Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 6 – Chapitre 30 – Partie 3

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Chapitre 30 : La vérité dévoilée

Partie 3

Finalement, Cicelnia, qui en avait assez de son attitude, laissa échapper un soupir déprimé. « Je vois. Alors, permettez-moi de dire à tout le monde ce que je sais. Peut-être qu’alors, le Seigneur Holtal sera capable de se souvenir ? Si je me trompe, vous êtes libre de me corriger. Le gouverneur-général Berwick et moi-même avons peut-être mal compris les choses, après tout. »

« Compris, » ajouta rapidement Holtal.

Sans pause, Cicelnia ouvrit son éventail, alors que son jeu de prédateur commençait. « Tout d’abord, Balmes a commencé une nouvelle opération de récupération depuis deux mois, n’est-ce pas ? Et elle a envoyé une opération de très grande envergure pour cela, » continua-t-elle sans attendre la réaction d’Holtal. « D’après ce que j’ai entendu, cette force comprenait également le Single de Balmes… Il n’y a aucun doute là-dessus, n’est-ce pas ? »

« Et alors… qu’en est-il ? » répondit prudemment Holtal. Ses poings étaient fermement serrés sur le dessus de la table.

Cependant, la déclaration suivante de Cicelnia avait facilement écrasé la réponse rusée du politicien. « Avez-vous déjà collecté leurs dépouilles ? »

« … !! » Des bruits sourds et des chaises en mouvement retentirent. Une perturbation sous forme de bruits avait envahi la pièce.

Holtal, à qui on avait fait remarquer la vérité, n’était pas le seul à avoir les yeux grands ouverts. Lithia et les autres participants étaient tous pareils.

« Qu’est-ce que ça veut dire, L-Lord Holtal !? »

« Que se passe-t-il au juste ? »

La plupart des personnes qui élevaient la voix avaient déjà perdu leur calme.

Le visage d’Holtal était devenu horriblement pâle, et il avait essayé de répondre à Cicelnia d’une voix posée : « De quoi parlez-vous, Dame Cicelnia ? Nos forces sont en plein milieu d’une opération en ce moment même. Sans compter que la mission n’est pas seulement d’éliminer les Mamonos, mais aussi de reconquérir une région qui en est remplie ! Il n’est pas étrange que cela dure plus de deux mois. Aussi embarrassant que cela soit de l’admettre, Balmes manque de magiciens. »

Cicelnia retint son sourire pendant que Holtal répondait, gardant un visage sans expression aussi bien qu’elle le pouvait, puis elle prit froidement la parole : « Comme je l’ai dit… nous n’avons peut-être pas tous les détails, mais nous avons des preuves pour étayer ces informations. D’après ce que j’ai entendu, vous avez envoyé des forces supplémentaires après la principale. Alors, dites-nous tout. Quand était le dernier contact que vous avez eu avec l’une de ces forces ? Si vous n’êtes pas en mesure de répondre à cette question, notre nation pourrait être amenée à envoyer des inquisiteurs. »

« Dirigeant ou non, interférer avec une autre nation ne peut être autorisé… »

« Et face à une menace de Mamonos qui dépasse ce que votre nation peut gérer seule ? Que ce soit clair, ce n’est plus seulement le problème de Balmes. Cela peut être interprété comme une trahison envers toute l’humanité. »

Holtal déglutit. « Même si c’était le cas… »

Cicelnia interrompit Holtal et continua de remuer le couteau dans la plaie. « L’essaim de Mamonos avec au moins six Mamonos de classe A a anéanti les forces de Balmes… non, il y avait un survivant, n’est-ce pas ? Mais encore une fois, il est déjà décédé, donc un revenant serait plus exact. »

« Comment… savez-vous… ? »

« Vous avez organisé à la hâte une unité de reconnaissance, mais vous avez aussi perdu le contact avec eux. Jusqu’à présent, il y a environ 400 magiciens tués… mais le plus gros problème est que vous n’avez récupéré aucun de leurs corps. »

« — ! ! Qu’est-ce qui se passe ici !? » L’homme assis en face d’Holtal perdit son sang-froid et se leva. Sa voix était forte, avec de la colère et de la peur mêlées, ses émotions ayant finalement dépassé le point d’ébullition.

Cet homme au corps si bien entraîné qu’on pourrait le confondre avec un officier militaire était le chef d’Iblis, Haorge.

