Strike the Blood – Tome 2 – Chapitre 1 – Partie 7

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Chapitre 1 : Depuis l’Empire du Seigneur de Guerre

Partie 7

L’homme se trouvait dans un coin d’une pièce morne où l’on voyait du métal nu.

Le seul son dans ce laboratoire silencieux et peu éclairé était celui des ventilateurs de refroidissement. La température était assez basse pour que les expirations se transforment en brume blanche, sans doute pour protéger les circuits électroniques entassés dans la pièce comme un bosquet dense d’arbres.

L’image affichée par le moniteur central énumérait des caractères étranges d’origine inconnue.

Sans aucun avertissement, les portes de séparation du laboratoire s’étaient soudainement ouvertes.

Un groupe de trois personnes étranges avait fait irruption.

Deux d’entre eux étaient des hommes en costume noir. La troisième était une jeune femme portant une robe couverte de volants. La femme avait un visage de chérubin comme celui d’une petite fille.

La chaise de l’homme avait grincé lorsqu’il s’était retourné pour faire face aux intrus qui n’étaient pas à leur place.

« Qui êtes-vous, vous autres ? C’est une zone classée de Rang 6. L’entrée de personnel non autorisé est strictement —, » commença l’homme.

Les fixant comme un oiseau de proie dont le nid avait été perturbé, il menaça les hommes en noir. Mais son expression était devenue rigide au milieu de la phrase. Il avait remarqué les badges d’identification que portaient les hommes en costume.

« … Je présume que vous êtes Yousuke Makimura de la Kano Alchemical Industries Research Branch, » l’un des hommes en costume noir parlait d’une voix impersonnelle, dépourvue d’inflexion.

Les insignes identifiant les hommes en costumes portaient de simples cercles magiques d’étoiles à cinq branches pour leur protection personnelle. Ces hommes avaient été identifiés comme étant des Mages Anti-Démon nationaux affectés à l’Unité Spéciale Anti-Démon de la Police du District qui s’occupait des délits nationaux de sorcellerie.

« Chef de la recherche Makimura. Nous pensons que ce laboratoire utilise du matériel en violation de la Loi sur le contrôle des importations de produits de sorcellerie. Nous exigeons que vous nous remettiez toutes les données de recherche sur place ainsi que tous les matériaux, » déclara le même homme en noir.

« Violation de la loi sur le contrôle des importations ? » demanda Makimura.

L’homme nommé Makimura se leva de son siège, la sueur apparaissant sur son front.

« Attendez. Il doit y avoir une erreur ! C’est un laboratoire qui décode les langues anciennes. Nous avons l’autorisation de la Société d’Administration. Si vous parlez au directeur…, » commença Makimura.

« Il y a quelques jours, nous avons appréhendé un subordonné de Kristof Gardos, » l’autre homme en costume noir avait sorti un pistolet, informant le chercheur d’une manière dominatrice.

Makimura avait fortement inhalé.

« Je vous place en état d’arrestation en vertu de l’article 5 du Code spécial de sécurité publique du district. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal. Vous devriez faire attention à ce que vous dites et faites, » déclara le deuxième homme.

« Argh… ! » Makimura avait gémi.

L’homme en costume noir avait pris le bras de Makimura et lui avait passé les menottes… Mais à ce moment, l’homme en costume noir avait été assailli par un impact puissant.

Comparé à l’élégant Makimura, l’homme en costume noir avait une carrure beaucoup plus robuste. Il y avait une différence de poids entre eux d’une quarantaine de kilogrammes environ. Mais lorsque Makimura secoua le bras de l’homme en costume noir, c’était ce dernier qui s’envola. L’homme en noir s’écrasa contre un pilier voisin, expirant d’angoisse alors qu’il s’effondrait sur le sol.

Tout comme certains reptiles modifiaient le pigment de leurs cellules selon leur humeur, Makimura était capable de changer la nature même de ses cellules selon sa propre volonté. C’était un homme bête, un loup-garou. Le chercheur s’était transformé en un redoutable berserker avec la force et la violence d’une bête féroce.

L’autre homme en noir avait instantanément tourné son pistolet sur Makimura. D’un mouvement bien entraîné, il avait tiré des balles d’alliage d’argent et d’iridium, communément appelées Tueurs de Lycan. Cependant, Makimura avait glissé devant la pluie de balles et avait fait tomber le pistolet des mains de l’homme en costume noir.

Il fit alors un saut puissant vers les portes de séparation encore ouvertes, tentant de s’enfuir à l’extérieur.

« C’est donc un démon non enregistré… un sympathisant du Front de l’Empereur de la Mort Noire ? » la femme qui surveillait le dos de Makimura alors qu’il fuyait, Natsuki Minamiya, murmura comme si elle s’ennuyait beaucoup. Puis, elle avait discrètement donné son ordre.

« … Astarte, ça ne me dérange pas si tu es un peu dure. Arrête-le. »

« Acceptez. »

Comme pour empêcher Makimura de s’échapper, une petite fille aux cheveux indigo se tenait devant les portes de séparation.

Elle avait une peau blanche, comme translucide et des yeux bleus. Elle avait un visage parfaitement symétrique. La jeune fille donnait l’impression d’être un être vivant, mais elle semblait fragile et féerique.

La fille portait une robe à tablier avec un grand espace ouvert sur le dos. En voyant la jeune fille sans arme, le Makimura bestial avait férocement dénudé ses crocs en riant.

« Homoncule !? Tu crois que cette gosse peut m’arrêter… ! » s’exclama Makimura.

« … Exécution de “Rhododactylos.”, » déclara Astarte.

