Strike the Blood – Tome 7 – Chapitre 1 – Partie 5

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Chapitre 1 : Cercueil de la Fée

Partie 5

Avant le lever du jour le lendemain matin, Kojou et Nagisa s’étaient glissés hors du camp de base, en direction de la forêt voisine.

À Malte, qui était entourée par la mer, l’eau douce était une denrée précieuse. En revanche, l’île de Gozo était relativement riche en eau grâce à ses sources naturelles.

Nagisa avait immergé son corps dans une de ces petites sources. Ce bain devait lui permettre de faire le vide dans son esprit et de se débarrasser de toutes ses impuretés.

Le climat méditerranéen de Malte était réputé pour être tempéré, mais il faisait tout de même assez froid ce matin-là. La seule chose qu’elle portait était un mince maillot de corps blanc. Le tissu imbibé d’eau collait à sa peau, rendant le corps de la petite fille encore plus petit.

Nagisa avait crié à Kojou, qui attendait dans l’ombre d’une zone rocheuse.

« Fais le guet pour que personne ne vienne, Kojou ! »

« C’est ça, » répondit Kojou avec un signe de la main désordonné. Il ne pensait pas qu’il y avait des pervers prêts à mater une enfant dans son bain dans un terrain vague éloigné de toute habitation humaine, mais il ne pouvait pas la laisser partir seule, alors il l’avait suivie.

Mais Nagisa avait regardé dans la direction de son frère, pensive et elle avait dit « Et ne regarde pas non plus, Kojou ! »

« Comme si je le voulais ! »

« Quoi — !? Je t’ai dit, ne regarde pas par là ! »

Nagisa, qui venait de terminer son bain et était en train de se changer, avait glapi. Elle lui avait jeté quelque chose. Une serviette de bain mouillée avait bloqué sa vision, suivie d’une botte en cuir qui l’avait solidement frappé, provoquant un gémissement.

« Kojou, tu saignes du nez ! Tu es dégoûtant ! »

Il s’était opposé férocement à cette calomnie inqualifiable. « C’est parce que tu m’as frappé avec ta botte !! »

Pendant ce temps, Nagisa avait fini de se changer en tenue de demoiselle du sanctuaire, avec une robe blanche et une jupe plissée rouge. Ses longs cheveux noirs étaient attachés avec une cordelette en papier torsadé.

« Désolée pour l’attente ! Très bien, allons-y. C’est pour ça que je suis venue ici, alors je dois faire de mon mieux ! »

Kojou se tenait encore le nez quand il avait dit d’une voix étouffée. « Pas besoin d’en faire trop. Ce n’est pas comme si tu devais aider papa dans son travail. »

Nagisa avait levé les yeux vers lui avec un sourire taquin. « Oui, mais ces ruines m’intéressent aussi. »

La jeune fille en tenue de jeune fille de sanctuaire marchait d’un pas vif, les talons de ses chaussures en bois claquant sur le sol. Elle continua. « Tu vois, je sens une triste présence dans les ruines. »

« Une triste présence… ? »

« Comme s’il y avait… quelqu’un qui se sentait seul et qui pleurait tout seul. »

« Eh bien… s’il y a un cercueil, c’est que quelqu’un a été enterré ici… »

Kojou avait suivi Nagisa alors qu’ils retournaient au camp de base.

Un homme costaud avec une grosse barbe se tenait à l’entrée du camp. Il avait l’air dur, mais il n’avait pas l’air intimidant. Un sourire amical s’était dessiné sur ses lèvres épaisses alors qu’il parlait dans un japonais quelque peu maladroit.

« Alors vous êtes les enfants que Gaho a dit qu’il appelait du Japon, hein ? »

Le nom peu familier avait fait que Kojou avait penché sa tête dans une interrogation.

« … Gaho ? »

« Je m’appelle Dimas Carrozzo. Gaho m’a aidé plusieurs fois dans mon travail. En ce moment, je suis le chef du personnel sur place. Enchanté de vous rencontrer. »

L’homme avait offert sa main droite. Kojou, pensant que l’homme parlait de Gajou, avait accepté la poignée de main.

