Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 2 – Chapitre 6

Bannière de Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku (LN) ☆☆☆

Chapitre 6 : Monde extérieur

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Chapitre 6 : Monde extérieur

Partie 1

Quant à Alice, pendant ce temps…

Après qu’elle et Tesfia se soient séparées, le groupe d’Alice avait avancé le long de leur route désignée. Tant qu’ils n’avaient pas pris le mauvais chemin, ils se dirigeaient actuellement vers le quartier général, qui se trouvait à 4 km au sud-est du point de départ.

Un certain temps s’était écoulé depuis qu’ils s’étaient séparés et étaient entrés dans la forêt, mais ils n’avaient toujours pas rencontré de mamonos.

Alice avait l’impression d’être écrasée par la pression alors qu’elle marchait.

Considérant le but de la leçon, elle savait que le combat ne pouvait être évité, mais quelque part au fond d’elle-même, elle espérait encore qu’elle n’aurait peut-être pas à affronter de mamonos.

« Mlle Alice, vous n’avez pas à être si anxieuse. »

Soudain, la superviseure s’était approchée et l’avait appelée. Elle parlait d’un ton calme et plein de compassion, après avoir vu à quel point Alice était ébranlée.

En termes de classement, la superviseure du groupe d’Alice, l’étudiante de deuxième année Senniat, avait un classement similaire au sien, mais ayant eu plus de formation et une position d’ancienneté, elle était plus calme.

De plus, étant à l’arrière du groupe, elle avait une vue d’ensemble du groupe et avait vu l’état dans lequel Alice se trouvait à partir de là.

« Merci beaucoup, » Alice l’avait vivement remerciée pour sa gentillesse. L’instant d’après, elle détourna le regard, embarrassée par son malaise.

Comparé aux autres groupes, celui d’Alice était lent. C’était en partie parce qu’Alice, à l’avant, se déplaçait très prudemment, mais on ne pouvait pas y faire grand-chose dans le monde extérieur. Des racines d’arbres anormalement grands bloquaient leur chemin, et avec les arbustes envahissant tout, il était difficile d’avoir une bonne vision par ici.

Il était même difficile de dire s’ils marchaient droit, et il était donc naturel qu’ils perdent confiance dans leur capacité à atteindre le quartier général.

Alice s’était servie de son naginata pour franchir les obstacles, recevant des égratignures sur ses bras et ses jambes, pendant qu’elle avançait sur leur chemin.

Ce type de formation, où l’étudiant le mieux classé allait ouvrir la voie, n’était pas particulièrement inhabituel parmi les groupes. Bien qu’il n’y ait pas de règle absolue, les étudiants étant affiliés à l’Institut, ils avaient tendance à dépendre d’une structure de haut en bas basée sur les classements. En fait, il était tout à fait naturel qu’un groupe de jeunes se fie à ce genre d’ordre transitoire lorsqu’ils se trouvaient dans une situation qui les remplissait d’anxiété.

Une heure après avoir commencé leur marche, le groupe avait finalement atteint une clairière. Leur vitesse avait été inférieure à la moitié de la normale, et ils n’étaient qu’à mi-chemin du quartier général. Par rapport à l’endroit où ils venaient d’arriver, où les grands arbres étaient serrés les uns contre les autres, ils avaient ici une vue beaucoup plus dégagée depuis cette clairière.

Ils avaient décidé de s’arrêter et de faire une courte pause.

Devant eux se trouvait un arbre particulièrement haut. La vue des feuilles épaisses et abondantes, froissées par le vent et la lumière du soleil qui les traversait, était mystérieuse. S’ils n’étaient pas devenus magiciens, ils n’auraient jamais vu ce spectacle.

Il y avait aussi des forêts dans le domaine humain, mais elles étaient artificielles. Avec ces arbres qu’on laissait pousser librement, c’était comme si tout bougeait.

Cependant, leur admiration pour les arbres naturels avait été soudainement coupée court, et ils avaient été ramenés à la réalité parce que quelque chose d’inattendu s’était produit.

« — ! »

Une dissonance grinçante, comme un rire étrange, retentit à côté d’eux.

Une méfiance réflexive avait surgi chez les élèves, leurs corps se crispant.

Peu de temps après, il était apparu avec désinvolture de derrière un arbre, ne montrant aucun signe de prudence en voyant le groupe d’Alice.

Ce n’était pas un chien errant. Il avait la couleur noire unique aux mamonos. Ses canines anormalement bien développées semblaient aussi tranchantes qu’un couteau.

« Eep… !? » Quelqu’un derrière Alice avait poussé un cri de peur.

Ce n’était pas à cause de son apparence répugnante, mais plutôt à cause des yeux rouges du mamono qui s’étaient soudainement focalisés, fixant les élèves. Il avait l’air affamé. Un hurlement ravi retentit, comme s’il avait trouvé une proie délicieuse.

Et puis… « Pas possible ! »

Ces mots venaient instinctivement de la bouche d’Alice.

Derrière le mamono se trouvait une autre silhouette. C’était encore un autre mamono. Ils étaient probablement du même genre, mais le cou épais du second mamono était un peu tordu, et son visage étrange, semblable à celui d’un loup, était anormalement incliné en diagonale.

Senniat vacilla, et dit d’une voix paniquer. « Deux classes E ! Loups Féroces ! Nous devrions battre en retraite, Mlle Alice. » Une classe E surpasse largement la classe F, et deux exemplaires en même temps étaient arrivé !

Mais Alice secoua la tête devant la proposition de Senniat. « C’est impossible. Ils nous rattraperaient tout de suite, » répondit-elle courageusement, mais sa voix tremblait. Malgré tout, son cerveau avait gardé un minimum de sang-froid, ce qui lui avait permis d’analyser la situation.

En ce moment, avec le temps qu’elle avait passé à s’entraîner avec Alus et sa modeste fierté qui la soutenait, elle arrivait à peine à garder sa maîtrise de soi.

Elle s’était vite rendu compte qu’il ne serait pas si facile de s’échapper dans ce terrain inconnu. Surtout contre les mamonos, qui vivaient ici. De plus, en essayant de s’échapper dans les bois, là où c’était difficile à voir, le pire scénario était que le groupe se perd de vue.

Mais surtout, les adversaires étaient des mamonos de type loup. Ils étaient manifestement doués pour poursuivre leur proie. Même s’ils essayaient désespérément de s’enfuir, ils se feraient très probablement attraper dans un court laps de temps.

« Alors je gagnerai du temps, et vous pourrez l’utiliser pour vous échapper. » Senniat, se sentant responsable en tant que superviseure, proposa de servir de leurre, mais Alice refusa aussi.

C’était en partie dû à sa disposition à ne vouloir blesser personne, mais il y avait une raison plus importante en jeu. Alice avait un plan en tête et était convaincue qu’il allait réussir. Elle avait déclaré avec fermeté. « Je vais prendre ça. Vous pouvez utiliser des sorts défensifs, n’est-ce pas ? C’est pourquoi je veux que vous les utilisiez pour gagner du temps si le pire arrive. »

« Huh!? Vous seule ne serez pas…, » déclara Senniat.

Il n’y avait presque aucune différence entre le classement de Senniat et celui d’Alice. C’est pourquoi Senniat avait essayé de dire que ce serait encore plus difficile pour Alice toute seule, mais Alice ne la laissait pas finir. « Non ! Ça va aller. Et si je ne m’occupe que d’un seul d’entre eux, ça ne devrait pas être trop dur. C’est pourquoi je veux que vous me donniez tous vos forces après avoir vaincu l’un d’entre eux, » conclut-elle doucement, en se tournant vers les autres membres du groupe.

La première chose qu’Alice devait faire pour les membres de son groupe — qui tremblaient de peur — était de leur donner confiance. D’autant plus qu’il y aurait probablement encore plus de batailles après cela. Elle avait l’impression que quelqu’un avait dit un jour que c’était la chose la plus importante pour aider les magiciens qui étaient sur le point de céder face à la peur des mamonos.

Non, plus précisément, elle l’avait entendu le mentionner par hasard pendant sa formation. Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’un mamono, mais la vérité demeure qu’il peut être vaincu par votre propre pouvoir.

En gravant cela dans sa mémoire et en le sculptant dans son corps, cela avait servi de source de courage, quoique temporaire, devenant une force motrice qui lui avait permis de contrôler son mana et de bouger son corps.

C’est pour ça qu’Alice avait pu s’approcher des mamonos, naginata en main.

Son cœur battait à toute allure… ses jambes tremblaient. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était d’avancer sans trébucher. Son raisonnement pour aller de l’avant malgré sa peur était son sens des responsabilités en tant que magicienne de rang supérieur, et sa confiance en elle après s’être entraînée pour cet instant.

Après s’être rapprochée, Alice s’arrêta. Comme pour montrer à quel point elle était confiante, elle avait pris une grande respiration. Elle tremblait encore, mais avait essayé de faire semblant d’être détendue. Bien sûr, ce n’était pas suffisant pour se tromper, mais cela avait aidé à calmer son cœur qui battait.

Avec une ferme détermination, Alice avait versé du mana à travers son AAR. « — ! ! » Quand elle l’avait fait, son expression s’était transformée en surprise.

Pendant un moment, elle avait été mystifiée par la fluidité du mana, mais elle s’était vite rendu compte de la raison. Maintenant que j’y pense… J’ai fait de mon mieux. Elle pouvait physiquement sentir les résultats. Heureuse, malgré la situation, elle souriait à elle-même.

En même temps, une mystérieuse confiance s’installa en elle, l’aidant à apaiser sa peur d’affronter les mamonos. Oui, ça va aller !

Elle s’était encouragée à renforcer son esprit combatif et avait senti son mana prendre la forme de sa lame avec aisance. Elle s’était ensuite approchée de ses adversaires, la peur d’avant ne se trouvait plus en elle.

 

 

Alice commença lentement à faire tourner son naginata, la vitesse initiale devenant bientôt plus rapide au point de provoquer la lumière de son mana sur son AAR pour créer une illusion optique d’orbes lumineux l’entourant.

Elle bougeait doucement les pieds, insensible au poids et à la force centrifuge de sa lance, grâce à la technique de la lance gravée dans son corps. En plus de sa magie, elle avait aussi une habileté incroyable avec son naginata.

Les mamonos se précipitèrent férocement sur Alice après qu’elle eut fait un nouveau pas. Leurs griffes acérées étaient prêtes, ils l’avaient attaquée en ligne droite.

« “Réflexion” »

Elle n’avait pas crié le nom du sort parce que sa technique d’incantation était inférieure. C’était une manifestation de son esprit combatif, destiné à s’encourager et à aider à visualiser clairement le sort, renforçant ainsi son effet.

La fonction originelle de Réflection était de refléter le mana lui-même. Son effet sur les agressions physiques était négligeable. Cependant, les griffes qui s’approchaient rapidement rebondirent sur un mur invisible.

Soulagée, Alice se souvient des paroles d’Alus. C’était quelque chose qu’il lui avait dit pendant son entraînement de contrôle du mana.

Pour commencer, de nombreux mamonos génèrent constamment du mana dans leur corps. Dans leur cas, leur corps noir est lui-même un AAR. C’est pourquoi on pourrait dire que les surfaces de leurs corps sont toujours enveloppées de mana.

Il avait aussi dit qu’à cause de cela, les simples attaques physiques n’avaient aucun effet sur eux.

C’est pourquoi Alice s’était dit que si tout leur corps était couvert de mana, Réflection devrait permettre d’annuler leurs attaques dans une certaine mesure.

Il ne serait pas étrange que les magiciens actifs l’aient appris de première main, mais les seuls étudiants qui l’avaient remarqué sont ceux qui avaient du potentiel.

Bien sûr, ce n’était pas suffisant pour vaincre les mamonos.

Alice avait donc limité sa cible à l’un des mamonos sautant à reculons. Elle avait versé de la force dans ses jambes, s’élançant sur le sol avec des mouvements fluides, se rapprochant rapidement à distance d’attaque.

Elle avait ensuite libéré une frappe, en ajoutant sa propre énergie cinétique à la rotation de son naginata.

Lorsque le naginata avait touché sa cible, elle avait fait pivoter sa lame horizontalement, suivie d’une autre frappe allant de sa jambe vers le haut jusqu’à son dos.

En lâchant un cri effrayant, le corps noir du mamono avait été profondément entaillé deux fois. Il avait été soulevé du sol par l’impact de l’attaque. Ignorant sa fente crânienne, il sauta de force et tenta désespérément de contre-attaquer.

Mais au moment suivant, son instinct l’avertit que quitter le sol familier pour sauter en l’air serait fatal.

« Maintenant ! »

Alice n’avait pas manqué sa chance. Elle avait jeté un coup d’œil à toutes les cours sur le combat qu’elle avait reçues d’Alus.

Une rapide entaille de son naginata avait été suivie d’une rotation libre, ce qui lui avait permis de hacher complètement le mamono.

En sentant une bonne réponse dans son swing final, Alice avait parfaitement arrêté son AAR après avoir coupé à travers le corps du mamono. Comme prévu, sa frappe avait détruit le noyau du mamono. Son corps meurtri s’était peu à peu effondré.

« Je l’ai fait ! … Tout le monde, il n’en reste plus qu’un… ! » Alice se retourna pour regarder son groupe avec joie. S’ils avaient tous sauté ensemble sur lui, ils devraient être capables de le battre… mais avoir baissé la garde pendant un moment était une gaffe dont elle aurait payé le prix.

Les magiciens habitués au monde extérieur ne devaient pas baisser leur garde jusqu’à ce que leurs ennemis aient été complètement détruits. À l’instant où ils étaient sortis dans le monde extérieur, toutes les autres pensées devaient été poussées dans un coin de leur esprit.

« Attention ! »

Immédiatement après ce cri, le mamono restant derrière Alice poussa un cri étouffé.

Pendant que sa voix criarde se fit entendre, les griffes et les crocs du mamono avaient rebondi sur une barrière semi-circulaire placée autour d’Alice.

C’était la spécialité de Senniat, Voile Spiralé.

Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un superviseur, une barrière épaisse faite de vent et de vibrations de l’air avait été créée en un clin d’œil.

« … Je vous remercie beaucoup, » déclara Alice.

