Strike the Blood – Tome 8 – Chapitre 2 – Partie 4

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Chapitre 2 : Avrora, la Douzième

Partie 4

Veldiana Caruana avait ouvert les yeux sur un lit qui ne lui était pas familier.

Autour du lit, il y avait un baldaquin ridiculement cher.

Le reste de l’intérieur de la pièce était également extravagant, décoré d’antiquités d’une beauté étonnante. Les rideaux éblouissants semblaient avoir été commandés sur mesure. De l’autre côté de la fenêtre, elle vit le magnifique paysage nocturne du Sanctuaire des Démons.

« C’est… ? »

Veldiana s’était maladroitement assise et avait regardé autour d’elle.

C’était probablement le penthouse d’un immeuble de grande classe ou quelque chose qui s’en rapprochait. Elle ne semblait pas être confinée de quelque façon que ce soit. Les vêtements qu’elle portait avaient été enlevés, remplacés par des bandages qui entouraient tout son corps. La lenteur de la guérison de ses blessures était sans doute due aux balles spéciales anti-démons. Malgré cela, le saignement s’était arrêté. Elle avait encore un peu mal, mais sa jambe droite, presque arrachée, s’était suffisamment remise pour qu’elle puisse la bouger.

« Alors, vous êtes revenue à vous ? »

Soudain, quelqu’un parla, Veldiana n’avait aucune idée du temps qu’elle était restée là. La voix avait un léger zézaiement, mais le ton possédait une gravité étrange — une majesté écrasante, plus adaptée à une impératrice réprimandant un de ses ministres qu’à la vérification de l’état d’une personne blessée.

L’orateur ressemblait à une jeune fille. Elle avait de longs cheveux noirs et une peau pâle, et portait une robe ornée de style occidental.

« Arg... la Sorcière du Néant !? »

Poussée par une peur intense, Veldiana avait bondi hors du lit.

La Sorcière du Néant, alias Natsuki Minamiya, était un nom synonyme de terreur parmi les démons d’Europe. Son image était moins celle d’une mage d’attaque fédérale employée par le gouvernement japonais que celle d’une génocidaire sans pitié. Même si Veldiana était parfaitement consciente qu’elle ne pouvait pas s’échapper, elle était captive du sentiment aveuglant qu’elle devait fuir.

Mais la jambe droite blessée de Veldiana n’avait pas supporté le poids, et elle avait perdu l’équilibre, chancelant sur place.

« Wôw !? »

L’autre personne dans la pièce avait poussé un cri lorsque Veldiana avait failli tomber et s’était écrasée sur lui. Un verre sur le plateau qu’il portait avait basculé, et le garçon, portant un uniforme d’écolier avec ses cheveux hérissés en arrière, l’avait attrapé juste avant de toucher le sol.

« Tu es… Motoki !? »

« Oui. Alors, on se retrouve, Vel. »

Motoki Yaze avait souri comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde et avait versé de l’eau froide dans le verre, qu’il lui avait offert.

C’était la deuxième fois que Veldiana rencontrait le jeune hyper adaptateur. Maintenant qu’elle y pense, il n’est pas étonnant que le jeune homme, chargé de surveiller Kojou Akatsuki, ait eu vent des actions de Veldiana une fois de plus. Cependant, alors qu’il souriait sarcastiquement, Veldiana ne pouvait sentir aucune hostilité envers elle dans ses yeux.

Natsuki regardait Veldiana, maintenant assise sur le sol, et elle soupira en murmurant : « Bonté divine, vous êtes vraiment gonflée à bloc. Si j’en crois ça, vos blessures doivent être en assez bon état. »

Bien que quelque peu exaspérée, il n’y avait pas non plus de sous-entendu agressif dans ses paroles.

« Vous deux… vous m’avez sauvée… ? » demanda Veldiana timidement.

Natsuki jeta un regard en biais à Yaze avec un mécontentement visible.

« Mon bon à rien d’élève me l’a demandé. »

« Élève ? »

Peut-être veut-elle dire un apprenti Mage d’Attaque, pensa Veldiana, s’en assurant par elle-même. Naturellement, la Sorcière du Néant étant également professeur d’anglais dans un collège, cela dépassait son imagination la plus folle.

Veldiana inclina le verre qu’on lui tendit, le vidant dans sa bouche en une seule gorgée. La sécheresse de sa gorge s’atténuant, elle se calma un peu.

« Au fait, où sont mes vêtements ? »

Veldiana tira un drap sur son corps, qui n’était couvert que de sous-vêtements et de bandages, alors qu’elle le demandait.

Natsuki jeta un regard agacé à Veldiana.

« Ah, j’ai jeté ces chiffons de mauvais goût. »

« Vous les avez jetés !? »

« Ils étaient couverts de sang et criblés d’impacts de balles. Je les ai jetés avant qu’ils ne pourrissent. »

« Qu… alors, qu’est-ce que je suis censée faire pour des vêtements corrects !? »

Pour Veldiana, presque sans ressource, cette combinaison en cuir noir était son seul et précieux ensemble de vêtements. En dehors de ça, elle ne pouvait pas partir sans rien.

