Strike the Blood – Tome 2 – Chapitre 4 – Partie 6

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Chapitre 4 : Le Bicorne

Partie 6

Kojou et Sayaka se tenaient ensemble au sommet d’une colline en pente douce.

C’était la première fois depuis longtemps qu’ils pouvaient voir le soleil brillant au-dessus de leur tête. La brise de mer de l’été faisait du bien sur leur corps froid et humide.

Derrière Kojou et Sayaka, il y avait un cratère qu’on pouvait confondre avec un lac asséché d’environ trois cents mètres de diamètre.

Dans un cercle concentrique, les plaques d’acier qui recouvraient la surface du sous-flotteur s’étaient enfoncées et, au centre de ce cratère englouti, une créature bicorne incandescente faisait vibrer les oreilles par sa seule présence.

« … Vous êtes vraiment quelqu’un de spécial, » murmura Sayaka.

Regardant le cratère, Sayaka poussa un soupir de lamentation, observant ce qui était à côté d’elle.

Mais ses paroles étaient teintées d’un ton qui semblait amusé.

« Certes, cela nous a ramenés à la surface, mais vous n’aviez pas besoin de faire ce cratère ridiculement énorme. Si je ne nous avais pas protégés des débris avec la barrière de la Frappe scintillante, nous aurions tous les deux été enterrés vivants, » déclara Sayaka.

« Si ça vous pose un problème, dites-le-lui. J’allais être bien assez content si ça faisait quelque chose à propos des débris qui bloquaient le couloir, » répliqua Kojou d’une voix qui suintait d’une grande fatigue mentale.

Eh oui, la puissance du Vassal Bestial nouvellement obtenue avait emporté les débris dans le couloir.

C’était tout ce que Kojou voulait. Cependant, ce qui s’était réellement passé, c’est que le Vassal Bestial, se disant que si le plafond est trop haut pour s’échapper, il suffisait de le baisser, alors il s’était engagé dans une destruction totale. En raison des vibrations et des ondes de choc, les piliers et les parois internes du sous-flotteur avaient été pulvérisés et le plafond s’était effondré.

Regulus Aurum était un énorme tas d’ennuis, mais ce cheval sauvage à deux cornes l’était tout autant, peut-être même pire… ou peut-être que cette impression extrêmement horrible n’était que le fruit de son imagination. Mais pour l’instant, il comptait sur cette férocité.

« Yukina est vraiment en danger d’être proche de quelqu’un comme vous, » déclara Sayaka.

Sayaka leva les yeux vers Kojou pendant qu’elle parlait. Il n’y avait rien de l’acuité de sa voix. Elle se blottissait contre lui alors qu’ils se tenaient debout côte à côte, avec un sourire sur son visage.

« C’est pourquoi, cette fois, je prendrai très bien soin de vous. Réglons ça rapidement, » déclara Sayaka.

Le regard de Sayaka se tourna à nouveau vers la direction de l’ancienne arme qui atterrissait. C’était le Nalakuvera blessé contre lequel Kojou et Sayaka s’étaient d’abord battus.

Sa forme n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’ils l’avaient vue. Cependant, ses mouvements étaient clairement différents. Il s’agissait de mouvements intelligents reflétant la volonté d’un pilote. Il s’était servi du terrain effondré comme d’un bouclier lorsqu’il avait lancé un rayon cramoisi.

Seul, Kojou n’aurait probablement jamais pu éviter une attaque aussi peu orthodoxe.

Mais l’épée de Sayaka avait stoppé l’attaque à la vitesse de la lumière. Prenant bien soin de lui comme elle l’avait promis, elle agissait comme le bouclier de Kojou.

« Viens ici, Vassal Bestial Numéro Neuf : “Al-Nasl Minium”… ! » cria Kojou.

La chair du Vassal Bestial, en apparence chatoyante, donnait l’impression d’être comme une oscillation incroyable sans une forme donnée.

Les deux cornes qui sortaient de sa tête résonnaient comme un diapason, se propageant autour de lui en une vibration diabolique à haute fréquence. Cette vibration pourrait réduire les rochers en poussière, déchirer le métal. En termes de gêne pour les voisins, c’était sans conteste le plus affreux des Vassaux Bestiales.

Et le rugissement du cheval à deux cornes devint un barrage d’ondes de choc qui avait assailli le Nalakuvera.

L’énergie magique titanesque possédée par le Vassal Bestial du Primogéniteur avait transformé l’« oscillation » en une masse d’énergie physique et il l’avait pilonnée sur l’arme. Cela avait détruit l’arme des dieux jusqu’à ses entrailles. L’armure avait été brisée, l’endosquelette s’était fragmenté, et le changement radical de la pression de l’air avait chauffé l’air environnant à des milliers de degrés Celsius, brûlant la machine en cendre.

Frappé depuis une distance de plusieurs centaines de mètres, le Nalakuvera s’était arrêté.

« Oh, merde… Le pilote est mort à l’intérieur ? » demanda Kojou.

Il s’agissait de Kojou qui était hors de lui lors de l’attaque impitoyable du cheval à deux cornes.

Il devait y avoir un terroriste du Front de l’Empereur de la Mort Noire dans le Nalakuvera. Il ne pensait pas qu’on puisse survivre à une telle frappe, mais…

« La force vitale d’un homme bête est trop forte pour en mourir. Je ne pense pas qu’il bougera avant un moment, » cria Sayaka dans les oreilles de Kojou, troublé. « Plus important encore, les cinq unités là-bas ! Frappez-les avant que les pilotes n’entrent ! »

« C-Compris ! » déclara Kojou.

