Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 9 – Chapitre 50 – Partie 1

Bannière de Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku (LN) ☆☆☆

Chapitre 50 : Incarnation innocente

Partie 1

Peu après qu’Alus ait quitté son poste, accompagné d’une foule d’étudiants…

Le festival du campus était encore plus fréquenté aujourd’hui, en raison du bruit et de l’agitation du premier jour. En voyant l’animation qui régnait, Alus se dit qu’il y avait au moins un intérêt à jouer le jeu d’Élise, qui mettait sa vie en danger. Après tout, malgré ce qui s’était passé, le festival n’avait pas été annulé.

Mais en y regardant de plus près, il pouvait voir des militaires mélangés ici et là. On leur avait donné plus de magiciens pour la sécurité, et il y avait aussi des magiciens d’autres nations déguisés, en train de faire des repérages dans l’Institut. En ce sens, le festival semblait un peu plus imposant que le premier jour. Néanmoins, il était strictement interdit de faire quoi que ce soit qui puisse gâcher l’ambiance festive.

Cependant, la frontière était assez floue, car il y avait de nouveaux magiciens qui visitaient leur alma mater, et des éclaireurs qui cherchaient à recruter des étudiants ayant du potentiel. En d’autres termes, il y avait une sorte de code vestimentaire en place afin de ne pas gâcher l’atmosphère.

Parmi eux, la présence d’une certaine personne se démarquait. Ou plutôt, elle n’était pas à sa place.

Beaucoup de gens avaient remarqué cette personne, mais personne n’avait essayé de lui parler. Il serait peut-être plus juste de dire qu’ils n’avaient pas pu lui parler. Pour le dire gentiment, ils auraient été présomptueux, pour le dire plus crûment, ils s’étaient dégonflés. Tous ceux qui avaient remarqué cette personne avaient détourné le regard, faisant comme s’ils ne l’avaient pas vue.

Certains se félicitaient même de ne pas être venus en uniforme militaire. Après tout, s’ils l’avaient été, ils n’auraient pas pu ignorer cette personne qui méritait le respect de toute l’armée.

Quoi qu’il en soit, ceux qui avaient rencontré cet individu avaient prié pour ne pas provoquer d’agitation, et certains avaient caché leur anxiété derrière des sourires.

☆☆☆

En regardant la fête du campus d’en haut, l’Institut était tellement bondé de gens qu’il était difficile de les identifier individuellement. Le grand nombre de visiteurs ne laissait pratiquement aucun espace vide.

Chaque fois que la personne passait devant quelqu’un, le parfum l’incitait à jeter un coup d’œil en arrière. Portant un parfum féminin, elle se fraya vaillamment un chemin à travers la foule. Curieusement, malgré le grand nombre de personnes qui l’entouraient, elle ne heurtait personne, ne se touchait même pas l’épaule. Ses pas étaient si légers qu’on aurait dit qu’elle allait se mettre à sautiller à tout moment. Elle exprimait sa bonne humeur avec tout son corps.

La longue jupe de la femme se balançait au fur et à mesure qu’elle avançait. Ses cheveux tressés dansaient presque en rebondissant sur son dos. Le bruit de ses pas qui claquent sur les pavés restait rythmé, comme s’il s’agissait d’un hymne louant sa beauté.

Elle portait des vêtements de femme, et non de fille, et était tellement enjouée qu’elle pouvait se mettre à fredonner à tout moment. Avec ses pas de danse légers, elle attirait l’attention de tout le monde.

Mais quiconque essayait de la voir de plus près ne pouvait l’apercevoir que l’espace d’un instant. En effet, dès qu’elle trouvait quelque chose à voir, elle disparaissait rapidement dans la foule.

« C’est très vivant. Je pense que c’est encore plus vivant que la fois où j’ai gagné. »

Lettie Kultunca, qui était venue à l’événement en étant habillée en civile, était fière de la réussite de son alma mater pour la première fois depuis quelques années. Mais surtout, la présence d’Alus lui procurait un sentiment de légèreté et de bonheur. Sa présence était l’une des raisons pour lesquelles elle avait décidé de venir pour la première fois depuis longtemps.

Elle se promenait, comparant les lieux à ce qu’ils étaient dans ses souvenirs du passé. Il est agréable de repérer les différences. Le bâtiment principal avait subi des rénovations et des agrandissements, si bien qu’il était loin de ressembler à ce qu’il était à l’époque.

