Chapitre 5 : Si les perles sont une arme, Mitsuha est une Arme de Destruction Massive!
Partie 5
Hein ? Des inventions ? La production de sel ? Des recherches sur des desserts ? Whoa, whoa, whoa, quelle genre de choses ai-je pu dire hier !? Faites comme si vous n’aviez rien entendu ! Hein ? Lequel est-ce que j’aime le plus ? De quoi ? De quoi ? Oh, vos fils… OK. Je ne suis intéressé par aucun des deux en ce moment. Rappelez-moi s’il vous plaît, n’ont-ils pas noué de lien depuis si longtemps que tu as peur que le puits se dessèche.
Quoi ? Quoi ? Pourquoi faites-vous la gueule, vous deux ? Oh, au fait, ça ne me dérange pas d’emmener la petite Béatrice. Hein ? Vous ne voulez pas qu’on t’appelle « petite » ? Vous savez que je serais votre grande sœur si j’épousais un de vos frères, non ? Quoi ? Vous allez arrêter ça quoiqu’il arrive ? Eh bien, faites de votre mieux. Je vais vous encourager.
Après le déjeuner, il y eut un tumulte. Pourquoi, me demandez-vous ? Pour Mitsuha, en fait. Le comte voulait parler d’agriculture, de foresterie, de taxes et de produits locaux. Lady Iris voulait faire du cosplay avec elle en utilisant les vieux vêtements de Béatrice. Alexis l’avait invitée pour une longue et pittoresque balade, mais elle n’était jamais montée à cheval.
Quant aux plus jeunes enfants… Théodore voulait en savoir plus sur les couteaux. Mitsuha connaissait certaines choses, comme le forgeage, l’alliage, les pourcentages de carbone et les prix. Mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander ceci : quel genre de gars insiste pour parler de couteau à une fille ? Béatrice, d’un autre côté, voulait simplement avoir une discussion de filles. C’était compréhensible, car il n’y avait probablement pas d’autres filles nobles de son âge dans le comté.
Très bien, il est temps d’essayer de vendre ces sous-vêtements (inutilisés) à nouveau. Petite pièce d’or, me voilà !
Beaucoup de choses se produisirent jusqu’au moment où il était enfin temps pour Mitsuha de se rendre dans la capitale. Oh, au cas où vous seriez curieux, ils discutèrent entre eux et ils prirent la décision de se la partager. Elle avait passé du temps avec l’un, puis l’autre, jusqu’à ce que tout le monde ait eu son tour. Elle avait à peine réussi à faire une pause.
Aussi, pourquoi diable Stefan s’était-il joint à la discussion sur le partage ? C’était un majordome, non ?
Quoi qu’il en soit, comme nous l’avions établi, divers événements s’étaient produits, et il était maintenant temps pour elle de partir.
« Prenez soin de vous, Mitsuha. Et essayez de ne pas vous lier avec des hommes suspects », déclara Dame Iris.
Oh, ne vous inquiétez pas, je me suis déjà beaucoup entraîné avec Alexis, se dit Mitsuha à elle-même
« Nous irons aussi à la capitale. N’oubliez pas de m’attendre », dit l’homme suspect en question. La saison des bals, un temps où les nobles se réunissaient dans la capitale pour diverses fêtes et occasions, approchait.
Je suis contente que ce ne soit pas maintenant, Alexis…
« Parlez-moi de votre pays la prochaine fois », dit Théodore.
Celui-ci s’intéressait beaucoup à la technologie.
Dommage que je ne puisse rien lui dire d’important. Pas encore, en tout cas. La patience est une vertu, petit !
« Quand je viendrai à la capitale, laissez-moi vous faire visiter tous les bons restaurants de la ville ! », dit Béatrice.
La fille semblait avoir bon l’appétit.
Le dernier, mais certainement pas le moindre, était le comte.
« Soyez prudente sur la route », dit-il.
« J’ai donné à votre escorte une lettre officielle demandant qu’on vous donne l’argent dont vous avez besoin. Il y a une limite, bien sûr, mais vous devriez pouvoir acheter autre chose qu’un palais luxueux. »
Je ne vous remercierai jamais assez, pensa Mitsuha.
Elle avait maintenant assez d’argent pour le voyage et tout ce dont elle avait besoin tout de suite. Elle avait aussi des pièces d’or qu’elle pouvait donner au capitaine. Elle mourait d’envie de savoir combien elles valaient sur Terre.
« Faites bon voyage. »
Stefan l’avait vue partir avec salut, elle se dirigea vers la voiture en compagnie de sa suite.
Oui… ma suite.
