Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 2 – Chapitre 18 – Partie 3

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Chapitre 18 : Sécuriser le personnel

Partie 3

Comme Mitsuha n’avait pas de famille, elle n’avait pas besoin d’un assistant direct. En fait, elle ne pourrait pas avoir l’esprit tranquille si quelqu’un s’occupait d’elle en permanence. Les servantes seraient contrariées de perdre leur position « supérieure », mais Mitsuha ne voyait aucune raison de maintenir l’illusion que les servantes qui s’occupaient des nobles dirigeants et de leurs invités étaient meilleures que les autres.

Mitsuha supposait que les plus jolies servantes avaient été assignées comme assistantes afin qu’elles puissent devenir les concubines du seigneur. Si cela avait été une terre de vicomte, le rôle aurait été rempli par des filles de barons ou des filles de grandes familles de marchands pour « apprendre l’étiquette de la haute société ». Cependant, il s’agissait simplement d’une terre rurale d’un baron, et les roturières étaient le mieux qu’on pouvait obtenir. Il n’y avait même pas de grands marchands à trouver dans la zone.

Bref, j’ai besoin de deux ou trois servantes « normales ». Je verrai si quelqu’un semble assez bien pour le travail.

Bientôt, le jour des entretiens avec les servantes arriva. Certaines avaient été recommandées par ceux qui travaillaient déjà pour Mitsuha, mais elle n’avait pas l’intention de faire du favoritisme. Elle avait demandé que les référents examinent les documents de ces candidates pour détecter toute fausse information. Naturellement, ce serait mauvais pour eux s’ils finissaient par recommander quelqu’un qui avait menti dans sa demande. Mitsuha avait donc estimé qu’elle pouvait faire confiance à l’intégrité de ces candidats un peu plus que les autres. Ce n’était rien de plus que cela.

De façon inattendue, il n’y avait pas beaucoup de recommandations. Bien que les serviteurs actuels avaient probablement voulu aider leurs amis à obtenir un bon emploi, ils seraient responsables si ces derniers commettaient des actes répréhensibles après leur embauche. Le seul avantage, si tout se passait bien, serait la gratitude du nouvel employé. Il y avait aussi la possibilité que la personne recommandée puisse s’élever au-dessus de son statut, ce qui serait au mieux désagréable. En dehors de leurs propres frères et sœurs, ils n’étaient pas susceptibles de recommander quelqu’un d’autre.

Il y avait un total de 47 candidates. Le comté de Yamano comptait 676 personnes au total, dont 322 hommes et 354 femmes.

Y a-t-il plus de femmes parce que les hommes ont tendance à avoir des accidents ou à mourir en chassant ? Y a-t-il eu une guerre récemment ? Les femmes de la région sont-elles plus fortes et ont-elles donc pris le dessus ? Ou est-ce que c’est juste arrivé de cette façon ?

Mince, est-ce que toutes les femmes entre l’adolescence et la trentaine sont ici, ou quoi ? À cet âge, elles devraient déjà travailler ou aider au commerce familial. Elles sont vraiment prêtes à abandonner pour ça ? Je suppose que travailler pour une vicomtesse est juste attirant. Hmm, maintenant j’ai l’impression qu’il n’y avait aucun intérêt à demander des recommandations à mes serviteurs. Il est temps d’éliminer les mauvais éléments !

« Je souhaite apprendre beaucoup de choses ici, donner le meilleur de moi-même, et… »

Ça semble louable, mais je ne te paye pas pour polir tes compétences de femme de chambre. Colette est un investissement qui me sera probablement bénéfique dans le futur, mais je ne gagnerais rien à investir dans une femme de chambre. Tu as l’intention de t’améliorer ici, puis d’aller dans un meilleur endroit ? Tu es censée montrer ce que tu peux donner à l’employeur, pas ce que tu pourrais gagner. Tu dois faire en sorte que l’embauche en vaille la peine. Ce n’est pas un programme de formation professionnelle ou une école quelconque.