« Vous avez du cran et la capacité de réagir et d’appliquer ce que vous avez appris. Mais… vous pouvez aussi être un peu distraite. » Senniat ressemblait moins à un superviseur qu’à une sœur aînée en soulignant l’oubli d’Alice avec un petit sourire.

Mais elle s’était ensuite tournée vers le mamono restant. « Vous devriez tous vous joindre à nous. Allez-vous demander à Mme Alice de tout faire toute seule ? »

Bien qu’Alice ait été réprimandée, ses actions avaient inspiré le reste de son groupe, ravivant leur esprit combatif. Ils s’agrippaient fermement à leurs AAR, n’ayant plus la peur dans les yeux.

Ils s’étaient positionnés autour d’Alice. L’autre Loup Féroce était désavantagé sur le plan numérique et, grâce au travail d’équipe entre les membres du groupe, ils avaient réussi leur première élimination en toute sécurité.

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Partie 2

Après avoir appris que la leçon parascolaire avait commencé, le quartier général avait finalement passé à la vitesse supérieure. Les préparatifs étaient parfaits.

Du matériel tel que celui utilisé par les militaires avait été apporté et était utilisé par des enseignants chevronnés. En plus de cela, ils avaient des camarades de classe supérieure en réserve comme renforts.

Loki n’avait rien à dire aux professeurs, mais ce n’était pas le cas pour les renforts qui attendaient dehors. Avec sa personnalité, Loki n’était pas particulièrement éloquente lorsqu’il s’agissait de faire un discours aux autres. Cependant, elle préférerait le faire plutôt que de trahir les attentes d’Alus.

En sortant de la tente du quartier général, elle pouvait sentir le malaise dans l’air. Cette atmosphère venait des étudiants qui servaient de renforts. Bien qu’appartenant à la classe supérieure, ils étaient encore étudiants, et certains d’entre eux avaient une tension très prononcée dans leurs expressions. 

Les yeux de près de 50 étudiants s’étaient concentrés sur Loki, qui était venue devant eux. « La leçon extrascolaire a commencé dès maintenant. Comme je l’ai déjà dit, je vous donnerai des instructions par l’intermédiaire du Consesseur. Vous serez laissé à vous-même pour faire des évaluations détaillées de la situation. » Elle avait ensuite poursuivi. « S’il vous plaît, assurez-vous d’opérer par paires. De plus, l’administration centrale n’acceptera aucune responsabilité pour toute mesure déraisonnable que vous prenez. Comprenez bien que les résultats de telles actions seront de votre propre responsabilité. »

Son ton indiquait clairement que le quartier général ne s’occuperait pas de tout ce que les étudiants feraient par eux-mêmes et qui les mettrait en danger.

Bien sûr, c’était juste une menace. Loki se souvient de ce qui s’était passé dans le bureau de la directrice. Il y avait une chance qu’il y ait des étudiants, non seulement parmi les superviseurs, mais aussi parmi les renforts, qui cherchaient la gloire et la fortune. Il était douteux que sa menace suffise à les réprimer, mais d’après son expérience personnelle, elle pouvait s’attendre à ce que cela ait un certain effet.

En premier lieu, ils s’attendaient à ce qu’il y ait des victimes dans cette leçon parascolaire. Une équipe de sauvetage avait même été préparée. Et Loki préférait donner la priorité aux élèves qui suivaient les règles et non aux autres.

Même si cela semblait froid, Alus et Loki avaient tous les deux grandi dans ce genre d’environnement, c’était donc tout naturel pour eux. Et la directrice l’avait demandé à Alus, sachant cela.

La plupart des étudiants avaient été étonnés par la déclaration unilatérale de Loki. Non seulement la fille aux cheveux argentés qui était devant eux une magicienne à trois chiffres, mais aussi le commandant du quartier général face à qui même les enseignants devaient obéir.

Il n’y en avait plus qui regardaient Loki avec amour ou intérêt. En plus de cela, elle avait une expression immuable et un ton monotone, et tous les élèves comprenaient ce que c’était que d’aller contre elle, en ressentant des frissons froids qui coulaient le long de leurs colonnes vertébrales.

« Alors, équipes 1 à 10, allez-y. S’il vous plaît, déployez-vous comme cela a été prévu, » déclara Loki.

Le quartier général étant situé dans le monde extérieur, il y avait un risque qu’il soit attaqué. Comme Loki et Alus étaient partis à l’avant et avaient éliminé toute menace à l’avance, elle ne pensait pas qu’il y aurait des problèmes pour le moment, mais les enseignants voulaient être plus sûrs. Pour cette raison, 20 personnes réparties en 10 couples patrouilleraient les environs.

Loki s’était retournée après avoir fini ses instructions, quand l’un des renforts avait appelé.

« Excusez-moi… ne manquerons-nous pas de puissance de feu contre les mamonos si nous ne sommes que par deux ? » déclara un étudiant de deuxième année. Elle demandait implicitement d’être autorisée à se rassembler, et à utiliser des nombres plus importants contre les mamonos. Tous les étudiants présents savaient que c’était une question née d’une peur excessive des mamonos.

Cependant, la réponse avait déjà été décidée. Loki avait simplement dit la vérité sans détour. « Actuellement, il n’y a que des mamonos de classe D et inférieurs dans la région. Pour des raisons de confidentialité, je ne peux pas vous dire comment je le sais, mais c’est une certitude. Vous avez été choisie par la directrice elle-même comme ayant la capacité de le faire. C’est aussi sa décision quant au fait que deux individus suffiront pour un Rang D. »

« La directrice a dit cela… ? » murmurèrent les étudiants entre eux. L’un des magiciens les plus forts avait reconnu leurs capacités. Cela avait encouragé certains d’entre eux.

« Mais…, » cependant, ça n’avait pas aidé la fille de deuxième année au visage pâle. Les choses auraient pu être différentes si elle avait eu une vraie expérience du combat. Comme on pouvait s’y attendre, il y avait des différences entre les individus, et un malaise bien enraciné ne serait pas si facilement apaisé.

« C’est vrai qu’on ne sait jamais ce qui va se passer dans le monde extérieur, même quand on se heurte à un Rang D. C’est pourquoi j’ai dit que vous devrez faire une évaluation détaillée de la situation de votre propre chef… ce qui inclut aussi de battre en retraite en même temps que les premières années si vous ne pouvez éliminer la menace, » déclara Loki.

« … Je comprends, » répondit la fille.

Ils avaient la permission de se retirer loin des mamonos qui n’étaient pas de leur niveau. C’était un soulagement, non seulement pour la fille en question, mais aussi pour tous les étudiants qui étaient inquiets à l’idée de combattre des mamonos.

En réalité, il s’agit là d’une autre question qui avait été décidée à l’avance. Loki se plaignait secrètement de la piètre qualité des élèves s’ils ne pouvaient même pas comprendre ce qu’elle avait dit sans qu’elle ait à l’expliquer davantage, même si je savais que c’était inévitable avec les magiciens novices…

« Loki ! » Soudain, la voix grave d’un des professeurs masculins était venue de l’intérieur du quartier général.

« J’arrive tout de suite, » répondit Loki.

Sur ce signal, les renforts étaient passés à l’action.

Loki avait deux communicateurs. L’un permettait de donner des directives aux renforts, et l’autre était une ligne directe vers Alus.

L’enseignant avait signalé que les détecteurs avaient signalé quelque chose. Comme leur but était de battre les mamonos au-dessus d’une certaine classe, ils avaient tendance à rater les faibles en dessous, mais ils avaient eu de la chance cette fois.

Loki avait mis sa main sur l’un de ses Consenteurs. « Il y a une réaction pour des mamonos de classe B et C près de la frontière de la région. 4 km au nord-ouest. Il y en a 17 au total. »

« Ils ont dû capter le sang de leur espèce. Je m’en vais tout de suite, » répondit rapidement Alus.

« S’il vous plaît, faites-le. » Si Loki avait dit qu’il n’y avait pas de mamonos au-dessus de la classe D, c’est parce qu’Alus était là.

Loki termina leur discussion et se concentra sur le Consenseur dans son autre oreille. « Équipe 13, veuillez vous diriger à 1100 mètres au sud-est vers les coordonnées 1981/6145. Équipes 14 à 17, veuillez vous diriger à 500 mètres à l’est vers 1123/4579 et les groupes de soutien 34, 60 et 79. »

« Compris. »

« Nous sommes en route. »

« L’équipe 12 est sur place, nous sommes blessés. Je demande des renforts. »

« Je comprends. Équipe 22, après votre mission en cours, déplacez-vous vers le nord et soutenez l’équipe 12. »

« Compris. »

Malgré la situation mouvementée, Loki donna des ordres précis aux renforts. Même les professeurs admiraient ses capacités.

C’est alors que l’un des professeurs, un magicien mâle devant un grand écran surveillant la situation, éleva rapidement la voix. « Le groupe 4 est sorti de la zone d’opération. »

« — !! »

Une atmosphère tendue avait immédiatement rempli le quartier général.

Loki avait déjà pris en compte que les amateurs seraient téméraires. Et si ce n’était qu’un groupe, elle pourrait s’en occuper. Son expression ne montrait aucun signe de panique, bien que ses sourcils se plissaient de colère et d’irritation à cause de ces imbéciles téméraires.

Selon le plan initial, la zone d’opération était une région qui se trouvait à moins de 7 km du quartier général. Ce fait avait été dit aux élèves qui participaient à la leçon parascolaire.

D’ailleurs, grâce à l’aide secrète d’Alus, aucun des mamonos de la région n’était au-dessus de la classe D, ce qui la rendait relativement sûre. Mais ils manquaient cruellement d’informations sur la situation en dehors de la zone d’opération.

« Qu’est-ce qu’on fait, Loki ? » demanda le professeur.

« S’il vous plaît, calmez-vous. Où sont-ils en ce moment ? » demanda Loki.

« Ils sont à 1650 mètres au nord-ouest de la zone d’opération, » répondit le professeur.

« Je comprends. Équipes 7 à 10. Veuillez vous diriger vers les coordonnées 2377/7467, à 1650 mètres au nord-ouest de la zone d’opération, et veuillez soutenir le Groupe 4. Après quoi, veuillez les ramener sur la zone d’opération, » Loki avait donné ses ordres par le Consenseur.

Les renforts hésitèrent un instant avant de lui donner un « … Compris, » l’un après l’autre.

« Équipes 1 à 6, veuillez avertir les autres avant que la ligne frontalière ne se rapproche d’eux, » ordonna Loki.

D’abord, elle devait faire face à la situation du mieux qu’elle le pouvait. Exaspérée par tout cela, elle avait ensuite continué à se demander si les groupes allaient revenir sur leur pas. En même temps, elle sentait que quelque chose n’allait pas. Maintenant qu’elle y pense, les mouvements des premières années n’étaient pas naturels ces derniers temps.

Elle pensait qu’ils seraient plus réservés dans leur avance, choisissant moins de combats puisque c’était leur première fois. Mais contrairement à ses attentes, ils étaient agressifs et les batailles étaient trop fréquentes.

C’était étrange, et comme pour confirmer cette sensation.

« Les groupes 11, 46 et 5 ont quitté la zone d’opération ! »

Les rapports s’étaient poursuivis. « Le groupe 37 est aussi sorti… Attendez une minute ! Les équipes de renfort 17 et 22 ont ignoré les ordres et ont quitté la zone ! »

« Pourquoi !! Pourquoi est-ce que ça arrive !? »

Les premières années, c’était une chose, mais les renforts de classe supérieure qui faisaient la même chose étaient tout à fait anormaux. De plus, il n’y avait même pas de groupes de première année dans la direction où ils étaient allés.

L’un des enseignants avait paniqué, criant dans un Consenseur. « S’il vous plaît, répondez ! Vous avez quitté la zone, revenez tout de suite ! »

Tout le monde, y compris Loki, écoutait attentivement la conversation.

« M’avez-vous entendu !? »

Sans réponse, la seule chose qui passait par le Consenseur était des bruits de statique.

Loki ferma les yeux, faisant une pause. Le nombre actuel de renforts ne serait pas suffisant pour une irrégularité de cette ampleur.

Pendant ce temps, un autre rapport était arrivé au sujet d’un groupe qui s’éloignait en grande partie de la route.

Qu’est-ce que cela signifiait… ? « S’il vous plaît, continuez la surveillance. »

« Mais…, » le professeur regarda Loki avec une expression troublée.

Loki arrêta rapidement le professeur afin de l’empêcher de continuer. « Tout ira bien… On se débrouillera d’une façon ou d’une autre. » En disant cela, elle commençait à en avoir vraiment marre, et ressentait de sombres émotions qui s’accumulaient à l’intérieur.

Normalement, dans ce genre de situation, il fallait laisser mourir ceux qui causaient les problèmes. Au minimum, les individus de classe supérieure qui connaissaient mieux devraient être abandonnés comme une leçon pour leur transgression. Il était clair que les élèves agissaient de leur propre chef, alors elle croyait que c’était de leur faute si quelque chose arrivait.

Ils surestimaient leurs capacités et réagissaient trop agressivement aux mamonos. En même temps, leur manque de retenue et de prudence était intolérable de la part de novices.

Cela dit, compte tenu de la situation dans laquelle elle se trouvait, Loki s’était fortement prononcée en faveur du Consesseur qui lui était exclusif comme si c’était sa propre erreur. « Je suis désolée. Les cinq groupes suivants ont quitté la zone d’opération. Ainsi que deux des équipes de renfort… c’est trop pour… »

Une réponse était revenue avant qu’elle n’ait pu finir. « C’est ce que je pensais. »

« — ! L’avez-vous aussi remarqué ? » demanda Loki.

« C’était juste une intuition. » Le bruit de quelque chose qui s’effondrait sur le sol était passé par le Consenseur. « Ne t’inquiète pas. Je vais aller là-bas. »

« Je suis désolée de vous avoir causé des ennuis, » déclara Loki.

« J’ai une idée de ce que c’est, alors envoie des renforts à la limite de la zone, » ordonna Alus.

« Je comprends. Les coordonnées sont…, » déclara Loki.

☆☆☆

Partie 3

Alus avait tiré sur la chaîne de son AAR quand il avait coupé les communications.

