Strike the Blood – Tome 13 – Chapitre 4 – Partie 5

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Chapitre 4 : Les roses du Tartare

Partie 5

Les vassaux bestiaux incomplets des Roses avaient des formes variées. L’un ressemblait à une chauve-souris, l’autre à un oiseau de proie vorace. Leurs mouvements étaient peut-être si simples parce qu’ils ne possédaient pas une sensibilité complète. Ils n’avaient qu’un seul comportement : envelopper leur corps de flammes d’énergie démoniaque et foncer droit sur leurs cibles.

Parmi eux se trouvait un petit vassal bestial qui ressemblait à un dinosaure; il attaqua Kojou en lui assénant des coups de serres enveloppées de flammes. Juste avant de le frapper, une lame d’argent l’abattit.

La lance de Yukina, qui annulait l’énergie démoniaque, le transperça. Le loup de la dérive des neiges, l’arme secrète de l’Agence du Roi Lion, était une lance purificatrice capable d’anéantir même un Primogéniteur vampirique. La lueur de l’effet d’oscillation divine s’enroula autour de sa lame argentée, écrasant le vassal bestial des Roses comme une fragile canne à sucre, puis il disparut.

« Himeragi… ! Désolé, tu m’as sauvé la vie ! »

« Ne pense pas à cela. Je suis ton observatrice, c’est donc tout à fait naturel. Plus important encore, Senpai… »

« J’ai compris. À ce rythme, la ville ne tiendra pas assez longtemps pour qu’Asagi atteigne la porte de la clef de voûte », marmonna Kojou en essuyant la sueur qui coule sur son front.

Les vassaux bestiaux du quatrième Primogéniteur, invoqués par Kojou, étaient débordés. Cependant, des vassaux bestiaux, forgés à partir du cercle magique dans le ciel et apparemment sans limite, étaient presque descendus jusqu’à la ville. Kojou avait beau essayer, il lui était impossible de les intercepter seul.

La quantité d’énergie démoniaque dont disposait le quatrième Primogéniteur était presque illimitée, mais la volonté de Kojou de la contrôler ne l’était pas. Le contrôle de ces vassaux, trop puissants, lui pesait sur les nerfs et accélérait sa fatigue. Au train où allaient les choses, il ne restait plus qu’à attendre que les vassaux de Kojou ne deviennent fous.

« Que devons-nous faire, Himeragi ? »

« C’est… Si nous ne pouvons pas arrêter l’approvisionnement des Roses du Tartare en énergie démoniaque, vaincre la lanceuse de sorts qui les contrôle est la seule solution. »

« Lanceuse de sorts… ? »

« Oui. Il doit y avoir une lanceuse de sorts qui maintient le cercle magique ayant dérobé le contrôle des bracelets d’enregistrement des démons. »

« Une lanceuse de sorts… Je vois, celle que Senga a appelée Raan doit être elle… »

Juste avant que les Roses ne passent à l’action, Senga avait transmis un ordre à sa camarade par le biais du micro d’un écouteur. L’ordre était destiné à la dernière membre de Tartarus Lapse, qu’ils avaient rencontrée à l’hôpital pour animaux. Elle était probablement la plaque tournante du cercle magique.

« Mais comment faire pour savoir où elle se trouve… ? »

« Je suis désolée… Senpai… J’ai essayé d’utiliser des rituels de recherche, mais je n’ai pas la force de couvrir toute l’île d’Itogami. »

Dépitée, Yukina baissa les yeux en secouant la tête, sur le point de pleurer. En tant que chamane épéiste, elle s’était spécialisée dans le combat rapproché contre les démons. Les sorts rituels complexes ne faisaient pas partie de ses compétences.

« Tu n’as pas à t’excuser, Himeragi. Ce n’est pas comme si je pouvais le faire. »

« Non, mais… »

« En fin de compte, on ne peut rien faire d’autre qu’attendre qu’Asagi règle le problème du piratage. Ça s’est passé exactement comme l’avait dit Mogwai. Merde ! »

Kojou laissa échapper un petit rire en écartant les bras. L’IA sarcastique avait sans doute conseillé à Kojou et Yukina de protéger l’île, car il avait compris dès le départ que cela se produirait.

Mais peut-être que même les meilleurs superordinateurs du monde n’avaient pas pu prédire que les Roses du Tartare étaient un cercle d’invocation aussi pénible, pensa Kojou.

