Chapitre 1 : Par-delà les souffles du froid Borée
Partie 2
Aéroport de Kansai ─ .
Il s’agissait d’un salon d’une compagnie aérienne.
« Salut Julio. » Rokuhara Ren s’était entretenu avec le responsable de l’association des Campiones assis à côté de lui.
« Devons-nous vraiment retourner à Valence quoiqu’il arrive ? Mais plus que tout, je veux aller sauver Cassandre, » déclara Ren.
Une personne facile à approcher qui était toujours désinvolte. Ce serait tout à fait approprié de dire que c’était le trait de caractère de Rokuhara Ren.
Cependant, à l’heure actuelle, il avait l’air vraiment insatisfait. Il avait même exprimé un peu d’irritation en parlant à Julio Blandelli.
« Nous devons rapidement chercher Apollon-san qui a disparu quelque part, » déclara Ren.
« Je comprends ton sentiment, mais calme-toi. Nous ne savons pas où se trouve Apollon, donc nous devrions tout d’abord retourner à notre siège social et établir des priorités dans la collecte d’informations, » en revanche, Julio était calme comme d’habitude.
Mais Ren avait montré une expression de mécontentement même envers les conseils de son ami fiable.
« Tu as raison, mais là, je veux faire des choses comme dans le vieux feuilleton policier. Je n’ai pas l’impression que je vais pouvoir rester immobile pendant de nombreuses heures à l’intérieur d’un avion pour l’Europe ! » déclara Ren.
« Un vieux drame policier ? Était-ce un drama du Japon ? » demanda Julio.
« Ouaip. Pour rechercher le criminel, le détective parcourt généralement la ville. Ensuite, tout en poursuivant l’enquête progressera par elle-même et la vérité de l’incident se rapprochera, » déclara Ren.
« La chanson thème sera jouée pendant que le détective effectue l’enquête, n’est-ce pas ? » Riona hocha la tête. Bien sûr qu’elle se souvenait du drama du hurlement au soleil.
Et puis, elle avait été vraiment impressionnée. Même son Goshujin-sama qui possédait une attitude joviale, emplie d’énergie et d’insouciance avait aussi des moments où il était irrité.
Même celui qui ne ferait que montrer une attitude facile à vivre tout le temps pourrait être comme ça !
Rokuhara Ren ressemblait à un enfant qui boudait.
Riona avait parlé pour l’apaiser. « Je m’inquiète aussi pour la princesse Cassandre. Mais, retournons au quartier général pour l’instant pendant que l’avion peut être utilisé. Même cet aéroport a été fermé jusqu’à hier avant de reprendre enfin ses activités. »
« Oui. Les catastrophes naturelles se produisent fréquemment dans le monde entier, » Julio avait également ajouté cela. « On ne sait pas vraiment combien de temps les avions et les navires seront utilisables. Météo anormale, tremblement de terre, tsunami, typhon ─ Ren, la “fin du monde” que nous avons vue n’est pas si loin. »
« … Compris, » Ren avait finalement laissé la tension l’emporter dans sa résignation. « Pour l’instant, je vais me taire sur le siège de l’avion. »
« Tu fais ça, toi. L’Institution des Divinités a soigneusement préparé un siège de première classe. Le niveau de confort doit être bon, » déclara Julio.
« Roger. Tôt ou tard, je me débarrasserai de ces sentiments refoulés, » murmura Rokuhara Ren.
C’était un ton décontracté qui semblait même indifférent.
Mais les yeux du tueur de dieux qui regardait vers le vide contenaient la lumière d’une ferme détermination. Peut-être qu’il ─ regardait l’ombre de l’ennemi juré qu’il avait décidé de trouver un jour.
Rokuhara-san, est-il en colère ? Riona se l’était demandé en secret.
Comment se comporterait son Goshujin-sama quand il rencontrerait à nouveau le dieu du Soleil Apollon ? Mais elle ne l’avait jamais vu enragé. C’était difficile à imaginer.
D’autre part, il y avait aussi un noble qui souriait avec élégance.
