Strike the Blood – Tome 8 – Chapitre 3 – Partie 5

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Chapitre 3 : Serviteur de sang

Partie 5

Nagisa, qui avait repris les activités de club le dernier dimanche des vacances d’hiver, avait un rendez-vous.

Elle portait ses vêtements de ville, ses cheveux noirs attachés, et se tenait devant la gare, où régnait encore une ambiance légèrement festive depuis le Nouvel An, à côté d’une sculpture de cheval en bronze illuminée par les rayons du soleil couchant.

« Kojou, hé, hé. Par ici ! »

Nagisa, secouée par la vague humaine des gens qui rentraient chez eux, sautait de haut en bas en faisant signe à Kojou. Ses vêtements — un manteau, une écharpe et des collants noirs — étaient considérés comme des vêtements lourds sur l’île tropicale d’Itogami, même en plein hiver. Kojou avait salué en retour.

« Salut ! Désolé, je suis un peu en retard. »

« Tu es plus qu’en retard ! Nous devions nous rencontrer à cinq heures. Tu es vingt-cinq minutes en retard. À cause de ça, on m’a prise pour une fugueuse et on m’a draguée deux fois ! »

Kojou avait regardé longuement la petite silhouette de Nagisa, qui aurait pu appartenir à un élève de l’école primaire, et il avait demandé : « … Flirter ? Avec toi ? »

Voyant la surprise émoussée dans la posture de Kojou, Nagisa l’avait frappé avec son grand sac de voyage.

« C’est quoi ce regard dubitatif ? Grrr ! »

« Je suis déjà désolé. De toute façon, on t’a probablement prise pour une fugueuse parce que tu as ce gros sac avec toi. »

« Eh bien, c’est toi qui n’arrêtais pas de dire que je devais m’habiller chaudement. Est-ce que ça va dans les vêtements fins que tu portes ? Il fait froid la nuit, surtout au port. »

« Ahh, oui. Je vais me débrouiller. » Kojou, vêtu d’une fine parka, avait légèrement haussé les épaules.

Nagisa examina la zone avant de pencher la tête sur le côté.

« Euh. Maintenant que j’y pense, qu’en est-il d’Asagi et de Yaze ? Ne devaient-ils pas venir aujourd’hui ? »

« Ils vont directement à la marina. Ils ont dit qu’ils paieraient le dîner et tout le reste. »

« C’est ainsi. Ça va être amusant. Je n’ai pas eu l’occasion de sortir le soir quand j’étais à l’hôpital. »

« L’observation des étoiles semble un peu différente de “sortir la nuit”, je dis ça comme ça… »

« Ah, vraiment ? Pourquoi ça ? »

Nagisa souriait joyeusement en parlant, entraînant un sourire de Kojou dans le processus. Cela faisait vraiment longtemps qu’il n’avait pas emmené Nagisa quelque part.

Ces derniers temps, elle semblait inhabituellement énergique, peut-être à cause de la rupture du sceau d’Avrora. Elle n’était pas tombée malade ou n’avait pas été alitée du tout, et elle avait même commencé à participer au club de pom-pom girls, même si sa participation se résumait à observer et à apprendre.

D’après les explications de Tooyama, la guérison physique de sa sœur n’était pas complète. Après tout, ses capacités de prêtresse n’étaient toujours pas revenues. Nagisa était toujours possédée par la personnalité d’Avrora.

Gajou et Mimori cherchaient un moyen de la soigner, mais pour l’instant, ils n’avaient pas beaucoup de résultats à montrer. Malgré tout, la stabilisation de l’état physique de Nagisa leur permettait de respirer un peu. C’est pourquoi ils avaient décidé de ne pas essayer de thérapie de choc.

« Cela fait dix-sept ans que les gens n’ont pas pu voir une pluie de météores à cette période de l’année, hein ? » s’était demandé Nagisa à voix haute.

« Ouais. On dit que c’est à cause d’une comète qui traverse le système solaire. L’E… E... »

« La comète Erigeneia. »

« Oui, celle-là. »

Nagisa rejeta la tête en arrière en signe d’exaspération alors que Kojou appliquait ses connaissances à moitié oubliées à la conversation.

Vraiment, Kojou n’était pas très au fait des corps célestes. Aller voir une pluie de météorites n’était qu’une excuse, séparée de son véritable objectif.

« Alors, allons-y. Attends, pourquoi Asagi et Yaze nous ont-ils précédés à la marina ? »

« Attends, Nagisa. Il y a quelqu’un que je veux que tu rencontres d’abord. »

« Hein ? »

Nagisa était sur le point de partir quand Kojou l’avait arrêtée. Puis, il avait fait signe à une fille blonde qui attendait à un endroit un peu à l’écart. Avrora, cachée dans l’ombre d’un poteau, avait timidement sorti son visage et avait commencé à marcher vers Kojou et Nagisa avec un regard nerveux.