« J’en ai assez entendu. Suivante ! »

« S’il vous plaît, attendez ! J’ai encore tellement de choses à dire sur moi ! »

Vous êtes censée le faire pendant que l’interviewer vous pose des questions, et y répondre de la meilleure façon possible. Dire ce que vous voulez après la fin de l’interview est contraire aux règles, comme jeter pierre, papier ou ciseaux une seconde en retard. Je n’ai pas besoin de quelqu’un qui veut parler quand les choses sont déjà terminées.

« Je veux que vous sachiez à quel point je suis ambitieuse et motivée. »

Hé, je n’ai pas besoin de quelqu’un qui vient à un entretien sans ces choses ! Tout le monde ici veut être embauché ! Vous pensez sérieusement que vous êtes spéciale ?

« J’ai eu une fois un rôle important en travaillant pour une famille de marchands dans la capitale et… »

« Hein ? Alors pourquoi avez-vous démissionné ? S’il y avait une raison de vous libérer d’un rôle important, ne pensez-vous pas qu’il serait difficile de vous faire embaucher ici ? »

« Err, quoi ? Non, je veux dire… Une fois, la famille d’un comte m’a convoqué pour travailler pour eux ! »

« Oh ? Alors, pourquoi venir chez une vicomtesse ? Vous devriez accepter cette offre, non ? »

« Eh bien, hum, j’ai refusé. »

« Vraiment ? Eh bien, si vous n’êtes pas satisfaite de travailler pour un comte, vous le serez encore moins avec une vicomtesse. J’espère que vous serez convoquée par un marquis la prochaine fois. La prochaine fois ! »

Mitsuha sentait qu’elle aurait bientôt une base de données de toutes les femmes du comté de Yamano avec leurs traits de caractère, comme « menteuse » ou « indigne de confiance ». Elle prenait des notes, ainsi que l’enregistrement de chaque entretien.

« Je suis Noëlle, numéro 26. »

La fille qui se tenait en face de Mitsuha semblait avoir l’âge de Colette, mais elle devait être plus âgée, étant donné que l’âge minimum pour postuler était de dix ans, et que Colette en avait huit. La fille semblait même légèrement plus petite qu’elle. Elle avait des cheveux argentés et une aura de mansuétude autour d’elle.

« Pourquoi voulez-vous travailler pour moi ? », demanda Mitsuha.

La réponse de Noëlle avait été brève, mais percutante.

« Je serais vendue si je ne le faisais pas. »

Ouah, c’est du lourd, pensa Mitsuha.

◇ ◇ ◇

Quelque temps plus tard, les entretiens étaient terminés et toutes les candidates étaient parties. Les résultats seraient donnés à une date ultérieure. Mitsuha devait encore vérifier si elles disent toutes la vérité.

Les techniques d’entretien de toutes les candidates firent que Mitsuha pensa qu’il devait y avoir une sorte de cours accéléré d’entretien de femme de chambre dont elle n’avait pas entendu parler. Elle avait rencontré une variété de réponses à maintes reprises, y compris — mais pas seulement — « S’il vous plaît, écoutez-moi une dernière fois », « Je veux transmettre mon enthousiasme », « J’avais l’habitude de faire ceci et cela », « J’ai fait du travail de charité », « J’ai déjà quitté mon emploi », « Je veux m’améliorer », et ainsi de suite.

Chaque fois qu’elle avait entendu l’une de ces réponses classiques, elle avait dû se retenir de dire quelque chose du genre « Vous êtes la sixième personne à utiliser cette technique ! ». N’importe qui pouvait cueillir ces fruits à portée de main, et il fallait s’attendre à ce qu’un intervieweur digne de ce nom en voie la répétition après avoir parlé avec des dizaines de personnes.

