Shiniki no Campiones – Tome 5 – Chapitre 2 – Partie 1

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Chapitre 2 : Athéna enragée

Partie 1

Athéna était restée exposée au vent fort et à la pluie pendant toute la durée de l’opération.

La surface ─ la terre que les humains appelaient ainsi était dans le même état partout. Le pays insulaire à l’extrême est, le champ de glace qui s’étendait à l’extrême nord, la crête de glace qui s’élévait à l’extrême sud, le bord du continent à l’extrême ouest… La tempête faisait rage partout à ces endroits, sans fin, avec des pluies torrentielles qui tombaient du ciel.

Naturellement, Athéna était elle aussi mouillée. Elle était constamment trempée.

Ses vêtements absorbaient l’eau et s’alourdissaient. La terre était boueuse. Mais, bien sûr, il n’était pas question que des choses aussi insignifiantes donnent du fil à retordre à Athéna.

Elle continua à errer dans le monde entier sans y prêter attention.

Athéna n’avait rien fait d’autre que marcher sans s’arrêter. Elle traversa la mer, marcha, traversa la mer ─.

En ce moment même, elle constata de ses propres yeux la fureur de la pluie et du vent qui emplissaient le monde entier. Non, c’était justement à cause de la visite d’Athéna que la terre était remplie de vent et de pluie.

Quelque chose que la grande déesse portait secrètement ─ elle provoquait continuellement la « destruction par l’eau ».

De plus, la température était également en hausse dans les terres qu’elle avait visitées.

A tel point que la froideur de l’hiver avait été repoussée et que les gens avaient eu l’impression, à tort, de se trouver dans le sud du pays en été.

Sur les terres déjà chaudes à l’origine, comme le désert ou la jungle, la chaleur, la pluie et l’humidité tourbillonnaient et se transformaient en une atmosphère terriblement désagréable pour l’espèce humaine.

Même les terres qui étaient à l’origine extrêmement froides avaient été visitées par un temps chaud qui était comme un printemps éternel, faisant fondre la neige.

─ La puissance divine du feu qui réchauffait la terre et l’atmosphère.

C’était dû à la flamme qui lui avait été confiée par Apollon qui avait péri à Hyperborée. Ce miracle n’était autre que le grand feu destructeur de monde qui dormait dans le corps d’Athéna.

« Fufufufu »

Athéna s’esclaffa.

« La destruction par l’eau que j’apporte. La destruction par le feu qu’Apollon m’a confiée. Humains de la surface, résignez-vous à ces deux destructions comme au jugement des cieux… »

La surface actuelle, la soi-disant terre de la race humaine, était tout simplement trop sale.

C’était en raison de la civilisation qu’ils avaient bâti. Elle était due à leur existence même. Elle allait d’abord balayer ces créations insensées, éradiquer les humains qui se multipliaient de façon incontrôlée, puis elle créerait un nouveau ciel et une nouvelle terre.

« Fuh »

Athéna imagina l’avenir et sourit férocement.

« Il serait peut-être bon de changer la forme de la terre elle-même. Pour l’instant, elle a la forme d’une sphère, mais… il serait intéressant d’en faire une terre plate. »

Les humains appelaient cette terre « 地球 » (Note : 地球, lire « chikyuu », signifie terre. Il a été créé à partir du kanji /terre et /sphère, il signifie littéralement sphère de terre).

Cependant, même si la terre n’était pas sphérique, mais plane, les dieux n’y verraient aucun inconvénient.

C’était vraiment une possibilité qui n’était permise qu’aux dieux, mais pas vraiment pour les simples dieux, mais uniquement pour le dieu suprême et pour personne d’autre. L’actuelle Athéna avait la liberté et l’atout qui lui permettait d’imposer sa volonté même au ciel et à la terre.

Les cheveux de la déesse qui contenait l’éclat de la lune argentée étaient longs et tout simplement divins.

Plus de dix serpents avaient montré leur visage entre ses cheveux. Les longs et minces serpents tordaient leur corps. C’était la preuve qu’elle avait récupéré le pouvoir d’un ancien dieu suprême.

« Mais, avant de commencer la destruction et la création »

Après avoir voyagé partout sur la surface polluée, Athéna était arrivée à un certain endroit.

« La fin du monde est déjà inévitable grâce à mon jugement. Avec la préparation prise en charge à ce point, même le chevalier du destin ne pourra pas arrêter sa mise en œuvre. Cependant ─. »

La nuit…

Athéna s’était vantée tranquillement tout en menant avec elle un vent fort et une pluie abondante.