« Qui est-ce ? »

Nagisa regarda Avrora sans émotion en émettant un petit murmure. Sa voix semblait dure, comme si elle n’était pas la Nagisa habituelle et sociable. Avrora, sensible à l’aura de rejet, s’était immédiatement arrêtée.

« Allons, allons, Nagisa. Son nom est Avrora. » Kojou, déconcerté par leurs réactions inattendues, essaya sincèrement d’arranger les choses.

Pour guérir complètement Nagisa, il devait retirer la personnalité d’Avrora qui la possédait. La méthode la plus fiable pour cela était qu’Avrora accepte elle-même cette personnalité en elle. Une fois qu’Avrora aurait retrouvé ses connaissances et ses capacités de vampire, elle serait complètement protégée contre les machinations de Zaharias.

Faire se rencontrer Avrora et Nagisa en face à face était un risque calculé.

Si tout se passait bien, leur rencontre pourrait fusionner les personnalités en un seul coup, mais il était tout aussi possible que l’état physique de Nagisa se détériore. Pire encore, ce ne serait pas une blague si l’énergie démoniaque d’Avrora commençait à se déchaîner.

Il avait l’intention d’attendre que la condition physique de Nagisa se soit stabilisée et d’emmener les deux filles dans un endroit en plein air pour minimiser les dangers. Cependant, Kojou n’avait naturellement pas prévu que Nagisa rejetterait Avrora avec autant de véhémence.

« … Vampire… »

Nagisa gardait un regard fixe sur Avrora et reculait nerveusement. Son visage n’exprimait ni haine ni dégoût, mais une pure peur. Depuis l’incident survenu trois ans plus tôt, Nagisa avait profondément peur de tous les démons. Elle souffrait de démonophobie post-traumatique.

« Eh bien, elle l’est, mais je voulais que tu la rencontres au moins une fois… »

« Reste en arrière ! »

Les pieds d’Avrora étaient ancrés sur place avant même le cri de colère de Nagisa.

Kojou serra les dents en réalisant à quel point il avait été imprudent. Il avait pensé que Nagisa ne verrait pas tout de suite ce qu’Avrora était vraiment, car elle n’avait pas de bracelet d’enregistrement de démons, mais il s’était trompé. Même si Nagisa avait perdu ses capacités spirituelles, elle était toujours une prêtresse. Apparemment, elle avait compris la vraie nature d’Avrora en un instant, grâce à des différences subtiles que d’autres personnes ne remarqueraient pas normalement.

Malgré cela, Avrora ressemblait vraiment à une fée. Il était impossible de la faire passer pour une humaine normale.

« Ne t’approche pas ! Pars, quitte cette île ! Maintenant ! »

« Hé, ne parle pas aux gens comme ça… »

Kojou avait tendu une main vers Nagisa. Celle-ci l’avait violemment écartée et s’était tournée vers la gare.

« Je rentre à la maison. »

« Nagisa ! »

Lorsque sa petite sœur s’était mise à courir, Kojou s’était empressé de suivre le mouvement, mais il avait entendu quelqu’un courir derrière lui : Avrora. Les paroles irréfléchies de Nagisa l’avaient fait paniquer et elle s’était précipitée impulsivement.

« — Hé, Avrora ! Merde, pourquoi est-ce... Avrora, attends ! »

Après un bref moment d’hésitation, Kojou s’était lancé à contrecœur à la poursuite d’Avrora. Nagisa rentrait au moins chez elle, donc il avait jugé que la fuite sans but d’Avrora était le problème le plus dangereux. Avrora, qui ne connaissait pas la géographie de l’île d’Itogami, se perdrait à coup sûr si Kojou la laissait partir.

En regardant Kojou et Avrora partir, Nagisa avait silencieusement pressé une main sur sa poitrine.

« … »

Son cœur pompait férocement le sang dans ses veines, sa respiration était devenue irrégulière. Des sueurs froides perlaient sur tout son corps. Elle sentait qu’une grande force se déchaînait dans son corps, une force qu’elle ne pouvait même pas contrôler. Nagisa ne s’était pas éloignée d’Avrora uniquement par peur des démons.

« Non, Kojou. » Nagisa continuait à avoir du mal à respirer en murmurant : « Si tu me fais rencontrer cette fille, ce sera la fin de tout… »

Sa voix avait disparu dans le brouhaha crépusculaire, sans jamais atteindre les oreilles de quiconque.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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