Les dégâts causés aux zones urbaines augmentaient de façon évidente. La propagation des Vassaux bestiaux des Roses s’intensifiait, leur puissance destructrice actuelle étant largement supérieure à celle de Kojou. Kojou ne pouvait plus protéger l’île d’Itogami tout seul.

Ça ne sert à rien, pensa Kojou, frappé par un pressentiment de désespoir. Et puis…

Dans un rugissement incroyable, un gigantesque rayon de lumière traversa le ciel de l’île d’Itogami.

 

+++

Il s’agissait d’un canon rituel de grande taille, semblable à l’artillerie principale d’un navire de guerre.

Il détenait une quantité d’énergie magique écrasante, comparable à celle des vassaux bestiaux d’un Primogéniteur. L’attaque avait englouti des dizaines de vassaux bestiaux invoqués par les Roses du Tartare, qui n’avaient même pas eu le temps de crier avant d’être effacés.

« Der Freischütz… », murmura tardivement Yukina en réalisant la véritable nature de l’attaque soudaine du canon à sortilèges rituel.

Une seule flèche lancée à grande vitesse avait créé l’énorme faisceau. Le sifflet intégré à son extrémité servait à lancer des sorts à une intensité trop élevée pour être reproduite par des êtres humains.

Il s’agissait d’une flèche magique de Der Freischötz, un prototype d’arme de suppression de zone accordé à une danseuse de guerre chamanique particulière de l’Agence du Roi Lion.

La flèche sifflante venait de s’envoler, produisant un son étrange.

Ce son étrange créa d’innombrables cercles magiques de petite taille, qui se transformèrent chacun en une flèche de lumière tirant précisément sur les vassaux bestiaux des Roses qui descendaient sur les zones urbaines — les projectiles ne frappaient rien d’autre.

« Multiciblages avec des projectiles tueurs… Cette technique, ce n’est pas possible… »

« Incroyable », murmura Kojou, les yeux écarquillés. Yukina, juste à côté de lui, était tout aussi captivée par les événements dans le ciel.

Leurs deux champs de vision captèrent une petite silhouette noire qui ressemblait à un oiseau. Elle semblait fendre l’atmosphère, planant juste au-dessus de la surface de l’océan. Alors qu’elle s’approchait de l’île, ils se rendirent compte que cette « petite » silhouette était en fait très grande.

Son corps serpentiforme rappelait les dinosaures disparus depuis longtemps, et ses ailes géantes avaient une envergure de plus de dix mètres. C’était un dragon à la crinière couleur acier.

« Kojou ! Yuki ! »

L’une des filles chevauchant le dos du dragon leur fit un signe de la main.

Kojou connaissait son nom. Il avait rencontré la chamane épéiste sur le continent, quelques jours plus tôt.

« Yuiri ?! Et Sayaka… et Shio aussi… ! »

Les yeux de Yukina s’écarquillèrent de surprise. Outre Yuiri Haba, deux autres filles se trouvaient sur le dragon. Chacune tenait un arc en argent à portée de main. Il s’agissait de Sayaka Kirasaka et Shio Hikawa, deux danseuses de guerre chamaniques de l’Agence du Roi Lion. Ce sont elles qui avaient déclenché les flèches de sortilège ayant abattu les vassaux bestiaux des Roses.

« Tu es… Glenda, c’est ça ?! »

« Daah ! »

Le dragon argenté se transforma en volant vers le bâtiment sur lequel Kojou et Yukina se tenaient. L’énorme dragon se transforma en une jeune fille aux longs cheveux, de petite taille.

Une fois sa transformation terminée, la jeune fille était nue. Kojou se raidit lorsque la jeune fille nue l’enlaça.

« Aaaaagh ?! Attends une seconde… Qu’est-ce que tu fais, Kojou Akatsuki ? »

« Glenda, attends ! Des vêtements, mets des vêtements ! !! »

Sayaka et Yuiri se précipitèrent nerveusement aux côtés de Kojou.

Shio, qui lançait un regard froid à Kojou, s’approcha de Yukina. « Yukina Himeragi, tu sembles aller bien. Puis-je te demander de m’expliquer la situation ? »

« Oui, Shio. Mais comment diable es-tu arrivée sur l’île d’Itogami… ? »

« À l’origine, nous étions proches de l’île d’Itogami. À cause de la formation des huit trigrammes qui nous bloquait, nous ne pouvions pas nous en approcher, mais d’une manière ou d’une autre, nous avons réussi à la déchiffrer, et ensuite… »

« Tu as réussi à déchiffrer un rituel des Huit Trigrammes ainsi ?! »

« Ah, eh bien… Ce n’est pas comme si je l’avais fait toute seule… »

Les éloges de Yukina avaient suscité une expression de malaise chez Shio.

