Strike the Blood – Tome 7 – Épilogue

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Épilogue

Motoki Yaze s’était réveillé sur la pente d’une digue côtière.

 

Le ciel était déjà épais avec le crépuscule. Il pouvait sentir la brise de l’océan devenir fraîche. Les douces vagues résonnaient contre les blocs de réduction des ondes en fibre de résine, lui piquant le nez avec l’odeur du sel. L’odeur de son uniforme trempé de sang était encore plus forte. Il se souvenait d’avoir été frappé lors de sa rencontre avec Meiga Itogami sur un bâtiment de l’île Nord.

Il avait utilisé son contrôle de l’air pour se jeter en arrière, évitant ainsi une blessure mortelle, et en atterrissant sur un camion de marchandises qui passait juste à ce moment-là, il avait échappé à la poursuite de Meiga. Cependant, c’est tout ce dont il pouvait se souvenir.

Alors que Yaze était allongé sur le côté, il entendit une voix juste à côté de lui. C’était une fille portant l’uniforme de l’Académie Saikai, qui fermait le livre qu’elle lisait en regardant par-dessus son épaule.

« Alors tu es réveillé, Motoki. »

Yaze avait fait un sourire en coin et avait expiré devant l’attitude toujours aussi brusque de la fille.

« Toi, hein ? »

Yaze s’était redressé, laissant échapper un glapissement à cause de la douleur qui se propageait dans tout son corps.

Paper Noise, Koyomi Shizuka, n’avait pas été touchée par l’angoisse de Yaze.

« Il est préférable que tu ne te lèves pas tout de suite. J’ai rattaché la chair et les vaisseaux sanguins déchirés, mais c’est seulement une mesure d’urgence. Je pense que tu ne pourras pas bouger normalement avant deux semaines, » dit-elle calmement.

« On dirait que c’est à peu près ça. »

Yaze était à nouveau allongé sur la digue, frottant furieusement ses cheveux ébouriffés.

Koyomi le regarda faire, ne proposant pas d’essuyer sa sueur, et encore moins de lui fournir ses genoux comme oreiller. Elle agissait comme si elle ne souhaitait pas le toucher du bout de ses doigts tachés de sang.

Yaze murmura à demi-mot, comme pour lui-même. « J’ai rêvé de notre première rencontre. »

Elle avait continué à le regarder. Un sourire triste se dessina sur son visage, et il sembla aussi fugace que la neige.

« C’était il y a seulement un an, et pourtant cela semble être un passé lointain, n’est-ce pas ? »

« Oui, c’est vrai. »

Tout à fait, pensa-t-il en fermant les yeux comme s’il se réprimandait. Beaucoup trop de choses s’étaient passées depuis ce jour. Une île artificielle prévue avait coulé, et un grand nombre d’humains avaient péri. Et Kojou avait connu un destin bien trop cruel.

Yaze s’était assis une fois de plus et avait regardé Koyomi.

« Ta présence ici doit signifier que Kojou et les autres sont en sécurité ? »

Koyomi avait l’air un peu hors d’elle, mais elle avait hoché la tête en signe d’affirmation.

« Oui. Le troisième Primogéniteur, la Fiancée du Chaos, est parti. »

« La Fiancée du Chaos, dis-tu… !? »

C’était donc ça. Yaze avait fixé Koyomi avec un malaise évident.

Le Troisième Primogéniteur, Giada Kukulkan — si tout était de son fait, cela expliquait tout, du Vassal Bestial géant jusqu’aux confidents de Vattler qui se faisaient battre.

Koyomi continua.

« L’installation du MAR a subi de lourds dommages, mais ils garderont sans doute le silence sur cet incident. »

« … C’est parce qu’ils font eux-mêmes des choses louches et mauvaises. »

« Non. Ils voient simplement un plus grand profit dans les recherches de leur succursale d’Itogami… plutôt, de Mimori Akatsuki, que les dépenses nécessaires pour payer les dommages. »

Yaze se renfrogna en poussant un soupir lourd et langoureux.

