Réincarné en mercenaire de l’espace – Tome 1 – Chapitre 10 – Partie 8

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Chapitre 10 : Le Groupe malchanceux

Partie 8

« Oui, monsieur. Hmm… Trois cuirassés, quatre croiseurs lourds, deux croiseurs légers, treize destroyers et vingt et une corvettes. »

« C’est une grosse prise ! » avais-je dit. « Je crois que c’était 2 000 000 par cuirassé, 500 000 par croiseur lourd, 300 000 par croiseur léger, 100 000 par destroyer, et 50 000 par corvette. Notre total est de… 10 950 000 Eners. On est en train de rouler sur l’or, les filles ! »

« Dix millions, neuf cent cinquante mille… » Mimi répétait, hébétée.

« Ces quatre torpilles t’ont coûté 2 000 000 au total, non ? Donc ton bénéfice réel est plutôt de 8 950 000. Ma part est de 3 %, donc… 268 500 Ener, hein ? » dit Elma.

« Et la part de Mimi est de 44 750 Ener, » avais-je dit.

« Quarante-quatre mille sept cent cinquante… » Mimi avait eu du mal à prononcer la somme entière. Je devais soustraire leurs parts de mon butin, ce qui me mettait à 8 636 750 Ener. J’avais déjà 2 000 000 d’économies. Plus, les boîtes noires et les caches de données d’avant, qui avaient été vendues pour environ 500 000. En additionnant tout ça, j’avais… à peu près 11 130 000 Ener. Je suis plein aux as !

« J’ai 11.000.000 Ener d’économies maintenant, » avais-je dit. « Mais ce n’est toujours pas assez… »

« Pas assez ? Qu’est-ce que tu essaies de faire, acheter un nouveau vaisseau ? » dit Elma.

« J’aimerais aller sur une planète sûre et construire une maison individuelle avec une cour, » avais-je dit.

« Oooh, ouais », dit Elma. « C’est loin d’être suffisant. »

Eh bien, vas-y. Je m’en doutais, mais j’ai pu me tromper. C’était logique cependant. Entre l’achat des droits du propriétaire et l’achat du terrain lui-même, j’avais probablement besoin de centaines de millions d’Eners. Onze millions, c’était une goutte d’eau dans l’océan.

« Avec tes compétences, tu ferais peut-être mieux de travailler pour la flotte impériale et de devenir un chevalier ou quelque chose comme ça, » déclara Elma.

J’avais haussé les épaules. D’après ce que j’avais compris, l’Empire Grakkan avait ce qui s’apparentait à un système féodal. Les nobles gouvernaient chaque secteur, protégeant leur lignée et empêchant les roturiers de monter en grade — sauf par la chevalerie. Même un roturier pouvait devenir chevalier en faisant ses preuves dans la flotte impériale — et les chevaliers pouvaient recevoir des droits de propriété foncière et agir comme des nobles.

Pourtant, ce genre de vie n’avait aucun attrait pour moi. Avec les titres de noblesse viennent les devoirs de la noblesse.

« Être un soldat ou un membre de la noblesse ou quoi que ce soit d’autre semble ennuyeux, alors je passe mon tour, » avais-je dit. « Si je peux jeter de l’argent sur le problème, c’est comme ça que j’aimerais le faire. »

« Ça te ressemble. Honnêtement, je suis d’accord, ça semble ennuyeux. » Elma avait souri et haussé les épaules.

Mimi… n’avait pas encore tout à fait récupéré. Elle n’arrêtait pas de se murmurer « Eners » en regardant dans le vide, concentrée sur rien. C’était probablement mieux de la laisser tranquille.

« Bref, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » avais-je demandé. « C’est un peu bizarre de rejoindre la bataille à ce stade. »

« Pourquoi pas ? » dit Elma. « Si on continue à faire les voyous, les autres mercenaires ne vont pas nous aimer. Il vaudrait mieux qu’on traîne avec eux pour montrer qu’on fait partie de l’équipe. »

« C’est juste. Allons-y. » Je m’étais dirigé vers la bataille. Nous étions sortis du voyage FTL juste au-dessus du cuirassé de la lieutenante Serena. « Ici, Krishna. Nous avons accompli notre devoir et sommes revenus intacts. »

La lieutenante Serena avait rapidement répondu. « Un travail bien fait, Krishna. Il semble que vous vous soyez fait un sacré profit. »

« Oui, on peut dire ça, » avais-je dit. « Nous avons pris de gros risques, après tout, ce n’est pas comme si nous ne l’avions pas mérité. »

« Vous avez raison, » dit Serena. « Fournissez-nous vos données, s’il vous plaît. Avez-vous l’intention de nous rejoindre dans cette déroute ? »

« Je ne préfère pas. Si je m’en sors avec un salaire encore plus important, les autres mercenaires pourraient commencer à me regarder de travers. En plus, on manque de munitions, de paillettes, de fusées éclairantes et de cellules de bouclier après tout ça. »

« Très bien. Alors vous êtes libre de garder une des unités de bombardement près de la flotte principale. Au fait… je me demande pourquoi ces formes de vie cristallines sont apparues dans un tel endroit. »

« Je suppose que leur vaisseau amiral avait une cargaison dangereuse à bord quand je l’ai détruit. » Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’elle croie à mon excuse, mais je devais lui donner quelque chose. De plus, elle n’avait pas vraiment de bon moyen de me prouver que j’avais tort.