Autour de lui se trouvaient les restes du mamono qu’il avait tué il y a quelques instants, sous la forme de cendres grises.

Avant de se rendre sur les lieux, il avait d’abord fermé les yeux et élargi sa vision. Utilisant la magie de la distorsion spatiale, il avait cherché n’importe quel mamono puissant dans un rayon de 1 km.

Alus avait pu projeter une carte de la région dans son cerveau. Grâce à cela, il avait pu se faire une idée claire de la taille et de la forme d’un mamono, mais bien sûr, cela avait aussi des limites. Strictement parlant, il ne faisait pas la différence entre le mana des mamonos comme le pouvait la capacité de détection de Loki. Par conséquent, il n’avait pas l’information nécessaire pour les classer avec précision.

C’est pourquoi Alus avait dû classer les mamonos en fonction de leur forme, de son expérience et de son instinct. Avec sa grande expérience, ses attentes n’étaient généralement jamais déçues.

Après avoir confirmé qu’il n’y avait pratiquement pas de mamonos autour de lui, il avait ouvert les yeux. « Ce groupe est donc le plus proche. » Confirmant seulement l’emplacement, Alus était rapidement parti à une vitesse extrême. Même les forêts denses du monde extérieur ne pouvaient pas l’obstruer. En fait, il s’était servi des arbres comme prises de pied, s’envolant pratiquement.

Le groupe le plus proche était facilement à 2 km, mais il n’avait pas fallu trois minutes à Alus pour les atteindre.

Mais pour les étudiants, un mystérieux homme masqué s’était soudain présenté devant eux, il était donc naturel qu’ils se méfient de lui.

« Qui diable êtes-vous !? » un étudiant, apparemment le leader, avait haussé la voix. Il avait les cheveux courts et bruns foncés, et il tenait dans sa main une épée décorée et d’apparence coûteuse, son AAR.

« … Je suis des renforts envoyés du quartier général, » répondit Alus.

Alors qu’il était exaspéré par la situation, Alus s’était contenté d’être un simple membre du personnel, se disant que c’était la seule fois qu’il allait le faire.

« Tsk ! Donc, ils ont déjà compris. » Peut-être, sous-estimant Alus comme étant un étudiant plutôt qu’un professeur, le jeune homme avait posé son épée sur son épaule.

« Vous êtes tous actuellement hors de la zone d’opération. Veuillez revenir immédiatement, » déclara Alus.

« Désolé, mon pote. Nous allons partir d’ici. En fait, il n’a jamais été déclaré que nous ne devions pas quitter la région, » déclara l’autre.

Devant cet étalage insolent, Alus lui avait demandé avec méfiance. « Vous êtes un superviseur, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce qu’il y a ? » Il n’avait pas seulement veillé sur les premières années, il avait eu le culot d’agir comme leur chef.

Alus s’était vite rendu compte du fond du problème à partir de son attitude. Il était fort probable qu’ils ne travaillaient plus dans le cadre de la leçon parascolaire. S’il devait le deviner, c’était le superviseur qui chassait les mamonos, forçant les autres élèves à y aller. Le superviseur, qui était censé soutenir les premières années, prenait plutôt l’initiative et battait les mamonos pour augmenter son propre rang. Il allait à l’encontre du but même de la leçon parascolaire.

C’était probablement le véritable but des camarades de classe supérieure qui se trouvaient dans le bureau de Cisty. Et l’élève devant lui était probablement l’un d’eux.

Les premières années derrière lui semblaient effrayées. L’un des élèves de sexe masculin avait timidement pris la parole. « Monsieur, je pense que nous devrions faire ce qu’il dit… »

« Ferme ta gueule, ne me dis pas quoi faire !! Ne voulez-vous pas, vous aussi, les perdants, augmenter votre rang ? Si vous vous battez pour de vrai comme celui-ci, votre classement sera calculé avec précision. Si vous avez compris, restez derrière moi ! » Le jeune homme se comportait aussi agressivement que n’importe quel voyou de la rue, criant après son groupe.

L’élève qui avait parlé avait tremblé et avait fermé sa gueule.

Pendant ce temps, Alus avait lentement bougé ses épaules. Ce genre d’affirmation pourrait être acceptable pour un magicien dans l’armée — s’il agissait seul, bien sûr. Comme ça, il ne causerait plus d’ennuis à personne s’il se remplissait de suffisance et perdait la vie.

Mais en ce moment, ils étaient au milieu d’une leçon parascolaire éducative. De plus, il forçait les premières années à les suivre, au péril de leur vie.

« Oh… Je vois ce que c’est, » déclara Alus.

« Hein ? … Gah !! »

Saisissant l’épaule du superviseur et le faisant tourner, Alus lui enfonça le coude dans son plexus solaire. Il avait suivi ça d’un coup au cou, l’assommant, puis il l’avait pris par le col de sa veste et l’avait mis sous son bras.

« Il semble que même les superviseurs ne soient pas bons…, » dit Alus, en jetant un coup d’œil autour de lui avant de retourner son visage masqué vers les élèves. « Retournez à l’intérieur de la zone. Vous devriez pouvoir vous rendre au QG si vous allez à l’ouest. »

Le ton d’Alus avait déjà changé par rapport à celui quand il avait commencé à parler. Les élèves semblaient tous abasourdis, mais ils hochèrent rapidement la tête, un à la fois.

« Merci beaucoup. Merci beaucoup. »

« J’emmène cet idiot. Suivez-moi et vous ne rencontrerez pas de mamonos, » déclara Alus.

« Compris ! »

Ne prenant pas la peine de répondre aux étudiants de première année, Alus s’était dirigé tout droit vers l’ouest.

Il avait instantanément éliminé tous les mamonos tout en portant le superviseur inconscient. Le mana jaillissait de son AAR, couvrant la lame et l’aiguisant.

Ils n’étaient qu’à quelques centaines de mètres de la zone d’opération. Il lui avait fallu moins d’une minute pour l’atteindre.

Une équipe de renfort était prête à intervenir. Se méfiant de l’homme masqué, les deux hommes avaient préparé leurs AAR pour le combat, mais Alus avait levé la main pour les arrêter. Il avait montré du doigt le corps inconscient de l’ancien superviseur, ce qui leur avait permis d’avoir une compréhension générale de la situation.

« Un groupe de première année devrait arriver d’ici quelques minutes. Je vais aux prochains, alors ramenez ce type au QG. S’il vous cause des problèmes, vous pouvez le jeter dans un buisson ou quelque chose comme ça. »

« Quoi — ! »

Leurs yeux s’ouvrirent à grand renfort de surprise, mais Alus avait pensé à le faire lui-même à plusieurs reprises en cours de route. Il marmonna ensuite dans son Consesseur. « Le problème avec le Groupe 46 a été résolu. Comme je le pensais, c’était le superviseur. »

« Je vois…, » déclara Loki.

« Loki, choisis quelqu’un parmi les renforts pour être leur nouveau superviseur, » ordonna Alus.

« Je comprends… cependant, nous avons perdu le contact avec plusieurs des renforts, » répondit Loki.

« Tsk, c’est vrai. Ils ont toujours besoin d’un superviseur, alors il va falloir qu’on s’y fasse » déclara Alus.

« Certainement, » répondit Loki.

Au bout d’un certain temps, Alus avait renvoyé quatre groupes et en avait renvoyé deux autres de force. Une situation similaire s’était produite dans tous les cas, où le camarade de classe supérieure avait pris le contrôle du groupe.

Une fois qu’il s’était occupé de certains d’entre eux, Alus en avait eu assez d’entendre leurs excuses et il les avait assommés tout de suite. Il avait même sérieusement envisagé de les signaler comme disparus au combat et de les laisser dans le monde extérieur.

Enfin, beaucoup de temps s’était écoulé après midi, la leçon parascolaire devait se terminer bientôt.

Une fois l’heure venue, les élèves retournaient au point de départ ou se rassemblaient au quartier général. Après cela, ceux qui s’étaient portés volontaires pouvaient rester de la sixième période jusqu’au soir et continuer la leçon.

À cause des idiots et de leurs actions irréfléchies, la leçon avait été un peu turbulente, mais la procédure elle-même ne serait pas changée.

Alus courait à travers le monde extérieur après avoir reçu un rapport, se dirigeant vers ce qui était probablement le dernier groupe hors de contrôle. Après s’être dirigés directement hors de la région, ils avançaient de plus en plus profondément dans le monde extérieur à une vitesse considérable.

Ils étaient déjà assez loin de la zone qu’Alus et Loki avaient nettoyée de mamonos tôt ce matin-là. Les mamonos de classe A n’étaient probablement pas là, mais les mamonos de classe B et C plus difficiles à détecter auraient pu s’y faufiler.

« Le groupe 11 demande des renforts, » déclara Loki.

« Je suis déjà en route. » Ils avaient déjà dû rencontrer un mamono et ils étaient dépassés. Alus en avait assez, pensant « voilà ce que vous obtenez », mais une mission était une mission. Il avait pris encore plus de vitesse. Le visage sous son masque atteignait la limite de ce qu’il pouvait supporter. Il avait l’impression que même le fait de prendre la peine de faire une expression était un gaspillage d’efforts.

Contrairement à son esprit déprimé, la robe en fibre anti-magique voltigeait dans le vent alors qu’il avançait à toute allure.

À cette vitesse, il transforma les petits mamonos qui apparaissaient de temps en temps en poussière.

☆☆☆

Partie 4

Peu de temps avant qu’Alus ne reçoive le rapport d’un groupe hors de contrôle…

« M. Cabsol, si nous allons plus loin, nous sortirons de la zone. »

« Suivez-moi, c’est tout, » déclara Cabsol.

Tesfia et son groupe avaient éliminé trois mamonos depuis leur première rencontre. Mais chaque fois, Cabsol insistait pour trouver de stupides fautes dans leur manière d’agir. Finalement, Tesfia avait perdu son sang-froid et avait dit. « Alors, pourquoi ne pas nous montrer comment on fait ? » ce qui avait été le début de tout ça.

Il avait ensuite joué avec un malheureux mamono de Rang F qu’il avait trouvé par hasard, et avait commencé à chercher sa prochaine cible. « Allez… Allez, sors de là. Je vais te tuer ! »

Heureusement, ils n’avaient pas encore rencontré de mamonos, après avoir quitté la zone d’opération, mais Cabsol avait continué sa route en ligne droite vers le monde extérieur, avec ses yeux injectés de sang.

Tesfia et le reste de son groupe avaient senti à quel point il était anormal et dangereux, mais ils ne pouvaient pas le laisser derrière et abandonner la leçon parascolaire. Comme il n’y avait pas de précédent pour cette leçon dans le Second Institut de Magie, ils pourraient être suspendus ou même expulsés. Elle était la plus haut placée parmi les premières années, mais elle ne pouvait pas prendre une telle décision.

« Avec ça, je serai à trois chiffres. Je ne vais pas perdre contre une petite Fable de première année, » murmura Cabsol à lui-même. Comme s’il était possédé par une illusion profondément enracinée, il balança son épée AAR, coupant des branches sur son chemin.

Bien que la famille de Cabsol Denvel n’ait pas interagi avec celle de Tesfia Fable, il fut un temps où leurs parents avaient occupé des postes similaires. C’est pourquoi le chef de la famille Denvel s’inquiétait des capacités de Cabsol, le comparant souvent à Tesfia.

Finalement, son nom était devenu un obstacle pour lui, et il s’était lui-même acculé, disant qu’il ne perdrait jamais contre elle. En tant que tel, il ressentait un sentiment de rivalité envers elle, mais lorsqu’elle s’était inscrite à l’Institut et qu’elle avait obtenu un rang proche du sien comme première année, cette rivalité s’était transformée en hostilité.

Après avoir vu ses capacités, Cabsol avait commencé à éprouver de la panique et du ressentiment.

Bien sûr, Tesfia n’avait aucune idée de ce qu’il ressentait.

Pour lui, cet entraînement de combat en direct, prétendant qu’il s’agissait d’une leçon parascolaire, était l’occasion parfaite pour lui de tuer des mamonos et d’élever son rang. Il n’avait pas d’expérience non plus, mais en voyant cette fille insolente de Fable agir, son sens de la rivalité s’était éveillé et il en avait vaincu un aussi.

Et après avoir réussi à éliminer un mamono, il avait perdu tout semblant de retenue.

« … C’est vraiment étrange, » marmonna une étudiante. Son expression perplexe montrait un léger malaise et de la peur.

Par « étrange », elle ne parlait pas seulement du comportement de Cabsol. Ils étaient déjà en dehors de la zone d’opération, mais n’avaient pas encore rencontré de mamonos. Cela faisait longtemps qu’ils avaient battu leur dernier mamono. Les chances de rencontrer un mamono qui s’abaisse au fur et à mesure que l’on s’enfonçait étaient contraires au bon sens.

Tous les membres du groupe avaient les mêmes appréhensions, et les marmonnements de la jeune fille se répandirent parmi eux.

« Ouais… » Tesfia avait aussi senti que quelque chose clochait. Elle pouvait voir qu’il n’y avait pas de mamono, alors elle s’était préparée pour ce qui serait probablement leur dernier mamono.

Son groupe avait déjà éliminé trois mamonos. Depuis, Cabsol en avait éliminé deux par lui-même. Tesfia pensait qu’elle pourrait le persuader de faire demi-tour une fois qu’il aurait tué un troisième mamono pour lui-même.

Peu de temps après, le sixième mamono apparut au bord d’un lac.

Bien qu’en réalité, cela ne valait pas la peine d’appeler un lac, et ce n’était pas si profond que ça. Au mieux, c’était un étang assez grand. Il y avait de l’eau bleue claire à l’intérieur, avec une lumière arc-en-ciel qui rebondissait sur la surface. Cet étang simple et normal donnait une impression magique et mystique.

Tout au plus, l’étang était aussi profond que Tesfia était grande. L’eau était si bleue qu’on pouvait la confondre avec le ciel. Elle pouvait facilement voir le fond de l’étang.

Seuls les grands arbres étaient entassés autour, comme si tous les petits avaient été enlevés intentionnellement. La lumière du soleil était descendue à travers les arbres avec leurs rayons de lumière.