Elle se trouvait à la périphérie d’une ville prospère et inesthétique, devant un manoir construit autour de nombreux champs.

C’était un endroit où il y avait une forte présence de tueurs de dieux et de personnes semblables à des dieux. C’était tout à fait normal, il s’agissait d’une métropole où Rokuhara Ren avait élu domicile.

Les personnes au service de cet homme étaient également solidement établies ici. Mais, le point le plus important était ─

« Une existence qui peut éventuellement détourner le cours du destin en utilisant une sorte de “mouvement surprise qui est au-delà du divin”… est ici. Une telle existence doit être éliminée. »

Le sens spirituel d’Athéna, dieu de la sagesse, le lui avait appris.

Elle était une existence qui devait toujours être plus sage que n’importe qui d’autre, dépassant les autres par son ingéniosité et ses manœuvres. Elle avait également été dépeinte comme telle dans la mythologie grecque, où elle était considérée comme la fille de Zeus.

Elle utilisait le hibou comme messager divin. Ses yeux brillants de sagesse étaient également comparés à cet oiseau.

Cependant, à l’origine, Athéna était aussi une déesse du serpent qui débordait d’intelligence. Pour preuve, l’ombre du monstre serpentin Méduse l’avait constamment poursuivie tout au long de sa vie.

La tête de la Méduse, que le héros Persée lui dédia, fut ensuite intégrée au bouclier d’Athéna.

En ce qui concerne la Méduse, elle était la plus jeune des trois sœurs gorgones. En échange de ses cheveux, d’innombrables serpents couronnaient sa chevelure. Après sa mort, on avait également dit qu’elle était une existence qui restait constamment près d’Athéna comme un bouclier. En outre, Athéna était une déesse de la sagesse, mais le nom de Méduse signifiait également sagesse….

À partir de Méduse, les déesses-serpents et Athéna constituaient une existence qui pouvait être vue comme les deux faces d’une même pièce.

« C’est maintenant que le marteau de fer de la déesse doit frapper la prospérité établie au moyen du fer et de l’épée ─. »

Athéna murmura solennellement et s’avança dans le sol du manoir, afin d’éliminer l’obstacle qui devait dormir ici.

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La fin du monde devrait progresser chaque seconde.

Cependant, une discussion qui n’avait rien à voir avec elle se déroulait dans la résidence principale de la maison Blandelli. Non, il était vraiment douteux que le contenu de la discussion soit digne d’être appelé discussion…

Si l’on résumait les points de vue des deux camps, on obtiendrait le résultat suivant.

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La demande du plaignant, Toba Riona

« C-C-C-C-C, C’est vraiment effronté de la part de Rokuhara-san !? Faire une telle chose avec la princesse Cassandre ! Fu, en plus, le faire secrètement dans mon dos ─. »

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La demande de l’accusé, Rokuhara Ren

« Désolé Riona. Il est certain que faire cela dans ton dos n’est pas bon. Par réflexe, je l’ai caché à cause de mes habitudes du passé. En y repensant, ce serait mieux de le faire effrontément. Je pense que tu t’en es déjà rendu compte, mais ma relation avec Cassandre est devenue comme ça, avec mes meilleurs sentiments ♪. »

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Riona fit « Fuah !? » et elle perdit ses mots lorsque son Goshujin-sama déclara cela en toute décontraction.

Bien qu’il ait été pris en flagrant délit, Rokuhara Ren ne se comportait pas du tout comme un coupable et il disait cela joyeusement.

Il avait également ajouté ceci.

« Par ailleurs, je pense qu’on ne peut pas vraiment parler d’impudeur. Nous avons agi sournoisement parce que nous étions prévenants, afin de ne pas heurter les sentiments des autres. »

« Pr-Pr-Prévenants envers les autres !? »

Riona se tordit de douleur en entendant cette excuse audacieuse. Rokuhara Ren eut un sourire radieux.

« Oui. Il n’y a pas que toi, Riona, je crois que Julio et Stella seraient également offensés par quelque chose comme ça. »

« C’est certainement vrai. »

Le spectateur 1, Julio, qui était arrivé en courant lorsqu’il avait entendu l’agitation, avait acquiescé.

« Si je disais que je ne suis pas exaspéré par ce que vous faites en cette période d’urgence où la fin du monde approche, je mentirais. Cependant, c’est aussi un peu grossier d’essayer de mettre un terme aux émotions romantiques entre les individus. Vous pouvez garder cette romance tant qu’elle n’entrave pas l’accomplissement de la mission. »

« Merci, Julio ! »

Le joyeux Goshujin-sama fit un signe joyeux vers son « meilleur ami ».