L’instant d’après, c’était comme si la chair d’Astarte était déchirée par l’aile qui sortait de son dos et qui brillait des couleurs de l’arc-en-ciel. L’onde de choc avait déformé l’air à l’intérieur du labo. C’était une impulsion d’énergie magique si dense qu’elle gagnait en solidité et en masse physique. Baigné dedans à bout portant, Makimura hurla.

« Quoi… !? »

L’aile qui avait poussé du dos de la jeune fille avait pris la forme d’un bras géant. C’était le bras d’un golem, couvert d’une armure aux couleurs de l’arc-en-ciel. Avec toute la force d’un canon, son poing avait frappé de plein fouet le loup-garou.

Le son gênant et brutal donnait l’impression que l’os et la chair étaient écrasés.

C’était une force qui aurait sûrement tué n’importe quel humain normal. Mais la petite fille nommée Astarte n’avait apparemment rien caché.

« Un… un Vassal Bestial !? C’est de la folie… Pourquoi un homoncule a-t-il un Vassal Bestial… !? » s’écria Makimura.

Crachant une masse de sang, Makimura fit un gémissement frêle qui semblait délirant.

Les yeux sans expression d’Astarte, comme la surface d’un lac calme, regardaient Makimura de haut alors que le bras s’étendant de son dos retenait son corps. La vraie nature de ce bras géant était une masse sensible d’énergie magique connue sous le nom de Vassal Bestial.

Il s’agissait de bêtes appelées d’un autre monde, prenant une forme physique en échange de la consommation de la force vitale de leur hôte.

Au fur et à mesure que les familiers agissaient, c’étaient les pires des pires, épuisant soudainement la force vitale de leurs contractants et leur accordant la mort.

Mais de la même façon, la capacité de combat d’un Vassal Bestial était immense. C’est parce que les vampires pouvaient utiliser les Vassaux Bestiales qu’ils étaient les plus redoutables de tous les démons.

Et seuls les vampires, aux forces de vie « négatives » infinies, pouvaient apprivoiser les Vassaux Bestiales…

Astarte était la seule et unique exception. Rhododactylos était un Vassal Bestial artificiel construit pour un certain objectif par un apôtre armé lotharingien.

Makimura, incapable de maintenir son état bestialisé en raison des blessures graves qu’il avait subies, toussa violemment lorsqu’il revint à sa forme humaine. Se précipitant pendant qu’ils en avaient l’occasion, les hommes en costumes noirs avaient attaché un anneau de métal autour du cou de Makimura. Il s’agissait d’un dispositif de rétention anti-démon qui utilisait un faible courant électrique pour jeter le système nerveux dans le désarroi et prévenir la bestialisation.

« … Je suis vraiment désolé, instructrice Minamiya. Votre aide a été inestimable. »

L’un des hommes en noir, appuyé sur son bras cassé, déclara des mots de remerciement à Natsuki. Elle secoua élégamment la tête en ouvrant un éventail à volants noirs.

« Pas besoin de me remercier. Ce n’est pas moi qui ai fait le travail, » déclara Natsuki.

Tandis qu’elle parlait, elle reniflait d’un air ennuyé. Bien que sa façon de parler soit dominatrice, sa voix trop enfantine et sa grâce naturelle l’empêchaient de la faire voir comme grinçante.

En effet, les hommes en noir se réjouissaient de la froideur avec laquelle elle les traitait. Tout cela faisait partie du charme de Natsuki.

Entre-temps, elle avait regardé plusieurs photographies réparties sur le bureau de Makimura.

Il s’agissait de photos de tablettes de pierre qui avaient été extraites de ruines anciennes. Gravés sur les faces des tablettes de pierre étaient les mêmes symboles indéchiffrables que ceux affichés sur l’écran du laboratoire. Mais en regardant simplement ces lignes de texte, elle comprenait instinctivement.

Ce qui était écrit ici contenait une puissance terriblement dangereuse…

« Voici donc ce que le Front de l’Empereur de la Mort Noir s’est donné la peine de faire entrer clandestinement depuis l’Asie du Sud-Est… Ce n’est pas une simple relique après tout… Où est l’original ? » demanda Natsuki.

« … Impossible de confirmer la cible. Hypothèse : La cible a déjà été retirée de cette installation, » répondit Astarte avec désinvolture aux réflexions de Natsuki. La fille homoncule avait pointé du doigt une caisse d’expédition en métal laissée dans un coin de la pièce.

Bien qu’il s’agisse d’un type spécial sur lequel étaient empilés des sceaux rituels, il était vide, les sceaux étaient déjà brisés.

Quelqu’un avait dû prendre les tablettes de pierre contenues ailleurs.

« En d’autres termes, est-ce donc trop tard ? » demanda Natsuki.

Alors qu’elle se demandait ça d’une voix déplaisante, Natsuki leva les yeux vers l’image affichée par l’écran.

D’une manière ou d’une autre, Makimura avait utilisé les installations de recherche de sa propre entreprise pour déchiffrer la tablette de pierre. Mais le déchiffrage n’était pas encore terminé, la seule chose qu’il avait réussi à déchiffrer était un seul mot. L’expression de Natsuki s’aiguisa lorsqu’elle regarda les caractères qui formaient le mot : « Nalakuvera ».

« C’est de la folie… À quoi pensez-vous, Kristof Gardos… ? » demanda Natsuki.

Makimura, toujours par terre, avait fait un rire aigu en écoutant leur conversation.

C’était le rire bruyant et fou d’un terroriste qui aspirait à la destruction mondiale.

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Claramiel

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