Strike the Blood – Tome 5 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : La Tombe d’Oceanus II

Partie 2

Le navire était amarré dans les eaux calmes du vaste quai connu sous le nom d’Île Est.

Même parmi les nombreux gros navires amarrés à l’île d’Itogami, c’était un navire extravagant qui volait tous les regards.

Il s’agissait d’un paquebot de croisière privé — un mégayacht dont le tonnage rivalisait avec celui d’un destroyer militaire.

Alors qu’il était immobile à l’intérieur du navire et se sentait très mal à l’aise, Kojou Akatsuki avait saisi son téléphone portable.

C’était Yukina à l’autre bout.

« Ah ? La Tombe de l’Océanus II… tu dis ? »

Ayant perdu le contact avec Kojou lorsqu’il était allé sauver Asagi, Yukina l’avait appelé par inquiétude, depuis une cabine téléphonique près de la Porte de la Clef de Voûte.

Et lorsque Kojou lui avait communiqué son emplacement actuel, un écho de colère non dissimulé s’était mêlé à elle.

« Veux-tu dire le mégayacht du Duc d’Ardeal ? Que fais-tu là, Senpai ? »

« Eh bien ! Cela a en quelque sorte… fini de cette façon. »

Le mécontentement dans la voix de Yukina n’avait fait que croître.

« Excuse-moi ? »

Apparemment, les signes de combat avec les évadés étaient encore frais tout autour de la Porte de la Clef de Voûte, où elle et Sayaka se trouvaient actuellement. Même au téléphone, Kojou pouvait clairement entendre les sirènes des ambulances transportant des gardes blessés, des cris de diverses personnes et des officiers hurlants des ordres de dispersion pour les badauds.

Il ne faisait aucun doute que Yukina et Sayaka avaient toutes deux essayé furieusement de retrouver Kojou.

Il n’était pas étonnant que Yukina ait été bouleversée lorsque Kojou et les deux filles s’étaient avérés passer du temps sur un bateau de croisière extravagant, bien que, du point de vue de Kojou, être avec Vattler était plus que suffisant pour garder son cœur loin de la paix.

Sayaka avait apparemment attrapé le récepteur de Yukina et s’était immiscée dans la conversation.

« Kojou Akatsuki, comprends-tu seulement ce que tu as fait ? Le navire du Duc d’Ardeal a l’immunité diplomatique, donc Yukina et moi ne pouvons pas mettre un pied dessus ! Pourquoi as-tu amené la Sorcière du Néant dans un endroit comme celui-ci ? Es-tu un imbécile ? Veux-tu être réduit en cendres ? »

Kojou s’était retrouvé avec un air renfrogné face à ces reproches.

« Je n’ai pas pu l’en empêcher ! Ce cinglé veut utiliser Natsuki comme leurre pour faire sortir les évadés. En vue de comment cela se passait, j’ai pensé que c’était beaucoup plus sûr s’ils se battaient proches de l’eau plutôt qu’au milieu de la ville. »

« Eh bien, je suppose que tu as raison, mais… »

Sayaka était d’accord à contrecœur, bien qu’un mécontentement marqué restait dans son ton.

Apparemment, elle avait provisoirement accepté qu’il y eût pour une fois une bonne dose de logique pour soutenir le jugement de Kojou.

Il y avait encore un certain nombre de prisonniers évadés qui en avait après Natsuki. S’ils combattaient Vattler au milieu de la ville, Kojou ne pouvait même pas imaginer les dégâts qu’ils allaient provoquer autour d’eux. Cela étant, les dégâts seraient certainement minimisés s’ils s’embourbaient plutôt dans l’eau.

Il avait entendu la voix de Yukina au téléphone une fois de plus.

« Donc Aiba et Mme Minamiya vont toutes les deux bien ? »

Eh bien, en quelque sorte ? répondit Kojou dans son esprit, un mauvais goût dans la bouche.

