Strike the Blood – Tome 3 – Chapitre 5 – Partie 6

Bannière de Strike the Blood ***

Chapitre 5 : L’Amphisbaena

Partie 6

« Wow… Quelle douleur ! Vous prenez vraiment plus de temps qu’il en faut, quatrième Primogéniteur ! »

Béatrice avait manipulé sa télécommande pour envoyer des ordres aux Masqués. Elle pariait sûrement que même si on ne pouvait pas compter sur un faux ange instable, elle pouvait vaincre Kojou avec les Masqués seulement.

Les deux Masqués en attente descendirent du ciel et lancèrent d’innombrables épées de lumière sur Kojou et son petit groupe. Il y en avait beaucoup trop pour que Yukina puisse les bloquer seule. Mais…

« … Hors de mon chemin, » déclara Kojou.

Sans même tourner la tête, Kojou s’était facilement défendu contre les épées volantes avec sa main droite. C’était tout ce qu’il avait fallu pour anéantir toutes les épées de lumière tordues. C’était comme s’ils avaient été consommés, avec l’espace qu’ils occupaient.

« … Hé, BB, qu’est-ce qui se passe !? » s’écria Kirishima.

L’expression du visage de Kirishima changea complètement en le regardant. Ce n’était pas dans le scénario, il semblait vouloir dire ça en levant les yeux vers la vampire à côté de lui.

Mais Béatrice n’avait rien dit en réponse. Son visage s’était grimacé face à l’humiliation.

« … Senpai, occupe-toi de Kanase. Je m’occupe des Masqués, » Yukina avait transmis son message en se tenant le dos contre celui de Kojou.

« Compris… Et La Folia, alors ? » demanda Kojou.

La Folia avait rendu à Kojou son regard de préoccupation avec un sourire élégant et charmant. « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Battez-vous à cœur joie, Yukina. »

Yukina savait qu’elle n’était pas du genre à dire ça par vanité et par fierté. « Je le ferai, » dit Yukina d’un signe de tête ferme, en sprintant vers Béatrice. Avec la magie rituelle qui augmente la puissance de ses jambes, elle accéléra jusqu’à la vitesse d’une balle.

« Jagra ! » Remarquant l’approche de Yukina, la vampire fit claquer la langue et plaça sa lance Vassal Bestial en position d’attaque.

Cette lance, une arme intelligente, pouvait librement modifier sa forme, sa longueur et son angle d’attaque pour frapper des ennemis depuis différentes portées. Sa vitesse de réaction était bien au-delà des limites humaines, même l’habileté martiale de Yukina l’avait au mieux mise sur un pied d’égalité. Tout cela avait déjà été amplement prouvé.

C’est pourquoi Béatrice affichait un regard ennuyé sur son visage alors qu’elle poussait sa lance avec aisance.

« Vous pouvez essayer, mais ça ne changera pas le résultat, Chamane Épéiste ! Votre lance ne peut pas couper mon Vassal Bes…, » commença Béatrice « Hngg. » Ses paroles de triomphe se transformèrent en un gémissement angoissé.

En glissant devant le Vassal Bestial et en s’élançant droit sur Béatrice, Yukina avait effectué un coup de coude féroce sur son flanc sans défense. Le visage de Béatrice s’était tordu à cause de la douleur féroce des côtes qui se brisaient.

« … Frappe du tonnerre ! »

À bout portant, Yukina poussa plus haut, son coude imprégné d’énergie rituelle. Malgré la taille supérieure de Béatrice, la vampire avait été soulevée de plusieurs centimètres du sol, crachant du sang.

« Qu… qu’est-ce que vous êtes… ? » gémit Béatrice, son esprit dans le chaos. Mais les attaques de Yukina n’avaient pas cessé. Pratiquement collée à elle, Yukina avait piétiné le pied de Béatrice et avait poussé la base de sa paume vers le haut sur son menton. Puis Yukina avait frappé son flanc avec un autre coude.

« Gbah, » Béatrice sursauta, avec son oxygène expulsé de ses poumons.

« Vous… plaisantez. Une petite fille comme ça, me surpassant au corps à corps… »

L’expression de Yukina ne révéla rien en levant les yeux vers une Béatrice encore confuse.