« Il y a des choses désagréables dans ce monde… Non pas que je sois du genre à parler… »

Après tout, les affaires louches pour le profit ressemblent beaucoup aux activités de sa propre famille — en d’autres termes, le conglomérat Yaze.

Koyomi avait rompu le silence momentané.

« Il semble que Meiga Itogami ait réalisé le secret de ton amie d’enfance. »

Le visage de Yaze s’était figé. La panique qu’il ne pouvait pas cacher avait suscité une apparente satisfaction sur le visage de Koyomi — une expression innocemment cruelle, comme un enfant qui s’efforce de monopoliser l’affection de quelqu’un.

Yaze avait oublié la douleur de ses blessures et l’avait regardée fixement.

« Le secret d’Asagi… ! ? Alors c’est ça ! Merde, c’est donc ça… ! »

Koyomi semblait imperturbable alors que Yaze commençait à l’engueuler.

« Si tu le savais, pourquoi l’as-tu laissé partir ? Avec ton pouvoir, tu aurais dû être capable de l’arrêter ! »

Le rejetant sans ménagement, Paper Noise avait déclaré. « Parce que ce n’était pas nécessaire. Le rôle de l’Organisation du Roi Lion est de protéger la nation japonaise des catastrophes de sorcières et du terrorisme à grande échelle. J’ai jugé que la conduite de Meiga Itogami n’entrave pas nos objectifs. »

« Tu es vraiment une… »

Bien que Koyomi ait l’air sans expression, ses yeux légèrement humides avaient vacillé. Elle savait. Elle comprenait à quel point sa décision était porteuse de malheurs et de tragédies futurs. Pourtant, même ainsi, elle, l’un des Trois Saints à la tête de l’Organisation du Roi Lion n’avait pas arrêté Meiga Itogami.

Yaze avait regardé Koyomi directement. « Dis-moi. Pourquoi Meiga Itogami essaie-t-il d’utiliser cette île ? »

Meiga Itogami portait le même nom de famille que Senra Itogami, le créateur de l’île d’Itogami. Ce n’était sûrement pas une simple coïncidence s’il avait été détenu dans la barrière pénitentiaire comme un sorcier criminel. Yaze ne doutait pas que le crime de Meiga avait un lien profond avec un secret crucial caché dans l’île d’Itogami, ainsi que la raison pour laquelle il s’était intéressé à Asagi.

« Tu ne t’en es pas encore rendu compte, Motoki ? » dit Koyomi.

« … Meiga veut le rappeler ! ? »

Le sanctuaire des démons de la ville d’Itogami était une île artificielle née du métal et de la sorcellerie, un symbole de civilisation et de conflit.

En tant qu’autel pour l’invoquer, c’était certainement une scène appropriée comme aucune autre.

Lui, l’exilé de la terre abondante en vie.

Lui, le premier pécheur.

Il est le père de tous les démons, et l’ennemi mortel des hommes et des démons.

Lui, celui qui avait dévasté la surface plusieurs fois dans les « purifications » passées —

Alors que Yaze était captif du désespoir, Koyomi avait murmuré…

 

« Tout va bien — nous allons gagner, car cette purification n’est pas son seul combat. »

 

Son murmure était comme une prophétie.

« Hmph. » Yaze avait souri ironiquement en s’affaissant.

Pendant un instant, l’esprit de Yaze avait gardé les images de Kojou, et de la petite fille qui se blottissait contre lui.

Bien sûr, Yaze n’avait pas de pouvoir spirituel, il ne pouvait donc rien faire comme une vision spirituelle. Malgré cela, l’apparition soudaine de l’image dans son esprit avait réussi à le faire se sentir stupide de s’inquiéter pour eux.

Oui, c’était différent de l’époque. Kojou Akatsuki n’avait plus un seul observateur — .

 

Koyomi avait disparu à un moment donné.

Épuisé, Yaze soupira et s’effondra sur place en fermant les yeux.

Il avait sûrement encore un peu de temps. Assez pour se plonger dans les souvenirs.

Puis Yaze s’était endormi.

Il avait fait un rêve. Un rêve de tendresse et de tristesse. Un rêve de la fille appelée le Sang de Kaleid…

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Claramiel

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