Mais Tesfia n’avait été captivée qu’un instant, car le son venait d’en haut.

Se souvenant qu’ils étaient dans le monde extérieur, ils avaient tous levé les yeux ensemble.

En face d’eux, près du sommet de ce qui devait être le plus vieil arbre de cette grande forêt, se trouvait un mamono géant suspendu à l’envers à une branche très épaisse.

On aurait dit une araignée géante. Ses nombreux yeux les fixaient avec férocité.

« ! ! »

« Qu’est-ce... C’est… ? ? » L’une des étudiantes s’était recroquevillée en raison de la peur, en le montrant du doigt, avant de trébucher vers le sol.

« Ho… Comment pourrions-nous… peut-être… ? »

« Pas question, pas question, on va mourir ! »

« Aaaaaaahhhh !! »

La panique s’était emparée du groupe en un instant.

Sans même regarder l’étudiante qui était tombée, le groupe s’était tourné sur ses talons et était parti en courant sans même regarder où ils allaient.

Cabsol était aussi complètement effrayé, mais ses jambes étaient paralysées.

Tesfia, avec son sentiment de fierté et de responsabilité en tant que magicienne de haut rang, avait courageusement choisi de rester. Ses jambes tremblèrent alors qu’elle fixait l’énorme mal incarné accroché à l’arbre.

Pendant ce temps, les étudiants, courant désespérément dans une tentative d’évasion, s’étaient malheureusement retrouvés à s’arrêter eux aussi.

« — ! ! »

« Pourquoi... Qu’est-ce que c’est que ça ? »

C’était moins une question qu’une expression de désespoir.

Tesfia jeta un coup d’œil dans leur direction, en entendant leurs voix… et dans l’instant qui suivit, son corps gela de peur.

« Comment… » Bien sûr, il n’y avait personne pour répondre à sa question. Le mot lui avait simplement échappé.

Un groupe d’êtres anormaux était apparu sur le chemin des élèves qui fuyaient l’araignée.

Avant qu’ils ne s’en rendent compte, une multitude de mamonos étaient apparus dans leur entourage. Leurs apparences avaient varié, sans rien en commun, comme un groupe fondé sur le chaos. Et pires que tout, de plus en plus d’individus étaient apparus jusqu’à ce que les étudiants soient encerclés.

La situation était claire, mais aussi paniquée qu’elle l’était, il avait fallu du temps pour que la réalité la rattrape. Bref, ils avaient été attirés ici.

C’était une situation désespérée.

Tandis que Tesfia et les autres n’avaient pas les connaissances nécessaires pour identifier les monstres, l’araignée mamono dans l’arbre était au moins de classe B. En raison de la région dans laquelle ils se trouvaient, il n’y avait probablement pas de mamonos de classe A, mais une classe B était une difficulté ridiculement dure pour un magicien novice.

Les mamonos environnants étaient probablement d’une classe inférieure à celle de l’araignée, mais toujours un pas en avant par rapport aux faibles qu’ils combattaient auparavant.

Soudain, le sol trembla. La grosse araignée avait sauté de l’arbre.

Sa longueur dépassait huit mètres. Tesfia pouvait sentir la méchanceté et la pression s’échapper de tout son corps. De plus, alors qu’il avait la forme d’une araignée, il était différent d’une araignée normale, avec plus de pattes qu’elle ne pouvait en compter. La forme de chacune différait, allant de celles de différentes bêtes à des insectes. On aurait dit qu’ils s’étaient attachés au hasard.

Un objet rond sorti de son corps. Il était impossible de déterminer si c’était la tête ou la queue.

Non, c’était son visage. Les nombreux points rouge dessus étaient probablement des yeux composés.

Et en dessous, une partie vide. Tesfia pensait que c’était une partie de sa peau noire, mais ensuite cela s’était lentement ouvert, montrant un fil collant à l’intérieur. Compte tenu de la fumée qui s’élevait du sol où le fil était tombé dessus, il s’agissait probablement de salive très acide.

En d’autres termes, c’était sa bouche. Cependant, ses dents foncées, que l’on pouvait voir derrière ses lèvres, n’étaient pas aussi pointues que celles d’un carnivore. Au lieu de cela, ils étaient plats, pour écraser leur proie. Malgré l’apparence grotesque du mamono, sa rangée de dents avait l’air d’indiqué que c’était un être humain effrayant, créant une atmosphère étrange.

Son apparence maléfique, sa nature prédatrice exsudant de son corps, avait brisé la volonté des élèves de se battre pour leur survie.

« Ce n’est pas possible… Je ne peux pas mourir dans un endroit comme celui-ci, » déclara Cabsol, en faisant preuve d’audace alors qu’il tenait fermement son épée AAR. Le mana s’y était timidement infiltré en déclenchant le troisième niveau du sort de Tir Enflammé.

Tandis qu’il déplaçait son épée, plusieurs boules de flammes s’envolèrent vers l’araignée mamono. C’était un sort d’attaque intermédiaire qui créait plusieurs boules de feu en même temps. Poussées vers l’avant, les boules de feu avaient absorbé et brûlé l’air environnant pendant leur vol.

L’araignée géante n’avait même pas essayé d’éviter l’attaque, ouvrant férocement sa bouche comme pour les intimider.

Les explosions des boules de feu n’avaient aucun effet contre le mamono. Au mieux, de la fumée s’élevait de sa peau légèrement brûlée.

Il était clair que le sort de Cabsol manquait cruellement de puissance de feu face à la taille écrasante du mamono.

« Aaaaaahh !! » Voyant que son sort n’avait aucun effet, Cabsol tomba en panique, titubant et tombant sur ses fesses. Son AAR lui avait glissé de la main, et il s’était couvert la tête avec sa main maintenant libre, tremblant.

Tesfia fixa aussi le mamono avec un visage pâle. Les seules attaques qu’elle avait pu utiliser tout de suite étaient au même niveau que celles de Cabsol. Son épée de glace était plus forte, mais ça ne changerait pas grand-chose contre cette peau. Cependant, elle n’aurait pas la chance de l’utiliser, en raison du temps qu’il lui fallait pour l’invoquer. L’araignée était étonnamment agile pour sa taille. Il ne serait pas étrange qu’elle attaque si elle sentait qu’un sort allait être jeté.

Cependant…

Tous les élèves avaient compris qu’il s’agissait d’un véritable désespoir. « C’est fini… » Leurs larmes de peur étaient la preuve qu’ils avaient perdu la volonté de lutter. Devant les portes de l’enfer qui s’ouvraient devant eux, tout le monde s’était écroulé à genoux, écoutant les cris de joie des mamonos.

« Pas encore, on a encore une chance. N’abandonnez pas ! » Les mots d’encouragement de Tesfia étaient très faibles. Elle savait à quel point la situation était désespérée, de sorte qu’il n’y avait aucun pouvoir derrière ses paroles.

« Mais… comment ? » demandèrent les étudiants, comme si on reprochait à Tesfia d’avoir dit quelque chose d’aussi irresponsable.

Tesfia s’était mordu la lèvre pâle. Bien sûr, elle n’avait pas de plan en tête. Vaincre un mamono de classe B était impossible pour eux. C’était clair d’après le niveau des sorts qu’ils pouvaient utiliser.

Mais Tesfia ne pouvait pas perdre espoir. Elle ne pensait pas pouvoir être pardonnée pour ça. « Je ne sais pas… mais si on abandonne ici, on va mourir ! »

Comme pour ridiculiser leur angoisse, les mamonos s’approchèrent peu à peu d’eux. La pression écrasante de ces prédateurs les avait empêchés de penser clairement.

Il n’y avait pas de temps à perdre. La seule chose qu’elle pensait, c’est qu’on ne peut pas abandonner.

Je sais !! Tesfia se souvint de quelque chose et se précipita à Cabsol. Elle fouilla de force dans ses poches, sentant les yeux composés du mamono la regarder fixement dans le dos.

Pour l’instant, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était de s’accrocher au souvenir de ce que la directrice avait dit au début de la leçon parascolaire — que les superviseurs étaient équipés d’un signal d’urgence.

« Le voilà !! » L’appareil était un hémisphère qui tenait dans la paume de sa main. Se rappelant ce que le manuel disait qu’elle avait lu à l’avance, elle avait versé tout le mana qu’elle pouvait dans le bijou finement taillé.

En un instant, il s’était mis à clignoter en blanc. Ensuite, Tesfia avait senti une sorte de vague de mana remplir leur environnement.

C’est vrai, avec ça, l’aide viendra… probablement. « L’aide est en route, donc d’ici là… »

Cependant, personne n’avait écouté ce qu’elle avait à dire. La raison en était claire pour tous. Ils n’auraient pas le temps. Personne n’allait les atteindre. Ils étaient à l’extérieur de la zone d’opération, et loin du quartier général.

Il n’y avait aucun moyen de tenir à distance les mamonos jusqu’à ce que le signal atteigne le quartier général, et que des renforts puissent être envoyés. Ils étaient toujours dans une situation désespérée. Tous les élèves, à l’exception de Tesfia, avaient cédé à leur peur, abandonnant même le symbole d’un magicien, leurs AAR.

Ils avaient perdu la volonté de se battre et détournaient le regard de la réalité.

Ils avaient cédé au monde.

☆☆☆

Partie 5

Seule Tesfia était restée, et elle avait versé toutes ses forces dans sa main alors qu’elle prenait le col de Cabsol et criait, « Votre être notre superviseur, alors donnez-nous un coup de main !! »

Mais les yeux de Cabsol ne se focalisaient même plus, et ses pupilles dilatées par la peur ne la regardaient même pas. Elle baissa soudain les yeux vers ses pieds et vit le pantalon de Cabsol taché d’un liquide tiède.

« … ! Pourquoi !? … Si vous ne nous aviez pas emmenés jusqu’ici…, » cria Tesfia.

Tesfia avait broyé ses dents, des larmes s’étaient aussi finalement formées dans ses yeux.

L’araignée géante, capable d’attaquer à tout moment, regardait simplement vers cette scène pathétique. Même les innombrables mamonos qui les entouraient s’arrêtèrent de bouger, comme s’ils attendaient la descente de leur roi. C’était peut-être dû à leur instinct de prédateur pour évaluer la force de leur proie, mais ils avaient au moins eu l’intelligence de les attirer.

Ou peut-être qu’ils aimaient juste jouer avec leur stupide proie.

Tesfia avait rassemblé sa volonté et avait dit au groupe de se rassembler en un seul endroit, en traînant même ceux qui ne pouvaient pas y marcher elle-même, y compris ceux qui étaient inconscients.

« Très bien. Je lutterai jusqu’à la fin, » déclara-t-elle.

Ses larmes ne s’arrêtaient pas maintenant, peu importe le nombre de fois qu’elle les essuyait, alors elle avait arrêté d’essayer.

Elle avait mis de la force dans ses jambes, s’était levée et avait relevé sa tête.

Versant du mana à travers son katana, elle affronta le mamono, se sentant désespérée dans le noir. Puis son cœur s’était rempli de détermination. La victoire ou la défaite n’avait plus d’importance.

C’est pour ça que son mana lui avait répondu.

L’araignée géante ne montrait aucun signe de mouvement. Il émettait un son effrayant, secouant sa grande carrure de haut en bas comme s’il se moquait d’elle.

Dans ce cas… Tesfia pensa, et elle se précipita vers la meute des mamonos. D’après ce qu’elle avait pu voir, il y avait plusieurs douzaines de mamonos des classes D et C. Mais elle ne pouvait plus accepter d’attendre sa mort.

Les mamonos, agités par son acte imprudent, poussèrent des grognements profonds en réponse.

« Haaaaaaaaaaa !! »

Tesfia avait gelé le sol et avait arrêté les mamonos. Mais c’était juste pour un moment. Quant aux mamonos de classe C, il leur suffisait de bouger un peu pour briser la glace et se libérer.

Mais Tesfia n’avait montré aucun signe de panique. Elle n’avait pas imaginé que l’effet serait si faible, mais pour commencer, elle n’avait même pas le sang-froid nécessaire pour élaborer un plan. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était de se perdre dans une lutte désespérée.

Esquivant les attaques des mamonos, elle avait frappé avec son katana.

La différence de résultat était énorme entre ces mamonos de classe D et C par rapport aux mamonos de classe E et aux mamonos de classe inférieure qu’elle avait vaincus auparavant. Il ne s’agissait pas tant d’une question de pouvoir, mais plutôt d’une question de corps qui ne permettait pas à sa lame de pénétrer.

Bien que ses attaques aient laissé des égratignures sur leur peau noire, c’était loin d’être suffisant pour les percer jusqu’au noyau. Même si elle s’était limitée aux mamonos de la classe D, leur nombre aurait rendu les choses difficiles à accomplir. Elle pouvait déjà imaginer qu’elle allait épuiser son mana dans sa tentative de gagner du temps.

« — ! »

Soudain, les griffes acérées d’un mamono s’approchèrent de son visage. Elle avait réussi à les dévier avec le dos de son katana, mais — .

« Ahh !! » Son monde s’était écroulé. La force massive du mamono avait facilement envoyé voler la délicate Tesfia.

Elle avait roulé et avait rebondi sur le sol, s’arrêtant finalement un peu plus loin dans l’étang. Son esprit était confus… ses yeux ne se stabilisaient pas. Tandis qu’elle reprenait légèrement son souffle, elle remarqua que les coins de ses yeux étaient tachés de rouge.

Elle se toucha d’une main tremblante, et quand elle la regarda, elle vit du sang. Il semblerait que son visage ait été coupé à un moment donné. Mais ce n’était pas une blessure mortelle, alors Tesfia s’était dit qu’elle ne pouvait pas encore abandonner et avait utilisé son katana comme support pour se relever.

Un globe rouge apparut devant elle.

Cette boule de feu magique avait illuminé son corps. Elle avait l’impression que sa peau serait brûlée par la chaleur émise par la boule de feu. C’était une manifestation du mal, un sort lancé par l’un des monstres qui ne voulait pas laisser Tesfia se reposer un seul instant.

La boule de feu — à peu près aussi grosse que le tir de Cabsol — était juste au-dessus d’elle.

