Chapitre 2 : Voici le Chien de Garde
Partie 2
Kojou avait amené Yukina dans un bâtiment voisin qui contenait un centre commercial promettant que dans cet unique établissement, vous pouviez subvenir à tous les besoins de votre ménage. Au moment où ils étaient entrés dans le magasin, les yeux d’Yukina s’étaient agrandis et ils étaient restés comme ça pendant tout le séjour dedans.
Il n’y avait rien d’inhabituel dans ce magasin. L’Île d’Itogami, une ville de recherche loin du continent, avait sa part de magasins peu recommandables vendant des appareils et des médicaments suspects, mais par rapport à cela, ce n’était qu’un magasin général assez complet pour les besoins quotidiens.
Cependant, il semblerait qu’Yukina n’avait jamais été à l’un des endroits connus comme un centre pour la maison et le jardinage. La jeune fille était stupéfaite de voir un magasin de cette envergure pour la première fois de sa vie. Elle regardait les produits qui tapissaient les étagères avec une suspicion clairement visible sur son visage.
« Est-ce une arme ? On dirait une sorte de masse, » demanda-t-elle.
« Non, c’est juste un club de golf. C’est pour un sport, » Kojou avait répondu à la question complètement franche d’Yukina avec un regard perplexe. Il ne savait pas à quel point elle avait posé cette question sérieusement.
« Est-ce que c’est vrai ? Et puis qu’en est-il de cet engin lourd qui ressemble à un lance-flammes... ? » demanda Yukina.
« C’est un nettoyeur à pression. On l’utilise pour laver les voitures, » répondit-il.
« C’est une arme, c’est sûr. Je l’ai vu dans des films, » déclara Yukina.
« Une tronçonneuse, euh ? Eh bien, je suppose que c’est une arme..., » répondit-il.
« Ah, j’ai appris ça à l’Organisation du Roi Lion. Quel magasin effrayant ! Ils vendent même ce genre d’arme, » déclara Yukina.
« N’est-ce pas juste un détergent liquide... ? » demanda Kojou.
« Oui. Mais tu peux l’utiliser pour créer du gaz toxique. En mélangeant un composé acide avec un composé chloré…, » commença-t-elle à expliquer.
« Non ! Tu ne l’utilises pas comme ça, JAMAIS ! » cria Kojou.
Après avoir acheté tout ce dont Yukina avait besoin, Kojou était vraiment épuisé. Les dommages causés par le test de rattrapage du matin et le semi-marathon s’additionnaient à tout ça.
D’autre part, une expression plutôt joyeuse était venue du côté d’Yukina. Il semblait qu’elle aimait beaucoup le magasin d’article ménagé et de jardinage. Elle avait aussi l’air heureuse d’aller faire des achats avec quelqu’un d’autre comme ça.
« Au fait, est-ce que ça te va de payer pour tout ça, Himeragi ? Tu as acheté pas mal de choses ici, » ils avaient quitté le magasin et se rendaient à la gare routière quand Kojou lui avait demandé ça.
Yukina hocha la tête de façon décontractée. « Pas de problème. J’ai reçu une allocation à l’avance pour toutes mes dépenses de ce genre. »
« Ahh, alors c’est ça, » Kojou l’avait accepté sans avoir le moindre doute. Même si elle était apprentie, il aurait été étrange d’envoyer un Mage d’Attaque en territoire inconnu sans au moins ce niveau de soutien.
« Budget pour les dépenses, hein ? De combien parle-t-on ici ? » demanda-t-il.
« Dix millions de yens, » répondit-elle.
« Dix millions... !? » s’exclama Kojou en regardant la réponse calme d’Yukina. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas le genre d’argent que vous alliez donner à un lycéen. En voyant Kojou immobile avec un regard abasourdi, une expression mystérieuse était apparue sur le visage d’Yukina.
« La comptable de l’Organisation du Roi Lion a dit que comme j’allais à l’encontre du quatrième Primogéniteur, je pouvais périr à tout moment, donc je ne devais pas avoir de regrets, donc... c’est à cela que sert le budget qui m’a été attribuée. »
« C’est donc de ma faute !? Tu es riche à cause de moi ? » s’écria-t-il.
Franchement, Kojou voulait crier. Il pouvait comprendre la logique d’un budget pour les dépenses croissant au fur et à mesure que la mission devenait plus dangereuse, mais l’inconvénient de l’arrivée d’Yukina était surtout le sien : l’entraîner dans un combat avec des démons, lui priver de sa vie privée, le menacer avec cette lance folle. Alors pourquoi sa tirelire était-elle plus grande que la sienne ?
Mais, si Kojou criait tous ses problèmes, Yukina le prendrait mal.
« Je suis désolée, Senpai, de te faire porter toutes les affaires, » déclara Yukina.
« Oh, ce n’est vraiment pas un problème. Tu ne peux pas tout porter toute seule, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.
« Oui. T’avoir avec moi m’a vraiment aidée, Senpai, » Yukina avait souri pendant qu’elle parlait.
Kojou haussa sans dire un mot les épaules. À l’intérieur des sacs qui se balançaient des mains de Kojou se trouvaient les nécessités quotidiennes qu’Yukina avait achetées : rideaux de chambre à coucher, tapis de bain, pantoufles de toilette, tasses et brosses à dents, tasses et verres. Kojou pensait que c’était exactement comme ce qu’un couple d’étudiants feraient juste après avoir emménagé ensemble.
