Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 2

***

Chapitre 4 : Préparation

Partie 2

Mitsuha n’était pas sur Terre lorsque l’incident de la falaise faisait la une des journaux, et même lors de cette dernière visite, elle avait été trop occupée à répondre à tous ses messages manqués pour regarder la télévision ou naviguer sur le Web. Elle n’avait pas eu l’occasion de voir l’histoire, et à son retour, tous les médias l’avaient complètement abandonnée. Mitsuha n’avait jamais entendu parler de l’enquête et n’avait même pas rappelé les hommes présents sur les lieux.

De retour dans l’autre monde, il était presque temps pour Mitsuha d’aller de l’avant. Sept jours s’étaient écoulés depuis son bref retour à la maison, et ses blessures avaient si bien guéri qu’elle avait dû cacher le fait qu’elles ne laissaient pas une seule cicatrice. Certains villageois avaient volontiers acheté les crocs de loup et la fourrure. Apparemment, les peaux de loups juvéniles étaient des marchandises de qualité, elles ne présentaient pas autant de dommages que la peau d’adulte, de sorte que les trois peaux que Mitsuha avait vendues lui avaient rapporté une jolie somme. Les acheteurs avaient aussi parlé de raffiner les matériaux et de les vendre à la ville voisine. Vous avez donc un contact avec une ville, se dit-elle.

Dotée de ses fonds nouvellement acquis, Mitsuha pouvait maintenant dire à tout le monde qu’elle voulait partir en voyage. Elle avait prévu de se rendre à la ville où résidait le seigneur local, puis de se rendre à la capitale à partir de là. D’après ce qu’elle avait appris, la ville du seigneur local n’était pas si impressionnante. Bien qu’elle ne soit pas aussi rurale que ce village, elle correspondait pourtant assez bien à l’image du village. Néanmoins, c’était la ville la plus développée de la région, le point de départ pour les calèches allant à la capitale et, surtout, le lieu où vivait le seigneur local.

Après sa rencontre avec les loups, Mitsuha s’était liée d’amitié avec d’autres villageois que Colette, ce qui l’avait aidée à apprendre beaucoup plus. Tous avaient pris soin de la remercier, et les aînés — pensant qu’elle ne pouvait pas bouger à cause de ses blessures — s’assirent pour discuter avec elle. Les villageois ne savaient pas grand-chose individuellement, mais une fois qu’elle avait tout rassemblé, elle avait obtenu une quantité impressionnante d’informations. En fin de compte, elle avait appris à mieux connaître la ville voisine et la famille du seigneur local que toute autre personne présente.

Je vais commencer par embobiner le seigneur, décida Mitsuha.

Selon les villageois, c’était une personne étonnamment bonne pour un noble. Il chérissait ses sujets, n’hésitait pas à reporter les impôts en cas de mauvaises récoltes… En gros, les gens avaient touché le jackpot avec lui. En plus de cela, il était comte, ce qui signifiait qu’il avait aussi beaucoup d’influence dans la capitale. Après tout, si vous ignoriez les ducs, qui étaient de sang royal, les seuls au-dessus des comtes étaient les marquis.

La ville est à environ dix-huit milles de là, pensa Mitsuha. Du moins, c’est ce que je pense d’après ce que les villageois m’ont dit. Mais s’ils couraient à la vitesse de 19 km à l’heure, alors ces trente kilomètres pourraient facilement être faits ! Ugh, d’accord, assez de ça. Pour l’instant, je dois me concentrer sur le fait de gagner les faveurs du comte pour pouvoir me rendre à la capitale en calèche. J’ai vraiment besoin de son soutien.

Quoi ? Vous vous demandez comment je vais payer la voiture et me débrouiller dans la capitale ? Bien sûr, l’argent que j’ai ici ne suffira pas, mais encore une fois, c’est là que le compte entre en jeu.

De plus, elle n’avait pas encore surmonté son plus gros obstacle.

« NON, NON, NON, NOON ! », hurla Colette.

« NE PARS PAS ! »

Mitsuha ne pouvait pas se résoudre à blâmer la fille. Elles avaient toutes les deux sauvé la vie de l’autre, et il n’y avait pas beaucoup de filles de son âge dans le village. Si Colette n’était pas en train de chercher de la nourriture, elle était partout avec Mitsuha, surtout après que cette dernière eut subi de graves blessures.

« Désolée, mais je dois y aller », lui dit Mitsuha.

« Je voulais faire ça depuis le début. En plus, mon peuple et moi avions convenu de nous retrouver dans la capitale si quelque chose tournait mal. »

« M,mais, mais… ! »

Colette ne voulait tout simplement pas céder. Même ses parents n’avaient pas réussi à la calmer.

« Très bien, alors faisons une promesse. Quand je serai installée dans la capitale, je reviendrai te raconter tout ça. Et si jamais tu y vas, je m’assurerai de te voir quoiqu’il arrive. »

Colette gémissait, mais se calmait lentement.

« Tu es une fille intelligente. Tu sais que tu ne peux pas m’arrêter, hein ? Alors, s’il te plaît… Fais-moi un beau sourire. Je penserai à toi tout le temps jusqu’à ce que je te revoie, et je ne veux pas me souvenir de toi comme ça. »

« Hic… »

Colette avait poussé un autre sanglot, puis elle força ses lèvres vacillantes à sourire. Son père, Tobias, s’émerveilla à cette vue.

« Cette fille est pratiquement une séductrice ! », chuchota-t-il.

C’est vrai, c’est impoli !

Le lendemain matin, les villageois avaient vu Mitsuha partir, elle avait finalement pris le chemin en direction de la ville. Elle avait un sac rempli de nécessités : un gallon d’eau et quatre repas, dont deux légers. Les villageois s’étaient dit que, puisque le voyage prendrait une journée entière pour un adulte, cela prendrait deux jours pour Mitsuha. Ils avaient rempli son sac en conséquence, sans même laisser un pouce pour autre chose.