Yukina était une chamane épéiste : une experte formée dans le seul but de combattre les démons. Utilisant le pouvoir des rituels, un Chaman-épéiste frappait son ennemi, inhibant les capacités de régénération démoniaques, et les privant de leur force de combat de manière saine.

Seuls des soldats entraînés au niveau de Kristof Gardos pouvaient se dresser contre Yukina au corps à corps. Les démons qui dépendaient de leur capacité à utiliser les Vassaux Bestials n’avaient aucun espoir de suivre les mouvements de Yukina.

« Votre Vassal Bestial était certainement fort… mais c’est tout, »  le murmure de Yukina ne pouvait plus atteindre les oreilles de la vampire.

Béatrice elle-même était une amatrice du combat. C’est pourquoi son Vassal Bestial s’était battu indépendamment de la volonté de son hôte. En d’autres termes, elle avait laissé le choix du moment de l’attaque et de la défense au jugement arbitraire de la lance.

À proprement parler, la lance était une arme polyvalente.

Cependant, tant que Béatrice avait le contrôle, il y avait un décalage momentané entre l’attaque et la défense, pour la simple raison que Béatrice elle-même ne pouvait pas suivre le temps de réaction de la lance. Une fois que vous l’aviez su, passer outre avait été une affaire insignifiante.

Yukina avait utilisé Snowdrift Wolf comme leurre en attaquant Béatrice avec ses propres mains.

Ce que faisait Yukina était simple. Mais Béatrice n’avait pas pu bloquer elle-même de telles attaques de base.

Avec d’un côté une chamane-épéiste capable de contrôler sa lance à volonté et de l’autre une vampire menée par le nez par sa lance, l’issue du conflit était évidente depuis le début.

Alors que la lance Vassal Bestial volait vers Yukina par-derrière, Snowdrift Wolf, qu’elle avait laissé derrière elle, l’avait abattue. Alors…

« … Distorsion ! » cria Yukina.

De très près, elle effectua un coup de la paume sur la tête de Béatrice, abasourdie. La secousse, directement transmise à son cerveau, avait assommé Béatrice. Saisissant l’occasion, Yukina avait pris la télécommande de sa main.

C’était la télécommande des Masqués. Avec elle, elle aurait dû pouvoir endormir les Masqués, les rendant impuissants.

« Tch… Ce n’est pas bon… »

Voyant leur revanche se terminer à cause de la petite fille ayant complètement écrasé Béatrice, Kirishima était prêt à s’enfuir. Alors qu’il regardait autour de lui, à la recherche d’une issue de secours, il remarqua La Folia, abandonnée et sans défense, et fit un geste agressif de la langue. Sautant du haut de la falaise, il avait atterri sous les yeux de la princesse.

La Folia sortit habilement son pistolet comme si elle l’avait gardé pour Kirishima.

« Pensez-vous que vous pouvez vous en sortir si vous me prenez en otage ? » demanda La Folia.

« Eh bien, c’est comme ça. Je suis contre le mur, là. Résistez et je vais vous faire mal, » déclara Kirishima.

Tandis que la princesse faisait un sourire tendu et sagace, Kirishima abaissa sa posture.

La Folia avait tiré sans prévenir. Sans surprise, Kirishima avait calmement écarté les balles du pistolet, tirées en mode automatique.

« Je vous l’ai dit, le neuf millimètres ne me fera rien du tout ! » s’exclama Kirishima.

« Vraiment ? Je me demande donc si vous pouvez supporter ça, l’homme-bête, » déclara La Folia.

En se débarrassant du pistolet n’ayant plus de munitions, La Folia avait sorti son autre pistolet.

C’était son pistolet à sorts de grande taille, étincelant, et plaqué or. Le manche avait été magnifiquement orné, et une baïonnette d’une quinzaine de centimètres de long avait été fixée sous le long canon du pistolet.

« Un pistolet magique, hein ? C’est un bluff intéressant. Hehe, » gloussa Kirishima dans un rire méprisant.

Un pistolet magique était un pistolet spécial tirant des cartouches de métal précieux avec un pouvoir de rituel scellé à l’intérieur. Extrêmement peu de ces armes avaient été faites, et vous pourriez probablement compter tous les pleinement fonctionnels dans le monde entier sur vos doigts. Ils étaient mieux adaptés à un musée qu’à un champ de bataille.