« Eh bien, je suppose que nous pouvons en rester là. Lieutenant Serena, terminé. » Le canal de communication s’était fermé avec un clic.

« Bien. Je suppose que nous devons juste attendre que le combat soit terminé, hein ? » avais-je dit.

« Grâce à ta perturbation, il semble que cela va être une bataille à sens unique, » déclara Elma.

« Pas une mauvaise journée de travail, si je peux me permettre. »

« J’aimerais te dire de ne pas être trop arrogant… mais je suppose que tu le mérites, hein ? » dit Elma. « Je pense que tu as fait du bon travail, même si j’ai cru que nous allions mourir pendant tout ce temps. »

« C’est notre Maître Hiro. » Mimi avait gonflé sa large poitrine en signe de fierté. On dirait qu’elle s’était enfin remise de son choc. Bien. Peut-être qu’on pourrait se « calmer » de la bataille ensemble un peu plus tard.

 

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La défense du système Tarmein s’était terminée en un clin d’œil. Bien que l’Empire Grakkan s’attendait à une bataille acharnée, la victoire était arrivée plutôt facilement. Selon les archives officielles, des formes de vie cristallines s’étaient abattues sur la flotte de la Fédération de Belbellum dès qu’elle avait quitté l’hyperpropulsion, déclenchant immédiatement le chaos et la destruction. Les pertes avaient été écrasantes : 90 % des vaisseaux détruits et très peu de soldats survivants. La déroute avait été si complète que la Fédération avait imposé un black-out médiatique pour éviter toute honte supplémentaire.

L’Empire Grakkan n’en savait guère plus que la Fédération sur l’apparition des formes de vie cristallines. Par la suite, les spéculations sur le pourquoi et le comment de l’apparition des cristaux avaient été nombreuses. En plus de l’étrangeté de la simple présence des formes de vie, beaucoup se demandaient comment ils avaient pu causer autant de dégâts à une flotte de la Fédération qui aurait dû être capable d’éviter un tel échec. Rapidement, une théorie avait pointé du doigt un certain mercenaire et un certain commandant impérial : le capitaine Hiro et le lieutenant Serena. D’une manière ou d’une autre, leur présence combinée avait permis une victoire miraculeuse pour l’Empire Grakkan.

Bien sûr, rien n’était sûr. Ce dont ils étaient sûrs, c’est que le capitaine Hiro et la lieutenante Serena Holz avaient tous deux remporté de nombreuses autres victoires militaires.

 

☆☆☆

 

« Encore ? »

« Sérieusement ? »

Elma et Mimi m’avaient lancé des regards de pure exaspération au message qui s’était affiché sur mon terminal. J’étais tout à fait d’accord avec ce sentiment. « La flotte impériale de Grakkan est toujours à la recherche de pilotes spectaculaires comme vous ! » disait le message de la lieutenante Serena. « Vous aurez droit au tapis rouge, à des avantages substantiels, à des droits de propriétaire et bien plus encore ! Je vous veux pour la Flotte Impériale de Grakkan ! »

Je recevais quelque chose de ce genre presque tous les jours. Est-ce que ça compte comme du spam ?

« Bon sang, c’est quoi ce bordel ? » avais-je dit, incrédule. « Cette femme va bientôt frapper personnellement à notre porte. »

« Elle a l’air d’un chasseur qui poursuit sa proie, » dit Elma.

« Je n’aime certainement pas ça. » J’appréciais que les jolies filles me désirent, mais quand c’était pour le service militaire, je devais dire non. Traitement sur tapis rouge ou pas, ça ne payait pas aussi bien que le travail de mercenaire. Je perdrais aussi mon temps libre. Et pour ce que j’en sais, je pourrais perdre mon Krishna à un moment donné dans le processus.

Et de toute façon, aussi agréables que ces avantages puissent paraître, je pouvais en acheter la plupart, y compris les droits de propriété foncière, simplement en continuant à travailler comme mercenaire. Tout ce dont j’avais besoin, c’était d’argent, et c’était assez simple à trouver sans s’engager dans l’armée.

« OK, on se casse d’ici, » avais-je dit.

« Fuir ? Es-tu sûr ? » demanda Mimi.