« Hum, elles n’ont pas l’air trop mal en point selon moi, » avait-il poursuivi à voix haute. « Je ne suis pas sûr de pouvoir dire que Natsuki va bien en ce moment, mais… »

Yukina soupira faiblement. « Je suppose que non… »

Elle avait vu par elle-même à la télévision que Natsuki avait été transformée en enfant d’âge préscolaire.

« Je pense que… il est préférable que tu renvoies au moins Aiba à sa propre résidence. Après tout, si elle reste là-bas, elle sera certainement prise dans un combat. »

« Je suis d’accord avec toi à cent pour cent sur ce point, » marmonna amèrement Kojou. « Mais elle ne m’écoute pas. Elle est plus têtue qu’elle n’en a l’air. Elle est aussi totalement éprise de Sana… »

Yukina était tombée dans une pause silencieuse et emplie de doutes.

« Sana… dis-tu ? »

« Son surnom est “Petite Natsuki”. »

« Ahhh… » exhala Yukina, apparemment prête à accepter pleinement cela pour une raison inconnue. Mais le ton de sa voix s’était immédiatement transformé en malaise. « De toute façon, Sayaka et moi allons nous rapprocher le plus possible de toi. S’il te plaît, ne crée pas encore plus de difficultés. »

« Qu’est-ce que ça veut dire… des difficultés ? » demanda Kojou.

« Comme, ah… avoir des pulsions vampiriques devant Aiba et l’agresser… »

« Comme si je le ferais ! Il y a une petite fille qui regarde ! »

« J’espère que cela restera ainsi. »

Yukina semblait inquiète jusqu’à son dernier mot lorsqu’elle avait coupé l’appel. Kojou avait remis son téléphone portable dans sa poche et s’était appuyé contre un mur voisin, épuisé. Et puis…

« Qui appelais-tu ? » demanda Asagi.

« Uwaa !? »

Kojou avait poussé un cri alors qu’il se tournait vers Asagi et Sana, n’ayant jamais réalisé qu’elles se tenaient juste là.

« A-Asagi !? Ne t’es-tu pas changée ? Vattler a dit que les servantes te donneraient quelque chose à porter ? » Kojou se mit à divaguer, une tentative désespérée pour changer de sujet.

Asagi et Sana étaient encore dans les vêtements déchirés et sales de la période où les évadés les avaient agressés.

Ah, ça ? semblait dire Asagi, en soulevant la manche de sa chemise boueuse.

« Elles ont dit qu’elles préparaient un bain. » Elle avait haussé les épaules.

« Bain ? »

« Elles disent qu’il y a un grand bain ici sur le bateau. Vattler ne fait pas de demi-mesures. C’est bien approprié pour un seigneur… Il est vraiment riche. »

Asagi avait parlé avec une admiration visible en regardant l’intérieur du navire.

« Je suppose qu’il l’est, » avait convenu Kojou. Il n’arrêtait pas d’oublier, en raison de la personnalité du type, mais c’était un noble de l’Empire du Seigneur de Guerre — un seigneur de haut rang. Normalement, il était vu ici comme un invité de l’État.

Asagi s’était approchée de Kojou et l’avait regardé en lui demandant. « Alors, Kojou, pourquoi connais-tu quelqu’un comme ça ? »

Kojou détourna les yeux sans réfléchir. « Eh bien, ah, nous avons des conditions physiques similaires… Euh, nous avons quelques problèmes communs, tu vois. »

Les yeux d’Asagi à moitié fermée se rapprochèrent encore plus de Kojou.

« Oh, vraiment… ? »

Avant que Kojou ne s’en rende compte, il avait été plaqué contre le mur, le regard sérieux d’Asagi le transperçant silencieusement. Apparemment, les excuses médiocres n’allaient pas suffire ici.