Comme Veldiana s’y opposait en pleurant, Natsuki l’avait regardée d’un air renfrogné et déclara : « Les vêtements frais sont dans le placard là-bas. Je vous donnerai celui que vous voulez. Choisissez. »

« Hein ? »

Face à ces mots, Veldiana traîna les draps avec elle en se dirigeant vers le placard, mais…

« Il n’y a que des tenues de soubrette !? »

 

 

Natsuki répliqua d’un ton calme, « Bien sûr. C’est là que je garde mes uniformes de serviteur. D’ailleurs, je doute que vous puissiez enfiler mes vêtements avec votre physique. »

Veldiana avait gémi, obligée de tenir sa langue. Elle était peut-être de petite taille pour les femmes de l’Empire du Seigneur de la Guerre, mais Natsuki était encore plus petite de douze centimètres et avait des épaules plus étroites.

« Certes, c’est le cas, mais… ugh, moi, une fille de Caruana, habillée en servante… »

Veldiana exprima ses plaintes dans un murmure alors qu’elle choisissait une tenue à contrecœur. Son choix était loin d’être minimaliste, avec une jupe longue et des manches amples, mais c’était une tenue de soubrette de part en part.

Alors que Veldiana finissait enfin de se changer, Natsuki demanda brusquement : « Au fait, Veldiana Caruana, vous êtes soupçonnée d’avoir attaqué le MAR, n’est-ce pas ? »

Veldiana, qui attachait toujours son ruban, s’était maladroitement figée.

« Et aussi, d’avoir invoqué un Vassal Bestial dans une zone urbaine. De plus, vous ne portez pas de bracelet d’enregistrement des démons. »

« C’est… »

« Cela ne poserait aucun problème de vous remettre simplement à la Garde de l’île, mais je suis quelque peu intéressée par vos actions. Si vous êtes prête à fournir des informations, j’envisagerai l’indulgence. »

Natsuki était assise sur une chaise recouverte de velours et parlait d’une voix détendue. Ce n’était pas une négociation, mais plutôt un chantage unilatéral. Veldiana ne voulait pas la défier, la défiance ne lui venait même pas à l’esprit.

« Bien, alors… Que voulez-vous demander ? »

Veldiana jeta un regard de regret à Natsuki. Les yeux de la sorcière, bordés de longs cils, s’étaient rétrécis.

« Les Nosferatu de Nelapsi sont ceux qui vous ont attaqué, oui ? Qui est l’homme qui leur donne des ordres ? »

« … Balthazar Zaharias, président du gouvernement autonome provisoire de Nelapsi. Il n’est cependant pas exact de le qualifier de politicien. C’est un marchand d’armes, un marchand de morts. »

« J’ai entendu ce nom. Une figure de proue de la quatrième guerre des goules, oui ? »

Les mots de Natsuki avaient fait frémir tout le corps de Veldiana. Son visage s’était crispé sous l’effet d’une colère féroce.

« C’est exact. Il y a quatorze ans, la guerre a commencé par l’invasion du territoire du duc de Caruana de l’empire du seigneur de guerre. À l’époque, Zaharias fournissait des armes et des troupes à Nelapsi. À cause de cet homme, les chevaliers de Caruana ont été massacrés… et le duc de Caruana est tombé au combat… »

Le Duc de Caruana qui était tombé au combat était le père de Veldiana. Le fait d’avoir permis l’anéantissement des chevaliers avait attiré l’ire du Seigneur de la Guerre Perdue, et la famille du Duc de Caruana avait été dépouillée de ses terres. Veldiana avait été dépouillée de sa noblesse dans le processus. Tout ça à cause du complot du marchand de morts nommé Zaharias.

Natsuki haussa la voix en signe de mauvaise humeur. « Pourquoi ce marchand d’armes est-il sur l’île d’Itogami ? »

Veldiana s’était mordu la lèvre comme si elle ne pouvait pas supporter le déshonneur.

« Dans la confusion de la guerre, cet homme a volé à la Maison de Caruana le neuvième Sang de Kaleid. Donc il cherche le début du banquet. »

« Banquet… ? »

« Le Banquet flamboyant. J’ai entendu dire que c’est la cérémonie par laquelle un vrai Quatrième Primogéniteur est éveillé. »

L’explication de Veldiana avait fait froncer les sourcils de Natsuki avec mépris.

« Hmph… donc les Nosferatu ont l’intention d’élever un Primogéniteur sur le trône. »

« C’est exact. C’est une notion vraiment ridicule, » déclara Veldiana avec indignation.

Yaze avait ajouté un faible murmure d’admiration. « Ça marcherait, pourtant. S’ils obtiennent le Quatrième Primogéniteur, Nelapsi deviendra la capitale d’un nouveau Dominion. Il n’y a aucune chance que les nations environnantes refusent de le reconnaître comme un pays indépendant. »

« Je suppose que oui. D’ailleurs, pour un marchand d’armes comme Zaharias, avoir un produit connu sous le nom du plus puissant vampire du monde doit être une proposition attrayante. S’il le vendait à des suprématistes de l’homme bête, ils pourraient facilement rayer un ou deux pays de la carte. »

Natsuki avait accepté comme si cela n’avait rien à voir avec elle. Veldiana avait levé les sourcils et fait la grimace.

