aurais dû le mentionner avant, » Takumi avait croisé les jambes avec arrogance.
Il s’agissait d’un comportement totalement inadapté à un esclave.
« Courir aurait été vraiment stupide. De plus, grâce à la femme-bête, nous avons maintenant un bras qui appartient à l’un d’entre eux, alors ils nous chassent en ce moment, » déclara Takumi.
Même s’il était juste un enfant, il avait recueilli une énorme quantité d’informations.
« Ils ne penseront pas que tous ceux du chariot sont arrivés ici. Pendant qu’ils nous cherchent, nous resterons ici, et vous serez libre de faire ce que vous voulez, » déclara Takumi.
« Venir ici en sachant qu’ils essaieraient de vous traquer est un geste astucieux, » répondit Vatel. « Mettre la main sur une femme-bête, qui est aussi l’un des loups belligérants et qui a la capacité de gérer une telle bataille est... pas mal. »
« La vie de ces bandits est une grande affaire pour vous, et vous n’êtes pas le genre d’individu qui laisserait passer entre vos doigts une telle occasion en or. Est-ce que j’ai raison ? » demanda Takumi.
« Alors, tu voulais échanger ça depuis le début ? Tu es intelligent, gamin. Pourquoi n’essaies-tu pas de devenir un marchand d’esclaves ? » demanda Vatel.
Le rire de l’homme semblait guttural. Son ton était ironique, mais son expression et ses louanges semblaient sincères.
« Eh bien... dans ce cas, laissez-moi être l’un des vôtres, » déclara-t-il.
Vatel écarquilla ses yeux en raison de la surprise.
« Est-ce que tu... veux travailler pour moi ? » demanda Vatel.
« Exactement. Après tout, j’ai déjà des biens, » Takumi avait dit ça en montrant les enfants derrière lui. « Je vais les vendre et vous apporterais dix fois leur prix. »
Les voyous étaient troublés par cela, et même Vatel affichait une expression agacée.
« Écoute... même moi, je pense que je suis méchant, » répondit Vatel. « Je n’hésite pas quand je dois tuer quelqu’un, et vendre des bestioles ou des humains ne me dérange pas du tout. Mais je défends la logique et la raison. Seul un bâtard jetterait quelqu’un parce que ça ne leur sert plus à rien, tu ne le penses pas ? »
Les enfants qui avaient goûté l’espoir de la liberté et le désespoir de l’esclavage étaient un parfait exemple.
Mais Takumi était resté calme alors que Vatel le regardait.
« Je veux les vendre pour leur propre bien, » répondit Takumi.
« Ce ne sont que de belles paroles, » répondit Vatel. « Tous les esclaves meurent de la même manière. Les hommes meurent en travaillant eux-mêmes jusqu’aux os, et les femmes sont obligées de se prostituer et de mourir de maladies. »
« C’est pourquoi je devrais tout simplement les vendre là où ça ne peut pas arriver, » répondit Takumi. « S’ils sont compétents, les acheter devient pratique, et s’ils sont si bons qu’ils ne peuvent pas être remplacés, ils peuvent avoir une vie normale... non ? »
« Penses-tu vraiment que tu peux réaliser quelque chose comme ça dans ce monde de merde ? » demanda Vatel.
« Bien sûr que je le peux. Rien n’est impossible pour moi, » répondit Takumi.
C’était inconcevable.
Pourtant, quelqu’un voulait essayer l’impossible.
« Je pourrais même... changer l’image elle-même des esclaves, » rajouta Takumi.
À cet instant-là, Takumi avait fait un sourire adapté à quelqu’un de son âge.
Vatel avait souri par réflexe.
« Tu... es vraiment un enfant étrange, » déclara Vatel.
« Vatel, veux-tu vraiment accepter sa demande ? » demanda l’un des hommes présents.
« Pourquoi pas, Jill, » répondit Vatel. « Je veux dire, regarde jusqu’où il est allé pour tout cela. S’il nous apporte du profit, c’est donc fantastique pour nous. »
« ... Je vois. Que dois-je dire à Gaitsu ? » demanda Jill.
« Dites-lui que j’ai un peu de travail pour lui. Quand on parle d’argent, il est sans pareil, » répondit Vatel.
Jill, l’homme de peu de mots, s’inclina respectueusement avant de quitter la pièce.
Alors qu’il sortait, un petit visage encadré de beaux cheveux blond-platine et décoré de deux grands yeux couleur jade apparue de la porte.
« Papa, as-tu fini ton travail ? » demanda la jeune fille.
« Oui ma chérie. Mirta, pourrais-tu amener ces enfants dans la chambre d’amis ? Nous déjeunerons plus tard, » déclara Vatel.
« D’accord papa. Cuisinons bien ! » Mirta sourit innocemment tandis que Vatel lui caressait la tête.
Elle avait piqué l’intérêt de Takumi, alors il avait essayé de demander. « Est-elle aussi une esclave ? »
« Essaie de répéter ça et je te tuerai, » répondit Vatel. « Mirta est mon adorable et innocente fille. Elle m’aide avec le travail. »
Sa présence accablante avait été remplacée par les regards d’un père fou et aimant qui avait caressé son petit bébé.
Takumi voulait lui dire qu’elle ne devrait pas l’aider, mais il s’arrêta et continua à observer la scène, étonné.
Mirta pencha la tête. « Papa, est-il aussi un esclave ? »
« Non, il n’est plus un esclave, » répondit Vatel. « À partir de maintenant, il est notre nouveau camarade. »
« Camarade... ? Est-ce qu’il travaillera avec nous ? » demanda Mirta. « Est-ce ainsi même s’il est encore qu’un enfant ? »
En examinant Takumi, elle inclina de nouveau la tête.
« C’est bien le cas. Il compte aussi sur toi, alors aidez-le s’il en a besoin, » déclara Vatel.
« Il ne ressemble pas à un enfant..., » déclara Mirta.
« Pfuahahah! C’est vrai, il ne l’est pas vraiment ! » Dès que Mirta avait exprimé sa pensée, Vatel avait éclaté de rire. « Tu es maintenant membre de Valeria. Fais ce que tu veux avec les esclaves que tu as amenés ici. J’adorerais mettre la main sur l’elfe et la fille-bête, mais je te les laisserai quand même. Considérez-les comme tes premiers investissements. »
« Merci, je ne vais pas les gaspiller. Je ne vendrais jamais sans elles, puisque personne ne pourrait prendre au sérieux un enfant, » répondit Takumi.
« Eh bien ! Tant que tu es intelligent, il n’y aura pas de problème. N’hésite pas à faire ce que tu veux, » déclara Vatel.
Alors que Vatel souriait, il s’approcha de la sortie, mais s’arrêta devant et retourna son visage vers Takumi.
« Demain, parlons en détail du travail... mais en y réfléchissant, tu ne m’as toujours pas dit ton nom, » déclara Vatel.
« Je m'appelle Takumi. J’espère que nous pourrons nous entendre, » répondit Takumi. Il avait répondu avec sa confiance habituelle.
merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre j’adore cette idée mais je me demande ce qu’il va faire des enfants en fait va-t-il aller jusqu’au bout devenir un vrai enfoiré où est jugé une façade pour essayer de s’en tirer et rentrer ses enfants meilleur pour les envoyer dans une famille aimante si c’est possible
La réponse demain.
demain ces trop long ^^
A mon avis il va aller jusqu’au bout, après tout comme il l’a très bien dis avant des enfants laissés à eux-même comme ça seront réduit en esclavage une nouvelle fois ou ils vivront de rapines ect …
Merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre