Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 1 – Chapitre 9 – Partie 4

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Chapitre 9 : Mercenaires

Partie 4

Ilse grignotait sa nourriture sans dire un mot. Toujours silencieuse, cette fille. En parlant de silence, Szep n’avait pas beaucoup de présence. Mitsuha avait presque oublié qu’il était là.

Et dire que je m’attendais à ce qu’il soit un coureur de jupons comme Alexis… Oh, je comprends, il pense que je suis une enfant. C’était un peu bête de ma part, désolée.

« Eh bien ? Pensez-vous que cela se vendrait ? » demanda-t-elle. « Tout, à part le pain, peut se conserver longtemps. »

Sven prit un moment pour réfléchir avant de répondre :

« Ça dépend du prix, mais les nobles, les riches et l’armée en seraient fous. »

« Je vois. »

L’armée, hein ?

Mitsuha pensait qu’en s’impliquant dans les stocks de l’armée, elle attirerait trop l’attention sur elle. Sans parler du fait qu’elle serait si occupée qu’elle n’aurait plus de temps pour elle. Ils achèteraient probablement des milliers de choses. Elle doutait que même le comte puisse la protéger des militaires.

« Je ne peux pas fournir tant que ça », dit-elle, « Et les gens riches ont tout le temps de la bonne nourriture. Qu’ils mangent au moins de mauvais trucs durant leur voyage. Je vais essayer de les vendre à un prix abordable pour des gens comme vous. »

« Hein ? Êtes-vous folle !? Avez-vous une idée de ce que vous pourriez gagner si vous jouez bien vos cartes ? »

« C’est bon, je gagne assez avec mes autres articles. »

Hmm… Si j’achetais une boîte 150 yens sur Terre (1 euro), elle vaudrait six petites pièces d’argent — l’équivalent de 600 yens — ici (4 euros). Et si j’utilisais des prix justes au lieu d’arnaquer, je veux dire, en utilisant les marges bénéficiaires habituelles de mon magasin, je les vendrais entre huit à dix petites pièces d’argent chacune… soit 800 à 1 000 yens (entre 6 et 8 euros). C’est encore un peu trop onéreux pour remplacer le régime d’un pauvre mercenaire. Tout au plus, ce serait un luxe que l’on s’offrirait pour quelques voyages. De plus, les boîtes de conserve sont un peu lourdes, bien que les aliments lyophilisés soient encore plus chers…

Ah, et pour les CalorieMates ? Ces petites barres énergétiques japonaises seraient une bonne collation d’urgence au cas où ils auraient eu beaucoup de malchance durant leur chasse, ou s’ils se seraient perdus ou quelque chose comme ça. Je pourrais les vendre à un prix plus élevé, puisque les mercenaires ne les achèteraient pas chaque fois. Je crois que je sais ce que je leur montrerai demain matin ! J’ai déjà quelque chose en tête pour le déjeuner. Pourquoi ont-ils tous l’air si émus ? La nourriture est-elle si bonne que ça ?

Après avoir mangé, le groupe s’était assis autour du feu de camp pour bavarder. Mitsuha avait fait bouillir de l’eau et avait préparé du thé. Du thé noir au lait en poudre, pour être précis. C’était bon marché, facile à faire et savoureux, ce qui en avait fait l’un des préférés de Mitsuha. Tout le monde l’aimait, alors elle l’avait ajouté mentalement à sa liste grandissante de produits futurs.

Quand elle avait trouvé une bonne occasion, Mitsuha s’était échappée du groupe. Ayant entendu à l’avance qu’il y aurait un ruisseau à proximité, elle avait préparé un petit quelque chose pour faciliter le bain. Elle se retira dans sa tente et revêtit un bikini. Eh bien, ce n’était pas du tout voyant. En termes simples, il était difficile de se laver correctement dans un maillot de bain d’une seule pièce, alors Mitsuha avait acheté celui-ci pour cette raison. C’était purement fonctionnel.

Je ne vais pas utiliser de savon. L’eau est tout simplement trop propre pour la polluer, et se laver dans un maillot de bain est de toute façon assez pénible. Je vais juste faire une petite trempette et en finir avec ça.

Elle avait quitté la tente, serviette à la main, et avait immédiatement croisé les yeux de Szep. La coupe qu’il tenait lui avait glissé de la main.

« Jeune fille… V, vous… vous… »

« IDIOTE ! QU’EST-CE QUE VOUS PORTEZ !? », dit Gritt en criant.

« MESSIEURS, TOURNEZ-VOUS ET NE LA REGARDEZ PAS ! »

Ilse accourut et jeta son manteau autour de Mitsuha.

Hein ? Qu’est-ce qu’il se passe ? pensa Mitsuha.

« À quoi pensez-vous !? Pourquoi sortez-vous nue !? Il y a des hommes ici ! Je sais que vous êtes une enfant, mais vous n’êtes plus si jeune ! », cria Gritt, rouge comme une tomate, tandis qu’Ilse hocha furieusement la tête.

Sven et Szep s’étaient enfuis quelque part.

« Hé, c’est juste un maillot de bain. Cela ne me dérange pas de le montrer… »

« Taisez-vous ! Ce ne sont même pas des sous-vêtements ! Vous êtes nue ! »

Oh, c’est vrai. Ici, les filles portent ce que l’on appelle des « jupons » ou des « frocs ». Maintenant que j’y pense, quand j’avais essayé de vendre des sous-vêtements à Béatrice et que je lui avais montré les miens, elle s’était évanouie. Oups… Désolée, mon amie.

Après une longue séance de réprimandes, elles m’avaient laissée me baigner, mais Gritt avait surveillé les hommes pendant qu’Ilse veillait sur moi le temps que je termine.

Le lendemain, Mitsuha se réveilla avec le lever du soleil. Les mercenaires avaient prévu de sortir et de chercher leur nourriture le ventre vide, puis de prendre un brunch relativement rassasiant avant de chasser jusqu’au soir. Quand ils se réveillèrent, cependant, Mitsuha les attendait déjà avec de l’eau bouillante sur le micropoêle du camp à côté d’elle. Bon travail, petit gars ! Ils auraient dû allumer un feu pour ça, mais tu m’as facilité la tâche.

« Essayez-les, s’il vous plaît », dit-elle, en présentant deux boîtes de CalorieMates aux saveurs de fruits avec du thé.

« Ils sont très nutritifs, se conservent longtemps et sont faciles à transporter ! »

Chacun d’entre eux en avait pris un avec hésitation et l’avait essayé.

« C’est délicieux… », dit Gritt.

« Il n’y en a pas beaucoup, mais c’est… nutritif ? », ajouta Sven.

Sympas, ils aiment ça ! Oh, ils en veulent d’autres ? Je ne crois pas, non. Ils ont après tout plein de trucs à faire, dont une recherche de nourriture.

Pendant que les mercenaires s’absentaient, Mitsuha restait au camp. Mais comme ils restaient dans le coin, cela ne posait pas de problème. Hein ? Vous me demandez pourquoi je n’y vais pas ? J’en ai eu marre, d’accord ? Laissez-moi tranquille !

Ils rentrèrent avant midi, vers les dix heures. Mitsuha était bien préparée. Elle avait déjà préparé de l’eau bouillante, il ne lui restait plus qu’à ajouter quelques nouilles.

« Bon retour parmi nous ! J’ai presque fini de cuisiner ! »

Ils y étaient habitués, alors personne n’avait répondu. Quelques minutes plus tard, Mitsuha leur avait donné un plat qui ressemblait un peu à du ragoût. Mais plutôt que de leur donner des cuillères, elle tendit à chacun une fourchette.

« Qu’est-ce que c’est ? », demanda Sven.

« Une recette secrète de ma famille ! On l’appelle “Ramen en boite” ! »

Ils émirent des « oohed » et des « ahhed » de manière appropriée.

Content de voir que vous pouvez jouer le jeu maintenant.

« Bon sang, c’est quoi ce truc !? », demanda Gritt.

« C’est tellement bon ! », Sven s’était joint à nous.

C’est comme si c’était tout ce que tu pouvais dire, pensa Mitsuha amèrement. Travaillez votre vocabulaire. Cela ne voulait pas dire que les ramens instantanés ne sont pas géniaux. C’était bon marché, chaud, léger et facile à cuisiner.

Vous savez, tous ces gens qui mangent des ramens tous les jours en faisant croire qu’ils étaient complètement fauchés ? Des faussaires ! Tous ! S’ils étaient vraiment pauvres, ils prendraient des trucs en sac ou des croûtes de pain. Et n’oublions pas les germes de soja ! Ces petits gars n’avaient que 34 yens, mais ils n’en ont plus que 26 maintenant. Est-ce que les entreprises gagnent de l’argent avec ça !? Je ne peux pas vendre de ramen aux mercenaires, de toute façon… L’emballage se briserait probablement à l’intérieur de leurs sacs.

Mais, hé, j’ai trouvé un vrai produit de puissance ! Maintenant, nous allons nous reposer un peu après le brunch et commencer la chose essentielle de cette quête — la chasse !

Contrairement à ce qu’ils faisaient lorsqu’ils cherchaient de la nourriture, ils ne s’étaient pas séparés, préférant ainsi chasser en groupe. Tout le monde avait un style de combat et un champ de tir qu’ils maîtrisaient bien, alors ils choisissaient la meilleure personne en fonction de la proie qu’ils rencontraient. De plus, les proies plus grosses étaient beaucoup plus faciles à manœuvrer lorsqu’ils travaillaient ensemble. Certains animaux devaient être gardés ou entourés pour être attrapés, tandis que d’autres étaient trop fortes pour qu’une seule personne puisse les abattre. De telles bêtes pourraient valoir jusqu’à deux pièces d’or, et une seule d’entre elles ferait de ce voyage un grand succès.

Notre groupe de cinq se déplaçait rapidement et tranquillement dans la forêt, à l’affût de proies. Leur première cible était un gros oiseau perché dans un arbre au-dessus de leur tête. Ilse avait tiré sur l’animal, mais l’avait raté.

« Désolé », avait-elle dit.

Gritt lui tapota la tête, et ils reprirent leurs recherches.

C’est… un oiseau ?

Bien qu’étant une pisteuse amateur, Mitsuha trouva un autre oiseau avant tout le monde dans le groupe. Elle s’approcha de Sven, tapa sur son arbalète et chuchota :

« Puis-je l’abattre ? »

Les arcs et les flèches n’étaient pas très précis au départ, et considérant que la cible était dans un arbre, les feuilles et les angles impliqués rendraient la situation encore pire. Aussi habile qu’elle l’était, Ilse manquerait probablement encore une fois.

Sven l’avait laissée essayer. Elle ne pensait pas qu’il croyait qu’elle pouvait le tuer, mais il n’avait probablement pas peur de gâcher une occasion de satisfaire son employeur. Le fait qu’elle l’ait trouvé elle-même avait probablement quelque chose à voir avec ça.

Peu importe, pensa Mitsuha. Un sourire s’était glissé sur son visage en tirant sur la ficelle de l’arbalète.

En tant qu’archère elle-même, Ilse semblait assez curieuse au sujet de cet arc horizontal.

Une forte secousse secoua l’air lorsque la flèche métallique s’était envolée. Le bruit sourd de l’oiseau qui tombait au sol le suivait. Les mercenaires ne pouvaient pas croire ce qu’ils voyaient. Ilse, en particulier, était si stupéfaite qu’elle ne pouvait pas fermer la bouche.

Ai-je mentionné que j’ai eu un entraînement à l’arbalète à la base du capitaine ?

« Ça va directement au marché. On ne va pas le manger. »

Sven avait surmonté son choc et l’avait bien fait comprendre. C’était effectivement un vrai leader.

Quelques heures de plus s’étaient écoulées. Szep portait l’oiseau que Mitsuha avait abattu. Gritt avait déclaré qu’il devait se sentir coupable pour la nuit dernière, mais Mitsuha n’arrivait toujours pas à comprendre ses actes. Eh bien, peu importe. Nous avons déjà convenu que tout ce que nous ramassons ou attrapons ici leur est destiné, donc ce n’est pas mon travail de le porter.

Quand ils s’étaient arrêtés pour une courte pause, Mitsuha leur avait dit qu’elle allait « cueillir des fleurs » et elle était partie toute seule.

« Pour la décoration ? Je viendrai avec vous », dit l’un des mercenaires dans une profonde démonstration de stupidité. Ça lui avait valu un coup de Gritt.

Je dois aller assez loin pour ne pas être vu, entendu ou senti, et trouver un sol solide assez incliné pour qu’il s’écoule en une seule éjection, c’est-à-dire en une seule fois ! C’est mon « numéro un », ok !?

Hein ? Qu’est-ce que c’est que ce bruissement dans la brousse ! Quelque chose vient de sortir de là !

C’était clairement un animal sauvage. La créature ressemblait à un joli sanglier, mais même si ce n’était pas un sanglier, le cerveau de Mitsuha l’avait interprété comme tel. Plus important encore, il la regardait fixement. Leurs yeux s’étaient rencontrés.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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