Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 9 – Chapitre 50 – Partie 4

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Chapitre 50 : Incarnation innocente

Partie 4

Pendant ce temps, dans le bureau de la directrice…

« Arrivée… Oh !? Ça fait longtemps, Cisty », dit Lettie d’un ton enjoué, en souriant à la directrice.

Elle posa ensuite les souvenirs qu’elle avait pris sur le bureau de Cisty, et sortit brusquement une pâtisserie. « En veux-tu une ? » demanda-t-elle en en tendant un à l’ancien Single qui n’avait pas l’air de bonne humeur.

Après cela, Lettie s’était remise sur les rails. « Alors, qu’est-ce que tu as à me reprocher ? Eh bien, j’avais quelques problèmes, et le fait que tu m’aies appelée m’a aidée. »

« C’est moi qui veux demander ça. Je t’ai fait venir pour éviter que tu ne fasses du grabuge. Mais qu’est-ce que tu as à faire ici ? »

« Hmm, eh bien… » Le regard de Lettie se promena, comme si elle cherchait une idée. Puis elle apporta une chaise d’invité du coin pour l’asseoir devant le bureau.

« Ceci mit à part... c’est vraiment une jolie tenue que tu portes. As-tu un rendez-vous galant ? Je n’ai pas l’impression que tu sois aussi proche de quelqu’un. »

« Wow, c’est la première fois que nous nous rencontrons depuis longtemps, et voilà ce que je reçois. Je suis une femme, alors il y a des fois où j’ai envie de m’habiller. Je suis toujours en uniforme, alors j’apprécie vraiment le changement. »

« Et pour qui ? »

« Veux-tu que je le dise à haute voix ? » Lettie afficha une expression malicieuse, peut-être pour cacher son embarras, avant de lever sa chaise sur un seul pied et de la faire tourner sur elle-même. Elle arrêta la rotation en tournant la chaise vers Cisty, retroussa audacieusement l’ourlet de sa robe, puis se mit à califourchon sur la chaise, posant ses bras sur le dossier.

Elle était assise comme une enfant, ses jambes fines grandes ouvertes. Jolie robe ou pas, cela ne changerait pas sa personnalité. Même Cisty n’était pas capable d’agir de façon aussi innocente et sans défense.

Cisty eut l’air un peu abasourdie, mais préféra poursuivre leur conversation plutôt que de souligner le problème. « Toi et cette fille, vous l’aimez tellement. Le numéro 1 du classement est-il vraiment si séduisant ? »

« Tu ne veux pas dire ça. C’est attirant parce que c’est Allie ! » dit Lettie avec passion, poussant Cisty à la fixer d’un regard froid.

Elle laissa échapper un soupir exaspéré. « Qui sait à quel point tu es sérieuse. »

« Tu es vraiment devenue mal élevée pour demander cela, Cisty », dit Lettie joyeusement, comme si elle se rappelait un souvenir lointain, qui s’estompa.

Cisty cessa ce bavardage. « Assez de bavardages inutiles. Passons au sujet principal. Franchement, pourquoi es-tu ici ? Un Single n’est pas si libre que ça, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle d’un ton raide, brisant complètement l’atmosphère décontractée.

Après qu’Alus lui ait dit de se taire, elle était sûre qu’elle ne s’en sortirait pas indemne, alors elle s’y attendait. Avec l’arrivée d’un Single à l’Institut après l’incident d’hier, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir en savoir plus sur les intentions des militaires.

Le fait que la directrice de l’institut contrôlé par les militaires n’ait pas signalé l’affaire pourrait être considéré comme un signe de déloyauté. Les chances sont faibles, mais dans le pire des cas, les militaires pourraient même la mettre en détention et la démettre de ses fonctions. C’est pourquoi elle avait procédé avec beaucoup de prudence.

Elle connaissait bien Lettie. La jeune fille pouvait paraître naïve, mais elle savait se montrer redoutable quand il le fallait. En tant que magiciens à un seul chiffre, liée par la politique, elle avait appris à faire bon usage de son amabilité naturelle pour ne pas laisser les gens savoir ce qu’elle pensait vraiment.

Si Cisty essayait de comprendre, elle risquait d’être éliminée. Même si elle avait le soutien du gouverneur général, si les hauts gradés parvenaient à un consensus pour l’écarter, c’était tout à fait possible.

Cisty n’était pas avide de pouvoir et ne cherchait pas à protéger son poste quoi qu’il arrive, mais elle avait des sentiments pour l’Institut. Sans compter qu’il ne serait pas bon pour elle de perdre son poste avec la présence d’Alus. Elle était fermement décidée à être celle qui protégerait cet endroit.