« Ha, ha, ha, ha, ha. Calmez-vous un peu, Tueur de Dieux. »
C’était Shoutoku Taishi alias Uyamado no Ouji ─ un fantôme.
Le bel homme mince et androgyne possédait une apparence esthétique.
En tant que membre de la famille impériale de l’ancien Japon, il était vêtu d’une robe de couleur orange appropriée pour le prince héritier. Même si le fait qu’il était un fantôme avait été omis, il présentait une forte atmosphère d’un autre monde.
« Cet Apollon a kidnappé la princesse aux cheveux argentés à cause d’une sorte d’attente. Il ne lui fera rien de cruel, » déclara-t-il.
« On n’en sait rien, » Ren rétorqua à l’élégant Umayado no Ouji. « Même s’il ne lui enlève pas la vie, il pourrait lui faire vivre quelque chose d’horrible. »
« Mais Apollon a dit : “Je garantirai sa sécurité” quand il a kidnappé la princesse. Dans ce cas, c’était son serment en tant que dieu. Nous avons entendu dire qu’il est un esprit divin de la plus haute classe. Un acte qui rompt à la légère le serment qu’il a personnellement fait ─ est impossible, » déclara le prince.
« Pourquoi ? » demanda Rem.
« Cela pourrait l’amener à salir personnellement la noblesse de son âme qui fait de lui un dieu. S’il commet une telle bêtise, sa racine en tant que dieu sacré va ─ vaciller, » expliqua le prince.
« Veux-tu dire que ce sera une crise d’identité pour lui ? » demanda Ren.
Je vois, comprit Riona. Umayado no Ouji parla encore plus.
« Umu. La force d’un dieu qui apparaît à la surface du monde est déterminée par “l’inébranlabilité de l’être qu’il possède”. Jusqu’où est sa détermination à réaliser son désir ─ même s’il doit détruire toute l’humanité et refaire le ciel et la terre pour y parvenir. Sachez que c’est directement lié à la force d’un dieu. »
« Je vois…, » Rokuhara Ren avait enfin parlé avec un visage plus calme. « J’ai compris. Pour l’instant, je vais croire en la parole du prince héritier. »
« Il n’est pas nécessaire de le dire pour l’instant. Comprenez que la sage parole de Moi qui suis rempli de vertu impériale est égale à l’enseignement du grand Bouddha, » déclara le prince.
« Excuse-moi…, » déclara Ren.
Umayado no Ouji avait affiché une « allure suffisante » avec un beau look qui ressemblait à l’image du bodhisattva Maitreya.
Il y avait une fille qui parlait timidement au légendaire prince impérial de l’ancien Japon.
« Je comprends que le monde est en danger et que Cassandre-san soit dans le pétrin, mais… pourquoi je vais aussi en Europe ? »
C’était Toba Fumika, la petite sœur de Toba Riona.
Elle était assise nerveusement sur le siège à l’intérieur du salon. Elle était la réincarnation de Tamayori Hime qui possédait cette disposition comme médium spirituel. Elle possédait un pouvoir spirituel issu de la lignée du clan Kamo tout comme Riona.
L’esprit d’Umayado no Ouji avait dit à la timide Fumika. « Bien sûr, vous venez en tant que mon aide. Efforcez-vous d’agir comme Tamayori no Hime. »
« Mais, mais ! Gyouja-sama est retourné au royaume des morts depuis longtemps. Il a dit : “C’est fatigant de rester dans le monde des vivants”. Ce sera dangereux si Votre Altesse ne revient pas rapidement ! » déclara Toba.
« Mon statut d’esprit est plus élevé que celui de l’ascète. Je peux encore rester à la surface, » Umayado no Ouji avait caché sa bouche avec sa manche tout en parlant avec grâce. « Si le danger de destruction n’approche pas seulement le Japon, mais le monde entier, c’est aussi le devoir de la famille impériale d’offrir la main du salut à la population. Je vais m’impliquer et aider. »
« Mais ! Votre Altesse ne l’a-t-elle pas dit avant ça !? » s’exclama la jeune sœur.