Déplaçant immédiatement son katana, Tesfia avait préparé un sort.

« “Mur de glace”… !! »

Cependant, avant que le mur de glace s’élevant du sol ne puisse se terminer, la boule de feu s’était écrasée contre elle. L’explosion de feu et de glace qui en avait résulté avait fait voler le corps de Tesfia une fois de plus.

De la fumée s’éleva de l’explosion, alors que la fille qui volait dans les airs atterrissait finalement sur le sol avec un bruit sourd. La mousse au bord de l’eau avait servi d’amortisseur, mais Tesfia était à peine restée consciente.

Son esprit ne fonctionnait plus. La douleur avait pulsé dans sa tête.

Mais elle avait eu de la chance. Si la boule de feu l’avait frappée directement, les dégâts auraient été bien pires.

Toujours allongée sur le sol, Tesfia avait levé la tête. Sa main était légèrement brûlée, mais elle allait toujours bien. Pour preuve, ses doigts et son corps avaient tremblé et bougé pendant qu’elle leur donnait de la force.

« Aaagh... » Tesfia avait poussé un gémissement, endurant la douleur. Ses cheveux étaient en désordre, son visage sale et son uniforme brûlait ici et là. Ayant subi de plein fouet l’explosion, elle ne pouvait pas dire exactement où elle souffrait.

Malgré cela, Tesfia se leva en titubant et prépara son katana. « Aaaaaaaaa !! » En poussant un cri, elle avait bougé ses jambes vers l’avant.

Elle pouvait voir les mamonos tourner leur attention vers son groupe incapable de se battre, se rapprochant d’eux.

Leur nombre ne faisait qu’augmenter. Jusqu’à présent, ses attaques les avaient à peine touchés, et elle n’avait pas réussi à les achever, car elle ne pouvait pas détruire leurs noyaux. Les mamonos qu’elle avait blessés se tortillaient et rampaient, se préparant à attaquer. Leurs yeux rougeoyaient de colère.

« Non, arrêtez… Je ne vous laisserai pas faire !! »

Tesfia avait désespérément frappé avec son katana. Elle ne laissait personne mourir. Tout en sachant que ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait faire, elle se battrait jusqu’à la fin.

Elle avait versé son désespoir dans une seule attaque. Cependant, cette attaque n’avait aucune technique derrière elle. Elle n’avait fait que balancer son arme.

Les mamonos ne montraient aucun signe d’hésitation face à son action, mais ils s’étaient plutôt rassemblés, et Tesfia avait baissé les yeux sur son AAR. C’était l’esprit de la famille Fable, qu’elle utilisait depuis son enfance. Cependant, maintenant, il n’y avait aucune trace de mana qui le traversait.

En voyant ça, elle s’était effondrée sur ses genoux. Le mana qu’elle avait si désespérément utilisé s’était finalement épuisé.

Depuis le début, elle se débrouillait toute seule. Mais en fin de compte, cela ne changerait pas la réalité de la hiérarchie entre les monstres et les humains, celle du prédateur et de la proie, un fait qui était maintenant clair pour elle.

En un rien de temps, l’araignée géante s’approcha d’elle pour l’achever, alors qu’elle n’avait fait qu’attendre jusqu’à maintenant. En poussant un grand cri, elle souleva plusieurs de ses jambes en l’air. Elle agissait comme si elle présentait un sacrifice à un dieu maléfique, alors qu’elle lâchait un rugissement effrayant et ridicule.

Alors qu’elle l’avait fait, une foule de multiples choses était tombée de l’arbre. Ils étaient comme des versions miniatures de l’araignée géante devant elle. Ces petites araignées, probablement les enfants de l’araignée géante, semblaient avoir attendu que leur proie s’affaiblisse.

Tesfia n’avait plus la volonté de s’étonner de l’aggravation de la situation. En y repensant, sa résistance était vraiment désespérée. Ayant dépassé ses limites, son esprit ne pouvait plus se sentir choqué par une telle chose.

Elle ne pouvait pas faire mieux que de se tenir debout… Quand elle avait réalisé dans quel état elle était, elle avait senti sa douleur s’éloigner.

Finalement, le mamono ayant une forme d’une araignée géante attaqua Tesfia comme pour la tourmenter.

Avec ses jambes vacillantes, elle n’avait pas pu échapper à l’attaque.

Sa vision commença à s’estomper, et l’attaque du mamono ne lui paraissait pas réelle, car tout ce qu’elle pouvait voir était quelque chose qui bougeait dans les coins de ses yeux.

L’instant d’après, les griffes du mamono déchirèrent la manche de son uniforme et lui arrachèrent sa barrette, la dispersant ainsi que quelques cheveux pourpres dans l’air. Ayant perdu l’équilibre, Tesfia avait vu ses cheveux coupés, jetés en l’air, flotter au ralenti. Le rouge de ses cheveux présentait une lueur rouge, bien qu’elle ne soit pas semblable à celle des yeux rouges des mamonos.

C’était une couleur rouge foncé flippante. Au lieu de cela, ses cheveux roux avaient absorbé la lumière, l’emplissant de l’intérieur d’une couleur écarlate.

C’était la couleur du soleil et de la vie, une lumière puissante qui ne pouvait pas lui permettre d’abandonner.

Cependant… ce rouge éclatant avait fini par disparaître, et le corps de Tesfia s’était affaissé sur le sol, sur son dos.

En déplaçant son regard, elle pouvait voir la plupart des membres de son groupe profondément choqués et en transe, ou s’évanouir de peur. Quelle chance elle aurait si elle pouvait faire la même chose...

Elle ne pouvait même pas bouger un doigt. Elle ne pourrait pas fermer les yeux avant la fin.

Les mamonos l’avaient approchée. Elle sentait parfaitement le sol trembler. La mort s’approchait d’elle, mais elle n’avait pas l’impression que ça la concernait. Les cris grinçants et flippants semblaient venir de quelque part de loin.

C’est fini. C’est fini. Mais j’ai fait ce que j’ai pu… Elle se donnait des éloges sans réconfort.

Elle était captivée par le ciel bleu du monde extérieur qu’elle apercevait entre les branches.

C’est magnifique…

Mais cette vue fut bientôt bloquée. Les membres des mamonos, les griffes tendues, s’approchèrent de son visage. Et tout cela s’arrêta juste avant, comme pour mesurer l’angle et la distance nécessaires.

Même maintenant, Tesfia pensait à autre chose alors qu’elle se trouvait au seuil de la mort.

Même dans cette situation désespérée, je sens ma magie me répondre. Je ne te laisserai pas dire que je ne suis plus jamais apte à être un magicien !

Pour une raison quelconque, elle avait souri. Le sang qui coulait sur sa joue se mêlait à ses larmes.

Les griffes acérées qui l’enverraient dans l’au-delà se levèrent lentement pour rassembler assez de force. L’instant d’après, sa faiblesse s’était accrue et elle avait essayé de s’accrocher, incapable de donner sa vie.

Elle ne voulait pas que sa fin soit au milieu de nulle part.

Elle venait juste de commencer.

Il y avait encore tant de choses qu’elle voulait faire. Le fait d’avoir fait la paix et s’être louée, c’était du bluff.

Dès qu’elle avait pensé ça, ses dents avaient commencé à claquer. Ce n’était pas de la peur. Elle rejetait le destin.

Non ! Je ne veux pas mourir ! Je ne veux vraiment pas mourir !

Exprimant son opinion, elle rejeta tout le reste et rejeta la dure réalité.

Elle rassembla le peu d’énergie qu’il lui restait pour se lever. Les larmes débordaient de ses yeux et déformaient sa vue.

Mais la réalité était cruelle, et ce cri douloureux dans son esprit avait été ignoré.

Les griffes des mamonos avaient finalement atteint la hauteur optimale et, après une brève pause, elles s’étaient impitoyablement retournées vers le bas.

Al... « — ! »

Tesfia ne comprenait pas ce qui s’était passé à ce moment-là. Même si elle n’avait pas pu fermer les yeux, elle ne pouvait pas voir ce qui s’était passé.

Les lames offrant une mort certaine qui se balançaient vers elle avaient soudain disparu.

Elle entendit un lointain cri douloureux d’un mamono, et un bruit sourd et fort retentit, tandis que l’araignée géante s’était écrasée contre un arbre.

Et à côté d’elle, il n’y avait plus aucun des mamonos qui allaient l’achever. Les petites araignées, ainsi que tous les autres mamonos avaient été soufflés dans la même direction, comme si la gravité elle-même s’était retournée.

« Je vois que je suis un peu en retard. »

Une voix calme et familière lui parvient.

☆☆☆

Partie 6

C’était la voix d’un jeune homme dont le ton était arrogant et insolent, n’essayant même pas de cacher à quel point il en avait assez.

Soulevant son visage tout en tremblant, Tesfia vit un étrange masque d’une blancheur impressionnante. Peu de temps après, elle sentit un bras sur son dos avant qu’elle ne soit lentement, mais délicatement soulevée.

« … Tu peux le dire encore une fois. »

Les bras que l’on pourrait qualifier de minces et non musclés étaient terriblement rassurants.

Tesfia sourit et essuya ses cils mouillés. Une autre larme sortit de son œil et coula sur sa joue. Elle avait réalisé qui c’était. Ou plutôt, elle n’avait même pas besoin d’y penser.

 

 

Ils étaient loin du quartier général, et la vérité était que les renforts ne les auraient jamais atteints assez vite après avoir envoyé le signal d’urgence.

Elle le savait mieux que quiconque. C’est pourquoi elle savait qu’il n’y avait qu’une seule personne au monde qui pouvait le faire.

« Si tu as encore assez de bon sens pour être aussi insolente, tout ira bien, » déclara Alus, ayant déjà vérifié qu’elle n’était pas gravement blessée. Elle avait une petite coupure sur le front, et la coupure sur la joue n’était pas aussi profonde que la perte de sang le faisait paraître. Ses brûlures n’étaient pas mineures, mais elles étaient tout à fait traitables.

Il était regrettable de ne pas avoir l’aptitude pour les sorts de guérison, mais c’était les premières lignes. Ce genre de chose était la norme, alors Alus avait rapidement changé de rythme. Comme son rôle était celui d’instructeur, cela ne le dérangeait pas si Tesfia se soumettait à la peur et à la dureté qui étaient celles des mamonos.

Cependant, cela ne voulait pas dire qu’il voulait qu’elle meure. C’est pourquoi il avait une expression légèrement soulagée sous son masque.

Il avait transporté Tesfia et son katana jusqu’au reste du groupe, puis il avait pris ce qui était probablement l’AAR du superviseur et l’avait enfoncé dans le sol pour l’utiliser comme dossier. « En récompense, je vais te montrer comment vaincre les mamonos alors ne t’endort pas. »

Il l’avait pensé d’une certaine façon, n’es-tu pas contente d’avoir survécu, mais il n’était pas sûr qu’elle l’ait compris. Il avait même commencé à penser que c’était peut-être un peu trop dur pour elle alors qu’elle était couverte de blessures, mais Tesfia l’avait regardé sérieusement et avait hoché la tête.

Après avoir confirmé que Tesfia allait bien, Alus tira l’épée courte de sous sa robe et regarda les mamonos. « Comme je le pensais, ce ne serait pas suffisant pour t’achever. »

Il était possible de se fier uniquement à la directionnalité de l’énergie cinétique pour utiliser le Lien Morshonell, la puissance cachée de l’AAR d’Alus, Brouillard de nuit.

En d’autres termes, il était possible d’utiliser l’énergie cinétique sur la ligne directe où l’épée courte était lancée, et de l’amplifier, de la dupliquer et de l’appliquer à tous les mamonos ciblés, en les soufflant dans la même direction. C’était encore une autre utilisation appliquée de la magie de la distorsion spatiale.

Cependant, comme il s’agissait d’un sort relativement faible, les mamonos qui avaient été emportés montraient déjà des signes de vouloir se relever.

« Une classe B, huit classes C, et au moins trente-huit classes D, hein… Comme c’est gentil à vous tous de vous rassembler dans un endroit comme celui-ci, » déclara Alus, exaspéré, en scrutant l’araignée géante au centre de la foule de mamonos. Cette araignée faisait probablement de cet étang son nid. Des monstres de classe supérieure ayant des monstres de classe inférieure qui les suivaient n’étaient pas si rares dans le monde extérieur.

Pendant ce temps, Tesfia regardait de loin.

Non seulement Alus avait compté tous les monstres en un instant, mais il avait même identifié leurs classes. En plus de cela, la chaîne de cette épée courte à l’allure inquiétante qu’il tenait dégageait une présence terrifiante.

Bien qu’elle soit sur le point de perdre conscience, son cœur battant la chamade ne l’avait pas laissée faire. C’était comme si son instinct de magicien lui disait de ne pas rater un instant de ce qui allait se passer.

« Il semble que les mamonos à pattes multiples et moi sommes liés par le destin. Eh bien, peu importe, c’est un cours pour débutants, alors ne pensez pas que vous allez mourir facilement. »

Alus avait saisi la chaîne et la lança en l’air.

À cet instant, le mana s’y engouffra. Le cœur d’Alus s’était figé, effaçant immédiatement toutes les émotions telles que la colère et la haine. Au contraire, il se rendit compte une fois de plus de la légère joie et des pulsions destructrices au plus profond de son cœur.

C’est pourquoi il n’avait aucun moyen de savoir quel genre de visage il faisait en ce moment, et il était d’accord avec cela.

Ahhh… comme c’est irritant.

Il avait inconsciemment mis ses doigts sur son masque. En enlevant ce qui ressemblait à des attaches rondes, il l’avait rangé dans sa robe. Son visage, touchant l’air du monde extérieur pour la première fois aujourd’hui, était très froid.

Son regard n’était rien de moins qu’inhumain, et une lumière brutale résidait dans ses yeux.

Tesfia s’était dit que c’est encore ça. Elle se souvient de ces yeux quand Alus l’avait regardée depuis le toit cette nuit-là. Cette fois, ces yeux… du point de vue d’un spectateur, il regardait simplement les mamonos sans expression. Pourtant, pour Tesfia, ces yeux semblaient aller au-delà de l’absence d’émotion, ne voyant même pas les couleurs du monde… ils avaient l’air creux et désolés.

