Chapitre 5 : Si les perles sont une arme, Mitsuha est une Arme de Destruction Massive!
Partie 4
Je ne reconnais pas ce plafond, pensa Mitsuha. Cette blague devient lassante, hein ? Elle était maintenant seule dans la chambre d’amis, enterrée sous les draps de son lit. S’ils n’étaient pas au courant, quelqu’un aurait pu penser que c’était une prisonnière. Et elle l’était, d’une certaine façon, considérant qu’elle s’était enfermée dans sa chambre par pure gêne.
J’ai vraiment pleuré ! Des gémissements, des pleurnichardes, et tout le reste avec! Je suis maintenant une femme adulte qui s’est mise à pleurer contre le torse d’un homme ! Bien sûr, le comte est un bon et gentil gentilhomme à tout égard… Et tout le monde semble avoir officiellement déclaré que j’avais douze ans, alors peut-être que ce n’était pas si mal.
La voiture qui se dirigeait vers la capitale devait arriver dans deux jours plus tard, alors elle avait simplement prévu d’attendre son départ. Cette situation était trop délicate pour qu’elle puisse revenir sur Terre. Elle avait le temps, mais elle ne pouvait pas prendre le risque qu’ils découvrent qu’elle s’était volatilisée. Quoi qu’il en soit, elle avait tout ce dont elle avait besoin avec elle, elle n’avait donc pas l’impression que le problème était réel.
Voyons voir, deux couteaux, une épée courte, trois armes de poing avec chargeur de rechange… Hm ? Vous vous demandez pourquoi j’ai deux couteaux alors que j’ai dit à Alexis que je n’en avais qu’un ? Je parlais des couteaux pliants que j’avais cachés sur moi pour me défendre. Celui que j’ai mentionné était le couteau de chasse Randall que j’avais mis dans ma ceinture pour que tout le monde puisse le voir.
Hein ? Vous pensez que j’ai trop d’armes ? Allez, j’ai besoin de tout ça au cas où je serais attaquée par des bandits ou des monstres en chemin ! Le revolver me sera utile au moment où les autres armes seront coincées, et les armes cachées me seront utiles si je me fais attaquer quand je me changerais. Le couteau de chasse est là pour les cas d’urgence, mais il a d’autres utilisations aussi, comme trancher les oreilles de gobelin et tout ça… Quoi ? Quoi ? On n’a pas de telles quêtes ici ? D’accord, c’est bon !
L’épée courte, c’était juste pour le spectacle. Les gens de ce monde ne verraient probablement pas les armes de poing comme des armes, de sorte que Mitsuha ne pouvait pas être sûre qu’elle ne serait pas la cible, disons, de marchands d’esclaves qui la considéreraient comme une proie facile. L’épée était donc là pour dire aux gens : « Bas les pattes ! »
Oh, et voilà mon entraînement, bien sûr!
Revenons à quelques jours en arrière, lorsque Mitsuha était retournée dans le bureau du capitaine de l’organisation mercenaire privée « Wolfgang ».
« Voilà, mademoiselle », avait dit le capitaine à son entrée. Quelle salutation !
« Je suis là, capitaine », répondit-elle.
Ses mots le firent soupirer et baisser la tête. C’était un groupe de mercenaires, mais il n’était que « capitaine ». Personne ne l’avait appelé par son nom. Faire fuiter les vrais noms des mercenaires à l’extérieur n’est probablement pas une bonne chose, s’était dit Mitsuha. Peut-être qu’ils seraient heureux quand leur groupe deviendra célèbre ? Je n’en ai aucune idée.
« La préparation est terminée. Suivez-moi », dit-il tout en l’emmenant au stand de tir.
« Whoa! », lâcha-t-elle.
En voyant les armes sur la grande table, Mitsuha était si excitée qu’elle ne pouvait pas se contenir.
« C’est ce que vous avez commandé », avait expliqué le capitaine.
« Tout d’abord, l’épée décorative courte. Cette arme est nouvelle, pas une antiquité. Les antiquités sont fragiles et feront un trou dans votre portefeuille. Elle est vendue avec son fourreau, alors mettez-la à votre ceinture. Ça ne servira pas à grand-chose dans un combat, mais comme vous utiliserez vos autres armes, vous n’en aurez pas besoin. »
Mm, tout cela me semble correct. Je ne devrais pas avoir de problème à le tenir, de toute façon, pensa-t-elle.
« Ensuite, l’arme d’autodéfense, un Walther PPS. Il est petit et pèse un peu plus d’une livre (500 grammes). Il utilise des balles de 9 millimètres et vous pouvez en mettre huit dans le chargeur. Neuf si on compte celle qui est dans la chambre. Cela fait le travail dans la plupart des situations d’urgence. Si vous voulez quelque chose d’encore plus léger, il y a des canons de calibre 22, mais ils n’ont pas beaucoup de punch. Celui-ci est populaire parmi les femmes qui cherchent à se défendre. »
Oui, ça m’a l’air d’aller.
