Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 7 – Histoires courtes en prime

Bannière de Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku (LN) ☆☆☆

Histoires courtes en prime

Les excentricités d’un parrain orphelin

« Est-ce que tout le monde est en position ? »

Une voix digne avait atteint tout le monde à travers les communications dans leurs oreilles. C’était suffisant pour qu’ils redressent leurs postures. La mission qu’ils effectuaient n’était pas officielle, mais venait du gouverneur général lui-même.

Au Tournoi Amical de Magie des Sept Nations, les subordonnés directs du Gouverneur Général, en d’autres termes, les élites des élites, transportaient des équipements d’enregistrement dans divers endroits du site.

Les préparatifs pour que la direction du tournoi crée ses propres enregistrements avaient déjà été faits. Avec les ordres directs du gouverneur général, ils ne pouvaient pas se permettre de faire des économies, même s’il ne s’agissait que d’un match entre étudiants…

« Cible confirmée, le premier match d’Alice Tilake commence. Tous les angles sont dégagés… tous les objectifs sont dégagés. L’enregistrement est prêt à votre commandement, Gouverneur-Général Berwick. »

« Bien. Ne faites pas d’erreur. Je ne le pardonnerai pas s’il y a des séquences manquées. »

« Roger ! »

Berwick attendait avec impatience le début du match depuis sa salle VIP. Il sentait son cœur battre la chamade, comme un père assistant aux grands débuts de sa fille.

Même à son âge avancé, Berwick était encore célibataire. Mais la façon dont il veillait sur Alice comme si elle était sa propre fille donnait lieu à une expression que l’on voyait rarement sur le visage du gouverneur général.

En même temps, il était très émotif, comme s’il y avait un feu allumé dans ses yeux. Elle avait surmonté son passé et avait tellement grandi qu’il était difficile de croire qu’elle avait autrefois vécu dans un établissement, l’esprit brisé.

Ses amis et les liens avec les gens qui l’entourent avaient dû remplir son cœur autrefois vide. En y pensant de cette façon, Berwick se sentait quelque peu racheté, même s’il n’avait pu que secrètement lui apporter une aide financière. « Son sourire est devenu encore plus beau. »

« Wôw, c’est dégoûtant », avait immédiatement rétorqué Lettie.

Cicelnia avait souri ironiquement. « Je connais les détails, mais votre façon de soutenir est juste anormale… cela me fait presque regretter de vous avoir nommé gouverneur général. »

La tempe et les joues de Berwick avaient tressailli à cela. La façon dont il s’était accroché au rebord de la fenêtre de la salle n’était peut-être pas très mature, mais quand même… « Maintenant, Lady Cicelnia et Lettie, vous êtes encore trop jeunes. Le jour viendra où vous aussi comprendrez cette sensation. Je sens que c’est ça… avoir travaillé si dur jusqu’à ce jour pour qu’elle puisse retrouver son sourire. Et je suis sûr que je pourrai continuer à faire ce que je peux dans le futur. »

Pendant qu’il disait cela, un léger décalage des lumières rendait les ombres sur le visage de Berwick encore plus prononcées.

« Pendant un instant, vous n’avez ressemblé qu’à un vieil homme. »

« Je l’ai vu aussi, Lady Cicelnia. Quelqu’un de si vieux qu’il pourrait bien partir à la retraite. »

« De quoi parlez-vous ? Je suis encore en pleine forme, surtout après avoir été revitalisé en la regardant ! »

« Bien, c’est bien… »

Cicelnia et Lettie jetèrent un regard en coin à Berwick, qui serra le poing et retint ses larmes.

« Ne pensez-vous pas que vous êtes en train de délirer ? D’ici peu, les gens vous traiteront de vieux grand-père fou ! »

« Argh… Je crois que je sais comment me comporter correctement. D’ailleurs, Alus ne dirait pas ça ! »

« Je comprends que vous soyez célibataire et sans enfant… mais aller aussi loin n’est pas normal. »

« Bien. Au fait, Allie entraîne cette… Alice, c’est bien ça ? Et on dirait que vous vous préparez à cette séance depuis qu’elle s’est inscrite à l’Institut. Ça frise la folie ! »

Berwick secoua simplement la tête, comme pour dire qu’ils avaient encore un long chemin à parcourir.

D’ailleurs, même après la retraite de Berwick, il lui resterait de l’argent pour aider financièrement Alice. N’ayant pas grand-chose pour le dépenser, il avait amassé une fortune décente. Et sa façon de s’occuper d’elle n’était pas très différente de celle de grands-parents qui s’occupait de son petit-fils.