Les Bozes ne l’avaient tout simplement pas autorisée à voyager seule. Elle avait fait valoir le fait qu’elle sera avec plusieurs autres passagers à l’intérieur de la voiture, mais ils avaient quand même refusé. La saison des bals étant proche, ils voulaient aussi envoyer deux de leurs serviteurs en plus pour préparer la maison et s’étaient dit qu’ils feraient aussi bien d’aller avec elle. L’une était une femme de ménage d’une vingtaine d’années et l’autre un garde du corps d’une trentaine d’années. Le voyage durant une semaine, cela permettra à Mitsuha d’avoir quelqu’un à qui parler.
La calèche n’était pas le genre de décoration habituel utilisé par les nobles, c’était un chariot couvert qui pouvait accueillir un bon nombre de personnes. Il était tiré par deux chevaux et ressemblait à l'un de ses chariots bâchés peut être que vous pourriez voir dans les westerns. Outre les deux cochers qui la conduisaient à tour de rôle, il y avait sept passagers : Mitsuha est son groupe de trois personnes, un marchand d’âges moyen, plutôt grassouillet, une jeune mère avec sa fille et un jeune homme habillé comme un aventurier.
Aventurier !? N’est-ce pas un vrai boulot, bon sang ? Mitsuha se réprimanda rapidement pour son fantasme lorsqu’elle réalisa qu’il était probablement un garde du corps. Mais ça pourrait facilement juste être un passager. Quoi qu’il en soit, le voyage sera long. Mitsuha espérait discuter avec eux pour recueillir des informations, alors elle s’était dit qu’elle le découvrirait tôt ou tard.
Quelques heures s’étaient écoulées. Mitsuha en était venue à réaliser que son groupe — elle-même, une servante et un garde du corps — ressemblait clairement à une fille noble et à sa suite. Elle pouvait dire que les autres passagers étaient perplexes quant à la raison pour laquelle elle n’utilisait pas sa propre voiture, elle l’avait vu dans leurs yeux. Pire encore, ils l’évitaient activement ou prétendaient qu’elle n’était pas du tout là. Ugh, allez, bon sang!
Sept jours plus tard, ils étaient arrivés à la capitale. Et deviner quoi ? Il ne s’était rien passé de mal ! Nous n’avions pas du tout été attaqués par des bandits ni par des monstres affamés ! C’est dans un sens logique. Si des attaques de bandits se produisaient tout le temps, personne ne voyagerait ou ne ferait des échanges. Ouaip ! Je le savais ! Cependant, ce n’était pas comme si le fait d’accumuler les protections n’avait pas de sens. Elle était certaine qu’elles seraient utiles tôt ou tard.
La voiture avait ramassé et déposé de nombreuses personnes en cours de route. Pendant que Mitsuha discutait avec la bonne et le garde du corps, les autres avaient réalisé qu’elle était inoffensive et qu’elle ressemblait à une roturière, alors ils avaient aussi brisé la glace. Elle avait pu apprendre beaucoup du marchand. Elle avait même eu envie de lui faire quelques faveurs quand elle deviendra riche. Lui aussi était attaché à la capitale.
Une fois qu’ils avaient quitté la voiture, les préposés de Mitsuha l’avaient suivi au lieu de se rendre directement dans le manoir du comte — ce qui était les ordres du comte. Ils ne pouvaient pas la quitter avant qu’elle ne soit arrivée à l’auberge. Quel papa poule, pensa Mitsuha. Il avait d’abord insisté pour qu’elle reste dans la capitale et n’acceptait pas un non comme réponse. L’amener à la laisser aller où elle voulait était un travail éreintant. Elle avait dû prononcer des phrases aussi banales que :
« Je ne peux pas devenir indépendante de cette façon ! Je veux vivre comme un roturier, pas comme un noble ! »
Pourquoi a-t-il agi comme s’il avait un pouvoir sur moi, de toute façon ? Je suis resté chez lui quelques jours et je lui ai vendu un collier. Pour pas cher, aussi ! Hmph ! Bien que… oui, je voulais m’assurer d’avoir verrouillé son soutien. Mais attendez, c’est lui qui a recommandé l’auberge. J’espère que ce n’est pas une auberge pour noble qui coûte un bras et une jambe, n’est-ce pas ?
À la surprise de Mitsuha, c’était une auberge assez normale destinée aux roturiers. Il s’était avéré que la dame responsable du lieu était originaire du comté de Bozes et qu’elle connaissait le comte. Pour lui, c’était juste une auberge bon marché et fiable. La femme de chambre et le garde du corps avaient attendu jusqu’à ce qu’elle arrive, afin de remettre la lettre au propriétaire et se rendre au manoir des Bozes.
Très bien, je peux maintenant retourner sur Terre autant que je le veux ! Il est temps de passer aux choses sérieuses… Trouvons un endroit où je peux faire fortune !
Merci pour le chapitre 🙂