Iblis partageait une frontière avec Balmes. Donc si la menace des Mamonos dépassait Balmes, elle atteindrait naturellement aussi Iblis. Si la situation était vraiment si urgente, ils auraient dû le signaler à Iblis et demander de l’aide.

Après avoir pris deux mois, Balmes aurait dû demander l’aide de toutes les nations qui les entourait. C’est pourquoi il y avait du ressentiment dans la voix de Haorge. « Ne comprenez-vous pas ? Si une seule nation est abattue par les Mamonos, ils seront capables de balayer tout le domaine humain avec facilité. Vos actions crachent sur la coordination et l’alliance internationales mises en place pour protéger l’humanité. Si vous avez une excuse… »

Haorge avait appuyé sur l’échec avec un ton rude. Cependant — .

« Seigneur Haorge, ce n’est pas le moment pour cela. Nous sommes déjà pressés par le temps. » Grâce au calme et à la justesse de son propos, Cicelnia avait réussi à apaiser sa colère, et le souverain d’Iblis s’était rassis, bien que la lueur dans son œil soit restée sévèrement fixée sur Holtal. « Nous n’avons toujours pas une compréhension précise de la situation actuelle. Nous devons donc d’abord entendre la vérité de sa bouche. Seigneur Holtal, nous ne voulons pas d’excuses. Pour l’instant, nous devons régler ce problème, également pour la protection de Balmes. »

Le visage d’Holtal était maussade, et sa bouche restait fermée.

Lassée de son attitude, la générale de Balmes fit un geste brusque. Elle s’inclina si profondément qu’elle se cogna pratiquement le front contre la table, et lâcha d’une voix triste : « C’est l’échec de toute une vie ! Quand je pense que la situation a dégénéré à ce point ! Lord Holtal et le gouverneur général Gagareed ont gardé l’information cachée, mais… Lord Holtal, si ce que dit Lady Cicelnia est vrai, alors notre nation est déjà… » Elle ne s’était pas laissé décourager par le regard haineux de Holtal, et elle avait lancé un appel désespéré avec une expression déchirante.

Même à ce moment-là, Holtal n’avait rien fait, comme s’il boudait.

Voyant cela, Cicelnia lui lança un regard de pitié, comme s’il était un enfant faisant une crise de colère. « Il semblerait que vous ne compreniez pas du tout la gravité de la situation, Lord Holtal. »

Plusieurs souverains et hauts fonctionnaires avaient estimé que, même si la situation était urgente, elle n’était pas aussi mauvaise qu’elle pourrait l’être. Cependant, ne pas récupérer les corps des magiciens après un combat contre une Classe A était une grave omission. Les mamonos deviennent plus forts en mangeant les gens et en absorbant leur mana. Pire encore, les magiciens avaient plus de mana que les gens normaux, donc les Mamonos pouvaient même monter en classe.

Dans l’histoire, il n’y avait presque jamais eu de cas où un Single avait été mangé par un mamono. La seule exception était le déclenchement de la grande calamité d’il y a cinquante ans. C’était un incident horrifiant, encore frais dans la mémoire de l’humanité, mais cette situation était sûrement encore meilleure que cela.

Par rapport à l’époque, la technologie magique avait progressé, et il y avait une douzaine de fois plus de magiciens maintenant. Même si cela ne pouvait pas être géré à l’époque, à l’heure actuelle, il y avait eu plusieurs avancées dans les AWRs et les techniques.

L’humanité avait été repoussée par les Mamonos, mais dernièrement, ils avaient commencé à riposter. Cela dit, une coopération entre les nations serait nécessaire… mais il n’était pas encore trop tard.

Les personnes qui faisaient preuve d’un tel optimisme furent bientôt confrontées à une bonne dose de réalité.

« Vous auriez encore eu une chance si vous aviez parlé quand vous l’avez appris, Lord Holtal… Connaissez-vous les Dévoreurs ? J’ai entendu dire qu’il y en avait un parmi les classes A. »

« U-Un Dévoreur !? »

« P-Pas possible ! »

Le choc que ce nom avait engendré était d’un niveau différent de celui d’avant. Surtout pour ceux qui connaissaient la calamité du passé. Le mamono qui avait causé cet incident avait reçu le nom de Dévoreur, et était connu comme le pire des pires.

La pièce était devenue si silencieuse qu’on aurait pu entendre une aiguille tomber.