Et, alors que Kojou portait les sacs avec Yukina, ils arrivèrent à la plate-forme d’embarquement du monorail...
« — Kojou ? » Il y avait une voix surprise juste devant eux qui retentit à ce moment-là.
« Euh ? »
Kojou avait levé le visage de manière automatique lorsque quelqu’un avait crié son nom. Debout, il y avait une lycéenne séduisante, et même magnifique qui se trouvait là. Son visage était très familier à Kojou.
« Euh, Asagi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Ta maison n’est pas par là, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.
« Ce n’est pas le cas. Je rentrais du travail... Je pensais apporter chez toi le rapport sur l’histoire du monde que tu m’as demandé, mais..., » commença Asagi.
Bien que Kojou lui parlait comme son habitude, Asagi semblait être sur ses gardes pour une raison ou une autre alors qu’elle répondait. Son regard se déplaçait sur les sacs remplis de cette sensation de vie quotidienne.
Et puis les yeux d’Asagi s’étaient tournés vers Yukina, qui se tenait à côté de Kojou.
« Qui est cette fille ? » demanda Asagi.
« Oh, Himeragi ? C’est une étudiante transférée qui entre au collège en ce moment, » Kojou avait présenté Yukina dans un ton insouciant.
Yukina baissa la tête d’un petit signe de tête. Asagi fixa carrément Yukina.
« Et que fais-tu avec une élève transférée au collège, Kojou ? » demanda Asagi.
« Euh, c’est-à-dire », marmonna Kojou. Après tout, il avait promis de garder secret le fait qu’elle venait d’une agence nationale spéciale et qu’elle était venue surveiller Kojou.
Non pas qu’il pensait qu’Asagi y croirait même s’il le lui disait, mais...
« C’est la camarade de classe de Nagisa, » répondit-il.
La voix de Kojou s’était fait entendre lorsqu’il s’en était finalement souvenu. Asagi plissa avec suspicions ses sourcils.
« Nagisa ? » demanda Asagi.
« Ouais. Apparemment, Nagisa et elle ont appris à se connaître quand elle est venue faire les formalités de transfert, » répondit Kojou.
« ... Alors, Kojou, dis-tu que Nagisa t’a présenté cette fille ? » demanda Asagi.
« Oui, c’est ça, » comme ce n’était pas vraiment faux, Kojou avait habilement répondu ainsi.
Alors qu’Yukina écoutait l’échange entre Kojou et Asagi, une expression lui était venue comme si elle venait de réaliser quelque chose.
« Jolie fille, n’est-elle pas... ? » Asagi se tourna vers Kojou, puis elle lui parla d’une voix douce. Elle avait le sourire habituel sur son visage, mais elle n’avait pas l’air de sourire quand on regardait ses yeux.
« Eh bien, oui, » répondit-il.
Kojou avait honnêtement accepté ça sans réflexion particulière. Quand il avait vu le frémissement des joues d’Asagi, il avait modifié ses paroles à la hâte. « ... Euh, Nagisa a aussi dit ça. »
« Hmm. Je vois, » répondit Asagi alors qu’elle s’était éloignée de Kojou, un sourire artificiel sur son visage. De la façon dont elle avait l’air, Kojou ressentait une aura dangereuse à son sujet.
« Ah, Asagi ? » demanda-t-il.
« Eh bien, le train arrive. Je rentre chez moi, » déclara-t-elle.
Comme l’avait dit Asagi, le train arrivait sur le quai de chargement du monorail. Elle avait tourné dans la direction opposée de l’arrêt vers le complexe d’appartements de Kojou et Yukina. Kojou s’était empressé de l’appeler : « N’allais-tu pas me montrer ce rapport sur l’histoire du monde ? »
« Oui. Je le voulais, mais apparemment je l’ai oublié quelque part, » Asagi parlait avec un visage souriant rempli d’une rage silencieuse. Ses yeux transmettaient un message silencieux qu’il devra tout expliquer à l’école demain.
« Hein ? Hé, Asagi ! » cria Kojou.
« Bye-bye ! »
Les portes du train s’étaient fermées juste devant les yeux de Kojou. Pour une raison inconnue, Asagi avait ignoré Kojou, et avait seulement salué aimablement Yukina, avant de partir.
« Qu’est-ce qu’elle a ? » Kojou inclinait la tête en murmurant.
Yukina affichait une expression comme si elle se sentait responsable. « Je suis désolée, Senpai. C’est peut-être ma faute s’il y a un malentendu... »
« Malentendu ? » demanda Kojou.
Kojou avait jeté un regard mystifié sur Yukina, qui était déprimée pour une raison inconnue. Finalement, il avait compris la situation.
« Euh, impossible. Il n’y a pas de malentendu. C’est juste une amie, tu comprends, » déclara Kojou.
« Juste... des amis, n’est-ce pas ? » Yukina avait demandé si c’est ce que Kojou pensait vraiment. Kojou acquiesça sans hésitation.
« Eh bien, on se connaît depuis longtemps. C’est comme si on était les meilleurs potes, » répondit Kojou.
« Senpai…, » pour une raison quelconque, Yukina regardait Kojou avec un regard grincheux face à sa réponse indifférente.
« Quoi ? » demanda Kojou.
« Non, ce n’est rien, » ses paroles étaient accompagnées d’une profonde expiration.
Merci pour le chapitre !