Strike the Blood – Tome 8 – Chapitre 3 – Partie 7

Bannière de Strike the Blood ***

Chapitre 3 : Serviteur de sang

Partie 7

Le gouvernement autonome de Nelapsi était une organisation parlementaire composée des principaux clans de goules occupant une partie de la Thrace en Europe de l’Est. Pourtant, ce n’était rien d’autre qu’une façade. Les clans de goules avaient une antipathie si profonde les uns envers les autres qu’ils auraient immédiatement dissous un tel « gouvernement autonome », à l’exception de son président, Balthazar Zaharias. Au final, il s’agissait d’une organisation fragile maintenue par l’existence de Zaharias lui-même.

On ne pouvait pas non plus dire que la position de Zaharias était solide comme le roc, car il n’était pas une goule, mais un étranger. Les Nosferatus lui obéissaient sans autre raison que leur reconnaissance de la valeur des armes que lui, un simple courtier en armes, leur fournissait.

Malgré cela, on pouvait dire que l’arrangement avait plutôt bien fonctionné jusqu’à présent. Avec le soutien de Zaharias, les Nosferatu avaient obtenu la puissance militaire nécessaire pour défier l’Empire du Seigneur de la Guerre. Et ils avaient conquis le Duché de Caruana, un territoire qu’ils avaient grandement désiré.

Pourtant, cet équilibre avait doucement commencé à s’effondrer. Et la cause n’était autre que les propres actions de Zaharias —.

☆☆☆

« 20 h 25, zéro seconde - Comte Zaharias, c’est l’heure dite. »

L’un des chefs de clan des goules visitait le manoir de Zaharias.

La tenue noire qu’il portait était l’uniforme de combat des Nosferatu. Derrière la silhouette antagoniste se tenaient des soldats vêtus de la même tenue noire. L’atmosphère était explosive, ils pouvaient pointer leurs armes sur Zaharias à tout moment.

« Mon Deu, Colonel Zwickel. Ah, quelqu’un a mentionné que vous vouliez me parler en personne. »

Zaharias était resté assis à son bureau, les saluant calmement tout seul. Il n’y avait pas le moindre soupçon de peur ou de nervosité sur son visage. Le chef des goules trouva cela incompréhensible alors qu’il ouvrait la bouche.

« J’ai une question, comte Zaharias. »

« Posez votre question. Cela concerne le raid sur le prince Iblisveil, oui ? »

« C’est le cas. »

Zwickel avait hoché gravement la tête en regardant Zaharias d’un air renfrogné.

« Plus tôt, à 18 h 12, vingt-sept secondes, le Conseil international de préservation de la sécurité a voté que le Nelapsi serait puni. Le vote a été unanime. Chaque Dominion est en mouvement conformément à cela. »

« Je vois. »

« Pourquoi avez-vous provoqué une guerre avec la dynastie déchue ? De plus, vous l’avez fait sans la permission du Parlement. Nous sommes déjà isolés diplomatiquement en raison des violents affrontements frontaliers avec l’Empire du Seigneur de la Guerre. Nous avons déjà gagné l’autonomie pour Nelapsi. Nous ne pouvons pas nous permettre de la perdre à nouveau. »

« Je vois. C’est très naturel pour vous de douter de moi. »

Les questions de Zwickel étaient pleines d’inimitié, mais Zaharias les avait acceptées sans hésiter. En effet, ses yeux étroits et sournois se plissaient davantage en signe d’amusement.

« Et que voulez-vous que je fasse ? »

« … Rendez-nous les Sangs de Kaleid que vous avez pris à Iblisveil. »

« Pourquoi ? »

« Nous ne les exigeons pas. »

« En d’autres termes, nous devons nous incliner devant la dynastie déchue et implorer son pardon ? Mais pensez-vous vraiment qu’un tel accord puisse être conclu à ce stade avancé ? »

Zaharias demanda ça avec une expression sobre. C’est alors que, pour la première fois, un sourire se dessina sur les lèvres de Zwickel. C’était l’expression froide de pitié réservée à ceux qui allaient bientôt quitter le monde des mortels.

« Il se peut, car nous ajouterons votre tête à l’accord. »

Alors que Zwickel finissait de parler, des coups de feu féroces avaient retenti. La chair nue de Zwickel s’était déchirée, et le canon d’une arme était sorti de son poignet. Il avait utilisé l’arme enfoncée dans sa propre chair pour tirer sur Zaharias.