La puissance de feu était énorme, mais les cartouches étaient très coûteuses, de plus, chaque cartouche devait être chargée à la main. Les canons étaient destinés aux riches rois et aux nobles qui allaient à la chasse au gros gibier. Dans un certain sens, c’était une arme très appropriée pour La Folia, mais ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait appeler une arme bien adaptée au combat.

« Vous feriez mieux de bien viser, Votre Altesse, » déclara Kirishima.

Kirishima avait fait un sourire railleur alors qu’il chargeait directement vers La Folia.

Il savait bien que le pistolet de la princesse n’était pas chargé. Après tout, le pistolet magique était un modèle à un coup, tout ce que Kirishima avait à faire pour voir s’il était chargé était de regarder droit dans le canon.

La Folia avait pointé son arme sur Kirishima. Mais il n’avait aucune raison de craindre une arme sans balle.

Alors que Kirishima s’approchait de l’épaule de la princesse sans défense, un rayon de lumière bleu-blanc s’éleva dans son champ de vision. Alors qu’une douleur féroce déchirait sa poitrine et que du sang frais coulait de partout, Kirishima fit un sourire amer.

« Ha… ha-haha… Qu’est-ce que c’est que ça… ? Merde, vous m’avez complètement piégé, » déclara Kirishima.

Toujours en position de tir, la princesse regarda froidement Kirishima d’en haut.

Une lumière bleu-blanc enveloppait la baïonnette fixée à la bouche du canon. C’était cette lumière qui avait empli le champ de vision de Kirishima et l’avait empalé à travers sa poitrine.

« Je suis très offensée d’entendre que vous employez le mot trompé. Je n’ai jamais dit un mot sur le fait de vous tirer dessus, » déclara La Folia.

La princesse avait déclaré son objection avec désinvolture. Mais Kirishima avait déjà perdu connaissance et s’était effondré au sol et n’avait donc pas pu entendre sa réfutation.

« Lowe… ! Espèce de merde, tu ne peux même pas attacher une truie… ! »

C’était Béatrice qui avait crié à la vue de son subalterne ensanglanté, s’étant remis d’une manière ou d’une autre des dommages qui lui avaient été infligés. Yukina, ayant donné la priorité à la neutralisation des Masqués, n’avait pas infligé le coup de grâce.

Peut-être avait-elle simplement jugé à juste titre que c’était inutile.

Le coup de grâce de Yukina n’avait pas pour but de détruire le corps, mais plutôt de lui faire perdre ses fonctions. La capacité de régénération d’un vampire n’avait aucun sens si ses cellules n’avaient pas été détruites.

En fait, Béatrice, dont le sens de l’équilibre avait été brisé, était toujours incapable de marcher droit. Si elle continuait à résister malgré tout, il ne faisait aucun doute que Yukina pourrait la terminer d’un seul coup cette fois-ci.

Cependant, La Folia rencontra les yeux de Yukina et secoua la tête. C’était comme pour dire. « Ce n’est pas la peine, je me débarrasserai personnellement de Béatrice ». Par conséquent, Yukina s’était simplement tenue à l’écart et avait regardé…

« Vous nous avez vraiment bien eus, petite salope. Merde… C’est trop nul ! » cria Béatrice.

Béatrice avait craché du sang, indignée par le comportement confiant de La Folia.

« Bien… oublions les affaires. Je vous tue tous ! » cria Béatrice.

La lance cramoisie apparut dans la main de la vampire. Elle reflétait peut-être la colère de son maître, mais son Vassal Bestial en forme de lance s’était transformé en une forme plus malveillante qu’auparavant, avec des serres et des épines sur toute sa longueur.

« J’en déduis que vous avez fait la paix ? » demanda La Folia.

Même avec l’épouvantable lance Vassal Bestial sous ses yeux, le sourire agréable et charmant de La Folia ne faiblissait pas. Puis, elle tourna la pointe de sa baïonnette vers la vampire blessée.

« Croyez-vous que vous allez arrêter mon Vassal Bestial avec ce petit couteau ? Ne vous moquez pas de moi… ! » cria Béatrice. Son Vassal Bestial gonfla instantanément jusqu’à presque doubler de sa taille précédente, formant un certain nombre de protubérances dentelées dans le processus, et se précipita vers la princesse.