Personnellement, je ne veux pas entendre leurs techniques et stratégies minables, mais leurs propres mots, même s’ils sont maladroits. Les façades et les belles paroles ne vous aideront pas à obtenir un travail de ma part. Je vais choisir parmi celles qui n’ont parlé qu’avec honnêteté. Je veux dire, ça pourrait être un défaut de caractère, mais je les préfère quand même.

Au final, Mitsuha embaucha quatre bonnes : Noëlle, qui avait dix ans; Ninette, douze ans; Paulette, dix-sept ans; et Rachel, vingt-sept ans. Le fait que la majorité d’entre elles soient adolescentes s’explique facilement : la plupart des personnes âgées de plus de dix-sept ans étaient mariées, et la plupart des candidates étaient adolescentes.

Mitsuha avait envisagé d’en embaucher cinq au total — ce qui était bien plus que ce qui était prévu — car elle voulait toutes les bonnes personnes qu’elle pouvait obtenir. Cependant, au cours de l’enquête qui avait suivi l’entretien, l’une d’entre elles s’était avérée être une menteuse et avait été instantanément écartée. La vérité qu’elle cachait n’était pas quelque chose que Mitsuha ne pouvait pas tolérer, mais elle avait échoué juste parce qu’elle avait essayé de lui mentir.

Bien que Mitsuha ressente de la sympathie pour Noëlle, ce n’était pas la seule raison pour laquelle elle avait choisi la jeune fille. Noëlle avait montré qu’elle avait les compétences requises pour le poste. Même si elle ne l’avait pas fait, Mitsuha serait intervenue pour régler le problème de la jeune fille en tant que chef locale. Noëlle était vive d’esprit, perspicace, et avait une excellente mémoire. Elle avait clairement l’étoffe d’une bonne servante, et Mitsuha espérait qu’elle et Colette pourraient devenir amies.

De plus, les mots de Noëlle concernant sa « vente » avaient poussé Mitsuha à mener une enquête approfondie, à la recherche d’un potentiel trafic humain sur son territoire. Cependant, elle découvrit que Noëlle n’aurait pas été vendue comme esclave, mais plutôt envoyée comme apprentie chez un marchand dans un comté assez éloigné, ses parents recevant en retour vingt ans de son salaire.

Honnêtement, c’est presque du trafic humain. Je peux comprendre pourquoi elle a dit ça. Noëlle est une fille intelligente.

Dans le comté de Yamano, même les enfants étaient propriétaires d’eux-mêmes et du fruit de leur travail. Les parents ne pouvaient pas simplement les vendre. Ainsi, l’argent du contrat d’apprentissage serait dû à Noëlle, et pas à ses parents, et essayer de le lui prendre serait un crime qui justifierait une arrestation. Une fois que Mitsuha avait expliqué cela à ses parents, l’apprentissage de Noëlle avait été miraculeusement annulé. Bien sûr, il y avait aussi le fait qu’elle gagnerait plus si elle travaillait dans ce comté.

Que l’argent qu’elle gagnait de Mitsuha aille à ses parents était une tout autre question. Mitsuha se demandait si la fille donnerait vraiment son argent durement gagné aux personnes qui essayaient de la vendre. Ses serviteurs avaient leur propre système de dépôt, et leur argent pouvait même gagner des intérêts. Si les parents de Noëlle essayaient de la prendre par la force, ils devraient passer par le corps de Yamano.

Ninette était une blonde de douze ans qui faisait son âge. Au Japon, les gens auraient pu deviner qu’elle était au milieu de l’adolescence. Ici, on suppose qu’elle avait onze ou douze ans… un peu comme Mitsuha.

Je pense qu’elle est un peu plus âgée que moi, cependant… dans tous les domaines qui comptent. Argh !

C’était la seule servante de Mitsuha à être originaire du village de pêcheurs, aussi Mitsuha était-elle intéressée par son avis sur les améliorations qu’elle envisageait dans ce domaine. Elle espérait également que Ninette s’entendrait bien avec Colette et Noëlle.