C’est pourquoi le frisson qu’elle ressentait le long de sa colonne vertébrale semblait être probablement cette portion de son humanité qui lui manquait, ce vide parfait en lui. Ça lui faisait mal au cœur.

C’était un vide absolu, lui donnant l’impression qu’elle allait être écrasée rien qu’en le regardant… et son cœur avait été ébranlé quand elle avait fait face à cet abîme.

Qu’il soit conscient ou non des sentiments de Tesfia, Alus lança l’épée courte qui se trouvait dans la main. La moitié de la lame noire s’était enfoncée dans le sol sans résistance.

Avec l’épée comme point d’origine, le sol avait gelé en un instant.

Qu’est-il arrivé au monde après ça ?

Quand les gens clignèrent des yeux, leur vision devient sombre pendant un instant. Cet instant devient un angle mort dans leur conscience, et ils n’avaient aucun moyen de savoir ce qui s’était passé dans la région à ce moment-là. Et tant que les gens n’en étaient pas conscients, ils ne pourraient même pas dire combien de fois ils clignèrent des yeux en une minute.

Cependant, cette fois, Tesfia avait pu confirmer le changement dans le monde avant et après avoir cligné des yeux. La scène devant elle avait complètement changé, comme si le gel s’était répandu vers l’extérieur comme une ondulation dans l’eau.

Le paysage du monde extérieur débordant de vie s’était transformé en un carcan argenté glacé en un clin d’œil.

C’était un monde où tout s’était arrêté. Les quelques douzaines de mamonos avaient tous gelé en un instant, avec des glaçons qui les recouvraient.

Tesfia savait de quel sort il s’agissait. Gêle, un sort qui allait gelé le sol et scellé les mouvements de mamonos. Cependant, c’était en fait un sort incomplet.

Sous ses yeux, le sort le plus puissant de ce genre, Niflheim, se déchaîna.

Tesfia était sans voix… Pendant un moment, elle avait cru qu’Alus avait la même affinité pour la glace qu’elle. Mais elle avait vite changé d’avis, se rendant compte qu’elle se faisait de fausses idées. Dans le passé, il avait démontré sa capacité à utiliser des sorts avancés de toutes sortes d’attributs sans aucun problème.

Cependant, Alus n’avait pas l’intention que cela soit considéré comme une orientation profondément significative. Bien qu’il ait utilisé le même attribut qu’elle, il n’avait choisi le sort que parce que c’était le plus facile des sorts d’affinité de glace qu’il avait appris, et parce que cela l’avait mené jusqu’au sort suivant qu’il allait lancer.

En ce moment, seuls Alus et Tesfia étaient restés dans ce monde gelé.

Alus donna un coup de pied dans le manche de l’épée courte enfouie dans le sol, avec force.

Tesfia, avec ses sens aiguisés, pouvait sentir les vibrations du mana comme une onde sonore qui se répandait. Mais quand elle avait jeté un coup d’œil aux arbres autour d’elle, elle avait vu qu’ils ne se balançaient même pas un peu.

Railpine — un sort qui allait créer de puissantes vibrations à l’intérieur du corps. De plus, il était possible de le rendre d’une puissance dévastatrice en limitant son effet à une zone spécifique.

Les mamonos congelés avaient été brisés en morceaux par une vibration provenant de l’intérieur, détruisant en même temps leurs noyaux.

Après qu’Alus eut ramassé sa courte épée, le paysage gelé revint à la normale en un instant, et tout ce qui avait constitué cette scène hivernale se dispersa en particules de lumière. Une fois que tout fut fait, il ne restait même plus un vestige des mamonos.

« … Incroyable. »

Ce n’était pas comme si Tesfia était si bouleversée qu’elle ne pouvait pas parler. Mais parce que sa mâchoire était tombée si loin, elle ne pouvait même pas essayer de parler. Quand il s’agissait de ses capacités, Alus était dans une autre dimension qu’elle… et elle n’aurait probablement pas pu exprimer son étonnement avec des mots, même si sa gorge n’avait pas été desséchée.

Alus s’était soudainement retourné. Pas vers Tesfia, mais vers l’araignée géante qui était restée. Son corps massif avait été gelé, mais il ne s’était pas brisé en morceaux. Et une fois que la glace avait commencé à fondre, elle avait recommencé à se tortiller.

Il avait jeté un coup d’œil sur Tesfia, avec un regard qui disait qu’il ne faisait que nettoyer les déchets, et avait dit sans vraiment s’attendre à une réponse. « Alors, continuons. Tu ferais mieux d’être encore réveillée. » Ses yeux étaient d’un noir profond, et son expression était vide.

Tesfia n’avait aucune idée de ce qu’il pensait vraiment. Mais même à ce moment-là, elle murmura à elle-même. « Je ne peux pas m’endormir après avoir vu ça… » avec un ton exaspéré.

Épée courte à la main, Alus ajusta la longueur de la chaîne et se mit à bouger sans dire un mot.

Cependant, Tesfia ne pouvait pas dire à quelle vitesse il avait bougé. Elle n’avait jamais eu l’intention de cligner des yeux, mais avant qu’elle ne s’en rende compte, il était juste devant le mamono.

« Tes amis sont maintenant tous partis, » déclara Alus.

Le mamono n’allait pas répondre à ses marmonnements. Alus avait simplement conçu sa remarque comme un rapport au mamono que tous les autres monstres étaient morts. Il vérifiait pour voir ce que ferait son adversaire, comme un chasseur cherchant joyeusement à voir quel serait le prochain mouvement de sa proie.

Sa réponse fut un hurlement furieux. Malgré son apparence d’insecte, des gouttes de salive avaient jailli de sa bouche pleine de dents d’apparence humaine. Il souleva ses douzaines de jambes au-dessus de sa tête et les écrasa dans une attaque imprudente et continue sur Alus.

☆☆☆

Partie 7

L’araignée géante avait soulevé le sol boueux à un rythme féroce. Et finalement… les centaines d’attaques avaient toutes été esquivées, et avaient finalement même cessé de toucher le sol.

Remarquant cela, les jambes du mamono s’arrêtèrent de bouger, encore soulevées dans les airs. Ses yeux multiples rouges le fixaient d’un regard vide.

« Haha, que vas-tu faire avec ça ? » demanda Alus.

Le visage sans expression d’Alus avait finalement un peu bougé. Les bords de ses lèvres se soulevèrent en un sourire tordu.

Sur les dizaines, voire les centaines de jambes du mamono, il ne restait plus que le strict minimum pour se tenir debout, le reste étant coupé à mi-chemin. Avec ses jambes courtes, il ne pouvait même pas atteindre le sol.

Ses yeux multiples tremblèrent de rage. « Gigigigigiii !! » Un souffle empoisonné s’était échappé par les espaces entre ses dents. Des parties du corps s’élevèrent de l’articulation de son cou en même temps qu’un bruit étrange, et peu de temps après, de nouvelles pattes avaient poussé. Bien sûr, c’était bien loin du nombre qu’il avait perdu.

« Oh, donc tu peux même faire ça. Alors tu n’as pas non plus besoin du reste, » déclara Alus.

Alus avait lancé son épée courte. Volant en ligne droite, la chaîne s’enroulait autour d’une douzaine de pattes d’un côté du mamono. Il avait tiré avec force sur la chaîne avec la lumière du mana à l’intérieur. Après qu’il l’ait fait, les jambes du mamono avaient été serrées et un bruit désagréable avait retenti.

En y injectant plus de mana, Alus n’avait pas hésité à tirer encore plus fort. Les jambes avaient craqué avec un son choquant. Du liquide corporel vert foncé s’était égoutté sur le sol. Le mamono avait poussé un cri quand son corps géant avait été bousculé. Grâce à ses jambes nouvellement recréées, il avait tenté de supporter son poids, mais cela ne lui avait fait gagner qu’un peu de temps.

Ne voulant pas rater un instant, Tesfia avait gardé les yeux ouverts. Il y a peu de temps, ce mamono jouait avec elle, et maintenant c’était au tour d’Alus de jouer avec lui.

Alus coupa sans un mot les jambes de l’autre côté du corps du mamono.

Comme il ne restait plus rien pour soutenir son corps, le mamono tomba au sol.

Alus l’avait regardé fixement.

Le voyant complètement sans expression — comme s’il regardait une ordure, mais en même temps avec un air mélancolique — Tesfia retenait son souffle.

« … As-tu fini ? »

Des yeux sans émotion fixaient le mamono. Il n’y avait pas la moindre inquiétude dans son regard, comme s’il regardait un insecte mort à ses pieds, un insecte dont il ne se souviendrait probablement même pas.

« … ! » Le mamono avait fait un bruit.

Alus avait l’air un peu déçu. L’estomac du mamono avait alors un peu gonflé.

Au début, on aurait dit que c’était le dernier souffle du mamono, mais les lèvres d’Alus étaient bizarres. Manifestant de l’intérêt pour la résistance que le mamono montrait au bord de la mort, il avait sauté en arrière.

L’instant d’après, une petite quantité de liquide noir s’échappa de la bouche du mamono. Quand cela avait touché le sol, cela avait créé beaucoup de fumée. En même temps, l’estomac du mamono avait plus que doublé de volume.

À l’instant où son gonflement cessa — le liquide noir sortit de sa bouche en jaillissant vers Alus.

C’était comme de l’acide hautement concentré, mais pas une seule goutte ne lui était parvenue. Vu l’élégance avec laquelle il l’avait esquivé, il devait s’attendre à une attaque-surprise de ce niveau.

La raison pour laquelle il ne l’avait pas terminé tout de suite était en partie pour donner une leçon à Tesfia. Même pour les magiciens moyens, il y avait beaucoup de moyens pour faire face à un adversaire puissant comme celui-ci. Parmi tous ceux qui existaient, Alus avait choisi la méthode qui servirait le mieux d’exemple pour Tesfia. Dans ce cas, il s’était appuyé sur une application pratique d’un sort existant et en avait créé un nouveau.

L’anneau qu’il avait choisi dans sa chaîne était celui gravé de la formule du sort, Niflheim. Le mana coulait dans l’anneau et illuminait brillamment la formule magique rétrécie. Il avait aussi délibérément annulé le sort avancé à mi-chemin de sa construction. La construction de la formule magique avait été entièrement formée dans son esprit, mais la raison pour laquelle il l’avait annulée était pour pouvoir ajouter sa propre touche à la construction.

Laissant la formule qui définissait l’attribut de glace telle quelle, il avait repris la construction de la formule qui avait été arrêtée en cours de route. Plus précisément, il avait délibérément quitté Niflheim, un sort qui allait changer les lois du monde autour de lui, dans un état indéfini et dégénéré.

Alus avait ensuite construit de nouveaux éléments structurels, et son AAR avait rapidement pris sa place. C’était une action qui exigeait une compréhension complète de la formule magique et une habileté délicate, mais pour lui, cela ne demandait pas plus d’efforts que de construire quelque chose avec de l’argile. Il n’y avait aucune composante théorique qui pouvait échouer dans son esprit.

Il leva lentement son épée courte au-dessus de sa tête.

Quelque chose d’étincelant et cristallisé s’était déchaîné du bout de l’épée.

En touchant l’air, un grésillement avait retenti en se transformant en un voile de brume, face à l’acide pulvérisé.

Cependant, la différence de masse était écrasante, et ce mur de brume ne semblait pas suffisant pour arrêter le courant acide qui avait tout fait fondre. Pourtant, malgré l’impression, la réalité avait montré un phénomène différent. La congélation instantanée de Niflheim avait affecté une grande région en changeant les lois du monde. Mais la version appliquée du sort qu’Alus avait utilisé ne fonctionnait pas de la même façon.

Au lieu de cela, il fonctionnait en affectant uniquement à travers l’air.

Niflheim travaillait par congélation au niveau de l’azote liquide, comprimant les particules magiques en cristaux. Il avait aussi la propriété d’être amplifié et dispersé lorsqu’il entrait en conflit avec quelque chose de physique.

Par conséquent, lorsque le sort d’Alus était entré en contact avec le flux d’acide, les effets avaient pris de l’ampleur et l’avaient englouti. Le gel brutal avait figé tout l’acide en un instant, le gelant solidement dans l’air comme l’arche dans laquelle il s’était déchaîné.

Tesfia ne connaissait pas un sort qui pouvait créer un tel phénomène. Elle avait parcouru tous les sorts d’affinité de glace qui existaient dans sa mémoire. Cependant… quand elle avait parcouru ses connaissances, elle n’avait pas pu trouver un seul sort qui pourrait faire ce qui venait de se passer.

Elle était encore une novice. Et tous les exploits surhumains qu’Alus montrait élargissaient à l’infini les possibilités de la magie. Elle tremblait de joie.

Tesfia était complètement envoûtée, les yeux grands ouverts pour pouvoir graver ce qu’elle voyait dans sa mémoire.

Maintenant, la vague de gel en expansion avait gelé tout l’acide, se frayant un chemin jusqu’à l’araignée géante. Les cellules de l’araignée avaient été instantanément mises en suspension.

L’araignée géante se tenait dans la même position que lorsqu’elle crachait l’acide. Mais elle était maintenant comme si c’était devenu une statue.

C’était ce phénomène qui avait démontré pourquoi le sort était une forme dégénérée de Niflheim. La congélation instantanée de Niflheim n’était pas vraiment gelée, elle fonctionnait en arrêtant même l’activité des noyaux cellulaires.

En d’autres termes — il avait suspendu l’activité du corps et la substance, et avait instantanément tué les petits mamonos.

Cependant, ce sort était différent. Quand il s’agissait de geler une cible, il semblait avoir le même effet que Niflheim. Mais il n’avait pas seulement suspendu la vie. Il avait également empêché même le mana de fonctionner, appartenant ainsi au type de restriction de la magie. Sa nature était de transformer le mana, et toutes les cellules qui en contenaient, en glace.

Ce n’était pas seulement une vague de froid glacial, c’était aussi un moyen de retenir tout mana qu’il touchait. C’est pourquoi le corps de l’araignée géante mamono ne s’était pas effondré en poussière, mais s’était transformé en glace qui allait fondre.