L’instant d’après, certains ne disaient rien alors que leur visage devenait pâle. D’autres étaient dans les vapes, refusant de l’accepter, et certains tapaient sur la table en signe de colère. La peur et le désespoir face à la réapparition de ce sombre passé avaient poussé les participants à la réunion à lancer des regards meurtriers en direction d’Holtal pour sa responsabilité dans cette situation.

Quant à Alus… il préférerait partir d’ici. Mais contrairement aux autres personnes réunies dans la pièce, ce n’était pas par peur du mamono. Bien qu’il l’ait anticipé, il ne pouvait s’empêcher de vouloir éviter, si possible, cette énorme catastrophe qui prenait forme et apparaissait devant lui. Il avait même envisagé de créer un sort qui le rendrait invisible.

L’un des hauts fonctionnaires cria à Holtal : « Espèce de salaud ! Tu ne trouveras aucune excuse pour te racheter ! » Il était tellement énervé qu’il avait oublié de traiter le souverain de Balmes avec le respect qui lui était dû.

Une autre personne était intervenue pour jouer les médiateurs. « Pas encore, nous ne savons pas s’il s’agit seulement d’une appréhension sans fondement de la part de Dame Cicelnia. Seigneur Holtal, laissez-nous entendre la vérité de votre propre bouche. »

Haorge prit alors la parole. « En tout cas, l’envoi d’inquisiteurs sera inévitable pour confirmer la vérité de la situation. Bien qu’il puisse être trop tard à ce moment-là. » Ayant réfréné sa fureur, il parla d’un ton plus calme, mais condamnant toujours les propos de Cicelnia.

Balmes et Iblis étaient des nations voisines, et avaient plus d’interactions politiques entre elles qu’avec le reste des nations. La génération précédente de dirigeants avait une longue relation, et ils auraient dû être en mesure de demander de l’aide à l’autre.

Holtal avait fini par trahir cet espoir, s’attirant l’ire d’Haorge, mais comme on pouvait s’y attendre d’un souverain, il s’était ravisé, voyant qu’il n’y avait rien à gagner. Ce corps robuste et cet esprit réaliste et rationnel personnifiaient Haorge Maizon Jecopheres, le souverain d’Iblis.

Finalement, les cheveux et la barbe d’Holtal, qui avaient commencé à blanchir ces derniers jours, avaient oscillé, et il avait marmonné : « Je… Je vais divulguer toutes les informations. Mais en tant que… en tant que dirigeant de Balmes, j’ai simplement agi pour empêcher les autres nations d’intervenir et de faire de Balmes leur marionnette ! Je suis conscient que cela a provoqué une situation irréparable, mais… même là… »

« Comment osez-vous ? Vous avez attiré le danger sur les autres nations pour votre propre vanité ! »

Après l’aveu de Holtal, les critiques avaient commencé à fuser de la part de plus d’une ou deux personnes.

C’était la voix froide de Cicelnia qui avait coupé court aux injures. « Tout le monde, je vous demande d’en rester là. Nous pouvons garder la recherche de responsabilité pour le moment où la menace aura été éliminée. »

Une fois le silence revenu, Cicelnia se tourna pour regarder derrière elle. « Alus, puis-je vous demander de donner une explication sur les Dévoreurs ? » Toutes les personnes présentes avaient fait de même et avaient fixé Alus. « Voici l’actuel numéro 1, Alus Reigin. Il s’y connaît non seulement en mamonos, mais aussi en magie et autres sujets similaires. Il pourra vous expliquer en détail, mieux que le Seigneur Holtal. »

Tous les regards étaient tournés vers Alus, mais aucun d’entre eux ne montrait une trace de mépris. Le numéro 1 d’Alpha avait été enveloppé de mystère jusqu’à la conférence des dirigeants. Ils savaient maintenant que ce garçon avait contribué à toutes sortes de développements technologiques et de recherches magiques, et qu’il était actuellement le meilleur de tous les magiciens.

Cependant, les yeux d’Alus étaient uniquement fixés sur Cicelnia, semblant demander s’il pouvait partir maintenant au lieu d’avoir à faire cela.

La réponse qu’il avait reçue avait pris la forme d’un sourire silencieux, parfaitement calme — un sourire sarcastique lui demandant quel genre de blague il faisait.

 

 

Avec une expression de supplication venant également de Berwick, Alus n’avait nulle part où s’échapper. Il se pensa optimiste en se disant qu’il n’était appelé qu’à fournir une explication, essayant de ne pas se laisser écraser par son ras-le-bol.

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