« Maintenant, votre arme principale, un Beretta 93 R. Il pèse deux livres et demie (1250 grammes), cette arme est plus lourde, mais elle utilise des chargeurs de quinze et vingt balles, plus la balle dans la chambre. Cette arme est de calibre 9mm. Le plus gros type de tir que vous puissiez faire avec cette arme est le mode rafale à trois balles. Vous pouvez passer du simple tir à la rafale comme ça. »
Il avait fait une petite démonstration.
« Allez-y à fond et vous allez manquer de munitions en une seconde, mais cela fonctionnera à merveille si vous avez besoin de tuer quelqu’un au moment où une bataille commence. Conservez-le en mode rafale et passez en mode de tir unique lorsque vous en aurez besoin. »
Oho. Oui, c’est un peu lourd, mais j’aime le mode rafale. Bon choix, capitaine !
« Et ça, c’est le revolver. C’est un calibre 38 », dit-il, sans ajouter un mot de plus.
Hein ? C’est tout ? Détestes-tu autant les révolvers ?
« Vous pouvez utiliser vos chargeurs de rechange pour jouer avec différentes balles. Il y a des balles perforantes, elles traversent des gilets pare-balles. Les pointes creuses peuvent neutraliser la cible même si vous manquez ses points critiques. Si vous utilisez un fusil, il y a des FMJ, et les mitrailleuses ont des traceurs et des balles perforantes incendiaires. »
O-Oui…
« Maintenant, essayez de le mettre dans son étui et de le mettre en place. Ensuite, il est temps de passer aux instructions et de s’entraîner au tir. Je vais vous dire comment vous occuper d’eux et vous donner quelques trucs à garder à l’esprit. On s’occupera de l’entretien pour vous. Apportez-les ici après les avoir beaucoup utilisés ou quand vous sentez que c’est le moment. »
En d’autres termes, Mitsuha n’aurait pas pu être mieux préparée pour le voyage. Ah ! J’aurais dû apporter des grenades aussi ! J’ai merdé !
Hein ? Vous vous demandez si je pourrais vraiment tuer des gens avec ça ? Bien sûr que je le pourrais. Avais-je une raison de ne pas le faire ? Je ne tuerais pas des gens normaux, bien sûr. C’est évident. Mais si quelqu’un avait essayé de me tuer, pourquoi l’épargnerais-je ? Vous attendriez-vous à ce que je respecte leur vie et que je me laisse mourir à la place ? Quelle blague !
Eh quoi, croyez-vous que je pourrais les attacher et leur parler sévèrement ? Ils m’attaqueraient à nouveau dès qu’ils se libéreraient. Sinon, ils s’en prendraient à quelqu’un d’autre. Combien de bonnes et honnêtes personnes seraient blessées ? Tout ce qui leur arriverait serait de ma faute. Si des innocents étaient tués, je serais leur meurtrière. Les ordures qui ont pris le mauvais chemin dans la vie ne sont plus des humains — ce sont des bêtes qu’il vaut mieux abattre.
Oh, et tuer des soldats ennemis me convient, même si ce ne sont pas des ordures.
Ils pourraient être de bons maris et de bons pères qui ne font que veiller sur leur famille, mais si’ils choisissent ce métier et s’approchent de quelqu’un avec l’intention de la tuer, elles ne pourraient pas vraiment se plaindre si c’était lui qui se faisait tuer. Bien sûr, certains se battent parce qu’ils ont été enrôlés ou quelque chose comme ça, et je compatis, mais à la fin, ma vie est importante et je ne veux pas mourir, donc je n’ai pas vraiment le choix.
J’ai vu des films où le personnage principal hésitait à tuer l’ennemi. Qu’est-ce que c’était que ça ? Allait-il bien dans sa tête ? Était-ce une marque de sa stupidité ? C’était encore pire quand leur hésitation causait la mort de leur ami ou de leur amant, entraînant encore plus de misère, de regrets, et euh… En gros, ils auraient dû garder cette pensée une fois qu’ils avaient tué l’ennemi, non ?
Quoi ? Non ? Ok…
“Mitsuha ! C’est l’heure du déjeuner !”
La voix d’une fille avait fait sortir Mitsuha de ses pensées délirantes et l’avait ramené dans la réalité. Celui qui l’appelait n’était pas le majordome, il craignait peut-être de réveiller une fille qui s’était endormie en pleurant. Si c’était le cas, il excellait certainement dans son travail.
Ce sera Sebastian pour toi, pensa Mitsuha. Oh ? Il s’appelle Stefan ? C’est dommage.
Le déjeuner avait été une expérience inconfortable. Ne vous inquiétez pas, tout le monde était encore très gentil avec Mitsuha. Ils n’avaient même pas mentionné les événements d’hier… mais leur regard l’avait rendue encore plus pénible. Elle était si mortifiée qu’elle ne pouvait même pas regarder le comte. Pour qu’elle se sente plus à l’aise, il avait soulevé toutes sortes de points de discussion.
Merci pour le chapitre.