Le voyage en Europe qui avait été fait dans une situation d’urgence.
Il semblait que la lâche Fumika le craignait et devint désespérée dans son insistance. « Votre Altesse est un esprit ayant un lien spirituel très profond avec le Japon, donc si vous quittez ce pays, peut-être serez-vous incapable d’aller au “front” ! N’est-ce pas insignifiant d’aller sur le site ─ . »
« Ha, ha, ha, ha, ha. Ce n’est pas grave, » Umayado no Ouji avait ri avec sa grâce habituelle et éluda la question. « Même si j’entre dans votre corps, je pourrais au moins vous donner des conseils. Eh bien, si c’est impossible, alors je vais juste profiter de la balade de plaisir. »
« M-Même si nous allons en Europe, ce n’est pas pour faire du tourisme…, » murmura Fumika.
« Voyez-vous, en fait, j’ai toujours voulu faire des tournées à l’étranger depuis l’époque où j’étais en vie. C’est vraiment délicieux qu’enfin mon vœu le plus cher se réalise, » déclara Umayado no Ouji.
« Uuuuuu — . Comme je pensais, c’était votre vrai mobile…, » déclara Fumika.
Les épaules de Fumika s’étaient abaissées. Umayado no Ouji ne lui avait pas prêté attention.
Riona écouta l’échange des deux en murmurant. « Le prince est une force de combat d’une valeur inconnue, mais son existence est rassurante. Faisons en sorte que Fumika l’aide pendant un moment. »
« On peut aussi mettre un peu d’espoir dans la technique de médium de Fumika, » répondit Julio. Il privilégiait l’utilité plutôt que l’émotion et il acquiesça d’un signe de tête.
Mis à part l’agitation d’une fille, le temps de vol approchait.
.
« On dirait que l’avion a décollé comme prévu. »
« Donc Ren-san et son groupe sont partis. »
À la périphérie de Kyoto, Arashiyama.
Dans une pièce japonaise qui se trouvait au plus profond du siège de l’Institut des Divinités, Seishuuin Maki faisait face à Takatsukasa Hinako qui était devenu le « leader » tant par son nom que par sa réalité.
Hinako-sama qui était habillée en kimono comme d’habitude parla avec inquiétude. « Ce serait génial s’ils pouvaient rentrer sains et saufs… »
« Chez moi ─, dans la maison de Seishuuin, il y a ce dicton : “L’ennemi du tueur de dieux est un dieu ou un autre tueur de dieux. Le danger pour le monde est à l’affût où qu’ils aillent”. »
« Ah —, » Hinako-sama s’était rappelé de quelque chose par les paroles de la fille de la Maison Seishuuin. « Votre maison est associée à l’association des Campiones par l’intermédiaire de la Maison Blandelli depuis longtemps, n’est-ce pas ? Depuis l’époque où le fondateur de cette association était encore en vie. »
« Mon ancêtre a étudié en Europe. Il semblait qu’il se soit rapproché du tueur de dieux à l’époque… »
Seishuuin Maki avait parlé du vieux conte qu’elle avait appris par ouï-dire.
« Il semble que mon ancêtre avait le droit d’avoir une audience avec le Roi-Démon de la génération précédente. »
« Mon Dieu ! »
« D’ailleurs, des rapports sont venus de toutes les branches de l’Institut des Divinités. Tous les utilisateurs de la vue spirituelle de classe 4 et en dessus voient le présage d’une “crise nationale qui va bientôt arriver”… »
« Bientôt — ce sera dans un an, ou peut-être six mois… »
« Ce sera génial si ce n’est pas dans un demi-mois ou un mois… »
« Maintenant que vous en parlez, les secousses de ce matin étaient aussi assez graves… »
Hinako-sama avait dépassé l’âge moyen et Maki était dans la vingtaine.
Les deux femmes ayant des âges très différents soupirèrent ensemble et s’inquiétèrent de la direction que prenait le monde.
merci pour le chapitre