Strike the Blood – Tome 8 – Chapitre 4 – Partie 4

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Chapitre 4 : Le Dernier Repas

Partie 4

Veldiana lécha le sang frais sur le bout de ses doigts en retournant à la marina. Elle avait pris une dose de drogue en chemin, et les effets étaient encore présents, mais elle était dominée par un étrange sentiment d’exaltation.

Veldiana pensait que les rayons de soleil obliques de l’après-midi étaient plutôt lugubres alors qu’elle titubait sur la jetée. Un rire sec s’échappait de ses lèvres, sans aucun signe d’arrêt.

« Ah-ha-ha… ha-ha… ha-ha-ha-ha ! »

Les pas de Veldiana étaient incertains, presque comme si elle était ivre. Elle était consciente que quelque chose en elle s’était brisé à l’instant où elle avait blessé Gajou. Même s’ils l’appelaient le revenant de la mort, Gajou n’était finalement qu’un humain. Elle ne pensait pas qu’il pouvait encore être en vie après une blessure aussi grave.

Même si Gajou n’avait fait qu’utiliser Veldiana, il était le seul homme qui lui avait donné une raison de vivre. C’est Gajou qui l’avait sauvée, la fille d’un ancien seigneur déshonoré, de la maltraitance. Veldiana avait involontairement tué son propre sauveur. Il n’y avait plus aucun humain qui pouvait la protéger.

Elle avait jeté son bracelet d’enregistrement de démon sur le chemin du retour. Si quelqu’un découvrait le corps de Gajou et contactait la Garde de l’île, ils seraient en mesure d’utiliser ses données de localisation pour déterminer l’endroit où se trouve Veldiana.

Elle ne pouvait pas rester sur l’île d’Itogami. Mais même ainsi, elle n’avait nulle part où aller. Tout ce qui restait à Veldiana était son désir de vengeance contre Zaharias.

« Je vais te tuer, Zaharias… Je vais te tuer, je vais te tuer, je vais te tuer, je vais te tuer… »

Alors qu’elle montait à bord du croiseur, Veldiana continuait à se répéter les mots comme si elle psalmodiait une malédiction.

Le bateau avait été la propriété de Gajou au départ. Veldiana ne pouvait pas y rester plus longtemps. Par conséquent, avant de le laisser derrière elle, Veldiana devait reprendre ce qui lui appartenait : Dodekatos — le douzième Sang de Kaleid.

« … Veldiana ? »

Avrora était à genoux, finissant de nettoyer le bateau. Veldiana lui avait demandé de le faire avant de partir. Avrora avait beau être amnésique et plutôt maladroite, elle faisait résolument ce qu’on lui demandait. Elle était sans doute très heureuse d’être utile à quelqu’un.

Bien que, dans l’état actuel de Veldiana, l’innocence de la fille était ennuyeuse. Voir quelqu’un d’aussi jeune et ignorant que son passé ne faisait qu’attiser les flammes de sa haine.

Veldiana remarqua la plaque de métal sur la table. « Qu’est-ce que… c’est ? », demanda-t-elle.

Il y avait d’anciens symboles sorciers gravés dessus. Veldiana ne pouvait pas tout déchiffrer, mais elle se souvenait avoir vu plusieurs de ces mots auparavant, ce qui lui permettait d’en comprendre l’essentiel.

« Une invitation au banquet… !? Zaharias a envoyé ça !? »

« Ah… »

Voyant Veldiana si surprise, Avrora recula, apparemment effrayée. Elle recula d’un air sérieux, comme une nonne qui se faisait engueuler pour avoir hébergé un païen.

« Pourquoi me l’avoir caché ? » Veldiana posa la question à voix basse.

« K-Kojou a indiqué que… il n’était pas nécessaire de répondre à la convocation. »

« Qu’est-ce que tu as dit ? »

« Moi non plus… je ne le souhaite pas. Je ne souhaite pas aller… »

Même si sa voix peu fiable tremblait, Avrora parlait haut et fort. À l’instant où Veldiana réalisa que la fille la défiait, son esprit était devenu blanc, en ébullition.

« Ne joue pas avec moi ! » Veldiana cria, indignée et en colère, en attrapant le bras d’Avrora. Elle traîna la fille à ses pieds et essaya de l’entraîner hors du bateau.