La balle avait frappé directement le visage de Zaharias, faisant voler la moitié de sa tête. Il n’y avait pas besoin de vérifier son pouls pour savoir qu’il était mort sur le coup. Zaharias était un humain, pas un démon. Même s’il avait été un démon, il n’aurait sûrement pas survécu à une telle blessure.

Zwickel s’était tourné vers ses subordonnés.

« 20 h 19, huit secondes —L’ancien président Zaharias exécuté. Début de la recherche des sangs de Kaleid dissimulés par Zaharias. »

Les Nosferatu en tenue noire se dispersèrent de manière organisée, se répandant dans le manoir. Zaharias avait des bastions disséminés dans le monde entier, mais il n’avait jamais laissé ses précieux Sangs de Kaleid hors de sa portée. Ils devaient être quelque part dans le manoir.

« Je dois vous remercier, Zaharias. L’argent et les armes que vous avez fournis nous ont permis, à nous Nosferatu qui n’avons pas de vassaux bestiaux, de défier l’Empire du Seigneur de la Guerre. Cependant, la situation a changé. »

Zwickel avait regardé le cadavre de Zaharias en le réprimandant calmement.

Nelapsi avait déjà acquis son autonomie. Il était maintenant temps de penser à la protéger. Leur histoire de pilleurs était déjà terminée. De plus, un courtier en armes comme Zaharias ne pouvait pas vivre dans un endroit sans guerre. Ils étaient condamnés à se disputer un jour.

« Colonel, nous avons confirmé que les poupées sont ici. »

Finalement, l’un de ses subordonnés revint pour rapporter que les Sangs de Kaleid avaient été retrouvés. Bien reçu, indiqua Zwickel d’un signe de tête. Il laissa le cadavre de Zaharias derrière lui en partant.

Les Sangs de Kaleid étaient dans une chambre forte souterraine. Il s’y attendait, mais leur traitement n’avait pas été courtois du tout. Ils avaient été mis sous sédatifs, placés dans des conteneurs semblables à des cercueils, et autrement négligés. Il y avait douze caisses au total — mais la moitié était vide.

« 20 h 25, quarante secondes —Les Sangs de Kaleid sont sécurisés en état de dormance. Total de six… Hendekatos, Enatos, Ogdoos, Hebdomos, Deutra… et est-ce Protte ? »

Zwickel se renfrogna légèrement. Pourtant, la dernière, Protte, portait une robe déchirée et en lambeaux. Même maintenant, il pouvait voir une légère cicatrice rouge sous une déchirure dans le vêtement au-dessus de sa poitrine.

C’était une grande cicatrice, comme si on lui avait arraché une côte.

« Colonel, par ici ! »

Zwickel était désemparé lorsqu’un de ses subordonnés l’appela.

Le subordonné désignait une septième fille. Mais ce n’était pas un Sang de Kaleid. C’était une jeune chose aux cheveux gris et ternes, dans des vêtements ornés. Il ne pouvait voir aucune blessure externe flagrante, mais il était clair au premier coup d’œil qu’elle était déjà décédée. Elle était probablement morte de maladie, ou peut-être d’affaiblissement.

Elle se trouvait à l’intérieur d’une pierre précieuse ressemblant à un diamant, d’un diamètre de six ou sept mètres.

« Pourquoi… une fille humaine… ? »

Zwickel examina judicieusement la zone en s’approchant du cristal transparent. Puis, lorsqu’il tendit la main pour toucher la surface du cristal —

« Ne touchez pas à ça ! »

Zwickel fut rudement interrompu par un cri masculin et furieux. Zwickel se tourna vers la voix familière — celle de Zaharias — en état de choc.

Un homme grand et mince portant un costume maculé de sang se tenait à l’entrée lugubre du sous-sol.

« Alors vous avez… vu… »

L’homme avait parlé avec la voix de Zaharias. Les subordonnés de Zwickel avaient dégainé les lames enfoncées dans leurs corps, mais ils n’avaient pas bougé. Ils semblaient incertains quant à l’opportunité d’attaquer.

« 22 h 28, douze secondes — Zaharias confirmé vivant… Non, ce visage est…, » s’exclama Zwickel en fixant le visage de l’homme élancé.

L’homme avait la même taille que Zaharias. Ses vêtements étaient les mêmes que ceux que Zaharias portait. Cependant, le visage était complètement différent. Ce visage était beaucoup plus jeune que celui de Zaharias, moins de la moitié de son âge apparent. Mais il avait de faibles traces des traits du visage de Zaharias.