Mitsuha n’avait pas apporté grand-chose en premier lieu, mais les villageois avaient essayé de la charger de couvertures et d’autres fournitures. Si elle les avait apportées, elle n’aurait pas pu se tenir debout, et encore moins marcher. Certaines personnes avaient même proposé de l’accompagner, mais elle avait fermement refusé. Ce serait vraiment mauvais pour moi.

Quoi qu’il en soit, elle avait plus ou moins dû quitter le village de force. On lui avait dit qu’il était rare que quelqu’un aille en ville. Que le voyage aller-retour prendrait deux jours, trois si vous y passiez une nuit. C’était tout simplement trop loin pour que quiconque puisse s’y rendre sans avoir des affaires sérieuses à régler. Séjourner dans l’une des auberges de la ville était aussi un petit luxe. Le village était en grande partie autosuffisant, de sorte que les gens d’ici ne gagnaient pas assez d’argent pour pouvoir se payer une chambre, de la nourriture et des marchandises.

En fin de compte, personne n’allait en ville sans une très bonne raison. Tout ce qu’ils ne pouvaient pas se procurer dans le village pouvait souvent être acheté auprès des marchands ambulants qui passaient de temps en temps. Ils acceptaient même les demandes et faisaient de leur mieux pour apporter les articles lors de leur prochaine visite.

Mitsuha était bien consciente du fait qu’elle pouvait choisir de ne pas aller en ville, et ils ne le sauraient pas. Si certains villageois décidaient de partir de cette façon dans quelques semaines ou quelques mois, elle doutait qu’ils se promènent en demandant des nouvelles d’elle. Même s’ils le faisaient, ils n’apprendraient rien parce qu’elle n’y serait jamais arrivée. Ce n’est pas comme si je n’avais pas prévu d’aller en ville, pensait-elle. Je vais juste être complètement en retard.

Mitsuha avait maintenant une parfaite compréhension de son mouvement transcontinental, le « saut du monde », comme elle aimait l’appeler. La « chose » avait installé cette compréhension directement dans son cerveau. D’après le manuel intangible, la première zone vers laquelle elle avait sauté avait été déterminée au hasard, mais maintenant elle pouvait aller où elle voulait.

Il y avait une mise en garde : elle ne pouvait se rendre qu’à un endroit qu’elle pouvait imaginer, ce qui, dans ce cas-ci, signifiait un endroit qu’elle avait déjà visité auparavant. Elle pouvait sauter d’un endroit à l’autre en utilisant l’autre monde comme tremplin. Pour cela, elle devait d’abord s’y rendre en utilisant les méthodes normales, mais une fois cela fait, elle pouvait s’y rendre quand elle le voulait. Donc pour l’instant, Mitsuha alla directement en ville, puis revint sur Terre pour faire quelques préparatifs. Après tout, il ne serait pas facile de s’approcher du seigneur et de s’assurer un chemin vers la capitale.

Une fois qu’elle avait parcouru une bonne distance à pied depuis le village, Mitsuha se rendit dans sa maison, sauta sur son scooter de confiance, Scooty, puis revint avec dans l’autre monde. Le chemin entre le village et la ville n’était que peu emprunté, les témoins n’étaient donc pas un problème. Même si quelqu’un la rencontrait, elle pourrait revenir sur Terre.

Le terrain n’étant pas très plat, elle ne pouvait donc pas rouler à pleine vitesse, mais elle était arrivée à la périphérie de la ville après seulement une heure de route. Elle n’avait rencontré personne en chemin, tout se passait donc comme prévu.

Ça suffit pour aujourd’hui, Scooty. Je ferai le reste du chemin à pied à mon retour. Maintenant, il est temps de s’activer ! Mitsuha était rentrée chez elle et avait décidé de porter des vêtements décontractés. Elle s’était rendue à pied à la gare et avait pris le train jusqu’à la ville la plus proche possédant une base militaire américaine. Certains Américains étaient également présents, probablement des militaires affectés à la base. On dirait que je n’ai pas besoin d’attendre d’être là pour ce rôle, se dit-elle.

« Excusez-moi. »

Elle avait adressé ses paroles à l’homme le plus intelligent qui soit. Elle avait simplement demandé si le train s’arrêterait à la première ville qui lui venait à l’esprit, l’avait remercié quand il avait répondu et se mit à marcher jusqu’à la voiture voisine. Elle était ensuite sortie à l’arrêt suivant et était retournée à son point de départ. Grâce à cela, Mitsuha avait acquis la capacité de parler, d’écrire et de comprendre l’anglais.

Pourquoi avait-elle choisi cet homme en particulier, demandez-vous ? Eh bien, elle avait utilisé son aptitude à « scanné » le cerveau de la personne à qui elle parlait afin de copier son langage. Normalement, elle serait en mesure d’en apprendre le plus possible sur une langue en interagissant avec de nombreux locuteurs différents, mais comme elle avait un choix limité, elle s’était efforcée de choisir la personne la mieux informée qu’elle avait vue.

Une fois rentrée chez elle, Mitsuha s’était connectée à Internet et avait commencé à faire des recherches. Les mots-clés, les résultats, les sites — tout était en anglais, et elle en avait visionné une multitude de pages dans le cadre de sa préparation.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

3 commentaires :

  1. Ethan Nakamura

    Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

  3. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le travail, une lettre en trop à comte ici :

    Bien sûr, l’argent que j’ai ici ne suffira pas, mais encore une fois, c’est là que le  »compte » entre en jeu.

Laisser un commentaire