Cependant, Lettie afficha une attitude nonchalante. « Pourquoi suis-je venue ici ? Euh… un rendez-vous secret ? » dit-elle en se grattant la joue.

« … » À voir son apparence décontractée, cela semblait être une réponse convaincante. Cisty resta un instant perplexe, avant de lâcher un nouveau soupir lourd, comme si elle était épuisée. « Très bien. Réponds-moi honnêtement à une question. Es-tu venue ici sur ordre du gouverneur général, ou sur ordre des hauts gradés ? »

« — ! Oh, est-ce ça qui t’inquiète ? Ce qui veut dire que tu as encore fait quelque chose ? Mais ne t’inquiète pas. Je suis venue ici pour rencontrer Allie, par amour ! »

« “Encore” ? Arrête avec tes accusations sans fondement, s’il te plaît. Je suis un ancien Singe, tu sais. Avant qu’il n’arrive, il n’y avait aucun problème que je ne pouvais pas gérer moi-même. Les choses étaient aussi calmes après que tu aies obtenu ton diplôme… »

« Quelle impolitesse ! Tu donnes l’impression que je suis une sorte d’enfant à problèmes. »

Cisty posa sa joue sur sa main et fixa Lettie d’un regard froid, comme si elle se demandait de quoi elle parlait. « Tu as fait s’effondrer l’ancien bâtiment principal et détruit le système de neutralisation des dommages, je ne sais combien de fois. À part ça, on ne peut pas compter le nombre d’équipements et d’objets que tu as endommagés. Et ce n’était pas seulement des objets sans vie, tu as envoyé plusieurs élèves à l’hôpital… Dois-je continuer ? »

« Tu te souviens vraiment de toutes les petites choses. »

Agacée par son attitude frivole, Cisty se mit à compter tous les méfaits de Lettie depuis qu’elle était étudiante. « Même Alus n’est pas aussi mauvais. Bien que l’échelle soit d’un autre niveau. »

Tous les problèmes qu’Alus apportait pouvaient menacer la position de Cisty. D’ailleurs, sa simple présence semblait les inviter. Le fait qu’il n’en soit pas la cause lui-même ne faisait qu’empirer les choses. « Ce qui est fait est fait. Mais te voir te pavaner comme si tu étais un magicien à un chiffre sans faille ne me convient pas. »

« Urk... Ah, uhm, de toute façon, cette messagère que tu as envoyée. Lilisha ou quelque chose comme ça. Elle est plutôt rusée. Je suis surprise que tu laisses entrer quelqu’un d’aussi gênant dans l’Institut. »

« Ne change pas de sujet juste parce que cela ne te convient pas ! »

« C’est juste une retraite stratégique d’une bataille perdue d’avance. »

Cisty se prit la tête dans les mains, car elle sentait venir un mal de tête. Mais elle continua d’observer Lettie. Jusqu’à présent, son attitude était normale, mais les inquiétudes de Cisty n’étaient pas totalement dissipées.

C’est à ce moment-là qu’elle réalisa soudainement. Oh là là, peut-être que sa tension déteint sur moi. Dire que je soupçonne Lettie…

Cisty avait le sentiment que Lettie se rangerait de son côté, même si elle était ici par la volonté des militaires. La directrice n’était pas dans une position où elle pouvait croire aveuglément à tout, mais elle était ouverte à Lettie, à sa manière. C’était une forme de foi.

Mais cela mise à part, Cisty s’intéressait au sujet vers lequel Lettie essayait de la détourner. Elle avait décelé quelque chose d’étrange dans l’expression et l’attitude de Lettie. « Lilisha… de la famille Frusevan. C’est moi qui lui ai dit de t’amener ici. »

Lilisha était également un mystère pour Cisty. Elle était terriblement suspecte pour quelqu’un que le gouverneur général n’avait envoyé que pour remplacer la surveillance d’Alus.

Cisty avait ses propres plans lorsqu’elle avait demandé à Lilisha d’entrer en contact avec Lettie. Si Lettie était ici pour une mission militaire secrète, sa rencontre avec Lilisha, qui était probablement ici pour la même raison, lui donnerait probablement une réaction ou un indice.

Cependant, il semblerait que cette inquiétude ait été inutile. Si Cisty avait raison, il était difficile d’imaginer que Lettie aurait parlé de Lilisha toute seule.