Lorsqu’elle aura un petit ami, il n’était pas difficile d’imaginer Berwick lancer une enquête approfondie sur lui, et protester farouchement contre toute fréquentation, allant même jusqu’à comploter pour saboter la relation.

Même s’il ne le faisait pas, on pouvait craindre qu’il mette son nez là où il ne fallait pas. Sans oublier qu’il était le chef militaire d’une nation entière.

Cicelnia réprima un frisson et décida d’insister. « Essayez d’éviter tout scandale, d’accord ? Cela aurait des répercussions sur moi aussi. »

« Voilà qui est impoli… Dame Cicelnia, il semble que vous vous mépreniez sur mes intentions… »

« Quand même, n’est-ce pas un peu compliqué ? Qu’allez-vous faire à ce sujet ? »

« À propos de quoi ? »

« Cette fille Alice va devenir une magicienne, non ? Ce qui veut dire qu’elle va finir par rejoindre l’armée. »

« C’est en effet un sentiment compliqué. Mais c’est le chemin qu’elle a décidé d’elle-même. Je vais simplement veiller sur elle, et lui donner un léger coup de pouce si besoin est. » Malgré l’âge de Berwick, son dos était droit, et il avait l’air du soldat modèle, avec presque un regard philosophique.

Cependant —.

« Vos jambes tremblent, Gouverneur Général. »

« Je savais que vous vieillissiez. Il y a une certaine mélancolie qui plane dans l’air… »

Berwick reste stupéfait alors que les deux jeunes femmes s’en prennent à lui à tour de rôle.

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Boissons sous le ciel nocturne

C’est peut-être le moment idéal pour se le remémorer…

Ses cheveux roux avaient trempé dans l’eau, et elle attendait qu’ils sèchent naturellement. Des gouttes d’eau avaient éclaboussé ses cheveux alors qu’elle passait négligemment ses doigts dans ses cheveux.

Après s’être retirée dans la chambre qui lui avait été attribuée au quartier général militaire de Balmes, Lettie prenait une pause bien méritée au retour de sa mission. La grande pièce n’était pas très différente d’une chambre d’hôtel de première classe.

Après s’être essuyée, Lettie posa une serviette sur ses épaules et fit le tour de la pièce pieds nus. De manière inhabituelle pour elle, elle n’avait pas complètement séché ses cheveux et portait une fine chemise de nuit.

La chemise était mouillée et collait à elle, et on pouvait voir sa peau blanche à travers. Cependant, il n’y avait qu’une seule autre personne dans la pièce, donc il n’y avait aucune crainte que quelqu’un des autres nations la voie.

Sa tresse habituelle était défaite et ses cheveux pendaient dans son dos. Elle n’était pas particulièrement de mauvaise humeur, mais pour les étrangers, son expression raide donnait l’impression qu’elle n’avait pas assez dormi.

Elle s’agita vers le balcon. Elle s’y était avancée et s’était appuyée sur la balustrade blanche délicieusement faite. Le vent doux avait fait bruisser ses cheveux.

Il y avait des choses dont elle n’était pas satisfaite, et une certaine colère qu’elle ne pouvait pas passer sur quelqu’un, ce qui provoquait des rides profondes sur son front.

C’est alors qu’une voix qui semblait l’avoir remarqué l’interpella derrière elle : « On dirait que vous avez beaucoup de choses à dire, Lady Lettie. »

« Je suppose que je vous ai inquiétée, Mlle Rinne. »

« Pas du tout, » dit Rinne en secouant la tête. Ses cheveux étaient emmitouflés et elle s’était changée en vêtements plutôt ordinaires. Elle semblait avoir été très sensible à l’état de Lettie, car elle avait même apporté des rafraîchissements.

Il y avait deux verres avec des boissons fruitées. La boisson parfaite à déguster sous un ciel nocturne. Après avoir pris l’un des verres, Lettie l’avait mis contre ses lèvres et l’avait versé dans sa gorge comme pour éteindre ses joues rouges brûlantes. « Hm ? Est-ce que c’est... »

« Oh, n’êtes-vous pas douée pour l’alcool ? Il n’y en a qu’un peu mélangé, donc ce n’est pas aussi fort que du vin de fruit. »

« Ça ne me dérange pas. Je pensais juste à la façon dont je vous causais des problèmes, » dit Lettie avec un petit sourire sur son visage.