En effet, l’Institut ne cessait de s’agrandir. Elle ne se sentait pas particulièrement nostalgique, mais c’était rafraîchissant et cela lui permettait de réaffirmer une fois de plus que tout ne tombait pas en poussière avec les années. Le bâtiment de recherche, les routes pavées et les nombreux ports circulaires étaient tous nouveaux, et elle actualisait ses souvenirs en les voyant.

En tant que Single, Lettie était une femme très occupée, et n’avait pratiquement aucune occasion de faire une sortie de plaisir comme celle-ci. En comptant les jours écoulés depuis qu’elle avait été appelée au Tournoi magique de l’amitié, cela faisait plus de quelques mois. Et c’était la première fois qu’elle avait l’occasion de visiter l’Institut en privé depuis sa remise de diplôme.

« En y réfléchissant, c’était plutôt amusant ici. » Des mots de réminiscence sortirent soudain de sa bouche.

Combien de ses camarades de classe sont encore en vie ? C’était une pensée sombre, mais les souvenirs amusants qu’elle avait créés ici étaient irremplaçables.

Mais en pensant à la vie quotidienne des gens dans le monde intérieur, elle ne pouvait s’empêcher de penser que le monde extérieur n’était pas un endroit pour les humains. Après tout, lorsqu’elle se remémorait ses souvenirs, elle ne parvenait plus à se souvenir clairement des visages des personnes avec lesquelles elle avait passé ces moments.

Le monde extérieur, un endroit où l’on peut mourir d’une simple erreur, était tout simplement trop sombre. Chaque jour passé dans ce monde réduisait la vie d’une personne, et les souvenirs les plus précieux s’estompaient facilement.

Lettie fit un effort conscient pour sourire, se débarrassant de l’obscurité qui avait envahi son expression. « … Eh bien, je suppose que ce n’est pas mon genre. »

Elle s’arrêta et huma délibérément l’air. L’instant d’après, elle trottinait jusqu’à l’avant du bâtiment principal, vers l’étal qu’elle avait découvert. « J’ai sauté le petit déjeuner… » Son estomac était vide, et elle regarda les brochettes disposées sur l’étal avec une étincelle dans les yeux. Trempées dans ce qui semblait être une sauce délicieuse, elles avaient l’air si bonnes qu’elle en bavait presque.

« Hey pépé, je vais en prendre dix pour commencer ! » déclara-t-elle à l’étudiant, qui n’avait certainement pas l’âge d’être appelé « pépé », le faisant sursauter. Bien sûr, c’était juste une petite phrase qu’elle voulait dire, ne se doutant pas qu’elle l’avait offensé.

En quelques minutes, les mains de Lettie furent pleines de brochettes pincées entre ses doigts. Et à ses bras pendaient des sacs remplis de nourriture d’étal. Les odeurs se mélangeaient au point qu’il était difficile de savoir ce qu’elle avait acheté. Tous étaient le fruit de sa tournée des étals, achetés sur un coup de tête, sous l’effet de son appétit.

En ce moment même, elle avait la bouche pleine d’un des plats, alors qu’elle profitait joyeusement de son jour de congé. « J’aimerais bien un peu d’alcool, mais je crois que c’est trop demander. »

Il lui restait à voir l’intérieur du bâtiment principal, et ses attentes étaient donc élevées. Elle n’en était qu’au début de l’événement majeur qu’était le festival du campus. Savourant la nourriture des étals avec une telle vigueur que tout le monde autour d’elle en fut surpris, Lettie se dirigea avec enthousiasme vers son prochain plaisir.

Cependant, au moment où elle porta la dernière brochette à sa bouche, les lunettes de soleil qu’elle avait mises glissèrent et tombèrent.

 

 

Elle se dépêcha d’essayer de les attraper en plein vol, mais il était trop tard.

Des chuchotements inquiétants se firent entendre autour d’elle.

Hé, n’est-ce pas…

Elle lui ressemble vraiment…

L’atmosphère changea brusquement. Comme une vague, le bourdonnement de la foule s’était répandu, devenant de plus en plus important.

« Euh oh, on dirait que j’ai été démasquée. »

Enfonçant la brochette dans sa bouche et la tenant de côté avec ses dents, Lettie jeta un coup d’œil maladroit autour d’elle, espérant trouver un endroit à l’écart. Mais ses efforts furent vains, car le temps qu’elle passait à s’amuser semblait toucher à sa fin.

