Strike the Blood – Tome 7 – Chapitre 1 – Partie 6

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Chapitre 1 : Cercueil de la Fée

Partie 6

Contrairement à l’extérieur ordinaire, la chambre de pierre à l’intérieur du tunnel avait des murs brillants, magnifiquement polis. À l’entrée, il était difficile de ne pas remarquer les décombres provenant de la démolition répétée de la roche et les vestiges du monstre géant qui s’était frayé un chemin vers l’extérieur, mais l’intérieur était en grande partie indemne.

C’était une pièce mystérieuse qui suggérait qu’elle avait été construite il y a longtemps, et qu’elle n’avait été achevée que ces dernières années. Il n’est pas étonnant qu’elle ait dérouté les explorateurs.

Kojou avait sincèrement apprécié sa première observation de l’intérieur d’une ruine.

« C’est vraiment un bel endroit. Je pensais qu’une tombe souterraine serait un peu plus sombre et effrayante, mais… »

L’intérieur de la chambre de pierre était modérément lumineux, ce qui lui permettait de voir la disposition des lieux sans même avoir besoin d’une lampe de poche. Apparemment, les murs de pierre étaient faits de quelque chose qui collectait et émettait la lumière du soleil.

Gajou, qui était entré en dernier comme s’il était le garde du corps de Nagisa, avait expliqué d’un ton inhabituellement sérieux. « Il semble que cela ait été construit plus comme un temple que comme une véritable tombe. »

« Un dieu antique dort-il ici ou quelque chose comme ça ? »

« Dieu, dis-tu ? » Gajou avait émis un petit rire ravi dans sa gorge et avait continué. « Rien de si sacré. Je suppose que si tu dois le comparer à des dieux, un dieu déchu n’est pas loin. »

« Doc... ! » Liana avait grondé Gajou.

Mais Gajou riait sans retenue et il secoua la tête.

« Pas besoin de le cacher maintenant. Ce n’est pas comme si j’essayais de vous faire peur. Il se trouve que c’est juste la vérité. »

Kojou avait jeté un regard furieux à son père. « Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Par où dois-je commencer ? » demanda Gajou, en se renfrognant légèrement. « Avez-vous entendu parler du Quatrième Primogéniteur ? »

« Le truc du Sang de Kaleid, le Primogéniteur fantôme servi par douze Vassaux bestiaux, c’est ça… ? »

Bien sûr, Kojou connaissait ce nom. C’était une légende urbaine suffisamment célèbre pour que tout le monde l’ait entendu une fois. Il se moque probablement de moi, avait pensé Kojou, agacé.

« C’est exact, » répondit Gajou. « Il n’a pas de frères de sang, il est le plus puissant vampire du monde. On dit qu’il est apparu plusieurs fois à des moments décisifs de l’histoire, entraînant dans son sillage génocide et dévastation du monde. »

« Mais il n’y a aucune preuve réelle de ça, n’est-ce pas ? Même les élèves de l’école primaire ne croiraient pas à ce genre de choses occultes de nos jours. »

Gajou avait pointé du doigt l’autre côté de la pièce en pierre avant de répondre.

« Il y a une preuve, et elle est juste devant vos yeux. »

Il y avait une porte épaisse en pierre. Kojou ne pouvait pas voir de jointures ou de charnières ni comprendre comment quelqu’un était censé l’ouvrir. Essayer de faire sauter la porte pourrait faire s’effondrer toute la pièce en pierre, enterrant tout le monde vivant. C’était probablement un piège construit avec une technologie de pointe incroyable.

Il pensait que Nagisa avait été appelée pour les aider à trouver comment ouvrir le truc.

Baissant involontairement la voix, Kojou demanda. « Alors quoi, le Quatrième Primogéniteur dort dans cette chose ? »

Gajou avait gloussé sans se soucier du monde. « Ce serait très drôle, n’est-ce pas ? »

Kojou avait penché sa tête et avait crié sir son père. « C’est quoi ce bordel !? Tu ne peux pas aller déterrer des ruines anciennes de valeur avec une théorie ridicule comme celle-là ! »

« Ce n’est pas du tout ridicule ! » hurla Liana, la douleur étant claire dans sa voix.