« Jagra ! Éviscère-là comme un poisson ! » cria Béatrice.

Béatrice avait souri triomphalement. Mais ce que ses oreilles avaient entendu, ce n’était pas La Folia qui criait, mais plutôt le son de son chant ayant un bel hymne.

« … Enfants des dieux qui demeurent en moi, gardien de l’armée, vous qui apportez la victoire au temps de l’épée, vous qui portez les défunts ! »

Un éclair de lumière enveloppa la baïonnette de La Folia avant qu’elle ne termine son chant. La lumière bleu-blanc illuminait la zone autour d’elle comme si c’était le soleil avant de prendre la forme d’une grande lame d’une dizaine de mètres de long.

En un éclair de l’épée de lumière portée par la princesse, la lance Vassal Bestial avait été coupée en deux, brûlant en un clin d’œil.

« … Hein ? »

Béatrice fixa d’un regard vide la dissipation de son Vassal Bestial. Elle savait ce qu’était vraiment l’attaque que La Folia avait déclenchée. Mais cela n’aurait tout simplement pas dû être possible.

« Une lame pseudo-sainte du système Völundr… ! ? C’est fou, vous ne pouvez pas en utiliser une à moins d’être près d’un vaisseau mère avec un réacteur spirituel… ! » s’écria Béatrice.

« Vous avez certainement fait vos devoirs. Des connaissances acquises grâce à Kensei ? » demanda La Folia.

La Folia hocha la tête avec un regard d’honnête admiration.

Le système Völundr était utilisé avec fierté par les chevaliers de la famille royale d’Aldegian. C’était un système de soutien tactique qui utilisait un énorme flux d’énergie spirituelle pour transformer une arme commune en arme spirituelle.

C’était un système puissant, même considéré comme l’ennemi mortel des êtres démoniaques, mais le fait qu’il ne pouvait être utilisé sans un lien avec un vaisseau mère, tel que le dirigeable blindé Ragnvald, limitait son utilisation.

« Mais vous n’êtes pas sans savoir que les femmes de la famille royale d’Aldegian sont de puissantes médiums spirituelles ? » déclara La Folia.

« … Vous ne voulez quand même pas dire que vous avez invoqué un esprit… à l’intérieur de vous !? » Une Béatrice ensanglantée tremblait.

La Folia avait plissé les yeux en souriant. Ses yeux bleus brillaient d’une lumière blanche pale…

« Oui. En ce moment, je suis le réacteur spirituel. Béatrice Basler…, » déclara La Folia.

Puisant dans l’esprit de sa propre chair, la princesse contrôlait l’énorme énergie spirituelle alors qu’elle soulevait la lame en hauteur.

« Pour avoir abattu non seulement des chevaliers, mais aussi des non-combattants… au nom de La Folia Rihavein, je vous déclare coupable. Maintenant, sentez vos péchés contre mon peuple s’abattre, » déclara-t-elle.

En raison des dommages qu’elle avait subis dans son combat avec Yukina, il n’y avait aucun moyen pour Béatrice de se soustraire à l’attaque. L’épée pseudo-sainte s’était enfoncée dans le corps de la vampire de l’épaule vers le bas.

« Soyez… tous maudits… Pourquoi est-ce que ça n’arrive qu’à moi… ? » demanda Béatrice.

La voix de Béatrice avait craché des malédictions alors que le faisceau lumineux embrasait tout son corps.

Si son corps était resté intact au lieu d’être brûlé, c’est parce que La Folia avait neutralisé sa lame au dernier moment. Elle avait été grièvement blessée et même à la porte de la mort. Après plusieurs convulsions féroces, la vampire avait finalement arrêté de bouger.

Ne prêtant plus attention au criminel qu’elle avait puni, La Folia leva les yeux vers le ciel.

Là, dansant dans le ciel, les six ailes déployées, il y avait Faux Ange…

La pseudo-épée sainte du système Völundr ne fonctionnerait pas contre un ange artificiel protégé par une aura divine. Il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait sauver Kanon Kanase maintenant…

« Je crois en vous, Kojou Akatsuki, » déclara La Folia.

La Folia avait fait un sourire charmant aussi beau que n’importe quelle fleur en caressant avec amour la marque laissée sur son propre cou.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Laisser un commentaire