« Pareil pour moi. Je suis sûr que papa vous a causé beaucoup d’ennuis. »

« Ha-ha. Au fait, quels sont les vêtements que porte la petite dame ? Je n’ai jamais vu une robe comme celle-là. »

« C’est une tenue de jeune fille de sanctuaire japonaise. Elle n’a pas vraiment besoin de la porter, mais je suppose que ça la met dans le bon état d’esprit. »

Nagisa avait souri joyeusement, en rougissant fortement, tandis que Carrozzo la regardait avec admiration.

« Tenue de jeune fille de sanctuaire ? Donc la fille de Gaho est une chamane, alors… ? »

« Eh bien, ce n’est pas comme si elle avait reçu une formation formelle. Elle aide juste grand-mère au temple de sa famille de temps en temps. Je pense que le fait d’avoir hérité du sang hyperadaptateur de maman l’aide un peu. »

Alors que Kojou la complimentait, Nagisa avait adopté une pose déterminée qui semblait dire, je vais faire de mon mieux !

Carrozzo avait fait « Mm-hmm, » hochant la tête en signe d’acceptation apparente. « Je vois. C’est bon à entendre. Après tout, les sondes à ultrasons et la magie de scrutation ne fonctionnent pas sur ces ruines, alors à vrai dire, nous étions plutôt coincés. Nous comptons sur vous. »

Nagisa était une variété extrêmement rare d’hyperadaptateur, héritant à la fois des qualités d’une jeune fille spirituelle de sa grand-mère du côté de son père, et du pouvoir d’hyper adaptateur de sa propre mère. C’est pourquoi Gajou lui avait demandé de venir du Japon.

Plusieurs fois auparavant, la psychométrie de Nagisa avait permis de localiser avec précision des ruines enfouies et de décoder des écritures anciennes « indéchiffrables ». Ces exploits avaient poussé des universités et des savants du monde entier à la supplier de les aider bénévolement.

C’était en fait la première fois que Gajou utilisait le pouvoir de Nagisa pour son propre travail. Cela avait mis Kojou mal à l’aise d’une certaine manière. Si l’on en croit les rumeurs, Gajou s’était opposé à la venue de Nagisa jusqu’au dernier moment. Mais les commanditaires de l’équipe de fouille de ces ruines avaient fortement insisté pour la contacter, et Gajou avait consenti à contrecœur. En d’autres termes, il y avait quelque chose de plus important, et de plus dangereux, dans ces ruines que tout ce qui avait été fait auparavant. Il s’en était vaguement douté en jetant un coup d’œil à la sécurité hermétique tout autour du camp de base.

Carrozzo, responsable de cette même sécurité, avait demandé à Kojou d’un ton nonchalant. « Alors vous êtes aussi sensible aux esprits ? »

« Non, pas du tout. Je suis juste son chaperon. »

« Vraiment ? Eh bien, chacun a sa place dans le monde. Alors, faites un bon travail en protégeant votre sœur. »

Kojou avait haussé les épaules comme pour dire, « Je le ferai ». Il avait tourné son attention pour regarder l’arme automatique que Carrozzo tenait.

« C’est un sacré équipement que vous avez là. Je suppose que le maintien de la loi et de l’ordre est assez difficile dans un sanctuaire de démons. »

« Pas du tout. La gestion est efficace ici, et le taux de crimes de sorciers est bien inférieur à ce qu’il est dans les autres pays. » Carrozzo avait souri joyeusement dans une tentative d’apaiser les inquiétudes de Kojou et Nagisa et avait continué. « Mais quant à ce qui se trouve dans cette ruine ici… Je ne connais pas les détails, mais apparemment c’est quelque chose d’assez précieux, assez pour que l’Empire du Seigneur de Guerre envoie cette noble fille. »

« … Noble ? Attendez, voulez-vous dire que Liana est une sorte de gros bonnet ? » demanda Kojou avec surprise.