« L-Liana… ? »

Kojou la regarda, abasourdi. L’écho du cri de Liana se répercutait faiblement à l’intérieur de l’immense chambre en pierre. Liana, peut-être embarrassée lorsqu’elle s’était ressaisie, avait dit. « Je suis désolée » d’une petite voix d’excuse, en baissant la tête en silence.

Gajou semblait prendre la défense de Liana en parlant d’un ton négligent. « Eh bien, nous, les adultes, nous avons nos raisons. Vous, les enfants, vous n’avez pas besoin de vous occuper des petites choses… Voici la troisième strate de la tombe souterraine, la salle des réminiscences. Il devrait y avoir encore une pièce à visiter, mais elle est si bien fermée qu’on ne sait pas comment y entrer. C’est pourquoi nous avons fait venir Nagisa, pour… »

Les mots de Gajou s’étaient arrêtés quand son regard s’était déplacé vers le côté du visage de la fille. C’est alors que Kojou avait réalisé. Nagisa, d’habitude si bavarde, n’avait pas dit un seul mot depuis qu’ils étaient arrivés…

Kojou avait appelé sa petite sœur en haletant. « Nagisa… ? »

Cependant, elle ne s’était pas tournée vers lui. Ses iris étaient grands ouverts et elle fixait simplement la porte en pierre sans expression.

Kojou avait soudainement réalisé que la lueur pâle des murs de la ruine avait augmenté. La pierre était devenue aussi transparente que du cristal, à l’intérieur, quelque chose comme un courant électrique formait des symboles magiques géants.

Les lèvres de Nagisa avaient prononcé des mots dans une langue étrangère que Kojou ne connaissait pas. C’était comme si elle utilisait ces mots pour communiquer avec les pensées que les gens avaient laissées derrière eux dans la ruine…

Naturellement, les personnes qui avaient construit la structure savaient comment ouvrir la porte en pierre. Nagisa avait tenté de communiquer avec leurs esprits défunts pour déchiffrer le sceau. Cependant, Nagisa avait déjà perdu sa propre conscience en acceptant en son sein un être tout simplement trop puissant.

Pour l’instant, elle n’avait pas de volonté propre. Elle était devenue l’un des circuits magiques composant le système de contrôle de la ruine.

Surprise, Liana commença à demander. « Doc ! Qu’est-ce que… ? »

L’expression de Gajou ne contenait qu’une petite trace de nervosité. « On dirait que la ruine se refait une beauté. Vu la gargouille, je me doutais bien que la source d’énergie magique était toujours en marche, mais le spectacle est plus grand que prévu. »

Nagisa était restée en transe. Elle fit un pas en avant, comme si elle s’attendait à ce que quelque chose se produise, et au moment voulu, la lumière qui émanait de la porte en pierre devint plus intense.

Puis, sans prévenir, la porte avait disparu sans laisser de trace. Il ne restait plus un seul caillou.

Très probablement, la porte avait été transférée dans une autre dimension via un sort de contrôle spatial. Kojou ne pouvait même pas imaginer le niveau de technologie de sorcellerie requis pour un tel exploit.

Liana était hors d’elle, murmurant en regardant Nagisa, toujours dans un état hypnotique.

« Ce n’est pas possible… Un sceau que même les ingénieurs sorciers de l’Empire du Seigneur de Guerre n’ont pas pu déchiffrer, en un seul instant… »

Gajou frissonna violemment alors qu’un froid féroce soufflait depuis le passage, rendant même leur souffle visible.

« Whoa… Ce truc me donne des frissons ! »

L’air glacial et soudain avait provoqué la formation d’un brouillard dense dans les ruines. Nagisa s’était avancée dans le couloir, semblant se fondre dans la brume.