Apparemment, elle avait du mal à expliquer que sa réussite était le fruit d’un effort commun entre elle et Sayaka, ce qui correspond tout à fait à la personnalité de Shio.

Puis, en voyant Shio et Yukina discuter si chaleureusement, Sayaka fit nerveusement irruption.

« Qu’est-ce que tu fais à te lier d’amitié avec ma Yukina, Shio Hikawa ?! »

« Parce que Kirasaka, tu t’es laissée distraire par un homme et tu as pris tout ton temps ! »

« Pardon ?! Je te signale que ce n’est pas comme s’il me distrayait à ce point. ! »

« Non, tu étais totalement concentrée sur lui. J’avais l’impression que tu ne visais rien d’autre. »

« Ce n’est pas vrai ! Et si tu dis ça, Yuiri Haba est beaucoup plus… »

« Yuiri n’a rien à voir avec ça ! »

Pendant un moment, Yukina regarda, abasourdie, ses deux aînées se lancer des œillades. Mais jugeant que ce n’était pas le moment pour ce genre de choses, elle reprit rapidement ses esprits.

« Hum… Puis-je vous expliquer… ? » commença-t-elle en se raclant la gorge.

En le voyant, Sayaka et Shio s’empressèrent de se calmer.

« La situation, comme vous pouvez le voir, est une attaque aveugle visant toute la ville d’Itogami. L’instigateur est un groupe de démolition de Sanctuaire des démons qui se fait appeler Tartarus Lapse. Parmi les membres connus, on trouve une vampire se faisant appeler December, un praticien du feng shui nommé Takehito Senga, un homoncule pyrokinésiste adolescent nommé Logi, ainsi qu’une tireuse d’élite. »

« Et aussi, un pirate informatique qui a pris le contrôle du système de bracelets d’enregistrement des démons », ajouta Kojou, tandis que Glenda lui grimpait toujours sur le dos.

« Les bracelets d’enregistrement des démons… Je vois; c’est donc ça… »

« C’est sûrement de là que provient l’énergie démoniaque qui permet d’invoquer les vassaux bestiaux. »

Shio et Sayaka hochèrent la tête, comprenant immédiatement. Bien que leur esprit de coopération présente de nombreux défauts, elles étaient en effet d’excellentes mages d’attaque.

Kojou poursuit. « Asagi se rend à la Porte de la Clef de Voûte pour régler la situation. En attendant, nous devons protéger l’île de ces vassaux bestiaux, mais… »

« En d’autres termes, nous devons trouver le lanceur de sorts qui contrôle le cercle magique ? » Sayaka l’interrompit. La façon dont elle exposait son plan avec tant de facilité le choqua.

« Tu peux le faire ? »

« Mais bien sûr ! » En se retournant vers Kojou, surpris, Sayaka bomba le torse avec fierté.

Shio enchaîna sans perdre une seconde. « Les danseurs de guerre chamaniques de l’Agence du Roi Lion sont des experts en sorts ritualistes et en assassinats. Nous apprenons également des méthodes pour contrer les sorts ritualistes. Retracer un lanceur de sorts est la base la plus élémentaire. »

« Attends… J’avais prévu de dire ça… ! »

« Écho… »

Prenant des parchemins de sorts dans la poche de son uniforme, Shio entonna un chant abrégé. Les parchemins avaient alors pris la forme d’une volée d’innombrables oiseaux qui s’étaient dispersés dans tous les coins de l’île d’Itogami.

« Ah, bon sang ! »

Sayaka éparpilla également des parchemins de sorts, apparemment pour contrarier Shio. Le nombre de shikigamis produits par les deux danseuses de guerre chamaniques s’élevait à un peu plus d’une centaine. Ils se mirent en rangs ordonnés et commencèrent à tourner dans le ciel au-dessus de l’île, à la recherche de l’emplacement du lanceur de sorts, traçant l’énergie démoniaque des Roses du Tartare.

« C’est parti. Nous devons gagner du temps jusqu’à ce que nous puissions localiser l’emplacement du lanceur de sorts. »

« Yuiri, désolée, mais je compte sur ton soutien. Il va falloir un certain temps pour recharger l’énergie rituelle. »

Sayaka et Shio s’adressèrent toutes deux à leur camarade, tout en déployant leurs arcs recourbés en argent.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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