« Je suis sûre que tu le sais déjà, mais je n’aime pas vraiment les Frusevan. Le fait que je ne puisse rien faire quand ça me dérange est encore pire. Alors c’était quoi le problème avec ça ? Ce n’est pas comme si tu l’avais oublié, n’est-ce pas ? »

« … De quoi parles-tu ? »

En entendant la réponse de Cisty, Lettie fronça les sourcils. « N’as-tu perdu ta position de Single qu’à cause de la vieille faction aristocrate qui tire les ficelles en coulisses ? Je ne l’ai toujours pas accepté. Mais ils ont encore beaucoup d’influence dans l’armée, même aujourd’hui. »

« Pourquoi parler de quelque chose qui date d’il y a si longtemps ? Eh bien, je suppose que quelque chose comme ça s’est produit… Merci quand même », marmonna Cisty. D’après le ton de Lettie, elle avait dû utiliser son temps libre pour se renseigner.

En même temps, elle était heureuse que Lettie soit en colère pour elle, et son expression était beaucoup plus douce que ses paroles. « Mais il est vrai que je n’étais pas faite pour être une Single. »

« Ce n’est même pas drôle comme blague. Tu avais même tes propres doutes à ce sujet. Tu l’as déjà éludé en adoptant une attitude désinvolte, mais il est temps que tu me le dises. »

« À propos de quoi ? »

« À propos du soutien à un Single de la vieille faction aristocrate. Tu comprends ce que je veux dire, n’est-ce pas ? De leur point de vue, le gouverneur général Berwick, qui fait partie de la faction opposée, a mis la main sur deux Singles, Allie et moi. Ils n’aiment pas ça. Même toi, tu as dû soutenir un Single de leur choix parce qu’ils avaient un petit avantage politique. »

Berwick s’imposant de plus en plus, certains s’inquiètaient naturellement. Il y avait un air de confrontation qui se développait secrètement au sein de l’armée. Il est vrai que l’élimination du Dévoreur avait donné un coup de pouce au camp de Berwick, mais tout n’était pas rose pour autant.

« Es-tu encore accrochée à ça ? »

« Normalement, il serait insensé d’entraîner un magicien à chiffre unique dans un conflit interne et de l’expulser. Sais-tu qu’un membre de la famille Frusevan a été mentionné comme candidat au titre de Simple ? »

« Oui, j’ai peut-être entendu quelque chose comme ça. »

« Ce sont les mêmes personnes qui t’ont forcé à quitter ton poste. Toi et le gouverneur général l’avez même reconnu… Pourquoi as-tu quitté ton poste à l’époque ? Nous avons juste de la chance qu’Allie ait pu prendre ta relève. » N’ayant pas d’autre moyen de gérer son ressentiment, Lettie posa la question qui l’avait toujours dérangée.

Cisty avait compris sa colère. C’est pourquoi elle était à la fois heureuse et un peu gênée. Sans compter qu’elle hésitait un peu à parler, car cela exposerait le côté d’elle qu’elle ne montrait pas aux autres. « Mettant de côté les Frusevan et Lilisha, j’ai quitté mon siège de Single parce que j’ai senti qu’il était temps. J’ai laissé la place à Alus. »

« Quelle fin en apothéose, si cela suffisait à convaincre qui que ce soit. Avec, en prime, l’idée que l’armée est un lieu de travail amusant. »

« Mais c’est une fin heureuse pour mon histoire. Elle renvoie à la première page de l’histoire de la génération suivante. »

C’était peut-être la première fois que Cisty était aussi honnête à ce sujet. Elle avait déjà eu l’honneur d’être une magicienne à un chiffre au service d’Alpha, même si elle n’était que la numéro 9. Mais elle avait fini par céder sa place à Alus et Lettie, et Alus avait profité de son immense pouvoir pour se hisser à son poste actuel.

Elle n’avait aucun regret. Elle avait posé les fondations et passé le relais à la prochaine génération de brillants talents. « En pensant à la qualité exceptionnelle des Singles, je suis heureuse que quelqu’un comme moi ne soit pas resté longtemps. D’ailleurs, c’était aussi une façon de poser les bases. »

« Pour quoi faire ? »

« Pour l’instant. Ce travail de directrice de l’Institut. Je suis sûre que c’est ma vocation de former la jeune génération. Et pour cela, j’avais besoin d’accomplissements. C’est pourquoi je suis devenue une Single pendant un moment, puis j’ai quitté mon poste… On peut dire que j’ai parié sur la prédiction de Berwick. »

« Qu’est-ce que cela signifie ? Le gouverneur général aurait-il une idée derrière la tête ? »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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