Kojou s’était précipité pour essayer de l’arrêter.

« Nagisa !? »

La voix de Gajou était intervenue. « Attends, Kojou ! Ne t’approche pas d’elle ! »

« Mais Nagisa est… ! »

« Laisse-la faire. Au moins, elle canalise avec succès. C’est plus dangereux de la secouer pour l’en sortir. »

« Argh… ! »

Kojou était resté en place et s’était mordu la lèvre. Il détestait l’admettre, mais son père avait raison. Tout ce qu’il pouvait faire à ce moment-là était de suivre désespérément Nagisa pour ne pas la perdre de vue.

Quand il était sorti de l’autre côté du passage nuageux, la dernière chambre était devant lui.

C’était une pièce aux murs hauts et presque cylindriques. L’autel au centre de la chambre ressemblait à un bloc de glace géant, comme un glacier du bout du monde. Dans ce cercueil glacé dormait une petite silhouette, une fille de la taille de Nagisa.

Sa peau était si pâle qu’on pouvait presque voir à travers. Les traits de son visage juvénile étaient inhumainement symétriques, et ses cheveux blonds faiblement pigmentés semblaient refléter la lumière de façon à scintiller comme un arc-en-ciel.

Kojou avait levé les yeux vers la fille. « C’est le cercueil de la fée… ? Est-elle… morte ? » murmura-t-il.

Certes, la fille endormie dans le cercueil de glace formait l’image d’une fée piégée dans un morceau d’ambre clair. D’une certaine manière, le bel être lui semblait de mauvais augure.

Même si elle était le Quatrième Primogéniteur, le plus puissant vampire du monde, il ne penserait pas qu’elle puisse être en vie dans cet état. Cependant, tout le monde dans la chambre de pierre avait déjà compris — c’était cette même fille dans le cercueil qui était la source de l’énergie magique qui parcourait les ruines. Et c’est elle qui avait appelé Nagisa.

« Nous vous avons enfin trouvé… Le douzième Sang de Kaleid… ! » murmura Liana pour elle-même.

Kojou n’avait pas compris ce qu’elle voulait dire. Mais d’une certaine manière, il avait l’impression que ce titre stérile ne convenait pas à la fille éphémère qui dormait dans le cercueil.

D’innombrables glaçons pointus couvraient son lieu de repos, repoussant tous ceux qui s’approchaient. Elles ressemblaient à un mur d’épines destiné à protéger la jeune fille endormie.

Kojou avait involontairement dit à haute voix les mots qui lui venaient à l’esprit.

« C’est comme si elle était une princesse endormie… »

Oui, la fille piégée seule dans le cercueil de glace semblait moins être une vampire qu’une princesse tragique sortie d’un conte de fées.

 

 

Apparemment, Kojou n’était pas le seul à penser cela. Liana jeta un coup d’œil au visage de Kojou et un sourire pur naquit en elle, comme une fleur blanche qui s’épanouissait.

« La princesse endormie… Alors, Avrora Florestina… fille du roi Florestin ? »

Gajou avait offert des mots d’éloge inhabituels.

« C’est génial. C’est beaucoup plus poétique que de lui donner comme nom un numéro. »

Kojou se sentait très gêné par le manque d’intérêt de son père. « Ce n’est pas le moment d’être aussi décontracté ! À ce rythme, Nagisa va être gelée avec elle ! »

« Ah… ouais… »

Gajou n’avait pas vraiment réfuté ce que disait son fils.

Une brume froide enveloppait Nagisa, qui se tenait devant le cercueil. Au rythme où allaient les choses, elle allait être aspirée dans la glace, le même cercueil qui retenait Avrora prisonnière.