Le mamono était en animation suspendue, toujours en vie. Si un mamono avait un esprit conscient, il aurait été capable d’identifier la situation dans laquelle il se trouvait.

Alus fixa la statue avec désinvolture, avec un gigantesque pilier de glace sortant de sa bouche. Après cela, il avait sauté sur ce qui avait été un torrent d’acide et l’avait traversé. Cet arc-en-ciel l’avait conduit jusqu’au mamono.

« … Comme c’est ennuyeux. » Son impression s’était échappée de sa bouche.

Ces yeux noirs s’étaient emparés du mamono sans émotion. Pour une raison ou une autre, Tesfia trouvait que ce dos volant avait encore l’air mélancolique. La voix effrayante d’Alus semblait même contenir une certaine tristesse face à la banalité du monde.

Dire qu’il y avait un tel fossé entre eux. Elle avait dit qu’elle le rattraperait un jour, mais la différence de pouvoir était si grande. Il était tout simplement trop loin d’elle. Peu importe les efforts qu’elle y mettait, elle ne serait jamais capable de tuer les mamonos avec autant de calme et sans haine. C’était comme si Alus n’avait aucune émotion quand il se battait.

Tandis que Tesfia retenait son souffle, Alus traversa lentement la colonne de glace jusqu’à ce qu’il atteigne le mamono, et abaissa sa courte épée.

Le pouvoir d’un mamono provenait de sa source, et tant qu’elle n’était pas détruite, il ne mourrait pas. Même maintenant, l’araignée géante devant lui était simplement gelée au niveau cellulaire. Le flux de mana fourni par le noyau au mamono pour qu’il puisse se déplacer avait été arrêté.

Le sort qui retenait le mana et les cellules était temporaire. Cela n’avait pas changé les règles du monde comme Niflheim l’avait fait. Les deux sorts semblaient avoir le même effet, mais la cause était très différente.

En trompant les lois du monde, Niflheim avait supplanté la réalité, l’enfermant dans la glace, comme telle, sa période d’efficacité dépendait de la détérioration des informations du mana.

Pendant ce temps, ce nouveau sort suspendait le mamono en scellant le flux de mana, mais la glace qui l’entourait était de la glace physique, et si on la laissait seule, elle finirait par fondre et se réveiller.

Bien sûr, Alus ne laisserait pas ça arriver.

La lame de l’épée courte n’avait pas la longueur nécessaire pour couper sur toute la longueur de l’araignée géante, mais c’était un problème banal pour lui. Une lame massive de mana apparut alors qu’il abaissait son épée courte vers sa cible, fendant facilement en deux la statue de huit mètres de long.

Dans la section transversale exposée se trouvait le noyau, ressemblant à un cristal. Dans l’instant qui avait suivi, une fissure s’était formée en elle et elle avait commencé à s’effriter.

Alors qu’Alus sautait de la statue effrayante, elle… et la glace qui l’entourait… se fissuraient et s’effondraient.

« Vous partagez tous une responsabilité collective, » marmonna soudain Alus, et il s’empara de deux des anneaux de sa chaîne, comme pour dire que son travail n’était pas encore terminé.

« “Trace réelle” » « “Poursuite automatique” »

En un instant, toute la chaîne fut recouverte de mana, et Alus la lança.

Il n’y avait pas de mamonos en vue dans cette direction, mais l’épée courte s’était faufilée dans les arbres à une vitesse effrayante, tirant la chaîne avec elle. Beaucoup de mamonos devaient encore être rassemblés et cachés là-bas.

Ce sort de suivi automatique avait fonctionné en combinant deux types de sorts. Cela dit, ni l’un ni l’autre n’étaient si spéciaux pour Alus.

La longueur de sa chaîne, sa portée, n’était que de cinquante mètres, bien que tous les anneaux de la chaîne n’aient pas une formule gravée dessus. C’est pourquoi il avait utilisé le sort Trace réelle pour répliquer la chaîne, donnant au mana une forme physique. En conséquence, la chaîne avait continué sans fin pendant que l’épée courte poursuivait ses cibles. Cela signifiait que la portée n’était pas de cinquante mètres, mais aussi longtemps que durait le mana d’Alus.

Et avec Poursuite Automatique, l’épée courte elle-même était devenue un meurtrier impitoyable, éliminant indépendamment tous les mamonos qui étaient entrés dans le champ de vision d’Alus. L’épée avait suivi les longueurs d’onde du mana propres aux mamonos, et avait continué à les poursuivre jusqu’à ce que toutes cibles potentielles disparaissent.

Avec les distances en jeu, il ne pouvait pas compter sur l’épée pour prendre le chemin le plus court et détruire seulement le noyau, mais comme les noyaux des mamonos étaient responsables des longueurs d’onde du mana, il accomplirait sa mission même si cela prenait un certain temps.

C’était une technique utilisée par les maîtres magiciens qui se servaient d’assignations, de bêtes sacrées ou de familiers.

Il était également possible de faire la même chose en utilisant un sous-fifre librement contrôlable, en moulant sa forme par la magie et en lui ajoutant un processus autonome.

« Nous y retournons, » dit Alus sans ménagement.

☆☆☆

Partie 8

Cependant, la réponse de Tesfia avait pris la forme d’une véritable question, comme si elle n’avait pas réalisé que la bataille était terminée. « Qu’est-ce que c’était ? » Ayant évité toute blessure grave, sa conscience s’était éclaircie. Bien qu’elle ne comprenait pas tout à fait ce qu’Alus avait fait, elle avait une curiosité passionnée en tant que magicienne pour ces sorts inconnus. Surtout lorsqu’il s’agissait de sa propre spécialité, l’affinité de la glace.

Ses yeux sérieux avaient déjà la lumière de l’intelligence en eux. Les blessures qu’elle avait subies des mamonos n’étaient pas mineures, mais après s’être reposée quelque temps, elle s’était un peu remise de son épuisement après avoir abusé de son mana.

Le teint de Tesfia semblait beaucoup mieux qu’avant, et ses joues avaient même un soupçon de rouge, bien que cela ait pu être moins lié à sa santé et plus dû à une excitation intellectuelle. En fait, elle était excitée de voir un nouveau sort pour la première fois.

Cependant, elle avait quelque chose à dire avant de poursuivre l’affaire. Elle regarda Alus droit dans les yeux, consciente que ses mains tremblaient, alors qu’elle était enfin libérée de la tension incessante.

C’était une réaction face à la peur. Elle avait l’impression d’avoir marché sur une mince couche de glace, secouée jusqu’au fond d’elle-même en réalisant qu’elle avait à peine survécu de peu.

Ses lèvres avaient essayé de former des mots, mais sa bouche s’était fermée à la place, comme si elle essayait d’endurer une vague d’émotion. « Ouf, » elle avait expiré de force. Grâce à cela, elle avait finalement réussi à faire sortir les mots… « Merci beaucoup. »

« Hm ? » Alus la regarda d’un air soupçonneux, son visage était tourné vers le bas et sa voix était difficile à entendre.

« J’ai dit merci ! » Tesfia leva la tête, révélant une expression légèrement rougie. Elle avait enfin pu lui dire des paroles de gratitude. Contrôlée par une peur écrasante, elle s’était repliée dans sa coquille, et sa fierté l’avait aussi empêchée de s’exprimer honnêtement. Son visage rougissant était la preuve qu’elle était en conflit. Mais elle lui avait quand même dit ce qu’elle devait faire. Bien que maladroite, elle possédait la capacité de le faire en tant que fille de la famille Fable. « Merci de m’avoir sauvée, mais aussi d’avoir sauvé la vie des autres ! »

Une fois qu’elle avait pris sa décision, elle avait été capable de dire franchement ce qu’elle pensait. Et après l’avoir dit, elle s’était sentie exaltée pour une raison quelconque. Un sourire éclatant et rafraîchissant apparut sur son visage.

Pour qu’elle puisse faire des grimaces comme celles-ci, se dit Alus, tout en le comparant à son expression provocatrice habituelle.

Cependant, Alus était perplexe par ce qu’elle avait fait par la suite, levant les coins de sa bouche. « … Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ? »

Tesfia avait fait un signe de V à Alus avec un regard satisfait. « J’ai pu moi aussi me battre contre des mamonos ! »

C’est donc ce qu’elle voulait dire. Alus sourit d’un air ironique alors qu’il couvrait de sa main ses deux doigts levés. « Ne te prends pas la tête pour un truc comme ça. »

« !? » Tesfia, qui lui tenait la main, cligna des yeux à plusieurs reprises et leva les yeux vers son visage.

« … Mais, eh bien, je suppose que tu as eu une note de passage, » déclara Alus.

« D’accord ! » dit Tesfia avec un sourire joyeux. Mais dès qu’elle s’était détendue, elle avait senti que son corps lui faisait mal partout et s’était renfrognée. La volonté et le mana étaient une chose, mais les dommages que son corps avait subis n’allaient pas disparaître de sitôt.

Alors qu’elle le regardait avec un sourire pour cacher sa gêne, Alus lui demanda. « Peux-tu te lever ? » Il avait déplacé sa main et écarté ses doigts pour saisir sa main puis pour la tirer vers le haut. Tesfia rougit un instant en lui tenant la main, mais elle suivit le courant et se leva nerveusement.

Se levant, ajustant sa posture et secouant la tête pour l’éclaircir, elle cria avec hésitation à Alus. « Alors, eh bien… à propos de ce sort que tu as utilisé… »

Alus était confus. Il ne savait pas de quel sort elle parlait. Niflheim, Railpine, Trace réelle, Poursuite Automatique… aucun d’entre eux n’était spécial pour lui.

Il n’était pas non plus opposé à la révélation de l’astuce du Niflheim, bien qu’il s’agisse d’un sort si avancé. Vaincre les mamonos avec un sort d’affinité glaciale avait été en partie pour elle.

Voyant son expression, Tesfia s’était empressée d’ajouter à sa question. « Celui que tu as utilisé pour congeler des choses en un instant ! Qu’est-ce que c’était ? Ce n’était pas Niflheim. »

Tout en souriant ironiquement à son explication bâclée, il avait finalement été capable de comprendre. Il avait également été impressionné de façon inattendue et son évaluation d’elle s’était améliorée un peu face à sa connaissance du nom de Niflheim. Avec ces pensées en tête, il avait volontairement posé ses doigts sur son menton en répondant. « Celui-ci est encore trop tôt pour toi… mais si je devais lui donner un nom, je suppose que ce serait Mistlotein. »

« — !! Donc ça veut dire que c’est un nouveau sort, n’est-ce pas ? » C’était bien ce qu’elle pensait. Même elle savait qu’un niveau profond de connaissances en magie était nécessaire pour créer de nouveaux sorts. Cependant, c’était l’étendue de ce qu’elle savait. Mais c’était tout à fait naturel, car les magiciens d’aujourd’hui ne comprenaient pas tout ce qu’il y avait à savoir sur la magie, et cela même sur les formules magiques qu’ils utilisaient eux-mêmes. Mais même s’ils ne connaissaient pas les principes fondamentaux qui les sous-tendent, ils pouvaient quand même les utiliser, comme les caractères de sorts.

« Alors, pourrais-tu me dire… s’il te plaît ? » demanda avec hésitation Tesfia. Et avec son utilisation inhabituelle d’expressions polies, sa sincérité s’était vraiment manifestée. En même temps, elle se rendit compte à quel point elle avait l’air peu scrupuleuse, et le rougissement sur ses joues s’étendait jusqu’au sommet de ses oreilles. Mais elle était restée fidèle à son enthousiasme.

« Eh bien, un jour… Plus important encore, » dit Alus, déplaçant son regard de Tesfia à un certain endroit dans la clairière. À cet endroit, les autres élèves se blottissaient les uns contre les autres et s’agglutinaient les uns contre les autres par peur. Beaucoup étaient encore en transe ou inconscients.

Quand Alus avait sorti son masque de sa robe, Tesfia avait compris ce dont ils avaient besoin pour établir leurs priorités.

Poussant le sujet du nouveau sort de côté — bien qu’elle avait encore la moitié de son esprit concentré sur ça — Tesfia avait titubé vers les autres pour leur dire que le sauvetage était arrivé.

« Les gars, tout ira bien maintenant, » déclara gaiement Tesfia, tout en endurant la douleur de ses blessures du mieux qu’elle pouvait.

Cependant, le seul membre du groupe qui avait répondu à sa voix était l’étudiante qui avait repéré le mamono en premier. Elle avait été enroulée en boule jusqu’à maintenant, mais elle était finalement sortie de son état de choc extrême. Ses épaules commencèrent à trembler.

Pendant ce temps, les élèves de sexe masculin étaient pathétiquement immobiles.

En entendant la voix douce de Tesfia, l’étudiante leva maladroitement la tête. « … » Sa vision semblait floue à cause de ses larmes, alors qu’elle regardait autour d’elle à plusieurs reprises. Incapable de croire qu’elle avait survécu à cette situation difficile, elle n’avait pu se détendre avant de confirmer de ses propres yeux qu’elle était vraiment en sécurité.

« Comme je l’ai dit, tout va bien maintenant. » Tesfia toucha doucement ses épaules tremblantes et raides.

Après avoir jeté un coup d’œil à la main de Tesfia pendant un moment, de grosses larmes coulèrent des yeux de l’étudiante, et elle enlaça Tesfia, enterrant son visage contre son cou. Elle s’était mise à pleurer en sanglotant. Tesfia avait tremblé, mais elle l’avait soutenue avec son petit corps, lui tapotant le dos en tremblant.

« Maintenant, que faire de ce type ? » Après avoir mis son masque juste avant, Alus regarda un Cabsol évanoui.

Il l’avait retourné avec son pied. Ces cheveux courts lui semblaient familiers… c’était la deuxième fois qu’Alus voyait cette personne. Il était le chef arrogant de troisième année du groupe qui avait pris d’assaut le bureau de Cisty l’autre jour.

« D’accord ! Laissons ce type derrière nous. »

« … ! » Tesfia avait paniqué un moment quand elle avait entendu Alus dire ça avec tant de désinvolture. Elle avait vite changé d’avis, réalisant que c’était probablement une blague, mais elle ne pouvait pas dire quel genre d’expression il avait sous son masque.