« Tu sais, Kojou… ces derniers temps, quand je te parle, j’ai l’impression que tu essaies de me cacher quelque chose, et parfois ça m’énerve vraiment… »

Kojou s’était soudain senti extrêmement coupable en écoutant ces propos honnêteté. Les excuses n’allaient pas suffire, précisément parce que Kojou lui cachait quelque chose. Mais Asagi avait haussé légèrement les épaules en disant : peu importe, je laisse facilement Kojou échapper à la corde.

« De toute façon, je le laisse tomber jusqu’à la fin du bain. Mais après ça, tu vas tout avouer cette fois-ci. Allons-y, Sana. »

Asagi s’était dirigée vers les installations, tenant la main de Natsuki, sous forme d’une fillette, qui la suivait. Kojou avait regardé son dos disparaître avant d’expirer profondément.

Il était reconnaissant d’avoir eu le temps de mettre de l’ordre dans ses sentiments, mais en d’autres termes, cela aurait pu être l’ultimatum d’Asagi. Il semblait que les tentatives continues de Kojou pour lui cacher la vérité sur lui-même avaient atteint leur limite.

De plus, il semblait qu’il n’y aurait nulle part où se cacher d’Asagi ce soir — elle se méfiait particulièrement du fait que Vattler était apparemment l’une de ses connaissances. Kojou ne savait toujours pas pourquoi elle était si nerveuse à ce sujet alors que c’était elle qui était montée à bord, déjà bien consciente du danger.

Eh bien, Vattler était dangereux dans les deux cas, et la méfiance d’Asagi à son égard était une bonne chose — ou du moins, c’était la conclusion inoffensive que Kojou s’était forcé à accepter.

Alors qu’il pensait cela, Kojou avait soudain levé la tête. Un inconnu s’approchait de lui, comme s’il remplaçait ses compagnons disparus.

C’était un jeune homme portant un smoking argenté. En apparence, il avait quinze ou seize ans. Il était de petite taille et son visage présentait un regard doux, ce qui faisait de lui un joli garçon.

Ses cheveux étaient gris, ses yeux étaient vert jade. Ses cils étaient longs. C’était peut-être pour cela qu’il avait un air fragile qui avait éveillé les instincts protecteurs de Kojou, même s’il était du même sexe.

Au moment où ses traits ciselés avaient captivé les yeux de Kojou, il avait demandé. « Akatsuki, n’est-ce pas ? »

L’appel de son nom par la voix du jeune homme, qui apparemment n’avait pas encore mué, avait finalement ramené Kojou à la raison.

« Et vous êtes ? » demanda Kojou.

« Je m’appelle Kira Lebedev Voltisvala, de la lignée du seigneur de guerre perdu. Je m’excuse de ne pas m’être présentée plus tôt au seigneur du Sanctuaire des Démons d’Extrême-Orient, je vous demande de me pardonner, Quatrième Primogéniteur. »

Le garçon qui se faisait appeler Kira arborait un beau sourire charmant, même dans sa révérence.

« Ce n’est pas comme si c’était mon territoire, alors vous n’aviez pas vraiment besoin de venir me saluer… Mais de toute façon, ravi de vous rencontrer. Ah, vous pouvez m’appeler Kojou. »

En disant cela, Kojou avait fait un sourire amical à Kira. Étant de la lignée du seigneur de guerre perdu, il était probablement un aristocrate de l’Empire du Seigneur de Guerre, tout comme Vattler. Même s’ils avaient le même âge — du moins en apparence — Kojou n’était pas très à l’aise lorsqu’on lui parlait avec un langage aussi étouffant et poli.

« … Comme je m’y attendais, » murmura Kira avec admiration, son regard remontant le long du corps de Kojou. « Vous êtes vraiment un homme effrayant, qui dirige la population depuis les ténèbres par la peur et le chaos plutôt que par des démonstrations de force… Je suis profondément ému. »

« Euh, non, ce n’est pas du tout comme ça… Vraiment, » déclara Kojou.

Alors que Kira lui lançait un regard de pure admiration, Kojou soupira doucement.