Ou peut-être qu’Avrora elle-même sucerait l’énergie spirituelle de Nagisa pour revenir à la vie…

Pourtant, Gajou, pleinement conscient de ces préoccupations, n’avait fait aucun geste pour sauver Nagisa. Au contraire, il avait dit. « Mademoiselle Caruana, puis-je vous laisser ceci ? »

Cette fois, Kojou était resté bouche bée en voyant son père tourner soudainement le dos à Nagisa.

« Papa — !? »

Son corps avait bougé avant qu’il ne le réalise. Il avait bondi, son petit poing serré visant le visage de son père.

Mais ce n’est pas Gajou qui l’avait arrêté. Avant que Kojou ne puisse le frapper au visage, la ruine entière avait tremblé. C’était comme si un marteau géant s’était abattu, avec une onde de choc qui avait secoué la terre, faisant perdre l’équilibre à Kojou et le faisant tomber.

« … Un tremblement de terre !? » s’était-il exclamé.

Toute la chambre de pierre s’était fissurée avec violence, et des morceaux de gravats épars avaient plu sur eux. La secousse ne s’était pas poursuivie longtemps. Un vent puissant avait soufflé à sa place — un souffle au parfum d’explosifs.

Peut-être que cette onde de choc avait tiré Nagisa de sa transe. Sans un bruit, sa petite silhouette dans sa tenue de jeune fille s’était effondrée sur le sol.

Liana arborait une expression grave en regardant derrière elle.

« Doc, à l’instant… ! »

Gajou avait pris le fusil qu’il portait sur son dos et avait enlevé la sécurité. Il s’agissait d’une arme automatique de type bullpup à usage militaire.

« Ouais… On dirait qu’on va avoir des problèmes. »

L’aura oppressante du père de Kojou indiquait clairement au garçon que quelque chose avait soudainement pris une mauvaise tournure.

« Désolé, Kojou. Prends soin de Nagisa. Je reviendrai vite. »

« Papa ! »

Laissé derrière, Kojou avait fixé le dos de Gajou avec stupéfaction.

Il se souvenait de l’atmosphère imposante du camp de base gardé par Carrozzo et les autres soldats. Ils savaient depuis le début que quelqu’un en avait après la ruine. Kojou était le seul qui ne l’avait pas su. Et Gajou avait appelé Nagisa dans un tel endroit, tout en sachant qu’il y aurait du danger…

Kojou avait frappé avec force le sol avec son poing.

« Merde ! À quoi pense cet homme ? »

Liana avait baissé les yeux, grimaçant, alors qu’elle s’accroupissait à côté de Kojou.

« … Je m’excuse de vous avoir entraîné dans tout ça. Mais ne blâmez pas le docteur. Cela a été plus difficile pour lui que pour quiconque. »

Avec Liana près de lui, Kojou lui demanda. « Mais qu’est-ce que c’est que cette ruine ? Ce n’est pas juste une tombe souterraine, n’est-ce pas ? Le douzième Sang de Kaleid, qu’est-ce que c’est que ça !? »

Liana avait tranquillement libéré une aura mortelle, apparemment pour couper Kojou et balayer ses préoccupations.

« Gardons cette conversation pour plus tard. Kojou, s’il vous plaît, revenez. »

« Eh ? »

Liana regarda l’entrée de la ruine en retirant le bracelet de son poignet gauche. Ses yeux brillaient d’une lueur cramoisie et des crocs pointaient entre ses lèvres.

Kojou s’était souvenu de sa vraie nature. Liana était une noble de l’Empire du Seigneur de Guerre, une vampire de la Vieille Garde.

« — Les ennemis sont arrivés. »

Avant même que Liana ait fini de parler, une avalanche de silhouettes humaines s’était déversée dans la chambre de pierre.

Kojou ne savait plus quoi dire. Il les connaissait, les visages des soldats « ennemis » qui avaient fait sauter l’entrée de la ruine, forçant leur entrée — .

Ils portaient des gilets pare-balles et étaient armés d’armes automatiques. Il s’agissait des mêmes gardes de la société militaire privée qui protégeaient le camp.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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