Paulette, 17 ans, venait d’un village de montagne. Malgré les apparences, il n’y avait pas que la chasse et la cueillette. Alors que son père était chasseur, Paulette, sa mère et ses frères et sœurs travaillaient dans un champ.

À l’approche de l’âge adulte, Paulette s’était heurtée à un problème : dans son petit village, il n’y avait pas d’homme qui lui plaisait suffisamment pour qu’elle l’épouse, alors elle avait voulu tenter sa chance en travaillant dans une plus grande ville. L’offre de travailler comme servante pour la vicomtesse avait été une aubaine.

Elle se comporte vraiment comme une jeune fille moderne. Je discuterai avec elle quand j’améliorerai les villages de montagne.

Puis il y avait Rachel, la jeune femme de vingt-sept ans. C’était une veuve de la ville voisine dont le mari était décédé des suites d’une maladie. Elle élevait maintenant seule leur fille de quatre ans. Maintenant qu’elle n’avait plus à se battre pour joindre les deux bouts, son plan était de laisser sa fille chez les parents de son défunt mari pendant ses quarts de travail.

Mitsuha l’avait choisie en raison de son histoire personnelle. Rachel était la troisième fille de sa famille, et ses parents possédaient un magasin de taille moyenne en ville. Depuis qu’elle était enfant jusqu’à son mariage, elle avait aidé à gérer le magasin, à s’occuper des affaires courantes et à acheter le stock pour remplir les étagères.

Quelle perle, pensa Mitsuha.

Mitsuha ne voulait pas la séparer de son enfant, elle avait donc offert à Rachel un poste d’employée à domicile, ce qui signifiait qu’elle pourrait amener sa fille avec elle. Rachel avait été abasourdie par mon offre, et avait fondu en larmes avant d’accepter.

Pitié ? Favoritisme ? Peu importe. Je fais ce que je veux !

Elle avait également donné à Rachel la possibilité de faire de sa fille une apprentie servante, un poste qui serait assorti d’un petit salaire. Après un peu de réflexion, Rachel accepta. Mitsuha estimait que c’était le bon choix. La mère et la fille seraient ensemble, se préparant un avenir sûr. Si la fille voulait déménager une fois qu’elle serait majeure, toutes les portes lui seraient ouvertes. Aucun employeur ne refuserait une vieille servante de quinze ans qui avait travaillé pour une vicomtesse — Yamano, en l’occurrence — depuis l’âge de quatre ans. Travailler pour, disons, un comte dans son manoir de la capitale ne serait pas un simple rêve.

J’écrirais une recommandation le moment venu. Elle devrait écraser les employeurs et les soupirants potentiels comme des mouches.

Avec les douze serviteurs d’origine, Colette, les militaires, les deux personnes recommandées par Platidus, les nouvelles recrues, la fille de Rachel et Mitsuha elle-même, la maison de la vicomtesse comptait désormais vingt-six personnes, sans compter les conseillers spécialisés du blog.

Maintenant, il est temps de faire briller ce comté… via des raccourcis, bien sûr !

Mitsuha avait l’impression de s’être égarée quelque part sur le chemin d’une retraite paisible, mais la vie d’une vicomtesse à la retraite pouvait s’avérer tout aussi relaxante. Pour y arriver, elle devait augmenter la richesse et la stabilité de son comté.

Vous savez, je viens de me rendre compte que maintenant que j’ai tant de gens, je devrais désigner un autre chef. Si je ne le fais pas, celui que nous avons devra travailler si dur qu’il n’aura pas de temps libre. Il ne pourra même pas se reposer s’il tombe malade. C’est de l’exploitation au travail !

Je suppose que les femmes de chambre vont se relayer pour l’aider. Ça les préparera à la vie de femme au foyer, et le chef pourra faire une pause. Imaginez la valeur marchande d’une femme de chambre qui sait faire la cuisine de Yamano ! Ce n’est pas que je veuille que quelqu’un me les prenne.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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