Apparemment, Vattler avait donné au garçon une impression manifestement erronée de Kojou. Kira semblait complètement ignorer le fait qu’on jouait avec lui. Il a probablement une personnalité très sérieuse, pensa Kojou, qui avait pitié du garçon. Il pensait que le nouveau venu ressemblait un peu à Yukina, à cet égard.

« Alors, que me voulez-vous ? »

Kira avait discuté avec Kojou en japonais courant, presque trop courant — .

« Oui, si je puis me permettre, nous avons préparé un changement de tenue. S’il vous plaît, purifiez-vous d’abord, puis —, » déclara Kira.

Apparemment, ils avaient prévu des vêtements pour que Kojou puisse se changer.

« “Purifiez-vous”… ? Voulez-vous dire prendre un bain, non ? » demanda Kojou.

Pour une raison inconnue, Kira était devenu timide à ce moment-là, alors même qu’il affichait un petit sourire ironique dans la direction de Kojou.

« Oui. Bien que la vue de vous couvert de sang ait un certain charme… féroce, » déclara Kira.

Kojou avait été un peu décontenancé par le léger souffle qui lui était parvenu à la poitrine. Hé, attends, ce joli visage me déconcerte peut-être un peu, mais c’est un mec. À tous les coups un mec.

« Ha ! Ce n’est pas pour moi. Mais je vous suis reconnaissant de pouvoir prendre un bain. Me montrez-vous où c’est ? » demanda Kojou.

« Oui, si cela ne vous dérange pas, Maître Kojou, » déclara Kira.

« Bien sûr, ça ne dérange pas. Ce bateau est si énorme que je me perdrais sûrement tout seul, » répondit-il.

Kira avait encore salué avant d’aller plus loin. Kojou avait essayé de suivre ses pas lorsque le regard furtif qu’il avait senti de derrière lui avait fait que ses pieds étaient restés immobiles.

Un jeune homme que Kojou n’avait pas reconnu se tenait en haut d’une volée d’escaliers, regardant Kojou en bas.

Il était probablement de la même génération que Kojou. Sa taille était aussi à peu près la même. Il portait un smoking argenté très semblable à celui de Kira, mais l’air antagoniste qui l’enveloppait donnait une impression complètement différente. Le visage du jeune homme était très beau, rappelant une lame d’acier froide. L’hostilité était évidente sur son visage lorsqu’il fixait Kojou du regard.

« Qui est-ce ? » demanda Kojou.

Kira semblait en conflit lorsqu’il avait répondu à la question de Kojou.

« Tobias — le Seigneur Tobias Jagan. Lui aussi est un noble de l’Empire du Seigneur de Guerre, mais —, » répondit Kira.

« Euh… ai-je fait quelque chose pour l’indisposer ? » demanda Kojou.

« Non… Ce n’est pas ça, » répondit Kira doucement. « C’est peut-être, ah… de la jalousie. »

« Jalousie… ? » demanda Kojou.

Pour une raison inconnue, les joues de Kira rougissaient lorsqu’il parlait, et il baissait les yeux avec un regard encore plus contradictoire.

« Oui. Après tout, le Duc Ardeal est toujours très attentif au Maître Kojou, donc…, » déclara Kira.

Mon Dieu, pensa Kojou avec perplexité. Oui, Vattler avait « juré son amour éternel » à Kojou ou quelque chose de stupide comme ça, mais c’était purement lié à sa soif du sang puissant du quatrième Primogéniteur. Ce n’était certainement pas une raison pour que cet homme le considère comme un ennemi. Cela dit, s’il était effectivement « jaloux » de Kojou malgré tout, cela devait signifier — .

Alors que Kojou examinait la question avec une grande et sérieuse intensité, il sentit un étrange frisson monter le long de sa colonne vertébrale.

« … Désolé. Je vais faire comme si je n’avais rien entendu, » murmura-t-il.

Tobias Jagan avait continué à fixer Kojou et Kira sans un mot tant qu’il était visible.

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Claramiel

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