« Ils s’en ficheront, » dit Elma. « Nous, les mercenaires, on peut aller où on veut. S’enfuir avant que cela ne devienne un gros problème est notre meilleure option. Nous avons terminé la maintenance et tout réapprovisionné sauf les torpilles réactives antinavires, donc nous pouvons partir à tout moment. »

« Ah, oublie les torpilles. Je ne les utilise pas si souvent. Partons juste d’ici. »

Quand une arme coûte 500 000 Eners, on ne la sort pas comme ça à chaque fois qu’il se passe quelque chose. De plus, il n’y a pas beaucoup d’endroits qui stockent ces objets, contrairement à Stella Online où ils sont faciles à acheter.

« Devrions-nous vraiment faire ça ? » Mimi s’agitait et s’inquiétait. Je comprenais son inquiétude, mais quitter le système Tarmein ne nous mettrait pas automatiquement sur une liste de personnes recherchées ou autre. La lieutenante Serena avait trop de responsabilités pour courir après des gens comme nous.

« Quelle est notre prochaine destination ? » demanda Elma.

« C’est un peu loin, à environ six systèmes, » avais-je dit.

« Six… Alors c’est cet endroit dont on parlait hier ? » dit Elma.

« Ouaip. C’est là que se trouve toute la dernière technologie médicale de l’Empire, » avais-je dit.

« Le système Arein, c’est ça ? »

« C’est celui-là. Il y a des tas de stations médicales et de biotechnologies dans le système Arein. Ils sont connus pour leurs cultures génétiquement modifiées et leur grande variété de viande artificielle. »

« Et leur alcool ? » dit Elma.

« S’ils ont des cultures génétiquement modifiées, j’imagine qu’ils peuvent les utiliser pour fabriquer de l’alcool. »

« Ça a l’air charmant, » ajouta Mimi. « J’ai hâte de vivre de nouvelles expériences culinaires ! »

J’avais pris la barre, avec Mimi dans le siège de l’opérateur et Elma comme copilote. Nous avions tous attaché nos ceintures de sécurité.

« Mimi, peux-tu envoyer une demande de départ ? » avais-je demandé.

« Oui, monsieur ! »

« Elma, tu contrôles la puissance de sortie et les sous-systèmes comme d’habitude. »

« Ouais, ouais. J’ai compris. »

« Ils ont accepté notre demande, » dit Mimi.

« Joli. C’est parti ! » J’avais détaché notre engin d’amarrage du hangar, soulevé le train d’atterrissage et nous avais lancés dans l’espace.

Immédiatement, l’immensité de l’espace nous avait engloutis, me laissant le sentiment d’être petit et insignifiant dans l’ordre des choses. Mais cela m’excitait plus que cela ne me décourageait. Nous étions libres de nous élancer vers les étoiles les plus lointaines que nous voyions.

« Et si on commençait par le système Delluma ? » avais-je dit.

« Très bien. Je vais préparer l’itinéraire. » Mimi avait actionné sa console, démarrant la navigation. J’avais suivi les blips qui allaient nous conduire à notre première halte sur notre parcours.

« Je vais commencer à charger maintenant le moteur FTL, » dit Elma.

« Très bien. Compte à rebours, s’il te plaît. »

« Cinq, quatre, trois, deux, un… Activation du moteur FTL. » Un boom familier avait précédé la plongée du Krishna dans un voyage plus rapide que la lumière.

« Destination : Système Delluma. Commencez à charger l’hyperpropulsion, » avais-je dit.

« Chargement de l’hyperpropulsion, » dit Elma.

« Connexion réussie à l’hyperlane, » avais-je dit.

« Compte à rebours. Cinq, quatre, trois, deux, un. Activation de l’hyperpropulsion. »

L’espace se déforma autour de nous alors que nous entrons dans l’hyperlane. Il était temps de partir aux confins de l’univers — pas l’univers du jeu. Le véritable univers.

 

☆☆☆

 

« Ouais, ce sont de vrais accomplissements. Es-tu sûre de ça, Serena ? » Mon oncle avait froncé les sourcils de l’autre côté de l’écran.

J’avais souri. « Oui, » avais-je dit. « J’ai insisté sur une force itinérante de chasseurs de pirates pendant un certain temps, n’est-ce pas ? Espérons qu’ils seront à la hauteur. »

« Avec tes capacités, tu aurais pu être transféré dans une unité plus prometteuse. Cependant, je sais que tu ne m’écouteras pas. Règle ça comme tu le veux. »

« Merci beaucoup. »

« Eh bien, c’est tout. Au revoir. »

Nous nous étions salués et avions coupé la communication. La fenêtre de l’hologramme s’était éteinte.

« Je ne te laisserai pas partir si facilement. »

Je m’étais parlé à moi-même, observant par la fenêtre un certain vaisseau qui s’élançait dans l’espace, entraînant dans son sillage des distorsions lumineuses.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. amateur_d_aeroplanes

    Serena va le traquer jusqu’au au bout de la Galaxie 😝

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