« On ne peut sûrement pas leur permettre de faire une telle chose !? »

« Je vois. Et donc, vous avez réveillé le douzième Sang de Kaleid pour vous opposer à leurs plans. Peut-être avez-vous pensé que vous pourriez venger votre père ? »

« Vous n’avez pas le droit de me juger pour ça, sorcière du néant, meurtrière de nombreux démons ! »

Veldiana avait involontairement perdu son sang-froid et avait crié sur Natsuki. Puis elle avait immédiatement pâli en reconnaissant sa propre erreur. Même si elle était battue à mort pour s’être attiré la colère de la Sorcière du Néant, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même.

Cependant, loin de se mettre en colère, Natsuki s’était contentée de poser son regard sarcastique sur Veldiana, comme si cette dernière était un chien mal dressé, et elle avait tranquillement plié l’éventail dans sa main.

« Je ne vous juge pas… Je suis simplement mécontente. Vous parlez avec beaucoup d’arrogance pour une fille en tenue de soubrette. »

Le front de Veldiana avait subi un coup étrangement puissant, cent fois plus fort que la pichenette qu’il avait semblé être.

« Aïe ! C’est quoi cette logique !? Et pour commencer, à qui la faute si je porte ça !? » cria Veldiana en pleurant.

Yaze regarda l’interaction entre les deux filles comme s’il n’était pas du tout impliqué et il déclara : « Le Banquet flamboyant, hein… Je comprends ta position, Vel, mais Natsuki, n’est-ce pas mauvais ? »

« Pourquoi vous adressez-vous à moi de manière si désinvolte !? »

« Ne m’appelez pas par mon prénom. »

Grondé par les deux filles simultanément, Yaze avait haussé un peu les épaules.

« Pour commencer, il est impossible que tu aies pensé à réveiller le douzième Sang de Kaleid toute seule. C’est le père de Kojou qui t’a poussée à le faire ou quelque chose du genre ? »

« Et s’il le faisait ? »

« Alors je pourrais au moins te féliciter pour ça. Je veux dire, il n’y a pas d’autre moyen de sauver Nagisa, n’est-ce pas… ? »

« À quoi faites-vous référence… ? » L’angoisse s’empara soudain de Veldiana.

Yaze avait montré ses dents en signe d’irritation.

« Je suis sûr que tu voulais devenir électeur et te venger de ce salaud de Zaharias, mais ça n’arrivera probablement pas. »

Yaze avait déplacé ses yeux vers la fenêtre avec agacement. Là, un bâtiment géant, en forme de pyramide inversée, se dressait sur la toile de fond de l’obscurité fugace de la nuit.

« Merde. À quoi pensent Grand Frère et les autres… ? Le conseil d’administration a probablement planifié ça depuis le début. Et c’est pourquoi ils ont fait de moi l’Observateur de Kojou, hein ? »

« … Motoki ? »

Veldiana avait regardé Yaze avec perplexité. Alors que Yaze frappait le mur sans un mot, Natsuki continuait là où il s’était arrêté.

« Vous avez réveillé le douzième Sang de Kaleid pour vous venger de Zaharias, n’est-ce pas, jeune femme de chambre ? »

« O-oui… Et qui est une femme de chambre ici !? »

« Pourquoi Zaharias est-il sur l’île d’Itogami ? Pourquoi saurait-il que vous avez libéré le sceau du douzième ? En premier lieu, n’avez-vous pas trouvé mystérieux qu’un conglomérat du niveau du MAR abandonne si facilement son précieux douzième Sang de Kaleid ? »

« Vous voulez dire que quelqu’un m’a piégé ? Quelqu’un m’a fait réveiller Avrora ? »

C’est impossible, semblait dire Veldiana en secouant la tête.

Natsuki l’avait examinée froidement.

« L’un des départements du MAR fabrique des armes. Il n’est pas impensable qu’il ait des liens avec un marchand d’armes comme Zaharias. Il ne serait pas difficile pour un conglomérat géant comme le MAR d’influencer le gouvernement japonais ? »

« Mais… c’est… »

« Même si vous aviez obtenu le sang de Kaleid, il vous manque la terre ou le titre qui vous permettrait de commencer le banquet. Qui bénéficie le plus du fait que vous ayez réveillé le Douzième ? »

« Ce n’est pas possible… »

La réfutation avait laissé Veldiana à court de mots. Elle tomba faiblement à genoux sur place.

Les lèvres rouges de Natsuki s’étaient légèrement tordues alors qu’elle continuait à regarder froidement la jeune femme.

« La cérémonie pour faire revivre le quatrième Primogéniteur. Tu t’es impliqué dans une chose plutôt gênante, Kojou Akatsuki… »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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