Une noble de l’Empire du Seigneur de Guerre serait une descendante de sang pur du Premier Primogéniteur, le Seigneur de la Guerre Perdu, avec son propre fief et sa force militaire personnelle. Et sans exception, ils étaient servis par de puissants Vassaux bestiaux, des créatures invoquées rivalisant avec les avions de chasse et les chars lourds les plus modernes. Cela ferait de Liana Caruana la plus puissante protection de cette ruine.

Carrozzo avait ri. « Oh oui. Quand je me suis soûlé et que je lui ai donné une tape sur les fesses, j’ai failli me faire tuer. Cette femme n’a aucun sens de l’humour. »

Kojou avait levé les yeux au ciel. « Vous aimez vraiment vivre dangereusement, vieil homme. »

Certes, Liana était d’une beauté séduisante, mais c’était aussi une puissante vampire dont la puissance rivalisait avec une unité de l’armée, et pourtant il l’avait harcelée sexuellement. Ce n’était pas tant de la bravoure que de la stupidité.

Carrozzo avait poursuivi. « Eh bien, nous avons verrouillé le périmètre des ruines, et si quelque chose se produit, l’armée accourra. Les pillards à la recherche de trésors ne s’approcheront pas. Détendez-vous. Tant que vous êtes dans le camp, personne ne posera un doigt sur l’un de vous. »

Avec cette déclaration ferme, Carrozzo avait donné à Kojou une tape dure dans le dos. La force de cette tape avait suscité un sourire et un hochement de tête de Kojou, ainsi qu’une toux.

« J’ai compris. Nous comptons sur vous. »

« Oui, laissez-moi faire… »

 

+++

Le jeune frère et sa sœur japonais se dirigèrent après ça vers l’entrée de la ruine. Sans doute Gajou et les autres étaient-ils à l’intérieur, attendant leur arrivée.

Grâce à la capacité de Nagisa, les travaux d’excavation étaient sur le point d’avancer à pas de géant. S’ils pouvaient récupérer ce qui se trouvait à l’intérieur du « cercueil », leur travail sur les ruines serait terminé.

Carrozzo avait étiré son corps raide et avait balayé le camp de base du regard.

« Bon, alors… Maintenant que je suis gonflé à bloc, je ferais mieux de retourner à mon poste. »

Il était un peu plus de quatre heures du matin, peu avant le lever du jour — le moment où les sens spirituels étaient les plus aiguisés et, depuis toujours, le moment idéal pour une attaque-surprise. Le vrai travail pour Carrozzo et ses hommes ne faisait que commencer.

Pour commencer, Liana Caruana avait déployé une puissante barrière autour du camp de base. Même un puissant démon ne pouvait s’en approcher… ou plutôt, plus un démon était puissant, plus il était difficile d’approcher le camp. Grâce à cette protection, Carrozzo et ses hommes pouvaient souffler un peu plus facilement et concentrer leurs énergies sur la garde des adversaires humains, pensa-t-il en regardant partir la fratrie Akatsuki.

Soudain, il s’était arrêté de marcher, sentant que quelque chose n’allait pas. Une sorte d’objet droit ressemblant à une branche d’arbre dépassait du sol, encore humide de la pluie de la veille. Carrozzo avait aspiré son souffle quand il avait réalisé que c’était en fait un bras humain ratatiné.

« Qu’est-ce que c’est ? Un cadavre… ? »

Il s’agissait d’un cadavre humain relativement récent enterré à l’intérieur du site du camp de base. Carrozzo s’était accroupi pour découvrir ce qu’il pouvait sur le corps. À ce moment-là.

« — !! »

Ce que Carrozzo pensait être un bras de cadavre complètement ratatiné l’avait attaqué avec une vigueur incroyable.

La gorge arrachée, le garde robuste avait péri, incapable de pousser un cri.

***

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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