Sayaka montrait du doigt les Nalakuvera qui avaient été sortis de l’Oceanus Grave. En l’absence de pilotes, les unités étaient inertes, même maintenant. Si cela restait ainsi, il aurait dû être possible de les écraser sans aucune difficulté.

Cependant, lorsque la créature à deux cornes incandescente s’était déplacée pour attaquer l’essaim d’armes anciennes, son corps géant avait été frappé sur le côté par une explosion tout aussi géante.

« … Vraiment !? » s’écria Kojou.

Ce qui avait arrêté l’avance du bicorne, c’était un disque volant qui crachait des flammes. Il ressemblait beaucoup aux chakrams utilisés par un certain dieu de la bataille de la Chine occidentale. Et le chakram qui s’était violemment écrasé sur la créature à deux cornes explosa, l’enveloppant dans un tourbillon géant de feu.

Apparemment, le chakram fonctionnait vraiment comme un missile avec une ogive remplie d’explosifs.

Sa puissance était probablement égale ou supérieure à celle des missiles guidés pour attaquer les zones urbaines. Ce n’était pas assez de puissance pour vaincre d’un seul coup le Vassal Bestial du Primogéniteur, mais elle était certainement capable d’arrêter la charge de la créature bicorne.

Le Vassal Bestial incandescent ennuyé par l’attaque s’était débarrassé des flammes qui persistaient sur tout son corps.

La créature à deux cornes s’était ensuite dirigée vers le pont arrière de l’Oceanus Grave. Quelque chose d’énorme avait déchiré la coque du beau mégayacht et en avait émergé.

Cette chose était couverte du même type d’armure que le Nalakuvera, mais beaucoup, beaucoup plus grande. Elle avait huit pattes et trois têtes. Son torse était gonflé comme celui d’une reine fourmi. Des chakrams creusés dans les interstices de l’armure recouvrant le torse étaient présents, ressemblant à un système de lancements multiples de fusées…

Il lança une volée massive de chakrams vers la créature bicorne rugissante et menaçante.

« Kojou Akatsuki, à terre ! » cria Sayaka.

« Quoi… !? » s’exclama Kojou.

Sayaka avait déplacé son épée, créant une barrière défensive. L’air au-dessus de la barrière protégeant Kojou et Sayaka avait été rempli de flammes venant des explosions. La créature bicorne avait libéré sa propre onde d’oscillation pour contrer la volée de chakrams. Les deux puissantes forces s’étaient violemment affrontées, répandant d’incroyables destructions dans toute la région.

Tandis que le vent le secouait, Kojou leva les yeux, abasourdi.

Les dommages n’étaient pas limités au sous-flotteur no 13. Ayant perdu leur cible dans les flammes de l’explosion, plusieurs chakrams étaient tombés sur l’Île d’Itogami.

De grandes explosions avaient éclaté les unes après les autres. De la fumée noire s’était répandue de l’intérieur de la ville.

« Pourquoi… est-ce en train d’arriver… ? » demanda Kojou.

Kojou, tombant faiblement à un genou, s’était mis en colère et avait cogné fort contre le sol.

Les habitants des environs auraient dû être évacués par la garde de l’île. Mais cela n’avait pas changé le fait que des dommages s’étaient produits. Comme un véritable groupe terroriste, le Front de l’Empereur de la Mort Noire détruisait sans discernement la vie de personnes sans aucun lien de parenté.

La Reine Nalakuvera, déjà en mouvement, avait atterri doucement sur le sous-flotteur.

Les cinq autres Nalakuvera avaient également bougé.

Fonctionnant en parfaite synchronisation, ils avaient encerclé Kojou et Sayaka. Il ne fait aucun doute qu’ils étaient commandés par la reine Nalakuvera.

C’était donc la vraie forme des armes. C’était des armes destinées à combattre en tant qu’unité dans la poursuite d’objectifs opérationnels.

« Hmmmm… alors c’est la vraie force du Nalakuvera ? »

Tandis que Kojou broyait ses dents sans réfléchir, ses oreilles détectèrent la voix d’un homme qui venait de quelque part. C’était Vattler, marchant tranquillement au milieu de la fumée parfumée au charbon de bois.

« Tu m’as vraiment bien eu, Gardos, en gardant un atout comme ça dans ta manche. Qu’allez-vous faire, Kojou ? Je devrais peut-être le faire à votre place ? » demanda Vattler.

Vattler parla à Kojou avec ses crocs blanc sortie comme s’il s’agissait d’un défi. Même dans ces circonstances, l’homme snobinard se comportait avec une courtoisie particulière.

Kojou avait fait un bruit désagréable de sa langue et le regarda d’un air hostile.

« Je vous ai dit de ne pas vous en mêler, Vattler… ! J’en ai assez que tout le monde fasse ce qu’il veut ! » cria Kojou.

Comme s’il dépassait son point d’ébullition, le corps de Kojou avait été enveloppé d’une véritable colère. Les flammes avaient été allumées, réveillant l’esprit combatif qui se cachait en Kojou, faisant bouillir son « sang » de Primogéniteur.

« Je me fiche de savoir si c’est contre vos terroristes ou vos armes anciennes ou quoi que ce soit d’autre. À partir de maintenant, c’est mon combat ! » déclara Kojou.

Vattler regarda avec un sourire d’admiration l’aura menaçante qui enveloppait Kojou.

Et, aussitôt à droite de Kojou, une petite silhouette s’avança, comme si elle prenait naturellement sa place.

« … Non, Senpai. C’est notre combat, » déclara la fille nouvellement arrivée.

C’était une jeune fille en uniforme de collégienne, portant une lance en argent. Pour une raison ou une autre, Yukina Himeragi regardait Kojou d’un air renfrogné.

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Claramiel

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