« Je ne le permettrai pas. Je ne le permettrai pas ! Tu vas venir avec moi ! Tu vas tuer Zaharias ! »

« … N -non… ! »

« La ferme ! Fais ce que je te dis ! »

Le banquet sous le Dominion de Zaharias était une occasion unique pour Veldiana de se venger de lui. Il n’avait pas seulement exposé sa propre localisation, mais avait également envoyé une invitation, ce qui le laissait découvert. Bien sûr, Zaharias avait probablement des Nosferatu dans ses environs pour le protéger, mais ils ne seraient pas un obstacle. Veldiana avait l’intention de mourir avec lui depuis le début. Si elle accomplissait sa vengeance, elle ne se souciait pas de ce qui lui arriverait après.

Parce que sa tête s’était cognée contre le mur, Avrora avait perdu conscience, restant immobile alors que Veldiana la traînait hors du navire.

« — Vel ! »

Au moment où Veldiana descendait de la jetée, quelqu’un l’interpella avec une surprise évidente. Il s’agissait de Kojou Akatsuki, portant un uniforme d’écolier et la regardant d’un air choqué.

« Mais qu’est-ce que tu fais… ? Qu’as-tu fait à Avrora ? »

Le visage de Kojou s’était raidi quand il réalisa qu’Avrora était inconsciente.

En regardant de plus près, Veldiana remarqua que la respiration de Kojou était laborieuse, comme s’il avait couru avec acharnement jusqu’ici. Apparemment, il avait ses propres problèmes à régler. Mais, comme Veldiana le voyait, de telles choses n’avaient plus d’importance.

« Tais-toi. Ça n’a rien à voir avec toi », déclara-t-elle froidement.

Kojou ne semblait pas perturbé par son refus.

« Vel !? Qu’est-ce que tu dis… !? »

« Tu sais aussi, n’est-ce pas, Kojou ? Ce qui se passe dans la région autonome de Nelapsi en ce moment. Cette terre est mon lieu de naissance. Les gens qui y vivent sont le peuple de Caruana ! »

Le cri de Veldiana était mêlé de larmes, et Kojou était resté bouche bée, cloué sur place. Elle le regardait avec haine, ses canines nues.

« Je ne peux pas pardonner à Zaharias. Il m’a pris mon père et ma soeur, et maintenant il prend mon peuple. Je vais le tuer… Je vais le tuer ! »

« … Et quoi, tu vas utiliser Avrora pour faire ça !? »

Kojou n’avait pas été submergé par la haine de Veldiana, au contraire, il avait répondu calmement.

Pendant un instant, le souffle de Veldiana s’était arrêté, puis un sourire charmant s’était dessiné chez elle.

« Quelles sont les sottises que tu racontes ? »

Avrora était encore inconsciente quand Veldiana l’avait attrapée par les cheveux, la soulevant comme si elle la possédait.

« Bien sûr. C’est une arme. Elle a été construite pour détruire des choses, n’est-ce pas ? »

« — Ne débite pas ce genre de connerie ! »

Kojou hurla en sautant et en se déplaçant pour frapper Veldiana. Veldiana avait été surprise par sa vitesse inattendue. Sa vélocité était impossible pour quelqu’un ayant une force humaine. Les capacités physiques de Kojou étaient clairement bien supérieures à celles d’un vampire normal.

Il avait finalement compris qu’il était vraiment le serviteur de sang du quatrième primogéniteur.

Même ainsi, il n’était pas de taille à affronter Veldiana, une vampire de sang pur — !

« — Ganglot ! »

Un chien à trois têtes enveloppé de flammes était apparu devant Kojou. Sa patte avant géante l’avait frappé, déchirant sa poitrine. Du sang, de la chair et des viscères avaient jailli alors que le garçon volait. Il s’était écrasé contre le sol, sans bouger.

« Ha-ha… ah-ha-ha-ha-ha-ha… C’est ta faute, Kojou Akatsuki. C’est toi qui t’es mis sur mon chemin… ! Ah-ha-ha-ha… ah-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha-ha ! »

Veldiana avait éclaté de rire en essuyant les larmes de ses joues. Elle ne ressentait pas un seul soupçon de peur, de regret ou de pitié. Tout ce qu’elle a ressenti, c’est un trou troublant, énorme, béant, là où quelque chose dans sa poitrine aurait dû être.

Elle reprit sa marche, entraînant la jeune fille blonde derrière elle.

La nuit du banquet approchait — .

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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