« Ahh, ça ? Mon dieu, mon dieu, après tant de dégâts, je dois faire refaire la chirurgie plastique. Après tout, n’importe qui ricanerait devant quelqu’un qui essaie de faire des affaires avec ce jeune visage. »

L’homme grand et mince tapota une joue tachée de sang et esquissa un sourire crispé. Sa façon de parler était celle de Zaharias, de part en part. Zwickel avait soufflé son visage, mais il avait retrouvé sa forme avec une apparence plus jeune.

« Vampire !? Non, un serviteur de sang — ! » s’exclama Zwickel en réalisant enfin ce qu’était réellement cet homme.

Zaharias n’était pas un humain normal. C’était un pseudovampire, un serviteur du sang à qui un vampire avait accordé la vie éternelle.

« Vous avez raison, Colonel Zwickel. Les armes que j’ai fournies à votre Nosferatu ont été développées pour mon propre usage au départ. »

Alors que Zaharias parlait, d’innombrables lames incrustées dans son propre corps étaient apparues. En tant que serviteur de sang doté d’une capacité de régénération comparable à celle d’un vampire, il pouvait utiliser les mêmes armes que les Nosferatu.

Pourtant, le pouvoir de guérison de Zaharias, capable de régénérer même une tête qui avait été soufflée, démontrait que son maître n’était pas un vampire normal. Le maître de Zaharias était soit un Primogéniteur à qui les dieux avaient donné l’immortalité, soit un être doté d’une puissance équivalente à la leur. Sa capacité de combat surpassait probablement celle des soldats goules de Zwickel.

« 22 h 29, trente-deux secondes — Début du combat contre Zaharias. Même avec un équipement identique, il n’a aucune chance face à cette disparité numérique. Submergez-le ! »

Obéissant à l’ordre de Zwickel, les subordonnés en tenue noire s’étaient déployés en éventail autour de Zaharias. Cependant, son corps entier trembla alors qu’il rit de plaisir.

« Oho, vous venez de dire que mon équipement est identique au vôtre ? »

« Tch — attrapez-le ! »

Zwickel avait tiré sur Zaharias. Simultanément, ses subordonnés se précipitèrent sur la cible avec leurs lames. Tout comme celles qu’ils avaient utilisées sur Kojou, ces attaques tranchantes étaient imprégnées de feu incandescent via l’énergie démoniaque.

Mais avant d’entrer en contact avec le corps de Zaharias, ils avaient été obstrués par une pierre précieuse en cristal clair. C’était un titanesque mouflon à la chair de diamant — un Vassal Bestial, apparu de nulle part pour protéger Zaharias. Son déferlement d’énergie démoniaque incroyable fit trembler et crier la terre même. L’air devint plus dense et plus étouffant, entravant les mouvements des Nosferatus.

« Le mouton divin immaculé et infaillible, Agnus Dei !? Le vassal bestial de Protte !? Zaharias, vous ne pouvez pas être… ! »

« Je vois que vous l’avez finalement réalisé. »

Alors que Zwickel criait et regardait en arrière sous le choc, le jeune homme arborait un sourire féroce. Le cristal de diamant avait soufflé en éparpillant des éclats translucides. En tremblant, les soldats en tenue noire avaient été envoyés en l’air. L’ampleur de la destruction était d’un tout autre niveau. Ce n’était plus un combat, c’était un massacre unilatéral.

Zaharias déclara calmement :

« Oui. Je suis le serviteur de sang du quatrième primogéniteur. »

Pourtant, plus personne n’était là pour entendre. Zwickel et ses subordonnés avaient été anéantis par l’attaque de l’énorme Vassal Bestial, sans qu’il ne reste rien qui soit vaguement humanoïde. Tout ce qui restait dans la chambre souterraine était Zaharias, les six Sangs de Kaleid, et le cadavre de la fille humaine.

« Bon, alors… les préliminaires ont été quelque peu retardés, mais ce n’est rien qui ne puisse être rectifié. »

Zaharias avait libéré le Vassal Bestial de son assignation en s’approchant de Protte, toujours endormie.

Puis, il s’était agenouillé avec révérence, déclarant avec une lueur de folie dans les yeux :

« Commençons les derniers préparatifs du banquet… mon maître. »

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire