Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 6 – Histoires courtes en prime

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Histoires courtes en prime

Un soulagement pour un cœur rouillé

Le cœur peut rouiller.

Et cette rouille peut se propager, et le temps qu’on s’en aperçoive, ses effets peuvent atteindre les autres parties du corps.

Les magiciens étaient aussi des humains, et les dures expériences qu’ils devaient vivre dans le Monde Extérieur faisaient constamment rouiller leur cœur, comme lorsqu’ils entendaient les hurlements infernaux des derniers instants d’un camarade avant qu’un mamono ne les dévore. La vue de leurs corps déchirés était gravée dans leurs yeux et s’infiltraity dans leurs âmes comme un poison. Dans le Monde Extérieur, il y avait trop de toxines qui rongeaient le cœur pour être comptées.

Il n’est pas inhabituel de voir apparaître un ou deux troubles mentaux. Aussi fort qu’il puisse être, un magicien n’était qu’un être humain et il était incapable d’éviter que son âme soit blessée.

Certains aidaient à mettre fin à la vie d’un camarade qui ne pouvait pas être sauvé, tandis que d’autres escouades se dispersaient et laissaient derrière elles un compagnon qui ne pouvait pas bouger. Beaucoup avaient passé d’innombrables nuits blanches remplies de regrets en pensant aux compagnons qu’ils n’avaient pas pu sauver.

Plus ça arrivait, moins ils avaient tendance à y penser, dans une tentative désespérée de protéger leur cœur. Le résultat était qu’ils avaient fini par s’y habituer. Mais même alors, leur cœur était usé. Ils n’en étaient tout simplement pas conscients, et finalement le cœur n’était plus capable de le supporter.

C’est pourquoi il était important que les magiciens, à quelques exceptions près, s’assurent de se reposer. Lorsque leur cœur atteignait ses limites, ils guérissaient en passant du temps libre dans le monde intérieur.

Cela leur permettait de réaffirmer que le Monde Extérieur n’était pas la norme, que la vie confortable dans le domaine humain était la bonne, et cela empêchait leurs sens de s’engourdir.

C’est un simple incident qui avait fait réaliser à Loki à quel point son cœur était brisé. C’était quand elle avait commencé à être envoyée sur plus de missions dans le monde extérieur, et l’expérience d’autres personnes mourant autour d’elle avait commencé à ne plus rien lui faire.

C’était un symptôme dont elle n’avait pas conscience elle-même.

L’incident s’était produit alors qu’elle dînait avec son équipe au retour d’une mission. La nourriture n’avait aucun goût. Quand elle s’en était aperçue, elle avait serré son petit corps et ses petites épaules avaient commencé à trembler de peur de la situation. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était comme ça. Et elle frissonna en réalisant qu’elle n’avait même pas remarqué à quel point elle s’effondrait.

Ce genre de trouble du goût avait été normalisé chez les magiciens et était considéré comme une maladie professionnelle. Les militaires ne le voyaient pas vraiment comme un problème.

Cependant, ce n’était en fait qu’un symptôme initial, un signal d’alarme de quelque chose de pire. C’était une forme de dilution émotionnelle nécessaire pour protéger l’esprit et survivre qui sacrifiait même la joie et le bonheur. À l’extrême, elle éliminait tout ce qui n’était pas nécessaire pour maintenir un bon équilibre.

C’est pourquoi Loki l’avait trouvé si terrifiant.

Elle ne pouvait rien goûter. Dans ce cas, il ne serait pas étrange qu’un autre sens se dérègle ensuite. Serait-ce sa vision, son odorat, son sens de la douleur… ? C’était très effrayant pour elle. Elle n’était pas en train de s’effondrer en tant que magicienne, mais plutôt de s’éloigner de plus en plus de ce qu’était l’être humain. Elle épuisait la vie qu’elle souhaitait mener pour lui, ce qu’elle ne pouvait accepter.

Il y avait même la crainte que ses sentiments de vouloir lui consacrer son avenir s’estompent. Elle devait tout utiliser pour lui.

Cependant, comme le symptôme n’en était qu’à son stade initial, elle avait pu le faire traiter immédiatement. Le trouble du goût était courant dans l’armée, et son traitement était bien établi.

Loki ne s’était pas retrouvée dans cette situation parce que son esprit était immature. En fait, c’était statistiquement plus fréquent dans les rangs supérieurs. Peut-être que surmonter la mort était la même chose que céder une partie de son humanité, un peu à la fois. Qu’ils survivent ou qu’ils aient une mort impitoyable, tant que les magiciens continueront comme ça, ils finiront par s’effondrer petit à petit.

Après cet incident… Alors que Loki portait la nourriture militaire à sa bouche pour en confirmer le goût, elle eu une pensée soudaine. Oh, c’est vrai. C’est ce que je dois faire.

Elle réalisa quelque chose. Le classement d’Alus était déjà dans les cinq premiers d’Alpha. Et ce ne sera pas long avant qu’il ne soit au sommet de tous les magiciens.

Quand cela arriverait, il aurait sûrement perdu des choses plus précieuses que son sens du goût. Il ne se soucierait probablement pas des autres. Il ne ressentirait probablement plus rien face à la mort. Que lui resterait-il après que son esprit se soit protégé ?

Ce genre de pensée avait conduit Loki à une certaine conclusion. Je ferai tout ce que je peux pour lui. Pour qu’il ressente du bonheur… je dois d’abord…

« Euh, s’il vous plaît, apprenez-moi à cuisiner. »

La cuisinière de la cafétéria avait été un peu surprise par la demande soudaine de la jeune fille, mais elle avait finalement souri et l’avait invitée dans la cuisine. La seule personne de l’armée ayant un lien avec la cuisine à laquelle elle pouvait penser était la dame d’âge moyen travaillant à la cafétéria.

Loki utilisait tout son temps libre pour s’exercer à la cuisine. Elle avait aussi appris à faire attention aux ingrédients. Si Alus devait souffrir d’un grave trouble du goût, ses compétences culinaires ne suffiraient peut-être pas. Dans ce cas, elle voulait lui rappeler ce qu’était le goût, à travers des ingrédients soigneusement sélectionnés. Elle pensait que ce genre d’accumulation de bonheur banal le sauverait. C’est pourquoi la première chose sur laquelle Loki avait posé les yeux après être devenue la partenaire d’Alus était le thé.

Les troubles du goût chez les militaires étaient principalement d’origine psychologique, et l’un des remèdes consistait à développer l’habitude d’apprécier le thé.

Une fois qu’elle était devenue sa partenaire, elle avait cherché des occasions de lui servir du thé le plus fréquemment possible. Elle avait été soulagée de voir qu’il ne le détestait pas particulièrement.

Comme elle l’avait prévu, il semblait que le sens du goût d’Alus était plutôt émoussé au début, au point qu’il ne devinait pas les mauvaises sortes de thé.

Mais les symptômes s’étaient améliorés avec le temps… probablement. Quand il avait dit que sa cuisine maison était délicieuse, c’était probablement son opinion honnête sur son goût.

Loki avait décidé dans son cœur de le réparer lentement d’une manière qu’il ne remarquerait pas, par une sélection minutieuse de feuilles de thé au doux parfum.

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« Je vois, c’est un rêve que tu as fait récemment ? Il semble qu’il puisse être vrai. »

Alus prit une gorgée de thé en hochant la tête à l’appel passionné de Loki qui disait que son trouble du goût avait besoin d’être corrigé. En même temps, il dit, « Ce truc est bon, » ne montrant pas beaucoup d’intérêt pour le sentiment de Loki.

Loki fronça les sourcils et gonfla ses joues. « C’est à moitié vrai. En tout cas, je… »

« Si ce n’est que la moitié, alors c’est toujours différent de la vérité. »

Le pinaillage inutile d’Alus avait provoqué la bouderie de Loki qui s’était rapprochée de lui. « C’est plus que la moitié ! Toi aussi, tu ne voyais la nourriture que comme une nécessité pour te nourrir, Sire Alus ! C’est pourquoi j’ai pensé que tu n’étais peut-être pas capable de goûter les choses. »

« Eh bien, ce n’est pas inhabituel dans l’armée. Mais ne penses-tu pas que ton imagination est un peu trop vive ? Tu es vraiment en train d’étirer ton interprétation de la réalité ici. »

Cela ne peut pas être vrai, pensa Loki, et elle continua à insister sur son point de vue. Alus avait combattu dans le Monde Extérieur plus que quiconque, il connaissait ces tragédies mieux que quiconque. Il n’en était juste pas conscient, et devait déjà avoir de multiples symptômes.

« … J’étais juste inquiète… Et le goût du thé ? »

« Comme je l’ai dit, c’est délicieux. Ça a bon goût, » dit Alus avec un sourire doux pour éviter la question.

Et ainsi, une pause dans l’après-midi s’était écoulée ainsi.

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La fierté d’une fille affaiblie

C’était juste un autre jour.

Il s’était écoulé suffisamment de temps depuis que Loki était devenue la partenaire d’Alus et qu’ils aient commencé à vivre ensemble pour qu’elle considère cela comme un jour comme un autre.

Le laboratoire d’Alus prenait un étage entier d’un bâtiment de recherche, il y avait donc pas mal d’espace. La majorité de l’espace était rempli d’équipements de recherche et d’un grand nombre de livres et de documents, ce qui rendait l’espace de vie actuel plutôt étroit. Mais c’était encore assez grand pour qu’Alus et Loki puissent y vivre seuls.

En raison de la personnalité du maître des lieux, le nettoyage quotidien du laboratoire était indispensable. Avec ses capacités d’organisation nulles, Loki vivant ici était nécessaire pour qu’Alus puisse se consacrer à ses recherches. Cela dit, cela avait l’air de lui plaire, alors personne ne se plaignait. Dans l’état actuel des choses, elle ne pouvait pas rembourser son sauveur, alors elle lui avait tout donné dans l’espoir de lui être utile.

Au bout du compte, ce n’était peut-être que de l’égoïsme, mais pour Loki, qui avait travaillé sans relâche pour lui depuis qu’elle s’était décidée, cette sensation était devenue une partie d’elle-même et elle se plaçait en deuxième ou troisième position.

Sans aucune chance d’être utile dans le monde extérieur, elle pensait qu’il était naturel que son dévouement soit mis à profit pour prendre soin d’Alus.

Loki n’aimait pas vraiment faire des corvées. Elle était simplement heureuse de faire quelque chose pour le bien d’Alus. Et à présent, elle avait une bien meilleure idée de l’endroit où se trouvait chaque chose qu’Alus.

Par exemple, la plupart des livres du laboratoire étaient rares, et certains pouvaient même être considérés comme inestimables. C’est pourquoi, lorsque Loki rangeait les livres sur les étagères, elle les traitait avec le plus grand soin.

Les livres qui avaient été éparpillés sur le sol ou sur le bureau avaient été remis à leur place habituelle sur l’étagère, exactement comme elle s’en souvenait.

Alus se demandait si elle avait vraiment besoin d’aller aussi loin, mais voir Loki traiter avec autant de soin des livres remplis de précieuses connaissances, le rendait quelque peu heureux lui aussi.

Cela dit, Alus s’était également dit qu’en fin de compte, les livres ne contenaient que des informations. Ils étaient peut-être rares, mais ils ne valaient pas plus que tout le reste.

Comme d’habitude, Loki avait passé la journée après avoir terminé ses leçons avec Alus, à surveiller l’entraînement de Tesfia et d’Alice, et à faire un peu de ménage. Elle n’avait pas négligé non plus la préparation du dîner.

Cependant, elle semblait un peu tête en l’air aujourd’hui. D’habitude, elle s’occupait de ses tâches avec rapidité et efficacité, mais aujourd’hui, Alus l’avait vue être maladroite et faire beaucoup d’erreurs d’inattention.

Grâce à Loki, il pouvait se consacrer à ses recherches même maintenant, mais ses pensées furent ramenées à la réalité par un bruit fort. Se demandant ce que c’était, il se leva précipitamment.

L’entraînement de Tesfia et d’Alice était également bruyant, mais ce son était clairement hors norme. Entendre quelque chose comme du verre se briser pendant l’entraînement à cause d’une négligence de Tesfia ou d’Alice était tout à fait normal, mais il ne voyait aucune raison pour ce bruit sourd et lourd de quelque chose frappant le sol, à l’exception peut-être de la chute d’une grosse pièce d’équipement.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Loki ? »

La scène qu’il vit lui fit réaliser ce qui se cachait derrière le bruit. Loki était appuyée sur les étagères, et à ses pieds se trouvaient plusieurs livres qu’elle avait fait tomber. Chacun d’eux était aussi épais qu’une encyclopédie.

Elle se soutenait sur les étagères après avoir perdu l’équilibre, le front contre un bras.

« Je suis désolée, Sire Alus… J’ai laissé… J’ai laissé tomber les livres… »

Loki avait du mal à respirer malgré qu’elle soit à l’intérieur. Elle se pencha pour essayer de ramasser les livres à ses pieds, mais elle s’effondra, car elle ne pouvait pas se soutenir.

Alus s’était rapidement avancé pour attraper son petit corps. À travers ses vêtements, il pouvait clairement sentir la température élevée de son corps. « Les livres n’ont pas d’importance. Plus important encore, si tu ne te sens pas bien, pourquoi n’as-tu rien dit plus tôt ? »

Dernièrement, Alus avait réduit ses heures de sommeil pour faire plus de recherches. Et cela avait pu mettre à rude épreuve Loki, qui avait veillé avec lui. Peu importe le nombre de nuits blanches que Loki pouvait passer en mission dans le Monde Extérieur, les choses étaient différentes ici. De plus, même si elle pouvait rester debout sans dormir, cela ne pouvait pas être considéré comme sain.

Touchant le front de Loki, Alus pouvait sentir à quel point elle était chaude.

« Je suis désolée. Je vais tout de suite commencer à préparer le dîner. »

« Ne t’inquiète pas pour ça. Pour l’instant, tu dois te reposer. »

Alus soupira devant la volonté de Loki de continuer à faire des corvées par sens du devoir, tout en la soulevant. Il repoussa du pied les livres qui traînaient et porta Loki dans sa chambre. « Tu devras te contenter d’utiliser mon lit. Ce sera plus facile de t’allaiter ici. »

Loki ouvrit vaguement les yeux et s’excusa faiblement. « Je… je suis désolée… »

« Je t’ai dit de ne pas t’en faire. C’est ma faute, je t’ai laissé t’occuper de tout. »

« Suis-je… en train de causer des problèmes inutiles ? »

Alus ne pouvait s’empêcher de se moquer de Loki malgré sa maladie. « Oh, regarde-toi, tu es si faible. Eh bien, c’est probablement juste un rhume de cerveau dû à l’épuisement, alors repose-toi un peu pour l’instant. Je vais m’occuper de tout. »

Pour l’instant, il lui avait mis une serviette humide sur le front et lui avait fait boire des médicaments. Après cela, peut-être que son épuisement avait finalement atteint son apogée, car Loki avait fermé les yeux et s’était endormie.

 

Le temps s’écoula, et la nuit était déjà bien avancée.

Loki avait gémi en raison d’un cauchemar, et elle s’était soudainement réveillée. Alors qu’elle se tournait pour regarder sur le côté avec une vue floue, elle pouvait distinguer Alus.

Il semblait troublé. Ayant atteint une pause dans ses recherches, il était en train de faire le ménage, mais il ne savait pas où tout était passé.

Alus laissait toujours le nettoyage à Loki, donc elle était la seule à savoir où tout allait. Finalement, il en avait eu marre, et avait commencé à entasser des choses là où il y avait de la place.

Une fois qu’il eut terminé, il remarqua que Loki s’était réveillée, et apporta de la nourriture réchauffée de la cuisine. « Je pensais que je serais capable de faire quelque chose de simple, mais je suppose que non. » Avec un sourire en coin, il posa un plateau sur les genoux de Loki. Il y avait du porridge avec des légumes, et s’il avait raison, son goût était aussi fade que son apparence.

« Merci beaucoup. »

Peut-être que le médicament faisait effet, car elle semblait aller mieux. Il lui tendit une cuillère en disant : « Peut-être que je devrais aussi étudier les corvées, » ce qui fit se figer Loki. Voyant cela, il lui lança un regard perplexe.

« Je m’occuperai de toutes les tâches ménagères pour toi, donc tu ne dois pas apprendre ça, Sire Alus. »

« Ah, ok, ok. Je suis content que tu te sentes mieux. Ce n’est pas comme si j’allais apprendre en un jour ou deux… Quoi qu’il en soit, ne sois pas trop émotive ou ton rhume va refaire surface. »

Loki lui fit un petit signe de tête, et avec un froncement de sourcils, elle porta le porridge à sa bouche, une cuillerée à la fois.

« Veux-tu que j’essuie ton corps une fois que tu as fini de manger ? Tu as beaucoup transpiré. »

« Je… je pense que… ma fièvre ne ferait qu’empirer… »

Alus ne savait pas si ce rougissement était dû à la gêne ou à sa fièvre. Dans tous les cas, la seule personne qui savait pourquoi ses joues étaient aussi rouges qu’une tomate était la fille elle-même.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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