Rinne avait en effet montré une certaine considération pour elle, mais ce n’était pas quelque chose qui la dérangeait trop. Elle était plus inquiète d’être si ouverte avec un Single. Mais elles étaient toutes les deux des femmes ici. Il était normal qu’elle soit tentée de discuter sous le ciel nocturne, un verre à la main. « … C’est à propos de Sire Alus ? »

« Plus ou moins. Je crois que vous êtes vraiment dans le mille. De toute façon, je ne vais pas commencer à parler même si vous me faites boire. »

« Ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est juste que… ça ne semble pas réel. Comme si je ne pouvais toujours pas y croire. »

« Même chose ici. Tous les autres membres de l’équipe ressentent probablement la même chose. Mais ce genre de chose arrive tout le temps. Magiciens ou pas, nous sommes juste des pions sur le tableau. Mais Allie est différent. Il y a des remplaçants pour le souverain, et le gouverneur général… et moi. Mais pas pour Allie. »

Rinne lui avait demandé timidement : « Parce qu’il est le numéro 1… ? »

« Parce qu’il est dans une ligue à part. Je le savais plus ou moins avant, mais je l’ai ressenti d’autant plus fortement cette fois-ci. Disons qu’un Mamono, bien plus fort que tout ce que nous avons combattu dans le passé, apparaît. »

« Ce serait un désastre, » Rinne acquiesça.

« Les nations seraient détruites, les magiciens seraient tous tués, ainsi que les citoyens qu’ils protégeaient. Ainsi que les souverains et les gouverneurs généraux. »

Lettie avait parlé d’un ton sérieux, et Rinne avait imaginé la situation. La prise de conscience se fit progressivement et un frisson lui parcourut l’échine tandis qu’elle déglutissait, oubliant qu’elle avait un verre à la main.

« Peu importe leur force, tout le monde meurt. Les Doubles comme les Singles. Je suis sûre que moi aussi. Mais Allie seul survivra. Même si l’humanité s’éteignait, il serait capable de survivre tout seul. » Lettie avait dit cela avec désinvolture, comme si elle énonçait simplement des faits évidents.

« … » Sentant que l’atmosphère devenait un peu trop lourde, Rinne tenta de changer de sujet. Lettie voulait parler de la valeur d’Alus, et c’était aussi la source de sa frustration. Mais pour l’instant, tout ce que Rinne recherchait, c’était une discussion informelle entre deux adultes. Elle n’avait pas l’intention de creuser trop profondément.

Elle essaya donc d’apprécier le cadre, et prit une gorgée de sa boisson. « Au fait, Lady Lettie, aimeriez-vous partager une vieille histoire sur Sire Alus ? »

« Alors un petit encas pour accompagner les boissons… ou peut-être quelque chose de plus que ça ? »

« Non, je ne voulais pas dire ça… Pourquoi tout le monde essaie de me piéger ! » Les joues de Rinne se crispèrent. Elle avait posé une question anodine, mais elle avait fini par la retourner contre elle. Elle n’était pas très heureuse de cela, mais elle écoutait quand même ce que Lettie avait à dire.

« C’est bien. En tant qu’aide de Cicelnia, il est préférable que vous en sachiez plus sur Allie, » dit Lettie. « Allie était si mignon quand il était petit. Oh, et quand je dis petit, je veux dire qu’il a toujours été le même, juste plus petit. Et ses yeux étaient plus morts qu’ils ne le sont maintenant. Mais c’est ce qui a attiré les femmes célibataires. »

Ce n’était pas le genre de propos que Rinne s’attendait à voir sortir de la bouche de Lettie, mais cela correspondait davantage à ce qu’elle avait espéré, alors tant mieux. Leur discussion était devenue plus animée au fur et à mesure qu’elles s’y étaient mises.

Après un certain temps, leur discussion passionnée et inattendue commençait enfin à s’apaiser. « Quand même… vous êtes vraiment excitée quand vous parlez de Sir Alus… est-ce par amour ? »

Avec un sourire enfantin sur le visage, Lettie tenait son verre vide à l’envers pour en faire sortir le reste de la boisson. « Je pense à ça de temps en temps. Il y a même une photo de nous deux dans mon étui de permis qui a été pris pour célébrer le fait que je sois devenue une Single. »

Rinne retint son envie de demander à le voir, et posa une simple question à la place. Cela pourrait se transformer en une autre longue discussion, mais elle ne voulait pas jeter un froid sur le sujet actuel. Le statut ou le rang n’avaient pas leur place ici. C’était juste une simple discussion de filles. « Lady Lettie… quel est l’élément déclencheur qui vous a fait réaliser ce que vous ressentez pour Sire Alus ? »

Le sourire de Lettie s’était agrandi alors qu’elle semblait se souvenir de quelque chose, mais elle posa un doigt sur ses lèvres. « C’est un secret. Si nous avons une autre occasion comme celle-ci, peut-être que je le partagerai autour d’un verre sous le ciel nocturne… »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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