En fait, ses yeux qu’elle pouvait voir à travers les trous oculaires du masque regardaient Cabsol comme s’il n’était qu’un caillou sur le bord de la route. Il avait l’air d’en avoir assez.

En réalité, Alus était prêt à l’abandonner s’il le fallait. L’inattendu avait toujours été une menace dans le monde extérieur, mais c’était différent si la situation était volontairement créée.

« Il a causé des ennuis, après tout…, » dit Alus.

Mais Tesfia était intervenue précipitamment. « Attends un peu ! C’est aller trop loin. »

« Hmph, alors l’une ou l’autre façon sont bien, mais porter ce type sera un ennui. » C’était plus ou moins ce qu’Alus ressentait vraiment. Il croyait vraiment que ce serait du gaspillage d’efforts.

Tesfia avait du mal à comprendre comment Alus évaluait les choses. En pesant une vie humaine face au travail de le porter, il semblait immédiatement éliminer l’effort inutile.

Mais vu ce que Cabsol avait fait, ce n’était peut-être pas si inattendu que ça.

« C’est de sa faute si c’est arrivé, donc le laisser mourir serait irresponsable, » déclara Tesfia, essayant d’aider Cabsol. Elle pensait que c’était une bonne idée, mais quand elle avait pensé à la douleur qu’elle avait éprouvée à cause de lui et à la colère que cela lui avait causée, elle savait que c’était un peu exagéré.

Les opinions divergeaient lorsqu’il s’agissait de mesurer le péché d’une personne par rapport à son expiation. Par exemple, dans Alpha, le jugement général envers un meurtrier était de le faire vivre et expier ses péchés.

Pour Alus, payer de sa vie pour un meurtre était la bonne décision, en plus d’être le jugement le plus facile. C’est pourquoi il avait incliné la tête sur ce que Tesfia était en train de faire. « Est-ce vrai ? » C’était le genre de jugement qu’il ne comprenait pas, mais il avait fini par l’accepter. Il était un peu conscient qu’il était parfois un peu à côté de la plaque, ou plutôt, il avait finalement commencé à s’en rendre compte ces derniers temps.

Dans l’armée, être abandonné dans le monde extérieur pour avoir commis une violation majeure contre les ordres était une punition naturelle. C’était une trahison, non seulement contre les règlements militaires, mais aussi contre l’humanité. Tant qu’il y avait des preuves, il s’agissait d’une violation suffisamment grave pour justifier un jugement sur place.

Alors que Cabsol n’était qu’un étudiant, il y avait une limite à ce qu’on pouvait faire. Ses péchés n’étaient pas assez graves pour le payer immédiatement de sa vie, mais Alus serait d’accord pour l’abandonner au moins dans le monde extérieur.

S’il a de la chance… Non, je suppose qu’il meurt.

Alors qu’Alus soupirait, Tesfia continuait à le convaincre. « D’ailleurs, ce n’est pas comme si je ne comprenais pas ce qu’il ressent… Eh bien non, je ne comprends pas, mais…, » dit-elle évasivement.

Elle, assez vexée, ressentait quelque chose qui n’était pas vraiment de la sympathie ou de la compassion, mais…

Les magiciens étaient tous plus ou moins liés par leur rang. Les moyens utilisés par Cabsol cette fois-ci ne pouvaient pas être négligés, mais de jeunes magiciens agissants seuls avec l’ambition d’élever leur rang étaient inévitables.

☆☆☆

Partie 9

En fait, Tesfia elle-même était dans le passé plus obsédée par l’augmentation de son grade que la plupart. Les gens autour d’elle s’y attendaient, surtout si l’on considérait son statut de noble. Elle ne pouvait pas l’exprimer correctement, mais elle avait vu un aperçu de son passé chez Cabsol.

Alus avait compris qu’elle avait de la sympathie pour lui. C’est pourquoi il avait continué pour elle, « Je comprends, on peut dire que ce type a été assez puni. Non, il devrait être davantage puni. Je suppose… que ce type ne va probablement pas réussir en tant que magicien. »

En d’autres termes, il serait considéré comme un raté. Cela dit, cela ne voulait pas dire qu’il serait traité avec horreur pour le reste de sa vie. Cependant, quelqu’un qui était étiqueté comme un magicien de second ordre serait traité et reconnu différemment d’un magicien de premier ordre se battant en première ligne.

C’était la différence entre mépris et respect. Une règle tacite de différenciation entre les rangs.

Soudain, le bruit du bruissement des feuilles. Tesfia s’était préparée.

Ensuite, une fille aux cheveux argentés avait sauté d’un endroit herbeux. Après avoir plané dans les airs, elle avait atterri en douceur.

« Loki, » déclara Tesfia.

« Je suis désolée. J’étais, euh…, » Loki vacilla. Il s’était écoulé un certain temps depuis qu’Alus était parti aider le dernier groupe, et comme aucun rapport n’était arrivé, elle ne pouvait probablement pas se contenir.

« Désolé, j’ai oublié de prévenir, » déclara Alus.

« Non, je suis juste contente qu’il ne se soit rien passé de mal. » Loki était soulagée. Bien qu’elle croyait qu’il irait bien, elle ne pouvait pas mettre de côté le malaise qu’elle ressentait. Libérée de sa détresse, son expression s’était adoucie. « La principale leçon extrascolaire pour les étudiants de première année est terminée. La directrice a exprimé son intention de poursuivre la leçon, et tous les groupes à l’exception de celui-ci passent déjà à l’étape suivante. »

« Compris… Merci. » Alus posa sa main sur sa tête comme s’il faisait l’éloge d’un chiot.

Ses yeux étaient baissés et ses joues rougissaient, mais quand elle avait réalisé qu’une certaine étudiante aux cheveux roux était là, Loki était vite revenue à la raison. Son expression adoucie s’était transformée en son expression habituelle, sans émotion.

« Et les mamonos ? » demanda Loki.

« J’ai anéanti tous ceux d’ici, » déclara Alus.

« Je pensais bien que c’était vous, Sire Alus. Je pouvais voir la chaîne. » Loki hocha la tête en signe de compréhension.

C’est alors qu’Alus le lui demanda soudain. « Combien sont en route ? »

C’était une question abrupte, mais Loki avait répondu immédiatement. « Trois équipes sont en route. Je crois qu’ils seront bientôt là. »

« D’accord. Je te laisse le reste, » déclara Alus.

« Oui ! » Loki s’inclina poliment. Son apparence était soignée, ordonnée et mignonne. Bien qu’elle se soit précipitée du quartier général, il n’y avait pas la moindre trace de saleté sur son uniforme.

Mais déplaçant son regard sur un point, il lui brossa les épaules d’une expression exaspérée. L’instant d’après, des feuilles vertes étaient tombées par terre.

« Merci beaucoup, » déclara Loki.

Alus n’avait rien dit. C’était la rapidité avec laquelle elle avait couru.

« À propos de l’endroit où nous nous sommes arrêtés…, » dit Tesfia. Ce n’était pas seulement parce qu’elle n’aimait pas se sentir exclue. Elle s’intéressait au nouveau sort, mais plus encore, elle réalisa à quel point elle avait été ignorante et myope.

Elle regrettait aussi de ne pas avoir arrêté Cabsol. Vu sa position, cela aurait pu être difficile, mais cela avait fait la lumière sur les dangers du monde extérieur.

L’homme était très faible dans ce monde vaste et mystérieux. Tesfia comprenait maintenant les terreurs du monde et comprenait à quel point ses capacités étaient faibles.

L’essence de la défaite des mamonos dont Alus avait parlé n’était probablement pas une question de compétence, mais d’attitude mentale. Et elle manquait énormément de détermination et de pouvoir pour affiner son esprit comme elle était maintenant.

« Dépêche-toi de me le dire, s’il te plaît. Je veux devenir plus forte. Je suis sûre que je verrai le monde différemment alors… » C’est pourquoi elle voulait entendre la réponse à sa question avant qu’elle ne soit laissée en suspens. Non, elle ne voulait déjà en savoir plus que ça. Cela dépasserait la simple connaissance ou technique. Tesfia avait l’impression que cela la conduirait dans le futur, un indice qui la conduirait sur son propre chemin en tant que magicienne.

Cependant, son enthousiasme n’avait pas été récompensé. « Qu’est-ce que tu racontes ? » Alus déclara en passant, comme s’il avait oublié leur conversation. Il avait retiré la chaîne de son épée courte. La chaîne de l’AAR avait fini de chasser ses proies, anéantissant tous les mamonos, et était retournée à son fourreau.

« Comme je l’ai dit… commence avec ce sort… » Tesfia avait été embarrassée par le fait que Loki fixait son allure déraisonnable. Elle n’avait pas été en mesure de continuer clairement.

Mais Alus l’avait repoussée. « Ce serait pénible si quelqu’un d’autre le voyait. Et ne te méprends pas sur tes priorités. Traite d’abord tes blessures. Si tu prends du retard sur tes adversaires à ce niveau, tu as encore un long chemin à parcourir. »

Il l’avait dit avec légèreté, mais en un instant la forte volonté de Tesfia revint et elle le fixa du regard. Avec des traces de larmes sur son visage, elle lui déclara. « J’ai dit que je voulais devenir plus forte ! En plus, tu as l’intention de partir, n’est-ce pas ? »

Tesfia avait fermement saisi la robe d’Alus. Ses yeux étaient sérieux et elle avait l’air têtue, ne laissant pas passer sa chance, même si elle était blessée.

« Bien… Loki, je l’emmène, » déclara Alus.

« Attends — Ahh ! »

Soudain, Alus tendit les bras. Tesfia fut étonnée un instant, après avoir été soudainement soulevée du sol, elle poussa un petit cri. Elle avait enroulé ses bras autour du cou d’Alus par réflexe lorsqu’il l’avait prise dans ses bras, mais la honte l’avait agressée, alors elle avait lâché prise et avait tenu maladroitement ses mains sur sa poitrine.

« Je peux marcher toute seule…, » ses mouvements alors qu'elle était dans les bras d'Alus étaient très faibles. C’était probablement parce qu’elle ne s’en était pas encore remise.

Cela dit, Alus n’avait pas l’intention d’attendre qu’elle se rétablisse et qu’elle retourne à son aise au quartier général. « Ferme-la si tu veux que je t’apprenne. Je t’instruirai de manière à ce que personne ne puisse interférer. »

Il n’avait pas besoin d’en dire plus. Comme un enfant qui veut jouer avec un nouveau jouet, Tesfia n’avait d’autre choix que d’obéir. « D’accord… »

Comme pour protéger sa dignité, la fière jeune fille avait plaqué ses mains devant sa modeste poitrine.

***

En fin de compte, le groupe 11 avait été reconduit en sécurité et seule Tesfia avait été blessée.

La majorité du groupe s’était évanouie ou avait été incapable de bouger, ce qui signifiait qu’ils n’avaient pas résisté ou n’avaient rien fait d’inutile. Les autres membres, pris en charge par trois équipes pour un total de six personnes, n’avaient subi aucune blessure externe.

Cependant, le superviseur, Cabsol, avait l’air hagard. Son arrogance et sa dignité de noble semblaient avoir disparu, et il était à bout de souffle à son retour au quartier général.

Au total, les superviseurs de sept groupes et de quatre équipes de renfort avaient agi indépendamment… en d’autres termes, ils avaient enfreint les règles de la leçon parascolaire et défié les ordres.

Bien qu’il y ait eu des fautes de la part de l’Institut, ils seraient tout de même passibles d’une punition grave. Certains des étudiants de première année avaient été traumatisés par leurs actions. De plus, le fait qu’ils aient ignoré les avertissements du quartier général signifiaient qu’ils allaient être encore plus punis.

La plupart des groupes, y compris celui de Felinella, avaient cependant terminé la leçon extrascolaire sans aucun problème.

Normalement, il fallait du temps avant qu’un verdict soit rendu, mais cette fois-ci, c’était rapide. Malgré tout, c’était la tâche la plus problématique pour la directrice de l’école parmi tout ce qui s’était passé pendant la leçon.

D’un autre côté, Tesfia n’avait pas été récompensée publiquement pour les blessures qu’elle avait subies, mais ce n’était pas pour rien.

Juste avant la fin de la leçon parascolaire, Alus avait tenu sa promesse et lui avait enseigné les détails des éléments structurels de Mistlotein… tout en parcourant le monde extérieur avec Tesfia dans ses bras. Bien que l’on pouvait se demander si elle était capable de tout comprendre.

Son enthousiasme avait même déconcerté Alus, et si elle avait eu un cahier avec elle, elle aurait sûrement écrit chaque mot qu’il disait malgré la vitesse extrême à laquelle ils se déplaçaient.

En fin de compte, le seul moyen de la calmer n’était pas seulement de révéler toute la formule magique, mais Alus avait même promis de lui tenir compagnie une fois de retour au quartier général pour qu’elle puisse tout écrire. Bien sûr, il se sentait étrange d’avoir à faire des compromis alors que c’était lui qui enseignait les astuces du nouveau sort.

Cependant, comme Tesfia avait oublié sa douleur pendant qu’ils y étaient, Alus était d’accord avec ça. Au moins, c’était mieux que de la voir crier et se débattre dans la douleur tout en se déplaçant à grande vitesse.

Lorsqu’Alus fit cette promesse, Tesfia avait saisi la manche de sa robe et marmonna. « Merci… »

« Il n’y a pas de quoi. »

La réponse d’Alus était claire, mais le visage de Tesfia était devenu rouge quand ils avaient pris de la vitesse, et il n’était pas clair si elle l’avait même entendu. Soulagée par la promesse qu’il lui avait faite, elle avait finalement pu se rendre compte de la situation dans laquelle elle se trouvait et elle avait été très secouée.

C’est vrai — cette pose dans laquelle elle se trouvait en ce moment était très semblable au fantasme dont toutes les filles d’âge avaient rêvé au moins une fois dans leur vie.

Quoi qu’il en soit, Alus décida de ne pas la taquiner ou d'être sarcastique avec Tesfia en l’entendant être si docile. Voulant se dépêcher d’aller de l’avant, le génie et magicien se tut et accepta sa gratitude.

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