Aussi, spectatrice 2 la minuscule déesse Stella qui s’était montrée dès que l’agitation avait commencé ─ elle avait soupiré « haa » profondément et avait commenté avec un ton de ras-le-bol.

« Je l’ai remarqué depuis longtemps, alors je m’en fiche… Franchement, quand il s’agit de Ren, comme on s’y attend de la part de quelqu’un qui a attiré l’attention d’Aphrodite, tu es un fonceur même sous cet aspect. Eh bien, même la fille-oiseau l’a découvert, alors fais ce que tu veux à partir de maintenant. »

« Comme on s’y attendait de la part de Stella. On peut parler avec toi. »

« Même moi, j’ai fait quelque chose de semblable plusieurs fois, alors on n’y peut rien — . Ce n’est pas vrai ! »

« Attends ! Vous êtes vraiment d’accord avec ça, Stella ? »

« Ou plutôt, qu’en est-il de toi, fille-oiseau ? Ces deux-là se regardaient, se prenaient dans les bras et s’embrassaient dès qu’ils en avaient l’occasion, tu sais ? Et dire que tu n’as rien remarqué du tout, en tant que jeune fille, il y a une limite à être pathétique. »

« C’est plutôt moi qui me suis fait dissuader !? »

Riona était abasourdie. Stella alias la déesse Aphrodite qui nourrissait de l’affection pour Rokuhara Ren, elle pensait qu’elle était sûrement à ses côtés. Et puis…

« Puis-je dire quelque chose ? »

L’autre accusée et aussi la défenderesse de Rokuhara Ren, Cassandre, ouvrit la bouche.

« D’après ce que j’ai observé… Ren-sama et Riona-sama, vous êtes certainement fiancés. Mais, en fin de compte, cette relation n’est limitée qu’à la surface. Un engagement contractuel avec la prémisse que les deux parties feront usage de la force et du statut de l’autre ─ est-ce ce que c’est correct ? »

« Uguh »

Elle avait fait mouche. Riona resta une fois de plus sans voix. En effet.

Elle et son Goshujin-sama ont échangé « ce genre de promesse » pour leurs fiançailles. D’ailleurs, lorsque les fiançailles avaient été évoquées pour la première fois, il lui avait dit ceci.

« Dans ce cas, gardons l’apparence de mari et femme seulement en surface alors que chacun d’entre nous aura une autre personne comme véritable amant ─. »

« Un faux mariage simplement pour la forme, un mariage contractuel. Quelque chose comme ça arrive souvent ─. »

Riona s’en était souvenue alors qu’elle cherchait quelque chose à dire.

Mais elle n’avait trouvé aucune plainte dont elle puisse formuler.

C’était un spectacle honteux qui ne convenait pas à Toba Riona qui était intelligente et douée pour la parole. La princesse troyenne observa son état d’un air serein tout en esquissant un sourire.

« Ne vous inquiétez pas. En fin de compte, je suis quelqu’un qui ne peut pas rester sous les feux de la rampe. Il n’y a rien à changer au fait que Riona-sama sera l’épouse légitime. Je suis satisfaite de pouvoir rester proche de Ren-sama et de lui prouver mon amour de cette manière. »

Ce qui précédait était le plaidoyer du côté de Cassandre.

C’est ce qu’elle avait déclaré avec un sourire doux et mature.

C’était un calme qui venait de la connaissance de l’amour immuable. Ou peut-être était-ce la chaleur du cœur qui provenait du sentiment de plénitude d’être aimé par lui à la fois dans son corps et dans son cœur. Quoi qu’il en soit, quelque chose comme cela soutenait fermement la Princesse Cassandre en ce moment et la rendait forte.

Riona avait été bouleversée par le sourire de la princesse.

Donc ─ quelque chose n’est pas bon dans tout ça, n’est-ce pas !?

Un sentiment inconnu de défaite et de malaise l’habitait. C’était un sentiment qu’elle ressentait pour la première fois depuis sa naissance. Ce n’est pas bon. Riona parla pour se convaincre.

Je dois rester calme… Comme l’a dit le tacticien, Vandels Grineed, « Calmez-vous… Calmez… » D’abord, pourquoi est-ce que je me sens comme ça… ?

Avait-elle vraiment commencé à aimer ce Goshujin-sama ?

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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