En peu de temps, elle fut entourée d’une foule de gens. C’était comme une cage humaine, et même Lettie aurait eu du mal à s’en échapper.

« Oh là là ! » Elle avait pensé se déguiser en portant des lunettes, mais en réalité, elle s’était seulement habillée pour paraître plus à la mode. Elle ne voulait pas paraître suspecte en s’habillant de manière trop formelle, et se disait que ça irait puisque les gens ne l’avaient vraiment vue qu’en uniforme.

Alors qu’elle réfléchissait à un moyen de s’en sortir, d’autres personnes s’étaient rassemblées autour d’elle. Mais pour une raison inconnue, il n’y avait pas de militaires. Les seuls qui l’entouraient étaient des étudiants de l’Institut… en d’autres termes, des jeunes.

Le tumulte s’amplifia, rendant sa fuite plus difficile. Elle pensa à utiliser son excellente force dans les jambes pour sauter par-dessus la foule, mais elle portait une jupe. Puisqu’elle avait pris la peine de s’habiller, elle ne voulait pas se tacher ou se froisser.

Sa tenue était certainement destinée à être un déguisement. Sans compter qu’elle avait aussi un plan. Si seulement il y avait un vieux schnock dans le coin que je connaissais. Je pourrais me servir de lui, mais ils ne sont jamais là quand on a besoin d’eux… si inutile ! « Oh ? »

Elle fit un pas en arrière. Ce faisant, une petite silhouette descendit du ciel et atterrit devant elle. Ses magnifiques cheveux argentés scintillaient en reflétant la lumière du soleil.

Lettie accueillit sa petite sauveuse, qui avait sauté par-dessus la foule environnante, avec un grand sourire. Une envie de tendre la main et de lui tapoter la tête lui monta à la poitrine. « Petite Loki ! Tu arrives au bon moment. »

Ayant découvert la scène par hasard, Loki avait repéré Lettie en son centre et elle s’était empressée de s’y rendre. Felinella l’avait entraînée dans des batailles simulées, mais son désir d’aider Alus dans son tour de garde l’avait poussée à en finir au plus vite, et à ce moment-là, elle se promenait dans l’Institut à la recherche d’Alus.

« Lady Lettie !? Que faites-vous ici ? Et faire une telle scène…, » dit Loki d’un ton calme.

« C’est un malentendu. Je n’ai rien fait. Je me suis retrouvée entourée avant même de pouvoir le remarquer. » Cela dit, c’était un résultat naturel quand un Single se trouvait dans un endroit comme celui-ci.

Loki jeta un regard suspicieux à Lettie, avant de remarquer son apparence. « … ? Mais ces vêtements vous vont bien, Lady Lettie. Vous êtes séduisante dans votre uniforme militaire, mais vous êtes très belle en ce moment. » Alors qu’elle parlait, Loki sembla s’exciter un peu et ses joues devinrent rouges.

Le décalage entre l’état de Lettie sur le champ de bataille et son état actuel ne faisait que mettre davantage en valeur ses charmes. Elle en vint même à penser que l’agitation autour d’elle était causée par une réaction naturelle à sa beauté plutôt qu’à l’exposition de son identité. « Tu sais comment rendre une fille heureuse. Marions-nous ! »

« Je pense que je vais passer mon tour. »

« Alors, laisse-moi au moins te donner une récompense », dit Lettie en sortant une pomme confite de quelque part.

« Pas maintenant », refusa Loki. Elle se redressa. « En fait, Sire Alus est responsable de la sécurité, il vaudrait mieux ne pas faire de scène… »

Les épaules de Lettie tremblèrent et elle avait l’air mal à l’aise. Elle avait fait des pieds et des mains pour s’habiller, ce n’était donc pas une bonne nouvelle. Après avoir réfléchi un moment, elle tendit à Loki l’un des sacs qui pendaient à son bras. Il contenait une grande partie de la nourriture qu’elle avait mangée à l’étal. « Tiens, donne ça à Allie. »

« … Pourquoi ? »

« C’est le top 5 des aliments que j’ai essayés ici. »

« Ah, » dit Loki en guise de compréhension. Elle respectait Lettie en tant que magicienne, et après la bataille contre Demi-Azur, leur relation avait évolué au point qu’elles pouvaient discuter.

Bien sûr, c’était en grande partie dû à la bonne nature de Lettie, comme Alus l’avait dit un jour. Sa personnalité positive permettait aux gens de baisser facilement leur garde.

☆☆☆

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire